l’ffllON MÉDICALE
Paris. — Typographie Fii-ix Maiteste et C% rue des Deux-Porles-St-$auveur, 22.
LTNION MÉDICALE
JOURNAL
DES INTÉRÊTS SCIENTIFIQUES ET PRATIQUES
MORAUX ET PROFESSIONNELS
DU CORPS MÉDICAL
Rédacteur en Chef : M. le docteur Amédée LATOUR.
Gérant : M. le docteur RICHELOT.
NOUVELLE SÉRIE.
TOME VINGT-NEUVIÈME
9 0 0 •; s
PARIS,
AUX BUREAUX DU JOURNAL,
RDE Dü Faüboürg-Montmartre, 56.
ANNÉE 1866.
..lA'/iaiioT. [j!( xiiAaaua xrjA
.05 ^’îffTaikKTy,o!é-aaaoi[!i4’ï îï<j
,'Mtnk uàmé
Vingtième année.
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Jeudi 4 Janvier 1866.
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JOURNAL
tES 15TÉEÊTS SCIESTIEIQEES ET PEATIOCES,
«ORJBX Bf PROnSSlOHEtS
DU CORPS MÉDICAL.
ce qui coneernc la Rédaction' doit cire adressé à M. le Docteur AmédAe l.AXOïjn , Rédacteur et
eonccrne rAdministration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-MonUnai-tre, 56.
! Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
AVIS.
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in-folio, peuvent encore être cédées par l’Administration du Journal , aux conditions
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chacun, avec Titres et Tables des matières.
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0.040
0.263
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•0.310 j
0.630'
0.571
0.520
Arséniate »
— de magnésie ...... .
0.120
0.750
0.900
0.672
Phosphate»
— de fer et manganèse.
0.006
0.024
0.010
0.010
0. 029
Sulfate »
Chlorure de sodium — , . .
0.060
1.200
1.080
1.100
0.160
— de chaux . 1
Sulfate de soude et de chaux. . .
0.054
0.220
0.185
0.200
0.235
Chlorure de sodium. .1
Silicate et silice , alumine .
0.080
0.060
0.060
0.058
0.097
Matières organiques, . J
lodure alcalin, arsenic et lithine.
indice
traces
indice
indice
traces
2.151
7.826
1 8.885
9.142
9.248
Ces eaux sont irès-agrêables à boire à table, pures bu coupées avec dû vin. Un , excès
d’acide carbonique efla proportion heureuse des bicarbonates calciqués-magnésiéhs,- en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux légères, doucesi
essentiellement digestives. 'Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer, autant que f omble
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, maladies des.organes
digestifs; — PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; DÉSIRÉE, malàcîiës dé l’appareil
unnaire; — RlGOLETTE, chlorose^anémie; — MAGDELEINE, maladie dé Tapparêil sexuel.' —
DOMINIQUE, cette eau est arsenicale, elle n’a aucune analogie avec les précédentes, fièvrés
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportentet Se conservent sans altération ; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 630 c. ta bouteille.
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gnent que lés eaux analogues s’altèrent par le
.transport, ils constatent tous que celles de Vittel
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L’UNION MEDICALE.
Jeudi 4 Janvier 1866.
SOMHAIRG.
I. Paeis : Sur la séance de l’Académie de médecine. — II. Patholobie générale : De la dyspepsie et
des maladies dyspeptiques au point de vue de la pathologie générale,. — III. 'Vaccination. — IV. Aca ¬
démies ET Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du 2 Janvier : Correspondance.
Présentations. — Le typhus contagieux des bêtes à cornes. — Société d’hydrologie médicale de Pa¬
ris : Correspondance. — Communications scientifiques. — V. Coderier. — VI. Feciiiéton : Chro¬
nique départementale.
Paris, le 3 Janvier 1866. ■
BULLETIN.'
Sur la séance de l’Académie de médecine.
Il nous a, été doux de voir inaugurer l’anuée académique par unç séance pleine
d’intérêt et même, vers la fin, par un dialogue vif .çt animé. Nous aimongrAca-
déraie, et nous le lui prouvons de temps à. autre en cherchant à la pousser y çrs des
changérrients et des môdidcations qui accroîtraient certainement son influ.enée et son
action. Laissons dire ét faire les récriminations et les dénigrements; l’opiipipn sait
bien dans quel journal elle trouve la critique «incère, et, les aspirations ye^s le pro¬
grès et ravenir. Que nos accusateurs énumèrènt les idées qu’ils oniémises, les aptes
quMis ont prdyoqués, les piaiivaise^ tendances qu’ils ont .ç'ontbàttuèsj les principes,
qii’iis ont défendus, alors, noqs. pourrahs faire aussi notre inventaire, et noqs , verrons
dé quel côté penche la balancé dés services yendus, ou tout au moins des. bonnes
intentions. En attendant, nous allons reprendre nos labeurs annuels avec Ip désir
de mieux faire encore, èt sans aucun souci de ces tristes^ attaqués, dont le mobile
et le but, hélas! sont beaucoup trop apparents pour égarer qui que, ce soit.
Séance d’inauguration intéressante, avons-nous dit. En prenant le fauteuil de la
présidènèe, M. Bduchardat a prononcé une allocution vivernerit applaudie. Il était
bien éûr de faire Vibrer la corde des regrets en rappelant Malgaigne, frappé sur ce
fauteuil même que, malgré tous les con.seils, il n’avait pas' voulu quitter. M. Bou-
FEUILLETON.
chronique; OÉPARTEIMENTALE.
I. Facultés ét Écoles ; errata:— II. Mélangés sclëntifiqües. — III. Étrennes.
Comment ouvrir la chronique au début de celle nouvelle année, honorés confrères ? J’avais
préparé à votre intention et pOur vos étrennes, un joli bouquet d’actüaütés, arlistement dis-
poséi dans lequel les nouvelles-et les bruits du jour étaiènl discrètement placés, dissimulés.
C’était fait pour satisfaire votre curiosité, calmer votre impatience; car, perplexes et anxieux,
vous attendez sans douté des explications et des éclaircissements sur des faits qui vous lou¬
chent de si près. Mais mon Égérie consultée m’a fait rengainer mon compliment. Le pro¬
noncer, le réciter, bien, a dit l’oracle ; mais l’imprimer serait dangereux. Il nC me reste
qu’à le jeter'au feu et à vous souhaiter; et à moi aussi, dés temps plus propices. Laissez-moi
donc vous offrir simplement mes vœux sincères pouf la réalisation de vos désirs, le succès
de vos entreprises et la guérison de vos malades; puisqu’aussi bien il faut me borner à
réliicidatlon de faits qui ne sauraient entraîner que des communiqués et des avertissements
confraternels, que nous sommes aussi heureux de provoquer que de recevoir.
Faculté de Strasbourg. — Nous avions prévu , avec raison, que l’enseignement de l’ana¬
tomie pathologique et de rhistologie ne pouvait manquer à cette Faculté. Le tableau
officiel des cours pour le semestre d’été nous le confirme, et nous montre que là, les trà-
vaux sont aussi actifs en été qu’en hiver. Au lieu de se' relayer comme ici, profes-
Tniop XXTX, — Nmirclte série, |
2 L’UNION MÉDICALE ,
- ... — f ■: t . 1. ^ -
chardat a raconté la visite faite à M. le ministre de l’instruction publique, dont les
promesses ont été très-accenluées pour l’amélioration des tristes conditions dans
resquelles se trouve l’Académie. Il nous souvient d’une allocution de M. le mimgtre
lui mème,' prononcée, il y a plus d’un an, devant l’Académie, et daiis laquelle ces
mêmes promesses avaient été également faîtes. Rien ne s’est encore réalisé, ce n est
probablement pas la f^ute' de M. le rninistré; maîs toujoiirs/efet-ü que I Académie est
a ta Ypille de' n’avoir n^i l’eu ni lieu. , _ , , ,
M. Tardieu, à qui i’Aeadsémie a donné presque, l’unanimité, a’pcoupé le fauteuil de
vicé-président. Dédommagement honorable' ét- précieux, puisqir’il-est: le- résultat du
vote libre et spontané de ses collègues, des pénibles circonstanèds dans' lésqüélles
s’est trouvé placé le doyen démissionnaire de la Faculté. A l’occasion de M. Tar¬
dieu, an journal a osé écrire contre nous une phrase odieuse. Odieuse! parce que le
fait de n’avoir pas exprimé nos sympathie^ pgur celte bien regrettable démission
est le contraire de la vérité; odieuse! parce que,' sans péril pour le journal que nous
avons l’honneur de diriger, sansummixtion inconvenante, dans une situation assez
tendue, nous ne pouvions rendre plus expressive, ni plus conforme ^ nos sentiments,
la pensée qui nous animeiet qui est' bien connüé' 'dé M'. Tardieu. Jarnais, jamais, dans
ce jôurrial, n’a été’ çt •lie èera poussé ’cé éfi sâüvagé et cruel : Vse^victîs! D’ailleurs,,
il n’y à pas dé vaincu péÏÏr iioüs, et M. tardiéu,’ a notre aVis' sort du décanat plus
grand et plus fort qu’il ri’y est' eptré. C’est précisément cq qu'ê nous avons' dit du
décanat dé M. Rayer. ’ , . ' ‘ , ’ ' ' ' , : ■ . . ,
Après les compliments d’usage, qd il est regrettable quë la Presse, qui rend tant
de services à l’Acadéiniej n’ait pas troüvé Une petite part, 1$ séance'séiéntîtî'que.a;,
comiiiencé, bien commencé, car c’est M. Boulèy qui l’a ouverte par un discdùrs qùd
nous appellerions charmant, n’était la gravité du sujet et du lieu; spirituel, si nous
ne craignions de nuiié â' l’orateur. Que de gens, eneffet, qui çf oient encoire qu’on n.e
peut être sét’ieux '^vee chariné et ‘sàvairt avec esprit ! L’Académie, jièureuserne.nt, ne
p'àrtàgé pas'èé's abomittabléé' doctritfcé, o'n’i’a bien^ applàjidiseemènlâqui ont
accueilli M. Rouieÿ.;''; ="1;? ‘ .. r
L’orateur a pris pour thème la comrqunication tres-importante faite par M. Leblanc,
mardi derniét, sur le typhus céntagieux du Jardin d’acclimatation. lia rqcoqte le§
désastres de I Angleterre, où,. grâce qvee .système de liberté qui trouve chez nous de
setirs éi agrégés continuent leurs cours pu changent dy''m L’ignorance "de ce fait
imprévu avait seule motivé notre rem a'iquii.|:ûniirtie.ïit” pré voir, par exemple, que M. Ehr-
raann, qui joint déjà à ses fonctions de doyen .l’enseignement de l’anatomie normale en
hiver, y fait succéder encore celui de l’anatomie pathologique en été? M. Morel fait succéder
de même l’histologie à l’anatomie dêscriptiVè, et ainsi de là plupart de ses collègues. Des pro¬
fesseurs titulaires remplissent là par surcroît les chaires. coippléraeutalres gpspécjales récem¬
ment instituées, et pouf lesquelles de nouveaux professeurs ont ëtë’nômmés ici’. Ainsi figu¬
rent dans le sémestre d’été une clinique , des maladies ides enfants, par. M. .Tuurdes; celle
d’ophthalmologie, par M. sioebfii’i celle des maladies syphititiques et cutanées, .par M- Mi¬
chel, et une clinique des vieillards, inconnue ici, par M. Goze. Je ne puis que louer et admi¬
rer tant de zèle, et l’on en sera certainement surpris et étonné . à .Paris, si j’ajoute que des
conférences et des exercices pratiques, véritables répéptiona des cours, sont établies en per¬
manence par les agrégési. Il .est; beau et exemplaire de voir .ceux qui se consacrent à l’ensei¬
gnement s’y dévouer en entier et, ne pas s’en servir comme, d’iin marchepied pour arriver à
la clientèle et à la fortune. C’est là un gage assuré pour les . pare;nl$ et pour l’Étatque les
élèves dans une telle Faculté ne peuvent faire àutrement que d’y acquérir une bonne
et solide instruction.
Faculté de Montpellier. — Sans pouvoir nous étendre de môme sur l’enseignement à Mont¬
pellier, nous devons dire, que l’histologie y est comprise. D’après .le compte rendu annuel de
M. le doyen B^ard, ce conj’s a été fait par MM. Saint-Pierre, agrégé, ,pl fiasse, prosecteur.
Les études et les exercices, pratiques, les iravàux manuels y . sont d’ailleurs reconnus et pm-r.
clemés dela plus haute nécessité, et pn nouveau règlement, e$t soumis en ce moment à,
l’apprpbalion de l’autorité pour les rendre plus éffiçaces. Espérons de l’avenir,
LtlMcy^MteDICÂtÉ/ . . _3
rareà et impMdérits admiràtéiirs* Tèpid'émie peut impunément faire, perdre, à l’agri-
cplture ceptainpf de mille de bôjes à, cornes et d^s centaines de, millions j .en Hol¬
lande.' ôü une,‘actioh: çentrhle ést' paralysée J nippfQipeox'i.^p Bel-
gïqüé; qüi a ’b'iî lé'bon éspri^ dé gardér' là' Tégisiafe'n française sous faquellç'.elle a
vécu, ce qui Ta préser\ée,.de grands malheurs ;_.efl France,, enfin,. où .pps loi.s protec¬
trices trouyent j^arrôut'Pàcfipn’proùipt^^ ce quj l’q. 'garanfie
dèl’inyasiôn.^, .. . -.ï , '\ii.
''Çé;tabt eau saisissant à .éié tracé de; main màitrp. ; ■
‘ iïais ori né pense janiàis'à tout. ' • ■ • ... '
L’administration française a bien interdit l’entrée en France, des grands ruminants
venant de pays infectés | mais on a laissé l’entrée libre aux petits ruminants, et deux
innocentês’gâzellés 'ac*fiétées chez un marchand de Longes quÿ les avait^onduites
aü “chëmin 'dê'îêiÿ dans uff'vëhTcùlf Te^^ ■'Fpo'ftërdss'"yîanUes“cônf àmin , cés
deux jolies bêtes, acheiéeà, parMe ïïàfdîn d1dcMmâtafibn,'nri:t été prises de typhus
après leur arrivée, et l’ont communiqué nux, grands et aux petits ruminants de î’éta-
biiss9mqnt;.piep,plu^j ct,;^0.içi e,n .gjigi l’,o|i;serYg|i9n est guçtopt Importante; n-la çon-^
tàgiôn a gagné une espèce éloignée aés| .rurninapts, deux pécaris, sorte de sanglier
d’Amérique fort rapprochée de notreporc, et, il faut le dire,, bien plus rapprochée de
l’espèce nùinàTrié‘ que 'ie’boèhf, le' mouton ët là è^àélM ' '
Grâce aux précautions prises avec autant dé'^rapidlté'-que d’énergie, le mal a été
étouffé dans son berceau, et nul retentissèment iï’en a eu lieu aux environs.
M. Bpuley a fait ,çe récit ayeç.,yeryO;,^et,iip.^,|tirç,,oettq^çpns,éqi:^çn^^^^ qaCj, quoique
l’expériepce du Jardin d"accliraa/ation ait çté fete par le hasard, ..elle a été completq..
et bien mieùx réussie queVs.i épe. eût,, été, p^,é^;néd^tép^ËÜ^^ coûtera ;peut-êtrç 20,000 fr.
à l’État çertairiement aucun Çoyps, legislati fn’eitt yolé.une.parqille somnié. pour d^.ter-
rniner jusqu’à quelles espèpes s’é,tendait la contagion dp typhus .
, Quoique' de nqinhfeux applaudissements, aient ' 'accueilli le ..discours de M. Bou-.
lëÿ, M..BouillaUd, en .critiqùe peut-être un'peu.éxigeant ,, ne s’est pas .montre salisr',
fait. Il a blâmé là dénomination de typhus contagieux. des bêtes à. cornes, qui peut
induire en erreur. Là, nature et .les caractères de çette maladie ne ressemblent en
aucune façon au typhus dç VespèCé immaine.' L’çxpqi^gnçç du Jardin d’acclimatation
lui paraiLmsuffisante p,(nn\ qu’on puisse .en induire .d^princjÿp^e^
...Ceip-est pourtant pas que l’ftàatomie y. fleurisse, Témoin le dernier concours pour.la place
di’aide.d’anatoipie,,; que malgré l'a générosilé. du . recteur, M. le doçteur Donné^; offrant au
vainqueur le bel ÂUas.d’analpmie de .Bourgery ,et, JACob,, n^g, pu réunir deux .concurrents. <
Seul, M. René Benoît .s’èsFprés.enté et a ^t.é noipcné .^aas lutte. Il a qû le regueuêr. car : ..
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire! ■ ' '
. Exception, 'dira-l--6n,,‘Pfop, Car la^ptà.ée dé chéf dés.iràvatix çlnniiques n’à' a'ùssi réuni qiie ,
deux .dandidais pour la' dispülér. ‘C’est d’ailléurs un fai'l, l'éÇ.Qnnu et déploré par M, je D'ôyep ’
lUi-mêtne, que ié concours est p'éü ën honpeur'VSi'ofitpellieri du moins;'pàrhn les él'é.V'es qui,.^
« malgré là valèür cOnsi|lë'iaiifé| des. réçppa pensés .etTécl'if ‘d,e leur .difiribuiipn , , né se, pré- ‘
séntéh't pàs,Ç ces lutte.ssi‘1)ppo,i4lÀespou.r le .'vainqueur...')! ’ ‘ f '
■Quant aümouYéménl.dès.èièyés, à en. juger par le npmbre desi'nscrlptions’f'égûlièrement
prisés, moins heureux' qU'e" Paris, Montpellier, pe'.les''a,,pàs' vusàug.menter. sèqsibienaent
durant la dernière année scolaire. Elles ont été de 631 contre 629 l’année précédente.
Toutes les autres ont été allouées et; le membre en importe peu,, si ce n’est, pour constater
l’étendue du privilège accordé à cette Faculté; Elles s’élèvent à 66â, â3 de moins que l’an
passé. Malgré ces allocations d’inscriptions, les ajournements aux examens ont été encore
moindres qu’à Paris et à Strasbourg : ils n’ont été que de 1 : 8. ^ ,
Rien donc de bien notable dans ce rapport annuel, sinon le soin de l’auteur à mettre en -
relief le mérite de ses collaborateurs et à signaler jusqu’à leurs moindres travaux. Mais il-
faut louer sans réserve, le, beau discours d’introduction de Ab. le professeur. Eonssagrives à
son cours; morceau lilléraifé tout à fait boJ’s ligne comme le précédent. C’en, est d’ailleurs
la suite. Au lieu de la santé, c’est la maladie dans ses rapports avec l’hygiène. Proclamant
L’UNION MÉDICALE.
comme l’a fait M. Bouley. Positivement, M. Bouillaud veut faire des réserves et ne
se sent pas convaincu. ...
Alors un colloque piouarit, plus qu’une discussion, s’est établi entre MM. Bouil-,
laud, Leblanc, Bouley et Jules Guérin, après lequel, comme toujours, chacun a gardé
son opinion. '
Une vacance a été déclarée dans la section d’anatomie pathologique.
Pourquoi une section d’anatomie pathologique? Pourquoi pas une section d’étio¬
logie, ou de diagnostic, ou de symptomatologie? Qu’est-ce qu’un anatomo-patholo¬
giste qui n’est pas pathologiste, ou un pathologiste qui n’est pas anatomo-patholo¬
giste?
Réponse, s’il vous plaît.
Amédée Latour.
PATHOLOGIE GÉNÉRALE.
DE LE DYSPEPSIE ET DES MALADIES DYSPEPTIQUES AU POINT DE VUE DE LA PATHOLOGIE
GÉNÉRALE ;
Lu à la Société d’hydrologie médicale de Paris , dans la séance du 27 novembre 1865 ,
Par M. le docteur Durand-Fardel,
Vice-Président.
La dyspepsie tient une telle place dans la médecine thermale, et elle s'est trouvée
si souvent introduite incidemment dans nos discussions, que j’ai pensé qu’il pour¬
rait y avoir quelque intérêt à en porter devant vous la question.
J’ai l’intention d’appeler votre attention sur quelques points de l’histoiré dé la
dyspepsie qui touchent, pour la plupart, à la pathologie générale. Il ne sera point
quèstion. dans cette communication, des eaux minérales. Si les points de vqe que je
vous présenterai sont justes, les déductions pratiques en découleront d’eÜes-mémes.
Comme- ce n’ést point une histoire de la dyspepsie qué j’ai l’infentidn de vous
présenter; pcrniettez-moi de vous signaler les différents sujets que je me proposé de
traiter : !<> la constiUitiori nosologique de la dyspepsie; 2® la distinction de la dys-
surtqut la supériorité de l’hygiène thérapeutique de la médecine ancienne sur la nôtre", il a
pris texte de nombreuses digressions historiques pour le prouver. Il s’ést ainsi trouvé d’ac¬
cord avec l’École, dont il est membre, pour louer le passé et s’y rattacher, mais en en faisant
la juste part. L’hygièné alimentaire, rexpéctalion, l’abus des voyages, ont été l’Objet dé ses
principales remarques, et elles sont assez piquantes pour que chacun chefchè à lés 'apprécier
à la source. • ,, ! . .
École de Bordeaux. — Ici le cpntraste est frappant avec Montpellier par Je progrès continu
de l’enseignement et raugmenlalion des élèves. De 315 en 1861-62, lès inscriptions s’y sont
élevéèsà 39Zi l’année suivante; dOS en 1863-6Zi, et à 432 durant la dernière, soit plus des
deux tiers de celles régulièrement prises à Montpellier. Le nombre des élèves s’est éje’vé à
130. Il faut faire honneur de cette progression continue à l’administration activé, paternelle
et aussi tolérante qu’éclairée de M. Gintrac père pour sa chère École. Trois nouvelles chaires
y ont été instituées; et tandis que, sous ce rapport, Montpellier n’a que des vœux à émettre,
ce sont, au contraire, des remercîments que Bordeaux exprime.
École de Limoges. — - M. Bardinet constate aussi, en directeur jaloux de ses succès, que
celle-ci continue dans sa voie progressive. De 38, les étudiants inscrits se sont élevés à 41, ce
qui, avec les 16 élèves stagiaires en pharmacie, forme un total de 57, nombre respectable
pour une École ainsi placée. L’augmentation des élèves, surtout en pharmacie, est particuliè¬
rement due à la valeur tout exceptionnelle de l’enseignement qu’ils y trouvent. Sur 11 can¬
didats, 9 ont été admis ù la dernière réunion du jury.
Des encouragements, des conseils paternels aux élèves ont couronné ce simple exposé
annuel. Les grands exemples de dévouement dont M, Raymondaud, professeur adjoint, a nourri
L’UNION MÉDICALE.
pépsie et ûe la gàstralgiè; ^^ L’ étiologie' pathogênique de la dyspepsie; 4» les
rapports de la dyspepsie avec les afections constitutionnelles ou diathésiques.
La dyspepsie, dans le sens généralement admis, est caractérisée par des troubles
variés de la digestion, que l’on suppose indépendants de toute altération organique
dé l’estomac. Je dois ajouter que, dans les considérations qui vont suivre, le duodé¬
num né d,oît pas être séparé de l’estomac, dont il n’est, physiologiquement, que la
continuation., ' ’ : :
Il ësf nécèssaire, si l’on veut se fairè une idée nette de la dyspepsie ét de s'es
variétés, ainsi que de sa pathogénie, comme de son étiologie, il est nécessaire dé se
réprésentér le^ conditions qui président à l’accomplissement régulier de la digestion,
et qué |e vous dertiande la per.missiph de mettre rafildément soùs vos yeux. '
La 'digestion :représèritê une .opéfatioh' chimiCd-vitale très-complexe , dont' les
termes lés' plus immédiats sOpt : 1® là'présence d’alimérits convenablement prépares
par nnsaiiyaiibn’ et la mastication ; 2o, là sécrétion de liquidés spéciaux destihés. à
agii' Sur elié’cliiniiquèmènt ; 3o,un erisemblé dé contractions musculaires, pour acti-
vërleur mélange ; 40 dés git?; jirovenant, soit de l’estomac, Soit de l’opératibn diges-
tive' ellé-riièrne,' ét devant avoir pour effet dé faciliter les différents temps dé la
digestion. ' ^ '
il ne fëut pérdre de vue aucun de ces points, si l’on "veut se rendre compte des
Sÿrbjitômés dé la dySpépsie. Mais' if est dés conditions plus éloignées, et qui ne
paraissent pas moins essèntielles a l’accomplissément de, la digestion : elles appar-
tiénriént à la' cjfculajtion sanguine et à l’innervation.' ’
Il ne sé fait pas, dé digéstm une hyperémie actuelle dé l’estomaC insigni-
tîànte s’il né s’agit qüe de quelques matières A digérer ; importante s’il s’agit d’une
proportion notable d’ailments, d’uh repas. Ce,tte hyperémie est en rapport avec l’ac¬
tivité toute partlculièré, mais tQÜté tempô'rairé., des sécrétions gastro-intestinales à
l’instant de la digestion,' èt avec l’activité non moins particulière de la contractilité
dé l’éstomaë et de l’intestin, 'fout porte à ôfoiré en outre qu’Une sorte d’éréthisme
hérveux, ou de congestion nerveuse, né joue pas un moindre rôle dans ce concours
de phénômènèS. ' ' " '
'son discours, séfbnt une .excellente semence déposée dans leur, esprit et leur cœur, et qui ne
peut manquer d’y gérniér et d’y fructifier. '
, ^pole rfe iVanfes.,.— C’est bien plus à rappeler le passé qu’à inventorier le présent que
s’est appliqué M. Hélie, tellement que le rapport annuel ne fait connaître le nombre ni des
élèves, ni, dés inscriptions, ni des examens. Interrogeant les annales de la ville, il a retracé
rhistorique de l’ancienne Faculté de médecine, fondée en léfil, en signalant toutes les vicis-
situdes et les changements que l’enseignement médical a subis depuis dans cette ville. Ce
discours, utile à Thistoire de l’art, révient donc de droit à notre savant bibliophile Chéreau.
Nous ne saurions y voir que l’occasion propice de lè prononcer à l’inauguration d’un nou¬
veau et somptueux bâtiment de l’École, et peut-être la prochaine transformation de celle-ci
,en Faculté, comme il est permis de l’inférér des paroles suivantes de M. le Recteur de
l’Académie : « En présence d’une transformation si heureuse ét si complète, qui élève l’École
de médecîrie de Nantes au premier rang parmi les Écoles de l’Empire, il n’est personne qui
ne comprenne que de nouvelles destinées s’ouvrent pour ellé, et. qu’elle est appelée
ê prendre, dans Un prochain avenir, un plus grand développement. » Montrer, par les par¬
chemins et les privilèges de ses aïeux, que l’on a dès titres à cette nouvelle dénomination,
c’est l’appeler, la légitimer et la justifier d’avance. Noblesse oblige, surtout en Bretagne.
Tout pn négligeant le présent, cette exhumation du passé pourrait donc bien être une œuvre
"d’avenir. . ' , . , " '
Rappeler, invoquer, comme des titres de gloire, les noms de ses anciens lauréats qui se
distinguent â Paris, est d’ailleurs une touchante tradition de cette École. Les noms de
MM. Mahot, AUiniont et Nedelec, nommés internes, ont ainsi été proclamés de nouveau.
Celui dé M. Aftgè1’,'que dés succès antérieurs avaient souvent fait reteiîtir dans' cette soleu-
L’UNlOl^,, MÉDICALE.
Mais il ne fayt^pas.consicl^érer .^çuletneijt le fa^ilvr^ê^ dopj^Je.çongestjon saiir
guine et r^er.V.edséj iqiiié.r,edtfi à l!)i,.dig!es,tionr Jl faut cQnsj&é^rep, et^ÇpXo. l.aptitnde^sde là
sanguiflcadpn'ptVle llin^rvàtipn a jou,rnip^ n(^pe^sakes, S9if,.9|lip?iques,
soit; dynamiques, . ^ i .s'- : !■ ■>■ •. -
' ie résume ce 'qui' p.rëçède ' pdpr/qne la
les conditions, suiy^ régjis.ènf soqs Ips/fp.pmps pt 4àn^ jeS p'r,^^
lo pféparaiîbn Ües àlirhenls' par lés pïiénorriénes' buccaux ; 2o agitation^ Qi^.bpl ali¬
mentaire; 3“ sécrétion de sucs particuliers; 4» présence d’une atniosphëré gazeuse.
' — D’une autre part; 1° hyperémie sangJine et afflux nerveux suffisants; 2’ consti-
tutipn du S.a/ig^pl^ptaCdpjr innervation appropriées a<ux ph,énpqiènes,dpnt d^
Çes!.prpi|gpmêqps,'-'dqpt jè:y,pu.s,p^ '(^‘’p^cuser l.e- éaractpre^élpiiiènta.ire. spnt.sinr
guiièrpnient impprtants/â cpnsidéypri^ npus_ dpnnent,yérit,abiemeni lapl^^^^
la dyspPpsipVjÉ’p^pffe^.j il fau,i,ieqQn.ipaîfre,g ce qui vî.endra.lypiiblerquejjqq’.uM
Ig naprndreidé;;pês4°j!^ii‘^ii^ s; <|,e tpuie aït.ératipp de Tpstoniaa .lp;irm,è'me,
devià.pUiéP.ût'ta'jlipyqpir unp.cauppide d^ j’entçndspar sa,rép.étijlipn, ^
,4!un\trpni)Ie passager, i; 4Ï qn rpsgltéra ^sifnpipniqai upp
^igfistfpn pgniiiipinqçijdentpiieroep.t^ inipprjtapqp,,jPn^,.à,i|n,cef;-
tain;(^egréi unpii%d;ig^?/toW,0,ri;9'pus,yeprp.ns tpnt. a P l’iAdî.-
gé4'iou^4i ^S^A'prqs'Ljsi rnpipfîr qde celles d’un gçarjd npmbiîp "(ip dyspepsies, tngii's
accïdenîélies ët' passagères, au lieu d’être durables et habituelles. ' ’ ’ , ;
,,,jCejtgb.l,eau dP.S,,.çpndi|ipns,.physiolpgiquea,,ile ,1a digestion nemous. m,et.p.as,,s,ènlë-
mént.suilà ypieid^fpcausps.de Ja^XapapM® idl nous rp’nd^cp.j^pie encore deë, diverses
formés que pept rqyêtir la dyspepsie,,et dontje rvais. dire quelques mots.
Lorsque l’ôn considère la mùitipliçité d.es .epoditions néces§q^es à l’aecp^^
mept^di’PAq digqgtionr régnlièrer îV,,npdaut' pgs's’étqnn^^^^ frëqpençe'; de jg dys¬
pepsie.;, Il dauls’ltoqnçrj^.ancogt.r^^^^^ qae', 4aqsdes 'cpndrüpns artificielles jd’, existence
qnq nnds.cré^ila ,spcTé,td,;df)^ lq,raon4e\nersoit,, pas, dyspeptique,;, Maïs, d^hal?}^
dëteî;mine .une sorte d’entï;aîueni,ent .de .iidrgânism'e, qui ,se prêtei .heureusement' anx
oircpnstanc.es.les pl.pSjdefavqrable^pù.il.éstpbligédeëse monypir. j , ,
. .. Dans' ie,tat,abso,iunifint,nprrnai, 'o,në^n^^^^ pas copscleacë de la 'digestion,., Cependant
on peutpiçsqu^tpul’puis^isurtQulsiXdp j^ attention, perGe.vo.ïy, un ;pe.u de. refroi¬
dissement, dé lourdeur générale, de’ pesanteur intellectueile, de bespin de.-.rspQg,
,nité,.,a surtpjpl été pcrlaipé.pQpr sa .au concours des prix de l’interpat et sa
publication splendide m Ti''aiÙ~ic6nographîque ^,d«s . maladies c/î^rurgicàlex, édité., par la
librairie Germer-Bailljère. Ce, nionuaient,scientirique,‘ unique ën.son genre, et don^ la .beauté
ët‘ la rapidité dyiéëüi'iott dek' 'qiiâtre pyem livraisons parées, c6nt|ààn't 3^ plëiiôlies
dqioriéés iri-Zi° etd^'ndtdiirëésës graVurè^sur bois, .font si biéh àùgéëèr dè la séité^iiortera',
en ëffet, je ném^ dé f ànefen étéye, dëjPËcqfé'dé Na'n lés, déjà nôtpîré parmïnpusëdans tûüU^
lëspsidiés du^ inondé '^vitis^ïpn'à^ p,ar''ëëléi''du maUr^ilIuëtre ’qui a gravé' Jé siétï àü fron¬
tispice; en fornaat.d^üijépr^ Aüësi bien |séé,t-ils1’éu pis 'darfs' le Concert d’éloges et de
fèlicitatioïïs;qüé‘ém /y.y ' ' ' . " ■ “ ,
. 'La i^écèptiôb;deS;']ph'àV|nàefê^ 4^4ss4tlé''4:’j:l,' à Lî'tüogés, et signalée éélÜnle
la d.tp'hortion ïayôkbl'ê; ’a été .ëhcdk MtMéIéyéèjfcî.'Sur 7 cà'ndîdatsl 6 ont été VéiiW;
à Bordeaux, 23 : 33; tandis quéj;;sur 7 é^ndlqatgâu^titk^d^ de santé, 2 sënlètaénl
tint été admis id ét. 2, : Z( tâ. .Celté ipé^-klfté,, signalée dans ia dernîèrë C/iroruVwë» èsl dône
•flàgknté; J^y'iiëyiens: avec; intention.; ‘ '
' j que le'4 droité' ‘ni les po'si'tîoiis ' dé cés deüx
brdVéS de'p.ralicléns.ne sppt 'Idéniiqùeé;?,lééptiaMàcléns üé’4eùvent se présenter bfei^^
dans lës;;dépàrténidn'ts'où Mégé une Eâcullé.'ti^c.éord'ëM'dis alors les jurys de Pâtis, ètras-
Mqqlpellfér /ëüfaîënt seuls, à sé montrer rigpu vIs-à-vis des offlciérs dé santé
p'tiur établir l’équilibrë dés silù'àl'lons ; tatidië que'c’ést partout, sauf quelques jurys du Midi.
la .différence arbitraire^ .de rappliçalion de la loi,, dans les deux cas, est donc impos-
s.lblé.,Jeqe constaté kpq.en'qpprécier pi la justice, ni ' '' ' '
II. Des diversés, tibsekélibns cllbiqitegde fin d’année' qui s’iraposéçt à ratleniipn figure
•en prègiièré ligée un 'caf tl^vP^’pi^Psùs hypèrlropluquè dé la. langue, obsei’vé et opéré fi
L'iiNlON MÉDI(!;ÂLE.
comtnë si l’orga^iSme, attentif à râeté îiDfjbrta'fit ^ui s’àcübridplit, süspendait tn'biîien:
tanément sdfi activité générale, pôur la çoncenfre'f sur rorÿane qui en est le siège.
' Il n’est' sans dôdté pét^sbnte'qui' n'’âli éprouvé cek sensations à un certain 'degré';
beaucoiip' d’une' ’ïndrtiére nbtablë et’ après chaque;. repas. Ce n’est pas là 'un état
maladif/fce n’égt que' la ''perception trop VÇve''de raidcomplissetneht d’un déVfph’y-
sîolOgiqüe!"' ; ' ' ' ’ , bj..
Mais marquez 'ün peu plus ces diverses sensàtibns, et V'oüs 'aVe'z la premiéVe nbtiéH
de la dvspépsië, de. cè que j’ appellerai la dyspepsie simple f 'c’’est uii slétitimèpt V,agüé
de plénitude et' ‘dé' pésaliteur a Pépigâsire, àvec' refroidïssèment de la périphérie,
lassitüdè générale; hrisèment musculaire, ' torpèùŸ'- intelleétuelle; sdmnolePcé'. Cela
se mdhtrè aussi tbt' après lé' repas’ oti’ ühè ou ;detiîi ' heUreS , après', ' duré' ’ un qtiart
d’héurë,* Une bii’déqx 'lieured,' et s'è- diséipé. ÇéS phéribmènés peuvent êtrè/frès-prb-
n‘piicpS,''et àccdmpàghés' d’àütrès que ' je n’aï p’'as ‘besbin 'dé yous re'prôdüiré, éané
chàri^eÿ'pfoürqèlade 'caractère.' Vbila une forme très-simple dé dyspepsie, ''cDîist^^^^^
par la:'purë^ e^agétatidh deSjsénSétrOns éléméritàires 'i^urpeuVent 'ac'èdmpà^nef ;ià
digestidn'bêihe la blii^ régulière’. ' ■ ■
.'’llfauty âjdütVpque'ifqûe’Çh0se;’“â’às|é2 pàrtjcmier’q^
■'';^-^l'r’ésti|te*yaps'’'ddütè‘'3e Pbàtpmaé'-dè'Vféhi: îè' siégé' 'pendante
tràV'dîi'dîgesti'f;’ét''dé l'a pïéUi^^^ sÿStè'rri;ë‘'Vâs'éüïà’ijfc dariséèttè région ,'''üti ràléri^
tisseipent mofflèhtân'è' de l'a'' éi.jiéùldhdif Vèlfiè^,' 'gui ' se- fàVt.ee^^^
Id Vê't‘è.’'la face ‘se’ ’dolorej' lëè', yeux è’în|éc'1*è'h3; 'i¥’ÿ’a‘ -dd'ld pe^ah|eür dd'tétë; des
étqurdissetnents, dès.'V'értf^eS;' dd ,1a èbinnoierïjïè'^ de là’eéphalàlgie^ toüt’'n!élâ"à un
faible dèg’ré,. ou hien'à’ün degré prédommanV; " * - , • ■ * .
Il ÿ‘a’'^èu|iè"dèÉindi'v^^^ Ia''difficiülté ‘de'la di^è'Strpri 'nè' sé fait sentir
dans la tête; 'cdrripie' il y;, a d.eà lémniës '’chëz; qifi lés sensations atêrin-és ' riè ■ së-’ font
sèntir;'(pLlè‘’dâné iè’è ï6mbeV’;qu'mêm'e dbny'leS’.éniS’ébé, MaiS''deme’èbntpâs 'seUlein'ent
là ’déy' pHéHOmèneS congéstifspil 'y a évidemm'ent Un' retentissement nervéüx dé
i’estbmdé ' Vers la i'été ; lë; 't^üg& l'komaoho fkib n’ëst ' pâs’ touj btirs ’un pb’énonrè'H e
con|dstîf- de même encèn’eiy'du reste, qUele Yertigé dit nerveux h’est pdS- toujours
uneyrnptômé dyspeptique;''’ y''" '
Mais'vbi'ci un aUtré ôVdfe de'faîfe'tout'jpartieulîérè'.'- ; ’ '■ '' ' ' ;■’*
Il arrive que chacun des termes dont se compOye raCtè digestif tUi-tnêrtie vient à
rHôtél-DièU Saint-Éloi de Monipënî'e.r, ''sué une flîlë' dc 16 ans. La ‘langue, pendante jusque
sut' le menton, mésurafl 8 centitliètiésHie; l’arcade 'dentaire sdpérîeUrfe à la pointé ; 15 dé
circonférence à la base et 3 d’èpais'seur.';L^àliiiiéntâlién en è’tail gênée 'éllà'vie én péril;
M, pouî^sori pratiqua l’éxèiyi6n ;de' , la' porWon exübérâniév' rfôn avèél’érraseur, mais' en tra¬
versant 'Pôrgané delà facè 'infèriénre à la laeé- supérieure, un peu 'en arrière des arcades
dentaires', avec une aiguillé â maheheV armée >d’ün double fil , d’abord à'2 cenlimètres de
chaqüé bord'j 'ei ènsuile'au tniliê'H, de manié'rë;à réunir la totalité dans quairé-ngaturcs for¬
tement sérréès. Néanmoins, malgré ‘cette cô’nétriçtioh' ébergique , il fallut 'M rénouvéler à
plusieurs 'reprisés, soit avec des garrots, soit aveé'de nouveaux fils, et encoré la mortifica¬
tion du lambeau ne fût-elle complète que le septième jour. Get inconvénient,’ ajouté au dan-
gèr des' èmarratiOns p'ùtrides'ét'U'é rabSorpiiod'déria’isaniè gangréneuse, semblent des mOlifs
suffisants ipoür faire préférer -Fécraséurôft pareil cas, quoique là guérison ait couronné ce
procédé opératoire; dans cette 'eircOnstàncéi’t^cnilpete'er m^(iil;, décembrei)'‘' ■ ■' ■‘y
Ùn caà de paràplégië’symplonTaliqüé Wès-rare; chez un hotnme flè QR ans, a âuèsi. été relaté
par.iVîi'iè dofetëur Sarviatàià Soèièté de méd'écine dé Bordeaux. Concurremment à une rélen-
tibn d’urine Sans obstacles sensibles ni causes appréciabléS, la paralysie* du sentiment et du
înôiivément se manifeste spontanément* et peiéistèj malgréies moÿens'te?s plus énergiques,
lës plus violents, trie douleur à la base du pbnriion droit est le‘ signal du rétablissement
incomplet de'ia senSibililê. Ce n’esl que du' treizième àu quâlorïième jour que desidouleurs
atroces apparaissent dans la région rénale, augmentant à la pression, avec •gonflement local
sensible, fièvre ht déliré. Malgré il ri àmeridèmerlt 'serisîble, elle: persiste éourdemeril les jbûrs
sûrv'ayits, çt cé‘ri’é§t'qite'TèSiX#me,àtt hVomen't oti M. 'Saiviat àtail mtroduireqe sonde poûr
v'fdèV’tâ-' VéSéiè; la relenlion n'’‘ayaril pas*èei3Séj qu’un flot de pua S’éCheppa de', riireihre.
8 L’UINIQÏH MÉDICALE.
se troubler d’qne ,niani,ère toi^t à fait spéciale, et quelquefois, exclusive. Le plus impor¬
tant est la secrétiqmde suçs pai’tjcp^^^^ à fairç, subir aux aliments les tranS'^
formations . essentielles,^ , Les ,aiimenis introduits appartiennent à l’une des trois classes
suivantes; azotés, grès, fècuiçnts ou. sucrés. Chacun de ces principes alimentaires
rèncontre une 'sécrétion particulière qui lui e^t directement adressée ; or chacun pept
aussi trouver l’estomac réfractaire à sa digestion spéciale. Il faut adrhettre ici que la
dyspepsie résulte d’un trouble particulier de l’une des sécrétions gastro-intestinales.
On dit alors qu’ii/y a, une dyspepsie .spéciale; des ina.iiùres grasses, ou des matières
féculentes, ou des,m^,Uèresp|;ptées,, Les deux premièrés sont les plus fréquentes, .
Quelquefois la digestion: est, trpublée, par un' excès des sécrétions gastriques, èi
spécialement des sécrétions niÇi^s , . c’est ,ne qu’pn appelle la dyspepsie eu açe|-
cente. D’ autres, fois, c’e^p rensemble, des .sécrétieps de l’estomap qui est ejca^éré:;
c’est la dyspepsie .Mais, il y a un véritable catarrhe de l’estcmac, là
gastrorrhée, fort serablable à certaines brpnchorrhées,, et.qui ne me paraît pas devpir
être , conservé, nosoicgiquentent parrni, les rnaladies dyspeptiques. , Cette .secrétipn
catarrhale se montre surtout dans f état de vacuité dp l’estomac, Je youdraiiréserver
pour elle la dénorninatipn de; catarrhe de l’estomac. Mais il ne faut pas la confondre
avec, le, catarrhe, de l’estoniac te) qqe l’entendent )es Àllemàhds (NipniayCf), ét qui
n’est putrê chose que .nqtre, gastrite, ehrpnique, avec épaississement de la.uHuqueu^e
cuides: tissns sbus-muqjienx, état niàrnelonné, cpleraticps diVerses^rele.,,
. :P’ autres, fois,, c’esp l’élémqnt. coBtractile, djÇ, la digestipn qui est ntis en jeu et div.er-
senreffl.lfPn.Wé- Pà^'^er ê^^x vQmU^enient et dç \^juminatim.
Il y a des dyspepsies qui consistent uniquement dapa je .vpniissement d’une par-iié
des aliments,' soit aussitôt, après le .repas, soit plnè tard, sans, avoir subi àpcune^ou
preeqn’ancune. action digestive,, et ;sans être .accompagnés par aucune des séc.rètipns
gastriques. Ou bien c’est une yéritablè rumination, décrite par les auteurs sous lé
nom de mmicnme \ une partie des aliments, au lieu rd’être vomis, remontent par
gorgées ou par . régurgitation dans le . pharynx, presque ^ans aucune sénsatjpn cons¬
ciente, et ils sont quelquefois ingurgités de nouveau, mais le plus souvent rejetés par
dégoût. Bien que la rumination s’accompagne ordinairement des symptômes dyspep¬
tiques habituels, je l’ai vue plus d’une fois, comme le vomissement, çonstituer le
seul et unique. symptôme dyspeptique.
et en plus .grande quantité ensuite .par la sonde dÇs qu’elle fut introduite. Pendant plusieurs
semaines: l’urine, coulant alors librement, a contenu du pus concurremment avec une com¬
plication d’angine, couenneuse qui est venue retarder.la, guérison. , ,
:;be pus ,yenaiit-il des reins, comme le pense robservateur, pu. du voisinage dp col de la
vessie? La facilité, de pénétrer dans cette cavité rend celle dernière supposition improbable ;
ce serait donc là un nouvel exemple d’abcès péripbrènique plein d’enseignements.sur ce sujet
encore peu connu et à l’élude. Le danger d’agir trop vite et trop énergiquement contre des
symptômes intenses, mais inexplicables, et dont la source n’est pas connue, en est snrtout
rendu évident. D’où l’indication d’en rechercher, d’en préciser la causé avant d’inslUper un
traitement actif. ! ,
A la Société impériale de médecine de Lyon, c’est une communication de M. Macario qui,
contrairement à l’.interprétalion générale des pulsations abdominales .décrites depuis long¬
temps comme une; des manifestations protéiformes du nervosisme, de la gastralgie, rénté-
ralgie, l’bystérie, l’hypochondrie, ; les considère comme.- une .maladie idiopathique, dont la
cause premièie. serait, U ne, anomalie fonctionnelle des nerfs vaso-moteurs. Les éraplio'ns mo¬
rales, 'les excès débilitants, la suppression des flux habituels, la grossesse, les flèvres inter-^
mitlenles, la respiration des poussières du battage en grange, etc., lui en semblent les causes
occasionnelles. C’est aux praticiens de trancher la question par une observation minutieuse
des cas qui se présenteront à eux pour savoir si ce signé , est initial ou consécu,tif à d’autres
troubles nerveux.
C’est l’embarras du choix qui domine pour distingu.er celles qui se trouvent dans le der¬
nier compte rendu des travaux de la Société des praticiens de l’arrondissement de Gannat;
pour être juste et ne pas se tromper, il faudrait les citer toutes, car elles se recommandent
L'UNipN MÉDICALE.
Ejifîn, nous trouvons encore la ^ dyspepsie dans laquelle jle.symptôme
prédominant est l’excès des produits gazeux, de l’estomac. Je me conteptede la, signa¬
ler, mon objet n’étant pas de décrire ces différentes formes, de la dyspepsip. Cependant,
je ne sais s’il est nécessaire, dp, vous, faire pbsef^er qu’ij faut, se. garder de, çjpnsidérer
comme dyspeptiques loutesJes pneurnatoses dë.restpmaç,. De même,quffi,y,a lihe
dyspepsie vertigineuse, une dyspepsie pituiteuse,: une dyspepsie flatulente, il y a des
vertiges, des gastrorrhées. et des pneumatoses qui. n’ont aucun rapport a vèc . la
dyspepsie, Bipn plus, rintroduction des aliments a généralerpent pqurp,ffet,,, ..dans, ces
derniers cas' d atténüer la. manifestation jnorbide, ce..qui,.ést prépipéraent i’inverse,
lorsque, ce,s mônies phénoraènes,sont de&m,anifestations4yspeptiqiies. j,,. . ,
Sans doute voici bien des expressions symptpmatiqpeSjdifférentes, Iljy.a.fprt fpjn
d’une; dyspepsie,, dçescente au yerti'ge, dyspeptique, pp ap^vopais^mep^^rsi .ppps
prenons Ips cas. dû .pes phépoinèp,es s’isolent, . au, ii ejp dq,sejCQmbinér^(Ç^eni.ffie,,;,',ç’psjt
ppur céià que je désigne, sous le nom de maladi^& âyspe.pUq'ues^ un ensepj,tîlê.
qui, malgré.leur apparente diversité, spjit tops de lu, pètue faipine. ,, ; f.V; ", ;
10
L’UNION M^:i)ÎCÂLE.
qu’àvéë ira liquidé parfaitement incolore, linipidej et de repûÜssér cotrinie .yacplni-
fères tous* leè sujets qui m’offraient des pustules arrivées à la purulence du fluidér*!
■ L’ioocüliition' vaccinale me sethble contenir,' à part l’intérêt social ijui s’y rïtj-
taché, une si grande Vaiêhr Sciehtitiqüe, que j’ai tbtijoür's, été 'Surpris que féS m’^dèi'
èins 'vaccinateurs,' en général, n’attàchas'sent pas aü' Choix du'fliiide vaccin tdüljé
l’itnportancfe' qiiè 'ëê choix rriè seihblé'comporter. ■l’'ài étë souvéht’ affligé' ;dé voir d^
confrères co'hseritir à' vàçcinerj' tantôt àvèc un virus sanguinolent’,' tantôt avec 'uii
fluide purulent, du semi-^purulérit. Pour ffloi, j’ài’'toiujôürs‘C;ru qü^le pouvoir elfiëa'çë
dû virus vaCëih 'étâii feri raisôTi diréctë dé’ sa parfaitedim'pidité. " ' ■ -i d
J’arrive au fait qui' rh’a paiu dé hature à' légitï'mér ëettè règle dé' pratiquë’méëi-
cale. Dans lès prémiers mois de l’année 1865, la variolé régnait à Paris 'd’urié' ma¬
nière assez générale pour faire redouter 'son extension 'épidémiqué. Je résolus' dé
mettre les. jéuné's détenus de la prisop de la Roquette d' I^ri*' dé’ la éqntagffl
eh revaccinant céuX' qui avaient' a'tteint’l’à'ge de’fS’ariè. lls sé'trouyèiént;àÙ,^n^
de 153. 113 présentèrent' Un bon réstiltat Vaccinal, 32 n’oifriréht àncun 'rësbitat,
8 quidërent la fflaison ‘a\'ant^^^ffl Constatation. La plupart d’entre eux portaient les
cicâtrices de" la vaccine du premier âge^ -Je ^choisis soi gneusement lesicunes-gensdes
mieux constitués, et présentant les plosybelies-puslules, pour me fournir le vaccin
dont j’avais besoin dans . cette longue opération. Pâ'rmi ces derniers jeunes gens, il
s’en présenta un dont les pustules avajent été déchirées,, soit volontairement, soit
accidentellement. Elles prés'eritaieht a léür kurfacè èt ' dü sàrtg ét dÙ püsI'Jé la^^ ces
pustules à l’e'àù tiède, j’èSsùy'ai- le bras et mis i”éiifâht 'en réserve* a Côté dé ïp’éf.
Lorsque^ àü bout d’un quavt d’heuFé’au plus, jé m’apprbchéî’dëlüî pour C'e'côuvrft
les . pustules de taffetas. d’Angleterre, je fus assez surpris de voir une sérosité'hî^tt^
dàlife,'1impidë^, incolore, éôrtir dè la'pius fôrte''p'tfsffllé''ët*èdüler'é^ur J’épbn-
geâl céVfe sétositéVèlie sé renouvela aù" bout dè qüMqdës''ffl
taffetas sur lés pustules,- èt renvoyai ce jéurié honimél Je lé flétévènir 1e léndéiïi'àltf r
je soulevai les plaqùes de taffetas et jë trouvai la pustule pleine de pus. Je la^hiétfo^î
avec'uhe éponge imbibée d’ëàü tiède; je la déSséchài avec dii- linge fin ét,* què1àâ’é§
minutes après; jeta ‘Vis.së remplir de cette ménae èérosité’quë j’avais rèmarqûeëlS
veille*. ■ ' ' ^ ■ '.. .'•tt
De quelle nature était céttë sérosité? Etait-elle le réSuTtéît’dè cëttë'ëéCëètïBtii'pM-i
pèiit qüè tôuràèr, au profit dé la scienëe. Toutes lés aptitudes ëéîéhtifiqües,’ lès riiiÉfhëeè
d’opinion vont recevoir par là satisfaction daiis la cité girondièe. Il n’y aura plus d’eXélu'siofa,’
et chacun dans sa sphère pourra; se livrer à ses fravaiix favoris, certain dé ieur,;Volr dbnilëf
également rattëntiôn et. laipublicité qu’ils méritent. Tout pour là science et par là' sciénèet
rien que par la science, doit être là devise de la nouvelle Société, qui sous cette égide verra
se dissiper toutes les petites divisions et les rancunes de clocher. Ilonneur à elle et prospérité.*
L’organe spécial de la nouvelle Société sera le Journal de médecine, de Bordeaux, recuéff
mensuel dont la rédaction en chef vient de passer des mains si dignes du professeur Coster,
en celles de M. lé docteur Jeannet. Ainsi placée, ta succession ne peut que s’accroîffè et
augménler. Lé savoir, uni à l’activité, à la vaillanee, i’urbanité du savant professeur, en sept
des garanties, équivalant à la' certitude. Regret et espérance, tel est, à propos de cè' changé-’
ment, notre dernier mot. P. Garniêh. ' T
— L’Association des médecins de Toulouse,- agrégée à l’Association générale des tirëdeèins
de France dont le siège est à Paris, a procédé, le samedi 23 décembre courant, en assemblée
générale, aux élections des membres de son bureau, et de la commission administrative.
Ont été réélus : : , . ' .
Président, M. le docteur Roziès ; vice-Président, M. le docteur :GaussaiI; Secrétaire général,
M. le docteur Délayé (Jules) ; . Secrétaire, adjoint, M. le. docteur Moljnier; Trésorier, M. \&
docteur Dassier; Secrétaires des consultations gratuite^, JVlM...les doçteurs De Be?in, Cuson.
Les membres de là Gommisslpn.admmistralive.sont: m'aI.' les docteurs AtQcb, Bpnne-
matsou,, Ganitrot, Ma.i'cbant, Giscaro, Laforgue, Rcsséguel, Rdque-d’Orbscasiel, Bernard','
Wovnicz. , . , ,
L;UNI0N MÉDICALE. Il
^gue propre, ^ux^. tissus entarpés par, un corps yulnérant? ou bien retenait-elle une
propriété spéciale dé rinoçplpti.Qn yàcçinàlp, à la pite dg laqueile.elle s'étais >^Pptrée?
L'inoculation de cette sérosité pouvàit seule éclairer ces questions.
, Je .vaccinai donc avec ce fluide .plu,siçurs de mes jeunes détenus et j’obtins de très-
belles pustules vaccinales. Jp répétai l!opéfation sur.d’autres jeun es gens qui, vaccinés
douze ou quinzejours auparavant, portaient une croûte épaisse sur chaque pustule. Je
détachai la plus forte de ces croûtesvje lavai et nettoyai le petit, ulcère vaccinal, je le
desséchai soigneusemeut, et, je vis hientéife se. reformer la sérosité limpide,; . ^
La question était jugée... La pustule vaccinale peut sécréter longtemps encore le
virus vaccin, à la eondiMou d’ètre nettoyée des liquides qui lui sont étrangers, sang
ou pus;'-'
II me semble résulter de cette observation : i ! ^ ■
10 Que lemédecin vaccinateur doit s’attacher à recueillir le fluide vaccin avant
quMl'Sbit troublé par la formation purulente; s’il veut pouvoir compter sur la toute-
puiséance dé'ûè virus, ce qui me paraît' être plus près du septième que du huitième
joiirde riPocülatiobp
, , ,2o Que le fluide jaçcin peut cpntiriüér de èé foripér/daris là p.ustule Yâfcèinalé aYëb
caractères, de virus Inbcülabïp longtemps après la période dé suppuration dé cette
même pustule, en suivant lé' procé,^é,,dé.régériératibn, qni consiste a détache, r la
croûte formée, à, niettre le petit ulcère vaccinal à décbuyért et à le nettoyer à l’eau
tiède de tout liquidé étranger, ' '
' . ' ' , Dr HuET-DeSPRÉS. ' " "
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
, I , Séance du 2 Janvier 1866, .-. Présidence de M. Boüchardat.
^ CORRESPbNDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre de l’agriculture et du commerce transmet :
I il? Des rapports d’épidémie par MM. les douleurs Dehée (d’Arras), Magot ^de St-Avaull),
Grantredil (de Cambrai). (Com. des épidémies.) , , . ’ . ,
: 2?,Les rapports sur le service médical des eaux minérales de .Ghâleauneuf (Puy-de-Dôme)»
par M. PÉNissAT , et de l’hôpital thermal de Bourbon-l’Archambault , par M. le médecip-
roajpp chargé ,dn service- (Çom., des e,aux; minérales.),: ■ • ■
3“ Une note sur le choléra, par M. le docteur Kunkler,' de ^piacervi.ile ((ialifornie,). -—
(Com., du choléra.)
, ,A° tiBe lettre de M. l’ambassadeur d’ Autriche, qui. envo,ie,^ au nom de, son gouvernement,
la 5' livraison de M. fè docteur Erra, sur Tes ilf a/acliés (/e (a peaM. '
,,^3 ç,9,rre§i^éb.d,^,u,Ç,e non pfflciell.e: comprend une .lettre de M. le docteur Gr.isar, de Mas-
solt, accompagnant renvoi d’une brochure sur là' fièVre puerpérale épidémique.
^ M,, L,^LRREY,àu!ppm' de iw. le doqleur Tigri, d:e Rome, présente une brochure en italien sur
la.pénétràUon de l’air -dans l’opéraliop^. de la thoràcefldèse ;,-r et au nom doM. le. docteur La-
RçviÈRE, ^médecin .principal, un 'éompte vendu d’unOiëpjdémj® ée rougeole qui a. régné dans
la garnison'de Bordeaux .pendan.t.les m.oiâid^'pQyemhré et, de décçmhr.é 1865.' ;
; M. Larrey donne ensuite lecture d’une lettre de M. le docteur..THOLOZAN,, sur l’état actuel
de la médecine qt de l’assistance publique en Perse.
• M. Gaultier DE Claubry dépose sur le bureau une brochure deM. le docteur Dagüilloh,
intitulée } La (pèlerinage à la Mecque.) / , ,
. 'M/., J, .ÛüÈRiN dépose sur le bureau deux notes de M. le docteur Pélican, directeur général
delà santé en Russie : rune sur ta marche delà fîèyre récurrente et'du typhus à Saint-Pé¬
tersbourg; l’au’lre sur la marche du choléra en Russie en 1865. L’auteur fait remarquer que
LÏJNION MÉbl^ÂLE.
Jës médecins russes, tou^ ariticoniagionisles eh 1831, sont hiaintenant lout à fait ralliés aiii
doctrines de la contagiôh. ‘(6om'. dés ëpldérhies bt du choléra.) , '
M. LE Président rend compté dès visites offlciélfes faites par une dééùtation’dèi’Àcàdé-
mié à l'ôccàsfon dii joùr de Tan', il déplore les' pértes 'trés-régrettahlés‘'dé';ffl.' !VfàlgaignéViîréi-
sidênfrè't.'dh M. Gimelle, trésorier;'' et, 'se faisantd’orgahe 'dë ’l’Âcadènàiéj’îi adréssë: défe
retnerCtments à MM. Barth et Gossèlin, membres sortahiS'dn conseil. ■= :
— Il déclare ünë vacance dans la section d’adàtoihier pkltiologiquè. ■
;‘M. Boul'ey monte à-là fribuné à propos de la; derniéréi commimicatién’ de M-i Leblanc
sur le typhus contagieux des bêtes à cornes au Jardin d’acclimatation. — Nous donnerons
dans le prochain numéro cette alloculion in ecçtenso. A \ v : . 'isnr;;-' '; - : : ' ’’
M. Leblanc partage da 'ïiianière de voir de' M. Bduley sur iesr-vctérinairès anglais/^înais il
veul.ajoùler.i;q'ulen; ;F.raDce les vétérinaîres ne: rendent pas nonyplusiles services :sur lesquels
on aurait Içjdrfit de 'Ç0(mpter,:et': ,Gela:s^ parce, qu’il n’y a -pasyde réglemenlalion . qui assure
l’avenir des jeunes gens. La plupart donnent leur démission au sortir jies Éqolesi 11 Sjsr^tt
.possible d’.é.viter qn étgt der.ch9^e.s. aussi regrettable,,., .i,;, ,- ; ; ,,v
, . Quoi qu’en nit ait .M; Bôuleÿl lé fait dp '.la contagion des pécaris ’h’est pas’ 'aussi éffraifant
pour rhènimê.'qu’oh pourrait le' penser. Le. pécari. est un séh^liéri'o’èst vrai tenais "il différé
du cübiion par une fétité dé^caracférés très-lrahcHés, , . . ’ ' . ' l , ’
M. J. Guérin demande si l’on a noté exactement les pre,miérs symptômes de ,1a màiàkiè
observée au Jardin diacçjimatalion et le jour de leur apparition’.''’
M. Leblanc répond que les gazelles malades sont arrivées à Paris le 15 décembre. La pre-
Éièré est'molté'îè Ôn ■ qîiëlle maladié 'élTé "avait süccoïnlJéT“dh' savait
seulement qu’ej.|é Ivàït eu\dçya;;d^rhéé.' La'jdéuxiëme est tombé.e malé§f,\le 25, dix jours
après l’arrivée; les premiers symptômes 'nplés, sont qu’elle ne mangeait pas, qu’elle avait la
respiration difScile.
M. J. Guérin : Tous les faits dé 'mèdéciné 'v^érih'aire dolvéni être constatés avec soin, et
l’on cherchera plusTard’qÜélskpports peuvent exister entre. eiix et certains faits de la patho¬
logie humaine. Dans une explojtati,op..agricple,, 280 dindons sont morts en quelques jours,
après avoir présenté une coloration violelle de la crête, et avoir eu de la diarrhée. Qu’esl-ce
que cela? ‘ ■'i"'.-:;'. ■’ ■ ■■
M. Bouley’I C‘es'1 le choléra dë la volaille ! Maladié d’unésübtiiilë:cohta'giéiiS'è'TfelIé, qu’il
sulHt de piquer une volaille malade avec la pointe d’une aiguillé el de ptqüer une aPtie
volaille saine àVëb cèttè même aiguillé, polir voir succomber celle dernière en moins de quinze
heures.^'' ■ ■; '■ ■■' ■ - ; , . ;■ ...
M. J. Guérin : Celte maladie a précédé l’apparition du choléra en Fràncè; on l’a surtout
observée dàns l’Orhé et dans le Pérche. - - '• ■ ' .*
M, Lebl.anc fait remarquer que c’est surtout pendant les épidémies de choléra hu^'àih
qu’on a signalé le choléra de l'a .volaille, Mai$, éd réalité, il existe toits les ans, et n’aéucup
rapport avec le premier. ‘ ' ‘
' M. J. G'üÈRiN : On n’en sait rien! Il faut d’abord colliger lés faits simplement; on cher¬
chera plus lard ièur signification. . I : , ,
M. Bouley : L’histoire des trichines a déjà jeté la perturbation dans toutes les cuisines
bourgeoises. On, Ireinble 'à la. vue d’un, j’ambon. Il nè faudrait pas que le choléra dé là voràille
dont parle M. Guéiin; effrayât aussi nOs méiiagètes. Nous sehons alors obligés de fetOurnérk
l’alimentation irqp maigre de nos 'premiers parentsi Depuis vingt ans, lès palefreniers d’Alfôrt
se nouri'issent'l'sans aücùh iheonvénienf, des volailles mortes du choléra.
M. BoutLLÀüh désiré faire quelques réserves à propos des choses graves qui viennent
d’être dites. On a donné le nom de typhus à quelque chose qui ne ressemble en rien
au typhus: de l’homme; sans se préoccuper de la confusion qui en pourrait , résulter.
M. Bouley, au dire de M. Bouillaud, va un peu vite, un peu à la vapeur. Dans son histoire
•des, gazelles, toql e.st hypothétique. Ce qu’il appelle le choléra des volailles art-il quelque
analogie avec le choléra de l’homme?' Tout cela est bien promptement traité, Màis M. Bouil¬
laud ne, veut pas tomber, en improvisant, dans le même défaut; il- ne veut que noser dès
réserves qui pourront être développées ultérieurement. '
L’UNION MÉDICALE.
13
Il fait, de plus, remarquer que, sur oes questions, les vétérinaires français et anglais ne
sont pas d’acoord, de telle façon que' c’ëét le cas de répéter, 'eii' litf modifiant, cette vieille
parole : Vérité en deçà de ia Manche, erreur au delà, at . ! . "• i b ‘j'i ;
M. Leblanc répond que M. B(Oullla,ud se trpmpe,,.I,l;;;qlx a pas dissidence d’un bord
à l’autre du détroit; tous les vétérinaires instruits de l’Angleterre sont du.jnême avis abso¬
lument que lés'Vétërihaires français; à la vérité,' il n’y a güére de vétléHnàii’es insÜ’tiits'cliez
nos vOisins,='par les raisons qli’en a données' M. Bonlej^.'’ ' '
Quant à ce qui s’est passé au Jardin d’acclimatation, une chose est cërlàihVfc’eSl'qh’iVn’ÿ'
avait aucun animal malade avant le. 16 décembre, et qu’aucune cause de typhus ne saurait
être invoquée là, puisque jles. animaux, .y sont dans des ,po.pdition.s admirables çt très-
exceptionnelles de salubrité, M. Leblanc, vétérinaire de l’établissement, y fait une visite
hebdomadaire; il y va plus souvent quand besoin est. îl sait donc parfaitemeni' que, toutes
choses étaient en bon état avant le 15 décembre. .
M. Boüley ; Un mot seulement à M. Bouillaud. En me servant du nom de typhus conta- ,
gieüx des bêtes à cornes, je n’ai nullement prétendu faire une assimilation de celte; maladie,
au typhus de l’homme. Je ne connais ce dernier que par que . j’en , ai entendu dire i, ci, et
ce que ]*ên ai lu dans les auteurs ; mais je n’en ai jamais vu. Je ne le connais donc réelle¬
ment pas. J’ai employé ce nom poqr n’en pas .faire un nouveau, n’a'yant pas, à cet , égard,
lès facultés de M. Plorrÿ,' et pensant d’ailieufs què les n'o'tns àdoptés'dans la' science ont,
une valeur traditionnelle sur laquelle tout le monde s’entend. Mais, ëncore une fois,' je n’àî
rien comparé. Quant au petit nombrë de faits sur lësquéls M. Bouillaud ine féprdché 'de
m’appuyer, c’est, de sa part, une erreur complète. J’ai derrière moi cinquanté-cinq ans de
faits 'itinombrables et bien observés. Une foule d’hommes extrêmement distingués, èn Allé-
magne, en Russie, etc., ont étudié le typhus des bêtes à cornes. Ils étaient bien placés pour
cela, et l’on peut dire qu’il n’y a pas, dans toute la palhoiogie; de fait mieux connu que
celui-là. Grâce à leurs recherches, l’Europe occidentale a été protégée; contre ce fléau depuis 1
cinqqanle, ans; l’Autpiche et |a. Prusse, constamment en garde contre .J^iv.^■nfi lévlaissent pas
pénétrer jusqu’à la France. Il n’y aurait que le cas de guerre avec ces puissances qui pQjiiv:
rait ., y, exposer notre pays. Tout, Français que nous,,,som|pes,, ,uous peaplouSiqu^lqqefpjSf, et; si
cb mâlhéùr hbus arrivait, nous verrions entrer sur le territoire français le typhus du bétaib'
comme il y est déjà entré en I8I4, à, la suite des armées .victorieuses; alors,, aux milliards
que coûte la guerre, il faudrait ajôuièr les 'milliards\que riouVcoûlëra,U 'céïté redoutable
épidémie.''’ " '■ VV’”' ’ .'J’'- :
Même remarque de ma pkrt à propos du choléra de la volaille: Je li’ài rien comparé non
plus je me-sûls servi d’ün mot consaérê,- èt fai voulu seulement appélèr’ l’attention ’^és
médecins sur la prodigieuse subtilité 'contàgifeusé de Cette affection singulière.' • ■ • ' '
M. Bouillaud : M. Bouley n’a répondu à riéW'dè ce que j’ai dit. Ce ne sont pas des méde-
cius qui.put donné, ce nom de typhus à raffeçtion. des bêtes àjCornes.,... i
M. Bouley: Mais, sil c’est Vicq-d’Azyr,'': ^ ^ ■ ■; ■>'> '
M. Louis : Le typhus de l’espèce humaine n’èsl pas la fièyre typhoïde ; dans cette derpière,
il y a des lésioris intéstinales qui n’existent ■ bas 'dans, je ' premier. -'Lé typhus dès anima^^
s’accompagnant des lésions intestinales carhctéi’iétiqùés( eSt donc tlné flëvré tÿbhèîdëj et 'h’ést,'
pas le typhus. 11 eût été bon dé faire cetté dlstinctiéni ■' “ ' ' ' ' ‘'
M. Leblanc : Les lésions ne sont pas lès mêtheà pour le typhus des animaux ou pour la
flèyre typhoïde. Chez les animaux, les glandes de. , Peyer . et de Brunner restent intaoteé ; les
lésions chez les animaux siègent dans le. duodénum, tandis qu’on le^ trouve dans l’iléOn Chez ;
les malades atteints de fièvre typhoïde.
M. Bouley se sépare de son collègue M. Leblanc sur ee point. 11 a vu à Glasgow les glandes
de Peyer malades chez les animaux sacrifiés; et d’ainéurs, il pense que, chez les ruminants,
la différence de siège, du duodénum à l’iléon, n’est pas de nature à différencier deux ma¬
ladies. . ."I : ■■ ■, ' -j.
— La séance est levée à cinq heures.
14
L'ÜNION MÉDICALE.
SOCIÉTÉ D’HYDROLOGIE MÉDICALE DE PARIS.
Séance du 27 Novembre 1865. r- Présidence de M. Mialhe , vice-président. ' ' '
CORRESPONDANCE MANÙSCRITE. . • . ' •
Le docteur de Vaecourx, h Cannes, demande le tftre de membre corrt^pondanU,-,. , .
Le docteur Mahier, de Château-Gontier, membre correspondant, adresse des observations
manuscrites sur ta chorée. , . - ' i >
OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. '
et ses earta; mtora/es, par le docteur DoTON. Paris', 1865, 180 pages.
tiU Boürboiile, sa station thermale, ses eaux minérales et sort étafyiissernent, par lé,,d,QCteur
PEiRbîtNELV Ctermoril-iFerrand’, 1865; 82 pages, ^
Du raisin et de ses applications thérapeutiques. Études sur la médication par les raisins
connue sous lé nom dé cure aux raisins ou ampelothérapie, pâ^'.fe docteiir Herpin, ‘(dô'^fhetz).
Paris, 1865, 362 pages. ' ’ '
Recherches sur la composition chimique el les propriétés qu’on doit exiger des eaux potables^
par M. Hdgdent. Paris, 1865, 166 pages.
üebersichi dér bekanntesten zu Bade-und Trmkcuranstalien benützten mineralwasser Sieben-
èitr^fens, von prof. Sigmund. Wien, 1860.
Notice sur les eaux thermales sulfureuses, de Schmznach, par le ;doctenr A, Robert.,
Strasbourg, 1^65, 107 p^ges. .
Les eaux d’Ax et leurs applications thérapeutiques, pwe ki dkociwv Auphan. Paris, 1865, '
82 pages. . ,
De la médication par les ferrugineux et plus particuliérement par l'eau de la BUhchè, par
le docteur Güilland. Chambéry, 1865, 58 pages. ' , ■
Studien und enfahrungètt über die heilquetlen von Kreuznach, Von docteur WiESBADEN.
Kreuznach, 1865, 113 pages. •
Archiv. für balneolope herauègegeben, yon prof. Lôschner und doc'teur Spengler, Leipzig,
" ■' ' ' ' '
Revistd de sanidad militdr éspafiola y éxtran^era. MMnA, .
Du traitement de la congestion et de l’apoplexie cérébrale, par les eaux minérales employées
d par, le |dpcteur JÇpHN fils. Strasbourg, 1865, 27 pages.
Climatologier des stations, hivernales du midi de là France (P.au, Amélie-les-Bains^ Hyères,
Cannes, Nice, Menton), \>.àv le docteur de Valcourt. .Paris, 186/l, 206 pages,
:■ PARTIE OFFICIELLE.,
Sur la proposition du bureau, la commission d’ahalysè sèra réuhie pour délibérer sur
l’opportunité de procéder à une analyse d’eau minérale. . . = ; ; , ■ . . . .
Un travail de M. Mahier, membre correspondant, sur. p^Mseeur?, observations de chorée,
traitée par les eaux ferrugineuses de Château-Gontier et l'hydrothérapie, est renvoyé à une
commission composée de MM. Lecorché, Lietard et Moutard-Martin.
COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES. ,
De la dyspepsie et des maladies dyspeptiques au point de vue de la pathologie générale,
par M. Durand-Fardel. {\ oir- plus hmt. Pathologie g^érale.) ’
COURRIER.
Le ministre de l’instruction publique a pris l’arrêté suivant :
Le ministre de l’instruction publique.
Vu le décret impérial en date du 5 décembre 1865 ainsi conçu :
« Il sera accordé aux étudiants en médecine qui seront signalés à notre ministre de
l’instruction publique, par les préfets des départements, pour leur dévouement au soula¬
gement des malades atteints par le choléra, la gratuité totale ou partielle des droits qui leur
restent à acquitter pour l’achèvement de leurs études médicales et l’obtention du diplôme
auquel ils prétendent. »
U’ÜNION MÉDICALE.
15:
Vu les rapports, du sénateur .préfet de la Seine, dp sénateur chargé de l’administration du
département des Bouches-du-Rhône, des préfets, des départements du Var et de l’Hérault,
du. vice-recteur de l’Académie de Paris,. et des recteurs des, Académies d’Aix et. do Mont¬
pellier; ., .1 . . ' ■
. .Considérant que, pendant l’épidémie cholérique qui a sévi à Marseille, à Toulon, à Arles
et à Paris, un grand nombre d’étudiants appartenant à l’École préparatoire, de .piédecine et
de pharmacie de Marseille, à la Faculté de n>édecine de Montpellier, à la Faculté de méde¬
cine et à l’École supérieure dé pharmacie de Paris, ont fait preuve d’un dévouement digne
d’éloges; qu’il appartient à l’administration de. l’instruction publique d’honorer leur qonduite
par un témoignage public ; ■ :
Considérant que si tous ont prodigué leurs soins aux victimes du, fléau, l’abnégation des
étudiants de la, Faculté dé médecîné dé Montpellier, qpi, h l’époque des vacances, ont quitté
léuré families pour aller au foin s’expôser au danger, comportê'uhe menliori'éxéeptionnelle ;
Cbhsid'éfarft que M. Jacqüemet, agVégé de la Faculté de médecine de Montpellier,, s’est
spontanément rendu à Toulon pour diriger et partager le dévouement des élèves; ' '
■ ■ Arrête-: '
Art. 1". Est nommé officier de l’instruction publique, M. Jaéquemet, agrégé de là Faculté
de médecine de Montpellier.
Sont nommés officiers d’ Académie :
MM. Màssol,; étudiant de la Faculté de médecine de Montpellier; Brière, étudiant de la
Fà’culté' de médêeine de Paris.
Art. 2. Des ouvrages scientifiques, portant la mention qu’ils sont donnés' à titré de sou¬
venir des services rendus pendant l’épidémie cholérique de 1865, seront décernés au nom
dû ministre de l’instruction publique,
1“ A M. Jacquemet, agrégé de la Faculté de médecine de Montpellier; • ^
2“ Aux étudiants dont les noms suivent :
■ SèrDices rendus à Toulon. — Étiidiants ’ de la Faculté de médecine de Montpellier :
MM. Gayàt, nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 5 décembre 1865, Mas-
sol, Hÿpolite, Girard, Jausion, Ferran, LOâisel de Saulnaysi Autar, Azémar, Miran. ^
' ‘Servicèé rendus U Arlè^. — Étudiants dé la Facilité de‘médecine de Montpellier : MM. Benoît, '
Wàteririg' Fanton.. ' - '' / ' ' ' '
/Serviées rendus Hadp! les PànV, — MM^ Lpgros ,'e.t Lejion, étudiants de la
FaéûUé'de médecine de'Pafiè,'n6mm'és chevaliéTf’s'dé.là, Légion d’honneiir par décret en date
du 5 décembre 1865,' BHèré, éiudîàht dè fa Facilité dé'niédecine dé Paris.
Art. 3. La gratuité dés droits qüi leur restent à acquitter au profit du Trésor, à partir du
l*''jàhviêr 1866, pour l’achèvement de’ leurs études' (inscriptions, examens, thèse, certificats
d’aptitude, diplôme),' est accordée aux étudiants dont les noms suivéht:
Services' rendus — Étudiants de l’École préparatoire dé médecine et de phar¬
macie de Marseille : MM. Jailleii, d’Hurlabordé, Marcbrelles, ’Goiéie, Bontan, Eyrîès, Nicolas,
Garcln. . ’
Services rendus h Toulon, r- Élèves de le Faculté de médecine de Montpellièr : MM.Gayat,
Massol, Hypolite, Girard, Jaussion, Ferran, Loaisel de Saiilnaÿs, Autar, Azémar, Miran, Cam-
bon, Fale, Masse.
Services rendus k Arfes. -- Étiidiants de la Faculté de médecine de Montpellier : MM. Be¬
noît, Walering, Fanton, Olier, Dulrénlt, Vallat, De la Châtaigneraie.
Services rendus dans les hôpitaux de Paris. — ■ Étudiants de la Faculté de médecine de
Paris : MM. Legros, Leiion, Brière, Choyaux, Legroux,’ Lemaître, BoufTard, Spiess, Levèque,
Zaepff'el, Jaubert, Gorski, Garesme, Hallopeau, Duprat, Carrière, Meliriot, Besniar, Roques,
Hayem, Angeo (Théophile), Derlon, Droin, Paris, Fortin, Jolly, Bergeron, Briançon, Fredet,
Michellet, Tardieu.
Étudiants de CÉcole supérieure de pharmacie de Paris: MM. Byasson, Junfleiscli, Bonne-
fonlGéraudel, Oindre. ' \
Fait à Paris, le 1" janvier 1866.
' ' ' DORUV.
Par décret én dale du 29 décembre 1865, l’Empereur, sur la proposition du maréchal
ministre de là guerre, a nommé au grade de chevalier dans l’ordre impérial de la Légion
d’honneùr'lés médecins dont les noms suivent, savoir :
mm, Ridreau (Achille-Félix), médecin -major de 2* classe au 51* régiment d’infanlerie j
16
L«ÔN MËDÏCâLE.
24 ans Ae ^rvicôS, 8 campagnes; — Aspol (Prançois-Gérârd-HerménégiW’e), médecin-major
de 2* classe' au 89' régiment d’infanteHe : 20 ans de services, 7' campagnCi'; — Martrés
(Jéan-Anloine-Ba'plistè-‘Élisabelh-Achilie), "médecin-major de 2' classe au 91' régiinént d’in¬
fanterie ; 21 ans de services, 7 campagnes; — • Licardy (Louis-Guillaume-Marie), médecin-
major de 2' classe au i'S' bataillon de cbasseurs à pîéd : 21 ans de , Services, 10 carripaghes;
— Rognés (Jean-Louis-Victorin), médecin -major de 2' classé au 2' régiment de spahis :
20 ans dé services,- 10 campagnes; — Duval (Antoine-Louis), médecin-major d;e 2' classe
aux hôpitaux dè la' division d’Oi an : 22 ans dé services, 10 campagtïés.
■ — Par décret en date du 29''dé'cémbré 1865, rÉmpéreür, 'siir la pr,opqsiliéh dü.'maréçhaj
ministre, de la .guerre, et d’après les propositions du gouverneur général de .rAlgériç,
a nommé.au grade dé chevalier de l’ordre impérial ,.dç la Légion d’hqnneur : , ,
Mil. , Le, docteur Cpsson, président de la Société de botanique de France. Missions scienli- :
figues en. Algérie; —Dru, médecin à rhôpitalcivil d’Algêr. Dévouement pendant la dernière
épidémie cholérique.., ; ’ . . ' : , , , . .
— - Par un décret en date du 23 décembre 1865, rendu sur la proposition du ministre de
la,marine,et des colonies, ont été promus dans rordrpdppérial de la Région d’honneur,
savoir ; ■ ,
Au grade d’officier : MM. Maisonneuve (Auguste-AlfredrÉmile), médecin professeur; che¬
valier du 31 décembre 1859,: 26 ans de services effectifs, dont 8 ans à la mer et .aux colo¬
nies; -1-^ Leclerc (Ôctavé-Jules-François-Marie), médecin principal de la marine ; chevalier
du 15 août ,1858 : 27 ans de services effectifs, dont 19 à la, mer, et aux colonies.
-.1—. Par décret en date du 30 décembre 1865,. l’Empereur, sur la proposition du ministre,
de la marine et des colonies, a nommé au grade de chevalier, dans l’ordre impérial de la
Légion d’honneur : . , , ■ - i : vi - . - : .■
MM. Castel (Hervé- François- Alcibiade), médecin de 1" classe de: la marine:, 16 ^ans de
services,; dont 11 à k mer ; — Auvély (Alphonse-Léopold), médecin da 1” classe de la marine :
15 ans dé;seryi.ces, dont 8 è la mer ou aux colonies ;,h—:Gestin ;(Robert-Tindal-Gyriile),
médecin de Iff, classe de la mafiue : 13 ans de services, dont 9: à la: mer; — Viaiel (Jean-
Jacgues-Théophile), médecin de 2' classe, aide-major au 3' régiment d’infanterie de la
marine : 25 ans de services, dont 13 à la mer ou aux colonies; — Gourai (Ferdinand),
médecin de 2' classe déjà, marine : 7 ans de services, dopt, 6 à, la mer. Épidémie de fièvre
jauné'â b'prd du Tarn; — Mansol (Paül-Ernest), médecin auxiiia,ire, de 2' classe de la marine ;
6 a'hs de services à là. mer. Belle conduite dans l’expédition d.é Guiiacan.
— Bruchon, professeur adjoint à l’École impériale de médecine et de pharmacie de Be-
sançonp/est nommé professeur, ti.lulaire, en remplacement de M. Mopnot, et continuera,, dans,
cette situalioni"^ être char^é’de renseignement dei’analomie qui lui est confié.
M, Druhen jeune, professeur adjoint, est chargé du cours_ de pathologie externe.
M;i Borni.er , professeur suppléant attaché aux .cours, d’anatomie et de physiologie, est en
outre nommé chef des travaux anatomiques.
— M.. le docteur P. G... nous écrit de Dijon, à la date du -27 décembre dernier, que le
Corps médical de .celte villea été oonvoqué par le maire pour délibérer sur différents' projets.
Une commission a été nommée qui a adopté les conclusions suivantes : ; /
. 1° Création:, d’un conseil sanitaire de la vhle de Dijon, comprenant tous les médecins qui
se réuniraient tousles trois mois à la mairie, et .nommeraientieur' bureau chaque; année. Ge
bureau . ferait fonction de commission permanente. Ce .conseil aurait pour mission de faire
connaître l’état sanitaire de la. .ville et de proposer les mcsures propres à rnraéliorer. :
' 2“ Vérification des, décès pat tous médecins qui acoëpleraient les fonctions de vérificateurs. ,
’ 3” Cohstamtion.des naissance,s,à;.domicile., , •; :
' Zi” Création d’un service municipal de santé, ayant pour objet d’assurer à. tous les indigents
les sojns médicaux, et les, ra^içamen.ls. , •. ,
■ À ia'pfochàiné rènnioh',{e2'9 décembre, toiit’céïa sera discuté',' et 'on organisera les diffé¬
rents services pour fonctionner pendant l’exercice 1866.
— A la suite du Concours ouvert à l’Hôtel-Dieu le 27 novembre dernier, M. Puntousa été
nommé interne des hospices civils de Toulouse, et M. André, interne provisoire.
_ Le Gérant, G. Richelot.
' Pabis. — Typpgpapliie FÉux Màitbstb et G«, rue <|es Peirt-Portes-Salnt-Saiiveiir, 22. ^
L’UINIOIN MÉDICALE.
AVIS A WIM. LES IWÉDECtnS.
En venant remercier les Médecins des déparlêmenls les plus fiévreux de France, et nolain-
ment ceux de l’hôpital de Rochefort, des'remarques et désirs qu’ils ont bien voulu lra«s-
mellre, nous nous empressons,' pbur répondis à celle des remarques le plus souvent exprimée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quinoïde^Armand k De cette ïapon
il pourra être ordonné, comme le sulfate 'de quinine.’ SO'n innocuité de'plus''en plus constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront certainement préférer dans la majorité' des cas où la
quinine est indiquée.
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Rapport de l’Académie, impériale de médecine du 20 mars 186Ù.
Le Vin m' le'Sirdp digësti'fs déCHAssAiNG, jourrteilëmént prescrits par lés SO'mini tés médicales' 'Sÿpafis,
sont employés pour .‘régulariser Tes Digestions difficiles et incomplète^ i leur feflicàci'té dans iCè 'câs dé
Gastralgie , Apepsîé et ÛQ Dyspepsie a été signalée par les journàiix' de -médècWè' les pluV accré-
dités. Le Sirop, eSt^é^lément ùn exceilént sédatif, calme, les toux néryéuSés et faèilité réxpectora-
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k ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilemeht.ÿ^ministré.e même. aux personnes..,Ies,pl,ii,^,4é-
licates, et est. d’une digestion plus.facile que l’huile (jydiiiçûre. ,, . ! ,i ,
Lire les observations et rapports médicaux contenus -dans la brochure. ■ , . j
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Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
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le marasme, les convalescences de maladies graves,
les catarrhes chroniques, la dyspepsie, enfin dans
toutes les affections où il s’agit de relever l’orga¬
nisme sans fatiguer les voies digestives.
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ries, à Paris, et chez les principaux pharmaciens.
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Brevetés s. g. d. g.
Seuls approuvés par l’Académie impériale de
médecine et honorés de Médailles aux expositions
de Londres, Paris, etc., sont souverains dans le
traitement du Diabète, étant privés des principes
féculents du blé ; des Maladies d'estomac et de
Consomption , réunissant dans un petit volume
les principes les plus azotés et les plus favorables
k la nutrition.
Dépôt général k Paris, r.d.Grands-Augustins,24.
Se trouvent aussi dans toutes les succursales
de la Compagnie fermière de Vichy, et les princi¬
paux pharmaciens de chaque ville.
Ne pas confondre ces produits avec d’autres pro¬
duits dits au gluten, mais qui n’en contiennent
qu’une proportion insignifiante;.
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Qui n’a pas , de près ou de loin, quelque pauvre
souffrant à qui il rendrait service d’indiquer que la
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de Lits et Fauteuils mécaniques, avec lesquels tous
éoins, mouvements, déplacements, opérations, panse¬
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Très-digestive et reconstituante. D’une grande effi¬
cacité dans toutes les maladies dites du sang.Elle
se conserve indéfiniment.
Pour les expéditions, s’adresser au Régisseur des
eaux de La Bauche, canton des Échelles (Savoie).
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levard Montmartre; Chêne, 11, rue de la Micho-
dière ; Benezet, 19, rue Taranne.
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ris. — Prix ; 3 fr.
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iVl. ItA • sont prévenus qu’ils trouveront dans
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r. de la Sorbonne, des médicaments préparés avec
tous les soins qu’ils peuvent désirer, ainsi qu’un
topique assez puissant pour neutraliser de facto
le virus introduit sous la peau par une PIQURE
ANATOMIQUE.
M. PENNÉS , propriétaire de cette officine ,
fera un plaisir «le réduire d’un quart le*t
prix des préparations magistrales , pour MM. les
Étudiants qui lui présenteront leur carte.
APIOL DES D”J0RET ET HOMOLLE.
Médaille h l'Exposition universelle de 1862.
L’Observation médicale confirmé chaque joui* ses
propriétés véritablement spécifiquescorameemmé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les
agents thérapeutiques de la même classe.
Un savant et consciencieux observateur, M. le
docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
à ce point de vue, dans son service de l’hôpital de
la Pitié et en ville. Il résulte de ses observations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato¬
mique, ou d’une lésion organique, mais sé ratta¬
chant à un trouble de l’innèrvation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanément ou préalablement la chlorose
ou les autres complications.
Les docteurs Joret et Homolle indiquent, comme
le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
celui qui correspond à l’époque . présumée des
règles, ou qui la précède.
Dose : 1 capsule matin et soir, pendant six jours.
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
Pharmacie Brunt, rue de Rivoli, 150. entrée
rue Jean-Tison, k Paris.
Pectorale, la seuIeEan faéinostatiqiieassimi-
labled haute dose, sans fatiguer l’estomac. Ordon¬
née contre les hypersécrétions, hémorrhagies, etc.
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comparable avantage d’être aussitôt dissoutes
qu’arrivées dans l’estomac , et en outre celui non
moins important de ne jamais constiper.
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Pharmaciens, t fr. 75 c.
Paris. — Imprimerie Félix Malteste et C*,
RuedeiDeax-Rortes-Saiat-SiiuTtur.Tt.
Vingtième année.
No 2.
Samedi 6 .Ianvieu 1866.
ItilON MEDICALE
lix DE L’AÜONNEMENT ; JOURNAL - . ^ v «y™ P;P0™ENt
. . POUR PMW.. ; ■ ■■■: - ■; ’riîéilïiEiitilioHrg-îionlniàrlj'c. .
r*f.! . f<r »!S fflIERETS,SCIEMIFI(!PS:ET,;PRA,TIOlTS,;^
SMois.y.'. .. 9 » MOPlÂM ET PROFESSIOMEIS ' Vatis les Départements,
' m cbft'Ps- médical. '
Ion qu’il est tixo pai' lo» ... Iftslc, elJcs Mes«igori^»
,ïoi\YeiUiqtis, ilqj^lçs. ; , • - - - - • - IntpMiaks et Generales.
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Oit cire adresse à M. le -P.octiîijr Amédée Redaclear cji chef. Tou
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civils et' militaires et de la marine.
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Amaurose^ par M. Follin. — Ambuldnêè] M. Michel Lévy. — Aménorrhée, par M. Fritz.
— Améhifiiie, par MM. Daily et Guillard. Amers, par M. Gubler. — Ammoniaque, par
Mm. Malagütii, Delioux, Reveil ePPops^ag. rives. — Amputations, par M. Legouest., -- Divers
articles de Botahique, par M. Bâillon, -r-. Diverses sources d’Eaux minérales, par. Rolu-
reau. — Là Êjpgraphjepl la Bibliographie, par MM. Beaugrahd, Chéreau et .baremberg. .
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lettres sur la SYPHILIS, adressées à M. le rédacteur en chef de rUrn’wï Sui^içs y
des discours à l’Académie impériale de médecine, sur la syphilisation et la ti-ansmissiQn
des accidents secondaires, par Philippe Ricord, ex-chirurgien de rhôpitàl du ^îiilî , r^vec ,
une Introduction par Amédëe. Latour, rédacteur en chef de ri7?iwi Medicale, 3' écUtion •
revue et corrigée. Un vol. in-18 jésus, de 558 pages. Prix: U fr. A' Paris, chez J.-B. r
Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille.
L’UNION;. MÉDICALE.
VINS DE QUINQUINA TITRÉS
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VIN DE QUINQUINA TITRÉ SIMPLE. Titrant un gramme d’alcaloïde et 12 grammes d’extratif par
LOGO grammes. — Tonique. rébrlfîige. ■ .
VIN DE QUINQUINA IODÉ. Coritiehf 0,G5 d’iodè pur à l’ètat latent par 30 grammes do vin titré. —
Scrofule. — lijmpUatisme.— PUtUisle. ' -i
VIN DE QUINQUINA FERRUDINEUX. ContientO, LO de sel ferreux par 30 grammes de vin. - «blo-
rose. — Anénjie. . . ^ ,
Ces Vins qui contiennent en outre de la diastase, sont facilement assimilables, ne constipent jamais,
inaltérables, très-agréables au goût, d’une richesse , inconnue jusqu’ici , ils offrent les avantages-qui
s’attachent à remploi des préparations chimiquement définies, , , . ,
N. B. Dans l’épidémie régnante, les médecins conseillent le Vin de quinquina titré comme préservatif.
Dépôt général, E. FOURNIER . et 26, rue. d’AnjoU-St-Hohoré, èt dans toutes les pharmacies.
[CÔÛfTËS NOIRÈS'lNGtAiSESl
Généralement, l’action de l’opium ordinaire
ën teiiitiiéé (laudanum) est reconnue comme
étant pernicieuse, produisant l’insomnie, l’en-
SEUL DÉPÔ T gourdissement et .souvent le délire.
T,, i • » ’ no I • J* Ces effets sotït évités {)âH’empiol duBLACK
Ph. anglaise, Roberts et Co, 23, çl.Vendome la plupart des cas,
produit, au contraire, les effets bienfaisants d’un narcotique, ^ans aucun des jnconvénientsTésult^pt d^
l’emploi du laudanum, — Ha dose èst de s à gouttes snlvant le cas'.
ERGOTINE
IDRÀGÉESdERGOTINEI
DE B ON JEAN
Médaille d’or de la Soeicté de phar¬
macie dis raris. — D’aprês lés plûé.illqçtres
médecins français et étrangers, la solution d'érgo-
tine est le pluspmssiant hémostatique què possède;
la médecine contre les hémorrhagies des vaisseaux,
tant artériels que veineux. , .
Les wiragées d'ergotîoe sOfit employées avec ,
le plus ferand- succès pour- fàcilifer Te frhvaÜ fié
l’accouchement, arrêter les hémorrilagiès de toute
nature, contre l’hémoptysie , les engorgements de
l’utérus, les dysenteries et les. diarrhées chroi
niques. . ,
Dépôt général k la Pharmacie, rue Bourbon- Vil¬
leneuve, 19 (place du Caire), à Paris, et dans lés
principales Pharmacies de chaque ville.
SIROP ET PILULES DE SCILLITINE
DE, MANDET,; PHARMACIEN,
‘tauré.ai. de V Àcddé^iie^ ' des sciences. ?
Considérée comine le plus puissant (de..tous;les_
; diurêtiqüëS,'ia Scitîliiuc depo^rvue.dff principe
t'èxiqüë dé là scille|,'sé 'recoihmandè aijx médecins
■par’ son action ekpectoÿâhte, péciativé.' C’est lé seul'
médicament qû’on puisse employer avec succès
dans les, infiltrations cellulaires, les maladies, de
l’appareil respiratoire et de la circulation. Chez
tous les pharmaciens.
LES PASTILLES DIGESTIVES A LA PEPSINE
‘ : DE WASMANN
sont très employées dans les’ Cas où la digestion dés
aliments albuminoïdes est difficile' off impossible,
■parce qu’elles constituent la saule préparation où
la PEPSINE soit conservée INALTÉRÉE et sous une
forme agréable au goût.— Rue St-Honoré, 161., àla
Pharmacie du Louvre, et dans toutes les pharmacies
An moyen du Cloudron et du Baume de TOIilJ
Cette huile est d’une odeur et.fl’une saveur 'àgcéables. Le mode de désinfeetibn ne nuit en rien
à ses .propriétés thérapeutiques. Elle est facilement ' administrée même aux personnes les plus dé¬
licates , et est d’une digestion plus facile que Thuile ordinaire.
Lire le? observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmkcie chevuier , 2l, rue du Faubourg-Montmartre, b’Pavis.
Dépôt dans les principales phçcrmaçUs de ctàqiiç fille.
HUILE DE FOIE DE MORUE DÉSINFECTÉE
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L’UNION MÉDICALE.
N“ 2. Samedi 6 Janvier 1866.
SOMMAIRE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Épizootie : Du typhus contagieux en géné¬
ral, et en particulier du typhus du Jardin d’acclimatation. — III. Académies et Sociétés savantes.
Société d’hydrologie médicale de Paris : Rapport. — Action chimique de l’eau de Wildbad Gastein.
— De la destruction des acides organiques dans l’économie animale, envisagée au point de vue du
régime k suivre k Vichy. — Rapports. — Élections générales. — Société impériale de chirurgie :
Scrutins. — IV. Codrrier. — V. Feoiixeton : Causeries.
Paris, le 6 Janvier 1866.
BULLETIN.
SInr la séance de l’Académie des sciences.
Suivant les usages de l’Acadéniie, on a procédé à l’élection d’un vice-président.
Après deux tours de scrutin, M. Chevreul a été élu avec 26 voix de majorité sur
47 votants. M. Decaisne, en cédant la place à M. Laugier, a prononcé, les paroles
suivantes : « Avant de quitter le fauteuil de la présidence, je prie l’Académie de
vouloir bien recevoir l’expression de ma profonde reconnaissance pour le grand
honneur qu’elle m’a fait en me choisissant comme président, ainsi que pour la bien¬
veillante indulgence qu’elle m’a accordée dans l’exercice de mes fonctions. »
La commission administrative pour 1866 sera composée de MM. Chasles et De¬
caisne.
M. le docteur Guyon communique à l’Académie le résultat d’expériences entre¬
prises en 1831 dans les hôpitaux de Varsovie, dans le but de démontrer que le cho¬
léra ne se transmet pas des animaux à l’homme. Ces expériences, fort intéressantes
d’ailleurs, ne peuvent infirmer celles de Thiersch, citées par M. le docteur Jules
Worms, rappelées par M. Chevreul, et que nous avons mentionnées dans un de nos
précédents Bulletins. Elles ne le peuvent pas, malgré l’opinion contraire de M. Guyon,
parce que les conditions de l’expérimentation sont différentes, et que tous les raisonne¬
ments du monde, si spécieux qu’ils soient, sont impuissants à remplacer l’identité
FEUILLETON.
CAÜSERIËS.
Avec son premier numéro de l'année, la Gazette médicale de Lyon a pris un petit air
taquin qui lui sied à merveille. Plusieurs de ses traits contre nous sont dirigés. Elle nous
plaisante fort agréablement d’avoir conseillé aux élèves le calme et un peu de souci de l’in¬
quiétude familiale. Elle nous prête ce langage naïf et bonhomme : « Mes enfants! soyez
sages; ne contristez pas vos familles. » A notre place, la guerroyante Gazette, mettant sa
toque de travers et tirant sa flamberge, eût dit sans doute au jeunes gens : « Mes amis!
allez vous faire enferrer par les sergents de ville et dédaignez les exhortations paternelles. »
Heureusement que notre pétulant collègue n’a vu que de très-loin les événements de ces
jours passés, aussi n’en a-t-il pris qu’une idée extrêmement confuse. Ce qui ne l’empêche
pas de vouloir tenir aux jeunes gens « un langage plus digne de leur intelligence, »
et auquel ils ont droit. Je doute que ce langage plaise beaucoup à M. Pipe-eh-Bois, qui a
chassé l’argot du Théâtre-Français. Savez-vous, en effet, pourquoi, selon la perspicace
Gazette, la jeunesse est aujourd’hui rieuse, moqueuse, tapageuse et irrespectueuse envers
ses maîtres? Écoulez : « Ces mœurs, comment les expliquer!... Hélas! ce n’est pas notre
« faute si un travers d’esprit s’est peu à peu élevé à la hauteur d’une cause sociale. Mais la
« réalité est là. Le goût des platitudes bruyantes a envahi toute la France. Comment épar-
« gnerait-il nos jeunes gens, quand ils voient un enrouement sui generis, un hoquet final
« bien amené, valoir, à tel bouffon, à telle chanteuse, des millions, et la célébrité par
Tome XXTX. — finurrUe série. 2
L'UNION MÉDICALE.
18
expérimentale qu’exige la méthode pour comparer les résultats obtenus. M. le doc¬
teur Guyon prouve donc que, dans les conditions où il s’est placé, le choléra ne se
transmet pas de l’homme aux animaux; mais il ne prouve pas du tout qu’il ne soit
pas transmissible dans les conditions où s’est placé M. Thiersch.
— M. Balbiani, par l’intermédiaire de M. Cl. Bernard, soumet à l’Académie quel¬
ques observations sur le rôle du noyau dans les cellules animales. D’accord avec les
histologistes modernes, l’auteur pense que les cellules, considérées dans leur çxjstence
individuelle, jouissent de propriétés identiques à celtes qui caractérisent la viq chez
les organismes plus complexes qu’elles constituent par leur assemblage. Elles mani¬
festent des phénomènes de mouvement et de sensibilité. On sait , de plus, qu’elles
sont le siège d’une activité nutritive considérable, et tout démontre que le noyau est
le principal agent de cette activité. M. Balbiani s’est proposé d’en rechercher la raison,
et il annonce aujourd’hui qu’il l’a trouvée dans l’existence de canaux comparables à
ceux qui sont en rapport avec la vésicule contractile des infusoires, et qui servent à
la distribution des liquides dans l’intérieur de leur parenchyme. Par la découverte de
ces canaux, l’auteur se croit en droit d’admettre l’existence d’une véritable circula¬
tion de fluides dans ces parties élémentaires de l’organisme animal. C’est sur un
myriapode, le géophile longicorne, qu’il a pu constater ce fait dont l’importance phy¬
siologique n’a pas besoin d’être autrement signalée pour le moment.
Dr Maximin Legrand.
ÉPIZOOTIE.
DD TYPHDS CONTAGIEUX EN GÉNÉRAL , ET EN PARTICULIER DU TYPHUS DU JARDIN
D’ACCLIMATATION.
Discours prononcé à l’Académie impériale de médecine , dans la séance du 2 Janvier 1866
Par M. H. Boulet.
Messieurs,
Je veux profiler de l’occasion qui m’est offerte par la communication si intéressanlé de
M. Leblanc sur typhus contagieux des animaux du Jardin d’acclimatation, pour mettre
« dessus le marché; quand je ne sais quel Lambert et je ne veux pas savoir quel Bastien
« priment la popularité de Lamartine et de Musset, comment ne seraient-ils pas fatalement
« entraînés sur cette pente fatale^»
Les jeunes gens des Écoles doivent être extrêmement flattés de celte étiologie. Elle est
certainement aussi erronée que peu convenable. Il n’y a que la Gazette au monde pour
attribuer au mauvais goût des chansons de Thérésa les événements qui ont détermmé les
démissions successives des deux derniers doyens de la Faculté. Elle n’y voit que du feu,
celte brave Gazette. Cependant, elle ne perd pas tout à fait de vue ses intérêts de clocher, et
après avoir signalé le mal avec « ce langage plus digne de leur intelligence, » elle indique
aux élèves le véritable remède. Il n’est pas dans le casernement des élèves, vieille idée que
personne ne propose plus, et que la Gazette, néanmoins, se donne la peine de pourfendre en
trois points; le remède, c’est la dissémination. Qu’est-ce que la dissémination? C’est la créa¬
tion de Facultés naturelles, de Facultés provinciales, parmi lesquelles Lyon doit se trouver au
premier rang, avec Nantes et Bordeaux. L’intrépide Gazette traite ce sujet grave avec la
désinvolture qui lui est habituelle ; elle assure qu’elle a prouvé sa thèse et qu’elle a ainsi
servi « les intérêts du pays, des familles, de la science, des étudiants et de Paris lui-même,
qui se retremperait dans cette déplétion salutaire. »
C’est séduisant, et l’image est heureuse. Une déplétion qui retrempe, c’est hardi et d’une
thérapeutique de l’avenir. De l’avenir, j’ai bien dit, car, malheureusement pour la Gazette,\m
choses ne vont pas aussi vite que son rédacteur semble le croire. 11 ne voit qu’un coin du
tableau, et le gros et grave problème de l’enseignement supérieur ne se dresse pas devant
ses yeux dans toute son immensité, dans toutes ses difficultés, dans toutes ses complications.
Il ne se préoccupe pas, avant de demander la création de Facultés nouvelles, de l’insuffisance
L’UNION MÉDICALE.
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en relief, sous vos yeux, quelques-uns des faits principaux qui se sont produits depuis que
le typhi4 a fait invasion dans ia parliè de l’Europe que nous habitons, et faire sortir de ces
faits les enseignements importants qu’ils renferment.
* Dans la première communication que j’ai faite à l’Académie, à mon retour de mon premier
voyage, en Angleterre, vers la fin du mois d’août dernier, j’ai établi les circonstances en vertu
desquelles le typhus, importé dans ce pays par un vaisseau venant de Ip. Baltique, s’était pro¬
pagé avec une si grande rapidité et sur une si grande étendue, et je prédisais alors, chose
facile vraiment, avec les notions acquises sur cette maladie, que les ravages commencés
n’étaient qu’un prélude de ceux qui devaient suivre, et que l’Angleterre allait payer par des
raillions les fautes qu’elle commettait, en ne sachant ni ne voulant opposer au fléau les digues
par lesquelles on savait l’arrêter en Allemagne depuis plus de cinquante ans.
. Ces prédictions se sont, malheureusement réalisées, et au delà même de ce que je redou¬
tais. Aujourd’hui, le chiffre officiel de la mortalité s’élève à plus de 60,000, et ce chiffre,
d’après l’aveu mêipe des commissaires qui les fournissent, sont de beaucoup au-dessous de
la réalité, attendu que, comme les propriétaires des animaux n’ont aucun intérêt à dénoncer
leurs pertes, puisqu’ils n’ont aucune indemnité à attendre du gouvernement; qu’au con¬
traire, ils ont tout intérêt à les dissimuler, beaucoup des sujets atteints ne sont pas connus.
Et la maladie est encore dans une période ascendante; de semaines en semaines, le chiffre
des morts grossit d’une manière effrayante !
Les causes de cet immense sinistre. Messieurs, sont complexes : Impuissance ou inertie
du pouvoir central, qui ne s’est pas cru suffisamment armé par les lois pour agir, et qui, par
scrupule constitutionnel, n’a pas voulu assumer la responsabilité de l’action énergique que
réclamaient les circonstances; liberté absolue laissée aux transactions commerciales sur les
bestiaux, comme dans les temps normaux ; concentration des animaux malades dans les
marchés hebdomadaires des grands centres de population, notamment le marché métropo¬
litain de Londres; transformation de ces marchés en immenses foyers d’infection, d’où le
mal a rayonné dans tous les sens; l’intérêt privé ne s’inspirant que de lui-même pour se
sauvegarder aux dépens de l’intérêt public, chaque propriétaire de bestiaux cherchant à
diminuer ses pertes, dès qu’il se savait menacé, en faisant conduire sur les marchés ses
animaux contaminés, et recélanten eux fatalement le germe du mal. Voilà l’ensemble des
circonstances principales qui ont favorisé en Angleterre l’extension du fléau et lui ont
permis de prendre les immenses proportions qu’il a acquises depuis le jour de l’invasion,
et qui, tous les jours, tendent encore à s’accroître.
Voulez-vous que je vous dise maintenant. Messieurs, où est la cause originelle qui domine
toutes celles que je viens d’examiner? Cette cause est l’ignorance où le gouvernement et le
des allocations budgétaires qui empêchent de doter les Facultés existantes des précieuses
ressources qui leur manquent, de créer des chaires nouvelles, de compléter les moyens
d’enseignement, de pouvoir donner une retraite honorable aux professeurs que l’âge rend
insuflisants ou incapables. Les desiderata nombreux de l’état actuel des choses ne le frappent
en aucune façon. Nous possédons trois Facultés qui fonctionnent tant bien que mal; quand
nous en aurons six, comment fonctionneront-elles si le budget reste le même ? Avec les res¬
sources disponibles, il faudra nécessairement prendre sur Paris, Montpellier et Strasbourg,
pour doter Lyon, Nantes et Bordeaux. Ce sera l’amoindrissement des Facultés actuelles pour
instituer des Facultés nouvelles incomplètes. Où sera donc l’avantage pour l’enseignement et
pour la science?
Notre pénétrant critique dit : dissémination des élèves. Qu’entend-il par ces mots ? Les
élèves seront-ils forcés de faire leurs études et de prendre leurs grades dans ces Facultés
naturelles et 'provinciales? Il réculerait, sans doute, devant celte atteinte grave à la liberté,
et je me hâte de dire que son article ne trahit pas celte pensée. Mais, alors, sa dissémination
n’est qu’une hypothèse au profit de laquelle il serait bien téméraire de modifier l’état pré¬
sent des choses. La dissémination n’est possible que par la contrainte. L’inexorable logique
est là avec toutes ses exigences. Orfila et le ministre qu’il inspirait reculèrent devant la
logique. L’organisation des Écoles préparatoires de médecine et de pharmacie n’eut d’autre
nul que la dissémination des élèves. Elle a nui peut-être à Montpellier et à Strasbourg;
•nais la pléthore de Paris a-t-elle diminué? Il est, certes, une autre manière d’examiner
cette grave question de l’enseignement supérieur qu’au point de vue étroit d’un intérêt local
et de clocher. Vous demandez pour Lyon, je demanderai avec autant de raison pour Tou¬
louse, Lille interviendra à son tour, et aussi Besançon, et Caen, et Rouen, et Dijon,
50
L* UNION MÉDICALE.
public anglais sont restés et ont été maintenus de la nature de la maladie qui a fait son
apparition, vers la fin de juin dernier, dans la métropole de la Grande-Bretagne. Et cette
ignorance, entretenue systématiquement par la grande presse quotidienne étrangère à la
science technique, et ne puisant ses inspirations que dans les intérêts commerciaux qu elle
voulait sauvegarder, celte ignorance n’a pu s’enraciner si profondément et dominer les
esprits que parce que le public anglais n’avait pas assez de foi dans la science vétérinaire
qui, de l’autre côté de la Manche, ne jouit pas d’assez de crédit. J’aurai le courage d’ajouter
maintenant, parce qu’il faut que la vérité soit connue, que ce défaut de crédit n’est pas abso¬
lument immérité. Non pas, je me hâte de le dire, qu’il n’y ait pas en Angleterre un certain
nombre d’hommes d’élite qui sont l’honneur de leur profession, et qui, si leur voix eût pu
être écoutée, auraient sauvé leur pays du fléau qu’il subit aujourd’hui, et qui porte à la for¬
tune publique une si grave atteinte. Ces hommes existent à coup sûr; mais la rnasse des
vétérinaires anglais n’a pas su s’imposer à l’opinion publique; d’où un défaut de foi en elle,
et la facilité avec laquelle les journaux politiques ont pu étouffer la voix des organes de la
profession et empêcher qu’on ait assez de créance en eux pour s’inspirer de leurs pres¬
criptions.
Cette impuissance de la profession vétérinaire, en Angleterre, me paraît dépendre de l’in¬
suffisance des études. Il n’y a pas en Angleterre, comme en France, des écoles organisées
et soutenues par le gouvernement. L’enseignement est donné par des collèges entretenus
par des souscriptions particulières. Les cours ne durent que deux ans, et chaque session
annuelle n’a qu’une durée de six mois; en sorte que, en définitive, les éludes vétérinaires
se font et s’achèvent en douze mois de l’autre côté de la Manche; tandis que, en France, en
Belgique, en Allemagne, la durée de ces études est de quatre années. Je crois. Messieurs,
qu’il y a là, pour l’Angleterre, une condition certaine d’infériorité, et que les diplômes de
capacité vétérinaire, qui sont décernés après des éludes si courtes et par cela même insufii-
santes, ne sont pas, pour un grand nombre de ceux qui les possèdent, des diplômes véri¬
diques; d’où le défaut de crédit de ceux qui les ont et l’impossibilité où s’est trouvée la
profession, malgré les hommes remarquables qu’elle compte dans ses rangs, de rendre au
pays le service de l’éclairer sur les dangers qu’il courait, et de l’en préserver.
Passons maintenant en Hollande. Vous savez. Messieurs, comment le fléau que, dans les
circonstances actuelles, il est permis d’appeler anglais, a été importé en Hollande. Un mar¬
chand de bestiaux de ce pays avait envoyé sur le marché de Londres un troupeau de bœufs
maigres pour y être vendu à un prix déterminé. Ce troupeau fut exposé sur le marché pen¬
dant trois lundis successifs, et le commissionnaire, chargé de le vendre, n’ayant pas trouvé
acheteur au prix qui lui avait été fixé par l’expéditeur, renvoya le troupeau à son proprié-
et Rennes, et Marseille. Qui entendre, et à qui donner satisfaction ? De son autorité privée,
la institue trois Facultés nouvelles, et elle en désigne le siège. Qu’elle s’arrange avec
les villes et les provinces qu’elle déshérite. Elle s’est fourrée là dans un triste guêpier, et
l’on pourra bien lui chanter un fameux refrain que la crainte de M. Pipe-en-Bois m’empêche
de lui redire.
La vérité, la triste vérité est que, faute de ressources suffisantes, l’enseignement supérieur
— je ne parle ici que de celui de la médecine — languit et s’affaisse. Notre Faculté pari¬
sienne elle-même n’est plus dans ses jours d’éclat et de splendeur. Plusieurs cours, et des
plus importants, sont abandonnés des élèves qui n’y sont plus attirés par des professeurs
épuisés. Je ne veux rien préciser, mettre aucun point sur les i, et faire couler aucun nom
de ma plume. Mais tous ceux qui savent ce qui se passe au grand amphithéâtre ou aux cli¬
niques comprennent ce que je veux dire. Les professeurs qui voient ainsi s’éloigner d’eux
la jeunesse ont eu leurs jours de gloire et de retentissement, ils ont longuement et noble¬
ment payé leur dette à l’enseignement, pourquoi ne cèdent-ils pas leurs places à de plus
jeunes? Pourquoi? parce qu’il est impossible, avec les allocations budgétaires actuelles,
d’assurer à ces vétérans de l’enseignement une pension de retraite. Là est tout le mal, mal
profond qui paralyse tout mouvement, toute rénovation, et plonge l’enseignement dans une
torpide langueur.
A ce mal il y aurait peut-être un remède, mais ce n’est pas celui de la création de Facultés
nouvelles que l’Étal ne pourra pas subventionner sans amoindrir encore celles qui existent.
Ce remède serait peut-être la liberté de l’enseignement supérieur, l’institution de Facultés
libres, dispensant l’enseignement comme elles l’entendraient et dont les élèves ne seraient
tenus qu’à cette seule condition, de passer les examens probatoires devant les Facultés
L’UNION MÉDICALE.
21
taire, à Rotterdam. Les animaux qui le composaient avaient puisé les germes du typhus sur
le marché de Londres. Placés, après leur retour en Hollande, dans un pâturage des environs
de Rotterdam, ils tombèrent malades quelques jours après leur débarquement, et leur ma¬
ladie se transmit, de proche en proche, aux animaux des pâturages voisins.
Le gouvernement hollandais a commis une grave faute en ne prenant pas à temps des
mesures de préservation; faute d’autant moins compréhensible, que la Hollande connaît
cette maladie par l’expérience cruelle qu’elle en a faite dans le siècle dernier et dans
le commencement de celui-ci, et que son voisinage de l’/Vllemagne ne lui laissait rien ignorer
des dangers qu’elle courait et des mesures efficaces qu’elle pouvait opposer à son invasion.
Une fois en Hollande, le typhus a trouvé les conditions de sa rapide propagation, non-^
seulement dans la population bovine, si dense de ce pays, mais encore dans les mœurs et
dans le régime constitutionnel. Le gouvernement central n’est pas armé, en Hollande, comme
en France, d’un pouvoir énergique et efficace; les libertés communales y sont encore très-
grandes, paraît-il; et chaque bourgmestre jouit d’une indépendance d’action qui fait que,
souvent, les mesures arrêtées en haut ne sont pas observées en bas. En outre, chaque
citoyen est plus ou moins récalcitrant et se croit le maître chez lui. M. Reynal m’a rapporté,
comme trait de mœurs qui mérite d’êlre cité, qu’un propriétaire, auquel on annonçait une
inspection prochaine de ses étables, s’était emparé d’une hache et avait fait la menace d’en
casser la tête à l’inspecteur délégué qui se permettrait de s’introduire dans son home sacré
pour remplir sa mission. Le moyen que, dans de telles conditions de régime gouverne¬
mental et de mœurs, des mesures préventives efficaces puissent être adoptées? Aussi, le
typhus a-t-il déjà fait de grands ravages en Hollande. Le dernier rapport officiel, dont j’ai
eu connaissance il y a huit jours, portait à là, 000 le chiffre des animaux atteints. Suivant
toutes probabilités, ce chiffre monte aujourd’hui à 20,000, et il ne s’arrêtera pas là.
En Belgique, où le typhus a été fatalement importé par la Hollande, les choses ont un
aspect beaucoup plus favorable, parce que la Belgique a une législation sanitaire qui n’est
autre que celle de la France, et que le gouvernement central a su faire appliquer avec
énergie, malgré quelques résistances locales, les mesures sanitaires dont la science a démon¬
tré l’efficacité certaine. Les pertes causées en Belgique par le typhus ne s’élèvent qu’à cinq
ou six cents têtes d’animaux abattus pour cause d’utilité publique, et, grâce à ce sacrifice
nécessaire et aux mesures préservatrices adoptées aux frontières, le fléau a pu être rapide¬
ment étouffé.
Arrivons maintenant à ce qui s’est fait en France. Vous savez. Messieurs, combien M. le
ministre de l’agriculture s’est montré soucieux de l’intérêt public dans les graves circon¬
stances que nous venons de traverser. Dès que la maladie qui sévissait en Angleterre eut
officielles qui seules accorderaient tes grades et le droit d’exercice. Cette idée ancienne, qui
fonctionne dans un pays voisin, a séduit grand nombre d’esprits, a été reprise récemment
dans la Gazette médicale de Paris, par M. Jules Guérin. Dans ce système l’État n’intervien¬
drait que pour donner à la société des garanties de savoir et de capacité. Toute ville impor¬
tante et suffisamment dotée d’établissements hospitaliers, et dont la municipalité voudrait
faire les frais d’une école serait libre d’en instituer une, et si celte municipalité avait le bon
sens de mettre toutes les chaires au concours, il est certain qu’une rivalité puissante d’ému¬
lation s’établirait bientôt entre ces Écoles libres et les Écoles officielles, et entre toutes les
Écoles. En vérité, il y a de quoi réfléchir, et la dissémination des élèves, sujet de grandes
préoccupations, se trouve là peut-être en virtualité.
De la Faculté je passe naturellement à l’Académie.
Un anonyme bienveillant qui veut bien reconnaître que ce journal s’est montré un assez
fécond initiateur d’idées, me reproche de n’avoir rien dit encore d’un projet proposé par
M. le docteur Mougeot (de l’Aube). Cet honorable et savant confrère dont je connais depuis
longtemps et dont j’apprécie les excellentes idées, revêtues d’une forme très-distinguée,
voyant que le plus grand nombre de travaux adressés à l’Académie sont enterrés dans les
cartons ou restent stérilement entre les mains de rapporteurs muets, émet cette proposition :
« Puisque les titulaires ne peuvent suffire à cette rude besogne, pourquoi ne prendraient-
ils pas des aides? Il en est, et des meilleurs, qui s’offrent tout naturellement : ce sont les
candidats aux sièges vacants dans les Académies.
« Pourquoi ne pas régulariser ces listes que les sections souveraines dressent pour chaque
vacance? H en résulterait un nouvel ordre de futurs académiciens, les admissibles, lesquels
prendraient le litre de référendaires parce qu’au défaut de titulaires, on leur confierait
22
L’UNION MÉDICALE.
pris un caractère alarmant, maladie dont les journaux anglais occupaient tous leSijours l’at-
lention publique, sans que son caractère fût précisé; car, dans les premiers ordres émanés'
du Conseil privé de la reine, il est dit qu’elle est d’une nature incertaine, M. le ministre,
voulut être éclairé sur ce qu’elle pouvait être, et il voulut bien m’honorer de la mission de
me rendre en Angleterre pour en faire l’étude sur les lieux. — Dès le lendemain de mon
arrivée, je pus voir des malades, faire des autopsies, et télégraphier Ji M. le ministre que
cette maladie n’était autre que lé terrible typhus des steppes : chose qu’avait déjà reconbue,
comme je l’ai dit dans ma première communication, M. le professeur Simonds, du Collège
vétérinaire de Londres, et M. Ernes, vétérinaire de là même Ville, à l’obligeance duquel j’ai
dû de pouvoir étudier les premiers malades, le lendemain même de mon débarquement.
La nature de la maladie reconnue, la règle de conduite à suivre était tracée àTavancé. M. te
ministre institua une commission spéciale pour préparer les mesures à prendre; il adressa
un rapport à l’Empeteuren vue de se faire autoriser à prendre les mésures prohibitives que
réclamaient les circonstances ; une instruction fut envoyée aux préfets pour leur tracer leur
ligne de conduite, èl tout fut prêt pour la lutte prochaine.
Le premier rapport à l’Empereur et l’arrêté qui lui fait suite sont du 5 septembre dernier.
Mais malheureusement, deux jours auparavant, dans une commune de France dont le nom
en rappelle un autre de funeste mémoire, dans la commune de Waterlos, située sur les
confins de la Belgique, une vache avait été importée de Malines, pays infecté déjà, et cette
vache communiqua le typhus aux animaux de l’étable d'ans laquelle elle avait été introduite.
De là, la maladie se répandit dans quelques communes du déparlement du Nord et jusque
dans le Pas-de-Calais. Mais, grâce aux mesures prescrites et observées, les. pertes qu’elle a
causées directement ou par les abatages qu’elle a nécessités ne s’élèvent pas, pour les deux
départements, à plus de û3 animaux : et au bout de quelques semaines, elle était complète¬
ment enrayée. Aujourd’hui, ces deux départements sont complètement exempts du typhus,
et nulle part ailleurs il n’y a en de cas de France : résultat merveilleux, qui fait un si grand
contraste avec les malheurs de l’Angleterre et de lâ Hollande, et qui prouve ce que peut une
. administration prévoyante qui sait s’éclairer dé la science et faire appliquer avec énergie les
mesures dont l’expérience a démontré l’efficacité certaine.
Cependant, Messieurs, un fait s’est produit au commencement du mois dernier, malgré les
mesures de précaution qu’avait prises alors l’Administration française et qu’elle était auto¬
risée, d’après les précédents, à croire suffisantes. Le typhus a fini par pénétrer jusqu’au Jar¬
din d’acclimatation, à la porte de Paris, et il a pu faire irruption sur un certain. groupe des
animaux ruminants qui s’y trouvent rassemblés en si grand nombre. Comment y a-t-il été
importé ? par deux gazelles provenant d’Angleterre. Avant d’entrer dans quelques dévelop-
l’examen des travaux, la vérification des expériences et le rapport final, avec droit pour le
rapporteur de parler dans la discussion.
« Tout le monde gagnerait à ce fonctionnement régulier. La science, l’Académie, les
auteurs et les référendaires qui, trouvant ainsi dans leurs rapports et la discussion consécu¬
tive, une occasion de se créer de nouveaux titres aux suffrages de leurs futurs collègues
apporteraient ici ce zèle dont ceux qui n’ont plus rien à attendre des honneurs de ce monde
ont perdu le secret.
« L’idée semble simple et pratique. Est-ce une raison pour qu’elle réussisse? Peut-être.
Quoi qu’il en soit, elle répond assez à un desideratum important, pour qu’on me nardonnê
cette petite témérité de réformé. » ^ ^ .
Je ne suis pas bien sûr que le reproche d’avoir passé cette proposition sous silence soit
bien fondé, car il rne semble que notre collaborateur M. Garnier en a dit quelques mots
dans 1 une de ses Chroniques des départements. N’importe, si l’idée est bonne , c’est le cas
de dire : repetita placent. Seulement j’ai le regret de dire à M. .Mougeot que l’idée n’est
pas absolument nouvelle, et que c’est à peu près par elle que l’Académie a fLclionné pen¬
dant plusieurs années. En effet, 1 ordonnance d’institution de l’Académie disposait que ce
corps savant se composerait de membres titulaires et de membres adjoints résidantl sans
compter les membres honoraires. Les choses se sont passées ainsi jusqu’au 20 janvier 1835
époque ou les adjoints résidants devinrent titulaires et obtinrent les mêmes prérogatives!
Ces adjoints résidants ne sont-ils pas un peu cousins germains des référendaires de M Mou-
geot2 On les supprima, pourquoi ? C’est que les choses n’en allaient guère mieux e* que les
cartons de 1 Académie ne se remplissaient pas moins vite. Il n’y aurait qu’un moyen nour
que les académiciens remplissent sérieusement les fonctions qu’ils ont ambitionnées ce serait
L’UNION MÉDICALE.
23
pements à l’égard de ce fait singulier et sans précédent dans Thisloire du typhus, je veux
réfuter une accusation que n’ont pas manqué de formuler contre M. le directeur du Jardin
quelques prophètes après coup, comme on en rencontre toujours, quand les faits sont accom¬
plis.
Comment se fait-il, a-t-on dit, qu’on ait pu être assez imprudent pour faire venir des
gazelles d’Angleterre dans les conditions d’infection où se trouve actuellement ce pays?
Messièiirs, après le décret du 5 septembre, M. le ministre de l’agriculture, qui est aussi
celui du commerce, a cru qu’il suffirait, pour nous défendre contre l’invasion du typhus, de
prohiber l’importation des animaux de l’espèce bovine, exclusivement. La commission des
épizooties, des conseils de laquelle il s’est inspiré, pour adopter celte mesure, n’ignorait
pas certainement que les moulons eux-mêmes étalent susceptibles de contracter la maladie ;
mais elle savait qu’ils ne la contractaient que par exception; que même l’inoculation restait
négative dans seS résultats sur l’immense majorité des sujets de cette espèce auxquels on la
pratiquait, et qu’eh définitive; l’Organisme du mOuton se montrait trop réfractaire à l’in¬
fection lyphiqùe pour que les cas très-exceptionnels où celte infection avait pu se produire
dussent servir de niotifs à ùne mesure aussi grave que celle de la prohibition.
A supposer, maintenant, que la commission eût cru devoir, par mesure d’extrême pru¬
dence, conseiller à M. le ministre d’étendre aux moulons eux-mêmes, dès le 5 septembre,
les mesures prohibitives appliquées seulement, à cette époque, aux grands ruminants domes¬
tiqués, je ne crois p'as que l’idée serait entrée, alors, dans l’esprit d’aucun de ses membres,
d’appliquer les mêmes mesures aux ruminants exotiques, par la raison qu’il n’y avait pas
encore d’exemple de la transmission du typhus à ces animaux.
Je comprends très-bien. Messieurs, les prophéties d’un Laocoon, et il ne me semble pas
qu’il y eût eu beaucoup de mérite à les faire en présence de l’immense cheval de bois contre
lequel il lançait ses imprécations, et qui porte moins le téihoignage du génie inventif des
Grecs que de la stupidité des Troyens; d’autant que, d’après ce qu’en dit la chronique, il
bruissait du bruit des armures intérieures quand on lui frappait les flancs. Deviner le piège
n’était pas, ce semble, bien difficile. Mais cohament se méfier de deux charmantes et inno¬
centes gazelles? Gomment se douter que, elles aussi, elles recélaient dans leurs flancs
l’ennemi redoutable contre lequel nous faisions bonne garde aux frontières? Elles l’avaient
cependant, et Albion, que nous avons si souvent appelée perfide, venait encore de com¬
mettre à notre égard, mais cette fois insciemment, sans le vouloir à coup sûr, un acte de
perfidie nouvelle. Elle nous avait inoculé son mal.
Comment les gazelles l’avaient-elles contracté pour leur part? C’est ce que j’exposerai tout
à l’heure ; car M. le ministre de l’agriculture, désirant que la science profite le plus possible
une pénalité académique contre les membres qui ne les remplissent pas. Le titre d’acadé¬
micien n’est pas une pure récompense, il engage à des devoirs, et ici nous partageons
complètement l’opinion de M. Mougeot lorsqu’il dit avec une éloquente énergie :
« Ces sénats scientifiques sont en partie composés de vertes vieillesses qui reculent hygié¬
niquement devant la courbature cérébrale d’un examen et d’un rapport. Elles veulent bien
juger ; mais instruire le procès, jamais, ou mieux, rarement : et quand par hasard un mémoire
à rapporter s’égare sur le bureau de l’une d’elles, îi moins que l’amitié ne s’en mêle, ou que
le sujet offre une belle occasion de rompre une vieille lance doctrinale et de se délivrer ainsi
à soi-même un certificat de vie, le travail soumis s’en va rejoindre dans les profonds carions
de l’Immortel (patiens quia æternus) de nombreux camarades d’infortune. »
C’est parfait de justesse et de justice, et, comme compliment de bonne année, je souhaite
à l’Académie d’en faire son profit.
D' SlMPLICE.
— • La Société médicale du 10® arrondissement a renouvelé le bureau, dans la séance du
26 décembre. Ont été nommés :
Président, M. Courol ; — vice-président, M. Coizeau ; secrétaire général, M. Vaquez ; — ■
Secrétaire annuel, M. Demouy.
— Par décision de la Commission administrative de i’hospice Saint-André de Gaillac (Tarn),
M. le docteur H. Rigal a été nommé chirurgien en chef de l’hospice de Gaillac, en rempla¬
cement de son père décédé; M, le docteur Castan a été nommé chirurgien adjoint.
24
L’UNION MÉDICA.LE.
du malheur actuel, en vue des mesures préservatrices qu’elle peut inspirer pour l’avenir, a
bien voulu me confier la mission d’aller en Angleterre, pour faire une enquête sur les circon¬
stances dans lesquelles les gazelles avaient pu se trouver, avant d’être expédiées en France.
Je vais mettre maintenant en relief les faits les plus saillants qui se sont produits au Jardin
d’acclimatation, et dont M. Leblanc vous a fait une relation des plus circonstanciées dans
votre dernière séance. i •
Ce fut le 29 novembre que notre collègue, qui remplit au Jardin la fonction de vétéri¬
naire, fut prévenu qu’une maladie venait inopinément de se déclarer, dans une même écurie,
sur un certain groupe d’animaux ruminants, grands et petits. M. Leblanc se rendit sur les
lieux immédiatement, et, en observant les malades, il fut frappé de l’étrangeté des sym¬
ptômes qui venaient d’apparaître si soudainement, et sur un si grand nombre d’animaux à la
fois; et quoiqu’il n’eût pas eu l’occasion de voir le typhus depuis près de cinquante ans,
il y a bien longtemps de cela, — il conçut à l’instant même l’idée que ce pouvait bien être
lui. Cependant, ne voulant pas assumer sur lui la responsabilité d’un diagnostic aussi grave,
il eut la modestie d’invoquer mon concours et m’envoya un exprès à Alfort. Je me rendis sans
délai à son invitation et reconnus que notre collègue avait bien vu.Tous les symptômes du typhus
existaient, non pas tous sur chaque animal considéré isolément, mais tous, à l’exception d’un
seul, l’enTphysème sous-cutané, sur le groupe entier des sujets affectés. Pleurs, jetage, respi¬
ration roncheuse, tremblements comme séniles de la tête, tremblements généraux, saliva¬
tion, dénudation des gencives, diarrhée, abattement, prostration, extinction du regard, etc.,
rien n’y manquait, si ce n’est l’emphysème. C’était bien le typhus. Eh bien. Messieurs, je
vous l’avouerai, bien que tout concourût à me forcera le reconnaître, je ne pouvais, comme
malgré moi, m’empêcher de me défendre contre mes. convictions. Je cherchais, tant le fait
m’apparaissait gros de conséquences formidables, si cette maladie ne pouvait pas être autre
chose. Mais c’était bien elle ; il fallut se rendre. Pour plus de sûreté dans nos affirmations,
nous eûmes recours à un moyen d’exploration qui est un des privilèges de notre médecine,
au point de vue diagnostique, dans un grand nombre de circonstances : nous fîmes abattre
un des animaux les plus malades, un jeune yack, encore à la mamelle, qui agonisait, et son
autopsie faite immédiatement, fil disparaître à l’instant, je ne dirai pas les doutes, mais l’om¬
bre des doutes que nous pouvions encore avoir, par excès de scrupule.
Nous étions en présence du typhus.
Mais comment était-il entré au Jardin?
Une chose était certaine pour moi, c’est qu’il y avait été importé. Sur ce point, la science
est faite ; elle part d’un principe certain, absolu. Le typhus des bestiaux n’est pas une ma¬
ladie de notre Europe occidentale ; quand il s’y montre, c’est qu’il vient de son pays d’ori¬
gine, c’est-à-dire des steppes de l’Europe orientale; directement ou indirectement, peu
importe; mais c’est là qu’il faut remonter. Il est inadmissible aujourd’hui, grâce aux travaux
des savants vétérinaires de l’Allemagne et de la Russie, que le typhus puisse naître sponta¬
nément chez nous. Celte opinion, qui avait cours encore dans la première moitié de ce siècle,
a été reconnue décidément erronée. J’ajoute que l’effacement de cette erreur est un immense
service rendu par ta vétérinaire allemande à l’hygiène publique; car du jour que la notion a
été définitivement acquise que le typhus était un ennemi exotique, de ce jour on a su ce
qu’il y avait à faire pour s’en préserver; et, de fait, l’Allemagne s’est si bien maintenue sur
la défensive contre lui, que le typhus, qui venait si souvent nous visiter dans le siècle der¬
nier, n’avait pu pénétrer jusqu’à nous depuis plus de cinquante ans.
Point de doute donc pour nous, si le typhus était au Jardin, c’est qu’il y avait été importé
de l’un des pays actuellement infectés.
Or, dans les semaines qui avaient précédé son invasion, le Jardin n’avait reçu d’autres
animaux nouveaux que deux gazelles de provenance d’Angleterre. Forte présomption, pour
nous, que c’était par l’intermédiaire de ces gazelles qu’il s’était introduit.
Elles avaient été achetées le lû novembre à un marchand de Londres; expédiées en France,
elles étaient arrivées au Jardin le 15 au soir. L’une d’elles était morte le 20, sans qu’on eût
attaché d’importance à sa maladie. Le symptôme principal qu’on avait reconnu était la
diarrhée. On 1 avait livrée sans que M. Leblanc eût eu l’occasion de la voir, vivante ou morte,
à un naturaliste. J’ai été à la recherche du corps de cette gazelle, et je vous dirai tout à
l’heure ce à quoi mon enquête m’a conduit.
L’autre gazelle était encore vivante, mais gravement malade. Si on nous l’avait fait voir
dans toutes autres circonstances que celles où nous nous trouvions, sans doute que l’examen
de ses symptômes ne nous aurait pas conduits, M. Leblanc et moi, à reconnaître le typhus-
mais ces symptômes prenaient une grande signification à nos yeux, en raison de ces circops-
L’UNION MEDICALE.
25
tances mêmes. Nous n’hésilâmes pas à les attribuer au typhus; et l’autopsie de la bête,
immédiatement abattue, vint confirmer notre jugement. J’ajoute que M. Leblanc fils a ino¬
culé la maladie de cette gazelle à une vêle et à des moutons; que la première a contracté le
typhus et y a succombé; preuve évidente que la gazelle était infectée ; tandis que les mou¬
tons sont restés réfractaires à l’inoculation, ce qui apporte un nouveau témoignage à l’appui
de ce que j’avançais tout à l’heure, à savoir, que l’espèce ovine est bien moins impres¬
sionnable que l’espèce bovine à l’action du virus typhique.
Je n’entrerai pas. Messieurs, dans tous les détails que comporterait l’histoire du typhus
au Jardin d’acclimatation. M. Leblanc vous en a donné une relation parfaitement faite, aussi
circonstanciée que possible, où rien n’est négligé, et qui constitue un des documents les
plus importants qui aient été publiés sur cette maladie.
On pourra la lire dans le Bulletin, où elle va paraître.
Ce que je veux signaler, à l’occasion de ce fait, c’est que l’expérience , instituée par le
hasard au Jardin d’acclimatation, a été aussi complète que possible, et que, grâce à elle, des
questions encore controversées et jusqu’à un certain point controversables, ont reçu une solu¬
tion complète et définitive. Cette expérience, toute de hasard, n’aurait peut-être pas été
mieux faite si elle avait été instituée de propos délibéré par les expérimentateurs les plus
compétents, à la disposition desquels on aurait mis animaux, finances et locaux ; et les résul¬
tats auxquels elle a conduit ont une telle importance, qu’elle n’aura pas été achetée trop
cher par les 15 ou 20,000 francs qu’elle coûtera à l’État.
Ainsi, par exemple, on sait aujourd’hui, d’une manière positive, grâce à l’expérience du
Jardin, que le typhus n’est pas seulement une maladie des grands ruminants, comme le nom
que nous lui donnons, en France, semblait l’impliquer; tous les ruminants, grands ou petits,
indigènes ou exotiques, peuvent le contracter, non pas seulement par inoculation, comme
l’expérimentation directe l’avait démontré pour le mouton,maispar contamination aérienne.
Yacks, zébus, gazelles, antilopes, cerfs, biches, chevrotins, boucs, chèvres, vaches, aurochs,
tels sont tous les animaux ruminants qui ont contracté le typhus, par infection, au Jardin
d’acclimatation.
Le typhus peut-il se transmettre par l’intermédiaire de l’homme exclusivement? Oui. Il y
en a eu un exemple au Jardin. Un cerf, logé loin de la grande étable infectée, a contracté le
typhus et n’a pu le contracter que par l’intermédiaire du gardien qui soignait les malades
et qui le soignait aussi.
Tous les détails de ces faits, et d’autres encore que je néglige pour abréger, sont dans le
mémoire de M. Leblanc, et j’y renvoie.
Mais voici un fait particulier sur lequel je crois utile d’appeler particulièrement l’attention
de l’Académie. Ce ne sont pas seulement les ruminants qui ont été frappés du typhus au
Jardin d’acclimatation. Une autre espèce a été touchée. Deux pécaris, sangliers sauvages de
l’Amérique du Sud, ont contracté celte maladie. Sur l’un, dont nous avons fait l’autopsie,
M. Reynal et moi, noas n’avons constaté que les lésions d’une inflammation intestinale, très-
intense et Irès-ditfuse, sans éruption spéciale. Sur l’autre, que M. Leblanc a ouvert, l’érup¬
tion de la muqueuse était tellement confluente que je ne saurais mieux comparer son aspect
qu’à celui de la peau de l’homme ou du mouton affecté de variole confluente. Je vous assure.
Messieurs, que ce n’est pas sans un sentiment d’effroi que j’ai contemplé cette muqueuse,
et je crois, en présence de ce fait étrange, qu’il faut revenir de l’opinion que le typhus ne
peut pas être contracté par l’homme lui-même.
Cette opinion, je l’ai soutenue pour ma part, en me basant sur l’histoire du passé et sur
tous les faits que j’avais recueillis en Angleterre, auprès des garçons équarrisseurs et des
bouchers qui avaient fait des autopsies d’animaux typhiques par centaines, sans qu’aucun
accident ait été signalé parmi eux. Moi-même, à Glascow, en Écosse, je suis resté pendant
trois heures consécutives, avec M. Chauveau, que M. le ministre avait bien voulu, sur
ma prière, m’associer dans ma mission pour faire des études micrographiques; je suis resté,
disais-je, pendant trois heures consécutives, occupé à manier des débris des animaux typhi¬
ques, sans m’inquiéter d’une blessure assez étendue que je m’étais faite au pouce de la main
droite, le matin même, en fermant ma malle ; blessure écorchée et très-favorable aux inocu¬
lations. Celte blessure n’a aucunement troublé mon sommeil, je vous assure, et je n’avais
à cela aucun mérite, car je ne pensais pas que je courusse de danger.
Aujourd’hui, je crois qu’il n’en serait pas de même ; et, depuis que j’ai vu les lésions intes¬
tinales des pécaris, qui appartiennent à une espèce dont l’organisation se rapproche tant de
celle de l’homme, je ne pourrais pas me défendre d’un sentiment d’inquiétude, si je me
retrouvais dans les mêmes conditions qu’à Glascow, et j’ajoute que je ne m’y mettrais plus.
26
L’UNION MÉDICALE.
Il me parait utile dè mettre ce fait en 'évidence et d’inspirer à ceux qui sont appelés à manier
les débris des animaux typhiques une salutaire terreur. L’homme doit rédouter le sort des
pécaris du Jardin. ^ t i- -u
Quelques mots maintenant sur les précautions que nous avons prises au Jardin d accli¬
matation pour empêcher que le typhus ne s’y propageât et n’en franchît les limites.
M. le ministre de l’agriculture, auquel j’ai fait part de cet événement, dès que nous en
avons reconnu la nature avec M. Leblanc, nous avait délégués, M. Reynal et moi, pour nous
entendre avec notre collègue et prendre toutes les mesures que la prudence nous conseil¬
lerait, nous laissant toute liberté d’action. _ . .
Dans les circonstances habituelles de la pratique, la règle dè conduite du vétérinaire esi
toute tracée, et il n’y a pas â s’en départir. Il faut absolument, sans hésitation aucune, faire
abattre les premiers animaux malades et tous Ceux qu’ils oui pu contaminer, ces derniers,
devant être livrés è la boucherie, et les prehiiers enfouis ou détruits par des procédés indus¬
triels.
Voilà là règle ; et c’est grâce à son application rigoureuse qu’on peut étouffer le mal dans
son premier foyer et empêcher son expansion.
A cetégard, je veux faire une observation importante. Cette mesure de l’abatage est une de
celles contre lesquelles la presse anglaise s’est le plus révoltée et qui a fourni le plus de traits
à son ironie. On dit, de l’autre Côté du détroit, que les docteurs des bêles ne connnaisseht
pas d’autres moyens de les guérir que de les lueri Ehbient oui,- Mé'^sieurs, les docteurs des
bêles font bièn de tuer leurs malades, car cette mort nécessaire, qu’ils infligent de prbpos
délibéré au petit nombre, est la condition du salut du plus grand. Rieii de plus intelligent
que cette pratique, rien de plus humain, ajouterai-je, puisque, avec un très-petit nombre de
victimes, on peut sauver des centaines de mille têtes et les millions qu’elles représentent.
Mais il est évident que cette mesure de l’assommement cessé d’être applicable et devient
irrationnelle lorsque l’épizootie s’attaque à une immense quantité d’animaux, car l’assommë-
mènt fait pire la maladie. Il y a toujours une dizaine ou une quinzaine d’animaux sur cent
qui peuvent échapper au mal ou en revenir, tandis que la massue a des effets certains ; autant
de touchés, autant de morts. L’assommement général est donc une mesure à proscrire; mais
l’assommemenl partiel et surtout initial, dès l’apparition du mal dans une localité, est, je le
répète, la condition du salut commun. L’expérience des départements du Nord et du Pas-
de-Calais le prouve bien.
Était-ce à ce procédé que nous devions recourir au Jardin? Nous ne l’avons pas cru d’abord,
parce que la situation isolée du Jardin nous donnait des garanties contre l’expansion du mal
à distance, et qu’il nous a semblé possible, en faisant bonne garde, de pactiser avec les
principes. La seconde considération qui nous a arrêtés, c’est que nous avions affaire à une
collection d’animaux artistiques, pour ainsi dire, constituant des objets rares et curieux,
quelques-uns d’un prix inestimable, comme les aurochs, par exemple, qu’on ne retrouve
plus aujourd’hui, même dans les plaines de la Lithuanie dont ils sont originaires. En cet état
de cause, nous avons accepté, MM. Leblanc, Reynal et moi, la responsabilité de l’atermoie¬
ment, et l’événement est venu nous donner raison.
Un certain groupe assez important des animaux habitant l’étable infectée, a échappé à
l’infection et sont sauvés aujourd’hui. Le mal est resté confiné dans cette étable; en dehors
d’elle, à l’exception du petit cerf auquel le gardien a transmis le typhus par ses vêlements,
et des pécaris dont la loge faisait face à l’étable infectée, en dehors de cette étable, aucun
animal n’a été atteint. Toute la population si considérable, par son nombre et par sa valeur,
des animaux ruminants du Jardin est restée exempte; la perte, en définitive, en ruminants
grands et petits -et en pécaris, est de trente-quatre bêles, la plupart abattues. Un seul malade
a survécu, c’est l’auroch mâle, le plus précieux de tous ceux que le typhus avait atteints.
L’auroch femelle a eu moins de chance, elle est morte après quelques jours de maladie.
Les précautions les plus grandes avaient été prises pour empêcher la contagion de se
répandre. Tout autour de l’écurie infectée, les animaux ruminants avaient été éloignés; la
plus grande surveillance était exercée dans toutes les communes voisines, assez distantes,’du
reste, du Jardin d’acclimatation; on avait fait le recensement de leurs bestiaux; vétérinaires
et maires étaient sur le qui vive. L’entrée de l’écurie contaminée était interdite au public-
le gardien des malades, qui avait son logement près du local où ils étaient séquestrés fut
interné pendant tout le temps que dura la maladie, et ne dut avoir avec le dehors aucune
communication. Par excès de précaution, on fil la chasse aux quelques ruminants qui ont
la liberté de vaguer dans le bois de Boulogne, et l’on supprima ainsi ces agents possibles de
la transmission du typhus à distance. Grâce à toutes ces précautions, le mal fut confiné dans
L’UNION MÉDICALE.
27
l’écurie où les gazelles l’avaie, ut introduit, et il n’en sortit pas. Du reste, comme nous avions
hâte d’en finir, nous devons dire, que, sur aucun des animaux qui furent atteints, à l’exception
des aurochs, dont la valeur est inestimable h cause de leur rareté, nous ne laissâmes la maladie
suivre son cours naturel. Dès que ses symptômes se déclaraient, les sujets étaient mis à
mort. Quelques-uns même, petits ruminants de moindre valeur, furent abattus avant qu’ils
tombassent malades, pour dicpinuer d’autant la prise à la contagion. En dix jours, nous
étions mattres de la situation et pjourd’hui il y a plus de trois semaines que pas un seul
cas ne s’est montré sur le. groupé des sujets qui ont résisté à la coutamination et qui, par
conséquent, on peut l’affirmer maintenant, resteront exempts de ses atteintes.
J’arrive actuellement, Messieurs, ,à la question de savoir commeijt le typhus s’est introduit
dans le Jardin et comment les animaux qui l’ont importé avaient pu le contracter eux-mêmes.
Je l’ai dit tout à l’heure, c’est un fait aujourd’hui, hors de doute et hors de toute contesta¬
tion que le typhus ne naît pas dans nos climats ; quand il s’y manifeste, c’est qu’il a été
apporté, non pas sur l’aile des vents, mais bien sur le dos ou, pour mieux dire, dans l’intérieur
d’un animal susceptible de le recéler, ou dans les débris frais qui en proviennent. Il est pos¬
sible, que, pour d’autres maladies, telle que le choléra, par exemple, la migration s’opère par
la voie de l’atmosphère; il est possible que lorsque ces maladies régnent dans une localité,
ce que l’on a appelé le génie épidémique, génie un peu mythologique peut-être, joue son
rôle. Je n’aborde pas ces questions et je laisse à d’autres plus compétents le soin, si ce n’est
de les résoudre, au moins de les discuter; mais j’affirme qu’il n’y a pas de génie du typhus
et que toutes les fois que sa contagion s’opère, c’est qu’il y a eu, d’une manière ou d’une
autre, un rapport énire les bêtes qui le contractent et les sujets qui l’ont déjà contracté,
rapport direct ou rapport à distance, ou par l’intermédiaire d’hommes ou d’animaux dont
les vêtements sont chargés d’effluves; ou encore par l’intermédiaire des débris cadavériques
et de leurs émanations; mais rapport nécessaire, sans lequel le typhus ne se manifeste pas.
Dans l’histoire du Jardin, d’où venait le typhus? Manifestement des gazelles amenées
d’Angleterre, dont l’une mourut, dix jours après son importation, sans qu’elle ait été observée,
il est vrai, mais avec un symptôme très-caractéristique : la diarrhée; dont l’autre a été
observée et ouverte, et sur laquelle les symptômes comme les lésions du typhus ont été
constatées. L’expérience de l’inoculalion de la maladie de celte dernière gazelle, faite par
M. Leblanc fils à une vêle, démontre de la manière la plus évidente que sa maladie était
bièn le typhus, car la vêle inoculée l’a contracté et en est morte. Pas de doute possible sur
ce point : c’est bien par les gazelles de provenance anglaise que le typhus a été importé au
Jardin.
La première de ces gazelles, dont la nature de la maladie n’avait pas été soupçonnée, avait
été livrée morte à un naturaliste. Il était important d’en suivre la piste pour savoir si son
cadavre ou ses débris n’avaient pas pu semer le typhus sur sa route. Je reçus de M. le mi¬
nistre la mission de faire une enquête sur ce point, et voici ce que j’ai appris : J’ai retrouvé
la peau de cette gazelle chez le naturaliste auquel on l’avait livrée, mais ses débris cadavé¬
riques avaient été enlevés de l’établissement par un chiffonnier. Qu’en avait-il fait? Cette
question parut assez intéressante pour que la police fût prévenue et retrouvât le chiffonnier.
Cet homme, interrogé, a déclaré avoir déposé les débris de la gazelle sur un tas d’ordures,
dans une rue isolée, du côté, de Montreuil. Là, il a été impossible d’en suivre la trace.
Si je fixe l’attention de l’Académie sur ce point particulier, c’est pour montrer, par un
exemple de plus, combien sont obscures et difficiles à résoudre, souvent, les questions d’étio¬
logie. Il eût été possible que ces débris d’un animal infecté du virus typhique eussent été
flairés l ar une vache, que cette vache contractât le typhus et devînt une source d’infection
pour toute une commune et pour Paris tout entier. Supposez ce cas réalisé; on eût été aux
informations chez le propriétaire de la première vache infectée; on eût constaté, je suppose,
que cet homme n’avait importé chez lui aucune vache étrangère depuis longtemps; que
celles qu’il possédait, il les avait depuis un ou depuis deux ans; qu’il n’avait eu aucun rap¬
port avec des animaux malades et avec aucune provenance des pays infectés, et c’eût été là
un argument très-fort pour ceux qui adoptent l’idée que le typhus est une maladie de tous
les pays, pouvant naître spontanément sous l’influence de causes locales. Quant à moi. Mes¬
sieurs, ce fait étrange n’aurait aucunement ébranlé mes convictions; j’aurais dit : c’est le
typhus, donc il est venu du dehors. Comment? Je l’ignore; je ne vois pas la bête sur le dos
de laquelle il a pu faire sa migration; mais, à coup sûr, il y en a une qui lui a servi
de monture; car, nous le savons de science certaine, il ne peut pas revêtir la forme de génie
et se servir de ses ailes pour se transporter à distance ; quant à sa génération spontanée et
sur place, impossible.
28
L’UNION MÉDICALE.
Voyons maintenant les résultats de l’enquête que j’ai été faire en Angleterre. Les gazelles
importées au Jardin venaient de chez un marchand d’animaux exotiques, M. Jamrach, chez
lequel je me suis rendu, accompagné d’un de nos collègues de Londres, M. Gamgee, direc¬
teur d’Albert Veterinary College. Nous avons visité son établissement qui représente une
espèce d’arche de Noé : Ours, lions, panthères, aigles, vautours, crocodiles, ruminants
d’espèces diverses, volatiles de toutes provenances, etc. Tous ces animaux occupaient un
même local, dans des loges séparées, bien entendu. Si je fixe l’attention sur cette espèce de
promiscuité, c’est qu’il y a là une circonstance étiologique qui pouvait avoir sa valeur. Les
carnassiers de cet établissement sont nourris avec des viandes de basse boucherie, et, dans
les circonstances actuelles, on peut affirmer que ces viandes, pour la plupart, proviennent
d’animaux qui ont succombé au typhus. Défait, nous avons vu, pendus à des crocs, des
cœurs de grands ruminants, vaches ou bœufs, destinés à la nourriture des bêtes féroces. Il
était donc possible que nos gazelles eussent été infectées par les émanations de ces viandes.
Mais je dois le dire, cette étiologie ne me satisfaisait pas complètement, parce qu’il y
avait deux mois que les gazelles étaient à Londres, qu’elles avaient toujours été bien por¬
tantes pendant leur séjour chez M. Jamrach, qu’elles avaient été expédiées bien portantes
en France et que c’était le dixième jour de leur arrivée que la première était morte, c’est-
à-dire au bout de la période ordinaire de l’incubation du typhus. Il fallait donc chercher
autre chose.
Nous nous sommes rendus au chemin de fer de London Bridge, où, je dois le dire, l’ac¬
cueil le meilleur nous a été fait, quand on a su l’objet de ma mission ; les employés se sont
prêtés de la meilleure grâce du monde à faciliter nos recherches. Bref, après avoir retrouvé
sur les registres la trace de nos gazelles, on nous a mis en rapport avec l’employé qui les
avait expédiées pour France, lequel s’est souvenu qu’il n’avait pas voulu, de peur de dom¬
mages, les mettre dans le wagon des bagages, et qu’il les avait placées, seules, dans
un wagon spécial qu’il nous montra, wagon employé exclusivement au transport des viandes
que l’on expédie à Londres des différentes localités où l’on abat des bestiaux, dont un cer¬
tain nombre doit être malade. C’est dans ce wagon que nos gazelles ont été enfermées et ont
fait le voyage de la station de London Bridge à New-Haven, où elles ont été embarquées pour
Dieppe. — Il y a, pour moi, la plus grande somme de probabilités possibles que nos gazelles
se sont infectées dans ce wagon servant au transport des viandes de boucherie; mais, quelle
que soit la source de leur infection, il est certain que ce sont elles qui ont importé le typhus
au Jardin, et, quand on aura lu le mémoire si bien circonstancié de M. Leblanc, et qu’on
aura vu comment les faits se sont succédé, on ne pourra plus conserver sur ce point l’ombre
d’un doute.
Cet accident du Jardin d’acclimatation nous a éclairés sur les dangers que nous courions
en laissant nos portes ouvertes à tous les ruminants autres que les grands, desquels seuls
l’arrêté ministériel du 5 septembre prohibait l’entrée en France. Aussi M. le ministre de
l’agriculture, dès qu’il s’est trouvé éclairé par ces faits nouveaux, s’est-il empressé d’adres¬
ser à l’Empereur un nouveau rapport pour se faire autoriser à fermer nos frontières non-
seulement à tous les ruminants domestiques, grands ou petits, ce qu’il pouvait faire, d’après
les pouvoirs dont l’investissait le premier décret, mais encore à tous les animaux exotiques ;
et de peur de nouveaux dangers, tous les quadrupèdes autres que le cheval, l’âne, le mulet
et le chien ont été exclus.
Grâce à ces nouvelles mesures, j’ai la certitude. Messieurs, que nous pourrons nous
défendre contre le typhus et sauver ainsi la partie considérable de la fortune publique et
privée que représente notre bétail. Il est possible que le fléau parvienne de temps à autre à
se faufiler chez nous, comme il l’a fait un instant dans le département du Nord, car de ce
côté, notre frontière, toute fictive, est bien difficile à garder ; mais nous pouvons être sûrs
qu’avec les mesures de police sanitaire qui ont été prescrites et qui seront rigoureusement
appliquées, sa propagation sera empêchée. Les quatre mois passés déjà, avec tant de bon¬
heur, malgré tous les dangers qui nous entourent, nous sont une garantie pour l’avenir.
L’administration de l’agriculture, en France, vient de rendre au pays un service signalé*
dont on ne saurait trop lui être reconnaissant, en présence des malheurs si grands si diffi¬
cilement réparables, dont les pays voisins sont affligés. M. le ministre de l’agriculture mérite
des actions de grâce pour l’initiative et la part si active qu’il a prise dans celte œuvre de
préservation. Il a montré et fait voir aux gouvernements étrangers ce que pouvait le con¬
cours du pouvoir, du savoir et du vouloir. M. le ministre avait le pouvoir que lui donnent
les lois, dans notre pays ; il a voulu être éclairé par la science, et quand il a su ce qu’il y
L’UNION MÉDICALE.
29
avait à faire, il a pris les décisions les plus promptes et les plus efflcaces. Grâce à ces efforts
si bien combinés, nous sommes et nous saurons nous maintenir à l’abri du fléau.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ D'HVDnOLOOlE MÉDICALE DE PARIS.
Séance du 11 Décembre 1865. — Présidence de M. Mulhe, vice-président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Une commission, composée de MM. Moutard-Martin, Périer et Le Bret, avait été chargée
d’examiner l’offre faite à la Société d’acheter un volume manuscrit intitulé : Recueil d’obser-^
valions sur l’effet des eaux minérales de Baréges et de Gauler ets dans la province de Bigarre;
des Eaux-Chaudes et des Eaux-Bonnes dans la province de Béarn, commencée en 17/i9 par
Antoine, Théophile et François de Bordeu.
M. Le Bret présente le rapport de cette commission, duquel il résulte que la plupart des
matières comprises dans ce manuscrit sont reproduites par l’édition des œuvres complètes
de Bordeu, notamment dans les Recherches sur les maladies chroniques de cet illustre auteur.
Le but de l’acquisition serait alors limité à la conservation du volume dans les archives de
la Société. La commission a pensé qu’il n’y avait pas lieu à donner suite à cette proposition.
Ces conclusions sont adoptées.
M. Rotdreao dépose sur le bureau une bouteille d’eau de Wildbad-Gastein, envoyée par
M. le docteur Proll. Cette eau présente, d’après M. Proll, une composition chimique toute
particulière sous le rapport des molécules d’hydrogène et d’oxygène; et de plus, elle a une
action toute particulière sur les aiguilles du multiplicateur électrique, et donne lieu à des
phénomènes physiologiques très-intéressants à.étudier ; ainsi des malades paralysés depuis
cinq, six, dix ans après avoir pris douze ou quinze bains d’eau de Gastein, ont ressenti dans
les membres paralysés des commotions, des secousses qu’ils comparent à une décharge élec¬
trique.
Après quelques observations échangées entre MM. Le Bret, Rotüreao, Verjon, Sales-
Girons, mm. Grandeau et Lefort sont chargés de faire l’analyse de la bouteille d’eau dépo¬
sée par M. Rotureau.
M. Mialhe lit les deux premières parties d’un travail intitulé : De la destruction des
acides organiques dans l’économie animale, envisagée au point de vue du régime à suivre à
Vichy. La dernière partie de ce travail est réservée pour la prochaine séance.
Séance du 18 Décembre 1865. — Présidence de M. de Poisaïe, vice-président.
M. Mialhe donne lecture de la dernière partie de son travail que nous reproduisons ; De
la destruction des acides organiques dans l’économie animale, envisagée au point de vue du
régime h suivre à Vichy.
Il existe trois classes d’acides organiques :
La première renferme des acides stables, inattaquables par, l’oxygène, et qui, pour celte
raison, résistent à la combustion physiologique et apparaissent inaltérées dans les sécrétions.
La seconde comprend des acides très-avides d’oxygène, sous l’influence des alcalis, mais
qui, par une oxydation partielle, donnent lieu à de nouveaux acides plus fixes que ceux qui
leur ont donné naissance, et que l’on constate dans le liquide urinaire.
Enfin, la troisième classe comprend des acides qui, par l’intervention des alcalis, absorbent
l’oxygène condensé dans le sang, en proportion suffisante pour être entièrement oxydée ou
brûlée.
Les acides organiques des deux premières classes doivent être proscrits du régime de
Vichy, car leur administration aurait pour résultat d’anéantir l’action alcalisante de ces
eaux, en donnant naissance à des sels indécomposables dans le sang. Lorsque l’on aura
quelque raison d’accroître l’acidité normale de l’urine, on devra, par conséquent, s’abstenir
ffe prescrire ce genre d’acides, même à titre de médicament, attendu que chaque proportion
L’UNION MfiniCÂLE.
d’acide introduite dans l’organisme priverait le sang d’une proportion équivalente d’alcali, et
augmenterait notablement l’acidité du liquide urinaire.
Les acides de la troisième classe peuvent, au contraire, faire partie du régime de Vichy,
et en effet, les acides acétique, lactique, citrique,, malique, tartrique et autres acides végé¬
taux, contenus dans les aliments et les boissons, sont entièrement destructibles dans l’orga¬
nisme, ce qui fait que, lors de leur administration avec l’eau de Vichy, les sels qui résultent
de ce mélange éprouvent dans le torrent de la circulation une oxydation complète, qui les
transforme en eau acide carbonique et, finalement, en bicarbonates alcalins, que l’on cons¬
tate dans l’urine, qu’ils rendent alcaline au même degré que l’eau de Vichy qu’ils repré¬
sentent.
D’où il résulte que, à part le cas où l’eau de Vichy est administrée à titre d’absorbant des
acides gastriques, l’action de cetie eau minérale est la même, soit que, pendant son inges¬
tion, on permette ou on proscrive . l’usage du vin, du, yinaigre ou de fruits trèsraeides,, CQpurie
les citrpns ou les groseilles. Bien plqs, si pendant l’eipploi de, l’eau de Vic.hy, on fait usage
de fruits ou de boissons contenant, non des acides à pep- près libres, piais biep sels alca¬
lins acides tels qu’en renferment les fraises, le raisin et surtout les cerises, l’alcalisation de
l’économie est beaucoup plus marquée que si l’eau de Vichy avait été administrée seule.
Loin donc de proscrire du régime de Vichy les aliments et les boissons qui renferment des
sels alcalins acides, il convient, au contraire de les rechercher, toutes les fois que les fonc¬
tions digestives et assimilatrices le permettent. Ces aliments et ces boissons conviennent
surtout dans le traitement des maladies qui réclament l’eau d,e Vichy à haute dose; en y
ayant recours on arrive à une alcalisation suffisante avec une ingestion moindre d’eau miné¬
rale. Par contre, dans la cure de la gravelle par les cerises, et surtout dans la cure de celte
même maladie traitée par l’usagedu raisin, on arriverait à des résultats plus prompts et plus
satisfaisants en joignant à ce traitement l’usage d’une certaine quantité d’eau de Vichy; celte
eau, en saturant les sels alcalins acides que les cerises et le raisin renferment, aurait pour
effet d’assurer leur entière combustion physiologique; car on ne doit jamais oublier que
c’est uniquement par l’intervention des alcalins, que les acides végétaux combustibles
s’oxydent, brûlent et deviennent de véritables éléments calorifiques.
Le travail de M. Mialhe sera insérée in extenso dans les Annales de laSocUté d'hydrologie.
M. Leport lit, sur un travail adressé par M. Sandras, un rapport dont les conclusions sont
adoptées par la Société.
D’après les conclusions favorables d’un rapport de M. Destoüches, adoptées dans la séance
précédente, M. le docteur Beni-Barde, médecin de l’établissement hydrothérapique d’Auteuil,
est nommé à l’unanimité membre titulaire de la Société d’hydrologie.
La Société procède aux élections générales.
Sont nommés :
Président, M. Mialbe. — Vice-Présidents, MM. de Puisaye et Durand-Fardel. — Secrétaire
général pour cinq ans, M. Le Bret. — Trésorier, Desnos. — ^ Secrétaires des séances MM Bil-
lout et Verjon.
Comité de rédaction : MM. Hérard, Lefort.
Commission d’analyse : MM. Gobley, Grandeau, Lefort, Jutier, Cazin, Lhéritier.
Conseil de famille : MM. Bourdon, Pidoux, Tardieu, de Laurès; Mou’tard-Marlin, adjoint.
La prochaine séance est renvoyée au lundi 8 janvier.
L'un des secrétaires des séances, A. Bilhout.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURBIE.
Séance du mercredi 3 Janvier 1866. — Présidence de M.Buoca,
SoMMAuiE. — Scrutins.
Nous n’aurions rien à dire de cette séance entièrement consacrée à la formation et au
L’UNION MÉDICALE.
31
dépouillement d’innombrables scrutins, n’étaient les résultats des élections des membres
associés étrangers, correspondants nationaux, correspondants étrangers, que nous reprodui¬
sons p^rce qu’ils peuvent avoir de l’intérêt pour quelques-uns de nos lecteurs, Sauf quel¬
ques rares exceptions, on ne peut qu’applaudir à ces résultats, qui, pour les uns, sont une
récompense, et, pour les autres, un encouragement.
Il y avait à élire : 1° 1 associé étranger; 2“ 9 correspondants nationaux; 3” 10 çorrespon-
dants étrangers. A été nommé membre associé étranger, à runnnimilë, moins 1 voix ;
M. Vanzetti (de Padoue), dont te nom est si honorablement attaché à un grand progrès de
thérapeutique chirurgicale : le traitement des anévrysmes par la compression digitale. Ont
été élus membres correspondants nationaux les chirurgiens dont les noms suivent, classés
d’après le nombre des suffrages : MM. Gaujot (Val-de-6râce), Coürty (de Montpellier) et
Oré (de Bordeaux); Pétrequin (de Lyon) et Hergott (de Strasbourg); Ehrmann (de
Mulhouse), Boeckel (de Strasbourg); Berchon, chirurgien de la marine, et Heurtaux
(de Nantes). Les candidats étaient au nombre de Ixb.
Enfin, les 10 membres correspondants étrangers désignés par le scrutin sont, dans
l’ordre des suffrages: MM. Donders (à ütrecht), Longmore (à Netley-Southampton),
Bilroth (à Zurich) et Brown-Séquard (ii Boston) ; Holmes (à Londres) et Hümphry (à Cam¬
bridge) ; Gurlt (à Berlin) et Neüdqrfer (à Prague) ; Smith (à New-York), Emmert (à Berne).
Les candidats étaient au nombre de Ü8.
A la Société de chirurgie,- comme dans le royaume du ciel, il y a donc beaucoup d’ap¬
pelés et peu d’élus.
Nous n’avons rien à dire des résultats des scrutins pour la nomination ou le renouvelle¬
ment de commissions, car nous ne supposons pas que personne puisse prendre intérêt à
savoir de quels membres se compose, par exemple, la commission des congés. Ce sont
affaires de ménage dont le spectacle n’oflVe rien de bien attrayant à ceux qui y assistent. Il
est surprenant que la Société de chirurgie, qui se livre avec gravité à de pareils détails
devant le public, et qui ne craint pas d’y consacrer une séance tout entière, réserve pour
les comités secrets la lecture des rapports sur les prix qu’elle décerne, rapports que l’as¬
sistance eût écoutés a'vec' infiniment plus d’intérêt que la proclamation des résultats des
scrutins. Cela est surprenant, surtout après l’exemple de tendances plus libérales donné, à
cet égard, par l’Académie de médecine sur la motion de M. Larrey, qui, à son titre d’aca¬
démicien, joint celui de membre de la Société de chirurgie. Comment la Société de chirurgie,
dans les veines de laquelle coule un sang encore jeune et vivace, se laisse-t-elle devancer,
dans cette voie, par une Société savante plus ancienne et plus pardonnable, à ce titre, de
ne pas vouloir toucher aux bandelettes sacrées des augustes momies des vieilles traditions?
Nous comprenons que la publicité donnée à ces rapports puisse avoir pour les Sociétés
savantes quelques inconvénients; mais, en somme, les avantages de la publicité l’emportent
sur ses inconvénients, et il est toujours préférable, à tous égards, d’agir au grand jour qu'à
l’ombre. La publicité provoque la lutte, mais la lutte est là condition de la vie, pour les
Sociétés, comme pour les- individus. L’homme vraiment fort se sent plus à l’aise, pour le
combat, dans la lumière que dans l’obscurité; comme Ajax, il serait tenté de s’écrier, si ce
n’était pas trop homérique :
Grand Dieu, rends-nous le jour et combats contre nous!
D» A. T.
COURRIER.
Erratüm. — Deux noms, deux noms amis, ce qui rend Votre faute plus grave, mon cher
Nicolas, ont été étrangement estropiés dans la dernière Chronique départementale. C’est
notre excellent ami M. Jeannel et non Jeannel, qui remplace notre respectable confrère
M. Costes et non Goster, dans la rédaction en chef du Journal de médecine de Bordeaux.
— Par décret en date du 3 janvier, rendu sur la proposition du ministre de l’instruction
publique, M. Mourier, vice-recteur de l’Académie de Paris, est nommé inspecteur général
honoraire de l’enseignement supérieur.
— Par décrets rendus sur la proposition du ministre de l’intérieur, ont été nommés dans
32
L’UNION MÉDICALE.
l’ordre impérial de la Légion d’honneur, en raison du dévouement dont ils ont fait preuve
pendant l’épidémie cholérique :
ku grade d’officier : M. Galvy, premier médecin en chef de l’hospice civil de Toulon ; che¬
valier depuis 185/1.
Au grade de chevalier : MM. Seux, médecin en chef de l’Hôlel-Dieu de Marseille ; — Dau-
vergne, chef interne à l’Hôtel-Dieu de Marseille ; — Rivière de la Souchère, médecin des
hôpitaux de Marseille.
— M. Pihan-Dufeillay (Dustan-Marie-Octave), chargé du Côurs de pathologie interne à l’ɬ
cole préparatoire de médecine et de pharmacie de Nantes, est nommé professeur titulaire de
ladite chaire (emploi vacant).
— Sont nommés ofBoiers de l’instruction publique ;
M. Béhier, professeur de pathologie médicale à la Faculté de médecine de Paris ;
M. Daviers, directeur de l’École préparatoire de médecine et de pharmacie d’Angers ;
M. Noulet, professeur de thérapeutique et matière médicale à l’École préparatoire deméde-
•<;ine et de pharmacie de Toulouse ;
M. le docteur Allibert, médecin du lycée impérial Saint-Louis ;
M. le docteur Moulin, chirurgien du lycée impérial Saint-Louis ;
M. Bonamy, professeur d’anatomie et de physiologie à l’École préparatoire de médecine et
de pharmacie de Toulouse ;
M. Houzé de L’Aulnoit, professeur de physiologie à l’École préparatoire de médecine et
de pharmacie de Lille ;
M. Leudet flls, directeur de l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Rouen ;
M. Milne-Eclwards flls, professeur de zoologie à l’École supérieure de pharmacie de Paris.
— Les médecins dont les noms suivent sont autorisés à faire, pendant l’année classique
1865-1866, des cours publics d’enseignement supérieur dans les villes et sur les objets ci-
après désignés, savoir :
M. Dours, docteur en médecine, à Amiens. — Les Aïssaoua ou cliarmeurs de serpents.
M. le docteur Caron, médecin de la Préfecture de police, à Paris. — Sur l’éducation des
jeunes enfants.
M. Galezowski, docteur en médecine, à Paris, École pratique de la Faculté de médecine.
— Pathologie interne de l’œil et emploi de l’ophthalmoscope.
M. de Tarade, à Tours. — Physiologie comparée.
M. le docteur Auphan, inspecteur des eaux d’Ax, à Alais. — Des efforts de l’habitude :
1° sur l’organisme humain ; 2“ sur l’intelligence et le moral.
M. Plantier, docteur en médecine et en droit, à Alais. —Économie politique.
M. Tiersot, docteur en médecine, à Bourg. — De l’hygiène.
— /|36 cours publics ont été autorisés jusqu’à ce jour, savoir ;
136 pour Paris ;
300 pour tes départements ;
Ces cours sont répartis dans IxQ départements et 80 villes, dont 36 chefs-lieux.
Deux Académies seulement ne comptent pas encore de cours : Grenoble et Chambéry.
— La Société obstétrique de Londres a l’intention de faire, au commencement de mars
1866, une exposition de tous les instruments, tant anciens que modernes, employés dans les
accouchements et dans le traitement des maladies des femmes et des enfants. Les personnes
qui désireraient exposer sont priées de s’adresser, le plus tôt possible, aux secrétaires hono¬
raires, J. Braxton Hicks, M. D. et A. Meadows, M. D., 53, Berners Street, à Londres.
— M. Adolphe Richard commencera mercredi prochain, 10 janvier, à huit heures et demie,
à l’hôpital Beaujon, des leçons cliniques sur les fractures, les luxations et les maladies des
jointures. Les leçons suivront chaque mercredi et vendredi.
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mensuelle au prix de 10 francs par an. C’esj le recueil le meillèür marché quhï y ait
au monde. Chaque numéro, publié le 25 du ntiois', cdhliéni (/oM.se d’impression,
c’est-à-dire la matière d’un volume in-8o ordinaire. Dans chaque numéro, on trouve
des études de science, de littérature, dUistoire, des récits de voyage, des œuvres
d'imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo¬
logie, enfin des chroniques des sciences, des lettres, de la politique, de l’industrie èt
des finances. Rien n’est, plus, varié ,quç rensemble des travaux- publiés par la /îetiwe
contemporaine mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les familles une
lecture instructive, intéressante, à tenir les gens instruits au courant du moùvemcnt
de l’esprit humain. On remarque, parmi lesirédacteurs, des écrivains et dès savants
comme MM. Sainte-Beuve, Barrai, L'élut, le général Daumas, Darimon, Léon Gozlan,
de la Guéronnière, Levasseur, Babinet, Dehérain, Èrnouf,, etc., etc.
On s’abonne pour l’année entière au prix! de 10 francs, pour tçulc la France; —
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Mandats de poster ■
Vingtième année. N» 5. Mardi 9 Janvier 1866.
Ce JOJirnal iinrait troiïi fols par Semaine, |e MA»»ï, le JUV»», le SA9SKUÏ,
KT FOnME, PAR ANNÉE, 4 BEAEX VOLÉMES IN-S® PE Pl.ltS DE 600 PAGES CllACÜN.
Tout ce ([ni concefne la Ùi'dactîon^dtiit être adressé à M. le Doctrar AméJée i.atch:ii , Rédacieur en chef. — Tout ee qui
concerne l'M^inislration, à M. (e, Gérant, >ue dtf Fàubourg-Monlinarfr^, \ r' =
^ L'éïJ^ertl^es, et Pbiiuels doivent être' à(franchü. .
RCLLETIn BIBLIOGRAPHIQUE. '
HYGIÈNE PHILOSOPHIQUE DE L’AME, par P. FoissAC, doctéui’ en médecine de la F^icuUé de
Paris, lauréat de rinslitut, chevalier dé la Légion dlionneÏTr'eVde l’ordre de Grégoire le
Grand, membre dé la Société météorologique de France, ancien président de ta Société du
1" aTrondissement. PeM.î;îr)ne revue et augiiietitëe. ^ün'voi. im-8^dé/57(i pagèe.Chez
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(extrait de son Gouré sur les maladies des voies urihàires}, 1865. Chez Gerftier-Bai’ljîère.
TRAITE PRATIQUE DE LA &RAVELLE ET DES CALCULS URINAIRES, par le docteur Leroy,
d’Étiolles, fils. Première et seconde parties, 1863-186/i. Un vol. in-8° de 300 pagesj avec
120 gravures dans le texte. — Les deux dernières parlies-paraîtronl proehaînemetil. — Chez
J.-B. Baillière ët fils, libraires, 19, rue lîautefeuille.
DÉS CAUSES DE LA MORT A LA SUITE DES BRULURES SUPERFICIELLES) — DES MOYENS DE
L’ÉVITER „par le docteur Baraduc, Chez l’auteur, rue de Vaugirardii ftSr h Paris.:;
ALMANACH GÉNÉRAL
DE MÉDECINE ET DE PH.IRMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE département DE LA SEINP.
Publie par l' Administration de'. L'UNION MÉDICALE .
57me année 1866.
En vente aux adresses ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, Faubourgs-Montmartre, 56;
chez Adrien DELAHAYE, libi:aire-édifèür, place de tÉcole-de-Médecine.
Prix ; 5 Francs SO Centimes.
13’irnportantps' modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décréts et Arrêtés ininistériéle les plus récents, relatifs à l’organisation
des FaéCtltés et des Éçoles et à l’enseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
au point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des 'Vétérinaires;'
diplômés et celle des Sages-Femmes,
•Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour;
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’UNION MÉDICALE.
Toile vésicante, signée sur le côté vert.
CONCERNANT LES VÉRITABLES
VÉSICATOIRES D’ALBESPETHES I SIROP et PATE DE BERTHÊ
PAPIER D’ALBESPEYRES
Pour l’entretien parfait des Vésicatoires.
CAPSULES RAQÜIN
Approuvées par l’Académie de médecine.
t'auh. St-Denis, 80, et dans les princip. pharm.
Bains de la Frégate la \ille-de-Paris,
Sous la direction de M. le docteur Jôlï.
llydrotliérapie complète.— Mains sinciiles
et uiédîcmaux. — Bains et Bouches d’euu
de mer. — Bains d’S<:aux minérales natu-
relies à l’Mydrofère de Mathieu (de la Drôme'.
— Salle d’Bnhalation. — Bains .de Vapeur,'
Busses, etc. — Fumigations. — Gymnase.
— Cabinet de consultation pour MM. les Médecins.
Ce bel établissement est ouvert toute l’année.—
Bestaurant. Calorifère.— Prix très-modérés.
Absolument, oublié avant les travaux de M. Ber-
thé sur la codéine, cet alcaloïde a repris depuis
lors dans la, thérapeutique, la place que lui avaient
conquise les savantes observations de Magendie,
Martin-Solon, Barbier (d’Amiens), Aran, Vigla, etc.
Ses propriétés calmantes^ tiülisées on peut lé dire
par la généralité des médecins, sont tellement con¬
nues et appréciées, que le Sirop et.la Pâte de Ber-
thé peuvent se dispenser de toute énonciation
louangeuse. En ijous contentant de rappeler que
les premiers expérimentateurs lès ont employés
avec succès contre les rhumes, les coqueluches,
bronchites^ les alfectiçns nerveuses les plus
opiniâtres, etc., etc., nous insisterons, auprès des
MÉDECINS, pour qu’ils spécifient sur leurs ordon¬
nances le nom de Sirop ou Pâte de Berthé à la
codétne. La. contrefaçon est sl habile, que si nous
n’y prenions garde, elle aurait bientôt discrédité
ces utiles préparations. A la pharmacie du Loiivre,
1 5 1 i 'rue St-Honoré, â Paris. ’
AVIS IMPORTANT
PILULES BS BLANCARD
L’Iodure de fer, ce médicament si actif quand
il est pur, est, au contraire, un remède infidèle,
par les notabilités médicales de presque tous les
pays, .es Filulcs ile Blancorà offrênt aux
j praticiens un moyen sûr et commode d’admi¬
nistrer l’iodure de fer dans son plus grand état
de pureté. Mais, ainsi que J’a reconnu irapl.icite-
meiit le Conseil médical ‘de Saint-Pétersbourg;
dans un document ofliciel, publié dans le Journal
de Saint-Pétersbourg, le 8/'20 jüib tSeO; et're-
produit, par les soins du Gouvernement français,
dans le Moniteur universel, le 7 novembre de
la niênie année ; La fabrication des Pilules
de Blancard demande une grande habileté à
laquelle on n'arrivé que par mie fabrication
exclusive et continue pendant nn certain- temps.
Puisqu’il en est ainsi, quelle , garantie plus sé¬
rieuse d’une bonne confection de ces Pilules que
le NOM et la signature de leuriip.venteur, lorsque
surtout, comme dans l’espèce, ces titres sont
accompagnés d’un moyen facile de constater en
îïos pifalëA so ti-onvcnt dn
I tout temps la pureté et l’inaltérabilité du médi
cament ?
! En çonséquenee, nous ne saurions trop prier
MM. les Médecins qui désireront employer les
vérltHfoiesj Fllule« de Blancard, de vou¬
loir bien se rappeler que nos Pilules ne se ven¬
dent jamais, en vrac, jamais au détail, mais seu¬
lement eu flacons et demi-flacons de 100 et de
SO pilules, qui. tous portent notre cachet d’ar¬
gent réactif, fixé â la partie inférieure du bou¬
chon, et notre signature (indiquée ci-dessous)
apposée au bas d’upe étiquette verte.
Pour se garaiitir de ces compositions dange¬
reuses qui se cachent, surtout k l’étranger, der¬
rière nos marques de fabrique, il sera toujours
prudent de s’assumer v
de l’origine des pi-
ules qui portent qo-
Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, -10.
s toute.s les pharmacies.
HUILE DE FOIE DE MORUE DÉSINFECTÉE
DE CHEVRIER
An moyen du doudron et dti Banmc de TOLIJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de' désinfection ne nuit en rien
à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie Chevrier , 21, rue du Faubourg-Sfontmârtre,’ k Paris.
Dépôt dam les principales pharmacies de chaque ville.
L’UNION MÉDICALE.
N» 3. Mardi 9 Janvier 1866-
SOMMAinE.
I. Paeis : Facultés nouvelles. — II. Épidémiologie : L’insalubrité urbaine et les épidémies de typhus. —
III. Pathologie générale : De la dyspepsie et des maladies dyspeptiques au point de vue de la patho¬
logie générale. — IV. Bibliothèque : Vies des savants illustres, depuis l’antiquité jusqu’au xix' siècie.
— V. Courrier. — VI. Feuilleton : Les trois premiers médecins de Louis XVI.
Paris, le 8 Janvier 1866,
Facultés nouvelles.
Nous n’avons aucun motif de croire qu’il soit sérieusement question de la création
de Facultés de médecine nouvelles, quoiqu’il ait été beaucoup parlé de ce projet
dans ces derniers jours. Depuis longtemps, après chaque émotion scolaire un peu
vive, ce projet a le privilège d’occuper l’opinion; il n’est donc pas étonnant qu’il soit
de nouveau et actuellement le sujet de beaucoup’ d’entretiens. Mais il est probable
que la préoccupation d’aujourd’hui ne sera pas suivie de plus de résultats que les
préoccupations antérieures. Quand on pense, en effet, aux difficultés d’exécution
d’une pareille entreprise, on se prend, à se rassurer, si l’on ne la croit pas utile, ou à
désespérer si l’on en désire le succès. Nous ne voyons pas que nous soyons tenus de
dire, dès à présent, notre opinion sur ce sujet. Cependant, à l’occasion de la der¬
nière Causerie publiée dans ce journal, plusieurs personnes nous Ont fait l’honneur
de penser et de nous dire qu’elles accueilleraient avec quelque intérêt une réponse
explicite de notre part à cette question qui nous a été posée : Êtes-vous pour ou
contre la création de Facultés nouvelles?
Nous répondrons d’abord que, dans notre conviction, rien n’étant en préparation
ou en projet de ce côté, un exposé d’opinion ne peut présenter aucune espèce d’uti¬
lité actuelle; nous dirons ensuite que cette question est complexe et qu’on ne saurait
lui faire une réponse simple.
Théoriquement, et par sentiment, on peut se trouver porté à l’approbation dé tout
projet tendant à multiplier lès moyens d’étud.è'; à favoriser la propagation des
FEUILLETON.
LES TROIS PREMIERS MÉDECINS DE LOUIS XVI.
- ’ . ■ - I .
On devrait croire, à priori, qiie nos rois ont su choisir leurs médecins parmi les membres
les plus distingués de la profession, parmi les héros de la pratique et de la science.
Ce n’ést pas, cependant, ce qui est généralement arrivé.
L’intérieur du palais a été, en tous temps, le siège de tant d’intrigues, de tant d’influences
et de tant de tiraillements, que le souverain n’a que trop souvent donné sa confiance à des
hommes qui ne la méritaient pas, tandis qu’il laissait dans l’ombre, dans roubli et dans la
médiocrité, des savants illustres, de profonds interprètes de la nature et de nobles carac¬
tères.
Il est tels de ces puissants de la terre qui n’ont pas été aussi bien soignés dans leurs infir¬
mités que ne le sont aujourd’hui un petit marchand de la rue Saint-Denis ou un employé à
douze cents francs.
A coup sûr, aucun de nos plus infimes clients n’accepterait le trône de Louis XIV s’il lui
fallait passer par toutes les maladies dont ce grand soleil fut atteint, et subir les milliers de
lavements que Vallol lui glissait, même au débotté, les centaines de saignées qu’il lui fit faire,
et les drogues immondes que lui, Daquin et Fagon, lui ont ingurgitées.
D’ailleurs, n’était pas médecin royal qui voulait; il fallait, pour cela, certaines aptitudes
qui ne sont pas dévolues à tout le monde ; il fallait une grande souplesse dans les articula-
Tomp XXTX. — Pipiirrlte sMr, 3
34
l’unioin Médicale.
14-4-
sciences, et à créer de nouveaux centres scientifiques. Or, la création de Facultés
aurait certainement ce résultat. A ce premier point de vue, le projet doit sourire à
tout esprit progressif. D’un autre côté, cette création aurait l’avantage de pouvoir
utiliser un grand nombre de jeunes talents qui engorgent aujourd’hui les alentours
des Facultés actuelles et qui n’y peuvent trouver tous des positions suffisantes. Il est
possible encore que la création de Facultés nouvelles eût pour conséquence d’arrêter
cette diminution sensible, et qui commence à devenir alarmante dans le recrutement
des médecins. Voilà, en théorie, ce qu’on peut penser de favorable au projet dont on
parle. -
Mais, les moyens d’application . voilà ce qu’il faudrait connaître pour pouvoir
se décider avec assurance. Notre confrère des Causeries a dit tout ce qui peut se dire
sur ce point : augmentez le budget, et nous 'volerons peut-être pour les Facultés
nouvelles; avec le budget actuel, vous ne pouvez rien créer de nouveau sans démem¬
brer ce qui existe ; or, nous ne pourrons jamais, approuver de tels procédésv'.: r '
La création de , Facultés nouvelles étant donc indissolublement liée à une alloca¬
tion suffisante, dans le budgetée l’instruction supérieure, et rien n’indiquant que cette
allocation soit demandée, il n’y a pas lieu de s’occuper de cette question. • ■ •
- - Amédée Latour.
THÉRAPEUTiaUE.
L’UVSAliUBBITÉ DBBAIIVE ET LES ÉPIDÉMIES DE TYPHDS;
Lettre ii M. lè docteur GvÈh.K^ï) , liretiibre de fAcadéniîe de médecine.
Parle docteur Éd. Carrière,
'Viennë^Autriche), lé 20 septembre 1865.
L’intérêt affectueux que, vous me portez, mon cher maîtrejOt confrèrCj remonte
déjà bien loin. Une respectable mémoire, qui fut pour moi une indulgente amitié et
une bienveillante protection, nous avait. depuis longtemps rapprochés. Permettez-
moi donc de vous adresser cette lettre, à propos dé la communication que, vous avez
lions vertébrales, une passion malheureuse pour le despotisme, une dos*e énorme de
patience, une courlisanerie déliée, une obéissante servile aux exigences abrutissantes de
l’étiquette des cours ; il fallait biaiser, tiÿîaguer, avoir constamment un masque sur la
figure, sourire à ses ennemis, renier dans laiCirconstance ses aneiens.amis, être le point de
mire d’une foule de jalousies, et mettre en doute la certitude de cet axiome de mathématique,
qui dit que le plus court chemin d’un point. à un autre est la ligne droite ; il fallait ne pas
quilter.un seuljndant le prince, assister à son )6yer,..s.e tenir debout derrière, lui lorsqu’il
était à table,; vei|'ler sur les mets qui lui étaient p.résentés,, faire d’essaidu gobelet, par
crainte sans doute des eihpoisqnnements; aller souvent^è la cuisine et constater que
les saqcesj les rôtis, les blanc-manger étaient bien préparés; suivre Sa Majesté au water-
closet, plonger un regard savant et scrutateur dans la chaise percée, noter les qualités phyr
siques de la chose, abandonner sa couche ù chaque instant de la nuit, au moindre signe du
maître, au moindre cauchemar qu’il avait eu ; user d’une foule de subterfuges pour faire
accepter tel ou tel traitement, se trouver, dans un cas morbide un peu sérieux, en contra¬
diction certaine avec les consultants.
AhI si c’était un rude métier que celui de roi, et si Marais, interpellant Louis XIII, a pu
lui dire : Sire, il y a deux choses dans votre métier dont je ne pourrais m’accommoder :
manger tout seul et ch... en compagnie (1), la charge de médecin de là couronne n’était
pas non plus, comme on vient de le voir, une petite affaire, et je me demande si le privilège
de- pouvoir seuls toucher aux parties nobles ou honteuses de Sa Majesté, de présenter le
bouillon, d’être comptés parmi les grands officiers, de prendre les premiers l’eau bénite
t Tatleniant des Rêaiix; édition de MM. Mônmerqué et raulin. Paris, 1864, iB^r,
L’ÜNiON î^lEDÏCÂLfe.
récemment faite à rÀcaiîétnie de médecin d sur i'é typhus' et 'son traitehient.\'Voüs' y
ékpoSez des opinions, je ti’ose pas diré' en conformité avec' les miénries, ce serait
trop a,mb,ifieüX, mais, ce qui vaut mieux, en confürmfté avecia saine pbseryalion.
Vous rii*kvez offert r.OcCaslOn, pt j,é la sàîsis, de pàrief de CQ que'j'ai appris, ét dè'cè
qUé j’ai va,' , touchant lifae quéptibn aussi' importante ; ja question dés,' épidémies
Urbaineé trouvera héces’sairëment . s'a plate dans hèt'té disqüisifîpn. ' -
Je Crois’ à iMhsaliibrité' de‘s';yiliés,,' k une irisalub'rilé.qui n’ést pas' sans analogie,
dans les causes' 'èdihmé dans lés effets,'' avec cellé dés fieux marécageux. Je crois, éri
un m,ot, à cette ■arèa/iu des cités populeuses, et je suis assuré que 'tout pra-
liCiéri S*exp0sé à’'dé grandes erreurs,' s’il n’e'n. tient çompte,^ comme d’une donnée
essentielle, dans 'l'ètiologié ainsi ^4^6 dans lèVraitem'éht dèé maladiésV,
Voici ce ^üe' je disait, hâguère,, à Ce sujet, dans un travaii sur la plus fréquente
des' épidémies de ce ternes, tV .grippe, publié rànnëé dérhîère ’dànè‘ çé rëçueir (|);
La citation est Ibngue, mais ou l’excusera, vu l’intérôt cfu' sujet.
L’ihsaiubrit'é' deS’ villes' 'hé' fajt pttS rintermittéùÇe; absolumèht parjant, du
((' ■hioins’; rien rie le prouve; mals'éjle en èréelâ'dispositîon, comme.déS agents doués
«■ de prôpriét'és d'éprimantes'disposeht à cerîalnés’inaiadies. 'ËTlé 'prépare .ïèsÿst^
« n'drvéux à côntractèr cè' troublé péfiBdîqüe que!'f6hVëCla'tèr d’aiitfeS'.èauSés. Or,
«, c'ëS', causes, rindividü 'y'tt^^ donné’ à lüî-m.émé' par leS hàbitudéS d'ôùt il se fait
« l’esclave /dans feé ^ahdes" cités. Cçtte vie qui manque d’ordre, qui déplace le
« sommèil et puisemné forCe factice dans urte pérpéfuëlle agltationV condamne l’ap-
« pareil delà Sénsihdité h bScillercHtréreXaltatioh et1’épuisÇn3èntj'l’’.'êxcès‘d^^^
« et l’excès'de faiblesse. Urt tel état de choses né doit pas rester étranger au déve-
« Ibppemènt de' Vihtét^iitfence' ’qU’oii' réhcbniffe;^^ rarement' darts jes/camp^
« 'réputées. salubres ét dàns les petïts' centres ‘de pbpniàtion où l’èxîSférice. esjÊ/touté
« d’ordre et déréglé. Mais elle s’observe,, cètle, intermittence, dans la pathologie des^
«'. grandes villes,' Comme' Vîèmie'et Paris! Les praticiens de cês^dèux' Capitaies’ je;
« savent bien. DatrS beaucbiip, de maladies, en ^effet, qui paraissent franches, de'
« prime 'abord, ils né 'parviennent à des .résultât^ satiéfaisànts qu’en/.reÇbm aux
« .préparations de quinine., y ' /i ; ' . !,i. '! /
'(^uànd' jë’dis' que les praticiens déS capitales populeuses savent btèn que l’inter-
(1) Union médicale, janvier. 18’él. ' ' . . . .
à règlise, , de pouvoir pl'àcer la hOûr'cibne';dé .cbiùié à côté du'bâtôh.mQuépX '(i’ËscuJâp'eV
d’êtr'Ç reçus efi granctë 'cérémonie ^dafts nos Écoles, ite' porter' ,1a robe, cramôi'sië de conseiller
d’État,Vtc., pouvait cDtnpenser. res 'enn'üîs^ j'és’débôires' dq toufés.' sortes qii.i aéces-!
sairernent assaillir les archiâlres. . : . /. . . ”,
C’est au point que pUiS d’un médecin a, cru. devoir refuser net les bo,nneur^ qui étaient
allés iës chefc'Kér dans leur ‘solitûAé.'Vèrhel, ië'''giVp4't^rbëi! n’a'çëppfa gu’avé.c ja pjuàgiand^^^
répugnance, et après des instances redoutables èxefcêes 'sur lui,’ l'a' place'dë p'remfe'r médè-
cin de Henri IL Guillaume de Harcigny voulut bien sortir de son Laonais et courir au secours
du paqvre , Charles VI, .fou à lier^ .mais^^uue fq|^j,r(im.élior^iop phleupèj .il, s^euipre^a
de 'refuser les' offres, magnifiques qui, lu| fuiçnt ïjiifes, et relpurAa'...^i,sa « nourriçon.
Antoine P'eiit'hë.respiVà'qûë quéiqu^^^^^ jours" rcàliiiftsp.bér.Q déV.ia.cou'i' dé /Henri IV, inais yé,
fut assez; çet/air-làVé pôùvait/lüi/c6nyeni'r,/ét aim,ant/mreux'« gbuyërner.,,.é Gièp,. son .cpni-’|
père lé ’sàvèlier 'et boire avèc lui, » il réfùil bien' vile soit lirevel à Pierre Miloh. .• - , ,/ . ,,
Ces hommes-là n’étaient pas à la hauleiir. d’un CoUier», q,ui f.ut,eQçoj;e4)lus lyrâb.qué /e
roi Louis XI, et qui, brûlé par la passion de /éènrichi'r, ris.qaapénl :fpb ,sahél,e^ mVs s9rm
vainqueur 'd’une/hitté gi^a'ntésqué ; ils né pouyàleht/cqruprendré’je génie, .d/un Ribbilz .de là,,
Rlviè'rô, s’abalss/lnt juSqù’à'sé. faire lirepr 'cl’b6rospo'pe'épbu,r ,pi4i.rë.’a,U;hèarna’is ;,d’fiqdai::qu.es./j
LoStë/ faisant semblant de cônsulte.r les Hloilés'asse'z' débçnnaireiS. pûur faypmer .Lqüi's.XI
d’ùn Kég'naùlt Frérûn, 'Subissant/ sans sourciller, Ips piuç./grpud^ pptr^agès, é;,4,,ÇQur .d
Charlès Vi;/ d’un ' Marc Miron, jouant 'djr/boutronuërie, .aVep les; charmapls migqqns.tde ,
Henfi ïlt; d’ùn Jean Héroard, s’atlèlàptdqrant vjngtrcinq, ans à un jpurnal d’une b'ê(isé-
ColoSsale! '■
On est heureux de voir qué les médecins db Louis XVI n’ont pas été des hommes de celle"
36
L’UNION MÉDICALE,
mittence forme un élément plus ou moins caractérisé des maladies courantes, très-
probablement dans la majorité des cas qui passent sous leurs yeux, je crains de me
montrer trop affirmatif. La dynastie des Jourdain est l’une des plus vivaces, des plus
fécondes que je connaisse. Bien des médecins sérieux et même habiles font delà
prose, et même de l’excellente prose, sans le savoir. Ils reconnaissent l’indication qui
leur dicte le traitement par le sulfate de quinine; ils lui obéissent et ils guérissent;
mais le phénomène qui tient à une influence d’ordre général reste, pour eux, un mit
isolé, une sorte d’idiosyncrasie pathologique. Je l’eusbienvite reconn,u, après la publi¬
cation de mon court chapitre sur la grippe épidémique. Elle causa quelque chose
comme de la surprise et même de l’incrédulité. Heureusement, je ne restai pas seul dans
la défense d’une opinion aussi juste, d’une étiologie aussi vraie. Alors, on se ravisa et
on expérimenta non sans succès. J’aime à croire, et les raisons ne me manquent pas
pour cela, qu’il a été reconnu que le sulfate de quinine restait le médicament
rationnel de la grippe, non pas seulement de la grippe avec intermittence caractér
risée (qui pourrait èn douter, à l’exception des systématiques incrédules?), mais
aussi de la grippe à forme mal dè.ssinée, à rémittence confuse, comme il s’en pré¬
sente un si grand nombre, et souvent des plus menaçantes, dans toutes les épidémies.
Ce que j’ai dit sur la grippe me paraît bien plus certain, depuis que je, connais
votre pensée sur le typhus des villes. Vous avez vu que les phénomènes patholo¬
giques connus sous ce nom présentaient ce type intermittent ou rémittent qui signale
le traitement à suivre ; car, dans votre note lue devant l’Académie, voici votre pre¬
mière conclusion: « Les symptômes, dites-vous,, qualifiés de grayes,, malins,
« ataxiques, adynamiques, putrides, typhoïdes, etc., appartiennent à une maladie
« spéciale dont ta marche et le développement peuvent, comme cela a lieu pour les
« fièvres paludéennes, être enrayées par l’emploi du sulfqte de quinine- » Eh bien,
cette opinion est professée depuis longtemps par ta médecine allemande. J’ai sous les
yeux les rapports annuels de l’hôpital général de Vienne, (I) ; jè sais comment on y
traite les typhiques.et les résultats qu’on y obtient; j’ai vu, enfin, et j’ai traité moi-
même suivant la même méthode. C’est assez, je crois, pour motiver une opinion et
lui donner quelque prépondérance dans l’appréciation des lecteprs., ;
Dans le typhus, comme on l’observe en Allemagne, si rintermittehce pu la rémit-
(1) ArtzUcher Bericht aus dem K. K, allgmeinm Krankenhaus zu Wien.
trempe-là,, et que les trois principaux d’entre eux, qui ont successivement tenu le premier
rang auprès du malheureux roi, endosseur de toutes les turpitudes du passé, se recommandent
à la postérité par des qualités hors ligne. Si le premier (Lieu taud) s’est rendu illustre par djes
travaux en anatomie normale et en anatomie pathologique, le second (de Lassoné) s'est fait
chérir par sa bienfaisance, et le troisième (Le Monnier), en courant, au risqué de sa vie, offrir
ses soins dévoués et désintéressés au prince tombé dans des calamités inouïes, a montré ce.
que peuvent une belle âme et un grand cœur. '
II
Né à Aix, en Provence, le 21 Janvier 1703, enfant de l’École de Montpellier, neveu de Ga-
ridel, botaniste distingué du raidi de la France, Joseph Likutaüd gravit rapidement l’échelle
des honneurs. Louis XV l’appela auprès dè lui après la mort de Sènac (1770), et il passa de
là aisément à la cour de Louis XVI, dès l’avénement de ce prince au trône, c’est-à-dire le
IZi mai 177Zi.
La renommée aux cent bouches l’y avait déjà précédé.
Lieulaud avait la passion de l’anatomie. Attaché pendant un grand nombre d’années à l’hô¬
pital royal de Versailles établi par lettres patentes du mois de juin 1720, il trouva là à faire
une ample moisson de découvertes, et l’on rapporte qu’il y disséqua plus de douze cents
cadavres, étudiant, scrutant la nature, non pas seulement dans son expression naturelle,
mais encore dans les désordres qu’elle laisse après la mort lorsqu’elle a été souffrante durant
la vie. Les ouvrages qu’il a laissés ne sont pas exempts d’inexactitudes, de fautes même •
mais, eu revanche, on y trouve une foule d’observations fines et délicates, un tableau mé¬
thodique, simple et clair, des arlicplalions, une démonstration fort exacte de l’œil et du
L’UNION MÉDICALE.
37
tence ne se montrent pas d’une manière caractérisée, il ne faut pâs en conclure
qu’elle n’existe pas. J’ai vu une fièvre de Hongrie ne se trahir que par le bleuisse¬
ment des ongles. Hors de ce signe, il n’y avait rien qui montrât une différence entre
réfat du matin et celui du soir; l’abattement des dernières heures du jour ne prou¬
vait rien, car il est commun à la plupart des maladies. Il en est de même dans le
typhus : il arrive que l’exacerbation est à peine perceptible, ou qu’elle ne se trahit
que par une faible surélévation de la température de la peau. On n’en conclut pas à
la contre-indication du sulfate de quinine. Il suffit du signe le plus faible pour admi¬
nistrer le remède, et ce n’est presque jamais sans avantage, lorsque ce n’est pas avec
succès. Mais, en supposant l’absence de toute indication, on le donne encore parce
qu’il correspond à d’autres états pathologiques qu’à la seule périodicité. Le sulfate
quinique est aussi un reconstituant de la vitalité nerveuse ; c’est le médicament des
adynamies profondes, le régulateur des troubles de la circulation. Si on ne considé¬
rait pas; comme on le fait en Allemagne, ce remède héroïque sous ces deux faces,
on ne comprendrait ni la fréquence de son eniploi, ni la raison de ses nombreux
avantages. C’est à cause de ce double caractère que, dans certains cas de typhus, il
peut suffire presque à lui seul.
Le mode d’administration du sel quinique présente des formes variées; les nom¬
breux formulaires allemands en donnent divers modèles ; en général, ce médicament
est prescrit en poudre, à la dose de 6 à 8 grains par jour, soit en potion d’après la
formule suivante :
Eau commune. . . '. . . . . 120 à 150 grammes.
Toutes les demi-heures, une cuillerée à bouche.
Il n’est pas besoin de faire observer qqe les doses du sel sont variables suivant
l’état de la maladie comme du nialade.
Il ne faut , pas cependant attribuer à rhéroïsme du médicament rationnel des
triomphes sans méeproptes. Quelque fidèle qu’il se montre aux intentions du méde¬
cin, il lui retire quelquefois ses faveurs. L’indication paraît juste, et pourtant l’action
ne se produit pas. Les typhus sont des maladies complexes; il peut s’y mêler des
cerveau, une exposition admirablement faite des muscles de la face, du pharynx et du dos.
Il peut être regardé comme le fondateur , en France, de l’anatomie pathologique; et s’il a
manqué du génie qui fait tout à coup sortir du néant une idée heureuse, il n’en a pas moins
con^u le premier le plan de réunir dans un cadre toutes les altérations morbides, et de leur
appliquer la symptomatologie.
Lieutaud mourut le 6 décembre 1780.
Nous avons vu, signés de lui, les ouvrages suivants :
I. Elementa physiologiæ juxtà solertiora, notissimaque physicorum expérimenta et accura-
tiores observationes concinnuia; Amsterdam, 1749; in-8°.
ïl. Essais anatomiques contenant l'histoire exacte de toutes les parties qui composent le
corps humain; Aix, 1742, in-S"; Paris; 1766, in-4°; 1772, 2 vol. in-8“; 1776, 2 vol. in-8".
Trad. en allemand; Leipzick, 1782, in-8°.
III. Précis de la médecine pratique; Paris, 1759; in-8°, etc.'
IV. Précis de la matière médicale; Paris, 1766; in-8“, etc.
V. Historia anatomico rnedica, sistens rmmerossissua cadaverium humanorum extipia;
Paris, 1767, 10-4“ ; Gotha, 1796, 10-8°.
VI. Plusieurs mémoires communiqués h C Académie des sciences.
III
Joseph-Marie-François De Lassone, son successeur, né à Càrpentras, le 3 juillet 1717,
excellent anatomiste, aussi, auteur de nombreux mémoires sur l’organisation des os (1751-
f752), sur la structure de la rate (1754), sur le traitement de la rage (1770), sur les Grès
de Fontainebleau (Acad, des sciences, 1744, p. 209), fut installé en cour en l’année 1775,
38
L’UNlOiN MÉDICALE.
éléments qui en troublent les caractères, ordinaires et rendent l’organisme réfractaire
aux agents les mieux appliqués. « Ainsi, dans répidéraie de 1857, dit le rapport: (1),
«, rli n’a pas été fait d’importantes expériences, fbérapeutiques. Le sulfate de quinine
«■ a produit de, l’influence., ipai.s n’a pas pbfçnu de succès. On a ^lien essajféJ’arsenic-,
«mais sans, être en droit de conclure. », , : ^ -
' C’estpour réndre l’organisme plusiaeçessiblei aûtt ’ànli-péribd'iques, que la méde¬
cine allemande^empléie aussi lésricides ut leur asèigne une certaine valeur thérapeu-
lique. Ceci: demande quélqués développements. Le typhus étant, lé résultat d’une
intoxication de l’économie, le miasme aurait, uiie double source : il pourrait tirer son
origiûéde l’insalubrité urbaine, ou la prendre dans le corps luûmôme des produits
altérés qui auraient échappé à J’éliminqtion. Les: acides sont des coagulants; a ce
titie, ils pourraient être: aussi des désinfectants, dés anti-toxiques, en frappant
d’inértin la matrère empoisbnnéelet en :lui interdisant la circulation. Telle: est la
théorie. EsLelle pbysiolagiquement vraisemblable ? La chiniie répondrait assurément
par l’affirmative,: et; en Allèmagne, l’expérience' sagace, clairvoyante, ne parait pas
en désaccord avecda chimieic - ; ; ‘ , i
C’est principalement V acide phosphorique qu’on emploie. On le prescrit, sdit à la
dbSé de 4 :grammes dans 80 de sirop de mûres, ét qu’on administre toutes les deux
heures par cuillerées café délayées; dans' de l’eau ; soit à celle d’agréable acidifica-
tibn, 'dans une décoetion' de:, salep. On fait usage égalemént de Vélixît acide de
Haller, c’est-à-dire l’acide sulfurique concentré mitigé par un méienge d'alcobli On
fait entrer, enfin, dans le traitement, les lotions vinaigrées avec pu sans eau; mais
elles sont dirigées surtO'Ut ' contre cette température de la,peau qui s’élève au-dessus
de 40 degrés, d’après les^ Pib&ervat,ioqs faites à l’hôpital de Vienne avec le thermo¬
mètre de Rappeler, et accuse, d’après le docteur de Robert de Latour, la gravité de
la maladie. , • ■ ■ ' ' ' '
Tl me restèrait beaucoup à dire encorè sur le traitement du typhus dans lé pays
que j’habite, ainsi que sur son étiologie. Je crois qu’il ne me serait pas 'difficile dé
faire la part de l’insalubrité ûrbàine dans l’évolution de cetfé tefriblé maladie, et de
fàifé àussi èelle dû climaV dàmesiique; tjül ëst formé par la maison d’habitation ;
(\) Artilicher BmohtiS!vaèè.t&hly'ç&g^i^i ; " i : : , ■
auprès.d^ la jeune et .belle Mfiiie-Antoinette d'Autiiche, wjne de Ffapce -depuis quelques
mois seulement JMgis sous le lègne précèdent, il avait été enoployé dans une mission qui
fait bpB;peur à son caracléie et a son humanité Qn sait que, par. deux, arrêts de. son Conseil,
en date .des 29 mars 1721 et 5 juin 1722, Louis XIV avait dé.pidé, que, pour venir au secours
des pauvres malades des campagnes, il serait délivré à ces .dernieçs,' par-iFenlremisé des
Intendants des provinces, cent raille prises de remèdes ,tqu’én Vannée 1741,' ceis, prises 'furent
portées au nomnre ae 126, 9io. Je ne dira,!, pas que dans celle; jaffairede bon. clioix et la, pru-
deqçé,S,e.mji:f,nt,Joujours^^d.é,.la partie_;,^cai;JQieu^satt,les.chdr\ât5ns, les prqn
d’orvïélans qui pullulaiënt àlbrs, 'el qui ■■faUgüaiè’nt'sans Irève, pi merc) là cour
réplani^s! ^e |,emps était système.^ humoriqûef Gi les drogues tes plus sin¬
gulières^ les piuVàffi'^usès prêtaient nas dè'.iropjpour '.chasseï:, ces malencontrèusès hum',eijrs
qui portaienfla ruine et là maladiè dans là pauvre organiaati6n''humainé.,]je, là le succès de
ces pseudo-médecins, de ces bateleurs de fqife, quvpe frappàiçn.t presque iamais jnuflléroent
à la porte des Tuileries pour obtenir le libre" cours de Iéûrs,4onîwfûs .et de leurs rècèfles.
De.là les fortunes : J alla « habile à reconnaître par le seul aUQUcliement du pouls les
maladies dénuées de tout symptôme; » de PeZ/effer, possesseur d’un remède conlre.la rage,
et flanqué de certificats du ciiré.dd Thouars^.du.seigneur de'Beaupreaux, etc. ; du chevalier
Bignon, inventeur d’une pommadé pour faire pousser les cheveux, et ’qiii avait le soin de
déclarer que » plus on avait besoin de cheveux, plus on usait de sa pommade; » de Claude
distributeur du yéritahle. baume .d’huile «.très-souverpin pour, les gouttes syatiques,
C9j]ppi’e„bléèsnrp,,5Qurdflté„hourdonnemenis d’oreille, i:umalisme„,échaufferaenls,d'’eslhp-
mac,,ém;uridesv,eptprsés,|des. pieds, . tourederain, faiblesse dc ra'in, .eic.:; «.d’Acher (le
fil açpqpter par Ja marine, royule'uije « pierre alimentaire pour faire du bouil-
L’UNION MÉDICALE.
39
mais j’aurais à prendre pour cela de trop longues pages qu’il faut laisser à d’autres,
en attendant que je les prie de m’accorder un peu de place à leur tour.
Votre observation, faite sur voustmême, mon cher maître et confrère^ avec les
conclusions qu’elle donne et les vues qu’elle: renferme, est vepue en temps utile. On
commence aujourd’hui à ouvrir les. yeux sur; l’influence des atmosphères. urbaines,
en présence des épidémies qui sévissent dans les. grandes cités, et du caractère habi¬
tuel, je tiens à bien faire remarquer cela, et du 'caractère habituel de leur pathologie.
Cette cause, que vous me permettrez dë défendre avec vous, vient d’acquérir un
auxiliaire. Le docteur Fauvel, médecin sanitaire à Constantinople (je préférerais
médecin. épidémiste), a reconnu la vérité en présence des faits dont il a été tout
ré'éeinment témoin d'ans cette càpitalë. Il se demandé ^i l’élément palustre dont il a
étudié les effets n’a pas un caractère plus'.génèral, s’il p’a pas aussi sa part d’^actjiôn
dans les vill'es populeuses, autant durant la succession des maladiès .annuelle^ que
pendaui le règne passà^er, mais' tèmbie, des' épidémies;;’ '« le vais ^Ips loin, dit-
<! if ( ij , jë me, demandé si , à Paris jnèmé, ' cettè influénçe .n^qxistërait pas plué qù’dn
« në1é pënsë,et‘,n.’y ’cpnstituerpit pas,, dans; lés maladies, une complication sôüvënt
« inaperçue et dont il serait irnportant/de tenir Compte, ij il n’ÿ a aiictine’ impru¬
dence, à répondré par rafhrmàtiye à une question qui m'é semble à peu près résolue,'
Ces idées vraies et fécondes qui ont frappé naguère le docteur Fauvel, qui dépuis
longtemps .sont les vôtres. et ;sqnt devenues les miennes, depuis mes, études' Sur .'la
grippe et les faits que j’ai recueillis sur son traitement, ces idées feront leur chémin.
Elles rençontreroni dans. la bonne voie, je l’espère, ces fantaisistes , de la médqcine
qui s’égarent loin des sentiers dé l’observation ou, tout au plus, flânent agréable¬
ment surseshords., . .
.Veuillez agréer, cher maître. et vieil ami, l’assurance de tous mes bons sentiments.
(If.pmoNMÉDiçup,,. 1,0, août ises, page 6t)7.
Ion; » de l’augustin déchaussé, Pierre-Léon, dont l’antidote contre la peste fit le tour de
France ; de' Joseph Carrapha, qui obtint, eh 1698, dé planter ses fourheaüx spagyriques rue
Saint-Martin, en face la rue Maubuée; et de tant d’autres devant lesquels pâlissent nos char¬
latans d’aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, si l’application de l’ordonnance de Louis le Grand fut d’abord mauvaise,
l’idée était esséntiellement philanthropique; et l’on aurait lieu de s’étonner que des rois
aussi égoïstes que l’étaient Louis XIV et Louis XV eussent trouvé cela dans leurs cœurs, si
l’on ne savait qu’ils y ont été poussés, le premier par Fagon et le second par Sénac. Mais
SénaG-é’tait trop occupé à la Cour pour pouvoir s’occuper sérieusement de cette distribution.
Il jeta les yeux sur De Lassone.
Proclamons bièn haut que ce dernier s’acquitta avec un grand zèle et un grand tact de
celte douce charge. Il comprit que ce ne sont pas les drogues les pluscoûteu'ses qui guérissent
le mieux, et il ainia mieux la quantité que la qualité^ en choisissant de préférence des agents
d’ùn usage plus familier et moins chers. Du premier coup, grâce à cette sage mesure, les
envois furent portés à /i:b0,000 prises, èt, èh 1769, il atteignirent 93Î2, 186 prisés, qui allèrent
porter'lè soulagement, sinon la guérison, dans les plus malheureux villages du rôyautne.
Une telle conduite ne tarda pas â avoir sa récompense ; ainsi que je l’ài déjà dit. De Las-
soné füt nommé premier médecin de Marie-Antôinétte, aÿant immédiatement sous lui Jacques
Malointi en qualité de médecin ordinaire; puis à la mort de Lieutaud, il tint le premier rang
auprès de Louis XVI ; il mourut dans ëelte chargé le. 8 octobre 1788. Il a pu assister, par
conséquent, à la convocation des BOlahleS; aux premières émeutes sanglantes dans les rués
de Parts; thaïs il n'â pas 'eu la dôhleur'dé Voir, lui archiâlre de la vièille monarchie, les pré-
l'ogavives du trône tomber urie â une des riiains du prince qu’il servait, et ce dernier glisser
40
L’UNION MÉDICALE.
PATHOLOGIE GÉNÉRALE.
DE LE DYSPEPSIE ET DES MAL4DIES DYSPEPTIQUES AU POINT DE VUE DE LA PATHOLOGIE
GÉNÉRALE (^) ;
Lu à la Société d’hydrologie médicale de Paris, dans la séance du 27 novembre 1865 ,
Par M. le docteur Dürand-Fardel ,
Vice-Président.
II
Je veux maintenant, avant d’aller plus loin, vous parler de gastralgie, et appeler
votre attention sur ses dissemblances et sur ses rapports avec la dyspepsie.
A une époque au déclin de laquelle les plus âgés d’entre nous ont encore assisté,
tous les désordres des fonctions digestives étaient à peu près indifféremment rappor¬
tés à la gastrite. Lorsque la réaction contre des doctrines erronées s est faite, la lyaS”
tralgie, surtout depuis le livre de Barras, a remplacé la gastrite et englobé la plupart
des 'désordres de l’estomac qui ne paraissent pas devoir être rattachés à quelque
lésion organique.. Et depuis lors, ce mot est resté comme un terme générique, et un
grand nombre de médecins l’emploient aujourd’hui indifféremment avec celui de
dyspepsie.
Comme les mots ont pour objet de représenter des idées, il faut reconnaître que
cette confüsjon est on ne peut plus fâcheuse, attendu que la gastralgie représente un
état pathologique, non-seulement autre que la dyspepsie , mais tout à fait opposé,
soit en nosologie, soit en thérapeutique.
La gastralgie n’est autre chose qu’une névrose douloureuse, c’est-à-dire la névralgie
de i’èstômae. Comme toutes les' nôvralgies, ellé se montre ou par accès, ou d’une
manière habituelle, ou d’une manière continue.
Les accès de gastralgie, ou crampes d’estomac, n’offrent assurément aucun point
de rapprochement avec aucune des formes de la dyspepsie. Je n’ai pas besoin d’in¬
sister sur ce sujet. Mais il en est de même des autres formes de la gastralgie, dont je
reproduirai les principaux types.
(l) Suite. — Voir le numéro du 4 janvier 1866.
rapidement du palais des Tuileries à la tqiir du Temple, et du Temple, lentement, tout le
long des boulevards, par une glaciale matinée d’hiver, vers la place de la Révolution.
IV
Celte douleur, était réservée à Louis-Guillaume Le Monnler.
Cet homme de cceur, né à Parisj le 27 juin 1717,, ami de Cassini et de Lacaille, avec
lesquels, il alla, en 1739, dans le midi de la France, pour y prolonger la méridienne de
l’Observatoire; ami , de Jean-Jacques Rousseau avec lequel il a plus d’une fois herborisé;
introducteur^ dans notre France, de cette belle plante que les poètes appellent belle-de-nuit,
et les savants, mirabilis longiflora, et de l’acacia à fleurs couleur de rose (bobinia hispida) ;
auteur lui-même de Leçons de physique expérimentale sur l’équilibre des liqueurs (1742),
d’une Lettre sut' la culture du café (1773), n’obUnt pas de suite la confiance de Louis XVI.
Il lui fallut suivre la hiérarchie ordinaire, tâter le pouls d’abord à la belle-sœur de ce roi,
puis à MünsîVwr, comte de Provence (Louis XVIII), et attendre la mort de De Lassone. Il suffit
d’écrire cette année 1788, pour dire combien court fut son règne en curia Palatini. Rien
n’a transpiré des relations entre le roi et le médecin, dans ces premières, grandes et immor¬
telles années de la Révolution française, depuis la prise de la Bastille, depuis le fatal voyage
de Varennes, depuis le 25 juin 1791, où toutes les fonctions législatives de l’imprudent
Louis XVI furent suspendues, jusqu’à la sanglante journée du 10 août. Mais ce jour-là, on le
retrouve; on constate qu’il est à son poste, aux Tuileries, dans une chambre consacrée au
service de santé, tout prêt à voler au secours du maître . qui n’est plus là et qui entend
dans une mauvaise petite tribune de logographe de l’Assemblée constituante, le renversement
du trône de Saint-Louis. Le Monnier est entouré d’une foule avide de sang et de massacres;
L’UNION MÉDICALE.
41
Ce sont des douleurs cardialgiques non continues, mais habituelles ou apparaissant
à des époques indéterminées et ne revêtant plus le caractère d’accès. D’une intensité
tolérable, elles se montrent surtout à jeun et sont plutôt soulagées que ramenées par
l’introduction des aliments.
n est un certain nombre de gastralgiques chez lesquels existe une douleur cardial-
gique continue, avec ou sans exaspérations, et que l’introduction des aliments
n’augmente en rien. Ce sont souvent des jeunes filles chlorotiques. Cette douleur,
ordinairement accusée par la pression, presque toujours limitée, surtout sous la pres¬
sion douloureuse, à un espace très-restreint vers la pointe de l’appendice xyphoïde,
remontant quelquefois sous le sternum et s’accompagnant de dyspnée, n’atteint
jamais la violence des crises gastralgiques et se trouve souvent plus difficile à
supporter pour sa persistance que pour sa vivacité.
Enfin, il est une forme de gastralgie, non moins commune chez les chlorotiques,
dans laquelle l’introduction des moindres aliments ou de certains aliments détermine
des douleurs excessives et souvent de très-longue durée.
Ces types, tracés d’après des observations que j’ai sous les yeux, quel point de
contact, autre que le siège, offrent-ils avec aucune des formes de la dyspepsie?
Le caractère séméiologique absolu d« la gastralgie est la douleur.
Le caractère séméiologique absolu de la dyspepsie est {^ dépendance de la digestion,
La dyspepsie n’est point, par elle-mêmej une maladie douloureuse. L’épigastre est
bien le siège habituel de sensations pénibles, lourdes, pesantes, de gonflement, d’an^
goisse.. . mais cela est aussi distinct de la douleur de la gastralgie que la pesanteur
et l’anxiété précordiale, dans les maladies du cœur, sont distinctes de la douleur
névralgique intercostale, que la constriction sternale et le point thoracique-, dans
l’asthme, sont distincts de la douleur déchirante de l’angine de poitrine. Dans les
dyspepsies les plus douloureuses, c’est une sensation obtuse, diffuse. Dans la gas¬
tralgie, c’est une douleur aiguë, et presque toujours étroitement limitée.
Dans la dyspepsie, les manifestations symptomatiques dépendent directement et
nécessairement de la présence des aliments dans l’estomac; qu’elles suivent immé¬
diatement, ou à distance, leur introduction, tous les dyspeptiques vous diront : si je
ne mangeais pas, je ne serais pas malade.
déjà il Se prépare à une mort sinon glorieuse, au moins passive... Tout à coup, un inconnu,
sans armes, lui crie d’une voix dure et impérative ; -
— Suivez-moi!
— Mais le combat dure encore, répond Le Monnier ;
— Ce n’est pas le moment de craindre les balles, riposte l’inconnu.
Et sans désemparer, il l’entraîne, le fait sauter par-dessus les cadavres des Suisses, parvient
à le faire sortir sain et sauf de celte , boucherie, et le conduit jusqu’à son logement, au
Luxembourg. Qu’était donc ce mystérieux sauveur?
Tout simplement un ancien, militaire, engagé par ses opinions politiques à diriger une
partie de l’attaqne, et qui, sans’ connaître l’archiâtre, avait été frappé de sa figure vénérable,
et avait juré de l’arracher à la mort.
On retrouve encore Le Monnier le 22 novembre 1792. Cette fois, c’est dans la grande tour
du Temple. Que l’on se figure sa douleur en revoyant Louis XVI, séparé de sa famille depuis
deux mois, réduit au strict nécessaire, relégué au deuxième étage delà Tour, dans une triste
chambre, dont tout l’ameublement consiste en une table à dessus de maroquin vert, une com¬
mode en bois d’acajou, un secrétaire plaqué en bois de rose, une bergère à coussins en damas
vert, deux fauteuils, deux petits tabourets en paille, deux lits, l’un pour l’ex-roi, l’autre de
sangle pour son jeune fils! Il n’avait pas été facile d’obtenir l’entrée de la prison, quoique
Louis fût atteint d’un rhume et d’une fluxion qui réclamaient des soins. La Commune de
Paris avait des raisons pour craindre uu enlèvement. Aussi toutes les fois que Le Monnier
venait à la tour (deux fois par jour) on le fouillait avant sa visite, on ne lui permettait de
parler qu’à haute voix; le respect qu’il montrait devant le maître tombé de si haut le faisait
traiter de courtisan et d’aristoçrate ; ses ordonnances mêmes étaient signées des commis¬
saires et des municipaux; on a retrouvé une de ces ordonnances; la voici :
1
42 L’UNION MÉDICALE.
Chez les gastralgiques, la douleur est indépendante -de l’alimentation, bien plus,
chez un trèS''grand nombre, l'introduction des aliments la soulage ou la dissipe. Pdur
ces cas-là, le contraste est complet. Il est vrai qu’il'en est un certain nombre dù‘
l’introduction des aliments détermine une douleur immédiate. 11 paraît alors qué la
surface de l’estomac offre une sorte d’éréthisme nerveux qui ne souffre 'aucun
contact. Mais alors c’est la douleur, et la douleur aiguë; qui est le phénomène
essentiel; il est immédiat, et ne se fait pas attendre, comme il arrive si souvent aux
symptbmeS dyspeptiques; enfin il est sollicité alors par la moindre introduction,
liquidé ou solide, en quelque proportion que-cc soit, ce qui ne se voit guère dans là
dyspepsie. ■ '
Maintenant la gastralgie et la dyspepsie peuvent se rencontrer chez le même sujets
Aucune raison d’antagonisme n’existe ici. Il peut arriver que, chez un dyspeptique,'
et par suite même du trouble entretenu par la ienteur des digestions^ lè système
nerveux local s’exalte au point de donner lieu à des phénomènes gastralgiques. Ou
bien encore il peut se faire que, chez un gastralgique, le retour des douleurs finisse
par troubler le mécanisme des digestions et détermine un état dyspeptique. Il y a
longtemps que j’ai proposé de désigner les cas de ce genre sous lés noms de dyspep¬
sie gastralgique àe, ffastmlgie dijspeptique, suivant qiie l’une ou l’autre dé ces
formes dominera, ou bien représentera l’élément duquel l’autre procédera; dénoAi-
nations d’une grande importancOj car elles indiquent à elles seules le caractères et
l’ordre des indications thérapeutiques. t
On pensera peut-être que les choses ne : se passent pas toujours aussi nettement
que je l’indiqüe ici; que le diagnostic de cèS gastralgies n’est point toujours très-,
assuré ; que le départ de la gastralgie et de ila dyspepsie n’est pas toujours aussi
facile à préciser. Je ne le nie point du tout. Mais il ne faudrait point confondre des
questions de diagnostic avec des questions de nosologie. La nature des choses né
change pas par la difficulté que l’on peut éprouver à la pénétrer.
Du reste, si je devais pousser plus loin ce parallèle entre la dyspepsie et la gas¬
tralgie, je vous amènerais sur un terrain qui consacre. d’une manière singulièrement
significative ce'que je viens de vous exposer à ce sujet : c’est celui de la thérapeutique.-
La dyspepsie est toujours asthénique par éllè-même, et la gastralgie toujours sthé-
Nous avons trouvé le malade (Louis XVI) avec un peu de fièvret comme un accès qui serait
sur ses fins : le pouls plein et élevé, la chaleur un peu plus que naturelle. De plus, les urines
sont rouges et briquetées . Ces symptômes nous font croire que la bile commence k refluer
sur le foie . Nous espérons que ces accidents sé dissiperont par l'usàge de quelques légères
purgations, etc .
A Paris, le 2% novembre
' ' ■ "RioÛàt, commissaire.' ' Le Mdnnier, D. M. P,
Toulan, commissaire. Grenie, commissaire,
Belluet. Lafnier. Micfionis,
Boche , officier municipal, comme secrétaire.
Ah! si dans ce moraent-là Le Mônnier a jeté un regard mélancolique sur le passé, s’il s’est
rappelé les magnificences de la cour, les douze médecins par quartier, que le prisonnier avait
eus aux Tuileries, les deux médecins, « n’ayant pas de quartier, » le médecin spagyriste, le
premier chirurgien (De La Martinière), les deux chirurgiens ordinaires, les huit chirurgiens par
quartier, les trois renoueurs, l’opérateur oculiste, l’opérateur pour la pierre, l’opérateur pour’
les dents; si son âme attristée a établi une comparaison entre le monarque d’aujourd’hui et'
le monarque d’autrefois dont tous ces dispensateurs de la santé briguaient les plus minces
faveurs . quelle angoisse! quelle amertume !... Car lui-même avait été témoin plus d’une
fois des précautions extraordinaires, des soins pieux qui entouraient chaque membre de la
famille. royale, lorsque la maladie venait s’asseoira son chévët. Lorsque le premier fils de'
Louis XVt, Louis- Joseph-Xavier-François, âgé de 9 ans, fut porté mourant à Meudon» dn nef
se contenta pas, pour lé choix â faire d’une résidence, de f avis dès médecins ordinaires de¬
là cour; ou voulut, s’entourer de toutes les lumlèires possibles, en dehors même des com-
L’UNION MÉDICALE.
43
nique. Je me sers dç.ces expressions, un peu vieillies, parce qu’elles sont très-claires
et rendent brièvement ce que je veux vous exprimer. Il en résulte que, dans les deux
cas, les indications sont absolument opposées. De là l’extrême difficulté du traitement
des gastralgies dyspeptiques,, et des dyspepsies gastralgiques, où des indications con¬
traires, se trQuypnt aux .prisée. . , , .
Mais ici encore la thérapeutique fournit un enseignement irrécusable ; .car l’on voit
quelquefois le traitement dédoubler la. maladie, et amoindrir ou guérir la gastralgie
en laissant la dyspepsie intacte, ou arhener un résultat inverse.
■ ■ .. . -III ■ . ,
V étiologie dyspepsie forme un des chapitres les plus intéressants et les plus
instruetifs daus l’histoire de cette maladie.
Je n’insisterai pas sur lés causes directes et immédiates’ de la dyspepsie. Ce n’est
pas là le point de vue qui doit nous attirer. Le type m’est fourni par le défaut de pré¬
parations, buccales suffisantes. Tout individu qui mâche incomplétemént, par suite, du
mauvais état des dents pu de la muqueuse buccale, oii pour cause de précipitation,
est .à peu près infailliblement dyspeptique. '
La qualité des aliments pourrait cependant donner matière à de curieuses obser-
yatipns. .11 est dés: pë.rsOnnes qui né peuvent digérer telle: sorte d’âliments, ou têlie
sphstânce alimentaire en particulier. Elles ne sont pas dyspeptiques tant qu’elles s’én
abstiènnént. C’est .üh défàut d’aptitüdé de l’estomac. Elles ne deviennent malades que
si elles m’én tiennent pas compte. Les individus qui pffrent les dyspepsies spéciales
des graisses’ pu. des fécületits ne seraient pas dyspeptiques, s’ils savaient ou s’ils
pouvaient les süpprimer entièrement de leur alimentation. <
Cependant il faut dire que, quoique l’art de bien manger doive tenir une grande
place dans la prophylaxie de la dyspepsie, ce n’est pas aux abus ou aux irrégularités
alimentaires que sont dues le plus grand nombre des dyspepsies, De telles çirconsr
tances,, pomme les excès alcooliques, jouent un rôle plus particulier dans l’étiologie
de la, gastralgie ou de là gastrite chronique, pour, rester sur le. terrain des influences
locales. , • • . .
, Mais ce n’est pas am’ ce côté, de Tétiologie de Ip dyspepsie que je veux appeler
votre attention. V ,
mensaux du paiais,pt onze disciples d’Esçulape furent appelés pour décider entre Versaffies,
la Muette et Meudon., = .
j’ai retrouvé nette consultation ^Arch, gén., carton K. 505, pièce n” 15),. Elle esUnléres-
sante à.plus d’un titre, ^ et j’entends d’ic| notre savant ami, Le RQi. de Versailles,.m’en deman¬
der au moins lin exlraif, {'sept. ,17^ :
^ .Sabatier. L’appartepient occupé par le prince à Versailles estinsalubre ppur lesprinpipalps
raisons, suivantes : il .est au rez-de-chaussée ; il est humide ; une portion est au midi, l’autre
au cp,uch,ant,vil .dooiine Içs bois de Sa.tory et la pièce des Suisses où l’eau est stagnante. Le
çhâlea^i^cMquddn serait préférable, ou, bien encore le château de la Muette. '
, Le IdùXNiER. Pendant l’hiver le Dauphin sera mieux et plus sainement â Versailles que
parlout .ajilteurs; non, pas parce que ie château de Versailles a, un air plus salubre qu’à Meu¬
don,, mais, parce qu’à Versailles l’habitation èst plus commode, lès appartements, plus vastes
et exposés au midu
.Blanquié. Je ne pense pas qu’çn hiver U y ait une grande différence entre la. salubrité
de l’air des châteaux dè lafMuette et dfi Versailles, et si j’avais à choisir, je préférerais Ver¬
sailles., . ,;.‘i ' ' '
De Lassone ne crôit pas que le séjbilf 'de Versailles soit contraire au Dauphin : « Depuis
près de quarante ans, dit-il, que j'habite cetle ville et que j’y ai pratiqué la médecine, je
suis assuré qu’il, n’y règne point d’épidémie particulière, dépendante de circonstances qui
puissent rendre le, soi malsain. » .
Jean Chavignàt, chirurgien de Marie-j^nldinette (1775-1788). Vingt-deux ans de service
en qualité' dp, premief chirù.i’gién de la reine m’ont mis dans le ças de faire différents voyages
dans Ips maisons , rpyàlps de l\leudon et de là Muette. J’ai pu en, étudier la. situation, en
44
L’ÜNlON Mr^niCALli.
Les causes de la dyspepsie, a dit Joseph Frank, comprennent l’étiologie tout
entière. Et si vous voulez réfléchir aux conditions nombreuses de la réunion desquelles
dépend l’accomplissement régulier de la digestion, vous reconnaîtrez, en effet, que
tout cé qui peut apporter un trouble quelconque dans quelqu’une des grandes fonc¬
tions de l’économie, doit ou peut devenir une cause de dyspepsie. On peut dire qu’il
faut se bien porter pour bien digérer. Il ne faut donc pas songer à énumérer tes
circonstances étiologiques de la dyspepsie; mais on peut en exposer les principaux
traits.
Il suffît que l’équilibre de la circulation se trouve momentanément dérangé par
l’immersion des extrémités dans l’eau chaude, par exemple, ou d’une partie du
corps dans f eau froide, pour que la digestion soit yiolémmerlt troublée, et qu’il' se
produise une indt/p-esifiow; il suffît encore, pour iju’il eh arrive ainsi, d’une vive ip-
pression nerveuse, une frayeur, une émotion quelconque. . . ' , '
Eh bien, ce qui se produit d’une, manière immédiate et si nianifeste sous l’in¬
fluence de ces causes accidentelles,’ arrivé également spüs rinfluencé de causes
riioins actives, mais continues, ou au moins répétées, empruntées pour la plupart à
des habitudes hygiéniques, la vie sédentaire, les affections tristes,- les' préoccupations
pendant le repas, le travail, d’esprit ou certaines occupations mécaniques .immédia¬
tement nprès, l’irrégularité dans les repas, etc. Enfin, c’estlà tout un ordre dé faits'
dans lesquels nous voyons la digestion se troubler et la dyspepsie s'établir, parce'
que l’individu se trouve, par son propre fait, constamment pu habituellement placé
dans des conditions défavorables au libre accomplissement de cette fonction; C’est Ce
que j’ai appelé des causes hxjgiéniques dyspepsie. Ici, la, dyspepsie est unè’ ma¬
ladie ,
Mais il' en arrivera dé même encore, lorsque les conditions nécessaires à une
bonne digestion se trouveront troublées par des modifications; organiques .oiü fonc-^
tionnelles du système nerveux, de la circulation ou de la composition du sang^ -
C’est ainsi que nous vOyonS, dans l’anémié ou dans l'hyd'rémie, quel qu’éh soit le
point de départ, primitive ou consécütivé,; dépendant d’hémorrhagies, dé fièvres
intermittentes, d’une alimentation insuffisante, d’une profession insalubre, toutes
conditions dans ieSduelies la compositiOri du Sahg au'ssi bien que la cdnstilution du
système nerveux sont profondément altérées, la dyspepsie apparaître parmi les phé-
apprécier les avantages et en reconnaître les incônvéïiients... Je pehsé,' en résumé, que des
trois maisons royales dont il s’agit, Versailles mérite la, préférence, et que c’est le lieu le
plus salutaire pour y faire passer la saison critique de l’hiver à Mgr le Dauphin.
Vicq-d’Azyr, Portal, Petit, Brünyer, Lotjstànneau, Andooillé, Opinent pour Versailles.
Desaült. Pour pouvoir résoudre avec évidence la question' sur laquelle on me fait l’hon¬
neur de me consulter, je crois qu’il convient ; premièrement d’examiner quel est l’état flans
lequel se trouve aujourd’hui Mgr le Dauphin, afin d’eh déduire les qualités que doit avoir
l’habitation qui lui serait la plus convenable pour y passer l’hiver ; secondemént, développer
quel est celui des trois châteaux de Meudon, de ta Muetté et de Versailles, qui réunit le plus
de ces qualités; troisièmement, enfin, de considérer si, même dans la supposition où deux de
ces maisons offriraient les mêmes avantages physiques, le choix de l’une d’elles ne devrait
pas être fixé par des convenances morales, capables d’influer sur l’esprit et le cœur du
prince, et, par une suite nécessaire, sur sa santé.
Monseigneur a éprouvé une maladie qui l’a mis dans un étal de faiblesse et de langueur
dont il n’a pu encore se relever. Sa constitution doit être toujours très-délicate, les solides
relâchés, les mouvements lents, les fonctions pénibles, les sucs mal élaborés, la nutrition
imparfaite. '
Exposer une organisation aussi frêle à toute la rigueur d’un air vif, sec et froid, serait
faire courir des dangers à ce prince. Si un pareil air augmente la force et la chaleur de
l’homme sain et bien constitué, il accable l’homme faible, anéantit les forces vitales, et
engourdit celui qui est d’une santé languissante; il resserre les pores de la peau, la durcit
pour ainsi dire, diminue le calibre des vaisseaux qui vont à la supèrflciè du corps rend les
humeurs qui les parcourent plus épaisses; de là le défaut de transpiration, le refoulement
L’UNION MÉDICALE.
45
nomènes les plus constants et souvent les plus saillants de l’état constitutionnel.
Nous retrouvons encore la dyspepsie dans presque toutes les maladies locales ou
générales, dont l’effet est de déprimer les forces vitales et de rendre toutes les fonc¬
tions languissantes. Telle est, sans aucun doute, l’origine des dyspepsies qui accom¬
pagnent si souvent le catarrhe utérin et la métrite chronique, les scrofules, les lon¬
gues suppurations, les convalescences prolongées, les fièvres intermittentes , les
cachexies de toutes sortes. Telle est encore l’origine des dyspepsies qu’entraîne si
fréquemment le mal de misère, et ce qui l’accompagne : nourriture insuffisante, loge¬
ments insalubres, incurie, des fonctions de la peau, etc.
Ce sont là des causes physiologiques de la digestion, que j’ai ainsi désignées (1)
parce qu’elles agissent en troublant l’ensemble des conditions physiologiques qu’exige
l’accomplissement régulier de la digestion. Ce sont là des dyspepsies deutéropa~
thiques, et les plus fréquentes de toutes.
On voit que, si les causes de la dyspepsie, c’est-à-dire les circonstances sous l’in¬
fluence desquelles elle peut se développer, sont innombrables, ce n’est pas, en
général, dans l’estomac lui-même qu’il faut les chercher. La dyspepsie n’est urie
maladie locale que dans le plus petit nombre deS cas. C’ést presque tpùjoürs un état
morbide deutérôpathique, ét qui, eriyisa^é dans, ses . rapports avec les circonstances
pathologiques qui l’aCcompagnent presque toujours, existe bien plus souvent comme
effet que comme cause.
{La fin h un ‘prochain numéro.)
BIBLlOTHÈaUE,
VtES DES SAVANTS ILLUSTRES, DEPUIS L’ANTIQUITÉ JUSQU’AU XIX' SIÈCLE, avec l’apprér
piation sommaire de leurs travaux, par M. Louis Figüibr. Paris, 1866, librairie interna^
tipnale. Grand in-8° d,e à65 pages. .
Çe nouveau yorume a paru depuis quelques jours à peine, et déjà tous les journaux, — ou
peu s’en faut, — politiques, littéraires et. scienlinques, en ont publié des extraits considé-
tC Durand-Fardel, Lettres tnédicales sur FicAt/,1855’; et süppléinént au Dictionnaire des Diction¬
naires de' médecine, 1851. ‘ ' ' - ' • ^ ^ .
des fluides vers les parties internes,. Ja.surèUarge dè celles-ci,, leur obstruction, les embarras
à la poitrine, les rhumes inflammatoires, etc,, etc. ,
Un air hdniide et froid ne serait pas pioins nuisible; il relâcherait de plus en plus les
solidès qui ne le sont déjà que trop, elles ferait tomber dans, l’inertie ; chargé de beaucoup
d’humidité, il n’est plus propre à absorber celle qui doit s’exhaler du corps tant parla trans¬
piration ipsensibie de la peau que par celle des poumons, ce qui peut donner lieu à des amas
de sérosité dans le tissu cellulaire, à des épanchements dans les, cavités et à tous les, maux
qui en dérivent. D’ailleurs, cet air n’ayant point assez d’élasticité pour développer le poumon
dans la, respiration, cette fonction devient laborieuse, il survient des catarrhes et autres engor-
gemèhts'dè même espèce. . , ,
Ainsi, l’air qui paraît le plus analogue à la faiblesse et. à la délicatesse de. }a constilulion
de Mgr le Dauphin, est un air tempéré, ni trop sec nitrop humide, qui, sans être continuel-
lèment battu et éc.hauffé par les vents froids, tels que ceux du nord, est cependant assez sou¬
vent rénouvelé pour ne contracter aucune qualité vicieuse, exempt d’ailleurs de miasmes
et émanations qui pourraient en altérer la pureté.
Pour ces raisons, Désault préfère Versailles à toute autre habitation.
Le Monnier mourut à Montreuil, petit village entre Viroflay et Versailles, sur la lisière du
joli bois de Vjilé-d’Avray, le 7 séptembre 1799, âgé de 82 ans. Les dernières années de sa
vie furent dignes dé sa grande âpie. Ce n’est pas sans émotion qu’on lit dans les mémoires
du temps que le noble vieillard, presque sans fortune, se mit bravement à ouvrir, à Montreuil,
une boutique d’herboriste, et à y vendre, moyennant un modique salaire, les plantes qu’il
allait récbUer lui-méme dans la campasne, et qq’il vendait mortes et desséchées après le^
avoir étudiée^ fraîches et pimpantes. ' b’ A. Chereaü,
46 L’UNION MÉDICALE.
râbles. L’UmON Médicale a consacré pliisletirs de seS feuillelons à repfodi'iï’i'e la biogr^jihié
de Pline. ' ■ . .
Les lecteurs ont donc pn apprécier te soin avec lecjîlel sont écrites les Fîm des savants
illustres, et ils savent à quoi s’en tenir sur l’esprit quia présidé à là création de ce recueil
destiné à faire aux Vies . des saints, aux Vies des grands cfljtu'taincj, aux Vies des
peintres, ^&^. musiciens,!i,ie;. C’était une lacune très-importante à combler, et tous les amis des
sciences — si nombreux de nos jours r- reraercieroqt M. L. Figuier de s’être donné cette
tâche. Il avait, plus que personne, qualité pour réntreprendre» Ce que les lecteurs ne savent
pas, et ce que je dois leur- dire, c’est que ce nouveau volume ne le cède en rien, à s^çs aînés,
Sous tous les rapports, il continue brilïàmment la'sëriè déS livres que rauteur fait paraître ‘à
la fin de chaque anhée; Format, papier, typogiraplilèV tout èât semblablè hux àutreé,|C^eàt-à-
dire trèS'-bien. Les gravures, imprimées, je ne sais pourquoi, sur papier bleu,'he sont 'pas sit*nS
doute tbutès des chefs-d’œuvre. Mais quelques-unes sont fort remarquables. Celles qui repré¬
sentent des portraits ont été dessinées d’après des documents authentiques par MM. Verhasi
deBar,:6lc. ■ ■ : ■
Je dois signaler encore le tableau de l’état des sciences pendant la période auté-historiquei
qui sert d’introduction à ce voluroejetqni n’a pas, queje sache, été reproduite par les jour¬
naux. Ce. tableau, traité un peu en esquisse, et qui manque de .développement, élaif du
moins indlspensablé. C’était comme le vestibule obligé dp temple grenohM,, L. Figuier nou^
fait pénétrer, et il faut le remercier de nous y avoir arrêtés eu passant. , ‘
Je viens maintenant à un point particulièr.
Dans la biographie d’Hippocrate l’auteur, parlant de cette fameuse pesté dont Thucydide
et, après lui, Lucrèce, ont laissé de si célèbres descriptions, et qui enleva le cinquième de
la population de rAtlique, rauleur, disrje, ajoute r :
« Informé de la direction des vents qui régnaient, Hippocrate devina que la peste allait
envahir Athènes, et il refusa de partir, voulant réserver ses secours à ses concitoyens.
« Sa prédiction se vérifie. La peste éclate avec fureur dans l’Attique, et particulièrement
à Athènes. Pour combattre le fléau, Hippocrate ordonne -de suspendre des fleurs odof antes é\
d’allumer de grands feux dans toutes les rues de la ville: Il avait remarqué que les forgerons
et les ouvriers qui faisaient usage du feu étaient épargnés par la peste ; cette observation lui
suggérait le remède qu’il prescrivit. L’air étant purifié par les grands feux qui, sur l’ordre
d’Hippocrate, furent, de toutes parts allumés dans là ville, la peste dispàrüt, etles Athéniens
reconnaissants élevèrent au médecin de CoS une statué de fer, avec cette inscription : A
Hippocrate, notre sauveur et notre bienfaiteur. y> (p. 176.)
Ce passage, et surtout lés deux mots que j’ai soulignés, m’ont singulièrement frappé.
Pourquoi d,es fleurs odorantes? Sur quelles, opseryalions. s’appuyait 1 e . père, delà -médema.
pour prescrire céUe mesuré? Il eût été plus intéressant de nous l’apprendre, si cela était
possible, que de nous dire la raison des grands fëüx allumés.. Ici l’étymologiè' suffisait,, â’
défaut d’observations apocryphes : Brûler, purifier, èn gfëc, miéme chose. Mais deà'fleürà
odorantes comme moyen pëotjhÿlabtiqüè d’une épidétnio! il est probàble que M. t. Figuier
n’â pas attaché aulremenr d’importance écè détail, puisqu’il ne s^ÿ est pas .arrêté:' ,i$i je ne
fais pas comme iiii, si je désire,' au contraire, appeler' l’atièntion dè mes lecteurs sur éé point,’
c’est que j’avais Ih' dans un pélit journar de, province quelque lenips ayant la, 'piiî)llCaiioh’
des Vies des savants iltusives. Un article extrêmement remarquable à ra.bn ,seqs, et t'élatif ail’
rôle des parfums dans l’économie générale de ratmosphère. ' ■ u
Le Courrier de Verdun (Meuse) Contient dans' ses' numéros du 27 et du 29 septembrë
dernier (le livre de M. Figuier a paru le 12 novembre), uqe élude surralmosphèré, empruntée
au CourWer des scfénccs et signée : V. Md. ’ ’ >
J’imagine que ces initiales et celle terminale appartiennent â l’un de mes compatriotes,'
très-savant et très-distingUé, officier supérieur dans une arme spéciâléVmais puisqu’irn’a
pas signé en lôütès lettrés, je dois respecter son Incognito. ■
On va voir, par les passages suivants, jusqu’à quel point les vues dé ràüleur intéressent
l'hygiène et quelles voies il ouvre aux expérimentateurs.
Parlant des feux ailumés en temps d’épidémie de choléra, en France, il dit;
« En y réfléchissant, nous avons pensé que éértes ’c'é n’élalt pas la flamme qui pouvait:
purifier l’air, car son action ne péiit s’exercer que dans un rayon très-restreint, mais que çe^
serait peut-être bien la fumée!'
Là fumée «si une substance'Variable ; sa composition dépend et des corps en combuslion,
et de la manière dont là combustion S’opère. On peut croire cependant que certains produits
spéciaux S’y rencontrent assez constamment. Sans entrer dans un examen détaillé, nous
L’UNiON MÉDICALE.
47
pouvons rappelêr qu’on conserve les viandes en les soumettant à l’action de la fumée de
bois ; et que tout récemment on a reconnu de merveilleux effets anti-putrides à la benzine
et à l’acide phénique qui se trouvent dans la fumée de la houille. < :
Nous avons fait les essais suivants :
Un cabinet assez grand qui communique, avec un grenier où se- trouvaient des pommes
pourries, et avec des lieux d’aisances, était à certains moments rempli d’une odeur insup¬
portable. Un jour que cette odeur était très-forte, nous prîmes dans le foyer un morceau de
bois è moitié brûlé. Placé dans le cabinet, ce tison fut retiré au bout d’Une minute lorsque
là fumée fut en assez grande quantité pour opaliser légèrement l’air du cabinet. Celui-ci fut
fermé.
une heure après, il n?y avait plus apparence ni de fumée ni de mauvaise odeur. On sentait
seulement une odeur un peu fade, mais très-peu prononcée , ef dè fdut autre nature que
rôdeur de fumée ou que rôdeur primitive.
PlusîèUrs fois nous avons répété, cette observation, et le même résultat s’ést produit, o
— on sait combien est détestable t’odeur de la peinture àla colle qu’emploient les peintres
d’appartements. Une. chambre de grandeur ordinaire, revêtue de lambris en bois de peuplier,
avait été peinte en gris, à la colle. Pendant plusieurs jours l’odeur fut intolérable. Nous
espérions qu’une fois la peinture séchée, rodeqr disparaîtrait. Au bout de quinze jours
l’odeur était encore très-pénible à suppérlér. Pour qu’on pût occuper plus tôt la chambre
dont il s’agit, nous avons imaginé de la remplir, le soir, de fumée, et, en fermant les ouver¬
tures, de laisser toute la nuit cette fumée eu çqntact a,vec lesgaz éraanfeide la cDUche de
peinture. : . \ .; ,, ■ ■
pr, le lendemain matin, on ne sentait plus qufs cette odeur fade, mais peu sensible, dont
j’djdéjà parlé. Les fenêtres furent ouvertes pour chasser le mélange gazeux, puis refermées
promptement, car on était en hiver ; et la pièce put être occupée sans qu’on ressentît pendant
plusieurs jours l’odeur de la colle. ^ •,
Cependant cette odeur se reproduisit à plusieurs reprises surtout aux moments où .Tair
deiènait humide; Mais, à chaque fois, l’opération de désinfection par Ta fumée doupa court
à rinconvénient. Il est évident p'Oiir nous que l’agent actif dé désinfection contenu dans la
funtée, non-seulement hèutralisait l'es particulés animales provenant de la colle en suspension
dans l’air de la chambré, mais encore qü’il ' allait trotivéi- l’élément putréfié jusque dans les
pores mêmes du bois. »
L’auteur reprenant les choses de plus haut, — de trop haut peut-être, — cherche à éta¬
blir qué : « fouf être a son parasite, ét tôüt objet éxistant a Sa cause spéciale dé destruction
qui le menace sans cesse, ;et contre laquelle il lui faut sans Cesse lutter sous peine de mort.
Un perpétuel antagonisme des choses créées assure invinciblement le travail incessant de
Y équilibre par la transformation qViX est une des lois du monde. »
Il arrive à poser les questions que voici : ■
« Pourquoi le parpüm ne. serait-il pas le contre^ppisqn du.miasme? Et dés lors V odeur des
fleurs, me serattfelle pas un agent anti-pestilentijej qui, par sa composition chimique spéciale,
serait destiné, en, parcourant l’atmosphère, à se combiner avec le miasme, le gaz délétère,
et à;amener la téduclion Lmtnédiate dn.Cèl.ui-çi. ;
. Et quand nous disons j’odewr: des fleurs, nous voulons dire la pause de l’odeur ; c’est-à-
dire celte huile essenliellé qui se , dégage fentement du calice des fleurs, en yapeurs parfu¬
mées. Ôr,; cette. rhuUe.essenUplIe, on l’isolé,.;po L’obtiqnt, on la. condense par d’ingénieux
procédés, et on peut la soumettre à l’analyse.
Les huiles essentielles dissolvent le soufre et le phosphore ; et il est certain que la malaria
provient,ên quelques pays, d’une certaine quantité d’hydrogène éülfurè quîsé mélange à fair ;
il êsV probable que la fièvre jaune est imputable à des gaz phosphorés ; n’est-il pas naturel,
dès lors, de se demander si la combinaison des vapeurs d’huile essentielle avec ces gaz délé¬
tères, et avècd’autreséncore, est susceptible d’en opérer la réduction?
N’y aurait-il pas là de curieuses expériences à faire? n’y aurait-il pas là une série de faits
nouveaux à constater?... »
Suit tout un programme bien entendu d’expériences; sa longueur m’interdit de: le trans¬
crire, et je termine par une citation à l’adresse de deux de mes voisins à l’Académié, le
mardi. L’un, dans la coulisse comme moi, est passionné pour les fleurs; l’autre, acleur des
plus brillants sur la scène de la rue dea Saints-Pères, est passionné pour les odeurs. Ses
mouchoirs embaument autant que charme son esprit. Ai-je besoin de les nommer?
« Elle est, dit M. V. Md, très-générale et très-naturelle celte croyance, qu'on purifie Cair
en y répandant des parfums. . . > ^
48
I/UNION MÉDICALE.
c’est surtout en Orient et clans les pays chauds, où les émanations délétères et l’incurie
administrative atteignent leur maximum, que, par sentiment instinctif, les parfums sont
d’usage ordinaire, et que la végétation elle-même jette dans l’atmosphère le plus de suaves
odeurs.
Il faut prouver que le parfum n’est pas destiné seulement à masquer l’odeur désagréable
du miasme, mais à le réduire radicalement, et qu’il est non plus un objet de luxe, mais un
objet d’utilité et un des vrais gardiens de la santé humaine.
La culture des fleurs sur une vaste échelle deviendrait dès lors ce qu’est déjà maintenant
la plantation des arbres et le reboisement des montagnes, un fait d’utilité générale et de
sécurité publique ; une institution de garantie contre ces fléaux qui, de temps en temps,
apparaâssent sans qu’on’puisse leur opposer le moindre obstacle, et qui sont le désespoir des
médecins et la terreur des populations. »
Mais voici que m’arrive le livre de M. le docteur Jules Lemaire, intitulé : De l’acide phé--
nique, de son action sur les végétaux, les animaux, les ferments, les venins, les virus, les
MIASMES, etc., etc. Je vais le lire, et je vous dirai bientôt, j’espère, ce qu’il pense de la
question. D' Maximin Legrand.
COURRIER.
BULLETIN DU CHOLÉRA. — Le choléra s’en va. Voici des chiffres qui le prouvent;
Le 1" janvier, admiss. dans les hôpit., 0 Cas intérieurs, 0 Décés pour toute la ville, 1
Le2 — — 1 — 0 — 0
Le 3 — 1 — 1 — h
Le 4 — — 0 -^ 0 — 1
Le 5— — 0 —1 _ 0
NÉCROLOGIE. — Nous apprenons la bien triste nouvelle de la mort de M. le docteur Vos-
seur, trésorier de l’Association des médecins du département de la Seine, oeuvre à laquelle,
depuis la création, il donnait son dévouement, ses soins et son zèje. La digniié et l’honorabi¬
lité médicales perdent en M. le docteur Vosseur l’un de ses plus complets représentants.
Ce n’est que par la réception de l’avis suivant que nous avons appris la rnort de ce digne
et regrettable confrère :
« Les obsèques de M. le docteur Vosseur, trésorier de l’Association des médecins de la
Seine, se feront le mardi 9 courant. Le .bureau de l’Association invite les sociétaires à se
réunir à 9 heures 1/2 très-précises, à la maison mortuaire, rue de l’Odéon, n” 20. »
— M. Montagne, membre de l’Académie des sciences, membre associé libre de l’Académie
de médecine, vient de mourir à l’âge de 82 ans.
— Par décret en date du 3 janvier 1866, l’Empèreur, sur la proposition du maréchal mi¬
nistre de la guerre, a confirmé la nomination aü grade de chevalier dans l’ordre impérial
de la Légion d’honneur, faite à titre provisoire par le maréchal commandant en chef le corps
expéditionnaire du Mexique, à M. Herveleu (Auguste-Louis-Jean), médecin-major de 2® classe
au réginient étranger : 20 ans de services, 7 campagnes. Plusieurs fois cité pour les services
spéciaux qu’il avait rendus dans les Terres Chaudes. Le docteur Herveleu a déployé à
Tampico et à Matamoros un zèle, une expérience et un calme qui ont puissamment con¬
tribué à soutenir la colonne expéditionnaire au milieu des maladies.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance du mercredi iQ janvier ^ (à 3 heures 1/2) :
Rapport de la commission des maladies régnantes. — .‘jiiite de la discussion sur les revac-
cinalions.
La Société médicale du 9® arrondissement vient de renouveler son bureau pour l’année
1866 de la manière suivante ; .
Président, M. Huet-Després ; — vice-président, M. Hérard ; — secrétaire général, M. Par¬
mentier;-- secrétaire particulier, M. Duhomme; — vice-secrétaire, M. Danjoy; — tréso¬
rier, M. Piogey.
Membres du conseil de famille : MM. Mialhe, G. Sée, E. Vidal, Thibierge.
Le Gérant, G. Richelot.
Paris. — Tyiiograplile FÉux Maitestr et C®, rue des peux-Portes-Saint-Sauveur, 22,
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dans trois verres, ïd’ eau on Jdbtient, au b'ouf,.de
quelques miinutes iino timmâde pur(fati'6e k '
50 grammes de citpate de magnésie , parfaitement
identique à delfe qui' a '‘(>ï)tenu''l’àpprobatibfi dô
l’Académiede médecine.' ' ■ ,
Rue Vivienne, 'l!2 , pharmacie derinventeur.
APIOL DES D" JORET ET HOMOLU-
Médaille k l’Eæposüion universelle de 1862.
L’observation médicale confirme chaque joüf Ses
propriétés véritabiementspéciflquegcommeeramè-^
nagogue, et son inéotitestable feupériorité sur les
agents thérapeutiqués de la même niasse.
Un Savant ët consciencieux observateur, M.' lé
docteur Marrotte, a particulièrement étudié rÀpiol
à ce point de vuè, dans son serviCe de rhépital de
la Pitié et en ville. Il résulte de- ses observations
que le Succès est assuré qüand l’àménorrhée et la
dysménorrhée sont IndêpendantèS d’un, 'état anatoi
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble dp l’inimi vatipn v^sp-motrice de
l’utérus et defe'i/vàités. À|oüténs qirnn doit com¬
battre simultanément ou préalablement, la chlorose
ou les autres complications, ’ , .
Les docteurs JoRÉTet HoMoiLE indiquent, comme
le sëul moment opportun pour PdipiniStrerl'Apiol,
celui qui- correspond k PcpO.qfiè ' présumée des
régies, ou qiii là pfèéède.^''/' ' ' d
Dose : 1 capsule matinçtsolr, pendant six joups.
On l’emploie aussi pour coupèr ies fièvrès d’accès.
Pharmacie BriaNt, rue de Rivoli , 15Ô. èfidrée
rue Jean-Tison, k Paris.
Préparations de PerchloTure de fer
du D*^ DELEAU, méd. du Dépôt des condamnés.
Solution normale à ^“j-^SOlütidp caustique k 45”.
Sirop, Pilules, Pommadés. Injections pour hommes
et-pour femmes.' '
Dépôt général ,‘ancienffé phkr, BÂUDRY, rüe de
Richelieu, 44, k Paris; G. KOCH, stiCcesséur.
dû;':,.. , dh
, fAbrairie acadfimgfue. BIDJJER
Pour éviter les wnlrefnedns , p>*escriVez •
VI» DE QOIHQBIHA rERRDGlHEDX
jde Momèli. :
AU MALAGA ET »YKOI>HOSPIIATE DE FER.
!Ce Vin à été vanté par .toute la presse ipédicale
comme le plus puissant téhtqné' employé p'our^âé-
rir la Cliiorost^ l’ Anéiuie et la i*»nvreté ««
— A Paris, chez Laorengeo, droguiste,. entce-
positaire général, 44, rue des Lombards; et dans
les pharmacies de France et de l’étranger. Remise,
30 p. tOO. Expéditions contre remlroursement.
PILULES CRONIER
. A L'IODIJBE DE FER JET »B QIÎÜVIAè;..
(Extrait de la iiaseltè déi'hôpitàHx. t’6 mai 1863.)
NÔuspouvons dire que M.leD' CRONrEu est le seul
qui soit arrivé k produire ce. médicamen{ k l’état
fixe , inaltérable , et se conservant indéfiniment,
Par conséquent, il a donc, un avantage réej sur
toutes, les préparations ferrugidejjses.
Rue de Grenelle Saint-Germain, 13, k Parjs-, ■
PIIDIES ANTI »ÉVRAIGI®IIES
Do D’ CRONIER.
Il n’est pas un praticien, aujourd’hui, qu rie
rencontre chaque jour dans sa pratique civile au
moins un cas de névralgie et qui n’ait employé le
sulfate de quinine, tous les anti-spasmodiques, gt
même l’électricité. Tout cela bien souvent sans
aucun résultat.
Lespilulèsànti-névralgiques de Gronier, au con¬
traire, agissent toujours et calment toutes les né¬
vralgies les plus rebelles en môihs d’une heure.
Dépét{ Chez Levasseou, pharmacien , rue de la
Monnaie, 19, k Paris.
Paris Tmprimerïé Félix Malteste et G% , ,
R-4«.d88peiiï-Çoms-Saict-SauTiinr,'!î.
et CA^ , 35, quai des Augustins:
LA MÉDECINE
HISTOIRE ET DOCTRINE
La médeGine dans les poètes latins. -- Galien et ses doctrines philosophiques. Paul d’Égine
et les médeoihs compilateurs: dans le vRaa-Enopire. — De l’École de Salerne. — Albert le
Grand et rhistoire dés 'scteriêes au moyen lige. — Loujs ses médecins, son teropé-
rame.nl, son caràclère et ses maladies. —^ Eçs.nieryeiHes dii coi'ps liumain. — De la çircu-,
lation du sang et de son histoire. — De l’anatomie palhologique, — De la maladie, du
malade et du médecin. -^.De la santé. des gens de lettres. — Hygiène des malades, etc.
Par M. Ch. DAREMBERG
Bibliothécaire; de la bibliothèque Mazarine, professeur au Collège de Élauce..
Un beau volume in- 8°. — Prix : 7 fr.
Vingtième année.
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Jeudi 11 Janvier 1866.
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ET LES DÉPARTEMENTS.
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selon. qu’il est fixe par les
coiivculion.s postales.
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DES BTiDÈTS SCIEMIFIQUES Et PMtlOOES,
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DU CORPS MÉDICAL.
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se. à faris.
Dans les Départements,
Glici les printiiKiM Libraires.
Et dans tons les Bureaux de
l'osle, et des Messageries
Impériales et Générales.
Çe «poiirnal parait trois fois par Semaine; le mAUDï, le jrilUDB, le SAINlKnïy
ET FORME, PAR ANNEE, 4 BEAUX VOEUJtES IN-S» DE PLUS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée i.atoïjr , Rédacteur en chef. — Tout ce qut
concerœ rAdministration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-tlontmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
RELATION MÉDICO-CHIRURGICALE de l’expédition de Cochinchine en 1861-1862, par A. Di-
DiOT, médecin principal, chef du service dé sanlé de l’armée au corps expéditionnaire.
Grand iti-8'’ de 100 pages.
SALUBRITÉ DE L’ALGÉRIE. Topographie médicale de la plaine de la Milidja (Algérie), par
M. Qüesnoy. Grand in-S” de 100 pages.
DE L’URÉTHRITE CHRONIQUE, par le docteur Allaire, médecin-major aux chasseurs à cheval
de la garde impériale. Grand in-8° de 53 pages.
EXPOSE CLINIQUE des blessures de guerre soignées dans les hôpitaux militaires français de
Puebla et de Cholula, par Henri Lespiaü, médecin-major de 1“ classe. Grand in-S” de
77 pages.
Ces quatre ouvrages se trouvent chez Victor Rozier, librairie-éditeur, 11, rue Ghildebert,
près la place Saint-Germain des Prés, à Paris.
ALMANACH GÉNÉRAL
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
Publié par V Administration de L'UNION MEDICALE.
57me année. — 1866.
. Eli venté aux adresses ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, Faubourg-Montmartre, 56;
chez Adrien Dèlahaye, libraire-éditeur, place de rÉcoIe-de-Médecine.
Prix ; 5 Francs 50 Centimes.
D’importantes modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
des Facultés et des Écoles et à renseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
au point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’ UNION MÉDICALE.
SIROP ET VIN DIGESTIFS DE CDASSAING
A lA DIASTASE ET A LA PEPSINEL PHYSIOLOGiaUEMEHT TITRÉES (Mclliode du Dr Corvisarl)
Seules prépara/tlons conleuaut deux ferments digestifs
Rapport de l’Académie impériale de niédecine du 29 mars 186i.
Le Vin et le Sirop digestifs de Chassaing, journellement prescrits par les sommités médicales de Paris,
sont employés pour régulariser les Digestions difficiles et incomplètes ; leur eflicacité dans les cas de
Gastralgie t A’Apepsie et de Dyspepsie a été signalée par les journaux de médecine les plus accré¬
dités. — Le Sirop est également un excellent sédatif, calme les toux nerveuses et facilite l’expectora¬
tion ; il est très-employé contre la lienterie de très-jeunes enfants.
Prix du Oacon de Sirop : 3 fr. — La 1/2 bouleïlle de Vin : 3 fr.'50. — La bouteille ; 6 fr. 60.
Dépôt central à la Pharmacie, 3, rue Réaumur, à Paris. — En vente, chez M. Grignon, pharmacien, rue
Duphot, 2 ; à la pharmacie Le Peuduiel, faubourg Montmartre, 76. Et dans les principales pharmaciès.
EAUX MINÉRALES DE VAIS
ACIDULES, GAZEUSES, BICARBONATÉES, SODIQUES, analysées par O. HENRI.
Source fcrro-arscnicale de la
Tlierraalilé 13“
Saint- Jean
Rigolettc
Précieuse
Désirée
Magdeleine
Doininiqiie.
—
—
- '
,
■■ ■— ■
- ■ - -
Acide carbonique libre .
1.426
2.095,
2.2)8
2.145
2.050
Bicarbonate de soude .
t.480
5.800
5,940
6.040
7.280
Acide sulfuri.ue libre. 1..33
— de potaese .
0.040
0.263
0.230
0.263
0.255
— de chaux .
0.310 1
0.680
0.571
0.529
Arséniale »
— de magnésie .
0.120
, 0.-5J
0.750
0.900
0.672
Phosphate»
— de fer et manganèse.
0.006
0.024
0.010
0.010
0. 029
Chlorure de sodium., . .
0.060
1.200
1.080
1.100
0.J6G,
— de chaux. .... t
Sulfate de soude et de chaux, . .
0,064
0.220
.0.)85
0.200
0.235
Clilorure de sodium. . i
Silicate et silice , alumine .
0.080
0.060-
0.060
0.058
0.097
Matières organiques. . j
lodure alcalin, arsenic et litlûne.
indice
traces
indice
Indice
traces
2.151
, 7.826
8.885
9.142
9.248
Ces eaux sont très-agréables à boire à table, pures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates càlcigues-magnésiens, en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux douces,
essentiellement digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant quepossible
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux ; SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs; •— PRÉCIEUSE, maladies de rappareirbiliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIGOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, eau est arsenicale , elle n’a aucune analogie avec les précédentes, fièvres
intermittentés, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportenlet se conservent sans altération ; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille.
L’établissement thermal de Vais (Ardèche) est ouvert du 1" mai au 31 octobre. (Chemin
de fer de Lyon à Marseille, — station de Montélimar ou Privas.)
AVIS A ÏVÎIVI. LES MÉDECINS,
En venant remercier les Médecins des départements les plus fiévreux de France, et notam¬
ment ceux de riiôpilal de RochefofI, des remarques et désifs'qu’ils ont bien voulu Irans-
metlre, nous nous empressons, pour répondre h celle des remarques le plus souvent exprimée
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Qiiinoide- Armand à l’état sec. De cetle façoiî
il pourra être ordonné comme le sulfate , de quinine. Son innocuité de plus en plus constatée
et surtout son prix peu élevé, le feront cèrtainément préférer dons la majorilé des cas où la
quinine est indiquée.
Bourières-Dublanc, pharmacien, 221, rue du Temple, el dans les principales Pharmacies
el Drogueries de France et de l’élranger. , •
Au même dépôt : YAlcoolé. les Dragées, le Vin el l’É/mV du Qmnoïde-Armand '
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr _ Le flacon de 30 grammes, 3'1'r.
L’UNION MÉDICALE.
N” 4. Jeudi 11 Janvier 1866.
SOMMAIRE.
l. Pabis : Sur la séance de l’Académie de médecine. — 11. Chirurgie ; Observation de luxation du pied
en avant, avec quelques remarques sur cette espèce de luxation. — 111. Pathologie générale : De la
dyspepsie et des maladies dyspeptiques au point de vue. de la pathologie générale. — IV. Académies
ET SOCIÉTÉS SAVANTES. (Académie de médecine). Séance du 9 Janvier : Incident à l’occasion du typhus
des bêtes à cornes. — Correspondance. — Présentations. — Traitement des affections de matrice. ^
— Rapport général sur le choléra. — V. Le choléra aux Antilles. — VI. Courrier. — Vil. Feuille¬
ton : L’homme primitif.
Paris, le iO Janvier 1866.
BULLETI!\.
Sur la .séance de l’Académie de médecine.
Les séances académiques ont leurs destins : Habent sua faia. Autant la dernière
avait présenté d’animation, autant celle d’hier a été calme. Après un hommage rendu
en très-bons termes à la mémoire de M. Montagne, associé libre, par M. Robinet,
M. Bouvier a soulevé un incident intéressant dans la question de l’épizootie de typhus.
Frappé de quelques analogies' symptomatiques de cette maladie avec quelques mala¬
dies éruptives, l’honorable membre s’est étonné qu’on n’ait pas fait des expériences
d’inoculation de cow-pox aux bêtes bovines, comme moyen prophylactique du typhus.
A ce desideratum, M. Bouley a répondu que ces expériences se font précisément en
ce moment en Angleterre, et que les résultaits en seront bientôt connus. Hélas! il est
fort à craindre que ces résultats soient négatifs. Ce qui vient de se passer au Jardin
d’acclimatation donne peu d’espoir qu’il en soit autrement. En effet, et il est remar¬
quable que cela n’ait point été dit, un certain nombre d’animaux de l’espèce bovine,
qui ont contracté le typhus au Jardin d’acclimatation, avaient été vaccinés, il y a
quelques mois, par MM. Auzias Turenne et Mathieu. L’inoculation ne les a pas pré¬
servés.
M. Raciborski a été admis à lire un mémoire sur le traitement local des maladies
FEUILLETON.
L’HOMME PRIMITIF (’f.
HOMME ET SINGE.
Longtemps la Grèce antique admit sans difficulté que les premiers lionimes étaient autoch-
tliones. Adultes et complets avant de naître, ils avaient de leurs bras robustes fait éclater les
parois des rochers ou brisé les flancs noueux des chênes, premières matrices du genre
humain (2). Conceptionnaïve qui se retrouve plus ou moins ornée, plus ou moins modifiée au
fond de plusieurs vieilles cosmogonies. Mais aujourd’hui que, par bonheur ou par malheur,
nous avons perdu l’imagination et la crédulité enfantines des , ancêtre, s de l’humanité, notre
intelligence vieillie se refuse absolument à comprendre la génération spontanée de l’iiomme,
et nous en sommes réduits à le considérer, ainsi que toutes les foimes organiques complexes,
comme le résultat ultime d’une lente série de progrès et de raétamorplioses.
Mais si, partant de cette idée, nous cherchons dans la, nature quelques-uns des chaînons
organiques, représentants virtuels de l’homme avant l’éciosion de son intelligence, nous ne
trouvons, et dans le monde vivant et dans le monde fossile, que. les singes, ces cariçalures
de l’homme complet et en dehors même de tout préjugé, de toute idée systématique, notre
(1) Leçons sur l’homme de Cari Vogt. Anihropological Review (passimj. Bulletins anthropologi¬
ques (passim).
(2) Odÿssçe. Ch. 19, V. 163;
Tcmo XXIX, — Now'ftle série. (l
50 L’UNION MÉDICALE.
utérines par l’emploi de pessaires médicamenteux. Il est utile que la science sérieuse
s’occupe de ce moyen thérapeutique très en vogue dans le monde, grâce au bruit que
fait une sage-femme dans la quatrième page des journaux.
M, Briquet a commencé la lecture de la dernière partie de son rapport sur le cho¬
léra, rapport qui doit en avoir plusieurs autres. Est-ce un rapport que fait là M. Bri¬
quet? Nous ne pouvons l’admettre. Dans un rapport on expose et on discute toutes
les opinions, et l’on se décide pour celle qui paraît avoir le plus de certitude. C’est
un travail de. ce genre qu’on attendait de la commission du choléra. M. Briquet a
suivi d’autres errements. Il a pris pour thème Ja doctrine de l’importation et de la
contagion du choléra, et il ne met en lumière que les faits concordant avec sa doc¬
trine. Le parti pris a paru si évident, qu’un membre de la commission dont les con¬
victions en faveur de la doctrine de l’importation ne sont pas suspectes, M. J. Guérin,
a cru devoir protester hier contre cette manière de faire, et a demandé la réunion
d’urgence de la commission pour aviser. Cette demande a été accueillie. Nous croyons
savoir qu’en effet, le rapport de M. Briquet ne satisfait pas la commisssion qui ne
reconnaît dans ce travail que les opinions propres du rapporteur. — A. L.
CHIRURGIE.
OBSERVATION DE LUXATION Dü PIED EN AVANT, AVEC QUELQUES REMARQUES SUR
CETTE ESPÈCE DE LUXATION;
Par le docteur Willemin, inspecteur adjoint des eaux de Vichy, etc.
Il semble à peine nécessaire de préciser ce que l’on doit entendre par luxation du
pied; cette appellation a pourtant donné lieu à mainte confusion. Nous croyons,
avec la plupart des chirurgiens, que l’on doit désigner sous ce nom la luxation de
l’astragale sur les os de la jambe, l’astragale ayant conservé ses-rapports avec les os
du pied.
Il s’est produit un nouveau désaccord sur la désignation particulière de la luxation
selon que l’astragale se porte en avant ou en arrière, en dedans ou en dehors de la
mortaise formée par les os de la jambe; c’est ainsi qu’A. Cooper et Malgaigne
amour propre se révolte et notre esprit s’étonne à l’idée d’une parenté quelconque entre
l’homme caucasique intelligent et le gibbon, le gorille, le chimpanzé.
Quoi! non-seulement vous et moi, lecteur, mais avec nous les plus illustres représentants
de l’humanité: Racine, Descartes, Byron, Newton, nous aurions pour aïeux des chimpanzés
grimaçants et moins encore, car, pas plus que l’homme, le chimpanzé ne peut avoir été créé
d’emblée, et son origine doit nécessairement remonter aux formes organisées les plus simples,
aux plus infimes échelons de l’animalité. Et pourquoi non ? qu’y a-t-il là de monstrueux ou
d’humiliant? Si l’homme considéré sous certains aspects ne manque ni de grandeur ni de
noblesse, qu’il est humble et petit sous certains autres! Que trouvons-nous à l’origine de
l’individu? une cellule ovulaire simple! et où sont ces facultés dont nous sommes si fiers
chez l’embryon, le fœtus, le nouveau-né? L’animalité est la base nécessaire de la spiritua¬
lité. Que deviendrait l’ange sans la bète?] A ^non donc, rien d’impossible que l’homme
descende d’un vertébré simien existant ou disparu. Mais rappelons rapidement ce que disent
les faits et quelles sont entre l’homme elle singe les analogies et les différences anatomiques.
Les différences les plus énormes étant du domaine psychologique, c’est dans les organes
cérébraux que l’on doit surtout constater des dissemblances physiques. Ce qui frappe au
premier abord, si l’on en croit un observateur dont le témoignage est d’autant plüs précieux,
qu 11 a vaillamment défendu l’idée d’un règne humain, c’est une remarquable analogie dans
le plan fondamental. « Le cerveau plissé de l’homme et le cerveau lisse du ouistiti se
« ressemblent par un quadruple caractère : un lobe olfactif rudimentaire, un lobe posté-
« rieur couvrant tout le cervelei, une scissure de Sylvius, tout à fait distincte et une corne
« postérieure du ventricule. On ne trouve ces caractères réunis que chez l’homme et les
« singes; chez tous les autres animaux le cervelet est en partie découvert, il y a presque
L’UNION MÉDICALÈ.
61
appellent luxation en arrière, ce que Boyer, M. Nélaton et la plupart deà auteurs
nomment luxation en avant. Nous avons pris la dénomination généralement adoptée,
et désigné comme luxation en avant le déplacement dans lequel la poulie articulaire
de l’astragale se trouve chassée au-devant de l’extrémité inférieure dû tibia.
Les chirurgiens sont unanimes pour affirmer la grande rareté de Cette espèce de
luxation. Boyer n’en a point vu, et « les auteurs, à sa connaissance, n’en rapportent
aucun exemple (1) . »
Sur les 39 observations de luxation ^lus ou moins compliquée du pied, relatées
par A. Cooper, il n’y en a pas une de déplacement en avant. A. Bérard (2) « ne fait
que signaler celte variété de luxation; tous lès auteurs, ajoutèM-il, l’ont indiquée
comme possible ; aucun n’en a, jusqu’ici, rapporté d’observâtiOn. »
M. Nélaton (3) a observé un cas de luxation du pied en avant chez une jeune
femme qui avait été jetée d’un quatrième étage; il existait un délabrement consi¬
dérable de l’articulation; le bord antérieur de la mortaise tibiale avait été séparé
de l’os. '
Malgaigne, dans son savant Traité des fractures et des luxations (4)’, dit que cetlè
espèce de luxation est, de toutes, la plus rare. Il rapporte, outre le fait de M. Né¬
laton, un cas sommairement indiqué par Delamotte (5), et trois cas inentionnés par
Colles, de Dublin (6), par Pirrie et par R. -W. Smith (7).
Dans deux au moins de ces observations, les violences paraissent avoir été consi¬
dérables; dans les cas de Colles et de Smith, comme dans celui de M. Nélaton, il y
(1) Traité des maladies chirurgicales, T éA'ü., t. IV, p. 403.
(2) Dictionnaire de médecine,
(5) Pathologie chirurgicale^ t. Il, p. i78.
(4) Tome II, p. 1021.
■ (5) Traité de chirurgie, 1771, t. II, p. 654. — Voici le passage textuel.de DelamoUe « Souvent (les
renoueurs) sans se contenter de se mettre deux à le tirer, y joignent un troisième et jusqu’à un qua¬
trième, et font de cette simple extension , une dislocation compl.ette, comme je le vis arriver cgs jours
derniers à la servante d^tiri bourgeois de Caën, h laquelle le pied resta hors de son articulatidn ordi¬
naire et s’avançait dè deux travers de' doigt et le talon à proportion,' où if n’y avait que la| douleur h
laquelle un faux pas, manque d’avoir bien placé son pied, avait donné occasion. »
(6) V. Adams, The Cyclopœdia ofAnat. a. Physiol,, article Ankle. . ..
(7) Pirrie, cité par Smith (DuUin quaterly Journal of med. sc., mai 1852, p. 465.)
« toujours» même dans l’éléphant, un.énorrae lobe oifaçll4’et> àTexception des makis, . aucun
« animal n’a la scissure de Sylvius. Il y a donc un.e forme cérébrale spéciale à l’horarae et
« aux singes, et chez tous ces êtrès U y a un arrangement général; une disposition dont le
« type est commun à tous ces êtres. » (GratLolet.)
Notons encore que chez le singe comme chez rhomm.e .jes nerfs optiques s’épanouissent ^
directement dans les hémisphères.cérébraux, tandis que dans .les autres yertébrés, ces nerfs
n’altèignent ie 'cerveau.que par l’intermédiaire, des tùbercules quadrijumeaux. (Graliolet,:
iÎMf/, anfArojt?., janvier 1865.) ,, . . - .
Ne trouvant point de , différences fondamentales, .éclalanles.,.o.n a ,dû se rabattre sur les
détails. Richard Owen prétendit , que seul le cerveau humain possédait un lobe postérieur,
u.ne corne' postérîeurè et un ergot de Morand, toutes assertions généralement reconnues,
aujourd’hui sans fondement. .
Après de belles et consciencieuses éludes sur le cerveau simien, Gratiolel crut enfin avoir
trouvé le signe distinctif, élit affirma que chez l’homme, eq raison du développement incom¬
plet du lobe occipital, les plis de passage, entre les lobes, pariétaux et occipitaux étaient
toujours superficiels, tandis que. chez les singes, un opercule., r.és.u,rtant- du grand volunie
atteint par les lobes occipitaux les recouvrait constamment. Mais lui-même trouva chez
l’orang-putang un lobe occipital médiocre et un operGqlç incomplel ne recouvrant pas le pli
de passage supérieur; puis chez un singe inférieur, l’Aleles Beelzebulb, un lobe occipital
“oysq» pes d’opercule et des plis de passage très-grands et superficiels. Aujourd’hui un seul
critéiîuni anatomique reste debopt, c’est celpi que Graliolet signala dans l’ordre d’évolution,
des régious cérébrales. Les circoiivolulions, lemporo-sphépoïdales apparaissent les premières
dans le cerveau du singe, tandis que chez'l’liomme les ci'rconvolii lions frontales se dessinent
52
L’UNION MÉDICALE.
avait eu fracture du tibia. Pirrie seul déclare que, chez la jeune fille qu’il a observée,
les deux malléoles étaient sans fracture.
M. Huguier a communiqué à la Société de chirurgie, en 1865 (l), un cas de luxation
du pied en avant, qui présente la plus grande analogie avec celui que j’ai été à même
d’observer. Il s’est présenté chez un ouvrier de 34 ans, employé dans une gare de
chemin de fer : le pied, engagé sous l’une de ces roues horizontales qui servent à
changer les wagons de voie, ne put suivre le mouvement imprimé à la jambe par l’un
des rayons de la roue; il se luxa en avant. On fut tout d’abord frappé de l’allonge¬
ment du pied et de l’effacement du talon ; la face dorsale du pied présentait O™, 02 en
longueur de plus que celle du côté sain; la forme de la face supérieure de l’astragale
se reconnaissait à la vue et au toucher . Les malléoles étaient parfaitement
intactes. Le pied était légèrement étendu sur la jambe, sans déviation de la pointe
ni rotation autour de son axe.
M. Demarquay a bien voulu me communiquer une observation recueillie par lui
en 1861. Un individu descendait une échelle; arrivé à l’avant-dernier échelon, à
80 centimètres du sol, il sauta brusquement à bas. Le talon du pied gauche porta le
premier sur le bord d’un soliveau. Dans ce mouvement, la masse du corps fut rqjetée
en arrière, et l’individu serait tombé sur le dos s’il ne s’était accroché de la main
droite à une pièce de bois et si, en même temps, le pied droit n’avait servi d’arc-bou¬
tant. Le talon gauche était resté arrêté sur le bord de la solive par des clous, tandis que
la jambe s’était inclinée en arrière. M. Demarquay constata la saillie en avant de la face
supérieure de l’astragale; en outre, le pied avait exécuté un mouvement de rotation
d’après lequel sa face plantaire regardait en dedans, tandis que le bord externe
appuyait sur le lit. Le tibia touchait le tendon d’Achille; la saillie du talon avait dis¬
paru; les malléoles étaient déplacées en arrière; il n’existait aucune fracture du
péroné.
Voici le fait que j’ai observé :
M”® X..., âgée de Z!x ans, de tempérament lymphatique, d’un assez fort embonpoint, mèfé
de trois enfants, jouissant d’une bonne santé, fit, le 9 février, une chute de plain-pied
dans sa chambre. Tenant sous son bras un enfant qui s’agitait, son pied gauche glissa sur
(1) Gazette des hôpitaux, 1855, n° 118, p. 469.
d’abord. {Bull, anthrop., août 1859.) Mais notons que l’embryologie n’a guère été étudiée
que dans la race blanche. L’évolution est elle identiquement la même chez les races infé¬
rieures? Il est permis d’en douter, et c’est encore dans les beaux travaux de Gratiolet que
nous trouverons des motifs de doute. Ne nous a-t-il pas appris que la solidification des
sutures crâniennes si intimement liée à l’évolution cérébrale s’elfectuait d’arrière en avant
chez le blanc d’avant en arrière chez le nègre ? '
Cependant, il y a entre le cerveau caucasique bien développé et le cerveau simien, d’impor¬
tantes différences de forme. Chez le blanc intelligent, les régions nobles du cerveau, les
lobes frontaux, trône de l’intelligence, s’épanouissent largement en repoussant de tous côtés
la voûte frontale. Chez le singe, au contraire, c’est la région bestiale, l’occiput qui domine,
tandis que les lobes frontaux, très-réduits, ne recouvrent plus qu’une partie de la voûte orbi¬
taire. Le frontal, moulé sur les lobes antérieurs, est petit et se termine supérieurement par
un angle aigu au lieu d’un bord semi-circulaire; des arcades orbitaires saillantes coïncident
généralement avec des sinus frontaux considérables en rapport avec la brutale puissance des
muscles et l’énergie respiratoire. Cependant les sinus frontaux manqueraient chez le gorille
(Vogt) ; à la face interne du crâne on remarque de profondes gouttières correspondant,
comme cela arrive chez les crânes d’idiots humains, à des circonvolutions rares et pauvres.
Nous noterons ici que la richesse^ des circonvolutions n’est pas seulement en rapport
avec l’intelligence, mais qu’elle paraît aussi proportionnelle à la taille. {Bull, anthrop.,
Dareste, 16 janvier 1862.)
D’énormes fosses temporales viennent encore, en refoulant la paroi crânienne, empiéter
sur le volume cérébral et rejeter en arrière le trou auditif. De même, le trou occipital rétro¬
grade parfois jusqu’à la limite de la face crânienne inférieure. ‘
L’UNION MÉDICALE.
53
le parquet, el M”* X... tomba à la renverse sur le côté gauche; elle rapporte que, dans ce
mouvement, le pied droit, qui avait un instant quitté le sol, le frappa violemment par
le talon ; elle y éprouva sur-le-champ une très-vive douleur.
Me trouvant dans un appartement voisin, je fus appelé et me rendis aussitôt auprès de
cette dame, que je trouvai couchée par terre, sur le dos, dans un état voisin de la syncope ;
voici ce que je constatai :
Le pied était dans l’extension, sans déviation latérale aucune; au cou-de-pied, immédiate¬
ment au-dessous de l’extrémité du tibia, on voyait une saillie arrondie de 2 à 3 centimètres
de hauteur et autant de largeur, qu’il fut aisé de reconnaître pour la poulie de l’astragale.
Sous les téguments très-minces, le doigt sentait parfaitement la forme de la surface articu¬
laire de l’os déplacé. Le dos du pied était manifestement allongé; la distance du talon aux
malléoles raccourcie en proportion; tout mouvement du pied impossible. Il y avait évidem¬
ment luxation du pied en avant. Je saisis fortement le pied, l’attirai en bas, pendant que,
de l’autre main, je maintenais l’extrémité inférieure de la jambe; puis je fis faire au pied un
mouvement de flexion en même temps que j’essayai de le ramener d’avant en arrière ; la
réduction s’opéra sans effort, avec un craquement tout à fait semblable à celui que donne,
dans une luxation de l’épaule, la tête de l’humérus lorsqu’elle rentre dans la cavité glé-
noïde. Immédiatement, la déformation cessa et le pied put remuer librement.
Le sujet de cette observation présente une particularité remarquable : M“' X..., à l’àge
de 16 ou 17 ans, se foula le poignet gauche, et, depuis cette époque, il lui arrive, de temps
à autre, lorsqu’elle fléchit la main, d’éprouver une douleur subite dans le poignet, avec
engourdissement et difficulté à remuer les doigts. A la suite de mouvements qu’elle fait
exécuter à sa main, cette gêne disparaît en un moment aussi rapidement qu’elle s’était pro¬
duite.
Depuis assez longtemps, il arrivait aussi assez fréquemment è cette dame, en marchant
sur un sol inégal, que son pied droit tournait en dehors ; la douleur subite qu’elle y res¬
sentait se dissipait promptement.
Il y a trois ans, étant à la campagne, en sautant par-dessus une petite clôture, le talon y
resta accroché, et M"® X... tomba en avant de tout son poids sur la paume de la main
gauche; j’étais auprès d’elle. Elle accusa une vive douleur au coude; l’avant-bras était dans
là demi-flexion; au pli du bras, il existait une saillie osseuse; en arrière, l’olécrâne était
remonté à plusieurs centimètres au-dessus des tubérosités humérales. La réduction de celte
luxation, à laquelle je procédai immédiatement, fut facile, et la malade guérit rapidement.
Il n’en fut pas de même pour ce nouvel accident.
De nombreuses différences de détail s’observent surtout l’organisme comme sur le cerveau
et le crâne. La principale différence faciale porte sur les mâchoires, qui, fortement saillantes
chez le singe, forment un museau plus ou moins rudimentaire. Ainsi l’angle facial, qui chez
l’homme varie entre 69° el 85”, est de 30° à 35° chez le chimpanzé et l’orang. Enfin un os
intermaxillaire supporte les dents incisives. Une remarque générale importante pour l’étude
des races humaines, c’est que, en général, le degré de prognathisme est en rapport avec le
peu de développement des lobes frontaux d’une part et la saillie de l’occiput de l’autre.
En comparant organe à organe chez l’homme et le singe, on peut facilement noter chez ce
demie! un grand nombre de dissemblances moins importantes sur lesquelles je ne veux pas
m’appesantir. C’est une main plus grossière, plus imparfaite, ce qui tient peut-être au
genre de vie; une colonne vertébrale peu ou point courbée; des os iliaques longs, étroits,
se redressant le long du sacrum; un petit bassin dont la cavité longue et étroite est en
rapport avec le crâne étroit et allongé qui doit la parcourir; les os des membres ont des
dimensions relatives différentes ; l’humérus simien est extrêmement long, plus long parfois
que le fémur; le rapport du radius à l’humérus, qui est en moyenne chez l’homme blanc de
75,5, est de 90,8 chez le chimpanzé.
J’ai gardé pour la fin la différence la plus capitale, celle qui doit surtout faire hésiter à
établir un lien quelconque de parenté entre le singe et l’homme, c’est celle des volumes
cérébraux. Quelle énorme distance entre le petit cerveau du gorille (567 grammes au plus
d'après Huxley) et le puissant cerveau du blanc dit Indo-Germain (1,300 à 1,500 grammes
en moyenne)!
Si tous ces signes distinctifs se retrouvaient toujours et partout, chez toutes les races
humaines, chez tous les hommes individuellement considérés, nous serions peut-être en droit
54
L’UNIOIN MitDICÂLE.
J’avais appliqué des compresses d’eau froide mêlée de teinture d’arnica et d alcool cam¬
phré; il survint néanmoins une tuméfaction très-vive autour de l’arliculatiom
Mon savant confrère, M. le professeur Bach, qui voulut bien m’aider de ses conseils, fut
d’avis que l’on pouvait essayer je massage. Trois heures, après l’accident, des frictions furent
exécutées, une demi-heure durant, particulièrement à la partie externe du cou-de-pied, en
remontant le long du péroné : elles furent très-douloureuses. Une deuxième séance de trois
quarts d’heure eut lieu trois heures plus tard; celte fois, l’opération porta surtout sur la
partie interne de l’articulation, qui était, comme le côté externe, le siège d’un gonflement
avec ecchymose considérable; les frictions ne cessèrent, jusqu’au bout, de déterminer de
très-vives douleurs: aussi ne furent-elles pas renouvelées.
Le lendemain, la jambe, qu’on avait enlodrée d’un cataplasme arrosé d’extrait dè Saturne,
était tuméfiée tout énlière; l’ecchymose s’était étendue jusqu’au pli du jarret; la douleur
était vive. — Lè membre fut placé dans un appareil à fractures; les bandes de Scultet furent
trempées dans de Peau froide, additionnée de teinture d’arnica et d’alcool camphré, et l’ar¬
rosement fut fréquemment pratiqué. Des vessies de glace, reposant sur le bas de la jambe,
étaient fixées au cerceau qui la protégeait.
La tuméfaction persista les jours suivants avec l’endolorissement de toute la partie infé¬
rieure du membre. La malade avait de longues insomnies et une grande agitation ; elle était
pourtant sans fièvre ; on continua è la nourrir modérément. Même traitement local.
Le sixième jour, des douleurs sé firent sentir au milieu de la jambe, tant à la face anté¬
rieure du tibia que dans la masse musculaire externe; la jdus légère pression, soit en
dedans, soit en dehors, était très-douloureuse ; elle lfétait également au pourtour des deux
malléoles. Le pouls s’éleva; il avait été faible jusque-là, à 76-80; sans augmenter sensible¬
ment dé fréquence, il devint vif, tendu, la peau chaude. Néanmoins, les points douloureux,
où l’on craignait qu’il ne se développât de Pinflammalioii, n’étaient le siège ni de rougeur,
ni d’une tuméfaction plus grande. — On remplaça les compresses froides par de larges cata¬
plasmes arrosés d’extrait de saturne.
La fièvre tomba dès le lendemain, et les douleurs diminuèrent peu à peu, ainsi que le
gonflement de tout le membre. Dès le dixième jour, les cataplasmes furent abandonnés
pour les compresses d’eau blanche fixées par un bandage roulé.
J’avais senti, à différentes reprises, en soulevant le pied et qn embrassant le talon dans le
creux de ma main, un craquement sec, qui paraissait, se produii-e dans l’articplaMon tibio-
tarsienne ; il ne ressemblait pourlanl point à la crépitation déterminée, par le frottement, des
deux bouts d’un os fracturé.
M. Sédillot, qui vit la malade le onzième jour de l’accident, et qui perçut cq craquement.
de considérer le singe et l’hommecomme des êtres nullement parents, nullement comparables.
Ne voyant aucun trait d’union entre la bestialité et l’intelligence, entre la brute et l’homme,
nous pourrions soutenir qu’il n’en exista jamais. Mais il y a des. transitions qui, tout en ne
comblant pas complétemeul l’intervalle, l’amoindrjissenl cependant beaucoup. D’abord chez
la race blanche-il y a„.relativemeal au volume, aux formes du. cerveau, du, crâne, de la face,
à la dhBenqion des membres, des différences individuelles assez étendues. Le. oerveau de
Cuvier pesait 1^829 g,r, 96;: celui de Byron, i,807 gr,; celui de Cromwell aurait pesé
2,231 gr. ; les oscillations en moins sont. to,nt aussi, eonsidérables.et le poids du cerveau, peut
descendre, sans entraîner l’idiotie, à l,0â9 gr. pour l’homme et., 907 gr. pour la femme.
(Broca,.21 mars 1861, Bull, anthrop.) Le poids de 900 gr, indiquerait la limite extrême*,
entre l’idiotie et. j’inlelligence â peu près normale. Comparez, ce cerveau confinant à l’idio¬
tie au magnifique,. développement cérébral de- Cuvier, vous aurez pour rapport environ
0,50, tandis que le rapport du cerveau chez le gorille et du cerveau humain le plus neUt
s’élève encore à 0,63,
Quant aux formes crâniennes, elles rappellent assez souvent les formes simiennes même
chez le blanc. Ne rencontrons-nous pas des hommes chez qui un front étroit, bas fuyant,
coïncide avec un prognathisme plus ou moins accusé, des pommettes saillantes’ un nez
épaté-, etc. ? Certes,. en général,, la face de l’homme blanc, diffère extrêmement de la face
simienne, et, à ne considérer que les beaux types caucasiques, la différence est énorme mais
comment ne tenir compte que des moyennes quand on cherche des degrés de transition?
C est ici surtout que la vérité est dans les nuances.
cependant quelque dégradé que soit le type blanc à peu près normal, il diffère toujours
consKférahlement du, type simien; mais faisons entrer en ligne de compte les idiots auxquels,
L’UISION MÉDICALE.
â5
hésita d’abord à se prononcer sur sa nature. Cependant, il n’y avait aucune déviation du
pied en dehors; la pression était douloureuse tout le long delà moitié inférieure du péroné;
mais la douleur se faisait sentir exclusivement dans les points comprimés et ne se trans¬
mettait pas au voisinage dé l’articulation. Les jours suivants, le gonflement de la jambe
ayant presque complètement cessé, il fut plus aisé de suivre l’os jusqu’à la malléole et de se
convaincre de son intégrité. Le craquement continua à se produire dans l’articulation, sous
l’influence de légers mouvements du pied, assez sec, mais non rude.
Notre honoré maître avait conseillé l’emploi d’uné solution de sel ammoniacal avec cya¬
nure de potassium (1 gr. par titre); mais, à la suite des mouvements imprimés au pied, il
se développa dans la jambe des spasmes, des contractions musculaires, qui firent porter
plusieurs fois le pied hors du cerceau jusqu’à la hauteur du genou gauche, tandis que,
depuis l’accident, la malade n’avait pas essayé le plus léger déplacement de la jambe droite.
On reprit les fomentations à l’eau blanche. La malade eut encore de fréquentes insomnies,
une agitation et une impressionnabilité nerveuse inaccoutumées. Ses digestions étaient
pénibles. A deux reprises, on lui fit boire un peu d’eau de Friedrichshall.
Le treizième jour, la menstruation se déclara en avance de deux jours.
Le quatorzième, la malade se leva, ou plutôt on la transporta sur un canapé, non sans
une grande fatigue pour elle.
Enfin, le dix-septième jour, la tuméfaction avait presque entièrement cédé ; elle persistait
seulement avec une vive sensibilité, et une ecchymose rouge-brun au-dessous des malléoles;
une ecchymose jaunâtre occupait encore la presque totalité de la jambe. M. Bach fut d’avis
que l’on pouvait appliquer un bandage inamovible. Le pied et le bas de la jambe furent
entourés d’une couche assez épaisse de coton cardé, puis de deux bandes mouillées dans
ùrte solution de dextrine, entre les tours desquelles on inséra de petites plaques de carton
flexible, imbibé lui-iiiême de dextrine. Ce bandage fut parfaitement supporté.
Le 3 mars (vingt-troisième jour), l’appareil fut levé. Depuis deux jours, la malade se plai¬
gnait de douleurs assez vives dans les malléoles;, elle en éprouvait également, il est vrai,
dans le coude gauche, siège de l’ancienne luxation, sous l’influence d’un temps humide.
J’avais perçu à travers la' bottine dextrinée, très-solide, le craquement ou plutôt le bruit
de frottement articulaire mentionné plus haut. Quand le pied fut mis hors de l’appareil, la
tuméfaction persistait autour dé l’articulation; elle était surtout prononcée et accompagnée
d’une sensibilité vive au-dessous de la malléole externe, dont le relief n’était point accusé
comme au pied gauche. Cependant, il n’existait aucune solution apparente de continuité;
en mesurant de la pointe de la malléole à l’angle supérieur de la rotule, les deux jambes
étant symétriquement placées l’une à côté d'e l’autre, on trouvait la distance égale des deux
malgré leur développement imparfait, on ne peut dénier lè caractère humain, et toute grande
différence s’évanouit.
Selon M. Huxley, le gorille a un cerveau de 567 gr. ; or, un cerveau d’idiot présenté à la
Société anthropologique de Londres par le docteur Gore ne pesait que 283 gr. 75. En outre,
et comme pour compléter la ressemblance, c’est sur la région intellectuelle, sur les lobes
frontaux, que frappe surtout l’arrêt de développement. Le cerveau paraît s’être arrêté à ce
point de son développement où le cerveau foetal a encore moins de plis cérébraux et de sillons
que le cerveau simien. Quoique relativement beaucoup plus complets, les lobes occipitaux ne
recouvrent qu’assez imparfaitement le cervelet dont le développement paraît à peu près nor¬
mal. Les circonvolutions, d’une extrême simplicité, se moulent fortement sur la face interne
du crâne en soulevant la dure-mère. Les cas d’arrêt de développement doivent-ils être tou¬
jours considérés comme pathologiques? ou faut-il y voir de ces jeux d’atavisme qui repro¬
duisent de loin en loin et plus ou moins parfaitement un type ancien disparu?
Mais, même en admettant que les cas d’arrêt de développement sont des anomalies nulle¬
ment comparables aux typés complets, on ne peut, du moins, écarter pour cette raison les
races humaines inférieures, parfaitement normales et, qui sans combler à beaucoup près
l’intervalle entre l’homme et le singe, se rapprochent cependant beaucoup du type simien.
Chez le. nègre océanien, la forme du crâne et de la face rappelle infiniment les formes
simiennes: c’est un frontal bas et étroit, un occiput voluminieux et allongé, des mâchoires
prognathes, un trou occipital très-notablement postérieur, un trou auditif plus en arrière
aussi que chez le blanc. Un menton fuyant, etc. Mêmes analogies dans le reste du squelette;
ainsi le rapport du radius à l’humérus est chez le nègre de 79,i0. (Broca, Bull, anthrop.^
3 avril 1862.) Quel que soit le développement des muscles, la stature est ordinairement plus
56
L’UNION MÉDICALE,
côtés. Le pied avait la direction normale. Mais il présentait une mobilité très-grande quand
on lui imprimait des mouvements de rotation d’un côté à l’autre. On appliqua une nouvelle
bottine après avoir entouré le pied, comme la première fois, de coton cardé. Seulement,
l’amidon remplaça la dexlrine, et le bandage fut continué jusqu’au-dessus du milieu de la
jambe. . , • . i
Le 9 mars (vingt-neuvième jour), l’appareil est enlevé, La tuméfaction n existe plus guère
qu’au-dessous de la malléole externe, où la peau présente une teinte rouge sombre; la
pression y est toujours douloureuse. La mobilité excessive du pied a disparu, et les mouve¬
ments qu’on lui imprime ne déterminent plus le bruit de frolleraent que j’ai indiqué plus
haut. En mesurant la distance intermalléolaire, avec Xin compas dont les deux pointes
appuient exactement sur les deux malléoles, on trouve 0'“,006 de plus pour le côté droit,
qu’à gauche, fait qui semble confirmer l’opinion de M. Bacli, d’après laquelle il y aurait
eu écartement des deux os de la jambe. La malade peut faire exécuter à son pied de légers
mouvements de flexion. La santé générale est bonne. ,
Le pied ayant été pareillement entouré de coton cardé, on place un nouvel appareil
amidonné formé de bandes et de pièces de carton plus solidement serrées que les précé¬
dentes, et l’on réapplique pendant deux jours les attelles latérales avec les coussinets, de
manière à exercer une compression sur les deux malléoles. L’appareil est bien supporté.
Les jours suivants, la malade commence à marcher à l’aide de béquilles; peu à peu, elle
pose le pied gauche, qu’elle tenait d’abord soulevé. A partir du 26, elle marche dans sa
chambre sans soutien.
Le 30 mars (cinquantième jour), on enlève l’appareil. Le pied a sa direction normale; il
n’y a aucune déformation ; les deux malléoles ont la forme de celles du côté opposé. Au-
dessous de la malléole externe persiste une tuméfaction assez considérable, avec résistance
des tissus. On constate, à l’aide du compas d’épaisseur, la même différence de 0“,006 de
largeur en plus pour la distance intermalléolaire du côté droit. Les mouvements laté¬
raux du pied sont assez libres; ceux de flexion sont très-bornés et sensibles. (Frictions matin
et soir, avec de l’alcool ou de l’huile camphrés ; le pied est entouré de compresses et d’une
bande.)
Le U avril, on y applique une chaussette en caoutchouc-, et, le 6, la malade fait pour la
première fois, hors de chez elle, une marche d’environ ZiOO pas.
Le 9, il se déclare du gonflement, de la douleur et une rougeur érysipélateuse. Ces acci¬
dents sont rapidement combattus au moyen de compresses trempées dans une solution de
sulfate de fer ; la progression dans la chambre n’est plus permise qu’à l’aide de béquilles.
Le 18, la malade part pour la campagne, où elle fait avec peine un peu de mouvement.
petite. Les pesées cérébrales comparatives montrent aussi des différences considérables. Le
poids moyen du cerveau chez le nègre océanien oscille entre 1,228 gr. et 1,250 gr., et nous
ne connaissons pas la limite inférieure, celle qui louche à l’Idiolie.
La main du nègre rappelle quelque peu la main simienne. Chez certaines peuplades austra¬
liennes, la membrane clignotante ne serait pas moins grande que chez le singe; une peu¬
plade des lies Kouriles, au Japon, aurait le corps entièrement velu.
Si l’on compare' entre eux les cerveaux des nouveau-nés dans les différentes races
humaines et en même temps ceux des nouveau-nés simiens, les différences s’atténuent con¬
sidérablement. Ainsi, tous les cerveaux de nouveau-nés, à quelque race qu’ils appartiennent,
sont sensiblement identiques. Tousontune dolichocéphalie occipitale prononcée; formeinfé-
Tieure qui persiste toute la vie chez le nègre des deux sexes et souvent chez la femme
blanche. Chez les Mongols, les Américains, les insulaires du grand Océan, le crâne s’élargit
bientôt latéralement pour devenir et rester brachycéphale. Chez le blanc, le crâne, d’abord
dolichocéphale par l’occiput et de forme ovale à grosse extrémité postérieure, s’allonge
souvent ou du moins s élargit toujours dans la région frontale; il devient elliptique et si,
après cette modification, il est encore dolichocéphale, c’est d’une dolichocéphalie frontale.
Chez lui, la suture fronto-pariétale forme un angle très-accusé avec la ligne faciale, tandis
que chez l’Australien, elle lui est à peu près parallèle. {Bull, anthrop., 18 avril 1861 Gra-
liolet). Un crâne d’enfant néo-calédonien de 8 à 9 ans, offert à la Société anthropologique,
par M. Pénard, ne différait pas d’un crâne caucasique de même âge. De même le'crâne
simien diffère d’autant moins du crâne humain que le sujet est plus jeune. C’est à l’âee de
la puberté chez l’homme, à l’époque de la seconde dentitimi chez le singe que les difféilSces
anatomiques et psychologiques s’accentuent. Dans l’enfance, les individus de toutes les races
lyUNlOJN MEDICALE.
67
Durant une quinzaine de jours, elle reçoit journellement sur le pied une douche d’eau froide
en arrosoir, et les frictions sont continuées matin et soir, soit avec de l’alcool camphré, soit
avec de l’eau de Cologne. Le pied reste tuméfié et sensible surtout an voisinage des mal¬
léoles, et particulièrement de la malléole externe.
Le 5 mai, la circonférence est de 0'“,02 au moins plus grande du côté droit; la distance
intermalléolaire offre toujours la différence de 0“,006 en plus; la pression qui tend à rap¬
procher les deux malléoles est très-douloureuse; en l’exerçant, on fait manifestement mou¬
voir toute l’extrémité inférieure du péroné.
Le 6, application d’un nouveau bandage amidonné (qu’on entoure provisoirement d’at¬
telles); des bandes de carton flexible sont collées autour de l’articulation, entre les tours de
bande. t
Le .8, M. Bach fend celte bottine par devant; il en détache .une lanière, et glisse sous
la fente une petite plaque semblable de carton amidonné; un lacs en 8 de chiffre sert à réap¬
pliquer exactement ce moule. Il fut porté pendant trois mois.
Le 13 mai, la malade était partie pour Vichy, où elle voulut accompagner sa famille; elle
y prit successivement une quarantaine de puissantes douches d’eau froide en arrosoir sur lé
pied ; elle fit chaque jour des frictions avec le baume Nerval. Elle continua à se servir de
ses béquilles, de l’une d’elles au moins, jusque dans le courant du mois d’août, époque où
elle quitta aussi sa bottine amidonnée.
Pendant tout le mois de septembre, elle fut soumise une ou deux fois par jour à un mas¬
sage vigoureux de la jambe et du pied. A la suite de ces séances, le gonflement persistant
cédait et les mouvements du pied étaient plus libres. Ce n’est qu’alors qu’elle commença
à faire, toujours avec peine, des marches peu prolongées.
Aujourd’hui, 9 décembre, après dix mois révolus, la circonférence du bas de la jambe,
prise au lit le malin, mesure toujours 0“,02, et l’espace intermalléolaire 0'",006 de plus que
du côté gauche; il n’existe d’ailleurs point de déviation du pied, point de déformation de
l’arliculation. Quand M”' X... fait un mouvement d’adduction du pied, elle ressent de la
douleur au-dessous de la malléole externe; elle en éprouve de même en fléchissant le pied
sur la jambe ; aussi, pour descendre un escalier, porte- t-elle, à chaque marche, le pied droit
seul en avant. Sur un sol uni, elle marche sans claudication.
(La fin a un prochain numéro.)
diffèrent peu. L’intelligence andamène et l’intelligence européenne voyagent de conserve
jusqu’à l’adolescence; à ce moment la première s’immobilise à jamais, l’autre grandit et se
développe jusqu’à l’âge adulte.
,.On le voit, les points de rapprochement, de coptacl, les nuances ne manquent pas. Le singe
est-il un homme qui ne se développe pas et l’homme un singe qui se développe? Que le
lecteur décide s’il l’ose. Que tous ces faits soient encore insuffisants pour baser une convic¬
tion, cela est incontestable, mais il ne l’est pas moins que, par toute l’Europe, ils ont donné
naissance à des'conjeclures que nombre de savants impartiaux n’ont pas cru devoir dédai¬
gner. En résumant le dossier de cet intéressant procès, j’avais surtout pour but d’énumérer
en les mettant en relief les caractères anatomiques indiquant chez l’homme l’infériorité, un
degré plus ou moins accusé d’animalité. Ces caractères se retrouvent-ils chez l’homme
primitif ou du moins sur les débris humains les plus anciens qu’il. nous ait été donné d’étu¬
dier? c’est ce que je vais tâcher de déterminer.
(La suite a un prochain numéro.) D' Letourneau.
— ■ Par décret rendu sur la proposition du ministre de l’intérieur, M. le docteur Vidait,
ancien chirurgien militaire, fondateur et directeur de l’établissement hydrothérapique de
Divonne (Ain), est nommé chevalier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur.
-7 M. le docteur Racle, médecin des hôpitaux, et M. le docteur Fort, ancien interne des
hôpitaux, commenceront, le lundi 15 janvier 1866, upe nouvelle série de cours de patho¬
logie interne et externe, qui seront continués tous les jours, à 2 h. 3/A, rue de Vaugiraid, 33.
M. Fort commencera, le jeudi 11 janvier, à h heures, dans l’amphithéâtre de M. Auzoux,
un cours sur l’anatomie du système nerveux et des organes des sens, 2, rue Antoine-Dubois.
58
L’UNION MÉDICALE.
PATHOLOGIE GÉNÉRALE.
DE LE DYSPEPSIE ET DES MALADIES DYSPEPTIQUES AU POIIHT DE VUE DE LA PATHOLOGIE
GÉNÉRALE ^
l.u à la Société d’hydrologie médicale de Paris, dans la séance du 27 novembre 18B5 ,
Par M. le docteur Durand-Fardel,
Vice-Président.
IV
J’arrive au dernier point de cette étude : quelle part la dyspepsie prend-elle au
développement des affections constitutionnelles ou des diathèses? Je le traiterai plus
brièvement que ce qui précède, parce que je compte que c est sur ce point surtout
que nos honorables collègues auront à apporter des lumières. Cependant, vous me
permettrez de vous dire ce que je peinse à ce sujet, et surtout comment la question
me paraît devoir être posée.
Il est un fait général que je ne conteste point : c’est que l’existence d’une dyspepsie
ancienne et habituelle ne puisse exercer aucune action favorable au développement
de telle ou telle affection générale. Tout est solidaire dans l’organisme. Je n’entends
nullement que l’accomplissement des fonctions digestives doive se soustraire à cettè
loi générale de solidarité.
Mais, s’il s’agit de voir dans la dyspepsie un élément pathogénique spécial d’une
affection constitutionnelle quelconque, la question ne me paraît plus aussi simple, et
la solution ne m’en paraît pas devoir être la même.
Il s’agit ici de savoir quelle idée on peut se faire du rôle de la dyspepsie dans la
pathogénie des affections constitutionnelles, et ce que l’observation clinique nous
apprend sur ce sujet. Voyons d’abord quelles données pourra nous fournir la physio-‘
logie.
On ne saurait admettre que la dyspepsie détermine l’introduction dans l’économie
d’éléments organiques imparfaits ou insuffisants. L’acte digestif ne fait point les élé¬
ments organiques, et ne saurait par conséquent les introduire. Il n’est destiné qu’à
préparer et introduire des matériaux pour en faire. La question ne peut donc kre
que la suivante ; la dyspepsie détermine-t-elle l’introduction de matériaux imparfaits
ou insuffisants pour la formation des éléments organiques?
Insuffisants, peut-être ; mais des matériaux de mauvaise qualité, il est permis d’en
douter.
Comme jé vous le disais tout à Theuré, il paraît certain que la circulation peut ne
fournir à l’estomac que des matériaux insuffisants pour la digestion ; mais nous ne
connaissons pas les altérations que ces matériaux eux-mêmes peuvent subir. Nous
ne connaissons pas de mauvais suc gastrique, pancréatique, etc. De même nous devons
admettre que les vaisseaux absorbants peuvent ne trouver à introduire dans le sang
qu’un chyle pauvre; mais nous ne savons pas ce que c’est qu’un mauvais chyle.
Nous ne connaissons pas de modifications des principes azotés, sucrés ou gras, sépa¬
rés par la digestion stomacale, qui soient de nature à tes rendre impropres à l’assimi¬
lation ou aux transformations organiques.
A nos yeux, ta dyspepsie est une digestion lente, pénible, laborieuse, mais une
digestion effective. Aussi est-ce une chose digne de remarque que de voir la nutrition
se maintenir souvent d’une manière en apparence normale dans des dyspepsies
même anciennes et considérables. J1 est vrai que l’on voit souvent aussi survenir de
l’amaigrissement : mais je n’ai jamais vu de dyspepsie, quelque Invétérée qu’elle fût,
amener les apparences de l’anémie ou de l’hydrémie. N’oubliez pas que nous ne devons
penser ici qu’à la dyspepsie proprement dite, abstraction faite de toute lésion orga¬
nique des organes digestifs.
(1) Suite et fin. — Voir le dernier numéro.
L’ UNION MÉDICALE.
69
Remarquez que, si nous ne voyons pas l’anémie ou l’hydrérnie dépendre de la
manière dont s’accomplit la digestion gastro-intestinale, nous les voyons se déve¬
lopper très-directement sous l’influence des désordres survenus dans la structure ou
le fonctionnement des organes qui paraissent destinés à la première évolution des
éléments organiques eux-mêmes, le foie et la rate, ici c’est la règle.
L’observation clinique est donc tout à fait d’accord avec les notions que nous pos¬
sédons sur ces points de physiologie.
Maintenant, ce qu’on entend par affections constitutionnelles ou diathésiques nous
représente des états de l’organisme fort différents.,.
Permettez-moi, à titre d’exemple, d’appeler votre attention sur quelques sujets en
particulier.
U est des affections constitutionnelles dans lesquelles nos connaissances actuelles
nous portent à penser qu’il y a tendance à la production spéciale d’éléments organi¬
ques imparfaits; ainsi la tuberculose et le cancer, peut-être la scrofule.
Je crois bien que des habitudes dyspeptiques considérables et invétérées ne peu¬
vent que favoriser; une telle tendance. Mais ce que je crois surtout, c’est qu’ici la
spécialité pathologique domine de très-haut le plus ou moins de régularité avec
laquelle s’opère la digestion gastro-intestinale, et, dans tous les cas, il serait puéril
d’attribuer ici aucun caractère étiologique à tel ou tel phénomène dyspeptique, comme
on en observe dans tant de circonstances.
Il est clair que les observations de notre savant collègue M. Bourdon, touchant la
dyspepsie primitive; de la phthisie pulmonaire , ne se rapportent pas à notre sujet.
Cette dyspepsie n’est elle-même en réalité qu un phénomène de la tuberculisation
commençante ; et d’ailleurs, la plupart des faits signalés par M. Bourdon ne parais¬
sent pas appartenir à la dyspepsie simple.
Quant à la scrofule, il ne faut pas oublier que c’est une affection presque toujours
congénitale, que c’est une affection de l’enfance au moins, et que é’est là l’époque de
la vie où la digestion s’opère en général avec le plus d’activité et de régularité.
Mais si noua nous adressons à dés affections diathésiques d’une autre nature, nous
nous trouvons bien autrement embarrassés pour assigner, physiologiquement, quel¬
que intervention pathogénique ou étiologique à la dyspepsie..
Prenons la diathèse urique. Prenons-en indifféremment les deux représentants, la
goutte et la gravelle urique. Que distinguons-nous ici, pour nous en tenir aux termes
les plus simples du problème ? Des principes azotés que l’organisme ne sait plus s’assi¬
miler, et qui se retrouvent, soit dans l’urine, soit dans les tissus, et, en particulier,
sur les surfaces articulaires. Mais il y a singulièrement loin, physiologiquement
parlant, des surfaces articulaires ou des tubuli rénaux à l’estomac. Il y a moins loin,
il est vrai, pour le sang, où Garrod retrouve un excès d’acide urique (1).
Mais il ne serait pas compréhensible que ce fût sous l’influence d’un état dyspep¬
tique quelconque qu’il s’introduisît dans le sang un excès de principes azotés. Mais
ce n’est pas d’un excès de principes azotés que dépend immédiatement la diathèse
uriquGv Combien de goutteux et de graveleux réduisent d’une manière exagérée, et
nuisible même, l’introduction d’une alimentation azotée, sans cesser de déposer de
l’acide, urique (ou des urates] dans l’urine ou dans les articulations?
J’en puis dire autant du diabète. La dyspepsie des féculents peut bien entraver
l’introduetion du sucre dans le sang, mais elle ne saurait l’activer. Vous savez, du
reste, qu’on peut interrompre l’introduction du sucre plus complètement que celle
des principes azotés, et qu’on n’en reste pas moins diabétique pour cela.
Ce n’est donc pas parce qu’on introduit trop de sucre dans le sang ou trop d’azote,
qu’on pisse du sucre ou de l’acide urique. C’est parce que le sang a perdu l’aptitude
aux transformations que ces principes sont destinés à subir dans l’organisme. Quel
rôle, la dyspepsie a-t-elle à jouer ici? Il me paraît difiicile de l’apercevoir.
Maintenant, que nous dit la clinique? Elle nous montre la dyspepsie partout. Et
(1) Garrod, Goût and rheumatic. goût., London, 1859, p. lOO.
60
L’UNION MÉDICALE.
je confesse qu’il est souvent difficile de s’y reconnaître, et d’assigner un rôle hiérar¬
chique à tous les actes pathologiques que les affections constitutionnelles nous
montrent réunis sur un même sujet. Ce qu’il y a de certain, c’est que les affections
générales où domine la dépression des forces sont celles où la dyspepsie règne le
plus constamment. On ne saurait même dire ici qu’elle soit l’effet plutôt que la cause
de la maladie : elie en est un des éléments. Mais, dans les affections diathésiques
qui sont essentiellement caractérisées par une anomalie particulière de l’assimilation
des principes introduits dans le sang (substances protéiques, substances respira¬
toires), comme la diathèse urique, le diabète, l'obésité (1), la dyspepsie ne joue
qu’un rôle tout à fait accessoire.
Les diabétiques digèrent, en général, parfaitement bien pendant les premières et
souvent de longues périodes de leur maladie. Mais, quand approche l’état cachec¬
tique, la dyspepsie survient, souvent, du reste, hâtée par le régime diététique auquel
ils s’assujettissent. '
La dyspepsie, chez les goutteux, est tout autre que chez les scrofuleux ou chez les
anémiques. Il est vrai qu’il est, parmi les manifestations si variées de la diathèse
urique, un type à caractères peu tranchés, où la dyspepsie prédomine. Les médecins
anglais reconnaissent une dyspepsie goutteuse, gouting dyapepsy, dont la physio¬
nomie est assez particulière. Mais elle emprunte cette physionomie particulière aux
habitudes hygiéniques de la contrée, et un pareil type se rencontre beaucoup plus
rarement chez nous.
■ La dyspepsie acide est commune chez les goutteux, il est vrai, mais moins qu’on
ne l’a dit. On la retrouve surtout chez les goutteux qui suivent une hygiène sem¬
blable à celle dont je viens de parler. Il est un très-grand nombre de goutteux qui
digèrent parfaitement ; car il ne faut pas considérer comme appartenant à la dys¬
pepsie les trouble^ gastriques qui précèdent ou accompagnent les accès de goutte.
Dans la goutte chronique et cachectique, au contraire, on ne voit guère manquer
la dyspepsie, comme dans la cachexie diabétique, comme dans toutes les cachexies.
Quant à la gravelle urique, je ne puis en aucune façon admettre la généralisation
des quelques faits où notre honorable collègue M. Grimaud a pu la voir coïncider
avec la dyspepsie. Il n’en est pas de même de la gravelle phosphatique. Celle-ci se
relie toujours ou à des conditions constitutionnelles, ou à des catarrhes urinaires,
que la dyspepsie accompagne le plus souvent.
Que voyons-nous dans tout ceci ? La dyspepsie, élément commun de toutes les
affections constitutionnelles où les forces de l’organisme sont déprimées et le milieu
sanguin appauvri; maladie le plus souvent deutéropathique, produit tantôt des causes
qui ont entraîné l’affection constitutionnelle, tantôt des altérations organiques pro¬
pres à cette môme affection ; — mais rarement maladie protopathique, et ne se lais¬
sant guère attribuer de participation, soit à l’étiologie, soit à la pathogénie des
affections constitutionnelles ou diathésiques.
Un point me reste à examiner. Les dyspepsies empruntent-elles aux affections
constitutionnelles dans lesquelles on les observe, des caractères particuliers qui per¬
mettent, par eux-mêmes, de reconnaître le milieu auquel elles appartiendraient? En
d’autres termes, existe-t-il, au point de vue séméiologique pur, une dyspepsie scro¬
fuleuse, goutteuse, herpétique, rhumatismale, etc.?
Ceci nous entraîne encore dans une question de pathologie générale : les affec¬
tions constitutionnelles ou diathésiques impriment-elles des caractères particuliers
et définis aux maladies locales qui se trouvent sous leur dépendance? Cette question
a été très-diversement jugée, bien qu’elle semble, au premier abord, être du ressort
de l’observation pure. Vous savez qu’on décrivait, il y a une trentaine d’années des
ophihalmies scrofuleuse, catarrhale, arthritique, rhumatismale, etc. avec une attri¬
bution respective de caractères anatomiques et séméiologiques qui semblaient en
(.i) y oyez Annales delà Société d’hydrologie médivale de Paris t Vlll n tau»
sur le diabète, par M. Durand-Fardel. ’ ’ Mémoire
L’UNION MÉDICALE.
61
faire autant de maladies différentes. M. Bazin s’attache encore aujourd’hui à assi¬
gner des caractères particuliers à toutes les variétés de dermatoses qu’il rencontre
chez les scrofuleux, et qu’il réunit sous le nom de scrofulides.
De son côté, M. le professeur Monneret nie formellement que les actes morbides
spécifiques puissent être distingués par leurs caractères extérieurs, des mêmes mala¬
dies non diathésiques (1). Il y a bien là quelque exagération : mais M. Monneret a
raison de réagir contre la tendance qui existe à grossir et à multiplier au delà du vrai
les caractères particuliers que les diathèses imprimeraient aux maladies locales ou aux
actes pathologiques qui sont sous leur dépendance, ou qui surviennent durant leur
cours. Les cliniciens qui, à l’inspection d’une dermatose, d’une ophthalmie, d’une
dyspepsie, d’une gastralgie, reconnaissent le caractère scrofuleux, ou rhumatismal,
ou goutteux, ou herpétique, de l’affection générale, me rappellent ces diagnostics
bien autrement surprenants de Gall, de Lavater, de Desbarolles, ou de leurs disciples,
qui, sur une protubérance du crâne, unirait du visage, un pli de la main, paraissent
reconstruire toute une biographie, et souvent étonnent par la sagacité de leurs aperçus
et la justesse de leurs découvertes. Ce sont tout simplement des observateurs d’une
singulière pénétration, qui, sans en avoir conscience peut-être, mettent à profit tous
les renseignements que la physionomie, la parole, l’attitude, peuvent leur fournir.
Un clinicien habile, alors même qu’il croit tirer son jugement de la considération
exclusive d’un acte pathologique, n’a pu soustraire à son entendement tant d’autres
éléments de diagnostic, que la seule inspection d’un malade révèle à un œil exercé.
Pour, ce qui concerne la dyspepsie, il faut reconnaître que certaines formes de la
dyspepsie, ou maladies dyspeptiques particulières, se rencontrent de préférence dans
certaines affections constitutionnelles r ainsi la dj^spepsie acide chez les goutteux, la
dyspepsie flatulente chez les hystériques et chez les hypochondriaques ; ainsi la
dyspepsie gastralgique est plus commune chez les rhumatisants, plus rare chez les
scrofuleux, la dyspepsie vertigineuse très-particulière aux anémiques : mais je dois
ajouter que, étant donnée une de ces formes particulières de la dyspepsie, je n’ai
jamais vu qtie la nature de l’affection constitutionnelle ou diathésique lui imprimât
une physionomie spéciale, qui permît de reconstituer, avec les anciennes nosologies,
une dyspepsie goutteuse, rhumatismale, scrofuleuse, etc.
La signification générale des considérations que je viens d’avoir l’honneur de vous
présenter, est que la dyspepsie se relie presque toujours à quelque condition générale
de l’organisme, constitutionnelle ou diathésique, quelquefois à peine pathologique,
mais toujours en dehors de l’état à proprement parler physiologique.
Elle se présente à nous comme un effet bien plus que comme une cause. Et l’on
peut dire que, bien que le trouble des fonctions de Testomac soit le caractère essen¬
tiel de la dyspepsie, ce n’est pas, dans la plupart des cas au moins, dans l’estomac
lui-même qu’est la maladie.
Ceci explique le peu de résultats que l’on obtient en général des médications locales
opposées à la dyspepsie, et des médicaments digestifs.
Ceci explique également comment, au contraire, on voit la dyspepsie s’amoindrir
QU guérir sous l’influence de toutes sortes de médications générales et de pratiques
hygiéniques; comment toutes les eaux minérales, les bains de mer,- l’hydrothérapie,
peuvent revendiquer avec raison des applications efficaces à son traitement.
C’est pour cela encore que tant de gens sont dyspeptiques pendant l’hiver et non
pendant l’été, pendant l’époque de leurs occupations et non durant celle de leurs
loisirs, pendant leur séjour à la ville et non plus à la campagne; c’est pour cela
qu’on est dyspeptique pendant un séjour triste ou ennuyeux, et qu’on cesse de l’être
si des distractions ou un autre cours d’idées viennent à surgir; et cela indépendam¬
ment du genre d’alimentation, de l’habitude des repas, en un mot, de l’hygiène par¬
ticulière, spécialement de l’hygiène diététique.
Vous retrouvez ici la doublé série des causes physiologiques et des causes hygié-
(1) Monneret, Traité élémentaire de pathologie interne, 1865, t. 11, p. 263.
m
L’UNfON MÉDICALE.
niques que j’ai assignées à la dyspepsie, et, si je ne me trompe, vous retrouvez, dans
ces dernières indications, la consécration des principales idées que j’ai cherché à faire
prévaloir dans cette étude.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 9 Janvier 1866. — Présidence de M. Boüchardat.
A l’occasion du procès-verbal, M. Bodvier rappelle que Vicq-d’Azyr, dont on a prononcé
le nom à propos du typhus contagieux des bêtes à cornes, en reconnaissait deux espèces,
l’une charbonneuse et l’autre varioleuse. Il paraît que depuis Vicq-d’Azyr, on n’a plus
observé de typhus charbonneux; M. Bouvier voudrait savoir si le typhus actuel n’est pas
de nature varioleuse. M. Leblanc a parlé d’une éruption considérable dans l’intestin : cela
a-t-il quelque analogie avec la variole? a-t-on cherché sur la peau ou sur les muqueuses
des animaux atteints s’il n’existait aucune érhption? C’est une simple question que M. Bou¬
vier adresse à ses collègues de la vétérinaire.
M. Boulet répond qu’il n’a entendu rien préjuger sur la nature de la maladie dite typhus
contagieux. Il veut seulement satisfaire M. Bouvier en lui apprenant que les idées qu’il émet
préoccupent en ce moment les Anglais, et que des expériences sont sur le point d’être
instituées à ce sujet chez nos voisins. M. Gamgee, directeur d’Albert Veterinary College,
fait demander à M. Bouley du horse-pox pour contrôler l’opinion du professeur Simonds et
de plusieurs médecins sur les propriétés préventives du cow-pox à l’égard du typhus.
M. Leblanc répond, de son côté, qu’il n’a pas parlé d’éruption dans l’inteslin; au contraire
il s’est attaché à montrer que les ulcérations observées chez les animaux du Jardin d’accli¬
matation n’étaient pas des pustules. Il ne croit pas non plus que dans la fièvre typhoïde, les
altérations intestinales puissent être considérées comme une éruption. D’ailleurs, des
recherches ont été faites dans le- sens qu’indique M. Bouvier, et aucune éruption n’a pu être
décopverte ni sur la peau, ni sur les muqueuses.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre de l’agriculture et du commerce transmet des rapports d’épidémies par
MM. Prestat (de Ponloise), Carrière (de Saint-Dié), Amiot (de Beaune), Tdefferd (de
Montbelliard), Dehée (d’Arras), Guillemant (de Louhans), et Dumont (de Caen). — (Com.
des épidémies.)
La correspondance non officielle comprend : *
1“ Une* lettre de M. Voillemier, qui se présente comme cahdidal dans la section de mé¬
decine opératoire. •
2° Une lettre de M. Béhier, qui se porte candidat dans la section d’anatomie pathologique.
3° Une note sur le choléra, sa nature et son traitement, par M. le docteur Adet de Bô"
SEVILLE (présentée par M. J. Cloquet.) ^
Zi” L’état des vaccinations et des revaccinations pratiquées dans l’arrondissement de Pro-'
vins, par M. Hippolyte Deroy, médecin. (Com. de vaccine.)
5“ Une lettre de M. Adam Adamowitch, président de la Société de médecine de Wilna*
accompagnapt l’envoi de plusieurs livres et brochures destinés à la bibliothèque (présentée^
par M. J. Cloquet.) ,,
M. J. Cloquet présente, au nom de l’auteur, un volume intitulé : De la fevre jaune à la
Havane, sa nature et son traitement, par M. le docteur Ch. Belot.
M. Larrey présente, au nom de M. T’humas Longmore, inspecteur général, professeur dei
chirurgie militaire, une série de brochures sur les ostéo-myélites, •— sur les modifications
de formes apporlées aux nouvelles formes et aux nouveaux projectiles, — sur le mode de
transport aux ambulances, — sur certaines résections.
M. Tardieu, au nom de M. le.dQcleur Théophile Houssel, offre en hommage è l’Académie
le volume sur la pellagre qui a été couronné, l’année dernière, par l’Académie des sciences.
L’UNION MÉDICALE.
03
M. LE Président annonce à l’Académie qu’elle vient de faire une nouvelle perle en la
personne de M. Montagne , associé libre.
Conformément à l’invitation de M. le Président, M. Robinet donne lecture des quelques
mots qu’il a prononcés sur la tombe de son collègue.
M. Raciborski donne lecture d’une note sur le traitement des affections de la matrice -par
les pansements quotidiens à l’aide de nouveaux pessaires médicamenteux préparés avec le
typhas. (Nous donnerons un résumé de cette note dans notre prochain numéro.)
M. Briquet reprend la lecture du rapport général et otFiciel sur les épidémies cholériques
de 1832, 1849 et 1853.
M. J. Guérin adresse à M. Briquet le reproche de ne présenter que des faits favorables à
l’opinion de la contagion et de l’importation du choléra. Ce n’est pas ainsi que la commis-
gion avait désiré que le rapport fût présenté ; elle entendait que tous les faits pour et contre
fussent exposés et discutés. Il demande, en conséquence, qu’avant d’aller plus loin, la com¬
mission du choléra soit réunie le plus prochainement possible.,
Cette proposition, est adoptée.
— La séance est levée è cinq heures.
LE CHOLÉRA AÇX ANTILLES.
A litre de renseignements pour l’étude de la transmission du choléra et de sa marche dans
les Antilles, nous mettons sous les yeux de nos lecteurs les extraits suivants des journaux dé
la Guadeloupe et de la Martinique. Ils font suite au premier Bulletin que nous avons publié
à ce sujet dans I’Union Médicale dut 2 décembre dernier.
Le Ccmmeraa/ disait, à la date du 29 novembre :
« D’après le Dominicain du 22, cinq dominicains retournant de Marie-Galante à la Domi¬
nique dans un cunoil, avaient réussi à débarquer dans une des communes du nord de 111e. Le
jour même de leur ovrivéc, un d’eux avait péri, victime de l’épidémie, un autre le lende¬
main, et un troisième paraissait devoir suivre les deux premiers. Le gouvernement de la
bominlque a fait demandér immédiatement des secours et dés médecins è la Barbade, et il a
augmenté la rigueur des mesures déjà prises pour empêcher toute communication avec les
lieux infectés. »
• Le même journal du 2 décembre contient la lettre suivante :
« Je répon;ds aux renseignements que vous me demandez sur la marche de l’épidémie à
Marie-Galante.
« Elle a pénétré dans la Dépendance par la commune de Saint-Louis. Le 1" novembre, la
goélette la Mdrie-Athalie y arrivait dè la Pointe-à-Pilre, et, dans la journée du 5, trois de ses
hommes étaient frappés; peu après, le capitaine, le sieur Sauvaire, succombait lui-même.
Nous l’avions vu dans l’après-midi au Grand-Bourg, où il était venu chercher des secours
pour ses marins. De Saint-Louis, l’épidémie gagna l’habitation Saint-Charles, dont les culti¬
vateurs s’étaient trouvés en contact avec un des malades de la Marie-Athalie.
« Le mal restait circonscrit aux points que je vous indique lorsque, dans la journée du
11, la goélette ï'Adda entra dans le port ; son pavillon en berne annonçait un malheur. Peu
d’instants après, le capitaine Dubois s’approchait du quai et déclarait s’abstenir de commu¬
niquer, parce que l’un de ses hommes venait de mourir en cours de traversée. Le brave capi¬
taine allait ainsi au-devant d’une quarantaine, et un tel acte l’honore à jamais à nos yeux,
car rien ne lui en faisait une obligation.
« Huit jours, en effet, avant cet incident, les notables du bourg avaient réclamé des me¬
sures de précaution contre les arrivages de la Pointe-à-Pitre, et l’autorité municipale n’avait
pu que répondre qu’elle n’avait pas d’ordres à cet égard.
, « Je vous laisse à penser l’émoi que jeta dans le bourg l’arrivée de Ï'Adda dans les condi¬
tions que je vous rapporte. Quoique dépourvue d’ordres, l’autorité municipale pensa du moins
qu’elle avait un devoir à remplir dans la circonslance,et réunit immédiatement la commission
sanitaire. Malheureusement, les.passagers et l’équipage avaient déjà débarqué, et |a quaran¬
taine imposée au bâtiment, ainsi que les précautions dont on entoura l’inhumation du marin
décédé, ne devaient être que peine perdue. » — Il y a ici une contradiction, apparente du
moins, que nous ne nous expliquons pas, entre la déclaration du capitaine qui veut s’abstenif
de communiquer, et le débarquement qui s’opère malgré cette déclaration. Il ne nous paraît
guère possible que celle vaine déclaration, non suivie d’effet, sufQse à honorer à jamais le
capitaine aux yeux du correspondant du Commercial, Mais nous n’avons pas à discuter les
64
L’ UNION MÉOICALE.
sentiments des journalistes des colonies, ni les actes des capitaines ; ce qui mous importe,
c’est oue « le lendemain, la maladie se manifesta à Marie-Galante, enlevant en quelques
heures une pauvre femme pleine de santé la veille; puis elle s’abattit sur 1 habitation Maré¬
chal appartenant à M. de Retz. En trois jours, elle lui enlevait 33 cullivatéurs. Elle court
maintenant à grandes étapes vers la Capesterre. Elle sévit fortement au Morne-La anne, hau.
teur verdoyante, toujours rafraîchie de la brise d’Est, et dont les conditions de salubrité sont
les meilleures qu’il se puisse désirer. »' . .
C’est le 25 novembre que le gouverneur de la Martinique prescrivit les mesures rigoureuses
de quarantaine et de préservation qui ont été si heureusement efficaces.
M. le docteur Arnaud, de la Martinique, qui était allé à la Guadeloupe pour soigner les
cholériques, écrivait de cette île au journal les Antilles (numéro du 6 décembre) : « Que ceux
qui commandent à la Martinique redoublent de zèle, d’activité et de surveillance pour, éviter
toute communication avec les lieux infectés. La dépendance des Saintes, le seul point qui
soit exempt du fléau, s’en est préservée en refusant d’une manière énergique toute communi¬
cation avec la Pointe, la Basse-Terre, avec la Guadeloupe entière. » _ '
Dans son numéro du 9 décembre, le même journal, \es Antilles, raconte le fait suivant;
« A la Barbade, les précautions sanitares sont sévères. Un bateau de la Guadeloupe, la
Sir'ene, qui était arrivé à Bridgetown dans le but d’acheter des vivres et des provisions pour
la Pointe-à-Pitre, a été mis en quarantaine pour quinze jours, bien qu'il eût une longue tra¬
versée, et que les hommes de son équipage fussent tous en très-bonne santé. Mais à peine
cette quarantaine commencée, deux matelots meurent du choléra. Aussitôt le gouverneur
anglais fait intimer au capitaine de la Sir'ene l’ordre de s’éloigner, si mieux il n’aime voir
prolonger indéfiniment sa quarantaine. La Sir'ene a tout de suite repris la mer. »
Récapitulons ; Le navire à voiles la Virginie Marseille le 3 septembre ; il arrive à la
Pointe-à-Pitre le 9 octobre. Le, choléra éclate, à la Guadeloupe le 22 du même mois, pendant
qu’on décharge Virginie, et tout près du point de déchargement.
Le 1" novembre, la goêlelte la Marie-Athalie arme de la Pointe-à-Pitre à Saint-Louis de
Marie-Galante; le 5, trois hommes meurent, et l’épidémie décime cette malheureuse colonie.
Le 22, cinq Dominicains, revenant de ivtarie-Galante en canot, abordent à la Dominique et
meurent du choléra.
Il est important de remarquer que Marie-Galante et la Dominique sont au vent de la Gua¬
deloupe.
Jusqu’ici, les Antilles préservées sont celles où les mesures ont été le plus énergiquement
prises pour éviter toute communication avec les lieux infectés. — D* Maximin Legrand. ,
Les obsèques de M. le docteur Vosseur ont été célébrées hier au milieu d’un très-nom¬
breux concours de médecins et d’amis de ce regrettable confrère. Le bureau de l’Association
des médecins de la Seine, ayant à sa têle M. Velpeau, président, MM. les vice-présidents
Nélaton et Barth, le secrétaire général M. L. Orfila, M. Perdrix, secrétaire général hono¬
raire, un très-grand nombre de membres de l’Association, se sont fait un devoir de payer
ce dernier tribut d’affection, d’estime et de regrets au confrère excellent dont l’intelligente
et active coopération a si fructueusement servi au succès de l’Association. L’Association
'générale des médecins de France avait voulu s’associer à ce témoignage de regrets ; elle
était représentée par M. Ricord , membre du conseil général, par M. Amédée Latour, secré¬
taire général, par M. Léon Gfl’os, vice-secrétaire, par M. Cabanellas, membre de la commis¬
sion administrative de la Société centrale. Après la cérémonie religieuse, le convoi s’est dirigé
vers le cimetière Montparnasse. Deux discours ont été prononcés sur la tombe, l’un par
M. L. Orfila, l’autre par M. Perdrix, et ces deux honorables interprètes de la douleur géné¬
rale ont dignement apprécié le caractère, la dignité, la modestie et les services de l’aimable,
serviable et conciliant confrère que nous venons de perdre.
— M. le docteur A. Grimaud, ex-médecin du bureau de bienfaisance et chirurgien-major
de la garde nationale, praticien honorable de Paris, vient de mourir à l’âge de 76 ans. •;
ADMINISTRATION BÉNÉRALE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE. — Le samedi 10 février 1866, à
deux heures précises, il sera ouvert dans l’amphithéâtre de la pharmacie centrale de l’admi¬
nistration de l’Assistance publique, à Paris, quai de la Tournelle, n” 47, un concours pour
la nomination aux places d’élèves en pharmacie dans les hôpitaux et hospices.
Les élèves qui voudront prendre part à ce concours devront se faire inscrive au bureau
du secrétariat de l’administration, de une heure à trois heures. Le registre d’inscription
sera ouvert le jeudi 11 janvier, et fermé le jeudi- 25 du même mois, à trois heures.
Le Gérant, G. Richelot.
Paris — Trpogpanliie Féux Maiteste et C«, nie «lesReiu-Porleg-Saint-Sauveiii', 22,
L’ÙNION MÉDICALE.
BELLEVUE (Seine-et-Oise)
ÉTABLISSEMENT DHYDROTHËRAPIE
Médecin en chef : M. le Docteur LEROY-DUPRl].
Eau DE SOURCE d’une température invariable de 9 degrés centigrades. — Salles
d’hydrothérapie pourvues des appareils les plus perfectionnés. — Situation incom¬
parable an point de vue des qualités de l’air, du site et des promenades.
L’Établissement reçoit des Pensionnaires et des Externes. M. le dooteur Leroy-
DuPRÉ réside à l’Établissement. Ses consultations unt lieu tousfes jours, excepté le
mardi, de une à trois hçures.
Bellevue est à 20 minutes de Paris. Chenîin de fer de Versailles (rive gauche).
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licates, et est d’une digestion plus facile qne l'huile ordinaire.
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médecine et honorés de Médailles aux expositions
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paux pharmaciens de chaque ville.
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naux. Sa force adhésive et sa souplesse le rendent
préférable aux autres agglutinatifs dans les panse¬
ments chirurgicaux.
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AppronvécM par l’Académie Impériale
de médecine. — Lc Rapport académique et de
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Villeneuve, 19, et dans les principales pharmacies
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des principes actifs de cette précieuse écorce. C’est
assez dire sa supériorité sur les vins ou sirops les
mieux préparés, qui ne contiennent jamais l’en¬
semble des principes diV quinquina que dans une
proportion toujours variable et surtout très res¬
treinte.
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vineux, l’Élixir Laroche est d’une limpidité cons¬
tante. Une cuillerée représente trore fois la même
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sérieux, dont tous les hommes instruits connaissent le mérite, publie une édition
mensuelle au prix do 10 francs par an. C’est le recueil le meilleur marché qu’il y ait
au monde. Chaque numéro, publié le 25dumois, contient c^oM^e/’emï/esdMmpressiori,
c’est-à-dire la matière d’un volume in-S® ordinaire. Dans chaque numéro, on trouve
des études de science, de littérature, d’histoire', de.s récits de voyage, des œuvres
d’imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo¬
logie, enfin des chroniques des sciences, des lettres, de la politique, de l’industrie et
des finances. Rien n’est plus varié que l’ensemble des travaux publiés par la Revue
contemporaine mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les familles une
lecture instructive, intéressante, à tenir les gens instruits au courant du mouvement
de l’esprit humain. Ou remarque, parmi les rédacteurs, des écrivains et des savants
comme MM. Sainte-Beuve, Barrai, Lélut, le général Daumas, Darimon, Léon Gozlan.
de laGuéronnièrc, Levasseur, Babinet, Dehérain, Ernouf, etc., etc.
On s’abonne pour l’année entière au prix de 10 francs, pour toute la France ; —
pour le second semestre au prix de 6 francs. — Paris, rue du Pont-de Lodi, 1. —
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Paris. — Typographie Fbhx Malteste et C®, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22.
Vingtième année.
IVo 5.
Samedi 13 Janvier 1866.
JOURNAL D’ABONNEMC\T
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- Impériales et Générales.
Ce arournal paraît trois fois par Semaine, le MAKDI, le le SASSEDI,
ET FORME, PAR ANNEE, 4 BEAEX VOLEMES IN-S® DE PI.US DE 600 FACES CHACUN.
Tout cc ([ui concerné la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédce l.ATOXJn , Rédacteur en chef. — Tout ce qui
concerne l’Administration, à M. le Gérant, J'ue du Faubourg-JtlmUmm'tre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être atîrgnchis.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
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sur le gaz, par J.-M. Demarquay, chirurgien de la Maison municipale et du Conseil d’État,
membre de la Société impériale de chirurgie. Paris, 1866, 1 vol. in-8° de 685 pages, avec
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LE CHOLÉRA ET LE CONGRÈS SANITAIRE DIPLOMATIQUE INTERNATIONAL, par le docteur J.-P.
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Rennes, membre de la Société médico -psychologique, etc. Un beau volume 10-8° de
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MÉMOIRE SUR LE CATARRHE DU SAC LACRYMAL, dans ses rapports avec les affections dési¬
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L’UINION MÉDICALE.
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MM. les Médecins qui voudraient faire partie du service médical de la Société de secours
mutuels des ouvriers boulangers, particulièrement dans la banlieue du département de la
Seine, sont priés de vouloir bien adresser leurs demandes au Président de la Société, rue
des Moulins, n“
VIN DE QUINQUINA AU MALAGA
Préparé par LABAT, pharmacien, 21, rue Sainte- Appoline , à Paris.
Le Vin de quinquina au Malaga de M. Labat-Abbadie se recommande aux Médecins par le
choix du quinquina et par celui du vin.
M. LabÀt emploie le quinquina gris. On sait, en effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs du quinquina : la quinine, la cinchonine, le rouge cincho-
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble ; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par le Codex
pour tous les bons vins de quinquina) ; il dissout et il garde en dissolution, gràiCe à son alcool
et à ses acides, le quiriate de chaux, le rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
GÔÎITTÈS NOIRES ANGLAISES
SEUL DÉPÔT
Généralement, l’action de l’opium ordinaire
en teinture (laudanum) est reconnue comme
étant pernicieuse, produisant l’insomnie, l’en¬
gourdissement et souvent le délire,
Ph. anglaise, Roberts et Co, 23, pl. Vendôme Ces effets sont évités par l’emploi du BLACK
^ O DJJQP _ Gelui-ci, dans la plupart des cas,
produit, au contraire, les effets bienfaisants d’un narcotique, sans aucun des inconvénients résultant de
l’emploi du laudanum, — V.a do.<«c est de s à «O gouttes suivant le cas.
Chaque perle contient en¬
viron 4 gouttes d’éther pur. On
en prend de 1 à 5 suivant. |
l’avis du médecin.
Aussitôt après les avoir
mises dans la bouche, il faut
boire 2 ou 3 cuillerées d’eau
froide pour les entraîner
promptement dans l’estomac.
La vogue dont jouissent lesj
perles de Clertan a inspiré des!
tentatives d’usurpation qui ont]
été réprimées par les Tribu¬
naux.
Pour éviter qu’à l’avenir lel
public ne soit trompé sur l’o-j
rigine de ce produit, nous don¬
nons ci-contre le modèle de]
l’étiquette qui se trouve sur]
les flacons.
VAcaWms m-çmaVe A® îRéAedui.
BREVET n’iNVENTION S. G. D. C.
PERLES D’ÉTHER
BIJ CliüRTAlV
L’Éther est d’un usage populaire (
crampes d’estomac, et toutes les dt
d'une irritation nerveuse.
L’administration de l’Éi )jfni/de Perles est
généralement adoptée par parce qu’elle
permet de Tintrodnüe djr^ ^toinac, à doses
fixes, sans déperd^lpn^ he pour U malade.
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ET DANS^MSÉa LES VILLES BE^LA FIIANCB ET DE l’ÉTRAMAEE.
Pour les en gros, s'adresser à la maison L. FRERE, r. Jacob, 19.
■N9 5.'!' : Samecli 13 Janvier 186e. :
' ■ ■ ■ SOMlUAIR^lü.' ■ ; ; ... r
I. Paris : Sur la séance de l’Académie des sciences. — 11. Cumatoi-ogie ; Climà'tciro’giè' pratique. ^
, In. CHtRCR’eiE : Observation de luxati'dn dü^pièd en avant, avec quelques -rettiarqués sur cette espèce
dC; luxatiftB. — r, IV^iAcADÉMiEs ÉT SOCIÉTÉS, SAVANTES; Socié!léi<n(tj>étiç,le. de chyrurgifi : Séance annuelle
et, sqlenqell.q. — Piçcqur.§ du .président — Ço^ipte rendu annuel, — Éloge de — Prix.—
.■'V. CoDRRiER. — Vr. ÉÉüii.iETON ; Causeries. ' / , ' . . , i , i
,y.Parisyte,i2 Janvier 196,6.'
•BiiLLÈtiW.;! ■' v' ' ''
la séance de .l’AcadéniIje de.s scien^és*. , ' , ;
. .:8ans parler des Mâladîes'dén’hommiei riblié' EiVioriydè icli'oli^rsl'deià-Volaili'ë -^ qiiî,
■suivant M.- Bouillaud,ih^est pas'tn choléra -/nônë àvioflë le typhiis desbétës Ôcorftèé,
■ qüis id apres M I oinS,' e«t une fièvre tvplioide nous avions les triiéhines du jambon,
l’oïdtum du raisin et la maladife de la poibme'de (erre.- Aut mrsanthrèpes qui droü^
. vent que c est bien fltit et aux ours, du fnoins, il restait le mrel Avec le midi, la' fh
offre encore quelque dbuceiirs Mais bêlas' vorci que l’abeilTe aussi est attdirfife , elTe
a son ennemi, d autant plus terrible qiril est invisible. C e.4t'!yî; 'Emv Düchéraîn qui
biaitiouve Un paydiin avait pèrdu une freïitame de riichesf danë son disespoii, il
.cherchait quelle pouvait 'étrè la cause de* de désastre dt 1 atti^budit x certaines plantés
sur ksquQj|es ses abeilles avaient coutume de butiner M ©iicb'dmin iVest paS 'dfe
cet avis; il croit que 1 abeille est trop intelUgeMè pour- Sc tromper dO'oèWé'lfaçOii.
'^U’èstune opinion qui Un 'est toute peNon'nelle je connais nombre de g'eus qui pro¬
fessent a 1 égard de l mtelbgeiiee, ‘'de -toutes' autres doctrines Duchemm croit
dbhlc que 1 abeille sait fort bien eviler les poisbns qUi pourraient la tuei (o'est autre
chose), et elle peut extraire même, selon lui. impunément le suc de 1 arbrisseau
appelé azalm pontwë; dont parlent Xébophorï et Pline Si parfois sdn miel est-véné¬
neux comme iMe^ftiUpoiir lés (rois cohortes de Paimee de Pompee il ne 1 est janiate
pour -elle. ; - '.-l ('■> .îli > 1
FEUILLETON.
‘ CAÜSEÏIIES. ' • ■'
De la Faculté aucune nouvelle, si ce. n’est de bonneg nouvelles, en ce sens que le' calme
est rentré dans notre Asclépion et que nos jeunes disciples d’Esculape on t pieusemeiit repris
leurs fonctions dans le temple. Mais le grand prêlréfait {©iijours défaut. Pas énïïore de
doyen. On ' consulte en vain les augures et le tout est niuét. Tous des professeurs
que l’on désigne se défendent et rëpondéntinvàriablemeht î Je n’ai rien demandé et l’on ne
m’a rien offert.' lioujours est-il que M. Tardieu a quitté l’haMtalion' du décianat r k maison
est vide, maison iphâbitée depuis la retraite d’Orfila, et dans laquelle M. Tardieu offrait' tous
tes quinze jours à la! médecine pai'isienne une graçienseet confralerneîlé hospitalité. Il paralt
que i l’empressement n’est pas trfes-vif, soit ppiïr affrirjiBoit podr accepierq‘é d'ôïtblè gûicm
ü or de la toqüedii doyen. Il y a bien de quoi rëflëcîiir, eri effet, avant d'accépter une charge
SI iQürde. Là où leigrand caractère et la haute position dei M.i Rayer, là où! toutes les apti¬
tudes et les aimables qualités de M. Tardieu' oqt.echouév qui pourratt se flatter de ntei pâs
sombrer; aussi?.:;. Oue les vents et . les :flots vous soient propieés, ô chère iFacuUél mais, be
qui vous arrive, ne l’avez-rvous pas un peu voulu, ou du moins un peu cherché? Allons, pas
de récriminations dans un moment d’embarras et de; chagrin ; mais, je vous en préviens, je
ue vous trouve pas encore assez battue, et, dans des circonstances plus propices, je vous
dirai pourquoi. . ,
' Trois vacances à l’Académie de médecine parmi' les membres titulaires, et deux au moins
TouiP XXIX, — Nouvelle série. 5
66 L’UNION MÉDICÀLÇ, , . ^
_ _ \ . — ■■ • ’■■■ ' ^! V-*' — p— - - -
L’ennemi mortel de l’abeille est un acarus. Réaumur a donné le dessin d’un pou
trouvé sur l’abeille, mais il ne ressemble pas à l’acare que M. Duchemin a observé sur la
mouche à miel et qu’il a retrouvé sur Vhelianthus anmus. Est-ce l’abeille qui dépose
sur celte fleur son parasite, ou est-ce. la fleur qui communique à l’abeille le parasite
qui fqit mourir cellerci’ ^ -, . -i. i j ^ : i' -t .!
M. Duchemin a passé tout l’été de 1864 à .résoudre cette question, intéressante à
plus d’un point de vue. Après avoir protégé entièrement la plartte de tout etintact
extéireur, 'îT a déééilt^èrt encOèe sdK elle l’bèafe destructeur ’ èt'U ïloüydlèdllir-
mer que l’ennemi invisible de l’abeille x\q.\\, iinv t’ helianthus anhuüs. Avis aux api¬
culteurs.
Voici les cohélusions- promises delà seconde partie du très-remarquable mémoire
de M. Jeannel, de Bordeaux, sur la Pancristallie.:
« Influence des parois et de l’étal hygrométrique de l’air.
10 L’attraction des'pafdië, lôrsqii’élle prédominé sur là masse de la solution saline
sursaturée, empêche la cristallisatipn oïdinaire de quelques-unes de eçs .aoluUons,
bien. que celles-ci restent exposées à l’air libre et y cristallisent lentement par évapo¬
ration. Ç’.est ce que j’af constaté.pour le sulfate et.pour le carbonate de soude, l’alqn
et Pacétate neutre de, plomb. (l’adresse al’Acad,emie plusieurs specimens de.ces cris-
tallisations particulières provenant de solutions sursaturées, de .sulfate de soude et
d’acétate neutre de plomb, évaporées et cristallisées a l’qir hbie sur dès lames de verre
ou des verres de montre.) , ■ : ^
2o Les solutions sursaturées d’alun; de sulfate de magnesjte et d’ueetate de soudé,
se niàiatieiment dans, un air saturé; d’humid>te,i bien qu’elles y soient exposées dans un
grand espace.; elles reprennent l’ét,at cristallin ordinaire dans l’air sec, qu’elles
y restent abritées des poussières a.tmosphénques , ' , ;
So Enfinia double influence des parois des vases et de l’état hygrometriquede l’air
suffit pour: ^rendre compte du phénomène .des solutions sursaturées que présentent
les sels hydratés, et probablement un grand nombre de corps cristûllisables.à l’état
d:’hydrate. , , . • :i;fo
Lessèls; cristallisés hydratés: se constituent dans i eau bouillant®, dans ùn état
d’hydratation particulier qui peut se maintenir apres le refroidissement dansles vases
couverts ou bouchés, en raison de l’attraction des parois et en raison dela.satura-
parmi les associés libres, que d’ambitfens Réveil t Dans les titulaires, il s’agit de remplacer
MM. Gimelle et Malgaigne, section de mëdééîïre Ôpératoire, et M. Beau, section d’anatomie
pathologique. Parmi les associés libres, il fatft'pourvoir aux vacances faites par la mort de
MM. Trébuchetet Montagne. Je conseille aux académiciens de faire placer des cordons neufs
à leurs sonnettes. La Compagnie des petites voilures va regretter de plus belle son privilège
qui expircj car, cinq candidalunes académiques,- C’est cinq fois. trois cents heures 4e; course,
au minimum, chaque candidat ne pouvant faire, directement ou indirectfimenl, moins de
trois visites à chacun des cent membres de .l’Académie. Supputez maintenant- ce qüe. coûte
à la pratique ou à la science chaque candidature académique. ESt-il-prallcienv le-candidat?
c’est trois cents visites ou consultations qu’il perd; est-il homme de. travail et de cabinet?
c’est trois cents heures dérobées à la science; c’est-à-dire le temps 4e Composer un beau
volume. Sans compter les stations et les colloques dans la salle des votai perrfwBsi;. et les agi¬
tations, et l’inquiétude, et les mauvais propos, et le reste. Devant de tels- résultats, que
devrait faire l’Académie ? Édicter un décret qui interdirait toute visite, îdirecte- ou indirecte,
sous peine de déchéance du candidat. A la bonne heure ! vo? commissions de présehtatioa,
plus hardies et.>;moins influencées, indiqueraient avec plus, de liberté.. La Presse, qui-s’abs-
tient aujourd’hui parce qu’elle se sent impuissante en face de ce concours et dé ce conflit
d’influences, n’aurait plus, de raison de s’abstenir et voterait aussi plus libiemenL Tout le
monde ne gagnerait-il pas quelque chose à ce simple changement? . . i/ .i >. / -’i'
Il ne faut pas se lasser d’émettre et de soutenir de bonnes idées; elles aboutissent tôt ou
tard,' çLla grande vertu de ce monde, c’est la patience. Sans sortir de l’ Académie, trouvons-
en une preuve. Voilà bien des années que, ici même, dans ce journal, . le premier, j’ai
réclamé la publicalé pour le rapport des prix. Eh bien, voilà que dette idée a fait son chémin
MEbîdALE.
tîôn dè ratmb'sphê^e ïfiftél'îè'ui'ë ‘du Vaste pâr là Vapteur d’eàu émanëé de la splUU'dtt
elle-même. Mais ces influences sont très-faibles, elles cèdent 'àu cbnlà'ct dès- èbrjpb
sbliàëàbtiS^Sj ét isurtout àu'èbntact d’Uiiè paréeirè'teolide du sei diSsodS. » ,
ER 'séànéè'db lübâi diei'nier' k'èët Bbm^osëe dë'lH lécture du ppobès-Verbàl, 4é'1à
correspondance et d’un comité secret destiné à là’ discüssibn des titrés dés cattdïdàts
pour les prochaines élections.
pr^l^aximjn Legraîjd.^,^^-,.
6^
L’U,NION WÉPICAIE-
li,onpf,abl,es.,çQrresp,ondants, en restant, fidèje,. à la maxwp, qui iiou^ toujours
dje.règie'dq conduite [i , :•
« TN’est-ce pas contribuer au?, progrès d’unpisciapÇie.qup, l on:Uirne,de.p,réauepbqp,
que de; mettre ep reli pf; son jinçpntestabjp , u^(il,\té, iqtiè <le : la. pjaipjemr, port^^ de
Jlintelîigence du jiüs, grand’ ponitre?,» i, !■ > . " ‘ -q ''noo
Nous ‘définissons lé^ climat d’Hipppocrate : _ .-«r: . . .•■a-
' « Vawjc g? fes lieux éxéfceni sur i nOTHîïie euiùM
qu’ individu, et sur les hornrn§s)M^’^^ .en grh,iid^,,müsses et habitant un même point
circonscrit et déte-rmmé du g^lobe. » . - . — - ^ '
De cette définition découlent. Jiep lirajt,ea4gue'jl’9Pîd9it assigner à chacune des par¬
ties essentielles qui constituent la clinaatologie, , ..
La climatologie Ihéorîqdé cdtii^èndra ï -étude' :
1» Du sol, dans les différences de sa constitution;
2o Des eaux, dans les conditions de leur existence;
: 3» De l’atr, dans toutes les mpdificàtions qù’ii'^sübif ; ' " ■ ■ • ■
4® Des éléments némériques (statistiqiiesf eoristitutioriè médicales»'' éb'id-émies);,
comme contrôle naturel de l’influehce ;dés éléments qui précèdent* ' ' >'■
La climatologie pratique fournira nécessairenient à ^Observateur la- connaissance
de toutes les notions indispensables pour ; ■ ' ii;:;; ■ ■ m , ’
■'■■lo-Étudier les lieux;''-;:': .. i -'-i-::'' ' ' '» ; " d -'io
2» Analyser, toutes lés:Yariétés dOsmaux ;!' 'iiî ; - - - i =■; ; - . • Ir.. o-i
3e Reconnaître les divers agents atmosphériques; enregistrer leurs manifestations.
Voici sommairement lesiprincipaux paragraphes de CéS trois chapitres : ; ; ' •
I. Les Lieux : Différences horaires des méridiens ; — Trèmblfeménts”de terré ^
Observation dés phénomènes'périodiqües; ’ ■ ' ' ' ' ■
■ '‘îiî'ï^fÈmoc Ahaiysé'ét ■synthèse;dé rééW;'.~ Hydrotîniéffié^^^^'A^^
tàti ve*,* düaùtitàtivé et Systémàtrq’uè) dWs" éaux'mtPéréFes,'; — ! Pr bcéaé^ ÿbûr' détër':^hffr
la nature de chacune des huit classes d^aux miiièÿàlés' ; sülfiirées',' émo^bréés^^^^
bôbâtëeS; sulfatées, ferrugihétiSeèîqrsèriïèklés,‘'ibduiées ët'bromufées’. “ ' t'
IIL L’Air : Atmosphère et ses météores lurainçux ;,—>fPi:esaion, barométrique;-—
ontyalu la double néqompepse d^offlcier de la iLégion cl’hohneuri et d’inspecteur général
place que la démission ;de ;M.: Le Coq a laissée vacante. Les motifs de lar démission de M. Le
Coq , ne spot pas de ceux que l’on puisse discuter;; chacun est, juge de céique lui coiu-
■mapde sa; propre dignité.: , - ;
La tchroniqae : ne peut laisser passer sans la' saluer la grande, d’immense,: r.incroyabié
découverte faite .par pp de nps confrères de la Presse,, M.:H» Favre, sur la transmutation des
,métaux;;.Nolre confrère fait de ror.,avec de l’argent,, avec du mercure;nvec du. cuivre, avec
du plomb» En retournant un peu un vers célèbre on peut lui demander i , : . . ■ ^
Comment en, un or pur le plomb , s’est-il chapgé, P ; . , , . ; ; . ;
Non,qn ne peut le lui demander, car notre libéral confrère a divulgué tous sçs sècrets; ü
leisj donnés à i’Âcadémie, des sciences d’abord, et puis h. ses heureux lécteurs de la,jFrqk<¥
médipale. ’’ .-i]' "
Voilà certes une Prime comme on n’en donne guère et même comme pn n’eh donne p,ai
Je suis vraiment heureux dé celle bonne avepture pour np.tre confrère. Oçcqpé désormais à faire
‘de l’or,-, il n’aura plus le, temps, d’écrife sur .r.ljNioîs .MiDiCALE, des nonrsépk cqmme . celui
que je.relève dans son dernier numéro : « du moment qu’en cés:patages,cousacrés‘dfi'},’autb-
«.rilé en. principe... » De quelle aiUorUé parleq-il cè fécond alcln’misfè'L S’il irpuve un
pelil instant entre ses couppellalions, je Ipi serai bien obligé de me rèpondré!. S’ff .yeui bien
ne pas .confondre la force {^yec Vauiorüé,. il verra peut-êire que, par. bénéiiGV d’égè,^, nous
l’avons, il y a bien longtemps, devancé sur la plupart des quesliops, qu’il erpit toutes neuve?
et que, pour les faire abouiir, nous àvoqs demandé iè levier dç taudis que Ivii
L’Ü^JION ïilËDlCALE.
60'
Teirti)éi‘atüW';' —'ttÿdromètéorës'j — Ahémblogtë; ^ ManifeStatiôrls étectriqiies et
magnétiques.
•.:> 'r . \ , 'ï.
Pour ne pas abuser de l’espace qui nous est accordé dans ces colonnes, nous allons
nous occuper seulement du chapitre qui concerne la météorologie proprement dite.
L’expérience personnelle que nous avons acquise pendant nos voyages en Algérie,
enCôrSè et’dané te -midi dé la France, nous a naturellement démontré l’opportunité
et la nécessité de ces études pratiques. ■ '
Côtrime il'n’exiMalt riüllé part déS' Observations météorologiques soigneusement
faitès bu moyeii d’'inblruméttté précis et comparables, nous avons commencé: -par:
exposer les connaissances les plus indispensables pour entreprendre ces recherches;;
nous avons ensuite installé plusieurs observatoires météorologiques fonctionnant
d’après ces principes. ' ' — : . • :
Voici, du reste, comment s’exprimait RL Renou, le savant secrétaire de Société
de métérologie de France, alors qu’il était chargé, par l’ Association scientifique de
rédiger, dès-instructions pratiques . , ,
(y L’organisation.des observations météorologiques sur un, plq,p uniforme, avec dep,
instruments; aussi: parfaits que possible, dans de^ conditions sembîablesj et ,à; 4eS'
heures partouties mômes, serait fort désirable. . . ... , . . Le deyoir de l’Assopia-
tion est donc de chercher à utiliser ce qui se fait aujourd’hui, en réformant .immédia-j
tement ce qui est défectueux,, .et; en travaiUanli constamment à; perfectionner l’éuvre
d’ensemble. » ■-
. es, instructions rédigées par M,., le professeur, IVlousson (de Zurich) , pour les.obser-
Yatoires métébrplogiqüés de la SuissjeCnbus fournissent (es renseignements suivants :
’ Lés ohsehations, météorologiques 'rie peuvent offrir uhe utilité réelle qii’aiix ' çondï-
t ions ci-après : i ‘ ■ '
'lo jConfôrmite dans la maniéré àe faire ys oBsérvâtm^
‘ 2» Emploi d’instrümènts exacts éf sûrs, de n attiré aussi semhlabïes qné possible, et
ayant été vérifiés et comparés par‘des méthodéé rigoureuses V “
_ 3° Établissement dcfinstrunients dans toutes le^ stations, suivant des principes
ühiformès’étéàlioiineia; ' ' ’
contre les maux qu’il décrit, ne voit d’autré remédé que, leur cause même, c’est-à-dHre
V individualisme. . ' , ' , ■ ;
Un autre journal qui à pris pour Mouvement médical et qui né paraît pas, en effet,
être atteint jle paralysie, du raoüyemênt, tèrminé un lo'pg articlé, sur' findtructîon médîcalè,'
par ■cétlé'phrâsé SignificàtivéV w ÿJe soyons plus, esclaVés* d’un fan tô,me d’organisation , fér-
« .pions ,1^ grand amphilliéà'(rë jiar' la tibéirï’é.' Notrë libértéé nous est plus
lîbëraireVnôùs 'nè vouions flên ferniéi', .àii contraire, iiouS voudrions ouvrir étde;pilis large¬
ment. possible., L’enseignement libre oii officiëüx né nous’effraye en aücuüe'fàçon, niais pOur-
protéger célul-cî nous ne voudrions pas éteindre l’autrë, au contrair'é, nous voudrions
ragrandir et le compléter, èt ce serait mêtiië là le seul moyen de rendre inutile l’ensei--
gnemént librë. '
J’ai là sous les yéuX deux ouvrages sortis des presses dë 'Lyon, deux bijoux typographi¬
ques, et qui seront l’amour des bibliophiles. C’est l’imprimerie Louis Perrin qui vient de
nous donner ces .deux , che.fs-d’œuvre de l’art , des Aide et des-Didot. J’ai plaisir à. voir que
ce, soit notre belle çcience, qui ait été dotée de ces charmantes publications.
Je veux au moins en donner Içs titres, en attendant l’occasion de pouvoir m’étendre sur
le fond. ’ : , ; ' ’ '
L une est intitulée : Livre du chevalier allemand Ulric de IIütten sur la màladie fran¬
çaise et sur les -propriétés du bois de gaïac, orné d’un portrait de l’auteur, précédé d’une
sur sa vie et ses .ouvrages, traduit du latin, accompagné de commentaires,
U eïMés 'médiç^^GS, d’observations critiques, dé recherchés historiques i’indèrapliiqucs et
pibliogrâpliiqüës, par le docteur F.-F.-A. Potion. Un Vol. grand in-S^.'-Lyon-, m dccg Lxvi
iniprimerie de Louis Perrin. . '
70
L’UNION, MÉDICALE.
40 Cpnservaliojî: das instrumesnts, autant que* possible , dat^p, .^tat priipitif, p^env
dant toute la durée des observations; ^
50 Notation des instruments exactement, aux heures prescrites ;
60 Rédaction et élaboration ultérieure des observations, suivant des règles iden-
tiques.
M ■ ; lY -
A ceux de nos confrères qui voudraient procéder à l’instqllatipn à’na pbservatoire.
météorologique, nous dirons donc : ' . : - . ’
51 vous .êtes désireux de prendre les précautions les plus essentielles pour faire de
bonnes observations météorologiques,: dl faut porter vqtre .pttentioq sur ces quatre
points :.:. , . - :■ < .-.'K ■■ ^
1«> Lesiüstruments; ■ -
2o La conservation et l’emplacement des instruments; . m: . '
3^ ik choix des heures d’observation ; ■ . ■ ; ^ ■ ■ . •
• 40 La rédaction des observations. : . . ; ,
10 Les instruments indispensables sont : a. Le baromètre Fortiü ; ~ b. Le ther¬
momètre d’ôbsét’vatibh :(â rhét'curëlV U.- Le thermotnètre maximum dé Negrètti et
Zambra ; — Le thermomètre minimum de Rutherford ; L’hygromètre d’Au-
güSt ; — ' f. Le plüVidinètre Babinet ; *- g. La girouétté'; h. L’oxottomètre (papier
Jame^ échelle Rérigny)'. ' ■ ■ ’
La boussole, le' chronomètre, le cyahomètre de Salissore èt l’électromètre Peltiér
pourront rendre de véritables services dans beaucoup de circonstances. : : :
'2^ ÙQ^servaiîôn et émptgcemeni des — La consèrvaiîon deâ iristru-
mènts.en.bon, état exigp qu’ils séient'.maniés àVéC soin , préservés de tbut accidéilt
fâcheux et maintenus à là place qu’bn léür à prîmifîvèmént assignée.
Les plus grandes dilTicultési des observations météo, rOjlogiques proviennent de l’em-
placeraeql-conyenabledes thernîotpétres,, car les erreurs peuvent yarièr d’un lieü à
un autre, suivant l’état du ciel, ,1a direction çt hintensiie du , vent, le, voisinage des
bàtifnpnts.. : . , , i' ' • ' " - ; ■!
Les températures prises à une fenêtre ou dans les rüès séiit toudoii.fs hpprpxima-,
jÇ’est le, gros et, brillant diamant, de cet éçrin,;, , -, , "
La perle fine, ‘brochure de ae pages, porté pour titré ; ' • ■ • ' '
Des sources de Icç réff stance vitale ,et des^ manifestations fibriles^ ^SiV le dpcleur l’béodoré
PpaniN Lyon, M.nbcG LVi, mê’meinipritn^ne de Louis' Peç^^ ‘ ’ * ' ' ^ , v ’
Le premier ouvrage n’a été tiré qu’à cent exémplàirès, eVvous aurez 'du bonheur' $i v
en trouvez encore un chez J. -B. Baillière et fils. Avis aux amal^tl^’s»,
Les exemplaires de l’aulre, qui ne doivent pas non plus être tj’és-nbmbreü^i sé trouvent à
Paris, à, l,a libr,airin,,Às.selin, ,età Lyon, à ladd^rahie Mégic^^^ , ' ''
Cea bièaux çaracières.si nets, ces .larges ntarges. ce papier dç Roliande si, résistant, qe tirage
si soigné, ceRe scrupuleuse réyisiph.des épreuves, jfont prendfe pnpiiié, le;? fêles de çlous.de
nos avares éditeurs ; leur papier lâche et mou, leur texte incorrect et léiif'tifagedéteql.ueijx.
Premier prix-A Lynu, qui a, su ponserver le culte dubel art typographique., ' ^ ^
' ^ i'; .1 --r.; ■:
‘p. s. A un anonyme qui signe,: Un des vôtres, -r Non„vbüs n’èlés pas dés mienS, Car t'btl's
les, miens signent ce qu’ils écrivent; non, vous n’êtes.pàs deS miens, car vous rtié donnez
un conseil perfide' qui, si j’avais la sbllisè de lè suivre, entraînerait là 'subbféssiôn du joDr-
nal. Une, autre fois,^ d’ailleurs, soyez plus poli et mettez pn timbre à vos lettres. ' ‘
— • M. fe docteur ^chnepp, qui vient d’être nommé vice-consul et médebin sanitaire à
pjeddah,afait UQ don de la somme de 100 R. ^ la Caisse de pensions viagères d’asaistaupe
de r Association générale. ' ^ . ^
L’UNION MÉDICALE.
71
li'ves, et fournissent dès moyennes trop élevées. Nous verrons plus bas que la posi¬
tion la plu, 9 convenable est celle d’une guérite placée dans un grand jardin.
te baromètre doit être installé dans une chambre à l’abri du soleil et à température
égale, après av^ir; déterminé exactement son altitude, c’est-à-dire son élévation au-
des?ds_du niveau de la mèr.
Le pluyipmètrè, donnant des résultats différents suivant son diamètre, suivant sa
po^itipn, èt suivant son élévation au-dessus du sol, il convient de le placer isolément
dans un lieu bien à découvert, à une hauteur convenable pour l’observateur.
30 Cihoiso des. heures 4’ observation., — Ceux qui regardent, comme les plus impor¬
tantes, les notions déduites des, variations extrêmes de température, pourront se
borner à observer, une fois par jour, les 2 termes maximum et minimum.
Le pteraier-se relève à Lobservation du soir, le second à qelle du matin.
La lecture des thermomètres indiquant la température extérieure doit se faire à
7 heures du matin, 2 heures après midi et 9 heures du soir.
La moyenne déduite des observations faites à ces heures dépasse à peu près cons¬
tamment de 0,3 la moyenne vraie.
Comme le bârémètre. présente deijx minima (4 heures du matin et 4 heures du
soir) et deux raaxima (10 heures du matin et 10 heures dujsoir), en faisant les
lectures à 10' heures -du matin; et 4 heures du soir, on aurait la principale oscillation
bar'ométriquevmt'ld' raoyénaë de ces 2 chiffres indiquerait avec une grande approxi-
rhàtiorilattlbyenne des 24 heures. .
PoUr lie' pas multiplier les éelevés> on transcrit les hauteurs barométriques aux
heures indiquées pour les observations thermométriques, 7 heures du matin, 2 heures
e't'9'hèures'dü soir.‘'' ''i''';- . • ' : , ■
' 4« Redacttùn étant réléniérit qui varie le plus
p'rômptemeiit,' il 'convient (le commëricèr'toûjours par l’observation du thermomètre.
Une observation peut compter pour juste, si elle se fait à l’heure indiquée, où du
moins d'àn'sdes citiq minutés qui la* précèdent du la suivent. '
Autant que possible, les observateurs né doivent inscrire dànS le tableau des obser¬
vations Aucun chiffre arbitraire Ou déterminé par le calcul.
, Le tableau destiné à t'éèevoir lès lidtatiôns doit se placer ouvert dans la chambre
de fob^érVâleUr'ôii'sé trouvé' le' baromètre, de maniéré à pouvoir y inscrire immédia¬
tement les hauteurs de ce dernier.
On ne peut assez recommander de ne jamais se fier à sa mémoire, et de s’habi¬
tuer à un procédé- sô? et , régulier dans, la manière de faire et , de noter les observations.
.iJl qst'trè$-4mp,ortanfi(|6 faire de suite les réductions du baromètre et les calculs des
divers instrumenliS,. eniétahlissant les mpyenué? pour, chaqqe heure d’observation,-
pour chaque mois, pour l'année. ' , ^ ,
L’année météorologique doit dater du décembre. Voici ses divisions :
■ HiVël : Décembre, janvier, février ; ■- •
'‘A’ ''"‘iPritttènSpS':; Mars, Avril, maip ■ '■ '>'■ ■.
' ’Æltié-i'JÜiÜtjÙilletyaOÛtt ■ ' ^ -i ■
^ Automne : Septembre, octobre, novembre.
.-'MmIVÎ V > ^
Ces notions générales étâht bien comprises, nous allons actuellenient donner de
plus amples détails sur les instruments indiqués ci-dessus. Ils sont le plus généra-
lemeot, employés j .repommaudéç par l’Association scientifique, ils fonctionnent déjà
avec pps.pmble dansJes Êep)è& normales de l’Émpire^
p. -Baromèirp, r— L’atmosphère, iCette couché gaZiCuse qui couvre à la fois les terres
e les mers, enveloppant de toute part notre planète, obéit aux lois de la pesanteur
et de l’électricité.
G est vers 1640 que Toricelli et Otto de Guericke démontrèrent la pesanteur de
L’UNïON ' médicale. !
l’air et c’est en 4648 que Pascal exécuta, . sa mémorable,exi)érieaTO
"peânfSdor^ n^.eau^'^ mers, la poids de
trouve représente par upe ç, 6uche .de mercure de 7,57 millime^r.eS;,^^^
^°QÙM^àviSlîtl*^ei’air,"elIe 6Üc« a'ià ^«rndiilèe pat IVIari6t|;^^
d’une mqsse d’air ,donné est,.en raison inverse
clastiqüe; il doit' exércér une pression Cûnstan't,e et considérahlè spr
Un in toT'i'iî ' T. ’ihsiriim'fiht. destiné à mesurer lé poids de 1 a,tniospn,ere së‘
la surface dçX terroJ LM nstrumeht destiné , à,
nomme bàrdraètfé (de '/SatpW, poids, èt' fcstp'où, rnésùre). , _
Le barorPèlré, 'corivenablemedï 'éonstruit et préparé , cobstitue^ 1 irtstrümetit, -le
plüs parfait de 'ia ;inétéorol6gié, éar il indiqué; non plus la pression locale, mais;
celle de toute ratindsphère jusqu'à ses limites extrêmes.' , ■ „ ' '
Le plus prècié de tous' est le baromètre à ' cuvette mobile' du système bortin
Un aube droit plonge dans: un cylindre^ de verre; à la partie infériedrè' duquel se;
visse une bague qui porte un petit Sac: en peau de chamois ; te fond de ce sac s’appuie,
sur une vis qu’il suffit de tourner pour faire monter ou descendre. te. mercurq, , et,
oMenir raffieurement de son niveau avec uue pointé d’ivoire implantée surda,b.a6e
supérieure dé la cuvette; ' . . . i ^ ^ v.ïi i.î
Pour lire la hauteur de la colonne de mercure, il faut préalablement faire afflem^r,
(en tournant gradnellement la vis) la, surface du, mercure, delà cuvette avec la pointe
d’ivoire; à ceteffetj ia pointe d’ivoire et son image réfléchie par cç mercure,, doivépt
se-toueber sans laisser ipasper, de jour entre elles,. ■ ... ,,, . r,’, . , ‘
Le tube barométrique est renfermé dans une 'monture en cuivré sur laquelle sont
traeéeSjtes^divieions en,Gentimètres:et,en railliméb'es. i ^ ■: ,,, , i
Cette monture porte un viseur, et n’a vermer à; l’aide, desquels on lit exfictemeni la^
hauleur^dumercnre^ , évaluée en dixiènJés de miUimètre ; au . tiers inférieur du , tube. qst
appliqué le thermomètre qui donne, la, tenipératnre dP; miliqù. ampidPjt .^ti moffiehlt,
de l’observation. ■. , .r,, j
. 'U - ^ 1..V1;
Èmpl<^cement 'Lé baromètre doit être placé près du jour, à l’abri'
de tont'cbÜrartt d’air 'et'du'i’a'yôttnèment solaire, dans un appartement où la tempéra-
türé n'éprouVe pas de variations brusques; et où, par conséquent, on n’entretient pas
de feu pendant l’hiver. , u; , î.
Il doit être librémént sùèpendu par sa partie supérieure , dé rilanlère à prendré'lùi-
même une position verticale, et fixé ensuite dans cette position., A cet;effct, te baro¬
mètre est accompagné d’une planche munie à son extrémité supérieure, di’nne potence
en fer destinée à porter l’instrument, et à sa partie inférieure d’un anpeau garni de
trois vis de serrage. ,
On fixe la planche à un mur dans une portion telle que le baromètre étant sus¬
pendu librement à la potence, l’axe de sa cuvette passe par le centre de l’anneau.
La cuvette est alors serrée légèrement par les vis, calantes. , ,
■" ' VII ■
Mode d' observation. — Lorsqu’on veut observer le baromètre, on commence
lire latempérature de son thermornètfe,puis on téüine la vis placée au-dessous de séb'
réservoir, jusqÿà’çe que le niveau du raércuré dans ià cuvette affleure 'exactement à
rextrémitë infériéùré de la pointe d’ivoire. ' ' , - . i ■ >
.(,!) Tous ces iBstruiucnls spcteat des ateliers de M. Salleron.
L’UINION MÉDICALE.
73
L’affleureifneiit Âtant qbtenq, on donne avec le doigl quelques petUs chocs à,,Vinsr
Irurnent pour vaincre l’adhérence du mnrcure au verre, et rendre à la capillarité, dans
le tube barométrique, sa valeur normale. . n : j
On fait ensuite mouvoir le curseur de la tige du baromètre, jusqu’à ce que l’œil,
placé dans le- plan des deux bords supérieurs de. la double. fenêtre du curseur, cesse
d’apercevoir du jour entre ces bords et le sommet arrondi du mercure. ' il .f.
Ge point atteint, on fait la lecture de la hauteur, du mercure, en inscrivant les mil-
lim,èitres,et dixièmes, de, millimètre. , : ;
, L’échelle principale ne port? que les millimètres entiers ; par conséquent, on observe
d’abord au-dessus de quelle division se trouve, le poiut marqué 0 sur la petite échelle,
du vernier, point qui . correspond au bord inférieur de l’anneau. , , - , , ,
Pour déterminer les dixièmes, on cherche lequel des 10 traits de, la petite division
du vernier; coïncide le mieux avec un trait de l’échelle principale, de, manière à ne
former pour ainsi dire qu’une ligne. Suivant que cela arrive au lei', 2®, 3c trait du
vernier, on ajoutera aux millimètres entiers, 1, 2, 3 dixièmes, qu’on sépare, des pre¬
miers par une virgule 700““»2, 700mm3, etc. ,1 :
En général, toutes ces opérations devront être exécutées avec légèreté et avec la
plus grande célérité possible. (La suite à un prochain numéro.)
CHIRURGIE.
OBSERVATIOiV DE LUXATION DU PIED ÈN AVANT, AVEC QUELQUES REMARQUES SUR
CETTE ESPÈCE DE LUXATION (l)V
, . , Par le dpcleur WiLLEMiN, ipspecteur adjoint dés eaux de Vichy, etc.
L’Observation j,irècédenté*riè peut laisser, ce me semble, aucun doute sur ia'natufé
de l’accident. Les signes classiqués, ceux què la théorie indique comme Caractéris¬
tiques de la luxation du pied en avant, se sont rencontrés ici : en avant et aü-dèssoüs
de reitréraité du tibia, saillie dë la'pbulie astragalienne parfaitêmènt reconnaissable
à la vue et au toucher; atlongement du dos dupiéd; raccourcissement du talon^ qui
se trouvé rapproché des malléoles; impossibilité de mouvoir le pied; par Un mbu-
veihént de flexion fôrcéé, réiritégration de' l’âStragale, qui S’opère avéc un craque¬
ment très-manifeste, et à la suite de laquelle la déformation cessé et le pied reprend
la liberté de ses mouvements ; ces signes de la luxation sont si manifestes, ainsi
que le fait remarquer Boyer, qu’une méprise à leur égard semble bien difficile.
On les retrouve av,ec une égale évidence dans les observations de MM. Huguier et
Demarquày. ^ ^ -
Dans quelque Sens que la luxation ait lieu, dit encore Boyer, elle peut être incom-'
piété ou complète. Comihent conviëht-il' de désigner celle que nous .venons dé rap¬
porter? Doit-on lui appliquer le nofri de' SUbluxation?
Pour peu que l’on, examine les rapports des os dè l’articulation tibîo-taJrsieririè, il
est aisé dé sé c^yaincre que,' à moins d’admettrp dqs délabrements considérâmes et
là séparation dé l’astragale d’avec le calcanéum, ce genre de déplacement né peut
pas être porté plus loiit que qOus ne l’avons vu. Eq effet, lorsque l’astragale à quitté
la mortaise tibiale pour se porter aii-devant d’elie; 'celle-ci vient arc-bouter contre la
surface supérieure du calcanéum, qui se trouve alors, comme tout le pied, dans une
direction oblique d’arrière en avant et de haut en bas. La présence du tendon
d Achille limite aussi lé déplacement. Lorsqu’elle est simple, la luxation est donc
nécessairement bornée au déplacement que nous avons observé.
M. Sarazih, répétiteur à i’Êéole militaire de santé, a publié; dans \es Mémoires
Médecine et de chirurgie militaire (2), un cas de subluxcdibn dé la jambe en
(1) Suite et fin. — Voir le dernier numéro. ' ‘
(2) Tome IV, 3“ série, t" fascicule, 1860. . , , .
74
L’UNION MlîlDICALE.
sfriè^e avec fractüre de là malléôle extérilë et âiastasis de*irarticülàtioti''libro.
inférieure. Un j eune hbtnttè dé ‘ 22 étié, i-obtiste, était tdrtibô ; dèux m\^
et demi auparavant, d’un deuxième étage. Lé' pied dVoif était 'dans' rexte^ibni!
maii'iféstèment ■défPfmé, t’espace intermallëolkii'é de 0«‘,003 plus large qwe db dété
eaiiChé‘ l’ avant-pied allongé de 0>»,(}15, le dîamètrë' Siitéi^é-postéHeut', au-déSsüS dég
malléoles, diminué dé 0^,015 également; M. Sarazin u’a pas Cbbstaté de
foruiéé’ par la poulie astragalienne; ' àtissi n’a-t-îl considéré ce' déplacement « qbg
« comme une subluxation qui avait porté le bord antérieur dé la rtiort aise tibiale à-
« peiné au delà du sommet de là courbe formée par la poulie. » Dans son j^emër-
qiiMe traité dés- malaâièJs^ d&f (1), Bbnnet parle dé des' luxàtîéns'
incomplètes, comme se produisant par léS monvëiriëiltS forcés du pied, lorsque là
vîolencë n’a 'pas été trop forte ^ et qué- lé délabrement' d’est pas trop con'sidérabïe;
telles n'étaieiit pourtant pâ's les'èonditions dans le cas détuel, où il g avait éù'frafe.
tufe dë'la'malléoîê exterrte et diaStàsiS'des'deux és de la' jambe. ' '' • ' ' '
La codiplication la plus fréquenté des- luxations' dà pied consiste dâns la fràctbré
de l’une des malléoles ou de toutes deux.' C’é'st l’obseréàtion dés lésions Signalées
pour les autres luxations du pied qui a fait dire à M. Nélâton, qu’une complicalibn
presque constantej inhérentéy poür ainsi dire, à ces déplacements, ést la fraèture db'
péroné, et souvent, ajoute-t-il, celle du tibia. Dans le fait de-Delamotte, il n’est
point question de fracture, non plus |«e dans celui de Pirrie; MM. Uuguier, Demar-
quay et moi n’en ayons constaté aucune chez nos malades. Chez la malade de
M. ]!^élajon }pj:même. c’est le tibia qui est brisej ainsi que chez deux dp^^Jrois §Uj,e|s
anglais.' Dansilë‘ seul' fait de ,M- -§ara%inj, c esl,,ja maU.eo/q externe qui est fracturée.
Aussi, Dupuytren, dans ses Leçons orales (2), en indiquant comme complication des
fractures du péroné là luxation du plëd, désigned-il les déplacements en dedans comme
trp^-conirauns,^ et les déplacements en arriéré et|Ceux en pehors,^ çornme très-rare^;
enfin, les luxations en dehors et en haut' sç sont rencontrées; mais il ne fait pas meq,i,
tipn des luxations en avant. - . ' . ■ , . .
'U, ne ■cçmplicalion qui n a ete.signalee dans aucune 'dei^ observàtions p,ptçripurén
ipept rçppeiUies, ^quf dqps qelle |de M ‘Sarazin, çt que nous avpns eopstatëe pbez
nqtrje. raqladei, a consiste dans l’écartement des os‘,qe. la jambe‘, entj-e lesquels la
pqu|.ip,às,t/àgaIlqnDB,^ ea.ayant,,seip|)lp,ayQir.,agi|,ç9àiptteunpp^p^^
Â\i.,d)pqf4^,|dix’mois,,4^;,p’àp,p^O,ç^^^ infér/eupe os
s’étaif pss ençp^ç, qpéro. ' 4 ,i" r
. . Malgaigpe; , jfai t , bbseryer que, spr l'es ;',çjàq cas , r^sernblfs' pàr ,lRu;'J’,^ccid.eni,s’p4.
présenté érb'ià: /pis chez uhé,,, femme ; mptpè faif ûQnsthue le qqàtfi)èrne,.p^,;;froa/sj
ajoutant aux deux bbsërvations'anglàises, celles àè MM.' Huguier, Demàrquày ftt(.$arar!
zift,,,p,n àjr^jye, à un momb;p, supérieur popr.^’bjomw^^ Ifest certain qu’onjqeÿàii a’^^l-
tepdre à repcpntrer ççttp^ luxatiqq''plus souvent 'cirez, la ‘ferana;ej,;pm^^^^^^
puissants, dont larupturè est néçessairepour ’peri^eftfe fie.dèpfàcénàent, sob^ inporn-j
parshlsment rnoins, forts. chez eHq. ‘4 ' ! ,,. . 4" 4 . ' > ! . ' <>
, Qûêfpst Ip mécanisme dé cette 1 uxation ?. Suiyànt, Boyer, V elle ne péqt a^ioir. liep,
que, dans ung extension porche, et subité deJa.jarnbe sur le'pied. » Vidai, de Cassis (é}j
se rangé .à cette opinion^ il admet que/f accident se pfpdujt dans rextension vjolénte
d-u pied., par l’elfel d.’ane chute, du ; corps,, en arrière* ,,|q, pied, étaq^ par' un
Qhstacle insurrppntablepc’eàt. évidemment., ainsi, quq, lés choses sé sont passées phe?t
l’opyrier, , de Mf, Huguier, /, ' : ' ' „.i,'
,,.A. JÆ. Malgaigne il sénible'; au cpntfàipe,, que. lâ flexion forcée de' là jambe i'suf le.
pied soit la condition, de celte luxation; Çn peut admettre cé mécanisme sans qu’il
soit pourtant bien manifeste daps le, cas de M. Nélaton; le bord antérieur de la mor¬
taise tibiale ayant pté séparé, le reste de l’os aurait glissé d’avant en arrière spr la,
(1) Tome 11, p. 437.
C2) 1832, t. I, p. 208, '
[3) Traité de pathologie externe, t. U, 1^. S98, , . ^
75
L’UNION MÉDICALE.
poulie de 4’ast,rag,ale^ fie. que, k , l’autopsie, on reconnut aux sillons, que le, fragment
avait trtiprim'és sur îe carlilage de la poulie. La flexiQn forcée d.e la jambe sur le
pied. a évidemment eu lieu dans les deüx faits de Smitb et de M. Sarazin, ,
Celui de,, ^piitb' est relatif à un matelot , occupé â hissér un tonneau d’un poids
énorme ^ ,1a jambe étant fléchie sur^. Je pied, le genou avançait sous le tonnean, quand
celui-ci rétomba brusquement sur cette articulation et força la flexion dé jà jambe
sur le pied. On doit admettre le même mécanisme dans le cas deM- Sarazinj lO; sujet,
précipité .d’un deuxième étage, ayant frappé ,je^ so| par .son plan antérieur,. ce que
démontrait la^ plaie que, du même coup, il s’était faite' 'au front. Le modé .suivant
lequel l’accident s’est' prpdnit n’est pas indiqué dans les deux faits de Colles'et de
Pirrie,.
On ne peut invoquer ni la flexion, ni l’extensipn forcée chez le sujet dé notre
observation. La malade est tombée à la renverse, mais on ne trouvé aucune cause
d’extension forcée du pied; il n’y a eu aucun obstacle qui, comme dans Iq cas' dq
M. Hug.uier, ait retenu la ppinte du pied et l’ait empêchée de suivre lé mouvemqrit
de tout le corps. Mais il's’est présenté une circonstance sur laquelle il ne semble pas
que, les, auteurs aient süfrisamméht porté léur attention. Il y a eu chùc' brusque et
inattendu du talon, 'mômèntanémént soulevé, Cohtrè un Sol dur, cbéz'ûhe femme
dont.lé.s Hganiehfs od'raiént d’ailleurs une faiblesse particulièré; Ce rnpuvehi'en't subi!
de. vive propulsion en ayant a suffi pour chasser i'àstragale hp.!f^ dé‘ son arücùlatibh
en disjoignant au passage l’articulation tîbfo . ' f' ' ' ' j , '
Ce mécai^ismè trës-si.mple, îe séùl. admissible par l’examen des conditions du fait^
n’a rien qui ne soit conforme aux observations faiteé depuis fongterrips sur la puis-
sanqç d’un choc subit, très-rapide. Les physiciens savent parfaitement que, Wans ces
conditions, des plus grahdés résistances sont vaincüés trés-facilemerit. C*qst ainsi
qufone' cordé que l’on saisit par les deux bouts momentanément rappirochés, puis
répfdemént séparés, ‘éë’ cassé,; tandis que l’on n’y pacvènaît point par 'bûé ttactiOn
mojns prompte, fût-ellë béàü^ plus forte. Tel a été le'niécanisme d^ê la luxation
chez notre 'malade, à sévoif : une propülsiqn difeçte et subite du pied ; par suite dû
choc brusque du talon. II est fort possible que lés choses se soient passées de mémë
cbe:^. Iq.mulade de M.' Demarqüay. Le tàloti' a éte^ dit-bh, arrêté par des doits, thaisi
npn j^ç, pointe,, dii pieij,;, d’ailleurs,; le suj'èt s’étant retenu dans sa chute en arriètë, il
n’y a pS.s qu ëxténsipp forcée, dé-dà j àiiibé sur lé pied ; âüSsi^ sù'fs-je pb'rté à adniettre
que la causé prem'iefédê la 'luxatiôn à copsislé, corrinie èL^ ma malâde, dans le çhoé
brusque du talon sur le sol. L’ac.cident pèüt ’do'né '$e ^i’oduire par des mbdéé divers,
dont i’ün n’ekclut pâs rautre.' ’
•É'ounéV.;^ déduit dé 'èés 'e^çéHqhcés su çàdavré' (ij' qùe, à moins de délabre^
ffiqufs.jÇonsidèrahleSj lës déplacements pérmanenls du pied ne peuvent guère s’effec-
tqer ; qussi conclut-il,,, avéc pup'uytren, que les luxations antérieures ou postérieures*
db Pipd ne se fonï pas sons l’influence d’un simple mouvement' forcé de flexion ou
d’extension.', T ' '
. Aidé, de mon ;savéç,li. eopfrère M. Ivmbérlé, j’m , cherché à produire cette luxation
sqr, un , cadavre .d’hpmrae bien musclé. Pour robtéhir, il a féUù fairq la section sous-
^Aiapé^, pli ligament,, deUoîdieh, ..et dé tous, lés ligaments, qui' unissent^^^^^^^ malléole
externe., à, l’astragale 'et au calcanéum. ]En appuyant alors très-fortement, qt dans le
même,m,omenP;Sné jaiifflCieiantériéuee de rextréniité inférieure de la jambe et sur le
dos du pied.mous.ayons déterminé la saisie' d.q' la poulie astragaliehne au-devan't et
au-dessous. de la, mortaise. tibialq,. Dés que l’on cessai,! la pression, la poulie tendait
a reprendre sa situation normale,. Mais on conçoit que, sui: le vivant, une fois la
luxation produite, la tension, de ;tous les muscles extenseurs d,u piqd s’oppose à la
réintégration spontanée de l’os déplacé. La conclusion de Êonnet, conforme à celle
de Dupuytren, est donc trop absolue.
D) c., t.n, p. 436,
V II/ 1 il t yx A.'t V 'i '
Le diagnostlii! de cfette luxation doit être/ én 'général plus feçiîés, Idr^^ué sur¬
tout rexamen peut se faire immédiatement après raccidfe^^^^ i, '!/ ■ ,, ; . /
Dans la fracture du péroiië, la poulie de l’astragale‘ .se, din^é _pnus. Ja, m
interne, sélpn Dupuytren (1), 'èt y faif qüel4üéfois üné. saillië fàw^ ’ à 'récoüria'ltrè à
travers l’épaisseur des téguments. Mais, datis çe cas/lè''aéplàcê4ié‘n,l dè' lu j)oulle n’a
pas lieu directement en avânt,’et l’on retrouve' lés .lignés dar'âbtéHâtiquesaè.h^ frac¬
ture du péroné, lé coup de haéhe/ié:renvéréernént/dè; la 'plante ei^ d,‘|'?^drb, . etB;'
Pourrait-on confondre, comnie l’iddique ^Ma%aigrie/ cette , luxation ayeé')ine fréeturé
sus-nialléolaire, dont lës fragments supérieurs auràiènt fui en; arriére? Lela s'ènible
difficile/ si l’on examine avec soin la Situation et la dirèbtibn des deux mallé'olfes,’ la
forme de la ; saillie osseuse antérieure, si, facilement, reconnaissable quand elle ’est
constituée par la poulie astrag'aliénne; enfin,' 'et surtoüt si l’on’ Oi'ésuré des 'deü'x t'ètés
la distance des malléoles aux orteils; raugméntati6n (^e cetté diStancé ést caracteriè-
tiquë de la luxation; . "/ . ' ^ ' V "
J’ai noté', chez ïe sujet dé mon observalion, le craquement qui s’est fait, sèhti|’
dans rarticulàtiQn, et qui a pu faire spngér. à uné'çqmplicatioii de frécture dé la
malléole externe. Boyer signale, à propos des luxations de l’avant-bras, « une cré¬
pitation àss.e^ sensible, qui parait en avoir imposé quelquefois pour une fraéttne, et
qui résulte. du. frottément réciproque dés surfaces articulaires. » Ce craquement'assez
sec, 'déterminé peut-être par un certain degré de 'sécheresse de l’articulation, n’a
point la rudesse de la crépifation osseuse; le pied n’ avait point dé tendance à be
porter en déhorS; et, quand la tuïnéfaction dés parties ÏÏioïle's a cédé, il a été facije
de se èonvaincrè de l'intégrîlé dé l’os. ' / . i ' ■
Le pronostic, de pes luxations est généralement grave, parce 'que' selon là reniat-
que de M. ISélaionj elles ne se/repçon^^^ qu’apfès une, àctlên. violente fiui.dété'r-
mine toujours ' des' délabrenients nécessitant un repos prolongé ; , il l’.èst /énco’re
parce que,, après la. , réduction, il y a quelquefois lieu de craindrè la élaudîcation ou
l’ankylose. M. ,,Ma]gàigne. s’appuyant siir les trois .observations .anglaises, où là!
réduc, tipn n’àvait p^êté faite immédiatement, conclût' anssi/qué « 'celte inxatibn
négligée paraît aVoîr de très-fâcheuses conséquencés pour les fonctions dû mem!brè’.'y
Il impo.rte donç-de réduire la luxalion le',' plus tôt possible. Les tractions' doivent
être faitès d’abord, dans le sens du dépiâcemen.t, afin dedégager l’astragale; puis 'le
pied sera porté en sens inverse, /c’est-à-dire dans la flexion, ep liiéme ternps que l’on
s’efforcera de. ramener le talon 'd^àvànt en arrière; ' , ' ' , ' ' . ' . '
Dans le cas que j’ai rapporté, la réduction a été des plus faciles; il en a été'de
même dans celui de M. Huguier. M. Demarquay, arrivé huit heures après l’apci-
dent, chloroforma le blessé, comme avait fait M. Huguier, et fut ohligè de b’j;
reprendre à plusieurs, fois pour obtenir la .réduction ; mais, dans ée. cas, la luxation
en avant:,s’était compliquée d’un mouvement, de rolation dé rastràgale sur je côté
externe. M. Velpéàu, à’propos d’une liiXation incomplète du pied en arrière (2), fait'
remarquer que la réduction des luxations du pied, a toujours été considérée conlmè
chose très-diflicile; ce qui né paraît pas absolument véai aujourd’hui. Nos deux
observations donnent complètement raison à l’émiriént professeur, quand le chirur¬
gien est appelé peu de temps après l’accidént; car, chez le sujet'déM. Sarazin; les
manœuvres tentées pour la réduction, au bout de deux mois et demi, ne furent pas
tolérées, et le malade resta estropié. Ce qui est encore mainténant une sérieuse diffi¬
culté, ajoute M. Velpeau, c’est le maintien de la réduction, surtout dans les cas de
luxation incomplète; les faits de MM. Huguier, Demarquay et le mien ont montré,;
après une’ réduction facile, une contention plus facile encore'. Mais l’observation de
M, Huguier, qui, poUr les symptômes, offre,. avec la mienne, une si fcômplèté ana-^
logîé, en diffère lotalemèht, quant à la marche et à là dur'éé de la maladie. ’ “ ' ‘
■ H -il.)
(1) Leçons orales, 1832, 1. 1, p. 199.
(2) Gaz. des ftdptlaua?, 1856, n° 38, p. 150. ' i > ' 1.
MÉDIjOALe.; 77
, En effetj/^près huit jours d’application d’un simple appareil, contentif, les, mouye-
ments du pied « s’exécutaient avec aisance et sans douleur; quelqttesjours plus tard,
le rnalade commençait à marcher. » Chez le malade de M. Demarquay, dont le pied
fut entouré d’une bande peu serrée que l’on arrosa d’eau froide, ies choses semblent
s’être passées itout aussi simplement; la tuméfaction diminua rapidement, et, le
dixième jour, il ne restait plus,- lui écrivait M. Renouard, qij’un peu d’empâtement
à la face dprsalé du pied'. Chez le ‘Sü jet de mon observation^ qui présentait,- il ést
vra’i, Çdmtné cothpliéati'àn, uh dlastâsis; de ràrticulati6h''tibio-péi‘qflière infériétiré-,
là 'fnarche,,:es^ deux mdis; ' ài^ée meme dé ,jiëqu illés, déiéf niiha deS acci¬
dents.' Ce n’est, qu’au bout dé éqptjmois. après. prolongé d’appar^^ inànî{)-
vibies, de douches; froides,., et, e.nfin, .dn massage v;igau^e'usemen,t,.pratiqiiér que î'â
.prpgression fut possible sans béqu'Ues. A la fin. du dixiéme m, ois,,, |l , restait encore
dU(.;go.nflement avec un écartement apparentides. deux QS;de la jambey-tet les mouve¬
ments du pied n’étaient pas encore redevenus libres: 2 . l.l'M -i i : :
' . L'aTéductidn’ une fois' opéréd, ii faut donc cdtti|attre d^àbord Yèngôrgelnérit j^ar
des, applicàtidns résolutives, et‘b?’dldnger'^sùfflsanntiient là contebtiph nécésëài^l’é’ pour
la clÇjatrjéatipn des, ruptures .ligamente^^^^ Un point délicat dé pratiqué .Cobsislé
iprécisëment dans la d,étermip.at1pn 'du mpm.ent pu. la .marche péqÇ être. permiseé Ën
la retardant trop, mn risqupd’ankyloseÿ en.da permettant trpp.r tôt, on s’expose au
;retouc')d’accjdenîsrdnflammatoires., ainsi qu’ii est arrivé chez motre malade. Chez
elle, ylè ; massage, employé presque aussitôt après; i’âceident, n’a pas eu un, bon
résultat; iben a été tout autrement lorsque l’on y a eu rèconrs au bout; de plusieurs
mois ;■ ii à favorisé la résplotipu dé l’ehgPrgemènt péri-àrtiCtilâire, et facilité minsi les
moüvemehfs du pied, - - , .
' • Lorsgùé iai lpkàtipnpst ahcjermpy.jèt qu’ellp n’a ,pas'.^eté;,rédmteVl%tervènti
l’artî pst sans dpute, trés-reslreinté^ ,'é;t; q.uaqd l’açcjdpnt s’accoHo,pagne,;des ,lé.piphs
,pl,US;iou.mpms graves qu’il a quelquefois i-présentées, letraitement est nécessairement
. compliqué et offre des difficultés en raison desquelles Je chirürgieni devra modifier
;Sâ- COndUitOi ':-»i ■iwcîi -in-; - .nf. .r: i-n. , é-r . . 'ivï;:- 'v!':')
ACÀDÉIVIIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
' SOCIÉTÉ IMPÉftlALE DE CHlRURBIÉ. V
da mercredi ;tO:Janvier 1.865^,— Présijience dejyi.RRocA.
Sommaire: Séance arinùelle et solennelle. — Piscoùrs dé M. le Président,'— Compté rendu annuèb —
, ‘ , ' ' Éloge de, CazeàuX. — Prix. ‘
Aujourd’hui la Société de chirurgie a tenu sa séance annuelle et solennelle. Ces' feoMés
de splennités se suivent et se ressemblent : Discours du président exposant l’état matériel
et moral de la'Spci^fé pendant fannéé qui viént dé finir ; conopte rendu générai dés" travaux
et discüssjohs qui ont rempli lés séances^ oü hilân scientifique de l’anhéé, par M. lé secrë-
taire annuel ; de l’uri. 'des membres moHé, Ou 'tribut dé regrets et d’admiration jiliis
Oii .moi, ns obligée,, payé à . sa mémoire, pa'f M. le secrétaire' gébéral. Tel éstéen y àjoütabt Ife
banquet, ôu.bouquet Iprininal, le programme, j’allais dire le menu ibvariable de la fête, La
forme sçule y relèye, je n^ parle pas dû bapquét, ia mpnotéhié forcée du fopd. ' ’ ■ 1;
La fOriné du ’diè'éourà de M. le Président ne' pouvait être qu’accentuée. Même clans lés
discours d’apparat, 6ù le personne de l'orateur è'ét obligée de sè dissimuler sous l’habif du
personnage Ufflciel, les fortes individualités s’accuéeni naturellement par leur ptopre réliéf,
et il ft’est pas impossible d’y reconnaître l’horanié'éoùs le inascjue de l’aclétir.
Nous avons relevé àyée plaisir , dans lé‘ discours dé M, Broca, le passëge dans lequel 11
annoricè qqe là société dé chirurgie, sur là mpübh de Tun de ses membres, M. Larreÿ.'a
aéerdé qu’à l’avenir, les rapports sur les prix qu’elle décerne seraient lus en séance publiqué.
La Socipip de cblrurgie entre ainsi. dans la voie déjà entr’ouverte par rAcaÜérnie de méde-
78
L'UNIOIS MÉniCÀLÈ.'
cîrt(> eràcé^ à rinîtialive de M. Larrey, à (jiH les'^éance^ de-cès Wüx 8«itélé8'teayant^ feont
^ieaevSWès d’mvcomplértièrit^de^ubiicflë; étpâr 6ort6ét(«enl'd’inlërêt. > ■ ^ '' Hi,
Eh ffelibifanl M. LarPêy èt la Société dé'chîriirgteMé éette>aéélsibhv tihOs rie poiwdhë'rtouà
ettipêcher d’émettre ici un iegret et un vœu qui nous ont été également inspiréa par n
autre passage du discours dé SM. Brûca. Le regret, 'C’est, que cette mesuredibérale n’aitîpas
été étendue’ aux rapporls sur les candidatures -dés; cotnpétiteurs aux plapes de, membrés
litulaires, correspondants nationaux, ass,PClés;,et çorrqspondants étrangers. M. Broca, dans
le passage :de son discours auqpel nous faisons .aljpsjpn, adonné;de grands éloges au rap¬
port de M. Giraldès sur les candidaturés des memiyfès , cpiràspondanls étrangers; nommés
dans la dernière séanc’e. Il d' dit que ,« là lectufë dé'.cè- sâVàrifrappprt avait, comtnuniqrié
àm comith secrets plus d’intérêt è't d'attrait, que ’ti’én ont souvent Ips ^ëanceà l)ubliquàs,'à
ïl est perrriis aü public dé Concevoir un peu de jalousie à oet égard, èt de sfe plaindre dé peité
espècé d’ostraeième dérit éri' le frappé. La Sooiété dé^ chirurgie ferait, à notée avis', u'h adie
de pPllleSse énverfe fui, eh mêmé'tèmps tiu’un acte d’hospUàlité envers les étrangers^ emlui
présentant les chirurgiens distinguésdes deux mondes iqui Iwigutent l’honneur dd.sefeisuL
frages. La pisGnssipn titres scjpnUfiqpe^ de ce?, candidats, SÇrait po,nr,,le,pn,bjl^^i qnejOçca-
Sion. unique, et av.idemént saisie de, s’inslruire et de' fairé, plus ample coqnaissan|Cei^aye.c des
bomipés qui ont contribué, plus, pu moins àü moiiyeméhpef aux' progrès dé‘là '.sci|'fice, 'è,t
dont il’ sait ÿ'péine les noms émihérits ou horioràblé.s.' Il y'àuraillà,', si ri'o’hs tt'é'nbiife'ahïfsbnà,
uti éléfhéht'précièrix d’instrucllôn pour fe publie' et' ü’’inléhêl poür lie's séâhcèè dC -fà Soeiété
dé èhîéuTgié. M. le ^et^ètàirë généràîa dil,:a'vecuPé irieoutéstàbië faisoév'tiue'il^è'S^^'^t'^^
sàvahteé vièîllîSsaiêriP comihe lés individus. Eh 'bien, il est un moyen cetUin' df’cmpêoher ce
mouvement fatal d’aboutir à la éécrépitude. et à la mort, c’est le rajeunissemenl par rexpan»
sion et la. ! transformation. Élargissez-vous, transformez^vous, dirons-nous â la; Société de
chiruigieet aux Sociétéss savantes en général renversez, les barrièrfague 4es..ti'adilionq,QU
des règlements surannés opposent à votre libre développement; transfilfeps-vous sanp. ,cè?fe
un sang nouveau ; ouvrez vos ailes à tous les souffles de l’esprit de liberté et de progrès^ et,
grâce à^'cette agitation salütaîre,àè’^cé' moriverUènt pePpêtuéFqui est^le prlnèi^’é môtné de la
vie, vous éviterez cet èngorgéhiérit vâsèulaire'; cette pléthore séreufee, éès ethbOfieS'piiltào-
naiies ou cétébrales qui oni-fait périr vos aînées 'dé lapgoeur, de marasme, d?aSphyXié,
d’apbplexie ou de paralysie généralél > in: , . j" . - .
Cest pourquoi, comme corollaire de ce qui précède, nous émettons le vœu que i’a Sodélé
de chirurgie donne encore plus d’éclat et d’animation à ses séances, en élargissant le plus
possible le cercle de sa publicité, et en renversant cettè espèce Aq muraille de là Chine que
les comités secrets" élèvênt'.éh'trè elle publie, 'à]..!' T .7
Les Sociétés savantes devraient habiter- un. palais de cristal; rien de ce qui touche à la
science ne devrait être déro^è.paLflll^^ fHX.,règèr4?;4e.'^ Pbbjicité.. D’ailleurs, ce que l’on
donne à celle-ci, elle le rend âvec'us'ure. ' " ”
Le discours dé Ml lé Président a ë*fé coùVert d’ap^lâhdléééméhty unàlhimes. On a surtout
rem?p',qué .lè,p,a?sj^g,è'âans Iç.que} M. Bmea^éy^q^guant le souvenir de M,^gaig,ne, le,plus illustre •
elle plus regretté des membres fonda teure.,d,^,U'SpçMl(4/dé ctiirurgiê, à rappelé que c’était
à lui qu’elle doit cette belle devise adoptée par elle : « Vérité dans la science, moralité dans
, l’art l ^ O- -.io;-: .P fl i-.'P 'HIm:.?/
,^'||j. LéGOUEST, secrè.taîre général, 'a Iq lè comjjle.'rénîu'dés Irâvàuix èt’'déH di'scqs-
à|,o,hi'4p' la- $oc}ëté',dè chirürgîq péndant l’iinhée 18165. Cet exposé n’à pas él'd un’ èàtàlpgiie
Simple uhé.reypelbanaié des aétés sçieqlïdques de cétlè,''Soéiété.'M. Legoüe'st
ava)t foulé -coippétence et tqqle autorité pbür ajpprécîçr el juger la vajeur dé éé'é Ifàvaui. 'Il
l’a fait âveo modération, mais. aveç iqdépendâhcé,; et ses, [ugemenls,' Jibelléé. eh gùélqûàs
mots nets et prédis, ont. généràlenién't paru, .empreints d’iiirvérilabie esprit de’ justice' et
d’impartialité. ïl a dit que le caractère général dé ces Iravaüx étàit l’utililé beàiiOoup plus
que la nouveaulé,et.que, du.resle, le. rô|e, des Sociétés, savantes était plutôt de retiéler le
mouvement scientifique, de l’époque, là, laquelle ellès co'rrèsppndent|que de le, dréer, Sàd.s
doute, lorsqu’elles peuvent remplir, cette .double oopdition, rien dé mieux ; mais én'c,drei à
défaut d’originalité, et de puissance créatrice, .peuvédl-çUes se cohtenler du rôle plus mb-
desle d’accomplir une piissipn d’utilité et de conservation ? Examiner et reviser les idées
.anciennes;, discuter et juger lés idées nouvelles,; dégager des unes et dés autres cé qu’elles
renfçrmenV de vrai, et çe qui, à ce titre, cipil rester dans la, science ;’|éleSl, suivant M. Lè'-
gouest, le principal rôlé dé5;S9èié|,éV,sa.vahles; or,,^ppur accomplir cette tâché ‘avà(l‘ dig'niié,
Il leur faut deux choses; l’esprit d’indépendancé tempéré pür la sagéâsé, et rèspfit'dé prd-
l'ÜNïON MÉDICALE.
79
grès contenu par la prudence, d’est, en un: moti ntl tempérament dè justef^milieu*. également
éloigné d’un culte servile pour les hommes et les choses du passé' que d’un; enthousiasme
aveugle et banal pour les nouveaujtés. L& progrès réel et véritable est dans ee juste-milieu
qui pourrait s’exprimer encore par l’accord du .)ibre examen et de la tolérance, aeçord
aussi: nécessaire aux choses. de, la, scienceiqu’à celles ,de ja ,mwale,,,de ;Ia PPlili.Wft et,,dé i}a
religion. Gertes, il était impossible de mieux dire,' et,lout.)è’ monde. applaudira, comme pu
l’a fait à, la, Société de, chirurgie, et comme.nous lp faisons.en. ce moment, détOipicopui;’,, à ce
'programmé. de Ùberl/é civile, si bilan tracé par p}umé4’up chirurgien; , ,,
Énfini ' M.^ BéPT, 'Seérëtaj^é
’ça'zeaux. Éloge .qpi . revén^^’t^-, de dro|f; ii:.'pn^ é ce titre, a él^, légdé
à jt. Blpt P.ar jM. .lé .secrétaire générât Pr-^CUJ’ .è^négyriqués funèbres. Il né
pouvait .tomber en dés mains plus cbmpéientéé. érÉhis amies. t’Éonprabl^^ nous
a donné une notice scientifigue sur ‘Ga,?paux' ^ep.,p,Uis'qu’uy,Éloge‘.:I,i,.s!’îç^^^^
appesanti sur les travaux, presque tous relatifs à 1 obstétrique, de céliii qui' fût à la fois
son maître, son collègue et son ami; il a rappelé d’abord le Traité d’accouchements,
devenu classique,, et qui aura bientôt une huitième, édjtion, puis le mémoire., ^ur la chlorose
dans (a ÿrowss0ji,>qui, le premier, montra ,1e .Y.éritabJ,e ,çaraçlère^ déS açaiûents,; prétendus
pléthoriques,, auxquels sont .sujettes les femmes enceintes,, et qui contrihua.si puissamment
é.mQ,difier,,et.è(,transfprmer,:à,„9eLégavd, Ips: idé,es;et: la pratiqfte.,4,e§ flié^'çins, -jLe.mii-
moire sur la théorie du bruit de souffle abdomin,c^,4ff.ns. fa p^r
Cazeaux .é mue cause, double : la compression vasculaire et l’altération du sang. — Le mé¬
moire sur les indications et les difficultés de l’embryotomie, etc. — M. Blot a rappelé encore
les succès de Cazeaux dans l’enseignement particulier, succès par lesquels il préluda brillam¬
ment à ceux qui l’attendaient dans ^^.•epnCfBrffv0l^urtout à la tribune de l’Académie de
médecine, dont il fut un des orateurs Tes plus écô'ufésjet les plus sympathiques. Il a indi¬
qué la part active et si distinguée que prit Cazeaux à plusieurs discussions mémorables qui
'S’élevèÉeot'au sein; de céttei Société cavattte entre lautres, cél-les suc dyçrt^mmt provoqué,
.Ç.Û .il joua un rôlCif,!; rem,afqpé,çjt.si,reinéi^na.^]e,^jVnr \&.r^f4r.^s^seun Mtçr;^'«j,sur hs.Mste^;^ d,e
l’ovaire, sur la fi'evre joMerpérafe, étc.,étc. Oraiéur à îa'paroté vive', netlè,'' élégant, è'év.faciTé,
Çazeaux charmait son auditoire et ses advers'aifès'''é\îx-frtéitiesj qû’il'déséj^ttfaiTpai-'Ma'èéiié
l'disïé etT’amémté Ûtitànt (jüê pài* là vigüëùC Ct-laTtigiqtié séïf'éè de'sOnî'ai’gtimehteinoh.' -
Comme praticien, Cazeaux n’avait rien à désirer sous le rapport de la sûreté. du jugement- ét
du coup d’œil, de la promptitude de la décision, de la dextérité et de l’habileté de la main. Son
esprit de ressource était toujours àTà'hâüTé'ür dés difficultés et des nécessités de la pratique,
ce quj le feisçiU recherche}’ des clientes et .des. médecins qu’il retenait ensuite par fe charme
étl}^ SÛr'ét'é dés }çeïat.i^^^ M. BrpLà rappelé J^Taît éî' honprable pou'r .Çazéàjà'x, du refds eq’il
îèifûstiçfi^.Te secrét médic'ér, . malgré ûûé^ûçés, Si||yîês ’é'é çondarana-
tioh prbnoacé,e .c.6nîrè lui par.ie tribunal,/ et' heüreusertiénr.leyêé^./deé^^^ de la
Cour de cassalion qui a fixé sur ce point la jurisprudence médicâie. Cazeàux montra, en
è^te'èîrcônStance, queTe cai^ctère était',' èbezJüi, Ada haudeur ded!intelligen<a3UûA;;:‘„
‘ ■Ml Blot a été peut-être ûrt‘ peu trop ‘discret au point de vue dë là blogràphiè de Æazeaux.
Ce qu’il a dit de l’homme privé suffit,' cependant, pour mériter èiSon héros-T'eiitièrë sympa¬
thie de -tous lès gens; de cœur et de; bien Homme loyal, serviabla et dévoué, ‘Souvent à
l’excès, Cazeaux ouvrait son âme à tous les sentiments qui font les natures bonnes, géné-
; yeuses, déliÇjatea et diaUnguéps. .Quoique pr,is.dans T’epgrpnage de.ppt.l.e maçbinç., effrayante et
..in.flexil^le qui s’apppUe la. pliêntèle,- lQrsqn''i} .PPWVa.it ée/àpgage^, un ipslàn t d.p. ,l''èli’eial,e,4.u
monstre (rûdë étreïnté,'hié^!^çbnnueide',lpus ,jps ^édepins.g^^ prpfçsMon avec
leup.pçpur et avec leu.r'cpnsciéricé), lofc^ 'au répbs' ’cè/cburl' instant ïïe"répit,
CazpaUx'nè sàVàit paè‘résisféi' à Tàttrai't d’ùûe réüfliôn' d’àmiS, Où if s’oubliait’ souvént jus-
qü’â ûne heurbTiVàncé'è dp la riuit; Tl’^boràit 'â üoe soirée miftickle, à une fête iittëraî're, à
une éxpbsiiion artistiqüél- prodiguait parto'ût son éSprit, son boetiT et son âme; la meilleure
partië de lüi-mêûlè;*!! iburaît, bèla's 1 à l’abîme oii, par une horrïble câfastrophe, tout devait
bîéntôt s’engloutir ! M.’ Blot à‘ërù ’déV6îr‘jéteT' le Voilé 'de Tàmillé sur lëé dérhlè'rës- âhnées
de l’existence de Cazeaux, si tristement marquées par réé'ïïpse ‘a’tine belle in'télîigenCé'pl’'é-
maturément éteinte, alors que s’agitait encore dans son crâne vide la lueur vacillante de la
vie. Chose horril>le,-chose lamentable que cette survivance de l’organisation physique à l’âme
que l’on, ;dit;. pourtant immortelle! Ame de Cazeaux, âme de Malgaigne, âmes de vous tous,
hommes d’élite qui avez usé prématurément votre intelligence à ce rude et incessant labeur
de la pensée, où voue étiez-vous réfugiées, qu’étiez-vous devenues quand se fit tout à coup en
■f
WÜNWDN ' MÉDICALE.
eux cette nuit profonde? Et comment n’avez-^vous jamais pu rallumer oel flambeau une foi^
éteint? Impénétrable mystère!' v • . - i ■ ; . • , ; i t
Quoi qü’îl en soit, faut-il 'plafndré lès Illustres vietîiïiés dè ces catastrophés glorieuses?
Nous ne lé pensons pas. Lâ réalité et le'prix; de la vie ' ne sé mesurent pas au nombre des
années, màiS à la somme d’impressions, dhdéesv de seniimenls et d’actes qu’elle a produits^
de même'qüè' l’on ne mesure pas la valeur d’urie lettre à son éteU'due, mais'à sa féconditél'.
combien d’hommes ont parcotini unè loingue carrière, et dont'(Jh népeut pas dire, ceperl-
dant, comme dé Màl'gaigné; de ÈaZeaiix ét de tant d’autres : Ifs'ont'védü l HUnUétir à' dés
prodigues d.’espril et de,cœiir! Ils se sqnt dépensés, sans complep,,ils se sont dqnnés, mais
'que de;seryiceS\renâus el,' pariàd qUè dè' ■vives jbqlssii'Ucés pàrlagéesl Cbthbiçp la'sciénçe
,çt l’humanité leur doivent plus db recbnhaissandé qii’b' ces ayàrés ét^à'be's, è'gbireles, tiipÿ.
gers d’eux-mémes, calculant sbîghèusement chaque Jo’Ur là sbmVne d’îdè'és 'ét de séntitnénls
qu’ils doiv'ênt dépenstrr' pour nàaintenir réquiliblè' dèje'ur sàn.^è'et. de leui^s fbf'cesj et' qili
consument lentement leur vie stérile. en dés jouissanéés ^b'iitaires! ^ , ' , " , '
• : tè prb^ WVÀL a été décei"né,- cette ânnéé; b'M. lé' db'fcleur ÉdbUard' ÉRovetiiftiEft, pour àa
’ilièsè intilnléé : Swr une fô7’me spéciale d'àbcei' dés' os J'^u'W!S‘aè'(i'es'‘d0urdu7^i)âêl^'s é)npfi(f»t'^
"Des méntîbn s hortphableé o rit été 'acCordé'ès à M." le Übcleut DueLAY, ‘ pbW'éa IhèSë' 'Siit’-lqs
côtlêcUons sét'éüses lét syndéiaies'; h'M. le dbclèUl' Dêbray, 'ppUr Sà Ihbse ï bes tuiiéuh'sati-
"gùinés inira-pelvienhes da'hs là grossesse-. ■ . • ■ xiom
^ • ■ 'D' A. fÀWiyuL.'
COURRIER.
' üne dame dig^ d’un grand intérêt, veuve d’un médecin très-honorable iqui n’a pu
fa'i'rè'prtie d’àucune Association, sé, trouve plongée dans ün état profond de détreSsè
et. sülIlciteÜa bienveillance de nds , confrères. ■ ' : , • , '
Les offrandes qu’on voudra. bien lui adresser seront reçues dans les bureauit de
diÜNK)N;.,MÉDICALE. ■, i 'u...' ....
. Dàr décr^^^ éu date du 6 jahyier, rendu sur la propositipn du ministre dé ragriciiltUré,
du cpmihêrce pt .des travaux publics, M. Boüley, firéfesséuf a l’École jrapériàle. Vélié’riilaji'e
d’Alfort, à été nbrnmé in’s'pécteur général des Écoles impériales 'Vèl,érii;làirés, étt'réihblaCe-
, ment de M.^ Le Coq, admis, sur sa demande, à faire Valoir Ses droits àdk retraite. ' V" j
CONCOUBS. — Les épreuves d’admissibilité du çançours pour sept places d’agrègéSiSta-
.giajrps (section de médecine) près la Faculté de médpçine de Paris sont terminp^i yoici,
par -ordre alphabétique,. la liste^ des. candidats admissiblosj : ., ;
: MM. Bail, Barnier, Baudot, BlacheZ, DesnOS, Ferrand, Gouraud, Isambert, Martineau, P&Ul,
Peter, Proust, Raynaud et Simon. : : ' . > i
-- M. Bburgouin',' ancien secrétaire général de la Société prbteclnce dès animaux, vieùt
d’êtfè élu président de celte société à la placer de M. lé baron Larreyi qui ne peut eti àcèéti-
tér ni le litre ni les fonctions, incompatibles avec ses .deypirS' btfièiels. ' ’ ' ■ '; i.
Le bureau de la Société, est donc constitué de la mahjère suivahie pour ràhnée'i86fl !
Président honoraire, M. le vicomte de Yalmer; président, M. Rourauin- Vice-nrésidents,
MM. Guérin-Mèneville, Sihire, Leblanc, Yalette ; secrétaire, généWf M P,-^ FoS^^^^^
secrétaire pour l’étranger, M.. Dehais; sécrélaires des séapces, MM. .Decroix,, ïe’docieiir Pi-
paux,.de ,Lova elle Bpncpmpagne ; trésorier, M. Claudel ; b'ibliothécaire, M. le docteurÇar-
leaux ; archiviste, M. Leliqn-pamiens. v r
Le Gérant, G. Richblot. ' ' '
Paris. - Ty^osèapLie FÉux Maitestb et Gr. rue des Deut-Porte»-Salnt-Sauyeu.-, 22. ■
L’UNION MÉDICALE.
PEPSINE ÜOUIDE DE BESSON
Fabricant et fournisseur de la Pepsine dans les hôpitaux.
Le SIROP DE PEPSINE A L’ÉCORCE D’ORANBES AWÉRES de BESSON est employé avec succès
dans toutes les formes de Dyspepsies, Gastrites ou Gastralgies, une à deux cuillerées avant
chaque repas. — Il résulte des expériences faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
est la seule qui possède des propriétés digestives, et que la Pepsine en poudre ou amylacée
est un mélange complètement inerte. (V, la France médicale du 16 décembre 1865 et \' Abeille
médicale du 1" janvier 1866. — Prix : 3 fr. le flacon.
Dépôt dans toutes les Pharm. de la France. A Lyon, pharmacie Besson, 12, cours Morand.
HUILE DE FOIE DE MORUE DESINFE CTEE
D E G H E VR I É R
An moyen dn Ctondron et du Baume de TOIilJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie chea'Rier , 2t , rue du Faubourg-Montmartre, h Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
FER QUEVENNE
Il s’éploie dans tous les cas où les ferrugineux
sont indiqués; il ne noircit pas les dents; c’est la
préparation ferrugineuse la plus active, la plus
agréable et la plus économique. Souvent un flacon
suffit pour guérir une chlorose.
« L’expérience m’a démontré qu’aucune prépa-
» ration ferrugineuse n’est mieux tolérée que le
» Fer Qoevexne, en restant dans les limites des
» doses très modérées : 1 à 5 centigrammes à
» chaque repas. » — BoucnAiiDAT , Annuaire de
thérapeutique, 1863. — Le flacon, 3 fr. 50 c. Chez
E. Gexevoix, U, rue des Beaux-Arts , à Paris , et
dans toutes les pharmacies. — - Exiger le cachet
Quevenne. — Envoi, franco, par la poste.
\I1N de Gilbert SÉG01\
378, r. St-Honoré, au coin de la r. de Luxembourg.
Ce Vin est, depuis 60 ans, reconnu comme l’un
des toniques les plus puissants. Sous le même vo¬
lume, il contient beaucoup plus de principes que
tous les autres vins de quinquina, ce qui permet
personnes délicates de le couper avec partie
*gale d’eau.
Comme fébrifuge, c’est l’adjuvant indispensable
du sulfate de quinine , qu’il remplace même avec
*^dntdge dans beaucoup de cas.
Exiger la signature : G. Séguin.
SIROP ET PILULES DE SGÏLLITINE
DE MANDET, PHARMACIEN,
Lauréat de l’Académie des sciences.
Considérée comme le plus puissant de tous les
^ diurétiques, la ScUiHine dépourvue du principe
toxique de la scille, se recommande aux médecins
par son action expectorante, sédative. C’est le seul
médicament qu’on puisse employer avec succès
. dans les infiltrations cellulaires, les maladies de
l’appareil respiratoire et de la circulation. Chez
tous les pharmaciens.
LES PASTILLES DIGESTIVES A LA PEPSINE
DE WASMANN
sont très employées dans les cas où la digestion des
aliments albuminoïdes est difficile ou impossible,
parce qu’elles constituent la seule préparation où
la PEPSINE soit conservée INALTÉRÉE et sous une
forme agréable au goût.— Rue St-Honoré, 151, àla
Pharmaciedu Louvre, et dans toulesles pharmacies.
PAPIER WLINSI.
Papier chimique perfectionné ; puissant dériva¬
tif; emploi facile. Son effet, prompt et sûr, peut
être prolongé suivant le désir du médecin. Rem¬
place les emplât. de poix de Bourgogne, stibiéset
autres analogues. Boite : 1 f. 50, franco 1-60. Chez
les principaux pharmaciens ; à Paris, chez M. Naü-
DiNAT, rue de la Cité, 19.
Sirop min. sulfureux au Goudron
de CROSNIER , pharmacien. Ce Sirop est em-
[ ployé depuis quinze ans pour guérir les Affections
chroniques des bronches et des poumons , Toux,
1 Rhumes, Bronchite rebelles et Phthisie commen¬
çante. — Pharmacie , rue Montmartfe, 95.
L’UNION MÉDICALE.
MÉDECINE NOISE EN CAPSDIES,
Préparé» par h-P. LAROZE, Pharmacien.
Six capsules représentent la médecine noiw du
Codex, et sont prises avec facilité.Elles purgent abon¬
damment, toujours sans coliques, et sont préférables
aux purgatifs salins, qui ne produisent que des éva¬
cuations aqueuses, et surtout aux drastiques, en ce
qu’elles n’irritent jamais. Elles contiennent, sous
forme d’extrait, le principe actif des substances qui
composent cette médecine, et la manne, A'un effet
si douteux, y est remplacée par de l’huile douce de
ricin. D’après les médecins qui eii font usage, c’est
le purgatif le plus sûr, le plus doux, le plus facile
k prendre et le mieux supporté. La boîte : 1 fr. —
Dépôt à Paris, 26, rue Neuve-des-Petits-Champs,
et dans toutes les phar. de France et de l’étranger.
Fabrique, expéditions -. Maison J.-P. Laroze,
rue des Lions-Saint-Paul, 2, Paris.
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de Sterny, de Londres. LÊCHELLE, 35, rue
Lamartine. 40 c. Aux pharm. Dépôt en tous pays.
PASTILLES DE DETHAN
AU CHLORATE DE POTASSE.
Préconisées dans les stomatites ulcéreuses diph-
théritiques, aphthes, angine couenneuse, croup,
muguet ; dans les gingivite , amygdalite , pharyn¬
gite, gangrène de la bouche, le scorbut, et surtout
contre la salivation mercurielle. — A Paris, phar¬
macie DETHAN, 90, faubourg Saint-Denis; phar¬
macie ROUSSEL, place de la Croix-Rouge, i .
«IM»
FABRICATION EN GROS DEPUIS 1854.
L’accueil que le Corps médical a fait à notre
produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion ét de sa force digestive toujours égale.
Elle est administrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs, Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
Vin, Sirop, Pastilles, Prises,
Pilules ou N»ragées.
Pour éviter les contrefaçons, exiger le cachet
BOUDAULT nt la signature :
Dépôt. - Pharmacie HoiTOT.rue
des Lombards, 24. Paris. '
L’emploi du Sirop antiphlogistique
de PRIANT dans le traitement des inflammations
et irritations de l’estomac, de la poitrine et des in¬
testins est justifié, non par l’effet d'une vogue pas¬
sagère, mais par quarante ans de succès, par de
nombreuses observations publiées dans les jour¬
naux de médecine , et surtout par l’appréciation
suivante tirée d’un rapport officiel :
« Ce Sir iop, préparé avec des extraits de plantes
jouissant de propriétés adoucissantes et calman¬
tes, est propre à l’usage pour lequel il est composé-,
il ne contient rien de nuisible ou de dangereux.
Pharmacie Briant, rue de Rivoli, 150, entrée rue
Jean-Tison, à côté, Paris.
Bains de la Frégate la Vllle-de-Paris,
Sous la diréctidii de M. le docteur Joi.y.
Mydrotliéraplc complète.— Bulns mlmpie»,
et n»édlcljt»«HX. — naluH et nouches d5»au
de mer. — Hain« d’r.aux minérnles natR.
relies à l’jitydrofère de Mathieu (de la Drôme).
— Salle d’anhalalion. — Bains de Vapeur,
Busses, etc. — Fumigations. — Byinnasc.
— Cabinet de consultation pour MM. les Médecins.
Ce bèl établissement est ouvert toute l’année.—
Bestanrant. Calorifère.— Prix très-modérés,
PILULES DTODUBE FEBREUî
AD BEURRE DE CACAO
De VEZU, pharmacien à Lyon.
La supériorité de cette préparation a été con¬
statée dans les- hôpitaux de Lyon, qui, depuis
quatre ans, en dent arrivés à l'employer d’urtu
manière exclusive.
On trouve, chez le même pharmacien :
L’HUILE DE FOIE DE MORUE FERRUGINEUSE
Ce produit a obtenu un rapport favorable à
l’Académie de médecine de Paris (séance du 2l
août 1858). — Dépôt à la Pharmacie centrale, rué
de Jouy, 7, à Paris.
Poudres et Pastilles américaines
de P ATERSON . s péc t îlqncs lil smii tho-ma-
gnésicns.— Les principaux journaux de médecine
français et étrangers ont signalé la supériorité
de CCS médicamcMts, dontl’efficacité a été re¬
connue par la très grande majorité des praticiens
dans les cas de oyspepsle, Bigesiious laDo-
rieuscs. Gastrites, Gastralgies, etc. Les seR
bismuthiques et magnésiens du commerce laissant
généralement beaucoup à désirer, le Bismuth et la
Magnésie renfermés dans ces deux préparations se
recommandent par une pureté A toute épreuve
et une complète inaltéraliilité.
DOSE : i^oudres, 2 à 4 paquets chaque jour
pour les adultes (demi-dose pour les entants).
Bastilles, 15 à 20 chaque jour pour les adultes
(demi-dose pour les enfants).
NOTA. ï.es Bastilles dcBaterson rempla¬
cent avantageusement celles de Vichy.
PRIX : La boîte de 30 paquets de Poudre, 5 fr.;
la boîte de 100 grammes Pastilles, 2 fr. 60 c.
Remise d’usage aux médecins .et pharmaciens.
Dépôt général, chez LEBEAULT, pharmacien,rué-
Réaumur, 43, et rue Palestre , 29 ; — à Lyon, place'
des Terreaux, 25 ; et dans les pharmacies de France
et de l’étranger. — Prospectus français, anglais,
allemands, italiens, espagnols , portugais et hol¬
landais.
npubes antiaslhmatiques Levasseur
1 employés avec succès contre l’Asthme. Cessa¬
tion instantanée de la suffocation et des oppres¬
sions. — Pharmacie, 19, rue de la Monnaie, à Pa¬
ris. — Prix : 3 fr.
Paris. — Imprimerie Félix Malteste et G*,
Rue de» D.ui-Pottei-S»iot-8«UT«i,r,YÎ.
Vingtième année.
N* e.
Mardi 16 Janvier 1866.
' BlTlEAVo^ADONNEMENt
s SCIENÎIFIPES -ET IPATIQÜES, «e. .
V» . - . , MQRAÎX KT.WPSONW „ - ... Départements,
ÎCT- DU CORPS MÉDICAL. ' " .. S -tir";
âiaîœ.'” ■ ■ — — ■ ' ■ ■ ■
[i Journal paraît trois fols par Semaine, le MA»»*, le";*lîfrtb'*, le SÀTfflE»*,
F.t forme; par année , 4 BEAUX VOEUilES .IN-S» BÉ PtpS DE 600 f^ACES CHACÛN.
ce (lui concerne Ja Ffédjiolipp aoUiCU-«:adfCiisé à M. le Docteur Aimédçe ». atoi;k , fJëcJiicleur en chef. — Toüt ce qui
concerne l’Adûiinistralion, à M. le Gérant, Mte (iu f'auôoi«-^-Mqîîp«ai fi;e, 56.
' ' Les Lettrés et -Faquets 'doivent lire affrahehist. ’
. : ■ nyis. ■' ' .
Qufilques collections de la première série de I’Union Médicale, formant 11 volumes
in-fe|i^i^ pfl^iept epepre ^rejcéi^^jP^ l’Mpiini^traîtîQP du jQU!ri|.âl', ai|^ condi^ons
.suivantes f' ’ ■ ' ■ ■■■ ’ ■ •. 1
La collection complète , soit les 11 volumea^^ 1847, 1848, 1850 à 1858 inclusive-
menî. Prix : 235 francs. : . •
Cette collection sera livrée en fijuilles ,,aypc les Titres et les T4b,les„^ps matières
Chaque année bu volume séparément :
, Topie* 1er, 1847, relié’..,' ( iv-r. 25: fr// / ; ' -,
' ■ . » 2e, 1848,irelié. . . . . . . 25 fr. ■ :
- . >• 3®, 1849. . ...... (épuisé). . - -
. , » 4e, 1850. . . . . ;...., 30 fr. ;(rare). , . '
. , 5e, 1851. . . . . . . . . SOi fr. '
■■■ i .6e, 1852. . 25 fr.’ ’
' » 7®, 1853 . . ‘i5 fr. ‘,(4ssez rarel,’
■ . ,^8®, 1«54. > . :il5 ifr.
• 9e, 1855. ......... 15 fr.
r . r F 10|, 1856. . ., ., ,rf.; • • > » - 15rfr-
’ » lié, 1857. . . ; .. 15 ^er.
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1809, -etforme en, coiiapmeint 28 beaux volumes grand iin-80: de prlus de 600 pages
chacun, avec Titres et Tables- des matières. ’ • ■ ---!'■ (!• - .-kk..
L’année 1859., Soit 4 YpliijnW, prix ; 25 fr. en feuille' ■ .30 -fp . d^mbrcliu^e. "
.L’année.l860^, " td.', ,' id, ^ ‘ ,
X’annép 1861,i; ,ïç(. ' , t4. id, ■
L’année: 1862,: i4. id- • id, : i-
L'année 1863, id. id. id. -
■ ; L'année 1864, ■ : id. ' id. - ' • .
L’année 1865, id. id. id.
L’UNION MÉDICALE.
GAZÉOL
«EPRODOCTION PAR STSTHÈSE DES ÉMABATIOWS DES ÉPORATEORS A GA2
PAR
BURIN DU BUISSON
Pharmacien, lauréat de l’Académie impériale de médecine de Paris.
Le Gazéol est un liquide volatil qui, par son évaporation dans la chambre des malades,
reproduit identiquement les émanations des épurateurs à gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluche, obtenus tout récemment à l’usine à gaz de Saint-Mandé, ainsi que les diverses
communications faites sur ce sujet à l’Académie de médecine, sont des titres sérieux, pour
attirer l’attention du Corps médical sur le Gazéol, non-seulement pour la coqueluche, mais
encore la phthisie, l’asthme et les diverses maladies des voies respiratoires.
Le Gazéol est gratuitement à la disposition de MM. les médecins désireux d’expérimenter
ce nouvel agent, qui s’emploie à la dose de 10 à 20 grammes, sur une assiette.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinet.
PYROPHOSPHATE DE FER ET DE SOUDE
DE LERAS
PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS SCIENCES
Sous quatre formes différentes : Solution, Sirop, Dragées, Pastilles.
Dans ces diverses préparations, le fer se trouve chimiquement dissimulé, on ne le reconnaît
ni au goût ni à la saveur. Les deux principaux éléments des os et du sang, fer et phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en font le meilleur des ferrugineux, non-seulement
dans la chlorose et la chloro-anémie, mais encore dans les diverses affections lymphatiques
et scrofuleuses.
La solution de Pyrophosphate de fer et de soude, la forme la plus employée, est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences des maladies graves, surtout à la suite des
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les fonctions
de l’estomac et des intestins, et ne provoque pas de constipation, grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate de soude qui sè trouve dans sa composition.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque.
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOUDE ET DE MAGNESIE
dQ Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat de l’Académie impériale de médecine
Us Pastilles contiennent 0,10 centig. de lactate de soude et de magnésie ; les Prises 0,30 centig.
L’acide lactique est l’élément normal du suc gastrique; il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie les deux sels
alcalins les plus employés en médecine pour combattre les affections de ’l’estomac des
inteslms, du foie et des reins, il a l’immense avantage d’offrir, sous forme d’un bonbon
agréable, les éléments les plus favorables à l’économie. Aussi M. le professeur Pétrequin,
l’un des promoteurs de celte nouvelle médication, obtient-il chaque jour les plus heureux
résultats dans les différentes formes de dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonction¬
nels de l appareil digestif.
Dépôt général à Paris, à |a pharmacie, 7, r.,de la Feuillade; à la pharm. Gavinet, h Lyon.
L’UNION MÉDICALE
N“ 6.
SOMMAIRE.
Mardi 16 Janvier 1866.
I. Paris : Commission pour l’organisation de l’enseignement de la médecine. — 11. Trachéotomie ;
Observations de trachéotomie pratiquée dans la période extrême du croup. — III. Académies et So¬
ciétés SAVANTES. Société médicale du 9' arrondissement de Paris : Compte rendu des travaux de la
Société pendant le premier semestre de l’année 1865. — lY. Courrier. — Y. Feuiueton : Chronique
étrangère.
Paris, le 15 Janvier 1866.
COMMISSION POUR L’ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT DE LA MÉDECINE.
On assure que M. le ministre de l’instruclion publique vient d’instituer une com¬
mission chargée d’étudier la question « des Facultés de médecine » et de lui faire un
rapport sur ce sujet. Nous ne pouvons être plus explicite, car nos renseignements ne
vont pas plus loin. Mieux vaut attendre l’annonce officielle de cette commission, qui
sera précédée, sans doute, d’un exposé de motifs, que de nous livrer à des conjec¬
tures plus ou moins hasardées. On nous a également cité les noms de quelques per¬
sonnes choisies par M. le ministre pour faire partie de cette commission, mais nous
nous abstenons de les reproduire par crainte de quelque erreur.
En avons-nous vu se succéder des commissions de ce genre I II y a quarante ans et
plus que la question des Facultés, ou plutôt de l’enseignement médical, est à l’étude.
Deux fois elle a été portée devant les Assemblées législatives sans pouvoir franchir
tous les degrés qui aboutissent à la promulgation dans le Bulletin des lois.
Commission en 1824; ’
Projet de loi présenté et discuté à la Chambre des pairs en 1825 ;
Commission en 1830;
Commission en 1846;
Projet de loi présenté el discuté à la Chambre des pairs èn 1847;
Commission en 1864; .
FEUILLETON.
GHRONIQDE ÉTRANGÈRE.
ï. Égalité de l’homme et des bêtes devant le typhus contagieux. Est-il la variole? — Lithotomie. —
Sphygmographie. — II. Étrennes de 1866 : Scieiice et noblesse; promotions diverses; journaux;
prix ; nouvelles diverses. : ,
De surprise en surprise, aussi soudaines qu’imprévues, on ne sait vraiment pas ce qu’il
adviendra du typhus contagieux. Si cela continue, il ne restera bientôt, plus du mot ni de la
chose que les effrayants ravages de cet épouvantable fléau. Supprimons d’abord la locution
adjectiyerfcs bêtes a cornes, devenue tout A fait impropre, sinon parce que l’homme en paraît
tributaire, mais depuis que le pécari a été bien et dûment convaincu d’en être atteint. .Sans
rien donc préjuger, comme à l’Académie, sur la nature de ce mal pour savoir s’il s’accorde
mieux avec son substantif qu’avec cet adjectif, il convient du moins de retrancher définiti¬
vement la longueur de celui-ci.
Ce n’est pas tout. L’appellation anglaise de cattle plague, où celle de rinderpest des Alle¬
mands, c’est-à-dire peste des bestiaux, q\i\, en ne préjugeant rien de précis sur, la naturedu
mal dont on paraît de plus en plus ignorer l’essence, semblait encore préférable mardi der¬
nier à l’Académie, n’est plus même recevable aujourd’hui. On croyait ce mal particulier,
smon exclusif, à l’espèce bovine, et voilà que par un de ces traits lumineux du hasard qui
montrent bien que, selon l’aphorisme ^e Baglivi ; Totvs est in observaiionibus, il s’étend
Tomfl XXIX. — Nnttrelle série, fi
L'UNION MÉDICALE.
82
Délibérations de l’Académie de médecine, de la Société de médecine du départe¬
ment de la Seine et d’un grand nombre d’autres Sociétés et Associations ,
ÎSnt'^stnrcomVer^d^^^ particuliers, les éléments dansles-
nuelsL commission nouvelle pourra trouver des motifs d information et de décision.
Comme, en ces sortes d’études, il est bon de se souvenir de ce qui a été fait il
noxZZàt utile de remettre sous les yeux de nos lecteurs le programme qui fm
préseMé au Congrès médical de 1845 sur cette question, et les féponses que Üt cette
grande assemblée après un très-remarquable rapport fait par _M. le docteur Gintrac,
directeur de l’École préparatoire de Bordeaux, et une discussion intéressante.
Il fut demandé au Congrès :
L’enseignement des sciences médicales est donné aujourd’hui dans des Facultés et
dans des Écoles préparatoires ;
Cette division est-elle utile, et quels sont ses avantages?
Le Congrès répondit :
La division de l’enseignement des sciences médicales entre les Facultés et les Écoles
préparatoires, est utile et avantageuse.
On lui demanda :
L’enseignement donné dans les Facultés répond-il aux besoins de la science et de
l’art? Dans le cas de la négative, indiquer les modifications nécessaires et spéciales
pour chacune des Facultés, et pour chaque division de cet enseignement, les amélio¬
rations que l’on croit utiles.
Le Congrès répondit :
Il conviendrait de créer une chaire d’histoire et de philosophie de la médecine
dans toutes les Facultés de médecine. — Il conviendrait d'établir un cours d’anatomie
pathologique à la Faculté de médecine de Montpellier. — Il serait avantageux que les
hôpitaux de Paris, consacrés à quelques maladies spéciales, comme celui des Enfants,
de Saint-Louis, etc., fussent utilisés et servissent à un enseignement officiel.
On demanda :
Le nombre des Facultés est-il suffisant? èst-il trop considérable? Dans le cas où
il serait jugé insuffisant, dans quelles villes conviendrait-il d'eh constituer de nou-
et se propage aux petits comme aux grands, ruminants, indigènes et exotiques. Deux
charmantes gazelles lui servent de réceptacle et Tintroduisent au Jardin d’acclimatation,
où il atteint indistinctement des animaux de race, de famille et d’espèces différentes, et il en
aurait probablement atteint bien d’autres encore, s’il n’eût été étouffé promptement. Par
bonheur et en vertu du privilège spécial de la vétérinaire, l’éveil de celle généralisation
étant donné, l’expérimentation pourra être reprise et continuée ultérieurement sur un
théâtre et dans des circonstances plus favorables. ■
Toutefois, celte utile expérience avait suffi pour faire présumer que celte peste, — car c’en
est bien une, et des plus mauvaises, dans le sens vulgaire de ce mot, — n’est pas exclusive
aux bestiaux. Entre autres probabilités que l’homme n’y est pas absolument réfractaire, le
fait, élucidé par M. Bouley, d’un gardien du Jardin d’acclimatation ayant servi d’intermé¬
diaire, de voie de contamination du mal entre des animaux divers, séparés, eh déposait assez
pour se tenir en garde, malgré toutes les atténuations données à ce fait considérable. Il suf¬
fisait pour montrer que celte qualification n’était pas plus juste que la première. Depuis, un
fait plus décisif, survenu en Angleterre, a confirmé, expliqué celùi-bi, et montré que le sub¬
stantif n’est pas mieux applicable ici que l’adjectif, et qu’il n’y a ni peste ni typhus. C’est
M. Bouillaud devancé, primé par M. Bouvier de toute la puissance de son érudition, comme
en va le voir.
M. Hancock, vétérinaire-inspecteur du district d’Uxbridge, âgé de 30 ans, bien portant,
faisait l’examen anatomo-pathologique d’un taureau mort de la maladie régnante, le
3 décembre dernier, lorsque, en enlevant la peau avoisinante du scrotum, il Se fit une
légère piqûre — wound — sur le dos de la main gauche. Comme M. Bouley, il ne prêta
aucune attention â cet accident. Mais, le cinquième jour, une pustule dure et légèfèment
L’UNION MÉDICALE.
velles? Dans le cas où il serait trop considérable, lesquelles supprimer? Y aurait-il
avantage à n’avoir qu’une seule Faculté ?
Le Congrès répondit i
Le nombre des Facultés actuelles est suffisant. Il n’est pas trop considérable. Il y
aurait inconvénient à n’avoir qu’une seule Faculté.
Si toutes ces questions sont reprises aujourd’hui, nous indiquerons les motifs sur
lesquels se fonda le Congrès médical pour appuyer ses délibérations.
A l’époque où ce programme fut présenté au Congrès, on ne connaissait que très-
imparfaitement, en France, l’organisation de l’enseignement en Allemagne, sur lequel
M. le docteur Jaccoud a publié récemment une excellente notice, et en Toscane, que
les écrits de M. de Pietra Santa nous ont fait connaître. Il y aurait donc lieu à com¬
pléter ce programme par l’addition de questions relatives à ces deux grandes institu¬
tions, et d’examiner les avantages de leur importation en France.
En Allemagne, le système est fédératif, et les Universités sont disséminées dans les
centres plus ou moins importants. De très-grandes, différences existent aussi dans le
mode et les matières de renseignement ;' c’est une organisation’ entièrement dissem¬
blable de l’organisation de nos Facultés et Écoles.
En Toscane, le système était unitaire, — nbùs disons était, car nous ignorons s’il
a été maintenu depuis la fondation du royaume d’Italie. École d’étude et de prépara¬
tion à Pisé, qui donnait les degrés jusqu’au grade de docteur exclusivement; École
supérieure et de perfectionnement à Florence, qui donnait le dernier grade et le droit
d’exercice.
Quant à l’enseignement libre dont il est beaucoup parlé dans Ce moment, et que
de jeunes esprits semblent vouloir prendre la priorité de revendication de ses droits,
il fut l’objet de la deuxième séance du Congrès qui résolut cette grave question en ces
termes :
« 1» Tout membre appartenant au Corps médical de France aura le droit d’ensei¬
gner les sciences médico-chirurgicales, et ce droit sera spécifié dans un article de la
nouvelle loi.
« 20 La liberté de l’enseignement médical sera aussi large et aussi étendue que pos¬
sible, et le gouvernement,, à Paris et dans les grandes villes, mettra un local conve-
sailtante apparut au siège de la piqûre et augmenta graduellement jusqu’au 12 décembre,
oü elle était très-dislîncîe; le blessé commença à se sentir indisposé. Plus mal le lende¬
main, avec douleurs des reins et des membres, fièvre, il consulta M. Rayner, praticien très-
expérimenté, qui reconnut aussitôt sur la main tous les caractères d’une pustule vaccinale
au neuvième jour, bien que l’on fût au dixième de l’accident. Elle était pleine de lymphe,
avec bords élevés, brunâtre, déprimée âu centre et entourée d’une large aréole rouge. Gon¬
flement de la main jusqu’au poignet et au-dessus, avec inflammation des vaisseaux lympha¬
tiques, douleur , et malaise dans l’aisselle. Tous ces symptômes augmentèrent les 15 et
16 décembre. Plusieurs médecins distingués furent alors successivement appelés à juger de
ce cas. Le professeur Spooner, le 18, M. Symonds, du ^oyal vèterinary College ensuite, puis
le docteur Murchison, M. Ceely, le docteur Quain, et tous ces experts distingués en fait de
vaccine, s’accordèrent à reconnaître les traits caractéristiques d’une pustule vaccinale.
Tel est l’événement à l’ordre du jour au delà de la Manche, dans les Sociétés, les jour¬
naux et toutes les conversations; événement entouré de toutes les garanties d’authenticité
désirables. Et chacun de se;^demander : Is the caille plague small-pox? C’est remonter jus¬
qu’à Vicq-d’Azyr de plus d’un siècle en arrière. Ainsi le veut le progrès. On n’avance sûre¬
ment qu’en interrogeant sans cesse le passé. Sur un pareil sujet, toute discussion, toute
dissertation serait vaine; .c’est à l’expérimentation de prononcer. Aussi bien chacun est à
l’œuvre, et, sous peu, la question importante et posée depuis si longtemps, de savoir si le
typhus contagieux n’est pas une variété de la variole, sera résolue par nos contemporains.
Espérons-le du moins pour l’honneur dé notre art.
ISouveau procédé de lilholomie, — Tous les autres faits scientifiques n’arrivent ainsi qu’en
seconde ligne, voire même une modification de la taille appliquée récemment par M. H. Lee
L*UN10N MÉDICALE.
nable et tous les moyens matériels servant à l’enseignement pratique , à la disposi¬
tion de tous les membres du Corps médical, et lui prêtera ainsi un utile concours.
« 30 L’enseignement libre ne peut ni ne doit porter atteinte à 1 enseignement ofR.
ciel, l’enseignement libre ne conférant aucun grade universitaire, soutenant seulement
des’opinions et des doctrines, et venant en aide à renseignement officiel.
« 40 Une nouvelle loi viendra sanctionner l’enseignement libre, à la fois si utile à
la science et à l’humanité, jusqu’à présent la législation ayant tellement varié à ce
sujet, et l’enseignement libre ayant été tantôt conféré dans sa plus large expression,'
tantôt entravé de diverses manières.
« 60 Quant à l’enseignement clinique fait par les médecins et les chirurgiens des
hôpitaux, le Congrès émet le vœu qu’à l’occasion de la présentation du nouveau
projet de loi, MM. les ministres de l’intérieur et de l’instruction publique soient invités
à faire insérer un article spécial pouvant complètement satisfaire aux besoins du libre
enseignement clinique, tant dans la capitale que dans les départements. »
Propose-t-on aujourd’hui quelque chose de plus libéral?
De plus radical, oui, car on va jusqu’à demander la fermeture des Facultés et des
Écoles.
Mais, heureusement, le bon sens a toujours raison.
Ne connaissant que très-imparfaitement le but et la nature des travaux demandés
à cette nouvelle commision, nous faisons des vœux pour que son programme soit
assez élevé et assez étendu pour qu’elle puisse embrasser, enfin, dans son ensemble
la grave question de l’enseignement de la science médicale qui demande, en effets,
des modifications nécessaires et urgentes.
Amédée Latour.
Au moment de mettre sous presse, on nous annonce que la commission dont il
vient d’être question est constituée, et qu’elle se réunira, mercredi prochain, au mi¬
nistère de l’instruction publique. Parmi les membres qui en font partie, on nous cite
MM. Rayer, Dumas, Denonvilliers, Wurtz et Grisolle.
à St. George's Hospital. Pour obvier aux difflcullés de saisir et d’extraire le calcul par la
plaie périnéale dans certains cas, il a fait construire un lilhotriteur ordinaire à deux bran¬
ches, dont l’inférieure est creusée profondément et appelé lühocrate. Il l’introduit préala¬
blement dans la vessie, et fixe la pierre entre ses branches. L’incision faite, l’extrémité
mousse de cet instrument est rendue saillante de manière à diriger, à guider le bistouri
dessus et, aussitôt qu’elle apparaît, à donner issue à la pierre, si elle est petite, ou du moins
à pouvoir la saisir plus facilement et plus sûrement avec la pince ordinaire, si elle est volu¬
mineuse. L’incision peut être ainsi ménagée, et l’opération rendue beaucoup plus rapide et
moins laborieuse. Toutefois, ces avantages sont loin d’êlre évidents dans le seul exemple
rapporté à l’appui. {Lancet, 23 décembre.) A l’avenir de prononcer.
Variété du pouls dicrote. — En s’occupant sans relâche des applications du spliygmo-
graphe qu’il a introduit le premier, en Portugal, à l’étude des diverses maladies, et notam¬
ment celles du cœur, où il excelle, M. Alvarenga a constaté et décrit une variété du pouls
dicrote dans l’insuffisance aortique. Elle est rendue manifeste par une brisure dans la ligne
ascendante près du sommet. Celle-ci, après s’être élevée verticalement avec rapidité, s’ar^'
rête en formant un crochet et continue ensuite obliquement jusqu’au sommet pour descendre
de la même manière. Ce sont des lignes brisées et réunies par une sorte de crochet, comme
on en peut voir le tracé sphygmographique dans la Gazeta medica du 15 décembre, avec
l’observation à l’appui.
Au point de vue pratique, cette observation ne manque pas d’importance. Autant le dicro-
lisme est fréquent et sensible au doigt dans la systole, autant il est rare, faible insensible,
dans la diastole. Les doigts de robseryaleur le plus habitué ne peuvent souvent le dlsUn-
L’UNION MÉDICALE.
85
TRACHÉOTOIYIIE.
OBSERVATIONS DE TRACHÉOTOMIE PRATIQEÉE DANS LA PÉRIODE EXTRÊME DU CROUP;
Par le docleur Eugène Moynier,
Ancien chef de clinique de la Faculté à l’Hôtel-Dieu de Paris.
La diphthérie, les angines couenneuses et le croup font chaque année de nom¬
breuses victimes. Chaque jour, on apprend de nouveaux malheurs; que cette ter¬
rible affection frappe par coups isolés ou que des épidémies déciment les populations,
le médecin doit intervenir avec énergie et promptitude, mais l’imminence du péril
le rend quelquefois hésitant dans le choix d’un grand nombre de remèdes, et sou¬
vent lui fait abandonner un moyen pour recourir à d’autres auxquels il renonce
bientôt au graud’^préj udice des malades.
Une étude utile et bien digne d’intérêt, étude déjà faite mais encore à faire, est
celle de l’examen comparatif des différents traitements du croup ; elle exigerait de
longs développements, et je ne peux m’en occuper ici.
Je n’envisagerai le traitement du croup qu’à un seul point de vue : c’est lorsque
tous les autres moyens ayant échoué, la trachéotomie devient l’extrême res¬
source. — Je veux publier les derniers résultats que j’ai obtenus, parce qu’ils
doivent servir à la statistique et à la science, et aussi parce qu’ils encourageront les
médecins qui n’ont recours à cette opération qu’avec une grande défiance et ne se
résignent à la faire pratiquer que pour s’épargner des regrets, mais avec la pensée
que’lle est à peu près inutile; quelques-uns même refusent absolument aux parents
de la laisser pratiquer, et, dans certaines villes, elle est tout à fait proscrite; idée
vraiment regrettable, car on se prive ainsi d’une ressource qui, dans des cas incon¬
testables, a permis de rappeler à la vie des enfants voués à une mort certaine.
J’ai déjà publié la relation de 11 trachéotomies pratiquées en ville (Union Médi¬
cale des 15, 17, 22 août 1861), et dont le résultat était : 8 guérisons, 3 morts. Depuis
cette époque, j’ai fait 7 trachéotomies dont le résultat est : 4 guérisons, 3 morts; ce
qui donne, pour ces 18 trachéotomies, 12 guérisons, 6 morts, ou 2 guérisons et
1 mort pour 3 opérations ; toutes pratiquées dans la période extrême du croup.
guer. Exemple de la supériorité de cet instrument et de son exquise sensibilité, qui révèle
un phénomène échappant à nos sens.
On ne peut ainsi qu’applaudir aux distinctions que la Société médico-chirurgicale de Liège,
celle des médecins de Vienne (Rai7er/îc/îe Uonigliche Gesellschaft der Arzte in Wieri), et celle
de médecine et d’histoire naturelle de Dresde {der Gesellarhaft fur natür und Krilkunde zu
Dresden) viennent de conférer au laborieux observateur portugais en l’associant à leurs tra¬
vaux comme membre correspondant. Cette récompense de ses pairs est la plus douce qu’un
véritable savant puisse ambitionner, surtout quand elle est accordée spontanément. Ceci soit
dit sans préjudice des autres.
II. Un titre devenu bien rare parmi nous et qui tend même à disparaître, vient d’être
accordé à l’une des plus hautes célébrités chirurgicales de l’Angleterre ; c’est la dignité de
baronnet conférée à sir W. Fergusson, par sa gracieuse souveraine, « pour sa distinction et
son éminence chirurgicales. » Accordé ainsi au mérite, ce titre de noblesse est dès plus
flatteurs, et cependant B. Brodie, qui en était dans ces derniers temps le seul représentant
depuis la mort d’A. Cooper.dit, dans son autobiographie : « que ce rang héréditaire, quoique
petit, est un véritable embarras sans une fortune indépendante. Heureusement, sir William
est bien pourvu de ce côté. Un vaste domaine lui permettra de soutenir dignement son nou¬
veau titre, et il a aussi un fils et un petit-fils dans lesquels il pourra lui survivre. Tout est
donc pour le mieux.
Ce titre n’avait pas été conféré depuis trente et un ans à un chirurgien de Londres, dans
la personne de B. Brodie. En France, la dernière promotion de ce genre remonte à Dupuy-
tren, qui fin la seule avec celle de Boyer, je crois, après celles du premier Empire. Ces dis-
L’UN [ON MÉDICALE.
c’est-à-dire au moment où l’asphyxie commence, où l’urgence de l’opération n’est
douteuse pour personne; enfin, quand l’enfant va mourir.
Qjg, J, _ Diphthérie nasale, croup, trachéotomie, guérison, — ■ Deux ans ep demi plus
tard, nouvelle opération. — Mort.
Le mercredi 13 août 1862, je suis appelé, 2, rue des Pyramides, auprès de Marguerite
Lireux, âgée de 27 mois, belle enfant, bien développée, jouissant habituellement d’une
bonne santé. Cette enfant a été prise, il y a une quinzaine de jours, d’un coryza qui offrait
un caractère remarquable de persistance et de ténacité.
Le mardi 12 août, les parents sont frappés de l’altération de la voix, et, dans la nuit du
12 au 13, ils trouvent ta respiration difficile et pénible. M. Trousseau voit l’enfant dans la
journée : il constate l’existence d’une diphthérie nasale et laryngée. Il annonce la nécessité
d’une trachéotomie, et me désigne aux parents pour la pratiquer. Je vois l’enfant dans la
journée du 13 : elle a de temps à autre des accès d’oppression; les narines laissent écouler
une sanie purulente grisâtre; sur l’amygdale gauche, on voit une fausse membrane; les
ganglions sous-maxillaires de ce côté sont volumineux; voix altérée, toux croupale. On pra¬
tique, alternativement et, toutes les heures, des injections de sulfate de cuivre dans le nez et
des insuffiations de poudre d’alun. ;
Dans le courant de la nuit, gêne considérable de la respiration ; accès de dyspnée pendant
lesquels l’enfant se jette, à droite, à gauche, se cramponne aux rideaux de son lit, au cou, de
sa mère; la face gonfle, les lèvres bleuissent. Ces accès se renouvellent à intervalles de plus
en plus rapprochés.
La percussion donnant un son sonore, et l’auscultation ne laissant entendre aucun
râle, ni aucun souffle, mais permettant de constater la faiblesse du bruit respiratoire, il est
évident que l’obstacle ne réside pas dans le poumon, ni dans les bronches, mais qu’il siégé
dans le larynx ; aussi nous nous décidons à ouvrir la trachée. Je pratique la trachéotomie
en présence et avec l’aide de MM. les. docteurs Trousseau et Le Paulmien L’opération est
immédiatement suivie d’un calme complet; la respiration devient facile; les lèvres rede¬
viennent roses.
Je revois l’enfant dans la soirée; la respiration s’entend dqns toute l’élenduo de la poi¬
trine; l’expecloration peu abondante. L’enfant est calme; elle.a-pu manger une côtelette et
du chocolat,. . '
; Vendredi 15. La nuit ,a été assez bonne ; expectoration abondante de mucosités ; quelques,
accès d’oppression au plus léger contact d'air frais ou de boisson froide. ,
linclions éclatantes sont ainsi beaucoup plus rares parmi nous qu’en Angleterre, par la raison
sans doute qu’icî on ne fait que de hauts barons, tandis qu’outre-Manchç, ce sont de. sim¬
ples baronnets, mais avec apanage.
Promotion académique.— Après.avoiroccupé provisoirement la chaire d’obstétrique à l’Uni-
versilé de Turin depuis deux ans, que par dignité le professeur Giordano en était descendu
volontairement, M. Tibone vient d’en être nommé titulaire. Faute d’avoir su conserver le
maître, on l’a remplacé par un de ses disciples les plus distingués. Du moins, la tradition de
son enseignement ne se perdra pas. Applaudissons.
Pour cadeau d’étrennes, l’Académie de médecine de cette ville, plus heureuse que celle de
Paris, a enfin obtenu un logement digne d’elle. Sur les instances du ministre Naloli, la salle
de la bibliothèque de l’ancien palais du Sénat est concédée à ce corps savant comme fieu de
ses séances. Très-spacieuse, celte salle pourra recevoir aisément et commodément tout le
publicqui voudra désormais assister à ses séances hebdomadaires du vendredi, à huit heures
du soir. Que n’en pouvons-nous dire autant ici de celles du mardi ! Il serait si facile et oppor¬
tun de faire une place convenable à nos immortels dans les dépendancee du Louvre. Hygie
mérite autant que Mars d’y avoir ses appariements. Pourquoi ne pas l’y loger?
C’est la Press qui triomphe en Irlande. A compter du 1" janvier 1866, le journal hebdo¬
madaire The Medical Press, qui se publie à Dublin, et The Medical Circular, qui se publiait
à Londres, se sont fusionnés pour étendre leur .publicité dans tout le Royaume-Uni. Une
édition spéciale paraîtra ainsi simultanément â Londres, Édimbourg et Dublin pour la
rendre plus proOtable aux abonnés et aux éditeurs, sans oublier les annonceurs - car c’est
surtout sur le produit des annonces que celte nouvelle combinaison est fondée Nous ver¬
rons SI elle réussira. Mais il ne faut pas oublier que le succès du journalisme anglais repose
L’UINIOIN MÉDICALE.
87
Samedi 16 août. Nuit assez bonne; le matin, accès d’oppression ; expectoration de muco¬
sités épaisses et abondantes. Bonne alimentation.
17. La plaie est grisâtre ; elle est cautérisée chaque jour ; le pharynx et les amygdales ne
présentent pas de fausses membranes; mais le nez est rempli de matières grisâtres, et il
s’en écoule une sanie quelquefois sanguinolente. Injections dans le nez avec une solution de
perchlorure de fer. ^ , i •
18. La nuit a été bonne; l’enfant a dormi; expectoration bonne; cautérisation de la plaie,
qui est encore grisâtre; le nez rempli de matières de nature diphthéritique.
Après avoir examiné l’enfant, constaté l’intégrité des fonctions respiratoires, le bon état
général, sauf la persistance de la diphthérie nasale et la facilité que présente la plaie de sai¬
gner au moindre attouchement, j’allais sortir lorsque se déclara une violente épistaxis; aus¬
sitôt je plaçai un tampon de charpie imbibée de perchlorure de fer dans les narines; l’hé¬
morrhagie s’arrête ; M. Trousseau voit l’enfant à onze heures et constate, comme je l’avais
fait, l’absence de diphthérie pharyngée et le bon état général de l’enfant, ainsi que l’inté¬
grité de la respiration. Il conseille des injeclions alternatives d’une solution de tannin au
20' et d’une autre solution de perchlorure de fer au 100'. Nous insistons sur le quinquina,
que l’enfant prend d’ailleurs depuis le jour de l’opération.
18. Dans la soirée, je reynis l’enfant : l’hémorrhagie ne s’est pas renouvelée; l’enfant a
dormi d’un bon sommeil pendant plusieurs heures; elle a mangé de la viande, bu du vin ;
112 pulsations; 32 inspirations.
19. Nuit très-bonne, expectoration abondante, quelques moments d’agitation , mais sans
oppression, plaie trachéale grisâtre, facilement saignante : 32 inspirations, 108 pulsations,
j’essaye de fermer la plaie. L’enfant se débat et s’agite, mais elle peut respirer par le larynx.
Le nez est encore rempli de matières grisâtres, mais le pharynx ne présente pas de fausse
membrane'. Cautérisation dé la plaie, injections dans le nez. Alimentation substantielle.
Les urines, examinées à plusieurs reprises pendant le cours de la maladie, n’ont jamais pré¬
senté d’albumine.
20 août. Nuit excellente. Pendant neuf heures de suite le sommeil a été parfaitement
calme : 96 pulsations,' 28 inspirations. Amygdales libres de fausses membranes, nez un peu
uegogé j on continue les injeclions. La plaie est encore grisâtre et facilement saigante, mais
ayant de la tendance à se rétrécir; l’expectoration est bonne, l’alimentation est copieuse,
l’enfant est douée d’un appétit remarquable, elle mange beaucoup.
J’essaye de fermer la plaie avec du taffelaà d’Angleterre, mais l’enfant qui s’agite dès
qu’elle m’aperçoit, a eu de l’oppression, et j’tii dû replacer la canule : l’air passe par le
larynx.
précisément sur ce principe hautement avancé au delà delà Manche, de rendre la publicité
de la science plus effective et à meilleur marché par la compensation du rapport des annonces,
des patent mecticines, livres, instruments, et tout ce qui s’y rapporte. N’est-ce pas plus légi¬
time que ces moyens déguisés, employés même par les adversaires, les casuistes de l’an¬
nonce, et consistant à soutenir une industrie ou à servir d’organe à une spécialité?
Cela soit dit sans allusion au nouveau Giornale italiano dette matattie venereee delta
pelle, âonl le premier nnméro paraît aujourd’hui même à Milan, sous la direction du docteur
horesina et la collaboration de plusieurs syphiliographes distingués. Nous lui souhaitons plus
^ngue vie qu’à celui qui est mort en France, avec un titre analogue, sous la direction de
J,. ^®zenave. On en voit ainsi naître et mourir tous les jours avec les meilleures intentions.
^ expérience en tout est indispensable au vrai succès.
nn Américains, les étrennes, c’est la paix avec ses féconds résultats. Exemple : le
mn- "lelades et des blessés dans les hôpitaux des États-Unis, qui était encore il y a
oms d un an de plu? de çent, mille, est réduit actuellement à moins de cinq..... mille.
L3* toutes les dissertations, ces chiffres suffisent a en montrer tous les avantages,
metta médicale du Massachusetts, à Boston, en offre pourtant aux homœopathes, en
limiiPK pour 1866 la question de la médecine expectante, ses indications et ses
Très P avec les divers modes sous lesquels elle est déguisée ou contrefaite,
récom? s’adresse en particulier aux disciples d’Hahnemann. Cent dollars de
seront accordés à la meilleure dissertation sur ce sujet.
OàSioi?d^^ meilleures sont assurément les souhaits du Scalpel de Liège à ses lecteurs à Toc-
oes temn*^ bouve} an : bon produit et considération; car il y joint les moyens d’y arriver dans
ps de concurrence et de cherté excessives. C’est pour le médecin, généralement le plus
8S
L’UNION MÉDICALE.
21 août. Nuit un peu agitée. Je peux retirer la canule ; je ferme la plaie, mais d’une ma¬
nière incomplète. Injections dans le nez. Alimentation.
22. Nuit bonne. La plaie diminue d’étendue.
23. La plaie se rétrécit; il sort très-peu d’air. Bon état général. La plaie de la trachée est
complètement cicatrisée.
25. Il ne sort plus d’air par la plaie, même pendant les efforts de toux.
27. La plaie de la peau est presque cicatrisée. L’enfant doit sortir.
28. État général parfait. La cicatrisation complète de la plaie a été obtenue douze jours
après l’opération.
Ce résultat si beau, obtenu si rapidement, est dû à la bonne constitution de l’en¬
fant, aux soins intelligents que j’ai trouvés chez ses parents et à la facilité que nous
avons eue pour l’alimentation. Ce qui confirme ce que j’avais observée! publié, c’est
que plus on alimente facilement un enfant atteint de diphthérie, plus favorable doit
être le pronostic.
Ce résultat a été d’autant plus remarquable que la maladie s’annonçait avec un
caractère de triste gravité à cause delà généralisation de la diphthérie persistant avec
une grande ténacité, les fosses nasales envahies plusieurs jours avant la gorge; et,
malgré des injections énergiques, restant le siège de la dipthérie presque jusqu’à la
guérison du croup, et, circonstance ajoutant encore de la gravité, l’enfant n’avait pas
encore 2 ans 1/2.
Malheureusement, deux ans et demi plus tard, nous avons vu que cette terrible
maladie n’avait cédé qu’en laissant des traces bien funestes de son passage, et, comme
le disait M. Velpeau à l’honneur de Malgaigne, il faut voir le résultat des opérations
et l’issue des maladies non-seulement au moment de la guérison, mais dans leurs
résultats, après plusieurs années. Or, chez cette enfant, la diphthérie avait eu un carac¬
tère remarquable de persistance, de ténacité et de généralisation; nous avions obtenu
un succès inespéré , — - soit la présence prolongée de l’inflammation diphthérique, ou
toute autre cause, soit une disposition spéciale à l’enfant; toujours est-il que, loui en
ayant repris sa vie habituelle, pouvant aller à la pension, réciter des leçons, parler
à haute voix, crier, jouer, elle était assez rapidement essoufflée, la respiration deve¬
nait haletante, et, la nuit, faisait entendre un bruit de ronflement distinct du ronfle¬
ment ordinaire, et qui préoccupait beaucoup la mère de l’enfant. La voix, à de.longs
instruit de ses concitoyens à la ville comme à la campagne, de montrer sa prééminence en
instituant partout des cours, notamment sur l’hygiène, où ses vastes connaissances seront
appréciées de ses auditeurs, et qui seront ainsi doublement portés à recourir à lui et à mieux
estimer ses soins. En étant utile aux autres, son crédit sera augmenté et ses intérêts mieux
servis. L’avis nous a semblé bon à rappeler ; et, à notre époque où les conférences sont à la
mode, nous croyons que beaucoup de nos confrères feront bien de la euivre pour en profiter.
A Madrid, le docteur Monlau vient d’être désigné par son gouvernement pour le repré¬
senter, conjointement avec M. Segovia, aux prochaines conférences sanitaires de Constanti¬
nople. C’est le professeur Bô qui a été choisi è cet effet par le gouvernement italien. Ce
congrès sera ainsi composé des mêmes représentants scienlitiques que les précédents.
P. Garnier.
M. le docteur Feltz (Victor-Timothée), né le 8 janvier 1835 à Hattslatl '(Haut-Rhin),
est institué agrégé stagiaire prés la Faculté de médecine de Strasbourg (section de médecine).
Cet agrégé stagiaire entrera en activité de service le 1" novembre 1868.
— M. le docteur Dumont (de Monleux), auteur de l’ouvrage si remarquable intitulé : Le
Testament médical, vient d’être nommé membre correspondant de l’Académie royale de
médecine belge.
— M. le docteur Hlllairet, médecin à l’hôpital Saint-Louis, membre de la commission
administrative des lycées de Paris, est nommé médecin du lycée impérial Saint-Louis, en
remplacement de M. le docteur Allibert.
— M. le docteur Jarjavay, professeur à la Faculté de médecine de Paris, est nommé chirur¬
gien du lycée impérial Saint-Louis, en remplacement de M. le docteur Moulin.
L’UNION MEDICALE.
intervalles, et par moments, était rauque et voilée. En outre, l’enfant était restée
sujette à de fréquentes angines pultacées, les amygdales se recouvrant d’un enduit
qu’on enlevait facilement, mais qui reparaissait aussi facilement. Dans ces moments,
le bruit que produisait l’enfant en respirant était plus marqué. Je l’ai auscultée bien
souvent, afin de m’assurer que la gêne de la respiration qui s’observait si souvent ne
tenait pas à une affection du poumon ou du cœur, non plus qu’à une tumeur com¬
primant la trachée ou les bronches ; le bruit trachéal se reproduisait toujours pen¬
dant le sommeil, et souvent lorsque l’enfant avait couru ou fait un exercice violent.
Au mois de novembre 186à, son frère et sa sœur sont pris de coryza et d’angine simple.
Le larynx et les bronches furent envahis ensuite. Us guérirent, mais après avoir été malades
près de six semaines.
Le mercredi 28 décembre, Marguerite est prise à son tour d’oppression, elle tousse, elle a
de la fièvre ; bn applique de l’huile de croton sur la poitrine, on fait des injections nasales et
on administre des préparations d’antimoine.
La nuit du 29 au 30 a été mauvaise; il y a eu des moments de suffocation.
Le 31, il y a de l’oppression, la voix est éteinte, la toux rauque; l’enfant se plaint d’une
douleur à la gorge. Nulle part on ne trouve de fausses membranes.
1*' janvier 1865. Nuit mauvaise, mêmes caractères de la voix et de la toux. •— Vésicatoire
au-devant du sternum.
2 janvier. Même situation toujours grave.
3 janvier. L’àir pénètre moins dans les bronches ; on n’entend pas de râles, pas de matité
à la percussion, mais l’oppression persiste et la toux conserve son caractère de raucité, et
la voix est éteinte. Le pouls varie de 120 à làO, les inspirations de 30 à 40 par minute.
Le jeudi 5 janvier, M. Trousseau est appelé auprès de, l’enfant : il constate l’existence
d’une laryngite simple, avec trachéo-bronchite. Oppression, affaiblissement du murmure vési¬
culaire, sans souffle, ni râle, ni matité. Fièvre. Expectoration muco-purulente, toux rauque,
voix voilée, aggravation chaque nuit, absence de fausses membranes et même de rougeur
dans la gorge. En présence de tous ces phénomènes, il voit l’indication de la trachéotomie,
afin de supprimer l’obstacle que la laryngite, même siniple, apporte à la respiration.
Le vendredi 6. La nuit a été très-mauvaise, la respiration est des plus pénibles à cause de
l’oppression, la toux et la voix sont éteintes. Je pratique la trachéotomie avec l’aide du doc¬
teur Labbé. Mais nous sommes frappés de la difflcullé que nous éprouvons au moment de l’in¬
troduction de la canule. Déjà au moment de la section de la trachée, j’avais éprouvé une grande
résistance. Après plusieurs essais infructueux , je suis obligé de prendre une canule d’un
calibre inférieur à celui de la canule que j’avais préparée, et qui avait déjà servi à cette enfant
deux ans et demi avant. Or, le calibre de la trachée chez un enfant de 5 ans est plus grand
que chez un enfant de 2 ans 1/2. 11 s’était donc produit un rétrécissement de la trachée.
Nous trouvions alors la cause de cette respiration bruyante, de cet essoufflement si facile, de
ce cornage, si bien décrit parM. Empis, qui, s’il se produit sous l’influence d’une compression
de la trachée par une tumeur, peut se produire aussi et plus directement par le rétrécissement
de la trachée. Chez cette enfant, le rétrécissement était dû à l’épaississement du tissu cica«
triciel développé sous l’influence de trachéites fréquentes. Il a donc fallu que nous placions
une canule de petit calibre. L’amélioration qui suit d’ordinaire immédiatement l’ouverture
de la trachée ne se produisit que tardivement et très-peu. Le pouls reste à 120.
A onze heures du soir, pouls à 160; 40 inspirations.
Samedi. Oppression, expectoration supprimée, respiration serratique, pouls faible, refroi¬
dissement.
Mort dans la soirée.
(La suite à un prochain numéro.)
90
L’UNION MÉDICALE.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DU IX« ARRONDISSEMENT.
Compte rendu des travaux de la Société pendant le premier semestre de l’année 186^.
Présidence de M. Sée.
Sommaire, - Angine couenneuse (MM. Sée, Archambault et Hérard). — Pneumonie (MM. Sée, Piogey,
Basset et Archambault). — Mort subite survenue ‘pendant le cours d'une variole discrète, endocar¬
dite ulcéreuse (MM. Marrotte et Sée). — Variole anormale, rash, importance de la durée et de la
nature des prodromes pour poser le diagnostic des fié' res éruptives anormales (MM. Dufour, Sée
et Marrotte). — Tumeur de la langue, ligature des deux artères linguales, atrophie de la tumeur
(MM. Demarquay et Sée). — État raboteux de la langue ( MM. Sée et Demarquay). Polypes de
l’utérus (MM. Léon Labbé, Gros, Piogey et Dupont).
M. SÉE ; Je donne en ce moment des soins à quatre malades affectés d’angine couenneuse,
deux adultes et deux enfants. Ce qui m’a frappé, c’est le début insolite et insidieux de la
maladie. Le malade est pris d’une fièvre peu intense qui lui permet de sortir et de venir
consulter; il se plaint d’un engorgement ganglionnaire, d’une grande faiblesse, et c’est l’inspec¬
tion seule de la gorge qui révèle la présence des fausses-membranes. Sur les quatre malades
en traitement, deux présentent une albuminurie très-marquée, notamment un jeune homme
dont l’observation offre quelques particularités dignes d’intérêt. Ce Jeune homme s’est présenté
à la consultation de l’hôpital Beaujon, il y a une douzaine de jours ; le cpu présentait un engor¬
gement ganglionnaire assez marqué et la gorge des plaques pseudo-membraneuses assez nom¬
breuses. Le mal ayant continué à faire des progrès, le malade entra à l’hôpital, et au bout de
quelques jours, il fut pris d’une suffocation sans altération de la voix, ni sibilance, mais assez
intense pour que l’interne ait cru devoir combative cet accident par l’ablation des amygdales, ce
qui diminua la suffocation sans toutefois la faire disparaître complètement. Peu de temps après
l’opération, on constate la présence de l’albumine dans l’urine qui avait été jusqu’alors exa¬
minée avec soin et qui n’en avait pas présenté la plus légère trace. Ce fait confirme donc
l’opinion que j’avais déjà souvent émise, à savoir que l’albuminurie n’est pas le résultat de la
suffocation ni de l’oppression ; car dans ce cas elle apparaît précisément après que la gêne de
la respiration a diminué par suite de l’opération, et, en même temps, ce fait' semble com¬
battre l’opinion de ceux qui veulent voir dans l’albuminurie l’effet d’une augmentation de la
pression intra-vasculaire déterminée par l’asphyxie, Le même malade fut aussi affecté de sur¬
dité résultant sans doute de la propagation de là diphthérie à la trompe d’Eustache, puis
d’un érysipèle qui, ayant débuté par les narines, gagna les joues; enfin, vers le onzième ou
douzième jour de la maladie, il eut un commencement de paralysie du voile du palais.
M. Archambault : Depuis longtemps j’étudie avec soin la présence de l’albumine dans
l’urine des sujets atteints de diphthérie, car dès 1852 j’appelai sur ce fait l’attention des
observateurs ; or, je me suis demandé si, dans tous les cas où l’on rencontre de l’albumine dans
l’urine avec fausses-membranes dans la gorge, c’était bien à la diphthérie que l’on avait affaire.
On sait, en effet, que pour un certain nombre d’observateurs, Bretonneau, par exemple, la
fausse-membrane est le signe pathognomonique de la diphthérie ; pour d’autres, au contraire,
et je suis de ce nombre, la fausse-membrane, loin d’être le signe caractéristique de la
diphthérie, peut, au contraire, se rencontrer dans d’autres affections que leurs symptômes
propres permettent de spécifier, ainsi la scarlatine. Plusieurs cas de ma pratique me portent à
croire que souvent l’apparition de l’albumine dans rufine des malades atteints d’une pharyn¬
gite pseudo-membraneuse vient rectifier un premier diagnostic et démontrer la nature scarla¬
tineuse de la maladie, quand on croyait avoir affaire à une affection diphthéritique. Ainsi,
j’ai opéré un enfant qui présenta d’abord une langue scarlatineuse, un engorgement ganglion¬
naire énorme; au cinquième jour les symptômes 'du croup étaient évidents; l’asphyxie était
imminente; l’enfant fut opéré, il rendit des fausses-membranes vena’nt des bronches; la canule
fut retirée au bout de six jours; le mieux continua quelques jours encore, puis survint de
l’anasarque, et l’examen de l’urine démontra une quantité considérable d’albumine. Cette
circonstance, jointe à l’aspect scarlatineux delà langue au début, me porte à penser qu’il
s’agissait d’une affection scarlatineuse anormale que, sans l’apparition tardive de l’albumine et de
l’anasarque, j’aurais pu prendre pour une affection diphthéritique. Je suis porté à croire que
nombre de cas semblables se rencontrent dans la pratique, et que souvent on prend pour des
affections diphthéri tiques des affections scarlatineuses dans lesquelles l’éruption manque et
L’UNION MÉDICALE.
91
passe inaperçue. Le fait suivant me paraît confirmer d’une manière très-précise cette pro¬
position. ... f
Un enfant de 5 ans est pris de symptômes du côté de la gorge ; je le vis en consultation avec
mm. Trousseau et Vernois; nous diagnostiquons une angine couenneuse, bientôt on constate
des flots d’albumine dans son urine, et il meurt dans les convulsions. Son frère fut pris d’une
espèce d’angine couenneuse et présenta une légère rougeur aux plis des aines et des bras. La
bonne de ces enfants fut prise quatre jours après la mort du premier et pendant la maladie du
second, d’une scarlatine dont l’éruption fut très-bien caractérisée. Or, cette dernière malade
me paraît jeter un jour complet sur la nature scarlatineuse de l’affection des deux autres malades
qui, sans cette circonstance, auraient été considérés comme atteints de diphthérie. Je conclus
donc que, dans beaucoup de cas regardés comme de nature diplithéritique, la présence de
l’albumine dans l’urine peut mettre sur la voie d’une affection scarlatineuse que les symptômes
du début peu accentués ou mal observés avaient fait confondre avec une affection diphthé-
ritique.
M. Hérard : Je ne puis admettre que le premier fait cité par M. Archambault soit une
scarlatine avec fausses-membranes ; il s’agissait d’une véritable angine couenneuse diphthé-
ritique, comme semble l’attester l’expulsion des fausses-membranes provenant des bronches ;
de plus, sans chercher à contester la valeur du second fait où la même affection chez trois
personnes semble démontrer, malgré la dissemblance des symptômes, une nature couenneuse,
je pense que M. Archambault a trop de tendance à généraliser un fait particulier.
M. Archambault : J’ai voulu appeler l’attention de la Société sur un fait très-remarquable
de cpntagion, et il est évident que sans la scarlatine très caractérisée que la bonne a présentée,
on aurait été en droit de considérer la maladie des deux enfants comme de nature diphthé-
ritique. Cette observation m’a paru importante à signaler, et si j’en rencontrais un certain
nombre, je n’hésiterais pas à adopter d’une manière absolue l’opinion que j’ai avancée comme
une induction et non pas comme manière de voir complètement arrêtée.
M. §ÉE : J’admets volontiers, comme M. ArchambauU, qu’il existe plusieurs espèces de
fausses-membranes; ainsi il y a un coup simple, un croup diplithéritique et un croup scarla¬
tineux. C’est dans cette dernière catégorie que doit rentrer le premier fait cité par M. Archam¬
bault. Le croup scarlatineux et le croup diphthéritiquè ont des caractères cliniques très-nets
et très-précis qui empêchent toute confusion, mais un simple accès de fièvre et un simple
vomissement sans aucune éruption ne sauraient faire admettre la nature scarlatineuse de la
maladie, bien que la fièvre soit forte et la température élevée, comme dans la scarlatine ; l’albu¬
minurie peut mieux éclairer le diagnostic, car dans la diphthérie celte complication se montre
beaucoup plus tôt que dans la scarlatine ; enfin dans l’albuminurie diphthéritiquè, il n’y a
jamais de sang; dans l’albuminurie scarlatineuse, neuf fois sur dix, on peut constater la pré¬
sence du sang. Legendre a même pu dire que c’était plutôt de l’hématurie que de l’albumi¬
nurie proprement dite qu’on rencontrait dans la scarlatine. Le microscope n’est pas moins
net à cet égard. Bien plus souvent dans l’albuminurie scarlatineuse, on rencontre des tubes
cylindriques et des fibrilles; dans l’albuminurie diphthéritiquè, au contraire, il n’y a jamais
de globules du sang et plus rarement encore des tubes cylindriques et des fibrilles; du reste,
l’asphyxie n’a aucune influence sur la production de cette albuminurie; l’on ne saurait d’ail¬
leurs affirmer la nature scarlatineuse de Taffectioii d’après la quantité d’albumine.
Depuis le commencement de janvier, j’ai constamment à l’hôpital de trois à quatre et même
de huit à neuf pneumonies dans ma salle d’hommes, qui cependant ne contient que trente-deux
lits. J’fii observé aussi en vjlle un certain pombre de pneumonies et dernièrement j’ai donné
des soins. à une femme d’un certain âge, gui a été enlevée en quarapte-hpit heures par une
pneumonie entée s,qr un catarrhe chronique.
M. ProGEY : Un homme étant én Angleterre, avait, depuis près de trois mois, un érysipèle
qui récidivait constamment, il revint en France et peu de temps après son retour l’érysipèle
reparut; bientôt, il eut du délire et succomba en huit jours. Sa femme, qui ne l’avait pas
quitté un seul instant pendant l’agonie, fut, aussitôt après la mort de son mari, prise de fris¬
sons, de vomissements et de dpujeprs au côté. L’auscultation fit reconnaître du râle crépitant
fin. Comme la prostration était extrême, je ne ci’us pas devoü' recourir à la saignée, et je pres¬
crivis seulement une potion stibiéç. Le lendemain, il y eut un peu de mieux, et, comme le
surlendemain, les symptômes du premier jour se répédièrent exactement, je donnai le sulfate
de quinine, mais sans succès, car la mort eut lieu le cinquième jour de la maladie, le lende¬
main du çecond accès. Pendant tout çe temps, il n’y eut que du râle crépitant, jamais le plus
92
L’UNION MÉDICALE.
léger souffle ne fut constaté, les crachats étaient rouillés, et jamais le pouls n’est tombé com¬
plètement entre les accès.
M. SÉE : D’après ce dernier renseignement, on doit éloigner de suite l’idée d’une fièvre
pneumonique pernicieuse. La dépression du pouls, dans la pneumonie, a été mentionnée, par
les observateurs du siècle dernier, sous le nom di'oppressio virium, mais l’absence du souffle
bronchique est tout à fait anormale. M. Grisolle a cité, il est vrai, des exemples de pneumonie
qui n’ont présenté que du râle crépitant et pas de souffle; mais la guérison eut lieu au bout
de trois à quatre jours ; la maladie s’est en quelque sorte arrêtée. Quant à moi, je crois que,
dans une pneumonie qui doit parcourir toutes ses phases, il y a du souffle au bout de vingt-
quatre à quarante-huit heures. La fièvre péripneumonique pernicieuse est très-rare à Paris, et,
de plus, l’étude des symptômes présentés par la malade ne permet pas de s’y arrêter. Il est
probable que, sous le couvert d’un râle crépitant superficiel, il existait un souffle plus profond
qui s’est dérobé à l’oreille de l’observateur. La dépression des forces et du pouls n’est pas
toujours une contre-indication de la saignée. J’ai vu, dans le service de Legroux, une femme
qui était affectée d’une pneumonie avec dépression des forces et du pouls; un mieux notable
survint après une saignée, et la malade guérit.
M. Basset : Pendant mon internat dans le service de Becquerel, je trouvai, à ma visite du
soir, une malade affectée d’une pneumonie avec un pouls très-petit et une oppression très-
considérable des forces, ce qui me parut contre-indiquer la saignée; cependant, le lendemain.
Becquerel prescrivit une saignée; le pouls se releva immédiatement, et la malade guérit au
bout de quelques jours.
M. PiOGEY : J’ai donné des soins, avec M. Trousseau, à un malade qui, à son retour d’Al¬
gérie, présenta une fièvre intermittente compliquée de pneumonie, et je n’ai observé rien de
semblable à la malade dont j’ai parlé.
M. SÉE : Je fus appelé à donner des soins à un enfant ayant habité pendant quelque temps
les bords de la Seine, du côté de Passy; il présenta d’abord deux accès de fièvre intermittente
parfaitement caractérisés; mais comme il eut des vomissements, et que ce phénomène a une
grande importance dans la pneumonie du premier âge, je l’auscultai avec soin tous les jours,
et je lui prescrivis du sulfate de quinine. Au bout de trois jours, il fut possible de constater
dans l’aisselle tous les signes de la pneumonie. A partir de ce moment, la fièvre prit un type
continu, et l’enfant guérit.
M. Archambault : J’ai souvent eu l’occasion d’observer ces accès intermittents du début
de certaines pneumonies. A Tours, on y voit beaucoup de pyrexies et de maladies inflamma¬
toires débuter de cette façon, et il faut se tenir d’autant plus sur ses gardes, que la véritable
fièvre intermittente y est aussi fréquente qu’elle est rare à Paris. La meilleure manière,
d’éviter l’erreur est de rechercher avec le plus grand soin la véritable intermittence, une
intermittence complète entre les accès, ce qui, à très-peu d’exceptions près, n’existe que dans
les fièvres intermittentes. Il y a quelque temps, j’ai donné des soins, avec M. Trousseau, à une
jeune dame qui, les deux premiers jours, fut prise d’accès intermittents assez marqués pour
que l’on crût devoir administrer le sulfate de quinine; le troisième jour, elle présenta tous les
signes d’une pneumonie double. A partir dé ce moment, la fièvre prit le type continu; mais,
dans ce cas, comme dans ceux dont j’ai parlé, l’intermittence ne fut jamais parfaite ; il y avait
plutôt rémittence qu’intermittence véritable ; dans ces cas, le sulfate de quinine est générale¬
ment peu utile.
M. SÉE : Il est fréquent, surtout dans les pays marécageux, de voir des pneumonies parfaite¬
ment franches débuter par des accidents intermittents, et ce n’est qu’au troisième jour qu’on
trouve la pneumonie. Du reste, cette affection est loin d’être la seule qui présente cette parti¬
cularité, il en est de même de la grippe, et on trouve cette circonstance mentionnée dans
Sauvages, à propos de la fièvre catarrhale. Mais s’il est fréquent dç voir, même à Paris, des
pneumonies débuter par des accès intermittents, par contre, la fièvre péripneumonique per¬
nicieuse y est très-rare.
M. PioGEY : Le fait que j’ai cité est certainement anormal ; il ne s’agissait pas d’une véri¬
table fièvre péripneumonique pernicieuse ; mais, chez cette malade, la pneumonie a été un
épiphénomène; elle est venue s’ajouter à une fièvre pernicieuse, et, ce qui tend à le prou¬
ver, c’est la rapidité avec laquelle la mort est survenue.
M. SÉE : S’il y avait eu du souffle, je ne m’étonnerais pas de la rapidité de la mort ; car on
voit souvent la pneumonie amener promptement la mort, même lorsqu’elle est unilatérale. Je
L’UNION MÉDICALE.
93
fus appelé dernièrement auprès d’une femme de 54. ans, qui présentait du souffle du côté droit,
des crachats rouillés et peu de iièvre, 84 pulsations tout au plus ; je crus devoir m’en tenir à
un traitement peu actif. Un confrère appelé immédiatement après moi fut d’un avis tout à fait
opposé; car, de dix heures du matin à cinq heures du soir, il pratiqua une saignée, fit appli¬
quer un vésicatoire et huit ventouses scarifiées du côté opposé, et, de plus, il donna 25 centi¬
grammes d’émétique en lavage. Le lendemain, il prescrivit encore du tartre stibié, un pur¬
gatif et de l’oxyde blanc d’antimoine ; la malade mourut dans la journée. Or, comme il n’y a
pas eu le moindre souffle du côté gauche, ce fait est un exempte de pneumonie unilatérale
ayant enlevé la malade en trente-six heures, si toutefois l’on veut bien ne pas tenir compte
du traitement employé.
M. Marrotte : J’ai observé dernièrement un cas de mort subite survenue pendant le cours
d’une variole discrète ; pendant la vie, il y avait eu de l’oppression, un peu de délire ; le pouls
était fréquent, et il existait un bruit de souffle présystolique. A l’autopsie, on trouva une endo¬
cardite ulcéreuse, des végétations miliaires très-nombreuses couvraient les valvules. La cause
de la mort paraît avoir été une syncope ; il n’y avait pas d’embolie.
M. SÉE : A la suite de l’endocardite ulcéreuse, il n’est pas rare de trouver des embolies
capillaires du cerveau, ce qui explique les accidents cérébraux concomitants.
M. Dufour : Une femme présenta, le lendemain de son accouchement, une rougeur géné¬
rale, mal caractérisée, dont l’aspect tenait le milieu entre la rougeur de la rougeole et celle de
la scarlatine. Cette rougeur était un peu rugueuse ; elle présentait un peu d’élévation, mais
mal déterminée, puis apparurent bientôt des pustules plates non ombiliquées. La rougeur prit
une teinte noirâtre très-marquée, puis survinrent des phénomènes de congestion cérébrale, et
la malade ne tarda pas à succomber.
Au cinquième jour^ l’enfant de cette malade présenta les symptômes du sclérême ; au
sixième jour, on put constater une vingtaine de pustules de variole disséminées sur tout le
corps, et l’enfant mourut.
M. SÉE : On rencontre assez fréquemment dans la pratique des cas où l’aspect mal déter¬
miné de l’éruption autorise l’indécision sur la véritable nature de la fièvre éruptive. Dans
l’épidémie de variole actuelle, ce phénomène se présente assez souvent ; on rencontre la forme
d’éruption que les Anglais ont désignée sous le nom de rash; comme exemple, je citerai une
malade de mon service d’hôpital qui avait une éruption sur la nature de laquelle tous mes
élèves se sont mépris: ils avaient diagnostiqué une rougeole ; en interrogeant la malade avec
attention, j’appris que les prodromes n’avaient duré que deux jours ; j’examinai la face et le
dos, où je découvris des boutons caractérisant une variole au début. Quelque temps après,
une autre malade entra dans mon service avec une éruption présentant tout à fait l’aspect de
la rougeole, mais il n’y avait eu que deux jours de prodromes, et, de plus, ceux qui caracté¬
risent le début d’une rougeole faisaient défaut ; ce qui me fit repousser l’idée de cette éruption,
et, cette fois encore, l’événement me donna raison : il s’agissait d’une variole. Ces faits sont en
dehors de ce que l’on observe habituellement ; car, dans les cas de rash, l’éruption ressemble»
plus souvent à celle de la scarlatine qu’à celle de la rougeole, et quelquefois participe des deux. ,
Cependant, on peut se mettre à l’abri de l’erreur en portant la plus sérieuse attention sur la
durée des prodromes et sur l’absence des phénomènes qui accompagnent le plus ordinairement
le début de chacune des fièvres éruptives. :
La scarlatine débute dix fois sqr onze dans les vingt-quatre*heures, quelquefois plus tôt,,
surtout chez l’enfant. La rougeole neuf fois sur dix, à quatre jours de prodromes; quelquefois,
même l’éruption n’apparaît que le cinquième jour. L’éruption de la variole ae manifeste en géné¬
ral du troisième au quatrième jour.
Le rash présente, comme durée moyenne des prodromes, un terme moyen dé quarante-
huit heures après le frisson initial; ce terme de quarante-huit heures peut donc Servir de
moyen de diagnostic par exclusion pour la scarlatine et la rougeole; car il ést trop long pour
l’éruption scarlatineuse et trop court s’il s’agissait d’une rougeole. Si donc on voulait classer
ces qUatre formes d’éruption, suivant le temps qu’elles mettent à paraître, on aurait, en com¬
mençant par celle qui se développe le plus tôt, la scarlatine, le rash, la variole et la rougeole.
Indépendamment de la durée variable des prodromes, il existe un certain nombre de signes
qui mettent dès le début sur la voie du diagnostic.
La scarlatine s’accompagne de suite d’une angine plus ou moins caractéristique.
La rougeole, dès fe deuxième ou troisième jour, présente des symptômes de catarrhe ocu¬
laire, nasal ou bronchique; le plus souvent, tous les trois existent en même temps.
94
L’UNION MÉDICALE.
La variole est précédée de céphalalgie, de vomissements, de constipation et de douleurs de
^^Le fait observé par M. Dufour se rapproche de ces cas de varioles très-gravés, dont Pérup-
tion présente une coloration très-foncée ; leurs prodromes sont très-courts, et elles s’accompa¬
gnent souvent d’hémorrhagie; ces formes de varioles ont été très-bien décrites par Morton en
1670.
M. Marrotte : Les membranes muqueuses se prennent quelquefois dans les varioles ma¬
lignes, ce qui obscurcit le diagnostic. Il est très-important de prêter une grande attention aux
phénomènes concomitants des fièvres éruptives pour les distinguer entre elles et éviter de les
confondre avec d’autres maladies. J’ai observé un cas de variole qu’on aurait pu prendre, au
début, pour une méningite, si l’attention n’avàit été éveillée par des doüleUrs de reins
trèS'Vives. Dans l’épidémie actuelle, je n’ai pas observé que les cas de rash fussent plus fré¬
quents que d’habitude, mais j’ai constaté la fréquence dés abcès dans la convalescence dès
varioles d’intensité moyenne. '
M. Ddfoür : Les prodromes de la rougeole peuvent être très-longs; j’ai donné des soins à
un malade qui eut, pendant vingt et un jours, du catarrhe nasal, oculaire et bronchique, et ce
ne fut qu’au bout de ce laps de temps que l’éruption rubéolique se manifesta. ' ; ■
M. DEMARQUAT : U entra dernièrement à la Maison municipale de santé un homme qui était
affecté d’une tumeur volumineuse de la langue. Son début remontait à six mois ; elle faisait
beaucoup souffrir le malade, qui ne pouvait manger et parler qu’avec la plus grande difficulté.'
On avait essayé vainement plusieurs traitements médicaux, notamment l’oUguent napolitain et
l’iodure de potassium. Cette tumeur était tellement volumineuse, qu’il était difficile de bien en
préciser les limites; elle s’étendait jusqu’à l’os hyoïde, et bien qu’il n’y eût pas de ganglions,
comme il aurait fallu enlever les parties malades voisines de cet os, il n’y avait pas à songer
à l’ablation de cette tumeur. Pour en amener l’atrophie, je pratiquai la ligature des deux
artères linguales, et la tumeur s’est affaissée dès le lendemain de l’opération. On peut actuel¬
lement apprécier très-nettement ses limites ; le malade mange et parle très-bien ; il peut tirer
la langue hors de la bouché. L’opération a été très-lôngüe et très-difScile : il y a une grande
quantité de parties très-importantes à ménager; ainsi on doit toujours craindre de léser le
pharynx et d’établir alors une fistule pharyngienne. Il y a seulement dans la languè deux
tubercules et quelques ulcérations au voile du palais.
M. SÉE : Je, serais d’avis d’administrer à ce malade du chlorate de potasse. M. Bergeron en a
obtenu de très-bons effets dans le cancer épithélial delà langue; et moi-même, j’ai, par ne nou¬
veau moyen, combattu avec succès une affection ordinairement fort rebelle, et qui est caractérisée
par des éminences que séparent les unes des autres des dépressions plus ou moins profondes,
ce qui donne à la langue un aspect Taboteux. Cette maladie est fort douloureuse, elle empêche'
le malade de. parler et de manger. Elle est tout à fait indépendante des virus syphilitique, ou
cancéreux, se rencontre surtout chez les dartreux et les. fumeurs, bien qu’elle puisse exister
chez des individus qui ne sont ni l’un ni l’autre. Dans celte affection si rebelle ordinairement, ■
j’ai employé avec succès l’huile de foie de morue à haute dose, et j’ai guéri par ce moyen,;
lorsque de nombreux traitements avaient été vainement employés. . ;
M. Demarquay : J’ai observé plusieurs fois des faits semblables à ceux que M. Sée vient de
citer, et je pense que l’on doit être réservé sur le pronostic. J’ai Vu le frère d’un médecin deS'
colonies qui, après avoir présenté quelque temps un état raboteux de la langue, est mort d’un
cancer de cet organe.
M. Labré (Léon) : Pendant que je remplaçais Morel-tayallée à l’hôpital Beaujon, il qntra
dans le service une femme de h8 ans, n’ayant jamais eu d’enfant, . et affectée depuis plusieurs
années de pertes très-abondantes. Le palper abdominal permit de reconnaître une tumeur
située à la région hypogastrique, et, au toucher vaginal, on rencontrait le col utérin aminci et,
dilaté à peu près comme au moment de l’accouchement, et le doigt arrivant sur la tumeur la
trouvait très-dure; elle occupait la cavité utérine et paraissait fort volumineuse. On pouvait
facilement en contourner le pourtour avec le doigt sans rencontrer aucune adhérence, mais il
n’était pas possible d’en atteindre le pédicule. Aussi, quoique l’opération fût pratipable, était-
il à craindre de grandes difficultés pour son exécution. Après un quart d’heure ou vingt mi¬
nutes de tentatives, le serre-nœud franchit heureusement le grand diamètre de la tumeur et
put alors atteindre facilement le pédicule, dont la section fut accomplie -en dix minutes. Le
toucher permit alors de reconnaître que lè pédicule avait été complètement sectionné, car le
doigt faisait constater la mobilité de la tumeur et la faisait rouler sur elle-même comme une
L’UNION MÉDICALE.
Ô5
bille. Comme je ne pus l’extraii'e ni avec des pinces à griffes, ni avec un petit forceps, je la
fixai avec des pinces et la coupai, avec des ciseaux, en douze ou quinze morceaux, qui furent
successivement extraits. Ils constituaient environ les deux tiers de la tumeur; mais l’opéra¬
tion durait depuis sept quarts d’heüre environ, la malade perdait beaucoup dè sang, elle
pâlissait et s’affaiblissait de plus en plus, et je crus prudent de renvoyer la fin de ropératiort
au lendemain ôü à une époque ultérieure, suivant l’état de la malade. Le léndemairi, fa ma¬
lade était dans un état aussi satisfaisant que possible ; le surlendemain, il y avait un peu de
tendance à la péritonite, mais les accidents s’arrêtèrent ët, deux jours après, la malade était
très-bien. Le sixième jour après l’opération, je pus, au moyen d’une pince à. polype, extraire
encore cinq à six morceaux qui formaient le reste dë la tümeur, et, seize jbüfs après, la ma¬
lade a quitté fhôpital Beaujon dans un état très-satisfaisanC La’ tumeur, de nature fibreuse,
pesait énviron 1 kilogramme. ' '
M. Gros : Je regarde comme une condition relativement favorable les cas où les corps
fibreux occupent la cavité utérine au lieu d’envahir les parois ou la surface externe de la ma¬
trice. Dans le premier cas, en effet, on peut plus ou moins facilement mettre fin aux hémor¬
rhagies concomitantes par l’ablation du polype; dans le second cas, au contraire, la thérapeu¬
tique est, le plus souvent, désarmée contre les hémorrhagies qui se produisent.
M. Labbé (Léon) : Dans certains cas où l’on croirait pouvoir attribuer les pertes utérines à
des corps fibreux interstitiels, elles sont dues en réalité à de véritables polypes, très-petits, et
dont l’existence est méconnue. Ayant touché une malade chez laquelle M. Jarjavay reconnut un
polype plus court et moins gros que le petit doigt, jè ne pus en constater l’existence, parce
que le col était complètement fermé ; cependunt ce polype existait réellement, car il fut même
possible de voir que son extrémité était formée par une substance vasculaire rouge, analogue
à la pie-mère. Il est donc préférable d’examiner les malades à l’époque des règles.
M. Gros : J’ai vu un cas semblable, mais qui a guéri, sans doute grâce aux progrès dé l’âge;
non-seulement l’hémorrhagie, mais la tumeur elle-même a disparu.
M. Labbé : On'peut observer la chute spontanée d’une tumeur fibreuse, quelquefois même
à l’insu de la malade, ainsi que je l’ai vu dans le service de M. 'Velpeau. A la visite du soir,
j’avais constaté l’existence d’un polype fibreux de l’utérus qui ne put être retrouvé le lende¬
main par le toucher ; on retrouva entre les cuisses de la malade la tumeur, qui avait été
expulsée pendant la nuit,
M. PiOGEY : Le siège dë la tumeur fibreuse offre une grande importance; ce sont surtout
les polypes du col qui donnent lieu à des hénàorrhagies abondantes, même lorsqu’ils sont très-
petits ; leur ablation fait de suite cesser les pertes.
M. Dupont : J’ai donné des soins à une jeune fille qui avait des pertes de sang très-abon¬
dantes, et chez laquelle le palper abdominal permettait de reconnaître une tumeur située du
côté droit ; elle fut prise un jour d’une rétention d’urine, je la sondai, et en pratiquant le tou¬
cher, quini’avait été refusé jusqu’alors, je constatai, à un centimètre de la vulvë, unë tumeur
occupant tout le petit bassin, mais il me fut impossible de trouvèr le col utérin ni le pédicule
de la tumeur. La haalade fut admise dans le service de M. Cusco qui, après avoir vainement
essayé d’amener la tumeur au dehors àu moyen de pinces à polypes, lut obligé d’employer un
petit forceps ; le résultat qu’il cherchait ayant été obtenu, il enleva la tumeur en coupant le
pédicule avec l’écraseuf linéaire. La tumeur était un corps fibreux , dont le grand diamètre
avait 7 à 8 centimètres ; mais, huit jours après l’opération, la malade succomba, probablement
à la suite d’une péritonite.
Le Secrétaire général, D” Parmentier.
COURRIER.
CHOLÉRA.— Depuis plusieurs jours aucun nouveau cas de choléra ne s’est déclaré soit en
ville, soit dans lés hôpitaux. On peut donc, et heureusement, considérer l’épidémie comme
terminée.
Gratuité accordée aux élèves de la Faculté de médecine de Montpellier. — NAPOLÉON, par
salut^*^^ et la volonté nationale. Empereur des Français, à tous présents et à venir,
Sur le rapport de noire Ministre secrétaire d’État au département de l’instruction publique,
L’UNION MÉDICALE,
Vu le décret du 22 août 185Zi sur le régime des établissements d’enseignement supérieur,-
Avons décrété et décrétons ce qui suit : , u
Article premier. — Les élèves de la Faculté de médecine de Montpellier qui ont obtenu
au concours le titre ^'élèves de l'école 'pratique sont admis gratuitement à tous les exercices
pratiques institués dans cette faculté. , . ..
2. — Notre Ministre secrétaire d’Etat au département de 1 instruction publique est
chargé de l’exécution du présent décret.
Fait au palais des Tuileries, te 30 décembre 1865.
NAPOLEON.
Le ministre secrétaire d'Ètat au département de l'instruction publique,
V. Durdy.
NÉCR0L06IE. — Le Corps médical du département de Vaucluse vient de faire une perte
regrettable à tous égards dans la personne de l’un de ses membres les plus distingués, M. le
docteur Hippolyte Barret, décédé, à Carpentras, vendredi 12 janvier, après une longue et
cruelle maladie qui le tenait complètement éloigné, depuis plusieurs, mois, de sa nombreuse
clientèle. C’est une noble et pure existence, digne d’ôtre présentée en exemple à tous les
médecins, qui s’est éteinte en lui. M. Barret n’était pas seulement un médecin distingué,
c’était, ce qui vaut mieux encore, un homme d’esprit et de cœur, d’un caractère antique,
une de çes âmes d’élite^ prédestinées au bien, qui naissent, vivent et meurent pour le bien.
Nature fine, délicate et hère, sensible à l’excès, presque timide, quoique admirablement
douée. Il ne tenait qu’à lui de briller sur une scène plus éclatante où il eût pu mettre en
relief ses belles qualités; l’occasion lui en a été plus d’une fois offerte; mais sa modestie
égalait son rare mérite, et puis il ne voulait pas se séparer d’un frère tendrement aimé, un
autre lui-même, devenu l’honneur et la lumière du baireau de sa ville natale; il préféra
rester dans le milieu modeste où s’esl écoulée modestement sa vie.
M. Barret a beaucoup écrit et presque rien publié, tant était grande cette modestie qui lui
faisait fuir l’éclat et le bruit si avidement recherchés par le commun des hommes. Ceux-là
seuls qu’il admettait à l’honneur de son intimité ont pu apprécier l’étendue et la variété de
ses connaissances, la sûreté de son jugement, son goût éclairé pour les lettres et les beaux-
arts, son esprit de. saillie, la finesse pénétrante de sa critique relevée par . une ironie
piquante, mais sans fiel, qui lui était habituelle, et sous laquelle il dissimulait la bonté
native et naïve de son cœur. Ses lettres intimes sont des modèles du genre et du style épis-
tolaires. On dirait un reflet de l’esprit de Voltaire, avec ia bonté dé plus. D’un commerce
solide et , sûr, il était invariable dans ses sentiments d’affection, tant que l’on en était digne;
car sa bienveillance et sa tolérance n’avaient rien de banal; comme Alceste, il savait éprou¬
ver, au besoin,
Ges haines vigoureuses
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
S’il a connu l’ingratitude, comme toutes les âmes nobles et généreuses qui ont passé en
faisant le bien, il a connu aussi les vives, pures, constantes et inaltérables amitiés.
M. Barret est mort avec le calme et la sérénité du juste qui sait qu’il a bien rempli sa
tâche et bien fini sa journée, et pour lequel la mort, èuivant l’expcession du poète, n’est
que le soir d’un beau jour. — l\ meurt avant l’âge, à 5ûans, de la maladie des médecins qui
ont exercé leur profession avec leur âme et avec leur conscience : d’épuisement nerveux. Sâ
belle et forte constitution n’a pu résister aux atteintes de ce mal dévorant que i’on pourrait,
à juste titre, appeler la consomptiori médicale. C’est une victime dé plus à ajouter au marty¬
rologe, obscur et ignoré du public, mais trop réel, de notre profession. Ses nombreux clients,
dont il était adoré, perdent en lui à la fois leur médecin et un ami dévoilé ; lès pauvres ti ne
providence toujours attentive et vigilante ; le Corps médical, enfin, un membre qui l’hono-
raii par l’union si rare d’une belle intelligence et d’un beau caractère. A. T.
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N» 7.
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ger la vie des phthisiques par les ressources combinées de l’hygiène et de la matière
médicale, par J. -B. Fonssagrives, professeur d’hygiène à la Faculté de médecine de Mont¬
pellier, membre correpondant de l’Académie de médecine.' — 1866. Un volume in-S’ de
ii50 pages. Prix : 7 fr. Chez J. -B. Baillière et fils.
LE CHOLÉRA ET LE CONGRÈS SANITAIRE DIPLOMATIQUE INTERNATIONAL, par le docteur J.-P.
Bonnafont, ex-médecin principal à l'École impériale' d’application d’élal-major. Brochure
in-8“ de à!i pages. — Prix : 1 fr. 25 c.
NOUVEAU TRAITEMENT DE L’ANGINE COUENNEUSE, du croup et des autres localisations de la
diphthérie par le baume de copahu et le poivre cubèbe, médicalion anlicalarrliale, substitu¬
tive générale, par M. Trideaü, d’Andouillé (Mayenne). In-8° de 32 pages. — Prix : 1 fr.
Ces cinq ouvrages se trouvent chez J. -B. Baillière et fils, 19, rue Haütefeuille.
LA PUSTULE MALIGNE PEUT-ELLE SE DÉVELOPPER SPONTANÉMENT DANS L’ESPÈCE HUMAINE^
Mémoire lu à l’Académie impériale de médecine, par le docteur T. Gallard, médecin de
la Pitié, etc. Chez P. Asselin, éditeur, libraire de la Faculté de médecine, place de l’École-
de-Médecine.
OE LA FIÈVRE TYPHOÏDE, par le docteur J.-A. Mandon, de Limoges, ancien interne, lau¬
réat (bis), premier prix des hôpitaux de Paris, lauréat de la Faculté de médecine de Paris.
Ouvrage couronné par la Société impériale de médecine de Bordeaux. — Paris , librairie
de Germer-Baillière, 17, rue de l’École-de-Médecine.
ETUDE HISTOLOGIQUE d’une tumeur fibreuse non décrite de la mâchoire inférieure; dévelop¬
pement anormal des organes alvéolo-dentaires ; hypertrophie considérable des éléments
fibreux de ces organes; byperoslose et séquestration des alvéoles, par M. Am. Forget, d.-m. ,
membre dè la Société de chirurgie, etc., in-4°, Paris, 'Victor Masson et fils, libraires.
OU CHOIX D’UN CLIMAT D’HIVER dans le traitement des AFFECTIONS CHRONIQUES DE LA POI¬
TRINE, et spécialement de la PHTHISIE PULMONAIRE, par le docteur Bonnet de Malherbe,
médecin aux eaux de Cauterets; à Menton, l’hiver. Deuxième édition, considévablemenl
augmentée. Paris, chez J. -B. Baillière et fils.
L’UNION MÉDICALE.
AVIS A MM. LES MÉDECINS.
Eli venant remercier les Médecins dés départémenls les plus fiévreux de France, ei nolain-
ment ceux de rhôpitaf de Rochefori, des remarques et désirs qu’ils ent iiien voulu trans-
mellre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarques le plus souvent exprimée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quinoïde-Armand à l’élat sec. De cetle façon
il pourra être ordonné comme le sulfate de quinine. Son innocuité de plus en plus constatée,
et surtout son pri.x peu élevé, le feront certainement préférer dans la majorité des cas où la
quinine est indiquée.
Boürières-Düblanc, pharmacien, 221, rue du Temple, et dans les principales Pharmacies
et Drogueries de France et de l’étranger.
Au même dépôt : YAlcoolé, les Dragées, le Vin et VÈlixir du Quinoïde-Armand.
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr. — Le flacon de 30 grammes, 3 fr.
EAUX MINÉRALES DE VAIS
ACIDULES, GAZEUSES, BICARBONATÉES, SODIQUES, analysées par O. HENBl.
Source ferro-arsenicale de la |
Thermalité 13“
Saint-Jean Rigolette
Préciense
Désirée
Hagdeleine
Dominique.
—
- -
—
—
! —
_
Acide carbonique libre .
1.425 2.095
2.218
2.145
2.050
Bicarbonate de soude .
1.480 5.800
5.940
6.040
7.280
Acide sulfuri;;ue libre.
1.33
— de potaese .
0.040 0.263
0.230
0.263
0.255
— de chaux .
0.630
0.571
0.520
Arséniale »
1
— de magnésie .
0.120 '
0.750
0.900
0.672
Phosphate» LeVr
— de fer et manganèse.
0.006 0.024
0.010
0.010
0. 029
Sulfate » ;
» 0.44
Chlorure de sodium .
0.060 1.200
t.080
i.too
0.160
— de chaux. ... .
Sulfate de soude et de chaux. . .
0.054 0.2-20
0.185
0.200
0.235
Chlorure de sodium.. '
1
Silicate et silice, alumine .
0.080 0.060
0.060
0.058^
0.097
Matières organiques, . ,
)
lodure alcalin, arsenic et lithine.
indice traces
indice
indice
traces
2.151 7.826
8.885
9.142
9.248
Ces eaux sont très-agréables à boire ù table, pures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates calciques-magnésiens, en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux légères, douces,
essentiellement digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant que possible
la source que l'on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, mijladies des organes
digestifs; — PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIGOLETTS, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, cette eau est arsenicale , elle n'a aucune analogie avec les précédentes , fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportent et se conservent Sans altération; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille.
L'établissement thermal de Vais (Ardèche) est ouvert du 1" mai au 31 octobre. (Chemin
de fer de Lyon à Marseille, — station de Montélimar ou Privas.)
SIROP ET VIN DIGESTIFS DE CHASSAING
A LA DIASTASE ET A LA PEPSINE PHTSIOLOGIflüEfflENT TITRÉES (Mélliode du Corvisarl)
Seules préparations contenant deux ferments digestifs
Rapport de l’Académie impériale de médecine du 29 mars 186Zi.
Le Vin et le Sirop digestifs de Chassaino, journellement prescrits par les sommités médicales de Paris,
sont employés pour régulariser les Digestions difficiles et incomplètes; leur efficacité dans les cas de
Gastralgie, A’Apepsie et de Dyspepsie a été signalée par les journaux de médecine les plus accré¬
dités. — Le Sirop est également un excellent sédatif, calme les toux nerveuses et facilite l’expectora¬
tion ; il est très-employé contre la lienterie de très-jeunes enfants.
Prix du flacon de Sirop : 3 fr. — La 1/2 bouteille de Vin : 3 fr. 50. — La bouteille : 6 fr. 60.
Dépôt central à la Pharmacie, 3, rue Réaumur, à Paris. - En veiite,chez M.GiiiGNON, pharmacien, rue
Duphot, 2 ; k la pharmacie Le Peuduiel, faubourg Montmartre, 76. Et dans les principales pharmacies.
L’UNION MÉDICALE.
N» 7, Jeudi 18 Janvier 1866.
SOniMAIAE.
1. Paris : Sur la séance de l’Académie de médecine. — II. Thérapeütiqce chirurgicaie* ; Nouvelles
Recherches sur l’emploi de la liqueur de Vlllate. — 111. Le chloro-carbone; nouvel anesthésique.
— IV. Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du 16 Janvier : Incident à
l’occasion du typhus des bêtes, à cornes. —.Correspondance. — Présentations. — Établissement d’un
service d’inoculation au moyen du.cow-pox directement pris sur les animaux. — Lecture. — Sépa¬
ration entre l’eau de l’Oise et l’eau de la Seine. — Un mot sur l’ipoculation de l’épizootie régnante
en Angleterre. — Présentation. — V. Courrier. — VL Fecii.leton : L’homme primitif.
Paris, ie 17 Janvier 1866.
BULLETO.
Sur la séance de l’Académie de médecine.
Dans le dernier rapport de la commission dd vaccine, l’Académie demandait à
M. le ministre de l’agriculture et du commerce d’encourager par un subside la pro¬
pagation de la vaccination animale. M. le ministre, ne voulant pas. s’engager sans
savoir où cet engagement le conduirait, a répondu à l’Académie pour lui demander à
son tour le quantum de la dépense présumée. La lettre de M. le ministre a été naturel-
lemènt renvoyée à la Comihission de vaccine dont le rapport deviendra l’occasion
naturelle d’une discussion sur la vaccination animale. M. J. Guérin aurait voulu
hâter le moment de cette discussion ; d’après quelques renseignements par lui reçus,
la vaccination animale que Paris a acceptée, comme il fait de toutes choses, avec
entraînement et un peu par mode, aurait éproqvé des insuccès assez nombreux, et
aurait môme déterminé quelques accidents. De sorte que M. Guérin s’est cru autorisé
à interpeller M. Depaul, directeur de la vaccine â l’Académie, sur le résultat de ses
expérimentations.
A la surprise générale, M. Depaul a déclaré qu’il n’avait pas continué les expé¬
riences dont les résultats se trouvent indiqués dans son dernier rapport sur la vac-
FEUILLETON.
L’HOMME PRIMITIF (*}.
LES ANCÊTRES.
« Ainsi passèrent, la main dans la main, couple le plus charmant qui s’unit jamais dans
d’amoureux embrassements, Adam, le meilleur des hommes nés après lui et ses fils, Eve,
plus belle que toutes ses filles. ..... Tous deux, droits comme des divinités, vêtus d’hon¬
neur natif, dans une majestueuse nudité, semblaient les seigneurs de tous les êtres. » (Mil¬
lon, Pararfis peri/w, chant iv.)
C’est ainsi que l’Homère anglais voyait à travers la Bible les grands parents de l’humanilé.
L’homme était un ange déchu s’acheminant, de décrépitude en décrépitude, vers son anéan¬
tissement physique; autrefois, à son berceau, resplendissant de vertu, d’intelligence, d’im¬
mortalité ; puis en descendant le cours des âges de plus en plus borné, vicieux, chétif et
mortel. Mais voilà que la science moderne retourne le tableau. C’est derrière nous qu’elle
place la faiblesse, l’animalité, les ténèbres intellectuelles; c’est dans l’avenir qu’elle nous
laisse entrevoir l’affranchissement de plus en plus complet, l’intelligence grandissant toujours,
la lumière. Qu’étaient donc les premiers hommes d’après l’anthropologie?
Les plus antiques débris humains qu’il nous ait été donné d’examiner jusqu’à présent sont
ceux exhumés du diluvium d’Abbeville. Je ne veux pas refaire l’histoire trop connue du
(1) Suite. — Voir le numéro du II janvier 1866.
Tomo XXIX. — NovveUe f>Me, 7
9g L’UNION MÉDICALE. ^ ^ ~ M
cine. M. Depaul ne connaît d’ailleurs rien qui ne soit favorable à la vaccination
animale, et il invite M. Guérin à faire connaître les faits inflrmatifs qu’il possède.
La question vaut bien la peine qu’on s’en occupe et vivement. M. Guérin n’est pas
le seul qui ait entendu parler des insuccès de la vaccination animale. A cette occasion
nous dirons ici publiquen^ent ce que nous ayops dit privative, rnent à quelques, con¬
frères ■ Ce n’est pas par des propos, des confidences et des chuchotlement que vous
éclairerez l’opinion publique. Il faut publier les faits négatifs ou les adresser à
l’Académie de médecine. Nous ajoutons aujourd’hui i l’opportunité est d’autant plus
grande que l’Administration paraît disposée à faire des sacrifices d’argent en favpur
de la vaccination animale. 11 y a donc urgence à savoir à quoi s’en, tenir sur cette pra¬
tique, et, grâce à la popularité dont elle a immédiatement joui à Paris, elle a été expé¬
rimentée sur une si large échelle que si tous les médecins voulaient faire connaître
les résultats (ju’iis'Ont oiiservés, la science serait déjà en possession d’une immense
masse de faits. . , ; , . ,
C’est donc une sorte d’enquête qu’il' s’agft d'’ouvrir sur la vaccination animale;
l’intérêt public est ici suffisamment. en cause pour légitimer cette enquête, et, quant
à nous, nous accueillerons avec empressement tous les documents sincères et loyaux
qu’on voudra bien nods adrêssèr.' , , :
M. Boüillaud a parlé, à cettè octà’sion, dé faits nombréuk de variole qu’Oribbservè
en ce moment dans lès hôpitaux de Paris, et dont quelques-uns présenterit Une gra¬
vité extrême.
Cet honorable membre a insisté de nouveau sur lès réserves qu’il a faites à l’oc¬
casion des communications sur le typhus des bêtes. M. Bôuillaüd accusé M. Bouley
d’avoir arboré une doctrine à outrance, et d’avoir été conduit par la doctrine à la
pratique expéditive et sommaire de Passommement dés animaux comme méthode
prophylactique. , .
M. Bouley non-seulement ne s’est pas défendu contre éetté accusation, mais il
s’est glorifié de sa pratique, et MM. Beynàl et Magne Ont appuyé leur collègue, en
montrant combien, dans le passé et le présent, la pratique contraire avait été
funeste. . ■ ,
Il est bien clair que ce qui se passe en Angleterre et en Hollande, où ràdmihistra-
tion est désarmée pour s’opposer à la propagation de l’épidé'mié, èt ce qui se passé
maxillaire de Moulin-Quignon, je rappellerai seuleriieut que M. de Quatrefages a pu la
comparer à une mâchoire d’Esquimau, en se basant sur certains caractères d’infériorité tels
que la grande ouverture de l’angle, l’abaissement et l’éloignement de l’apophyse coronoïde,
relativement au condyle, etc. En juillet IS&âv M. BoOchèr de Perthes trouva encore dans les
mêmes gisements, un crâne entier remarquable par la dépression de la voûte et en même
temps deux fragments de mâchoires analogues à celle trouvée le 28 mars 1863, et qui a si
fort ré,v.o,l,qliQuné le moodè scientifique. A Mpnchecourti d’^utr§s .débrisAnâlagpes.iQgt été
trouvés à Üné profondeur de huit mètres, et au-dessous diossemenis dè rhinocéros à, narines
cloisonnées et dé èoÿ .pnWgfemMS. A Gibraltar, on a tiré d’une brèche osseuse upe autre
mâchoire complète seipblable â celle de M’qulin-Quiguôn.'Ello.était accompagnée .d’ossements
de cerfs, dé rhinocéros, de silex taillés, etc. Dans une autre broche du même pays se trou-
valent umçertain. uombre, de tibias remarquables par, une, arête trauchapte et un aplatisse¬
ment en (ame rfe «aère, mais sans la moindre trace de rachitisme.
Il y a une dizaine d’années, le docteur Spring'ayaut fouillé une petite grotte â Ghauvaux,
près de Namur, sur les bords dé la Meuse, mais â cent .pieds au-dessus, du niveau actuel du
fleuve, trouva, sous une couche stalagmitiquè et associé à de nombreux débris osseux, un
crâne entier qu’il décrit ainsi ; « Ce crâne était fort petit, soit absolument parlant, soit rela-
» tivement au développement des mâchoires je front était fuyant, les temporaux aplatis,
« les narines larges, les afcades alvéolaires prononcées, les dents dirigées obliquement,
« l’angle facial ne pouvait guère excéder 70°. J’ose à peine faire remarquer que, c, es caractères
« sont bien plus conformes à ceux du nègre et des Indiens de l’Amérique qu’à ceux fi’auqune
« des races qui dans les temps historiques ont habité l’Europe. Autant qu’on peut ie recon-
naître par le volume des fémurs et des tibias, cette race devait être de très-petite taille
L’ÜNION MEDICÀLÈ.' . 99
en Belgique et éb Franèe, où Ton a pu étouffer lëiiiâl dèë èon orîginè, il est certain,
disons-nous, qué'ces faits sônfdeS argu,ments bien saisissants. ' ‘ .
Il paraît çeftkin, du reste, què T expérience de l’inoculaiioii vaccinale sur une
grande échelle; comnie moyen préventif du typhus, se fait en ce moment en Angle¬
terre, et nous en connaîtrons bientôt les résultats. En attendant, M. Auziâs-Turenne
a lu line note Historiqué sùr ce süjet, et a cbércbé à démontrer güe )a transmission
du typhus k d’aütrés especès-que les ruminants n’est pas h'n fait nouveau, et que
l’expérimentation de ripoculation,, pour être décisive, doit être faite sur dea. masses
et non parüëllemerit. ' ! , , ' , ,, ' V
.tinè candidature aca'démi^uè âmëriè nécèssairemeht Ips .candidats à la tribune;
M. Mctièonhéùve, qüi aspire à ’ènirér 'dans la s’éction de médecine, opératoire, a lu un
miémoiré sur la curé du yarîcoCèîé par les injections du perchlorure de fer.
Uiié très-courte communication dè M. Robinet a eu pour but, de prouver que la
rivière de l’Oise, à 5 kilomètres dé son confluent, ée mêle avecupe difficulté extrême
à.la Séine„àbsolumerit commela Marné. /.
-, JLa séance a été terminée. par M, Péan, qin a montré èeux noiivéUes malades opé¬
rées par lui dé rôvariotbmié, et qui, depuis plusieurs ihois, ont recouvré la santé.
Anxédép Latour. : .
THËRAPEUTiaUE CHIRURGICALE.
. NOUVELLES RECHERCHES SCR L’EMPLOI »E LA LIQOEUR DE VILLATË ;
Par le docteur Notta ,
Chikirgten de rhôpitat de Lisieux, membre correspondant de la Société dè chirurgie de Paris, etc.
Pendant les deux années qui se sont écoulées depuis la publication de notre
mémoire sur l’emploi de la liqueur de Villate, dans ]e traitement de la carie et des
fistules consécutives huxabfeès froids (Union MÉDiCÂLE,3 mars 1863), des faits nom¬
breux sont venus confirmer nos premijCrS résultats et mettre en, relief l’efficacité de
cet agent thérapeutique qui, jusqu’alorè, n’était pas sorti du domaine de la médecine
vétérinaire.
« qu’un calcul approximatif fixe à environ cinq pieds, taille qui serai.) celle des Groenlandais
« et des Lapons. »
Mais j’ai hâte d’arriver à la fameuse calotle crânienne trouvée dânéune grotte du Néan-
der thaï, vallon près d’Elberfeld. Lés débris humains étaient enfouis dans une couche de
lehm diluvien à une prbfondéur'^idé deux pieds. Une couche analogue .recouvre toute la
vallée et on ÿ a trouvé des osSeinents dé mammouths et d’ours. C’est lé plus simien de tous
les crânes connüs. D’après lé professeur Schaaffhâusen', de Bonn,’ qiii le possède et en a
donné une description détaîlléè, il offre les caractères suivants : la.doli'chocêphalie est extrême’
(indi^ céphalique environ 72), la voûte crânienne Irès-baSse, le frontal fuyant et petit; la
ligne semi-circulaire indiquant l’insertion du inâscle' temporal ëst très'élëvéé. Les sinus fron¬
taux énormément développés, d’où résulte un. bourrelet osseux susTorbitaire très-saillant,
séparé du reste du front par une dépi’«ssion en gouttière fortement accusée, ce qui donne au
front un caractère tout à fait animal et indique un énorme développement du système mus¬
culaire, conjecture que confirme encore le volume des autres pièces du squelette, et la saillie
exagérée de toutes les crêtes et apophyses servant aux attaches musculaires. Le crâne étant
incomplet, il est fort difficile de mesurer l’angle facial qui, approxiraalivemenl, ne paraît pas
dépasser 56° (Vogt). La capacité crânienne qui, pour la même raison, ne peut être déterminée
exactement, ne paraît pas devoir dépasser 1,000 c. cubes environ ; soit un cerveau d’un
kilogr. à peu près, très-inférieur par conséquent et se rapprochant des cerveaux hottentots
et mélanésiens. Comme chez les nègres, la synostose des os du crâne s’est effectuée d’avant
en arrière, car les sutures coxonale et sagittale ont presque entièrement disparu sur la face
interne du crâne, mais la suture lambdolde est encore visible. Les os du crâne sont exlrô-
100
L’UNION MÉDICALE,
Depuis celle époque M. le professeur Nélaton, après l’avoir employé sur une large
échelle lant à l’hôpital que dans son immense clientèle, m’a dit lui devoir des gué¬
risons inespérées, et je rapporterai dans le cours de ce travail plusieurs de ses
observations fort remarquables, qu’il m’a communiquées avec sa bienveillance
habituelle. e . • ■
Après un pareil témoignage, ajouterai-je que plusieurs de mes contreres se sont
bien trouvés de l’emploi de la liqueur de Villate, et que moi-même j’ai continué à
en obtenir les meilleurs effets? . ' . ;
Cependant, lorsqu’il s’agit d’un remède nouveau, on est exigeant pour lui, ori
demande des preuves nombreuses de son efficacité; il faut un grand nombre d’obser¬
vations pour le faire connaître et en vulgariser l’emploi. C’est le motif qui m’a
engagé à livrer aujourd’hui à la publicité les observations suivantes, qui sont d’abord
la confirmation de mon premier mémoire et qui, en outre, ainsi que j’espère le
démontrer, étendent le champ thérapeutique de la liqueur de Villate.
Mais, avant d’aborder l’étude des effets de ce médicament chez l’homme , il nous
a semblé utile de. rappeler en quelques mots sa composition, ses débuts et l’iiistoire
de sa vulgarisation dans la médecine vétérinaire, enfin ses divers usages chez les
animaux.
Un habile médecin vétérinaire de Lisieux, M. Corbière , a bien voulu me prêter à
ce sujet l’appui de son expérience, et c’CvSt d’après ses notes que j’ai rédigé ce qui
suit.
Les premières données sur la liqueur de Villate datent de 1829 ; elles furent pu¬
bliées par l’auteur, dans le Recueil de médecine vétérinaire du mois de janvier. Il
y exposait les succès obtenus par son mélange dans le traitement des plaies fistu-
leuses du garrot avec carie des os et des ligaments.
Trois ans plus tard (1831) Moiroud, dans son Traité de matière médicale et de
pharmacologie vétérinaire , donne ainsi la formule
escarrotique de M. Villate :
Sous-acétate de plomb liquide .
Sulfate de cuivre cristallisé. . . ) _
Sulfate de zinc cristallisé. ... )““•••
Vinaigre blanc .
memenl épais et les impressions laissées par le cerveau sur leur face interne indiquent des
circonvolutions très-simples.
Dès 1833, le docteur Schmerling, de Liège, avait décrit une calotte crânienne très-analogue
trouvée dans une caverne du voisinage. Ce crâne, connu sous le nom de crâne d’Engis, est
encore plus allongé que celui de Néander (0,70). La voûte est un peu moins aplatie, l’occi¬
put moins large, le bourrelet orbitaire moins saillant. La capacité crânienne paraît supérieure.
Dans l’ensemble, il rappelle le type australien, indique une force musculaire, beaucoup
moindre que celui de Néander. M. Vogt croit y voirie crâne d’une femme relativement
intelligente et qui aurait été.l’Ève du bestial Adam de Néander. Le squelette de la face
n’a pas été retrouvé dans les deux cas, mais des crânes aussi imparfaits s’accompagnent
presque nécessairement d’un prognathisme exagéré.
Ces crânes singuliers ont fort embarrassé les anthropologistes, celui de Néander surtout.
Faut-il y voir une forme intermédiaire entre les formes simienne et humaine, bien supérieure
dans tous les cas aux gorilles actuels qui ont un cerveau moitié plus petit? Est-ce, comme
l’a cru M. Pruner-bey, un crâne d’idiot? Non, car chez l’idiot l’arrêt de développeinent rac¬
courcit le cerveau d’arrière en avant (Broca). Faut-il y voir le type de l’Européen primitif,
contemporain de l’ours des cavernes et encore dans les langes de l’animalité? Mais, même à
ces époques reculées, il y avait des races humaines mieux douées, car les crânes exhumés
par M. Garrigou, de la caverne de Lombrive (Arriége), appartiennent à un type bien supérieur
et qui se rapprocherait des Basques actuels. Cependant, la plupart des débris humains anté-
bistoriques trouvés par toute l’Europe indiquent des races inférieures. Sur un crâne presque
entier trouvé à Larzac (Aveyron) dans une caverne, on remarque un énorme développement
de la mixture astringente et
30 grammes.
15 —
200 —
L’ÜMON MÉDICALE.
101
Faites dissoudre les .sels dans le vinaigre et ajoutez peu à peu le sous-acétate de
plomb. (Agiter avant de s’en servir.)
Puis il ajoute : •
a J’ai été plusieurs fois à même d’en constater les salutaires effets sur des caries
osseuses et ligamenteuses. J’ai remarqué qu’elle hâtait l’exfoliation des parties nécro¬
sées ou cariées, qu’élle donnait un plus bel aspect aux surfaces livides et blafardes,
et qu’elle tendait à tarir certaines exhalations morbides, comme celles qui accompa¬
gnent lés eaux, aux jambes. »
Dix années s’écoulèreiit sans qu’il fût dé nouveau question de ce médicament.
Quelquès praticiens l’employèrent avec plus ou moins de succès, mais isolément et
sans publier les résultats de leurs observations. ' ^
Renault, dans son Traité cOnstale l’inefficacité de
tous les moyens Bmplbyés jusque-là pour combattre cette redoutable affection ; il dii
les ihsûccèé des divers caustiques, et conclut à la nécessité de la grave et délicate
opération du jaVart, dont il décrit minutiéusément tous les détails.
Jusqu’en 1842, cette ppêration fut très-fréquemrnent pratiquée; mais à partir de'
cette époque, après la publicatibn de quelquès bonnes ' observations d’injections de
liqueur de Villate. dans les ûstules résultant de carie du fibro-cartilage de l’os du pied
(javart cartilàgineux) , èWé fut presque complètement abandonnée, et aujourd’hui elle
n’ëxiste plus qu’à l’état de souvenir^
Ainsi, de 1842 date la connaissance exacte et l’emploi général de cette liqueur; le
privilège qu’élle donnait à quelques praticiens renommés par leurs succès et par la
rapidité des guérisons obtenues devint ia propriété de tous.
Non-seulement les vétérinaires l’ont employée dans les décollements, les fistules,
les caries de toute nature, mais ils ont encore étendu son usage aux sécrétions anor¬
males, aux catarrhesauriculaires, aüx gales anciennes; ils ont toujours constaté que
les résultats étaient d’autant plus certains et d’autant plus beaux, que l’affection était
plus éloignée dé son début qu’elle présentait les caractères les plus accentués' dé
chronicité.
Ils en continuent l’emploi jusqu’à complète et absolue guérison, et toutes réserves
faites sur l’intelligence du praticien, sur l’opportunité' du moment où il faut com¬
mencer, sur la nécessité de pratiquer des ouvertures ou des débridemenls dansles cas
des sinus frontaux, d’où une forte saillie des arcs sourciliers; et au-dessus une forte dépres¬
sion frontale, en même temps une racine nasale très-épaisse.
A Larzac encore, on a retiré d’üne brèche slalàgmitîque le squelette facial d’un enfant
aussi prognathe que celui du chimpanzé à l’époque de la dentition. Les canines et les' inci¬
sives étaient logées dans des alvéoles larges, profondes, plus inclinées que chez lé nègre. Le
nez est large et aplati; la voûte palatine étroite et profonde; mais il n’y a pas d’os inter-
maxillaire. '■ ; ■ ■' '
Les brèches de Gibraltar ont aussi fourni un crâne cottiplet identique à celui de Néander.
A Furfooz (province de Namur), des fouilles ont mis à découvért; sur le plancher d’une
première grande caverne, un grand nombre de silex ouvrés, des os travaillés, des os dé
hamster, de castor, d’ours brlin, de renne, et, au fond, dans une aufractuosUé paraissant
avoir été fermée autrefois par une ikrgé pierre plate renversée devant l’oi'ifice, les débris
d’une douzaine de squelettes humains, entremêlés de silex taillés, de, fragments de poterie
grossière. Deux crânes étaient complets ; tous deux petits, dolichocéphales ; l’un d’eux très-
prognathe, è front fuyant. Sur un humérus, on remarque que la cavité olécrânienne est
perforée comme chez les Hottentots et certains GUanches. (Bull. anthropoL, 23 février, 1865.
M. Dupont.) . .
/Après l’homme du diluvium et des cavernes, la race humaine la plus ancienne, en Europe,
paraît être celle des mangeurs de mollusques du Danemark et de l’Écôsse, et dont on trouve
lés'grossiers tombeaux sous ces monceaux de coquilles comestibles appelés débris de cui¬
sine (Kjôkkenmôddinger, Shellmounds). Les crânes trouvés, à Borréby (Danemark) et à Cai-
thness (Écosse), dans des conditions identiques, sé ressemblent infiniment. L’indice cépha¬
lique varie de 0,70 à 0,78. Le front est bas, étroit et fuyant; la voûte crânienne souvent en
102^
L’UNlOi^ MÉDICAL?;.
d’exfoliation ou d’esquilles trop volumineuses, ils .sont; unanimes à reconnaître. la
supériorité de la liqueur de Villate sur tous les autres agents thérapeutiques ponnus,;
et aujourd’hui ils ne comptent plus les magnifiques guérisons qu’ils lui. doivent.
Ces quelques,lignes suffisent pour .faire comprendre l’importance de. ce médicament
en médecine vétérinaire.' Gréce.à lui, des opératiops graves, délicates,, parfois suivies
d’insuccès, sont remplacées par une injection, par un pansement facile à faire, à la
portée de tous les praticiens. ; , i _
J’espère monirer, dans ce mémoire, que la liqueur de Villate. est appelée, à rendre,
chez l’homme les mêmes services et à remplacer, même certaines opérations dont le
succèsiétait tellement dputeux qu’ell,ee n’étaient .guère pratiquées par les chirurgiens
prudents. ■
Et pour entrer de suite en matière,, j.u.citerai . tout d’abord lés caries des côtes, dont
j’ai rappprté.é^oc..!,fï7,^; deux,r.emardtiab].esmt?servatid;ns de g.uérispn- . . . .
La première, datait id’qu an et Çut.^gujérrc, en^ un mois.;, la, seconde avait la même
durée, mais elle était, plu, s étendue.;, .ia.plèvre costale, était décollée aumiyeau, de la
carie et le, liquide,, de. l’injection .était agité par les battements du., coeur {Içc. cit.,
p. 427). Aussi la, guér|spn he>fu^ie]le, Obtenue qp’après quétr,e,mpis èt demi. Depuis
la publication dp, mon m.érnplre 5 j- ai rèv malades, et je . puis certiiî.er que la
guérison a, tpdjqurSi^Pl^sisté.;; mop; exçelleut^maîj re, M^, l^platon persopne ne
saurait mettrè en doute l’habiieié, a ren’o'ncé à opérer Ips caries des côtes, Il regarde
cette opération comme dangereuse . et , souvenl iPêlficace, .quand elle^u’est pas mor¬
telle. Maintenant ibemplpie dans, ces. affections là liqueur de Villate, et.il en obtient
chaqüe jour les résultats les. plus satisfaisants.'!,, i,., ■ ,, , ■ -i . . 1
: Ce n’est,pas;seulemenf dansla carie des côtes que nousiayo.ns.eu èonregistrer des
guérisons, inespérées; toutes les, caries des os spongieux, quel qu’eu .soit le siège, se;
guérissent merveilleusement; par l’emploi de cette mixture. . ■ ! ; .-
Obs. l'. -^ Carié des os de la facei' ~ Trajet fistüleiix datant de dîop-sept ans. —• Guérison en
■ tfkair^è'fnois,' après ‘vihgt-siccinjeytib'ïïsé'' . '
B. . . , âgée de .60 aps', ;ayait ; toujours joui d’une, bonne, s^té n’avait eu aucune tracé’ de
scrofule dansispn enfance,, lorsqu’elle habita pendant, dix.-bujt, ans une mçrijSOO.IrèSThumide-l
Après, douze a.ns de. séjour dans, cette maison, elle vit apparattrfi’ Ü ® dix-sept ans, {elle.^^yait
toit; ta capacité, cérébrale petite, :, les,, .arcades orbitaires, , s, aUlajnteSfSgnl séparées, de^.ps, dq,
uéz très-proéihinerits, par ,un sijlçn ppofaud, . Jl j a presgnè/touiQqrs qh.proghathis^^^
pu moins meusé,, quelque, fois négroïde.. Le .mêptoniest petit,' mais non fuyant. Le, s. hommes
delCaiUine.ss étaient de.haute stature,' et leurs squelettes sont puissants et massifs. (Yoglet
Anttir.apçiogiçal.ireview'i'Bm^, februàry 1,865.) NOUS , verrons , plus Için q'uetlen étaleut lepr
industrie et leurs lUÇeurs., , 7 "77, j . 7,..,..,., .vi tu , ' ■ ,
Les restes humains, relativement fort modernes, trouvés avec des instruments eu pierre
polie, ordinairement ,,^aus des .tumuli, monumepts m,ég,alit|iiqnfiS, apparlienuenh. géné-
raléraept 4 des races plus parfaites, mais les rignèêd’imériorite y sont cependant assez
communs. À Saint-Gha^ipaot, on 'trouve des'erêtes. tibiales m lames, .de sabre. 'deux humérus
à perforation ojècrânienne sur .27, une, mâchoire inférieure repârauablemetil mas^ye. ph
barrow circul.ajife deVQuiberon (Morbihan) contenait un crâne de petite. dimensi.pn, exiraor-
dinairement dolichocéphale,: avec un front fuyant, une,, rég, ion bçcipi taie, t'rés-allongéè
(indice céphalique . 69, 38), des pariétaux^’un centimètre d’épaisseur. Comme ceux de Furr
fooz', Içs humérus, avaient la perforation olécrânienpe, (,D“.Gressy, de Glosmadeuc, Bull,
anthrop. Bull, de la Soaiétépûlymathigue de Vannes, ikQél)
' À Orrouy (âge dé bronze) les crânes sont plus développés; l’un d’eux a une capacité
de 1,699 ,ç. cubes, mais le front est très-bas, très-étroit, tandis que la région pàriélo-occi-
pitale .est énormém.ent dévéloppée,. Le,s pàfOis crâniénnes pnt sur quelques-uns uné épaisseur
considérable. Sur trente-deux humérus, huit obi la perforation olécrânlenne fBroca,
diOtii mii. Bull, qtithrqp.) , ' , '
^ Un crâne trouvé à Niedei^ngelheim, près de l’anciep lit du Rhin et associé' à des àfmes de
pierre polie, â de la poterie, rappelle le crâne d’Engîs. Ses parois sont fort épaisses ; il est corn-
L’UNION MÉDICALE.
103
alôt^ 43 ans), une gtbâsenr an nivéau dè l’abgle de la mâchoire du elôtA gauche. Êette grosseur
augmenta de volume, s’abcéda, des fistules se formèrent èiiccessivemeiit et envahirent la joue
et le côté gauche’ du :;cou. Il y eut 4 la fois jusqu’à onze fistules; donnant de la ; suppuration.
Cinq QU six, ans.apyès le .début de cette affection ,, elle . se décida à quitter sa maison pour en
habiter une plus saine,\ mais, , elle' n’épf.piiva point de, soulagement , et les. traitements lep-plus
variés , restèrent, san,^^ résultat. Parfois une fistule se tarissait,, mais une autre ne tardait pa^ à
s’ouvrir. Souvent un érysipèle venait .compliquer cétt'e tristé situation. Le côté gauche de. la,
face était tuniéfl'é, induré,, préséptatit dés dépréssions profondes au niveau dés orifices fiStu-
leux cicatrisés. 1''' • • : ' ; ‘ ■ ■ '
Il y, a sept ans, je traitai cette malade pendant plus de six, mois par l’iodure de potassium
rintérîêür,' et les haîhs ' suîfurèux., il ÿ é'Ut un peu de soüiàgeirient pendàftL^üéique tènïpé,'’
màiépaé' de gu^risoh;''''’- '' ' ’ ' “ • ''' ■ ’ "■ ''t-’ '
Il y a deux ans, il sortit par les fistules quatre petits os de 3 à 4 millîtïiè'tres‘dè long. Depuis,
il n’en estpaSjSorti. , , , ,, .i,
' Â.uj9urà’|iui, 'ld septembre’ ^ flstüiés'.i une piés de l’à'nglè eittw
uneaü niyeap'.dejiahg^^ |é,.ia Wâchqîré,et,u^ au Wfiéu ,de Içi jpue.,^EtIesy$üppurent abôti-,
danim^.Cbe.atylai U, é;. donne pàpilà sensation , du, tissu/oss^
les pânies rnoilesinduréeL ' ’ . ' - .!.! ■ ■ - m-,
^,bneip|ection j^e^ (ligueur ^e/illate e^t faite dans,cbacun;de ces.|ra|ets bsluleux; céllé'qUP
est faUé .par, l’angle -|le. la, ressort .'par 1® milieu de la joue. Du 13 au 27 septembre,^
on fait- huit iniectioni,.Itiut^ Jours apres la dernière, lpS| plaies çont cicatrisées ; . la jpué sé^
dégçnfle. ... .
La guériàpn ,sà ,?paiu.liôP^ , jd.sqp’âu inbis Vers cette épogpé, )és, fistüle,é^
rent. En ; tevriep, je recommençai des injections de liqueur de Yillate et j’en pratiquai séi.zc
pendant ce ‘mois, puis je cessai. Au milieu de mars, la mcdàdé était bien guériè. Dépufe,. ]è^,
iistules,be,aé.j^ontpaa. rouverte^,, 'Li'"
. Biéb, que. le 'stylet'. ne rey|lât'i)as raIteratiOb. ân lispù osseux, il pàraît difficile
de pe,.paa l’adinettre. La marche de la maIàÿe',.,sAdurée . (dix, -sept ans), l’expulsion,
il, y a;djéuX: ans, de petits fragments ogseux, tout nous porte à considérer, eettè aU’ecr'
tion comme une carie .des os de la face; Après avoir enbi de nombreux Iraiteno.entsr
après avoip, consulté bien des médecinsy cette pauvre femme était résignée à son. sort
et- était décidée à ne plus rien tenter poun guérir. Outre la difformité du visage», et
l’incommodité d’avoir toujours deux ou trois fistules en suppuration, il y avait pour
elle lë 'gékvé’ iïicënvénîéht de' voir ■ Ces • trhjëté' ffistuléux' dëvenit ff'é^nenilnfënt 1e point
primé latéralement; le frontal est étroit, à sommet pgival; lés sutures sont simples et peu'
déütéféëè,* Là voûté palàtinè%ét profonde et' il y'à uhdégèr prôgriâihismé. ) ' ’
' A Chèltenhàm,' on à trouvé' dans des' tumùli clécül'àires' dès restes' d^hbnimes de hauté*
taille él à ' squelette riiàssîL Lefe ‘crânes son f ' brdéhÿcéphalëèV mais à frorit "rlémarguablémeh f '
bas et étroit, ^'e ïràces "des sütur'es fràniulès mMie'èh^ trè's-j'eimés 'énfahts. '(Bird.;^
fèbrûary,! ' ■' 'i ' ■■ '
Pàrmf 'dès bsçemèiits IrbUvé.ë à Yyèrês par .M. le dûé -d'e'Liiynés.'s'ôus' frôlé .assiséè'dé ’tér-'
rain, él'fréoûvèrts 'par ühe grossière 'plaqué W'piérré-s'ur-IâgnèlIè 'était lrès-impàrfâili|lméni
gràVéè 1a' îbriifié d’ün homihè,'' on 'tt trôniré lès 'débris de 'deux crûriès V'I’ûn, masculin j' àyari’t
des'bs d’ùn centimètre d’*épàisse‘ü'r ; tpüs deux ayant un frbhtal étroit, un ôccipht l'ârgê| dès
impf'è'sèlons ‘ëé'rébràles ' trèè-sîtftples et p'tofondèsbüh trou occipital' 'très-pbstériéûr. S'ur uh
des humérus, on remarquait la perforation olécrânienne. (Pruner-bey, Bull, anf/i?-. ,’ Juillet
1866.)- n .t ' ,, ^
' Deux Crânes retirés du làc dd'NeUfchâlel, et paraissant appartenir l’un à l’âge de bronze,
l’autréà l’âge de ffei-, porlàiènt aussi des signes évidents d'irifêrîbrilé. (Les palafittês du lac de
Neufchâtel. Desdtif ' . . , , . . : i
Voilà une série de faits trop peu nombreux encore, mais dont pourtant la valeur est
inconstestablè ; car, quoique recueillis par toute l’Europe et par des observateurs différents,
ils sont presque identiques. Ils nous montrent l’Etiropéén tel qu’il était à t’époque glaciaire
et méiue. anliérieunement, alors qu’armé probablement d’un bâton, d’un silex grossier, il
devait lutter à forces très-inégales contre l’ours des cavernes. On peut maintenant, sans trop
d’efforts de l’imagination, ressusciter par. ta pensée l’Adam européen ou plutôt les Adams
européens, car Irès-probablemenl il y en eut de nombreux exemplaires dans tous les lieux
104:
L’UNION MÉDICALE.
de départ d’érysipèles plus ou moins graves. C’est dans ces conditions que je lui pro¬
posai l’emploi de la liqueur de Villate. ^
En un mois, après une dizaine d’injections, qui n’ont eu pour elle d’autre inconvé¬
nient que d’être douloureuses, en un mois, dis-je, elle a vu ses fistules se cicatriser,'
ce qui n’était pas encore arrivé une seule fois depuis dix-sept ans. ...
Après avoir été guérie pendant deux mois il y a eu, il est vrai, une récidive; mais,'
traitées de nouveau par la liqueur de yillaté, les fistules se sont cicatrisées après;
seize injections en un mois, etcetté fois la guérison a été définitive.
Ob3. II. -T- Carie des os delà main. — Abcès par congestion et carie des os du bassin. —
Injections de liqueur de Villate. — Guérison de la main en trois semaines et des os du
bassin en quatre mois, ; :
Eugène RideU de Çambremer, âgé de 19 ans, babite la campagne. Il est grand, ses muscles
sont bien idé'yeloppés. Il avait tôujpùrs eu une bonné santé, lorsqu’au naois de fépier 186Zi, il
fut pris de douleur ét de gonflement dans Ja main droite. Au bout de trois semaines, il se
forma un abcès sur le dos de la main, qui, en s’ouvrant spontanément, donna jour à un liqUide,
purulent. ; , .
Huit jours après l’apparition dé la douleur de la main, il fut pris de douleur dans les reins
et dans la hanche gauche, puis il se forma dans çètte région une tumeur fluctuante. Au bout
de deux mois, M. le docteur Prévost, de Cambremer, en pratiqua l’ouverture au niveau de l’épine
iliaque supérieure et postérieure. Pendant les mois suivants, les plaies de la hanche et de la
main suppurent, et de cette dernière il sort cinq fragments osseux à divers intervalles.
Ce jeune homme vient me consulter pour la première fois au commencement d’octobre'
1864.
Le dos de la main droite, au niveau du second et du troisième métacarpien, présente deux
orifices flstuleux. Le stylet pénètre dans le tissu osseux. Au niveau delà hanche gauche, on
trouve près de la symphise sacro-iliaque gauche un orifice fistuleux. Il en existe Un second 'au
niveau de l’épine iliaque antéro-supérieure. Ce trajet fistuleux contourne l’os iliaque pour aller
rejoindre le premier. Le stylet introduit avec beaucoup de ménagement, nous ne constatons pas*
d’altération du tissu osseux. (Prescription : Huile de foie de morue. Injection de liqueur dè
Villate dans tous les trajets fistuleux tous lés jours pendant huit jovirs', repos pendant huit
jours pour recommencer l’injection pendant huit jours, et ainsi de suite jusqu’à parfaite gué¬
rison.) ' : ,
Au bout de trois semaines, la main est guérie ; il est sorti pendant ce laps de. temps par
les plaies trois petits fragments osseux.
où les conditions climatépques le permirent. Déjà les races diffèrent par la taille, la forme
du crâne, mais toutes portent plus ou moins accusé le cachet de l’animalité. L’homme
alors (est-ce un homme ou un bimane anthropomorphe?), à en juger par son prognathisme,
doitayoir des cheveux noirs et une peau plus ou moins foncée. Son crâne, dont les épaisses
parois peuvent supporter les chocs les plus durs, est petit avec un front bas^ étroit, fuyant,
un. occiput fortement développé. Les mâ.choires,proéminentes sont armées de fortes dents
blanches et obliques dont une nourriture grossière, peu ou point cuite, use de bonne heure
la couronne. Le nez est épaté, les narines ouvertes, les lèvres épaisses. D’énormes arcades
sourcilières indiquent une musculature puissante si nécessaire à ce pauvre être qui, nu et
presque sans armes, doit lutter contre l’ours énorme des cayernes, le rhinocéros tichorrhi-
11US, etc. ; ■ ' y ' ,
Ne tremblons pas trop pour notre pauvre ancêtre. Il possède une arme puissante fai-,
sant défaut aux monstres qui le menaçant, c’est ce cerveau si humble, mais où loge déjà
une intelligence perfectible, c’est grâce à elle que, commençant déjà à modeler la nature, à
la violenter suivant ses besoins, il sauvegarde son espèce, grandit en noqibre et refoule de
plus en plus les espèces animales les plus redoutables. Quelles étaient ses mœurs, quel était
son genre de vie ? Les débris qu’il nous a laissés et la comparaison avec les races humaines
intérieures, nos contemporaines, nous permettent de les reconstituer.
(Ca fin a un prochain numéro.) D* LetourneAÜ.
L’UNION MÉDICALE,
106
La hanche est guérie après deux mois de traitement, et, pendant ce temps, il sort par les
plaies neuf fragments osseux. L’injection était très-douloureuse pendant ; la première heure ;
la douleur persistait ensuite pendant la journée, mais elle devenait supportable.
Le 10 décembre, le malade vient me voir. Il est guéri depuis un mois. Il ne ressent aucune
douleur dans la hanche. La main présente une cicatrice solide, déprimée. Il reste de la tumé¬
faction au troisième métacarpien. Les tendons exténseurs des doigts sont bien mobiles. ;
Le 10 janvier 1865, il vient me consulter. Depuis quelques jours, il éprouve de la douleur
dans la hanche et dans les reins. On remarque au niveau de la cicatrice qui existe près de la
symphyse sacro-iliaque une tumeur molle, fluctuante. Je l’incisé et il en sort du pus. Je prescris
une injection de liqueur de Villate tous les jours. Pas d’huile de foie de morue à l’intérieur.
Dès le 16 janvier, il n’y a plus de suppuration. L’injection ne pénètre pas profondément.
Néanmoins, on la continue pendant cinq semaines, et au bout de ce tenips la plaie se cicatrise
complètement pour ne plus se rouvrir. J’ai revu ce jeune homme depuis à plusieurs reprises,
et il n’y a pas eu de récidive ni à la main, ni à la hanche. . . ,
Il semble dans cette observation que la liqueur de Villate, tout en favorisant le
travail de cicatrisation, ait contribué à l’élimination de certaines parties osseuses qui
étaient altérées. En effet, sous l’influence des injections, trois fragments osseux
sortent par les plaies.de la main, et neuf séquestres sont éliminés par les plaies de la
hanche. La cicatrisation s’est opérée rapidement au bout de trois semaines pour la
main et dé deux mois pour la hanche. Je sais bien que, concurremment avec l’injec¬
tion, j’ai prescritàrintérieurl’huile de foiede morue, etqueronpeut,jus^u àun certain
point, revendiquer en faveur de ce dernier médicament une part dans la guérison,
quoique l’huile, de. foie de morue ait bien plutôt une action tonique générale qu’une
action spécifique locale. Cependant, prévoyant cette objection, lorsque mon malade,
au bout d’un mois, a eu une rechute, non pas de la main dont la guérison ne s’est
pas démentie, mais de l’abcès de la symphise sacro-iliaque, je ne lui ai prescrit que
la liqueur de Villate, sans médicament interne, afin de pouvoir bien en apprécier les
effets. Or, en moins de six semaines, ta guérison était complète, et depuis elle a per¬
sisté.
L’observation suivante, que je dois.à l’obligeance de mon excellent confrère etami
le docteur Denis Dumont, professseur à l’École de médécine de Caen, est des plus
remarquables.
Obs. III. — Carie du maxillaire inférieur datant de vingt-six mois. — Injection de la
liqueur de Villate. • — Guérison en dix-sept jours. .
M“* X.,., fi5ans, constitution délicate, bonne santé habituelle, sans antécédents syphiliti¬
ques, fut atteinte en février 1861, sans cause connue, d’un gonflement œdémateux siégeant
à la partie inférieure de la joue droite. Au bout d’un mois, une incision pratiquée sur la tumeur
donna issue à une grande quantité de pus, et devint^ le point de départ d’une fistule avec sup¬
puration séro-sanguinolente. abondante. Pendant près d’un an, le traitement consista simple¬
ment dans fusage de. frictions avec la pommade indurée et d’injections émollientes.
Consulté pour la première fois en mars 1862, treize mois environ après le début de l’affec¬
tion, je. constate l’état suivant : épaississement, du bord inférieur de la mâchoire,' au niveau des
petites molaires droites, occupant la moitié de la hauteur de l’os. Plaie fistuleuse siégeant au
pointle.plus déclive, admettant à peine l’extrémité d’une sonde cannelée. Le stylet pénètre à
une profondeur d’un centimètre sur une surface osseuse, dénudée, irrégulière, anfractueuse.
La plaie fournit une sérosité sanieuse, abondante. Peau rouge, violacée autour de l’orifice. Le
boM alvéolaire correspondant n’est le siège d’aucune lésion et neporteplus de dents. État général
satisfaisant. Bien qu’un examen attentif ne me révèle la présence d’aucun séquestre mobile,
j’ouvre largement la fistule. Le pus s’écoule facilement. Des injections sont faites matin et soir
avec la teinture d’iode. De la, charpie imbibée du même liquide est introduite au fond de la
plaie. — Vin de quinquina, iodure de fer, baius sulfureux. Au bout de quinze jours, la suppu¬
ration a diminué. Le gonflement est moindre ; la guérison paraît prochaine ; mais trois mois
après, la fistule existe encore. Injections variées avec vin aromatique, teinture d’aloès, solu¬
tions de sulfate de cuivre, de nitrate d’argent.
Dix mois s’écoulent ainsi sans aucun changement notable, lorsque mon confrère et ami, le
106
L’UNION MÉDICALE.
docteur trottas auquel j’ai l’occasion de parler de tua malade, m’engage à essayer la liquè^Mie
■Villate^'qui lui a donné dans les ’cas analogues les meilleurs résultats. ' .
Inflammation légère après l’usagé de cette injection^ pendant quatre jours.i Suspendue pèn-’
dant trois jours, puis reprise et continuée sans interruption pendant- sept . jourSv au bout des¬
quels la suppuration a complètement disparu. Trois jours après la plaie éstfértriée'. ■■ ■ - :.vi-;
Dix-huifmois plus tard , je revois la malade : il ne reste de son ancienne aiTedtion qiflun?
gonflement de l’os. encore assez, considérable. . ■..!
. A cette observation si complète je n’ajouterai qu’un mot. ■ •, /. .
L’affection de. l’os datait de vingt-six mois, et, pendant cette longue périodè de
temps, malgré le traitement le plus rationnel et le plus varié, malgré l’emploi déHa
teinture d’iode, appliquée directement sur l’os, l’habile ichirurgien dé Caen 'n’avait
rien obtenu ; le tissu osseux était rugueux, dèriüdé; une fistule persistait. Eh bien,
en dix-sept jours, la liqueur de Villate amène la guériSoin, eb dix-huit tnoîs aprèâ ré
docteur Denis constate qu’il n’y. a pas de récidive!
Ois. IV. Tùmeür btaiiché du' coude. ^ Trajets fistüleux'muttiptes —'Carie clés é'xt^éMtêê
/ ■ :! osseuseS. — GUêHsoh. ‘ iD'Ur,!'.
,, L’année dernière, M. Nélatpn ayait à rhôpital de la.pUpique, une nçtite ans,!
alteinle dé tumeur blan.çhé du' coude,; qui lui paraissait au-dessus qes res.SourçeVçle l’ari,.
coudé 'était énorinémieiit tuméfié 'et déformé. Lès extrémités ’osseus'es’ ëtajentirampilies et car ié,és,!
il y avait u'né'idou’zaine de fistules, et éllès étaiënt lé siégé' d’üné suppuration abondame^^^^
M; Nélatbn jugeait 'l’amputUlion nécéssâiire ; 'cependant, avant dé s’y décider ét'jEjouffeŸéh ap'pi’‘y
ciér l’eflidacité dé la liqueur de Villate, Tl e'ù' fit faire des injections dans' les itàjéts fislüleüîifèt'
ce seul moyen , aidé de .la ôompression par la méthode de Burgraeve , a guéri' 'Fénfànt dknsi
l’espace d’une année. Aujourd’hui, le coude est anikylosé. à'angle droit, et l’enfent sé sert-biem
de- sa. main..,. l.;,;;- -;:;q
Toutes. les personnes qui, suivaient la clinique de ,M. Nélaton,pnt vu çette petite malade., j :,{
, f La, ^uite d an pxoefium numéro. Ji il'i'k
- .i-ia
' ' . ‘ ' LE CHLORO-CABBOiVE; — 'NOÜVÉL ÀNESipHÉStèciE.'; '
Par ses incessantes recherches, ses tentatives, ses expériences sur les ane&lh'és’îqiië3,- ril‘^
lustre auteur de la découverte des propriétés anesthésiques du chloroforme, M. le professeur
Simpson (d’ÉdimbourgL-a trouvéy'.'pour, àinài 'direv«»'Auccéd'ab'é-à'metvi'i-ci dads--un -profit#
ayant avec lui beaucoup •d’analogiès de soomposilion et -d^’éffets ï CèésUle bichlorure de car¬
bone ou cWoro-carèone découvert, en 1839, par M. Régnault, de.,l’Juslitut, et dont l’histoim
et jd'Cômpbsition .'chimiques sé'trouyent, cOmmé'celles de ''tduè lé'^ cijinpôsés'CLlorés, d'ans
tous les o'Uvragés çlàésiquéé, -élémentaires dépuis''Ce'ltfe’époqù'è.'Tt)ütilq db'nc'.dç les fà'ppeipi*'
ici, noh plus que iés divèFs nbms'èous lesquels ils *6ht ‘è|ê'’d,ésî|bé^^^ ^’epuiè, ■éri‘'t‘rîliice ét é
l’étranger. Ilné s’agit qüë'de faire' cbhnaître ici .sës propriéték*?itiésihésiqüéè''ët les VèsùJUls’
qu’en a Obtenus M.' Simpson, tels qu’ils 'è'ontjébnsignés in déèéfeb'réi
Ses premiers éfféts sont trèsianàlogues'à ceux du èhloroformè,' mais if est piirs'lOngteihps
à produire lé même degré d’aneéthéSlè,' et cellémi ausSi plhs- lbïïgué'a''Se'dissîpeff Expéri¬
menté sur des lapins ei des souris, deux dé T.és 'àmniaux; ' dans dés 'conditions Tdébtiqué'^',’
soumis aux mêmes doses do chloroforme él de chlbrO-carbohe, ont éprbüyé ■ùhb'ihflüèiicë'
dépressive SUT le cœur beaucoup plus grande avec celui-ci qu’avec celui-là. L’émplbi ërf'ést'
donc beaucoup plus dangereux. Employé chez une ferâmé eU couchèS pendant üh'é' heurë;’
il en résulta l’anesthésie ordinaire, mais le pouls devint, à la fin, exlrêmem'eht pelît 'el falhlé.-
Chez une autre femme soumise plusieurs fois aü chloroforme auparavant, aUctm eiret'diffé-
renl, au contraire, ne se manifesta, quoique atleinle d’une affection valvulalfè. Dàhs uiife
opération de fistule vésico-vaginale, une division du col utérin, -la dilatà’tion d'u vagîn'-
et l’application de la potasse caustique' sur un large nœvus, chez un’jeunë, enfant ' lé chlorO-'
carbone agit parfaitement comme anesthésique; L’enfant resta eMoTmf' plus d’bhe bétfrfe'
après l’opération, avec le pouls rapide et faible durant tout le'tertips du soto'méil'yëëtlié--’
sique..Une des souris soumise à son influence respira imparfaitement pendàm quëldbé'lempë
sur la table, puis mourut. . ' ' ■' l 'i • d m|' iln.; n-" '
iAppliqué sur.la peau, Je chloro-carbone est beaucoup moins sliœulànt et imlant'qué le
1^07
chloroforme, et pourrait avantageusement le remplacer comme anesthésique local dans les
liniments sédatifs. . . - s
Injecté eh vapèui; dans deux cas d’hystéralgie grave, il' calma la douleur immédiatement,
et le soûlagéraeht fut tel chez la première malade, , qu’elle put goûter le sommeil dont elle
était privée depuis plusieurs semaines. Une seringué ordinaire, dont la grossë extléiiiité
plonge dans, uné fiole ordiriàife contenant une once environ de chloro-carb6né,‘sért è cet
effet. Employé de même par la voie rectale, il s’est également montré plus sédatif que le
chloroformé. . \ . .
Par la méthode hypodermique, à la dose de 10 à 29 gouttes, ce fluide a également calmé
des dohleurs des .parois de la poitrine e t del’abdpmen sans être suivi des nausées qui résul¬
tent si fréquemment des préparations, opiacées. Il lieut donc être préférable dans sort em¬
ploi externe, comme anesthésique et sédatif, à plusieurs autres préparations analogues^ Sous
cérappjorf, les exp^rîencesdu savant profeéseûr écossaisméritént d.’êtrè répétées,— P. G.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
, ; , ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE. ^
' Séance du 16 Janvier 1866. — Présidence de M. Boüghardat. ■
A l’occasion du procès-verbal, M. LEBnANC tient à ajouter quelques mots à ce qu’il a dit
dans la dernière séance.; M. Bouvier, pensant qu’il existe une certaine analogie entre la
variole et le typhus. contagieux .des bêles à çornes:, propose dê, pratiquer rinoculation.comme
moyen préservatif. Or, une expérience a été faite à ce,;suj.et qui. .doit être consignée dans, ce
débat. MM. Mathieuj ‘Vétérinaire, et Auzias-Ttirenne, ont été autorisés, il, y a dix-huit mois
environ, à; inoculer les animaux du Jardin d’acclimatation. Ils se servirent de horse-pox,
fourni par M. Dubois, vétérinaire à Angers. Ils, réussirent sur tous les ruminants, moins les
moutons; ils échouèrent aussi sur les chiens et les cochons. A l’époque où le typhus fit son
invasion au Jardin d’acclimatation, il restait encore cinq des animaux inoculés avec succès
par ces messieurs. Or, de ces cinq animaux, trois furent alteintsde typhus, et on. les abattit.
On est donc en droit de conclureque l’inoculation du horse-pox ne préserve pas du lyphus;
et que, par conséquent, celte dernière- maladie n’est pas de nature verioleuse.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE. ’
M. le ministre du, commerce transmet ‘5 i ,
“■l* Une lettre par laquelle il invite l’ Académie k.lui faire connaître le montant des frais de
prémièC établissement, et de la dépense annuelle résultant d’une nouvelle organisation du
service dé la vacciné, dans le cas où il y aurait lieu de substituer la vaccination animale à
la vaccination de bras à bras.
2“ Un rappcirt sur une épidémie de choléra dans la commune de Mauguio (Vaucluse), par
M. le docleüf NoüRRiGÀf. fcom. des épidémies.)
â° Un rapport sur le service raédiéai des eaux minéràtes de Bourbon-Lancy (Saône-et-Iioire);
pendant l’année 186Ù, par M. le docteur Tellier.
La correspondance non ôffiCiëné cqriipreUd U ' .
1° Des iettrés dé Mivli'fe. Bàùthéz, ËO^doN ètBiiiks, qu^ sé présentent''comme candidats
pour la place vacante dans la sectibta d’anatomie pathologique. '
2“ Le tableau du mouvement de l’épidémie cholérique dans Paris, depuîs son invasion
jusqu’au iq janvier 1866, adressé par la préfecture de police.
3" Une lettre do M. Ralü, sur le traitement de la gravelle par le miel.
4“ Un travail dé M’”* la comtèssé de CastelNaü, qui attribue le choléra à l’invasion « de
sangsues kilées venant dés Indes, où éltès pullulent au milieu' des bourbiers fangeux des
fleuves de ces contrées. » (Com. du choléra.)
5® Un mémoire de M. le docteur Cramoisy, sur le choléra épidémique et son traitement
par l’alcoolature d’aconit. (Com. du choléra.)
M. Adet de Roseville demande j, 'ouverture d’un pli cacheté, qu’il a d.éposè le,26 avril
1864. La note qu’il renferme est relative à l’alcoolalnre d’aconit considérée comme remède
spécifique du choléra. - ■ .
L’UNlOf^ MÉDICALE.
108
L’UNION MÉmOÀLfe.
M. Bergeron : J’ai l’honneur d’offrir à l’Académie, de la part de M. le docteur Paulia
Roussel, membre du Conseil général de la Lozère^ une brochure sur les eaux lhermales de
la Clialdette, dont il a été médecin inspecteur pendant vingt-cinq ans. Il y a quarante ans
environ que notre honorable collègue M. Chevalier a, le premier, analysé ces eaux, et il a
publié cette analyse quelques années plus tard; mais la brochure de M. Roussel n’en est
pas moins la première étude médicale publiée sur les eaux de la. Clialdette. Au commeii.:
cernent de ce siècle, ces eaux étaient à peine connues des ha:bitants de l’arrondissernept'
auquel elles appartiennent, mais depuis, sans réclame, sans publicité, par. la , seule propà-'
gande des malades qui s’étaient bien trouvés de leur eiiiploi, elles ont vu leur réputation
grandir, ont acquis aujourd’hui une grande notoriété dans le midi de la France, el atteliiï
un haut degré de prospérité. . / ' . ’
Ces eaux sont chaudes, d’une minéralisation très-faible qui permet cependant de lés
classer parmi les eaux carbonatées sodiques; elles paraissent être très-efficaces contre ces
troubles si divers et si multiples des fonctions digestives que l’on a groupés soirs le nom de
dyspepsies; leur efficacité ne serait pas moins grande, paraît-il, dans les catarrhes, et parti¬
culièrement dans les maladies catarrhales des voies respiratoires. Ont-elles, en outre, ainsi
qu’incline à le penser l’auteur, ont-el[es la propriété d’enrayer, non pas l’évolution du
tubercule, mais l’explosion^ si je puisVinSf dire, de la diathèse tuberculeuse? C’est une
question sur laquelle je ne voudrais pas me prononcer. MaiSi! enfin, il ressort nettement
des observations publiées par M. Roussel, que des laryngites, des bronchites chroniques,
dans lesquelles la percussion et l’auscultation avaient fait reconnaître des signes suspects,
ont été complètement guéries par l’emploi des eaux de la Chaldette. • . i
■ En résumé, ces eaux lhermales ne constituent pas un agent thérapeutique nouveau, mais
un agent thérapeutique de plus, ce qui n’est jamais à dédaigner. Mais, en dehors de l’intérêt
pratique qui s’attache à la brochure de M. Roussel, il en est un d’un tout autre ordre,
auquel j’ai pensé que l’Académie ne serait pas indifférente; l’auteur, én effet, est un octor
génaire ; et n’est-ce pas un spectacle bien digne d’intérêt que celui de ce docteur de 1809
ou 1810, qui, depuis près dé soixante ans, pratique la médecine avec une activité sur
laquelle les années n’ont pas de prise, et un désihtéressemerit égal è celle dctivité, et qui,
aujourd’hui, à un âge où il aurait tant de droits a:u repos, après avoir chevauché tout
le jour, par monts et par vaux ^ il s’agit de la Lozère ^ pour porter les secours de son art
à tous ceux qui les réclament, trouVe encore des forcés ét du temps, non-seulement pour
s’occuper des intérêts généraux de ses concitoyens, mais encore pour recueillir ses souve¬
nirs, revoir ses notes, rédiger des observations, et publier, en définitive, une brochure d’un
intérêt pratique incontestable? Une pareille ardeur témoigne évidemment d’un vif amour
de la science et de l’humanité, auquel il m’a semblé que c’était justice de rendre un pu^ic
hommage. J’ajoute, cependant, que notre respectable confrère a déjà trouvé la récompense
d’une vie si noblement remplie, dans la vénération dont l’entoure tout un département, et
dans la certitude depuis longtemps acquise que cette passion pour, la science et pour le bien
qui fait l’honneur de sa vie, il l’a transmise dans toute son énergie .à son fils,. M. Je doc¬
teur Théophile Roussel, dont, à la dernière séance, notre honorable Vice-Président vous
présentait, dans des termes auxquels je ne saurais rien ajouter, le remarquable ouvrage sur
la pellagre et les pseudo-pellagres. , ,
M. Gubler, au nom de M. le docteur Barthelemy-Benoit , chirurgien de 1'® classe de la
marine, un ouyrage ayant pour litre :J)e la fi'evr^^ . bilieuse héni,aturique observée au SénégaL
M. Depaül présente deux ouvrages de M. le docteur William Hammonp, de Philadelphie,
l’un sur Vinsomnie, et l’autre sur les maladies vénériennes. .
M. Larrey présente : 1“ au nom de M. le docteur Legouest, une brochure sur \e,^Am'pU“
talions en général (extrait du Dictionnaire encyclop. des sc. méd.) ; — 2“ au nom de M. le
docteur Lespiau, médecin-major de 1'® classe au Gros-Caillou , une brochure intitulée:
Exposé clinique des blessures de guerre soignées dans les hôpitaux militaires français.^
Puebla et de Cholula. J
M. J. Guérin : La correspondance comprend une lettre de M. le ministre, qui demande
à l’Académie quels frais entraînerait l’établissement d’un service d’inoculation au moyen du
covv-pox directement pris sur les animaux. A l’époque de la discussion sur la vaccine, j’ai
demandé moi-même, dit M. Guérin, si un tel changement dans les habitudes de la vacci¬
nation était opportun. Il y a maintenant une foule de faits dont on parle dans le monde mé¬
dical, et qui justifieraient les réserves que j’ai faites à ce sujet. Je pense que M. le Direo-
L’UNIOIN MÉDICALE.
109
leur de la vaccine rendrait service à l’humanité, en même temps qu’à la science, en disant
ici ç.e qu’il sait relativement à l’inoculation directe du cow-pox. ;
M. Bodillaüd maintient les réserves qu’il a présentées à l’Académie à propos des com¬
munications de MM. Bouley et Leblanc. Les expériences sur lesquelles s’appuie ce dernier
ne sont pas démonstratives, n’étant pas assez nombreuses. Qu’il soit doue bien entendu que
l’Académie, jusqu’à la discussion qui s’établira sur ces faits, demeure absolument, libre
vis-à-vis des opinions de MM. les vétérinaires.
M. Depaul, répondant à M. Guérin, dit qu’il ri’a aucun fait et qu’il ne sait pas à quoi fait
allusion M. Guérin. Si son collègue possède des observations à cé sujet, qu’il les publie ou
les produise ici, et on les discutera. Tous les faits qu’a vus M. Depaul, grâce à l’obligeance
de M. Lanoix, faits qui l’ont converti, ont été consignés dans son rapport. Mais les animaux
coûtent cher, et, à moins que M. Guérin ne consente à les lui fournir, il n’est pas tenté de
recommencer à ses frais des expériences qu’il tient, jusqu’à preuve du contraire, pour con¬
cluantes.
M. Boüilladd appelle d’autant plus vivement la discussion sur ces faits de vaccination
animale, que, depuis huit jours, il a été témoin de deux cas de mort par là variole chez des
individus qui avaient été vaccinés.
M. Boüley : Il y a dans cette question du typhus, rappelée tout à l’heure par M. Bouil-
laud, deux faces bien distinctes : l’une est pratique ; celle-ci est résolue. Il s’agissait d’arrê¬
ter la maladie, au risque d’empêcher M. Bouillaud de l’étudier, et de sauver peut-être 100 ou
150 millions sur la fortune de la France. — L’autre est doctrinale, on peut en ajourner la
solution. Le dernier numéro du journal anglais The Lancet contient des réflexions de M. Mac-
pherson, relatives à dix vaches qui, ayant eu bien authentiquement le cow-pox, furent pré¬
servées du typhus. Le troupeau se composait de seize animaux. Les six autres sont morts
de l’épidémie. D’un autre côté, les expériences de M. Leblanc paraissent opposées à cette
manière de voir. C’est une question ajournée. Mais il n’est pas permis d’ajourner quand il
s’agit de préserver;, le pays d’une invasion, et c’est ce que nous avons fait.
M. Bouillaud : J’admire précisément qu’en l’absence de toute conviction doctrinale, on
soit assez hardi pour recourir au procédé sommaire de l’assommement.
M. Boüley : Pas sur vos malades, monsieur Bouillaud. Il n’est question que de nos bœufs.
M. Reynal fait remarquer que dans la Russie méridionale, on a fait beaucoup d’essais pour
préserver les troupeaux : les vaccinations ont paru infructueuses, On inocule maintenant le
typhus lui-même, et l’on observe qu’il revêt un caractère de bénignité après quelques trans¬
missions successives.
M. Magne regrette- qu’on se serve du mot typhus, qui n’est propre qu’à faire naître la con¬
fusion dans les esprits. Il préférerait lé mot peste bovine, qui ne préjuge rien. Quant à l’aba¬
tage général, qui effraye M. Bouillaud, c’est une bonne mesure, approuvée et conseillée par
Vicq-d’Azyr, Haller, etc. Il est plus efficace que l’interdiction, qu’on parvient presque tou¬
jours à éluder.
M. Boüley.: J’ai une telle confiance dans l’efficacité des mesures prises, c’est-à-dire dans
l’abatage des animaux, que si M. Bouillaud faisait partie d’un comité vétérinaire, je deman¬
derais à M. le ministre sa destitution.
M. Bodillaüd : Mais, encore une fois, je ne blâme rien. Je dis seulement que mes convic¬
tions ne m’eussent pas permis d’agir avec cette énergie.
M. Reynal : Mais il y a une pratique de cinquante années derrière .nous. En Russie, dans
toute l’Autriche, on abat immédiatement les animaux malades. Quant àTassommement géné¬
ral, il est inutile, tout au moins. Il avait été conseillé en 1814, èn France, et bien qu’il n’ait
pas été suivi, l’épidémie n’en a pas moins pris fin. Il ne faut jamais avoir recours qu’à l’aba¬
tage partiel.
M. Magne : C’est ainsi que je l’entends.
M. Maisonneuve lit un mémoire sur l’application des injections coagulantes à la cure du
varicocèle. (Nous publierons ce mémoire in extenso dans un prochain numéro.)
M. Robinet a fait, il y a quelque temps, à l’Académie, une communication sur le phéno-
lio
L’UNION MÉDICALE.
mène singulier de la pèrsîsfance de Ik séparation etltre l’eau de la Seine et reau de la Marne
dans l’intérieur de Paris. Il a été à même de recommender une épreuve semblable chez
M. Thoyot, ingénieur du chemin de l’Ouestj qui habile Carrières, sous Poissy» à .cinq kilo¬
mètres au-dessous du confluent de l’Oise. A celte distance, les eauxtde l’Oise et de la Seine
ne sont pas le moins du monde mélangées. Devant l’habitation de M. Thoyotj On puise, dans
la Seine, de l’eau de l’Oise pure. -
M. le docteur Adzias-Türennb lit un travail intitulé : Un mat sur l’inoculation de Cépi-
zootie régnant en Angleterre, • i
L’extension de la maladie h d’autres animaux que les grands ruminants est loin de con«
stiluer un événement aussi exceptionnel et surtout aussi récenlqu’on le présume. Sans parler
de faits plus anciens rassemblés par Paulet, Vicq-d’Azyr rapporte que l’épizootie de 1776 em¬
porta 150 chiens dans les étables infectées, et qu’elle atteignit des chats, des cochons et des
poules. En outre, pendant l’épizootie de ISlZi, ou a traité 3 chèvres atteintes de la maladie,
2 à Lyon et une à Alfort.
L’hbmine lui-même n’a point toujours été considéré comme sq trouvant absolument, à
l’abri de la contagion dans certaines circonstances. (Mercurialis, Cogrossi, Valisnieri, etc.)
M. Bouley a soupçonné un moment que Renault, de très-regrettable mémoire, pouvait en
avoir été atteint et en être morf! - . • ’
Quant au procédé expéditif de l’extermination en masses conseillé d’abord par Lancisi, il
est bien plus anglais au moins d’adoption que ne semble le penser M. Bouley. Ce sont, en
effet, nos voisins d’outre-Manche qui, les premiers, l’ont mis en pratique il y a plus d’on
siècle et demi. Six mille bêtes malades furent assommées en 1713, dans les seules provinces
de Midlesex, d’Essex et de Sury.
Deux faits connexes sont certains ; '
1“ Il est très-exceptionnel qu’un animal présente deux fois le développement complet de
la maladie.
2“ L’épizootie s’arrête d’elle-même, — à l’instar des épidémies qui ont épuisé les maté¬
riaux dont elles s’alimentent^ «— à moins que d’être entretenue par l’introduction d’un bétail
étranger ; à tel point que, si tous les Anglais s’imposaient un rigoureux carême,.à Pâques il
n’y aurait plus chez eux de typhus. - ,
Ces deux vérités, qüi sé tiennent étroitement, mettent la pensée sur la voie d’une prophy¬
laxie souveraine, en dirigeant l’esprit de recherche vers la pratique de l’inoculation.
J’ai trouvé, dans un ouvrage presque inconnu, une moitié de la solution de cette question.
L’autre moitié se trouve dans cette remarque : qué si l’on a, à l’envi, exterminé en masse,
on n’a presque nulle part inoculé de même. '
L’ouvrage dont je parle a, été publié,, sans date,. à Vesoul, sous le titre suivant :
Dissertations françaises et latines sur tes points les plus inrportants de l’art 4c guérir^
divisées en deux livres, ouvrage tr'es-utile aux jeunes médecinS: et chirurgiens, par M. BIL¬
LARD, docteur en médecine d Vesoul, chef-lieu du département de. la Haute-Saône, lü 3°.
L’érudit bibliothécaire dé Besançon, ’ÇVeiss, fait remonter vers 1820 l’époque de sa publia
cation.
Une dissertation du premier livre porte éé'tit'ré : Méf/îode des épizoôiies, suivie
d'Un essUi sur la fièvre charbonneuse des porcs.
On lit dans celte dissertation, qui a trait évidemment à l’épizootie actuelle, désignée par
les mots de fièvre putride maligne contagieuse , l’inoculation préventive de ce typhus a
été pratiquée, « avec le plus grand succès, par M. Salehow, docteur en médecine, professeur
« et physicien à Maldorf, dans la Dithmarpie méridionale^ » ;■
Suivent' des détails 'touchant rapplicalion et les résultats de la méthode. ■
Je me bornerai à donner les renseignements qui suivent : :
En général, le succès est d’autant mieux garanti que le sujet de l’inoculation est plus jeune.
La matière à inoculer doit être tirée des yeux et des narines, plutôt que de la bouche
d’une bête malade, à l’aide d’une grosse et longue mèche de coton qu’on en impreigne. Cette
mèche est destinée à faire un séton. On place celui-ci, au moyen d’une aiguille d’emballage,
à un endroit dépilé de la région de l’omoplate, étendu en tous sens « d’un demi-empan, »
c’est-à-dire d’environ 10 centimètres.
« Depuis le second jour jusqu’au septième, tout le truitement consiste (à part ce qui con-
(( cerne l’observation des prescriptions diététiques, dont l’importance ne peut être que secon-
« d aire) à élever, le ma|jn, en haut de deux pouces, le fil de l’inoculation, et à le baisser
(t d’autant à midi et. le soir. Le septième jour, on ôte entièrement ce fil . »
l‘ünion médicale.
111
Afin ane l’ànimaî tte lèche poitit sa blessure, on le tient lié fort court. , ^
« Depuis le septième jour jusqu’au quinzième, chaque fois (J'U’on donne à l’animal sa
« nouriiture, on presse la plaie de haut en bas pour en faire sortir le pus, qu’on essuie
« avec un morceau d’étoffe de laine où une feuille de chou. On essuie aussi la matière qui
« pourrait s’être arrêtée à l’ouverture d’en haut; quand, au quinzième jour, il né sort plus
« de pus de la plaie, mais seulemént Un peu de sang si' l’on exprime' fort, on cesse désor-
« niais d’eitp'riniér et on laisse la; plaie se cicatriser d’ellé tnêmé. » ;
L’animal est 'dès lors tout à la fois guéri et préservé. .
A ljuélqne épreuve que l’on ait soumis les bêtes ainsi traitées, elles n’ont pu contracter
dé nouvelle infection . , ;
AI. PÉAN. présente ieuximalades : jÇbez l’une il a pratiqué Toyarkdomie pour extraire un
kyste pesant 20 kilos ; — chez l’autre, il a enjevé une tumeur fibreuse utérine par le, vagin,
au moyen de la ligature. Ces deux malades sont parfaitement guéries depuis plusieurs mois.
— La séance est levée à quatre heures et demie. ■ ' . : ■
, Addition à la séance du 9- Janvier 1866. , • , : i ■ .
Al. Raciborski donne lecture d’une note sur U traitement des affections de la matrice.par
les pan, serments quotidiens i il l’^id^^ df nouveaux pessqir es médicamenteux préparés avec le
typhas. ' •
Après quelques considérations; sur je traitement topique des affections- utérines dans les
temps tes plus reculés de la médecine grecque, l’auteur raconte comment il a été conduit à
employer des pessaires construits, avec le duvet fin du typhas. Il s’est arrêté A la modification
suivante : des châtons de typhas sont empilés dans des tubes en étoffe claire qu’il est. facile
de diviser ensuite eh autant de segments qu’on veut avoir de pessaires. Chaque pessaire
représente ainsi 'un petit cylindre ayant de 7 à 8 centimètres de longueur et autànt de circon¬
férence. La partie supérieure ou celle qui touche au col de la matrice s est plane ou légère¬
ment concave ; l’éxtrémité inférieure se termine par une petite tige en gutta-percha dépas¬
sant la longueur du pessaire, en avant -de 1 centimètre et demi. C’est par cette saillie que
les'malades saisissent le pessaire quand il faut le retirer. Ces pessaires étant préparés conve¬
nablement;: se laissent facilement imbiber par les différents liquides que l’on juge à propos
d’employer.
M.' Ra'èiborski, pour l’application de ces pèssüires, a imaginé un spéculum en gutta-percha,
courbe et dont la concavité regarde en avant. A la rigueur, les malades peuvent introduire
elles-mêmes cet intrument. (Comm., iVlM. Hervez de Chégoin et Huguier.)
M. Gibert, tient à faire une simple remarqué, c’est que l’application des pessaires médi¬
camenteux est, d’usage journalier,, et que tous les, praticiens les emploient.
COURRIER.
Lundi dernier, à l’Académie des sciences, M. le docteur Charles Robin a été élu par Ztx
suffrages. M. Lacaze Duthiers, son compétiteur, n’en a obtenu qné 21. ' ■
— Par décret en date du 13 janvier 1866, rendu sur la proposition du ministre de la
Maison dé rEmpereur et des Bèduk-Arts, ont été ptémus àu gradé d'offlcifef dtthà,. l’ordre
impérial dé la Lésion ‘d’hbnnèur :
M. Alfred Maury, membre de l’Institut, bibliothécaire du palais des Tuileries, chevalier
depuis 1865.; , , ; i't : . . ^ ■ < ,
M. le docteur Evans, chirurgien dentiste de la Maison Impériale, chevalier depuis 1853.
— Par un arrêté, en d^ite du 9 janvier, du ministre de l’instruction publique, M. Beige-
ron (Georges), étudiant en. médecine de la Faculté de Paris, lauréat de ladite Faculté, a été
nommé officier d’ Académie; en récompense de son courage et de son dévouement pendant
la dernière épidémie cholérique.
le PRIX RIBERl. Dans sa séance du 2A novembre, l’Académie royale de Turin, après
une discussion orageuse, a adopté les conclusions du rapport de la commission qu’elle avait
précédemment nommée pour la distribution du prix Riberi.
Les conclusions sont ainsi formulées :
112
L'UNION MÉDICALE.
« Anciin des candidats n’a droit an prix; toutefois, parmi ces derniers, ceux qui se rap¬
prochent le plus du but sont, par ordre de science :
« 1“ Le docteur Polli;
«2°LesdocteursDésormeauxetSperino,ea?æ^rMo;
« 3“ Le docteur Simpson ;
« !x° Les docteurs Boralli, Cortèse et Marey, ex æquo. »
Le jugement de l’Académie a été attaqué avec d’autant plus de véhémence, que des inter^
prétations contradictoires avaient été déjà données au testament de l’illustre donateur.
En raison de l’intérêt international qui se rattache à la question, et pour répondre aux
désirs de nos amis d’Italie, nous allons lui consacrer quelques lignes dans I’Union Médicale.
Voici d’abord les termes précis du testament :
« Je lègue la somme nécessaire (en rentes 1849), pour que chaque trois ans il puisse être
« donné un prix de 20,000 livres par l’Académie royale de médecine, que j’ai contribué à
« former. Les prix seront au nombre de sept, et comprendront une période de vingt et une
« années. » ■
Il ressort évidemment de ces paroles deux faits incontestables :
1° Riberi se proposait de favoriser les progrès des sciences médicales par le double attrait
de la gloire et d’une rémunération importante.
2° Riberi déléguait formellement à l’Académie royale de Turin, son enfant de prédilec¬
tion, les pouvoirs pour être juge souverain du camp.
Mais aux premiers jours, des difScultés se sont élevées. ...
Le prix devra-t-il être donné à un seul travail, ou pourra-t-il être divisé en plusieurs par¬
ties au bénéfice de ceux qui auraient fait avancer la science? ’
La pensée est des plus simples : il institue sept prix de 20,000 fr. pour favoriser l’avance¬
ment des sciences.
Le seul juge compétent, c’est l’Académie de médecine. Son appel est souverain, mais à la
condition toutefois qu’èlle distribuera le prix à une ou plusieurs personnes.
Le jugement actuel engendre procès sur procès, difficultés sur difficultés.
D’après cela, il n’y a pas pour celle première période de prix distribué (1).
Or, ces 20,000 fr. feront-ils retour au légataire universel?
La période de vingt et un ans sera-t-elle prorogée de manière à ne la faire commencer que
du jour où le prix sera pour la première fois distribué?
Nous laissons de côté, bien entendu, l’appréciation sur la valeur des travaux modernes.
L’Académie avait le droit de déclarer qu’il ne s’était rien produit de marquant pendant ces
trois années dans ce monde médical.
Mais elle pouvait aussi, à titre de mention honorable ou d’accessit, partager les 20,000 fr.
au prorata de leur mérite, entre les sept personnes désignées plus haut.
Jurisprudence fraçaise rappelée par M. Dubois (d'Amiens). — En donnant à une Société
savante la mission de distribuer des encouragements et des récompenses, un testateur lui
accorde une confiance dont la pensée doit dominer l’exécution de l’acte testamentaire.
C’est l’esprit et non la lettre qui doit dominer dans l’exécution des clauses testamentaires,
pour les conditions à remplir, les règles à observer.
Les conditions d’admission des prétendants à l’examen, comme l’examen lui-même, appar¬
tiennent sans contrôle au corps savant institué à cet égard juge souverain.
Les prétendants n’ont jamais le droit d’en appeler de ces décisions devant la justice
ordinaire.
Les héritiers de l’auteur de la libéralité peuvent, comme ses représentants, surveiller
l’exécution du testament.
(1) Comme il n’est pas facile d’avoir à constater dans une période de trois ans une grande décou¬
verte, un fait scientifique incontestable, il en résulte qu’il était plus logique de partager le prix.
OFFRANDES REÇUES AUX BUREAUX DE L’UNION MÉDICALE POUR LA VEUVE D’UN CONFRÈRE.
(deuxième liste.)
Un anonyme (de Mulhouse) , 3 fr.; — MM. Trêves, 5 fr.; — Willemin, de Strasbourg,
20 fr.; — Louis, 10 fr.; — Mialhe, 20 fr. — Total. . . . • . 68 fr.
Première liste . . . 160 fr.
Tutal.
208 fr.
Le Gérant, G. RichelOT.
-1
Paris. — Typographie FÉux Maitestb et C®, rue des Peux-Portes-Saint-Sauveur, 22.
L'UNION MÉDICÂI.E.
COLLODION ROGÉ-
Depuis vingt ans, le Ctollodion élastique ou mé¬
dicinal est préparé spécialement à la phari^cie
ROGÉ, et lesnombreuses expériences qui ont établi
son efficacité dans les Péritonites, les Érysipèles,
les Rhumatismes, la Variole, les Entorses et les
Inflammations en général, ont toutes été faites avec
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i»ectovale,laseuleEa« ikétwostatîquc assimi¬
lable d haine dose, sans fatiguer l’estomac. Ordon¬
née contre les hypersécrétions, hémorrhagies, etc.
guérit les douleurs articulaires, Rhumatismes, Né¬
vralgies. Boîte -.3 fr.
Paris, rüe Lamartine, 35, et dans toüs pays.
Brevetés s. g. d. g.
Seuls approuvés par l’Académie impériale de
Médecine et honorés de Médailles aux expositions
de Londres, Paris, etc., sont. souver.ains dans le
traitement du Diabète, étant privés des principes
féculents du blé; des Maladies d’estomac et de
Consomption, réunissant dans un petit volume
les principes les plus azotés et les plus favorables
à la nutrition.
Dépôt général à Paris, r.d.Grands-AugUstin's,24.
Se trouvent aussi dans toutes lès succursales
de la Compagnie fermière de Vichy, et les princi¬
paux pharmaciens de chaque ville. ^
Ne pas confondre cés produits avec d’autres pro¬
AVIS ESSENTIEL.
Il est impossible, aVêc les moyens ordinaires, de
procurer aux malades les changements de position,
l’hygiène, les évacuations, opérations, pansements et
baiils. Pour un franc par jour à peu près on a celte
facilité avec le Lit mécanique de la Maison CELLE,
1-8, rue Serpente. Tout le monde peut manoeuvrer
cet appareil ; une seule personne suffit à tous les be¬
soins qu’exige la maladie la plus grave.
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qiies, etarde-llotoeB, Portoirs et af mus ■
port de Maludes.
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à Paris.
duits dits àu gluten , mais qui n’en contiennent
qu’une proportion insignifiante.
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natée, crênatéé, alcaline et ammoniacale.
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cacité dans toutes les maladies dites du sang, Elle
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DESNOIX et Successeurs,
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Tous les Sparadraps et Papiers emplastiques',
demandés.
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levard Montmartre; Chêne, 11, rue de la Micho-
dière; Benezet, 19, rue Taranne.
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l’Oppression, la Grippe et les Glaires. Facilitent
l’expectoration. Pectoral laxatif employé dans les
maladies inflammatoires. A Paris, 18, rue Fontaine-
Molière ; en province, dans les pharmacies.
de L. FOUCHER , pharmacien a Orléans. — Ges
Dragées ont sûr tous les autres ferrugineux l’in¬
comparable avantage d’être aussitôt dissoutes
qu’arrivées dans l’estomac , et en outre celui non
moins important de ne jamais constiper.
Prix, pour le public, 3 fr. le flacon. — Pour les
Pharmaciens, l fr. 75 c.
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DE CHEVRIER
An moyen du dondron et du Banme de TOIilI
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
h ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie Chevrier , 21 , rue du Faubourg-Montmartre, h Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
L’UNION MÉDICALE.
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Fabricant d fournisseur de la Pepsine dans les hôpitaux.
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dans toutes les formes de Dyspepsies, Gastrites ou Gastralgies, une à deux cuillerées avant
chaque repas. — Il résulte des expériences faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
est la seule qui possède des propriétés digestives, et que la Pepsine en poudre ou amylacée
est un mélange complètement inerte. (V. la France médicale du 16 décembre 1865 et l'Abeille,
médicale du l" janvier 1866. — Prix : 3 fr. le flacon.
Dépôt dans toutes les Pharm. de la France. A Lÿon , pharmacie Bessor, 12, cours Morand.
NOTICE snr le VIN DE BEGEAED
AU aUlNaUlNA ET AU CACAO COMBINÉS.
La difficulté d’obtenir la tolérance des voies di¬
gestives pour lé quinquina et les amers en général,
est un écueil en thérapeutique qui a fait, plus d’une
fois, le désespoir des praticiens. Mais depuis l’in¬
troduction dans la matière médicale, de la combi¬
naison nouvelle dite vin toni- nutritif, où le
cacao se trouve intimement uni au quinquina, pour
en tempérer l’astringence, cet inconvénient est to¬
talement conjuré, et l’estomac le plus impression¬
nable n’est plus offensé par le contact du tonique
par excellence.
Cette préparation, adoptée par les médecins les
plus distingués de la France et de l’étranger, et pa¬
tronnée par la presse médicale de tous les pays, est •
définitivement entrée dans le domaine de la pra¬
tique journalière, où elle a pris la place de toutes
les autres préparations de quinquina, en usage dans
le passé.;
Les propriétés du vin tonl-nutrltlf de Bu-
(senud, préparé au Vin d’Espagne, étant celles
des toniques radicaux et des analeptiques réunis,
ce médicament est merveilleusement indiqué dans
tous les cas où il s’agit de corroborer la force de
résistance vitale et de relever la force d’assimilation
qui sont le plus souvent simultanément atteintes.
On le prescrira avec succès dans les maladies qui
dépendent de l’oppaMcrfssenient dusang, dans les
névroses de toute sorte , les (lueurs blanches , la
diarrhée chronique, les pertes séminales involon¬
taires, les hémorrhagies passives, les scrofules,
les affections scorbutiques, la période adynamique
des fièvres typhoïdes , les convalescences longues
et difficiles , etc. Il convient enfin d’une manière
toute spéciale àux enfants débiles, aux fpmmes dé- ,
licates et aux vieillards affaiblis par l’âge et les
infirmités. ,
La préparation de ce Vin exige pour la dissolu¬
tion du cacao des appareils spéciaux qui ne se
trouvent point dans les officines. Il ne faut donc
pas croire qu’on obtiendrait le même produit en
formulant simplement du quinquina et du cacao in¬
corporé au vin d’Espagne. Pour être sûr de l’au¬
thenticité du médicament, il importe de le prescrire
sous le nom de VIN DE BUGEAUD.
Dépôt général chez LEBEAULT, pharmacien, rùe
Réaumur, 43, et rue Palestre, 27 et 29, à Paris.—
Chez DESLANDES, pharmacien, rue du Cherche-
Midi, 5 ; — et dans les principales Pharmacies de
France et de l’étranger.
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BELGIQUE: Bruxelles, Ch. Delacre, 86, Montagne , de la Cour; Anvers, De Beul ; Arlon, Hol-
lenfellz; Dinant, Mathieu; Huy, Poutrain ; Liège, Goossins; Ilendrice; Louvain, Van Arem-
berg-Decorder ; Namur, Racol ; Termonde, Jassens ; Vçrviers, E. Chapuis ; Alos, Schal.tin;
Gand, Puis; Bruges, Daëls; Ostende, Kokenpoo; Courlrai, Bossaert; Tournai, Sykendorf;
Mons, Garez; Boussu, Brouton; Gharleroi, Perkaux; Roux, Petit; Marchiennes, l’ourbaix;:
Châtelet, Depagne; Quatrebras (près Gharleroi), Demanet; Fleurus, Ceresia; La Planche,
Dethy; Spa, Schaltin.
hollande: Anasterdaiü, Uloth; La Haye, Renesse; Rotterdam, Cloos.
SUISSE : Genève, Suskind; Fol et Brun ; Weiss et Lendner; Bâle, d' Geiger; Berne, Wild-
boltz ; Fribourg, Schmitt-Muller ; Neuchâtel, Jordan ; ■Porrentruy, Céppi. j
ANGLETERRE : Londres, Jozeau, Hày-Milrkéf, /Ï9. ’ ' î
ESPAGNE; Madrid, Bôrell.
• ITALIE ; Naples, Leonardo.
EN AMÉRIQUE: Buénos-Ayres, Demarchi frères’; New-York, Fougera.
Pakis. — Typographie lOÊtix MAtTESTR etC«, hic des DcuX-Portes-Salnt-Sauveur, 22.
-I
Vingtième année.
No 8.
Samedi 20 Janvier 1866.
L’IMION MEDICALE
PRIX DE L’ABO.MEIIEST : JOURNAL ‘ BUREAU D’ABONNEMENT,
• fUçduFauhonrg-Montfflartre,
rr.’ .”|r DES IBTBRETS SCIEiraFIOtES ET PRATIOEES,
3 Moi.. - • ■ • - , 3 0 MOitâlïX ET PPiOEEÉSIOHSÉES Bans tel IUparjtmeMsi
'Kote . ’ DU CORPS iviédical: rzirri;
lelon riu’il est fixé par le» j'osiç , et des Messageries
conventions postales, - Impériales et Générales.
Ce Journal paraît trois fols par Semaine, le IJIAII»!, le le SAMEDM,
ET FORME, PAR ANNÉE, 4 BEAUX VOtUMES IN-S» DE PLUS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé h M. le Docteur Airtédée XATOUri , RéSaclétir en ctiet. — Tout ce qùt
concerne l'Administration, à M. le Gérant, rue du JfclMÔout^-JlfoHttMdJ'fi'd, 56.
- Les Lettres et Pacluets doivent itrè affranchtii . i ■ i
BIILEETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
m TROIS FLÉAUX, — L£ CHOLÉRA ÉPIDÉMIQUE, LA FIÈVRE JAUNE ET LA PESTE, par M. le
docteur Foissac, lauréat de l’Institut, etc. Un volume in-8“. C,hez,J.-B. Baillière et fils, rue
Hautefeuille, 19, et aux buréanx de rünton Médicale, rüè du Faubourg-Montmartre, 56.
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HYOIÈNE OE LA VUE, par M. A. Magne, docteur .en médecine de, ia Faculté de Paris, offi¬
cier de la Légion d’honneur. Un vol. in-12 de 320 pages, A® édition. Paris, J. -B. Baillière
et fils, 19, rue Hautefeuille. '
TRAITÉ DE LA COXALOIE, DE SA NATURE ET DE SON TRAITEMENT, par MARTIN (Ferdi¬
nand), chirurgien orthopédiste des Maisons d’éducation. dé la Légion d’hbhneur, etc., et
.UOLtiNEAü, docteur de la Facullé de médecine de Paris; ouvrage cour onné par d’ Académie
des sciences. Un voL in-8° de 500 pages, accompagné de plaUChés.'PàTis, lB65. Prix ; 7 fr.
Chez Ad.- Delahaye, libraire-éditeur, place de l’École-de-Médecinie* 'I .
DES CAUSES DE LA MORT A LA SUITE DES BRULURES SUPERFICIELLES; — DES MOYENS DE
L’ÉVITER , par le dpcleur Baraduc. Chez l’auteur, rue' de Vàugirard, Zi8, à Paris.
ALMANACH GÉNÉRAL
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
Publié par l' Administration de L'UNION MÉDICALE.
57me année. — 1866.
En vente aux adresses ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, Faubourg-Montmartre, 5G;
chez Adrien Delahaye, libraire-éditeur, place de rÉcole-de-Médecine.
Prix : 5 Fr.4ncs SO Centimes.
D’iniiportantés modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
des Facultés et des Écoles et à l’enseignement de la médecine en France.
La. Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
l.’UNlOlN MÉDICALE.
SIROP D ÉGORGES D’ORANGES AMERES
Préparé par J.-P. LAROZE, pharmacien.
Les succès du Sirop d’écorces d’oranges amères
sont incontestables quand H faut réveiller les apti¬
tudes de l’estomac , stimuler l’appétit , activer la
sécrétion du suc gastrique, et, par suite, régulari¬
ser les fonctions abdominales. Des expériences
suivies établissent son action tonique et antispas¬
modique dans les affections attribuées à l’atonie de
l’estomac et du canal alimentaire, et' sa 'réelle su¬
périorité sur le columbo, la rhubarbe. Je, quinquina
et même l’oxyde de bismuth. Elles, établissent,' en
outré, que, bien supérieur k tous les calmants pré¬
conisés du système nerv.eux par sqn , action, directe
sur les fonctions assîmilàtriCes, dont il rétablit l’in¬
tégrité et augmente l'énergie, il èsï l’auxiliaire
indispensable des ferrugineux, dont il détruit la
tendance à l’échauffement. Le flacon : 3 fr.— Dépôt
à Paris, rue Neuve-des-Petits-Ghamps, 26, etdans
toutes les pharmacies de France et de l’étranger.
Fabrique, expéditions : Maison J.-P. Larose,
rue des Lions- Saint-Paul, 2, Paris.
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Aü CHLORATE DE POTASSE,
Préconisées dans les stomatites ulcéreuses diph-
tbéritiques, aphthes, angine couenneuse, croup,
■ muguet ; dan§ les 'gingivite , amygdalite , pharyn¬
gite, gangrène de la bouche, le scorbut, et surtout
contre la salivation mercurielle. — A Paris, phar¬
macie DETHAN,. 90, faubourg Saint- Denis ; phar¬
macie ROUSSEL, place de la Croix-Rouge, i . , :
YIN de Gilbert SÉGUIN
378, r. St-Honoré, au coin de la r . de Luxembourg.
; Ce Vin est, depuis 60 ans, recopnu comme l’un
des toniques les plus puissants. Sous.le même vo¬
lume, il contient beaucoup plus de principes que
tous les autres vins de quinquina, ce qui permet
aux personnes délicates de le couper avec partie
égale d’eau.,
Comme fébrifuge, c’est l’adjuvant indispensable
du sulfate de quinine, qu’il remplace mêtne avec
avantage dans beaucoup de cas.
Exiger la signature : G. Séguin.
SIROP ET PILULES DE SGILLITINE
DE MANDET, PHARMACIEN,
Lauréat de l’Académie des sciences.
GRANULES DE DIGITALINE
d’HoMoti-E et Qüevenne , auteurs de la découverte.
La Digitaline, principe actif de la Di^ital^ pour¬
prée , dont elle réprésente exclusivement lés pro¬
priétés thérapeutiques, ainsi que le prouvent tops
les travaux publiés k ce sujet, continue d’être pré¬
parée sous leur surveillance directe. , ,
Les Médecins peuvent donc toujours compter sur
l’identité et la précision de dosage des Granules
sortis de leur laboratoire et livrés- au public en
Flacons .de 60 Granules, revêtus du cachet des in¬
venteurs. — Prix pour le public : 3 francs.
Remise d’usage pour les Pharmaciens et Méde¬
cins.— Maison COLLAS, rue Dauphine, 8, à Paris.
SIROP
DE DIGITALE-
deLABÉLONYE
Excellent sédatif et puissant diurétique employé
a-vec un succès constant depuis plus, de 20 ans par
les médecins- de tous les pays contre les maladies
organiques ou non organiques du cœur, les di¬
verses hydropisies èt la plupart des affections de
poitrine et des bronches (pnenmonies; catar¬
rhes puimonaires, astltnies, bronchites
nerveuses, eotiuclucbc; etc.)
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à Paris,, et dans les ..principales. Pharmacies, de
chaque ville.
D
FABRICATION EN GROS DEPUIS 1854.. .
L’accueil que le Corps médical a fait à notre
produit, et son èmploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale.
. Elle est admiidstrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs, Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
d’ElIxîr, Vin, Sirop, Pa.stllles, Prises,
Pilules ou Pragées.
Pour éviter les contrefaçons, exiger le cachet
BOUDAULT et la signature :
Dépôt. - Pharmacie HoiTOT,rue
des Lombards, 24. Paris.
Considérée comme le plus puissant de tous les
diurétiques, la ScîUitine dépourvue du principe
toxique de la scille, se recommande aux médecins
par son action expectorante, sédative. C’est le seul
médicament qu’on puisse employer avec succès
dans les infiltrations cellulaires, les maladies de
l’appareil respiratoirè et' de la circulation. Chez
tous les pharmaciens. ;
Tubes autiaslliniatic^ues Levasseur
employés.-avee succès contre l’Asthme. Cessa¬
tion instantanée de la suffocation et des oppres¬
sions. — Pharmacie, 19, rue de la Monnaie k Pa¬
ris. — Prix : 3 fr.
T ’eiiiploi (lu Sirop antiphlogistique
l-|de BRUNT dans le traitement des inflammations
et irritations de l’estomac, de la poitrine, et des in¬
testins est justifié, non par l’effet d’une vogue pas¬
sagère, mais par quarante ans de succès, par de
nombreuses observations publiées dans les jour¬
naux de médecine, et surtout par l’appréciation
suivante tirée d’un rapport officiel : '
« Ce Siriop, préparé avec des extraits de plantes
jouissant de propriétés adoucissantes et calman¬
tes, est propreàVusagepour lequel il est composé-,
il ne contient rien de nuisible ou de dangereux.
Pharmacie Briant, rue de Rivoli, (50, entrée rue
Jean-Tison, à côté, Paris, ; ■
114
L’UNION MÉDICALE.
Cette élection'est donc un échec pour le Muséum; mais c’èst un échec qui, grâce
à la valeur du candidat élu, n’a rien de regrettable, et dont les honorables profes¬
seurs du Muséum ne seront sans doute pas longs à se consoler. _ , ,
C’en est un aussi pour la perspicacité de JM.. L. Figuier, et je ne sais comment U
s’en tirera — s’il s’en tire. Dans son dernier volume intitulé : La les mœurs des
animauùc, parlant, à Iq fià^é.SÔ, da'la génération'; è'pôh^ il à Wii- ’« L’Àçl^épiie
des sciences de Paris, ç’,est-à-dire des hommes comme MM.. Floureps,. de Quatre-
fages, Coste, Pasteur, Mi Ine-EdwardS, Blanchard, Paul Ger\àis, Laca&e-Duihiers, etc.,
s’élèvent avec énergie contre une opinion qui va à l’encontre de’ l’eâprit général et
des opératinns ordinaires de la nature. » --
Pour. M. Paul Gervais, il n'y a pas lieu à rectification, puisque ce savant est corres¬
pondant de la section d’anatomie et de zoologie; mais pour M. Lacaze-Duthiers, le
classement était prématuré. Il ne fauUpas juger une pièce avant le lever du rideau.
J’ai mentionné, dans. un des derniers une, communication de M. Phi-
lippeaux sur la régénération de la rate. L’auteur, en présence des expériences contra¬
dictoires de M. Peyrani, avait recommencé des siennes propres, et ruconnaissant que
la rate, icomplétement enlevée, ne se reproduisait pas, il maintenait que la régénéra¬
tion pouvait être obtenue quand une portion de la rate avait été laissée en place, li i: ^
M. Peyrani répond aujourd’hui à M. Philippeaux, et. il affirme de nouveau très-
catégoriquement que « la rate incomplètement enlevée ne se reproduit jfarhais; ». ;
Mme de Castelnau, dont le mari, consul général de France; à Singapore,: éSt bien
.connu des naturalistes et vdes voyageurs,: M^n® de Castelnau écrit quelle a trouvé,
qu’elle conserve, et qu’ellc; mettra sous les yeux de la commission nommée à cet effet,
l’animal qui cause le choléra. Elle désigne cet animal par l’expression de « sangaies
ailées. » J’aime! à croire que Ce n’est qu’une métaphore, i . ‘ t -d
= M. Faye présente, au nom de M. Boillot, rédacteur scientifique du Mo’nitmri uh
Traité d’astronomie; : n - li;.. •
M. Coste, un volume de M. André Sanson, intitulé : La. Semain'e seieréifi^,
reproduction des articles que notre collègue a publiés dansJegournal la Presse\. t
: M. .VelpeauprLssai de pneumatologie médicatei de la part de M. Demarquay. lU?
L’auteur a étudié l’air atmosphérique dans toutes les parties de l’organisme-, dans
les cavités .ouvertes et dans les cavités, closes^ aussi bien à l’état normal /qn’à l’état
petite machine à vapeur qui doit raeUr^^-}a-Jois enii^ttvement toutes les facultés de l’intel¬
lect. Le premier volume des Vies des'savânisi.tiush'ès, dont nous avons publié un fragment
et que M. Legrand a apprécié; La vie et les mœurs des animaux (zoophytes et mollusques),
très-beau volume dont le texte est lrèatsqig,flé- et les illustrations splendides; et enfin
Vannée scientifique (dixième année), publication qui a eu beaucoup d’imitateurs, sans qu’elle
çi,yft\’dp de. sa trait .charmant, daufi.jft préface «es
ouvrîmes (La vie et les^maurs.deSr.fmimuHPL' ■. ^ «i'i .'‘■■.•I ' iif-ia
..v<^ijn.,çpfant.]Lèri;}hie,.,vm,pp)fai?t.charmant, raep^liaiLainsi j.j.;, ,.. /, ; ^|. 'û)i!=i
, « On me fiil que, tvLes,un.,vulg^isaleuv,,sciè,atiflq;ge^.,Qu’est|70Cfqiie ,
« Je pn.id^ns.ines.bras: l’.çnfapl levrU)je^,:renfapP;chai:mpJ,i.e.ÏJe;pqfiia fenêtre, o(i
Hh.heaq A’PSicrîr.epiTin.yÂlft,ht â en ç.uqi.l);,j; gcurs.:;L:eqlqptiifif’5'^' mQisgqn.par^
Juinée, ., non, sfmfr.se. piqijycr crue))ement .aux éRiges,, deT.’arbustefitpuis,, .8^ pçiHes.msiflf
ensanglantées, il alla distribuer les roses aux personnes qui neps enlôuraiç,u», .. .rriui
. <(, Tu es, un vulgarisateur, disrje è l’enfant, çar j,u prends pour toi les épines doulQureuses
ej. tu.donnes aux aufreSi les fleurs, », ‘ ’’ ' ,, , J. .,
Cette image esl,a,ussl juslè que jolie,,el jamais notre féhond.qollègue ne l’a mjewx justifiée
que dans cet ouvrage, qu’on lit avec un intérêt soutenu et qu’il résume sous une forwe lou-
jqwrs agréable.tPUte une.bibliolhèque d’hjSloire uatuçellje,.. .i ■ !
: ...Dans upe^ lettre. .qu’pn.yçpf, bien nous pommuniquer, qous Irpuvons de., nouveaux dé,lail^
W M.' ie dpe-jern’ i?3tret, de, Carpentras, Apnt ,M, T^rlivet a aqooneé Jft.mprl, et ’dppt ifi?
apprécié la grande distinction. Voici ce qu’on écrit de nouveaû : ■ ' , -j
Vous saviezs déjT que nous.ayons eu. la;doulqur de voir,suecQinhey, «près une. ïu lie opi-
uiâ.lre, le Yénérablè.M,.Barrçt, Je dis vénérahlp avec intentioar, tant il montré de saiiilfliéi,
l/ÜMdM'feDtMiÊ./ . . . llK
1 'II résulte ,àe. çés. études ép.,prémlér fait, passez étrange,' 0(16 j’air çliange,
e c^i^posjVipn ,àu 'contact cî'e nüs ûssüs ; l’oxygênç, §li
on ne reirpuré, que l'azote^ et; l’aeiàè càrboni(îué:' LJn cb‘a^iirt,.diçis jd^fints,
çnrisUtiiilfe étéséçaréip l’âuleûr.a/ rpcbei’çljp^
qui'on pouvait en hrér àu poibl de vue thérapeutique! , , ; 'j| . ■' ^
’M': i’Hfebé* Mbigriti bbé ’pfié' 'd*knnbric‘éi- qüé‘*léè''^ow^és^ ‘ revue b'ebabrnâdaire des'
sciences et de leurs applications, dont il est le rédacteur, et qui avaient subi une inter¬
ruption, reprennent leur cours régulier, et que les abonnés recevront ces jours- ci les
livraisons attardées. , . . |
Je rends avec plaisir pe petit service au savant abbé, et j’apprends à mes lecteurs,
non sans satisfaction, qub l’Académie, faisant droit enfin aux; légitimes réclamations
des journalistes, a fait placer derrière eux des ôras porteurs d;e bougies, qui leur per¬
mettent d’y voir clair et d’écrire à la fin des ;Séances d’hiver, i
Dr Màxi min Legrand.
CLIMATOLOGIE.
CLIMATOLOGIE PRATIQUE (<) 5
par le docteur ProsperipE Pietra Santa.; -
viih ;
L’observation directe du baromètre ne donnant que la hauteur brute de la colonne
barométrique, il faut lui faire subir une correction qui comprend! trois termes :
10 Une correctiôri fixe dépendant de la hauteur de la cuveTO.7barométrique, au-
dessus du niveau de M mer; . . 'V ' . , ,-r
‘ 2“ Une èdiTèetibh ég'^lenîdnf 'fixe fotifnib pkr ^ ■Cpd/bkyaifebtf hnrdmèlre
avec Fétalon de PObservatOi'ée de Parik‘.‘ ' *■ y ' ' ’ | • ‘ . ■ ■
So* Une ' ijorrécti'on'*Man&bIe kvec la kehip'&atüré’ d’u*bt|çb’in‘éf^^ à’ù/ihbffiènt dé' l’ob¬
servation, et qui est fournie par des tabïés caîcülées‘k( l’kyànçe j çiil ,pdF\à'r|^fè ’dè'éiér-
fection barbmétMqne ithaglnée pdr éalleron (fl^.’ 2),^' ^ ■
XilSjëLe-.:ziIqLLl?J^ ---
dé vertus, d’'^nefgie et de joié’dàhs les dprnjeis temps dç, sa vfe;;, tan1<;e§it grand le bien qudl
a fait sans.bruU anlj(p:jr.dy,ju|,,^^^^ gue,^a,,paçr.Lési^venuéj’éYél^j:,.J\Jaisse ici up vjde.impiense
qu,e ne ren^pl'irohl-jpoin'fbeux q^’èqrase.Jayiîkai’ge déiM, succession.
Tout le mondé lè sènt et le' deuil est géhérâl. Depuis de longues années on n’avait point vu
^ ;9:®,fJP®ntras (Une f^ujip,.,aussi.jCOînPj^.çitje,,i^u§si,, nombreuse suiVir.e;UP;Çercueil.i Personne n’y
iQùte jà élî^it jveuu dps environs.. G-est un.encouragiÇntent pour:
voir.catempi'esseim,qntpl,cetle;tpuçb.a«i6.expres-
éolatait dans toutes les .bqpjîhps ; chacun avait son,
trait, et b^àu(;pu|i',c^^^ Ge^. narrations à ,voi? bassd : des.aeiiou^ charitables dp,;
non-ç bién^aîmè confr.ére»'tes piçü^ IPt&tesse dexeux qui en avaient été,}’objet,4a d^p-
l®.U^_de ses âmis:, on t^tjèT^s ,qm Jm aient ;été; rendus .au ibor4i:des4 i
yW dirc^étàh-l,tbe'soin ;!d’en,.apporLer d’.autres, pour la satisfactipp de l’usagCï
dpS:4'?)î!®bJ,»-^ Cendant que ses anus «e résisteraient pas é sq donppr àeux-F
la i^iisfaçtion^d^^^ etdejui arre .pn,. aermer aoieu; eti plein dejm.épris pour ^
ce^qüi ressemble à la, yaniié,,^^ très-loin j ibavait eu soin de défendre épei’êlquement!,
qu aucun dis'coùrs ne mt.prqnopcéj siir, sa,. t,onibe,,qu’aucun ar:liç|e,de scienfie pe lui fût cout;;
sacré; il n a niline. pas. yqul'u.q.âia-l®; où reposent ses restes, fût distinct de .qelui. où, sQpty
couchés,; a côté .dp lui, les , pauYi'àslgèns qui l’ont précédé . de , quelques, jours dans, la : toinbe,i
“kquUp suivront,.;' j ■ .,.^y ^ .yu,.,', u,.;
: ibarrét i'ést. all^e,pius loin^ j’ose dire trop loin ; 'il,a ifait btûier.ijn tf'ésni
8rand_.nondbre,de;rn'^uusçrUâ^ Ips uûs paraissantipomplets, Ips a^lresijnachevés. .It préparajti;
db gfapd ltàya|.l 's}fr',|ii,a[iyié^^^ t^,inlQspp)iie luédicâlp qbi.i.W i^tait cheiv et qu’ij. déiint
gnaii ainsi : De l'équivaiencé pathologique. Il n’èn reste que de rares débris. Sera-t-il pos-
patholo^igué
rapidenéent (i
116
L'UNION MÉDICALE.
Les deux grandes divisions, tracées à droite et à gauche de la .règle, correspondent
avec l’échelle du baromètre. Chaque millimètre est divisé en cinq parties. La cou¬
lisse qui glisse au centre des deux grandes divisions porte deux graduations repré¬
sentant toutes deux l’échelle du thermomètre, mais, dont l’une se rapporte aux baro¬
mètres dont les divisions sont tracées sur le verre, et l’autre à ceux dont les divisons
sont tracées sur une échelle de laiton. La première échelle est marquée V, la seconde L.
■Q
Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4.
Pour effectuer une correction, on fait glisser la coulisse dans sa rainure, et l’on
amène lé degré du thermomètre devant le chiffre de la hauteur barométrique obser¬
vée; la hauteur vraie, réduite à O» de température, est donnée par la division qui ee
trouve en face du 0 de l’échelle thermométrique.
Exemple : Soit à réduire à la température 0» une hauteur de 0‘«,765 qbservéé
sur un baromètre à échelle de laiton, la température étant de 24® : on amène la divi¬
sible d’eii tirer quelque chose? Je crains que non; et cependant les fragments que nous
avons font regretter ceux qui ne sont plus. ......
Je ne peux laisser passer sans le signaler à nos lecteurs un moyen tout nouveau de par¬
venir à Une grande longévité, d’autant plus que je le trouve, dans lè Moniteur: Vôiéi ce que
raconte le journal officiel : ,,
« Il est mort- ces joürs derniers, à Màgdebourg, en Prusse, un savant et célèbre médecin,’
le docteur Julius Von dem Flschweilher, qui, par un testadiient èüyert aveC une cériülhè
solennité, conformément au vœu du testateur, a légué à ces ccihlemporains uhé'cotnnruni-’
cation scientifique à laquelle l’âge plus qu’exceptionnel du défürit, qiii venait d’entrer dans
sa cent neuvième année, donne, il faut le reconnaître, un assez curieux intérêt. Suiviint ce
praticien centenaire, tout le secret de sa longévité, et de celle qu’il promet à qtiîconquf S®!
conformerait à ses prescriptions, consisté à prendre,' aussi soUyenl qli’oo est libre de lë fà,ireV
et tout au moins pendant le temps consacré au sommeil,- la jjosîlioU horizontale, eu , mainte¬
nant sa tête dans la direction du pô|e nord et te reste du corps dans une diféclio'n abesi rap¬
prochée que possible de celle du méridien. Il résulterait de la persistàhce de' cêlté ’attlftidèi'
en rapport avec le sens des courants magnétiques qùi sillohnént la surface de tioti*e globe,'
une sorte d’aimentation continue, régulière et normale de la masse dé fer contenue dans
notre économie, et par suite l’accroissement notable du principe vital auquel sont soumis tous
les phénomènes organiques qui intéressent la conservation dé notre existence. Si étranges
au premier abord que puissent paraître ce système et son explication, rexpériertce person¬
nelle que vient de faire le doctéur Von dem Fischweilher mérite à coU^ sûr de provoquer
un examen sérieux, à une époque surtout où l’on sait tout ce que la thérapeuliquè a déjê
puisé de ressources, obstinément niées jusqu’alprs par la science officielle, dans l’étude et
L’UNION MÉDICALE.
117
sion de 24 de la portion de coulisse L devant la division 765 de la règle. Le chiffre
qui se trouve en face du 0 est 762 : c’est la hauteur corrigée.
Si le baromètre était gradué sur verre, la hauteur réduite serait de 761"», 85.
! : 6. Thermomètres d’observation.
Les thermomètres destinés aux observations, à heures fixes, doivent être à mercure
etd’un petit volume ; les plus précis sont divisés sur la tige elle-même.
Le diamètre dii réservoir doit être èylindrique, et ne pas dépasser 5 millimètres
(fig.3).
Ils devront avoir une excursion suffisante ; pour la France, elle sera de —40 à + 40.
Pour les observations de la température extérieure, on peut aussi se servir d’un
thermomètre monté sur une potence, et dont le réservoir est complètement isolé de
tout contact extérieur (fig. 4).
La division est gravée sur le verre, ou renfermée dans une chemise de verre, ce qui
la rend inaltérable .
Ces instruments étant très-sensibles et s’impressionnant très-rapidement, il est de
la plus grande importance de ne les observer qu’à une distance suffisante pour que
la présence du corps ne puisse les influencer.
Pour déterrfliner exactement le degré de température, le rayon visuel doit tomber
perpendiculairement sur le tube, de manière à passer tangenliellement au ménisque
produit par l’effet de ta capillarité.
Ce rayon, en traversant la paroi diaphane, n’est point dévié parla réfraction, et la
division correspondante de l’échelle indique les degrés ou fractions de degrés qui
mesurent la température au moment de l’observation.
En France, les thermomètres le plus généralement employés sont ceux de Réau-
mur (80 degrés); de Celsius ou centigrade (100 degrés).
Il est, facile de convertir les échelles, l’une dans l’autre, par les formules suivantes,,
Réduites des rapports entre les deux points fixes :
20« Réaumur == ' — ,25o Centigrades.
dans l’emploi des divers agents électro-magnétiques. Si l’on pouvait admettre comme aullien-
tiqué une aussi précieuse découverte, la recette infaillible pour atteindre à des âges depuis
longtemps sans exemple chez l’homme, consisterait donc, avant tout, à donner à son lit une
bonne orientation à l’aide d’une simple boussole. Déjà, rapporte le correspondant de qui
émane ce récit, une société s’est constituée à Magdebourg dans le but de continuer l’expé¬
rience du docteur Von dein Fischweilhér et de s’assurer si sa découverte a réellement toute
la valeur que le vieux savant n’a pas hésité à lui attribuer. »
Voyons, soyez raisonnables, mes chers contradicteurs, et parce qu’il vous plaît de me
prendre à parti à propos de tout ce qui vous passe par la tête, parce qu’il vous amuse
critiquer non-seulement ce que je dis, mais encore ce que je ne dis pas, ne croyez pas que je
vais passer mon temps à répondre à vos billevesées et vous donner indéfiniment la réplique.
Ce serait par trop Simplice. Vous me faites trop d’honneur, en vérité; mais je ne peux vous
rendre la pareille. D’autres devoirs et aussi d’autres plaisirs m’appellent. Quand vous serez
plus gentils, plus sincères et plus véridiques, je verrai ce qu’on pourra faire de votre prose
fantastique, Aujourd’hui je ne trouve rien pour vous que ce petit conseil : Vous vous occu¬
pez évidemment beaucoup trop de I’Union Médicale et de ses rédacteurs. Que doivent penr
ser vos lecteurs de vous voir ainsi aux aguets de tout mouvement que nous pouvons faire
ici en avant, en arrière ou de côté, le noter avec soin et le commenter à votre guise? Ce
qu’il y a de plaisant, c’est que l’un de vous parle de notre autorité absente; pourquoi donc
en parie-t-il? et qui le lui demande? Bonsoir, mes chers contradicteurs, dormez en paix, et
soyez à l’avenir plus adroits et plus sages (1). ' D* Simpljce.
(t) En me levant, ce matin, je trouve la Gazette médicale de Lyon, dans laquellé Je Iis ce qui suit ;
118
L’UNIpJN, MI^-DIGALK
i 25o Cenlîgrail«sii«.-‘^|^'»-- ^ ■. „
L’une dfâ conditions indispensables pour itvoir .4e boppas observations météoro¬
logiques, c’est de posséder des instruments comparés d’avance à un étalon.
En second lieu, comme la position du zéro dans les thermomètres les mieux con¬
struits subit un petit mouvement de déplacement au 'bout d’un certain temps, il faut
de,,t,C|Ut^ pé»ÇÇSsi^^ ,vénfio.r,au..pi^jn une,f9is,^a^r|an ses points, e^trêmos. ,
Pour effectuer yérific.aJ,ion; d4,'zérQ,/pP,sC.sgrt^
qun,lpr;gfi^pPfcë;dp,trQu§JenV^P'^^ou§p,'J^..po}:lyt(nt,,'çoni^l}îr 3 i^ôp,
bien pilée. ‘ ' ' . ; , v,
L’instrument;doit être .enfoncé jnsqp’au zqrc>});Ç;t pui, l’entoure, doit.étr'e la
plusmepueet la plus .tassée possible,.,,: . .j. i
c. Thermomètre à maxima. , ' ' ‘ “
Comme il est très-important pour le médecin de tenir comptoijdes; .Yariatlons
extrêmes de la température, l’on. a imaginé :des thermomètres pouyapb, enregistrer
le, degréde? plus i élevé e*-: le 4eg>’é , le plus, -bas d,®- la ,températnr,e, autrement dit
le maximum et le minimum diurnes. , , . . . , , . ' : : ■
• Voici le; principe sur lequel- repose le, ;thermomèlre à minima de îlegreltiiet
Zambra (figiod^tiCe constructeur: à ménagé, au pol de la; tige, entre, ;çelieHfti,et;l^
rés'ervoiŸ,'un étrangfement qui ne s'’6pppsè pas àTe^ansion ‘et à la Sortie du méal
dilaté par la chaleur, mais qui appoffé'ün ’o’bfetatcîé' à la' 'rèb'tf^e ‘âè''’ïa'‘ pôftlHti' dè?
mercure engagée dans la tige. A^cet effet,>pnt:petit cylindre de verre, qui n’a que
quelques millimètres 'de' idùglieür- est logé;4ans la tièé*‘^rèè du 'réservoir de mer-
Lo but .^o.ce petit.eylindre e&t de rétrécir , l’ouverture du tube et» par soife, d’op^,
poser au passage du raereure unepési^tance téilq, qu’il soit forcé de se séparer à:Uni
mommit4onné;:v,: -ii.
Lors idonc' que la température s’ abaisse-, après avoir atteint lé maximum, la con*^
traction s-opère dans le réservoir, mais-irse formé un vidé entra les deàx parties du
mercuï^éj'éitiiêès aü-dessôüs et au-déssds de l’étrariglfemerit r quant â-cél'té dernière;
« ;Ûue M- Latour,' substituant à uné.in'dulfgéhçe dont ma modèsbè eut sbù'Véiit' k 'rougir, Un sentiment
tout contraire', honore' depuis trois’aris, sahs‘'èxtéptibh/ tbü^ més trai^ùx de soW persïlïagè 'bu' de sbn
iriutlbirie; ‘je lie sàtiraîs' m’en affliger. La aàte'de'bb'ttë’dpp'b^îliohéhé'évoîle assez'lé m'Mifpour We ciùi-'
solèr de sa perSiStànté. Nos amis cominuhssaveWt'êè't^e j'ài fait pour obténir; 10 fin d’Un malentendu
qti'on semble s’obsiinepià perpétuep. Et j’attends avec impatience, mais sans découragement, que, mieux
inspiré ou mieux «çnseiüé, mon collègue Compronne, enfla; le iprèjudice qu’utie telle attitude porte, b son
propre earactère et au, orédiit de son journal -! R. PiDAY. » , .
’ La 'modestie de çettè fin! ihe frap'pe tout ÿabbrd, Àl-j^ dèsbjü àb 'faire r'emar^ùer cë '^'èllé Ei'dé'ti^ab^'è'
et d’énbtmé f 'Je he-éars'à;qnôi ni à qui M.Diday fait aîlusiob en pariant de nos aniis communs, Üt il h'existe
aucun màTenténdu ehtre nous. Tout èSt au coiitraire fort-clair. Jé. n'ai jamais prbvdqué la, DiÛay,' et léi
ne fais que répondre à Ses provocations. Quant à mon- mutistne. il devrait m^en remercier au lieu do
s’en plaindre, et si j^avaiS pour lui les sentiments qu’il me suppose, j’aurais profité avec empressement
de ses l^ons -faites à Paris et de leur .publication en volume pour lui montrer qqo . la ciritique n’est
pas mortp fl Paris. » J’ai mieux aimé lui faire voir qu'on savait y oublier le mal. . ,
Quant h la réponse que nous consacre ce journal relativement à là question des Fàcullés, nous chcr-
ehea^ons prochainement si elle présente quelque chose de sérieux. . .
L’UNION MÉDFCALË.
llîî
partie au mèrcûre,''(?llé ée contracta évidemment aüssi, maie d’urié quantité' si liaiKle,
qu’elle est insensible, é'n raison dé' la petite quantité de métalf qü’éHe eOnlient. '
Le maximum reste donc indiqué par le sommet du ménisque convexe qui termine
la colonne. ..
:.XI
rf. Thdrhiofflètre k inininla. / >
Le thermcunètre à minima le plus simple et le plus usité est celui de Rutherford
(llg-6). , , ' . ' :
Figure 6.
Il est à alcool, et un index en émail, plongé dans le liquide, est entraîné, par la
contraction de cfluirici, jusqu’au poiqt.qui marqua, la température la pi u§,Sas^e,
mais il restefpn plape lorsque l’alcool reprend son. mouveaieÂt .ascepsionnal.; dans
premier cas,, Jl est maintenu dans le liquitjeppàr .fadhè des, mipieawli^s qui
le mouillent avec celles de la masse d’alcool. , ^ i - v
Dans, le seoon,cl cas, où cette puissance n’est pas en jeu, là résistance qu’offre
le_ poids, de l’index reposant sur la paroi inférieure du tube horizontal suffit pour le
maintenir en placé, et le liquide glisse dans l’e^ace Laissé libre entre cet ihdéx'et là
paroi supérieure. . ■ ^ ‘ ’
La lecture du minimum doit sefaire à l’extrémité de l’index voisine du sommet de
la- colonne ;* si îè’on veut" connaître. toïtempératune au monacut de. l’observation, la
lecture doit se faire à la base .du .inénisque concave qui termine cette colonne.
Aussitôt l’observation des maxinia èt dés minima prise, il faut régler les instru¬
ments pour l’obsérvatiéri' sùîVànté’V îl süffit, â Cet effët, de"renvèrser les deux ther¬
momètres, de telleso^te que lu-colpnneidu maximum vienne se, rejoindre à la masse
mercurielle dont elle s’est séparée.
Par le même mou vé'riièpt, Vi ndéx du minimum , qui était' 'ràpptoclië dü résérVoi r
par ja contract’iôii dû jiqùi^rNL^tùenéau sOmpaét d.edà 'ép^ ' ' ' ' ' ’ ’
LBieù.'qjjpj^^ pesâ}îfevjr sti^sé.'é^^iflai^enîènt pjOür produire cf^^
être utile de le favoriser par un léger choc imprimé au èad^ ou aux mstru'me^s
eux-mêmes-, . ^ -.t' ;■ .
‘ ■■ :xir ■
Ùi;-
Empilement des thermomètres, Comme nous l’avons déj.à^fait observer, la plus
grande dîffieulté des observations météorologiques, c?e.st l’emplacement à donner aux
thermomètres; C’est unedes causes prineipales des divergences dans lesnbSerVâtions
recueilles sur divers points. '■ .
Les èrréurs viehnetit surtout^de la position des' iristruraénts dàiis l’iùitérléur'cl'és
villes,., , L / •-' lir ''
Il faut que la fenêtre regarde lé Nord assez êxactemênt, et qu’il y 'ait ,uu devanhup
espace libre d’une grande étendue,.,. : :i:, ; . ,1. ; ; O - ; , . , .
Le meilleur emplacement pour, un thermomètre estcpluliqu’on peut lui donner au
milieu d’un jardin bien découvert, à lJn,50 au-dessus du sol, loin des édifices et au-
dessus du niveau supérieur -des murs de clôture. ■ ,
Le meilleur abri consisté en deux plans parallèles formés de planches minces, du
mieux, de zinc ou de fer-blanc, écartés l’un de l’autre de 10 centimètres; et inélînàht
de 30o vers Ip éüd, le supérieur étant plus grand qùe'l’iùférîéur. .
Le tbèrmoniètrè sera aussi garanti dés rayons du soleil d’eté, à l’Est à l’Ouest, par
des abris les plus éloignés possible, de manière à ne pas gêner le mouvement de l’air.
120
L’UNION MÉDICALE
Si le sol au-dessus duquel est placé le thermomètre est peu réfléchissant, surtout,
s’il est gazonné, :on obtiendra ainsi des nombres très-rapprochés de la yerité.
Moyennes. — De l’observation des maxima et des minima se déduit la moyennèy
l’un des éléments les plus importants de la climatologie.
On peut obtenir la moyenne thermique d’uU; jour en prenant la demi-somme de ses
6xtrêrn6s*
La seule méthode rigoureusement exacte consisterait dans l’obsèrvàtion des tem¬
pératures prises chaque heure (la somme totale étant divisée par 24). '
De Humboldt a, le premier, reconnu que la température à neuf heures du matin
s’éloigne peu de la moyenne diurne. (Cette moyenne serait fausse sous les climats
variables.)
La moyenne des mois d’avril et d’octobre peut être aussi considérée comme repré¬
sentant approximativement la moyenne de l’année.
XIV
Meures d’observation. — Trois lectures du thermomètre faites à sept heures du
matin, deux heures de l’après-midi et neuf heures du soir, forment un bon système.
La ihôyehne déduite des observations faites à ces heures dépasse à peu près con-
stamment de 0,3 la moyenne vraie.
{La fiji à un prochain numéro.)
TRACHÉOTOMIE.
OBSERVATIONS DE TRACHÉOTOMIE PRATIQUÉE DANS LA PÉRIODE EXTRÊME DU CROUP f
Par le docteur Eugène Moynier,
Ancien chef de clinique de la Faculté à rHôtel-Dieu. de paris (t). .
Obs. II. — Croup. — Trachéotomie. — Guérison, ' '
Le mercredi 20, mai 1863, je fus appelé par le docteur .Gharruau , rue du Bac, passage
Sainte-Marie, auprès de l’enfant de M. de Freminville,, atteinte d’une angine couenneuse.
C’est une, petite fille de Zi ans 1/2, d’uiie assez faible santé habiluelle ; elle est 'siijeilé'è.de
fréquentes entérites, qui obligent sa mère à la plus grande attention pour le régime de c'élte
enfàht.^ '
L’année dernière, elle a eu une dysenterie qui a exigé un traitement long et difficile, et
a laissé à la suite une grande irrégularité dans les digestions, et rend l’alimentation très-
difficile.
Cette enfant a été prise, il y a cinq jours, d’une angine couenneuse limitée d’abord aux
amygdales, puis étendue au larynx; plusieurs vomitifs et de nombreuses cautérisations ou
insufflations avec différents topiques n’ont modifié que la surface des amygdales et du, pha¬
rynx, mais n’ont pas arrêté la marche de la maladie, et des accès d’oppression se manifes¬
tent à de courts intervalles. M. le docteur Çharruau, m’avait prévenu dès le lundi 18 dé ses
craintes d’avoir recours à la trachéotomie, et m’avait demandé de me tenir à 'sa disposition.
Il attendit et différa autant que possible. Mais quand, le mercredi, la mort devint immi¬
nente, il me fit appeler. '
La voix est éteinte, la respiration bruyante; un sillon profond se creuse sous les côtes, à
la base de la poitrine. L’enfant, d’ailleurs, est tranquille.
La nécessité de procéder immédiatement à la trachéotomie est reconnue par MM. Trous¬
seau, Çharruau et Alexis Moreau, qui me prêtent leur utile concours. Rien de notable, peu de
sang répandu, expulsion d’une fausse membrane au moment de l’introduction de; la canule.
Amélioration immédiate. . *
Le soir, lé pouls est è 120 ; U y a dO inspirations par minute. Le .jeùéi maUnj le pouls
tombe à 100, le nombre des inspirations à 30. Le soir, il y a un accès de suffocation.
. (1) Suite. — Voir le numéro du 16 janvier.
L’UNION MEDICALE.
121
Nous devons rappeler que la santé de celte enfant est délicate ; qu’elle est , dep,uie deux
ans, soumise à un régime très-sévère, mais auquel j’apporte de grandes modifications qui
sont aqceplées par M. Charruau et par les parents. Aussi nous augmentons la quantité de
son alimentation que nous rendons plus tonique.
Pendant la nuit du vendredi 22, je reçois une lettre de M. de F..., qui me dit que l’enfant
est faible, le pouls petit, avec des sueurs abondantes ; que depuis trois heures de temps, il n’y
a plus d’expectoration par la canule. Je vois l’enfanl, je la ranime par de l’éther, du vin de
Maiaga,elc.
)Le25i| l’état général est meilleur; l’enfant s’alimente ;elle a même appétit. La plaie a bon
aspect, mais elle produit facilement un suintement sanguinolent. On voit encore des fausses
membranes sur les amygdales.
26. La plaie se rétrécit chaque jour; j’essaye, mais inutilemep^, de la fermer. L’enfant
tousse aussitôt. i - , i-
27. L’état général est excellent; l’enfant mange biepj la respiration est calme., l’expectora-
lionjbonne ; il n’ÿ a qu’un très-petit point blanc sur ramygdalé gaucliè. J’essaye encorè . de
retirer la canule : nous sommes plus heureux qu’hier, eti’ehfant, pendant un quart d’heure,
peut respirer librement, la plaie fermée. Je replace cependant la canule.
Le 28. Je relire définitivement la canule; l’état général continue à être des plus satis¬
faisants. " '■ •
30. la plaie, que je surveille avec soin, diminue beaucoup; le calibre de l’ouverture est
très-rétréci.
31. L’état général est excellent, et l’enfant qui, avant cettè maladie, se nourrissait fort
peu, màtige aujourd’hui bien davantage ; elle repris des couleurs, lés chairs sont fermes;
elle a de là gaieté, et hier elle a pu jouer dans le jardin.
l*' juini' Là plaie de la trachée n’est pas complètement fermée; dans les efforts, pn con¬
state qu’il passe eiicore^ un peu d’âir. ' :
.2 juin. Il ne passe plus d’air à travers la plaie de la trachée. La plaie extérieure a environ
I centimètre d’étendué; .
A juin. L’enfant est très-gaie ; elle court dans le jxardin, et sa voix a repris assez dé force
et de clarté pour qu’on puisse l’entendre dans une pièce voisine.
Je dois ajouter qu’une cousine de cette enfant est morte du croup dans une ville de pro¬
vince, et que, par un sentiment de crainte bien regrettable, on n’a pas pratiqué la trachéo¬
tomie.
Obs, III. — Diphthérîe, — Group, — Trachéotomie. — Guérison.
Le 29 juin 1863, je fus appelé chez M. Sasportas, 17, rue de l’Oratoire-du-Roule, pourvoir
une petite fille âgée de 3 ans, atteinte depuis huit jours d’une angine.
Cette enfant est pâle, chétive, d’une faible constitution; la mère est forte et vigoureuse,
mais le père .est Irès-âgé, usé, et sujet à de fréquents accès- d’asthme ; ils ont eu dix enfants,
celle-:ci est la, neuvième; ils en ont perdu trois. ,
Dès. le vendredi 19,. l’enfant a été souffrante; le samedi (20 juin et le< dimanche 21, le
malaise augmente : il y a de la douleur à la gorge, avec difficulté pour avaler»; et gonflement
sous la mâchoire. Le 22, rejet cl’une fausse membrane, et ainsi pendant toute cette semaine
les fausses membranes se produfsenl dans la gorge, la voix s’éteint ; il y a de 4 toux, mais
sans raucilé; les accès d’oppression ne se montrent que le 27, la toux alors devient rauque.
Le 28, cet état augmente, malgré le traitement institué par M. le docteur Jolly : gargarismes
avec l’alun, cataplasmes et sinapismes, potion avec 10 centigrammes de tartre'slibié , admi¬
nistrée par cuillerée toutes les deux heures.
^ Le lùndl29, je vois l’enfant, très-pâle, très-agitée., se dressant sur son jit, cherchant à
s’accrocher aux rideaux tlé son lit, en proie à une grande oppression, la toux rauque, la
voix éteinte. ,
• Sous l’impression d’un fait que je venais d’observer avec M. le docteur Aubrun, et dans
lequel le perçhlorure de fer m’avait paru avoir été d’une grande utilité, je proposai à M. Jolly
de l’employér ; nous fîmes mettre 10 gouttes dé perçhlorure' de fer dans un verre d’eau, et,
on en devait faire prendre ainsi jusqu’à 50 gouttes dans cinq verres d’eau', et ne donner rien
autre Chose à l’enfant que du lait ; l’énfànt se refuse à prendre le perçhlorure de fer : elle, n’a
pris qu’un verre et demi de solution, ce qui fait à peu près 20 gouttes de perçhlorure;
II y a pependanl un peu d’amélioration, moins d’agitation.
Mardi 30. La nuit a été assez bonne; à chaque inspiration on n’entend plus de sifflement ;
rauscuHaiion permet d’entendre un murmure yésiculairç, sans mélange de râles; le pouls
m
L’UNION MÉDICALE.
est à 110, la peau peu chaude; il y a 'dés faussés merti'hranes éur les amygdales et la lUéÙe.
L’ènfarit a pris, depuis vingt-quatre heures, cititj verres d’eau contenant chacun' quinze
èouttes déipérchlôrure dë fer et Un Verre et deirii'de laU ; la tOuV est fauqUé' ètla vôî'ÿ
éteinte. Continuation du perchlorure, du lait, bdùilloh'; gdVfarisme 'ayec dë Eeati d’drgé èt
de l’alun. ' , , " '' '
1« et 2 juillèt. Très-bonnes joUriiéèSj eicpèctoration mu(ïuelise abondante ; pas d’opprés-:
sion, pas de fièvre, et surtout lè 2 juillet, à onze Keüres, nous constatons, avec M. 'jDlly,'qu’ij
n’y a pas d’oppression, que la respiration est pure et normale, que la gorge mênié préseUte
moins de plaqués diphlhéritiques ;'* la toux est moins croupalé; mais la 'voix est toujours
éteitttéi On supprime le perchlorure de fer. A cinq heures, je Vois l’enfant, qui, pendant la
journée, a été gaie, a joué, s’est mise à table ayec ses parents, mais a très-peu mangé.
DaUS la soirée, Topprëssfon SÏÏrViènt, la respiratiôri est sifflante. J’administre un yomitif."
Pendant la nuit, accès nombreux d’oppression. Perchlorure, vomitif. ' ”
; 3 juillèt. Grande oppression, respiration sifflante, teinte cyanosée, de la face, sillon sôusr
sternal profondément creusé, difficulté à avaler quoi que ce soit ; sonorité à, la percussipp'*
absence du tnurmure yésiculaire ; pharynx tapisSé de fausses merhbranék Potion vomïtive,
perchlorure de fer^ mouches .de - ; i : . i .
A trois heures dé l’aprés-mldi, nous nous trouvons avec lés docteurs Barthez â/Jphy,
M. Barthez ne voit de ressources que .dans . la trachéotomie, et il est d’avis de la pratiqper
immédiatement. M. Jolly est d’avis d’attendre jusqu’à la dernière extrémité. !
Le soir, grande oppressioiij dépression sous-.slernale à chaque inspiration, agitatipnides
ailes |du nez, respiratipin sifflante, voix -éteinte, sonorité à la percussion, absence complète,
absolue du murmure vésiculaire, pouls petit, fréquent. J’attende encore i mais à cipq-heures^
du matin, le A juillet,; je. pratique,. avec l’aide du docteur Régnier, la trachéotomie, qué> est'
suivie d’une amélioration immédiate. L’enfant était si près de la mort ,qu -elle s’est très-peu
débattue, et nous nlavons pas répandu une cuillerée de sang. , ; . ■ > ,, •
5 juillet. Nuit calme; le pouls, qui était hier à 120, n’est qu’à 112; la peau est honoei
respiration excellente ; lèvres couvertes de fausses membranes; expulsion de fausses mepi-
branes déchiquetées. Lait, bouillon, vin,, quinquina, chlorure d’oxyde de sodium. - ;
6 juillet. Nuit boène,' expecloOation ' muqueuse peu abondante, alimentationi Expulsion
d’utle fausse- membrane, épaisse, longue de 2 centimètres; la commissnre des lèvres, , qui a
été écorchée, est recouverte de diphthérie; la gorge en est remplie, la plaie en est couvérteJ
Pouls à 112, respiralipq .parfaije, , Entrait mou dç , quinquina, 1 gxammç,, dan?, du café. Ali¬
mentation, et, d’après les conseils dé M. joîly, îolio'ns avec le' chlorure d’oxyde de sodium.
7, 8, 9 juillet.- On voit toujours de la diphthérie sur la luette et les atoygflales, ët autesi
sur la lèvre, mais la plaie de l’opération a bon aspect, et les vésicatoires du'dos^èe Sèchent^
l’enfant est gaie; elle doit et s’alimente. - h-: . ; -n . tM'X'
19 juiiret. Je retiré la canülé le septième jour, et je ferme la plaie. Bon' état général;
13 juillet. Il ne sort plus d’air par la plaie, -qui diminue d’étendue ; l’enfant cependant est
moins gaie; éllé tousse, la 'lèvre présente loüjOurs une plaque blahchevmalgré les'caüléfîsa-
tions et lés lotions avec le^ ch lorÇTe d’oxyde de sodium. ’ '
IZi. La toux a augmenté ; avec M, Jolly nous èxauiinpnf l’enfant, et nous ne trouvons paè de
inatilé; nous constàtons la présèncé de ■quelques râles à'droitë. La plaie diminue, et sé cica¬
trise aUx'bbrds. \
15. La toux à diminué, la plaie a hôb 'aspect et se cicatrisé. ' ■ ' -
16. L’enfant est pâle, tristè, n’a pàs d’appétit, ce que nous attribuons à cettè circbn-
stanceque ses parents viennent de partir pour là campagpe ; les lèvres présènfént ioujbhrs
des fausses membranes, lès gencives deviennent fongueuses ; il n’y a p4 de fièvre, rien à
l’auscuitalion. Nous Ihi faisons faire une promenade. ’
18. Toujours inappétence, peu de gaieté, pâleur ; mais guérison et cicatrisation coroplèi^
delà plaie. ' . ■ ; - i ■
Les parents alors la viennent chercher pour la conduire bains de ihér bii se trouvénif
déjà ses frères et sœurs, '
Depuis, j’ai revu cette enfant, qui s’est rétablie sous cette influence, ‘et qui, aujourd’hui,
jouit d’une très-belle santé,
Obs. IV, — Le fait auquel je faisàis allusion dans la précédente observation, et qui m’avait
fait employer le perchloruré de fer, est Te suivaht : ' ^ ■
J’avais reçu, le 31 mai 1863, un billet ainsi cbhçu ; « Vers deux' hehiè^j s’il eèt pbésibTè^
123
L’UNION MÉDIÇALL.
avec les instrumenls jjour la..tjjac}iéAtoraie,;(Je .Ia,part.des doclÆpjs Brossiai^d et Aubrun, chez
M. Longet, rue (Jés'Trois-Bornes, rt** i. » • ' ‘ • ' ' '
Une petite fille de 3 ans, bien constituée, était soutfrante depuis huit jours. On avait
constaté la présence de fausse^ membranes sur: .tes amygdales. Depuis deux jours, il était
survenu de l’oppression. L’avant-yeille au soir, M. Aubrun avait prescrit le perchlorure de
fer, 25 gouttes dàtië Un veri’e d’éàu pure; én faire boire souvent et faire suivre d’un peu de
laiL Cânq à six verres par jour, : , - ,
^ Le SI, à quatre heures du éoir, grande bppression, Voix éteinte ; mais la trachéotomie ne
paraît pas urgente. Nous convenons d’attendre au îendemaiin. m
Le lendemain et les jours suivants,, sans autre traitement que celui que je viens d’indiquer,
raméliorafion se prO(ïuisît, ,et'jVi appris qüp l’enfant avait acîievé sa çbnyaiescence à la cam¬
pagne.., ,, . ' ,, - ;
Obs. — CroUp. — fràchhtômie. — Gatiule ari^ac par Verifant. — Mort immêdiaie.
■ Lé 2A décembre.i862,'j,e suis appelé en toute hâté par M. le docteur Brossard pour feti-
fâh't de M/Lÿbn, iharchand tailfeUr, 4, rue dU Havre. M. Lyon a trois enfants, ils viennent
d’avoir la rougeole. Celui pour lequel on me demande est un garçon âgé de 8 ans, très-chétif,
rachitique, poitrine déformée, s’enrhumant facilement, ayant des bronchites rebelles. lia
depuis- plusieurs jours un coryza diphthéritique et des fausses membranes dans la gorge.
Poitriniè soûore; absence 'de râles:, mais aussi absence de bruit respiratoire. Je pratique ta
trachéotomie. État ' immédiatement meilleut* ;' 10 murmure vésiculaire reparaît ; expulsion
d’une longue fausse membrane, 0,03. Le soir, uh'péu de fièvre , mais expectoration abon¬
dante eti'muquetise. ^
' Le 25'décembre, l’'étàt général ést très-bon; ta nuit a été calme; l’expectoration estabon-
dante'; là respiration ample, facile, sans mélange de râles m de souffle. 'Nous nous quittons
à Onze heures da matin avec de grâiïôes espérances;
A deux heures, on vieftt me chercher , l’enfant venait de^ mourir. Je ne trouve pas trace
d’hémorrhagie; l’enfant n’avait pas eu de convulsions ; 1 état dans lequel nous l’avions laissé
trois heures auparavant ne pouvait pas faire craindre un malheur aussi terrible et aussi
prompt. Nous n’obtenions que des réponses éyaqives et insignifiantes. Mais, peu de temps
après, M. Brossard a su la vérité : on avait laissé l’enfant seul, il avait -détaché les cordons
qui rnaintieünent la canole, et icelle-ci, une fois sortie de là trachée, n’avait pu être remise
en place qU’après la mert ; aussi j’avais, trouvé ,tout en place, les parents ne voulant pas
m’avouer leur défaut de soins et de surveillance. ;Quand on a vu des enfants en proie aux
terribles jattaques de;SuffQcation,on:icpmpi’end que des gens étrangers à la médecine, et peu
intelligeuts, n’ont pas pu replacer cette canule pendant ,1a, vie.j mais qu’ils ont pu Iq faire
aisément et après la, mort; ' - ; - . , . - , •
. Geyfait >gi, malheureux et si .pegrettahle, m’a détourné , de deux ppérati.otns, dans ,lq
crainte de voir se .reprodutrede même accident ou mfifne d’a-ulres, tels.que les pneu¬
monies, différents-parieuï-nalure, mais causés aussi .par l’incurie. - ■ ,,, ;
Là sœur dê ' CO garçon, âgée de 3 ans , -atteinteide diphtliérie nasale , buccale et
pharyngée et de cfoup, est morte le surlendemain de la mort de son frère'. Je n’ai pas
crti üëvbif faire l’ Opération chez celte enfatit, à câUse du peu d’intelligence des parents
chez lesquels on l’avait envoyée. ' ‘
■ Jfaî.pensé'égàlèment ne dëvoir la pratiquer chez l’enfant de M. Blum, rue Cul-
tjjçe Ste-O^thefine» 20,, parce qüé je ,crbis qu’on .ne doit pas volonlaiferaent se mettre
dans de mauvaises conditions ; que Vopéfatipu a déjà assez de chances contre elle^^
sans la pratiquer dans, les -cas où le c^nsep^ùs ^unm fait .complètement défaut,, où les
recommandations sont inutiles, parce qu’elles ne sont pas comprises ou non exécu-
léesi Ciést après réflexions et discussion, .et d’accord avec les confrères présents, que
je me suis abstenu. : ■,
^ ' ' (Là fin À Un prochain numérô):
124
L’UNION MÉDICALE.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIBUBBIE.
Séance du mercredi 17 Janvier 1866. — Présidence de M.GiRAtpÈs. ‘
Sommaire. — Installation du bureau pour l’année 1866. — Communication relative à l’application dü
nalvano-caustiqueiau traitement de plusieurs maladies chirurgicales. — Communication relative à
plusieurs cas de clinique chirurgicale, et particulièrement de clinique ophthalmologique ; discussion.;
Chaque année, après la séance solennelle, a lieu la pelUe, révolution, ou plutôt la petite
évolution présidentielle ou administralive qui fait descendre du fauteuil le président de
l’année qui finit et y fait monter le président de l’année qui commence. L’installation du
nouveau bureau par l’an, Qtçn est l’occasion d’un, échange de. politesses, de remercîmepts e^
de compliments en usage dans les sociétés civilisées et, parlant, dans les Sociétés savantes.
C’est ce qui s’est passé, au commencement de la séance, entre M. Broca, président sortant,
et M. Giraldès, président désigné pour l’année 1866. Après quoi la Société de chirurgie a
repris le cours de ses travaux. ,
Avant de rendre compte de l’intéressante discussion qui a signalé cette reprise, nous
devons indiquer une lettre adressée à la Société de chirurgie par M. Ciniselli (de Turin),
membre correspondant, et transmise par M, Velpeau, au sujet du traitement des polypes
naso-pharyngiens par la cautérisation à l’aide du galvanisme. M, Ciniselli dit dans sa lettre,
accompagnée de pièces à l’appui, que, depuis 1860, il a employé le galvano-causUque dans
le traitement de diverses maladies chirurgicales telles que la grenouilletle, certaines tumeurs
cancéreuses, certains rétrécissements de Turèlhre» certaines tumeurs érectiles, etc. S’il ne
l’a pas appliqué au traitement des polypes naso-pharyngiens, dans lequel M. Nélaton,
a obtenu de bons résultats de l’emploi de ce moyen, c’est qu’il n’en a pas eu l’occasion.
: La discussion qui s’est ensuite engagée, et qui à occupé le reste de la séance, a été pro¬
voquée par Une communication de M. Serre (d’Alais), relative à quatre points de clinique
chirurgicale, dont trois de Clinique ophthalmologique.
Le premier point se rapporte à plusieurs cas d’ouvertures flstuleuses congéniales existant
symétriquement sur les parties latérales du cou, au niveau dés deux angles de la-mâchoire
inférieure, présentant un aspect analogue à celui des points lacrymaux, communiquant avec
la cavité du pharynx, et donnant issue à l’écoülement d’un mucus clair et filant comnoie de
la salive. M. Serre dit en avoir observé trois exemples, dans l’un desquels les petites fistules
furent promptement oblitérées après quelques injections légèrement caustiques.
, M. Bkoca considère ces fistules congénialçs observées par M. Serre comme étant le résultat
d’un arrêt de développèment, 6ü lé Vestige de la fente branchiale existant chez le fœtus.
Habituellément, Ces ouvertures' fislülèUses s’ohsèrVent à la partie antérieure du cou, entre
l’os hyoïde et le cartilage thyroïde. Le siège indiqué par M. Serre, au niveau des deux angles
de la mâchoire, est tout à fait insolite; jusqu’ici, il n’en existait pas d’exemple dans la
science. M. Verneuil dit cependant en avoir observé, à l’hôpital Beaujon» un cas analogue,,
mais la fistule p’était pas .bilatérale, comme dans les observalious de M. Serre» elle n’exisr'
lait que d’un seul côté. !
Les autres points de ta communication de M. , Serre se rapportent tous à rophlhalraologie.’
Dans un cas, if s’agit d’une petite tumeur épithéliale existant à la fois sur la cornée èt la
sclérotique, ou, suivant l’expression pittoresque de M. Serre, à cheval sur ces deux mehi-
branes. La cautérisation n’avait pu en triompher, l’énucléation en était impossible. M. Sei-rè
prit le parti de l’enlever avec le couteau à Cataracte plongé à travers ladOrnée et difigéde-
maniéré à raser la partie postérieure de la furtièur jüsqu’à ses limites sclérolicales; U en
résulta une perle de substance de l’enveloppe extérieure du globe de l’œil de plus d’un cen¬
timètre. Cependant, non-seulement l’œil ne s’est pas vidé à travers cette large ouvertui'e,
mais encore il n’y a pas même eu, saillie de la membrane interne respectée par le tranchant
du couteau. La plaie sclérolico-cornéenne s’est complètement cicatrisée, et le cancer n’a pas
récidivé. Il résulte de ce fait que l’on peut enlever sans inconvénient, et sans compromettre
l’existence de l’œil, non-seulement une partie’de la cornée (ce que démontrent les suites
de l’ablation des slaphylomes de celte membrane), mais encore une portion même de la
sclérotique.
L’UNIOIN MÉDICALE.
m
M. Serre a ensuite donné diverses formules pour le traitement de diverses espèces d’pph-
thalmies : ophUialmie catarrhale, ophthajmie scro/w/eMie; conjonclivile granuleuse ou vési-
culeuse; granulalions palpébrales, ou.palpébrite granuleuse ou verruqueuse; enfin, ophlbal-
mie purulente. — Nous verrons, dans le eoropte rendu de la discussion, pe que d’honorable
chirurgien d’Alais entend par quelques-unes des expressions que nous ayOR^, soulignées;
bornonsTnous, pour le moment, à exposer les formules indiquées par rauleup pour lejrai-
tement dés, aifections qu’il désigne ainsi.. .
M. Serre possède, dit-il, contre les ophthalmies catarrhales et scrofuleuses, et contre les
boursouflements vésiculeux de la conjonctive, pne formule, aussi simple qu’efficace et rapide
dans ses résultats : ce moyen consisté purement et simplement dans le badigeonnage des
deux paupières avec un pinceau trempé dans une; solution concentrée de nitrate d’argent. Le
pinceau est promené ainsi sur toute l’étendue de ces voiles membraneux, jusqu’à leurs bords
libres, aussi longtemps qu’il est nécessaire pour déterminer le noircissement de la peau. On
peut encore appliquer sur les paupières fermées un petit linge imprégné d’une pommade
contenant 60 centigrammes de nitrate d’argent pour 10 gran^mes d’axonge, qu’on laisse
en contact avec elles pendant dix minutes environ ; ce pansement est renouvelé tous le jours
pendant huit à quinze jours. L’effet, au dire de M. Serre, en est extrêmement prompt. Dès
le premier jour, les enfants atteints de ces ophthalmies catarrhales, scrofuleuses, avec bour¬
souflement vésiculeux plus ou moins marqué de la conjonctive, dès le premier jour, ces
enfants ouvrent Tœil à la lumière, — la photophobie a disparu, et le mal, si souvent rebelle
à tous les autres moyens de traitement, cède ordinairement en moins de quinze jours.
Dans l’espèce d’ophthalmie qüe M. Serre désigne sous le nom de granulations palpébrales,
ou Ae palpébrite granuleuse el ce chirurgien emploie un moyen différent, mais
non moins efficace : c’est l’acide chromique cristallisé et tombé en deliquium au simple
contact de l’humidité atmosphérique. Voici le mode d’application indiqué par l’auteur : après
avoir renversé là paupière dans toute la hauteur du cartilage tarse, il applique sur toute
l’étendue des granulations verruqueuses reitrémité conique d’un petii cylindre de verre
imprégné du deliquium d’acide chromique; puis, avec un linge fin, il essuie légèrement, de
manière à enlever Tewès d’acide' et à empêcher qüe la moindre particule de celui-ci soit
mise en contact avec le globe oculaire; enfin, après une minute environ de contact, il passe,
sur toute la partie touchée par l’acide chromique, un pinceau trempé dans l’eau pure, et le
pansement est fait. Il suffit de deux, trois ou quatre pansements ainsi pratiqués pour guérir
la maladie sans laisser les traces de tissu inodulaire,' que déterminent ordinairement sur la
conjonctive les agents de cautérisation habituellement employés, et pour rendre à la cornée
toute sa transparence. ' .
Enfin, dans l’ôphthalmie purulente, M. Serre substitue, comme moyen de traitement, aux
cautérisations énergiques et aux lavages continuels conseillés dans tous les traités d’ophthal-
mologie, la pratique suivante qui lui a, dit-il, donné les meilleurs résultats : il ordonne que,
jour et nuit, pendant trois jours consécutifs , tous les quarts d’heure ou toutes les demi-
heures, les paupières de l’enfant soient entr’ouvertes pour donner issue au pué et l’empêcher
de produire par action Chimique la macération et la perforation de la cornée ; en même temps
est passé Sur le globede l’œil un pinceau imbibé d’eau mielléè ou vinaigrée. M. Serre affirme
que le succès de Ce traitement, sauf dans quelques cas exceptionnels, ne lui a jamais fait
défaut lorsqu’il a été suivi avec upe ponctuelle, lexaçtitude, Pour .obtenir, cette çppçlition, il
donne à ses prescriptions une sanction morale énèr^giqüe en déclàiént' ilq nçière qüh'i là rend
responsable de la guérjson ou de la perte des yeux de son enfant. — Dans les pqs où la ma¬
ladie est trop avancée, où la cornée enflaparnée esl.le siège d’un chémosis et d’un étrangle¬
ment exlrêmemenldqüloureux,lVJ. Serre fait cesser tous les accidents, par le d^bridement de
l’œil à l’aidé de la ponctjon dé la cornée; iLsuit en cela le procédé de iâ nâlure.,qui se sou?
lagé elle-rhême de l’étranglement du globe oculaire par là perforation dëTorgàrie. ; , ,
Les trois points dejplinique ophthalmplogique fiq la communication, , de ,M. Serre (d’Alais)
ont provoqué diverses objections de fond et de forme. Je ne dirai pàs que l’on à fait à l’au¬
teur une querelle de mots, et je ne blâmerai pas l’insistance un peu vive qu’a mise M. Vel-
FEAu à lui faire définir le .sens précis de certaines dénominations dont il s’est servi, particu¬
lièrement des mots : Ophthalmie cqiarrAa/e, scro/M/ewsc, vi^fici^teuse,.verruqueuse, ^[c. En
effet, avant de discuter sur |e.s choses, i| faut s’entendre sür W mots qui les expriment, et
le vocabulaire .de ropblhalniologio parisienne n’est pas tout, à fait le même que celui dont
M. Serre fait usage. Après explication, M. Serre et M. Velpeau ont reconnu qu’ils entendaient
les mêmes clioses sous des noms différents. Ainsi l’ophthalmie catarrhale de M. Serre n’est
autre chose que la conjonctivite simple; son ophthalmie scrofuleuse est ce que l’on désigne
126
L’ÜNION MÉDÎCALÈ.
comtnunéiï/ent sons le hotn ae'Cottjôtictlyllé et de kératite, aVec ou'sans nfcéralion; chez des
individus lytotihaliqaes oti scrbfüIeUx;' ses vé'ifôükuèes on vèrrnqueuses mtiX
identiques aux mdîadi'és cbnnuès en ophthalmolbgie sous les nbms de : Kéraiitè ulcéreui.é,'
de con|bnblivite‘ 6il de kératite Svéc vascularisation donsidérable des membranes cobjonclîJ
vaie ou coiméehne. ,
Quoi qu’il én soit des noms.ii n’en est iiaé moins vrai, cbmmé ra fàit observer M. Velpeau,'
que les résultats obtenus par M. Serre, d’Alais, dans lé traitement dé ces' maladies, ne sont'
pas mothè extraordinaires qüe lès moyens ètnjiloyéS pour les ébtenir. Nôus n’ayons pas besoin
de faire remarquer léi qüe'le mot ca;#r«brrfî3tazVe est ]^ris'dans le sens de choéé qu'é'l’on 'né'
voit pas ordinairementV Et en effèt, nous né crOyobs^pas qü’avant M. Sêitéles ophthalmo-
loglsles eussent eu ridéè de traiter et ravanlàge de giiérié d’uné'part, les éonjOhbtiVîtes et'
les kératites ulcéreusés.Oü graé'ûleoses, par desmoÿeOs alisSl simpHégét aussi bénins que lè!
badigeonnage dés paupières â Pextérleur, et, d’aütrè part, les grahulatîons variquéuséS OU'
vérrtique’uses'dé la conjonctive palpêbralé par des attoiiéhéments évêc racidé cbrômlquéi' ‘1
M. Le Fort a demandé à M.. Serre quelle : propriété pn quel mode d’action curative il,
attribuait au badigeonnage avec le nitrate d’argent, et IVV Serre . a, répondu, aveq le bon sen^j
du bachelier de Molière, qu’il n’en; savait rien autre chose sinon que: le badigeonnage avait
une vertu curative. Quant au comment et au pourquoi, il ne se charge pas de , i’expliquér.
Est-ce par action mécanique? est-ce par effet dynamique?. Peu importe à M. i Serre; il sufiit,
que cela guérisse. 15
M. Le Fort a dit qu’il avait, pour sa part, employé, dans un grand nombre de cas d’oph-
Ihalmie purulente, le badigeonnage des paupières d’abord avec la, teinture d’iode, sans grand
succès, ensuite: avec le collodion, qui lui avait paru agir d’une manière plus, favorable<dl
explique l’influence heureuse du çollpdion d’abord par, la compression que cet enduit, en, se
desséchant, exercé sur le système vasculaire de l’organe, ensuite par l’espèce! de corrugation'
ou de retrait qu’il détermine sur la^peau, et qui amène un, degré léger d’ficlropion en vertu
duquel les paupières, res.lenl entr’ou vertes et donnent ainsi upc; issue au liquide purulent
qui baigne le globe de l’œil.; r— M, Le Fort n’admet pas la proposition émise par M. ^rre»
savoir : que la conjonctivite purulente n’amène jamais, ou presque jamais, la perforation dci
l’œil, lorsqu’on prend le soin de donner au pus un écoulement facile. ll;a vu, .dans un cer-^
tain nombre de cas où la cornée .était blanche dans toute son éteudue,: la maladie marcher
fatalement et rapidement è la perforation de cette membrane, en dépit de tout et malgré lei
soin pris par M. Le Fort de faire injecter toutes les heures,^ dans les yeux maladesi . un mé-,
lange de glycérine, de leinturé d’iode, d’alcool et d’eau, mélange qui lui, avait parf'ailementî
réussi dans d’autres circonstances. M. Le Fort n’aocepte pas non: rplus que, la eoruée une
fois crevée, la maladie soit, flnie; car il avu, dans queiques exemples de conjonctivites puru-;
lentes que l’on pourrait appeler malignes, les accidents inflammatffjres, se continuer encore;
pendantvdes; semaines et des mois* dans la conjonclive palpébréle, après la perforation de lai
cornée. — M. Le Fort ajoute qu’il n’o^rait pas* dans ces eas^ prévenir la nature etiprendrel
sqiLluii de perforer l’œil suivant le conseil donné par M*, Serre., >-f; E0ifin* .M’. Le;F|ort; voudrait
que M. Serre appuyèt les résultats- qu’il dit avoirrobtenusisur uneiatatisllque exacte et cpm-i
plète contenant les détails ides observations qapablas;d’enlraîner la conviction. . ■ ; -
M'. follîn craint qùé.l^v SéVre n’^^^ fondés g'ravé^^ tivep léS '^rmés' légèfe^
des maladies dé"foeîl :. ' , ^ .fi i
1“ 'SpH oiihlhdlmié’càla'rfhâlè, ''Vésffgé’'â^ chirurgie mèlâpliÿSîque qui li'ést p'tuÿ
de notre temps, ri’ est âutr'e chose qüé la^cônjoric'tlvité'srmpîèj'bériigfe,' güi:'griérît^Ulé
par le séjour à la^ chambre!, une boririp' hygr^riè ét qdêlqoes ibijorié ïégéremeni aSinrigéri'fés;,
Le badigèonnage jüsqü\è nolrcissepnent dès; paupières par! le’ éiftfité d’argent îui parai, tj
inutile,, ' ' '■ !' ”
' 2“ L^ppbthalmie scrofuleuse àé M, Serre tf’é,st,aütfë''ct|l)Sé qüë Ja kéràtrlé' Ob' la cbnjoric-
tiVite pustuleuses ; on voit se produire à' la Sürfàc'e dé l’œ'll, sut la cprijonclive, sUr'lri cOrhétji;
dé ‘petites vésicuTeS jàuhâlrès arialoguès aùx ptislùièà'd'hetpèS. DaiiS ces''édà,' i'â' P'àHs üu!
moins, les' èàù'stiquès plus pu irioins iriplenis rie prpduisent qüe de mauvais résiiltéts.' La ftiair:
ladiegüérit; a lUIungué, pat thygiènç, lè'^IOtiOris chàhdés et'surioüt par l’usage' to'piqùé ip
l’atrOpitte: On a constaté' les boriS effétS dil séjour dans un cUibat Ùbàùd, et c’est péüt-ét'teî
èi riélté'ctrconktabcè'què M. ' Serre ffAiais) doit léS 'résultats éübèptionnels de'^a prâilqbév
Ddhs’les formes ébtoniqùeS^ ’o'ril Sé trouve bien de fàbpiféafiôri 'répétée d'é 'Vésica'tbîreS:
volants hütpur dès'yeüx maladés, moyéh dolit m? Vèlnériu, èh''riarîicïïllët; fait'rin WèÜüent;
U'Strge.’ E h fl ri ; là ■ trPlsièUïè' 'ihvm'e qüè' ’IW.' 'SetrU désigné soüS'' lé ' tlriW ' d’ophlbal rhié ffraM’
L’UNION MÉDICALE.
127
et qui guérirait si vile et si bien par l’acide chronique, M. Follin ne pense pas qjie
l’on puisse la faire disparaître avec autant de facilité, s’il s’agit bien réellepient de ces gra-
jinlalionsde la conjonctive palpébrale ou cornéenne, si rebelles et si tenaces qu’elles font |p
désespoir des praticiens. En résumé, M. Follin croit à une confusion faite par M. Serre des
formes légères avec les formes graves des maladies des yeux. ,, .
. M. Tréut a vu et traité à l’hôpital des Enfants» voit, et , traite encore à la Maleruité, un
nombre considérable d’ophllialmies purulentes, à divers degrés, chez les enfants en bas
âge. L’expérience lui a appris que les lavages répétés, sans autre traitement, bons dans les
cas légers, sont complètement inefficaces dans les cas.graves. Le mal. fait alors des progrès
très-rapides auxquels on ne peut s’opposer que par l’emploi des solutions, caustiques gra¬
duées, mais rapidement élevées de, la dose de l.gramme:;aux dpses successives de 2, 3, A et
même 5 grammes de nitrate d’argent pour 40 grammes d’eau distillée., — On jorinl à la cau¬
térisation graduée l’emploi des scarifications superficielles sur les paupières dans le but de
produire une déplétion sanguine salutaire; enfin, les moyens généraux dé l’hygiène. :
M. GüYôN confirme, par les résultats de sa propre expérience, les bons effets, indiqués jiSr
M. Trélat, de l’emploi des caustiques énergiques et dés scarifications des paupières. Il à, en
outre, toujours obtenu de bons résultats del’usage des irrigations préconisées par M. Chas-
saighac. Mais il faut âgiC à temps èt suivant les règles; ' _ ' '
M. Depaül a eu bien souvent l’occasion d’obseryer rophthalmie purqlente, soit à l’hô-
pital .'des Enfants, soit. à la; Clinique, où il compte, jdéjâ près de trente ans .de services. Dans
sa longue, .expérience acquise, il a pu se, convaincre de la vérité de l’opinion émise par son
maître, iW. Paul Dujîpis, touchant la rareté de la. perforalion de la cornée et de, la, perle des
yeux, dans, i’ophthalmiliei purulente. Avec. des so,ips;de proipreté incessamment et i.nteUigem-
meiit donnés aux enfants, avec des injeetiqns.idi^tersivcs faUes, de dix jâ, vingt, .fois dans la
journée, au moyen d.e petites seringues, bien préférables aux lavages avec des linges ou des
éponges, aux irrigations, etc.; en y ajoutant l’instillation Irpis fois par jour, le malin^ à midi
et lë édir^dé qüéfqués ■gôuttés d’un'bô(ly¥ècohiposé dé'H'â lO' centigrammes de nitrate d’ar¬
gent pour 30 grammes d’eau distillée; par la ■’rëuhio'tï de Idùs dès thoyens simples, pî^éli-
qués avec zèle et intelligence, on arrive presque toujours, sinon toujours, à prévenir la perte
des yeux, dans les ophthalmies purulentes ■ les- pjk[s^„graves, accompagnées de boursoufle¬
ment et de renversement des paupières, ‘^’écôüle'ifiéht de pus à flots. — M. Depaul repousse
les solutions caustiques d’une énergie réellement effrayante proposées par M. Trélat; de
môme qu’il né croit pas ài la nécessité de réveiller les enfants tous les quarts d’heure ou
toutési lesidemhheures, la nuit, pour leur ouvrir-'lés.pauj[}ièi*e8 ét) faire écouler le pusr-o’est
infliger à eux et à leurs mères un supplice inutile. Trois instillations par joiir de collyre
faible au nitrate d’argent, dix à quinze ou vingt injections délersives dans les vingt-quatre
heures; •àveci une petilè seringue, sur lesiÿeux laisgement ouverts; tel est le traitement qui a
presque constamment réussi à M. Depaul, et auquel'ii- n’ést nullement tenté de^ substituer
aucun aulre>;.,;i . -.rr'i!. v- ■: i..,,; : ■ -i', i:; - - .
‘ MM. T'Arnièr et Blot confirment, a'Vec queîqties huâhceSj dés opibious éffiiseS par M. Dé-
paul. M. Blot est persuadé qu’il règne sur l’ophthalmie purulente' dés îdéès' préconçues
entièrement erronéfis. Il ne croit pas. plus que M. Oepaulià ila gravUéfixiÉêméîdfi cétléÿma-
ladie, ieRe que; les chirurgiens l’ont décrite. Dans une pratique déjà; asSez longue il n’a observé
que dans quelques cas très-rares la perle des yeux à la suite de l’ophthalmie puraléntè,et
ces cas, il ne les a rencontrés que dans les hôpitauxp jamais dans la pratique civile. Le . trai¬
tement de M. Blet n’est autre que celui de M. Depaul : instillations de quelques gouttes d’une
solution faible de nitrate d’argent, soins exlrêrnes de propreté, bonne hygiène et bonne
alimentaiion surtout. Il repoussé les collyrés énergiques, et surtout la cautérisation avec le
.lü'i.'r'j au xua
En résumé, voici, en trois points,, les idéesi de Mi.'Blot sur l’ophthalmie purulente ;
■ L’ophthalmie, purulente n’egt qias une maladie aussi grave, qu’on Je pense généralement;
2- Eèle n’est pas.la même suivant qu’on l’observe en, ville pu à rhôpital;: i;,' .:i;! .; > ?
.3° Mj^me à rhôpUal,^eJJe n’est;pas identique à elle-même, suivant l’époque ou la constitu¬
tion épidémique à laquelle on l’observe.
M.'tÎErASSA-iGNAc ne-vcut appelfef l’allenlion que sur la rareté de l’ophthalmie purulente;
■cettemnladie est rare, très-rare ; pour la voir, il faut aller, par exemple, à Rhôpital des
Enfanls-Assislés’oRèfe tiCuv’é réunie une population exceptionnelle, prélevée sur la masse
entière e| ^la partie La plus misérable de la pupulatign parisienne ; enfants venus de la Mater-
125
L’UNION MÉDICALE.
nilé, de Lourcine et autres lieux, tristes réceptacles de la misère et de quelque autre chose.
C’est de là que viennent les ophlhaltnies purulentes, etmème,dan8 ces conditions, les exem¬
ples n’en sont pas très-nombreux. Il existe donc très-peu de véritables optithalmies puru¬
lentes des nouveau-nés, telles qu’elles sont décrites dans les bons traités d’ôphthalmologie,
et ces ophthalmies-là, on ne les guérit par aucun des moyens indiqués dans cette discussion.
M. Serre, répondant aux diverses objections dirigées contre certains points de sa com¬
munication, dit que si les résultats obtenus par lui ont paru un peu extraordinaires à quel-
ques' membres de ta Société dè''Cliirurgiè, c’est, sans doute, parce qu’il observe dans un
milieu différent, in aere Alaisiano. Il pense pas avoir confondu, comme le lui a reproché
M. Follin, les formes graves avec les formes légères des ophthalmies. On trouve tous les
jours, même dans les cliniques parisiennes, des ophthalmies catarrhales qm, loin d’être
légères et bénignes, sont tenaces, rebelles, et se prolongent indéfiniment, malgré tous les
efforts des meilleurs ophthalmologistes; eh bien, cette forme cède au moyen si simple du
badigeonnage et du noircissement des paupières par le nitrate d’argent. — Quant aux gra¬
nulations, M. Serre affirme de nouveau, quelque surprenant que ce résultat, puisse paraître,
qu’elles disparaissent très-rapidement et complètement par les attouchements d’acide chro-
miquei . ^ ’
Enfin, dans l’ophthalmie purulente, M. Serre est cçnvaincu, quoi qu’on en ait dit, que, la
nécessité d’ouvrir les yeux malades tous les quarts d’heure pendant le jour et toutes les
demi-héures pendant la nuit, et de leur faire des lotions répétées avec dé l’eau §ihïple' ou
légèrement astringente, est une cotidilioh indispensable à laquelle est attachée là conserva¬
tion de la vue chez ces enfants. C’est pourquoi, pour assurer l’observance de ses prescrip¬
tions, il à' cru devoir rendre les mères réspbnsablés de leur perte ou de leur guérisori.
M. Serre ne blâme pas les chirurgiens qui croient devoir encore recourir àu anciens moyens
de traitement; quant à lui, il y a entièrement renoncé.
D*" A. Tartivel.
P. S. Erratum. C’est M. le docteur Perret, et non Perray, qui a obtenu une mention
honorable dans le concours pour le prix Düval.
COURRIER.
Nous avons le regret d’annoncer deux décès dans le Corps médical de Paris ; :
Celui de M. le docteur Chailly-Honoré, membre de l’Académie de médecine, chevalier de
la Légion d’honneur, auteur d’un ouvrage estimé sur les accouchements, et accoucheur très-
répandu, -
Et le décès de M. le docteur Lamouroux, chevalier de la. Légion d’honneur, praticien très-
estimé, très-airaé, et botaniste distingué.
— Par arrêté du ministre de l’instruction publique en date du 18 janvier 1866, M. le doc¬
teur Wurtz, professeur de chimie médicale à la Faculté de médecine de Paris, qst pommé
, doyen de cette Faculté. : : , , ^
ASSOCIATION GÉNÉRALE. — • Par décret en date du 20 décembre 1865, rendu sur la propo¬
sition du ministre de l’intérieur, et en exécution du décret du 18 juin 186â, a été nommé
président :
De la Société de secours mutuels des médecins du Finistère, à Quimper, M. Halléguen,
docteur-médecin, président actuel. : ■ ; : . .
OFFRANDES REÇUES AUX BUREAUX DE L’UNION MÉDICALE POUR LA VEUVE D’UN CDNFRÉRE.
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L’UNION MÉDICALE.
FER QUEVENNE.
Le fer réduit de QI’evenine, grâce au patronage éclairé du Corps médical, a pria, place parmi
les agents les plus sérieux et les plus employés de la thérapeutique. La pureté de ce produit,
sa composition constamment identique, son administration si facile, l’absence de saveur, son
activité sûre à doses minimes, l’économie qui en résulté, sa conservation indéfinie, sont les
motifs qui ont déterminé la généralité de son emploi.
La fabrication du Fer Quevenne est installée depuis sept, ans à Melun, sous la direction de
M. Debreuil, chargé dès 1850 de la préparation du , Fer, et seul successeur de MM. Miquelard
et Quevenne. La. réduction de ce, fer, sqr ürie grande, ..échoie, assure son irréprochable
qualité, et garantit un approvisiontiemeht àù-dessils déà feesoîhs cfé'î^'coïf^otfimation.
A côté du Fer Quevenne, on voit se mûlliplie,r les dîfférë'ni8’'Fér#téddife :dli‘ commercé,
variant à l’infini de couleur, de densité, de savéur,; et mêitoe, de7ébt|i|position éhiniiq Ces
produits hétérogènes, en admettant léut éfflcàbité, né peuyénl ' être employés aux mêmes
doses que le Fer Que venins, et cependant, totis lés jours, ils sOnt délivrés en licUeil place
de ce dernier; de là, les déceptjôrts pour le médècih et le malade. . ,
, En face de cette tendance dé la pharmacie à silbstitüér.au,' Fer Quevenne les fers réduits
dû commerce, il est bon de grouper quelques cobsidéraripns, . quelques extraits d’articles
sciéntifiqueSj se rattachant à la question des Ferrugineux.
lie Fer réd,uitj à la suite de. plusieurs milliers d’expériences chimiques et physiologiques
relatées dans lé. tpërhoiré de M. Quevenne, a été approuvé par, l’Académie de médecine, le
22,a,oût 185û, ét inséré au récué,il dès remèdes officinaux, par arrêté ministériel, novembre
'185Û. Par une coïncidence très-raré, tanda que .l’Acadérnié'faisàit eipérimenler le Fer
Qdevenn'é dans les salles de MM: Crüvèîlhier et Rayér,,un professeur de, Bordeaux, M. Cosles,
dans son hôpital, poursuivait depuis quatre ans, l’étude çdmpàrafiVé^dês préparations du fèi; ;
sur 55 cas de chlorose, 29 avaient été traités par le'Fer rédiiit, 18 primitivement avec un
succès rapide, 11 secondairement, et parce que les autres préparations n’avaient pu être
supportées; Des observations prises à Bordeaux comme .A la Charité, il résulte cette vérité :
Les diverses' préparations ferrugineuses, tout en offrànf''unê grande anàlègie d’action dans ce
que celle-ci a de fondamental, we sont pas également aptes h guérir, o’est-à-dhe à recons¬
tituer les globules du sang, pas plus que des aliments ne nourrissent aux mêmes degrés;
elles produisent plus ou moins de bien commo ioûü alirapni.q nourrissent à des degrés
divers. Gomme application de la vérité qui précède, les expériences cinœiqvioo, .phyainio-
giques et cliniques ont consacré ce fait : Que de toutes les préparations ferrugineuses, celle
qui introduit le plus de Fer dans le sucgastrique, pour un poids donné, est le Fer Quevenne ;
et en cela, l’expérience est d’accord avec le bon sens qui veut qu’un entier soit plus riche et
plus fort qu’une partie de l’entier. — Ce Fer, ainsi placé en première ligne des préparations
ferrugineuses par la force et la logique de l’expérience, par la consécration de PAcadémie et
de la presse médica.lç, a vu naître chaqué, jour de nouveaux congénères, plus ou moins bien¬
faisants, plus ou moins semblables au fype Quenenne.
« L’af iicle lé. plus important sur les ferrugineux qui ait paru cette année (1858), est celui
que M. Gelis a publié dans les numéros d’août et de septembre du Bulletin de thérapeutique.
« Esf-e7 dit M. Gelis, l'acidité du me gastrique ne soit pas diminuée lorsque ce
liquide dissout des préparations de fer insolubles?, Il est .bien évident que Quevenne n’a
pU; jamais dire que le fer réduit, ..en , se dissolvant, me diminuait, en rien l’acidité du suc
gastriquèj lûais ce qu’il a prouvé de la .'façon la plus nette par, un nombre considérable
d’expériences, c’est qu'eu égard à la 'masse de suc gastrique sécrétée et à la faible proportion
du fer dissoute, rdeiditédu suegastriqué était à peine modifiée; que cette saturation était si
légère, qu’elle P’altérait en aucune façon les propriétés digestives du suc gastrique, et que
dans certaines conditions elle pouvait lés favoriser ; personne ne peut révoquer en doute la
parfaite exactitude des expériences de Quevenne, j’ai suivi un grand nombre de celles qu’il
a exécutées, et je n’ai trouvé qu’à admirerj pour la netteté et la précision, des résultats; je
trouve parfaitement justes les conséquences qu’il en déduit.
« Est-il exact de dire, d'une manière générale, que les préparations de fer insolubles par
elles-mêmes sont moins actives que les sels solubles de ce mêlai? — C’est la troisième question
que M. Gelis aborde, à laquelle il répond oui, et à laquelle je n’hésite pas avec Quevenne à
répondre non, si on limite les préparations insolubles au fer réduit et au protocarbonate, et
si dans la question on substitue le.mot utiles, qui est dans la pensée de tous, à celui actives.
« Ce n’est pas la quantité de fer ingérée et même dissoute qui agit'pour guérir les malades,
comme pour les aliments, au rang desquels je range le fer, c’est la (quantité utilisée. Or, celle
qui, à la moindre dose, sans dérangement aucun pour rappareil digestif, fournit la quantité
de fer qui peut être dissoute et utilisée, devra obtenir notre préférence. C’est ainsi qu’aujour-
d’hui, dans presque tous ies cas où les ferrugineux sont indiqués, avec la grande majorité
des praticiens, j’emploie le fêr Quevenne, à doses de 5 ou 10 centigrammes aü principal
repas. Je préfère, pour ménager l’appareil digestif, demander quelque chose au temps, ne pas
dépasser, ne pas atteindre même la dose qui peut être utilisée. » {Annuaire, 1858, p.l96 à 200.)
Ces profondes considérations trouveront, nous n’en douions pas, un bon accueil dans
1 esprit et le jugement du Corps médical; elles résument admirablement les diverses idées
soulevées par la question des Ferrugineux et celle du Fer Quevenne eu particulier.
Tous les Ferrugineux ont leur valeur; mais si la richesse nutritive et médicamenteuse, si
1 absence de saveur, si la facilité d’administration, si la conservation indéfinie, si l’action à
petites doses, si l’économie qui en résulte sont des motifs de choix pour l’emploi d’un médi¬
cament-aliment, n’esl-il pas juste d’opter pour le Fer Quevenne? (Ex.de la Bûche scientifique,}
L’UNION MÉDICALE.
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sûr et commode d’administrer l’iodure de fer dans son plus grand état , de pureté. En raison
de la nature et de la ténuité de leur enveloppe, elles possèdent en outre cet avantage parti¬
culier de se dissoudre peu à peu dans les «ucs gastriques, ce qui permet à l’iodure de fer,
ce médicament si énergique, d’être absorbé, pour ainsi dire, molécule à molécule, sans fati¬
guer les organes digestifs. Participant des propriétés de rionu et du Fer, elles conviennent
surtout dans les affections chlorotiques^ scrofuleuses, tuberculeuses, la leucorrhée, l'aménor¬
rhée, l’anémie, etc. Enfin, elles assurent à ta thérapeutique une médication des plus actives
pour modifier les constitutions lymphatiques, faibles ou débilitées.
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Comme preuve de pureté et d’authenticité des véritables Pilules de nian-
eard, exiger notre cacbeit d’argent rcaetlf et notre signature ci-jointe
apposée au bas d’une étiquette verte. — ■ Se défier des contrefaçons,
Se trouvent dans toutes les Pharmacies. Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, 40.
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Absolument oublié avant les travaux de M. Ber-'
thé sur la codéine , cet alcaloïde a repris depuis
lors dans la thérapeutique, la place que lui avaient
conquise les savantes observations de Magendie ,
Martin-Solon, Barbier (d’Amiens), Aran, Vigla, etc.
Ses propriétés calmantes, utilisées on peut le dire
par ,1a généralité des médecins, sont tellement con¬
nues et appréciées , .que le Sirop et la Pâte de Ber-
tbè peuvent se dispenser de toute . énonciation
louangeuse. Én nous contentant de rappeler que
les premiers expérimentateurs les ont employés
avec succès contre les rhumes, les coqueluches,
les bronchites les, affections nerveuses les plus
opiniâtres, etc,, etc., nous insisterons, auprès bes.
MÉDECINS, pour' quMis’ spécifient sur leurs ordon¬
nances le nom de Sirop Pâte de Berthé à là
codéine. La contrefaçon est si habile, que si nous
n’y prenions garde;, elle .aurait bientôt discrédité
ces utiles préparations. A la pharmacie du Louvre,
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aUlNA
LAROCHE
ELIXIR REC0NSTITÜANT,T0N1QUE & FÉBRIFUBE
Le Oninquina i.aroche tient concentré SOUS
un petit VQlume, l’extrait complet des trois
meilleures sortes de quinquina où la totalité
des principes actifs de cette précieuée écorce. C’est
assez dire sa supériorité sur les vins où sirops leé-
mieux préparés , qui ne. contiennent jamais l’én-
semblc; des prineipes du quinquina que dans une
proportion tûujpurs variable et surtout très r^-
treiiite.
Aussi agréable qu’efficace, ni trop shcré, n'i trop
vineux, l’Élixir I.aroche ést d’une limpidité cons¬
tante. Une. cuillerée représente trois fois' la même
quantité de vin oq de sirop.
Dépôt-général à Paris, rue ^ .
Drouot, 15, et dans toutes
les pharmacies. •
POUDRE PURGATIVE DE ROGÉ.
En faisant dissQüdre un flacon de cette peùdi
dans trois verres d’eau on obtient, au bout d
quelques minutes ^ une limonade purgative
60 grammes dè citrate .de magnésie, parfaitemei
identique h celle qui a obtenù l’approbation c
l'Académie de médecine. •
• Rue Vivienne, 12, pharmacie de l’inventeur.
L’UNION MÉDICALE.
J^o Mardi 23 Janvier 186G.
' SOMMAIRE.
1. Pabis : Les Facultés provinciales. — 11. Clinique médicale : Lé chcléra chez les Enfants. Note sur les
cas observés dans le service de M. Barlliez, à l’hôpitat Sainte-Eugénie.'— 111. Académies et Sociétés
SAVANTES. Société médicale des hôpitaux : Deux nouveaux exemples d’importation et de tranmission
(lu choléra par les nourrices. — Discussion sur la revaccination. — LV. Vabiétés: L’épidémie de tri¬
chines à Hedersleben.—V. CouaniER.— Yl. Feuilleton t.L’homnae primitif.
Paris, le 22 Janvier 1866.
Les Facultés provinciales.
Certainement, nous tie sommes. püs des adversaires systématiques et quand mémo
de la création de Facultés nouvelles. Qu’on nous prouve la possibilité de cette créa¬
tion sans amôindrissemenf des Facultés existantes, qui auraient besoin au contraire
d’être fortifiées et complétées, nous adopterons vofontiers la création de centres nou¬
veaux d’études'ët d^enseignement. .
Au patron le plüs chaud de cette création, nous avons présenté bon pas' des objec¬
tions, mais quelques réflexions, quelques observations. En les reproduisant, la Gazette
médicale (ie cherche à nous répondre. Nous h’aurîoùs pas mieux demande que
de trouver dé bonnes raisons, de .^olides arguinents et des motifs dé conviction. Mal-
heuréusement, nous h’avorts pas fait cette troiivaiilé; le lecteur, peut eh juger.
(< Quand on nous parlera de liberté véritable, dit M. Diday, notré avis ne se fera
pas attendre. » ; ' '
Quand on nous dira ce qu’.on entend par liberté véritable, noùs veTrohs ce que
nous pourrons en accepter. La liberté absolue, illimitée, extravagante, telle qu’elle est
prônée à Paris par deux ou trois publicistes affolés, est-cé cetté liberté que M. Diday
appelle véritable? Entendons-nous bien avant d’aller plus loin. Il se débite tant de.
balourdises sous ce beau vocable, qtié, tant libéral sôit-on, il ne faut l’accepter que
sous bénéfice d’inventaire. '* . ’
Notre sjfstème, M. Diday l’a très-bien nommé, est un système mixte, c’est la liberté
FEUILLETON.
L’HOMME PRIMITIF (*).
Mt®ÜRS DE L’EtROPÉF4N PRIMITIF.
_ Par toute la terre, rinteiligence rudimenlaire des premiers, âges paraîl s’être développée
.suivant des lois analogues. PartoiU l’homme primitif s’arma, de, cailloux tranchants qu’il se
contenta longtemps de tailler grossièrement par percussion, avant de les polir par le frotte¬
ment dans ces excavations régulières que -M. .,Steens,lrup a signalées-en panemai k sur des
rochers de grès. Partout, ces instruments, ces armes reçurent des formes analogues tvu iden¬
tiques. Ainsi des couteaux de pierre IrouvéSj l’un sous le dolmen de Meudpn, d’autres dans
une caverne à ossements fossiles, près de Genève, et dans les habitations lacustres dé la
Suisse, ressemblent complélemenl à des couteaux analogues faifs d’une uialière cristalline,
noirâtre, et provenant d’un vieux rempart mexicain. Tous ont une face plane, et l’autie à
trois pans et deux arêtes. De même les pierres à flonde des Néo-Calédoniens sont identiques
â celles qu’employaieul les frondeurs romains {Bull, anttirop. Gosse, 8 novembre 1860). En
France,, en Angleterre, en Danemark, â Mexico, à Ténérilfe, |és inslrumenls de silex se re?-
seiûblenl. M. de Saulcy a retrouvé, en Palestine, les mêmes tombes mégalithiques et les
mêmes inslrumenls de silex. Partout les. haches circulaires ou elliptiques, forme qui offre le
plus de tranchant, paraissent avoir été préférées. A Sainl-Acheul, le lype'le plus commun
(D Suite et lin. — Voir les numéros des If et 18 janvier 1866, ■
Tome XXIX. — Nnuvrlie série. 9
L’UNION MÉDICALE,
tempérée par des institutions officielles. Ce n’est pas de ce système que veut M. Diday,
puisqu’il en appelle à la liberté véritable. Nous nous contenterions très-bien d’un
système qui donnerait individuellement à tous la liberté de professer, et collective-
ment le droit d’ouvrir des Écoles, des Facultés, des institutions quelconques d’ensei¬
gnement, soitsubventionnées par les municipalités, soit fondées aux risques et périls de
ceux qui voudraient les ouvrir. Par là se trouverait réalisée, pour nous, la liberté du
professeur et la liberté de l’élève ; et en dehors du professeur et de l’élève , nous ne
voyons guère qui peut avoir intérêt à la liberté de l’enseignement médical. La société,
elle, a un autre intérêt ; c’est que le médecin soit instruit et capable. Or, comment
peut-elle s’en assurer, si ce n’est par des épreuves imposées à qui peut prendre charge
de la santé publique? Ces épreuves, qui les dirigera, qui les fera subir, qui les appré¬
ciera? Ce ne peut être évidemment qu’un corps constitué par le gouvernement. Or, ce
corps existe, les Facultés actuelles le représentent, nous en demandons le maintien à
côté des Écoles libres qui pourront surgir. Qu’il y ait émulation entre les Écoles
officielles et les Écoles libres, rien de mieux, l’enseignement ne peut qu’y gagner. La
société n’a pas à vous demander : Où avez-vous étudié, et quels ont été vos maîtres?
mais seulement : Comment avez-vous étudié, et que vous a-t-on appris?
M. Diday ne fait donc pas une critique juste en disant que ce système « est trop peu
différent de ce qui existe aujourd’hui pour qu’il y ait lieu de s’arrêter à le discuter. »
La différence est au contraire très-considérable. C’est le droit de l’enseignement
libre reconnu à côté de l’enseignement officiel. Cet enseignement officiel ne nous
horripile pas comme il fait à certaines personnes. Nous le croyons bon, utile,
néces.saire, du moins jusqu’à ce que l’enseignement officieux ait montré qu’on pouvait
s’en passer. Jusque-là, conservons-le, étendons-le même, rendons-le progressif ; et,
ma foi, si nous en avions le fétichisme, nous savons bien le bon tour que, ministre
de l’instruction publique, nous jouerions à l’enseignement libre : c’est de le rendre
inutile par l’excellence de l’autre et par l’emploi de toutes les aptitudes et de toutes les
vocations pour le professorat. ,
Voilà pour le moment, pour le milieu dans lequel nous vivons, pour le tempéra¬
ment de notre époque, la liberté de l’enseignement médical qui nous paraîtrait très-
compatible avec le maintien et l’amélioration des institutions existantes.
Nous avions dit : La dissémination n’est possible que par la contrainte, « Vous
est la forme en amande, et certaines pièces se rapprochent des formes usitées par les sau¬
vages d’aujourd’hui.
Dans les schell-mounds, les objets en pierre ouvrée sont presque aussi imparfaits que ceux
d’Abbeville, et l’on y trouve des têtes de flèches et de javelots identiques à celles des Amé¬
ricains peaux-rouges {Laing. Anthropological review).
Avec ces armes si imparfaites, l’Européen du diluvium et des cavernes chassait déjà les
gros animaux. En Angleterre, on a trouvé une pointe de flèche en silex encore enfoncée dans
un os de cerf fossile. De même MM. Lartet et Christy ont trouvé, dans les cavernes du Péri¬
gord, une vertèbre lombaire de renne dans le corps de laquelle était encore engagée une
arme en silex. Sur les bords de l’Eure, à Sainl-Prest, M. Desnoyers a retiré d’une carrière
de sable des os de grands pachydermes éteints portant des entailles, des stries faites de
main d’homme. C’était YElephas meridionalis, le 'Rhinocéros leptorhinus, YHippopotamus
major, un grand cerf {Megaceros cornutorum), etc. Les crânes des grandes espèces de cerf
paraissaient tous avoir reçu un coup violent sur le frontal, à la naissance des corne?, sur la
base desquelles on remarquait des entailles faites vraisemblablement dans le but d’enlever
la peau. Sur un crâne d’élépbant, on voyait un trou triangulaire et des entailles latérales.
Pour l’homme de ce temps, que la famine devait souvent tourmenter, la capture d’un qua¬
drupède de grande taille devait être un événement aussi heureux que rare; aussi, aucune
partie de l’animal n’était dédaignée, et tous les os à moelle subissaient une préparation spé¬
ciale. Généralement, on les fendait longitudinalement avec un silex. Certains des os longs
trouvés par M. Desnoyers avaient été ainsi préparés. M. Gosse a trouvé dans une carrière, à
Grenelle, un os long de bœuf ainsi fendu longitudinalement. Dans les cavernes du Périgord,
tous les os longs sont fendus longitudinalement de la môme manière. D’autres ossements
L’UNION MEDICALE.
131
vous trompez, nous répond crûment M. Diday; elle est possible pdr l'attrait. Paris,
actuellement, a-t-il besoin d’employer la contrainte pour dépeupler les deux Écoles
rivales? » '
L’attrait!... mais c’est précisément notre argumént, St Paris n’a pas besoin d’em¬
ployer la contrainte pour dépeupler les deux Écoles rivales, c’est qu’il les dépeuple
par l’attrait. Cet attrait de Paris sera-t-il moindre quand on aura créé trois ou cinq,
ou dix Facultés de plus? Et si cet attrait de Paris est irrésistible, quel moyen de s’y
soustraire, si ce n’est la contrainte, la violence ; c’est-à-diré si ce n’èst la cféalion
de Facultés régionàlès dans lesquelles les élèves seront forcés de prendre leurs
inscriptions et leurs grades? Cette immense atteinte portéë'à la liberté du père et du
fils de famille fera reculer les plus intrépides autoritaires. Ét, s’il n’y a pas con¬
trainte, si les choses restent soumises à l’empire de l’attrait, c’est-à-dire de V attrac¬
tion, conime celle-ci s’exerce en raison directe de la masse, y a-t-il une masse pro¬
vinciale qui puisse jamais lutter, contre la masse parisienne? Nous ne voulons pas,
vraiment, insister davantage sur cette partie de la réponse de M. Dida,y ; elle ne nous
a pas paru digne dë son esprit ordinairement si alerte et si pénétrant.
Pourquoi trois Facultés nouvelles seulement, disions-nous à M. Diday; et de quelle
autorité en déterminez-vous le Siège à Lyon, à.Bordeaux et à Nantes? Pourquoi pas
ici, là et ailleurs? •
M. Diday nous répond : « Entendre ceux qui ont des droits acquis. » Des droits
acquis? des droits! quels droits? acquis! comment? Avant la Révolution, il existait
dix-huit Facultés de médecine en France; M. Diday veut- il les rétablir à leur siège
primitif? Qu’il y prenne garde, Lyon ne figurerait pas sur la liste, ni Bordeaux, ni
Nantes; tandis que Toulouse et quelques autres villes que j’ai désignées verraient
renaître dans leurs murs des institutions qu’elles ont déjà possédées. Mais c’est vrai¬
ment là le petit côté de la question. On rie peut créer partout une Faculté de méde¬
cine, et nous rie réclamerons pas qu’on en restitue une à Perpignan ou à Orange,
quoique ces villes en aient été dotées jusqu’en 1792. Pour nous, une École de riié-
décine, olïiciélle ou libre, sera bien placée partout où existeront de grands services,
hospitaliers, une Faculté des sciences, toutes les ressources nécessaires à l’étude pra¬
tique dés sciences naturelles, et s’il y existait par surcroît une Fâc.ulté des lettres, de
vastes et horines bibliothèques, nous ne nous en plaindrions pas.
sont, concassés; tous ces os avaient appartenu au renne, au charnois, au bœuf, au cerf
gigantesque d’Irlande, etc. Dans les schell-raoiinds' d’Écosse’, les os sont concassés de la
même façon, tandis qu’à Namur,'dàns les cavernes fouillées par M. Dupont, ils sont fendus
longitiidinalement. Celte pratique s’est continuée jusque dans lés temps historiques. Selon
M, Vogt, elle a longtemps été en usage chez les Finnois. A coup sûr, les Scandinaves, l’ont
gardée longtemps, gomme le proûve le passage suivant que j’extrais de YEdda, de Sturle-,
son : « Olk-Thor roulait dans son char attelé de boucs, et celui des Ases, auquel on a donné
le nom de Loke, était avec lui. Vers le soir, ils arrivèrent chez un paysan qui leur accorda
l’hospitalité. Thor prit ses boucs, les tua, les fit dépouiller et mellre dans une marmite.
Quand ils furent cuits, Thor sé mit à souper avec ses compagnons, en invitant le paysan,
sa femme et leurs enfants à prendre leur part de ce repas. Le fils du paysan se nommait
Thjalfe, et sa fille Rœska. Thor plaça la peau des boucs auprès du feu, en ordonnant à ses
convives de jeter les os sur ces peaux. Thjalfe tenait a la main tos de la cuisse de l'un des
boucs; il le cassa avec son couteau pour en ftVer fa Thor passa la huit dans cet endroit;
il se leva de bonne heure le lendemain, s’habilla, prit le marteau TVljœllner et le leva au-
dessus de la peau des boucs : aussitôt ces animaux se redressèrent, mais l’un d’eux boitait
d’une jambe de derrière, etc. B (Trad. Puget.) .
Mais bien souvent la viande manquait; aussi, les habitants du litloral y suppléaieintVen Da¬
nemark et en Écosse (1), au moyen des mollusques de la côte, des poissons qui y étaient jetés ;
(t) Notre dernier feuilleton contient quelques inexactitudés relativement aux débirlS humains dé Caf-
tnness ^Écosse) et de Borreby (Danemark). Tous ont bien appartenu à des races 'inférieures dont la
civilisation était rudimentaire. Ils bous représentent probablement les mangeurs de mollusques des
132
L’UNION MÉDICALE.
Nous avons eu le malheur de parler de budget à M. Diday, et de demander un
peu prosaïquement,. c’est vrai, à ce poëte des Facultés nouvelles, d’où il tirera les
fonds nécessaires à leur création et à leur entretien. Fil’ quel réalisme brutal!
« Cessez, nous dit-il avec dédain, de porter un titre désormais injustifiable, si, le
(I Journal des intérêts professionnels est devenu le journal de la Cour des comptes, »
Le mot est dur: Lourdes comptes!... ça vaut tison d’enfer. Si nous répondions
que le journal de M. Diday est le journal de la cour des mécomptes, qu’aurait-il à
ire? Voyez, en eiïet, s’il ne mériterait pas bien cette qualification. « Chacune des
21 Écoles préparatoires a un budget de dépenses de 2S,000fr. Défalquez-en le budget
des recettes; il restera toujours une somme ronde que chaque municipalité est
obligée d’allouer chaque année, en gémissant, à l’École qu’elle entretient. Or, toutes
ces sommes réunies, augmentées du prix des bâtiments et terrains qui seraient
rendus à la ville par la suppression de son École, forment, ce me semble, un fort
joli denier pour commencer la dotation des trois Facultés nouvelles. » Juste Dieu!
quel mécompte ! Voyez-vous les municipalités de Toulouse, de Lille, de Marseille, etc.,
payer un subside à Lyon pour les frais de sa Faculté !... Soyons chrétien, n’appuyons
pas sur cet argument.
Hélas! oui, il faut compter avec le budget; c’est fort humiliant, mais c’est de toute
nécessité. Les deux derniers doyens de la Faculté de médecine de Paris en savent
quelque chose, eux qui ont été emportés moins par l’émeute que par des obstacles
budgétaires qu’ils n’ont pas pu vaincre. M. Rayer serait encore au décanat si on avait
pu lui accorder les améliorations , et les créations qu’il demandait. M. Tardieu aurait
été plus facilement maître des émotions des jeunes gens s’il avait pu réaliser les pro¬
jets qu’il avait conçus. A l’un et à l’autre qu’a-t-il été répondu? Le non possumus
inexorable de la Cour des comptes. Et vous trouvez mauvais et presque indigne de la
Presse qu’un journaliste signale cette grave difficulté! Vous aimeriez donc mieux qu’il
fît des projets en l’air et qu’il construisît des châteaux sur les brouillards de Four-
vières.
« Avons-nous suffisamment réfuté notre critique? » se demande. M. Diday, etréso-
lûment il se répond : « Oui. » Contentement passe richesse, dit un vieux proverbe.
Ne troublons pas plus longtemps le contentement de M. Diday, et souhaitons-lui de
meilleurs arguments pour l’avenir. Amédée Latour.
car on ne retrouve aucun instrument spécialement destiné â la pêche, qu’ils paraissent avoir
assez peu pratiquée, à moins que, comme les Andamaniles de nos jours, ils n’allassent, en
plongeant, prendre le poisson à la main. (Rapport d’Owen. Bnll. anthrop., août 1863.) La
base de l’alimentation, comme l’indiquent d’énormes moncèaux de coquilles, était les quel¬
ques mollusques suivants : la littorine {Liüorina litorea), l’ huître edulîs), la moule
{Mytilus edulis), le Pecteii majus, etc. Lès poissons sont représentés par des débris' de
morues, de harengs, de limandes, etc. A Gailhness, comme en Danemark, on a trouvé aussi
quelques débris d’oiseaux disparus aujourd'hui, entre autres, le grand plongeon {Alca im~
pennis, Great auk), même en Islande. Les mammifères qui fournissaient de trop rarés régals
étaient le Bos longifrons, le Bas urus, la chèvre fossile, un canis privé ou sauvage, le renne,
le loup, le reirard.
Il va sans dhe que l’homme primitif ne dédaignait pas la chair humaine. A Gailhness, on
a trouvé, au milieu d’ossements d’animaux brisés pour en extraire la moelle, une mâchoire
d’enfant portant des entailles faites avec un silex.
A Ghauvaux, le docteur Spring a trouvé les restes de copieux festins de cannibales. Des
os humains nombreux ayant tous appartenu à de, jeunes individus étaient mélangés à de
nombreux ossements d’animaux, et tous les os longs, sans distinction, avaient été fendus
longitudinalement.
deux pays, mais il y a une différence crânienne assez importante : à Caithness, les crânes sont dolicho¬
céphales â Dorreby, ils sont en majorité brachycéphales. En outre, c’est à Caithness seulement que les
sépultures étaient recouvertes par des débris de cuisine.
Autre rectification que le lecteur a probablement déjà faite, car il ne s’agit que d’une faute d’impres¬
sion. G est à Hyères (Alpes-Maritimes) qu’ont eu lieu les foujlies dirigées par M. le duc de Luyncs.
L’UNION MÉDICALE,
133
P. S. En réponse au point d’interrogation que nous nous étions posé sur l’état des
choses dans le nouveau royaume d’Italie, nous recevons de notre collaborateur, le
docteur de Pietra Santa, une lettre très-intéressante que nous publierons dans un
prochain numéro. Elle constitue, dans la question à l’ordre du jour, un document
historique digne d’ôtre pris en sérieuse considération.
CLINiaUE MÉDICALE.
nu CHOLÉRA CHEZ LES EIVFAIVTS.
Sote siiâ* les cas observés dans le service de M. BartUe*, à l'hôpital gte-EugéniCy
Par le docteur Ch. FERNÉr, interne (médaille d’or) des hôpitaux.
(Lue à la Société médicale des hôpitaux, dans la séance du 13 décembre 1865.)
Celte note n’est, pour ainsi dire, qu’un aperçu rapide des faits que nous avons
observés dans le service de M. Barthez, dans le courant du mois d’octobre 1865.
Par suite des dispositions administratives, M. Barthez n’est entré en possession du
service des cholériques (filles) que le 16 octobre, et en est resté, chargé jusqu’au
8 novembre. A ce morhent, les cas de choléra étant devenus très-peu nombreux, la
salle a été évacuée, et les quelques petites malades qui restaient encore ont été trans¬
férées dans une salle spéciale, où elles ont été confiées aux soins d’un autre chef de
service.
C’est dans ce court espace de temps de trois semaines que nous avons recueilli les,
notés qui servent de base à ce travail.
Le 16 octobre, il y avait dans la salle Sainte-Mathilde (hôpital Sainte-Eugénie)
18 malades. Depuis ce moment jusqu’au 8 novembre, il en est entré 37, ce qui fait
en tout 55. Cependant, comme nous n’ayons observé qu’incomplétement les 18 ma¬
lades qui étaient dans le service avant nous, nous nous appuierons sur les observations
des 37 enfants que nous avons pu suivre pendant toute la durée de leur séjour à
l’hôpital.
Nous n’insisterons pas sur les causes de la maladie, n’ayant rien de spécial à en
Rien là qui doive surprendre. L’anthropophagie se trouve à l’origine de toutes les sociétés,
à Taïli comme en Égypte. Dans je principe, l’homme a dû être un gibier pour l’homme;
puis, rintélligencé grandissant, les sentiments moraux commençant à poindre, en même
temps que l’alimentation devenait plus facile, on ne mangea plus que l’ennemi, et, enfin, les
sacrifices humains prirent un caractère religieux.
Nous voilà. bien loin de l’Eden biblique, et, pour revoir les mœurs de l’Européen primitif,
pour refaire sa psychologie, il faut nous adresser aux types les plus inférieurs de l’hu¬
manité actuelle, à certaines peuplades africaines, aux Australiens, aux Minopies des îles
Andaman, aux Néo-Calédoniens. Les formes crâniennes, le développement cérébral, la civi¬
lisation, sont analogues; les idées, les penchants durent se ressembler, car les hommes dif¬
fèrent d’autant moins que leur intelligence est moins développée. Chez ces hommes-enfants,
les hautes facultés, les nobles sentiments, que nous sommes habitués à considérer comme
l’apanage inséparable de l’humanité, manquent complètement. Ne cherchez pas, chez eux, les'
.soi-disant critériums humains, de la religiosité, de la réflexion. Leur vie est toute brutale et
instinctive; toutes leurs pauvres idées ont trait à la satisfaction des besoins les plus gros¬
siers. Pour l’Européen primitif comme pour beaucoup de sauvages de nos jours, manger et
né pas être mangé dut être longtemps la principale affaire.
. Les Cafres, les Béchuanas, les Bushmans, n’ont pas . d’idées religieuses et ne les com¬
prennent même pas. Le docteur Livingstone, se mettant à genoux pour prier un être invi¬
sible, paraît tellement ridicule aux Béchuanas, qu’ils éclatent d’un rire inextinguible. Si,
comme chez les Andamènes, vous trouvez quelques traces de sentiments religieux, ce n’est
guère qu’une crainte vague de l’inconnu pas absolument étrangère aux animaïux. Chez les
Minopies, la pudeur est inconnuè, et lés ùnions sexuelles ont' lieu coram -populo. Le Néo-
134
L’UNION MÉDICALE.
dire. Nous devons pourtant signaler deux points qui nous ont plus particulièrement
frappés. Ce sont d’abord les mauvaises conditions hygiéniques dans lesquelles se
trouvaient le plus grand nombre de, nos malades : presque toutes avaient des parents,
misérables, étaient mal logées, mal vêtues, mal nourries; plusieurs n’Ævaient été.
l’objet d^aucuné surveillance, on le.s avait laissées plusieurs jours qvec une diarrhée
plus ou moins abondante, sans prendre de précautions et sans leur faire suivre de trai¬
tement; on ne nous les amenait que quand 'des phénomènes graves s’étalent déve¬
loppés, et que déjà leur constitution était affaiblie par les accidents antérieurs.
Nous remarquerons, en second lieu, le fréquent développement de plusieurs cas
de choléra dans la même famille; 14 (je nos 37 enfarjts appartenaient à des familles
où le choléra avait déjà fait d’autres victimes t nous ne tenons compte que des cas
survenus avant l’entrée à l’hôpital, nous n’avons pas connu ceux qui avaient pu sé
développer ultérieurement; 11 enfants, venaient de perdre leur mère, 1 avait sa mère
très-malade, 2 avaient per(iu leur frère. Plusieurs fois on a amené en même temps à
l’hôpital deux ou trois enfants, frères ou sœurs,' atteints de choléra, et dônt la mère
venait de succomber à la même maladie.
Parmi les 14' enfants qui viennent d’être cités, .2 eurent seulement la cholérine et
guérirént; 12 éurént le choléra, et, sur ce nombre, ih y a eu 6 iriorts et 6 guérisons.
Il rie semble donc pas que la con(lition que nous avons indiquée en dernier lieu ait
eu une gr,ande influence sur là gravité delà maladie, puisque la proportion des gué;
risons et dés morts est absolument semblable à celle qu’ori a notée pour l’ensemble
de l’épidémié. , , '
Comme on devait s’y attendre, il y' a eu, chez nos maladesj des cas légers et des
cas graves, ou, si l’on veut, la cholérine et le vrai choléra. Ce ne sont là, sans doute,
que des degrék difréïents de la même maladie; il convient cependant de les étudier
séparément, ^ . ' ' ' ,
€boléi*ii|e. ; ' !
Nous rangeons sbüs cette dénomination les cas dans l(3squels la maladie, fut carac-
risée presque exclusivement par des vomissements aqueux ou bilieux, et par une
diarrhée abondante, ordinairement jaune grisâtre.' V;
Les vomissements ont été en général assez fréquents, revenant toutes les heuriîs et
Calédonien abandonne le malade quand il ne rétouffe pas ou nç ï’enterre pas vivant. L’un
d’eux tue l’une de ses deux femmes pour devenir monogame et apte à être baptisé; lé père
Rougeÿron, qüUràconle le fait, n’osé pas affirmer que la femme n’a pas ensuite été mangée.
Un autre fait un éloge pompeux du chef qui vient de lui manger son enfant. En Australie, la
mère mange son enfant mort; oh mange aussi les parents défunts. .
L’intelligence est peut-être encore moins développée que la moralité. Le Néb-Galéd'onien
n’a pas de nom pour désignér son île tout entière. La numération de l’Australien ne’ dépasse
pas le nombre 6, encore n’ÿ arrive-t-il que par juxtaposition. L’ins'uiàire des Marquises, qui
lui est bien supérieur, ne dépasse pas le nombre 2,000. Au delà, péur lui, c’est l’indéfini.
(Le«res du P, Mathias.)
Les naturels des' Moluques et de la Nouvelle-Guinée ne peuvent additionner les nombres;
û et 5, ou même des nombres plus petits, sans ranger devant eux des' petits cailloux.
CWallacé, AnthropùiogicaL review.)
Nul doute que cet état d’infériorité morale et intellectuelle n’ait été le lot de l’Européen
primitif, comme de tous les ancêtres de l’humanité. Pourquoi nier ées humbles commence¬
ments ouén rougir? Tout, dans le monde, se développe lentement, graduellement. Il a fallu
commencer par additionner deux et trois à l’aide de cailloux avant de jàuger les espaces'
célestes. ''
■ Et encore l’artiste en silex du diluvium, le mangeur de mollusques de Caithness, l’Anda-
mène, de nos jours, nous représentent une longue sérié de progrès ; ils ont eu de nombreux
ancêtres, et si, aujourd’hui, nous pouvons, en tenant compte des races actuelles leS plus infé¬
rieures, définir l’homme un manimifère bimane doué de la parole et de quelque industrie,'
il y a eu probablement une époque où cette définition eût été pour iui'trop flatteuse.
L’UNION MÉDICALE.
135
même plus souvent; les selles se montraient à intervalles aussi rapprochés; elles
n’étaient pas accompagnées de coliques vives; soüvent même il n’y avait aucune
douleur; le ventre était gros et le siège de fréquents borborygmeS.
Outre ces symptômes appartenant au tube digestif, il y en avait quelques autres
qui achevaient de donner à ces cholérines leur cachet : la face était pâle, un peu ter¬
reuse, les yeux creus et cernés; lés malades éprouvaient, en outre, un sentiment de
faiblesse et de fatigue extrême, qui persistait d’ailleurs quelque temps après que les
évacuations étaient supprimées, et que nous avons vues se prolonger plusieurs jours
après la guérison.
Inutile d’ajouter que ces symptômes ne s’accompagnaient ni de refroidissement
notable, ni de petitesse marquée du pouls, ni de suppression des urines; quand ces
phénomènes graves apparaissent, c’est que la cholérine a fait place au choléra.
Nous avons eu 9 cas bien caractérisés appartenant à l’espèce dont nous venons de
résumer les principaux caractères. Ils se sont tous terminés par la guérison, dans le
court espace de temps de deux à quatre jours.
Le traiterrieht a principalement consisté dans l’emploi des évacuants. — Lorsque
les vomissements ont été très-prédominants, persistants, accompagnés Ou non d’un
état saburral des premières voies, l’ipéca a été administré, et presque toujours les
vomissements n’ont plus reparu, quand l’action de ce médicament a été épuisée.
— Quand les symptômes intestinaux ont été très-dé veloppés, que les garde-robes
étaient fréquentes et copieuses, accompagnées de borborygmes et de ballonnement
du ventre, on a eu récours aux purgatifs salins, soit après un vomitif, soit d’em¬
blée. Dans aucun cas, le purgatif n’a déterminé d’accidents; il nous a toujours paru,
au contraire, avoir üne heureuse influence en modifiant la natute des selles, et en
diminuant leur abobdance exagérée.
Le bismuth, l’opiüm et quelques astringents ont été employés aussi, tantôt après
les évacuants, tantôt dès le début, quand les accidents avaient peu d’intensité.
Nous rapprocherons de ces faits plusieurs cas de cholérines ou de diarrhées déve¬
loppées évidemment sous l’influence épidémique, que notre excellent maître
M. Barthez a observées dans un ' établissement de Paris, et sur lesquelles il a bien
voulu nous commüniquef .de précieux renseignements. Sans parler des accidents de
cette natpre qui sont survenus chez des adultes, il y a eu, dans ée seul établissement.
Ne renions pas nos humbles ancêtres : le sauvageon a porté de beaux fruits, il en portera
encore. Mais, après tout, la pensée n’est qu’un firiUant corollaire de la vie. L’humanité mo¬
derne, si frère de ses arts, de ses sciences, de sa philosophie, est la fille de cette misérable
antiquité ;.,fit si nos pauvres aïeux n’avaient.pas énergiquernent maintenu leur dfoit de vivre
contre les éléments, tes animaux, les hommes, cela, par tous les moyens, même le canni¬
balisme, nous n’aurions pas aujourd’hui le facile plaisir de faire leur histoire et de les
dédaigner.
D* Letourneau.
— Les médecins dont les noms suivent sont autorisés à faire à Paris, pendant l’année sco¬
laire 1865-1866, des cours publics d’enseigneraent supérieur sur les objets ci-après dési¬
gnés, savoir :
M. le docteur Le Maout. — De l’élément tragique dans Molière ; principales espèces du
genre abeille.
, M. le docteur Léon Simon père. — De l’expérience dans les sciences naturelles et particu¬
lièrement dans les sciences médicales.
M. le docteur Léon Simon filsl — Les maladies épidémiques.
M. le docteur Constantin James. De l’intelligence, du mouvement et du sentiment.
M. Imbert-Gourbeyre, professeur à l’École de médecine de Clermont-Ferrand. Les acci¬
dents causés par le tabac, considéré dans son influence sur l’individu et sur la société.
136
L’UNION MÉDICALE.
130 cas de diarrhée chez des enfants de 9 à 16 ans. Tons ont été mis en trailement
dès l’apparition des premiers symptômes; aussi a-t-on obtenu, dans la grande majo¬
rité des cas, une guérison rapide.
Chez la plupart des enfants, la maladie a consisté, exclusivement en une diarrhée
plus ou moins abondante, sans autre symptôme fâcheux. Le traitement a été fort
simple : les petits malades ont été tenus au lit, réchauffés avec des boules d’eau
chaude et des édredons; on leur a fait prendre à l’intérieur quelques gouttes de lau¬
danum dans un verre de vin de Madère, et 5 à 20 grammes de sous-nitrate de bis¬
muth dans de la confiture de coings; la boisson ordinaire a consisté en thé addi¬
tionné: de rhum. Le régime a été sévère, et on en a exclu les légumes.
Ce trailement asuffi pour amener la guérison aii, bout de vingt-quatre. ou quarante-,
huit heures. Il, n’y.eut que quatre enfants chez lesquels la diarrhée continua; on vit
alors survenir les symptômes de la choléririe; c’est-à-dire qu’à la diarrhée se joi¬
gnirent des phénomènes, gastriques peu intenses. M.. Barthez eut alors recours,
comme dans les faits dont j’ai parlé plus haut, à l’ipéca suivi d’un purgatif salip.
Cependant, malgré ce traitement, deux des enfants ne se, rétablirent pas avant huit
ou quinze jours et présentèrent des symptômes qui simulaient une petite fièvre
continue»
Enfin, 3 enfants, parmi les plus grands, se présentèrent un soir avec des crampes
dans les membres, du frisson, des nausées; ils avaient eu plusieurs garde-robes
diarrhéiques durant la journée. On les fit coucher immédiatement et on Içs réchauffa
dans leur lit; puis on leur fit prendre du thé au rhum. Chez deux d’entre eux, les
accidents ne tardèrent pas à se calmer, et ils entrèrent en transpiration. Le troisième
continuant à avoir des crampes et des nausées, on lui administra.! gr. 50 d’ipéca;
la réaction se fit immédiatement après les secousses causées par le vomitif, et tous
les accidents furent suspendus. Au bout de quelques jours, ces trois enfants étaient
guéris. ■ V . . , , ,
En résumé, pn voit que, grâce aux soins qui ont été donnés, grâce aux précau¬
tions qui ont été prises pour enrayer les symptômes dès leur première apparition, on
n’a vu survenir aucun accident sérieux. Et pourtant le grand nombre d’indisposi¬
tions qui se sont développées dans un^seul établissement, et durant un court espace
de temps, donnent à penser que l’influence épidémique s’était fait assez vivement,
sentir; o.p était, sous rimminence des formes plus graves de la maladie, et le traite¬
ment semble avoir réussi à les conjurer ou à les enrayer. ,
Choléra.
Nous avons eu 28 cas dé choléra bien confirmé , dont nous avons recueilli les
observations. Sur ces 28 cas, nous comptons ‘ \
18 morts;
10 guérisons.
Si ce résultat paraît peu satisfaisant, nous devons faire observer qu’il doit être, en
grande partie, attribué aux conditions dans lesquelles se trouvaient les enfants au
moment où feurs parents les amenaient à l’hôpital. Un grand nombre, en effet, nous
arrivaient dans un état de cyanose et d’aigidité si avanjçée.s, que.Vinteryeption théra¬
peutique demeurait complètement inefficace. Huit fois la mort est arrivée!en.moins
de douze heures ; malgré l’énergie du traitement qui a été employé, le plus souvent
on n a pu obtenir même un semblant de réaction, et ces enfants son! morts rapide¬
ment dans l’état où ils étaient à leur entrée.
Le choléra s’est présenté à nous sous ses deux formes classiques : la forme rapide
et la forme lente. Mais, outre celte distinction que rendent nécessaire et la marche, de
la maladie et la différence de gravité, ilmpus a, semblé qu’il était plus important
encore d’établir une.ligne de démarcation profonde entre le choléra des enfants en
bas âge et celui des autres ; enfants. Ici, en effet, ce. n’est, plus seulement une diffé-
L’UNION MÉDICALE.
137
rence dans la rapidité de l’évolution et dans la gravité; le type de la maladie elle-
même paraît presqüe complètement modifié.
Nous diviserons donc nos 28 cas en deux groupes :
1» Ceux développés chez les enfants âgés de 2 ans au plus;
2*> Ceux qui sont survenus chez les enfants de 2 à 15 ans.
§ I. Choléra des enfants au-dessous de 2 ans.
Le choléra des enfants en bas âge est indenlique à la maladie que l’on a décrite
sous les noms UC entérite cholériforme , choiera infantum, etc,, maladie' sporadique,
et qui se' développé en tout temps en dehors des conditions épidémiques, ou du
moins eiï dehors de celles qui développent le choléra chez l’adulte. Si nous nous
reportons au tableau saisissant que MM. Barthez et Rilliét en ont tracé sous le nom
catarrTie gastro-intestinal cholériforme (1), nous ne trouvons aucune différence
appréciable, suffisante pour séparer cette maladie de celle quq nous avons observée
durant le règne de l’épidémie : ce sont les mêmes symptômes, la même marche, la
même terminaison presque toujours funeste.
' Nous né pouvons donc miéux faire, pouf donner une idée des faits que nous avons
observés, que de rappeler la description remarquable des auteurs que nous venons
de citer : Après quelques prodromes consistant en différents troubles des voies diges¬
tives, a tout à coup la scène' change, et l’on voit se développer des symptômes qui
indiquent une maladie de la plus haute gravité. Des vomissements incessants accom¬
pagnés de selles séreuses qui se répètent coup sur coup marquent le début; quel¬
quefois ils manquent, la diarrhée seule existe; le ventre n’offrè rien dé particulier,
il est rarémènt douloureux; lâ soif est extrême; la langue est humide et légèrement
blanche; le pouls est fréquent, mais la température de la peau est rarement élevée.'
Lé regard est tristé, abattu, terne; lés yeux sont déjà excavés; il y a oü bién dé'
l’agitation, de l’irritabilité, des pandiculations; ou bien plus rarement dé l’abatte¬
ment, de l’inertie. '
Cf Après une durée variable dé ces symptômes..., le visage est profondément
altéré : les yeux sont caves, ternes; les pommettes saillantes ; la bouche enfoncée :
l’inerlie a remplacé l’agitation; l’amaigrissement est énorme. La soif est inextin¬
guible; la pêau glacée et pâle surtout au nez et aux extrémités; le pouls est misé¬
rable, l’abattement extrême; l’enfant ne donne plus de signes de sensibilité; le
ventre mou, affaissé, flasque, indolent, se laisse pincer comme un linge. Les vomis¬
sements continuent ainsi que la diarrhée. Si la maladie, comme cela arrive le plus
ordinairement quand les symptômes, ont atteint ce degré de gravité, se termine
d’une manière fatale, les vomissements sont supprimés, mais ordinairement la diar¬
rhée persiste jusqu’à la fin, ainsi que là soif; la respiration s’accélère et s’accom¬
pagne d’un léger stertor; et, enfin, les enfants meurent épuisés et froids. »
M. Barthez nous a déclaré lui-même qu’il trouvait une ressemblance presque par¬
faite entre cette entérite cholériforme et le choléra que nous avons observé chez les
petits enfants. Cependant, nous ne voulons pas dire qu’on ne puisse pas rencontrer
le choléra complet, c’est-à-dire avec la cyanose avancée, la. teinte asphyxique de la
peau, l’insensibilité du pouls, les crampes, la diarrhée riziforme, etc. Si nous
n’avons pas observé ces phénomènes, d’autres les ont vus ; et le , docteur Bourgeois,
cité par Rilliet et Barthez, dit expressément que, pendant l’épidémie de 1832, il a
rencontré un assez grand nombre de cas de choléra chez de très-jeunes enfants, et
que, chez eux, il suivait exactement la même marche symptomatique que chez les
adultes.
Nous ne nions donc pas que le vrai choléra puisse exister, avec tous ses sym¬
ptômes, chez les enfants au-dessous de 2 ans; nous disons simplement que, dans les
faits que l’épidémie actuelle nous a fournis, l’expression symptomatique de la ma-
(•) Barthez cl Itiilict, Traité des maladies des enfants, 2“ édit., 1861, t. l,p. 767.
138
L’UNION MÉDICALE.
ladie nous a paru, dans ces conditions spéciales, singulièrement modifiée, et que la
maladie elle-même à ressemblé, à s’y méprendre, à l’entérite cholériforme commune.
Nous avons eu 9 cas de cette espèce; à part un enfant de 1 an, tous les autres
étaient âgés de 17 mois à 2 ans. s
Sur les 9 cas, il y a eu 7 morts et 2 guérisons. Remarquons que, par une singu¬
lière coïncidence, les deux guérisons ont été obtenues chez les enfants qui semblaient
précisément être dans les plus mauvaises conditions; Tune, en effet, n’était âgée que
de 1 an; l’autre, âgée de 2 ans, était atteinte depuis plusieurs mois d’une coque¬
luche et d’une diarrhée chronique compliquée de chute du rectum. --Ces deux
enfants nous a,rrivèrent à la période d’état de leur maladie; elles avaient une diar¬
rhée séreuse abondante, peu de vomissements; la face et les membres étaient froids,
le corps conservait un peu de chaleur, le ventre était encore assez développé et
chaud, le pouls presque insensible; elles offraient, en outre, ce faciès si caractéris¬
tique dont nous avpns parlé plus haut. ,
Sous l’influence de boissons stimulantes, thé au rhum, eau-de-vie pure, et de 1 en¬
veloppement dans une couverture de laine, il se fit une réaction modérée; en même
temps, les évacuations devinrent moins fréquentes et moins copieuses; le quinquina
et le bismuth en eurent raison, excepté chez la dernière malade que nous avons
signalée; celle-ci conserva sa diarrhée chronique dans les proportions antérieures.
Quant aux 7 autres petites filles, toutes succombèrent comme succombent les
enfants atteints d'entérite cholériforme, épuisés par la diarrhée et froids. Plusieurs
nous furent amenées à la période ultime de la maladie, dans un état algide avancé,
présentant un abattement extrême alternant parfois avec de l’agitation et des cris.
— : Les excitants énergiques, tels que le rhum,. les révulsions avec des linges sina-
pisés, l’enveloppement, les boules d’eau chaude, ne purent amener la moindre
réaction; et 5 moururent ainsi, ordinairement au bout de quelques heures, rarement
après un ou deux jours. , . '
Chez deux de ces petites malades seulement, on parvient, à l’aide des moyens prér
eédents employés avec énergie, à obtenir une. réaction, d’ailleurs incomplète; mais
après deux ou trois jours de traitement par les excitants, elles s’agitent et meurent
en quelques heures dans les convulsions.
, . . {La suite à un proc/içiin numérQ.)
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IIËDICtlE OES HOPITAUX. ; ■ ■ '
(Extrait (les séances du 14 et du 27 Décembre isel)' .^j .
Extrait de la séance du 14 Décembre 1865. *- Présidence de M. Léger. :
SOMMAIRE. — Correspondance. — Noté sur les cas de choléra observés à l’hôpital Sainte-Eugénie,
dans le service de M. Barthez, par M. le docteur Fernet, — Note sur deux nouveaux exemples
f importation et de transmission du choléra par des nourrices, par M. Bucquoy, : i :
Correspondance imprimée : i;
Le choléra: est-il contagieux? Brochure, par M. le docteur Stanski. — Du même, un mé--
mo\ïQ sur la contagion.
Mémoires et comptes rendus de la Société des sciences médicales de Lyon, t. IV, 186â-1865.
Étude sommaire sur l’importation du choléra et sur les moyens de la prévenir, par les doc¬
teurs Sirus-Pirondi et Augustin Fabre. ’ it!
Bulletin médical du nord de la France, novembre 1865. -
■ Médecine contemporaine. .
Gazette médicale de i’ Algérie. i . i
Annales de la Société d’hydrologie médicale de Paris, t. XII, 1" livraison.
Élude sur l’auscultation des organes respiratoires, par M. le docteur Woillez.
Correspondance maiiuscrité ;
L’UNION MÉDICALE.
Lettre de M. Nonat, relative aux fumigations chlorées. - :
M. Fernet lit une note sur les cas de choléra observés à l’hôpital Sainte-Eugénie, dans lé
service de M. Barthez. (Voir Y>\nshs.u\, Clinique inédicale.)
M. BuCQUOy lit une note sur deux nouveaux exemples d'importation et de transmission du
choléra par des nourrices.
Des faits malheureusement trop nombreux ont démontré avec quelle. facilité les nourrices
et les nourrissons transmettent le choléra quand ils ont fait un séjour même momentané dans
un lieu où cette maladie règne' épidémiquenaent. Vous vous rappelez ma récente communica¬
tion sur les cas développés dans l’arrondissement de Péronne à l’arrivée d’un convoi de nour¬
rices delà Direction de Paris, et quel appui les documents authentiques que je vous ai sou¬
mis apportent à la doctrine de l’importation et de la contagion.
Voici deux nouveaux exemples du même mode de transmission du choléra : l’origine de la
maladie a été la même; elle a eu son point de départ dans le séjour à Paris de nourrices qui
venaient d’ailleurs d’un pays où la maladie ne régnait pas. Ce fut l’arrondissement de Joigny
qui, celle fois, se trouva victime de l’importation.
Cet arrondissement, dans ses rapports avec la Direction municipale des nourrices, est divisé
en deux sections. L’une et l’autre de ces circonscriptions ont été atteintes, mais à des épo¬
ques assez différentes et à des distances assez éloignées pour qu’il n’y ait à établir aucune
influence de voisinage dans les deux faits dont j’ai à vous entretenir. En effet, les casobservés
dans la seconde section se manifestèrent du 10 au 30 octobre ; ceux de la première section, à
l’arrivée d’un convoi de nourrices parti de Paris le 7 novembre. La maladie resta localisée
dans les endroits où elle fut importée, et la distance qui les sépare est d’au moins quatre
lieues. . . , ; .
M. Roy, médecin de la sous-inspection de Joigny (deuxième section), écrit à la Direction
que, du 10 au 30 octobre, il a observé à La Ferté-Loupière onze cas de choléra. Deux nour¬
rices, les fenjmes Pierron et Colas, furent prises peu après leur retour de Paris; la femme
Colas seule succomba, mais toutes deux perdirent du choléra le nourrisson qu’elles rame¬
naient, et chacune également un de leurs propres enfants, âgés l’un et l’autre de 3 ans. En
somme, cinq victimes sur onze cas qui se développèrent chez un homme, cinq femmes et
cinq enfants.
Il n’y eut de cas de mort que dans les maisons des femmes Pierron et Colas, et M. Roy
insiste d’une manière spéciale sur les mauvaises conditions d’hygiène qu’il a rencontrées
dans ces deux habitations. Ce médecin terinine en disant que, depuis le 30 octobre, aucun
cas ne s’est déclaré dans la contrée, et qu’il n’y avait plus de ces diarrhées qui précèdent ou
suivent l’épidémie.
J’ai regretté de n’avoir pas de détails plus circonstanciés qui permissent de suivre la filia¬
tion de ces faits malheureux. Malgré les démarches qui ont été faites à ma demande par la
Dirèction des nourrices, je n’ai pu obtenir de renseignements plus précis. , ■
Il n’en est pas de même pour les cas observés dans la première section de l’arrondisse¬
ment de Joigny. Ceux-ci ont été étudiés avec une grande intelligence par le médecin,
M. Bazol, qui faillit être lui-même, comme vous le verrez, victime de l’importation.
Voici ce que M. Bazot écrivait, le 22 novembre, à M. lè directeur des nourrices ;
« Monsieur,
« Le 8 novembre , lendemain de l’arrivée de l’enfant Kesteloot ( le convoi des nourrices
avait en effet quitté Paris le 7 novembre), je suis allé pour lui donner des soins : il venait de
succomber après quelques, heures de maladie seulement. ,
« La visité dü corps'et les renseignements me portèrent à penser que l’enfant avait suc¬
combé au choléra ; je donnai immédiatement un certificat pour que l’inhumation eût lieu
dans le plus bref délai.
« La nourrice et les autres enfants ne se sentaient nullement malades, quand, dans la nuit
suivante, ils furent pris de diarrhée, de vomissements, etc.
« Prévenu, je me rendis, sur les midi, au domicile du sieur Girard, et je trouvai la femme
couchée, la face cyanosée, se plaignant de crampes, etc. ,
« L’aîné Kesteloot (c’est-à-dire un jeune enfant d’un an, frère du précédent, et en nourrice
dans la même maison depuis l’année dernière) était aussi couché dans son berceau : il était
très-gravement pris, et je vis qu’il ne passerait pas la nuit. En effet, il a succombé vers le
140
L’UNION Ml^iniCALE.
malin. L’inhnmalion a en lieu au bout dè quelques heuT'es. Quant à la nourrice, elle a traîné
quelques jours et a été inhumée également peu de temps après son décès. La tante de la
femme Girard, qui avait soigné sa nièce, a aussi succombé, ainsi qu’un autre enfant.
« Depuis le 16 courant, je n’ai pas appris qu’il y eût eu d’autres décès à ta Cetle-Saint-Gyr
ni dans les autres communes.
« Néanmoins, après un pareil accident, je ne saurais dire quand les nourrices se décide¬
ront à retourner à Paris.
« Veuillez, etc. » '
' En transmettant cette lettre à la Direction, le sous-inspecteur de Joig.ny (première section)
annonçait que, le soir inème du 22, M. Bazot venait à son tour d’être atteint des premiers
symptômes de la maladie. Elle ne. fut heureusement pas grave, car le 27 novembre notre
confrère écrivait au sous-inspecteur la lettre suivante : .
« Je m’empresse de vous annoncer que, depuis votre visite, je me suis trouvé de mieux
en mieux et que j’ai repris mes occupations. J’arrive même de la Petite-Celle où j’ai trouvé
nos nourrissons très-bien portants. D’autres cas de choléra n’ont pas eu lieu ; malheureuse¬
ment, il n’en est pas de même pour la Grande-Gelle, où quatre personnes sont en ce moment
gravement atteintes : ce sont des voisines de la femme Girard qui,, comme je vous l’ai
annoncé déjà, a succombé quelques jours après sa nièce . »
J’ai tenu à laisser la parole au médecin même qui a observé les faits. Ils sont assez élo¬
quents pour que je sois sobréde réflexions et que je me contente de les résumer rapidement.
Ainsi, le 7 novembre, des nourrices arrivent dans une commune où il n’y a pas de choléra ;
dès le lendemain, un des nourrissons a succombé en quelques heures, après avoir présenté
tous les symptômes dé cette maladie. La nuit suivante, dans la même maison, la nourrice et
les autres enfants tombent malades: la première traîne pendant quelques jours et meurt
également ; un des enfants, frère de celui qui a succombé, meurt aussi très-rapidement du
choléra.
Un peu plus tard, une tante dé cette même nourrice, qui l’avait soignée pendant sa ma¬
ladie, meurt victime également, et le médecin hii-même est atteint d’un choléra léger. Ge
n’est pas tout; car vous avez vu qué, dans sa seconde lettre, M. Bazot signalé ènedre quatre'
personnes gravement atteintes, et ce sont, dit-il, des voisines dé la femme Girard. ■ •
Rapprochez Ces faits de ceux de l’arrondissement de Péronne et de bien d’autres, et vous
ne pourrez méconnaître la facilité avec laquelle les nourrices transmettent le choléra dans
des localités qui en avaient été jusque-là affranchies. Aussi faut-il, autant que possible, pré¬
venir ces fâcheuses importations : c’est pour célte raison qu’hier même, je refusais absolu-,
ment de laisser placer un enfant dont la mère était morte la veille du choléra à l’hôpital des
Gliniques.
Extrait de la séance du 27 Décembre t865. — Présidence de M. Léger.
SOMMAIRE. — Correspondance. — Des remecinations. Discussion : MM. Laitier, Bouclier de la VillCr
Jossy, Bourdon, Hillairet, Hérard, Enapis, Gros, Siredey.
Correspondance imprimée : , '
Archives de médecine navale, ïi"
Compte rendu des travaux de la Société des sciences médicales de Gannat, 186A-65.
Bulletin de la Société médicale du Panthéon, 186Ù.
Bulletin des travaux de la Société impériale demédeeine de Marseille, iMh. ■
Ld médecine edntempor aine, ' ' •
Revue d'hydrologie médicale française et étrangère. Strasbourg, 20 décembre 1865. ’ '
M. Lailler : Il a été praliqué'dans mon service, à l’hôpital Saint-Louis, 30. ou 35 revac-^
cinalions avec le vaccin de génisse : une seule fois l’opération a réussi. En est-il de même
ailleurs, et quelle signification faut-il donner à. ces résultats négatifs?
M. Boucher de la Ville-Jossy: Le service des revaccinations a presque entièrement cessé
dans mon service, â Saint-Antoine, depuis que j’ai exigé que toutes les revaccinalions fus¬
sent pratiquées par moi ou par mon interne. Les revaccinalions qui ont été faites sont res¬
tées presque toutes sans résultat.
M. Hillairet : Le service des revaccinations s’ est fait dans mon service â Saint-Louis avec’
L’UNlüiN MÉDICALE.
141
assez de régularité; je ne saurais entrer dans des détails précis sur les résultats obtenus,
mais je puis dire qu’un très-grand nombre d’entre eux ont été négatifs. Relativement aux
vaccinations avec le vaccin de génisse, j’ai noté que l’incubation était plus longue qu’avec le
vaccin, de deux jours environ.
M. Hérard : Je pense qu’il reste encore de nombreux points d’étude à élucider au sujet
de la vaccination animale. J’appelle particulièrement l’attention sur la manière de recueillir
le virus sur l’animal. M. Lanoix le prend de préférence dans les parties profondes de la pus¬
tule; M. Warlomont, au contraire, le recherche immédiatement sous la vésicule, et il affirme
qu’il réussit infailliblement par ce procédé, tandis qu’il échouait très-fréquemment quand il
inoculait le liquide des parties profondes.
M. Empis : Depuis le 7 juillet, les vaccinations au moyen de la génisse ont lieu toutes les
semaines à l’hôpital de la Pitié. Il résulte principalement de mes observations que, pour
assurer le succès de l’opération, le vaccin doit être inoculé avant le cinquième jour. Toutes
les fois que l’inoculation de la génisse date de plus loin, la presque totalité des revaccina¬
tions, et un grand nombre de vaccinations échouent; c’est donc l’âge du vaccin qui doit
déterminer le transport de la génisse dans les hôpitaux, et non un jour fixé invariablement.
De même, pour que le vaccin renfermé dans des tubes soit inoculé avec succès, il faut
qu’il ait été recueilli depuis peu de temps ; s’il a déjà quelque ancienneté, il se coagule très-
rapidement et forme sur la lancette une petite masse gélatineuse qui glisse sur elle au mo¬
ment de la piqûre, et ne pénètre pas dans la plaie.
M. Gros : Voici un fait bien propre à montrer combien est plus longue dans son incuba¬
tion la vaccination animale : Un enfant chez lequel j’avais pratiqué six inoculations avec du
vaccin recueilli en tubes par M. Lanoix, ne présentait aucun indice de l’évolution vaccinale
au bout de dix jours. A ce moment, je pratiquai une nouvelle vaccination de bras à bras, et
je ne fus pas peu surpris de voir deux des piqûres de la première vaccination devenir le
siège de pustules vaccinales en même temps que celles de la nouvelle vaccination.
M. SiREDEY : Un enfant rachitique, vacciné avec succès, fut pris, dans le service que je
dirige en ce moment à l’hôpital Saint-Antoine, au huitième jour de sa vaccine, de vomisse¬
ments, de malaise, d’érythème généralisé, et enfin, le lendemain, offrit une éruption vario¬
lique discrète, mais des plus manifestes. L’enfant est aujourd’hui rétabli. Ici, ces deux érup¬
tions ont marché concurremment de la manière la plus manifeste. Dans un cas semblable, si
l’on avait recueilli du vaccin sur cet enfant, aurait-on été exposé à inoculer la variole?
(Voir, pour la suite de la discussion, le compte rendu de la séance prochaine.)
Le secrétaire , D’’ Besnier.
Addition à la séance de l’Académie de médecine du 26 décembre 1865.
M. le docteur Béclard présente, au nom de M. te docteur Reliquet, un instrument des¬
tiné à faire passer un courant d’eau dans l’urèlhre et la vessie ou dans l’urèthre seul. •
Cet instrument a été construit par MM. Robert et Collin. Il sé éompose de :
Une sonde en gomme (figure 3) ayant un diamètre de 3 millinaètres au plus, les parois
aussi minces que possible, de façon à réunir une grande souplesse à un calibre suffisant. A
son extrémité externe, la sonde a les bords de son orifice solidement fixés à un petit enton¬
noir métallique (fig. B), qui sert à le mettre en communication avec un siphon en caout¬
chouc (fig, F) chargé de fournir continuellement le liquide.
2° Un pavillon conique (fig.’û) creux traverse souvent son axe par la sonde (fig. 2), sur
laquelle il glisse librement.
L’ouverture de la base du cône présente un petit rebord saillant destiné à retenir une
rondelle de caoutchouc, dont la partie libre se rétracte sur la sonde et ferme l’espace qui
existe entre la sonde et l’orifice du cône. De plus, ce même orifice peut recevoir à frottement
l’extrémité de l’entonnoir métallique de la sonde. La face convexe du crâne piiésenteàparlir
de son sommet, dans les deux tiers de sa hauteur, de larges ouvertures.
La circonférence de la base du crâne, saillante sous la forme d’un angle moussé, se con¬
tinue sur le côté, avec un tube (fig. D) chargé de faire communiqûeria caVitè du pavillon
(dg-^ A) avec un tuyau en caoutchouc (fig. E) destiné à conduire le liquide dans un vase.
L’application de l’instrument consiste à introduire la sonde jusque dans la vessie ou
jusqu’à un niveqvi yanable de l’urèlhre, çelon que l’on veut faire une irrigation de (a vessie
142
L’UNION MÉDICALE.
et de l’urèthre, on de l’urèlhre seulement, puis à pousser le pavillon dans l’urèlhre jusqu’à
ce que le bord saillant de sa base soit recouvert par les lèvres du méat qui, en s’appliquant
sur la base du cône, maintiennent l’instrument en place pendant l’irrigation.
Pour satisfaire aux dimensions variables du méat urinaire, selon les sujets, M. le doéteut
Reliquet a fait faire des pavillons de volumes différents qu’il distingue par le n” 1 qui a
6 millimètres de diamètre; le n° 2, 7 millimètres; le n" 3, 8 millimètres; le n“ h, 9 milln
mètres, et chacun de ces pavillons peut recevoir les mômes sondes.
Fig. 1. Appareil complet. A, pavillon; B, entonnoir de la sondé; G,' sonde; D, tube,
d’écoulement ; E, tube en caoutchouc qui va dans un vase ; F, extrémité du siphon en caout¬
chouc ; G, robinet sur, le trajet du siphon.
Fig. 2. Montre le pavillon glissant sur la sonde.
Fig. 3. .Sonde avec entonnoir.
Fig. U. Pavillon. B, ouverture de la base, entourée d’une saillie; C, ouverture des tubes
d’écoulement.
VARIÉTÉS.
L’ÉPIDÉMIE DE TRICHINES A HEDERSLEBEIV. , , ,
Voici’ la suite de la communication de M. Cerise à ce sujet (Y. Union MinlçALt! , n" iûS,'
1865) ; extrait et traduit du Ber TFocA., u° 62. '
Celte épidémie, commencée â la fin d’octobre, sévit encore avec intensité et diffère par
maintes particularités des précédentes. En tout semblable au début à celle qui a régné à
Heltslâdt, elle s’en écarte dans la suite. Des vomissements et de la diarrhée on ont été les
phénomènes constants au début, ce qui fit croire à une invasion du choléra. Mais les dou¬
leurs sui generis et caractéristiques dans les muscles fléchisseurs des extrémités rectifièrent
L’UNION MÉDICALE.
143
bientôt cette erreur de diagnostic. Des sueurs abondantes et répétées, de l’insomnie, pouls
faible et plus fréquent qu’à l’état normal, des douleurs névralgiques très-intenses du plexus
coeliaque et mésaraïque, et une douleur constante à la région épigastrique, pouvaient en
imposer aussi pour une gastro-entérite. La diarrhée cessa spontanément.
Une oppression intense, de véritables accès de dyspnée survenant la nuit, se montrèrent
de la troisième à la cinquième semaine dans les cas graves, et étaient suivis d’un marasme
profond. Le plus grand nombre des malades y succombèrent. L’autopsie montra dans ces
cas une grande quantité de trichines infiltrées dans les muscles de la respiration, le dia¬
phragme surtout.
Les douleurs musculaires des membres avaient dès lors beaucoup diminué ; les malades
ne se plaignaient plus que d’un sentiment de paralysie. Une telle rémittence se manifesta
dans beaucoup de cas, que l’on crut émettre un pronostic favorable. Mais une aggravation
soudaine et considérable obligeait bientôt les malades, à se remettre au lit pour ne plus le
quitter.
L’œdème des diverses parties du corps n’eut pas de marche régulière. Celui de la face
apparut, en général, vers le dixième jour. Très-souvent il s’est borné à un seul membre.
L’invasion a été aussi très-variable après l’ingestion de la viande trichihée. L’incubation
a été de deux heures à quatre semaines, sans que ces variations fussent en rapport avec
l’âge ni les prédispositions individuelles; elles correspondaient avec la quantité de trichines
ingérées.
Deux guérisons durables ont. eu lieu par suite de vomissements survenus immédiatement
après l’ingestion de la chair empoisonnée. Le jeune âge exerce aussi une influence favorable
à cet égard. De 100 enfants atteints, aucun n’est mort. Des 350 malades traités, 80 à 90
sont morts déjà. .
Au début, le traitement consiste en benzine, administrée à la dose de 1 gramme, et en
purgatifs. Plus lard, il fut purement symptomatique. Employée jusqu’à concurrence de 30 à
05 grammes à l’intérieur, la benzine ri’a jamais amené d’effet fâcheux entre les mains du
docteur Kratz, médecin à Hedersleben ; aussi se propose-t-il de revenir sur son emploi.
P. G.
COURRIER.
BULLETIN DU CHOLÉRA. — . Voici le dernier bulletin transmis par M. le Préfet de polie# sur
le mouvement du choléra, à la date du 14 janvier, depuis l’invasion :
Entrées dans les hôpitaux civils : Admissions, 2,865. — ^ Cas déclarés à l’intérieur, 707.
Décès dans les hôpitaux : Civils, 1,844* — Militaires, 162.
Décès à domicile ; 1" arrondissement, 131. — 2' id., 110. — 3® id., 179. — 4® id., 210.
— 5® id., 227. — 6® id., 131. —7® id., 114. — 8® id., 112. — 9® id., 107. —10® id., 205.
— 11® id., 360. — 12® id., 249. — 13® id., 213. — 14® id., 158. — 15® id., 107. — 16® id.,
84. — 17' id., 423. — 18' id., 385. — 19® id., 250. — 20' id., 77.
Décès signalés dans les communes rurales : 545.
Total général des décès cholériques : 6,383.
Depuis le 12 janvier, aucun nouveau cas ne s’est déclaré soit dans les hôpitaux, soit en
ville ; il ne restait plus de malades en traitement.
ASSOCIATION CÉNÉRALE. — A l’occasion de sa’4iominalion comme chevalier de la Légion
d’honneur, M. le docteur Paul Vidart, directeur de l’établissement hydrothérapique de Di-
vonne, a fait don de la somme de cent francs à la caisse des pensions viagères d’assistance.
La Société locale de la Corse, agrégée à l’Association générale, vient de recevoir de l’Em¬
pereur un don de 200 francs, de M. le docteur Conneau un don de 100 francs, et d’un ano¬
nyme (par les mains de M. de Pietra Santa) un don de 200 francs.
_ Selon les intentions des donateurs, ces dons sont destinés à payer les cotisations de plu¬
sieurs confrères de la Corse, où l’exercice de la médecine est tombé à un degré de souffrance
tel, que les médecins de certaines localités ne peuvent prélever sur Y honorarium la faible
cotisation annuelle de 12 francs demandée par l’Association générale.
— Un congé d’inactivité, pendant le premier semestre de l’année classique 1865-1866, est
sur sa demande et pour raisons de santé, à M. Vallée, professeur de clinique externe
a l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Dijon,
144
L’ÜNTON MfiniCALE.
' M. Brulet, professeur de pathologie exlêrnc fi l'École préparatoire de médecine et de phar¬
macie de Dijon, est chargé provisoirement du cours dé clinique externe h la dite École, pen¬
dant la durée du congé accordé à M. Vallée. ■ : .
— M. le ministre de l’instruction publique, par âriêté. (lu 6 de. ce nmis, a nommé M. ie
docteur Allibert, sur sa demande, médecin honoraire du. lycée impérial Saint-Louis, comme
témoignage de satisfaction pour ses longs et honorables services dans cet établissement, . .
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance du mercredi 2l\ janvier (à 3 heures l/2>:
Suite delà discussion sur la revaccination. .li,;
FACULTÉ DE MÉDECINE DE ~ Cours clinique des maladies des ÿeux. ~ JA. Fonchiv
commencera ce cours le lundi 29 janvier, à deux heures, au Bureau central des hôpitaux,
place du Parvis-Notre-Dame.
La visite des malades et les leçons auront lieu les lundis et les vendredis, de deux à
quatre heures. , '
— M. le professeur Jarjavay reprendra ses leçons cliniques le jeudi 25 janvier, à l’hôpital
Beaujon, et les continuera les jeudis suivants.
— M. le ministre de l’intérieur en Russie, dit YOpinion nationale, vient de cofirmer les
règlements d’une Société qui s’est formée à Saint-Pétersbourg sous le titre de Société protec¬
trice des animaux. ■ ' 'ii
La nouvèllè Société est placée sous le haut patronage du grand-duc Nicolas; son conseil
d’adminislralion sera formé de membres avec président, vice-président et secrétaire. Elle se
propose de répandre des livres populaires destinés à éveiller dans lé peuple des sentiments
de compassion pour les animaux ; elle créera des centres où les animaux pourront être traités
par de bons vétérinaires, et organisera des abattoirs d’après les méthodes les plus nouvelles.
Une première réunion a eu lieu le 80 décembrci On a procédé à l’élection du président et
à la discussion de diverses propositions et communications administratives, législatives et
médicales.
LA MÉDECINE AU PÉRDU. — Selon la Gaceta medica de Lima, il n’y a pas, dans tout le
Pérou, deux cenis médecins pourvus d’un titre légal. On peut juger par là quel est l’état de
la médecine dans celte vaste Républigue abandonnée ainsi aux guérisseurs et aux charla¬
tans. Le service de santé militaire n’est pas mieux organisé. Avis aux partisans de la liberté
absolue d’exercice. Qu’ils aillent y voir, et ils en reviendront bientôt convertis devant les
malîieurs journaliers et les catastrophes qui en résultent. — * ' : *
OFFRANDES REÇUES AUX BUREAUX DE L’UNION MÉDICALE POUR LA VEUVE D’UN CONFRÈRE.
(quatrième liste.)
M. Auguste Goupil , 10 fr.; — M. et M"' Loreau, à La Chaùvinière, 10 fr.; -
20 fr.; — M. Andral, 20 fr.; — IVI..Huel-Després,, 10 fr. ; — une anonyme, 10 fr.:
mont (de Monteiix), ô Rennes, 5 fr. — Total . .................
Premières listes. . . . . .
- M. Véron,
M. Da-
' 85 fr. '
276 fi>
Total. . . ........ 361 fr.
MONUMENT A LAENNEC. ■ ■ ■ ai t
‘ Souscription recueillie dans la Société locale a’Euré-et-Loir, par M. Vàyet, son président. ' ‘
MM. Beaunier, 5 fr. ; Barreaux, 2 fr. ; Vincent, 5 fr. ; Dagron, 2 fr, ; Vladimir, 3 fr. ; Juléau,
5 fr.; d’Ambroise, 2 fr.; Daban, 2 fr. ; M. Galopin, 5 fr. ; Bergeroh, 5 fr. ; Meunier, 5 fr.;;
Rambert, 5 fr.; Dargent, 2 fr.; Lamy, 2 fr. ; Salmon, 2 fr. ; Roque, 5 fr.’; Voyet, 5 ff.'
Total : 67 fr. > i V » •> ’
M. Ségalas, d’Aubin (Aveyron), 5 fr. , I l
M. Theuliée (Jules), è Pithiviers, 10 fr.
■ _ _ _ _ . . Le Gérant, G. RicHELOT, ,
Paris. — Typngrapliie Féux Maitestb et C®, rue des Dcux-porles-Sainl-Sauvciir, 22. ’ * "
L’ UNION MÉDICALE.
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septembre. — E.BROSSON, concessionnaire.
Les Eanv iuiiiérale(4 du nout-nore-j ex¬
portées, se conservent longtemps sans éprouvfer
aucune décomposition., qui en altère les propriété»
médicamenteuses ; de sorte que, transportées, elles
rendent de très grands séWices; elles sont , em-
plbyées avec sùccès contre le Rhume, lé Catarrhe
pulmonaire chronique, l’Asthme, l’Emphysème pul¬
monaire, la Pleurésie chronique sans fièvre , la
Phthisie pulmonaire commençante, la Pharyngite
et la Laryngite chroniques avec altération ou perte
de la voix.
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toutes les Pharmacies et Dépôts d’eaux minérales,
ou à M. E. BROSSON, concessionnaire au MONT-
DORE (Puy-de-Dômej.
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phite de manganèse. —Prix V 4 fK- le flacon.
Sous.l’influence des hypophosphites, la toox.di-
minue, l’appétit augmente, les forces reviennent,
les sueurs nocturnes cessent, et le malade jouit
d’un bien-être inaccoutumé.
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FOUQUE; Lyon, Pharmacie centrale, 19, rue Lan¬
terne; Bordeaùx, Nantes, Toulouse, dans les suc¬
cursales de la Pharmacie centrale.
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relles f l’Wydrofère de Mathieu (de la Drôme),
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B.nssés, etc, — Fumigations. — Ctymnase.
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Bestaiirant. Calorifère.— Prix très-modérés.
APIOL DES D^^JORETETHOMOLLE.
Médaille h l’Exposition universel^ de 1862.
L'observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiques ebmmeemmé-
nagogué, et son incontestable supériorité sur les
agents tliêràpfUtlqhes dé la-ltfffllfe'Wdgge.
un sàtalît 'ét feotiscîëftbtédX^obSai^ateur, M. le"
docteur Marcotte» a- particulièrement étudié l’Apiol,
à cé point dertüe, dans sonsefvicb do l’hôpital de
la Pitié et en ville. 11 résulte de ses observations
que iB succès est assuré quand l’aménorrhée et la !’
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato-’
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanément od préalablement la chlorose
ou les autres complications.
Les docteurs Joeet et Homolle indiquent, comme
,1e seul moment opportun pour administrer l’Âpiol,
celui qui corréspond k l’époque présumée des
règles, bu qui la précède.
Dose : 1 capsule inaiin et soir, pendant six jours.
On l’emploie alissi pour couper les fièvres d’hccês.
Pharmacie Briant;' çue de Rivoli , 150. entrée
rué Jean-Tison, à Parïs.
PILULES CRONIER
A L’IODURE DE FER ET DE QUININE.
(Extrait delà Gazette des hôpitaux, te mai 1863.)
. Nous pouvons dire que M. leD' Cronier estlé seul
qui soit arrivé à produire ce médicament k l’état
fixe,, inaltérable , et se conservant indéfiniment.
Par ‘conséquent, il a' doHc tm- avantagé réel sur
toutes les préparations ferrugineuses, ’
Rue de Grenelle Saint-Germain, 13, k Paris. ■
PILULES ANTI-NEVRAL6Î0ÜES
JDoJ);‘jÇ:RONIÉR.
ji n’est pas un praticien, aujourd’hui, qu ne
rénéontre chaque jour dans sa pratique civile au
moins un cas de névralgie et qui n’ait employé le
sulfate de quininè, tous les anti-spasmodiqùes, et
même l’électricité. Tout cela bien souvent sans >
aucpn résultat, , ,
ÉespÜutesantl-nèvraigiqués' de' Cvopiér, au con¬
traire^ agissent toujours et calment tcmtes lés né¬
vralgies les plus rebelles eu moins d’une heure.
:Dépôt :,Chez Levasseur, pharmacien , rue de la-
Moiihaie.lO, à Paris.
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produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion et de sa force digestiye toujours égale. ,
Elle qst administrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs , Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, $ôvs formé
d’KlIxlr^ Vin, Sirop, Pastilles, Prises,
Pilules ou Uragées. ’ , , . . .
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macie, rue de Bondy, 38, Paris. '
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d’imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo-
lo0a,/hfin':des'chrornqOTS'âes sciencèSpd'ès lettréF,^^^d^^ politique, de l’iiKlustrîeéL
déé finances. Rien n’est plus varié que l’ensernble des travaux publiés par la
'%ntemp(U'mne mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les fàWilles uRé^ ’'
lekdre instructive, intéressante, à tenir les gens instruits au courant du mouvement
de i’esprit humaimiOu remarque, parmi les. rédacteurs, de$. écrivains; jêt des savants
comme MM. Sainte-Beuve, Barrai, Lélut, le- général Daumas, Darimon^ Goalàn,';', ‘
'deiaGuéronnièrè,' Lévassèür, Babinet; Dehéça,iu;'Urnouf, etc., .etc. ' ■;
^n s’abonne pour l’aniî,é.e entière au pjrix,;de io francs-, pour toute la.F.rance ; — ' '
pour le-second semestre au prix de 6>raôics. — Paris, hué du Pont-de,-LodL 1. ;
Mandats dé posté. ' ' ' ' ■ . ' -
Vingtième année.
No 10.
Jeudi 25 Janvier 1866.
L’UMON MEDICALE
Ÿm t)E L'ABONNEMENT : JOURNAL D'ABONNEMENT .
... . . rueduFaulioure-Monlmarlre,
V.. DES ISIEEEÏS SCIESTIFlOllS ET PEATIOCES, k...—.
6 Mois . 17 » . ; —
3 Mois . 9 » MORAUX ET PROFESSIONNELS Dans tes Départements,
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Tout ce qui concerne la rvédiictibri dbit être adressé à M. le Docteur jAmédée ï.a.toïj«. Rédacteur en chef,— .Tout ce qui
• concerne TAdUiimstrâlibé, à M. le Gérant, M/e efu ffluliourpr-jl/ointmdrtj'e, 56. ' ’
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ment. Prix : 235 francs.
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Chaque année ou volume séparément :
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2e, 1848, relié. . . .
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3e, 1849. . . ....
. . . (épuisé).
4e, 1850 . .
. . . 30 fr. (rare).
5e, 1851 .
... 30 fr.
6e, 1852. ......
. . .. 25 fr.
' » ■
7e, 1853. . . . . i .
. . . 25 fr-. (assez rare) ,
ge, 1854. .... . .
. . . 15 fr.
•
9e, 1855. .
... 15 fr.
■
10e, 1856.. . , . . . .
. . . 15 fr.
).
lie, 1857. . . . , . .
. 15 ît. \ _■ -,
»
12e, 1858. . ... . .
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vier 1859, etforme en ce moment 28 beaux volumes grand in-S» de plus de 600 pages
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L’année 1860,
id.
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L’année 1862,
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T.’année 1863,
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L’année 1864,
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L’année 1865,
id.
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L’UNION Médicale.
GAZÉOL
REPRODOCTIO» PAR SYNTHÈSE DES ÉfflAHATIOBS DES ÉPDRATEDRS A GAZ
PAU
BURIN DU BUISSON
Pharmacien, lauréat de l’Académie impériale de médecine de Paris.
Le Gazéol est nn liquide volatii qui, par son évaporâlion daùs la chambre des malades,
reproduit identiquement les émanations des épurateurs à gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluche, obtenus tout récemment à l’usine à gaz de Saint-Mandé, ainsi que les diverses
communications faites sur ce sujet à l’Académie de médecine, sont des titres sérieux, pour
attirer l’attention du Corps médical sur le Gazéol, non-seulement pour la coqueluche, mais
encore la phthisie, l’asthme et les diverses maladies des voies respiratoires.
Le Gazéol est gratuitement à la disposition de MM. les médecins désireux d’expérimenter
ce nouvel agent, qui s’emploie à la dose de 10 h 20 grammes, sur une assiette.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près ta Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinet.
PYROPHOSPHATE DE FER ET DE SOUDE
DE LERAS
PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS SCIENCES
Sous quatre formes différentes : Solution, Sirop, Dragées, Pastilles.
Dans ces diverses préparations, le fer se trouve chimiquement dissimulé, on ne le reconnaît
ni au goût ni à la saveur. Les deux principaux éléments des os et du sang, fer et phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en font le meilleur des ferrugineux, non-seulement
dans la chlorose et la chloro-anémie, mais encore dans les diverses affections lymphatiques
et scrofuleuses.
La solution de Pyrophosphate de fer et de soude, la forme la plus employée, est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences des maladies graves, surtout à la suite des
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les fonctions
de l’estomac et des intestins, et ne provoque pas de constipation, grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate de soude qui se trouve dans sa composition.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade,.près "la Banque.
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOUDE ET DE MAGI\ÉSIE
de Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat de l’Académie impériale de médecine
Les Pastilles contiennent 0,i0 cenitg. de lactate de soude et de magnésie ; les Prises 0,30 cenlig.
L’acide lactique est l’élément normal du suc gaslriqiie; il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie, les deux sels
alcalins les plus employési.en médecine pour combattre les affections de l’estomac, des
intestins, du foie et des reins, il a l’immense avantage d’offrir, sous forpie d’un bonbon
agréable, les éléments les plus favorables à l’économie. Aussi M., le professeur Pétrequin,
l’un des promoteurs de cette nouvelle médication, obtient-il chaque jour les plus heureux
résultats dans les différentes formes de dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonction¬
nels de l’appareil digestif.
Dépôt général à Paris, à là pharmacie, 7, ri de la Feuillade; à la pharœ. Gavinet, à Lyon.
L’UNION MÉDICALE.
N» 10. Jeudi 25 Janvier 1866.
SOMMAIRE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie de médecine. — II. TuAcnéoTOMiE : Observations de trachéo¬
tomie pratiquée dans la période extrême du croup.— III. Bibliothèqde : Du pneumatocèle du crâne.
— IV. Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine]. Séance du 23 Janvier : Correspon¬
dance. — Thérapeutique respiratoire. — Présentations. — Traitement des maladies par l’électricité
statique. — V. Lettre sur l’enseignement médical. — VI. La Médecine devant le public : Les confé¬
rences médicales de la salle Valentino. — VII. Courrier. — Vlll. Feuilleton : Le médécin sans mé¬
decine.
Paris, le 24 Janvier 1866.
BULLETIN.
Sur là séance de l’Académie de médecine.
Croira-t-on que c’est en comité secret que l’Académie a voulu discuter la réponse
à faire à l’Administration, relativement au subside demandé pour l’introduction de
la vaccination animale? Sur quels motifs? On n’a vraiment daigné en donner aucun
au public, si ce n’est que c’était une question administrative. Il paraît qu’il est
défendu de traiter en public les questions administratives; administratives tant qu’on
voudra, mais il n’est pas moins vrai que l’Académie s’éSt basée sur des motifs scien¬
tifiques ou de pratique pdür demander un subside en faveur de la vaccination ani¬
male ; il n’est pas moins vrai que ces motifs n’ont pas été discutés, qu’ils auront pu
l’être hier, en comité secret, et que le public médical avait un grand intérêt à con¬
naître cette discussion. On ne comprend pas vraiment cet esprit d’étouffement et de
cachotterie, quand, de toutes parts, on demande le grand jour et le grand air.
La séance publique s’est donc bornée à la communication du discours prononcé
par M. Devilliers sur la tombe de M. Chailly-Honoré, discours simple et modeste
comme il convenait à la mémoire du plus simple et du plus modeste membre de
l’Académie; et à la lecture d’un mémoire de M. Poggiale, sur le traitement par
l’électricité statique de plusieurs maladies rebelles à d’autres moyens. A. L.
FEUILLETON.
LE MÉDECIN SANS MÉDECINE.
Il y a temps pour tout, même pour la vertu. Je m’avisai d’être économe aux dernières
vacances, et de prendre le train omnibus au lieu de l’express pour revenir de Paris chez
nous, où l’on m’attendait à dix heures du matin, où je n’arrivai qu’à cinq heures du soir.
Pour épargner sept francs cinquante centimes, j’avais tout bonnement répandu l’alarme dans
ma famille et dans les environs. Ma vieille nourrice criait que j’étais déjà mort et refroidi
peut-être; ma jeune cousine me voyait avec quelque chose de cassé; ma mère pensait le
cher enfant n’aura pas su garder de quoi payer sa place; il est si bon pour les autres! Mon
Dieu 1 qu’est devenu le temps moins rapide, mais plus hospitalier, où un brave conducteur de
diligence faisait crédit à un voyageur sur sa mauvaise mine et sur sa malle moins pesante
que l’air ?... Quant à mon père, il avait bourré sa pipe plus que de coutume, et il s’en était
allé à une demi-lieue de là visiter nos champs.
Je manquai donc carrément mon entrée en vacances. C’est égal, c’est toujours un bon
moment que celui-là : printemps d’une année de six semaines ! renouveau des affections du
foyer domestique; — qu’il est doux de se réveiller au bruit d’un vrai et vaillant ménage,
de rouvrir les yeux sur un tableau, sur un objet cher à notre enfance, et de murmurer :
chez nous!
Aux reproches dont on m’accabla si tendrement, j’opposai l’économie que j’avais rêvée; je
ne savais pas çette utile vertu si triste ; on heussq les épaules, et ma cousine, que je ne
Tome XXTX. — Nouvelle série, ' 10
146 .. .
L
'UNION MÉDICALE.
■ f ; /; -i-
( -
TRACHÉOTOIVIIE.
OBSERVATIONS DE TRACHÉOTOMIE PRATIQCÉE DANS LA PÉRIODE EXTRÊME DU GROGP;
Par le docîeur Eugène Moynier, .
Ancien chef de clinique de la Faculté à rHôtcl-Dieu , de Paris (1). i
Obs. VÏ. — ' Angine coiienneuse, . — Croup. — Trachéotomie. -^Guérùafi. i :
Le mardi juillet 1865, je suis appelé à l’ile. Adam pour voir une petite fUle aUeintft^
croup : je la trouvai dans un état d’asphyxie imminente, et, à son état de pâleur et dMnsen-
sibilité, je jugeai qu’elle n’avait que peu d’instants à vivre et qu’elle allait mourir dans un
état de calme trompeur ; je fis part de mes impressions â MM. les docteurs Dupuy, Abbadie
et Vanier, qui étaient présents. Ces messieurs furent d’accord sur la nécessité et sur l’urgence
delà trachéotomie. M. Dupuy se chargealui-ipême de prévenir la famille. Voici dans quelles
circonstances s’était développée la maladie dônt M. Vanier, qui, à partir du moment de
l’opération, est resté nuit et jour auprès de, l’enfant jusqu’à la guérison, m’a communiqué
l’observation : -,
- Jeanne Ginetti, d’Avelino, A anS, de santé délicate^ habituellement' pâléj mais vivb et
enjouée, quitte Parisv le. lundi; 10 juillét, pour venir>àiMe Adam, chez sa' ^rànd’nièré la
duchesse de Valmy; son médecin, à Paris, l’ayant ti'OiUvéepen, en 'train quelquesjours aup'a-
ravant, et plus pâle encore qu.e, d’ordinaire, sans. appétit, avait eonseillié un prompt ietourrà
la .campagne, ,-r Le jeudi suivant, 13 juillet, vers deux heures, après midi, l’enfant est prise
de fièvre et de vomissements. Le docteur Dupiiy voit l’enfaut .-â cinq heures et, prescrit, la
potion homœopathique suivante : aconit T. M. PV gouttèst eau distillée, 70 grammes ; sirop
de sucre, 20 , grammes par cuillerées toutes les dèux heurei'la fièvre tombé vers le malin
du jour suivant, qui se passe bien. . !
Le samedi 16, l’eMant sé plaignant d’un léger mal de gol’gè,‘prend la potion stiivanté:
belladone T. M. lïl gouttes; eau distillée, 70 grammes; sirop dé sucre, 20 gramniés. L’en¬
fant sort par un temps très-chaud et dort bien la nuit suivante.- ■ ■
• La journée du dimanche est assez bonne; bain de son.;
.. Le lundi, on remarque que l’enfant est triste; elle. prend un bain , de, sel. et continue à se
plaindre de la gorge. Le docteur Dupuy fait vomjr l’epfant^qveo la potion suivante : sircq)
d’ipéca, 90 grammes.;. poudré d’ipéca, 0,,A0, ,et fait administr^er- dnns.lc\; jo,urnée.;la po|ipn
(1) suite et fin. — Voir les numéros des 16 et 20 janvier;.' ; .:i : . ' i ';.; : . ! i 1
croyais pas si forte, répliqua : Il fallait, .cousin, épargner sur vos plaisirs et non pas sur l’af¬
fection de ceux qui vous servent et’quî vouS"âimèfit...
Ces quelques mots d’un bon sens supérieur me donnèrent à réfléchir. Mais l’homme se
révolta en moi, et, ne voulant pas donner ouvertement raison à une petite fille, j’annonçai
qnè j’allais me jeter dans les bras de mon père.
Ma eousine me cria'dé b'e pa's aller trop vile; -— il n’y a plus d’étiféritéf-mà parole d’hon¬
neur!
J’arrivai juste au niohient où' mon’ përé Venait de cbnsuUér séK/«M(;AeMi pur la.' quaiïté,,la
quantité et lé prix vénal de la récolte de l’année, Tous lui avaient répondu' d’ùnè voix trop
naturellement altérée, mais unanime : que les, épis étaient nombreux, et lourds' et, la- paille
haute ét fermé, la luzerne épaisse et les foins subefbés, et que tout valait mieux enfin sops
tous lés rapports et se vendrai 1 pliis . cher, ' ' V ‘ , - • n
Je tombais bien; car la premiè'rè heure du succès appartient presque ioujotifs. à.rindul-
— Eh! eh! fit mon père du plus loin qu’il m’aperçut, voilà l-’enfarît prodigue. Par
malheur, ces enfants-là sont plus nombreux que les veaux gras, etil.n’y a pas de venu pour
tout le monde. Georges,; fu viens U, n peu tard, mon garçon.,..-.. , ' -h
— J’ai voulu économiser, et alors... >
: Écono toi! Mauvaise affaire. et qui' nous ménagé' düelque sùrpi^é: 'Tiens, vois
plutôt ces dômes, ces panthéons, ces meules, ces fôlns, tu mangeras tout cela cette année
L’UNidN MÉDICALE.
Ï47
ïïomcBôpalhique suivafttè : borà'^ 3' Irit. 0,30; eau distillée, 7p grammes; sirop de sucre,
^0 grammes, ainsi q,ü’un second bain de sel. Dans la soirée, l’en fa,nt est plus mai, elle est
plus^ agitée. Dans la nuit, élle se réveille en sursaut, vomit et sé plaint d’une angoisse. qui
duré’ peu et est attribuée à un violent orage qiii vient d’êélater. — Néanmoins, le, docteur
Abbadie, qui a passé la nuit auprès de l’enfant, prescrit un vomitif énergique : sirop d’ipéca;
90 grammes; tartre stibié, 0;10. — Il avait,' ië Soir' précédent, 'constaté ia^ i)réséticéide
faussés mémbraées et fait pressentir la nécessité dé cautérisér.
. Dans la matinée du mardi 18, les docteurs Dupuy et Abbadie voient l’enfant ensemble,
constatent la présence des fausses membranes sur les amygdales et l’exlinGtion de la- voix.
La prescription est la suivante : 1° sublimé corrosif, .31 trit.:, 0,40; eau distillée n" 1,
45, grammes; sirop de sucre,, 15 grammes; 2° lycopodium, 3' trit., 0,40; eau distillée,
45 grammes; sirop de sucre, 15; à prendre alternativement une cuillerée des. deux potions.
L’enfant passe la journée; dans, u.n , état fort pénible;, elle s’endort yers. six heures,; mais elle
est réveillée ,à; huit heures, en proie à , un accès de suffocation lelie» que les;pers0<nn€s qui
i’entourept sont effrayées;, il semble que l’enfant.va mourir. Eu, l’absence de^ médecins pré¬
cédents, le docteur Vanier est appelé, et, frappé de ce qu’il observe, il prévient la duchesse
de Valmy que l’enfant est, atteinte d’un croup confirmé. Il s’appuie pouç formulée son opi¬
nion sur la présence de fausses membranes étendues dinne manière continue sur les amyg¬
dales et le voîle.du palais, sur l’extinction de la voix,, l’appareil terrible d’une suffocation
imminente à îaquelle l’enfant est en proie. En effetVàssjsé sur sbn' li(,trènfant en sàisii les
bords àvèb force de Ses' deux petits, bras pouf s’aider à rè'spirér' le ;plûs'çpssible,/éil'ç,‘ n^^^
parvient qu’en faisant entendre un sifflement rauque des plus pénibles. Interrogée, èlle
répond par le mouvement des .lèvres, à peine, articule-l-éile imparfaitement quelques s.yl-
rabés; la voix est complètement voilée, éteinte; rènfaritéSt portée dévânt unc.fènéfr'e-pbur
examiner plus complètement la gorge : les amygdales, fortement tuméfiées, sCnl çQuvértes,
aihsi que la luette et les piliers du voile du palaîs, de fausses membranes d’un bldri,c-gris ;
elles .sont, épaisses, consistarUes et étendues, d^uné façon continue. Cautérisées avec le crayon
de nitrate d’argent, elles ne se détachent pas, .— Les personnes qui ènlourenif Lenfant sont
étonnées de là facilité avec laquelle elle se laisse examiner; c’est qu’elle est déjà dans un
certain deg'fé d’anesthésie et d’insensibilité cutanée. En effet, elle réagit peu au pincement
de ia peau. Les fosses nasales sont également 'occupées' par des .'fausses membranes' moins,
épaisses cebebdant et accompagnées de jetage. L’obstacle à là réspiràlipn ne siège pas dans
le nez, ni daPé la gorge proprement dite, car célie-cî est encore suffisamment ouverte, mal-r
gré lé' gonflement de ses diverses' parties. L’obstacle est' plus bas et jest occasio'nné par
la présence des fausses membranes dans le larynx ; ce sjont-elles qui cjiüsen^^^^ de %
avec tes professeurs, tes , répétitéurs, çt il y en a pour plus .dé mille écus pourtant.ii Asrtu
déjeuné seulement ? , . .. . . ,
Si je m’en souvenais, je ne m’en souvenais guère, et je déclarai que je considérais l’ap-
pétit, à la campagne et en famille, comme le plus, sain des devoirs. ,
Nous reprîmes, emboîtant le pas, bras dessus, bras dessous, le chemin de là maisoHé •
-- Causons sérieusement, mon gars, de choses qui pourraient effrayer ta, mère ‘et ta coii-
sine, si ambitieuses à ton endroit. Sais-tü bien que depuis l’hiver dernier j’ai des inquiétudes
réelles peur ton avenir de docteur en médecine? Tu sais si je lis attentivement les journaux,
les brochures, les livres. Eh bien, il me semble que l’on multiplie autour de nous les moyens-
de devenir chacun le médecin de soi-même, et que si le public se met par hasard à croire
sur parole ce qu’il entend dire, vous n’aurez plus de visites à faire. Des voitures coloriées
parcourront les rues avec cette enseigne : Guérison en gros et à domicile.
— : Il faut laisser dire, laisser faire et laisser passer, répondis-je; pour moi, ce que nous
voyons dé régulier et d’irréguliér, de normaL et d’anormal sur le terrain dont U s’agit,
prouve là même chose et va au même but : Chacun attache aujqurd’hui uti plus grand soin; ■
grand prix à la santé, et considère la maladie comme une charge, sinon comme une
— Tu penses bien, mon ami, que nous ne nous révoltons pas ta mère, ta cousine et moi à •
^ pensée que la souffrance et les infirmités peuvent, à bref délai, ne plus exister sur.la; terre. ,
us avons peur seulement que rutilité du médecin, contestée, combattue, démentie, ne
148
L’UNION MÉDICALE,
voix et produisent ce sifflement strident et douloureux à entendre. Le pouls est à 120. --
Après la cessation de l’accès de suffocation, la respiration reste pénible, bruyante; renfant
è’abàt sur le côté, vers la ruelle, et demande du geste qu’on la laisse. Cet accès ressetnble à
celui de la nuit précédente, qui avait été considéré comme l’effet de l’orage. Mais l’enfant ne
se remet pas cette fois comme l’autre.
M. Vanier conseille les insufflations d’alun et de tannin à parties égales, une ou deux
secousses de vomissements, des sinapismes, et il prévoit la nécessité de l’opération de la tra¬
chéotomie pour te lendemain. La duchesse de Valmy fait prévenir le médecin de la famille
Ginetti, le docteur Campbell, en le priant de venir. Pendant la nuit que M. Vanier passe
auprès de l’enfant, deux accès de suffocation se produisent vers une heure et quatre heures
du matin, et la situation va toujours en s'aggravant quant aux symptômes généraux et
locaux. Le pouls est à lôO; l’enfant est pâle, abattue et indifférente à tout, excepté à cher¬
cher la respiration.
Le docteur Eug. Moynier, envoyé par le docteur Campbell, voit l’enfant à huit heures,
l’examine avec grand soin, et conclut, ainsi que MM. Dupuis, Abbadie et Vanier, à la néces¬
sité de l’opération immédiate. Le docteur Dupis annonce lui-même celte douloureuse déci¬
sion à la famille. — M. Moynier pratique la trachéotomie avec l’aide des trois médecins qui
ont soigné la petite malade. Cette enfant, très-intelligente, ne s’est pas débattue, et elle a
dit, depuis, avoir parfaitement tout suivi et compris, mais n’avoir ressenti aucune douleur.
Après l’opération, l’enfant est replacée dans son lit, et une respiration calme et tranquille
remplace les accès de Suffocation ; le sommeil survient, peu de temps après, aussi paisible
qu’en santé. Ce résultat immédiatement obtenu frappe tous les assistants. L’enfant, jusqu’au
soir, prend par intervalles du bouillon, du lait, du potage, trois à quatre cuillerées chaque
fois. Pendant la nuit, un bol de bouillon et, le matin, un lait de poule sont pris avec plaisir.
Depuis le moment de l’opération, la présence de mucosités dans la canule s’est révélée à
plusieurs reprises par un bruit de clapotement se manifestant surtout à là suite du sommeil.
— Dans la nuit du 17, le docteur Vanier, qui ne quitte pas l’enfant ni le jour ni la nuit,
constate que les fosses nasales sont le siège d’une diphlhérie non douteuse, et qu’elles
laissent écouler du mucus épais, mêlé à dés débris de fausses membranes. Le matin,
M. Moynier constate l’intégrité des fonctions respiratoires, la persistance des fausses mem¬
branes sur les amygdales, leur extension dans les fosses nasales, la teinte grise et le gonfle¬
ment de la plaie de la trachée. 5n cautérise la plaie avec le crayon de nitrate d’argent, et
on fait dans le nez des injections avec une solution de tannin et d’alun; 1 gramme de poudre
dé quinquina est donné dans du café. L’état fébrile, qui, la veille, avant ropération, était
élevé à lôO pulsations, est descendu à 110, 112.
finisse par porter atteinte à ta profession et à borner démesurément la carrière pour laquelle
nous faisons de si grands sacrifices . Après cela, tu sais, nous sommes de braves gens;
certes chacun devenant le médecin de soi-même, même les personnes interdites pour
d’autres motifs, si djela était possible, cela serait un progrès oii je ne m’y connaîtrais pas,
malheureusement je m’y entends. Car tu me le fais payer sous toutes les formes : bottes
vernies à la place de nos vieux souliers à clous, logement de garçon au lieu de chambre
garnie, chapeau Pinaud-Amourau lieu de casquette, etc., etc. Quand les dépenses augmentent,
n’ai-je pas raison de me préoccupper de savoir 'si ton avenir ne diminue pas?
—r: Rassurez-vous, père, et relisez ce passage de Genevïeve : Tout se correspond, dâns la
nature intellectuelle comme dans la nature physique. Quand vous voyez apparaître un grand
besoin, soyez certain que vous allez voir apparaître une grande force pour le satisfaire; et,
quand vous voyez naître une grande force sans emploi, soyez sûre aussi que, vous allez voir
naître un grand besoin pour l’employer. La santé, la force, la disponibilité de l’être, dans
toute la plénitude de la vie, voilà la grande préoccupation, l’universel besoin du moment; de
là, tout ce qui inquiète à tort : ia vulgarisation de toutes le^ connaissances, de tous les
secrets humains ne fera que rendre plus vrai, plus impérieux ce précepte : iVc swior «If'**
crcpfdam; N’avez-vous pas vu des hommes très-artistes, très-in lélligents entreprendre de
rester eux-mêmes les architectes de leur maison ? Eh bien, quelques-uns oubliaient la cave,
d antres l’escalier; rien ne manquait d’ailleurs à l’édifice. Louis XIV, à Versailles, n’bïnit
P un détail, mais ce détail c’était l’éau. J’àl vu encore des bacheliers ès lettrés et même
es sciences essayer de se guérir d’une démangeaison, un manuel à la main, et se procurer
une fluxion des plus grotesques. Je n’al donc aucune peur de la médecine sans médecin.
Dans aucun temps, près oU loin de la nature, Thomme n’a pensé qu’il sq suffisait à lui-même,'
l’üNion médicale.
149
' Pendant la journée du 20, l’état est stationnaire, la canule interne continue à fournir un
mucüs épais, purulent, grisâtre; l’enfant tantôt dort dans son lit, respirant, un peu bruyam¬
ment (25 à 30 inspirations par minute), tantôt se fajt porter sur les genoux de sa grand’-
mère, la duchesse de Vâimy, qui a été d’un dévouement et d’un courage admirables pendant
les quinze jours de cette terrible épreuve. A plusieurs reprises, l’enfant peut prendre quelques
cuillerées de bouillon, tapioka au lait, biscuit. La solution astringente est injectée dans le nez
à deux reprises. L’enfant se plaint, pendant cette journée, de démangeaisons à la peau et
se frictionne avec plaisir les mains et les bras avec de l’eau de Cologne. Le pouls varie de 100
à 110. Les fosses nasales côhtittüent à jeter. Pendant la nuit, l’enfant a un sommeil bruyant,
interrompu par des l’éveils pénibles, suivis d’expectoration de mucus purulent à travers la
canule.
Samedi. Pansement et cautérisation de la plaie, injections dans les fosses nasales; comme
les jours précédents. Le mucus qui salit les cravates est moins épais. M. Vanier trouve un
fragment de fausse membrane pelotonné; étalé, il est consistant, grisâtre, et offre les dimen¬
sions d’une pièce de un franc, à bords irréguliers et déchiquetés; Vers cinq heures, l’enfant
est abattue, le pouls reinonte à 120', la peau est brûlante; l’enfant se plaint de démangeai¬
sons, s’endort difficilement ; expectoration fréquente ét pénible, nuit agitée. Vers trois heures
du matin, amélioration : le pOuls revient â 100 ; l’enfant qui, depuis la veille, avait tout refusé,
accepte un peu de lait. v
Dimanche. La journée est bonne, les pansements sont faits comme : d’habitude : alimenta¬
tion plus abondante ; les fausses membranes des amygdales diminuent notablement ; la plaie
a bon aspect. ‘
Lundi. Nuit excellente;, passée, comme les autres, presque constamment sur les genoux de
sa grand’mère. Pànsèfnent habituel. Les fausses membranes des amygdales paraissent plus
blanches et moins épaisses. Les piucosités sont rendues par la canule; le nez se dégage, le
jetage est moins abondant. Alimentation substantielle. ■
Mardi. M. Moynier enlëVé la canule, cautérise la plaie ; mais il ée . hâte de. réplacèr la
canule q cause de ,1a difficulté qu’éprouve, l’enfant à respiféi’ ; les fauèses membranes des
amygdales sont séparées, laiteuses, pultàcées, transparentes ;' ï’âir' passe avec peine à travers
le larynx ; néanmpins, l’enfant a pu articuler la canule replacée, l’enfant reprend
ses aises et sa gàieté. L’qnfant suffoque chaque fois qu’elle boit : le voile du palais fonctionne
mal. Le mucus nasal dévient normal; la cravate est sdie très-rapidèment; quelques traces
de sang. ... „ /'
Mercredi. L’enfant paraît plus en train, èlle joue ét s’aliménte; la plaie est belle, lés âthyg-
dales deviennent nettes. ' . ;
fût-ce pour prier. Un autre, un autre! c’est le cri, c’est le codé de la fraternité, de l’humà-
nité tout entière; endéüx mots.
— C’est possible, mais j’éstime néanmoins , dans ma jUgèoite, qu’il y a quelque chose à
opposer à toutes les médecines sans médecin. J’y ai beaucoup réfléchi et je crois avoir
trouvé....... sais-tu quoi? Le s«ns meirfecme.
~ voilà incontestablement une idée... Mais une difficulté reste : qiielle est la manière de
s’en servir? Oui, l’idée est ingénieuse ; mais la pratique, père, la pratique!
■ , ' IV
La manière dé s’en sérvir est simple, écoute bien ceci; une supposition :
« Tu es appelé auprès d’un malade par ses parents, ses amis, , ses connaissances ou ses
domestiques, qui n’onf d’autre but parfois que de mettre leur responsabilité à l’abri ; tu
l’exarnines, ce malade, lu L’ipterrogçs avec le plus grand soin; tu fais ton devoir d’homme
de science et d’humanité, et tu ne laisses rien derrière toi qui spit contre toi. Quand ton
opinion est formée, fixée autant que possible, tu dis au malade : Cher , client, quelle maladie
croyez-vous avoir, d’après les idées qui germent dans votre tête où qui courent dans le
quartier, dans le voisinage, dans la maison que vous habitez? Le malade le répond, et alors
lu ajoutes : Que feriez-vous, si vous vous traitiez vous-même d’après le système de vos amis
et connaissances? Il te répond encore, et alors tu lui demandes s’il veut être traité pour ce
qu’il croit avoir. Quand il a opiné de la voix ou du bonnet, tu en prends acte par-devant le
valet ou la femme de chambre, la bonne ou le concierge, tu prononces ces paroles Je n’ai
voulu appeler en consultation que vous-même; voüs voulez avoir une migraine — par
exemple — selon moi, nous aurionaaffaire à une indigestion. Jé consens à borner mon rôle
150
L’UNION MJ^-DIÇALE.
Jeudi. L’enfanl reprend de la force; M. Moynier relire la canule et ferme la plaie avec jiu
taffetas d'Àngletérre; les amygdales ne présentent plus rien', la respiration se fait bien, ta
vplîi est attérée ef les boissons passent difflcyémént. , , : '
Depuis ce jour, tbiit marche régulièrement vers la guérison. La plaie ?e trouve cbniplété-
jnent fermée huit jours' après. ’ ‘ '
' Ots. VU. — Group. '-^Trachéotomie.
Le vendredi 23 août 1861, je fus demandé par le docteur Bréon pour l’enfant du con¬
cierge de la maison qu’il habite, boulevard de Strasbourg, n° 2. Il m’apprit que cette petite
fille, âgée de 2 ans et 2 mois, était prise d’un croup des plus graves qu’il avait cherché vai¬
nement à combattre par les insufflations alternatives de tannin et d’alun, et quoique ayant
apporté beaucoup de soin, il u’avait pas obtenu de bon résultat, et que l’enfant était en danger
de périr au premier moment, '
Je vois l’enfant à sept heures du matin i q’est une, belle petite fille, elle est pâle, très-
oppressée ; à chaque inspiration il se dessine une profonde dépression sous le sternum. La
voix est éteinte; la percussion ne fait constater aucune matité; l’auscultation fait entendre
quelques râles muqueux et ronflants. Fausse membrane sur les anflygdales.; :;
M. le docteur Labamque devant venir à dix , heures, nous convenons avec M. Bréon
d’ajourner l’opération, qui peut être différée de quelques heures, mais qui, certainement, devra
être pratiquée daus la journée.
A midi, je reçois une iettre deM. Bréon, qui m’annonce que MM. les docteurs Labarraque et
Gauchet se trouveront chez lui à quatre heures; mais, à une heure, il m’en écrit une autre,
dans laquelle- il me, dit que l’enfant étouffq de plus en plus, qu’il ne peut j, avoir que des
înconyéniénts é retarder l’opéraliQU, qu’il me prie de venir sur-le-champ, et qu’il avertit les
docteurs Labarraque et Gauchet. .
On voit par là combien M. Bréon considérait l’urgence de , la trachéotomie pqnjpq®
dente; son avis fut, partagé par les docteurs Gauchet et labarraque qui, avec' M. Bréon,'
voulurent bien m’aider ;à la 'pratiquer.
Aussitôt après, l’enfant respire sans effort; les lèvres et Ip visage se colorent, et Jq calme
succède â ragitatiôn., . ’ , . !
A dix heures du soir, le pouls est à lâô; là respiration est amplp, sans,mè)ange dérâles.^
Pendanl la journée, reinfant a dormi ; elle à pris du bouillon,,; jl sort par la capuleun éepu-
lemebt muqueux et des débris de fausses membranes. • ü . .. y.
Tout nous permettait, d’espérer ,}e suççès, lorsque, dans la nuit, elle est prise de copvui-
sions, qui se rehoüvélléht, et elle iüèurt vingt-quatre heures après l’opération.
près de vous à empêcher qu’ilnq soit rien fait qui puisse aggrqyer votre iudisposition réelle^
A ces paroles, le malade surpris, son entoürage attrapé, mis aù pied, du mur, sèfait forcé de,
prendre la responsabilité qp’i! lui est si doux parfois et si corampde ü/? vous laisser. Tu
entendras souvéçt parler d^ ï’wPhnitë que confère le diplôme dp docteur. Cela n’est pas
sérieux. Ést-ce qu’il n’y a pas la loi et la publicité pour l.es .grosses erre.urs.? Est-ce qu’il n’y
a pas , les commérages et la malignité publics pour les simples bévues ? Trente, quarante ans
de travail, de déVouëmenf et de saçrificés Rçrdus po'rir une faute d’attention, quelle impu¬
nité I Le médecin sans médecine peut, avec mon système, éviter tout èela. Le comprends-tu?
— Je le comprends, je le respecte, et, en outre, je ne suis pas éloigné de croire qu’il est
déjà pratiqué avec succès çà et là. Il y a des clients si originaux, si fantasques I Les préserver,
c’est tout ce qu’on peut obtenir. Quant â paralyser, à coptrebàlancér au moyen d’iin sys¬
tème quelconque le diagnostic et le, pronostic, et la doct.riné des parasités debout malade,
il n’y faut pas songer... jamais ; car Paris est grand, et l’on y faïf, sans vergogne, delà mé¬
decine un peu partout; dans les rues,:il y en a 2,558; dans lès impasses, il v en a 120;'
dans lés passages, il ÿ en a 157 ; sur les boulevards, il y en a 24 ; dans toutes les boutiques,’
enfin, il y en a 25,000. ‘ ■ - -
^ Je te vois venir i^pn garçOn, tu veux enterrer hion idée sous la statistique, enfant du
chiffre, docteur de 1 addition. Mais j’ai raison dans le fond, sinon dans la forme. Tu verras,
grâce à des connaissances superficielles ou niaises répandues dans le gros public par la, spé-’
culation, tu verras le malade et, ses parasites se constituer chaque jour plue témérairement
juges du médecin et de ses prescriptions, se couvrir de, ses visites, et n’en faire qu’à leur
caprice dans l’intervalle. J’aperçois dans le lointain une médecine indépendante non-seulé-
menl de toute école, mais encore de toute étude. J’aperçois... liens, la récolte est superbe;
L’UISION MÉDICALE.
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BIBLIOTHÈQUE.
DU PNEUMATOCÈLE DU CRANE, par le docteur A.-L. Thomas, ancien iuterne lauréat des
hôpitaux de farts 'ef Üé toürs. Grand in-8° dé 89 pages. Paris, cliéz Adrien Delahaye,
libraire-éditeur.
En choisissant ç§,, sujet pour sa dissertation, inaugurale, il a fallu un certain courage
h l’auteur, car un précédent néfaste existait à cet égard. En 1860, une thèse avait été sou¬
tenue à la même Faculté avec cè inême titre-, et qui h’était que la paraphrase du seul mé¬
moire d’ensemble existant , celui de M. le professeur .Cpstes (de Bordeaux) ; plagiat4ndi-
gne, ulije à rappeler.pour l’hisloire, et dont M, le docteur J’hqmas n’inyoque je souvenir .que
pour fe biâmet' et le flétrir, 'comme nous ravofiS fait hbus-niérae dans'le tempè. Aiissi,’ loin
de l’imiter, le laborieux interne a été conduit à s’ocçiipèr de cè' sujé't neul par un nouveau
casjqüi s’est pféseô'té à son pbseVv'àfion, à l’hôpital d'e-ia Charité, au mois de mars dernier,
et qu'il relate fn ^æimw 'au comihéhcement de’ cette monographie. Les cinq autres observa¬
tions analogues connues dans la science, notamment celle du docteur Ghevance (de Vàs^),
publiée dabs-cè joürrial, et qui éù est la plüs remarqüablè'i sont 'êgâlément reproduites'’ et
suivies de deux autres publiées depuisj-dont la dernière' est' celle que nous avons traduite
vA' &QA'& Gmka dÏLisboa,GVi 1863. C’estdonc un tolabide huit faits èu#- cette maladie rare et
encore si peu connue que la description n’en existe pas même dans nds ' traités .élémentaires
classiques. > ' ’ ■?
céhé lacunè que raUfeùr a tenté' de combrer. Basé sftr cès faits détaillés, ét qui for¬
ment la première- partie de Sa nionograpliie, il s’est appliqué, dans là S€cônde,'à''lés fliSi^
cuter, les élucider, les interpréter de manière 4 faire une description didactique complète du
pngnmatoçèle ; du grâpe. J Apf eU; ;avqir justifié la dén<^ina tion^ 41 .çopsacre un.e longue dis¬
cussion à en établir la pathogénie, ^Ç’est je, point japJil^vifPPOrtant,. de cette étudfv La
ptomatologie, l’étiologie, le diagnostic, le pronostic, et le traitement reposent dé même sur
une saine interprétâ'tmn-’aé'è'es’fâltfet'Sèt ’d’ autres èxèm'p}ès'’an'dlogu6S qui en sont rapprochés,
comparés pour mieux en montrer la différence. On pourra dpnç recourir, à Tayenir, comme
à l’éjude la plus complète sur ce sujet, et elle sera d’un ‘iàïîlé sécoüré'à qui seront
clSatgés de cét ' ârtfclé dans \tk- DiciÜrimires. L’în-ftsrprétàtibh' pourra;varier sur plusieurs
pôîn tsj ef Tl 'sera' possible- d- en' faire-un' exposé plüS icôticis, plu S' saisissant ,' suivant ’rhdbilelé
dè l’écriVàio ; iilaîs cés articles ne sauraienFdifférer beaucoup; quant au fond, de cette mono¬
graphie qui est, comme la seconde édition, revue etaugmentéedu mémoire dé ivt. Costes. En
retourne sur tes pas, fais-toi agriculteur, ingéhîè'ur civil, prends un état incontestable.’ Énfin !
Pèrméttez-moi, père, d’aller jusqu’au boni dans une carrière dont j’apprécie et j’éîme
les dangers. Le positivisme qui vous effraye, l’indépendance que vbus redoutez; ' tout Cela
nous élève en nous menaçant. A mon avis; plus tous les hoinmes sont mis à même dé con¬
naître tous les plaisirs, toutesles jouissances, plus ils se matérialisent, enfin, et plus ils-se
rattachent à cette conclusion fatale : Le tout, c’est de vivre; ils aiment et ils,,çuMi>vent ja-vie
pour la vie. bus noliops superficielles ou . niaises d’hygiène: et de pjédeçin;e, dont y parliez
ik n’.y a qu’un instant.se répandent d’ajileuîis.^moins vite.que les facilitési de rjonissancie, .je?
extravagances et les abus mortels. En^ youlezrvous un tout petit :exemple,? .Ùnj homme, un
savant très-accrédité auprès du peuple, a éprit : , , . : .... ^
‘■'« Qu8.dir& de cette extravagante innovation dans la parure qui . fait ressembler de loin la
femme à un fuseaü qtii .dodine au-dessus d’un ballon? !! y a encore plus de vent dans la
tête de ces'précieuses que dans toute la capacité de leur prinoUne. i) Je vous demande si cela'
abrège d’une seconde la durée d’un règne qui ne fait que croître, sinon embellir. En sait-
on un peu plus d’un côté? Je le veux bien; niais on use et on abuse d’un autre côté plus
tpi et plus souvent. L’importance de là médecine et du médecin reste donc la mêraé, si elle
n’augmente pas.
r-r;Tu as peut-être raison, mon anii; bien des quantités s’apcroissent, en effet, dans une
proportion égale, et les rapports ne changent pas malgré nos prétentions. Je n’appelle pas
progrès ce. qui est autre chose ou autrement . Mais nous voici à la maison. Garde-toi bien
de revenir devant nos convives sur le sujet de notre entretien. Il n’est pas bon que nos meil¬
leurs amis doutent du parti que nous avons cboisi et se méfient de notre avenir.
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L’UNION MÉDICALE.
ïésumer ici les points principaux nous entraînerait trop loin; nous nous bornons à l’indi¬
quer à nos lecteurs. — P. G.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 23 Janvier 1866. — Présidence de M. Boüchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1“ Un mémoire de M. Séiz, de Zurich, intitulé : « Sur une, — comme je crois, — plus sou-
vente et jusqu’ici cause inconnue de la fièvre nervale. »
2“ Des rapports d’épidémie par MM. les docteurs Malichecq (de Mont-de-Marsan), Gevrey
(de Vesout), Palanchon (de Guisery), Raimbert (de Châteaudun), Châtelain (de Lunéville),
Dehée (d’Arras).
3° La traduction d’un avis publié par le syndic de Licata (Italie), au sujet d’une épidémie
de scarlatine qui s’est manifestée dans cette ville. (Corn, des épidémies.)
4“ Un mémoire de M. le docteur Jobert, de Guyonvelle, sur l’inaltérabilité du virus vac¬
cin. (Corn, de vaccine.)
5“ Les rapports sur le service médical de l’hôpital militaire thermal de Vichy, par M. le
docteur Durand, de Lunel, et des hôpitaux militaires d’Hammam-Meskoutine et d’Hammaqi-
Riza, par M. le docteur Raoul, médecia-major. (Corn, des eaux minérales.)
La correspondance non officielle comprend la lettre suivante de M. le docteur Sales-
Girons, avec un mémoire sur la thérapeutique respiratoire :
■ A Monsieur le Président de C Académie de médecine de Paris.
« Monsieur le Président,
« Le présent mémoire que j’ai l’honneur de soumettre à l’Académie est la suite ou le déve¬
loppement de mon idée d’une thérapeutique opératoire, c’est-à-dire d’une méthode de trai¬
tement des maladies, dans laquelle les principaux médicaments seraient administrés par les
bronches, au lieu de l’être par l’estomac.
— N’ayez pas peur, je garderai le secret du médecin.
Ma mère m’embrassa ; ma cousine n’était plus fâchée, et ma nourrice préparait un qua¬
torzième ou quinzième plat.
— Comme vous jasiez, nous dit ma mère, et, chose étonnante, vous paraissez d’accord....
— Oui, sur la médecine sans médecin. (Oh! quelle imprudence !)
— Et sur le médecin sans médecine î- (Quel oubli!)
— Pourquoi ? répliqua ma cousine, toujours prompte à donner son avis; pourquoi ne par¬
liez-vous pas plutôt du corps sans âme et de l’âme sans corps? Mon Dieu! peut-on arriver
six heures en retard et perdre encore du temps à ces jeux d’esprit-là.
— Cela, mon enfant, importe à l’avenir de votre cousin.
— Je ne suis qu’une enfant, peut-être; mais si j’étais mon cousin, j’étudierais comme ont
fait mes maîtres, et je ne me préoccuperais pas du reste ; car le médecin, voyez-vous, est
éternel comme le cœur humain. Oui, tant qu’il y aura sur la terre un être aimé, il faudra, à
certains jours, trembler pour sa santé, pour sa vie, et le médecin restera notre espérance.
— Non, non, il n’y a plus d’enfant, murmura mon père enchanté ; mettons-nous à table.
Et je terminai cette première journée de vacances, dans un dîner sans fin, entre le vieux
curé, qui fit, avec un excellent vin de Bordeaux, de la médecine sans médecin, et l’adjoint
au maire qui, en conseillant tout bas le mariage à une jeune et belle voisine, essayait de
faire le médecin sans médecine.
P. Bernard.
L’UNION MEDIC4LE.
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« S’il est un fait qu’on puisse afiirmer sur les meilleures preuves de la physiologie mo¬
derne, c’est assurément celui de la préférence que mérite, par la bonne administration des
médicaments, la voie respiratoire sur la vole digestive.
« Susceptibilité organique, excellence de texture, position au foyer primitif de l’hématose,
contiguïté particulière avec les globules sanguins, aptitude supérieure d’absorption, netteté
de surface, etc. ; tous les avantages de la muqueuse bronchique contrastent avec les condi¬
tions opposées de la muqueuse gastrique au bon usage interne.des médicaments.
« La voie respiratoire, il est vrai, ne présente pas les facilités d’introduction et de dosage
externe de la voie digestive. Mais si la première fait mieux pour la cure que la seconde, le
but est indiqué; l’habitude et l’art feront le reste pour l’atteindre. En attendant mieux, nous
présentons la pulvérisation des liquides comme moyen d’introduction des médicaments
dans les bronches, puisque tous les médicaments dont nous voulons parler peuvent être mis
en dissolution liquide.
« Tant que la clinique n’aura point parlé, je le sais, les bonnes preuves de la physiologie
ne sont que des présomptions favorables ; mais pourvu que ces présomptions poussent à
l’expérience clinique, cela suffit à mon dessein, persuadé que les recommandatiçns de la phy¬
siologie auront tôt ou tard ces résultats; mon ambition aujourd’hui serait de les hâter.
« Je n’ai qu’une observation de fièvre intermittente rebelle, traitée et guérie par les res¬
pirations d’une solution quinique pulvérisée à présenter. Je la transcris à la fin de mon
mémoire, et à titre de spécimen, pour ceux qui voudraient la contrôler par des observations
cliniques ultérieures.
« Je prie M. le Président de faire que ce mémoire soit l’objet d’un rapport. »
(Corn. MM. Gubler et Béclard.)
M. Tardieu présente, au nom de M. le docteur Parchappe, correspondant de l’Académie,
une brochure intitulée : Statistique des établissements •pénitentiaires en France.
M. LE Président annonce à l’Académie la mort de M. Chailly-Honoré.
M. Devilliers donne lecture du discours qu’il a prononcé, au nom de l’Académie, sur la
tombé de son collègue.
Cette lecture est accueillie par d’unanimes applaudissements.
M. le docteur Poggioli donne lecture d’un travail intitulé : Sur le traitement des mala¬
dies par l’électricité statique.
L’auteur rappelle diverses communications qu’il a adressées sur le même sujet à l’Aca¬
démie des sciences et à l’Académie de médecine. Le travail qu’il soumet aujourd’hui au
jugement de l’Académie comprend six nouveaux faits qui témoignent de l’heureuse influence
de la médication qu’il expérimente depuis quatorze années. Deux de ces faits ont été recueil¬
lis dans le service de M. BHquet ; le premier est relatif à une malade atteinte de myélite
chronique et qui a pu quitter l’hôpital après la dix-septième séance électrique, en ne con¬
servant qu’un léger engourdissement aux reins et aux mains. — Le second se rapporte à une
jeune fille qui a été guérie en vingt séances d’une chorée générale, datant de huit ans. Les
quatre autres observations comprennent les heureux résultats obtenus par l’auteur dans un
cas d’ophthalmie rebelle, un cas de coqueluche grave, un autre de perte de la voix, et enfin,
dans un cas d’hémiplégie récente, suite de congestion cérébrale. (Corn. MM. Trousseau,
Bouillaud et Cerise.)
— A quatre heures moins un quart, l’Académie se forme en comité secret.
Lettre sur l’Enseignement médieal.
A M. Aluédée liatoar.
Paris , le 22 janvier 1866.
Mon cher confrère.
En lisant l’article que vous consacrez à la commission de perfectionnement de l'enseigne¬
ment médical, j’ai été péniblement surpris de cette double singularité : d’une part, la pré¬
sence dans la commission d’éminentes personnalités notoirement connues pour leur culte du
passé et pour leur amour de l'immobilité ; de l’autre, l’exclusion systématique des écrivains
154
L’UNION MÉDICALE.
qui avaient hasardé des idées de réforthe dignes, tout au moins, d’une discussion sérieuse et
d’une réfutation de bon aloü - •) .:.,i
Pour répondre au point d’interrogation qué vous posez relativement à l’état aetuei des
choses dans le nouveau royaume d’Italie, |é- viens vous faire connaître les modifications
apportées au système de cet enseignement toscanque j’avais été heureux et fier de préconiser)
et d’offriy à' fa France comme un modèle à suivre;) . , ’ •;;!!)
Au lendemain de la 'retraite' du grand-duc, dés esprits inquiets' et passionnés se sont rais'
en mouvement pour attaquer les vieilles institutions du pays. ■ i
Lés uns étaient mus par des sentiments d’ambition personnelle et par 'des aspirations inié-
ïiéS aütrés subissaient le jéug^de doctrines'politiques; ayant pour mot d’ordre dé'né rîéni
laisser subsister debout de cè qui, de près' oUdef’loin, rappelait le règne déchu. ' '
c’est au milieu de ces discussions fiévreuses, de ces agitations intempèstives que ràiés'
vénérés maîtres PuCinotti et Buffalini ont fait appel à l’auttirité que m’avaient dOnnéé; ‘dans
ia question, des publications antérieures.
Il fallait, avant tout, éclairer la religion de ces mêmes confrères que f avais toujours retroü-'
vés à Pàvânt-gardè du progrès et des idétes libérales'; toute hésitation déyenanl une faiblesse,^
je descendis hardiment dans rarëne de la publicité ren invoquant dés sentiments de con¬
corde et d’impartialité', après avoir signalé t’aOcuéîî qui', en Franfce même, avait été fait à
l’hiStàiré'dé'Pénseignèmént médicàf eh Tôscàné',' je déniiontrai dde nOus pouvions, sans déré-
ger à notre dignité, applaudir à la régénération de l’Italie et reconnaître les bienfaits dus à'
l’initiative du grand-duc.
Nulle puissance humaine, disais-je à mes amis et anciens Condisciples; Pè pourrait séparer
le nom de Léopold II de ces trois grands faits :
, .1; L’assainissement des maremmes; : „ .■ , ;
L’inauguration des' Congrès ^es savants . '■ ' i<J
L’organisation de l’enseignement médical.
Quoi qu’il en soit,ie calp?e.suç.cédq -petit jt.gptii é,l’pr8ge, et la,j;^üe;xipn jii.plppp i’impa-
Ueuçe. C’est .alors ^qqe, pçvir donner ’^ati^fact.ipn à tpMles Ipa parties,, iq tércsiséep^ le gpuyer^e-
rnent imagina dé' créer a Flofencé'ün grand" centre dè lumières,’ Vinsi/iut.des éf^aà
rieures et de perfectionnement^ embrassant,, dans un ensemble harmonîqaé, lés Facqli^s qés
lettres, de théologie, des scietfées na’turélieS et' âè'é scièti'cés 'mathématiques. ' •
Les études médico-chirurgicales rentrèrent naturellement dans l’Institut avec toutes leurs
prérogatives et tous leurs attributs. ■' '•> v ■ • ' : ' >■.>,. ... ! .!■"
« Vous le voyez, m’écrivait alors le professeur Matteucci, au fond rien de changé, le hou-'i'
veau projet -ne fait qu’améliorer l’ancien système.if) : - 1 . ;i j
Les Universités de Pisé et de: Sienne, après cinq années d’études, continuent à former deS
dooteilrsi et oes dOclèurs viennent gpgner leur droit de libre exercice après deux années,
d’études pratiques dans l’Écoleide perfectionnement de Florence:. ) , ; , -b
Vojci, du reste^ l’extrait d’une lettre trop bienveillante que ift’adressait à ce moment (261
décembre 1860) le ministre de l’instruction publique, M. Terenzio Mamiani, l’qne des gloire»
littéraires dé l’Italie :
« En comparant l’enseignement médical français avec celui de la Toscane, vous nous offrez,,
avec des vues remarquables, l’exemple d’une ithpartialité digne d’être) imitée. ' b
« Puisse notre nouvelle organisation des éludes médicales être appliquée avec ;fcette . lar¬
geur d’esprit qui vous eri -a dicté l’éloge, et porter les fruits que téélament iesdntérêls de
riiumanité et de la civilisation. » . : :.; ja
Comme document historique, «je transcris ici les principaux- paragraphes du règlement qui
régit la sfiniion médico-chirurgicale, de ülnslitut de Florence i _
Les Écoles de la section tnédico'-clïïrürgicaie ont un'doubfe^but :
1° Servir à rinstruclioh pratique dë Part salutaire, paé les moyens jugés indispensables
pour acquérir dans l’exercice de la médecine une habileté convenable ;
2° Favoriser le perfeclionnemenl-des .sciences médicales.
A cet effet, les cours des éludes pratiques sont obligatoires; les cours des études de per¬
fectionnement sont facultatifs.
Appartiennent à l’École pratique les chaires de
’ ' ' Clinique générale médicàle ;
’ Clinique générale chirurgicale;
Clinique obstétricale, maladies des femmes en couches el des enfants ;
' Clinique des maladies de la peau ; ■ ■ : ; ' ■
L’UNIQN MÉDICALE.
1^5
’ , , Clinique, de&^ïl^^adies des yeux;
' Clinique des maladies vénériennes ; . ^ : . .
Anatomie palho}ogiquç; , . , , . , '
Chimie pathologique ; . • , r
Anatomie des régions et histologie ; , . . , r,, . i .
Toxicologie expérimentale. '
La chaire d’histoire de la médecine rentre natiirejiemenl dans les étu|Jes,,^,e perfectiou-
nemèpt., , ,, ,
Pendant la session. parJementaire de 1861,. M. Malteucci a çréspnlé au Sénat un projeit dé
loi pour la réorganisation de l’instruction publique sui ériéiiré. et, pour sop, unification 'd?h
tout le royaume. " "V .,
Je me fais un véritable plaisir de traduire, sans cominéntaij’és, que,}ques-uns;dés,parag.ra,-
phes du remarquable rapport qui lui sert d’introduction V . , . : , , .
« La liberté d’enseignement doit être inscrite, de lpute néces^iié,parm,i lés loisfondafnen-
tales d’un pays ^ libre. :
O L’opinion publique offre les meilleures garantîes' contre lës abus qu’ellé peut.engendrer,
car ,d.e^ cours Jibres, indépendants . de ceux fournis par , runlversité, , supposent- un certain
nombré d’auditeurs disposés .à' récotupenseï’ le. prpfesseur de ses , labeurs, ,,él k.supporler |le^
frais qu’ils hécessitent, : ,
« L’Élat ne doit en aiicun Cas redouter une concurrence, qui ne peut due favoriser .l’énaur.
lation en créant des ap.titudes nouvelles chez des hpmnies .de, val,e.Ui’*
«.Chez les peùpiésjcivilisés et .libres prévaut aussi cette. maxime que rinstruetdoh élémen¬
taire doit être confiée aux soins dés provinces, des, communes, ^.de î’ipi.tiatiy'é ipriYée,! tandis
que l’enseignement classique ou technique împdsé'à la société et, partant, au gouvernement
central l’dbligatiOn Sé là diriger, de la distribuer selon les besoins généraux du pays.
- « C’Æst à tui-d^Uliser le plus convenablement tes théories scientifiques, -d’imprimer par¬
tout le respect et le savoir, Jp fpHrnir: dqSvIrûmmjairOffçapt.: tout^ les garanties désirables,
pour l’exercice des professions libérales. »
Dans ses détails le projet de toi s’inspire de cette conviction ;
« La nécessité de éféer un nombre restreint de^èéntreè bu pùtirrhnf' sè réunir et s’accu¬
muler les moyens les plus aptes à do.nner à toutes les carrières .l’instructioi); supédeufe.
ç’ést de Ces pointé lumiüéux ijué ..doit rayunnér ' dlâns’la spcfétè ïé , , respect pour lu v^tq'^
pour la science. :
Parhibles ' idées’- éndées par Tèn^éht miniéfre, je signàlerai 'plus spécialement ‘.celles
rélâtîVes à la nominàtion des professéurs, et à' la .distihctibn dés cours.' T ■ \ / , ■ , ' .
liés nominations de professeurs auront lieu d’après des listes' de présentations, établies
par les Académies les plus illustres du. royaume. (La Société italienne des Xb : l’institut
lombard; les Acadénaies des sciences' de Turin, ,N^ ' .
«.Cèé So'c'iëtés scientifiques, douées' d’unè 'vie .propre et indépendanté, toujours, compé¬
tentes pour juger de la valeur des candidâts, toujours jalouses de conserver intacte ïéur
renommée, se plieront difficilement aux cODsidérations secondaires dos, intérêts privés ;
d’autié part,, cette nbuvellè prérogative rehaussera leur considération et (eur autorité en'
rendant leurs jugements plus équitablés.^ ' . V :
« Les vrais progrès d’une science ne consistent pas Uniquement dans la multiplicité des
faits, et dans l’ordination des çonpaissances qui en découlent'; il faut aussi, par la th'ébtiéj
rembùtèr 'aux ibis et aux principes qui constituent la sciéhCe élie-mêmé. ■
_ « L’ensèlgn émeut universitaire ‘devant 's’attachèr'd’une manîèretout.e spéciale à Texposi-
tioh de ç'es lois élémentaires et de cep' principës. généraux. -fi faudra insliiùqr des' chair, ép
norihales ét des cohrs complémentaires. ■ ■’ ' ' ' -
' y b'es, 'titulaires des chairés hornaalès (horntpes de graDdé.dôctrine et dé profond
enseighéront les matière^ des examens, la théçrlé 'de l'a. science', les. connaissances qui ser¬
vent de préparation au? .études plus approfondjes 'Toi' sont du 'doniainé' dé l’ensèîgnernént
Pïàtique et prbfèsslohneK ' / ' ’P'ï ' ,
_ « Les cours de complément formeront un véritable chainp d’exercice où lés jeuhés' agrégés
viendront se former à renseignement.
« .Dans cette école normale supérieure, lés travailleurs se préoccuperont princjpalemenl
du pérfecUonnement de la science, éh s’attachant à traiter des points spéciaux, en élucidant
les problèmes en litigp ou à i’ordre pu join'- » , ,
Avant de fermer 'cette lettre déjà trop longue, laîsse^-moi Vbns rappeler, mon cher
confrère, comme résumant une nouvelle manière d’envisager la question, les paroles que'
156
L’UNION MÉDICALE.
j’ai prononcées à la Société médicale du Panthéon, dans le cours d’une discussion très-
animée sur renseignement médical :
« Gaveant consules! Le cri d’alarme a retenti dans l’enceinte de ce Paris de Philippe-
Auguste qui avait nom l’Université 1 II a tristement frappé les oreilles de ces admirateurs du
passé qui s’imaginent, dans leur naïve crédulité, que rien de ce qui fut grand ne peut
déchoir, que rien de ce qui fut sacré ne peut s’humilier aù niveau dés choses humaines.
« La Presse médicale, sentinelle avancée, intelligente, impartiale, a murmuré les mêmes
sons; mais une voix sourde, à demi étouffée, a jeté aux échos d’alentour, sur un rhythme
de malicieuse ironie, l’apostrophe de l’apôtre : Foi» m rfesçrfo /
« Eh quoi! depuis plusieurs années, des écrivains sérieux, guidés par les plus louables
intentions, en dehors par leur personnalité de toute aspiration égoïste, de’ toute ingérénce
intéressée, se sont écriés : « La Faculté s’amoindrit, l’enseignement oflSciel périclite; » et
vous, les consuls, vous avez été sourds à leur voix.
« Us ont dit : L’enseignement libre grandit, il monte toujours comme les flots de l’Océàn,
et, comme eux, prêt à tout engloutir sur son passage, et vous n’ayez jamais tenu comp^ de
leurs avertissements.
« Nous l’avons écrit en 1852, nous l’avons répété en 1850, nous lé proclamons aujour¬
d’hui, parce que nous la considérons comme une vérité incontestable et capitale. .
« Notre organisation médicale est complètement à refaire; elle devra l’être sur ces deux
bases': ' ' ■ / ' , ^
« Beaucoup exiger de l’élève avant de le recevoir docteur ayant droit de libre pratique.
« Lui faciliter les moyens assurés d’une existence honorable dès qu’il aura paye à
la société sa dette de science et de connaissances acquises. » “ '
D' PrOSper DE PlETRA SASTAi. , ,
lia llédecine devant le Public.
LES CONFÉRENCES MÉDICALES DE LA SALLE VALENTINO. , »
Un médecin, depuis longtemps consommé dans l’art de bien dire, qui manié la parole én
orateur admirablement doué pour charmer, émouvoir, remuer et passionner la foule, à qui
il n’a manqué qu’une grande scène où il pût déployer les brillantes aptitudes oratoires dont
il a été doté par la nature, M. Marchai (de Calyi), enfin vient de commencer, à la.saUe
Valenlino, une, série de conférences sur divers sujets afférents à la science et à l’art de là
médecine. ^ ,
Il a débuté par une conférence sur le choléra; la deuxième a éü pour sujet \di variole;
dans une troisième, qui sera sans doute suivie de plusieurs autres, il parlera du vaccin.
On voit, par ce simple énoncé, que l’orateur, en homme habile, a fait choix des questions
les plus propres à intéresser le public, de celles qui présentent au plus haut degré les carac¬
tères de l’actualité. Dire quel a été le succès des deux premières conférences, serait un pléo¬
nasme après l’hommage mérité que nous avons rendu au merveilleux talent oratoire de
M. Marchai (de Calvi); le féliciter de ce succès serait chose superflue et banale ; l’orateur nous
permettra de ne pas aimer venir après tout le monde. , i
Outre te talent de l’orateur et l’actualité des sujets choisis par lui, il est une troisième'
cause qui contribue au succès de ces conférences ; c’est la forme dont M. Marchai a su les
revêtir. On comprend que, devant un auditoire tel que celui de la salle Valentino, composé
d’hommes eide dames du monde, celui qui se donne la mission de vulgariser les notions de
la science médicale doit posséder au plus haut degré la qualité essentielle du vulgarisateqr,
si poétiquement figurée par M. L. Figuier dans sa charmante parabole de l’enfant et des
roses, reproduite dans la dernière Causerie hebdomadaire de M. le docteur Simplice. Les
roses de la médecine, si roses il y a, sont, plus que celles des autres sciences, hérissées
d’épines, qu’il faut avoir grand soin d’enlever avant de les offrir aux dames, de peur qu’elles
n’y blessent leurs mains délicates. La langue austère et parfois brutale de la science serait,
malséante et malsonnante aux oreilles de la partie féminine de l’auditoire ; ici, le mot
propre serait impropre. D’ailleurs, l’intelligence complète des questions de science et d’art
médical suppose des connaissances que n’ont pas généralement les gens du monde. Il faut
donc que l’orateur accommode son langage à la susceptibilité des oreilles qui l’écoulent; ü
ne faut pas qu’il s’élève trop haut, ni qu’il descende trop profondément dans son sujet, sous
peine d’être abandonné par des intelligences incapables de le suivre. De là, pour lui, la néces-
L’UNION MÉDICALE.
157
sité fatale d’écourter les queslious, de les mûrier sur le lit de Prpcuste des couyenances, et,
en même temps, d’en offrir seulement la surface h des yeux qui ne peuvent voir au delà, il
faut, à peine d’être incompris, que le médecin disparaisse derrière l’homme du monde et se
transforme en causeur plus ou moins spirituel, exposant en langage à demi voilé, à un auditoire
de salon, la quintessence éthérée des questions qu’il traite. L’enseignement dit populaire
de la médecine, tel qu’il est, et qu’il est forcé d’être, dans ces conférences publiques, ne peut
nécessairement donner à l’auditoire pour lequel il est créé que des .notions très-superfi¬
cielles et très-incomplètes de la science et de l’art qu’il a pour objet. Il n’a d’autre effet que
de procurer au public une heure d’agrément ou d’ennui, suivant que le souffle de l’inspira¬
tion soulève et soutient ou laisse tomber lourdement l’orateur, et à celui-ci, quand le Dieu lui
est favorable, les douces mais courtes illusions d’un triomphe éphémère.
L’enseignement populaire de la médecine est forcément stérile,- il ne peut rien féconder,
parce que la semence légère qu’il jette sur la voie publique est foulée aux pieds des passants,
ou emportée par les vents, ou dévorée par les oiseaux du ciel ; il n’en reste absolument rien.
Les roses sans épines sont des fleurs sans parfum ; elles vivent ce que vivent les roses et ne
laissent rien après elles. La science n’est pas une beauté banale livrant à la foule ses faciles
faveurs ; c’est une beauté fière, qui met sa possession à plus haut prix et ne se donne qu’aux
plus vaillants, à ceux qui, pour cueillir cette fleur immortelle, n’ont pas craint de déchirer
et d’ensanglanter leurs mains.
L’enseignement populaire de la médecine est donc un enseignement forcément superficie
et nécessairement stérile. C’est là son moindre défaut.
Combien de gens, en effet, ne rencontrons-nous pas de par le monde qui, pour avoir lu
quelqu’un de ces livres que le charlatanisme jette en pâture à l’avide crédulité publique, se
croient capables d’en remontrer aux médecins, prennent vis-à-vis d’eux les airs importants
ou ironiques de îà Sottise prétentieuse, et, chose plus regrettable, vont partout distribuant à
tort et à travers leurs formules, et leurs panacées, au grand détriment des malades !
Tout le monde se croit plus ou moins en droit de raisonner sur les choses de la médecine
et d’en exercer le ministère, qui de par le diplôme de l’ignorance et de la sottise, qui dé par
le privilège de l’esprit soMisaht supérieur à la science, qui au nom de la religion où de la
philanthropie, de la charité ou de la bienfaisance ; en un mot, tous sont médecins, excepté
les médecins éux-mêmès.
C’est là des innombrables préjugés des gens du monde le plus général et le plus enraciné,
celui qui a les plus fâcheuses conséquences, non-seulement pour les médecins, mais encore
et surtout pour les malades. L’enseignement populaire de la médecine nous paraît singuliè¬
rement propre à fortifier ce préjugé et à le rendre plus général encore, s’il est possible, en
lui donnant un point d’appui, une raison d’être, et, en quelque sorte, une sanction morale.
Quand cet enseignement est diS(pensé par un médecin, par un médecin distingué; quand ce
médecin est un orateur, un orateur brillant ; quand cet orateur jette à la foule attentive, de
sa voix la plus éclatante, cette parole : « En sortant de cette conférence, vous en saurez
plus sur la variole que beaucoup de médecins qui ont écrit des livres sur cette maladie; »
comment l’homme du monde ne.se ferait-il pas de celte déclaration une arme puissante, et
comment ne dirait-il pas en ricanant : /îrtàemM5 con/îtcnim rcwm/
. Comment un médecin de la valeur de M. Marchai (de Calvi),,un orateur qui doit avoir
appris par une longue habitude de là parole à la manier et à s’en rendre maître, comment
ff-t-il pu se laisser entraîner à flatter ainsi les préjugés et les passions populaires contre la
médecine et les médecins, et à faire servir sa parole éloquente d’écho retentissant aux accu¬
sations aussi banales qu’injustes qui traînent depuis des siècles sur les tapis des salons du
monde? Nous ne voulons pas prendre contre M. Marchai (de Calvi) le parti des Académies
et Sociétés savantes, ni relever ses attaques contre leur manière de distribuer les prix et les
récompenses dont elles disposent; ce n’ést pas notre affaire, et nous n’avons pas à nous
constituer leur avocat d’offlce. Quelles aient plus de tendance à récompenser les études et
les recherches de science pure que les travaux et les découvertes dites pratiques, nous ne le
mons pas, mais nous ne voyons pas là matière à d’amères récriminations. Il se peut, après
tout, -que la découverte d’un cryptogame, d’une mucédinée ou d’un entozoaire microsco¬
pique en apprenne plus sur la nature et le traitement d’une maladie que celle d’un médi¬
cament ou d’une médication soi-disant héroïque, qui fait merveille entre les mains de
Çuelques-uns, surtout entre celles de l’inventeur, et qui échoue à peu près constamment
entre les mains du plus grand nombre : créations éphémères qu’un jour voit éclore et qu’ün
autre voit mourir! Quoi qu’il en soit, nous comprenons que M. Marchai (de Calvi) préfère
voir couronner les travaux de pratique "pure que lès décpuyerles de purç ?ciénce, et qu’il
L'UNfOiN MÉDICALE.
I5é
trouvé défectueuse et lMauvaï^ la justîce distributive des Aéàdémies. Mais saisir celte ôcca-
Sien pour jeter au public'de ia salle Valentino les paroles suivantes': «Faut-il 's’éfoùper,
après cela, que , là médecine Soit entre, les mains des gfMMWM?*5^Médecihs, guérîsSe^^^^^ ét îî
n’y aura bientôt' plus d’autres guérisseurs que vduS! » Jeter, dis-je, -au public, q'ès pafolés
imprudentes,. tt’ést-ce pas le flatter dâris ses préjugés, et ses' pas^ionS'';iéS plus .injustes?
N’est-ce pas ràutori'ser â dire : puisque les. médecins ne savent pas guérir, edrèssonS-tious
aux charlatans? N^estrCé pas l’autoriser à le faire? — r.es vifs applaudissements dé l’assis¬
tance ont dû prouver ‘à M. Marcharidé Calvi)' que ces paroles, n’éiaiéùi pbi'ni tombée^' à
terré. — Je ne sais quel orateur populaire avait coutume de dire, lorsqu’iLétait interrompu
par les acclamatiuris bruyantes de la.fouTeT « L'é peuple m’applaüdiU àUraîsrje lâché' quel¬
que sottise? « , ' . . ' ■ \ /
■ M. Marchai (de Calvi) nous semble .avoir înexacteraeUt enseigné, au public de la salle
Valèntino l’histoire de la médecine contempofaine, lorsqu’il lui' a,, dit que notre science' et
notre art étaient àujourd’hui.éxcUisivement aux mains'des, localisateurs des màladies, aux
mains de médecins .cajpables, par exemple, dé ranger la Wriolfi' parmi lès maJadies de
lài péaU. Il est parti d'é là' poui’ faire une yivé sortie èoritre ces.' médecins qU^l .à güalijiés
d’adorateurs ou plutôt d’idolâtres du fait, né voyant rien qûelé ’fait,' ét ’înCapabUs.dC Sléle-
ver ü la notibn du principe ou de la cküsé qui ne se voit pas avec lés' ÿeüx , du corps, mais
avec, ceux de l’esprit. . . .
Én Vérité, il' n’eSt pas possible dé laisser passer, sans prblèstation upe pareille; assertion,
sortie d’une telle bouche. C’est contre l’ancienne École du VaJ-âe-Grâce èt con.irè le chef
illustre de la dpetrine sbi-disant physiologique que' celte accusation se' dresse de toute sa
hauteur. Mais où sbnt,. aujourd’hui, 'les partisans de Broussais?' Le nom du célèbre àgltateur
est resté comme celui d’une individualité puissante, et de l’un des plus remarquables et des
plus vigoureux écrivains gü’àit produits la'médecioe.; mais de sa doctrine, comme, d’ailleurs,
de toutes les conceptions systématiques de riotrè 's'cience, qu’est-1l resté? rien, bu presque
rien.’ ' '
ie me trompe, il est resté des faits, deà faits d’observation, et d’expériençé que topa les
efforts de l’esprit de système p’ont pu anéantir et qui ont servi à reconstituer sur dès bases
plus larges l’édlflce de la science; Depuis un certain nombre d’années, un retour qui
s’accuse chaque .jour , davantage se fait vers les idées de généralisation des .maladies, et ce
relouir 's’appuie Sur; dés faits d’ôbsèryàtion et d’expériencé,-non sur de pures vues de l’esprit,,
Là chinaie moderne à donpé', un 'cOrps aux abstractions métaphysiques des :ançiens., Conv-.
méncé par les belles récherches d’hématologie pathologique de MM. Àndral .et G'avafrèt,. ,çe,
mouvement a fait lé tôtii’ du rnpn'de et 'est pouràüivi s'ans relâche par lès travaux, des élèves
de M. Andral devenus niàîtres, à leUi. tour,' L’Angleterre et rAllènààgn ,nbus renvpïenjt»
aujourd’hui les ondés* réfléchies de cè mbüvenâent.'dbnt le point de.ifépàrt pst émané de
l’École de 'Péris. '1; , ■ -, '-v
Il est donc inexact de dire gué là médecine est aujourd’hui aux mains des iocâlisâteurs,
de médecins capables de p.rend.rè la vàriolé pour une' maladie de la peau. Tout le monde
admet aujourd’hui des maladies ÿknJr<i/es, et il suffit d’ouvrir le premier Traité 'élémentaire
venu de pathologie interne ppùr y trouver ces maladies rangées en plusieurs classes qui
sont: r les maladies de câloriflcatipn : fièvres et algidité; — 2° lés altérations du sàpg v
pléthore, anémié", scorbut, 'albuminurie, diabète; — 3° les ihaladies virplentes : morve^'
charbon, syphilis, etc. Zi° les 'maladies venimeuses ; — 5“ les empoisonnements; -r
6° les maladies diathë’siqUés 'ou cphstitutionhéllès ; le rhumatisme, la goutte, la scrofule, la
tùberculbse, lè canCer, les dar.tres',; — 7° les' maladies asthéniques : inanitipn, faiblesse con-,
gé'nitalè, pellagre, etc. . \
Qüel est le médecin qui oserait aujourd’hui ranger la variole au nombre des maladies de.
la péau? Quel est le médecin qui repousse les maladies virulentes ou les maladies miasma-'
tiques, sous prétexte que les virus ou les miasmes sont des principes, qui pe se voient pas
avec les, yeux du corps, niais se conçoivent seulement par le raisonnement? Quel estJe méde-'
cin qui se refuse à l’évidence de, î’induçlion, lorsqu’elle, est basée sur dés faits réels et|
positifs? ’ ,
En représentant les médecins comme exclusivement imbus de la religion oq plutôt de
Pidolâtrie du fait; en dépeignant le positivisme de notre époque sous les.couleurs du ridicule, ,
M. Marchai (de Cplvi),,.qui a dit qu’il pe fallait pas rire de l’homçeopathie et des homœbpa-
thes, a pu faire rire aux dépens de la médecine et des médecins le public de la salle Valen-»,
lino, mais il ne petit se rendre .à lui-même le témoignage d’avoir été,,en cétte circonstance,
le fidèle interprète de la vérité historique,
L’UNION MÉDICALE.
^59
C’e8t, pourtant, sur ce fait de J’invasion de la médecine par les sectateurs de l’Écçle posi¬
tiviste que M. Marchai (de Calvi) s’est appuyé pour déplorer l’état de raarasmeidans lequel
sont tombés, suivant lui, l’enseignement do la science et la pratique de l’art. A ce mal, il ne
voit qu’un reinède ; la liberté, de l’enseignement.- « Plus de monopole I .s’efetrtîl écrié,' plus
•d’enseignement par l’État! Que tout docteur ait le droit d’enseigner! L’air et la soleil et la
parole pour tous! » L’expression, l’accent, le geste vraiment oratoires avec jlesquels
M. Marchai (dc Oalvi) a prononcé ces paroles ont produit la plus vive impression sur l’ au¬
ditoire, qui,,a,éclaté-en applaudissements et en acclatnations,|enthousift?^es,. Nous. n’a.vpns pas
à-, traiter la. question délicate et difficile , de la liberté de rénseignëipent cie la.,mêo^çme,,n,qn
pins que celle bien autrement embarrassante de là liberté dé rexércicë.dé la jiiédecine,
liberté. que, Mi;.Maf,pha| (de, Caiyi.)^ e.ût .dA également demander, pour être logîguè'^^ét q^^^
‘d’autres, plus ràdicàüxi se sont Béjçi'cbàrgé’s dé demandér pôür lui.. iÉést’üné édofé,^^ de
la liberté iilimitée, qui rêve pour pu contre lës'médécins une nbuVéïlô joÜThéë '^du’ '4 âotrt,
et pui leur demande lè sacrifice de 'leurs dîplônres Sur l’àlitel 'dë la libêriéî’ Si lés médfe'cins
étaient seuls en cause, ils pourraient consentir, par un rare esprit d’abnégation, à cé' g^ébé-
■fëiix sacrifice; mais il y à d’àutreS intérêts plus généraux et plus sàcréS qu’il n’est pai permis
de méconnaître sans crime de lèse-humanité : ce sont les‘ intérêts dé la société, c’est l’inté¬
rêt des malades qui, si la demande faite parles partisans duce système leur était octroyée,
seraient livrés sans défense en proie aux loups-cerviers du charlatanisme. Danè .ceslObndi-
lions, une journée du h août serait pour .tout le monde une véritable des ivpesi.
; -.îtous n’en drirons. pas .davantage pur cetl^ ,ques.üp.n, quç, ^ nous .n’aypps- pas la .prétention de
.rësoudrçy et qui a -été déjà ti;ajtée .dans.ce jp.urpat'.papune-pjunaé .bea’uçG,up pl,us,\nutôrisée
que la nôtre. Pour en, finir ayéb lea. ponférenç.es .de la salle Valentino, et l’enseignemerit popu¬
laire de la médecine, tout en rendant hommage au merveilleux talent .de, M. Marcfial (fie
Calvi), disons que, pet enseignement, ne nous paraît répon.drè à aucun besoin réel de notre
temps. Nous en voyons les inconvénients, nouenlen voyons parles avantages. ,
1 i-,, .P' A.. TàRTIVEL. .
■ — - . i ni-l ci - n - .J -
COURRIER.
■ ' NÉCROLOGIE. Nous ne publions pàsi ün numér0,'depu4s le commencemênt de cette
àrtii'éé; sans ÿ introduire ce mot triste ! Hécrologie^ Aux pertes nombreuses, que vient de faire
le Corps médical de Paris, nous avons le regret d’ajouter le nom de M. le docteur Ley. Cét
honorable: confrère, en qualité; d,psQUSi-a.ide requisjun f8l5, fl.t4e service des bépitaux mili¬
taires. qui regorgeaient, fie blessés .après le siége fiè Paris, Envoyé, en l.$3^j‘ÿour soigner 1^
éholériques du. d.épartement.fiê l’Aisne, il fut atteint iui-mêtne si gravement 'qn’pn,lé:Çomj)la
au nombre des- victimes. Il déploya .également un grand, zèle .pendant, les épidémies' die 18fi9
et de 185ZI. Gomme chirurgien fie la garde nàtiOnale, ses serYÎëes, penfiahlfies journées fie
jpin 18à8, furent mis à l’ordre du jour. Depuis vingt-trois ans, il dirigeait l’étabiisseinent
.bydrotbéràpiiqué'ded’àveïïue MbnlaiÿûéJ ' - ‘-n-
■ T- M, Monte!, dbcippr en mé.deciné,'j^gr.égé.près la Èàcullé. de, méd'ëç}rië :iàp Montpeifier,
est chargédu cours 4’opéraiions et appareüsià ladite Faculté, ën remplaôëment de M. Courty,-
appelé à fi’ au très. fonctions. ; , ^
*— Sont institués agrégés stagiaires près la Faculté de médecine de Montpellier (section de
toédeetne)'-: . ^ ^ a ^ . :
M. le docteur Vignàl (Jules), né à Cette (Hérault), le 17 août 1832 ; ;
M. le docteur Berlin (Émile-Alfred-Eu^ène), né à Montpellier (Hérault), le 30 mars 1832.
; Ces agrégés entreront en activité de service le 1" novembre 1868. . ' V ' '
y- La distribution des récompenses accordées aux Sociétés savantes des départements à la
suue du concours ouvert pour l’année 1865 aura lieu à la Sorbonne; le samedi 7 avril 1866,
8 midi précis. i , -
sppt* 1® jeudi 5: ol le vendredi 6 avril, des lectures, seront faites, dans les trois
sections du Comité des travaux historiques, par les menabres des Sociétés savantes.
?'■' flote insérée, ay Bulletin n° 85, page 715, porte qu’à « la session extraordinaire
cand'T^^^ autorisée da 1" au 15 mai, pour le baccalauréat ès sciences, en faveur des
mudats'à l’École militaire ou des étudiants en médecine régulièrement inscrits, l’examen
160
L’UNION MÉDICALE,
portera, dès l’année 1866, sur le nouveau programme de la classe de mathématiques élé¬
mentaires.» , ' ^ - i
Celte prescription ne peut concerner que les candidats à l’Ecole militaire qui se présentent
à l’examen du baccalauréat ès sciences complet ; elle ne saurait s’appliquer au baccalauréat ès
sciences restreint exigé des étudiants en médecine pour la prise’ de la troisième inscription.
Le bacalauréal ès sciences restreint continuera donc, jusqu’è nouvel ordre,' d’être exigé et subi
dans les conditions existantes et avec les programmes actuellement en vigueur; ' .
— Les médecins dont les noms suivent sont autorisés à faire, pendant l’année scolaire
1865-1866, des cours publics d’enseignement supérieur dans les villes et sur les sujets ci-
après indiqués :
M. Jeannel, professeur à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Bordeaux.
— 1° Des erreurs vulgaires au sujet de la médecine. — 2° De la méthode expérimentale.
M. Beauché, médecin, maire de Glion. — Le docteur Bretonneau, ses doctrines ; l’homœo-
pathie.
M. Rouet, médecin à Châtauroux. — Relations des êtres vivants avec les êtres inorgani¬
ques et le monde des êtres organisés.
M. le docteur Halma-Grand, à Orléans. — Rapports de l’anatomie et de la physiologie avec
la philosophie.
M. Marchai (de Calvi). — La variole et le vaccin.
— L’Association des médecins du département de la Seine tiendra dimanche, 28 janvier,
à deux heures très-précises, l’Assemblée générale annuelle qui aura lieu dans le grand am¬
phithéâtre de la Faculté, sous la présidence de M. le professeur Velpeau.
Cette Assemblée a pour objet : " ‘
1“ La lecture du compte rendu de l’année 1865, par le Secrétaire général;
2° L’élection d’un Président; — de deux Vice-Présidents. . -
Candidats proposés aux suffrages de l’Assemblée par la Commission générale :
Président, M. Velpeau; — Vice-Présidents, MM. Barth et Nélaton.
3“ Le tirage au sort des membres titulaires de la Commission générale et des suppléants
qui doivent entrer en fonctions.
— La Société médicale dé l’Élysée vient de constituer son bureau pour 1866:
Président, le docteur Gallard ; — vice-président, le docteur Rotureau ; — secrétaire géné¬
ral, le docteur Siry; — secrétaire particulier, le docteur Pierreson;— trésorier, le docteur
Linas. !
— Le banquet annuel des internes en médecine des hôpitaux de Pans aura lieu samedi
17 février, à six heures et demie, aux Frères-Provençaux (Palais-Royal). Le montant de la
souscription sera reçu par l’interne en médecine économe de la salle de garde dans chaque
hôpital, ou par MM. Piogey, rue des Martyrs, 28, et Tillot, /i2, rue Fontaine-Saint-Georges.
Le prix de la cotisation est fixé à 15 francs.
RÉPRESSION DE LA SYPHILIS. — L’extrait suivant du rapport de M. Vauvray, chirurgien-
major de VIsis, fourni par les Archives de médecine navale, est un témoignage de ce que peut
une bonne police hygiénique contre la propagation de la syphilis. « Les maladies réputées
communes à Taïti sont la tuberculose, la scrofule et la syphilis; les deux premières provien¬
draient, dit-on, de la troisième. Si la scrofule et la tuberculose, surtout, sont loin d’être
rares, il n’en est point ainsi de la syphilis et des maladies vénériennes en général. A en juger
par ce qui s’est passé sur VIsis et sur une autre frégate qui comptait 520 matelots, on serait
conduit à désirer que la contamination vénérienne ne fût pas plus à redouter dans nos ports
qu’à Papeïli.
« Pendant un mois, notre équipage s’est livré à tout les excès que peut amener une con¬
tinence forcée de sept mois, et, au départ, parmi 239 hommes, nous ne trouvons qu’un cas
d’uréthrile simple et un cas de chancre avec bubon.
« fl est vrai qu’à l’hôpital de la Marine est annexé un dispensaire où sont traitées les
femmes malades et visitées toutes celles qui, d’après déclarations formelles, sont susceptibles
d’être légitimement soupçonnées. Cette mesure sanitaire produit d’excellents résultats. » --
Le Gérant, G. RichelOT.
Pabis. — Typographie FÉux MatTESiB et C«, rue des Deux-PorU»-Salnl-Sawveur, 22,
L'UmON MÉDICALE.
AVIS A MM. LES MÉDECINS.
En venant remercier les Médecins des déparlenienls, les plu.s fiévreux, de.Frnncc, elnolam-
lûent ceux dé l’hépilal de Rôcheforl, des remarques èl désirs qu’ils, otil bien voulu Irans-
mellre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarqués le plus souvent exprimée,
de mettre à la "disposition de la Pharmacie du Quinoïde- Armand à l’état sec. De cette façon
il pourra être ordonné Comme le sulfate de quinine. Son irinocuilé de plus en plus constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront c'ertaîneroen.t prélerer dans la majorité des cas où la
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d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates calciques-magnésiens, en font,
malgré la plus riche, minéralisation qui soit connue en France, ù&s légères, douces,
essenliellement'rffÿ^'sffws. Dose ordinaire une bouteille par îomv. (h^diquer autant qmpossible
la source que l'on enUnd'i>reècrire.) Emplàis spéciaux : SAINT- JEAN, maladies des organes
digestifs; PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIGOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE , cdfe eau est arsenicale, elle n’a aucune analogie avec, les précédentes, fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule,, maladies organiques, etc.
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DES MÉRÈTS SCIENTIFIOÜES ET PRATIQUES,
MOPiAll ET PROFESSIONSEIS
DU CORPS mÉDICAL.
BUREAU D'ABOXXEMEXT
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L’UNION MÉDICALE.
' N“11. Samedi 27 Janvier 1866.
SOMMAIRE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Thébapectiqije chirukgicale : Nouvelles
recherches sur l’emploi de la liqueur de Villate. — 111. BiBuoTnÈouE : Études pratiques sur l’éthé¬
risation et sur la valeur comparative du chloroforme et de l’éther rectifié, au point de vue clinique.
— IV. Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chirurgie : Reprise de la discussion sur
le traitement des polypes naso -pharyngiens. — Présentations de malades et pièce pathologique. —
Stomatoscope. — V. Courrier. — ’VI. Feeieeeton ; Causeries.
Paris, le 26 Janvier 1866.
BULLETIN.
Sur la séance de l’Académie des sciences.
La séance de lundi a été courte, mais terriblement orageuse, et c’est un journa¬
liste qui a déchaîné la tempête. Nous avons vu le moment où Minerve, si calme et si
sereine d’ordinaire, fronçant ses sourcils et frappant à grand bruit son bouclier de sa
lance, allait immoler le sacrilège qui osait aborder son temple sans se conformer aux
rites consacrés.
Heureusement, un des grands-prêtres, M. Dumas, par une prière moitié bienveil¬
lante, moitié ironique, a calmé la déesse irritée, et aucun malheur n’est à déplorer.
Mais l’imprudent l’a échappé belle! '
Quelle était donc la cause de ce tumulte?
Nos lecteurs se rappellent qu’à la suite de, plusieurs mémoires de M. V. Meunier,
présentés par M. Fremy, M. Pasteur, contre les expériences de qui ces mémoires
étaient dirigés, s’était plaint, en termes assez accentués, des procédés suivis à cet
égard en cette circonstance.
J’ai rapporté, dans le numéro du 23 décembre dernier, la petite discussion échangée
alors entre MM. Pasteur et Fremy. M. V. Meunier, blessé, selon toute apparence, par
les façons dédaigneuses et le ton de son contradicteur, a voulu intervenir personnel¬
lement dans le débat. Il est venu lire, lundi, une réponse directe aux assertions de
FEUILLETON.
CAUSERIES.
Franchement, j’ai trouvé un peu jeûné la question posée par mon excellent ami de Pietra
Santa dans son dernier article sur l’enseignement médical en Italie. Pourquoi n’avoir pas
fait entrer dans la commission nouvellement instituée les personnes qui se sont le plus occu¬
pées des questions dont il s’agit? Précisément parce qu’elles s’en sont occupées, mon labo¬
rieux ami. Elles ont vidé leur sac ; chacun a pu ramasser ce qui en est sorti, en faire son profit,
et se constituer, pour l’occasion, un petit bagage suffisant pour figurer dans une commission.
Cela s’est vu de tout ternps et se verra éternellement. Beaumarchais en a fait un apoph-
thegme qui est de bronze. On ne comprend pas vraiment pourquoi les ministres se donnent
tant de mal pour ne contenter personne. Pourquoi ne pas instituer un concours quand de
grandes questions de cette nature se présentent? Quel est le meilleur mode de l’enseigne-
went de la médecine? N’est-ce pas là un très-beau sujet à traiter? Et si vous promettez une
nonne récompense à qui trouvera la meilleure solution du problème, les concurrents ne
manqueront pas, je vous l’assure.
Mais qui serait juge d’un pareil concours? un jury institué par le suffrage universel des
Facultés, des Écoles et des Compagnies savantes. Le ministre serait ainsi exonéré du choix
toujours délicat et difficile des membres d’une commission, et il n’en aurait aucune respon¬
sabilité. .
Par exemple, j’approuve entièrement les excellentes observations publiées hier par mon
Tom» NXTX. — Nourri le ,<tWr, Il
162
L’UNION MÉDICALE.
M. Pasteur, et, dès les premiers mots, un toile formidable a failli lui interdire la
parole. L’Académie n’entend point qu’on déroge aux formes établies. MM. les aca¬
démiciens peuvent tout dire, et comme il leur convient ; ils sont chez eux. Mais quand
on leur répond, et surtout quand on leur répond soi-même, de sa personne, il ne
faut, pour ainsi dire, pas les nommer. C’est l’usage, et puisqu’on le sait, le mieux sans
doute est de s’y conformer. Or, M. V. Meunier l’avait oublié, ou, méprisant les habi¬
letés vulgaires, il comptait que tout était permis à celui qui n’a d’autre mobile que la
passion de la vérité. Il doit être détrompé maintenant. Si l’Académie consent à ne pas
s’émouvoir d’articles de journaux dans lesquels on se laisse emporter par la fougue
de la polémique, c’est à la condition qu’elle affectera de les ignorer ; elle ne veut pas
du moins en entendre la lecture publique.
Cela est acquis désormais, et, jusqu’à un certain point, c’est son droit. Il est regret¬
table toutefois que la forme, inacceptée, du mémoire de M. Meunier ait empêché de
prendre en considération, comme ils le méritent, les arguments contradictoires que
l’auteur oppose aux expériences de M. Pasteur et aux déductions que celui-ci en lire.
Quand la première émotion sera apaisée, on les examinera à fond, je l’espère, et,
pour ma part, je tâcherai d’en résumer la substance à l’usage des lecteurs que ces
questions intéressent.
Les raisons invoquées par M. Meunier me paraissent avoir une grande force, et je
ne mets pas en doute qu’ils n’obligent, un jour ou l’autre, à reprendre l’étude de
phénomènes certainement jugés trop à la légère.
— Dans le Bulletin du 9 décembre dernier, j’annonçais que cinq fauteuils étaient
vacants à l’Académie des sciences, et que l’année 1866 s’ouvrirait par cinq élections;
c’était dire que la longue discussion soulevée entre le ministère d’une part, et l’Aca¬
démie d’autre part, à propos des trois adjonctions nouvelles qui doivent compléter
la section de géographie, était résolue au profit de l’Académie. Il s’agissait, en effet,
de savoir si les membres nouveaux seraient nommés d’office et directement par l’au¬
torité supérieure , ou s’ils seraient élus selon les formes ordinaires.
L’ampliation du décret que publient aujourd’hui les Comptes rendus hebdoma¬
daires et officiels de l’Académie confirme ce que j’en avais dit. C’est l’élection qui l’a
emporté.
— M. le docteur Ch. Pellarin, notre distingué collaborateur, a reuni dans une
honorable conaborateur Tarlivel, sur les exhibitions médicales de la salle Valenlino. Les cri¬
tiques de M. Marchai (de Calvi), sur la médecine contemporaine et ses tendances, seraient-
elles mille fois justes, ce n’est pas dans ce. milieu, devant ce public, et j’allais dire sur ce
théâtre, qu’elles devraient se produire. C’est un fâcheux exemple que donne là M. Marchai.
Les conférences par les homceopathes, qui vont se faire là ou ailleurs, ne pourront pas être
plus désagréables et plus blessantes; et, pour légitimer les billevesées de leur pseudo-théra¬
peutique, elles n’auront qu’à s’autoriser des attaques inconsidérées de l’orateur de Valentino.
Vous aviez l’enseignement de l’École pratique, où rien ne vous empêchait, comme vous l’avez
déjà fait, d’aller vous poser en chef d’école et de doctrine, et en démolisseur d’école et de
doctrine. Vous auriez trouvé là un auditoire compétent et apte à vous juger. Mais à la salle
Valentino! quelle valeur peuvent avoir pour vous les applaudissements qui vous accueillent
et les enthousiasmes que vous excitez? C’est avec une peine véritable que j’adresse ces
réflexions à notre distingué et éloquent confrère dont nous apprécions tous le grand talent;
je dois l’avertir, et je le fais affectueusement, que sa dernière conférence a produit un mau¬
vais effet sur la confrérie, qui le voit avec chagrin courir après les ovations du monde quand
tout lui est ouvert pour se produire ; l’enseignement libre et les Académies.
Quel danger public y avait-il donc à laisser discuter en séance publique la question du
subside à accorder à la vaccination animale? La question a été résolue affirrnalivement, ditr
on. L’Académie aura sa petite étable à vaccination et des expériences comparatives vont
être instituées. C’est à merveille ; mais peurquoi traiter cette question en comité secret?
On dit encore que, dans ce même comité secret, il aurait été volé favorablement sur la
question de la publicité à donner aux rapports des prix, malgré la triste prophétie d’un sage
de céans qui verrait, dans celte innovation, la mort de l’Académie.
L’UNION MEDICALE.
163
brochure que publient J. -B. Baillière et fils, et qui porte pour titre : Le choléra ou
typhus indien, épidémie de 1865, les articles si intéressants qu’il a fait paraître dans
la Presse scientifique des Deux-Mondes. L’Académie en accepte l’hommage.
— M. le docteur Sichel remet une note intitulée : Considérations zoologiques sur
la fixation des limites entre V espèce et la variété., tirées principalement de l’étude
de V ordre des insectes hyménoptères. Nous donnerons , dans notre prochain Biille-
fm, un résumé de ce travail.
— M. de Quatrefages présente en ces termes V Année scientifique industrielle de
M. L. Figuier :
« Ce livre, parvenu à sa dixième année d’existence, a eu un très-grand succès, et
se distingue parmi les nombreuses publications faites pour vulgariser la science. A
la fin du volume se trouve un index bibliographique très-utile. Sans entrer dans
l’examen de toutes les questions de la science traitées dans ce livre , je me bornerai
à dire que la partie concernant la zoologie m’a paru bien faite et intéressante. L’his¬
toire des grands oiseaux de la Nouvelle-Zélande est empruntée, pour la majeure
partie, à un discours lu devant l’Association autrichienne pour la diffusion des
sçiences naturelles. Je ferai seulement une remarque, ajoute M. de Quatrefages;
elle est relative à une opinion partagée parM. Figuier : les peuplades de la Nouvelle-
Zélande ne seraient devenues anthropophages qu’après l’extermination des grands
oiseaux, et la nécessité seule, la faim, les pousse au cannibalisme. On peut répondre
à cela que ces peuplades étaient anthropophages avant de venir habiter ce pays. »
M. le docteur Letourneau nous disait, ces jours derniers, dans sa consciencieuse
tinàQàQX homme primitif , que le cannibalisme avait été, à l’origine, un fait général.
Quelque révoltant que cela nous paraisse, il n’y a pas lieu de s’en étonner quand on
songe que les religions, même supérieures, présentent l’idée du sacrifice de la per¬
sonne humaine, de l’expiation par une victime, comme agréable à la divinité.
Dr Maximin Legrand.
C’est avec une véritable satisfaction que j’^ai lu la lettre suivante, et c’est avec empresse¬
ment que Je la reproduis, d’abord et surtout parce qu’elle paye un pieux et sincère hommage
à la mémoire dé l’un dé nos plus dignes et de nos plus honorables confrères, et puis un peu
parce qu’elle approuvé et justifie certaines tendances de ces Causeries à honorer toutes les
mémoires, si modestes soient-elles, quand elles sont dignes de souvenir et dé respect, Une
telle appréciation nous console de cent petites attaques :
« Il y a quelque chose de saisissant et de doux à rappeler dans ces hommages spontanés
que rendent à la mémoire des médecins laborieux et dévoués tous ceux qui les ont connus.
Vous ne sauriez trop souvent mentionner les honneurs prodigués avec tant d’abandon
et d’éclat par les populations reconnaissantes à la dépouille de nos confrères les plus mo¬
destes. C’est surtout pour les praticiens qui, par goût ou par dévouement, se sont le plus
obstinément soustraits aux faveurs de la renommée que semblent réservés les larmes les
plus vraies et le deuil le plus unanime. Leur vie, dégagée de toute préoccupation person¬
nelle, de toute ambition même légitime, s’est écoulée dans la pratique du bien. Le souvenir
ému de leurs œuvres de chaque jour est la pure et exceptionnelle couronne déposée
à l’heure suprême par ceux qui en ont profité et par ceux qui en ont été témoins. Quel plus
bel exemple et quel plus touchant encouragement que ce deuil dont vous avez reproduit le
récit, dans votre dernière Causerie, à l’occasion de la mort du vénérable docteur Barret
(de Carpentras) I Quel plus édifiant spectacle que celui auquel nous avons assisté ensemble,
vendredi dernier, en conduisant à sa dernière demeure notre ami le docteur Lamouroux!
« Voici sur ce regretté confrère, auquel m’unissaient à la fois des liens de famille et une
amitié de trente-sept ans, quelques lignes promises et que vous voudrez bien accueillir :
« J.-P. Lamouroux est né è Agen, en 1792. En 1809, il fut commissionné par le ministre
164
L’UNION MÉDICALE,
THÉRAPEUTiaUE CHIRURGICALE.
NOUVELLES BECHERCHES SUR L’EMPLOI DE LA LIQUEUR DE VILLATE (1) ;
Par le docteur Notta ,
Chirurgien de l’hôpital de Lisieux, membre correspondant de la Société de chirurgie de Paris, etc.
L’observation suivante, que je dois à l’obligeance de mon ami et ancien collègue
des hôpitaux, le docteur Coffin, offre le plus vif intérêt; je la rapporte dans tous ses
détails, telle qu’il a bien voulu me la communiquer :
Obs. IV bis. — Carie de l’articulation sacro-iliaque, datant de plus de deux ans et demi. —
Abcès ossi-fluents. — Accidents graves. — Traitements variés; insuccès. — Guérison en
un mois par la liqueur de Villate.
Au mois de février 1863, M. de Bon..., habitant Montmartre, m’amena son fils, qui se plai¬
gnait de douleurs dans la fesse droite.
Ce garçon, âgé de ih ans, petit pour son âge, blond, a le fades d’un enfant scrofuleux, pau¬
pières et lobule médian de la lèvre supérieure tuméfiés. , ■
Le père est d’une santé excellente; la mère est morte à la suite d’une couche, il y'asix ou
huit ans. Cet enfant a un frère et une sœur dont la santé est bonne. ‘
Il se plaint depuis un mois environ, c’est-à-dire depuis les premiers jours de janvier 1863,
d’une douleur dans la fesse droite, douleur continue, n’augmentant pas par la pression, ni par
la marche modérée, mais augmentant par la fatigue. Il n’a pas de douleur dans la cuisse, ni
au genou correspondant; les chocs sur le grand trochanter ne causent pas de douleur; les
mouvements de la cuisse sont parfaits ; il n’y a ni allongement, ni raccourcissement. Je dia¬
gnostique : Abcès profond de la fesse. Je revis ce malade deux ou trois fois, puis je n’en enten¬
dis plus parler jusqu’au 5 mai 1865, c’est-à-dire pendant deux années et deux mois. A cette
époque, le père vint habiter mon quartier et m’amena de nouveau son fils , qui avait alors
16 ans 1/2 environ.
Cet enfant, petit pour son âge, pas trop maigre, suit les cours d’un établissement qui pré¬
pare au baccalauréat. Or, il est externe. Il marche sans boiter et sa santé est relativement
bonne; il mange et dort bien ; il ne souffre pas, mais il présente : 1" une ouverture fistuleuse
au niveau du bord interne de la fesse droite, à égale distance de la rainure interfessière et de
(1) Suite. — Voir le numéro du 18 janvier.
de la guerre pour l’armée d’Espagne en qualité d’officier de santé (pharmacien) de troisième
classe. En 1812, lorsque l’armée française, en retraite sur Valence, laissa à l’hôpital de Ma¬
drid 500 malades, Lamouroux fut, sur sa demande, un des sept officiers de santé chargés
de les soigner. Il ne larda pas à être fait prisonnier par les partisans espagnols qui étaient
entrés les premiers à Madrid et livré aux Anglais. Ceux-ci le conduisirent à Lisbonne, où il
fut enfermé au Bagne avec les galériens, et l’envoyèrent en Angleterre, où il resta vingt-huit
mois, dont sept sur les pontons de Porstmoulh. Après la paix de 181ù, rentré en France,
il vint à Paris compléter ses études médicales. En 1815 il s’enrôla, pendant les Cent-Jours,
dans les artilleurs offerts par l’École de médecine. En 1818, il fut reçu docteur avec une dis¬
tinction mentionnée dans les certificats de l’École.
« Botaniste passionné et instruit, il fut, en 1821, membre de la Société linnéenne de Paris,
et, en 1823, correspondant de celle du Calvados. Il fut membre actif de la Société pour
l’amélioration de l’enseignement élémentaire et inspecteur sanitaire des écoles de celte
Société. En 1826, il publia un Bésumé de botanique; en 1827, un Résumé de phytographie
et un Exposé des progrès récents de la botanique. En 1829, il donna une 2' édition d’un
cours de Géographie physique professé, à Caen, par son frère, membre correspondant de
l’Institut, à qui on doit d’excellènts mémoires sur quelques plantes marines.
« Dans le bureau de bienfaisance de son arrondissement, dans les ambulances improvi¬
sées pendant les journées de juillet, dans la première épidémie du choléra, à la tête d’un
hospice provisoire créé rue de Clichy, dans les Conseils d’hygiène et de salubrité, pour les
enfants des manufactures, dans sa nombreuse clientèle de riches et de pauvres, partout où
un devoir, où un service professionnel l’appelaient, Lamouroux, praticien éclairé et habile,
était toujours prompt, exact, actif, dévoué. Tl fuf décoré en 1835.
L’UNION MÉDICALE.
165
la tubérosité sciatique-; cette fistule conduit à un os carié; 2” six traces de cautérisations pro¬
fondes sur le grand trochanter et la partie supérieure de la cuisse; 3“ à la partie moyenne et
externe de la cuisse, un abcès sous-cutané, du volume d’un petit œuf de pigeon, dont on fait
refluer le contenu en haut jusqu’à la fistule. Le membre n’est ni allongé, ni raccourci ; les
mouvements sont faciles. Un chirurgien qui avait été consulté après moi, en 1863, avait cru à
line coxalgie et avait appliqué le fer rouge. En 186à, M. Maisonneuve avait diagnostiqué une
carie de l’os iliaque au voisinage de la tubérosité sciatique. La fistule se produisit dans le com¬
mencement de 1864, et M. Maisonneuve prescrivit un régime tonique, huile de foie de morue,
bains sulfpreux, injection d’une solution phéniquée. ,
Quand je vis ce jeune homme, il y avait une année qu’il suivait ce traitement et qu’il était,
dans le même état : état général satisfaisant, mais persistance de l’état local. Je continuai le
traitement de M. Maisonneuve jusque vers les derniers jours d’août 1865. A celte époque, le
malade alla passer un mois aux eaux de Salins. Il revint dans le même état qu’il était parti,
mais sensiblement plus maigre, et il reprit le cours de ses études.
Vers le 20 septembre, le malade éprouve des frissons ; il pert tout à fait l’appétit ; il a des
défaillances fréquentes, et le 25 septembre, je le trouve avec la langue rouge, la peau chaude,
le pouls à 108 ; il a eu, la nuit, un peu de délire. L’abcès de la cuisse a doublé de volume ;
il s’est fait depuis cinq à six jours une seconde ouverture fistuleuse au niveau du grand tro¬
chanter, Entre les deux ouvertures fistuleuses, au-dessous de la tubérosité sciatique et entre
celle-cd et le grand trochanter, il y a un vaste cloaque contenant du pus et des gaz, que la
pression fait sortir par la fistule nouvelle. Il sort également un peu de pus par la fistule
ancienne. L’abcès de la cuisse contient aussi des gaz, que la pression fait sortir par la nouvelle
fistule.
Le 25 septembre, M. Richet voit le malade : il trouve que l’ancienne fistule conduit à une
portion cariée qui, pour lui, est l’articulation sacro-iliàque, et il diagnostique une tumeur
blanche de l'articulation sacro-iliaque, avec abcès ossi-fluent. Il ouvre largement l’abcès de la
cuisse et me conseille d’injecter dans toutes les fistules de la liqueur de Villate.
Le 26 septemhfe, je fais moi-même une injection avec cette liqueur : 1” par la plaie de la
cuisse, l’injection revient par la fistule trochantérienne ; par la fistule trochantérienne dans
le cloaque déjà décrit ; 3° par la fistule ancienne située au bord de la fesse. L’injection pénètre
très-difflçilement par ce dernier orifice; cependant, on arrive à la faire pénétrer jusque dans
le cloaque. Cette triple injection est très-douloureuse. Le malade passe une très-mauvaise nuit.
Le 27 septembre. Injection avec la liqueur de Villate étendue de la moitié de son volume
d’eau ; l’injection est encore très-douloureuse; mais la douleur persiste moins longtemps et
ne dure que deux heures. >
« Lamouroux a été l’homme le plus simple, le plus vrai, le plus naturel, j’allais dire le
plus naïf que j’aie connu. Jamais et nulle part je n’ai rencontré un accord aussi parfait que
celui qui existait entre ses pensées, ses paroles et ses actes. Je ne crois pas qu'il ait dit un
mensonge dans sa vie. Il avait reçu la foi à la parole de paix et d’amour apportée par Jésus-
Christ. Il croyait. à la sainteté du devoir envers la famille, envers la patrie, envers l’huma¬
nité, envers Dieu. Il est mort en souriant à l’éternité promise. Sa figure, vingt-quatre heures
après que l’âme s’était envolée, exprimait encore ce sourire. Vous vous rappelez les émou¬
vantes paroles deM. Edmond de Pressensé, l’éminent auteur de la Vie de Jésus-Christ, récemment
publiée, résumant la carrière de notre ami au moment de la séparation suprême. U m’a été
impossible de rien ajouter à ces paroles, ni à celles de M. Audebez et de M. Bersier, tous
ministres de l’Évangile, qui ont exprimé le dernier adieu de l’assistance nombreuse et
attristée.
« Cerise. »
Ces premiers jours de la nouvelle année ont été cruels pour notre profession. Récapitu¬
lons un peu : Bixio, Chailly-Honoré, Grimaud, Lamouroux, Ley, Ch. Masson, VosseurI Sept
on vingt-six jours ! c’est considérable. Si cette mortalité funeste se maintenait, ce serait une
centaine d’entre nous, médecins de Paris, qui disparaîtrions de ce monde d’ici au 31 décembre
prochain. Réfléchissons-y bien ; moins pour nous, assurément, car ce n’est pas un si grand
bien de vivre qu’il faille considérer la mort comme un grand mal, mais pour ceux qui nous
survivent, et pour qui notre disparition serait un véritable malheur. A ce point de vue, que
O imprévoyances encore ! Il n’y a pas de semaine qui n’en fournisse d’exemple, et le cœur
se déchire à la vue de veuves et d’enfants dont les maris et les pères sont morts sans faire
166
L’UNION MÉDICALE.
Le 28 septembre, étal général meilleur, pouls h 84. L’enfant demande à manger. Les. injec¬
tions sont dès lors régulièrement continuées, avec la liqueur étendue de partie égale d’eau ;
elles sont toujours douloureuses.
Le 3 octobre, le malade se lève; il n’a plus de fièvre; il m’est impossible de faire pénétrer
du liquide par l’ancienne fistule ; il n’y a plus de gaz dans le cloaque ; la plaie de la cuisse et
celle du grand trochanter donnent encore du pus, mais en petite quantité. Depuis ce jour, la
fistule fessière ancienne est cicatrisée.
Le 10 octobre, la fistule trochantérienné est cicatrisée. Le malade a repris ses études; on ne
lui fait plus d’injection que par la plaie de la partie moyenne de la cuisse qui, seule, reste
ouverte. Ces injections ne sont faites que tous les deux jours; il n’y entre plus que 12 à 15
grammes de liquide, tandis qu’au début on en injectait 50 à 60 grammes, et on aurait pu èn
faire pénétrer beaucoup plus si on l’avait voulu.
Les jours suivants, on en injecte de moins en moins, èt le 22 octobre, moins d’un mois après
la première injection, il est impossible d’y faire entrer une goutte de liquidé : les trois plaies
sont parfaitement cicatrisées; Il n’y a pas trace de douleur sur les anciens trajets fistuleux.
l’état général est aussi satisfaisant que possible ; en un mot, le malade est parfaitement guéri.
Aujourd’hui, 27 décembre, la guérison s’est maintenue.
Cette observation si remarquable n’a pas besoin de commentaires. La maladie
débute d’une façon insidieuse au commencement de 1863 ; puis bientôt tous les
symptômes d’une carie osseuse se manifestent, et les traitements les plus énergiques
et les plus variés sont successivement appliqués par les praticiens les plus éminents
de la capitale : l’huile de foie de morue, le fer rouge, les injections phéniquées, les
bains sulfureux, les eaux de Salins, etc., tous ces divers moyens n’empêchent pas le
mal de s’aggraver, de nouvelles collections purulentes se forment dans le voisinage
de l’altération osseuse, elles amènent des décollements considérables, et la situation
du malade inspire de sérieuses inquiétudes. C’est dans de semblables conditions
qu’après avoir donné une issue facile à l’écoulement du pus, M. le professeur
Richet conseille l’usage des injections de liqueur de Villate. Elles furent faites avec
la plus grande régularité, tous les jours; seulement elles causaient des douleurs telle¬
ment vives, que M. Coffin étendit la liqueur d’une quantité égale d’eau, et la maladie,
qui datait de près de trois années, fut guérie en moins d’un mois.
Les observations qui précèdent ne laissent aucun doute sur l’efficacité de la liqueur
de Villate dans le traitement de la carie osseuse, et confirment celles que nous avons
partie des institutions que nous avons le bonheur de posséder. Aussi je veux présenter mes
félicitations et mes remercîments à M. Velpeau, qui a consacré son année de présidence de
l’Association des médecins de la Seine à recruter 118 nouveaux membres à cette Société.
C’est très-beau, et M. Velpeau est très-méritant de n’avoir reculé devant aucun des désa¬
gréments de la sollicitation pour obtenir ce résultat. Je constate avec une égale satisfac¬
tion que le plus grand nombre des recrues faites par M. Velpeau appartiennent aussi à
l’Association générale qui, fort heureusement, ne l’ont pas quittée. C’est une fusion et une
transfusion qui peut avoir les plus heureuses conséquences. M. Velpeau donne un bel exem¬
ple ; et que chacun de ceux qui, comme liii^ ont autorité, influence et position, agissent comme
lui dans le sens de l’Association, il n’y aura bientôt plus d’indifférents et d’imprévoyants ;
nous ne donnerons plus le triste spectacle de cet appel fait à la pitié publique pour des infor¬
tunes que les statuts de l’Association ne permettent pas dé secourir. D' Simplice.
ASSOCIATION GÉNÉRALE. — M. le docteur Horteloup, médecin de l’Hôtel-Dieu, nommé
récemment officier de la Légion d’honneur, et son fils, le docteur Paul Horteloup, nommé
chevalier, distinctions accordées à l’un et à l’autre pour services exceptionnels rendus pen¬
dant l’épidémie du choléra, viennent de faire don de 70 francs de rente, représentant un
capital de 1,600 francs, partie pour la Caisse des pensions viagères de l’Association générale,
partie pour assurer la perpétuité de leur cotisation dans la Société centrale.
NÉCROLOGIE. — M. le docteur Taillefer (Hubert-Jules), âgé de 86 ans, chirurgien en chef
de la marine, qui a fait les dernières campagnes de l’Empire avec l’infanterie de marine atta¬
chée à la garde, vient de s’éteindre à Montrouge-Paris (14° arrondissement), avenue de la
Saule, 60. M. Taillefer était officier de la Légion d’honneur depuis 1817.
L’UNION MÉDICALE.
167
publiées précédemment. Seulement, ne perdons pas de vue que l’on a d’autant plus de
chance d’obtenir une guérison que l’on a affaire à une carie molle, vasculaire. Sans
doute, sous l’influence delà liqueur de Villate, l’os dénudé peut se couvrir de bour¬
geons charnus et se cicatriser comme dans l’observation III; sans doute, des frag¬
ments osseux peuvent être éliminés comme dans l’observation II; mais si on avait
une nécrose étendue ou enchatonnée dans le tissu osseux ramolli ou de nouvelle for¬
mation, il est évident que la liqueur de Villate ne pourrait détruire ce corps étranger
et serait impuissante à guérir. C’est ce qui est arrivé dans l’observation suivante dont
je rapporterai brièvement les principaux traits :
Obs. V. — Carie des os du pied, — Séquestres. — Injection de liqueur de Villate sans résultat.
Amputation de là jambe.
Chariot, âgé de 11 ans, entre, le 28 octobre 186â, dans mon service à l’hôpital de Lisieux.
Cet enfant, d’utle détestable constitution, ayant l’aspect d’un enfant de 7 ans, a vu son pied
gauche se tuméfier il y a deux mois et demi. Quinze jours avant son entrée à l’hôpital, plu¬
sieurs ouvertures se firent spontanément, et il en sortit du pus eh abondance.
État actuel : Le pied est énormément tuméfié ét déformé ; l’articulation tibio-tarsienne est
saine. Sur la facp dorsale du pied, vers la' partie moyenne, est utt orifice fisluleux. A 2 'centi¬
mètres environ de là malléole externe est une seconde fistule. A la face interne dü pied, en
avant de la malléolé, est une plaie de 4 centimètres de diamètre; au-dessous est une seconde
plaie de 2 centimètres. En avant du talon, il y a un orifice fistUleux. Les orteils sont sains. Le
stylet, introduit dans les fistules, rencontre le tissu osseux dénudé et le pénètre.
Quoique ce. pied me parût incurable, eu égard à l’étendue des lésions, car presque tous les
os du tarse paraissaient envahis, je voulus tenter de le guérir par la liqueur de Villate. Pen¬
dant deux mois oh fit toutes les semaines trois injections seulement, à cause des douleurs
très-vives que l’enfant éprouvait pendant les quatre ou cinq heurés qui les suivaient. Au bôüt
dè deux mois, n’àyaht pas obtenu d’amélioration, mon excellent confrère, le docteur Delabor-
dette, qui reprenait le service, pratiqua l’amputation de la jambe, et je pus examiner le pied.
Les os du tarse étaient tous altérés, ainsi que la tête des métatarsiens; ils étaient infiltrés de
pus et renfermaient de nombreux séquestres.
Avec de semblables lésions, il est bien évident que la liqueur de Villate ne pou¬
vait avoir aucune action sur les parties mortifiées, et comme leur élimination ne
pouvait se faire, ils restaient toujours là, entretenant la suppuration et s’opposant à
la cicatrisation des parties saines. D’ailleurs, l’altération du tissu osseux était telle¬
ment généralisée et étendue, qu’elle était au-dessus des ressources de l’art.
Si nous avons obtenu avec la liqueur de Villate des succès dans le traitement des
caries osseuses, nous en avons eu d’au moins aussi remarquables dans le traitement
des trajets fistuleux consécutifs aux abcès froids.
Obs. VL — Abcès froid péri- articulaire. — Injections iodées, — Insuccès. Guérison par
la liqueur de Villate.
Je fus appelé au séminaire de Lisieux, le 3 août 1863, pour voir un jeune homme âgé de
14 ans, d’une constitution lymphatique, atteint d’un abcès froid, volumineux, occupant la
partie interne du genou et de la cuisse droite, dont le début remontait à six semaines. Je fis
deux ouvertures : une à la partie supérieure de l’abcès, l’autre dans le point le plus déclive à
sa partie inférieure au niveau de la ligne articulaire. Les deux ouvertures étaient distantes
l’une de l’autre de 10 centimètres au moins. Le stylet permit de constater l’intégrité des os.
L’articulation était d’ailleurs intacte.
Le malade partit en vacances à la campagne. En septembre, au bout d’un mois, les deux
orifices fistuleux qui succédèrent aux incisions faites par le bistouri n’étant pas cicatrisés, jé
fis faire six injections dans le trajet avec dè la teinture d’iode pure. La suppuration diminua,
mais la cicatrisation ne se fit pas. Le jeune homme rentra au séminaire au commencement
d’octobre.
Le 19 novembre, son état restant stationnaire, je fis une injection avec la liqueur de Villate
par l’orifice supérieur ; elle ressortit par l’inférieur. Douleur vive pendant la demi-heure qui
suit l’injection.
168
L’UNION MÉDICALE.
Les 20, 21, 22, injection ; puis on cesse.
3 décembre. Mieux marqué : roriflcc supérieur est cicatrisé; Je fais une injection par Tori-'
fice inférieur, puis on cesse les injections, et, le 10 décembre, il n’y a plus de suppuration; la
cicatrisation, cependant, n’est pas complète.
Le 7 janvier 186/i, rorifice supérieur est complètement cicatrisé, l’inférieur donne encore
un léger suintement. Je prescris trois injections par cet orifice. Ces injections, faites par le ma¬
lade, sont sans résultat.
Le l/l et le 17 janvier, je pratique moi-même l’injection en la portant profondément au
fond de la fistule à l’aide de la canule d’un trocart explorateur.
Tout en faisant ce traitement, le malade continue à se lever et à aller à pied, tous les jours,
au collège. A la fin du mois de janvier, le genou enfle de nouveau, et il se forme un abcès ■
volumineux en arrière du genou. L’enfant retourne à la campagne, chez ses parents, près
d’Orbec, où il reçoit les soins éclairés du docteur Trinité. Vers le milieu de février, mon
confrère ouvre l’abcès et fait dans le foyer, à plusieurs reprises, des injections de teinture
d’iode. En même temps, il prescrit à l’intérieur l’huile de foie de morue et un régime tonique.
Je revois le malade le 1*” avril, et je le trouve dans l’état suivant : le genou est tuméfié; en
arrière, dans le creux du jarret, on trouve deux orifices fistuleux à 10 centimètres l’un de
l’autre ; la suppuration est abondante. Impossibilité absolue de se servir du membre. Je con¬
seille le repos absolu au lil, et l’injection de Villate trois jours de suite, puis cesser pendant
huit jours pour reprendre après l’injection, et ainsi de suite jusqu’à guérison complète. Trois
séries d’injections furent pi atiquées par le docteur Trinité, le 1", le 8 et le 20 avril. A partir
de la dernière, la cicatrisation marche rapidement, et, au commencement de mai, elle est
complète et définitive. Depuis, il u’y a pas eu de récidive, et le malade se sert parfaitement
de son membre.
Dans cette observation, nous voyons un abcès froid considérable se former autour
de l’articulation du genou chez un enfant lymphatique. Le décollement et les fistules
qui succèdent à l’ahcès ne sont point améliorés par les injections iodées, tandis que,
sous l’influence de cinq injections de liqueur de Villate seulement, la cicatrisation
est presque complète. Malheureusement, l’enfant ne garde pas le repos : il continue
à marcher, à aller à pied tous les jours au collège; un nouvel abcès se produit, et le
malade quitte le séminaire pour retourner à la campagne, dans sa famille. Là,
l’abcès étant ouvert, est traité de nouveau par la teinture d’iode sans plus de succès
que la première fois; c’est alors que neuf injections de la liqueur de Villate, avec le
repos complet du membre, amènent une guérison radicale en un mois. Ce fait nous
démontre encore une fois de plus, non-seulement l’efficacité de la liqueur de Villate,
mais encore sa supériorité sur la teinture d’iode. 11 en est de même dans l’observa¬
tion suivante :
Obs. VII. — Trajet fistuleux consécutif à un abcès froid. — Injections iodées sans résultat.
— Guérison par la liqueur de Villate.
M“' de N... m’amena, au mois d’octobre 1863, sa fille âgée de 6 ans, enfant faible, délicate,
qui avait près du lobule de l’oreille un petit trajet fistuleux d’un centimètre de longueur envi¬
ron qui était consécutif à un petit abcès froid. Depuis deux mois, celte petite fistule persistait,
au grand chagrin de la mère. Je prescrivis des injections iodées, mais sans succès. Enfin, au
bout d’un mois, on se décida à faire une seule injection de liqueur de Villate, et la cicatrisa¬
tion s’opéra sans laisser de cicatrice.
J avoue que, en présence de la peau si fine, si délicate de cette enfant, je n’osai
pas tout d’abord proposer la liqueur de Villate. Il me fallut, pour ainsi dire, y être
contraint par 1 inefficacité de tous les autres moyens précédemment employés. Ce
petit trajet fistuleux était peu de chose, si l’on veut, mais quand on sait combien
ces fistules sont rebelles, combien les parents se préoccupent de ne pas les voir
guérir, et combien surtout ils redoutent une cicatrice difforme, on n’hésitera pas à
reconnaître que la liqueur de Villate nous a rendu un véritable service.
Non-seulement les abcès froids donnent lieu à des fistules intarissables, mais sou¬
vent leur cavité se remplit de fongosités dont la guérison s’obtient difficilement
L’ UNION MÉDICALE.
169
et laisse des cicatrices désagréables. Dans l’observation suivante, nous avons eu à
nous louer de l’emBloi de la liqueur de Villate, tant sous le rapport de la rapidité de
la guérison que du résultat obtenu.
OBS. VIII. — Abcès froid. — Amincissement de la peau, — Développement de fongosités
dans la cavité de l' abcès. — Guérison en quinze jours.
Enfant âgée de 10 ans, lymphatique. Sous la mâchoire du côté .droit abcès froid qui s’est
ouvert par une petite .ouverture. La peau est très-amincie et refoulée en. avant, par des fongo-s
sités qui remplissent le foyer et présentent le volume d’une amande sèche.
30 octobre. J’incise là peau amincie et je place dans le foyer de la charpie trempée dans de
la liqueur de Villate. Le pansement devra être renouvelé tous les jours.
5 novembre. Les bourgeons sont réprimés. Aspect de la plaie satisfaisant. Pansement avec
un linge enduit de cérat.
Au bout de dix jours, l’enfant est guérie. La cicatrice est linéaire.
Tous les chirurgiens savent avec quelle difficulté guérissent les fistules qui succè¬
dent aux abcès tuberculeux du testicule, et, à ce point de vue, on peut les ranger
à côté des abcès froids, avec lesquels ils ont plus d*un caractère commun. M. le pro¬
fesseur Nélaton m’a dit en avoir traité un grand nombre par les injections de liqueur
de Villate et en avoir obtenu des résultats merveilleux. Dans un cas qui vient de se
présenter à mon observation, j’ai guéri mon malade. Voici le fait :
Obs. IX. — Tubercules du testicule. — Fistules consécutives. >— Guérison par la liqueur de
Villate.
Un jeune homme de 22 ans, habituellement d’une.bonne santé et ayant l’apparence d’une
excellente constitution, ne toussant jamais, et n’ayant jamais eu d’écoulement, ressent, le 22
août 1864, une légère douleur dans le testicule gauche. Il y porte la main et constate l’exis-,
tence d’une petite tumeur grosse comme une noisette.
Celte tumeur augmentant de volume, il vint me consulter en septembre. Je reconnus l’exis¬
tence d’un tubercule, et prescrivis l’huile, de foie de morue et un emplâtre de Vigo. Au bout de
trois semaines, ta tumeur s’ouvrit spontanément. Je conseillai alors des cataplasmes de farine
de lin pendant quinze jours, puis un pansement simple.
Le 20 novembre, il y avait au testicule deux orifices fistuleux par lesquels s’écoulait une
suppuration abondante ; il n’y avait aucune tendance à la cicatrisation. Je fis alors dans ces
trajets une injection de liqueur de Villate : elle causa une très-vive douleur. J’en prescrivis
deux par semaine.
Le 4 décembre. Cinq injections ont été faites. Le testicule est moins gros. Une des fistules,
l’inférieure, est cicatrisée. (Prescription : Vne injection pendant quatre jours, puis repos pen¬
dant quatre jours, et ainsi de suite.)
Le 25 janvier. Les fistules sont presque cicatrisées. L’inférieure s’est rouverte, mais il n’y
a qu’un très-léger suintement. Continuer ut supra.
Dans les premiers jours d’avril , la cicatrisation est complète. Les orifices des trajets fistU'
leux sont déprimés; à leur niveau existe un peu d’induration. Le reste du testicule est sain.
J’ai revu le malade derhièrément et la guérison persistait.
Il suffit de lire les détails de celte observation pour se convaincre de l’action cica¬
trisante dè la liqueur de Villate. Dès les premières injections, la suppuration diminue,
une des fistules se cicatrise; il est vrai qu’elle se rouvre plus tard; mais au bout d’un
mois, elles étaient toutes les deux rétrécies et ne laissaient plus écouler qu’un très-
léger suintement qui a fini par se tarir sous l’influence des injections. Au total, la
guérison était complète trois mois après le début du traitement. Sans doute, sa durée
peut paraître longue. Le malade, habitant la campagne, était ici abandonné à lui-
même; et peut-être ne faisait-il pas ses injections avec toute l’habileté désirable.
Quoi qu’il en soit, nous avons obtenu une guérison, et c’est déjà un succès lorsquül
s agit d’une maladie aussi rebelle.
Je n’ai malheureusement eu l’occasion d’employer la liqueur de Villate que dans
ce seul cas de fistules tuberculeuses; mais M. Nélaton a obtenu souvent des guéri-
170
L’UNION MI^IDICÂLE.
sons beaucoup plus rapides. Plusieurs fois cinq ou six injections ont suffi, et en
quinze jours, trois semaines, un mois au plus, le malade était guéri.
(ha suite à un prochain numéro.)
BIBLIOTHËaUE.
ÉTUDES PRATIQUES SUR L’ÉTHÉRISATION ET SUR LA VALEUR COMPARATIVE DU CHLORO¬
FORME ET DE L’ÉTHER RECTIFIÉ, AU POINT DE VUE CLINIQUE; par J.-E. Pétreqüin, ex-
chirurgien en chef de rHôtel-Dieu de Lyon, chevalier de la Légion d’honneur, etc.
M. Pétrequin a présenté naguère à l’Académie des sciences un mémoire sur l’aneslhésie
chirurgicale dans lequel il examine comparativement la valeur de l’éther rectifié et du chlo¬
roforme, et, après avoir tracé un historique complet de la question, se déclare pour le pre¬
mier de ces agents ; il expose les perfectionnements successifs que ses efforts et ceux de ses
collègues ont fait subir aux instruments à éthériser et à l’ancien éther médicinal à 56° qui,
aujourd’hui, pur et rectifié à 62 et 63°, réussit parfaitement dans les mains des chirurgiens
lyonnais. M. Pétrequin décrit avec tous les détails désirables le procédé opératoire qu’une
expérience de dix-huit ans lui a montré être le meilleur. Nous détachons de son mémoire le
chapitre où l’auteur est appelé à discuter contradictoirement, devant ses confrères de la
Société de médecine de Lyon, la valeur respective des deux agents anesthésiques; nous lais¬
sons parler M. Pétrequin :
« Le jugement prononcé, en 1859, contre l’éther, par la Société de chirurgie de Paris (1),
jugement que M. Diday attaqua vivement (Gaz. médic. de Lyon, 1859), fut frappé d’appel, et
il méritait de l’être. La Société de médecine de Lyon fut saisie de la question par M. Barrier
(séance du 28 mars); il s’agissait de juger comparativement l’éther et le chloroforme au
point de vue clinique. L’honorable membre fut admis à développer sa proposition, et il con¬
clut en ces termes : « Si l’éther est moins prompt dans son action, plus désagréable dans ses
effets, il est infiniment moins dangereux et anesthésié tout aussi bien que le chloroforme.
C’est donc à l’éiher que les chirurgiens doivent donner la prerereuce. » (Séance du A avril.)
Mes collègues, dit M. Pétrequin, me firent l’honneur de m’inviter à ouvrir la discussion.
Je rappelai d’abord que l’éther, employé pendant près de deux ans avant le triomphe de
son rival, n’avait occasionné que très-peu d’accidents, malgré l’inexpérience des opérateurs;
mais à peine le chloroforme fut-il introduit, que la Presse enregistra de nombreuses vic¬
times. « On a publié, a dit M. Barrier, une centaine de cas de mort par le chloroforme, mais
il y en a, en réalité, un beaucoup plus grand nombre : à Lyon, pendant la vogue éphémère
dont il a joui, il y a eu 5 ou 6 victimes de cet agent anesthésique, et un seul de ces cas de
mort fut publié; un autre fut raconté publiquement, mais sans être divulgué par la Presse.
Que si l’on juge, hypothèse toute naturelle, que les choses se sont passées ailleurs de la
même manière, on arrive, en établissant un rapport très-simple, à conclure que, pour
le monde entier, les cas de mort par le chloroforme s'élèvent h plusieurs centaines. » — Or,
avec l’éther, on est forcé de reconnaître qu’il n’y en a eu qu’un petit nombre : Lyon n’en
compte même pas un seul; et cette différence est déjà un premier argument en sa faveur.
« Maintenant si, au lieu de prendre cette statistique en chiffres bruis, on analyse les
observations publiées, l’avantage de cette méthode ressort avec bien plus d’évidence; car,
parmi les cas mortels qu’on attribue à l’éther, on trouve que plusieurs malades n’ont suc¬
combé que deux jours, trois jours, cinq jours, et même quinze jours plus tard, et que, en
(1) Déjà en 1853 avait eu lieu à la Société de chirurgie la discussion sur l’éther et le chloroforme. A
cette époque M. Am. Forget, dans un travail plein de faits bien étudiés et de considérations importantes,
s’appliqua à discuter et k combattre le rapport de M. Robert en faveur du chloroforme, en montrant
tous les dangers dont s’accompagne l’emploi de cet agent anesthésique, et en faisant voir que la mort
peut survenir dans des circonstances fort diverses, et qu’en somme le chirurgien n’est jamais sûrement
k l’abri des accidents. Entre autres conclusions motivées auxquelles arrivait M. Forget, je me plais à
signaler les suivantes :
1° Le chloroforme pur et bien employé peut donner la mort ;
2“ Dans l’état actuel de nos connaissances , l’art ne possède aucun moyen Infaillible de prévenir les
funestes accidents qui peuvent suivre l’inhalation du chloroforme ;
3“ La constatation de cette impuissance de l’art prescrit, en saine logique, de renoncer à l’eniplo'
du chloroforme dans la pratique chirurgicale et de lui préférer l’éther, qui est loin d’avoir les mêmes
dangers. (Bulletin de la Société de chirurgie, année 1863.)
L’UNION MÉDICALE.
171
outre, l’opération qu’on pratiquait a été suivie de complications graves, indépendantes de
l’éthérisation, comme hémorrhagies, etc.; si bien que les cas de mort dont on peut vraiment
accuser l’éther se réduisent, en définitive, à un bien petit nombre. — On n’en peut pas dire
autant pour le chloroforme : le nombre des victimes est considérable, et les accidents sont
prompts et rapides. Le patient succombe, soit pendant l’opération, soit peu de temps après,
en sorte qu’il y a là un résultat direct et évident de cause à effet. On a bien voulu, pour se
mettre à l’aise, déguiser ces accidents sous le masque des morts subites! Mais pourquoi ces
prétendues morts subites sont-elles presque spéciales à la chloroformisation? pourquoi s’y
montrent-elles en si grand nombre? Ne cherchons pas à nous faire illusion et reconnaissons
qu’elles ont tous les caractères des morts qu’on provoque chez les animaux dans les expé¬
riences avec le chloroforme!
« Ceci posé, si, poussant plus loin mon analyse, j’étudie l’intensité des accidents et leur
mode de production, il me sera permis de signaler entre eux de très-grandes différences:
ainsi ceux de l’éther ne sont ni aussi violents ni aussi instantanés; ils sont progressifs, et
l’expérience m’a démontré qu’il est toujours possible de les arrêter en suspendant les inha¬
lations, en faisant ouvrir les fenêtres, en éventant le malade et, au besoin, en lui faisant
sentir de l’ammoniaque, etc.; enfin, ce qui est mieux encore, on peut les prévenir en sur¬
veillant la circulation et la respiration. Je suis en mesure d’affirmer que, à l’aide de ces pré¬
cautions, je n’ai jamais eu d’accidents graves, malgré le grand nombre des opérations que
j’ai pratiquées. — La violence et la soudaineté caractérisent les accidents dus au chloro¬
forme : tantôt ils s’aggravent très-vite par les progrès rapides d’une véritable intoxication,
tantôt ils éclatent brusquement comme par une sorte de sidération, et le sujet tombe comme
foudroyé; il est, dans ces cas, presque toujours impossible de rappeler à la vie les malheu¬
reux qu’a frappés ce redoutable agent. Aussi ne peut-on guère, avoir confiance dans les
meilleurs moyens proposés jusqu’ici comme curatifs ; et c’est là assurément une grande infé¬
riorité par rapport à l’éther.— Mais si l’on ne peut remédier aux accidents accomplis, peut-
on du moins les prévenir? Hélas! on est forcé d’avouer que les précautions recommandées
n’ont pas la valeur prophylactique qu’on leur attribuait. C’est encore à tort qu’on a pré¬
tendu que le chloroforme pur ne tue jamais : la clinique apprend que l’opérateur n’a pas de
garantie certaine avec cet agent : nous avons vu, à l’hôpital, endormir deux malades avec le
même chloroforme tiré du même flacon, très-pur et à dose pareille; l’un d’eux n’éprouva
aucun malaise, et l’autre succomba comme frappé par la foudre. Ces exemples ne sont pas
rares !
« C’est en vain qu’on a voulu établir des catégories parmi les malades, réserver pour le
chloroforme les sujets d’une forte constitution, exempts de maladies cardiaques et pulmo¬
naires; et pour l’éther, les enfants, les vieillards, et tous les sujets débilités par des mala¬
dies antérieuies, des privations ou des peines morales; enfin, entreprendre avec le premier
les opérations courtes, et avec le second les opérations longues et graves. Ne trouvera-t-on
pas, comme moi, que ces indications spéciales, imaginées par les partisans du chloroforme,
n’aboutissent qu’à jeter de la défaveur sur cet agent? Et n’est-ce donc pas faire l’éloge de
l’éther que de reconnaître qu’il est accessible au plus grand nombre, que les existences
débiles tolèrent impunément, et que lui seul peut permettre les opérations laborieuses et de
longue durée? Comment pourrait-on mieux démontrer qu’il est supérieur et moins dange¬
reux? Au reste, ces catégories ne sont qu’une fiction inventée pour les besoins de la cause,
et les statistiques sont là pour en faire ressortir l’inanité : nous avons vu les sujets les plus
robustes ne pas résister au chloroforme. En somme, avec ce terrible agent, rien ne peut
nous donner une garantie absolue, ni le choix du malade, ni le choix du chloroforme et de
ses doses.
« Une circonstance dont à plaisir on a exagéré l’importance en sa faveur, c’est qu’il
endort plus vite; nous ne voulons pas le contester; mais il est incontestable aussi que c’est
la rapidité même de son action qui fait sa nocuité, et que c’est en raison de leur soudai¬
neté que les accidents frappent d’une manière irrésistible. Cela mérite qu’on y réfléchisse ;
M. Bouisson a très-bien dit : « La bonne règle, en chirurgie, consiste moins à économiser
le temps qu’à économiser le danger. » {Gaz. médic. de Paris, 1849, p. 97.) Après tout, cette
différence de temps est-elle donc si considérable ; il ne faut guère moins de 3 à 4 minutes,
généralement, pour obtenir le sommeil ; or, avec l’éther rectifié, nous y arrivons eu 4 à
6 minutes, et au plus 7 en moyenne; faut-il donc, pour une minime différence de 2 à 3 mi¬
nutes, exposer la vie des opérés? Aucun chirurgien, s’il y réfléchit sérieusement, n’osera
répondre par l’afiii'malive ; et c’est là une nouvelle condamnation du chloroforme; car le
malheur qui, aujourd’hui, attriste un de nos collègues peut nous incomber demain.
172
L’UNION MÉDIOAI.E,
« J’arrive à une dernière objection qu’on s’est plu à colporter contre l’éther ; je m’étonne
qu’il se soit rencontré des chirurgiens pour la patronner, tant elle dénote peu d’expérience
en fait d’éthérisation! On a voulu prétendre que l’éther était incapable de déterminer l’anes¬
thésie profonde avec résolution musculaire. Voilé pourtant le résultat que, depuis douie à
quinze ans, nous obtenons journellement de la manière la pkis complète; le fait est même
si vulgaire à Lyon, qu’il n’y a pas un de nos aides qui ne soit èn mesure de le reproduire à
volonté. Faut-il rappeler que ce n’est pas le chloroforme qui a fait poser les indications de
l’anesthésie, mais bien l’éther, qui les a toutes remplies? Le chloroforme n’a fait surgir
aucune indication nouvelle. Enfin, énoncer que l’éther rectifie satisfait à tous les besoins de
la grande chirurgie dans nos hôpitaux, et cela sans porter atteinte à la vie des malades, c’est
assez dire qu’il réussit complètement et peut, suffire dans tous les cas; en d’autres termes,
qu’il anesthésie tout aussi bien que son rival, sans en avoir les dangers. —Telle est, en
résumé, la série des principaux motifs pour lesquels je donne et j’engage fortement à donner
la préférence à l’éther, à l’exclusion du chloroforme.
« La chirurgie lyonnaise, guidée par une sage expérience, montra sur ce sujet un remar¬
quable accord ; MM. Diday, Desgranges et Rodet parlèrent tour à tour en faveur de l’éther;
je regrette vivement que le défaut d’espace ne me permette pas de retracer ici leur savante
argumentation; M. Rollet se rallia à leur avis; et M. Bouchacourt, dont un des élèves,
M. Badoz, avait récemment fait le panégyrique du chloroforme dans sa thèse doctorale ter¬
minée par ces mots : a le chloroforme ne saurait trop être vanté et préconisé » (Strasbourg,
1856), M. Bouchacourt fit comme M. Rollet; enfin, après plusieurs séances consacrées à
une discussion approfondie, la Société de médecine de Lyon vola h l’unanimité les conclu¬
sions suivantes : . . :
1“ L’éther rectifié, employé pour produire l’anesthésie chirurgicale, est moins dangereux
que le chloroforme; "
2“ L’anesthésie s’obtient aussi constamment et aussi complètement par l’éther rectifié que
par le chloroforme;
3° Si l’éther offre des inconvénients que le chloroforme ne présente pas au môme degré,
ces inconvénients ont peu d’importance et ne compensent pas le danger inhérent à l’emploi
de ce dernier;
4" En conséquence, l’éther doit être préféré au chloroforme.
« Ces conclusions sont catégoriques; elles venaient confirmer de tous points celles que,
dix ans plus tôt, j’avais moi-môme formulées dans- ma Clinique chirurgicale de l'Hôtel-Dieu
de Lyon (in-8“, 1850). Mais ce n’était pas une propagande individuelle et isolée; c’était une
déclaration collective piononcée avec toute l’autorité d’une Société savante : une pareille
sentence ne pouvait manquer, tôt ou tard, d’avoir son effet. L’année ne se passa pas sans
qu’on vît la Presse médicale parisienne s’émouvoir à l’occasion d’un nouveau cas de mort
survenu dans les hôpitaux de la capitale, et commencer à tenir un langage significatif : ;
« Devant ces sinistres qui augmentent sans cesse, disait M. A. Latour, en présence de cette
mortuaire désolante et dont le chiffre tous les jours s’élève, nous est-il permis de rester
inflexibles dans des convictions qui ont eu leur raison d’être, mais que de tristes et trop
nombreux événements nous imposent le devoir de modifier? Qu’est-ce qu’une conviction,'
si loyale soit-elle, à côté de la vie du plus humble des hommes? et n’est-ce pas ce respect
absolu et suprême pour la vie des hommes qui fait la grandeur et la dignité de notre
art, etc.? » (Union Médicale, 24 nov. 1859.) Le temps n’était pas encore venu où l’on pou¬
vait espérer que ces graves paroles convertiraient tous les esprits ; mais c’étaient des semences
pour l’avenir, etc . » , ;
« . . Qu’on veuille bien, dit M. Pélrequin en terminant son mémoire, écouter la
déclaration suivante : Depuis près de quatorze ans qu’on a abandonné, à Lyon, le chloro¬
forme, et qu’on ne fait généralement usage que de l’éther rectifié à 62 et 63” (1) dans la'
pratique des hôpilaux lyonnais, nous n’avons pas eu à déplorer la mort d’une seule victime. ■■
Voilà, certes, un enseignement qui mérite d’être retenu et médité. — Nul ne se méprendra
sans doute sur l’intention de ce travail; si je désire que ma voix soit entendue, c’est que je .
voudrais rendre aux malades le service de préserver ceux dont un agent dangereux me- >
naoe l’existence, et à mes confrères celui de leur épargner le remords d’avoir, par une
(1) Je sais très-bien que l’éther rectifié peut être porté à 64 et à 65“ ; mais il est plus difficile de le
bien conserver à ce titre; d’ailleurs, quand on l’a exactement débarrassé des impuretés que contient
souvent l’étlier médicinal du commerce à 56», et qu’il a été rectifié à 62 et à 63», il est parfaitement
suffisant pour tous les besoins de l’anesthésie chirurgicale. '
L’UNiON MÉDICALE.
173
pratique mauvaise, porté alteinle à la vie de leurs clients. La plus douce récompense que je
puisse ambitionner, ce serait de contribuer à mettre enfin un terme au regrettable nécrologe
du chloroforme. »
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURCIE.
Séance du mercredi 24 Janvier 1866. — Présidence de M.Giraldès.
Sommaire. — Reprise de la discussion sur le traitement des polypes naso-pbaringiens. — Présentations
de malades et pièce pathologique. — Stomatoscope. .
Après un court rapport verbal de M. Desprès, sur une observation de luxation du coude,
lue dernièrement à la Société de chirurgie par M. le docteur Lala, a été reprise la discussion
interrompue sur les polypes naso-pharyngiens. Nos lecteurs se rappellent, peut-être, que te
point de départ de cette discussion a été une communication de M. Alph. Guérin, relative à
une nouvelle méthode de traitement de ces polypes par la rugination des os de la base du
crâne qui leur servent de support ou de base d’implantation. Nous avons dit que celle mé¬
thode avait été l’objet d’une revendication de priorité de la part de plusieurs chirurgiens,
entre autres de M. Borelli (de Turin). En outre, M. Dolbeau, discutant l’observation de
M. Guérin, avait contesté à la fois la nouveauté et l’eflicacité du procédé, et avait proposé
de le remplacer, celui-là et les autres, par la méthode dite de Vélectrolyse (destruction par
l’électricité) qui avait, disait-il, produit de bons résultats entre les mains de son maître, M. le
professeur Nélaton. Nous avons dit encore que la partie de la dissertation de M. Dolbeau,
relative à l’électrolyse, avait également provoqué une réclamation de la part d’un autre chi¬
rurgien italien, M, Ciniselli, qui revendique la .priorité de l’application du galvano-caustique
chimique au traitement de diverses maladies chirurgicales. .
C’est l’électrolyse qui, dans celte séance, a essuyé tout le feu de la discussion, l’artillerie
légère étant dirigée par M. Verneuil, et la grosse artillerie par M. Alph. Guérin, dont le nom
est quelque peu synonyme de guerrier ou de batailleur. M. Guérin a cru, sans doute, qu’il
était dans le cas de légitime défense, et il a riposté à l’opposition faite par M. Dolbeau à son
procédé de la rugination par une vive attaque contre l’électrolyse, attaque qui, passant par¬
dessus la tête de M. Dolbeau, non sans l’effleurer, allait frapper M. Nélaton en, pleine poi¬
trine. M. Nélaton est de force à soutenir l’assaut, même sans, sourciller, et l’électrolyse est
bien capable de rendre à la rugination coup pour coup , et choc pour choc. Nous pouvons
nous en rapporter pour cela aux représentants ou lieutenants de M. , Nélaton à la Société de
chirurgie, c’est-à-dire à M. Houel, qui a déjà répondu quelques mots, et surtout à M. Dol¬
beau, qui s’est retranché dans un recueillement gros de menaces. C’est dans la prochaine
séance que M. Dolbeau sortira sans doute de son recueillement.
Mais cë n’est pas seulement à la rugination de M. Guérin que l’électrolyse, sous l’impul¬
sion de M. Dolbeau, tentait de se substituer comme méthode dé traitement des polypes naso-
pharyngiens; c’est encore à tous les autres moyens préconisés jusqu’à çe jour et, par consé¬
quent, à la méthode par extirpation ou résection du maxillaire supérieur, méthode que
M. Verneuil a mis tant de zèle et d’ardeur à propager et à défendre. M. Verneuil a donc,
pris fait et cause pour la résection du maxillaire supérieur contre l’éleglrolyse, de même que
M. Guérin a défendu contre le galvano-caustique sa méthode de la rugination.
M. Verneuil a d’abord résolu en faveur de M. Ciniselli la question.de priorité de décou¬
verte et d’application de l’élèctrolyse. Entre autres' preuves, cela ressort clairement de la
lettre et de la brochure adressées à la Société de chirurgie par le chirurgien italien, et qui
prouvent que, dès 1860, M. Ciniselli employait le galvano-caustique chimique dans le traite¬
ment de diverses maladies chirurgicales.
Analysant ensuite les résultats de l’application de la méthode, pour en apprécier la valeur
clinique, M. Verneuil trouve que, sur 5 cas de la pratique de M. Nélaton, il y a eu 2 gué¬
risons bien constatées, 2 succès incomplets et 1 cas de mort. Dans la pratique de M. Cini-
se.lli, d’après un relevé fait par M. le docteur Tripier {Arch. gén. de méd.), sur A cas d’em-
ptôi du galvano-caustique pour d’autres maladies que les polypes naso-pharyngiens, il
y aurait eu également 1 cas de mort. Cela fait 2 morts sur 9 observations. Si les résultats
cliniques de la nouvelle méthode devaient se maintenir toujours dans celte proportion numé¬
rique, ji est éyjdent, dit M. Verneuil, qu’elle n’aurait aucune supériorité sur les autres
174
L’UNION MÉDICALE.
moyens de traitement des polypes naso-pharyngiens et, en particuliei', sur la mélliode qui
exige, comme opération préliminaire de la destruction de ces tumeurs, la résection du
maxil’laire supérieur ou la perforation de ia voûte palatine.
Si l’électrolyse, ajoute M. Verneuil, devait dispenser le chirurgien de ces opérations préli¬
minaires qui infligent aux malades des mutilations plus ou moins étendues et irréparables,
elle constituerait véritablement un immense progrès et mériterait assurément d’être substituée
à tous les autres moyens de traitement des polypes naso-pharyngiens; mais si, comme dans
l’une des observations de M. Nélaton elle exige, pour réussir, qu’une voie soit préalable¬
ment ouverte à travers les parties molles ou dures, à l’application du galvano-caustique,
l’électrolyse ne mérite plus le nom de méthode nouvelle ; ce n’est plus qu’un moyen de des¬
truction des polypes, comparable au fer rouge, au caustique chimique, etc.; en un mot, ce
n’est plus qu’un mode de cautérisation ajouté à une opération préalable et fondamentale : la
résection du maxillaire supérieur ou celle de la voûte palatine.
M., Verneuil reproche encore à l’électrolyse la difTiculté. de son application. Elle, exige un
appareil instrumental particulier et coûteux ; elle demande une grande habileté dans le ma¬
niement de l’électricité, et, parlant, l’assistance d’un aide familiarisé avec cet agent. Ces
conditions rendent impossible à la plupart des chirurgiens de province l’emploi de l’ectro-
lyse, et s’opposent, par conséquent, à la généralisation de la méthode.
M. Verneuil reproche, enfin, aux observations de M. Nélaton, apportées par M. Dolbeau
dans cette discussion, d’être bornées à des indications sommaires, sans aucuns détails qui
soient de nature à éclairer les chirurgiens qui pourraient être tentés de faire usage de l’élec-
Irolyse, sur les conditions pratiques de son application.
En résumé, suivant M. Verneuil :
1° L’électrolyse est une méthode thérapeutique dont la priorité appartient incontestable¬
ment à M. Ciniselli;
2° Appliquée aux polypes naso-pharyngiens, cette méthode n’a pas donné, an point de vue
clinique, des résultats supérieurs à ceux fournis par les autres méthodes ;
3° Si elle ne dispense pas d’opérations préliminaires, elle n’est pas une méthode nouvelle,
mais un simple procédé de destruction des polypes, un simple mode de cautérisation nulle¬
ment supérieur aux autres, mais infiniment moins facile à manier;
4° Les observations invoquées à l’appui de l’excellence de la méthode ne sont pas com¬
plètes et manquent de détails qui soient de nature à éclairer les chirurgiens et à entraîner
leur conviction.
M. Alphonse Gdérin a pris la parole après M. Verneuil. Il a commencé par répondre à la
réclamation de priorité faite par M. Borelli (de Turin), relativement à la méthode de traite¬
ment des polypes naso-pharyngiens par la rugination. Ce qui constitue essentieliement la
méthode proposée récemment par M. Alph. Guérin , C’est l’énucléation ou destruction des
polypes naso-pharyngiens par la simple rugination, sans opération préliminaire, à l’aide
d’une rugine introduite dans l’une des narines et le doigt indicateur porté derrière le voile
du palais. M. Guérin ne divise pas préalablement le voile du palais comme M. jBorelli ; comme
ce chirurgien, il n’excise pas la base du polype avec un long bistouri ou des ciseaux. Il se
sert purement et simplement d’une rugine et d’un doigt, l’une introduite par la narine,
l’autre derrière le voile du palais laissé intact. Il y a donc une différence essentielle entre
la manière d’opérer de M. Borelli et celle de M. Alph. Guérin.
M. Guérin ne comprend pas d’ailleurs, dit-il, ces réclamations de priorité que les chirur¬
giens ne cessent d’élever les uns contre les autres, souvent à propos des moindres modifi¬
cations apportées à une méthode ou à un procédé opératoire. Ces revendications auraient
leur raison d’être s’il s’agissait de quelque grande découverte opérant une révolution dans
la science, comme la découverte de la circulation du sang, celle de la vaccine ou celle de
l’auscultation. Mais pour quelques misérables modifications de détails, pour quelques menus
changements ou perfectionnements apportés dans une opération chirurgicale, ce n’est vrai¬
ment pas la peine de faire tant de bruit.
M. Guérin a répondu ensuite à l’argumentation dont sa communication a été l’objet dans
l’une des dernières séances, delà part de M. Dolbeau. Son collègue lui a contesté la nou¬
veauté de sa méthode de traitement des polypes naso-pharyngiens par la rugination, sans opé¬
ration préliminaire, disant qu’il n’était pas besoin d’opération préliminaire pour détruire ces
polypes. Chacun sait, cependant, que l’extirpation des polypes, dans la méthode aujourd’hui
généralement employée, exige des délabrements préliminaires effrayants, tels que la résec¬
tion du maxillaire supérieur ou la perforation de la voûte palatine, Mais M. Dolbeau voulait
L’UNION MÉDICALE.
175
ainsi préparer les esprits et les voies à la méthode de son maître, M. Nélaton, qui traite les
polypes naso-pharyngiens par l’électrochimie. M. Guérin n’est pas édilié sur les succès de
rélectrolyse ; il craint qu’il n’en soit de cette question comme de celle de l’infiltration tuber¬
culeuse des os, que M. Nélaton réussit, il y a vingt ans, à faire considérer comme sienne par
l’habileté qu’il mit à la défendre ; une observation plus attentive et les progrès de l’anatomie
ont montré que cette prétendue infiltration tuberculeuse des os n’existait pas. Rien n’est
démontré, suivant M. Guérin, au sujet de la méthode électrolytique, si ce n’est qu’elle n’ap¬
partient pas à M. Nélaton, mais à M. Ciniselli. Cette question mérite une étude plus appro¬
fondie et basée sur des observations plus complètes que celles dont M. Dolbeau a parlé.
L’histoire des 5 malades opérés par M. Nélaton est faite en quelques lignes. M. Dolbeau, si
exigeant pour les observations des autres, ne s’est inquiété ni de rechercher quelle était la
nature des polypes électrolysés, s’ils étaient muqueux ou fibreux, ni de savoir quel était
l’état de santé des malades qui ne sont pas morts après l’opération. Des 5 opérés, en effet, 1
est porté comme ayant succombé à une fièvre lyphoïde, 2 comme étant complètement gué¬
ris, 2 comme étant en voie de guérison, sans plus de détails. Cela est insuffisant pour éclairer
sur la valeur de la méthode et pour la faire substituer à toutes les autres.
M. Guérin crigque ensuite l’opinion émise par M. Legouestqui propose, dans le traitement
des polypes naso-pharyngiens, des opérations simplement palliatives destinées à permettre
aux jeunes malades d’atteindre l’âge où la reproduction polypeuse cesse par épuisement de
vitalité. Rien de plus illusoire qu’une pareille confiance dans la cessation spontanée des
polypes naso-pharyngiens. S’il en est ainsi des tumeurs polypeuses de la matrice qui, une
fois enlevées, ne présentent pas de tendance à récidiver, il n’en est pas de même des polypes
implantés dans les fosses nasales, dont la vitalité et la repullulation sont, pour ainsi dire,
indéfinies.
11 n’y a donc qu’une opération radicale, telle que la rugination des os de la base du crâne,
dont le périoste sert de surface d’implantation au pédicule des polypes, qui puisse offrir des
chances de non-repullulation des polypes naso-pharyngiens. Celte rugination est possible,
quoi qu’en ait dit M. Dolbeau, parce que la modification déterminée dans cette membrane
par la présence de la tumeur rend plus facile le décollement du périoste. La dénudation des
os ainsi ruginés est d’ailleurs promptement recouverte par une abondante production de
bourgeons charnus, comme le démontre l’ospérienoo, et comme pouvait le faire prévoir,
d’ailleurs, la riche vascularisation des os de la base du crâne.
M. Houel qui a promis, pour la prochaine séance, des détails précis sur quelques-unes
des observations des malades opérés par M. Nélaton, opérations dont il a été témoin et aux¬
quelles il a contribué de sa personne, M. Houel se borne , quant à présent, à indiquer ta
différence très-grande, dit-il, qui existe entre le procédé d’électrolyse tel que l’emploie
M. Nélaton et celui de M. Ciniselli. Grâce à la modification imaginée par M. Nélaton, le ma¬
niement de l’agent électrique se fait avec une grande simplicité et une facilité extrême.
Les aiguilles sont appliquées et retirées sans inconvénients pour le malade et sans secousses
pour le chirurgien. Toutefois, l’application de la méthode exige le concours d’un aide habi¬
tué au maniement de l’électricit — On a dit que la tumeur polypeuse fondait sous l’in¬
fluence de l’agent électrique, il n’en est rien ; l’électrolyse n’a pas la prétention de fondre
les polypes, mais seulement de les détruire par gangrène ou mortification.
M. Dolbeau demande le temps de se recueillir avant de répondre à l’argumentation de
M. Guérin.
Présentation de malades. — M. Le Fort présente un malade qui, dans une chute de cheval,
s’était fait une fracture de la partie moyenne du fémur. Mis dans un appareil inamovible, le
membre fracturé ne s’était pas consolidé après plusieurs mois; il s’était formé entre les deux
fragments une pseudarthrose. M. Le Fort eut l’idée de soumettre le fémur à une extension
permanente pendant l’espace d’un mois, après quoi le membre fut remis dans un appareil
inamovible. — La consolidation a eu lieu dans ces nouvelles conditions.
M. Mariolin a observé un cas analogue dans lequel le défaut de consolidation tenait à la
fflobiliié des fragments due à l’immobilisation incomplète du tronc. Il lui suffit de substituer
â 1 immobilisation seule du bassin celle du tronc tout entier, de manière à empêcher le ma¬
lade de se placer sur son séant et de mettre ainsi en œuvre la synergie musculaire, pour voir,
au bout de deux mois, la consolidation s’effectuer.
M. Tarnier a obtenu le même résultat, chez une dame, à force de patience et de longueur
de temps.
176
L’UNION MÉUICALE.
M. Lahrey demande la mise h l’ordre du jour de la question intéressante des pseudar-
throses, soulevée par la communication- de- M. Le Fort, afin que la Société de chirurgie
■tienne ainsi en réserve, pour les jours de disette, d’importants sujets de discussion. — La
question des pseudarthi’oses prendra donc rang à la! suite de celle des polypes naso-pharyn-
giens et de l’ophthalmie purulente.
- M. Alpli. Guérin présente un malade auquel il a pratiqué, il y a trois ans, la résection du
coude pour une fracture de l’extrémité inférieure de l’humérus, avec issue des fragments,
ayant entraîné des accidents graves qui avaient amené le malade au dernier degré du ma¬
rasme. L’opération a parfaitement réussi. Le mourant est devenu un homme fort et robuste,
capable de soulever, de son bras opéré, un poids de 50 kilogrammes.
M. Larrey place sous les yeux de ses collègues le crâne d’un individu mort de phthisie
pulmonaire à l’hôpital d’Avignon, et chez lequel on a observé une perforation de la voûte du
crâne dont il n’a pas été possible de déterminer l’origine congéniale ou accidentelle, l’au¬
topsie ayant été faite sans soin par un garçon d’amphithéâtre qui a laissé perdre ainsi, pour
la science, des détails anatomo-pathologiques dont il ne pouvait, d’ailleurs, soupçonner l’im¬
portance. Le malade n’avait jamais présenté, de son vivant, rien qui fût de nature â faire
découvrir cette perforation. — C’est à M. te docteur Monnier (d’Avignon) que M. Larrey doit
la connaissance de ce fait unique peut-être dans les annales de la science.
D" A. tartivel.
— Par décret en date du 30 décembre 1865, rendu sur la proposition du ministre de la
marine et des colonies, ont été compris, à compter du 1" janvier 1866, dans la première
formation du cadre des médecins et des pharmaciens en chef de la marine, d’après leur
ancienneté respective dans le grade dont ils sont actuellement pourvus :
Dans le grade de médecin en chef :
MM.Quesnel (Edmond-Théodore), premier médecin en chef.
Saint-Pair (Charles-Almire), premier médecin en chef (service colonial).
Dufour (Guillaume-Théodore), premier chirurgien en chef.
Delioux de Savignac (Joseph-François-Jacques-Augustin), premier médecin en chef.
Duval (Ange-Eugène), premier chirurgien en chef.
Collas (Auguste-Marie-Alcibiade), premier médecin en chef (service colonial).
Rochard (Jutes-Eugène), premier chirurgien en chef.
Fonssagrivos (Jean-Baplieto), prcmior médecin en chef (hors cadres),
Walther (Charles), premier médecin en chef (service colonial).
Arlaud (François-Joseph-Charles), second chirurgien en chef.
Jossic (Henri-André-Jules), second médecin en chef.
Barràllier (Auguste-Marie), second médecin en chef.
Beau (Louis-Hercule), second chirurgien en chef.
Marroiri (Auguste-Chàrles-Thomas), second médecin en shef.
Drouet (Jean), second chirurgien en chef.
Beaujean (Jean-Baptiste-Jutes), second médecin en chef (service colonial).
' . Moufflet (Eugène-Delphin-Alfred), second médecin en chef (service colonial).
Sénard (Charles-Adolphe-Victor), second médecin en chef. -
Riou Kerangal (Emile-Yves), second médecin en chef (service colonial).
Dans le grade de pharmacien en chef:
MM. Vincent (François-Adol plie), premier pharmacien en chef.
Roux (Euslache-Antoine-Benjaroin), premier pharmacien en chef.
Fontaine (Constanl-Aristide), premier pharmacien en chef.
Jouvin (Jean-Pierre), second pharmacien en chef.
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M. Moynier, 10 fr. ; M. Boutet, à Orgerus, 5 fr.; — un anonyme, 10 fr. ; — M. Gasquet,
â Ollioules, 3 fr.; — M. Durand-Fardel, 10 fr.; — un officier de santé de la marine, 10 fr. ;
— M. Ducos, 10 fr. — Total . 83 20
Premières listes . 361 >»
Total. . . MÛ 20
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Cette hùîlë est d’une odeür et d’üné sàVèüi" agréables. Lé mode de désinfection rië nuit en rîéii
à ses -propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
•Pharmacie CHEVRIER , 21, rue du Fâubourg-Montmartre,,k Paris. . _
. Dépôt dans, les principales pharmacies de chaque ville. _
378, r. SUHonoré, aucoin de la r. de Luxembourg.
, Ain est, depuisAO ans, reconnu comme Tun
dès ioniques \e& plùs puissants. Sous le même vb-
’lumè, il contient beaucoup plus de principes que
tous les autres vins de quinquina, ce qui permet
aux personnes délicatès de le couper avee partie
égale d’eau. ^ ^ *
Gomme fébrifuge, c’est l’adjuvant indispensable
du sulfaté 'de quinine , qU’ilAémplace mêmedvec
avantagé dans beaucoup de cas.
Exiger la ‘‘signature : G. Séguin.
FER QUEVENNE J
APPROUVÉ PAR L’ACADÉMIE DE MÉDECINE;
AUTOBISË PAR ClftCULAIRË SPÉCIALE DU MIWiSTRi
’eploie dans tous les cas où les ferrugineux jj
sont indiqués J il ne.^oircit pas le^.dents ; ç’esf la
préparatioù- ferrugineuse la pl& active, la fâus
agréable et l£t plus économique. Souvent un flacon
suffit poijrgjiérir une chlorose., . , .
« L’expérience m’a démontré qu’aucune prépa
» ration ferruginèus'e n’ést mieux tolérée que. le
« Feu OdevexUe, en restant dans les limites déS'
» doses très modérées i à 5 centigrammes k
» chaque repasl .» -7-' BbUçûAtiUAT , ‘AnitMaire de
ihérapéüÜiquef t863’. — Lê flacon;? fr. 50 c.'Cbez
E. Gexévoix, li, rué des Beàux-Aits , à Paris i et
dans toutes les pharmacies.' -— Exiger lé cachet
Quevenne. — Envoi, /ranccf, par là poste.' '
Sirop extrait de Yiande de Meyer-Berk.
. Recommandépar les principaux médecins dans
le marasme, l.es convalescences de maladies graves,
les catarrhes ehreniquee, la Dyspepsie, enfin dans
toutes les affections où: il s’agit de relever l’orga¬
nisme sans fatiguer les voies digestives.
. : .A.l’Agence principale,- 15, rue des Petites- Écu¬
ries^ k Paris, et chez les pripcipaux pharmaciens.
SEL DE PENNES
SIROP nÉPL'RATIP
D'ÉCORCES D'ORANGES AMÈRES
'A L’iODüHÉ DÈ PÔTASSIU-U.
Prêpqrèpar i,-P, LAROZE, Paritiacien. ’
Les ^médeéins les plus célèbres, spécialement
M. le docteur Philippe Riçord et M. le professeur
•Nélaton, ont choisi pour excipient de riodure de
potassium le Sirop d’écorces d’oranges amères bien
préparé. L’expérience prouve qu’uni k ce Sirop,
l’iodure de potassium perd sa propriété irritante
sur la membrane muqueuse de l’estomac ; que ja¬
mais il ne détermine d’accès gastralgique , qu’il
s’assimile facilement et quei’intégrité des fonctions
est toujours sauvegardée. Comme la cuillerée à
bôuche, pesant 20 gram. , contient exactement 40
centigrammes d’iodure, et la cuillerée k café, pe¬
sant 5 grammes, en contient 10 centigrammes, on
arrive facilement, soit d’emblée, soit d’une manière
graduelle, aux doses adoptées par les thérapeutistes.
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gourdissement et souvent le délire.
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rh. anglaise, Bolierts et Co, 23, pl.Yendome _ celui-ci , dans la plupart des cas,
produit, au contraire, les effets bienfaisants d’un narcotique, sans aucun des inconvénients résultant de
l’emploi du laudanum, — l.a est «le 3 à ao gouttcti Mii.ivant ej^n.
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guay-Roux ; rue de Clichy, 45 ; faubourg St-Ho-
noré, 177 ; rue du Bac, 86 ; et dans toutes les Phar¬
macies en France et k l’étranger.
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L’emploi du Sirop antiphlogistique
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et irritations de l’estomac, de la poitrine et des in¬
testins est justifié, non par l’effet d’une vogue pas¬
sagère, mais par qqarantç ans.de succès, par de
nombreuses obserVâtrons publiées dan^ les jour¬
naux de médecine, et surtout par l’appréciation
suivante tirée d’un rapport officiel :
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jouissant de propriétés adoucissantes et calman~
tes, est propre à l’usagepour lequel il est composé;
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Paris,,— Imprimerie Félix Màltestè et C%.
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Vingtième année.
]Vo 12.
Mardi 30 Janvier 1866.
L’UNION MEDICALE
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ET F0K5IE, Par année, 4 BEAtX VÔEÈMES IN-8« DE PtllS DE 600 PAGES CHACEN.
Tout ce qui concerne la Uédaction doit cire adressé à M. le Ilocteur Amcdce r,AT«>tJR , Rédacteur en cher. — .’Toal ce qui
concerne rAdministraUon, à M. le Gérant, rwe rfu fatiDoîO'Êf-Moufîîaai'fre, 50.
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D’importantes modificàtions ont été introduites dans cette nouvelle publication : bn
y. trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
des Facultés. et des Écoles et à l’enseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens.a été l’objet d’une révision très-attentive
‘■tu point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes. ;
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
mus les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’UNION MÉDICALE.
DE L’EMPLOI EN THÉRAPEUTIQUE
L’ESSENCE DE TÉRÉBENTHINE
La térébenthine, ce médicament si prédieux, qui, dès le temps d’Hippocrate, était en haute
réputation, et dont Diascoride et Galien faisaient un si grand éloge, était depuis longtemps
presque tombée en oubli et comme exclue de la thérapeutique, lorsque M. le professeur
Trousseau s’oècupa spécialement de l’action de cet agent. Nous citerons quelques paèsages
extraits de l’ouvrage du maître ; ; ,
« Nous confondrons, dit-il, tout d’abord les effets de la térébenthine et de son huile
essentielle, puisque c’est à celle-ci que la première doit son action en général ainsique ses
effets spéciaux...... ' ■
« Le catarrhe de la vessie, ou cystiquc chronique, est rarement primitif chez les jeunes
gens et les hommes d’un âge moyen , mais il est assez commun qu’il s’établisse d’emblée
chez les vieillards .
« L’indication de la térébenthine se présente lorsque les malades ont traversé la période
aiguë du catarrhe, ou bien lorsque celte affection a eu primitivement la forme chronique..,.,
« L’efficacité de ce traitement dans lé catarrhe chronique de la vessie est telle, que l’on
peut dire sans témérité que si l’administration sage et bien indiquée de la térébenthine ne
guérit pas toujours complètement cette maladie, elle améliore presque constamment l’état
des malades...,.
« Les catarrhes chroniques pulmonaires sont susceptibles d’être avantageusement modi¬
fiés par la térébenthine.....
« Nous ne croyons pas qu’il y ait en France de médecins qui, plus souvent que nous, fas¬
sent usage de la térébenthine ; et si, dans bien des cas, nous avons pu constater l’efficacité
de la térébenthine dans le traitement des névralgies, bien souvent aussi nous avons vu ce
médicament réussir dans des cas où tous les autres moyens avaient. échoué. Disons d’abord
qu’invariablement nous donnons l’essence de térébenthine en capsules à des doses qui
varient de 60 à 200 gouttes par jour ; disons encore que toujours, et celle précaution est
capitale, nous faisons prendre le médicament durant le repas. Or, nous déclarons que dans
le traitement des sciatiques, que l’on peut appeler idiopathiques, en ce sens qu’elles ne
dépendent ni d’une infection palustre , ni d’une maladie organique des viscères contenus
dans le bassin, ni d’une lésion osseuse, etc., on obtient à peu près invariablement un soula¬
gement considérable, et le plus souvent la guérison.
« Il .ne nous a pas paru que les névralgies des membres supérieurs fussent moins utile¬
ment traitées par l’usage de l’essence de térébenthine, et nous n’en exceptons ni les névral¬
gies intestinales, ni les névralgies qui occupent la tête.
« Quant aux névralgies viscérales, si rebelles, si communes surtout chez les femmes, elles
sont plus utilement combattues par l’essence de térébenthine que par tout autre remède;
et, chose singulière, les névralgies de l’estomac et de tous les autres viscères qui ressortis¬
sent plus particulièrement au plexus solaire, sont celles qui obéissent le mieux à l’action de
cet agent puissant. Il est étrange de voir des femmes délicates supporter avec une facilité
merveilleuse des doses considérables d’essence de térébenthine ; et bien rarement les névral¬
gies stomacales sont augmentées par l’administration de ce remède. Dans ce cas, nous ne
donnons la térébenthine que six ou huifjours de suite, pour la reprendre après un repos de
deux semaines à peu près. » •
L’essence de térébenthine est employée encore avec succès comme anthelminlique et dans
le traitement des calculs biliaires.
Le goût plus que désagréable de ce médicament empêche qu’il ne soit pris directement.
Le docteur Clerlan est parvenu à renfermer celte essence dans de petites capsules rondes,
de la grosseur d’un pois, très-faciles à avaler. C’est, du reste, sous celle forme que le profes-
fesseur Trousseau formule d’ordinaire la térébenthine. Il dit dans son Traité de thérapeu¬
tique, en parlant de celte essence : « Les perles de Clerlan se donnent à la dose de 8 et même
de 12 par jour; et elles ne sont jamais mieux supportées que lorsqu’on les administre en
même temps que le malade prend ses repas. »
L’UNION MÉDICALE.
N» 12. Mardi 30 Janvier 1866.
SOMMAIRE.
I. Paris : Enseignement oiTiciel. — Enseignement libre. — 11. Cunique médicale : Le choléra chez lés
enfants. , Nôte sur les cas, observés dans le service de M. Barthez, à rhôpital Sainte-Eugénie. — 111-
Académies et Sociétés sKykmns. Société médicale des hôpitaux ; Rapport de la commission des ma¬
ladies régnantes. — Suite de la discussion sur les revaccinations. —IV. Courrier. — V. Feuiue-
, TON : Chronique départementale. : ■ ...
Paris, le Janvier iS66.
Enseignement officiel. — Enseignement libre.
Il est tout naturel que rinstitution d’une commission nouvelle chargée, dit-on,
d’étudier les améliorations dont l’enseignement de la médecine est susceptible, fasse
mettre au jour les projets divers que ce sujet a pu ou peut inspirer encore. Nous
avons à signaler aujourd’hui le projet édité ou plutôt réédité par M. J. Guérin, qui
naturellement aussi nous prend à partie, car son projet n’est pas tout à fait le nôtre.
Selon notre confrère, nous n’avons pas compris le sens de, la réforme proposée par
la feuille lyonnaise; mais il atténue le reproche en disant que le projet n’a pas été
présenté avec toute la clarté et la précision désirables. Il nous eût été difficile de
comprendre le sens d’uhé réforme que la Gazette de Lyon n’a nullement formulée.
Ce que M. Didaÿ demande, c’est la création de Facultés nouvelles, et ce n’est pas là
une réfOrrne, c’est une, extension de l’ordre de choses actuel. Incidemment, il a
parlé de la liberté de l’enseignement, et c’est aussi par incidence que nous avons
suivi notre confrère sur ce terrain. M. Guérin nous y appelle plus directeur ént,
ot voioi en quels termes il pose et il résout le problème :
« L’enseignement libre n’est pas la liberté d’enseigner : l’enseignement libre, c’est
la faculté laissée à tout le monde d’établir des Écoles, d’ouvrir des cours, en se con¬
formant aux lois et règlements d’ordre général, en concurrence avec l’enseignement
officiel, mais celui-ci dépossédé du privilège de conférer les grades. Dans ce système,
FEUILLETON.
CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE.
1. Le mouvement scolaire en 1865. — IL Tablettes de l’Algérie médicale; spécialités de l’École
préparatoire. — III. Butin scientifique mensuel.
Dans un pays aussi fortement organisé et administré que le nôtre, où tous les services
publics sont centralisés dans la main du Gouvernement, il semblerait que pour ce qui a trait
à l’enseignement de la médecine par exemple, qui en relève directement, tout doit y être
ordonné, réglé et exécuté d’une manière correspondente, uniforme. Il n’en est rien cepen¬
dant et nous pouvons constater par les rapports de l’année scolaire qui nous parviennent
successivement que la publication de ces documents, du moins, est tout à fait libre et indé¬
pendante. Tandis que dès le mois dernier, l’arrivée de quelques-uns émanant des directeurs
les plus actifs, les plus zélés, nous permettait de signaler les résultats annuels de cet ensei¬
gnement ici et là, il nous a fallu attendre jusqu’à ce jour pour en connaître l’ensemble, et
encore... plusieurs sont-ils en retard.
C’est là un des inconvénients du régime de la liberté et de l’indépendance sans son cor¬
rectif, qui en est le principal avantage: l’émulation. Imaginez, en effet, toutes ces Écoles
libres, privées, indépendantes, ne relevant que d’elles-mêmes et de leurs propres succès, et
l’on verrait chacun de leurs directeurs les faire connaître, les publier à l’envi et à qui mieux
mieux avec beaucoup plus d’empressement, l’intérêt et l’honneur de leur gestion étant à ce
Tome XXTX. — Nouvelle série. 12
178 L’UNION MËDICAjE.
il V a un jury d’examen étranger aux Écoles et ctjmposè de. 'façon à assurer la plus
grande somme de lumières, l’impartialité la plus sévère et les sympathies les plus
élevées pour le progrès, quelle qu’en soit l’origine. En présence de ce jury, les Écoles
libres ont la même prépondérance qqe les, Écoles officielles, ®cul titre de
prééminence, aux unes comme aux autres, consiste dans la preuve de l’instruction
médicale la plus complète, , la plus avancée èt la plüs élevée. L’ensèigperhéjqt libre
n’est. donc pas laliberté d’enseigner. Celle-ci ne serait qu’un leurrent une déception.
Avec elle, on permettrait à la science de se faire jour par toutes les voies de l’ensei¬
gnement, et on l’arrêterait au seuil des Écoles officielles', comme suspecte d’innova¬
tion subversive ou de personnalité gênante. La liberté d’enseigner donnerait le droit
de trouver ridicule la nomenclature de tel professeur, surannée ou malfaisante la
médecine de tel autre, rétrograde et dangereuse la chirurgie de celui-ci, vulgaire et
empirique la clinique de celui-là; mais l’élève qui se présenterait avec ce sentiment
pour être examiné, et reçu par ces termes vermoulus de l’enseignement officiel, n’en
serait pas moins tenu, soiis peine d’être refusé, c’est-à-dire d’être taxé d’ignorance,
de répondre conformément aüx doctrines dont il aurait appris ailleurs à reconnaître
la vétusté, l’erreur ou le danger. La liberté de l’enseignement sans' Fen^ignemeiit
libre, c’est-à-dire sans la misé sur le pied d’égalité de l’enseignement facultatif avec
renseignement officiel, égalité garantie parla séparation des corps èhseîgnants d’avec
les jurys de réception, ne serait donc qu’une déception pour les promoteurs dü'prq-
grès et une prime assttrée à l’ignorance et à la routine. )) . .
Ne nous appesantissons pas sur celte distinction bien subtile entre V enseignemejif
libre qui n’e'st pas \d. liberté cV enseigner ; il paraît qu’il n’ést p£^ aussi facile qü’op
le croit de s’entendre sur toutés ces libertés. Mais, quand on prend de la liberté, on
n’en saurait trop prendre, et nous nous élqnnons que M. Guérin^s’arrêtë en si bçau
chemin. Et, par exemple, pourquoi conserve-t-il.un enseignernent pfficièl de la niè-
decine? Dans quel but et à quoi bon, dans ce système, un enseignement officiel?
Qu’il s’en défende ou non,'M. Guérin est enl’raiiié vers la liberté véritable, c’est-à-
dire vers la suppression des Facultés et Écoles. C’est un engrenage fatal; il y pas¬
sera pour arriver logiquement à la liberté de l’exercice de la médecine. • ^ ^ i
Nous désirerions, avant que M. Guérin fasse ce pas décisif, et puisqu’il veùt
bien nous promettre « son contingent de lumières et d’expériênce, » qu’il ait la
prix. Témoignage officiel de la valeur de Içur enseignement d’après le nombre et la distinc¬
tion des élèves, le résultat des examens et deS'’féceptions aussi bien que le programme des
études, cette publication trouverait dans Tapprécialion des mille voix de la presse pério¬
dique aussi bien que de la comparaison qui en resso/jirait et du choix qu’en feraient les
élèves et les familles, autant de raisons et de stimulants qui lui font défaut dans l’étal actuel.
Pourvu que ce rapport annuel arrive en temps voulu à l’autorilé à laquelle, ils’adresse
spécialement, c’est l’essentiel. Qu’il arrive plus tôt ou plus tard au public, directement inté¬
ressé à le connaître, peu importe, ou du moins c’est chose secondaire pour la plupart de
ceux qui en sont chargés; il y paraît, du moins. ’
Tout choix à cet égard est ainsi réduit à se faire aveuglément et de cotiliance, sinon d’après
les convenances personnelles. Et Inin que la Presse médicale, le pliis directement chargée
de Je guider à cet effet en s’inspirant de ces rapports annuels, en les analysant, les comiheo"
tant, c’est à peine si elle y prêle attention et s’en préoccupe preuve que la liberté de
renseignement médical, dont on parle beaucoup, n’est guère près de seréalisèr, puisque ceux
qui peuvent le mieux en montrer les avantages, les bienfaits et la faire, désirer, font si peu
pour en préparer les voles et déterminer son avènement. Les faits, en cela, valent encore
mieux que les raisonnements. Montrer que l’on sait user du peu de liberté que l’on possède
est le plus sûr moyen de l’augmenter. Aussi continuerons-nous d’exposer le mouvement
scolaire de 1866.
On peut dire que, contrairement à l’année dernière, il est partout çn progrès, et Tes dépar¬
tements, sous ce rapport, ont bien plus lieu de se féliciter que Paris. Avec l’accroissement
des élèves, les chaires se multiplient et l’enseignement se perfectionne et seicomplète. A Ja
Faculté de Strasbourg, de 620 élèves civils et militaires en 186û, le nombre s’en est élevé à
L’UNION MÉDICALE.
179
bonté de bien nous faire comprendre ce que, dans son système, il entend par ensei¬
gnement officiel et par enseignement libre, à quoi on les reconnaîtra, et quelle sera
leur caractéristique. Si deux enseignements sont reconnus nécessaires, ruii offleiel
et l’autre libre, il existe donc deux sciences médicales ; une science officiellé et une
science libre; où donc se trouve cette dernière, et quel signe porte-t-elle?
Nous eherchons un oomplémentd’idéoa dans.c-et exposé, et nous nous arrêtons au
paragraphe suivant :
« Un jury de réception, seul et unique pour toute la France, composé des hommes
« les plus sérieux, les plus solides,, , les plps hapl .pla,çés d^ns la hiérarchie scienti-
« tique, achèverait de donner à la médecine grave et positive le dernier élément de
« pl’épondérancê sûr la’ médecine arbitraire et conjecturale. .■.. Ce que nous' propo-
« sons n’est, d’ailleurs, qu’une imitation de ce qui existe, au grand avantage de la
« science et la, ^aUs|aeiiqn ,dq§ §a\ja^^î,s^^ dps, l’instilptiop |.a plps qérie.use de notre
« temps, à l’Ecole polytechnique. La santé des hommes, et la niédecine qui est des-
« tinée à la gouverner; mérîteràîëht péut-êtCe qu’on leur appliquât les procédés
« rigpureuît reconnpa bons pour faire; des ingénieurs et de§ géomètres. »
Il notis semble, voir, dans tout cela, des rapprochements bien forcés, des assimi¬
lations impossibles et des confusions singulières. La science médicale, hélas! n’eSt
pas la géorhétrie, et tout ce système, séduisant en théorie, pourrait bien perdre dé
son prestige â l’application. Si, par un coiip de baguette, l’utopie de Mi Guérin
devenait à l’instant une réalité., demandons-nous, chacun dans notre for inférieur,
s’il nous serait facile de composer ce jury sérieux, solide, à l’abri de toute suggestion
et de tente influence, et faisant des médecins comme les examinateurs de l’École
polytechnique' font des ingénieurs , ou des géomètres. Tout èéla nous paraît bien
théorique. ’
Non, nous ne somrries pas saisis et convaincus. Nous persistons encore dans
notre système mixte, qui coiisis.te à protéger de plus en plus l’enseignement libre,
mais à conserver nos Facultés en les améliorant, en agrandissant, et en élevant leur
enseignement, en créant toutes sortes de chaires èn prévision, de sorte que toute
grande individualité qui se serait révélée et affirmée par ï’enseighèmént libre trouvât
aussitôt dans nos Écoles une chaire, un auditoire et une rémunération honorable.
628; 'donnant lieu â un total annuel de 1,532 inscriptions et 905 examens. Les résultats de
ceux-ci ont, en général, été satisfaisants, et sur les 610 épreuves probatoires, 158 ont mérité
la note très-distingué et très-satisfait, et il n’y a en que 78 ajournements; soit 11 à 12 p.*
100, proportion moindre qu’à Paris, où elle a encore été cette année de là à 15, et même à
Montpellier où elle s’est élevée de 12 à 13. Sans pouvoir établir une comparaison absolue
d’après ces chiffrés sur l’instruction de? élèves, puisqu’ils sont en rapport avec les exigences
spéciales des examinateurs, il est bien permis d’y voir un dhermomètre favorable de leur
application dans celte Faculté.
^ A. Lille, à Toulouse comme à Bordeaux — impossible d’en dire autant de Marseille ~
l’augmentation des élèves est en rapport avec celui des cours. Lille accuse 296 inscriptions
et plus de 100 élèves coïncidant avec la création d’une chaire d’histoire naturelle et l’insti-
lulion de celle de physiologie en chaire spéciale avec beaucoup d’autres améliorations pra¬
tiques dans l’enseignement de cette École. Le concours institué pour toutes les places parmi
les élèves a donné surtout les plus heureux résultats, en développant ^émulation parmi eux.
15 élèves de plus rendent cette augmentation encore plus sensible à Toulouse.
Les Écoles de l’Ouest, Nantes, Rennes, Angers, font exception à ce progrès, limitées
qu’elles sont par l’immense frontière de l’Atlantique. Si de 162 l’année dernière, les inscrip¬
tions se sont élevées à 171 à Nantes, ce n’est guère là qu’une variation fortuite ; elles n’ont
été que de 156 à Rennes et se sont abaissées à 60 à Angers. Une contradiction doit être
signalée ici sur les conditions exigées pour celles du doctorat. Tandis que M. Cazeneuve,
à Lille, estime qu’il conviendrait de laisser aux jeunes néophytes la faculté dè prendre les
quatre premières inscriptions sans fournir le diplôme du baccalauréat ès sciences scindé,
M. Hélie, de Nanles, au contraire, demande qu’il soit exigé, comme celui ès lettres, dès la
180
L’UNION MÉDICALE.
A notre sens, c’est le seul moyen de donner à l’enseignement libre un but, un ali¬
ment et une' récompense, comme de relever nos Écoles de l’état de langueur
et d’amoindrissement dans lequel, si l’on n’y prend garde , elles pourraient bien
s’éteindre.
Amédée Latour.
CLINiaUE MÉDICALE.
DU chOléda chez les enfàivts {*).
}Vote snr les cas observés dans le service de M. Barthev.j b riiépital bte-F.ugénie,
Par le docteur Ch. Fernet, interne (médaille d’or) des hôpitaux.
(Lue à la Société médicale des hôpitaux, dans la séance du 13 décembre 1865.)'
§ IL Choléra des enfants del a ib ans.
Cette série comprend 19 cas, parmi lesquels nous avons eu 8 guérisons et 11 morts.
Nous prendrons pour point de départ de l’étude que nous allons faire la période
de la maladie à laquelle étaient arrivés les enfants au moment où ils sont entrés à
l’hôpilal et où nous avons commencé à les observer. Nous pensons que, de cette
manière, il sera plus facile de grouper les faits et de saisir l’influence de rinteryention
thérapeutique. . i
Nous étudierons donc d’une manière rapide d’abord les cas dans lesquels la maladi'é
a été observée et traitée dès sa période d’invasion ; puis ceux où les malades étaient
déjà arrivés à la période algide quand on les a apportés dans les salles.
7 enfants, âgées de 5 à 11 ans, sont entrées à l’hôpital dans la période d’invafion\
quelques-unes présentant déjà une algidité incomplète et commençante. ' /
Deux d’entre elles préserxtaient des vomissements aqueux et bilieux abondants, e|
une diarrhée fréquente, datant déjà de plusieurs jours; la langue était chargée, lé
ventre assez développé et indolent; il y avait peu ou point de refroidissement, ei le
pouls conservait une certaine tenue ; cependant déj- 1 le faciès, était altéré; les yeux
(i) Suite et fin. — Voir le numéro du 23 janvier.
première. Il croit que la faculté delà prendre sans ce diplômé est préjudiciable au' cours
régulier de leurs études. Ainsi, sur sept élèves qui en étaient dépourvus au commencement
de l’année scolaire, deux seulement ont pu l’obtenir à, la session de novembre, avec un
retard de six mois et d’un an au moins pour les autres. Attirés par la nouveauté des
études médicales; ces élèves négligent les sciences et éprouvent des échecs réitérés qui les
dégoûtent et les rebutent. En se reproduisant durant six années consécutives, l’épreuve peut
être regardée comme décisive, alors même que le motif invoqué ne serait pas tout à fait fondé
en principe. Le programme des sciences physiques et chimiques à étudier n’est déjà que
trop vaste pour ces jeunes intelligences, sans y joindre encore celle, de l’anatomie et de la
physiologie. Sauf de rares exceptions, diviser ratlenlion sur plusieurs objels d’études est
toujours préjudiciable au savoir réel, solide, durable. Différer d’une année, pour faciliter ces
études accessoires, quand les principales en réclament et en exigent tout le temps, ne serait
donc, suivant la locution vulgaire, que reculer pour mieux sauter. Quant à facilileret à aug¬
menter les inscriptions pour le doctorat, chacun peut apprécier si çetle mesure, serait beau¬
coup plus profitable.
Ceci nous amène à signaler les différences qui s’observent dans la réception des officiers
de santé suivant les régions. Un seul examen a été subi à Strasbourg, tandis qu’il y en a eu
W1 à Lille, dont 10 ajournements; 1.5 candidats se sont présentés à Toulouse et 13 ont été
reçus, sans que, de l’aveu inême du directeur, leur degré d’instruction fût très-élevé, là
meilleure note obtenue n’ayant pas dépassé l’humble satisfecit. Aussi le prix Lasserre a-l*il
été réservé. A l’Ouest, sur 11 candidats à Rennes, 7 admissions; 2 seulement sur A à Nantes.
Telle est la variation du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest. Ces chiffres indiquent assez la
sévérité relative des examens à ce titre pour rendre tout commentaire superflu.
L'UNION MÉDICALE.
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caves et cèrnés. Un Ipéca fut administré, bientôt suivi d’un purgatif aü sulfate de
soude. Chez foutes deux, l’amélioration fut sensible, marquée par une diminution
notable des vomissements et de la diarrhée. La réaction, encore incomplète, se fit
ensuite facilement avec quelques stimulants; les vomissements cédèrent à l’emploi
de ces agents aidés d’un peu de glace, la diarrhée à quelques astringents et au bis¬
muth. Au bout de six à huit jours, la guérison était complète.
Chez une autre enfant âgée de 11 ans, les symptômes étaient à peu près les
mêmes que chez les deux précédentes; pourtant la langue était moins chargée, les
nausées elles vomissements moins fréquents. On employa dès le débutles excitants
(thé, rhum, quinquina), le bismuth et la glace. Les vomissements ayant persisté, on
appliqua un vésicatoire à l’épigastre, et contre la diarrhéé abondante, on administra
du laudanum. Cependant les symptômes persistaient, l’enfant était abattueet prenait
l’aspect typhoïde ; la langue restait épaisse et un peu chargée, et, par intervalles, il y
avait un peu de refroidissement suivi d’une réaction facile et accompagnée d’une rou¬
geur marquée de la face^ Après huit Jours de traitement sans résultat, on en vint à
l’ipéca; aussitôt les symptômes s’amendèrent, la diarrhée et les vomissements cessè¬
rent, et trois jours après l’enfant entrait en convalescence.
Deux petites filles, de 10 et 11 ans, nous furent amenées au moment où elles arri-
vaient à la période algide. Elles avaient de la diarrhée depuis sept ou huit jours, et
des vomissements depuis deux ou trois. Elles commençaient à se refroidir; pourtant
le pouls était encore assez développé, quoique mou et dépressible; elles semblaient
en outre assez abattues. Les vomissements et la diarrhée ayant été peu considérables
au commencement de leur séjour à l’hôpital, on s’en est tenu à l’enveloppement dans
une couverture de laine, et à l’emploi de quelques stimulants. La réaction fut obtenue
assez facilement : l’amélioràtion fut graduelle, s’effectua doucement; après sept et
ohze jours, ces deux enfants furent envoyées en convalescence.
Ainsi, nous Voyons que dans les cas précédents, la maladie, prise à son début et
présentant d’ailleurs une évolution peu rapide, s’est montrée accessible aux agents
thérapeutiques. Les évacuants, vomitifs et purgatifs, nous ont particulièrement rendu
des services ; employés toutes les fois que l’état de la langue et les symptômes gas-
trodntêstinaux ont paru les indiquer, ils ont semblé avoir la plus heureuse influence,
d’une part en supprimant les vomissements et la diarrhée, d’autre part en modifiant
II. Différents faits sa rattachant à l’École de médecine d’Alger en rendent surtout le compte
rendu intéressant celte année, bien plutôt que son mouvement scolaire, qui ne saurait acqué¬
rir un grand développement dans celte colonie. Composée d’élèves européens et d’élèves arabes,
cette institution se distingue par là de toutes les autres, car ces étudiants indigènes, qui sont une
de ses meilleures raisons d’kre, en fournissant à cette colonie des médecins indigènes ins¬
truits, façonnés aux idées et en partie aux mœurs françaises, et qui peuvent aider puissam-
samment à la civilisation par leur influence, forment une classe à part. Mal préparés par leur
éducation et leur instruction premières, il a fallu faire pour eux, dit M. Patin, une sorte
d’enseignement primaire en médecine, à moins d’en rester incompris. Et encore, malgré cette
condescendance, 3 sur 6 en ont seulement profilé, à condition de prolonger leurs études un
ou deux ans pour en obtenir un succès satisfaisant. Comme en toutes choses dans cette colo¬
nie, ces faibles résultats sont au prix des plus grands efforts et de lourds sacrifices. Des répé¬
titeurs spéciaux et rétribués, pris parmi les élèves européens les plus capables et les plus
moraux, vont ainsi être chargés de coller ces pauvres intelligences arabes, les professeurs ne
pouvant plus suffire à celle trop lourde tâche.
Ce n’est pas tout: ces médecins indigènes n’étant pas plus admis que les Européens au
sein de la famille arabe, les femmes et les enfants auraient été privés de leurs soins.
Ù s’agissait donc d’y faire pénétrer des médecins femelles. « Ce que le médecin homme ne
saurait faire, la femme médecin le fera peut-être, » dit le rapport, et, pour réaliser celle
expérience, une femme, distinguée par l’étendue de ses connaissances et de ses aptitudes,
syant obtenu régulièrement et avec grand succès les diplômes de bachelière ès lettres et ès
sciences, M“' Rengguer de la Lime, a été autorisée ministériellement à prendre régulière¬
ment ses inscriptions de doctoresse à l’École de médecine d’Alger, qui se trouve ainsi réunir
182
L’ÜIN ION MÉDICALE.
les Gonditions morbides : il nous a paru, en effet, qu’après Içur emploi, l’évolution
de la maladie était plus rapide, et que la convalescence était plus franche. • ,, ,
. Les stimulants, les excitants internes et ;externes ont quelquefois, comme nous
venons de le voir, suffi, sans l’emploi préalable des évacuants, pour arrêter la maladie
à sa première période quand l’état gastrique s’est montré peu développé.
Cependant tous les cas n’ont pas été aussi heureux que ceux que nous venons
d’indiquer» Chez une enfant de 10 ans, entrée le 18 octobre au plein de l’épidémie,
et qui n’était malade que depuis douze heures, le rhum et le laudanum supprimèrent
facilement les vomissements, la diarrhée et une aïgidité commençante; mais on vit
alors se développer des symptômes de congestion céphalique, il survint des épistaxis
et un état demi-comateux ; le pouls prit un développement exagéré. Trois injections
de sulfate de quinine furent faites dans l’espace de quatre jours (2 gr. 5 d’une solution
au dixième chaque fois), des sinapismes furent appliqués; la guérison arriva après
douze jours de maladie. ■
Enfin une seule enfant mourut parmi celles qui ont été traitées dès la première
période : c’était une petite fille de 3 ans qui n’était malade , que depuis dix ou douze
heures; on vit tous les symptômes de la période algide se développer avec une
effrayante, rapidité en môme temps que les vomissements devenaient incessants.
Malgré l’enveloppement, des stimulants énergiques, des ventouses sèches à l’épL
gastre, l’élat alla s’aggravant toujours, et quinze heures après son entrée, l’enfant
était morte. , ■ , ■ ■ . >
C’est là un des exemples de ce choléra à marche rapide contre le quel la théra-,
peutique a peu de succès. C’est, nous le répétons, le seul cas de mort que noqs ayons
eu parmi les malades traités dès le commencement de leur maladie. Ceux dont il
nous reste à parler ne nous ont, au contraire, presque donné que des revers. .
12 enfants sont entrées à l’hôpital dans la deuxième période de la maladie, c’est-
à-dire dans un état de cyanose et d’algidité bien accusées. Sur ces 12 cas, nous
comptons 10 morts.
Je ne parlerai pas ici de 4 enfants qui ont été apportées dans un état de cyanose et
d’algidité si avancé que la mort est arrivée avant qu’on ait eu, pour ainsi dire, le
temps d’intervenir. Unfe autre, âgée de 3 ans, s’est présentée à nous au commence¬
ment de la période algide; elle avait des vomissements, aqueux fréquemment répétés.
trois classés très-distinctes : celle des Européens, celle, des Arabes et celle. des femmes. Ce
n’est donc pas là une École ordinaire, puisqu’elle en réunit trois en une seule, et possède
le privilège unique jusqu’ici en ce genre, c’est-à-dire le monopole de faire des doctoresses en
médecine. La France n’a plus rien à envier, à cet égard, aux États-Unis. Si l’autorisation est
exceptionnelle, ses bons effets pourront en étendre l’application dans l’avenir. Avis aux
postulantes ; et ne dites plus au moins, mesdames, que vos mérites ne sont pas appréciés et
vos droits dans la société justement reconnus et consacrés.
Ce compte rendu offre ainsi un double intérêt par les détails qu’il contient sur ces faits
nouveaux et curieux et le discours de M. le professeur Léonard, exprimant, sous une grande
simplicité de formes, les sentiments les plus nobles et les idées les plus élevées sur notre
profession.
Nonobstant ces efforts de l’École de médecine d’Alger, on demande toujours des médecins
de colonisation par vacances d’emploi dans les deux autres prpvinces. Des traitements annuels
de 2,600, 3,000 et 3,500 francs, avec indemnité de logement, sont' assurés aux docteurs en
médecine qui voudront s’y rendre. Il ne s’agit que d'adresser sa demande, par l’intermé¬
diaire du préfet de son département, à l’autorité locale. -1
Comme la commission romaine, la Société de climatologie algérienne vient de mettre à
l’index de nombreux ouvrages; mais au lieu de les condamner, c’est pour les recommander;
les honorer de sa haute appréciation. Une médaille d’argent a été ainsi décernée au Traité,
de climatologie de M. de Pietra Santa, dont nos lecteurs ont eu l’épreuve avant la lettre. La
distinction, ici, ne doit pas se mesurer à la valeur de la récompense, mais à hauteur du
témoignage; la plus belle fille du monde......
11 est aussi question de faire revenir l’homœopathie sur l’eau en Algérie, c’est-à-dire de
L’ülNlUN MÉDlOÂiE.
183
Comme U ne paraissait 'y avoir aucune indication spéciale, on se contenta d’adminis¬
trer une potion stimulante, et d’envelopper l’enfant datis une couverture de laine; IC'
soir, les vomissements ayant persisté avec opiniâtreté, on appliqua un vésicatoire à
l’épigastre. Le lendemain, l’état alla s’aggravant rapidement; malgré l’emploi de la
glace à l’intérieur et de l’cau-de-vie, l’algidité fit de continuels progrès, et la mort
arriva dans la nuit.
symptômes de la période algide chez lés enfants se sont montrés à nous peu
différents de ceux qu’on rencontre chez les adultes.
' L’algidité s’ést,: en général, produite rapidement, surtout marquée aux membres iCt
à la face*, ' çe n’est guère qu’à la fin de cette période et dans les cas graves qu’elle:
s’est iétencfue au tronc; il en a été de même pour la langue : bien que refroidie dans
un grand nombre de cas, elle a été rarement tout à fait froide.’
Les parties algides. ont subi un retrait des tissus très- manifeste : ainsi les doigts
sont ridésou plutôt plissés, la:face s’amaigrit presque: à vue d’œil, le nez se pince et
les pommettes deviennent saillantes. Ces mêmes parties présentent une: teinte
bleuâtre, cyaùiquè, beaucoup plus accusée aux membres et -même Sur le tronc qu’à
la face ;"cependant le tour des yeux participe toujours à la cyanose, et Tofïre même
à un haut degré. Rien n’est plus caractéristique que l’aspect offert par des yeux, et
nous l’avons noté dans doutes nos observations : les globes oculaires et les paupières
paraissent erifondés dans l’orbite; celles-ci, demi-ouvertès, laissent apercevoir une
partie de la conjonctive qui est injectée dans tous les points bù-elle, est exposée à
l’air; la cornée est sèche et paraît un peu ridée. Les paupières sont immobiles, ;et
leur clignement paraît complètement supprimé ; elles sont violacées, et cette teinte
s’étend salivent assez loin en dehors de l’orbite. ■ . . ' : :
- Nous n’ avons Jamais^reneontré, les crampes, D’ailleurs, ce symptôme semble, dans
l’épidémie actuelle, avoir été peu intense chez les adultes^ Wou’Sone; vQudfiîÿisijpas,
cependant nier leur existence dans le choléra des enfants, car on les a observées
dans d’autres services -du naême hôpital, et nous avons nous-même vu une petite
fille qui accusait dans les mollets quelques douleurs qui étaient sans doute des
crampes. Mais, en réalité, ee symptôme a fait défaut ou a été vraiment, insigniOant
chez les enfants que nous avons vus; et peut-être y a-t-il dans ce caractère négatif
quelque chose de spécial au jeqne âge.
l’introduire dans'Ies hôpitaux. Celle proposition est faite de -nouveau par le docteur Feuillet,
sous prétexte de la juger une bonne fois expérimentafement, comme si celle expérience
n’avait pas été tentée ici et' répétée en maints lieux avec le même résultat. Espérons que les
chargés qui ont eu lieu à Marseille à ce sujet en rediront assez les hauts faits à travers la
Méditerranée pour en prévenir le renouvellement au: delà.
Disons enfin qm ASi QttzetU médieaWde V Algérie^ q\x\ nous apporte toutes ces nouvelles et
bien d’àutrés, a passé son Rubicon en se couvrant d’une feuille: d’annonces. Et quel mal? Ne
vaul-il pas mieux la revêtir, l’endosser pour se mettre à l’abri des orages, des intempéries
et dès'brôuülàrds de la’publicilë que de s’exposer àdOus les accidents mortels qui eh sont si
souvent la conséquence? C’est le moyen de devenir plus forte et vigoureuse. A ceux qui sont
confortablement nOiirris, vêtus, logés et assurés contre toutes les chances du sort d’en glosef
à leur aisé. Mais ici, chacun pour soi; prudence passe science. :
in. Parmi les travaux scientifiques du mois, figure en première ligne une Introduction à
l'étude des inflammations, de M. Castan, dans ie, Montpellier médical. C’est de trop haute
portée, comme tout ce .que produit l’École de Montpellier, pour ppuvoir être analysé dans
cette modeste G/irohîVMc; tout ce qu’èllè peut Mre est de l’indiquer aux amateurs des hautes
conceptions doctrinales. C’est une bonne dissertation de pathologie générale dont l’érudi¬
tion est le^fond principal et tendant à montrer qu’avant et au-dessus des phénomènes phlegma-
slques locaux, est un état général qui les produit, les entretient et les domine dans la majo¬
rité des cas. Toujours les mêmes idées, les mêmes prétentions envers et contre les démons¬
trations du micrô'scope. ■ . : • •
Un mémoire beaucoup plué 'modeste du docteur Rieux, flâné le J'oiirndl de médecine de'
i^yon, sur la rfoùc/ie oculaire en ophthalmolkérapie, nous semble beaucoup plus utile et pra-
L’UNION MÉDICALE.
18Ï
La soif a toujours été très-cléveloppée, et accompagnée du désir de boire à la glace.
C’était vraiment pitié d’entendre tous ces enfants crier ensemble pour demander de
la glace, même quand ils venaient d’en avaler à plusieurs reprises, et que la moindre,
ingestion de liquide provoquait chez eux des nausées et des vomissements. Les plus
petits enfants se jetaient sur les boissons et mâchaient la glace avec avidité. ■
Les vomissements ont été un des symptômes les plus constants et les plus tenaces;
ils persistaient^ en général, jusqu’à la fin de la période algide, quelle que dût en
être la terminaison. Ils nous semblent, par conséquent, avoir été, dans l’épidémie
actuelle, beaucoup plus développés chez les enfants que chez les adultes, et souvent
ils ont apporté de sérieux empêchements à l’intervention thérapeutique. — • Les
révulsifs énergiques, appliqués à l’épigastre (vésicatoires, ventouses sèches) ont paru
quelquefois réussir à les modérer.
La diarrhée, exclusivement séremse chez les plus jeunes enfants, contenait rare¬
ment des grains de riz; dans la plupart des cas, elle ressemblait à une matière gri¬
sâtre, féculente, délayée dans un liquide séreux. Le ventre, presque toujours
plat, mou, indolent, était, au contraire, dans deux ou trois cas, développé et réni-
tent par le fait d’accumulation de gaz dans l’intestin ; nous n’avons pu trouver la
raison de cette particularité.
La suppression des urines a été constante dans la période algide.
Le pouls se montrait fréquent, mais d’autant plus faible que l’état algide était
plus prononcé, parfois tout à fait insensible. La respiration était peu troublée.
Les enfants étaient d’ordinaire assez agités durant cette période ou, du moins, il y
avait des alternatives d’abattement et d’excitation. On avait toujours la plus grande
peine à les tenir dans la couverture de laine, et souvent on était obligé de les atta-;
cher. Si on les laissait quelque temps sans surveillance, on les retrouvait découverts
et nus aux pieds de leurs lits.
Le traitement de la période algide a peu varié. Des stimulants de toutes sortes ont
été administrés à l’intérieur; le thé additionné d’une ptus.ou moins grande quantité
de rhum, suivant les indications, a été ta boisson ordinaire. Dans quelques cas
graves, où l’algidité était extrême et où des boissons un peu abondantes provo-
tique. Nourri de faits bien observés et bien décrits, il démontre irrécusablemeht la valeur,
l’efficacité de ce nouveau moyen thérapeutique, et peut ainsi amener les praticiens à en faire
usage. Or, comme c’est toujours, en définitive, sur ce terrain de la pratique qu’il faut en
venir, et que sont jugées en dernier ressort les théories, les doctrines les plus transcen¬
dantes, il est bien permis de donner la préférence aux travaux qui s’y rapportent.
C’est ainsi que M. Herrgott, à Strasbourg, poursuit avec avantage l’application des attelles
plâtrées, et qu’il en a étendu l’emploi à la contention des luxations réduites pour en
prévenir la reproduction. Mais c’est surtout à la Revue de thérapeutique d’entrer dans
les détails à cet égard ; nous ne pouvons que signaler, annoncer les nouveautés sans les
découvrir.
Deux bonnes nouvelles en terminant : M. Marmy, médecin principal, dont le mémoire
sur la régénération des os par le périoste a été couronné par l’Académie de médecine, vient
d’obtenir une distiction analogue du premier corps savant de Lyon. Dans sa séance du
19 décembre, l’Académie des sciences, belles-lettres et arts lui a accordé une médaille d’or
d’une valeur exceptionnelle pour sa Topographie médicale de Lyon. Ces deux distinctions
se justifient l’une par l’autre en attendant que les suffrages du public les confirment toutes
deux.
A Bordeaux, c’est le triomphe de M. Sentex, dans le concours pour la place de chef interne
à rhôpital Saint-André. Récemment sorti des hôpitaux de Paris, M. Sentex a trouvé, dans
son litre d’interne et la supériorité de savoir pratique qu’il lui conférait, et dont il a fait
preuve dans les différentes passes de cette lutte académique, les avantages qui lui ont per¬
mis de triompher sur un concurrent sérieux. Avis à ceux qui briguent les honneurs, dans
leur pays, de venir un peu se mêler aux luttes parisiennes, où la défaite même ne vous
donne que plus de droits de vaincre sur de moins grands théâtres.
P. GAnNIEU.
L'UNION MEDICALE.
185
quaient ou exagéraient les vomissements, M. Barthez a prescrit le rhum pur, admi¬
nistré par cuillerées à café tous les quarts d’heure, jusqu’à l’apparition des phéno¬
mènes réactionnels; on donnait, après chaque cuillerée de liqueur, un petit morceau
de glace pour calmer l’action irritante que celle-ci exerce sur la bouche et l’arrière-
gorge. Ainsi administré, cette médication énergique a été, en général, assez bien
acceptée par les enfants, et plusieurs fois elle a donné de bons résultats. — Dans les
cas moyens, le traitement a été moins violent; outre la tisane au rhum, on a em¬
ployé une potion stimulante dont on a varié ,1a composition sans en changer le but :
ainsi la menthe, la canelle, l’acétate d’ammoniaque, et encore le rhum, la char-,
treuse, etc., ont été donnés à haute dose, mais atténués dans un excipient ou un
sirop..
En même temps, les moyens externes ont été largement mis en usage; l’envelop¬
pement complet dans la couverture de laine nous a paru un des meilleurs moyens
pour ramener la chaleur à la peau. Nous nous sommes. également bien trouvés des
frictions sèches, et, dans les cas d’algidité locale des membres, des sinapismes et
aussi de l’enveloppement des membres dans des linges sinapisés.
Contre les vomissements qui sont, avec Je refroidissement, les symptômes les plus,
fâcheux de cette période, la glace à l’intérieur^ les vésicatoires et les ventouses sèches
à l’épigastre nous ont rendu quelques services.
Quels ont été les résultats de ce traitement? Si l’on excepte les 4 enfants que j’ai
signalés plus haut, et qui sont morts si rapidement qu’ils n’ont à peu près reçu aucun
traitement, urte seule des 8 autres enfants est restée dans la période algide, et, malgré
une énergique stimulation prolongée pendant deux jours, est morte par algidité et
cyanose, sans présenter le moindre phénomène réactionnel.
Chez toutes les autres, le traitement semble avoir réussi ; car l’algidité a fait place
à une réaction. Le résultat n’en a pas, d’ailleurs, été beaucoup plus heureux, puisque
le plus souvent la réaction a été accompagnée d’accidents mortels.
Dans un cas, le traitement par les excitants a été précédé d’un vomitif. Voici ce fait,
un des plus heureux que nous ayons eus. Une petite fille de 11 ans 1/2 entra à la
salle Sainte-Mathilde, le 2 novembre, après un jour de maladie; elle avait eu, chez
ses parents, de la diarrhée et des vomissements très-fréquents. Puis elle- avait
éprouvé quelques douleurs dans les jambes et s’était refroidie. Au moment de son
entrée, elle avait le faciès très-altéré, les yeux caves et cernés, la figure étles membres
froids; le pouls était presque insensible. En un mot, les symptômes de la période
algide étaient déjà bien prononcés, mais on en retrouvait aussi qui appartiennent à
la première; ainsi la diarrhée était encore jaunâtre, et y il avait un état saburral
évident. Un ipéca fut administré,' immédiatement suivi de l’enveloppement dans la
couverture de laine, et des stimulants (thé et rhum).
L’ipéca amena des vomissements abondants pendant une heure, mais ceux-ci
cessèrent ensuite tout à fait; dans la journée, il y eut deux ou trois selles, puis la
diarrhée se supprima aussi.
Dès le soir, la période réactionnelle était arrivée.
Pendant quatre jours encore, l’enfant présenta par intervalles un peu de tendance
au refroidissement ; dans d’autres moments, elle était agitée, se découvrait, ce qui,
peut-être, ramenait le refroidissement^ En somme, à part ces accidents légers et
faciles à combattre par line médication peu active, la réaction fut bonne; et après
six jours de traitement, sept de maladie, l’enfant était tout à fait guérie.
On voit que, dans ce fait, l’ipéca, administré même au début de la période algide,
avoir une heureuse influence sur la marche ultérieure de la maladie ; nous
n’hésitons pas à lui rapporter l’amélioratian rapide qui suivit son emploi.
Enfin, dans les 6 cas dont il nous reste à parler, la réaction fut obtenue, mais
accompagnée d’accidents graves. Ceux-ci appartiennent à trois formes distinctes,
revêtant toutes trois le type cérébral :
18é
L’UNION MÉLIlCÀLË,
Forme typhique.’ . . . . . . ; . 2 cas, 1 mort.
Forme comateuse. ....... 2 cas, ' 2 Uiorts.
Formé conVülsive. ....... 2 cas, 2 morts. :
Je ne saurais étudier ces trois formes , ayant si peu d’exemples de chacune- d’elles.
Voici, en peü de mots, comment les faits se sont présentés.:
L’histoire des deux enfants qui ont eu la forme typhiqüé de la période réactioij.'
nelle offre absolument le même type dans les deux cas. Elles étaient' âgées l’une de
8, l’autre de 9 ans; toutes deux avaient perdu leur mère du choléra. Malades depuis
un et deux jours, et ayant eu pendant ce temps une diarrhée et 'des vomissemehiis
abondants, elles sont arrivées à l’hôpital dans l’état algide bien caractérisé ; elles
avaient encore des vomissements assez fréquehts. tnais peu de diarrhéé. Là réaction
a paru d’abord assez facile à obtenir avec lès boissons stimulantes etrenveloppethérii:
dans la couverture, mais bientôt on a pu voir qu’elle était Incomplète et ihSuffisahte;
il y avait, en effet, une’ grande tendance au refroidissement; lè pouls restait petrt,
presque insensible, la face un pèù Cyanosée. Ces enfants s’ agitaient. Se remuaient
dans tous les sens, et arrivaient à se dégager de la couverture où elles étaient enfer¬
mées, et alors elles se refroidissaient de nouveau.
Cet état dura environ deux jours. Alors, la peau commença à se réchauffer; le
pouls prit un peu plus d’ampleur, maiâ, en même temps, il devint plus lent et mou.
L’agitation fit place à de l’assoupissement let à un affaissement général, à un état
presque comateux. Le ventre restait plat et mou ; il était devenu sensible, surtout à
l’épigastre; les vomissements persistaient, la diarrhée était peu abondante. La
langue était petite, un peu sèche et rouge, avec enduit jaunâtre à la base; elle sor¬
tait avec peine de la bouche et était /tremblotante^ La face,; de cyanosée qu’elle était
etfroide, devenait rouge et, par intervallesy elle, .était, le siége de congestions assez
persistantes; les yeux, moins cernés, restaient toujours -immobiles et sans expresr
sion. — Contre cet état, M. Barthez employa le café ,et le quinquina sous forme
d’extrait ; des sinapismes furent promenés sur les membres .à diverses reprises dans
la journée, et, contre les vomissements persistants, un vésicatoire fut appliqué à l’épi¬
gastre. :■ . : ■ , . , : -
Après 5 ou 6 jours, l’état; général sembla enfln, s’améliorer,, et les différents
symptômes que nous venons d’énumérer s’atténuèrent graduellement. Mais alors
survinrent quelques complications, différentes dans les deux cas, et qui méritent une
mention spéciale. — La petite fille de 8 ans présenta, au moment où elle comment
çait à aller mieux, une éruption érythémateuse et pustuleuse qui, apparut d’abord
aux fesses et s’étendit bientôt jusque .sur le ventre. Cependant, elle n’en continuà
pas moins à se rétablir peu à peu; un embarras gastro-intestinal léger survenu alors
céda facilement à quelques grammes de sulfate de soude, .et elle entrait en conva¬
lescence quand elle fut prise d’une contracture des deux mains sans douleurs. Celle-
ci dura près d’un jour et disparut sans traitement. La convalescence s’établit alors
franchement après douze jours de la maladie,, et, huit jours plus tard, l’enfant par¬
tait en convalescence, conservant seulement un peu .d’anémie.
Chez la seconde, les complications eurent un caractère beaucoup plus grave- — '
Un vésicatoire, qui avait été appliqué à l’épigastre, s’ulcéra,, se recouvrit bientôt
d’une fausse membrane épaisse reposant sur un fond gangréneux. Àu bout de trois
jours, il se développa autour de cette plaie envahie paj la pourriture d’hôpital une
éruption de pustules d’ecthy'ma qui s’étendit sur la poitrine et sur le ventre; en
même temps apparut un érysipèle de mauvais ‘aspect qui envahit rapidement tout le^
ventre et gagna même la partie, postérieure dii tronc ; on vit aussi apparaîtle, sur la
base de la langue et en son m'ilieu, une éruption vésicùleüse formée d’un groupe
d’une vingtaine de vésicules arrondies, présentant lin millimètre environ de dia¬
mètre, et reposant sur la muqueuse rouge et dépouillée. ' ’ '
Pondant ce temps, l’état cérébral offrait une amélioration' sensible, la connaissance-
L’UNION MÉDICALE.
187
était revenue èt la physionomie avait repris de l’expressiôn. Mais au quatrième Jour
des complications dont nous venons de parler, il survint Une épistaxis abondante et
prolongée que l’on ne put arrêter qu’avec beaucoup de peine. L’anémie qui en fut
la suite, jointe à l’état d’empoisonnement septique produit par la pourriture d’hô¬
pital, amena la mort le lendemain de l’hémorrhagie, douzième jour de la maladie.
La forme comateuse fut beaucoup plus grave que la précédente; dans les deux cas
que noua avons observés, la mort arriva 3 et 5 jours après le début des accidenta
cérébraux. — Chez deux enfants, âgées Tune et l’autre de 7 ans, et ayant présenté
une algidité prononcée, la réaction fut obtenue au bout de 4 à 6 jours de maladie :
le pouls se releva, devint même développé, la peau chaude; mais en même temps,
on vit la face s’injecter, les enfants commencèrent à s’agiter, et à pousser des plaintes
et même des cris continuels; par intervalles, il y avait un peu de rémission, et l’agi¬
tation était remplacée par de la somnolence et Un état demi-comateux; les vomis¬
sements persistaient, mais les selles étaient' supprimées, et il y avait même de
la constipation.
Après 2 ou 3 jours de cet état, le coma, devint complet, cependant avec quelques
intervalles d’agitation ; le pouls fréquent, mais petit et dépressible; les pupilles dila¬
tées. — Dans les deux cas, les vomissements reprirent à la fin, l’algidité et la cya¬
nose reparurent aussi, et la mort arriva rapidement.
Enfin, nous avons vu deux fois, chez de jeunes enfants, de 3 . ans, les accidents
cérébraux de la réaction donner lieu à des convulsions. Dans les faits que nous signa¬
lons, on vit se développer, dès le début de la réaction, de la rougeur de la 4ce,et un
état demi-comateux avec agitation, et il survint des convulsions générales, se répé¬
tant à intervalles rapprochés, qui amenèrent Iq mort 1 gu. 2 jours. après le début des
accidents cérébraux.
On voit, par ce qui précède, que les accidents de la réaction se sont constamment
riiontrés du côté de la têtè; nous n’avons jamais observé de complications du côté
des viscères thoraciques et abdominaux. Bien que, chez l’adulte, les choses se pas¬
sent souvent ainsi, la constance des formes cérébrales de la réaction, Chez: les enfants,
mérite d’être notée; peut-être y troUverait-.on encore un caractère particulier au cho¬
léra dans le jeune âge.
Le traitement des accidents réactionnels a été varié suivant les indications : les
phénomènes comateux ont été combattus par l’administration du café et de diverses
préparations de quinquina; les phénomènes d’excitation, par la valériane sous forme
de valérianate d’ammoniaque et par des sinapismes. Nous avons plusieurs fois em¬
ployé les injections sous-cutanées de sulfate de quinine; mais nos faits sont trop peu
nombreux pour permettre d’établir leur degré d’efficacité.
Si la médication précédente a paru nous donner de bons résultats dans la forme
typhique, on a vu qu’il n’en avait pas été de même dans les formes méningitique et
convulsive, puisque nous n’avons eu que des revers.
Résumons, eh terminant, dans quelques propositions, les points essentiels qui nous
paraissent ressortir des faits dont nous venons de présenter un aperçu :
1. La maladie Cholérique offre, chez les enfants comme chez les adultes, deux
degrés : ce sont la cholérine et le choléra.
H. La cholérine des enfants ne diffère pas de celle des adultes. Le traitement qui
nous paraît le plus efficace consiste dans l’emploi des évacuants, vomitifs et purgatifs,
aidés des stimulants et des astringents.
in. Le choléra des petits enfants, jusqu’à 2 ans environ, présente de grandes diffé¬
rences avec le choléra des enfants plus âgés : il ressemble à peu près absolument à
l’entérite cholériforme et en a l’extrême gravité.
IV. Le choléra dés enfants plus âgés se rapproche beaucoup de celui des adultes; il
a pourtant quelques caractères spéciaux.
V. La période d’invasion est presque identique à la cholérine; elle comporte, le
même traitement.
188
L’UNION MÉDICALE,
VL La période algide présente) comme phénomènes particuliers à l’enfance, l’ab¬
sence de crampes, la diarrhée séreuse ou féculente, sans grains de riz ni flocons albu-
bineux, l’intensité des vomissements. Les stimulants de toutes sortes, internes: et
externes, nous ont donné quelques bons ré.sultats.
VII. La période de réaction se caractérise chez les enfants par des accidents céré¬
braux appartenant aux formes typhique, comateuse, convulsive. Les révulsifs externes,
les préparations de quinquina et de café, ont paru quelquefois amemer une légère
amélioration. >
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX.
Séance du 10 Janvier 1866. — Présidence de M. Léger.
SOMMA.1RE. — Correspondance.,— r Rapport de la commission des malad/ei réginantçs. — Observation
A’aphasie; présentation de pièces anatomiques, par M Archambault. — Suite dé la discussion sur
l’es revdccinations. MM. Bucqiioy, Rergeron, Motitard-Martin, Guéneau de Mussy, Siredey, Bourdon,
Féréol, Blache, Làiller.
Correspondance:
Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, 2* série, t. VIII, n" P.
Bulletin médical du nord de la France.
Médecine contemporaine. , ,
M. Besnier lit le rapport suivant au nom de la commission des maladies régnanies
Messieurs,
Ayant de donner, lecture du premier rapport que j’ai l’honneur dé. faire au nom de la com¬
mission des maladies régnantes, je crois remplir un devoir en exprimant à mon honorable
prédécesseur, M. 'Gallard, le irès-vif, regret que la Société et la commission ont éprouvé
de le voir abandonner une lâche qu’il remplissait depuis longtemps avec tant de zèle et de
distinction. On ne saurait oublier, en effet, l’attrait particulier et tout individuel que notre
collègue avait su donner à ces rapports singulièrement arides et monotones de leur nature ;
et ce n’est que justice, assurément, de constater ici le large et iraportànt tribut qu’il a
apporté a notre labeur commun. ■ - ' ■
Messieurs,
Il n’est parvenu à la commission qu’un très-petit nombre de documents sur les maladies
du mois de décembre, et cela à cause du renouvellement annuel des services hospitaliers, et
aussi parce qu’il ne s’est présenté rien de très-remarquable à noter dans la constitution mé¬
dicale du mois. Voici, toutefois, ce qui ressort surtout des communications qui nous ont été
faites :
Les maladies de l'appareil respiratoire ont acqqis un degré de fréquence plus prononcé,
et l’on a observé dans la plupart des services un assez grand nombre de bronchites, de pleu¬
résies et de pneumonies. .
A l’hospice des Ménages, en particulier, M. Mauriac a observé, dans le courant du mois
de décembre, un grand nombre de phlegmasies thoraciques. Jusqu’à cette époque, et pen¬
dant toute la durée de l’épidemie cholérique, l’état sanitaire dé cet hospice; qui est actuel¬
lement situé, comme on le sait, hors de l’enceinte fortifiée de la ville, avait été excellent ;
mais, dès les premiers froids, les salles de l’infirmerie se remplirent rapidement de malades
atteints de bronchites, de pleurésies, de péricardites et surtout de pneumonies. Les pleuré¬
sies ont été relativement très-bénignes, car la guérison a été constante, quoique sur huit cas
observés, deux aient été deS^pleurésies doubles et compliquées de catarrhe pulmonaire.
Les pneumonies, ou pleuro-pneumonies franchement exsudatives, ont sévi au contraire
avec une rigueur exceptionnelle, puisque sur onze cas, M. Mauriac a eu à enregislrer neuf
décès. Cette gravité parait d’ailleurs n’.avoir pas été spéciale à l’hospice des Ménages, car elle
a été indiquée également par M. Siredey à l’hôpital Saint-Antoine , et nos deux collègues
l’ont rapportée à un état ataxo-adynamique rapidement développé. Chez tous ses malades,
M. Mauriac a noté une éruption d’herpès labialis, considérée cependant en général, il le fait
L’UNION MÉDICALE.
189
remarquer, comme un phénomène d’augure favorable ; et il a signalé, comme accidents parti¬
culiers, une fonte purulente de la cornée gauche chez une femme qui a guéri, et une paro¬
tide énorme chez un homme qui a succombé.
Dans ces neuf pas de mort, l’aulopsie a été pratiquée , et M. Mauriac a trouvé constam¬
ment une pneumonie au troisième degré, avec infiltration purulente.
Les broncho-pneumonies, pu pneumonies congestives, ont été moins meurtrières que les
pneumonies exsudatives, car sur une douzaine de malades, M. Mauriac n’a eu que trois décès.
Il semblerait résulter de la comparaison de ces deux ordres de faits, dit notre collègue,
qu’aux périodes extrêmes de la vie, la gravité relative des phlegmasies , pulmonaires n’est
pas la même : chez les enfants, la pneumonie franche est bénigne:; , chez les vieillards, c’est
une maladie redoutable ; la proportion inverse est vraie s’il s’agit de |a broncho-pneiimonie.
Enfin, M. Mauriac a observé trois cas de péricardite, terminés tous les trois par la mort.
M. Labric a eu, dans son service de l’hôpital des Enfants-Malades, cinq cas de croup (\\i\
ont nécessité la trachéotomie. Trois de? opérés ont succombé. M. Siredey a noté, à Saint-
Antoine, un seul cas de croup, mortel également dix-huit heures après la trachéotomie.
Les fievres éruptives, en suivant l’ordre de fréquence, .viennent immédiatement après les
phlegmasies de l’appareil respiratoire. Dans un seul des services de l’hôpital des Enfants-
Malades, M. Labric a eu à traiter 1/i rougeoles, dpnt 8 contractées dans les salles.
Mais la plus commune de toutes les fièvres a été la variole, dont la marche progressive¬
ment croissante est manifeste, et qui est signalée, sans exception, dans toutes les communi-
cations qui ont été faites à la commission : 9 cas dans le servicp de M. .Gallard à, la Pitié, 12
dans le service dirigé temporairement par M. Cadet-Gassicourt à Lariboisière, h chez M, La¬
bric aux Enfants-Malades, 7 chez M, Vernois à ]’Hôtelr:Pieii, 8 par M. Siredey à .rhôpital
Saint-Antoine, etc., etc. '
On le voit, le système de revaccinations ac|uellement mis en usage ne peut que très-fai¬
blement lutter contre la marche croissante de l’épidémie de variole daps les hôpitaux, et
rôpportùnitë 'dedConclusionV formulées par la Société, sur la question de l’isaiement des
malades atteints d’affections contagieuses, est plus manifesté que jamais. L’administration
de l’Assistance publique,' qui a, séquestré les cholériques avec tant de soin et de zèle, et qui
a obtenu de cette séquestration les heureux résultats que tout le monde connaît, se prépare
à efféctuer àùssi l’isolement des malades atteints de variple, et les moyens pratiques de lé
mettre à exécution sont en ce moment même à l’étude.
Nous noterons, en terminant, que, sur . 5 décès survenus chez des nouveau-hés dans le
service de M. yérnois, à rHôtel-biéu, d fois le sclérème a été la cause de là mOrt.
M. Archambaült présenté les pièces anatomiques relatives à un cas ù^'aphasie, dont il
communique l’observation. (Sera publié prochainement.)
Suite de la discussion sur les remccinationL
M. BucQüOY : Tout le monde, en ce moment, demande à être revacciné; doit-on satisfaire
indistinctement et invariablement à cette demande? doit-on revacciner même les sujets qui
ont eu une variole ou une varioloïde? Est-il démontré que les personnes chez qui la revac¬
cination a été suivie de succès étaient aptes à contracter la variole? Enfin, les pustules qui
se développent chez des individus déjà vaccinés sont-elles certainement autre chose qu’une
maladie locale? et le liquide qu’elles, contiennent peut-il servir .à reproduire une vaccine
légitime? Voici un fait qui serait de nature à faire résoudre celte dernière question par la
négative ; Un médecin ayant dépassé la soixantaine, et ayant été à. plusieurs reprises revac-
oiné, se pique à la joue accidentellement avec la lancelte qui lui servait à pratiquer une
vaccination, et il voit se développer à la place de la piqûre une très-belle pustule ayant tous
jes caractères, dd bouton vaccinal. Voulant vérifier quelle était la valeur de cette pustule, il
wocula son contenu sur l’un des bras d’un. enfant en opérant sur l’autre bras avec du vaccin
U une autre provenance ; or, les inoculations faites avec le liquide de la pustule de la joue
restèrent toutes sans résultat, tandis que les autres amenèrent une vaccine , légitime. Un
accident analogue était déjà arrivé avec les mêmes manifestations locales, au père de ce mé-
médecin lui-même, quoiqu’il ait eu antérieurement une variole qui avait laissé des
En résumé, ces succès de revaccinalions pratiquées chez des sujets âgés démontrent
fibils ont perdu rimmunlté pour la vaccine; mais veulept-ils dire également que ceu^t-ci
13(1
L’UNION MÉDICÂLU.
sdnl aptes à contracter la variole), et les pustules que l’on observe chez cea sujets sont-elles
des pustules de vaccine légitime ou bien une espèce de vaccine purement locale?
M. Bergeron : Si j’ai bien compris M. Bucquoy, il désire avoir TaVis do'la Société sur
ropporlunité et rutilité des revaccinations : d’üne part, cliez lès’individus qui ont eu ou
sont réputés avoir eu hpelite vérole volante, et, d’autre part, chei les individus âgé^ de' plus
de 50 ans. Je ne sais ce que dira la Société, mais, pour mâ part, je crois que la revaccina¬
tion est indiquée aussi bien dans, le premier cas que 'dans l’autre. ;i
En effet, relativement à la petite vérole volatile, loüt lé monde sait que, sous ce nora, lè
public, et même quelques médecj'ns, çonfondènt souvent deux maladies très-dislinclés,'ti
savoir ; la varioloide, qui, n’étapt autre chose que la variole modifiée pér le vaccin, petitj
par conséquent, donner l’immunité dans une certaine mesure, et la varic'élle, riialàdje qui
n’a, au contraire, aucun rapport avec la variole, et ne saurait en aucun cas garantir dé, ses
atteintes; d’oû il suit que te médecin, s’il n’a observé lui-mêine l’éruption dont On excipe
pour éluder la revaccination, reste nécessairement dans le doute; or, en jpareil édâ, dan^ le
doute, il faut agir, c’est-à-dire revacciner ; mais il y â plus : serait-il démontré' qu’il s’est
agi d’une véritable varioloïde, qu’il faudrait encore revacciner , puiSquMl est acquis à
la science qu’une première atteinte de variole ne met pas complètement à tout jamais
à l’abri d’une seconde; il est peu probable, en effet, que la varioloïde puisse donner une
immunité plus assurée que la variole elle-même.
Quant à l’opportunité et à l’uliliïé de la revaccination au delà de 50 ans, je dirai, sans me
dissimuler toutefois combien la seconde partie du problème est difficile à résoudre, je dirai
que le fait avéré et assez peu rare, en définitive, de varioles graves après 50 et même après
60 ans, permet, selon moi, de répondre, pour ce qui les concerne, par l’affirmative, la récep*-
tivité pour la variole me paraissant impliquer la réceptivité pour la vaccine; et, par’cohsé-
quent aussi, Tutilité d’une nouvelle inoculation prései^vatrice.
M. Moütàrd-Màrtin : La question même posée par M. Bucquoy. mène à contéster rutilité
des rev'aecinatiqns d’une manière générale. En effet, si l’éruption qui se, développe chez uii
sujet déjà vacciné ne doit pas être préservatrice, à quoi sert de revacciner? J’e dois le, dire,
d’ailleurs, cette question de la qualité préservatrice des revaccinations me paraît actuelle¬
ment insoluble, et devoir l’être encore pendant longtemps. La variole elle-même, en effet,
n’est pas constamment préservatrice, au moins pendant un temps indéfini, et il doit en êtré
de même pour la vaccine.
11 y a d’ailleurs des faits exceptionnels dont il faut savoir tenir compte. En voicj un très-
remarquablé qu’il m’a été récemment donné d’observer : Un homme, portant de très-
belles cicatrices de vaccine, est atteint, vers l’âge de 19 ans, d’une variole qui laisse des
traces évidentes. Deux ans après, entrant au régiment, il est revacciné avec succès.. Dix
à onze ans plus lard, à l’âge de 32 ans, il entre à l’hôpital Beaujon pour une bronchite et y
est revacciné par M. Lanoix. Au moment où les pustules de cette troisième vaccination
commençaient à se développer, il est atteint, à rhôpitql, d’une varjole confluente à laquelle
il a succombé. ■ .
Il est une proposition que l’on a peut-être émise sans preuves suffisantes : c’est que la
revaccination était plus souvent suivie de succès chez les individus âgés que chez les jeunes
sujets. D’après mes observations récentes et assez nombreuses, la vérité résiderait dans une
proposition absolument inverse, car. je n’ai obtenu de succès que chez des jeunes sujets»
tandis que j’ai presque invariablement échoué sur les individus âgés,
M. Qüéneau de Müssy : J’ai pratiqué, dans ces derniers temps. Un assez grand nombre
de revaccinaiions, une centaine environ, avec le vaccin de génisse, et, sur ce nombre, la
moitié environ a donné lieu à une vaccine légitime; celle-ci s’ést même développée'plusieurà
fois chez des personnes qui avaient présenté tout d’abord cés accidents locaux qui caracté¬
risent ce que l’on appelle la fausse vaccine. ’!
S’il était démontré que les revaccinaiions sont suivies plus fréquemment de succès chei
les individus avancés en âge que chez les jeunes sujets, on le comprendrait aisément en son¬
geant que l’aptitude à la variole puisse se reproduire et que, par conséquent, les chances dé
contagion variolique ou de succès dans les revaccinations augmentent avec l’âgé.
A ce propos, il y aurait une question importante à élucider : le nombre des pustules déve¬
loppées dans une première vaccine ne peut-il pas exercer une influence sur l’aptitude à la
variole ou à une nouvelle vaccine? C’est dans cette pensée que je pratique maintenant la
vaccine par dix piqûres. ' i -
La durée de l’immunité vaccinale doit aussi dépendre des conditions Individuelles; lé
L’UNION MÉDICALE.
191
njême virus produit des effets, variables en intensité chez les individus auxquels il esi inocul^
Quant au fait que nous a , rapporté M. Moutard-Marlin, il. est Irès-intéres^sant, et rentre
dans ces cas exc,eplionhels d’aptitude toute spéciale à fq .variole, et à la vaccine ; et l’on peut
rappeler, àcelte.occasion, le cas non moins extraordinaire d’une femme morte çi 109 ans de
sa neuvième, atteinte de variole. ,
M. SiREDEY : Je viens d’observer un fait qui prouve surabondamment que l’âge de 50 ans
n’est pas une cOntre-indicalion à la revaccinaUon^ Une femme de 50 ans, portant des traces
ée vaccine légitime, vient de succomber à une variole confluente hémorrhagique., Si cette
feraine eût été Revaccinée, peut-être n’aurait-elle pas contracté la variole. ,
M. BouRdots : Les revaccinations ont été suivies de succès dans la proportion d*un tiers
environ chez les individus que j’ai soumis à celte opération. J’ai noté, en particulier, le
développement d’une vaccine légitime chez un sujet âgé de 60 ans ayant eu, dans son
enfance, une variole dont il portait les traces.
M. Féréol : Je croyais la question jugée, au sujet te la plus grande fréquence des succès
dans les revacciriations pratiquées chez les individus âgés; j’ai doné été un peu étonné'en
entendant M. Moùlard-Martin rapporter àes fâils contradictoires. ■ '
J’ai, pendant une année, pratiqué un tbès-grand nombre de révaccinations; or, il était
très-rare de voir l’opération réussir chez les très-jè'unes sujets, et les succès étaient,
au contraire, d’autant plus fréquents au-dessus de 20 ans, que les individus étaient plus
avancés en âge. Des résultats .analogues ont :élé obtenus,, il y a quelques années, par
M.. Mauriac, dans le service de M. Gendrin.
M. Moutard-Martin Je, maintiens la réalilé de la. proposition que j’ai émise tout à
/l’heure. Je, puis ajouter que. les revacpi nations pratiquées par,. M. Lanoix, à SainterBarbe .et
au collège Rollin, ont réussi, dans plus de la m'pitiè.des cas. , , ,
M. Bergeron : Je crois que les faits ont déjà répondu aux deux questions que s’est posées
M. Guéneau de Mussy; en effet, d’une part, les statistiques anglaises démoptrentj ce me
semble, que la durée de l’immunité est en, rapport direct avec, le nombre des piqûres d’inq-
cu)ation vaccinale, et, d’autre part, de§ faits observés, dans le.s premiers temps de l’imporla-
fion de la vaccine eii France, rejatés depuis, jefCrois, par HUsson, médecin dé l’Hôtel-DiéU,
repris plus tard par M. Rayer, et signalés en dérpier lieu, d’une manière toute particulière,
dans un mémoire fort intéressant adressé l’an dernier à l’Académie de médecine, par le doc¬
teur Bourguet (de Rodez) ; ces faits, diS-je, mettent hors de' doute qüe l’énergie du vaccin
n’est pas la même chez tous' les Sujets, et que son degré de puissance est représenté par des
modifications assez faciles à apprécier dans la forme et révolution des boulons. Entre la
fausse vaccine qui, étant un fait morbide, purement local, à évolution rapide succédant im¬
médiatement aü traumatisme, ne donne en aucun, cas. l’immunité, et la vaccine légitime, il
y a uneivariélé pour laquelle il n’est pas besoin de chercher un nom, puisqu’elle porte déjà
celui de vaccinelle, et qui ne diffère de la vaccine-type que parce qu’elle se présente sous la
forme d’une pustule globuleuse que le moindre frottement déchire, qui, à la plus légère
jiRèssion,. laisse écouler 4but d’un coup le liquide qu’elle renferme, se dessèche rapidement,
ne laisse à sà suite qu’une cicatrice plate, étroite, et, fait important, donne une immunité
moins durable, mais qui s’en rapproche par cette circonstance capitàle que la papule initiale
ne paraît que le quatrième ou le cinquième jour après l’inoculation, c’est-à-dire après
imprégnation , dé l’organisme par le virus préservateur. • •
Des causés multiples ont un peu fait perdre de vue cette variété de la vaccine, mais elle
mérite d’être étudiée de nouveau, surtout si, eoramè le pense M. Bourguet, il y a là une
question de terï^ain, si, en d’autres termes, la vaccine légitime ne devient vaccinelle que
parce que le sujet inoculé avec cé virus parfait est lymphatique ou issu de parents scrofu¬
leux ou tuberculeux; des faits paraissent, il est Yrai^avoir démontré à M. Bourguet que du
■virus de vaccinelle inoculé à un sujet fort et vigoureux reprenait toute son énergie préser¬
vatrice; mais qu’une succession de vaccinations ait lieu sur des sujets entachés d’une dia-
Ihèse quelconque, et On pourra se demander ce qu’est devenue, dans ces atténuations
successives, la vertu prophylactique du Vaccin.
M. Blacse : On peut concevoir quelques doutés sur l’avantage du grand nombre de pus¬
tules. En Amérique, surtout chez les femmes, il est d’usage dé Ue- faire que deux inocula-
lions vaccinales, une à chaque bras. Or, j’ai revacciné dernièrement une famille amé-
Dcaine ainsi' inôculée autrefois; chez toutes les jeunes filles composant cette, famille, le
résultat fut négatif, mais la Vfccinq se dévelpppa très-bien, sur. la wére, âgée de plus de
L’UNIôN MÉDICALE;
ÏÔ2
60 ans. Récetnmenf, M"*' Alliot m’a raconté qu’elle avait vacciné une fenirtie de 63 ans cheï
laquelle lés six piqûres avaient donné lieu à Six magnifiques pustules'.
■ J’ai été moi-même vacciné, en 1799, avec du vaccin apporté d’Angleterre par Houdeville,
médecin anglais. Un seul bouton s’est développé et a laissé une très-belle cicatrice qui per¬
siste encore aujourd’hui ; depuis, je me suis inoculé la petite vérole et j’ai été revacciné
nombre de fois, toujours sans résultat.
On a parlé tout à l’heure de ces vaccinations qui ne sont pas suivies d’une pustulation
caractéristique ; il n’en faudrait peut-être pas toujours conclure, en l’absence des caractères-
types, à la non réussite de l’inoculation, car le collègue de M. Lanoix, à la rue Masslllon,
aurait obtenu de beaux boutons de vaccine .en inoculant du virus pris sur des pustules regar¬
dées comme provenant d’wne /iiMsse vaccme.
M. Lailler: Je crois devoir attirer l’attention de la Société sur la différence manifeste
qui existe entre les résultats des revaccinalions pratiquées eh ville ou à l’hôpital. D’après
tout ce qui a été dit dans cette séance, les revaccinations' réussiraient en ville dans la moitié
des cas environ ; or, dans les hôpitaux, la proportion des succès est tout à fait infime. Onne
dira pas que l’état maladif des sujets est la cause de ces insuccès, car la population de Saint-
Louis n’est pas dans cette condition, et aurait dû fournir des résultats analogues, ou à peu
près, à ceux que l’on a obtenus en ville. ,
M. Güéneâü de Müssy pose la question de savoir s’il est indifférent de vacciner avec la
lancette ou avec raiguille. M. Lanoix est disposé à penser que l’aiguille est moins favorable
que la lancette, en ce qu’elle s’essuie en quelque sorte avant de pénétrer dans les tissus.
M. Moütard-Martin : M. Lanoix n’a renoncé que tout récemment à l’aiguille. Sur 75 revac¬
cinations pratiquées dans mon service, il y a eu 3 succès seulement. Dans ma pensée^ la
cause de ces résultats négatifs résiderait dans l’époque trop tardive à laquelle serait amenée
la génisse. , ,,
M. Bourdon déclare que, d’après l’affirmation de M. Lanoix, ia vaccine de la génisse dont
il fait usage n’aurait jamais plus de quatre à cinq jours.
M. Lailler : M. Lanoix a vacciné avec l’aiguillë et avec la lancette. Il a pris le virus vac¬
cin à une époque suffisamment rapprochée du début de l’affection, et le nonibre des insuccès
n’a pas diminué. Il y à là une cause qui nous échappe absolument.
M. BüCQUOY : Je demande à répéter que je ne suis pas hostile, à ta pratique de la revac¬
cination. Mes remarques n’ont eu d’autre but que'de servir de point de départ à la discus¬
sion d’une question qui a un intérêt d’actualité particulier, au double point de vue, de, la
science et de la pratique. ;;
(Voir, pour la suite de la discussion, le compte rendu de la prochaine séance.) .
Le secrétaire , D’ Besnier.
bULLEtiN DU CHOLÉRA. — Depuis le SA janvier, aucun cas de choléra n’a plus été enre¬
gistré à Caen. Le nombre des victimes, dans cette ville, a été de 173, depuis le 26 décembre
dernier, date de son apparition à Caen. On annonce la présence du choléra dans quelques
localités de l’arrondissemenU
A Brest, le 27 janvier, il y avait eu 91 cas et lA décès ; le 28, 78 cas et 1^ décès. Il semble
que le choléra ne présente pas, à . Brest, la gravité qu’il a eue ailleursV le chiffre des décès
est beaucoup inférieur à celui de Marseille, de Toulon et de Paris.
Le choléra s’est également déclaré à Cherbourg et dans, les environs, mais nous ignorons
avec quelle intensité. ,
MONUMENT A LAENNEC.
SouscripHcn recueillie parmi les membres de la Société locale de Soissons, par M. Marchand,
trésorier. . ,
MM. les docteurs Missa, 20 fr.; Billaudeau, 5 fr.; Marcotte, 5 fr.; Dufour, 5fr.; Morlière,
50 c.; — Bracou, 5 fr.; Gleize, 5 fr.; Marchand, 5 fr. — Tplal: 50 fr. 50 c.
Lf ani, G. RichelOT.
Paris. — typographie Féux Maitestb et C®, rue des Peux-Porteg-Sainl-Sauveur, 22.
L’UINlOiN MÉDICALE.
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licates, et est d’pne digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure. , ,
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nusses, etc. — Fumigations. — Oymnase.
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L’accueil que le Corps médical a fait à notre
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gnent des soins excessifs apportés à sapréparj?A
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pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs , Pi¬
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PASTILLES & POÜDRE
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Le Rapport approuvé par l’Académie. de méde¬
cine constate que les personnes atteintes de mak-
dijçs nerveuses de l’estomac et des intestins ont
vu, en quelques jours, les douleurs les plus vives
cesser complètement par l’emploi de ce Charbon
végétal, dont l’usage n’a jamais d’inconvénient.
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LA MEDECINE
HISTOIRE ET DOCTRINE
La médecine dans les poètes latins. — Galien et ses doctrines philosophiques. — Paul d’Égine
et les médecins compilateurs dans le Bas-Empire. De l’École de Salerne. Albert le
Grand et Thistoire des sciences au moyen âge. — Louis XIV, ses médecins, son tempé¬
rament, son caractère et ses maladies. — Les merveilles du corps humain. — De la circu¬
lation du sang et de sou histoire. — De l’anatomie pathologique. — De la maladie, du
malade et du médecin. — De la santé des gens de lettres. — Hygiène des malades, etc.
Par M. Ch. DAREMBERG
Bibliothécaire de la bibliothèque Mazarine , professeur au Collège de France.
Un beau volume in- 8°. — Prix : 7 fr.
L’UNION MÉIXOALE.
VIN DE QUINOUIM AU MALAGA
Préparé par LÂBAT, pharmacien, 21, rue Sainte- AppoUne , à Paris.
Le Vin de quinquina au Malaga de M. Labat-Abbadie se recommande aux Médecins par le»
choix du quinquina et par celui du vin.
M. LABAT emploie le quinquina gris. On sait, en, effet, que les propridt^s d’um bon Vin de t
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égaie pro- »
portion de tous les éléments actifs du quinquina : la quinine, la clnchonine, le rouge cincho- -
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble; or, les analyses prouvent que le quinquina:
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par le Codex”
pourrions les bons vins de quinquina) ; il dissout et il garde en dissolution, giAce à son alcool
et à ses acides, le quinate de chaux, le rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
SIROP FERRUGINEUX
dtcorees d’Oraiiges et de Ouassia aniara
AU PROTO-IODÜRE DE FER.
Préparé par J. -P. LAROZE, Pharmacien.
L’association du sel ferreux au Sirop d’écorces
d’oranges est d’autant plus rationnelle que ce Si¬
rop, employé seul pour stimuler l’appétit , activer
la sécrétion du suc gastrique, et, par suite, régu¬
lariser les foncions abdominales, neutralise les
effets fâcheux {pesanteur de tête, constipation, dou¬
leurs épigastriques) des ferrugineux et des iodures,
alors qu’il facilite leur absorption. Dissous dans le
Sirop, il est pris et supporté facilement étant à
l’état pur le plus assimilable ; et, dans les pâles
couleurs, les pertes blanches, l’anémie, les affec¬
tions scrofuleuses et le rachitisme , le traitement
peut être prolongé. — Le flacon : 4 fr. 50 c. Dépôt
à Paris, rue Neuve-des-Petits-Gharaps, 26, et dans
toutes les pharmacies de France et de l’étranger.
Fabrique, expéditions •• Maison J.-P. Laroze,
rue des TAons-St-Paul, 2, Paris.
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Solution normale à 30“; Solution caustique â 4S».
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Richelieu, 44, â Paris, G. KOCH, successeur.
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Rapport de l’Académie de médecine.
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APIOL DES D" JORET ET HOMOLIE-
Médaille à l’Exposition universelle de 1862. .
L’observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiquescommeemmfé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les -
agents thérapeutiques delà même classe. - ■
Un savant et consciencieux observateur, M. le'
docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
à ce point de yne, dans son service de l’hôpital de
la Pitié et en ville: Il résulte de ses obséryations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménbrrhée sont indépendantes d’un état anatu- '
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanément ou préalablement la chlorose
pu les auîres complications,
i les docteurs Jouet et Homolie indiquent, corami
lé seul moment opportun. pour administrer l’Apii^
celui qui correspond â l’époque présumée
règles, ou qui la précède. j ^
Dose : 1 capsule matin et soir, pendant .six jïmrs.
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
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bis. — Prix : 3 fr.
Paris.'— Imprimerie Félix Malteste et G*,
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Vingtième année.
No 15.
Jeudi 1er février 1866.
L’UMON MEDICALE
fWX DE L’ABOXNEJIEN'T :
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JOURNAL
DES INTÉRÊTS SCIENTIFIOÜES ET PRATIOÜES,
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Impériales et Générales.
ni concerne la Rédaction doit .être adressé à M. le Docteur Amédée liATOun, Rédacteur en chef. — Tout ce qui
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
AVIS.
Quelques collections de la première série de TUnion Médicale, formant 11 volumes
in-folio, peuvent encore être cédées par l’Administration du Journal , aux conditions
suivantes :
La collection complète, soit les 11 volumes, 1847, 1848, 1850 à 1858 inclusive¬
ment. Prix : 235 francs.
Cette collection sera livrée en feuilles , avec les Titres et les Tables des matières
Chaque année ou volume séparément :
Tome 1er, 1847, relié . 25 fr.
* 2e, 1848, relié;. . 25 fr.
• 3e, 1849. . (épuisé).
] • 4e, 1850 . 30 fr. (rare).
. 5e, 1851 . . . 30 fr.
» 6e, 1852. ......... 25 fr.
i » 7e, 1853. . . ....... 25 fr. (assez rare),
I .8e, 1854 . 15 fr.
. 9e, 1855 . 15 fr.
. lOe, 1856. . ... . . . . . 15 fr.
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chacun, avec Titres et Tables des matières.
L’année 1859 , soit 4 volumes, prix
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L’UNION MÉDICALE.
HUILE DE FOIE DE MORUE DÉSINFECTÉE
DE CHEVRIER
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à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
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Bicarbonate de soude .
— de potaese .
1.425
1.480
0.040
2.095
5.800
0.263
2.218
5.940
0.230
2.145
6.040
0.263
2.050
7.280
0.255
— de chaux .
0.,310 (
[ 0.259
0.630
0.571
0.520
Arséniale »
Phosphate»
.Sulfate » ) de fer.
1
— de magnésie .
0.120
0.750
0.900
0.672
— de fer et manganèse.
0.006
0.024
0.010
0.010
0. 029
' 0.44
Chlorure de sodium .
0.060
1.200
1.080
1.100
0.160
— de chaux .
Sulfate de soude et de chaux, . .
0.054
0.220
0.185
0.200
0.235
Chlorure de sodium.-. '
1
Silicate et silice , alumine .
0.080
0.060
0.060
0.058
0.097
Matières organiques. . ,
I
lodure alcalin, arsenic et lithine.
indice
traces
indice
indice
traces
1 2.151
7.826
8.885
9.142
9,248
Ces eaux sont très-agréables à boire à table, pures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse dés bicarbonates calciques-inagnésiens, en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux légères, douces,
essentiellement digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant que possible
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs; — PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; ■— DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIGOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE , ortfé eau est arsenicale, elle -n’a aucune analogie avec les précédentes, fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée,, maladies de. la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportenlet.se conservent sans altération ; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille.
L’établissement thermal de Vais (Ard'echè) est ouvert du 1" mai au 31 octobre. (Chemin
de fer de Lyon à Marseille, — station de Monlélimar ou Privas.)
AVIS A MM. LES MÉDECINS.
En venant remercier les Médecins des départements les plus fiévreux de France, et notam¬
ment ceux de l’hôpital de Rochefort, des remarques et désirs qu’ils ont bien voulu trans¬
mettre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarques le plus souvent exprimée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quinoïde-Armand à l’état sec. De cette façon
il pourra être ordonné comme le sulfate de quinine. Son innocuité de plus en plus constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront certainement préférer dans la majorité des cas où la
quinine est indiquée.
Boürières-Dublanc, pharmacien, 221, rue du Temple, et dans les principales Pharmacies
et Drogueries de France et de l’étranger.
Au même dépôt : YAlcoolé, les Dragées, le Vin et VÈlixir du Quinoïde-Armand.
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr. — Le flacon de 30 grammes, 3 fr.
L’UNION MÉDICALE.
:N“'l3. Jeudi Février' 1866.
SOMMAIRE. ■
I. PaIiis : Sur la séance de l’Acadéiiiie rfe médecine. — II. Vaccination : Vàécinations et revaccina-
■ tiônsi — III. BiBÜOTuÈQCE : Traité élénienta'iré'de chimie médicale.’— IV.' AcADÉMiks et Sociétés sa¬
vantes. (Académie de médecine). Séance du 30 Janvier : Corrèspondànce. — Présentations; —
Envoi de cow-pox en Angleterre. — Protestation de M. Poggialéi — Fragments dp sonde retirés de
la vessie. — Lecture. ^ Opportunité de . faire un rapport sur la trichinose. — Expériences et obser¬
vations cliniques pouvant servir à. expliquer le mode d’action de certaines applicatiôhs hydrothéra¬
piques. — V. CotiniiiER. '— ‘ VI. FEüiÙEtoN : Érasme' considéré comme médecin dàhs son Eloge de Ih
Me.
Paris, le 3.1 Janvier 1866.
. BULLETIÎV,
iSnr la «séance de l’Académie de médecine»
■' Le règleiïient dé l’Académie’ interdit lés rapports swrdés Ouvrages' imprimé?', mais
il n’interdit pas leur présentation par des membrés dé la Compagnie; les auteurs de
ces ouvrages, au lieu de les adresser direetementau'x bureaux dè l’Académie, trouvent
naturellement qu’il y a quelque chose de plus éclatant et dé plus, retentissant a ies
faire présenter par un académicien qui accompagne presque toujours cette présenta¬
tion de quelques paroles flatteuses pour l’auteUr et pour rouvrage. Aussi, l’usage de
ces présentations se généralise de pins en plus ; aussi, les présentateurs marquent-
ils une tendance de plus en plus évidente à transgresser la lettre du règlement et
font-ils de véritables analyses appréciatives, c’est-à-dire des-rappOrts à l’occasion des
ouvrages qu’ils offrent à l’Académie. Hier, leS infractions au règlement ont paru si
évidentes qu’elles ont donné lieu à des réclamations assez nombreuses. M. Velpeau,
en présentant un traité d’accouchements de M. JouMn; M. Pidoux une monographie
de l’asthme par M; Sée; M. Béclard une physiologie de la voix, par M. Foürnié, ont,
il est vrai, un peu dépassé les limites habituelles de ces politesses académieiennèsi
L’orage est surtout tombé sur M. Pldoüx, qui l’a d’ailleurs bravement supporté.
FEUILLETON.
ÉfiASMG CONSIDÉRÉ COMME MÉDËCIlV DANS SOIV ELOCC DE LA FOLIE.
Si nous avions à notre service le talent, le loisir et les ôcéasions nécessaires, nous aurions
un grand plaisir à noter dans les 'ouvrages anciens et modernes des historiens, des poètes,
des savants et des auteurs de foiit gènre^ lés plissages relatifs'à la 'médecine et au médecin.
Nous voudrions glaner ainsi des documents qui, suppléant un jour par leur nombre à leur
concision habiluelle, nous fourniraient les éléments d’un travail curieux sm VHistoù'e des
opinions médicales de ceux que' nous sommes donvenus d’appeler' l!es-<;>n'5 du monde.
Plusieurs travaux dus à là* plume élégante et faeite de M. ‘P; Ménièré : ÉiMifes ikédicnUs
sur lés poètes latins, — Études sur la médeetm- d' après les h'ettr'è's de ntadam’è' de Séùigné, —
Cicéron mérfecm/— constituent déjà avec quelques critiques iiitérèssantés de M. Ch. Darera-
berg et d’antres essais, des modèles du genre qui nous sourît et ne peut manquer de sourire
à bien d’autres. Toutefois, tenter en ce moment, sans préparation convénable, une œuvre
de longue haleine sur ces matières de haute critique, serait peut-être nous exposer au sort
âu malheureux Icare qui, pour avoir voulu voler trop haut, se vit précipité dans la mer. Nous
sommes donc bien résolu à nous garder d’une folle témérité, et c’esU sans prétention
aucune à dogmatiser que nous prenons aujourd’hui la plume. Nous demandons tout simple¬
ment à consigner ici quelques notes prises, ces jours derniers, sur la marge d’un livre inté¬
ressant à tous égards, mais peut-être un peu tombé dans l’oubli; nous voulons parler de
l Eloge de (a Folie, par Érasme,
Tome XXTX. — Nnuretle série.
«3
194
L’UNION MÉDICALE. , ,
— 1 A ‘ • ? . : — ^ — -
On ne voit pas, au demeurant, la raison de cette interdiction. On trouverait, au
contraire, de bonnes raisons pour qu’il en fût autrement. La critique médicale
devrait avoir son asilq à l’Académie, car là seulement elle est possible, car là seu¬
lement elle est à l’abri des dangers qui l’attendent ailleurs. On nous a quelquefois
demandé, quel rôle nous donnerions à la section de philosophie, d’histpi|>e et de litté¬
rature médicales dont noûs demandons laî,,creaüop. Ce rôle serait iriagnifique,^ il
consisterait, entre autres choses^ à , présenter périodiquement l’analyse et l’apprécia¬
tion des productions nouvellés. Les rapports mensuels sur lés remèdes secréts^ et
nouveaux ont sans douté beàucoup de' charme^; il est cèpei|dant ’|jefrhis dé
que des, rapports mensuels pur le mouvement de la Uttèreture- médiçalè ne seraient
pas dépourvus de quelque agrément, et surtout de quelque utilité. . u.
L’ambassade anglaise, à Paris, a demandé au gouvernement d’envoyer en Angle¬
terre tqut le virus vaccin, disponible, afin d’expérimenter sur la pius grande échelle
possiblè la propriété préservatrice de ce virus contre le typhus contagieux des bêtes à
cornes. A cette occasion, M. Bouley a annoncé à l’Académie que quelques génisses
appartenant à M. le docteur Lan oix, et ayant été inoculéep avec succès, puisqu’elles
ont servi à de nombreuses vaccinations, ont été ehvoyéès en Angleterre pour être
soumises à toutes les conditions de contamination par le terrible fjéau qui désole
l’ Angleterre., 3i l’expérienee, réussit, c’est-à-dire si la contamination n’a pas lieu, la
prophylaxie de» cette. affrense peste est epOn trouyéej, et son analogie avec la variole
est rendué' bien probable. Voilà leS: expériences d’un bien saisissant intérêt e.i do.nt
les résultats sont très-vivement attendus- : , . . : , :
M. Poggiale a cru devoir porter devant l’Académie, une récrimination contre une
publication faite par une entreprise d’une eau minérale sur laquelle cet honorable
académicien alu, il y a plusieurs années, un mémoire devant l’Académie. Les. pro¬
priétaires d’une source minérale n’ont pas tous les jours la bonne fortune de pour
voir se placer sous UU; patronage aussi considérable que celui de M. Poggiale. Aussi
le propriétaire de la source iucriminée a-t-il usé aussi largement que possible du nom
de ce savant chimiste en reproduisant son mémoire et le rapport élogieux qui en fut
la suite, et dont les exemplaires ont été distribués au Corps médical. Cette grande
publicité a choqué et blessé M. Poggiale, qui s’en, est plaint ayec amertume.; ; ' ;
Dans des questions de ce genre chacun doit rester juge de ce que lui commande sa
En maints endroits de cette curieuse satires Pauteur-se trouve amené à tracer au courant
de la plume son appréciation sur plusfeurs’sùjéls intéressants pour le médecin. Son érudi¬
tion et son esprit philosophique bien contras donnent une portée véritable à ces aperçus
susceptibles d’ailleurs, parfpis, d’éçlairer .rbistoiye de la médecine dans, ces Içtpps reculés et
pauvres de documents. Bien loin de nous déjà, en elfel, est le jour où parut V^ioge de la
Folie (10 juin 1508), puisqu’il fut dédié par, Érasme à sop ,ami Tboinas Merus» et qu’il fit
rire, (au dire de l’auleur) le pape Léon X et le roi Henri VIII d’Angleterre. , , ’
Il ne saurait toujours, faire rire le médecin, comme il est facile de s’çn convaih.çre par la
seule lecture du passage suivant
« De tous les arts, on estipie davantage ceux qui approchent le plqs du senseomimin,
c’est-à-dire,. selon moi, de là folie. Mais de quel rapport sonlrils? Les entrailles des th.éolor
giens crient famine, les physiciens se morfondent, on se moque .des astrologues, on méprise
les dialecticiens.; il n’y a que .le médecin. Celqi-là fait autant lui seul que toua les autreg
ensemble. D’ailleurs, cette profession de médecine a un grand avantage, c’est que, plus
celui qui la pratique est ignorant, hardi, téméraire, plus U est estimé des grands; J’ajoulfe
que, la médecine, principalement de la manière qu’on rexerce. aujourd’hui,; n’est qu’une por¬
tion de la flatlerie, ce qui lui est assurément commun avec lairhétorique. . '
« Après les médecins marchent immédiatement les légistes et jurisconsultes. Je ne sais si
ces suppôts de Thémis ne devraient point avoir l’honneurdu pas sur les prêtres d’Esculape ;
entre eux le débat., » . , , ,, .
Nous voudrions croire, pour l’honneur de ceux qui nous ont préc^é dans l’art de guérir,
qu’une critique aussi verte emprunte bien plus à l’esprit satirique qu’à la vérité ce qu’elle
a d exagéré à nos yeux. Nous ne pouvons loulefois nous étonner absolutpeoli de voir. Érasihe
L’Ur^ION' MEDICALE.-
digriité. Il ïi’ën est pas moins vràî 'que' l’Bàu minët-ale dont M. Poggialé à jù'èteraent
célébré les vertus thérapeutiques, est un excellent médicament et que les praticiens
qui, Sur la fbr de Savant çliiriiistè, ' la ptésériront à leurs tnalades,'tié blâmeront pas
trop ririiiiéërétiort du propiléiaire' qui leur âtrrà fait connaître cette source bienfai¬
sante. Pôin* la pratique* toilfe fà '^ùestibri'e'st là. 'Si 'cè'ttë eau minérale ^est bonnè','
M. Poggialé a bien fait de la vanter, et le propriétaire de cette eau ne niérite pâè
absolument' M eérdei jp'ôur avoir publié le mémoire de M. Poggialé.
• --ItT?eFaFt,'an-GontF8irer40Tt^l«--q»e la mission d’éclairer les
praticiens sur la valeur des moyenf-.tlfiérapeutiqueîs r qui surgissent et dont l’annonce
ne pourrait être faite que sur son approbàfron^ Exémpie-fimriü-par.cettejnême séance :
un malade de la province,^ introduit ^ans ?,% yc.s&ip,un,e.^nde dite en gomme élas¬
tique qui se casse en plusreürs morceaux.' XJn'telégràrame appelle M. Ségalas qui,
avec sa dtext'ërîté tfrdinairé,' délivre la ■yésSie èt Pürèthre de ce malade des fragments
des sondes qu’ils contiennent. M. Ségalas déclare que cet, te sonde était mal fabriquée,
et sur ce, ,M. Cloquet demande que les sondes soient assimilées à des médicaments
et Soumi^efe' comme' eux aux inèpeciions.-’Célà nous paraît "peu praticable ; mais fai¬
sons une autre Ijypotbè'se : un fabricant . de. sondes présentera l’Académie et soumet , à,
son pxanaen . d’excellents , écham^ de ses produits^ un rapporteur compétent, ,.e,t,
après de nonabreux èiS§aiS)i.4éclare.ces.sQndes,parfaite& et dernande l’apprnbatian de.
l’Académie» Ëh ibienvion pgut parier cent :c entre mn que: l’Académie n’adoptera -pas
les conclusions du rapport et qu’on invoquera toutes sortes de raisons pour laisser la'
çMdîse' dans l’otnbre et* lé stléncbi En attendant, les fabricants de maüvaiSeS*sondes
feront 'leur métier èt''ôecaâfénnéront*dë~gTâV‘ës àCCidênts.- Franchement, 'ieSt-C'èî qüfe
rék‘ pratijè|èiis"dt même '|:’Ç public ',‘n’durai|HL gfânddritéré't k Say^^^
par qui sé'fabnquerit'de bonnes-sondés? ' ' ' ” ' " i
Un candidat dans la section de médecine opératoire. Mi Alphonse Guérin, a lu nu
mémoire intéressant sur les fracturés du maxillaire supérieur. \ ‘
M. Robinet a appelé l’attentîôn dp l’Académie sur l’opportunit^'de faire un rap¬
port sur la trichinose, question' dont l’Académie -est saisie, et qui, '[à raison des faits
graves observés dans quelques partiçs de rAllemagne, commence à préoccuper assez
nvement en^France l’opinion publique. Le public se rassurera, sans aucun.doute,
quand' Il saüPa qüeia trichjhèmë fésistëq()às à üh'è temprattibé de 60^,' ët qiiè le moyen
porter sur. le plus grand namb're des médec|'ns dé' son temps un jugement fort sévère.^
Qq’étàiefVt’j’çéçx' cTont'ii'p'r'fet.ps^ pustres'ne j,o,uaienl-ils ,p^ pré^' des princes plutôt'
le rôle dè.cprlàtànpt pyai.^ts quéçeîui depédecins vraimëdt dighes^dé ce noin,? 3i 00118:^
lenens compte clé leur tgnpjjancè et dé feiir, rap£^ç,i(é, dont l'es 'mémones pt les clïrohîqües ne
nous fournissent, hélas! ' .que trop de preùvesj’sî nous réfléchissons, je' ne dis pas au' peu',
mais au manque absolu de considération dpni ils. s'elalent rendus l’qbjel, la satire d’Érasme'
nqus semblera ni'oîns' injuste. Les médicastres de son époque ^étaient sans' doute supériëur-a "
{moralément suitôut) aux è^clàée's qui* exercè'feht '''ahciérine'méüt à' IVome aussi' bién l’art '
d’empoispnner que celui de guérir. Ma.is^éLaient-ils bien plus .dignes.çtoslime qüè' ces ch'àr-"
latans vaniteux, leurs successeurs qui, en ébrivant le récit quotiilie''n des maladies du' roL.
Louis XïV,' se' sqn'td’énné' eux-mêmes,' ’deVtihl ta péstérité, 'feur brév'et tpnçapçitiS.él',çlè ‘
yne^courlîsanèrié?'.' ' V . ; ' t'.", ' ' ^
..,,4royéz-yoù.s Érasme IroË s^véïfe t éCoiitelAl Çh. Dàréiniiergi^,Anp'elpà;pbnoncertsur liiie^'
causé don U’bôhqèur 'dôu (üî'êli;ë çh^ voici Cbmmènt ij s’éX'pnhiç/P'parTaii|,cté'é temps qui ,
suivirent de pr^s ie'sfècle (fÉrq^me : \ ' ‘ '
« La médecine ‘‘àu;xv'ir'';péie' domiè prï 'trjéi,é spéctacte •"SV. 'Rayhauci! nOus'd'épOuvrè'.ia.'
plaie.d,àUÿ loute'é^'HldeUse 'nhdrté î rëriipîriârtié,''iéà pVêjége'é,'‘uri‘é 'foi àyéuglé en d’aUtotiVê,' ‘
juie absende àbsblué (ïé''mëllio'.l'é èt .de* couh'àiësan'ees -posilTvé^;*'''u'rte ré^istlince stupidé'a^
toutes les grandes découvertes, le ridicule dans les mœurs, les convoitises et les cupidités,''
jesvioletiles diatrfbesi'entre. confrères, l’arrbgaïTcé avec lès 'petites gens,' la bassesse devant
les gens tfe qualité,' un vrai déluge d’horribles formules purgatives, le, sang répandu à flots, :
rien n’y manque. » ^(1) ^ ,
(1) Lo médecins. Histçire et doctrines, par M. Ch. Darenjberg, p. 206.
196
L’UNION MÉDICALE.
infaillibletde se préserver de l’empoisonnement, c’e^t de ne pas manger crue la viand^
du porc, ,
M. le docteur Beni-Bardc, directeur de l’établissement hydrothérapique d’Auteuil,
a clos la séance par la lecture d’un mémoire sur des expériences et observations cli¬
niques pouvant servir à expliquer le mode d’action de certaines applications hydro¬
thérapiques.
Araédée Latour. ,
VACCINATION.
VACCIIVATIOIVS ET EEVAGGIIVATIONS;
Note communiquée à la Société médicale des hôpitaux, dans la séance du 24 janvier 1866,
Par M. Hervieüx, médecin de la Maternité.
Dans les deux dernières séances, plusieurs questions importantes, les unes relatives â la
vaccination animale, les autres afférentes aux revaccinations, ont été discutées.' Chacun de
nous a été invité par le bureau à apporter ici le tribut de ses observations. C’est pour
répondre à cèt appel que j’ai demandé la parole. Et d’abord je ferai connaître le résultat des
essais qui ont été tentés à la Maternité, concernant l’emploi du vaccin animal.
8U vaccinations ont été pratiquées sur des enfants nôüveau-nésà l’aide de ce vaccin. Voici
ce qu’elles ont donné :
Sur ces 8U vaccinations, 16 ont échoué complètement, h ont donné lieu à des papules
presque imperceptibles; 5 enfants sont partis avant le développement des pustules. Quant
aux 59 reslants chez lesquels le vaccin a évolué régulièrement, nous avons noté que te rap¬
port des pustules avec celui des piqûres (oh en faisait toujours six) a été le suivant : ‘
10 fois on a observé . * 1 seule pustule. ;
11 — . . 2 pustules.
15 — ...... 3 — .
8 — - . U —
10 — ...... 5 —
■ 5 ' ■ — 6 — ;
H élait intéressant de savoir quels chiffres donnait la vaccination ordinaire comparée à la
Je le demande maintenant, celte critique tracée par la main d’un médecin ne justifie-t-
elle pas la sévérité de la satire esquissée par Érasme? Né cherchons point dans l’histoire ce
que nous voudrions y voir, mais bien la seule vérité. Aujourd’hui, dq reste, que l’indépen¬
dance et la considération médicales sont nées de l’autorité de la science unie à la dignité des
savants; aujourd’hui que le dévouement professionnel des médecins trouve dans l’opinion
publique une consécration impérissable, nous pouvons jeter sans trop de regrets un regard
sur le passé. En voyant la bassesse du point de départ et la longue roule suivie, nous pren¬
drons courage pour marcher à grands pas vers cé que nous pouvons appeler le couronne¬
ment de l’édifice.
Mais revenons à Érasme. Dans une page curieuse fort naturellement à sa place dans
VÉloge de la Folie^ il nous fait connaître le sort des aliénés à son époque : « Les hommes
sont différemment disposés de cœur les uns envers les autres; mais, pour les fous, tous les
hommes se font un plaisir de les avoir, comme s’ils les reconnaissaient pour leur appartenir.
On les souhaite avec passion, on les embrasse, on les entretient, on les nourrit, on les
secourt dans leurs accidents; enfin, on leur permet de tout dire et de tout faire: Non-seule¬
ment personne ne cherche à leur nuire, mais, de plus, les bêtes mêmes, comme par un sen¬
timent naturel de leur innocence, rétiennent devant eux leur férocité naturelle. La religion
veut cela; les fous étant consacrés aux dieux et principalement à moi (la Folie), il est juste
de les respecter. »
Que penser du tableau tracé par Érasme? N’oublions pas, pour bien juger la situation, que,
son Éloge de la Folie parut sept ans avant la naissance de Jean de Wier (1), dont M. Axen-
(1) Conférence de M. Axenfeld sur Jean de Wier et les Sorciers. Voir I’Union Médicale, numéros des
22 et 27 juin 1865. , , ^
L’UNION MÉDICALE.
197
vaccination animale. J’ai, dans ce but, recueilli les résultats de 95 vaccinations par le vac¬
cin usuel, vaccinations pratiquées la même année (1865) à la Maternité, chez des enfants
nouveau-nés, dans une période précédente. Voici ces résultats :
Sur ces 95 enfants, 8 étaient partis avant le temps nécessaire pour le développement des
pustules vaccinales.
Chez 19 d’
entre eux échec complet.
Chez 9
—
1 pustule.
Chez 12
—
2 pustules.
Chez 15
—
3 —
Chez 15
—
4 —
Chez 13
—
5 —
Chez 12
—
6 —
La similitude de ces résultats, comparés à ceux que nous donne ta vaccination animale,
n’échappera à personne. Pour les deux séries d’enfants, il y en a environ un cinquième chez
lesquels l’opération reste sans effet. Quant au nombre relatif des pustules, j’avais cru d’abord,
en me basant sur mes souvenirs, qu’il était toujours beaucoup moins considérable par la
vaccination animale que par ta vaccination ordinaire. Mais un examen attentif des tableaux
produits ci-dessus démontre clairement que la différence est peu sensible et doit être
négligée.
Un fait beaucoup plus saillant, et qui n’a échappé à aucun de ceux d’entre nous qui ont
été à même d’observer tes effets de la vaccination animale, c’est que le développement des
pustules est tardif, lent à se produire ; que les pustules sont généralement moins larges. On
a parlé dans le public médical d’accidents, et même d’accideuts graves. Je n’en ai pas vu
d’autres que ceux auxquels peut donner naissance la vaccination ordinaire, elest-à-dire
l’inflammation phlegmoheuse des pustules, l’adénite vaccinale, l’érysipèle, et, chez les
enfants faibles ou maladifs, l’ulcération des pustules.
J’arrive aux fevaccinations par le nouveau vaccin. Celles dont il va être question ont été
pratiquées pour la plupart sur des femmes enceintes, sur les élèves sages-femmes de la Ma¬
ternité, sur les filles de serviee, et en général sur des femmes pour la plupart jeunes ou
n’ayant pas dépassé 40 ans.
Ces revaccinations sont au nombre de 156.
90 ont échoué radicalement ;
h ont donné naissance à des boutons presque invisibles ;
feld nous a fait connaître les louables effoHs pour améliorer le sort effrayant des sorciers,
c’èst-à-dire des pauvreà malades atteints’ de manié, mopomanie ou hystérie. Du temps
d’Érasme, les choses se passaient-elles donc en Hollande .jtout autren^ent qüé du temps, de
Jean de Wier, qui, lui aussi, était Hollàndais? Comment 'âéçprder le témoignage de^ ndtrç
auteur avec celui que nous fournit Jean de Wier dans son livre De prestigiis demonum?
Une seule solution se présente, à notre avis : A l’époque où vivait Érasme, comme longtemps
encore après lui, l’ignorance publique, faisait une distinction capitale éntre, certains fous
(idiots, imbécites) et d’autres gens, les sorciers et sorcières, en qui on était malheureuse¬
ment bien loin de voir dés aliénés. La Commisération du peuple, et certaines croyances
superstitieuses, étaient, pour lés premiers (ceux dont parle Érasme), une source de ménage¬
ments; aux seconds (les sorciers), :là religion malentendue réservait tous ses anathèmes, et
le bourreau sés supplices les plus odieux. C’est en faveur de ces misérables qüe Jean de
Wier éleva le premier sa voix éloquente. Toutefois, si la peinture d’Érasme est exacte, nous
devons reconnaître que le sort dés aliénés inoffensifs était anciennement bien préférable à
celui qu’on leur réservait au commencement dé cé siècle, surtout avant que Pinel et
Esquirol eussent pris leur défense devant la société égarée. Où étaient, au temps d’Érasme
(qui n’en parle pas), ces cachots, cés cabanons, cette paille infecte, qu’on donnait comme à
regret, il y a moins de soixante ans, aux malheureux aliénés?
Ajôùtons à ces considérations une dernière remarque ; Que croire de ce prétendu respect
des bêtes pour les fous signalé par Érasme? Rien de semblable ne s’observant aujourd’hui,
je pense qu’iL est prudent de rester dans le scepticisme, si même on n’est pas en droit
d.’aller jusqu’à la négation. Cependant, le médecin annotateur de YÉloge de ta Folie donne
à la phrase d’Éràsme Un nouveau poids, en ajoutant au bas de la page la note suivante
198
L’UNION MÉDICALE.
36 ont produit des élevure? qiji n’avaienl aucun des caractères de la pu s^nle vaccinale
régulière.’;,:;. ■ ... ,
26 seulement ont été suivies de'l, évolution classique de là vaccine vraie. .
: Sur ces 26 cas, 7 fois on a observé 6 pustules,
Ces résultats de nos revaccinations par le vaccin animal ;çliffèren,t-ils beauçoijp de ceux
qu’on obtient à l’aide du vaccin ordinaire? Je ne le crois pas; mais commerjîe n’ai pas pour
me prononcer les mêmes éléments d’appréciation que je possédais pour comparer, la vacci¬
nation animale à la vaccination ordinaire, je laisserai _à mes honorés collègues le soin de
juger en dernier ressort.
■Si favorables que soientià la vaccina tiou animai© les:re;cherches statistiques qüe je viens de
faire connaître;, .m’est avis qu’ii'faut;, en pareille, matière:, è’abéteniri de tout' jugement préci-^
pité; et se défendre aussi ^bien d’un ©ngouementrexeessif que .d’une hostilité systéhidlique,!
Là questidn est à l’étude ;, des résultats, contradictoires peuvent être produits; nous p’avons'
pas dit, nous né.poüvons pas dire encore notité dernier . mot. ■ , , ■ - '
Et à‘ ce pVonos qu’on me pèrmelte deiréagitconlreia tendânce déjà.peuUêtre.uh peii trop:
prononcée à délaisser la vaccination ordinaire. Ce délaissement me paraîtrait acte .d’ingra¬
titude, injustice, et je du ai plus,impiudence giave Ingialitude, car vpila deux tiers de siècle
que la vaccine ordinaire nous preseive, dans une peilaine mesure, des horreurs fit du danger
de la varioh , injustice, cai nous accusons celle ancienne méthode diun crime dont elle est
sinon innocente, rdu' moins aussi. pep coupabte que possible; imprudence gravOv car nous
ignorons si nous ne changeons pas notre cheval boiteux pour un paialjlique.
Deux reproches' gravés'sont adressés, à la .vaccination ordinaire 1“ elle ne nous préservé;
plus suffisamment de la variole; 2“ elle peut nnus; transmettre la syphilis
tjué la puissance préservàtriGèidu Vaocin ordlnake soit affaibhe, je le veux; Mais qui oserait
affirmer qüe nous serons mieux préservés et. même aussi bien par le vaccin animai ? L’avenir ,
et un aveniMointain,' peut seulmous ■■donner; la sululion de ceMa grave question. S: -. . . ,
Quant à la transmission possible de la syphilis, je m’en effrayerais Volontiers avec la plu¬
part de nos confrères, si la vaccine ordinaire n’avatt tpaS derrière elle un passé respectaWe: et
qui, s’il ne me donne pas la sécurité absolue, me procure, du.raoips, une. trpqu}U,Ué,r,ç,ia,^iy^
assez grande. Sans parler des obseryaliops de.^M. Mjllard que leur .authentieild^
«.Ou. voit par expé.riencÇj.et non sans étonnement, qu.ç les, chiens, pomme s’iljS reconpais-j
sàiepljla simplicité.dé ta'natu|:p,"é^^ enfants pi les.fpus., » N^.eâi-ce pas, vraimentle,
cas itàm: In c(uMo.stat,,v'irtus? î, . ,
Plus ioih, Èrasine cite robservation , ‘d’un, Grec, ^pni la fplip sémbiail 6xlrêmeraentagr,éâ]}le,:
eî, j[)àrtant de 'Ce, fait jsolé',’pburrgéhéraUsér,;,ii'çh 'vièhttp^'^^v^^ b,0.ûHét!r, de,' ia ‘folie,
« ëet |ipmpae-|à''ëtm dans' toù^lç.s,' les règles : éiéi'édépui's.le’^ malin jusqu’au, spir, sur 'je'
théâtre; et sè'crpÿatt'i'li^ü'jpùrs à' qüelqtiè;beaq;sp|Gtacle,.^i^piqp^ ii;
appilau,dissait,',il, /sè;'i'é|oüissait; ’D^’ajlIéUr^ hbtfi'me .pour les,. devoirs /d la. socjélé,*.
complalsàdt' et fidèle' îi arnts, .d’q^ux.' agVéàbde,‘^î^^^ ‘envers,^, sa fpfn.^ei ihd.ulgèijl, à, sjç'pj
e'sclav^'jfit qui savait fprifcîen'c^n'pto bpuo’lipn la' bpnn|,oij la inàpy.âisë,.ppu.[éji)e,,îSes‘,
parents te, guérirent 'îi force de'drogu'ës; mais lui, revenu tpu'j.è fait dans', ce'^^ü'op appéïre,
tf^s-niâl à' propqa l,e'' bon ‘sens, létir ht''cette. belle eljiiui'cjeu'sei*^^^
qü'’’a#z-Youâ‘ faiï?‘ vous prétendez: ih’àvoir giiéri,? A^jjüs, ,a&is,'; vpus'.initaye.z , laé. 'p.lus"^
plâ'îsjt; popr moi :'ott'in’,â tiré par force d’uhç é',rréùr‘ 'faisait loulp ‘nia ^ cppvan
l^sc^nt , avait râison, et ceux quî, par l’ârt de; là médecine;,; ^ ie,’rë'tMljsaç4è»t'.da,
sà 'cèrV.elje.'biVaient plus bèsPin 'd’ellébore que lui. |> ' ; ’
Notnibre ,de dé|âils .rendent, r.a'uthenticilé de ,ceUé observetipn .suspecte à nPs, yçùx. Et;
d’abord, avec quelles drogues ses,pafènts,^uérken^ ce singulier' njaiadé Ÿ Npqs ii’én cou-'
naissons malheureusement pas une susCejjtible dé ÿV6duife;d’aiiséi beaux résulïats,;,)NQn', nas
une, pas même rèlléfcdic. 'Mérpe,,auHeinps d’Érasmei^ avâit ’éhcore grand, e Confiance cjans
les vertus médîéiiialés de' éetlé plàhte. .Aussi,’ Gérard LiàÙ’e anùoie-iul robseryalion qué,-
nOué VenonÇ'fle cl|ér eii.disatit : '« Éjlè'bore, !herbe nVédicmàle ,bi)nné pour Ies,mé'jâncôlîçjitea''
et les insensés. Il y éh'a; t^c' udîr' ét'dé'bltec. »' La seuiè'dh'osé vraie, daüs. éell'é- hptey eist'
L’ÜNIOlS MÊDIOÂLÉ.
i&i)
EOÈ't Hors de causej considèroüs comme indiscutables les qàe):qiiës kits cônéignés dans les
annalès de la séîénlie. Allons lilus lôin et admettons que, l’attention n’ayant pas été éveillée
silf/eiîlte quésfiOn, , bOn nombre d’autres faits semBlabl'es aiebt pu passer; inâpef^us. .Que
sera éè nombre comparé à l’incalculable multitude de vaccinatidns qui Ont été pratiquées
depuis le conimèncc’ûient de ce siècle à la surfaces du globe? Ce n’est pas par milliers, c’èst
par millions que s'e comptent chaque anP'ée les Inoculations vaccinales. Et qu’avons-nous à
opposer à'èés milliards dp vaccinations? une vingtaine de faits de transmission syphilitique,
pas davantage, et encore ne sont-ils pas tous bien avérés. Je me résume 'en ceci : poursuivons
nos expériihents sur là vaccination animale, éclairons-nous sur sa valéur, mais n’oublions
paè les ëlats dé servioè de la vaccination ordinaire, et, comme on l’a dit bien dés fois, gaV-
dohs-noUs de demandér à une /opération préventive -uhe immunité absolue, ce que nous ne'
deméndonâ pasA la variolé eilè-mêmé. ■ ' ' ' : -
Dans la dernière séance, on vous a signalé les inéonvéhiénts de, l’aiguille én tant'qü’instru-
ment d’inpc’oiation. Qn vous à dit aVéc raison que la piqûre de l’aiguille était plus doulou¬
reuse que pèlle de Ta iancétlé, que l’aiguillé pénétrant par écartement plutôt que par section
des tissuS’ éeux'-cî se rétractaient fortement sur élle^et ressuyaièni, en telle sorte que le
vâcciri restàît souvent hors de la plaie. J’ajouterai, comme motif • dé ma préférence person¬
nelle pour la lancette, que la pointe de celïe-ci, en pénétrant obliquement sOüs l’épiderme,
se met en rapport, par sés dèùx faces, avec unè plus grande étendue du réseau lymphatique
sôus-épidermiqué ét qu’il eii résulté beaucoup plus dé chances' pour l’absorptioif du virus-
vaccin.;’ ' .i, ^
Un aûjet, non mqins-intéressant d’éludé:d été àbprdé : le nombre des ’pîqûréè. Sur la foi dé
quelques hommes Irès-autbrisé.s ién niatiéré de vacciné, npuS ayons vécu longtemps, avec
celte croyance, qu’une pus,lu,le préseryait aussi bien que six, huit,, dix.,.étc. y.bustyùüs rap¬
pelez, , Messieurs, que pétfe regretté collègué, Legroux, intimément pénétré de cétté convic¬
tion, ne faisait aux nouveau-nés ye sou s^éj’ÿïçe.qu’ûné à deux piqûres, dans le liut d’éçar-.
teries .chances de phlégraô'ni ét surtout'd’érysi.pèjé, .âféctioh si rédoülabie à cet âgé dé la
vieJ Eh biénj éh’ pppbsiti^^^^ avec celte ôrbyànce invétérée: et lélleraént .générale qu’on la
trbtfye répàndUe:déuâlbutéS les classés de là société, M. 'Guéiieàü de Mussÿ, avec sa grande
experièncé, à eXprîtdé dèvant vous l’opiniOn què; plus ori multipliait le nombre dés piqûres,
plus on assurait la préservation vaccinale. M. Bergéron vous a ràppelè que les slatisüquès
de rhôpital deè Variotèux;de Londrés avaient foùrhi' dés résultats parfaitement conformes à
ropiniori'Idë'M; Gué’né'au; dé '•Müssy. Quoique mbh consensus soit bien péU’de Chose, je
n’bésilfe pas à l’àpportèr pour faire nombéèj' car ôn lie saurait lutter en rangs trop serrés,
quànd^ il s’^it dé 'détruire dés erreurs Uni versellemerit accréditées.
qu^ l'^ileboru^- nfÿer «eti.îe ■çerfiffr’Mwi: çilbum, tous' deux .irritants comme la plupart 'des ,
elléborées, sont aussi inefficaces qu’inusiiëes-aujqurd’hui dîins le traitèménl de l’aUénatibn ‘
mentale. . ' ' ' ' '' '
{Jja fi,n prochainement.) Jules Drouet.
Sû:ciÉTÉ PROTECTRICE DE L’ÈNFANCÈ. — Cette Sbciété a tenu sa première Assemblée
généraié lé’‘2l janvier dernier. , • ‘ ’ ‘
Après ûné allocirtlbh empreinte d’une grande élévation de pensées, de M. le docteur fiâr-
rlér, présîfléht, ' rÀs'Semblée à entendu M. le docteur Alex. Mayer, secrétairè générai, qui,.-
dàias un compte retidu très-apprécîé,. a exposé les premiers Iràvausf dp la Société naissaûte,
lés sentiments dont ses fondateurs se sont inspirés, les conditions fâcheuses dont les enfants
du premier, â^é ont si 'souven't â'souffrir, le but que se propose la Société' ét lés moyens
d’âctiort àüiquéls éllé compte redbnrir, â mesure qu’elle accroîtra sés ressources. Après ce
compte rendu, qui l’a vivement intéressé, l’auditoire, a écouté avec la même faveur un excel¬
lent rapport de M“* Maria Chènu, secrétaire des séances, sué le résultat des premières ten¬
tatives qui ont été faites pour Organiser la surveillance morale et médicale des enfants mis
en nourrice à la campagne. • ' . ^
•L’Assemblée, qui était nombreuse, a ensuite élu son conseil d’administration, composé de ■
quarante-cinq membres, et ainsi achevé l’organisation régulière de la Société.
”Lë BuUeUn fle celte séaUce Sera prochainement publié, tbut nous fait espérer que la sym- -
palhié générale déjà acquise à cette ceuVre liumariilaire ne pourra que S’accroître et lui
assurer un succès bien désirable à 'tous les points de vue. ;
200
L’UNION MÉDICALE.
Voici comment s’était formée ma conviction à cet égard : Lorsque je remplaçais, en 1859,
Chapotin de Saint-Laurent, à l’hôpitaj Cochin, il se déclqra dans.le service une épidémie de
variole. En examinant avec attention le bras des malades, je remarquai que la presque tota¬
lité de nos variolés ne portaient qu’une à deux cicatrices vaccinales. Toutes- les fois que
depuis cette époque j’ai eu occasion de soigner des variolés, j’ai constaté que lés, sujets le
plus gravement atteints -étaient toujours ceux qui présentaient lé moins de cicatrices vac¬
cinales.. Il y a certainement des oxcepiions à. cette règle, mais elles s’expliquent facilement
par l’aplitu.dc extraordinaire de certains sujets ^ contracter la yariole.
Je crois, donc, avec M. Gueneau de Mussy, que la dose de virus introduite par les piqûres
n’est pas indifférente au degré de la puissance préservatrice de la vaccine, que plus la quan¬
tité de poison vaccinal absorbé est considérable,, plus il y a de chances pour une bonne
préservation, et, par conséquent, plus on fait de piqûres, plus la vaccination a de succès,
rektivement au but final qu’on se propose.
M. Blache a cité dans la dernière séance un fait d’où il résulterait que le yacçjn pris sur
des pustules de fausse vaccine peut donner lieu à une vaccine vraie, légitime. Il y a longtemps
que, dans tn^s leçons cliniques aux élèves sages-femmes de la Maternité, j’ai dit que de la
fausse vaccine.pouvail paître une vaccine vraie. Voici les faits qui m’ont conduit à établir ;
cette proposition.
' En lSdô, alors que je pratiquais la médecine à Èlbeuf, cette ville fat envahie par une épi¬
démie, de variole fort iotepse; je dus faire beaucoup de vaccinations, mais il m’arriva, sou¬
vent, comme à beaucoup de médecins, de manquer de vaccin. Un jour de disette, n’ayant à
ma disposition que des pustules de fausse vaccine, je puisai à cette source, et, à ma grande
surprise, d’iooçulaïion' fut suivie /l’ûn, Succès complet. Au bout de huit jours, le sujet vac¬
ciné de cette maPière présentait à cîiaqaé. bras dé magnifiques pustules larges, aplaties,^
ombiliquées,, et Hhi fournirent à leur tour Un excellent vaccin. A dater de ce rnbmont,
grâce aux teyaccinations nombreuses que je pratiquais, que la vaccine fût vraie ou fausse, ;
je m’en séryais, et je ne, fus jamais à court du précieux antivariolique. , ' ' ■
C’est fort de cette expérience que j’ai dit depuis longtemps, et que je répète aujourd’hui,,
qu’ij n’y a, en réalité, ni vraie pi fapsse vaQci,ue,,en ce sens que doute pustule, vaccinalè, que
sa forme soif vésiculeusciou pustuleuse, qu’ejle. aoît pointue ou aplatie, saillante ou déprimée '
à son centre, peut. fournir un vaccin parfait. ' . ' i
A bien y, réfléchir,, cela h’est pas plus étrange que de voir la vario.loïde donner , naissance
à^la varjoje. Suivant le terrain où la graine infectieuse est déposée, ..elle se développe bien i
ou mal, elle végète ou prospère, ou même ne lève pas dû tout. C’est exactement , le même -
fart qui s’observe pour la. vaccine. Chacun peut répéter l’expérietice et contrôler, ce que je
viens d’avancer.
Il est une,question, délicate qui nous est journellement posée dans la pratique,; c’est la
sùîvanle : Âu boui dé'cqniHen de temps apres CmpWla^on mccin^ç, Id'vàccinè ê^t-éïÙ pré^
servatrice de la liariblè? Cette question a été très-diversément résolue, et il régné encore
aujourd’hui beaucoup d’obscurité sur ce point. : : .
Des éipériènces du docteur Sacco, de celles du Comité cenlral dé vacbine, et des recher¬
ches de M. Taupin, il résulterait que c’est vers la fin de la période de maturation de la
pusfule vaccinale que le sujet vacciné;, cpmmençe â n’êlre plus apte â. contracter, la varioje,
c’est-à-dire vers le huitième ou neuvième joûri Suivant M. Bousquet, ce serait pendant la
périodeii^’inçubaiion que, se ferait ripfeclion vaccinale, jd’Qù il suit que, vers le troisième
jopr au plus tard'. après l’inoculation, la vaccine, aurait a,cquis sa vertu préservatrice. Enfin,
M. -Tardieu a publié des faits tendant à prouver que, îè développement’ de la vaccine et de la ’
variole marchant parallèlément, la première aurait une influence favorable et décisive sur la ■
seconde, UU; grand'nÔmbre d’observations, .contradictoires,, que je n’ai pas le temps de, passer
en reyiie, ont. été publiées depuis celte époque sur le même sujet,, en sorte que Jà question
est, restée indécise. ; , . ' . •
.A.ee propos, , je. citerai depx faits que j’ai récemment.obseyyés; à la, Maternité,; !
. Un enfant nouveau-né. est atteint, dix jours après l’inoculation vaccinale, d’une, érup-,
lion généralisée. Confiant dans la vertu préservatrice de la vaccine à celte période,; je pose ,
au .premier abord ,1e diagnostic, non pas d’une variole, mais d’une éruption vaccinale,
comme j’ai souvent eu occasion d’en rencontrer à cette époque du développement des pus¬
tules vaccinales. L’éruption, en effet, était d’apparence simplement miliaire et d’une abon¬
dance extrême sur toutes les parties du corps. Le lendemain, ce pointillé était devenu,
papulcux; le surlendemain, il y avait déjà des pustules aplalles'et ombiliquées, caractérisli- .,
L’UNION MÉDICALE.
201
qqes en quelques points; la variole n’était plus douteuse; la fièvre était intense; l’enfant ne
tétait plus ; il succomba ce jour-là.
Ma seconde observalipn est relative à l’enfant d’une femme variolée récemment accouchée
à la Maternité, et qui allaita son nourrisson jusqu’au moment où nous vîmes apparaître chez
elle l’éruption variolique. L’allaitement fut suspendu aussitôt, l’enfant confié à une nourrice
et vacciné de bras àbras avec du vaccin pris sur un autre enfant auquel on avait précédemment
inoculé du vaccin de génisse. Le vaccin se développa régulièrement ; mais, au huitième jour
(16 novembre 1865), survint une éruption générale qui ne tarda pas à prendre le caractèra
de l’exanthème variolique. Je ne suivrai pas cet exanthème dans son évolution, qui fut
d’ailleurs très -régulière. Je dirai seulement que, le h décembre, dix-huitième jour de l’ériip-
lion, l’enfant succomba dans la période de dessiccation, après avoir présenté, quelques jours
auparavant, un abcès qui avait décollé assez largement le cuir chevelu au niveau de la bosse
occipitale du c^té gaucire. A l’autopsie, nous ne .trouvâmes d’autre lésion qu’une collection
purulente 4ans Tarticulalioh coxo-fémorale droité.
Ces faitf m’ont paru intéressants au point de vue de la question que je viens de soulever.
S’ils ne la .résolvent pas d’une manière définitive et absolue, ils prouvent au moins qu’il ne
faut pas trop se fier à là puissance préservatrice de. la vaccine tant qu’il ne s’est pas écoulé
neufà dix jours au moins, à dater du moment de l’inoculation.
J’aborde un dernier point de pratique, et c’est par là que je termine : Au bout de com¬
bien de temps apv'es la, naissance convient-il de vacciner ? Ma réponse est celle-ci 5.
En temps d’épidémie variolique, il faut vacciner huit à quinze jours au plus après la nais-,
sauce, dans là crainte de voir survenir une variole mortelle. Hors je temps d’épidémie, il me
para.lt sage d’attendre gùelques mois, et voici mes motifs :
La vaccination' est ipin d’être toujours une opération inoffensive chez les nouveau-nés. Les
pustules s’enflamment ét s’ulcèrent facilement; plies sont parfois, le point d.e départ d’éry-,
sipèles graves. L’adénite vaccinale donne lieu, dans certains cas, et j’en ai, observé récem-,
ment iin très-bel éxemplê en ville, à des suppurations qui peuvent devenir fistùleiises et.ont
beaucoup de peine à guérir. De plus, je dois rappeler ici la possibilité des éruptions vacci¬
nales généralisées, qui apparaissent du neuvième au dixième jour- de la puslulàlion et revê¬
tent habitueUement la forme miliaire ou vésiculeuse, puis se dessèchent et disparaissent
après un temps variable suivant leur intensité. Enfin, j’ai vu plusieurs fois de très-beaux
enfants demeurer, chétifs, malingres, pendant plusieurs mois après la vaccination, ce qui
semblait justifier le reproche que les parents ne manquaient presque jamais d’adresser, en
pareil cas, à la qualité du vaccin. Était-ce le vaccin employé dans le cas particulier ou la
vaccination en général qu’il fallait incriminer ? Je l’ignore. Toujours est-il que l’enfant avait
subi de la part de sa vaccine une influence malfaisante, influence qu’on doit lui épargner, au
moins jusqu’à ce qu’il ait acquis assez de force pour la supporter, c’est-à-dire, suivant moi,
jusqu’au troisième ou quatrième mois de la vie extra-utérine.
Ce qui me cppfirme dans la règle de conduite que, j’ai adoptée à cet égard, c’est que, hors'
le temps d'épidémie, \& yanole est loin d’être aussi grave pour les nouveau-nés qu’on serait
porté à ;le yeroire au premier abord. J’ai vu, pendant mon séjour aux Enfants-Assistés, et
lorsque je remplaçais, à l’hôpital Necker, M. Natalis .Gnillot, plusieurs nouveau-nés non
vaccinés contracter la variole et en guérir, parfaitement. J’ajouterai que, dans tous ces cas,
et c’est une particuiarité remarquable de la variole des nouveau-nés, la maladie, ne laissait,
soit sur la face, soit sur le tronc, aucune cicatrice appréciable.
.Je ne vois donc, je le répète, hors le temps d’épidémie variolique, aucun inconvénient
sérieux, et je trouve un certain nombre d’avantages à différer, jusqu’au troisième ou qua¬
trième mois après la naissance, la vaccination des jeunes enfants.
BIBLIOTHÈOlUE.
traité élémentaire de chimie médicale , comprenant : Quelques notions de toxicologie,
et les prinéipales applications de la chimie à la physiologie, à la pathologie, à la médecine
et à rhÿgièhe, par M. Ad. Wurtz, profèssenr de chimie à la Faculté de médecine de Pa¬
ris, membre du Comité consultatif d’hygiène publique de France, membre de l’Académie
impériale de médecine, etc., etc. i
Tome II. — Chimie organique.
Sous ce litre modeste, M. Wurlz est en train de publier un de ces rares ouvrages qui
302
L’ÜNiON MÊDICÀLË.
tiennent t)lus qu’ils ne promëllent. -Déjà le premier volutnè, qui à rapport à la Chimie 'in6'i;^‘
ganique, a obtenu dès son apparition un rang des plus distingués dans la '^Cience, et lioiis
ne doutons pas clu’il n’én soit ainsi du tome deuxième qui traite A^ \^ Ghimié ''(irgcinique. ' .
■ M. WUrtz, dans' une intro'dUètiph claire 'et 'teOncisè, partant' de èe fait que (oule's
matièÿes organiques renferment dSx - càrboiie^ qu'ë ce cû'pps simple est rélémeUt eSSentiél dp
toulès léS sUbstances' brgâniSëes, définit la chimie orgàPiqu'e'; La bhimie des cofnbmauéris
du barb'ofiè, 'd il justîBe cètte définition en faisatit observer' qti’aveC le carbonë et i'’hlyàrb^'
gène, lëcarbonei l’hÿdrôgènç et f’ oxygène, de carboPé etfazotè, lePâfborré,î’âiote et PhydroV
gène, le carbone, rhydrogëne, l’oxygènéet Pazote', la nature peut élaborer, l’art peut 'engènb'.'
drer un nombre'immense de combinaisons organiques ; qUè la nature et Part peuvent, dè.pîus,
donnçr naiSsaiice'à des ’Sériè's. dé corps liés' par les rapporta de composition les plus simples et'
par uUé grande .anaiOg.ié;à'è''propriëlës {coni^hsès hahtàlogües Qerhdrdt) nt enfin qué îa. natUr'é
et Part peuvent, 'en Outre,' dônnér lieU à dès cOipbinaisohs’ àOht res différenaes dé, propriétés
ne sont pas dues à une difiérence de composition, mais bien â Une simple ditférén'ce'dlarran-'
gementmoléculaîré, et qüé'î'On désigne sous le nom de Composés
et, potÿiméri'ÿMës', stiivarit qu'ils présentent "on une identité de composition centésitiiàleb
ou une identité de composition çentisé'male exprimée par des fof hui les hiUltïpIeS l’une cië,
l’autre, ou enfin une identitédécomposilîcfti'çehlésîmalé exprlnfée par les 'mêmes fOrm'üté's':'
Et par des exemplès aüSsPèrep 'choisis que judicieusement groupés; què noué regrelîons
de né pouvoir reproduire ici; M.' Wurtz-démOhlre comment; àtëèc un. nombre aùasi 'rè'sV:
treint d’éléhients, lamatulb Ot .t’ér't^arriveüt à’pTôddire c^^ multitude infinie de colmppsés'
que l’on' conhâit aujourd'hui et dont lé nombre va toujours croissant. /
Avant de faire l’iiistoire des pnbcipèÿ'mmcrfîàrs ouyspèws chimiques, M. Wurtz sè.lj'vlé
â Pétude'dé trois questions qui Cpnstilùent, en quélque sorte, la Cléf de' voûte dé-là chimie
orgàhiqtié : l'analyse organique, la constitution des composés organiques et la classificalion
des substahces olrganiques, sujéls qütl Iràite avec uhé grande briginalité' et pn; rémâfqUablé
talent. \
. Analyse organique. M. Wurlz.pQse le problème de j’analysie orgianlque , en cés termes oi
i !« Étant donné, une matière organique ijut renferme dû carboné, de l’hydrogètae dè '
l’dixygene, on en prend un poids déterminé, et, par une Gombuslion complété, On transforme
le carbone en acide carbonique, qu’on fixe ét qu’on pèse, et Phydrogèhé en èaU *i^ü’orii épw-
dense et qu’on pèse. Comme la composition de l’acide carbonique et celle dé FèaU' ;sbfit-
éxaclemedt’eonnües; ll'ést facile de déduire' du poids dé l’acide carboniquédé poids du ear^ *
b'one, èt- du pbids'de l’eau, le poids de l-hyd'rogèûé que retiférrnaifla matièrè analysée, tè
poids de l’oxygène se trouve, paf -difîërenbé, en déduisant du' pôlds;de Celté' matière, là '
somme des poids du earboné et dB'l’bydr'Ogëhèi' : ' ' - > ’■ c ; üfo <
« Étant donnée une matière organiqüe-^'rèôfermant 'àda fhis dtf Carboné, de d’hÿdrôgë'tié,' idé'l
l’azote, de l’oxygène; deux opérations sobt riécéssaire pour le dosage dè cés quatre ëléhiehià.
L'a première consiste^ à déterminer: la ' proportioü de carbone fet d’hydrogènè, ;èelon lé prin- '
clpe qui'viént d’être' exposé ; le secOtlde eoosîsle’à'd'dsér' l’azote,’ sôit' en le récüeillatit diréè^'l
tement, soit en le transformant eh ammoniaque.' » '1 - ’ ;
• il'esl impoBsiblé dé poser les éléments d’une 4uéstion, êi résoud'fe- avép plus' de 'clarlëi dè ^
justesse et de 'précision.' '■ ' '• :,:,o
) Dosage ducarbone. et ,dc.Ç, hydrogéné, r- Pouria combustion du çarhope et del’hydrogène,
Mv;Wurtz, d’accord; 4ve(^. la plupart;, dps chimis.tes, donne; la préférence à l’oxyiie i noir- de ;
cuivre, et exceptionnellement au, chromate. de potasse; clieipin faisant, il fait connaîtrelà;
préparation et la^çonservcdj deux réactifs oxydants avec ions Ifis Jétajls que le sujet
compo?TtrFûis;‘'aprè's ¥voir yâppélè'lés divers' mOdes de dessiccation qïïë’Tes^matièrés* à ana¬
lyser exigent, il passe à la descrip|{oh 4è \<i:marche di l'hpération, il s’occupe successive¬
ment de l’analyse de matières solides facilement et difficilement combustibles et de celles des
mafièjrj^s ygpides ç,t; volatiles,: à, la f^yeui;, de quelques, figures placée
assister le'lçcteur aux diverses pha5,es,d,e,l|é,hr;décoinposition, depuiSiic.motneni'où elles sont
introduites .d^hs je ^tube , g ci^mbustiqm jpsqu’a, cejuj de, leur entière l'rahsformation qn ; e,an et
en ^cid.e çarboniqup, Il n’qst pas dPhtèux ppur npus qu’en suivâpt , çes erremchls. ep tÇiUs
points, un élève peu expérimenté, mais adroit et ihteiligent, ne puisse, exécuter, du prepnier
coup, avec un plein succès, l’analyse d’une matière organique non azotée.
Dosage de i azote. — Pour le dosage de l’azote, M. Wurtz fait connaître d’abord le pro¬
cédé de M. Dumas, qui consiste à brûler la matière organiqtfé azotée par l’ôxyde cuivrique,
L’UNION MÉDICALE.
203
à recueillir razole mis en liberté dans une éprouvette gra|duée afin d’en, constater le volume.
Ensuite, il se livre .à la description du procédé de MM. Will et Warrentrapp,, qui est, fondé
sur la propriété que les alcalis possèdent de transformer J’jizote des matières organiques en
ammoniaque et sur la possibilité de doser cette ammoniaque à l’aide d’un acide, minorai;
étenduj Enfin, .M. Wurtz expose le procédé. de M,. Péligot.et çel.ui de M. Mohi-jqui ne diffè¬
rent l’un et l’autré, dp çelpi.de MM. Warre^tr.app et, WilL qu’en ce que l’ammoniaqueest
dosée, par.la méthode, ypluméirique et non;paV, des pesées. Routes ces iraéthodes sont décrites
avec un :soin qui en ren.d ^exécution on.,ne peut, pips, facile.; Mais à: laquelle, des quatre un
jeune chimiste devra-Ml do,nner la préférence,? .Nous regrettons à çe s, ujet que notre éminent
collègue ne nous ait pas fait connaître, son opinion/, : , ; : , .
M. ,Wurlx termine ses considérations sur l’analyse élémentaire par l’exposition;' des prin¬
cipes qui servent de,.hase à la fixation des formules organiques. ratipnueltee. et empiriques, et,
dans ces diverS ;paragraphes, coname., dans -tout le cours, de, spn reîparquahle; article, ,/! /ait
preuve d’uo: talent manipulatoire que noiis caractériserons, en disant de lui, avec moins;,
d’autoriléj mais avec autant de conviction, ce que Thénard disait de M. Dumas, notredlluslre,
mattre: il, ne.nqus a jamais été donné de çpnnattre up manipulateur à la fois aussi habile et
aussiélègant,., ,, ,,
'Gonstiiüfwn'dé'ê composés dr'gaûî'quesr— lois- qui régissent les forces chimiques 'qui
déterminent l’arrangement moléculaire des composés organiques sont-elles différehtëè de
Celles qui' président âu' |‘rotipement PiolêcÀiîaire de'sàomhinaîsons inorganiques?' Ën^l831 ,
Bèrzélius répondait eri'ces termes à celte ques'tion î'^ - ■ ^ ■ ■ ■■ ^
‘\^ «'ïîfanlî' la érgànidue’ les éléments 'haï’sisséiltiobéii à des lois tout autres qiTéi clanS
là'hàïtirë' ihôrgâhfque j'^leS produits qui résultent dé l’aélioh 'Réciproque dè ’ces éléments
diffèrénf 'donc dé céUx qué hous présente !a nature inorgahiqué; Eh hécbuVrâht la'ckuse dé
cette différencéjmD aurait la clef de la théorie de la chimie organique. » ' '
■ Mais 'cette dîfféréhèê fohdamehtâle admise par’ le célèbre chimiste de -StoclchPlih existé-'
l-ejl'u réeilèment?; - ■ - . . . . . ■ >
Il est 'éVidéPt, dit à Cè Süjét' M.’ Wùrtz, que la forcé éhïmiq^^^^^ l’àfflhfté qui,pré'Sidè aUi£'
cdm.bînnîsohé et qui dètèrm'iné l’àrrâhgétfaeht mofécülaire,. doit ihlérVenir Süivarit lés 'hikméS'
IbisV.'qùéïïe que soit la hiiture pu rorîglhé^ dés combihaisons: ' Aüssi lés chimistes oht-iV cheV-'
ché' dkpuîs' îongtèraps à appliqhér- àut composés '‘ô'rganiquèis 'leS’iÜëés qhi;' vérs 'lé' fin du*
siècle dernier, ont donné un si grand, essor à la chimie minérale. C^l.le-ci s’étanf 'éiévëé'àfr
pi'emïéf' rang üHin scién’cé/ a prété' ^e'é lôiS’ à la chimie organiquei' ‘ ' v' ' "■) ? ; '>
; téilé' ^stllâ’lhè'se': ^ué M. MF urtz'dévelPhpé éVeb âü lanf 'dè' savoir qhé d’ërüdilioh ë'iV daîsabt
liaSsè'r sbti^ lés 'yé.uf dé Ses lecteurs lés divèrsés thédHes reiativeS â 'ia Rhiihîé brgàniqheiquii
ont -éü' shcCesSîVèmèhf cdü'rè-dahs iâ èéiehcé''ét dont nbüS'àilohS* abtâélléihentMiré'un' mbt.'
_ Selon ce savaht' fchimisté’ ‘fè nota dé EàtôiSier ést - inscrite* lé' bksfe 'dti tadhUtaérit ' (jui’
ct)hstitlié'ah|bh'M’hai la 'bhftaie' organiqùeÿ pülSqué c’est è lui que fa'thëorié' dés radicaux
bl’é'âniqiièS'doit’éWè' rappbrtëéj 'idée adohlée depuis par Berzêlius êtmisé éh hàrtaoïïië’ aVéd
l’;hÿpdihéSë''élè'ctro“bhimiqUe.- C’éSt-à-dire qué dàtiS ieScotaposés organiques rehférmant dé'
l’ôSy^èhé,'Ûü Sbufre, du chlore,' état-, cés corps 'sita|).les constituent l’élément éïéctro-nêgatifi'
tandis que le radical hydrocarboné constitue l’élémefit éléclrb^bsitif, de téHè sortè que ‘lés
composés organiques sont binaires comme les composés minéraux.
M. Wurtz rappélléiqueM. Mimas' en. admettant, en 1828, que't’alcool ïénfertae le radiéal
élhérîneii(élhylène)' comparable à 'Eamraoniaque et capable de s’unir 'è l’eau et aux acides,
appliqua de la manière la pins heureuse lUdéé de comparer les eomposës dei la- chimie orga¬
nique aux 'combinaisbns minérales: E\, 'ea effet, pour la première fois une théorie parvenait
à grouper un gphd nombre. de composésvorgahiques et exprimait leur constitution par des!
formules ralionnellesip'tlléorie qui-, en 1832; -.trouvait un brillant appui et une nouvelle forme!
dans le mémorable travail de MM. Wœhler et Liebig sur l’essence d’amandes amères erseS’.
dérivés, iffeltide des métamorphosés qu’éprouve bette essence ayant conduit ces savants à y
admettre l’existence d’un radical, \& benzoyle pouvant jouer lé rôle- de corps simple. Point
de vue que Berzêlius appliqua avec beaucoup de justesse à l’aicool, qu’il envisagea le premier
comme l’oxyde hydrèlé d’un radioal' auquel il donna le nota' d’(»taÿ/e. ' * ^
: Les idées théoriques 'sur la Const-itüïioa des composés benzbyliques et éthyliques marquent,
dît M. Worti,' iR-phàée la plus brillante du développetaent de la théorie.des radicaux,! dont
l’origine remonte à Lavoisier. ; M '.-ii/.; ! i . ".
A celte théorie succéda la théorie ^çles substitutions introduite dans, (a science par M. Dumas
et qiu-’'se''rè^iimé ainsiV ' ‘ '
204
L’UNION Ml^inrCALE.
« Dans un composé organique l’hydrogène peut être remplacé par du chlore, du brome,
de l’iode et, en général, les éléments peuvent être remplacés par d’aup'es éléments en pro¬
portion équivalente ; et ces corps simples euxî-mêmes peuvent être remplacés par certains
corps composés faisant fonction de corps simples. »
théorie des types chimiques, qui a aussi pour auteur M. Dumas, succéda, à son tour, à
la théorie des substitutions, dont elle n’est en quelque sorte que le corollaire. Celte théorie
à laquelle douze ans plus tard Laurent fit subir une véritable transformation, en comparant
le premier l’eau à certains oxydes minéraux tels que la potasse caustique, l’oxyde de potas¬
sium anhydre, l’alcool, l’éther, etc., grâce aux considérations et aux recherches de
MM. Sterry-Hunt, Wurlz, Williamson et Gerhardt, s’est enfin imposée à la science et y règne
à peu près sans conteste. Toutefois les développements si importants que Gerhardt a ajoutés
à celte théorie sont tels que M. Wurtz pense que ce dernier savant doit être considéré, sinon
comme le premier auteur, du moins comme le principal promoteur de ces nouvelles idées.
Gerhardt émit, en effet, l’opinion qu’on pouvait rapporter tous les composés minéraux et
organiques, dont les réactions sont bien étudiées à quatre types fondamentaux, savoir ;
l’hydrogène, l’acide chlorhydrique, l’eau^ l’ammoniaque, et il développa celle belle concep¬
tion par une multitude d’exemples que M. Wurlz rapporte apprécie et commente avec une
grande élévation de vues, que nous regrettons vivement de ne pouvoir mentionner même
en les abrégeant.
Classification des substances oTganiques. — Jusqu’à ces dernières années les chimistes
avaient pour principe de grouper les composés organiques suivant leurs fonctions, c’est-à-
dire qu’ils les divisaient en acides organiques, bases organiques et corps neutres, M. Wurlz
ne parle de cette classification , que pour mémoire ; mais il expose avec beaucoup de détmls-
des règles générales nouvelles à l’aide. desquelles on arrive à classer la plupart des composés
organiques, suivant un ordre méthodique, et en respectant les liens de parenté, et de dériva-
llon qui peuvent exister dans les corps ; c’est , ainsi qu’il décrit successivement : tes alcools,
les aldéhydes, les acétones, les chlorures, les ammoniaques composées, les composés organo-.^
métalliques, les alcools polyatomiques, amides, acides amidés, les ,imide!S les
nitriles. Et il applique les principes de cette classification à l’élude de la plupart des' comr
posés organiques, sans cependant s’y astreindre d’une manière rigoureuse et en y app.ortant
les modifications commandées par la facilité d’exposition et les convenances d’un ouvrage
élémentaire. .
Cette nouvelle classification est, sans aucun doute, infiniment supérieure à l’ancienne; le.
seul reproche qu’on puisse lui adresser c’est qu’elle oblige de séparer des corps qu’on avait
jusqu’ici l’habitude de voir groupés ensemble, ce qui fait qu’on a parfois de la peine à les.
retrouver quand on consulte la table des matières; mais ce léger inconvénient disparaîtra
complètement, le jour, où une table alphabétique sera placée à la fin de l’ouvrage.
Nous ignorons si les considérations de chimie philosophique que M. Wurtz expose et.
apprécie avec tant de supériorité, dans ses prolégomènes de chimie organique, ont été pour
quelque chose dans le jugement qui lui a mérité la plus haute récompense académique
qu’aucun chimiste ait jamais obtenue (1) ; mais nous ne craignons pas de dire hautement
qu’elles sont dignes à tous égards d’y avoir contribué.
, Il nous reste actuellement à parler de la manière dont M. Wurtz a traité l’ensemble des
combinaisons organiques qui font le sujet du volume que nous analysons en ce moment.
Peut-être pourrions-nous nous contenter de dire, à cet égard, que ce professeur a apporté
dans l’élude spéciale des corps dont il fait l’histoire chimique, cette clarté d’exposition, cette
hauteur de vues que nous avons eu occasion de signaler en étudiant ses prolégomènes; mais
nous préférons donner un aperçu de la façon dont il envisage les divers composés dont-il
s’occupe :
M. Wurtz, sans s’astreindre à aucune méthode bien arrêtée, décrit en général de la manière ,
suivante les corps qu’il examine:
1“ Il en donne la composition;
2° Il en fait connaître l’état naturel ou la préparation ou le mode de formation.
3° Il en décritles propriétés physiques et chimiques et les métamorphoses qui en dérivent;
Il en indique les usages, en insistant surtout sur les propriétés médicales et toxiques et
sur les moyens de combattre leur toxicité; 1
(1) On se rappelle que l’Académie des sciences à décerné l’année dernière, à M. Wurtz, le prix
biennai de vingt mille francs institué par l’Empereur.
L’UNION MÉDICALE.
205
5“ Enfin, il rappelle Thistorique de leur découverte. Ce qui, pour le dire en passant,
prouve qu’il ne partagé pas l’opinion des savalits qui ont avancé, bien à tort selon nous,
que rhistoire d’une science ne fait pas partie de cette science. ,
Les descriptions de M. Wurtz sont nettes et précises, et le soin qu’il a eu de faire inter-
calet* des figures dans le texte, toutes les fois que le sujet lui a semblé l’exiger, en augmente
encore la clarté et en rend la lecture à la fois plus attrayante et plus fructueuse.
Parmi le grand nombre d’articles qui nous ont frappé et que nous avons lus et relus avec
le plus vif intérêt, nous signalerons les suitrants : le cyanog'ene et, ses composés, notamment
Y acide cyanhydrique ; Yéiyle et ses dérivés; les ammoniaques composées, l’un des plus beaux
fleurons de la couronne chimique de l’auteur; Y aldéhyde et ses dérivés, spécialenoient l’acide
acétique et surtout la fabrication du vinaigre que les remarquables travaux de M. Pasteur sur
le rôle chimico-physiologique d’un mycoderme ont permis de régulariser d’une manière tout à
fait rationnelle; les a/coo/s ou ^'fycofs dont la découverte est due à l’auteur et qui
forment lè pendant de ses ammoniaques composées; les alcools Iriatomiques dont ta giÿcé-
riné est le type. Le caractère d’alcool triatomique de la glycérine est dû à M. Berthelot, qui
en a fait le sujet d’un travail pouvant être mis en parallèle avec celui des alcools diatomiques
dont nous venons de parler; Y acide tartHque et ses composés salins; leii matières sucrées et
amylacées, et en particulier l’extraction des sucres de canne et de betterave; \és ferinenta-
tions que les belles recherches de- M; Pasteur ont permis à l’auteur de présenter sous un
jour tout nouveau ; et enfin les alcaloïdes étudiées au triple point de vue de leurs propriétés
chimiques, de leur action sur l’économie animale et des moyens de les reconnaître dans les
cas d’empoisonnement.
Én résumé, la chimie organique de M. Wurtz est une œuvre hors ligne destinée à être le
guide des élèves qui se consacrent à l’art de guérir, et danslaquelle les maîtres de la science
eux-mêmes pourront puiser d’utiles enseignements.
Si la troisième partie, qui a rapport h chimie biologique ou physio loque est, comme
nous n’en doutons pas, à la hauteur des deux premières, nous sommes convaincu d’avance
que le succès du Traité de chimie médicale que nous annonçons ici est complètement assuré
et que cet ouvrage ne peut qu’accroître, s’il est possible, "la réputation déjà si grande du
savant professeur de l’École de médecine de Paris. ■
MIALHE;
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉniALE DE MÉDECIHE.
Séance du 30 Janvier 1866, — Présidence de M. Bocchardat.
COBRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1° Une demande de cow-pox pour être envoyé en Angleterre, afin de poursuivre les expé¬
riences de vaccinations sur les bestiaux. (Corn, de vaccine.)
2” Un rapport sur une épidémie de variole, par M. le docteur Lambert, médecin cantonal
à Golzenbruck (Moselle).
3“ Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le département de la
Vienne en 1865. (Corn, des épidémies.)
La correspondance non officielle comprend une note de MM. les docteurs Degold et Wa-
Rin, de Metz, sur le vaccin animal. (Corn, dé la vaccine.)
M. Velpeau offre en hommage, au nom de l’auteur, M. le docteur Joulin, professeur
agrégé à la Faculté de Paris, la première partie du Traité des accouchements.
M. PiDOüx présente, au nom de M. Sée, médecin de l’hôpital Beaujon, une brochure sur
Y Asthme et les Dyspnées,
M. Béclard, au nom de M. le docteur Édouard Fournié, un volume intitulé: Physiologie
de la voix et de la parole.
M. Poggiale se plaint de la manière dont les auteurs d’une brochure sur les eaux miné¬
rales d’Orezza exploitent ppn nom. A l’époque où M. Poggiale n’éjail pas encore membre de
206
L’uMôN MÉDÎCÀïi. ^
l’Académie, il fit' une analyse de' celte Depii|s, un rapport tavpji^k % ceitp .^mêioe
éàu 'fut lu devant l’Académie. Malg^icé là'.p'rpniesse qü.e lui avait jfaite ,^p, 4e,
la source, le pom. de .M,, Poggiàie'a été imprimé daus; tqi^t? .le^ qui recommandent
l’eau ' d’Orezza. Il espéi'é ' que, ce 'sèra ijn' uverli^semerii, ,ppu,veàu ' çoür ,rÀ,qad,éiniej,clp ne
donner son approbation qu’à 'bon. pMeiit JptUes' les', fois q s’agira d’un,^ étfibtigsefnêp.t
industriel.,'' ,, , „ 7,' '-f :v:
M. H. Boüley, à, l’occasion de! ^a- Correspondance ,., anp.pnee à l’Acadéipie qviOt - dopnànt
suite à la. proposition de,-M. Bouvier .le, ndant à instituer des expénencea.spr. là vertu de la
vaccinalionj, coinma prophylactique du typhus coptagieux.,de^ 'bêtes. à cornes»! 1,1 .-a obtenu, du
ministre que' les génisses ,de.M. 'Lanoix Rossent. .enyqyéea en Angle;terrq. Pes anirnaux-sonti
pour, ainsi dire, saturép de .virus yaqcin, 'ét.ib.saraenriéW de, savoir, d’ils' spnt.réfraclairea
à l’épidémie, du typhus,. M.,Bouley ira, dans.,quàlques jours,. suivre . les, expériences et icoppta^
ter les.résultats, obtenus .de concqrt avec spn confrère, M,, Gamgée,, directeur .u’un collège
vétérinaire libre. . . , ^
l\l. .SÉfiALAs met so.us les. yeux de l’Académie trois fragmenis de sonde retirés; de- la, vessie
et de l’urèthre d’un malade obligé de.se tsonder l.uHm,ê,mei,,tous; les qoursi* L’extraclion slest
faite irèa^facilemenl, e,t M. Ségalas.n’a pour but.quad’.appelûri’atlentionîdes. chirurgiens, :ses.
collègues, sur la fabrication défèçtueuse des ipstrumen-ls,. ;
M. Cloquet voudrait que le bureau de l’Académie signalât à l’Adniinrsl'ràtîbn' ies'fâbrî-
cants qui livrent^déS instrufiients pareils A ceux dont sè plaint M. Ségâla's, înslrÏÏidèhÿ! qui
font courir des dangers sérieux âox'màladéâ. . •
M.,,LARRnY appuie,,çfitlé-proposilip,n,guè cd^qîbat 'M.j7|onLEY;, ’pai;’céüe!,con,sidéralion,que,
dani celle Yoiej rAçadçmie aurài't à' pdmmçr d^s inspécléura dp ,s°bdes, du d’adlres instrun
ipents.' 7 ,”:"- 7 !77;'-',’.-^'.''-' ;
M. Velpeau rappelle qu’il y a une qiûn,zaineia'anniéès, un fabricant lui avait déjà prêSëtil’é'
des sondes en gutta-percha d’une fragilité extrêmement idangereuse. iSans que^l’Administra-
lion soit obligée d’intervenir, il pense qu’avertis parla présente discussion, les fabricants ver¬
ront qu’il y va de leur intérêt de fabriquer des instruments solides et de bonne qualité.
M. Alphonse Guérin,- candidat -à fà plàoé- vaèârife dans la b«;lîoh de mMecine opératoire,
donne lecture d’un' travail sur les fractures du maxillaire surpérieur qui ne s’accompagnent
pas de déplacement, et sur les moyens de.le6:çepQnnnîlfeft,iûic,-,
Ce travail — que l’auteur|n’a pas laissé au-, secrétariat, -j» est A’^nyoyé à la section.
M. Robinet, en présence de rémbtibn’dü public èà'iisdé pàr’ les relations des épidémies de
trichines, désirerait que l’Académie priât M. Delpeck de- préscnterj aussitôt que possible, le
rappqrt .qu’il la 'Wandn, dn.poyc. Si Je public, ?fiv,fti^ qn’il
existe une inspection qui à pour/fonqlîop !le;Y^rifier.,}a.bpnne''qlia|ité.d,e;la, viçnn^e^
livrée.à ja cousommation^j^l Irqùyéjrai^ là. qej luqb^l’déTsécurjjjé^ seijaient
moins' vivé'si Lès' agriculteurs sè plaignent bèàlicou'p depuis ’que'lque*'témps,;,' ys,è.erc}ïent éq;
ne peut plus malheureux dans le cas où le porc, qui est pour, eux ùne si grande resso,urce,
viendréità leùrùiabquér. ' ■ ’■ ■ 7*' '''ï''' ' ,'--r
M, H. Boüley : La .trichine est tuée par une température def-6p à 70 degrés. En |;raDqe,
l’usagè de ‘ià viande dé porc ‘est sans danger parce ^Ué i’iOh n’è’n mangé pas. de qrué, Mài^jj
en Allemagne, c’est différent, on sé contente d’une cüissôn tout à fait insuffisàbtè, et sou¬
vent même d’une fumigation incomplète, d’où la propagation de celte redoutable maladie.
Je profite dè ‘dé’ que j’ai fa parole à Cè sujetV'dit M. Bbulèy, jiour proVoqü'éi’ au ihbins'ùne
dénégation de là pàrt dù plus illüytfè'coTres;pôndariï ë'tràbger dé 'Cette Acàdéùiie, M. Vir-’
chow. nbuS avons üousdu, dans lé's journaux,' qu’à' Fériîn.' àu sein d’uné- âSêèmbl'éë'dfe ihV
decins, de chimistes, de bouchers, etc., il s’était rencontré un vétérittêfite .qui kéait m'ià 'la*
lrich'incse\ân; doute, et à qui l’on portaite défi de manger d’un saucisson qul en était infecté.
Je ne comprends pas, ajoute M. Boüley, qu’on ait infligé la peine de mort, et ft’une mort»
horriblement cruelle, pour crime d’ignorance, -à un imbécile si l’on veut, — mais il ne faut
défier personne.:.: : ■ ; ; -i ■ p. ' ; i-: 'i.i/ i .î.
M. Briqùet dit qu’iH lil 'dàns les lôorrtâuîc'qi'iéilë Vél^intllt^ tt’élail ^às morlà' Ia’émle
L’UNION MÉDICALE;
207
sa bravade; mais qu’il était allé prendre un vomitif chez un pharmacien du voisinage, et
qii’il avait vomi immédiatement. ■ ; , ;
M. BotLEY : La question n’est pas. là. C’est lé défi c'ohtré lequel il'lmporte que M. V{rcfiO\ÿ
protesté, du nous proteslerbiis,' lioüsj é'nergiquêrnept Cô):jtTé la conduite'^d'è M. Virchovv. . ' .
, M* Robinet s’applaudit d’avoir provoquai les expI,içalions de M, Bouley. Il ne savaibpas,
qupt à lui, quMl suffisait de faire subir à la viapde suspecte une . température de 70 diegrés.
En publiant simplement celle recommandation, la sécurité renaîtrait dans lesesprits^et peut-
êtrn bien' des malheurs seraient évités., / ’ , ' . :
M. Bouley doit ajouter qu’il arrive souvent, pour les rôtis qu’on mange- saignants, en par¬
ticulier, que la superficie de la viande exposée au feu atteint la température de 80 ou
100 degrés, tandis que l’intérieur ne (^^asse,.p^. c^l^,de 50 degrés. Par bonheur, les gour¬
mets qui, en France, mangent des rôt» de ' dnéhoh^ ' les mangent blancs et non saignants.
Dans ce cas, la température a toujours été supérieure rcëlTe qui tue les trichines.
■ ■ îlK'qé idô'étéur Béni-Bàrdë' lil= uff ■ travail intitulé': 'ÏÏocpériéhcè^Ut'ytiservàlidns bliriiquels
pouvant servir k expliquer le mode d'actiPn dé' certaines' dppliécàioWÏÏpHràthérüpiqùéè. ' ’ ■
L’autèur fait connaître nne- série d’expériences physiologiques qu’il a faites dans le but
d’étudier les phénomènes qui se développent sous l’infiiience de Peau froide' appliquéèiisur la
-peaxi;.:Passànt'à un autre, iordr.e d’idéesj il cité dés.#bserv,alioiis cliniques relatives auxcon-
geslions passives des organes contenus dans l’abdomen, à l’atonie vésicale, à l’inertie utéf>
rioe,-ipoüc- appuyer les couclüsioBs.-de son tnafail basées') dir peste, s, or les donné, es-de la
.sc!iéqce m.pderne,ét qui .sont.l.es s.ipiygn.tes, ? ; , ,, ;-i ; - : ■ ^ !, ; . ■ n
L’hydrothérapie, appliquée à l’extérieur, agit sur leSrperfs excito-moteurs: etgulres nerf^
à action centripète de la peau, en produisant, par,Pit)rleî'.iïiédiaii’e de cès nerfs, des réactions
réfiexes plus PU moins appt-éciables dans,. (juelques; organes ou, dans l’organisme tout entier.
' (Corn. MM. Béciard, Delpecb et Pidoux.) . , ' ' O
, '.îès-i La séancéi est levée ; à quatrç héures trois quaTls-.i :
i 'Addition: à la-séance, gu 24 Janyierdpiîa Soçiété4é chmurgie.;. . i
.Sfomafoscope. — La s'é'ahc’é s’èst terminée d‘une mah'ière'aùssi anitisante qü’u'tile 'pV là
présentation d’un instrument appelé stomatoscope par son inventeur. Celui-ci est un Allemahà
nous' n’avons pu détenir re hbm'., Avant de présenter soq . instruirieht à ïâ''S^iéié de
chirurgie, n a dû. être présenté lù'i-mêmé'par M. t.arfey) qui a bien yôulù lui ’sërvir d^introi*
ducljei^r' et d’inlèrprét.e, mêmë pour le mot, stomalpscppe, que rihvehtèjir pas'felé
capable de dire en français.—- èet îhstrumeptt.é.b'faîré pàr —, lüini,êfë.é,leçtrigu'e, .'q—,—
duit dans la cavité huceaie dont il éclaire., à so, U tpup.j toutes, .les .pârües,. de manière les
'rendre entièremenl,transpai;entes, — Grâce â j,’ophthalmasçQpe„.au, laryngoscopëj.àreudos-
cope, au stomatoscope, etc;, on peut dire qu’il n’y a presque plus maintenant de partie de
l’organistne, si cachée qu’elle soit, où ne ; pénètre da lumièré : Fiai luxl et faciaest lux,
' ■ - ■ D”' A.’ TARTIVEL. '
TUMEUR DERMIQUE DE LA CONJONCTIVE 5
: : ^ f, J' ,, ,, , Par le docteur Bpragoe. , r , ■
Une fille de 8 ans fut amenée à l’infirmerie Massachusetts pour ce qu’on appelait une
verrue de l’œil gauche. C’étdit une 'petite tumeur élevée^ située sur le bord interne -de la
cornée, dans sa hioitié horizontale et s’étendant dans ses deux tiers sur la^clëroliqUë. Ba
■fbrrne ovale mesurait quatre lignes de long, un peu moins'delàrgeurét deùxirgOes en hau¬
teur. Sutface -lisse, -arrondie,- saillante,: blanchâtre, luisante, recouverte- par la conjonctive.
Pas deiSiaisseaux apparents ni de traces d’inflammation.
D’origine congénitale, celte tumeur présentait depuis trois à quatre ans, comme caractère
particulier, des cheveux- ou-plutôt &és poils sur sa surface, ressemblant aux sourcils par
leur taillç et leur, direction transversale' sur la' cornée, où leur présence ne causait qu’une
légère irrita'liori. L'a avait l’habitude de les enlever avec ses doigts.
Après avoir enlevé ces poijs avec des pinces, , U s’agissait d’exciser la lumeqr, La seule
L’ÜNlON MÉmCALE;
difficulté à cet effet fut de trouver un point de prise pour la saisir, sa surface étant aussi
dense et glissante qu’un os poli, défiant les pinces dentelées ordinaires et ayant nécessité
l’emploi d’un petit poinçon aigu* Une fois saisie ainsi, elle fut aisément disséquée en laissant
à la place de cette saillie une cavité correspondante de la cornée et de la sclérotique; aucune
irritation locale n’en résulta, mais l’opacité consécutive de la cornée.
Examinée au microscope parle docteur Éllis, elle était presque entièrement cnuiposée
d’un tissu fibreux condensé avec Irès-peirde nialiéblés. {The Boston méd. and. surg. Joùi-nal,
décembre). ■ i '
La rareté de ces tumeurs rend cet exemple intéressant en venant confirmer la nature
dermoïde. —P. G.
COURRIER.
Par décret en date du 17 janvier 186e, r^ndu sur la proposition du ministre de la ma¬
rine et des colonieSj M. Vincent (François-Adolphe), pharmacien eti chef, a été protnu au
grade d’inspecteur-adjoint dans le corps de santé de la marine.
. t-i Par décrets impériaux du 17 janvier 1866, rendus Sur la proposition du Ministre de la
marine et des colonies, ont été promus ;
Au grade de médecin 'principal : les médecins de 1'* classe, MM. Vesco, Sabatier, Barthé¬
lemy.
Au grade de pharmacien principal : les pharmaciens de 1" classe, MM. Hugoulin, Lemoine.
— Par décision du Ministre de la marine et des colonies, en date du 30 décembré 1866,
ont été nommés à la première classe de leur gradé :
M. le directeur du service de santé Maher.
MM. les médecins-professeurs : Roubin, Maisonneuve, Le Roy de Méricourt, Gallerahd,
Ollivier Duplouy.
MM. les médecins principaux : Bigot, Bellebon, Richaud, Mazé, Barat, Margain, Gourrier,
Mauger, Japhet, Le Clerc, Thibaut, Gueit, Gaigneron, Colson, Bourdel, Fleury, Bouffier.
M. le pharmacien-professeur Peyremol.
— Par décision du Ministre de la mariné' et des colonies, en date du 19 janvier 1866, ont
été mis en non-activité pour infirmités temporaires, MM. les n^édecins principaux Thiéry et
Jourdan. , ’
LE SUICIDE. — La Société médicale du comté de Nevy-York a discuté, dans unç réunion
récente, la question du suicide, au point de vue pbysiôiogiqné,_ ^ i
Cette discussion a révélé que, durant les' trois ou quatre dernières .années, Te nombrè des
suicides à New-York, y compris Brookiin, s’ést élevé en moyenne à Céntpar an environ. On
a constaté, en outré, une centaine, de tentatives non suivies . d’çffet, et l’on suppose 'du’un
nombre à peu près égal d’incidents du . même genre ne sont pas livrés à- la publicité.
Il semble résulter de nombreux faits cités à l’appui dc cette théorie, que, indépendamment
des suicides causés par des circonstances spéciales, la manie du suicide est, chez le plus
grand nombre de sujets, une maladie organique qui a son origine dans une lésion, du cerveau,
et qui peut.être l’objet d’un traitement effectif, comme toute autre affection locale, soit par des
vésicatoires, soit par tout autre dérivatif.
L’assemblée a sanctionné cette hypothèse, pour ne pas dire ce paradoxe, et a appelé sur ce
sujet intéressant l’attention particulière de la profession médicale. {Courrier des États-Unis).
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dens, 5 fr.; — M. Vernpis, 20 fr.; — M, Mony, 10 fr.; — M. et M”' Burdel, è Vierzon, 10 fr.
Total . . 95 » ;
Premières listes. . i . . . UUh 20 ;
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L’UNION MÉDICALE.
AVIS IMPOUTAIVT
CONCERNANT LES VÉRITABLES
PILULES DE BLANCARD
L’Iodure de fer, ce médicament si actif quand
il est pur, est, au contraire, un remède infidèle,
irritant, lorsqu’il est altéré ou mal préparé. Ap¬
prouvées par l’Académie de médecine de Paris et
par les notabilités médicales de presque tous les.
pays, les I»ilnles d© IClancarfl offrent aux
praticiens un moyen sûr et commode d’admi¬
nistrer l’iodure de fer dans son plus grand état
de pureté. Mais, ainsi que l’a reconnu implicite¬
ment le Conseil médical de Saint- Pétosbourgi
dans un document officiel, publié dans le Journal
(le Saint-Pétersbourg, le 8/20 juin 1860, et re¬
produit, par les soins du Gouvernement français,
dans moniteur universel, le 7 novembre de
la mêine année : La fabriccition dés Pilules
de Blancard demande une grande habileie ’à
laquelle on n'arrive que par une fabrication
exclusive et continue pendant un certain temps.
puisqu’il en est ainsi, quelle garantie plus sé¬
rieuse d’une bonne confection de ces Pilules que
le NOM et la sipsature de leur inventeur, lorsque
surtout, comme dans l’espèce, ces titres, sont
accompagnés d’un moyen facile de constater en
tout temps la pureté et l’inaltérabilité du médi
cament?
En conséquence, nous ne saurions trop prier
MM. les Médecins qui désireront employer les
véritables Pilules de Blancard, de vou¬
loir bien se rappeler que nos Pilules ne se ven¬
dent Jamais en vrac, jamais au détail, mais seu¬
lement en flacons et demi -flacons de tOO et de
50 pilules, qui tous portent notre cachet d’ar¬
gent réactif, fixé à la partie inférieure du bou¬
chon, et notre signature (indiquée ci-dessous)
apposée au bas d’une étiquette verte.
Pour se garantir de ces compositions dange¬
reuses qui se cachent, surtout à l’étranger, der¬
rière nos marques de fabrique, il sera toujours
prudent de s’assurer
de l’origine des pi¬
lules qui portent no¬
tre nom.
Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, 40.
IVos {lilulejs se teouvent dans toutes les pharmacies.
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chaque repas. — il résulte des expériences faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
est la seule qui possède des propriétés digestives, et que la Pepsine en poudre ou amylacée
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caloïdes qu’il contient, le distingue de tous les
autres médicaments analogues.
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ments , bains et garde-robes peuvent être procurés
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somme d’wn franc par jour à peu près comme
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priétés thérapeutiques, ainsi que le prouvent. tous
les travaux publiés è ce sujet, continue d’être pré¬
parée sous leur surveillance directe.
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l’identité et la précision de dosage des Granules
sortis de leur laboratoire et livrés au public en
Flacons de 60 Granules, revêtu^ du cachet des in¬
venteurs. — Prix pour le public : 3 francs.
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dicinal est préparé spécialement à la pharmacie
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lès catarrhes chroniques, la dyspepsie, enfin dans
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médecins français et étrangers, la solution d’ergo-
tihe est le plus puissant hémostatique que possède
la médecine contre les hémorrhagies des vaisseaux,
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leneuve, 19 (place du Caire), k Paris, et dans les
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français et étrangers ont signalé la suiiériorité.
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rieuses, CJastrites, Gastralgies, etc. Les sels :
bismuthiques et magnésiens du commerce laissant '
généralement beaucoup à désirer, le Bismuth et la
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recommandent par une pureté h toute épreuve
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c’est-à-dire la matière d’un volume in-S» ordinaire. Dans chaque numéro, on trouve
des études de science, de littérature, d’histoire, des, récits de voyage, des oeuvres
d’imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo¬
logie, enfin des chroniques des sciences, dep lettres, de la politique, de l’industrie et
des finances. Rien n’est plus varié que l’ensemble des travaux publiés par la Revue
contemporaine mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les familles une
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No 14.
Samedi 3 Février 1866.
L’UNION MEMCMiE
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L’UNION MÉDICALE.
N° 14. Samedi 3 Février 1866.
SeMMAIHE.
I. pAUis : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Cumatologie ; Climatologie pratique. —
III. Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chirurgie : Suite dé la discussion sur les
polypes naso-pharyngiens. — Double perforation du crâne. — Élection d’un membre titulaire. —
IV. CooBRiEE. — V. Fedii.leton : Causeries.
Paris, le 2 Février iS66.
BÜLLETJ]V^
i sur la séance de Académie des sciences.
Dans le comité secret de la précédente séance, la section dé géographie et navi¬
gation avait présenté la liste suivante de candidats pour là placé vacante dans son
sein par suite du décès de M. Duperrey :
En premiëfe ligné, M. Jurien dé la Grâvière (vice-amiral).
Eu deuxième ligne, eir à?ÿ'Mo, M. d’Àbbadie (correspondant), M. Bourgôis (capi¬
taine de vaisseau), M. Coupvent dés Bois (contre-amiral)', M. Mouchez (capitaibe de
frégate), M. Renou. / ‘
Sur 56 votants, M. Jurien de la Gravière obtient' 49 suffrages ; MM. Benou, Coup-
vent des Bois et Mouchez chacun 1 ; il y a 3 bulletins blancs.
En conséquence, M. Jurien de la Gravière ést élu membre titulaire de là sëctiô'n de
géographie et navigation, en remplacement de M. Duperrey,
’ — M. Cl. Bernard présente, au nom de M. Pelikan, d'e Sairit-Pétéfsbourg, Une
note sur les propriétés toxiques du hérion (nerium oleander, — laurier rosé) ; elles
sont' depuis longtemps connues. On savait, par exemple, que des soldats étaient
morts après avoir mangé de la viande qu’ils avaient emlîrochée, pour la faire
rôtir, avec un bâton de néfion. On attribuait ces propriétés à un poison narcotico-
acre, dénomination trop élastique et dont ne s’est pas contenté M. Pelikan. 11 a ins¬
titué des expériencës sur les animaux, et il a constaté d’abord que la substance délé-
FEUILLETON.
CAUSERIES.
Depuis le commencement de cette année, le mouvement académique s’est singulièrement
ralenti. A-t-il été fait Un seul rapport important? non, ma foi! aussi, pas l’ombre de discus¬
sion. Les séances, jusqu’ici, n’ont été que des séances de parlotte. El, cependant, que de
choses à l’ordre du jour médical! Et voir que l’Académie a déjà perdu un bon douzième de
son année! Il est énormément question de variole; le public est inquiet, la vaccination ani¬
male ne peut suffire aux demandes qui lui sont adressées, et l’Académie ne dit pas un mot
de tout cela, ou, pour en parler, elle se clôt en comité secret! En vérité, c’est à ne rien
comprendre à ce qui se passe. Que faut-il scientifiquement penser de cette mode, de cet
engouement pour la vaccination animale? N’y a-t-il aucune réserve à faire, aucune précau¬
tion à recommander? La vaccination dé bras à bras doit-elle être absolument abandonnée?
Si celle-ci peul, dans des cas heureusement très-rares, transmettre la syphilis, l’autre ne
peut-elle communiquer le typhus, le charbon ou la morve, si le vaccin vient du cheval? Que
le public se soit ainsi jeté immodérément à la tête des vaches et des génisses de M. Lanoix,
on le comprend et on excuse le public; mais que l’Académie cédât à cet entraînement, voilà
ce qui ne saurait ni s’excuser ni se comprendre. Aussi croyons-nous, autant qu’on en puisse
juger par les indiscrétions du comité secret, que l’Académie n’a voté qu’un essai, qu’une
expérience comparative, et, dans ces limites, on peut approuver la décision de l’Académie,
qui aura bien compris d’ailleurs que, tout ce qu’on peut demander actuellement à celte expé-
Tcm^ NXTX. — lynin'fllfi série, lâ
210
L’UNION MÉDICALE.
_ .■ ^ _ _ _ — _ - - 1 t ' I » ■ — _ _
tère du nerîum oleander est contenue dans une résine , et que c’èst’ en paralysant
les mouvements du cœur qu’elle détermine la mort. C’est un poison du cœur. Chez
les animaux à sang chaud, quand le cœur s’arrête, la vie s’éteint immédiatement;
mais il n’en est pas de môme chez les, animaux à sang froid. La vie peut continuer
plusieurs heures après que le cœur a cessé de battre. Le poison du laurier rqse,
par une singulière élection, paralyse le muscle-cœuf, et les autres muscles restent
actifs longtenaps encore, — tant que la vie persiste., : = , ,
M. Cl. Bernard présente encore, de la part de l’auteur, M. le docteur Édouard
Fournié, un très-beau volume, orné de figures dans le texte, édité par M. Adrien
Delahaye, et intitulé : Physiologie de la voix et de la parole. « Je suis obligé, a dit
M. Cl. Bernard, de ne pas faire l’éloge de cet ouvrage, car l’auteur désire qu’il soit
renvoyé à la commission des prix de médecine et de chirurgie. »
Voici les conclusions du mémoire lu par M. le docteur Sichel , et dont nous avons
donné le titre dans notre précédent -
lo Les caractères de l’espèce, pour avoir une valeur réelle et fixe; doivent être
formés sur de grandes masses d’individus.
20 La formation de grandes séries, groupées selon leurs affinités naturelles,; est le
moyen principal et le plus sûr d’arriver à la délimitation de l’espèce et de la variété.
30. Les mœurs des insectes, identiques pour la même espèce et ses variétés, diffè¬
rent d’une espèce à l’autre, et peuvent servir de caractères spécifiques auxiliaires.
40 L’étude des larves forme un élément complémentaire et auxiliaire pour la for¬
mation de l’espèce.
60 Les parasites, différents selon l’espèce, contribuent également à la différencier
de la variété.
60 Contrairement à l’opinion généralement reçue, la nature du terrain géologique
d’une région semble exercer une plus grande influence sur la fréquence ou la rareté
des espèces et même des genres, que rexistence dans çei,te région dè telle ou teile
plante. ... . ^
70 Le climat est un des agents les plus puissants à modifier l’espèceet à développer
les variétés. . . = ; ■ • ^ ^ .
8® L’espèce e^t immuable, mais peut se mp,difier à l’infini, comme variété, sous
rience, c’est de savoir si la vaccination animale réussit phis ou moins souvent que l’autre.
Quant à toutes les autres questions, pMservatinn et sa durée, c’est aux générations qui nous
succéderont qu’appartiendront leur élucidat4e«-.-
gur la même question, la i{et)Mem^fil2cale éro,çt une opinion que je reproduis : « Pour nous,
dit-elle, songeant au présent, notre avis Serait qü’îl y a lieu d’être attentif aux vaccinations
de bras à bras qu’on va faire pour la comparaison. L’attention ne suffisant pas pour con¬
naître et discerner, nous demanderions, le coup d’œil spécràl'emept expérimenté d’un
homme qui eût fait ses preuves d’étiidès en matière dè virus vrais' ou suspects, et, désor¬
mais, aucune vaccination de celte espèce ne se ferait qu’après l'eXàmcn préalable du sujet
qui fournit le vaccin et de celui qui doit je recevoir. » ’ ^
Et la Revue indique, pour remplir ces fonctions, M. lé docteur Auzias-Tqrenné, Ip médeçin
qu’elle déclare le plus compétent en ioslogie (ce néologisme n’est pas de M. Salés-Girons).
Pourquoi, en effet, ne confierait-oii pas à M. Auzias-Turenne là place dp directeur de la
vaccine à l’Académie? Rien n’oblige, croyonsmous, à ce que se soit un membre de l’Aca¬
démie qui remplisse ces fonctions. Le bibliothécaire ne, fait pas partie, dé l’Académie; le
chef des travaux chimiques, pas davantage ; pourquoi le dirècleur de la, vaccine ne pourrait-
il pas être choisi en dehors de l’Académie? Quoique M. Auzias-Turenne m’ait fait quelques
misères dans le temps, quoique surtout sa polémique ait été souvent injuste et passionnée
contre son maître, à lui et à tous, en ioslogie, je vote des deux mains pour que l’Académie
donne cet élément d’étude et de recherches à cef esprit ingénieux et chercheur. Pourquoi
aussi M, Aùzias n’a-t-il pas eu l’idée de M. La, noix? En voilà un qui court rapidement à la
fortune! Ses gentilles génisses sont admises dans les meilleures maisons, dans les plus aris¬
tocratiques demeures, daq^ le? boudoirs içs plus parfuraést Au logis de l\f, Lanoix, fl faut
L’UNION MÉDICALE.
2li
l’influence du climat, de la constitution géologique du sol, des autres agents exté¬
rieurs et de rhjfrridatron.
— M. V. Meunier adresse la lettéé suîvaiitë à M. le Président :
« Vous avez bien voulu renvoyer lé travail qüë j’ài iu lundi dernier à une com¬
mission devant laquelle j’aurai à établir, si le fait est contesté par M. Pasteur, que
de l’urine qui a bouilli pendant cinq minutes dans un ballon à col sinueux peut don¬
ner naissance à des organismes élémentaires.
« Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous faire respectueusement observer
que rnes expériences n’ontj en aucune fa^on^ la portée que suppose un renvoi à la
commission des générations spontanées. L’urine pourrait être féconde dans lei condi¬
tions mentionnées plus haut, sans que la génération spontanée fût vraie. Aussi n’ai-
je point donné mes expériences comme venant à l’appui de celle-ci, et les ai-je sim¬
plement présentées comme Venant contredire les expériences què M. Pasteur a faites
sur le môme sujet. Mon: travail a done un caractère purement critique, ët la question
actuelle est uniquement de savoir qui se trompe, ou qui a raison, de M. Pasteur ou
de mpiy sur le :fait particulier dont il s’agit.
«i La méprise qui: a fait renVoyer mon mémoire à la commission dés générations
spontanées conçoit d'ailleurs très-bien, puisque le passage dans lequel je précisé
le caractère de mes expériences est un de ceux que, sur votre invitation, j’ai suppri¬
més à la lecture. »
M. Becquerel appeliè l’attention de la commission du choléra sur iimmunité dont
jouissent certaines familles à l’égard des épidémies, et particuliéremehi à l’égard.du
Choléra.' ", ■ _ " ■
M. Chatin donne .leçiuré' d’un mémoire réM^ 4 la physiplogie des anthères.
• J, y , Dr Maximin Legrand.
s’'inscrire, prendre son tour, et quelquefois son jour; et si, .avec un désinléresseüiént qui
rhonore, M. Lanoix est libéral pour les pauvres, il est largement dédommagé par la clientèle
payante qui a recours à sa lancette. Et dirç que ce pauvre docteur James est mort honni,,
conspué, expulsé de l’Académie pour avoir fait pe que tout le monde approuve que fasse
aujourd’hui M. Lanoîx ; A/w/ta rmascenrur ÇMâSjfam cmrfere,
La Faculté est comme la plus sagè des filles, elle ne fait parler d’elle en aucune façon.
M. Wurlz, le nouveau doyen, paraît avoir été très-bien accueilli par les élèves; on dit que
sa première allocution à ses collègues les a trouvés un peu froids, mais que, depuis, ils. sont
revenus à des sentiments ptu^ expansifs ; on dit, enfin, que M. .Wurtz n’habitera pas la
Faculté, précaution prudente qui, en cas d’accident, lui évitera fies frais de déménagement.
Quant à la commission ministérielle, qui n’a pas été officiellement ni annoncée, ni indi¬
quée, rien ne transpire de ses délibérations. Qui sait? peut-être ne délibère-t-eUe pas. Du
reste, cette commission aura eu l’avantage de faire éclore dans la Presse les projets divers
des publicistes et aura donné lieu à une exposition d’idées et d’opinions qu’il est toujours
bon de connaître. J’attends pour mon compte, avec impatience, la fin d’un travail de M. Léon
Le Fort publié dans la Gazette hebdomadaire, et dans lequel ce confrère distingué soutient
carrément la liberté de l’exercice de là médecine. Cette opinion, je le dis d’avance, n’a jamais
été défendue avec autant de talent et surtout avec autant de mesuré. M. Le Fort comprend
qu’on ne partage pas ses idées, mais il n’injurie pas ses contradicteurs ; nous le donnons en
exemple à des écrivains moins retenus.
De la dignité de la médecine, ce titre m’a séduit, et j’ai eu raison de me laisser séduire
par une petite brochure que M. le professeur Joire, de Lille, vient de publier. C’est le dis¬
cours qu’il' a prononcé, èh novembre dernier, è la rentrée des Écoles, discours plein d’éléva-
212
L’ÜNION MÈDICALÈ.
CLIlVIATOLOGIE.
CLIMATOLOGIE PRATIQUE (') ^
Par le docteur Prosper de Pietra {?anta.
■ ■ XV ■ ' ■ ^ ■
e. Hygroniètre.
Les hygromètres sont des instruments destinés à mesurer la proportion de vapeur
d’eau mélangée à l’air, et le degré de tension de celte vapeur (2). Le plus simple est
l’hygromètre à cheveu de. Saussure, que tout le monde connaît. Le psychromètre
d’Àugust, de Berlin (fi g. 8), le plus généralement employé aujourd’hui, repose sur
ce principe que l’eau s’évapore plus rapidement,et détermine un abaissement dé tem¬
pérature plus sensible, dans un air seC que dans un air humide.
La méthode psychrométrique se réduit, en conséquence, à observer comparative¬
ment deux thermomètres à mercure de même forme et d’une égale sensibilité, dont
l’un indique l’abaissement de température produit par l’évaporation d’une petite
quantité d’eau ; à cet effet , le réservoir du second thermomètre est enveloppé d’un
tissu de gaze sur lequel repose une mèche de coton qui trempe dans l’eau, et le tient
constamment humecté.
Voici la théorie de l’instrument ;
L’eau qui couvre la boule T’ tend à se vaporiser avec une activité proportionnelle
à l’état de sécheresse de l’air.
En effet, l’évaporation serait nulle dans un air saturé d’humidité; elle serait, a,U
contraire, extrêmement rapide si l’air en était entièrement privé ; mais l’eau ne peut
se vaporiser qu’en empruntant du calorique au mîliéü ambiant; lé mercure' Contenu
dans la boule T’ cède donc une portion de ce calorique, et son abaissement de tem¬
pérature est en raison directe de l’énergie de l’évaporation.
(1) Suite et fin. — Voir les numéros des 13 et 20 janvier 1866.
(2) On appelle état hygrométrique de l’air/le rapport entre la force élastique de la vapeur contenue
dans l’air et la force élastique raaxima de la vapeur à une température égale à celle de l’air. Ce rapport
a pour limite l’imité.
tion, et qui, avec un discours prononcé il y a bien des années, dans une circonstance ana¬
logue,' par M. Cruveilliier, pourrait constituer un excellent traité de déonlologié médicale.
L'orateur y passe en revue toutes les conditions de la vie soéiale’; dans lesquelles la médèciné
et le médecin doivent faire acte d’intervention, et il montre que, partout et toujours, cet acte
d’intervention doit être un acte de dévouement. Qu’esl-ce que lé dévouement? C’est le sacri¬
fice, et c’est ce qui fait ta dignité de la médecine. J’emprunlé cètte excellente page à
M. Joire :
« Je définis la dignité, la valeur de l’homme.
« L’homme, considéré en lui-même, tire sa valeur de ce qu’il possède, de son pouvoir
plutôt que de ses actes; considéré par rapporté la société, il ne vaut que par ce qu’il
donne. De là découle ce fait que la dignité est complètement subordonnée au dévouement,
au sacrifice.
« On conçoit qu’au point de vue de l’économie sociale, il doive en être ainsi; car si la
dignité, sous une autre acception, peut être définie, le témoignage de vénération rendu par
l’homme à l’homme, le dévouement à la société doit seul en être l’objet.
« Tout acte qui n’a pour fin que l’intérêt personnel n’a pas droit à ce titre, et quiconque
fait valoir Scel égard les sacrifices dirigés uniquement par l’égoïsme, commet une erreur; la
société ne lui doit rien, il n’a rien fait pour elle.
« Le dévouement se déploie dans une double sphère ; celle de la famille et celle de la
société.
« Le dévouement à la famille semble tout spontané et comme d’instinct; il est aussi le
plus ardent et le plus fort. Cependant, par une admirable économie de la Providence, il
L’UNlÔN MÉDICALE.
213
On conçoit qu'entre côs deux points e\tiênies, où l’évaporation est nulle et maxirna,
HW
Fig. 7. , . Fig. 8.
les! ét^ts intermédiaires soient traduits par une températtiré plus ou moins grande des
deux instruments. ■ r : ’
Si nous appelons f la température de l’air ambiant donnée par le thermomètre
sec ," #’ la température Iridiqiléè pail le thermomètre mouilfé', /"’ la’ force élastique de
la vapeur d’eau à.sat saturati’on pour la température f, A la hauteur du baromètrè,*
X la tension de la vapeur d'eau contènüë dans l’air au moment de l’expérience, nous
aurons d’après Régnault :
■ 0,429 (t-F)' ,
^ = / - . 610-,/
coûté rnoins à l’hornrae ; ét cela devait être, la conservation de la famille en dépend; C’est là
qué nous voyons l’expression du sacrifice portée à ses dernières limites : la vie dé la mère
est prête à se donner, quand il le faut,, pour mettre, au jour l’être fragile formé dans son
sein; le père n’hésitera pas à se dévouer pour sauver, dans le, danger, ceux qui lui doivent
déjà la vie; ét lés poignantes angoisses qu’éprouvent l’un et l’autre à la vue d’un péril qui
menace leurs enfants, témoignent assez de la prédominance d’un sentiment dont rieii au
monde né peut bàlancér rénergie, puisqu’il surmonte celui de i’existéncé.
« Maié ce dévouement,st étendu qu’il soit, n’a pas droit encore aux honneurs de la dignité,
publique..... . . ,
« Le dévouement, réalisé aU sein de la société, est d’un ordre tout différent; le sentiment
affectif que nous venons de rencontrer si puissant n’apparalt plus ici; le premier et le plus
puissant mobile des actes dé l’homme, celui qui lui est le plus naturel, c’est l’amour de lui-,
même.
« L’homme, livré auxînclinations de sa nature, est peu sympathique à l’homme; il n’aime
ce qui l’entoure qu’en proportion de ce qui péut converger à son profit ; jamais l’amour d’au¬
trui, jamais un intérêt étranger ne pourra contrebalancer ,ün instant le moindre de ses
avantages ; et le dévouement gratuit de sa part ne péut être que le fruit d’un effort, d’une
réaction contre l’égOïsme; delà vient qiie la société attache à cet acte un cachet de gran¬
deur, et qu’elle le rémunère par le témoignage d’estime le plus élevé dont elle dispose.
« L’idée de la dignité est donc inséparable de celle du sacrifice ; et cette auréole d’hon¬
neur, imprimée au front de l’homme, devient, dans l’économie sociale, lé mobile du dévoue¬
ment.
« L’uiîé des plus fortes passions dé rhommë,ramour de la gloire, sert alors de contrepoids
214
L’UNION MÉDICALE.
Cette forinule donne la pression de la vapeur d’eau contenue dan? l’air exprimée
en millimètres de mercure.
Pour obtenir la fraction de saturation y, c’est-à-dire l’humidité relative, il faut
diviser F, pression de la vapeur d’eau à saturation, à la température t par la quan¬
tité X, ce qui donne la formule;
F
v=ir
XVI
Échelle psychrométrique. — Comme l’emploi du psychromètre exige, pour chaque
observation, on calcul assez long, Prazmowski, de Varsovie, a construit une règle
qui dispense les observateurs de recourir à cette formule, et leur permet d’obtenir en
un instant les résultats cherchés (fig. 7).
Sur les deux faces de cette règle est creusée une rainure dans laquelle glisse une
règle plus petite.
Pour déduire de l’observation du psychromètre la force élastique de la vapeur, on
se sert du côté de la règle qui porte de chaque côté de la rainure les lettres M et T,
et sur la coulisse même la lettre S.
L’échelle M représente les indications du thermomètre mouillé, exprimées en degrés
et cinquièmes de degré, et l’échelle S celle du thermomètre sec.
L’échelle T donne la tension de la vapeur en millimètres et cinquièmes de milli¬
mètre.
En faisant glisser la coulisse S, on amène le degré du thermomètre sec devant le
degré du thermomètre mouillé, et qn lit le chiffre de la division de l’échelle T qui
se trouve en face du repère tracé sur la coulisse S.
Ce chiffre indique la tension de la vapeur d’eau cQqteqqe dans, l’air.
Si l’on veut connaître le rapport de l’état hygrométrique trouvé, avec l’état de satu¬
ration à la tempéraiure ambiante, en d’autres termes, la fraction de saturation, on
retourne la règle du côté qui porte les lettres S’» T’) .F, ; ,
L’échelle S’ correspond aux indications du thermomètre sec.
L’échelle T’ représente les tensions de la vapeur exprimées en millimètres et frac¬
tions de millimètre.
de l’égoïsme; et, selon la mesure prédominante de ce sentiment, il ira, pour conquérir l’hou-,
neur, jusqu’au sacrifice de la vie, entrevoyant après lui le rejàillissernent de ses rayon§ sur
son nom et sur sa famille,
« Mais, il fàut le remarquer, l’énergie de ce mobile n’est pas constanament et partout la
même : son influence bien souvent sè montre subordonnée au courant de l’opinion dans l’at¬
mosphère sociale.
« L’amour de la gloire et dé l’horineur suppose la répression des passions basses et cqrp,-
munes; ce sentiment qe subsiste qu’à la fcondition de dominer tous leS aulresj aussi ne l’at-
lendez pas d’un peuple que l’intérêt dirige. .
« Mais il faut à la vie sociale autre chose que ces actes frappants par l’éclat de leur gran¬
deur; les dévouements obscurs et ignorés qui sont de tous les instants et constituent, pour
ainsi dire, la sauvegarde de la société demeurent, pour la plupart, sans rémunération et sans
fruits personnels ; et bien que de notre temps la sollicitude du pouvoir en saisisse au passage
quelques-uns qu’elle honore d’un hommage public, il faut dire qu’il en est bon nombre et
des plus généreux qu’elle ne découvrira jamais. ' ' .
« La science qui se nomme posiViVc méditera longtemps encore sur l'essence des mobiles
qui détei’tqjaent les dévouements à la société; considérant l’homme dans les conditions de
sa nature, elle n aboutit et n’aboutira jamais qu’à une formule plus où moins dissimulée de
l’amour-propre ; et, de çe point de vue, quand elle voit passer devant elle ces sacrifices de
toute sorte, si multipliés et si grands à la fois, elle demeure saisie d’un étonnement qui
semble dire qu’elle n’en trouve pas les éléments dans l’homme tel qu’elle l’a conçu ; et elle
est tentée de les attribuer à l’influence de je ne sais quoi, qu’il lient de son organisation. ,
« Qu elle continue donc, je l’en convie, à rechercher le vrai point d’appui du sacrifice dans
L’ÜJNION MÉDICALE.
215
L’échelle F donne la fraction de saturation.
Il suffit pour cela d’amener la tension de la vapeur trouvée dans l’opération précé¬
dente, devant le degré du thermomètre sec, et la division en face de laquelle se trouve
la flèche tracée sur la coulisse T donne la fraction de saturation exprimée en cen¬
tièmes.
La hauteur des deux thermomètres du psychromètre S’observe aux trois heures
régulières : sept heures du matin, deux heures après midi et neuf heures du soir, en
Fig. 9.
laisociété; qu’elle jette les yeux dans le passé, qu’elle regarde dé tous côtés dans le présent,
et si elle découvre ün jour, dans quélque coin du globe un peuplé qui soit parvenu à faire
pratiquer le dévouement à autrui sans nullé arrière-pensée d’avantage personnel, à donner
du saçriüçe , l’idée la plus sublime au point de réleyer au charme de l’amour, elle doit aussi¬
tôt scruter ïçs bases d’un pareil établissernèrit', s’enquérir à tout prix de son organisation ëf
répandre partout le bienfait d’une pareille lumière comme la véritable théorie dû jpràgrèi. »
Autro.séductioa : JOuràle social de- la. médecine. Il s’est trouvé.un jeune médecin qui a pris
ce sujet pour sa thèse inaugurale ;-et ce sujet, M. le docteur A. Vielle l’a traité avec une mà-
lurité de jugement qui n’a'pas refroidi la chaleur du cœur, J’ai été surtout personnellement’
très-flatté de la dernière page, et je demande à la citer :
« La corporation ides médecins a disparu comme toutes les autres dahs lé bouleversement
social de 1789. Telle qu’elle éteit constituée,, elle serait évidemment aujourd’hui un àhâchro-
nisme. Mais reste à savoir, se demande Saucerotte, si tout était à rejeter dans cette insUtü-.,
tioD. t^our notre compte, nous croyons que l’émancipation médioale a diminue' poiré inflùéncé'
au détriment de l’art et de la société elle-même. La nécessité d’une, réorganisation se fait
d’ailleurs sentir depuis longtemps dans les esprits, et ce vaste mouvement d’association qui,
depuis quelques années, s’opère au sein du Corps, médical, n’est-il pas, en même temps
qu’un hommage au passé, l’aveu de-nôtre impuissance et de notre situation précaire?
« Dans la plupart des départements, les médecins ont déjà formé des associations. Celte
fusion confraternelle , d’intérêts contribuera puissamment à rétablir parmi nous l’union et là
force, et à réprimer' ce chàrlatariisme d'éhonlë' qui fait cruellement expier au pubfic ses pré¬
jugés et sa .niaise crédulité. «On signale, dit Tissot, une bandé de voleurs qui s’introduit
dans le pays; il serait autant à souhaiter qu'on eût un rôle do toits lès faux médecins de l’un
216
L’UNION MÉDICALE.
commençant par celui à réservoir libre. — Le vase du thermon^ètre mouillé doit être
toujours à peu près rempli d’eau pure et limpide.
XVH
f. Pluviomètre Babinet.
Le pluviomètre se compose d’un entonnoir de cuivre dont la base supérieure est
exactement connue (un décimètre carré) — (flg. 9).
Cet entonnoir est soudé au-dessus d’un réservoir destiné à recevoir la pluie tombée
durant un temps donné.
La partie inférieure du réservoir est conique et terminée par un robinet.
Quand on veut mesurer la quantité de pluie tombée, on ouvre le robinet et on reçoit
l’eau dans une éprouvette graduée.
Chaque division équivaut à un cinquième de millimètre de hauteur d’eau tombée
sur la surface de la terre.
Le pluviomètre doit nécessairement être placé dans un lieu découvert, loin des
arbres et des édiflces.
Il convient de ne l’élever au-dessus du sol qu’autant qu’il est nécessaire pour la
commodité des observateurs.
On ne l’observe généralement qu’une fois par jour, et lorsqu’il pleut.
Il vaut mieux cependant l’observer le matin et le soir, pour distinguer les pluies
nocturnes des pluies diurnes.
XVIIl
Condensations aqueuses. — On désigne les différentes sortes de condensations par
les abréviations suivantes :
Rosée . . .
. . R.
Brouillard . . . .
B.
Pluie. . . .
. - P.
Blanche gelée . .
BL
Neige. . . .
. . N.
Givre .
Gi.
Grêle. . . .
. . Gr.
Verglas . .
. V.
Grésil.. . .
. . Grs.
Orage .
. 0.
Le pluviomètre doit avoir un diamètre de 20 centimètres au moins.
et de l’autre sexe, et qu’on en publiât la description la plus exacte, accompagnée dé la liste
de leurs exploits sanglants. On inspirerait peut-être par là une frayeur salütairè au peuple
qui^ne s’exposerait plus à être la victime innocente de ces bourreaux. » Ce vœu, enlé sup¬
posant réalisable, n’atteindrait pas son but :1a charlatanerie ne serait pas intimidée par
cette mesure, et le public continuerait à donner la bourse et la vie aux fripons qui l’exploi¬
tent, moritur et ridet. Le seul moyen de diminuer le nombre des tronapeurs et des dupeS,
c’est la répression légale appliquée javec plus d’énergie que par le passé. A cet appel à la
loi que nous faisons, qUelques-uns répondent : « La médecine est une sorte de droit naturel,
et, à ce titre, on né peut contester à personne le droit de l’exercer. » La Convenlion et pen¬
dant un certain nombre d’années les États-Unis ont adopté ce principe, et alors on se faisait
médecin comme on se fait scieur de long, tailleur de pierre ; la société n’exigeait aitcuné
garantie de ceux qui se destinaient à la profession médicale, et, dans cet état de choses, nous
reconnaissons qu’il eût été souverainement Injuste de poursuivre qui que ce fût pour cause
de charlatanerie.
« La situation n’est pas la même aujourd’hui; les législateurs se sont empressés de réta¬
blir le système des garanties qu’on avait toujours exigées des hommes qui veulent exercer
l’art de guérir. La société nous impose avec raison de longues études, de nombreux examens,
qui seraient autant d’entraves à notre liberté él deviendraient une véritable injustice, une
tyrannie si la loi né protégeait pas notre diplôme contre les jongleries du charlatan. C’est au
nom de la justice comme de l’intérêt social que le charlatanisme doit être réprimé. »
On me pardonnera, je suppose, de me montrer sensible à l’approbation d’un jeune con¬
frère à des idées que nous soutenons ici. Protégées et partagées par la jeunesse , ces idées
ne sont pas près de s’éleindre. D’ Simplice.
L’UNION MEDICALE.
217
Les plus, commodes sont ceux dans lesquels l’entonnoir se prolonge au-dessous en
un cylindre, muni sur le côté d’un tube de verre et décuplant la hauteur de pluie.
XIX
Direction et intensité du vent.
La direction générale du vent à la surface de la terre se détermine par la position
de la girouette, par rapport à la croix d’orientation qui est au-dessous.
Une bonne girouette doit être aussi élevée et aussi isolée que possible.
On doit la placer de manière à l’apercevoir de l’appartement qu’on habite.
Il suffit de distinguer huit directions, qu’on indique, dans le tableau par les lettres
suivantes : , ; , .
Nord — N.
Sud — S.
Nord-Est — NE.
Sud-Ouest — SO.
Est-E.. .
Ouesti — 0. .
Sud-Est — SE. ....
Nord-Ouest. —NQ.
L’intensité du vent s'exprime par un chiffré qü’on ajouté à la lettre qui indique sa
direction.
0 Indique un air tranquille ; ;
1 Désigne un vent faible;
2 Indique un vent moyen,;
3 Est un vent fort ;
4 Un Vent de tempête.
Les observations du vent se font également aux trois heures régulières.
XX
Mçifche des mages, r— Tant que les circonstances le permettent, pn note également
aux heures régùllères, et par des lettres, la direction delà marche des nuages.
Gonfiguràtion des nuages (d’après Howard).
Petits. Grands.
Cirrus. . . .
. . ,cr.
CR.
Cumulus . ......
. cm
CM.
Stratus . .
. St.
ST.
Cirro Cumulus . ; . .
cr.
cm.
CR. CM.
Cirro Stratus . . . . .
’ cr.
St.
CR. ST.
Cumule Stratus. ...
. cm
. St.
CM. ST.
... .XXI .
h. Ozonoscope.
On constate la présence de l’ozone au moyen des bandelettes dites ozonométriques.
Les bandelettes ozonométriques les plus sensibles, et les plus constantes dans leurs
nuances, sont celles fabriquées par Jame (de Sedan).
Pour déterminer la gradation des nuances, Bérigny a substitué à l’échelle de
Schœnbein celle qui porte son ndm et qui ressemble à la gamme chromatique de'
Chevreul.
Elle est divisée en vingt et une parties, chaque degré reproduisant, autant que pos-
siblCj les diverses colorations prises par le papier Jame.
Le zéro correspond au blanc et le no 21 au noir pur; le n<» 1 contient 1/lOe de
violet type; le n^ 12 est constitué par la couleur violette pure, additionnée de l/lûe de
noir.
Les bandelettes ozonométriques doivent être toujours exposées au grand air, dans
un endroit abrité contre le soleil et la pluie, mais balayé par le vent, et en dehors de
toute émanation de gaz ou de miasmes.
218
L’miON MÈDICALÈ.
A cet effèt, on se sert d’uné assiette creuse reïiversée,. percée à son centre et tra¬
versée par un drochet inférieur auquel on suspend le papier ; le crbCliét de l’extrérriité
supérieure sert à fixer l’assiette au lieu d’oî)eervation. (Dr Grellois.)
Au moment d’enregistrer l’observation, pn retire la bandelette de l’abri, et on la
retourne à plusieurs reprises dans une soucoupe de porcelaine remplie d’eau distillée.
Pour bien saisir là nuance de la couleur, on place alors la bàbdëlette dans le chro-
moscope. ; , /
xm ' ' ' ' y
Puisse ce résumé sommaire satisfaire les désirs des cOnffères qui veulent s’oçfeu|ler
de météorologie. S’il restait dans leur esprit quelque point obscur ou mal deteftiiiné, '
je me ferais un véritable plaisir de leur donner et des éclaircissements et de plus
amples détails. ‘ >
Je serai toujours heureux ; du reste, d’accueillir leurs observatiehs, car le succès
de ce premier Essai me‘ donne l’espoir de pouvoir le transformer prochainement en
Traité de climatologie théorique et pratique, ^ ' i
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRUR&IE.
Séance du mercredi 31 Janvier 1866. — Présidence de M.Giraldès. .
Sommaire. — Suite dé la discussion sur les polypes naso-pharyngîens. — Double perforation du crâne.
— Élection d’un membre titulaire.
La discussion sur les polypes naso-pliaryngiens s’est continuée dans celte séance; nous
croyons qu’elté est maintenant épuisée et qu’elle va faire place à celle sur rophthalmié puru¬
lente, provoquée par une comrnunicatlon récente de M. Serre (d'Alals).
M. Dolbeau a répondu à M. Alph..GuériD. Ce dernier, au commencement de la séance, a
déclaré qu’il relirait deux phrases de spn allocution dernière qui avaient paru blessantes pour
deux de ses collègues. Après quoi M. Üolbeau s’est contenté d’exprimer, je chagrin que lui a
causé la manière dont M. Guérin avait cru devoir apprécier les travaux de M. Nélaton. Ainsi
s’est apaisée la petite querelle entré la rugination et l’électrolysè.
Relativement â cette dernière, M. Dolbeau a dit qu’il n’avait pas le moins du monde pré¬
tendu en établir la valeur absolue ni la supériorité clinique sur leé autres méthodes de trai¬
tement des polypes Ha50-pharyDgie.ns. Il a dit seulement qu’il était désirable de voir dispa¬
raître de la chirurgie ces opérations préliminaires, jusqa’à ce jour déclarées indispensables,
qui consistent dans l’ablation du maxillaire supérieur ou dans la résection de la voûte pala¬
tine, et que la méthode qui lui paraissait devoir le mieux permettre au chirurgien de se dis¬
penser de ces opérations préliminaires, était l’élec^tro-chimie. Loin d’en proclamer la valeur
absolue, M. Dolbeau s’est étudié à dire qu’il falfait expérimenter celte méthode, savoir si
elle tient tout ce qu’elle promet, voir par soi-même, contrôler les faits, seul moyen de juger
une méthode, qui « paraissait destinée èTempIaçér les autiies. » . v ,. ; î
A cela on a répondu que M. Nélajou n’élit pas l’inventeur de l’électrolyse, que c’était
un médecin russe, M. Crussel, de Saint-Pétersbourg, et un médecin italien, M. Ciniselli, de
Crémone. M. Dqlbçau Aavait pas squleyé de question de priorité, relativement à rinvention
de la méthode; il avait dit seulement, ce qui ést vrai, que M. Nélaton était le seul qui l’eût
appliquée à la destruction des polypes naso-pharyngiens. M. Dolbeau ne veut pas sortir de
cette question spéciale de thérapeutique chirurgicalé : Quellô est la meilleure méthode de
traitement des polypes naso-pharyngiens: les mulilalions préliminairés , la rugination ou
l’électro-chimie ? ■ : . • ,
M. Dolbeau a apporté dans ce débat tout ce qu’il pouvait donner, c’est-ià-dire les résultats
de cinq opérations faites par M. Nélaton ; les observations sont incomplètes, il est vrai, les
détails manquent, mais les faits bruts n’en existent pas moinsavec leur signification et leurs
conséquences, c’est-à-dire deux guérisons complètes, deux améliorations et un seul insuccès.
M. Verneuil a demandé à M. Dolbeau de plus amples renseignements, de manière à, laisser
penser qu’il n’était pas très au courant de la méthode! Il n’eu a pas moins soulevé contre elle
L’UNION MÉDICALE.
219
plusieurs objections, disant que c’était une opération très-délicate, dont l’application néces¬
sitait l’emploi d’un appareil coûteux, difficile à manœuvrer, exigeant le concours d’un aide
spécial, par conséquent impossible à pratiquer pour la plupart des çhirurgiens de province,
ai. Dolbeau n’acceple pas les objections de M. Verneuil. Lorsque l’on se sei a donné la^peine
d’étudier le mode d’application de réleclro-chimie, les chirurgiens de province, qui ne sont
pas plus eitibarrassës que ceux de Paris pour pratiquer les opérations les plus délicates et
les plus graves de la chirurgie, et qui même ont pris plus d’une fois à cet égard l’initiative,
puisque c’est à M. Flaubert (de Rouen) qu’est due l’idée et la première application de l’abla¬
tion du maxillaire supérieur dans le traitement des polypes naso-ph.aryngieps, les chirur¬
giens de province, dit M. Dolbeau, se seront bientôt mis au courant delà théorie et de la
pratique de la méthode électro-chipiique.
M. Verneuil a dit encore que l’électro-chimie n’avait été employée, jusqu’à présent, que
sur des malades qui avaient déjà spbi des opérations préliminaires. Cela est très, -vrai. Il
s’agissait, en effet, dans la plupart des cas, de malades à qui on avait pratiqué, soit l’abla¬
tion du maxillaire supérieur, soit la résection de la voûte palatine, préalablement à rappli-
cation des agents mécaniques, physiques ou chimiques, destinés à opérer la destruction des
polypes. En présence de la lenteur d’acUon de ces moyens et de leur ipefficaçîlé trop sou,V6nt
constatée,.M. Nélaton s’est demaudé s’il ne serait pas possible d’aqcélérer la destruc.Uon des
tumeurs polypeuses, et de la rendre plus complète par l’action des courants galvanp-chi-
miques. Tel a été le point de départ de l’application de’ï’éleçtro-chimie au traitement des
polypes naso-pharyngiens. Dans la pratique, on n’a pas tardé à s’aperrfevoir de la facilité
avec laquelle on pouvait poursuivre par le galvano-caustiqüe la destruction complète de là
tumeur polypeuse, même dans les cas où la voie préalable, ouverte par l’extirpation du
maxillaire supérieur ou par la fésecticin de la voûte palàttpe, s’était resserrée avec le temps,
et réduite au point de ne laisser qu’une petite solution .dé continuité pour, le passage des
fils galvaniques. Il était naturel de cônclure et d’espérer que l’on pourrait réussir, par ce
moyen, à obtenir la destruction complète des.,pdlypes naso-pharyngiens, sans, opération
préalable et par la simple introduction des fils à travers les voies naturelles, ou bien ehcqre
en réduisahl à dé très-petites dimensions la perforation pratiqüée à la voûte palaliné.,
Ce sont là des conclusions et des espérances légitimes, suivant M. Dolbeau, et c’est pQui>
quoi il a dit que l’électro-chimié lui paraissait destinée, à remplacer les autres méthodes de
traitement des polypes haso-pharytigiens. Çette opinion, il la conserve encore après les
objections dirigées contre elle par MM. Verneuil et Guérin.
M. Legoüest est d’accord avec MM. Dolbeau et Guérin sur l’idée de la possibilité, de la
destruction des polypes nasp-pharyngiens sans opération préalable, ou, du moins, sans ces
mutilations que les méthodes anciénnes infligent aux malheureux malades. Il diffère d’eux,
quant à l’application et au choix du procédé ; ni la rugination, ni l’élqctrorchimie ne lui
paraissent avoir fait leurs preuves de supériorité et d’efficacité. Jusqu’à plus ample iniormé,
il s’en tient au mode ppéràtoire. qu’il a déjà fait connaître, et qui consiste à laisser» , à tra¬
vers Tu ne des fosses nasales, une porte largement,. mais, provisoirement ouverte, pour sur-
veiiier et réprimer la repullulation des polypes, jusqu’à ce que les progrès de l’âge amènent
la cessation'natureUe des récidives. On a contesté la réalité de celte terminaison spontanée
des récidives des polypes naso-pharyngiens. Les espérances, de M., Legpuest n’ont pas été
partagées par M. Dolbeau ni par M. Guérin ; cependant, elles reposent sur des, faits incon¬
testables d’anatomie normale et pathologique f d’une part, dès mbdificàtions profondes s’opè¬
rent, avec les progrès de l’âgé, dans la conformation et la disposition anatomiques dés par¬
ties et des tissus; d’autre part, oh voit des lésions pathologiques : tâches vasculaires, gpîtres
hypertrophiques, verrues, étc., disparaître spontanément avec les progrès de l’âge; chacun
sait que la disposition aux angines, à l’ophthalmie, etc., est spéciale à l’enfance, et que çette
disposition s’atténue et s’efface à mesure que l’on s’éloigne de cetté période de la vie. Outre
ces inductions analogiques, il est dés faits positifs qùi prouvent que lés polypes naso-pha¬
ryngiens ne se reproduisent pas chez certains individus opérés parvenus à râgè adulte; tels
sont certains faits empruntés à la pratique de divers chirurgiens, de MM. Démarquay,
Borelli (de Turin), Letenneur (de Nantes). Il est probable que, si de pareilles opérations
eussent été pratiquées chez des enfants, la récidive eût eu lieu, comme on le voit d’ordi¬
naire. M. Legoüest finit en déclarant qu’il ne tient pas absolument et quand même à son
procédé ; si l’électro-chimie proposée par M. Dolbeau tient ce qu’elle semble promettre, il
n’hésitera pas à l’adopter dès qu’elle aura fait ses preuves.
M, Vbrmvil avait cru comprendre que M. Dolbeau attribuait à M. Nélaton la priorité de
5i20
L’UNION MÉDICALÈ,
l’invetitlon de Téiectrolyse ; voilà pourquoi il avait revendiqué en faveur dit yérilable inven¬
teur, M. Cioiselli, la propriété de la méthode ; mais du moment où M. Dolbèau ne réclame
pour M. Nélaton que la priorité d’application d’une méthode déjà connue au traitement des
polypes naso-pharyngiéns, le débat n’a plus de raison d’être.
M. Vernpuil avait demandé à M. Dolbeau des renseignements sur le mode d’application de
rëlectrolyse, et des détails sur les observations empruntées à la pratique de M. /Nélaton ; de
cette demande dé renseignements, M. Dolbeàu a ebnclu que M. Verneuil, n’était pas bien
au courant de la question. Mais où se renseigner, puisque M. Nélaton n’a' rien publié? Un
chirurgien de Paris ne peut pas en savoir pl'qs, à cet égârd, qu’gn chirurgien de Saint-Pé^
tersbourg, et cé n’est pas avéc les résultats bruts que M. Dolbeau a fait .connaîtré qu’il est
permis de prendre une idée exacte et complète de la valeur de la nouvelle méthode employée
par M. Nélaton. '
Pourquoi l’idée est-elle venue à ce chirurgien de substituer t’électrolyse aux autres moyens
de traitement des polypes naso-pharyngiehs? Pourquoi M. Dolbeau propose-t-il cettè substi¬
tution? Sans doute, parce que M. Dolbeau crôlt, comme M. Nélaton, que l’électrolyse est
préférable. Mais encore faut-il .que l’on sache en quoi, pourquoi et comment cette préférence
estniéritée. Ilfaut donc des renseignements et des lumières que M. Dolbeau seul peut donoèr,
lui qui ne se fait ni le père ni le fil.sde la méthode, mais qui pourrait bien s’en faire lé Saint-
Esprit. Ce n’est pas faire acté d’opposition systématique à l’élecirolyse que de démander à
être éclairé sur sa valeur et son efficacité. '
M. Verhèuil niai.ntient cé qu’iï a déjà dit sur les difficultés d’application de l’électro-'
chitniç,
Quoi qifeh dise M. Dojbeau, le galvanô-caustique, pour réussir, exige das conditions qu’il
n’est pas toujours facile dé réaliser. Il faut que les fils ne s’échauffent ni trop ni pas assez ;
que la pile ne soit ni trop forte ni 'trop ïaible. 'Énfin^ il est nécessaire d’atteindre le/point
précis, le point de juste milieu, à quoi l’on n’arrive que par une grande habitude. Au reste,
rappareit est coûteux, et,, sans mettre en cause l’aptitude. ni J’hàbileté des chirurgiens de
provincé, que M. Verneuil n’a pas eu là pensée de contester, il est permis dé Croire et de
dire que les administrations hospitalières de la province ne consentiront, pas plus que celle
dé Paris, à faire les frais d’acquisition dé cet appareil. Tontes choses égales d’ailleurs, les
meilleurs procédés sont les plus simples, et M. Verneuil né consentira à adopter celui de
rélectrolysé que lorsque la supériorité de là nouvelle méthbdè lui aura été démontrée par
des observations bien prises, détaillées et concluantes.
M. Velpeau a eu l’occasion .d’observer des faits qui viennent à l’appui des idées émises
par M. Legouest relativement à la non-récidivité des polypes naso-pharyngiens, passé un cer¬
tain âge. Il a vü un malade opéré par Robert, il y a douze ans, et chez lequel le polypë 'n’à
pas récidivé ; on trouvé seulement à la place de l’ancienne tumeur une espèce dé coussin
fibreux très-élastique, comme si le périoste avait été là triplé ou quadruplé d’épaisseur. Chez
un autre individu dpéré, il y a huit ans, par écrasement linéaire, la tumeur n’a pas récidivé
davantage; elle a été remplacée par un simple tubercule qui ne manifeste aucune tendance à
l’accroissement. Or, cés individus étaient, au moment de l’opéralion, non des enfants, mais
des adultes ; ces deux faits semblent donc militer en faveur de l’opinion d’après laquelle,
passé un certain âge, les polypes n’ont pas de tendance à récidiver.
M. Velpéàu a également observé, relativement aux corps fibreux de l' utérus, que ces
tumeurs, contrairement à cé qui a été écrit ét enseigné, pouvaient guérir spontanément.
Célte terminaison favorable a lieu surtout lorsque les femmes sont arrivées à l’époque de la
méndpaüse, c’est-à-dire vers l’âge de ûO à A5 ans. Il n’est pas très-rare de voir alors lés.
corps fibreux s’arrêter dans leur développement, puis diminuer de volume, et, finalement,
disparaître d’une manière complète. On peut observer cela chez des femmes plus jeunes,
mais c’est vers l’époqUe de ja cessation des règles que l’on a le plus souvent l’occasion de
faire cette remarque. Il n’est pas probable que les médications employées aient une réelle
influence sur ce résultat.
M. Chassaigïîac dit que les tentatives faites par MM. Legouest, Guérin et Dolbeau, pour
substituer de nouveaux moyens de traitement des polypesnaso-pharyngiensàceux actuelle¬
ment employés, révèlent une tendance heureuse de la chirurgie à restreindre de plus en plus
l’étendue des sacrifices exigés pour la destruction de ces tumeurs. Ces tentatives ne sont
pas nouvelles; on ne fait que reprendre des idées déjà anciennes. Il y a longtemps que.
M. Ghassaignac lui-même avait proposé de détacher provisoirement, sur le côté du nez, la
partie cartilagineuse de cet organe, sauf à fermer plus tard la solution de continuité par une
L’UNION MÉDICALË,
221
opération autoplaslique ; il ouvrait ainsi une porte par laquelle il arrivait facilement à la base
du crâne, et y ruginait, à l’aide d’un doigtier armé d’un onglet, la surface d’implantation du
polype. — Il y a là, dans ce procédé fort ancien, réunion des éléments essentiels du pro¬
cédé de M. Legouesl et de celui de M, Guérin.
M. Chassaignac nie énergiquement qu’il y ait nécessité , pour détruire radicalement un
polype naso-pharyngien, d’enlever la totalité du maxillaire supérieur. Il suffit, suiyani lui,
d’enlever un demi-plateau de cet os, en conservant la portion qui aupporte le plancher de
l’orbite, pour donner aux instruments du chirurgien tout l’accès nécessaire et leur permettre
d’emporter toute rëlendue du mal.
Les' partisans et les défenseurs de l’ablation du maxillaire supérieur pnt invoquéj ,à
l’appui de la méthode, des statistiques très-rassurantes et très-séduisantes, mais ces statis¬
tiques sont entachées du vice de toutés les statistiques, c’est-à-dire qii’eiles ne représentent
nullement l’état réel des choses, attendu que les cas de succès sont publiés, tandis que les
revers sont relégués dans l’ombre. Dans les recueils où sont puisés lés éléments dé ces sta¬
tistiques, on trouve des succès, toujours des succès, rien que des succès: ^Cependant
il existe des revers, et M. Chassaignac a eu l’occasion *d’en voir dans la pratique de chirur¬
giens qui sé sont abstenus de les publier. Les statistiques ainsi faites ne signifient absolu¬
ment rien. M. Chassaignac s’élève donc de toutes ses forces contre la méthode dite' par la
voie large présentée il y a peu de temps encore par M. 'Verneuil comme là meilleure mé¬
thode de traitement des polypes nâso-pharyngiens, et il approuve complètement la tendance,
renouvelée des anciens, qui se manifeste aujourd’hui vers la réduction ou la suppression des
opérations préliminaires.
Quant à la méthode dite par l’électro-chimie dont a parlé M. Dolbeau, M. Chassaignac ne
pense pas que les essais de M. Nélaton, à cet égard, soient assèz concluants pour la faire
adopter par les chirurgiens. Le mode d’action attribué par M. Houel à cette rhéthode, et qui
consisterait dans la destruction des polypes par gangrène, ne serait pas Sans entraîner dé
graves Inconvénients, car il n’est pas indifférent, on le comprend, pour la santé d-ü malade^
dé laisser pendant un temps plus ou moins long, dans les fosses nasales, un corps en putré¬
faction.
M. Vjernedil ne conteste pas les ^ndances çouservalrice.s d’un certain nombre de, chi¬
rurgiens au point dé vue du traitement def polypes naso-pharyngiens. Mais, sans nier ta
valeur des faits apportés à l’appui de ces tendances, M. Verneuil ne croit pas qu’ils soient
de nature à entraîner les convicfions Sérieuses. Jusqu’à ce que les faits soient devenus plus
nombreux et plus concluants, il continuera d’accorder la préférence à la voie large, qui est,
en définitive, plus conservatrice que les autres méthodes, puisqu’elle permet de sauver un
plus grand nombre de malades. Il continuera de la préférer, bien que M. Langenbeck
(de Berlin) ait dit qu’elle était le comble de là barbarie et de l’ignorance. M. Verneuil n’ap¬
pelle pas conservatrice une méthode qui expose à faire trois à quatre fois une grande opé¬
ration pour détruire lîn mal sans assurer contré sa récidive. La méthode réellement conser¬
vatrice est celle qui guérit efficacement et expéditivement.
M. Demarquay se déclare, quant à lui, partisan de la chirurgie conservatrice. Il a réussi,
dans, un cas, par un procédé assez analogue à celui de M. Legouest, à extirper un polype
qui n’a pas récidivé : c’était chez une dame de 33 ans. U a également vu une tumeur de
même nature chez un jeune homme de 27 à 28 ans, et il n’y a pas eu non plus de récidive.
Ces faits confirment l’opinion émise par M. Legouest.
Quant à l’électro-chimie, M. Demarquay pense que, si elle parvenait à détruire les polypes
sans obliger à des opérations préliminaires, elle réaliserait un grand progrès. Il y a sept à
huit ans, M. Demarquay, faisant des expériences pour rechercher si, par l’action chimique
de la pile, il pourrait déterminer la coagulation du sang dans les artères, vit qu’il obtenait
ainsi de forts beaux caillots; mais il vit aussi que ces caillots étaient dus à la gangrène des
parois du vaisseau dans les points traversés par les aiguilles. On peut donc tirer parti de
cette propriété du courant galvanique de provoquer le gangrène, et l’appliquer à la destruc¬
tion des polypes naso-pharyngiens. Seulement il y a un danger à éviter, c’Cbt l’ébranlement
Berveux produit par la secousse que détermine le courant électrique chaque fois qu’on le
ferme ou qu’on le rompt. M. Demarquay a vu une dame, mise cependant entre les mains d’un
spécialiste habile, mourir des suites de cet ébranlement, qui la fil tomber dans un affaisse-
wenl dont il ne fut plus possible de la tirer. Mais si, comme le dit M. Houel, le procédé
imaginé par M. Nélaton met à l’abri de ces secousses, M. Demarquay n’a aucune objection â
faire contre les essais d’application de réleclfo-chimie.
222
L'UN [ON MÉDICALE.
Quant au: procédé de la rugination, il est impraticable, suivant M. Demarquay, Sürtoiit
quand le polype est volumineux et qu’il envoie des ramifications soit dans les os de la base
du crâne, soit dans l’épaisseur de l’arc antérieur des premières vertèbres cervicales-^ on s’ex¬
pose ainsi à pénétrer, par la rugination, dans la cavité crânienne ou dans le carial veriébral.
M. Desprès a virtin malade chez lequel M. Huguier, voulant épargner une opération grave,
s’était borné â écarter simplement les os de la voûte palatine pour livrer passage aux agents
de destruction du' polype. Les résultats de cette opéralion conservatrice ont été des plus
fâcheux. Toutes les dents se sont gâtées ; la portion dû maxillairé supérieur déplacée ne
tenait plus. On n’avait pas même la ressource de l’application d’un appareil prolbétique. Il est
infiniment probable que l’ablation dit maxillaire supérieur tout entier eût amené de meil¬
leurs résultats. Ce fait milite contre l’opinion des chirurgiens conservateurs.
M. Chassaignac ne trouve pas logique la conclusion de Mt. Desprès. De ce que l’opération
de M, Huguier n’a pas réussi, il ne s’ensuit pas que l’ablation du maxillaire supérieur pour
la destruction d’un polype soit une bonpe chose. On ne doit se résoudre à de pareilles muti¬
lations que dans les cas où déjà plusieurs opérations ont. été tentées et suivies de récidives;
mais venir d’emblée, et, sans savoir si le polype auquel, on. a affaire a ou n’a pas de tendance
à récidiver, venir d’emblée enlever à un pauvre malheureux la moitié, de la face, c’est là une
prétention exorbitante contre laquelle on ne saurait trop s’élever. On a été conduit à l’idée
de la méthode par la voie large, par la fausse croyance que la récidive tenait à ce que l’on
n’enlevait pas tout le polype et que l’on en laissait vivre quelque racine qui repullulait ensuite
après un temps plus ou moins long. De là l’opinion qu’il fallait enlever le plus possible de la
surface d’implantation du polype pour avoir le moins de chance possible de récidive. Mais
c’est là une erreur. Le polype ne récidive pas toujours sur place , mais à côté. La récidive
tient à la nature, à une sorte de diathèse de l’individu, non à ce que l’on a laissé des ves¬
tiges de la tumeur. Un individu atteint d’une tumeur flbro-plastique, bornée exclusivement
à la peau, asubi en qualreans sept opérations, et a fini par succomber à une récidive qui
s’est faite, cette fois, dans l’abdomen. — De ce que l’on a réussi dans quelques cas par
l’ablation du maxillaire supérieur, il ne faut pas conclure que c’est là l’opération de la cure
radicale par excellence. La cure radicale, dans l’affection polypeuse, e?t toujours incertaine,
et, dans cette incertitude, mieux vaut s’éh tenir aux opérations simples, qui font courir le
moins de danger et infligent les moindres mutilations aux malades.
M. Broca demànde;d’abord à faire une rectification sur un point d’historique dela.question
de l’éleclrolyse. M. Verneuil a pensé, et dit que M- Ciniselli était le véritable inventeur de
la méthode. Il n’en est rien; c’est à M. Grussel, deSaint-Pélersbourg, que revient la priorité.
Nop-seulement ce médecin a passé quinze ans de sa vie à chercher un moyen de: fondre lea
tumeurs,, mais il a encore appliqué l’éleclrolyse (c’est à lui qu’appartient ce mot) à la
destruclion d’une, tumeur du sein à laquelle il, donne ie nom A& fongus médullaire ; c’était,
sans, doute, un cancer encéphaloïde. M. Grussel a communiqué à l’Académie des sciences
de Paris le résultat de cette tentative couronnée, de succès. L’auteur avait rencontré une
guérison en poursuivant un but illusoire, la fonte ou dissolution des tumeurs par un moyen
chimique qu’il espérait trouver dans l’action d’un courant galvanique. Il pensait que ralcali
du sang décomposé par le courant gàlvanique pouvait s’accumuler en assez grandè quantité
au pôle négatif pour déterminerld dissolution de la fumeur. Ge but était illusoire, et M. CrUs^'
sel n’a obtenu, sans doute, la guérison du fongus médullaire du sein qü’en' provoquant
l’escharification et la mortification de celte tumeur, de même que M. Broca, en 1854 ou 55,
réussit, sans te vouloir, à faire disparaître par le même moyen, chez un enfant, une tumeur
érectile dé la lèvre supérieure.
M. Broca n’accepte pas plus le mol électrochimie que le mot électrolyse, parce que, sui¬
vant lui, le courant électrique n’agit pas ici par action chimique, comme ce mot semblé
vouloir le faire supposer. Les eschares produites ne sont pas le résultat d’une action chi¬
mique, de l'action de l’acide ou de l’alcali du sang décomposé, venant se rendre l’un aif
pôle positif, l’autre au pôle négatif, représentés par les pointes des aiguilles enfoncées dans
la tumeur. — La galvano-puncture a été imaginée dans le but d’amener l’oblitération des
tumeurs creuses, anévrismales ou variqueuses dans lesquelles on enfonce les aiguilles tra¬
versées par le courant électrique. A l’extrémité de la pointe de l’aiguille représentant le pôle
positif se forme un caillot plus ou moins considérable par l’action de l’acide du sang ; il ne se
produit pas de caillot au pôle négatif où se rend l’alcali. Le caillot du pôle positif résulte dè
la coagulation de la fibrine par l’acide, Geîui-ci épuise son action à faire ée caillot'; il n’en
reste plus pour produire la cautérisation dé la tumeur elle-même,
L’UNION MÉDICALE.
323
On objecte queJ’acide peut glisser le long raigiiille et venir jusqu’à Ja peau, cautéri¬
sant sur son trajet toute l’épaisseur du tis^u çomprise entre l’extrémité dé- là pointe de l’ai¬
guille et la surface de la peau. S’il en était ainsi, l’action de l’acide allant nécessaiiement en
diminuant à mesure qu’il cheminerait de la profondeur, vers la surface, j’eschare produite
devrait avoir la formé d’un cône dont la basé serait vers là pointe de l’aîguilïe et le sommet
à la. peau. Or, c’est tout le contraire que l’on observe dans toutes les expérienices. Les
eschares sont toujours superficielles, non pénétrantes.' La mortification n’est donc pas le
résultat d’une action chïnaique. On ne l’éVite pas lorsque, à l’exemple de M. Pétfequin, on
emploie des àigUilles vernies, conduisant mal l’électricité. Celle-ci ne respecte pas la faible
barrière que lui. oppose la couche de vernis, et se reconstitue à travers les tissus mauvais
conducteurs, par un phénomène analogue à celui désigné, en physique, sous le nom de perce-
carte. Les tissus sont mortifiés parce qu’ils sont, à la lettre, foudroyés. C’est, en effet, par
les piles à forte tension que l’on produit les effets les plus marqués. C’est après avoir été
tués qu’ils se désorganisent progressivement, et non point par le fait d’une action électro-
chimique. ' i
M. Broca ne partage pas les craintes exprimées par M. Demarquay, relativement aux effets
fâcheux, même mortels, d’ébranlement nerveux que pourraient déterminer les secousses
électriques. Ces secousses sont insignifiantes, à moins que l’on n’emploie des piles réunissant
un nombre considérable d’éléments. Des pdes nrêmeè 20 éléments ne peuvent, pas produire
des effets capables de faire trembler JiL Demurquayi 4 plus forte raison s’il s’agit de piles
à 4 éléments,, comme celles qui, suivant M. Houel, auraient été employées dans les expé¬
riences de M. Nélaton, •
M. Houel contestera réalité de l’assertion de M. Broca; il dit avoir vu des. piles de Bun¬
sen à quatre éléments déterminer des secousses violentes et des ébranlements excessivement
douloureux à la base du crâne. Les modijicatione adoptées par M, Nélaton,. dont M. Houel ne
connaît pas le secret,, ont fait, dit-il, disparaître cet inconvénient.
M. J. Cloqüet a présenté, au commencement de la séance, quelques observations sur les
perforations du crâne présenté, mercredi dernieri par M. Larrey. Il a eu l’occasion d’obser¬
ver, à Bicêtre, des exemples dé ces perforations chez -des «ieiùards. Elles résultaient, sans
doute, de la résorption delà substance osseuse? Les bords des solutions (Je continuité étaient
taillés en biseau très-fin formé par les |éux lames dii 118^11 compacte, .dèyéhues trahsparëntes
, par ia résorption du diploë. , ‘ ^ !
, Chez les individus encore jeûnes, cèa perforâiiopà p.e peuvent guère êtrè que le résultât
d’un vice dé conformaliori congénitale, c’est-à-dTfé d’üh arrêt de développement. Telle est,
saps. doute, la cause de la.doublp perforation symétrique .•df!,.rocciprial observée sur le crâtie
'mis, par M. Larrey, sous les' yeûx d’a'ia,Soçiëté dè„cbîrurgie. ' , . '
Dans. celle, séance, M. Paul Tillaux a été éju membre tUulair.e dé jà Société de .chirurgie
par 29 suffrages sur Sl.voitants. Il avait pour compétiteurs MM. Liégeois, de Sapt-Germain
• et Leroy (d’Étiolles). , ■ , . ,, , ,
TA.RTIVEL.-
COURRIER.
ASSOCIATION 6ÉNÉRALE. — Par décret en date du 13 janvier 1866, rendu sur la proposi¬
tion du ministre de l’intériènr, a été nommé' présidént dê la Sbciété de secours mutuels des
médecins de l’arrondissement, à Dijon, M. Blanc (Joseph), médèci'n, en remplacement de
M. Vallée, démissionnaire. - . -
, Récompenses accordées a des ÉruoiANTS pour leur conduite pendant le cho¬
léra. -T- Le minisl^^e secrétaire d’Étal au département de l’ins-Lriiction publique,.
Vu le décret Impérial en date du 5 décembre 1865 ,
Arrête:
Article premier. — La gratuité des droits qui leurrestent à acquit ter au profil du Trésor,
à partir du 1" janvier 1866, pour l’achèvement de leurs études (inscriptions, examens, thèse,
certificat d’aptitude, diplôme), est accordée aux étudiants ci-après dénommés, qui ont été
signalés pour leur dévouement au soulagement des malades atleinis par le cholérji ;
L’ÜNION MÉDICALE,
Services rendus à Toulon. — M. Espagne, étudiant de la Faculté de médecine de Mont¬
pellier; — M. Vigneau, étudiant dé la Faculté de médecine de Montpellier ; — M. Lanne-
/ongue, étudiant de la Faculté de médecine de Montpellier.
Services rendus à SoUiès-Pont (Var). — M. Gensollen, étudiant de la Faculté de médeéine
de Montpellier.
Services rendus à Raan-CÉtape (Vosges). — M. Caslex,. étudiant de la Faculté de médecine
de Strasbourg ; — M. Briguel, étudiant de la Faculté de médecine de Strasbourg. ,
Services rendus dans les hôpitaux de Paris. — M. Dodeuil, étudiant de la Faculté de mé¬
decine de Paris.
Services rendus au lycée Saint-Louis. — M. Combeau, étudiant de la Faculté de médecine
de Paris.
Art. 2. ~ Un ouvrage scientifique, portant la mention qu’il est donné à titre de souvenir
des services rendus pendant l’épidémie cholérique de 1865,. sera décerné, au nom du Mi¬
nistre de l’instruction publique, à M. Gensollen, étudiant de la Faculté de médecine de Mont¬
pellier. •
Paris, le 25 janvier 1866. ■
V. Düroy.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX DE PARIS. — PRIX PHILLIPS. — Nous sommes priés de
rappeler aux concurrents pour ce prix que leurs mémoires doivent être' adressés ayant le
1" avril 1866, à M. le docteur Lailler, secrétaire général de la Société, 22, rue Caumartin.
Chaque mémoire doit porter une devise répétée sur un pli cacheté joint au mémoire, et con¬
tenant le nom et l’adresse de l’auteur, qui ne pourra pas se faire connaître avant la décision
de la Société.
RECONNAISSANCE ROYALE. — L’habile lilhotriteür anglais qui fut assez heureux pour déli¬
vrer Léopold F"' des accidents vésicaux dont il souffrit dans ses dernières années, M. Henry
Thompson, vient d’être nommé chirurgien extraordinaire de S. M. Léopold II, le nouveau
roi des Belges. Ce témoignage pieux de réconnaissance filiale s’accorde’ ainsi avec la pré¬
voyance humaine contre Une hérédité morbide, et permettra, au besoin, au savant uropalhe
d’en prévenir les dangereux efFets. Distinction doublement heureuse par conséquent. — *
EXEMPLE A SUIVRE. — H y avait grande affluence à la dernière réunion de la Société des
sciences médicales de Lisbonne, le 8 Courant. Tous tes membres résidents avaient répondu à
la convocation du président, M. Bernardino Gomes, pour le féliciter d’aVoir été choisi par le
gouvernement pour représenter la médecine portugaise au prochain Congiès sanitaire inter¬
national de Constantinôplè.
En échange de ce témoignage d’estime confraternelle, l’iilustre délégué a fait connaître,
séance tenante, ses idées sur la question importante de ce Congrès en demandant à tous ses
collègues de l’éclairer à cet égard, par leurs communications, de ce que la pratique et
l’étude leur avaient montré de plus exact et de plus vrai. Cét acte de déférence honorable et
flatleur tout à la fois a été apprécié comme il le méritait. La Société, s’associant au gouveit-
nemenl et ratifiant son choix après communication, a accordé un vote de confiance absolue
au savant délégué qui se trouve ainsi investi d’un double pouvoir. Combien de ses collègues,
au Congrès, pourront en faire valoir autant? — P. G.
monument a laennec.
Société anatomique de Paris . 143 fr.
M. Noël Guéneau de Mussy ...... 20 fr.
monument a nUPUYTREN.
Souscription recueillie parmi les membres de la Société locale de Soissons, par M. Marchand,
trésorier.
MM. les docteurs Missa, 5 fr.; Billaudeau, 5 fr.; Marcotte, 5 fr.; Dufour, 5 fr.; Bracou,
6 fr.; Gleize, 5 fr.; Marchand, 5 fr. — • Total : 35 fr.
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L'UNION MÉDICALE.
NOTICE sur le VIN DE BliGEAED
AU OUINaUlNA ET AU CACAO COMBINÉS.
La difficulté d’obtenir la tolérance des voies di- |
gestives pour le quinquina et les amers en général,
est un écueil en thérapeutique qui a fait, plus d’une
fois, le désespoir des praticiens. Mais depuis l’in¬
troduction dans ta matière médicale, de la combi¬
naison nouvelle dite vin toui-niitritir, où le
cacao se trouve inlimementuni au quinquina, pour
en tempérer l’astringence, cet inconvénient est to¬
talement conjuré, et l’estomac le plus inipression-
nable n’est plus offensé par le contact du tonique
par excellence.
Cette préparation, adoptée par les médecins les
plus distingués de la France et de l’étranger, et pa¬
tronnée par la presse médicale de tous les pays, est
définitivement entrée dans le domaine de la pra¬
tique journalière, où elle a pris la place de toutes
les autres préparations de quinquina, en usage dans
le passé.
Les propriétés du vin tonl-nntrlttfdellu-
seaud, préparé au Vin d’Espagne, étant celles
des toniques radicaux et des analeptiques réunis,
ce médicament est merveilleusement indiqué dans
tous les cas où il s’agit de corroborer la force de
résistance vitale et de relever la force d’assimilation ,
qui sont le plus souvent simultanément atteintes. I
On le prescrira avec succès dans les maladies qui
dépendent de V appauvrissement dusang, dans les
névroses de toute sorte, les (lueurs blanches, la
diarrhée chronique, les pertes séminales involon¬
taires, hémorrhagies passives, les scrofules,
les affections scorbutiques, la période adynamiqua
des fièvres typhoïdes , les convalescences longues
et difficiles, etc. 11 convient enfin d’une manière
toute spéciale aux enfants débiles, aux femmes dé¬
licates et aux vieillards affaiblis par l’âge et les
infirmités.
La préparation de ce Vin exige pour la dissolu¬
tion du cacao des appareils spéciaux qui ne se
trouvent point dans les officines. 11 ne faut donc
pas croire qu’on obtiendrait le même produit en
formulant simplement du quinquina et du cacao in¬
corporé au vin d’Espagne. Pour être sûr de l’au¬
thenticité du médicament, il Importe de le prescrire
sous le nom de VIN DE BUGEAUD.
Dépô t général chez LEBEAÜLT, pharmacien , rue
Réaumur, 43, et rue Palestro, 27 et 29, à Paris.—
Chez DESLANDES, pharmacien, rue du Cherche-
Midi, 5 ; — et dans les principales Pharmacies de
France et de l’étranger.
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BELGIQUE : Bruxelles, Ch. Delacre, 86, Montagne de la Cour ; Anvers, De Beul ; Arlon, Hol-
lenfeltz; Dinant, Mathieu; Huy, Poutrain; Liège, Goossins; Hendrice; Louvain, Van Arem-
berg-Decorder ; Namur, Racol ; Termpnde, Jassens ; Verviers, E. Chapuis ; Alos, Schaltin ;
Gand, Puis; Bruges, Daèls; Ostende, Kokenpoo; Courlrai, Bossaert; Tournai, Sykendorf;
Mons, Garez; Boussu, Brouton; Charleroi, Perleaux ; Roux, Petit; Marchiennes, Pourbaix;
Châtelet, Depagne ; Quair ebras (près Charleroi), Demanet; Fleurus, Ceresia; La Planche,
Delhy; Spa, Schaltin.
hollande: Amsterdam, Uloth; La Haye, Renesse; Rotterdam, Cloos.
SUISSE : Genève, Suskind; Fol et Brun ; Weiss et Lendner; Bâle, d' Geiger; Berne, Wild-
boltz ; Fribourg, Schmitt-Muller ; Neuchâtel, Jordan ; Porrenlruy, Ceppi.
ANGLETERRE: Londres, Jozeau, Hay-Markel, AD.
ESPAGNE : Madrid, Borell.
ITALIE : Naples, Leonardo.
EN AMÉRIQUE: Biiénos-Ayres, Demarchi frères; New-York, Fougera.
HUILE DE F OIE DE MORUE DÉSINFE CTÉE
DE CHEVRIER
An moyen du Cïondron et dit Baume de TOlilJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
k ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates , et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CHEVRIER , 2t, rue du Faubourg-Montmartre, h Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
Vingtième année.
No 15.
Mardi 6 Février 1866.
L’UNION - MEDICALE
ÇliC'Dfr L'ABOXNEMEXT; ^ JOüRNÀL *' " BUREAU D'ABONNEMENT
. . rueduFaubonrg-MontraarIrc,
■ DES U’TERETS SCIESIIFIDIES ET PDATIOBES, “.‘j;..'.-
3 Moi. . 9 » ^ lIOBArX Et PR0EESS10ÊÉ|LS Pü.. («. Pépanemenll,
~ M m Chcz tcs'princi|)au)i Libraifes,
e«*yfus^’ DU CORPS ÏVIÉDICAL» Et dans ions les Bureaux de
Selon qu’il est fi.xé par les ' l’ostç, et des Messageries
■ convenlioBs postales. ■ - . Impefiales et Generales. -.
Ce drournal parait trois fols par gcniaiuo, le MA»»*, le drcc»*, le SAMEOBy
HT HOKMÈ, PAR ANNÉE , 4 BEAÜX VÔLÜMES IN-S» DE PEIIS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Hédactiqu doU.êlie adressé ^ M. le, ppctcur Améd^c loAXOttït ^ Rédâc,lcnr en chef, t- Tout ce qui
- ' cOücét-ne l’Admfiiisti'irti'on, à M. le Gérant,- ?■«« du FauiWKrÿ-d/outMtàî-tt'e, 46. ' ' ' -
- ' • Les Cettres Fa<juels,clo.i(’efit, être affianctiisf. ' ' ■- ‘
BULLETIN B1BLI06RAaPHIQ|U]^., !
LES TROIS FLÉAUX, — LE CHOLÉRA ÉPIDÉMIQUE, LA FIÈVRE JAUNE ET LA PESTE, par M. le
doqjLeur FoifSAC, la,uréat de rinsljlut,' etc. Un ytiliino^ ipr^%-<aliez J,-B. Baillièïe.eLfils, rue
HaütWeuiill&l lO, et aux bureaux :de VUnion irute. du Baubourg-lVlantaiartre,-56.
— Prix:3 1r.
LA PUSTULE MALIGNE PEUT-ELLE SE DÉVELOPPER SPONTANÉMENT DANS L’ESPÈCE HUMAINE?
Mémoire lu à l’Académie impenale de mélecine, par le docteur T. Gallaud, médecin de
la Pitié, etc,. Chez P. Asselir^, éditeur, libraire de la Faculté de médecine, place de l’École-
dé-Médecine.
DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE, par le docteur J. -A. MaNdon , de Litripges , ancien interné, lau¬
réat, (bis), preiùiér prix des hôpitaux de Pans, lauréat de la’FacuUé dé médecine de Paris.
Ouvrage couronné par la Société impériale dé médecine de Bordeaux. Paris ^ librairie
de Germër-^Baitliére,' 17, rue de riicole-de-Médècine. ' '
DES CAUSES DE LA MORT A LA SUITE DES BRULURES SUPERFICIELLES; — DES MOYENS DE
L’ÉVITER, par le dpclëur Barajdüc. Chez l’auteur, rpe de Vaugirnrd, iiS, à Paris.
ALMANACH GÉNÉRAL
DE MÉDECINE ET DE PH.4RMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE DÉPÂKTËAIËNT BE LA SEINE. . ■ >
■ Publié par V Admmïstràtîon dé^ L’UNION MÉDICALE .
■ ' . ' 57me 'an-née. —1866.'
■
En vente aytiS adf'esses: ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE> Faubourg-Montmartre, 50;
chez Adrien Delahaye,, libraire -^dileur , place .de rÉcole-de-Médecine.
: , ' Prix : 3 Francs 50 Centimes,
D'importantes modifications ont été introduites 'dahs cêUc nouvelle publication : on
ÿ trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels lés plus récents relatifs à l’organisation
dés Facultés et des Écoles et à renseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins, et des Pharmaciens a été l’objet d’une révisipn très-attentive
au point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes. ' . .
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’UlSION MÉDICALE.
GAZÉOL
REPRODUCTION FAR SYNTHÈSE DES ÉMANATIONS DES ÉPURATEURS A GAZ
PAtt.
BURIN pu BUISSON
Phavmacien, lauréat de V Académie impériale de médecine de Paris.
Le Oazéol est iiTi liquide voiati! qui, par son évaporation deins la chambre des, malades,
reproduit identiquement les émanations des épurateurs a gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluche, obtenus tout récemment à üusine à gaz de Saint-Mandé, ainsi que.le&diwses
communications failes.-sur , ce 5ujet à l’Académie de médecine, sont des litres sédeux, pour
attirer ratlentipn du Corps médical sur le Gazéol, non-seulement pour la coqueluche, mais
encbre la phlhîsie,,i’asihrae et les diverses inaladies des voies respirptoiros;
Le Gazéol est gratuitement à ta disposition de MM. les médecins désireux d’expéiimenter
ce nouvel agent, qui s’emploie à la dose de 10 à 20 grammes, sur une assiette.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuiltade, près la Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinef.
PYUOPHOSPHATE DE FER ET DE SOUDE
DE EERAS
PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS SCIENGRS
Sous quatre formes différentes : Solution, Sirop, Dragées,' Pastillés! .
Dans .ces diverses .préparations,, le fer .se trouve chimiquement dissimulé, on ne le^recQn.naît
ni au.goût ni à la saveur. Les. deiix principaux éléments des os et du sang, fer el phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en font le meilleur des ferrugineux, ,non-seuiemeDt
dans la chlorose et la chloro-anémie, mais encore dans les divijrses affeçtiops . lymphatiques
et scrofuleuses.
La solution de Pyroph'osphale de fer et de soude-, la forme- là -plus' émpfoyéé^ est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences des maladies graves, 'surtout à lâ' -suite des
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les fonctions
de l’estomac et des intestins., et ne provoque pas .de cQnalipaliop, grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate.de soude qui se trouve dans sa çcimpdsHion.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade.près la Banque.
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOEDE ET DE MAGÎ^ÉSIE
de Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat de l’Académie impériale de médecine
Les Pastilles contiennent 0,10 centig. de lactaie de soude et de magnésie; les Prises 0,30 ceniig.
L’acide lactique est l’élément normal du suc gastrique;’ il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie, les deux sels
alcalins les plus employés en thérapeutique pour combattre les affections de l’estomac, des
intestins, du foie et des reins, il a l’immense avantage d’offrir, sous forme d’un bonbon
agréable, les éléments les plus favorables à l’économie. Aüssi MM. les médecins en obtien¬
nent-ils chaque jour chaque jour les plus heureux résultats dans les différentes formes de
dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonctionnels do l’appareil digestif.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, r. de la Feuillade; â la pharm. Gavinel, à Lyon.
PARIS.— Typographie Fiux Maxteste etc®, me des Deux-Portes-Salnt-Sauveur, 22.
L’UNION MEDICALE.
, N- 15. Mardi 6 Février 1866.
semuAiBE.
I. Paris : Liberté de l’enseignement. — II. TnÉnAPEüTiQeE cniRERGicAtE : Nouvelles recherches sur l’em¬
ploi de la liqueur de Villate. — III. Chiruegie : Anévrysme de l’inhominée; ligature de la sous-cla¬
vière et de la carotide droites. — IV. Académies et Sociétés savantes. Société médico-chirurgicale
de Paris : Allocution d’un membre titulaire. — Sur la fabrication de l’enveloppe des cahiers de pa¬
pier à cigarettes. — Élection du bureau pour l’année 1866. — Sur la contagion du choléra. — Y.
Courrier. '
Paris, le 5, Février iS66.
Liberté de l’Enseignement.
Quoique ce soit sans espoir prochain bt sans prévisioin aucune de voir quelque
modification survenir dans ^organisation de, renseignement médical, rintérèt du
sùjét nous entraîne, et nous süivons.voîontiér'§ les méandi’es'de la discussion que ce
sùjét soulève dans la Presse et à laquelle, d’ailleurs, nous ne sommes pas tout à fait
étranger. ' ' . V ^
Pour nos lecteurs, et pour nous-même, il n’est pas sans utilité d’indiquer les sys¬
tèmes divers exposés à cette heure' par cette portion de la Presse médicale qui s’oc¬
cupe de la question. Mais, auparavant, nous croyons devoir faire une réflexion
générale qui nous exonérera d’avance d’un petit reproche que nous allons trouver
tout à l’heure Sous la plume de l’un de nos contradicteurs.
Si peu que l’on ait réfléchi sur lès questions dè l’organisation médicale, on a dû
s’apercevoir qùetout s’enchaîne dans ces questions, et qu’il est impossible de séparer
les questions d’enseignement des questions d’exercice et de résoudre les unes sans
avoir résolu les autres. Ne citons que les plus gros exemples : Comment résoudre la
question des deux ordres de médecins sans avoir préalablement établi l’organisation
de renseignement? Est-ce que cette organisation ne Sera pas profondément différente
selon que l’on aura adopté ou rejeté le principe des deux ordres? Les idées que l’on
professe sur la légitimité ou l’illégitimité du privilégè^du médecin à exercer la mé¬
decine serontT.elles sans influence sur la naanière dont on comprendra l’enseigne¬
ment de la médecine? Si l’on eSit.pour le privilège, ne, sera-t-on pas aussi pour un
enseignement officiel? si l’on défend la liberté de l’exercice, ne fera-t-on pas bon
rriarché des Écoles privilégiées et même de toute École? Dans l’ordre purement pro¬
fessionnel, on remarque encore cette logique, des choses qui frappe souvent de sté¬
rilité une amélioration de détail, faute d’avoir vu les afférences et les cohésions d’un
point particulier avec l’ensemble. Ainsi, . cette grave et difficile question de la répres¬
sion de l’exercice illégal, surtout par les corporations religieuses, se lie si intinie-
ment à celle de l’organisation de l’assistance médicale dans les campagnes, qu’il est
impossible d’aborder l’une sans avoir complètement élucidé .l’autre.
C’est l’honneur du Congrès médical de 1845 d’avoir eu, dans la rédaction de son
programme, cette grande et complète conception de l’organisation médicale. Après
plus de vingt ans, si une manifestation semblable se réalisait de nouveau, ce pro¬
gramme, avec de très-légères additions, pourrait encore, servir d’indicateur et de
guide, car il a tout prévu, depuis les plus philosophiques questions d’enseignement
et de science, jusqu’aux plus intéressantes applications de. la pratique et de la pro¬
fession dont il a montré l’enchaînement logique,
Cela dit, voyons quelles idées se produisent à cette heure sur ces questions d’or¬
ganisation médicale. : ' . : ^ ^
Les partisans de la liberté à outrance suppriment Facultés et Écoles, épreuves et
grades; est professeur qui le désire, est médecin qui veut l’être; tant pis pour l’im-
Tottip XXTX. — Novvellfi série, L'i
226
L’UNION MÉDICALE. ,
/■. f U' I \ \ \ - -
Décile qui s’adresse à l’ignorant; chacun doit avoir assez d’esprit pour se garantir
contre la fraude et l’incapacité.
Il en est qui demandent seulement la liberté de l’exercice de la médecine, -mais
avec conservation des Facultés officielle^ et des épreuves probatoires. Après un mo¬
ment de trouble et d’hésitation, le public reconnaîtra bientôt le vrai du faux médecin,
et le vrai médecin ne pourra que gagner en considération et même en honorarium
par la concurrence du faux médecin.
D’autres réclament la liberté de renseignement, c’est-'à-dire la créatioh de Facultés
libres à côté' de Facultés officielles, les élèves dés unes et des autres devant être ren¬
voyés devant un jury indépendant des unes et des autres, jury qui collationnerait les
grades et le droit d’exercice. Ceux-ci ne s’expliquent pas encore sur l’autre liberté que
les précédents réclament, c’est-à-dire la liberté d’exercice.
En voici qui trouvent assez bien ce qui existe, et qui seraient parfaitement satisfaits
si aux Facultés existantes d'h éiF ajoutait trôfâ dü’ quafre autres, et, à vrai dire,
même une seule, pourvu qu’elle fût bien placéç, c’est-à-dire au confluent du Dl}ône
et de là Saône.’ ■; '^■,'1,.
Nous ne nous sentons pas, il faut ràyouer, irrésistiblemént entràînf vers l’un pu
l’autre de ces systèmes. Et c’est pour avoir : dit assez librement nôtre opinion qu’il
nous faut aujourd’hui reprendre là parole pour exprimer notre sentiment 'sur la
réponse que M. Jules Guérin a bien voulu faire aux questions que nous lui avions
posées. Et d’abord, voici ce que M. Guérin proposé d’introduire en France comme
fonctionnant ailleurs avec succès : ■ ‘ '
« Il y a en Belgique des UniversitéiS de l’État et des Universités libres : les premières
instituées et entretenues par l’État; les secondes instituées par des particuliers et
entretenues par eux : les ujjes et les autres enseignant concurremment toutes les bran¬
chies de la médecine, et ayant un personnel de professeurs choisis parmi les hommes
les plus capables et les plus instruits de la profession. Aucune de ces üniyersiîés n’à
le privilège de collationner les grades; toutes envoient à un jury commun les, élèves
qu’elles forment; et les produits de çe concours incessant entre les Universités libres
et les Universités de l’État font voir de quel côté est la meilleure science, la scienqe la
plus complète, l’instruction médicale la plus forte et la plus avancée. . :
« Voilà, en fait et en pratique, l’enseignement ofliciel et l’enseignement libre, .
Malgré nos efforts pour obtenir des renseignements précis, nous ne sommes pas
suffisamment en mesure aujôurd’huij hprt pour contester la parfaite exactitude de
ce tableau, que nous savons être très-vrai, mais pour apprécier leb’ résultats de cét
enseignement double et parallèle en BelgiqU^'; JUsqü’à plus ample informé, nous ne
pouvons faire que des réserves’. D’ailleurs, lé fohctipnnemént possible et fàcilê d’une
institution dans un pays ypisîn ne conduit pas nécessairement à ïà possibilité et à la
facilité du fonctionnement dé cette institution dans un autre pays. L’étude fruc¬
tueuse de la médecine exige certaines conditions très-spécialés qué n’exigent pas
d’autres études. Comment fonder une Faculté de médeéiue libre sans hôpitaux^
Nouvel exemple de l’enchaîrièment de toutes les questions relatives à rorganisàtiôn
médicale.
Eh bien, pour traiter avec fruit la question de l’enseignement libre, et pour aboutir
à autre chose qu’à des spéculations théoriques, il faut de toute nécessité résoudre la
question des rapports de l’Assistance publique^^vec l’enseignement. Or, cette question
est loin, bien loin d’être résolue èn France, soit à Paris, soit dans lés départements.
Il y a là, tous ceux qui ont passé par l’administration scolaire lé savent bien, une
cause incessante d’embarras et quelquefois de conflits entre l’enseignement et l’Assis¬
tance. Dans ce moment mêrhe, la question du stage des élèves dans les hôpitaux est
pleine de difficultés': la Faculté l’entend d’une façon, l’Assistance publique de l’autre,
et les élèves, qui réclament la liberté de s’instruire cliniquement où cela leur convient,
sont obligés de faire leur stage dans des services déterminés. Si l’enseignement officiel
L’ÜNId^^îÈDlCiVïi.' _ _ _ _ _ _,227
trouvé quelgues, impédînieùts adprék dé i’'Assiètkncé‘pp'bliqüe/!^pédiments d’aUr
leués qui së justifî'éùt par l’intérêt des rnaladeé dont’l’âdministfaüon éçt , là tutrice,^
que séra-ce d’un enséignémént libre qui ri’aura,, auprès de l’A^éistancé publique,, ni
le érécfîf', ni l’autorité dé l’epseighenient officiel? . \ '
bénie, jiëcrétér la liberté dé rénèéignernént et rihstiiiitîori dés Facultés libres est
chose assez fàciléen théorie; mais à l’exécution lés difficultés surgissent. ' .
« Pourquoi, ajoute TUnion médicale, un enseignement officiel et un enseîgnehient
<c, libre? Y a-t-jl uné. science officielle et une science libre? ».?i.on, vraiment; mais, en
admettant cpmme utile, et nécessaire renseignement dqnnép.ar,bÉin.t,, puisqu’il existe,
puisque c’est un fait avec, lequel il iaut raisonner, on peut bien , admettre aussi que
cet enseignement ne. représente pas. toujours, ni par les hommes, ni par les doctrines,
ni par l’instruction, le niveau réel de la science ; et alors l’enseignement libre a. pour
mission de montrer ce niveau et de faire voir et comprendre l’infériorité de l’ensei-
gnement donné par l’Ëtaf. » _ _ _ _ _ ^ . . . , . .
Notre système est- encore beaucoup plus tsimple,' etÿar lui l’enseignement officiel
représenterait inévîtablément toujours le nivéau réel de la science. Les chaires indé¬
terminées et en puissance que nous demandons dans les Facultés donneraient satis¬
faction' à toiisléè'beSoinS ct^iédoihpenséraîént tousM'és'îhter^ts-. ’
« ^lais quand on prend, de la liberté, dit I’Union Médicalp,^ on n’en saurait trop
prendre, ét pourijüoi conserver un' enseignement' oiïïciel 'dé'là médecine ét le pri¬
vilège de l’exercice professiannel?» On peut, répondre 'qpelà n’est, pas la question.
Quppdfjl, s’agit d’pn progrès à réaliser dans un prdre dC; choses, rétabli,, compatible
avfp cet; ordre4,é;chQ^es, il,pefaut pas lui ;Substituer une.révQlutio.p|tput entière,; unq
i^évplutipnradlicàle, le ranyerspment de ce gui existe C’e^t une mauvaise manière dq
raisounéc,, à nôtre,.sen,s, q.ue de. substitU.er iUue these qui n’est pas en question à une
autr.éi. thèse, pour appliquer à ç.ellerci lef inconvénients et les impossibilités; de celle-
là. NoiUS, n’avons donc pas à examiner s’il ne serait pas préférable d’abolir tputensei.-;
gnement officiel et tout privilège professionnel plg.(ot qiie de çjpei cher à perfectionner
l’état actuel des choses par des moyens compatibles avec cet état. L’enseignement
officiel existé ;• obligé deéompter aveè lui, on Se demande lètitiel vaut mieux : de lüf
donner dé rextérisî'On par la 'création de chaires 'et de Facultés noüvélle's, que de le
soumettre à la concurrence . viviYiante deirenseignemeut libre. .Telle est la question à
examiner; Nous avons cité comme exemple l’École polytechnique. M. Latour y voit
un rapprochement forcé. La géométrie, la physique, la chimie, les mathématiques
né sorlt pas là médecine; et les médecins ne sont pas des ingénieurs. Ce n’est que
trop vrai; et s’il était un moyen ■d’întrbdüire dans les étüdés médicàlés la, rigueur des
méthodes. Usîfées dans lès aulrfeé sciences, , et chez lés' médecins les habitudés de pré¬
cision, si familières aux ingénieurs, .pn'gurait bientôt débarràssk. la médecinè de. çes
uiauvaises dirpetipus, et lep médecins de cette grapdp facilité, a confondre cé, qui est
étgbii avec ce qui n’.est que conjectural, ce.qui ept positif avèQ, a'é,quî ..n’est qu’imagi¬
naire. Mais n’avons-nQus pas sous les yeux< d’autres, exemples bien, plus vulgaires et
pourtant aussi décisifs que l’École. polytechnique? Les; collèges de l’État, les .collèges,
communaux, les pensions, ne sont-ils pas égaux devant les jurys dêrécepUori pour les
baccalauréats, et ne réalisent-ils pas tous les bienfaits et toutes les libertés de l’ensei-'
gnement libre? » . ■ ; ^ i
Nous avons répondu d’avance au reproche que, nous fait M. Guérin de substituer
une thèse à une autre pour nous donner plus fqçilement raison. Ce n’est pas notre
faute si toutes les questions s’enchaînent et si, la, logique fait valoir ses droits. Nous
pensons encore et nous répétons que la question^de la liberté de Penseignement est
plus grave, que ne le dit M. Guérin et qu’elle conduit nécessairement à la question de
la liberté d’exercice. Voilà pourquoi, tout partisan que nous nous senlions de la
liberté de l’enseignement, mais portés à considérer cdmirié" uù tnàllieur sb'cial la
228
L’UNION MÉDICALE,
liberté d’exercice, nous nous approchons prudemment de l’engrenage, afin de ne pas
être entraîné. Quant aux détails, nous persistons à croire que M. Guérin se livre à
des assimilations peu fondées ; que des collèges et des Institutions, où l’on apprend
les lettres et les sciences, ne peuvent pas être comparées à des Écoles de médecine;
qu’un candidat aux baccalauréats n’est pas un candidat au doctorat en médecine;
que, d’ailleurs, les candidats aux baccalauréats sont examinés par les corps ensei¬
gnants officiels, par les Facultés des lettres et des sciences, et que, par conséquént,
son dernier argument n’a pas la valeur que M. Guérin lui suppose.
Mais M. Guérin nous promet d’aborder une autre fois les moyens de réaliser l’en¬
seignement libre , et de conjurer les difficultés pratiques que celte institution est
susceptible de rencontrer. Nous attendons cette communication avec intérêt, et nous
remercions M. Guérin de vouloir bien reconnaître que nous n’avons pour guide que
la bonne foi et l’amour du progrès.
Amédée Latour.
THËRAPEUTiaUE CHIRURGICALE.
NOUVELLES RECHERCHES SUR L’EMPLOI DE LA LIQUEUR DE VILLATE (<) ;
Par le docteur Notta ,
Clûriirgien de l’hôpital de Lisieux, membre correspondant de la Société de chirurgie de Paris, etc.
Tous les chirurgiens sont d’accord sur la nature et sur l’évolution des abcès
chauds, ainsi nommés par opposition à ce que l’on désigne sous le nom d’abcès
froids; on sait que, si ces derniers se cicatrisent lentement, difficilement, les pre¬
miers, au contraire, se terminent promptement par la guérison. Cependant il y a
certains abcès chauds qui, en raison de circonstances particulières, donnent lieu à
des décollements considérables et à des fistules incurables. Dans lès cas semblables,
lorsque tous les autres agents thérapeutiques avaient échoué, nous avons eu lieu de
nous féliciter de l’emploi de la liqueur de Villate.
Obs. X. — Abcès sous-deltoïdien. — Décollement du deltoïde. — Contre-ouvertures, drains,
injections iodées, insuccès. — Neuf injections de liqueur de Villate; guérison.
M. Bienassez, propriétaire à Saint-Pair-du-Mont, âgé de 69 ans, habituellement d’une bonne
santé, mais usé par le travail, fut pris, au mois de mai 1864, de symptômes de fièvre mu¬
queuse. Au bout de quelques jours, une vive douleur se manifesta dans l’épaule droite, dispa¬
rut et vint se fixer sur l’épaule gauche; et lorsque je vis le malade pour la première fois, le
15 mai, je trouvai l’épaule gauche rouge, tendue, très-douloureuse à la pression. On sentait
comme une fluctuation profonde, mais encore trop obscure pour avoir la certitude de rencon¬
trer un foyer avec le bistouri ; les mouvements du bras étaient abolis. Je prescrivis quinze
sangsues, des cataplasmes, des boissons émollientes et un' laxatif.
N’ayant été rappelé auprès du malade que le 24 mai, je trouvai l’épaule très-voluminéuse, le
deltoïde était soulevé et aminci et formait comme une vaste poche très-fluctuante. Le bras et
la main étaient le siège d’un œdème considérable. Le malade était amaigri, il avait de la fièvre,
et les symptômes muqueux persistaient, mais avec une intensité moyenne. Je pratiquai une
incision à la partie inférieure du deltoïde, près de son insertion humérale : une énorme quan¬
tité de pus (deux à trois verres environ) sortit comme un flot par l’ouverture. Bouillons,
potages, eau vineuse.
28 mai. Je place un drain dans l’ouverture de l’abcès. Tout le deltoïde est décollé. La sup¬
puration est très-abondante et épuise le malade.
9 juin. La suppuration est toujours très-abondante. Le malade s’épuise, il a le muguet.'
Injections iodées dans le foyer tous les jours. Ces injections sont faites avec le plus grand soin
par mon confrère, le docteur Prévost, de Cambremer.
19 juin. Même état. Aucune tendance à la suppuration. Le muguet va un peu mieux. Une
(I) Suite. — Voir les numéros des 18 et 27 janvier. ;j
L’UNION MÉDICALE.
220
contre-ouverture est faite au niveau du bord postérieur du deltoïde, de telle sorte que le drain
traverse la plus grande partie du décollement. On continue les injections iodées.
1" juillet. Même état. Anorexie. Grande faiblesse. Pas de recollement des parois du foyer ;
suppuration abondante. Lé muguet est guéri.
18 juillet. État général meilleur. L’appétit augmente. Vin de quinquina; viandes rôties;
toniques.
Ix août. Le malade commence à se lever. Même étal du décollement sous-deltpïdien.
9 septembre. État général très-bon. Le malade se lève, mange avec appétit. Les orifices fis-
tuleux qui ont succédé aux ouvertures pratiquées par le bistouri fournissent toujours une sup¬
puration abondante. Avec une sonde de gomme, élastique , je constate que le deltoïde n’est
pas recollé. Je prescris alors la liqueur de Villate. M. le docteur Prévost'fait une injection pen¬
dant trois, jours, puis laisse reposer le malade pendant huit jours, après lesquels il recommence
de nouyea,u à faire l’injection pendant trois jours. Repos huit jours. Enfin, pendant trois
jours, injections qui sont les dernières. Les plaies se ferment pour ne plus se rouvrir.
Je revois le malade le 31 octobre. Il va très-bien, a repris de l’embonpoint. Depuis un mois,
son épaule est guérie. Depuis cette époque, il a repris peu à peu l’usage de son bras, et il ne
lui reste plus aujourd’hui qu’un peu de raideur de l’articulation.
Nous voyous ici dans le cours d’une fièvre muqueuse un vaste abcès se former sous
le deltoïde. Par suite de circonstances indépendantes de ma volonté, je ne puis
l’ouvrir que lorsque le pus a décollé toute la face profonde de ce muscle et l’a aminci
à un point tel que je croyais le muscle entièrement détruit. Cependant, pour favo¬
riser l’écoulement du pus et le recollement des parois du foyer, des drains sont
placés dans la plaie. Le recollement n’ayant pas lieu, on pratique des injections
iodées, une contre-ouverture est faite, et malgré ces moyens qui sont continués avec
persévérance et habileté par le docteur Prévost, du 10 juin au 20 juillet, c’est-à-dire
pendant six semaines, aucun changement ne survient dans l’état local. Cependant
l’état général qui nous avait inspiré les plus vives inquiétudes s’améliore, les forces
reviennent. Que restait-il donc à faire en présence d’une affection aussi rebelle?
Débrider largement le foyer. Mais alors il fallait couper transversalement le deltoïde
et s’exposer à priver le malade de l’usage de son membre. En incisant le deltoïde,
suivant son axe, à sa partie moyenne, on s’exposait à couper le nerf circonflexe et à
paralyser la moitié antérieure du muscle. On n’était pas, d’ailleurs, certain d’amener
ainsi la cicatrisation des parties les plus reculées du décollement. C’est après avoir
pesé toutes ces considérations que je me décidai à essayer les injections de liqueur de
Villate. En trois semaines, après neuf injections, le recollement du deltoïde était
opéré et les orifices fistuleux cicatrisés. Il était impossible d’obtenir un résultat plus
satisfaisant. L’observation suivante n’est pas moins remarquable.
Obs. XI. — Abcès de l’angle de la mâchoire. — Fistules dans la région parotidienne. — .
Accidents graves datant de quinze mois. • — Guérison en quinze jours par la liqueur de
Villate.
Au commencement d’avril 1863, je fus appelé auprès de M”® M..., de Saint-Pierre-sur-Dives.
Cette dame, habituellement d’une bonne santé, était accouchée depuis huit mois. Quelques
jours après son accouchement, il était survenu à l’angle de la mâchoire, du côté gauche, une
tuméfaction qui avait rapidement augmenté de volume, puis une collection purulente s’était
formée et on l’avait ouverte avec le bistouri. Depuis, plusieurs trajets fistuleux s’étaient
successivement ouverts et fermés tant dans la région parotidienne qu’à l’angle de la mâchoire.
Lorsque je fus appelé auprès de M”® M..., il y avait trois orifices fistuleux : un à la tempe, un
dans la région parotidienne et un troisième un peu en arrière de l’angle de la mâchoire. Le
visage était déformé par l’induration des parties molles. Il y avait impossibilité d’ouvrir la
mâchoire, à peine y avait-il, entre les dents, un écartement de quelques millim. qui permet¬
tait l’introduction de potages liquides, et comme cet état durait depuis plus de trois semaines,
il en résultait un grand amaigrissement de la malade, qui ne pouvait prendre qu’une nourri¬
ture tout à fait insuffisante. L’exploration minutieuse des divers trajets fistuleux ne me fit
constater aucune altération osseuse. Une grosse molaire était cariée de ce côté. Je donnai le
conseil de la faire arracher aussitôt que l’écartement des mâchoires le permettrait. En atten-
dant, je prescrivis des cataplasmes émolliens en permanence.
230
L’UNLQiN Médicale;. ,
AU: mois.de ,iî)ai, il , y; avaiLde.ramélioration, moins, d.’indura^^^ parties rpolles, ^l.les,
mâchoires purent s’écarter suffisamment pour permettre iV^trMiop de |a ' 'dent cariée., Néain-,
moins, cette amélioration futde courte durée, de no,uvellés fistules, Sé rëfqfi^éréht^ lamalade,
après bien dés alternatives de mieux et fieplus mal, alla'èqiisulter, au comméncéiüent d’octobre,
M. Nélaton, qui ne trouva^aucupe lésion .osseuse et gui, après avoir' introduit uné,Qorfié à boyaii
dans le trajet fistuleüx ié' plus'loiig ’qüi S’étènd'ait dè' la partie là plus élevée dé l’articulation
lemporo-maxillaire au-dessous de 1,’angle de la mâchoire, conseilla de faire .dans ce-tfajét des
injections ayéc la liqueur de Vifi'ât'e.' Elles Jurent pratiquéës, vers lé.milièu du mciis, par le doc¬
teur Saint-Frons, de Saint fterré-sur-Divès. Il né put en faire que deux y elles am|enér.èht,un,q,
vive inflammation qüj se 'bientôt, ét'àu bôht dë,;qu,irizë jours M“® M...''élail eo^
ment guérie. ’ Depuis,,’ j’gi revu plustéuÿs' îbiéjcëtïè dame ét la guêrisph ne s’'esrp^'',dé'mentiér
Ainsi; voilà üh abcès chaud développé â ranglé de la mâchoire, dôhnâht lieu à de
nombreux trajets flstuleüx dàns' la région parotidienne',' datant' '.dé quinze moi's, rën-’
dant,,insupportable^‘rèxistéhce d’une jeune femme,, parfois même compromettant sa
santé en ^empêchant .d’.ouvri,r ià,,boü;qhe et :dé. prendre une £ihuient,ation . suffisante.
Cet abcès, dont rien ne pouy, ait faire préyoir. le terme, est gnéd en quinze jours par;
deux injections de liqueur de Villate !
Lés abcès- des sinus frontaux pouvant être, ^ jusqu’à un certain point, rapprochés
des 'àbcê’s 'éhaads des parties rfiolles, trouvent ici haturellement leur plàce'. ' ■ ' * ^ v
OBSi . XIL r- FhtMler^bfMe consécutive à- un abcès du sinus frontal, — Quéri^n en huit jours^ ■
' Ün jéuhé' Anglaise vint co'hs'ulted. il y â deux aiis, M. 'Néfàtoh, pour Une fistuïè' 'qu’elle p6r-‘
lait au milieu du frdht, èf qui était éohséeütivé à- un àïicès développé' dâôs le sihus frontal;;
Cetté fistule faisait le désespoir de èette dame. Après avoir consulté sans résultât toutes les
sommités chirurgicales a© l’Angleterre et de è’ Allemagne, elle vint s’adresser A Mi^Aélaton. ,
Rien, jusqu’à ce jour, n’avait pu la gu,érir.vM.:Xélàton, constata qu’il n’y ,avai,t;auçune lésion
osseuse, et il. fit dans la fistule plusieurs injections de liqueur deiYiHate, Huit, jours après, la,
fistnje.se cicatrisa pt la maladiè n’a pas réddiyfi' depuis. ,
' Ôbs.' inr. — • Fistule consécutive à un abcès du sinùs frontal. — Aniéliorationf '■ ' ' ’
: Le dûeeteru d’unè, .maison, d’éd’uçaüon dan§ je, département, du; Nord ayait uneflia^plégon^-
cutive à iih abcès du' sinus frontal, et avàït; âé traité sans succ'te, lorsqii,’ir vint consulter'
]\i. Néiàfon dàna ié courant dé cetté année. L’injection deTillété lui fût’ pjpsénte y lè 'iliajadé;
ïëjoiïrnâ' chez M'ét.édfivit 'bientôt ijti’irétait' preSqué guéri. Mais, depuis’,' ’sa fistülë s’fist Vod-
yertè.' ’IVÏJ 'Nélatori luï â 'conseillé' dé 'fép'réniïrè l’usagé d'éS mtêraes irijèétiôris.' La- situatibH *d'é'éè
malade est bien améliorée, mais il n’est pas encore guéri. ' ih'
Quoique cette obseryatipn ne poiLpâ,s terniinée, pnisquede aujqVest encoye eiijtrair
tement, nous ferons remarquer que la maladie a subi une modification salutaire, et
qu’irÿ'â^’h'èü d’espérêr uùé güérison 'ébmplète; ■ ' "■ ''■ ■v'' • .
Dàhs les cieux ob'ëëbv’atibii^'qiié nouS venons 'de éiter, la liqueur' de Vinàtè'iYagit
pas seulement en faisant cicatriser le trajet fistuleux, mais aussi en modifiàfiVla
sécrétion de là' 'muqueuse qui tapisse le sinus; eliè suppritfie l’exhalation purulente
de dette ' muqueuse de là même manière qu’elle tarit, chez le' cheval, la sécrétion
puriforme du 'derme dénudé dans les eaux aux jambes. " ’
Celte action bien évidente sur une' menîbranë muqueuse enflammé’é^'clirèhl^^
ment d.onne à penser que celte liqueur .pourrait rendre/ des. services dams,
ment de certaines fistules lacrymales qui, reconnaissent pour causé l’infianiînatidn
chronique: de la muqueuse du sac. H y a là un sujet d’études et de recherches Intér
ressantes à faire. .
Les fistules qui succèdent à une plaie d’arme à feu sont parfois très-difficiles
à guérir; lorsque la période inflammatoire est passée, et si la balle n’est pas restée
dans les chairsy ces fistules rentrent dans la catégorie des fistules cohsécutiyes aux
abcès chauds,, et quoique d’origine traumatique, elles güérissent parfaitement avéc
la liqueur’ de Villate. L'obseryation suivante, que je dois à l’obligeance du docteur
Saurel, en est un des exemples leg plus remarquables. , ,, .
L’ÜNION MÉDICALE.
231
Obs. XIV. — Fistules multiples consécutives h une plaie d’arme à feu datant de trois ans
et demi. — Guérison en sept mois.
Un nègre d’Abyssinie par une série de circonstances qu’il serait trop long de rapporter
ici, se trouvait dans les rangs de l’armée française, à Solferino. Ü reçut un coup de feu à bout
portant sur le côté de la tête. L’ouverture d’entrée de la balle était au niveau de la région
massétérine, et l’ouverture de sortie dans la région postérieure du cou, à 3 centimètres à peu
près de l’apopbyse mastoïde. Ce trajet était resté fistuleux et était, devenu le point de départ
de nombreuses fistules. Toute espèce de traitement avait été tenté sans aucun résultat, lors¬
que, après trois ans et demi de souffrances, il vint. consulter M. Nélaton. C’était au commen¬
cement de 1863. ; ;
A cette époque, la plaie d’entrée était cicatrisée complètement, mais il y avait une suppu^
ratioti abondante par la plaie de’sortie et des trajets fistuleux multiples qui avaient pour point
de départ leUrajet de la balle. Il y avait un empâtement considérable de la région et des acci¬
dents de rétention du pus. Un instant, on avàit songé à porter le bistouri dans cette région,
maisbn y renonça, én présence des dangers qu’il. y avait à courir. C’est alors que M, Nélaton
prescrivit les injections de-liqueur' de Villate dans les trajets fistuleux. Le traitement fut appli¬
qué par M. le docteur Saurel,‘ qui .faisait des injections pendant quatre à cinq jours pour laisser
lê'fnalade'reposer quelques’ jours, parfois quelques semainésj puis il recommençait les injec-”
lions, et ainsi dé suites L’Orificê deda plaie; était maintenu dilaté par des cordes à boyau QU,
des tubes de 'drainage. Lés injections étaient toujours très-douloureuses.. Si le liquide était
retenu dans les trajets fistuleux,- les douleurs devenaient insupportables .au bout de quelques
heures; M. Saurel était alors obligé d’évacuer l’injection à l’aide d’une sonde cannelée ou,
d’une petite canule de trocart introduite dans les fistules. Quelquefois, à l’aide: de pinces, on
pouvait extraire des trajeta fislulèux, des lambeaux de fausses membranes qui en tapissaient
les parois et qui s’étaient formées sous l’influence de l’injection.
Enfin, après sept mois de ce traitement, le malade et le chirurgien ont été récompensés: de
leur admirable persévérance : lé -docteur Saurel ,à eu le bonheur de guérir son malade- d’une
manière absolue; radicale ; la tuméfaction qui existait avait disparu, et il y avait une symétrie
parfaite entre les deux répons postérieures droites et gauches du cou. '
Il y a quelques mois, une fistule s’étant rouverte, s’ést promptement cicatrisée sous l’in-
flUence de deux à trois injections;; depuis, là guérison ne s’est pas démentie.
Il suffît de parcourir les détails de. cette observation pour se rendre compte du serr
vice que la liqueur de Villate a rendu aü malade qui en fait le sujet. La blessure
datait de juin l3S9, 'c’ëst-à-dirè-que, dépuid trois ans et demi, rien n’avait pu guérir
cet homme, quoiqu’il ait eu ïeè conseils des chirurgiens lés plus éminents de l’armée.
Qr, en >épt mbi'^,' la liqueur de Villate éîcatriSe les trajets fistuleux. Ce traitemént, il
est vrai, a 'é|f,,péuii^|é, doüiom^^ fallu toute' l’énergie du patient et toute là
persévérance, je; du chirurgien dans la liqueur dé Villaté
pour conduire cette maladie' à bpnne fin. : Mais si le traitèmeht a été douloureux, au
modus ilp’a pas exposé les jours du malade, comme aurait pu le faire une opération
sanglante, et il n’a laissé après lui aucune trace, aucune dilïormité’ : je ferai remar¬
quer q,ue la petite rechute qui a été observée dernièrement n’a aucune importance et
n’à compromis en rien le résultat obteiiu. '
Dans l’observàtïoh süivahtéj il s’agit d’une fistule consécutive à un kyste et qui,
par conséquent, n’a pu être rangée dans les catégoriés précédentes.
Obs. xy. — Fistulè consécutive à’ un kÿsie.-^ Emploi de la liqueur de Villate; insuccès. ’
LehouXj.boulanger. à Livarot, âgé (ifi,23 ans, grand, bien développé, ayant toutes les appa¬
rences d’une bonne constitution et. ne portant, aucune trace de scrofules, me raconta qu’à l’âgè
de, 5 ans,, il avait derrière la mâchoire infériéuré, près dè l’oreille; urie petite grosseur du
volume d’un pois. Cette petite türaéur était mobile, indolente; peu à peu elle a augmenté de
yolütné, sans causer de doufeur ; il paraît même qu’il y a huit ou neuf ans environ, il me con¬
sulta,' et que je lui aurais dit -alors que sa tmbeür était un kyste et qu’iU fallait l’enlever. Un
an ou deux plus lard, cette tumeur augmenta considérablement en longueur , se prolongea
derrière la branché montante du maxillaire inférieur et vint faire saillie au cou, au niveau de
la partie moyenne de la grande corne de l’og hyoïde. Il ne pouvait plus ni manger ni ouvrir la
232
L’ÜNION MÉDICALE.
bouclie. Un médecin fit une ponction sous la mâchoire, dans le, point le plus saillant 5 , fi sortit
environ un bon demi-verre d’un liquifie semblable â de l’huile* puis il s’en écoula beaucoup
la nuit. Quelque temps après l’opération on lui fit, pendant dix à quinze jours, des injections
iodées, mais on ne put amener l’oblitération du kyste. Depuis, il est resté une fistule dont
l’orifice répond à la partie moyenne de la grande corne de l’os hyoïde. Cette fistule donne
toujours de la suppuration, et si elle se ferme pendant quelques jours, le cou se gonfle, il sur¬
vient de la douleur, et on est obligé de la rouvrir. Il y a huit jours, la fistule s’étant fermée,
le cou a gonflé et il est sorti du pus par le conduit auditif externe. La fistule s’étant rouverte
spohtaném.ént, la suppuration de l’oreille a cessé.
Aujourd’hui, 16 octobre, le malade est dans l’état suivant : sur. lé cou, au-dessous de l’angle
de la mâchoire, on remarque une dépression au fond de laquelle on aperçoit un orifice fistu-
leux. Si on y introduit un stylét,‘on le fait pénétrer facilement derrière la branche montante de
la mâchoire inférieure jusqu’au niveau du conduit auditif; là, le stylet ne rencontre pasd’osà
nu et ne sort pas dans l’oreille, mais il détermine en ce point une douleur assez vive. En pal¬
pant la région malade, on sent tout le long de la^ branche montante du maxillaire, depuis l’ori¬
fice de la fistule jusqu’à l’oreille^ un cordon non adhérent à l’os, du volume d’une grosse plume
d’oie, présentant à sa partie moyenne deux renflements du volume d’une aveline.
Le pus qui s'écoule par la fistule est jaune, bien lié. L’examen du conduit auditif ne fait rien
découvrir de particulier ; il est sain; l’ouïe est bonne ; pas de douleurs dans l’oreille; les
mouvements de la mâchoire sont très-libres, indolents ; maintenant* ils deviennent diflîciles
et dbuloureux lorsqu’il y a inflammation du trajet fistuleux ou rétention du pus dans sa cavité.
19 octobre. Une canule de trocart explorateur est introduite dans: la fistule et pénètre jus-;
qu’au conduit auditif. Une injection de liqueur deVillate est pratiquée s l’aide de cette canule, :
et le liquide ressort par l’oreille. ■ ■;
Le 20 et le 21, je fais l’injection, et le malade continuera lui-même jusqu’au 25 inclusive¬
ment. •
Le 1®' novembre, le malade m’apprend que la cicatrisation est complète depuis quatre jours.
Le 15 décembre, le malade se croyait guéri* lorsqu’il y a six jours le coU a enflé, est, devenu
douloureux ; enfin, la fistule s’est rouverte en laissant écouler une grande quantité de pus. Je
prescris une injection de liqueur de Villate tous les jours pendant huit jours. : <
28 décembre. La fistule est guérie depuis trois jours.
15 mars 186â. Depuis le mois de décembre dernier, un petit suintement purulent a persisté
dans l’oreille, et, depuis quelques jours, il s’est produit une petite grosseur, du volume d’une
petite noix, sur le trajet de la fistule à l’angle de la mâchoirei C’est pour le malade l’indice du
début d’une nouvelle collection purulente. Cataplasmes. , ,
Le 18 mars, cette tumeur s’ouvre et donne issue à du pus. Le malade essaya lui-même de
faire des injections, mais il ne put y parvenir ; néanm.9ins,.rabcès s’est refermé peu, à pe,u* et
le 18. avril la guérison paraît : conaplèté, . II . reste seulement de .J’indui'ation . au' niveau de U:
tumeur. , Quelques jours après, un nouvel abcès se forma, la fistule .se rôüyrif^'ét depuis elle a '
continué à suinter un peu sans faire souffrir le malade. Au total, il se trbiiVé mieux. *
Le 23 septembre et le 30 septembre, même éiat. ' Le stylet parcourt toute l’étendue de la ;
fistule et arrive jusqu’au conduit auditif. Je pratiqué une injection, et lé liquide ne revient pas;
par l’oreille. Ces injections sont extrêmement doulouréusès, et lé malade me dit ne plus pou¬
voir les supporter. Ilrefuse toute espèce de traitement.
Bien que nous ayons eu dans ce cas un insuccès, il né sera peut-être pas sans 'intérêt
d’en rechercher la cause. Est-elle dans la nature de ta maladie, ou bien dans lama-
nière dont le médicament a été adrpinistré?
D’abord, cette fistule est évidemment consécutive à un kyste. Les détails de l’ob-'
servation ne laissent pas de doute à cet égard. Au moment où nous voyons le malade
pour la première fois, les parois du kyste sont revenues sur elles-mêmes; elles for¬
ment la paroi du trajet fistuleux et donnent la sensation d’un cordon dur que nous
avons décrit. Or, cette paroi épaisse, sécrétante, pouvait présenter plus de résistance
à l’action de la liqueur de Villate qu’üne fistule ordinaire. Néanmoins, à plusieurs
reprises, la cicatrisation a été obtenue pendant un temps assez loug pour faire croire
à une guérison définitive, lorsqu’une nouvelle collection purulente venait remettre
tout en question. :
Mais si la nature même de la fistule rend compte jusqu’à un certain point de notre
insuccès, il ne faut pas perdre de vue que le traitement n’a pas été ce qu’il aurait dû
L’UNION MÉDICALE.
233
être. Ainsi, le malade, qui demeure à cinq lieues de chez moi, ne venait pas me voir
régulièrement; il restait quelquèfois un ou deux jours à Lisieux, et alors je lui faisais
moi-même une ou deux injections qui pénétraient bien dans toute l’étendue de cette
longue fistule, puis il retournait chez lui où il continuait à faire lui-même ses injec¬
tions d’une manière fort incomplète. Au bout de quelques jours, la fistule se gué*
rissait, puis les parois du kyste recommençant à sécréter du pus pendant un temps
plus ou moins long, la fistule se rouvrait. C’était à recommencer.
Pour guérir ce malade, il aurait fallu l’avoir sous la main et faire tous les jours
une injection bien complète pendant quinze jours, un mois, peut-être même deux ou
trois mois, et, j’èn, ai la conviction, à un moment donné, le kyste se serait exfolié et
la fistule sé serait fermée. N’avôns-nous pas l’exemple de l’observation précédente^
dans laquelle la guérison n’a été obtenue qu’au bout de sept mois? Il est bien évident
qu’ici l’insuccès tient uniquement à ce que la liqueur de Vîllate n’a pas été employée
avec assez de persévérance.
(La fin à un prochain numéro).
CHIRURGIE.
ANÉVRYSME DE E’INNOMINÉE ^ LIGATURE DE LA SOUS-CLAVIÈRE ET DE LA CAROTIDE
DROITES^
Par M. Heath, chirurgien de rhôpilal de Westminster.
Le fait suivant offre l’intérêt d’une opération nouvelle et non, encore exéiculée en
Angleterre. Elle, est basée sur le principe émis par .Brasdor, le premier, renouvelé,
par Deschamps, et démontré pratiquement par Wardrop : que s’il est difficile, ou,
impossible de lier une artère entre un anévrysme etle cœur, on peut la lierau-dessus
de la tumeur et diminuer ainsi le courant du sang pour obtenir l’oblitération dp sac.
Wardrop, le premierj a montré; la possibilité de ce procédé, en 1825, dans un cas
d’anévrysme de la carotide chez une dame.de 75 ans; il lia cette artère au-dessus de
la tumeur, et la malade guérit. Deux ans après, dans un cas d’anévrysme de l’inno-
minée. chez une femme de 45 ans, et où la carotide droite était déjà oblitérée, il lia
la sous-clavière, et l’opération eut un plein succès. VVardrop fut conduit à ckte pra¬
tique par l’observation importante que le sang peut se coaguler dans un anévrysme,,,
de manière à renforcer les parois du sac et ensuite en remplir la cavité sans que la
circulation en soit interrompue subitement ou entièrement. Diverses modifications
ont depuis été proposées et pratiquées par M. Erichsen, entre autres, qui a consacré
à ce sujet un chapitre dé son livre Science et art de la chirurgie., où sont consi¬
gnés les résultats de sa pratique. Sur neuf ligatures de la carotide dans des cas d’ané¬
vrysme de l’innominée, deux guérirent : l’un des opérés vécut encore trente-quatre
ans; chez l’autre, qui mourut au bout de vingt mois, on trouva une affection grave
dë la carotide, de l’innominée et de la crosse de l’aorte. Les autres moururent à des
dates variant de quelques heures à sept mois après l’opération ; mais chez presque
tous, la tumeur diminua de volume et les sacs contenaient à l’autopsie des caillots
fibrineux.
Dans lés deux cas où fut pratiquée la ligature de la sous-clavière, outre celui de
Wardrop, l’opération resta infructueuse; le premier opéré mourut neuf jours etle
second un mois après. En 1836, Fearn lia la carotide, et deux ans après la sous-
clavière, dans un cas de cette espèce; l’opéré mourut d’une pleurésie trois semaines
après la seconde opération. En 1839, Wickham lia la carotide, et deux mois après la
sous-clavière ; l’opéré fut soulagé, mais succomba peu de temps après. Une seule
fois la carotide et la sous-clavière furent liées simultanément, mais celle-ci ne le fut
pas au même endroit que dans l’opération actuelle qui fut pratiquée par un chirurgien
étranger, M. Rossi ; l’opéré mourut le sixième jour. La ligature de la carotide et de
234
L’UNION MÉDICALE.
la sous*clavière droites avait été faite dans le premier tiers del’étèndue de celle-ci,
interceptant ainsi complètement le cours du sang dans l’artère vertébrale droite, de
sorte que la circulation cérébrale avait exclusivement lieu par lés vaisseaux du c6té
gauche, car à l’autopsie, on trouva l’occlusion pathologique accidentelle de la carb*^
tidé gauche et de Tartère vertébrale droite, ce qui avait amené rapidement la mort
ramollissement . • ■
Tels sont, en résimé, les procédés opératoires employés contre l’anévrysifle de
l’innominée, d’après le principe de Brasd or. Les résultats n’en sont pas très-encoura¬
geants; que l’on mette à part les cas de Rossi et de Wardrop, c’està peine si les, autres
pourraient servir à montrer la valeur de ce procédé. On a ealcülé qu’un tiers du sang’
envoyé dans l’artère innommée est destiné à la carotide, un autre tiers à la thyroïde'
et à d’autres branches, et que le reste passe dans la sous-clavièré. Quand la sous-cla.i
vière a été liée, elle l’a toujours été dans le tiers'de son étendue ; or, en liantlâ caro-l
tide ou la sous-clavière, il reste toujours deux tiers du sang qui circulent dans le saC.'>
« Comment donc espérer, dit M.’ Erichsen, la cure d’un anévrysme situé si près du •
cœur par laiaible diminution d’un tiers du cours du sang? Comme on l.’a:Vu, il ju’y
a que le cas de Rossi où les deux artères .aient été liées simultanément, et l’occlusion
pathologique accidentelle de la carotide g^ché et de l’artère vertébrale droite nous
dispense de tout jugement sur les résultats de l’opération. » Prenant toutes ces cir-
cblistartcés èn considération, il est' impossible dè^dédter qûé la lîgâture simùîtâhéé dé
ces deux vaisseaux ne puisse être qu’un simpTé témoignage en faveur de cette opéra¬
tion contre l’anévrysme de Pinnominée; i i. ' .
Ne pouvant préciser la grandeur du danger que ce procédé fait encourir au patient,
il vaut mieux siippriniel' lés deux Iférs dü Sang coulant dâh's'la tuméur, et le' tiers res¬
tant sera, plutôt un avantage qii* autre chose en facilitant lè dépôt de fibrine dans ié Sa’é
anévrysmal. ; ^
Il est à peine besoin de dire que l’operation dont il s’agit a excité le pldS ^fatid
intérêt. Dé nombreux assistants, parmi lesquels on remdrqùait lés chirurgiens le^
plus éminents, se pressaient dans lè péiit 'amphithéâtre de rhôpîtal. Avant d’eé,'
décrire lé manuel, voici qtiélqùés déVailS’ sué Phistôiré .dti mâladé.' bn remarquera.'
que lés' opinions différentes sur le siégé exâCi.de lâ"Mtaéür mettaient l'opéraféùr dàhsj
une position assez embarrassante ; mais il .était’ tell émept certain d’avoir porté üri’
boni diagnostic, côinm’e lè prdùva Suffisamment la' diminütiôW de la tpm.éurj (jü’ii'
n’anraitpas vôulu mariquér défaire l’opération. ' , ' ‘ , ; ’ ' ’ ' 'i”;
J, W... , 30 ans, veuve, avait fait une chutë’d’une fénêtre douze mois auparavant, sans en ^
éprouver aucun malaise sérieux en apparence. Peu de temps après, elle sentit Une douleur
dans le bras droit, qui fut traitée comme rhumatismale ; mais, huit mois après, elle devint plusi;
intense, eten août dernier j ayant perçu une tumeur au-dessus; du sternum, cette femme alla
à rhôpital SU Mary, où elle fut admise d^.s le- service de.]VI.,.Sipson,,i;],ç anévrysme de far--
tère ionominêe fut diagu-osUqué, et ,M., Lap.ç^ après .^xaujeUp, proppsa, l’opération., qui, fut
refusée. Elle quitta l’hôpital la 12 .oclobre. Admise ensuite ti'rinfirmerie de Lamibeth, çllq'
rendit, le malin de son admission,, un peu de sàng. Sur là demande de M. BuUeu, médècip
de service, M. Heath vînt la voir le 2 novembre, et, après examèft, diagnostiqua un ané¬
vrysme de l’innominée, d’accùrd eù cela avec M. le doctéür Ans lié.’ La tumeur augmëiitant,'
l’opéralioti fut acceptée, et elle entra à cet effet, le lli novembre, à l’hôpilal de Westminster; -
'Une tumeur pulsative existait derrière l’articulation sternp-Clàviculaire droite, s^étendant
en haut au-dessus du sternum et projetant la clavicule en avant. Les battements s’étendaient
en dehors sous le slerno-masloïdien droit, synchrones avec ceux du cœur, mais sans celte,
expansion générale caractéristique de l’anévrysme; particularité due, pensa M. Heath, au,
fascia cerviealis qui limitait la tumeur en bas. Un faible bruili accru depuis l’observation de.
la malade, se faisait entendre, principalement dans la partie inférieure de Ifi tumeur. Bruits ^
dq ccqur ^lurels. Les veines du cou ne paraissaient pas distendues, La pression de la tumeur
et des artères caroliàe et sous-clavière était si douloureuse qûeja maradé ne pouvait les tou¬
cher. La malade était assez grasse, mais pâle et anémique. Elle souffrait constamment de sai
tumeur, surtout dàné la position horizontale. )
L’UNION MÉDICALE.,
235
Après examen, M. Fincham, et l,a plupart des collègues de M. Healh, confirmèrent
le 4iagnostiCj de même que MM. Çibspn, Lane, de l’hèpital St. Mary, et M. Erichsen,
qui pensa que la tumeur s’étendait à l’artère sous-clavière et rendait le cas moins
opérable. M. Fergusson qui, à la demande de M. Heath, avait examiné la malade là
veille de. l’opération, fit remarquer que ça ressemblait à une tumeur vasculaire de là
partie supérieure du sternum et de l’extrémité interne de la clavicule, plutôt qu’à un'
anévryeméde l’innominée, avis dont se trouva être aussi M.Barnard Hplt.Copvaincu
cependant, de sa prenaière opinipn.,^M. Heath proppsa de chloro.former Iq mala.de, et,,
après un éiaoaen plus approfondi,. d’agir .selon des circonstances. , ; ,, Z, ,
,.Le 21 pioyeinbre, M.Xlpver chloroforma la rnalade et un aide, fût chargé.de cpmr
primer les. . deux artères pour élucider le. diagnostic, mais, sans aucun résultat.'
Ml Jileath. procéda atqrs.,,,s.uivant sa première intention,, à la ligature des. déni
prineipaies. artères. La téte .étant .rejetëe en arrière ;et l’épaule droite abaissée, il
tira eh bas la peau du cou sur la clavicule et , fit nne.sincisipn-. en forme , de denii-|
cercle allant du ster no-mastoïdien au trapèze. Laissant la peau revenir à sa position
liorihate; rfncision paraissait être hn déniî-poüce au-desèüs de là Clavicule, et en la
pressant, on voyait à peu prés au milieu la vêine jugulaire .externe. Deux ligatures
furent placées sur ce vaisseau et celui-ci divisé entre elles. Par la dissection, une
veine profonde se mit à saigner, mais le sang .fut; aussitôt arrêté. M. Heath disséqua
en bas dans le, voisinage de l’artère dont ij. s’ efforça de trouver la position exacte avec
l’index. Ne sentant pas de pulsation, il déchira soigneuserherit le tissu cellulaire avec
un stylet et mit le vaisseau à découvert près^ du scalène. Il n’existait aucun batte¬
ment du vaisseau, dû probablement à l’état de faiblesse de lamalade à ce moment de
l’opération, produit tant par le chloroforme que par l’atmosphère cbaudC; de la^salle
remplie de monde. La patiente, après avoir respiré de l’air frais j revint à elle et l’ar¬
tère ayant recommencé, à battre, M. Heath passa une ligature autour de haut en bas
avec une aiguille à ligature ordinaire. La pression de l’artère avec le doigt sur la
ligature arrêta le pouls radial et le vaisseau fut immédiatement lié. On procéda
ensuite à la ligature de la carotide droite par une incision le long du bord interne du
sterno-mastoïdien, et le vaisseau fut exposé dans l’intervalie entre ce muscle et l’os
hyoïde. L’enveloppe commune fut ouverte sur le côté interne afin d’éviter la veine
jugulairej qu’on apercevait parfaitemeflt et raiguille passée du côté externe sans
exposer lé nerfvagiie. La ligature nè produisit aûeunè altération apparente de la face.
Les pupilles restèrent parfaitement égales. Aucun effet immédiat ne se produisit sur
kitumeur. Les incisions furent fermées avec des points de spture et un bourrelet de
charpie sur chacune d’elles. L’opérée fut remise dans son lit et l’extrémité supérieure
droite enveloppée dans du coton.
Les suites, de. ropératipn ont été aussi très-satisfaisantes. Un peu de malaise qui
troubla l’opérée, pendant quelques heures fut dissipé par dedrès-^pefites doses d’acide
hydrocyanique et de la glace. On lui donna d’abord pour la fortifier des lavements de
bouillon et du quinine. Le lendemain, elle put prendre de l’arrow-root et de l’eau-
de-viè et petit à petit des œufs, du pied de veau, du bouillon et du mouton. ■
Le soir de l’opération, la pulsation revint dans les artères temporale et faciale
droites. Le 23, on sentait une faible pulsation dans l’artère brachiale droite, et le 25,
dans la radiale droite. Il survint aussi un léger mal de tête, pas assez fort cepen¬
dant pour inquiéter rôpérée qui, du .resté 'dormait bien. ï^bus la vîmes le 26 (six
jours après l’opération), elle était dfins son Ut e.^ paraissait bien. Avant l’opéra¬
tion, elle s’était plainte d’une sensation dans le larynx qui la gênait quand elle se
couchait. Elle était alors entièrement disparue, et l’opérée pouvait se mettre sans gêne
dans la position horizontale. La douleur de la partie supérieure du sternum avait
diminué. La tumeur était sensiblement aplatie et diminuée de volume. L’oreille ne
pouvait entendre dessous aucun bruit, mais le second son de la pulsation était plus
intense. Le pouls, de 120 qu’il était le matin de l’opération, tomba le soir à 92. II
remonta le lendemain à 120 et y resta depuis.
236
L’UNioN Médicale.
Le 29, l’état était três-salisfaisant, le pouls à 100. Le pouls radial droit était plus
marqué. Il y avait un peu d’altération dans la pulsation de la tumeur, mais l’extrémité
interne de la clavicule pouvait être distinctement définie.
La convalescence continua; les deux ligatures tombèrent lé 8 octobre (dix-huit
jours après l’opération), sans la plus petite hémorrhagie, et les plaies se cicatrisèrent.
Il y eut une diminution notable du volume de la tumeur et de ses battements. On
voyait parfaitement l’extrémité interne de la clavicule, et la partie pulsative delà
tumeur paraissait être sous l’articulation sterno-ClaviCulaire. La circulation se faisait
parfaitement tant dans le Cerveau que dans le bras. L’opérée mangeait et dormait bien,
et toute douleur et malaise étaient passés. Quand les ligatures tombèrent, on la mit
àda diète sans stimulants; et on lui fit prendre de la teinture ferrée aVëc digitale ;-
mais celte potion ayant occasionné du malaise, on y ajouta 1 gramme d’acétate de-
plomb à prendre deux fois par jour, une vessie déglacé étant tenue constamment sUr
l’anévrysme. (LaMce#, décembre.) — P. G.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ RÉDICO-CHIRUlieiCItLE DE PARIS.
Séance du 14 Décembre 1865. — Présidence de M. CoLLOMB, vice-président.
Le procès-verbal de la dernière séance, est lu et adopté.
La Correspondance comprend :
1” line lettre de M. G AIDE, qui s’excuse de ne pouvoir présider la séanee. '
2° line lettre de M. le docteur Paul Horteloup, qui sollicite lé titre de membre titulaire de
la Société. A l’appui de sa candidature, il adresse à la Société un travail intitulé : De la scléro¬
dermie. Ce travail est renvoyé à une commission composée de MM. Géry, Ségalas, Charpen¬
tier, rapporteur.
3° Plusieurs numéros des journaux là Revue d’ hydrologie médicale, la Revue illustrée des
eaux minérales.
; M. Charpentier lit: un rapport sur la candidature, de M. le docteur de Pietra Santa.
, Sur les conclusions du rapport, M. de Pietra Santa est nommé membre titulaire de la Société.
M. Briôïs, à l’occasion de sa nomination comme membre titulaire, adresse ses remercîments
aux lïiémbres de la Société. ’ ■ >
Messieurs, , ■
Des circonstances indépendantes de ma volonté hé m’ont pas permis de venir plük tôt pren¬
dre place parmi vous et ont ainsi retardé l’heuré dés remercîments que je viens vous adresser
aujourd’hui.
Avec une bonté et une indulgence dont j’ai été fort louché, et dont je garderai toujours le
souvenir, vous m’avez conféré le titre de membre de la Société médico-chirurgicale de Paris,
c’est-à-dire de l’une de nos Sociétés savantes' le plus justement estimées de la capitale j et à
laquelle tout médecin soucieux de sa considération, et de sa gloire doit tenir à honneur d’ap¬
partenir.
C’est ainsi, Messieurs, que votre nouveau collègue apprécie la haute distinction dont il a été,
l’objet. 11 vous en remercie vivement et vous donne l’assurance qu’à partir de ce jour, il mettra
au service de la Société dont il à l’honneur de faire partie, non pas ses talents, qui pèseraient
d’un bien faible poids dans la balance, mais son zèle et son dévouement, dont il ne craint pas
de vous garantir l’ardeur et la sincérité.
J’ai parlé de votre indulgence à mon égard. Elle a été grande , puisque vous avez daigné
m’ouvrir les portes de votre cénacle scientifique sur la seule présentation d’une œuvre pure¬
ment littéraire.
‘ Mais jTai compris, Messieurs, qu’en agissant ainsi, vous honoriez dans ma personne le culte
des belles-lettres, qui doit être cher à tous les médecins vraiment dignes de porter ce nom.
Les lettres, en effet, sont le cadre éternellement beau et essenlielleinent bon, dans lequef
L’UNION MÉDICALE.
237
toutes les nobles pensées, toutes les idées utiles doivent être présentées aux méditations du
public.
Les médecins de la plus haute antiquité l’ont ainsi compris, et vos contemporains sont restés
fidèles aux élégants principes de la littérature médicale.
Nous ne saurions, en effet, nous autres gens de l’art, négliger la forme littéraire dans tous
les actes écrits qui nous sont demandés soit par l’autorité , soit par la clientèle ; j’ajouterai
même que notre langage usuel acquiert bien plus d’autorité et bien plus de consistance aux
yeux du public quand, dans notre langage, nous nous servons avec bon goût et savoir-faire
d’un style pur, concis et châtié, qui révèle aux yeux des gens compétents la bonne éducation
littéraire que nous avons reçue.
C’est pénétré de ces idées que vôtre nouveau collègue vous renouvelle ses rem'efclments, et
vous donne l’assurance de son dévouement confraternel à vos personnes et de sa coopération
la plus active au succès et à la gloire de la Société médicô-chirurgicale de Paris, àkm le sein
de laquelle il vient d’être admis.
M. Gallard appelle l’attention des membres de la Société sur la fabrication de l'enveloppe
des cahiers de papier a cigarettes.
Ces enveloppes, dit M. Gallard, fabriquées par la maison Abbadie, rue ^aint-Martin, sont
données à des ouvrières par paquets en contenant plusieurs centaines. Le travail d^ ces ouvrières
consiste : 1° à coller un morceau de caoutchouc sur chacune de ces , enveloppes ; T à coller
des feuilles de papier â cigarettes. Or, ces enveloppes sont illustrées de dessins sur lesquels
on applique une préparation dans laquelle entre des sels de cuivre. MM. Chevallier et Gallard
se sont assuré de la présence de ces sels. L’attention de M. Gallard sur les inconvénients qui
pouvaient résulter de ce travail â été èvëillée par un fait dont a été témoin un de sèsi'amis et
collègues dans les hôpitaux, M. le docteur Besnier. M. Besnîer a observé, en effet, chez une
femme qui se livrait depuis longtemps à ce travail, tous les signes de la tuberculisation pul¬
monaire. Ce médecin ne conclut pas de ce fait que la poussière qui s’échappe de ces enveloppes
a produit la tuberculisation, mais il l’accuse dé l’avoir aggravée.
M. Gallard,; à partir de ce moment, s’est transporté chez les ouvrières qiii se livrent à ce
travail ; il les a questionnées pour savoir quels étaient les inconvénients qu’elles éprouvaient.
Malheureusement, il n’a pu encore recueillir des renseignements bien complets; Pour le moment,
voici ce qu’il a constaté :
Lorsque ces femmes déploient les paquets qui contiennent ces enveloppes, ili s’en échappe
aussitôt une poussière extrêmement fine et très-abondante qui remplit la chambre; Du ï:este,
M. Gallard met sous les yeux des membres de la Société une assez grande quantité de nette
poussière qu’il a pu recueillir sur ces enveloppes,. C’est dans l’analyse qu’il en a faite qu’il a
reconnu avec M. Chevallier qu’elle contenait en assez grande proportion, des sels .de cuivre.
Par suite du dégagement de cette poussière, au bout d’un certain temps, les oqvrières sont
prises de toux, d’une certaine gêne de la respiration; certaines, surtout celles qui travaillent
aux enveloppes vertes recouvrant les cahiers de papier à cigarettes nommé le Catalan, sont
prises d’une violente constriction à la gorge, en même temps que ,1a toux est plus opiniâtre.
M. Gallard n’a pas vu ces derniers malades; mais il suppose que ces accidents, sont due
à l’arsénite de cuivre qui entre dans les ..préparations recouvrant, ce papier vert,. Pour
toutes ces raisons, M. Gallard voit dans ce travail des conditions insalubres et pour les
ouvrières, et pour leurs familles, leurs enfants, car elles travaillent chez elles, dans des chambres
mal aérées. Il se propose dOnc de poursuivre cettë étude ; aussi demande-t-il aux' membres de
la Société qui habitent lès environs de la rue Saint-Martin s’ils ont déjà rencontré de cfes faits,
et si leur attention a été éveillée sur les inconvénients qu’il vient de signaler.
M. Gért père, membre du Conseil d’hygiène de l’arrondissement, n’en a jamais entendu
parler.
^ M. Martineau : La communication de M. Gallard est très-importante au point de vue de
l'hygiène. Il faut, en effet, dans ce travail, considérer deux faits très-importants :
1“ L’influence des poussières sur les organes de la respiration; or,- cette influence est connue
depuis longtemps : les travaux de MM. Tardieu, Escoffier, sür l’industrie des mouleurs en
cuivre; de M. Vernois, sur les charbonniers, nous montrent toutes les altérations qui survien-
uent dans le parenchyme pulmonaire. Par conséquent, il ne serait pas étonnant que , chez les
femmes soumises à l’action prolongée des poussières qui s’échappent de ces enveloppes, on
vît survenir des bronchites chroniques, de l’emphysème pulmonaire.
2° En outre, il faut tenir eorapte que ces poussières contiennent en assez gran(te quantité
L’UNIOISI MÉDICALË.
des sels de cuivre, et même de l’arsénite de enivre. Par couséqüént, il serait frès-intéressant
de. savoir si les personnes soumises à l’influence de ces émanations cuivriques et arsenicales
présentent quelques phénomènes d’ihtoxicàtion, soit cuivjrpuses, soit arsenicale^;.
M. Gallard se propose, en effet, d’étudier cette double influence.
M. Boürrière : La poudre généralement employée dans les illustrations du papier à ciga¬
rettes est connue dans le commerèé sous le nom poudre de brome; elle ne contient pas de
cuivre pur. Cette poudre est très-ténue ; elle n’a aucune action délétère. ■
M. SiMONOT a vu, à la suite de l’emploi dé celte poudre verte, des ulc.érations d, es doigts, des
érosions, des yeux, des narines, des lèvres des épistaxis fréquentes. ■ ■ ,
La Société procède , au renouvellement de son bureau. .
En vertu du règlement, le vice-président devient de droit président pour l’année suivante.
Par conséquent, M. Gollomb est nommé président pour l’année 1866.
Au scrutin, sont nommés : • ■
MM. Forget, vice-président; •'
' Màrtinead, secrétaire général; •
Émile Sêgalas, sécrétâire-archiviste ; , ’ . : ' ^ ‘
Géi7 père, trésorier ; . ' '
Guyot et Bertholle, membres du .comité de publication.
A propos de l’ordre du jour sur la contagion du cboléra» M.. ÉmileSÉGALAs ,signal^ le fait
suivant qu’il- a observé daps sa clientèle.: : . , >
■M.X..., âgé de 78 ans^ habitant Montreuil, était atteint de la pierre. Afin de pouvoir être
opéré, il était venu se loger rue Saint-Louis quelque temps avant l’invasion de l’épidémie de
choléra. Les premières opérations de lithotritie s’étaient très-bien passées; aucun -accident
n’était survenu, lorsque ce malade fut pris d’une diarrhée ^ d’abord légère ; la nuit qui suivit
rapparition.du choléra il y eut des selleS nombreuses, une douzaine environ. Quând je Vis lé
malade, à dix heures du matin, les selles étaient fréquentes ; elles présentaient tous les carac¬
tères des selles des cholériques, mais il n’y avait ni vomissements, niærâmpes. La voix seule¬
ment était éteinte; en outre, il y avait de la tendance au refroidissement.: • ■ ■
rraîteniéht .’ Douze gouttes de laudanum de Sydenham, du thé aromatisé avec du rhum. •
' A onrè ‘heures du matin, la diarrhée ëtail complètement arrêtée; le malade se trouvait
mieux, lorsque tout à coup on me fit appeler- à deux heures : je trouvai lé malade cyanosé,-
refroidi, dans le coma ; h trois heures ét demie, il était mort. Sâ femme lui dOhriait’seulè‘ dès
soiné; elle couchait d'ans la même alcôvé-, vidait le bassio; Vèrs midi, voyant soh mari un peu
mî'éux, elle va à Montreuil ‘pour chercher ses enfants; quand elle rèvîfil. Son mari était mort‘.i
Elle reste auprès de lui j usqu’aü moment de l’ensevélissemeht, ' puis elle reviént ‘ à MOti treuil ;
le lendemain', elle succombait à' une attaque foudroyante de' choléra;' aupâravantj'ëlie était
très-bien portante. Je nie suis enquis avec soin de son état antérieur de santé. Je livré cé fait à
votre appréciation ; je tenais à vous le signaler avant d’ouvrir la diseussion sur la question qui
préoeeupC en ce moment la Société. ' - '
,, M. BEpTHOLLé : Avant de discuter' Ta cQntagipn du choléra, jé crois qu’il est' opporiun de
savoir si le choléra est infectieux. La contagion du chçléra par infection, ne f|iït aucun doiité,
je pense, pour les médecins qui . peuvent obserYer pur un terrain restreint.' Quant à moi, |é,
l’admets pleinement. J’ai vu des faits qui m’ont' convaincu; je vous signalerai celui-ci,’ entre
autres : Dans une famille composée du père; de la mère et dé deux enfants, le père est atta¬
qué du choléra ; il succombe rapidement. Les enfants, qui étaient restés dans, la même chambre,^
succoipbent deux jours après; la mère, qui les avait tous soignés, succombait lesjçurs suivants.
Dans ce cas, l’infection 'est évidente. Je, dois dire, du reste,' que, dans-la niaison, itt u’y a
eu d ’aqtres .CRS de chpléra. L’infection se transmet, dans pelte maladie comme dans toutes lès
antres maiRdies infectieuses et çpntagieuses, par l^s selles, les miasmes,. etc.; ainsi, rien n’es|,
plus vrai ppur la variole, Ta scarlatine, la rpugéoie,' que,' ce mode d’iiifection.', ' . . !
M. Gollomb se demande s’il faut établir une distinclion entre l’infection et la contagion ;'
pour lui, il n’y en a pas. : ; ,■
M. SiMOjxoT voudrait qu’pu changeât les termes infection' et Contagion : ainsi, sj' l’on disait
que Te éholérâ est transmissible, tout le mondé serait bien pfèfe dé s’entendre, car bn ne peut
L’UNION MÉDICALE.
douter que le choléra ne soit transmissible^ Maintenant, l’est-il par contagion, ou par infection?
On n’en sait peu t-êtré. rien encore. Quoi qu’il, en soit, je considère ces deux modes de transe-
mission comme étant bien différents. Par contagion, on entend une affection qui se contracte
par inoculation, par la peau, les muqueuses, dénudées de leur, épiderme; par infection, la
maladie sè contracte par la respiration, par les poumons; on l’a appelée contagion médiate;
c’est un tort, c’est établir la confusion dans les esprits. En outre, une maladie contagieuse
peut se détruire par l’isolement. Ainsi, la syphilis, maladie éminemment contagieuse, serait
détruite à tout jamais s’il était facile d’isoler les' individus contaminés; pour le choléra, il n’en
est pas de même : c’est une maladie transmissible, je crois, par infection ; or, on ne peut rien
contre ce mode de transmission, attendu qu’on ne peut soustraire les individus à l’influence
de l’air. Enfin, dans l’étude de toutes ces questions, il faut tenir compte des prédispositions
des individus, de leur état de santé antérieure. ■ ' - '
M. Martineau ne voudrait pas qu’on se hâtât de dire que le choléra n’est pa^ çontagieuic
dans le. seps propre du mçt. Dans ce moment-ci, cette question est à l’étude. M'. jè professeur
Ch. Robin, M. Legros, 'iiitèrné, à l’Hôtel-Dieu, ont fait dés expériéhces qui teii'drâiënt à prouver
que le choléra est contagieux par inoculation. Ces expérimentateurs auraiènt injecté d’abord
du sérum provenant du sang de cholériques, puis des matières provenant, soif de vomisse-
nients,';'spit de déjections alvinés, et ûs auraient vu les animaux succomber au" véritable cho¬
léra. Pour toutes ces raisons, il faut attendre, avant de se prononcer, le dernier mot des expé¬
riences. ••
]^, Bourrières se demande si la prédisposition à contracter des maladies contagieuses né
résiderait pas, dans certains pas, dans le sang. Üinsi, dît-il, il n’est pias rare dé voir plusieurs
membres d’une mêmé famille contracter la même maladie, tandis que les perSônnès étran¬
gères vivant avec elle ne contractent pas celte maladie. — N’en serait-il pas ainsi pour le
choléra? Né p6urrait’-on pas expliquer de cette manière les faits que l’on vient de signaler, et
que l’on a signalés depuis longtemps?. ^ ^
M. Bertholle a'été frappé depuis longtemps déjà dé l’explication donnée par M. Bourfières;
il serait porté à croire, d’après ce qu’il a vu, que le sang donne une’ aptitude très-grande à la
contagion; il a fait cette remarque pour la variole, la scarlatine. Ainsi, dernièrement, il a vu
Succomber quatre enfants de la même famille à la scarlatine; pour le croup, il en est de
même; tous les médecins qui s’occupent de maladies des enfants signalent dans une même
famille plusieurs cas de croup.
M. Jules Güyot : Dans leS roaiadies héréditaires, je comprends l’opinfon de mes deux col¬
lègues; mais qu’oîi vienne l’invoquer en sè fondant sur Cé qui sé paSsé dans la scarlatine, jé
ne la comprends plus. La scarlatine est une maladie trop cqntagieusè pour qu’on ne puisse
expliquer le fait de M. Bertholle par la 'contagioh. Quant âu choléra, je dirai seulement que,
dans deùx familles, j’ai eU à soigner un individu atteint dé Choléfa. Les autres membres n’ont
rienou.'
M. Bertholle ne nie pas qué le problème ne soit complexe ; il a été frappé seulement de
ce fait de la contagion dans les familles. . . '
: , , : he Secrétaire général, L. Martineau.
COURRIER.
Conformément aux statuts, MM. les Actionnaires de I’Union Médicale sont prévenus que
l’Assemblée générale annuelle aura lieu le vendredi 16 février courant, à 8 heures du soir,
au sîëgéde la ëoèièté. - ■ . ; — . ' : o . / .
NÉCROLOGIE. — L’hôpital Saint-Antoine, si cruellement éprouvé l’année dernière, vient
de faire une nouvelle perte en la personne de M. Léopold Prieur, externe dd service de
M. le docteur Broca. M. Prieur n’était âgé que de 22 ans. Travailleur intelligent et infati¬
gable, 11 s’appliquait avec ardeur à l’étude des langues étrangères, sans négliger néanmoins
ses études médicales; l’anglais, l’espagnol, l’italien, lui étaient devenus également familiers.
L’un dès élèves favoris du professeur Arnold, à Heidelberg, il avait acquis dans celle École
une connaissance approfondie de la langue allemande et s’occupait depuis longtemps déjà
d’une traduction de Tanalomie de Henle, Il y consacrait une partie de ses nuits, se livrant
sans ménagement à ce travail supplémentaire. Sa santé ne larda pas à en souffrir. Atteint
2^0
L’UNION MÉDICALE.
d’une méningite, il a succombé dimanche dernier, laissant inaclievées les nombreuses tra¬
ductions qu’il avait entreprises. Tous ceux qui l’ont connu Tendent justice aux qualités
solides de son esprit et de son cœur.
— Dans une de ses dernières séances, le Corps législatif a adopté une ldi dont V.oicr la
teneur
Art. 1". ..i— Un prix de 50,000 fr., à décerner dans cinq ans, est institué , en faveur dé
l’auteur de la découverte qui rendra la pile de Volta applicable avec économie : . ;
Soit à l’industrie comme source de chaleur,
Soit à la chimie.
Soit à la mécanique,
Soit à la médecine pratique.
Les règles à adopter pour les conditions et le jugement dudit concours seront déterminées
par un décret.
Art. 2; — Dans le cas où le prix n’aurait pas été décerné à l’époque fixéé, par l’article ci-
dessus, le concours pourra être prorogé, par un décret de l’Empereur, pour une nouvelle
période de cinq ans.
— M. le docteur Leudel fils (Théodore-Émile), directeur de l’École préparatoire de méde¬
cine et de pharmacie, médecin adjoint du lycée, impérial, de jR.ouen, est nommé médécih du
lycée impérial de celte ville, en remplacement de M. Leudet père, dont la démission . est
acceptée.
M. le docteur Nicole, médecin adjoint de l’Hôtel-Dieu de Rouen, est nommé médecin adjoint
du lycée impérial de cette ville, en remplacement ne M. Leucjet fils, appelé à d’àutfes
fonctions.
Les médecins dont les noms suivent sont autorisés à faire, pendant l’année sçolaire
1865-1866, des cours publics d’enseignement supérieur sur les sujets ci-après indiqués :
, M. Faivre d’Esnans, docteur en médecine à Baume-les-Dames. — Histoire naturelle.
, M. Routhier, docteur en médecine. — Hygiène.
; La fin de l’année 1865 a été marq^iiée en Angleterre par trois procès de meurtre qui
ont demandé i’intervention ;médicale. Les défenseurs des trois délinquants invoquaient en
faveur de leurs Clients leur état présumé 'd’aliénation mentale. 1° Forward, assassin de sa
femme et de son fils, a été reconnu sain d’esprit et coupable à tous les chefs. 2° Wails, déjà
pensionnaire d’un asile d’aliénés, meurtrier d’un de ses camarades, a été considéré comme
ayant agi sans, discernement. 3° Robinson, à peine âgé de 18 ans, meurtrier de sa maîtresse,
à la suite de quoi il avait tenté de se détruire, a été recommandé à l’indulgence de la reine,
l’enquête ayant constaté qu’il avait agi sous l’empire d’une grande exaltation, él, de plus,
que divers membres de sa famille sont atteints de folie. {Médical Times and Gazette.) ;
— La Société médicale du Panthéon tiendra sa prochaine séance mercredi, 7 février, à
huit heures précises du. soir, rue Sainte-Croix de la Brelonnerie, .n° 20, où sont transférées
les Sociétés savantes qui siégeaient à l’Hôtel de Ville. Voici son ordre du jour ; 1° Rapport
sur la candidature de M. le docteur Durieux de Roisel, par M. le docteur Domerc ; — 2“ Rap¬
port sur la candidature dé M. X. Gâlezowski, docteur en médecine des Facultés de Saint-Pé¬
tersbourg et de Paris, par M. le docteur Coursserant ; — 3° Des maladies régnantes, par les
membres de la Société; — 4“ Communications diverses, par MM. Delasiauve, Girault, Plée;
— 5“ Expériences de nature à démontrer que le phénomène de la respiration s’accomplit dans
le système nerveux, par M. le docteur Kauffmann.
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L’UNIQN MÉDICALE.
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An moyen du dondron et dn Raume de TOIilJ
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h ses prôpriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates , et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
■ Lire les observations et rapports 'médicaux contenus dans la brochure.
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■ Dé'pÿt dans les' principales pharmacies de ç,hAqueviUf-
MALADIES DE POITRINE
ttYPOPHOSPBITES DU CHURCHILL.
§iroi)' d,’jhypoph9,sphî{.e ,de s9utlie,.,pii;op ,d*itypp-
pbp^Êîte' (ie.cbauXj.—J, Pilules d’hypoj^ho^pliiiLe de
quinine. .
Chlorose, Amélie, l'âles .çonlçvrjs. —
Sirop d’hypophosphite de fer, Pilüles d’hypôphos-
phite de manganèse. Prix : 4 fr. de flacon.
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minue, l’appétit augmente, les forces reviennent,
les sueurs nocturnes cessent, et le malade jouit
d’un bien-être inaccoutumé.
Pharmacie SWANN, 12, rue Gastiglione,à Paris.
— DÉPÔTS: Montpellier, BELEGOU frères; Nice,
FOUQUE; Lyon, Pharmacie centrale, 19, rue Lan¬
terne; Bordeaux, Nantes, Toulouse, dans les suc¬
cursales de la Pharmacie centrale,
'préparations de Perchlorure de fer
i du D’’ DELEAU, méd. du Dépôt des condamnés.
Solution normale à 30'=; Solution caustique k 45'=.'
Sirop, Pilules, Pommades. Injections pour hommes
et pour femmes.
Dépôt général , ancienne phar. BAUDRY, rue de
Richelieu, 44, à Paris, G. KOCH, successeurs
PILULES CRONIER
A L’IODÜRIi DE FER ET DE QUIüUlVE.
(Extrait de Isl Gazette des hôpitaux, 16 mai 1863;)
Nous pouvons dire que M, le D’Cronier estle séul
qui soit arrivé à produire ce médicament k l’état
fixe , inaltérable , .et se conservant indéfiniment.
Par conséquent, il a donc un avantage réel sur
toutes les préparations ferrugineuses,' ,
Rue de Grenelle Saint-Germain, 13, k Paris.
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Dd D’ CRONIER.
11 n’cîit pas un praticien, aujourd’hui, qu ne
rencontre chaque jour dans sa pratique civile au
moins un cas de i\évralgie et qui h’ait employé le
sulfate de quinine, tous les anti-spasmodiques, et
même l’électricité. Tout cela bien souvent sans
aucun résultat.
Les pilules anti-névralgiques de Cronier, au con¬
traire, agissent toujours et calment toutes les né¬
vralgies les plus rebelles en moins d’une heure.
Dépôt : Chez Levasseur , pharmacien , rue de la
Monnaie, 19, k Paris.
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rhes itulniouaires, asthmes, bronchites
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à. çe point de vue, dans, son service de l’hôpital de
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dysménorrhée sont indépendantes d’un état.anato-
mique, ou d’une-lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble de l’innervati&n vaso-molrioede
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battre sinamltanément ou préalablement la chlorose
ou les autres complications.
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Tout ce qui concerne ta rvédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée x.ATaujR , Rédacteur en chef. — Tout ce tful '
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Füufcowÿ-Afontmarfcej S6. • •
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
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médecin de l’hôpital des Enfanls-Malades, et Armand Desprès, chirurgien des hôpitaux.
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decine, à Paris.
LETTRES SUR LA SYPHILIS, adressées à M. Ip rédacteur en chef de Vünion Médicale, suivies
des discours à l’Académie impériale de médecine, sur la syphilisation et la transmission
des accidents secondaires, par Philippe Ricord, ex-chirurgien de l’hôpital du Midi, avec
une Introduction par Amédée Latour, rédacteur en chef de X'Vnion Médicale, 3' édition
revue et corrigée. Un vol. in-18 Jésus, de 558 pages. Prix : 4 fr. — h. Paris, chez J.-B.
Baillière et fils, libraires, 19, rue Ilautefeuille.
L’UINION MÉDICALE.
AVIS A MM. LES MÉDECINS.
En venant remercier les Médecins des d^arlétnenls les plus fiévreux <]6 Franée, ét notam¬
ment ceux de rhôpital de Rochefort, des^émerques ét désirs qu’ils ont bien voutir trans¬
mettre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarques le plus souvent exprimée^
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quikoïde- Armand à l’état sec. De cette façon
il pourra être ordonné comme le sulfate de quinine, ^on innocuité de plus en plus constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront certainement préférer dans la majorité des cas où la
quinine est indiquée.
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et Drogueries de France et de l’étranger.
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rébenthine sont employées avec
un grand succès contre les vers
et dans le traitement des cal¬
culs biliaires, des catarrhes
delà vessie et, des poumons’
dçs .sciatiques,, des névralgies
intercostales, faciales, viscé-
râlés,’etc. ^
M. le professeur Trousseau
les prescrit le plus souvent 5
la dose de 8 et même de 12
perles à prendre chaque jour
pendant le repas. {Traité de
Thérapeutique de Trousseau
et PiDoux. T. 11, pages 610 et
suivantes) .
Ci-contre le modèle de
l'étiquetle apposée sur chaque
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PROCÉDÉ DU GAPSUI.ATION
A'ç'çvouw "çav V Xtaêmu m'çfcvvaU
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Au moyen du procédé de eapsiilati^ du MF Clertan,
MM. les Médecins peuvent admimshfl^ à doses
fixes et parfaitement coniiaes^,M^uu^w« substances
liquides et volatiles. ^ X
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de Perles presfrijes ™fle Ion boit tout
> aussitot^^^OTSyojÿ^cujJ^^feJ^gi^QTic les entraîner'
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Grande médaille d'argent spéciale décernée par Sa Hflajesté le Roi des Pays-Bas.
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de laFaculté de médecine de La Haye, chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique.
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chaque repas. — 11 résulte des expériencés faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
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est un mélange complètement inerte. (V. la France médicale du 16 décembre 1865 et l'Abeille
médicale du 1*' janvier 1866. — Prix : 3 fr. le flacon.
Dépôt dans toutes les Pharm. de la France. A Lyon, pharmacie Besson, 12, cours Morand.
L’UNION MÉDICALE.
- ; _ ^ _ _ _ ; - - - ^ - :
■ W'U.-- Jeudi 8 Févriei^see.
^ ”■ • ■■ SOMMAIRE.
i Paris ; èilr la sknce de rAcàidèmie dé médecine. .— IL Chirurgié. : Dés polypes naso- pharyngiens.
PH^sfoiéGiiÈ : Expéri^néés pfépféé k 'détèrfti'ihiei' l’aétion des eiidüits" iiùperméàblés contre
l’inflammation..— IV^AcaPémies Et: Sotciétés satàntes. (Académie de médecine). Séance du 6 Février,:
Correspondance. — Présentations. — Coippiissions.; ^ Sur,le traiteipentjdes plaies expesée? par
l’occliision pneumatique. — V. Codrrier. — VL Feüjuetdn : Érasme cpiisidéré comme médecin.dans
son ÉFégé delà folle.’ ' ' . ' ' ’
' , Paris, le 7 F, é:vTier iS66. .j ,
■’ BUtLÈTl!^, ' ••
. -, Sur la Aéance de l’Académie de wédeciiie., '
Est-ce que M. Velpeau sériait passé dans le camp des indisciplinés? Ne tenant aucun
cômpt'é'. du rappel au reglement fait, dans la séance dernière, ipar M. iç Secrétaire
perpétuel, à l’occasion des oüvrages présentés, l’éiUinent académicien, iuvoquàht
resprit ïiius qüé la lettre dé ce règlement, s’est livré.à une analyse, à un véritable
cotiqite rendu d’un ouvrage, d’ailleurs très-remarquable, publié par M. Léon Le Fort
sur iéS Matèrnîtës. Encore un arlicle du règlemènt qui va tpriibèr eu désuétude, cbmniè
y tombèrent i’un après i’aütre'tous Ips articles réirograUes et craintifs du grand jour
dé la publicité. Voilà déjà supprimé. le com sécret pour les rapports sur les prix ;
yôûs veirCz aussi disparaître ce comité secret pour lés rapports sur les capdidatures
àéàdérniquès, etce'séralé prélude d’uiie mesure plus libérale encore, c’est-à-dire la
nomihàtion des académiciens par té suffrage universèl.' ' , . . ^
Hier, l’Académie, à cause d’un comité secret, n’a pu entendre qu’une seule com¬
munication scientifique, à savoir, un mémoire de M. J. Guérin sur le traitement des
plaies exposées par l’occlusion pneumatîqùé. Ce mémoire, dont on trouvera une ana¬
lyse au compte rendu de la séance, a suscité quelques observations de M. Velpeau et
déterminé entre M. Guérin et lui une escarmouche assez vive.
: \ FEUILLETON. ;
ÉRASME CONSlDÉiftÉ ÉOMMÈ MÉDÉElN DANS SON ÉLOGE DE LA FOLIE (q.
ftetnàrqUôDS encore combien il y a peu 'de fous aussi héureux que celui dont parle Érasme.
Combien, par contre, sont tourmentés d’hallücinations' intolérables, d’idées délirantes de
persécution, dé névroses rebelles concomitantes telles que l’hystérié et l’épilepsie 1 Combien
sont tourmentés par, des névralgies atroces, par la paralysie et, les longues souffrances , du
marasme! .Ç’pst un , préjugé,, de. croire Iç plus grand, nombi’ç des. fous heureux, La folie, est
une , maladie,, du corps, comme ont dit noa maîtres dans l’antiquité, et,
comme telle, elle; doit avoir ses symptôtpes douloureux,
Enfin, le médecin qui aide l’effort salutaire, de la nature, ne rend-il pas doujouns: service,
d’une part, au. .malade à qui fi. resütue'Ses facuUés.inleUe.c.luellea, c’esl-à-dirp son plqs bet
apanage,, et, d’autre part, .'a, la; société.; pour qui, l’aliéné .est. un fardeair .toujows inutile
et souvent; dangereux. Mais laissons de. côté ce malheureux, paradoxe /d’Érasme sur .le
bonheur, de-la folje, et reportons-nous vers d’aulrcs. -passages plus judicieux de sa satire.
Nous ne pouvons qu’admirer la hardiesse, inouïe pour .l’iépoque,, ayep laquelle ü .raifie, les
croyances.de ses contemporains dans ce qu’elles, ont de.snpersUlieux : g Chaque pays, dil-ifi
n’a-l-il pas au ciel sou patron, son saint tutélaire ?, Chez un , même peuple, on (|islribue à ces
pands et puissants seigneurs de la cour céleste les diverses fonctions du proleclorat. L’vn
(I) Suite et — Voirie numéro du 1" février. • .
Tome XXTX. — Nouvelle série, Ifi
242
L’UNION MÉDICALE.
Le traitement proposé par M. Guérin est basé sur sa doctrine de l’influence nocive
de l’air sur les plaies, sur le fait clinique qu’il a tant contribué à démontrer qu’une
plaie sous-cutanée ne s’enflamme ni ne suppure. M. Guérin a voulu transformer
toutes les plaies exposées en plaies squs-çutaôées, et pour cela il a imaginé un appa¬
reil au moyen duquel les plaies, enfermées dans des mapcbons dç caoutchouc, spnt
soustraites à l’action de l’air au moyen d’un appareil à pompe pneÙEnat.ique.;M-, Gué¬
rin a cité quatre observations de plaies, dont une amputation de cuisse, qui, soumises
à l’influence de son appareil, ont guéri sans accidents. , '
M. Velpeau ne s’est montré satisfait d’aucune portion de ce rhé'mpirq. La. doctrine
de la nocivité de l’air sur les plaies lui paraît trop absolue; d’ailleurs elle n’est pas
nouvelle ; souvent aussi on a cherché à faire ce que tente M. Guérin, de soustraire les
plaies au contact de l’air, et M. Jules Guyot a expérimenté un appareil dans ce but.
Enfln les faits invoqués par M. Guérin ne lui paraissent pas probants ; les malades
ont guéri, sans doute, mais toutes les plaies ne font pas heureusement périr les ma¬
lades, et ceux de M. Guérin n’ont pas guéri mieux^et- phis vite que dans les circon¬
stances ordinaires. ; V
M. Jules Guérin ne s’est pas montré’ étonné décès critiqués, car depuis trente ans
M. Velpeau ne les lui a pas épargnées; il lui semble , eh effet, qiiè M. Velpeau ne
veuille pas le comprendre. Il s’en console en voyant qu’il a éféçpmpris dq mq^
savant, que l’Académie des sciences lui a açcordé un prix pour ses travaux ef ses
recherches sur la méthode sous-cutanéé. La méthode de M. Jiiles' Guyot, qu’on jui
oppose comme priorité, est basée sur un tout a,utre principe que' la méthode aoüs-
cutanée. M. Guyot voulait maintenir les' plaies dans une certaine température, et, son
appareil portait lé nom d’appareil à incubation; Quant aux faits critiqué par M. Vel¬
peau, M. Guérin accuse son contradicteur de h’en avoir pas Compris la sighification.
La discussion en est restée là. Sera-t-elle reprisé? Nous l’ignorons, mais , rien .na
l’a annoncé. A. L.
guérit du mal de dents, l’autre assiste les femmes dans les douleurs de l’accouchement . Je
supprime le reste, car je ne finirais jamais. » Si Érasme revenait au monde, il pourrait encore,
à sa grande surprise sans doute, voir au fond de nos campagnes, et dans certaines classes de la
société des villes, la môme crédulité naïve touchant le pouvoir attribué , a certains saints de
guérir certaines maladiés. La s-pééiaUté au ciel comme sur là terre f
Bien plus grande encore est la hardiesse d’Érasme, quand il parle des prétendue, extaliqpes
de son époque. La description qu’il donne de l’état intellectuel et physique anormal
extase est digne de figurer dans nos traités de pathologie les plus modernes : ,
« Pour revenir à ceux à qui Dieu, par une faveur toute spéciale, fait sentir les avant-
goûts de la béatitude, le nombre en est fort petit et très-'suspech Ils sont sujets 'à certains
•symptômes qui ressembient tout à fait à ceux de la démence. Leurs paroles , sont mal liées,
ou, pour trancher le mot, ils ne savent ce qu’ils disent : le visage leur change à tout mô-
ment : tantôt gais, tantôt abattus, pleurant, riant, soupirant; enfin, ils sont tout à fait hors
d’eux-mêmes. Sont-ils rentrés dans leur bon sens, ils assurent qu’ils ne savent point du tout
d’où ils viennent; s’ils y sont allés en corps ou seulement en esprit, éveillés ou endormis,
ce qu’ils ont ouï, ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait, rien de tout cela ne
leur est demeuré dans la mémoire que fort confusément et comme si c’était un rêve. Ils ne
retiennent qu’un seul point, c’est qu’ils étaient très-heureux dans leur /’o/ie; aussi sobt-ils
extrêmement chagrins de leur convalescence de cerveau, et il n’y a rien qu’ils ne sacrifias¬
sent volontiers pour être toujours fous au même prix. »
Quelques pages avant, Érasme, toujours préoccupé du même ordre d’idées, donnait raison
« aux naturalistes, qui ne voient dans cet état qu’une espèce de fureun a Qui: de novrs ignore
L^üNidfj Médicale. 2^3
CHIRURGIE.
■ i l - , DES POLYPES NjVSO-PHARYNGIENS.
l^ria controverse devait ëlùcider une question du ressort de la thérapeutique chi-
rur^’ cale," celle du traltem'entj des polypes naso-pharyngiéns ne pourrait manquer dp
l’hêtre bientôt jus(qu’’£i la, .plus. complète éyidèiiçé. En effet, diversement agitée..^,éjà ,à
plusieurs reprises au sein de la Société de chirurgie, ,,,èllè vient, d’y, être dé nouveau
ihtrodu i (é" paF, M. AiphôUse ' Guérin, qui ^ a 'comm'uhîqué à ‘.ses collègues, ^dans .',1a
Séqncé' d,u '^9 nôvèmbré lA6’5,' iùhè;bbsérvaflpp ,d^^^ opéré pa.r un ' procédé qu’îl
CQUsifïèré’bbmrné ptfuveaü,^,et'a^^^ l’éspèré, 'du moins, . à faire, .abapdonner l.es'
Qpé'ràljou? préiiriiipbirès que ilëcÉs#e'souypnt re^tirpatiop (Je cee lu^
quoi ce procédé; consiste : ■ ‘ ‘ „ , 'i
Inciser le voile’ du palais'; excisèr Ipptè la , p.brtién acce^si1)ie. du, ne.bp.lasmé, par la,
voi^ que cette,, incision prélimin aire a oùvpfe ; introduire par, la narine upe branche
dé ciseaux ‘(mieux une' rug^^^ l’on.çlirige au .pioyen du doigt indicateur dé l’autre
main porté, dàné,re"ph,àryhx ,,a la retiçontr,e, de l’iiistruinent auquel il sert de cpnduc-
teur..dans des méandres obs'cu.rsVde la régio.n' .naso-phàfyn’giunné ; puis-, avec de la
rugine mise en mouvénient pàrlbaçtion'cbnahinéé.^^^^ la rnaîjn qui en tient le manche
et du doigt en contact aveb son ‘ extrémité,, .déchirer lé polype à son insertion, en
détruire lu? raci.neSf paf; la .ruginajtipn du plà’n.bsseux sur lequel il s’implante; tel
GS.t le'procédé güé .MV Guérin' a. appliquû. avec ’sÜQçes au "cas .particulier dont ,il a,
éhtretënu la Société, dé chirurgie'; je dis avéç, 'succès e,ri, ce, sens, que Ig production'
accidentelle a été enléyéé e tbtali'té, mais spUs la réserve, 'des, suites ul.térieures;;
rauféur iui-fïiêmé a'yâht' déclaré qü^^^ né donnait pas ce faiO comme ÙR caS de 'gué-,
rison définitiv^,^ lé malade, aU point de vue dé la récidive,’ exigeant , une observation
pius proldngéé!' * , ; ; ' . . ; " ’ ' ' ' . "
Quoi qü’il'en soityil rie .m’en coûte nulléroept à. .féliciter, dés à présent, Mi Guérin
de rbéuréùx résri^^ 'dhlenri,, ejt i) ; n’est pas dputeüx, suivant moi, qUe spu’
exemple ait dés imitateurs toutes les ‘fois, bien entendu, qu’il se présentera ep pra¬
tique uii'çaS an’aîpgue à céiui qu’il à .rencpntré et auquel le'.prQcédé ép question a pu
.sufflré; ’ ^ • . • . . ■ - ■ ■,
que dé ‘parèiftéK affirmé gu'elle's,.;, soient incapables d’élqnper nptïe siècle de ibre
pansée, pôuvaierit aut'réfois faire, courir, à .cçl.ui qui les’ éc.rivaU, les .périls lè.S plqs graves? ..
. foulez-vous entendre Ér.astn.e parler, deé- És,j?rits q.nimaux et clu tous mots,
que, noqp âvpns' sacrifiés, bien moins à la riéç.éssitO. de, .mettre ,no.!lr,e langage d’açcord avec leS;
progrès' dé. la' sc|éuçé,, qUi'’'aiu désir , d,e gazer' à rips ' prbp'res yeux. àvéc , pri' néplpgismé, ; à la
iribde, npirè igiiôrari.cé',des Iqis, fp'pdaipentales de iaivie, . lisez 1^ quelq.ûes ligpes •suivantes,
bien faite'è 'poiif servir d’épigraphe a un travail sur l'a santé des gens de ïêttrés : '
« Regardez-moi ces naines sombres, iéeà visages abattus et décharnés qui s’enfoncent dans
la contemplation de la nature ou dans d’autres oé'cupcttiohs^^ériëüees ét' difflcile.s : ces genS-
là semblent ordinairement avoir vieilli avant la fin’ de la jeunésse ; et cela parce q;ti’uri tra¬
vail de la lôte assidu, pénible, violent, profond; é'puiSe péri à peu lès Esprits et le suc de la
vie....)),.,.,...;;,.,..,. . , i' ■, : •
Si la nature, donne aux. uns les avantages corporels à- leur plus haute expressioni .aux'
aulr.es,’,naalheureux,déshériLéS:de;!a ffirce physique, elle donne souvent, par une juste com-
pensaljon, la npble.vigrieur de d’esprit : « ... Lorsque Les .armées sont en. ordre de bataille,
et qué l’ajr retentit du bruit, dési trompettes. et des tambours, dites-nioi, je vous prie, quels ,
ser.vices peu vept, fendre ces Sages. q.ui, épuisés. par i’élude el 4a médltationi jouissentrà peine/
d’un é vie que leur sang dénué d’Ésprit et de sues nourriciers rend infirme et lànguiss&nle?.
Ce sont ces , hommes épais et matériels, robustes .et hardis, mais de très-peu d’esprit, ce.
sont ces gens-là qu’il faut pour le combat. » . .
Ce paséagè n’à rîéh dé bien eàraPtérislique au point de vue médicâl. L'a noté de Gérard
Lislre, qui lui est jointe, offre plus d’inlérêl. Le nom de l’auleur qui l’écrit lui donne immé¬
diatement un certain cachet d’autorité, cai Géfàdd bistré, Idinnbtàiéur d’aune des premières
244
L’UNION MÉDICALE.
Cela est si vrai que déjà, au point de vue de l’originalité de l’invention, une con¬
testation est venue de M. Borelli (de Turin), qui eh revendique la priorité. De son
côté, M. Letenneur (de Nantes) affirme, pièces en main, que, depuis longtemps, il a
songé à attaquer les polypes naso-pharyngiéns én restreignant le plus possible les
opérations préliminaires. Enfin, M. Legouest aurait, lui aussi, dirigé ses efforts
dans le même sens. Pour ma part, si quelque chose ràè surprend, c’est que, dèpuis
que là discussion est ouverte, il ne se soit pas produit un plus, grand nombre dé,
réclamations revendiquant l’idée conservatrice qui a dirigé M. G.hèrin dans son opé¬
ration ; car, aller du simple au composé, c’est, dans les sciences d’application, la
marche ordinaire de tout esprit sensé, et il n’est pas un chirurgièn expérimenté qui,
procédant à l’encontre de ce précepte de logique la plus simple, puisse, sans y être
contraint par la nature, le volume, l’étendue et la complexité de la production rnor-
bido, pratiquer tout d’abord l’extirpation du maxillaire supérieur à laquelle M. Achille
Flaubert, en France, eut le premier recours précisément dans un cas où l’implantation'
du polype restait inaccessible par toute autre voie.
Que d’autres donc aient songé à' faire ou même aient réellement fait l’opératiori
qui a réussi entre les mains de M. Guérin, cela n’ôte rien au mérite que. celle-ci peut
avoir. Il arrive chaque jour que, en pratique; on se rencontre pensant et agissant de
même, et cela à l’insu l’un de l’autre; aussi cette question de priorité ne devrâit-
ellé; suivant moi, occuper dans les débats académiques, où chacun est supposé être
de bonne foi, qu’une place très-secondaire.
La nouveauté, au surplus, du procédé dont il s’agit est-elle bien réelle? Elle a
paru à, bon droit contestable à M. Dolbeau, du moins dans f un de ses temps qui
consiste à inciser le voile du palais ; d’autre part, la rugination de la base du crâne a
été pratiquée par d’autres procédés; ellé n’est doiié pas non plus un fait nouveau.,
La voie nasale suivie par la rügine pour arriver sur les os constituerait le seul
trait original de l’acte opératoire dont il s’agit. Tel qu’il est, au surplus, et malgré
les difficultés apparentes de la rugination déjà signalées dans la discussion, cet
acte, qui a pour lui la garantie d’un fait bien constaté, paraît, pouvoir être ùtiii.sé dans
des cas simples et à vrai dire exceptionnels. Vouloir iè.généràlisér; comme pouvant
s’appliquer à la plupart des polypes naso pharyngiens, le substituer systématlquérnent
aux opérations préliminaires qui deviendraient ainsi superflues, c'est le compromettre
éditions de V Éloge de la Folie, est un savant médecin qui (nous avions oublié de le dire plus
tôt), après avoir vécu quelques mois avec Érasme, se lia avec lui d’une étroite amitié. Ses
remarques souvent curieuses et instructives méritent d’être conservées. Aussi se trouvent-
elles dans la vieille édition (Amsterdam, 1728. Traduct. de Gueudevilte) qüe j’ai entre les
mains. Voici la note en question : « Suivant Aristote, un sang épais produit la force et la
bêtise, et le sang subtil produit l’esprit, la faiblesse du corps et la timidité. » Malgré son
caractère de généralisation excessive, cette remarque conserve une certaine justesse.
Quand Érasme écrit, en parlant de l’âge d’or : « Un législateur, eût été alors fort inutile,
car point de mauvaises mœurs, point de lois, » Gérard Listre fait ressortir cette pensée par
une comparaison fort judicieuse : « Ce sont, dit-il, les mauvaises mœurs qui ont donné lieu
aux bonnes lois, comme les maladies à la médecine. .»
Voici maintenant une peinture de mœurs qui, à quelques détails près, semble calquée sur
ce qui se voit encore de nos jours : « C’est grâce à moi (c’est la Folie qui est censée parler)
qii on voit de toutes parts des vieillards décrépits plus amoureux que jamais de la vie ; à peine
seulement ont-ils la figure d’homme : bégayant, radotant, n’ayant ni dehts,ni cheveUx, tout
ridés, tout courbés, n’ayant pas le moindre reste de virilité ; nonobstant tout cela, ils veulènL
vivre. Ils vont bien plus loin ces vieillards insensés, ils imitent la jeunesse autant qu’ils peu¬
vent. L’un teint ses cheveux blancs; l’autre cache sa tête pelée sous une perruque; celui-là
se sert de dents artificielles qu’il a peut-être empruntées à quelque pourceau..... »
Érasme n’a-t-il pas tort de blâmer ces vieillards qui cherchent tant bien que mal
A réparer des ans l’irréparable optrage?
L’UNION MÉDICALÈ.
245
par des exagérations injustifiables, et méconnaître les différences nombreuses qui
caractérisent ces productions morbides et les indications opératoires qui ressortent
de chacune d’elles en particulier.
Ces différences comprennent la diversité d’origine de ces tumeurs, la variabilité de
leur implantation, la multiplicité de leurs processus, les conditions spéciales de struc¬
ture, de vascularisation qu’ils présentent, enfin la solidarité morbide qui peut exister
entre elles et le tissu osseux adjacent.
Qu’un polype circonscrit dans sa forme et son développement , ayant un pédicule
également limité, et, par conséquent, appréciable dans toute sa circonférence par le
toucher, puisse être détaché de son point d’insertion à l’aide de la manœuvre opéra¬
toire qüe M. Guérin préconise, cela paraît facile. à concevoir, surtout si la narine cor¬
respondante se trouvé être largement dilatée comme elle l’était chez son malade.
Encore dans ce cas, y a-t-il lieu de se demander si une hémorrhagie un peu sérieuse
venait à se produire, il ne serait pas très-difficile d’y porter remède en l’absence
d’une voie assez directe pour arriver jusqu’à sa source.
Mais il s’ert faut que les choses soient toujours aussi simples; le plus souvent, sur¬
tout chez les jeunes sujets, ces fibromes de la base du crâne adhèrent aux os par
plusieurs points de leur surface : c’est bien moins à un polype, dans la véritable
acception de ce mot, auquel on a affaire, qu’a une sorte d’hypergénèse des éléments
fibreux constituant, par une prolifération vrâïsemblablement çongéniale, un néo¬
plasme à origines multiples, et dont les processus nombreux peuvent occuper non-
seulement les diverses cavités de la face, mais encore pénétrera l’intérieur du crânei
J’ai en occasion plusieurs fois d’observér cette disposition anatomo-pathologique,
que lés chiturgiens nos maîtres avaient coutume de considérer comme ntant au-
dessus des ressourcés de l’art, et que, grâce aux: opérations préliminaires, il est per¬
mis aujourd’hm d’attaquer avec des chances de succès. Pour de semblables produc¬
tions, accidentellés, l’impuissance du procédé mixte de M. Guérin est d’une telle
évidéhcé, que je crois superflu d’y insister; convaincu d’ailleurs que je suis que ce
chirurgien n’avait point en vue cette variété anatomique, lorsqu’il a émis l’espoir..!
« qu’il sera permis, ainsi qu’il le dit, d’abandonner les préliminaires de rextirpation
dès, polypes riaso-pharyngiens ; qu’il ne faudra plus ni inciser le voile du palais, ni
exciser une portion de la voûte palatine; que la luxation d’iin maxillaire et sa résec-
Un vieillard doit tenir à ne faire ni pitié ni horreur à ceiix qui l’entourent. Le bon ton lui
commande à l’occasion l’usage des dents artificielles et d’une perruque. Les règles de l’hy¬
giène, qui lui ont appris d’abord les soins qu’il devait à sa chevelure et à sa bouche, lui disent
plus tard de remplacer les organes de mastieâtioh qui lui fnanquenl et rendent ses digestions
laborieuses, par les moyens que les progrès de l’art mettent à sa disposition. C’est par l’usage
dé ces moyens qu’il facilitera l’articulation de son langage et qu’il pourra donner à sa parole
et à son visage cette dignité qu’excluent impitoyablement le bégayement des vi'eillards et
l’expression de physionomie propre à ceux qui sont privés dé leurs dents. La perruque, enfin,
destinéé à remplacer la parure protectrice qui couvrait sa tête au teriips de sa jeunesse, le
défendra contre les variations brusques de température et contre les nombreuses maladiès
dont elles peuvent être cause occasionnelle. ' .
La sévérité d’Érasme pour- les vieillards nous semble toutefois moins injuste quand nous
lisons lès pages qui suivent notre dernière citation ; « Celui-là, ajoute l’auteur, se sert de
dents artificielles qu’il a peut-être empruntées à quelque pourceau qui est un autre lui-même ;
celui-ci devient éperdument amoureux d’une jeune fille, et il fait plus le fou auprès d’elle
que quelque jeune homme que ce soit . » Ces quelques lignes, et bien d’autres dont la
crudité serait à peine tolérable en latin, et que nous supprimons sans regret, nous en disent
assez sur le motif qui fait blâmer par Érasme les soins cofporéls exagérés des vieillards. Quoi
qu’il en soit de la valeur morale des remarques de notre auteur à cet égard, elles donnent
une preuve irrécusable que, de son temps , l’usage des dents artificielles et des perruques
n’était pas tombé dans l’oubli. D’après le texte hollandais, il faut croire qu’on demandait
alors au pourceau la substance appelée à remplacer les dents de l’homme. Aujourd’hui qu’on
n’a plus le même respect pour le cadavre humain et que les progrès de la navigation nous
246
L’UNION MÉDICALE.
lion deviendront inutiles, et que le doigt poçté derrière te voile du, palais e^t la rugipe
introduite par la narine .suffiront à, toutes les, exigences de ropératien...,...; ». Si
M. Guérin, en s’exprimant ainsi, n’a pas fait l’exceptiop que je viens de, signaler,, op
peut lui prédire, à. coup sûr, que son espoir sera infailliblenïent .déçu,; .car fqe n’ast
plus un progrès qu’alors.il propose, maisje retour à une, pratique dpn;trimp,pissan.ce
notoire a complètement justiflé la résection préalabiç dp, maxillairè sppérieurr et les
autres opérations préliminaires qui, depuis la tentative hafdie de M. Flaubert, sont
acceptées par tous les çbirurgiens comme une, nécessité-. . r
C’est que, en effet, .l’extirpation ie.çes. voiumipeux polypes, nasp-phàryngifins,
surtout lorsque, déjà d'o.rlgine ancienne, ils sont formés d’un tissu peu consistant et
très-vasculairCj exige .ayant tout, pour être menée à biçn,, du jour at. dp l’ùspape.;, il
faut que le chirurgien voie ,çe qu’il fait, sgçhe où, il va, s’il yeut être en mesurude
parer aux, accidents qui peuvent entraver r’opéraÏÏon. - . ' , , ?
Ainsi, c’est ia/gêué de , la, respiration portée très-lp.in; c’est mênie’.la suffocation
qu’on ne peut prévenir qu’autant qu’il sera possible.dé'débarrasser prortiptemeut.l^
pharynx des détritus anatomiques et , du sang qui, en sty épanchant, peut aisérnênt
pénétrer à l’irjtérieur des voies aériennes.: , . , : . . ■ , • :
C’est l’altération spbie, par les os dp la base du crâne au contact ei^spus la pres¬
sion du fibrome, qu’il importe, également de pouvoir apprécier ; ca.r ç,q peTdani leur
résistance normale par suite de .la transfOrtnation fibreuse quhls pnh-subie ? , ces gs
céderaient façileméut à l’effort d’une fausse manœüvre, rqui d.ohnertut ‘ jiçu ainsi à
une fracture par. arFaclîénieht. ^ : , . . ^
C’est enfin et surtout, une hémorrhagie sérieuse que le chirurgien doit toujours pr^
voif, et contre laquéfie fi ne saurait , trop, sp' ménager des moyens, d’action prompte
et instantanée. Manœuvrer au milieu' de .çes. écneils . est chosè assez. difficile,, alo'is
même que, pour y i;éussir,, il s’est dounè autant que, possihle. ^^ .cowr^ees /rancAes,
au moyen des opérations préliminaires., Ôr, ce qui p^st que; diiflçne. avec , e.eller.ci,
deviendrait impossible si- on y renonçait .pour , s’engager dans uncyôie, qpi n’aboutit
qu’exceptionnellement à une guérison toujours problématique, , ,, ,, . ■ , , ,r
Il n’y a, donc pas lieu, quant à présent, à rien .chauger auxallures ordipaires de, la
chirurgie qui, pour |a , destruction des fibropi es sous-crâniens,, Irouve' iin puissant
auxiliaire,: dans qes opérations, préliminaires pratiquées soit à la façé,;Soi,t à rintèrieur
donnent de grandes facilités pour nous procurer l’ivoire,, c’es.t.â l’éléphant. et, à rhomme lui-
même que l’homme emprunte les organes qui lui manquent.
Finissons en citant un dernier ^passage qui, pour être entaché d’exagération, n’en constate
pas moins un phéuomène bien réel ; .« Les gcps, dit Érasme, qui s’adonuent à l’étude de la
sagesse, sont ordinairement très-malheureux en tout, mais principalement dans leurs
enfants..... Le fils de Cicéron dég,énéra, et le sage Soerale eut des enfants qui tenaient plus
de la mère que Ndu, c’est-à-dire coname quelqu’un l’a joliment interprété, qpi étaient
fous. » Le savant médecin pont les croyances relatives au démon de Socratfl,rpxii soulevé tant
d’opposition, ue serarrtrit pas tenté de voir, dans, ce dernier fait cité par Erasme, une' confîpr
mation ,de son opinion ? Ne lui serailrii pas facile d’expliquer la. faiblesse intelleçtuelie des
enfants du sage de la Grèce par l’hypothèse d’une transformation héréditeirèiiet^ dlqpe pré^,
disposition priginelie.qui leur aurait été léguée par leur père?.... . i -i . s ;
.. Nous craindrions d’insister sur ce sujet délicat, et nous terminons ici ces quelques réflexions
que nous a suggérées la lecture de VÈloge de la Folie, Puisse le lecteur n’avoir pas encore
murmuré entre ses dents les deux vers de Martial ! ■ : : ^ ;
Ohe jam satis est, ohe libelle : .
. : , Jara lector queriturque desinitque.
' Jules Drouet. .•
L’ÜNlON MÉDICALE.
m
de là caviïé buecale; seules, elles assufénl l’extirpation radicale de ces tumeurs, et
eh laissant unë porté ôuverte à leur traitement consécutif, elles rendeht facile l’appli¬
cation de's -agents caustiques ou autres au moyen desquels on peut réprimer les tissus
mdrbiâes en voie de reproduction et détruire définitivement leurs éléments hyslolo-
giqües les plus profonds.
Cette opinion, rhotivée par des considérations cliniques, suivant moi d’une incon¬
testable valeur, est celle qui a prévalu dans la discussion ouverte à la Société
impériale de chirurgie, où la plupart des membres qui ont pris la parole se sont
prononcés en sa faveur. Cela ne veut pas dire, toutefois, qu’on doive méconnaître
tout ce pu’ a de grave en sol l’ablation d’un des os maxillaires; sans doute c’eirt tou¬
jours nhe grosse affairé, et le traumatisme sérieux qu’elle entraîne s’ajoutant à celui
qui est la conséquence de l’extirpation du polype, multiplie, en définitive, les chances
défavorables. Aussi un chirurgien prudent ne s’y résignera-t-il que comme aune néces¬
sité impérieusement imposée par les circonstances spéciales du fait pathologique, et
devra-t-il Chercher à y suppléer par une des opérations plus simples , dont l’inter¬
vention a suffi dans un assèz grand nombre de cas aujourd’hui bien constatés, et sur
lesquels leurs auteurs, MM. Huguier, Chassaignac et Derriarquay Ont insisté avec
raison’.
D’accord en général sur l’insuffisance des voies naturelles pour lè traitement et la
cure raciicale dés tumeurs fibreuses du pharynx, et sur l’obligation de s’èn biivrir une
artificielle, on s’entend moins sur le choix, de l’opération préliminaire êh Vue de éellé-
ci. Chacun combat pour celle qui lui a réussi; de là résulte un débat contradic¬
toire peu fait pour éclairer la question, et qui cesserait, à mon sens, Si bn se préoc¬
cupait mbins du procédé’ opératoire que de la physionomie propre à Caractériser la
production accidentelle à laquelle on l’a appliqué. Le choix du procédé n’ est-il pas
tbiijours, eh effet; subordonné aux indications qui ressortent dé l’étude- de l’indivi¬
dualité morbidb elle-même ? et une opération qui a convenu pour l’une ne peut-ellé
pas être insuffisantë pour une autre?
Le point délicat est donc ici d’apprécier rigouréusëment les circonstances patholo¬
giques et de saisir avec justesse l’induction qui èn ressort pour ropportunité de- telle
opération préliminaire plutôt que dé telle autre. Or, les discussions improvisées dans
lés Sociétés savantes, ne pouvant guère embrasser que les principes généraux, sont
impropres à résoudre cette difficulté pratique ; seul, par l’étude attentive et minutieuse
du fait lui-même, l’enseignement clinique est apte à le fàifè (1).
Am. Forget.
PHYSmLOGlE.
EXPÉRIENCES Propres À détebminéb l’action des endvits imperméables contre
I L’INFLAMMATION,
, ' ' ' , Par le docteur DE Robert DE Latoür.
' En plaçant, dans l’exigération locale de la ^calorification, l’élément de l’inflamr
matibh, j’étais logiquement conduit, pour atteindre la maladie dans son principe, à
chercher un moyen de réduire sur place la production de la chaleur organique. Les
expériences de Fourcault, en nous apprenant que la fonction calorisatrice s’éteint
dès que la peau cesse d’être en communication avec l’air, sont venues fort à propos
désigner les enduits imperméables pour remplir cette indication. Rien de mieux
démontré aujourd’hui que la puissance de Ces agents contre l’inflammation : les faits
se succèdent et se pressent en faveur d’une telle médication, et n’était le silence de
(1). La question du traitement des poly{)es par l’électrolyse a été soulevée incidemment par M. Dol-
beauj.mais les faits qui permettront déjuger de l’efficacité de cette méthode étant encore à l’étude
pour être publiés ultérieurement, nous nous réservons d’en entretenir nos lecteurs en temps opportun.
248
L’UNION MÉDIUÀLE.
renseignement officiel, rusage en serait maintenant vulgarisé. Ce, silence, regrettable
dont s’étonnent à juste titre les médecins qui, chague jour, vérifient, à l’épreuve cIh
nique, les principes que je m’efforce de faire prévaloir , ce silence,, disr-je,, quelles
qu’en soient les causes, ne saurait me décourager : la calorification es,t un acte élémen¬
taire de l’organisation, un acte qui, manquant chez les animaux d’un, ordre inférieur,
vient s’ajouter, chez les animaux de l’ordreje plus.élevé, à lamutrilion et à l’inner¬
vation, pour l’accomplissement de toutes les fonctions.; et il est déplorable pour la
science que, cet acte si important, abandonné sans' emploi et sans but, laissé sans
lien avec les autres rouages de la vie, ne figure ni dans le mécanisme normal, ni
dans ;le mécanisme morbide des opérations organiques.' Destinée à faire cheminer les
fluides dans les tubes d’étroit calibre, la chaleur animale est la force dynamique de la
circulation capillaire \ Ql c’est pour avoir j'gnoré cette mission physiologique dé la
chaleur qu’on en a également méconnu le rôle pathologique. C’est cet oubli qui a
ruiné tous les systèmes en médecine, et il rendrait vaine à jamais toute tentative de
généralisation. Réparer çette. faute capitale, élever la chaleur animale ,à son .yéritabie
rang, en faire saisir i’importance tant en pathologie, qu’en physiologie, redresser
ainsi l’édifice médical en lui rendant une de ses pierres angulaireSj telle, est la tache
que je poursuis; èt quand j’envisage la grandeur du but, quand surtout je constate
les bienfaits qui déjà ont répondu à mes efforts, loin de fléchir sous la prjEssiori'dmné
indifférence affectée, je sens naître en moi,; un. redoubiement d’énergie pour lutter
avec persévérance contre l’injustice des uns, rayeuglement des autres. Çertes, je
suis sans inquiétude sur l’avenir de ma doctrine,, de l’inflammatipn,: splidèinenf
appuyée sur une physiologie sérieuse, incontestable, elle.s’imppsera, et par ic| justesse
de ses éléments, et par les bienfaits de ses applications;, mais il serait désirable, en
raison même de l’inlérêt pratique qui s’y, rattache,,,, que. le triomphe s, ’çn, accomplît
sans retard. C’est pour travailler à la réalisation de ce yoèu , que, francbissant aujppr'!
d’hui la limite des études cliniques, déjà si fertiles en, enseignements, je vais^eroprapr’
ter à l’expérimentatiori physiologique un surcroît de démonstration.
. Que par la suppression des rapports directs, de la peau avec 1’, air .jatmospheriqué
un animal se refroidisse et meure, . c’est là un fait irrévocablement, acquis,, et qui
prouve que raetion de .l’air sur la surface, du corps est, une. des conditions indispen¬
sables de la calorification. Mais, quel lien enchaîne ainsi la chaleur apimàle au eon-^
tact de l’air? quel- élément de la production de la chaleur se trouve, ajnsi comprom.ie
par l’enduit imperméable? 0n sait que les animaux supérieurs, doués d’une: tempé¬
rature propre,, parviennent à maintenir celte température à un degré à peu près fixe,
par une opération complexe de laquelle résulte un dégagement incessant de calo¬
rique rè’estfi’ahord, dans le poumon, un premier a’ctè” auquel on a ■ donné te moiri
d’hématose, acte préparatoire par. lequel, lé sahg. abandonne un excès d’acide carbo¬
nique et d’eau, en même temps qu’il emprunte à l’atmosphère une proportion
d’oxygène déterminée par sa capacHéirpour ce , gaz. L’hématose nç produit point le
calorique, comme le pensait Lavoisier, mais elle dispose les éléments qui le doivent
produire. L’oxygène qui, par cette, opération, entre ainsi dans le sang, y reste, pour
le moment, à l’état de mélange; et si alors un changement de couleur s’accomplit
dans le liquide circulatoire ; si, de noir qu’il était, ce liquide devient rouge, un tel
changement est simplement dû au dégagement de l’acide carbonique, auquel se
rattachait la coloration foncée. Après cet acte préparatoire qui se trouve ainsi confié
au poumon, une opération tout à fait inverse s’accomplit à l’autre extrémité de
l’appareil circulatoire, dans le réseau capillaire général, .c’est la comhinaisqn de
l’oxygène, resté libre dans le sang, avec les matière^, hydrocarboiiées livrées à ce
liquide par le travail digestif, et d’où résulte une nouvelle production d’eau et d’acide
carbonique. A cette combinaison ^ s’attache infailliblement un dégagement de calo¬
rique, et c’est là le fait essentiel de la calorification ; c’est Vacte calorificateur lui-
méme. Mais cette opératioii, toute chimiqûe',' iie s'accorhplit aû sein de l’Organisme
que par l’intcrventioiï d’un élément dynamique, Cônclition également attachée à la
L’UNION MEDICÀLE.
249
production de la,- chaleur dans le monde inerte ; seulement cet élément dynamique
prend le: nom, ici de force électrique, là de force nerveuse. Cette force nerveuse est
une véritable étincelle vitale qui remplit dans les tubes capillaires, pour la production
du calorique animal, le rôle que remplit l’étincelle électrique dans le tube endiomé-
trique, pour dégager du calorique, en faisant de l’eau avec l’oxygène et l’hydrogène.
L’opération est la même; la puissance et le lieu diffèrent seuls.
De ces deux actes, conversion du sang veineux en sang artériel dans le poumon,
conversion du sang artériel en sang veineux dans le réseau capillaire général sous
l’intervention de la force vitale par la fibre nerveuse, lequel se trouve compromis et
arrêté par l’enduit imperméable? Si les expériences que j’ai entreprises, n’ont pu me
fournir qu’une solution incomplète de ce double problème, elles m’ont, du moins,
livré, par un précieux dédommagement, des faits importants dignes d’être signalés,
car ils sont de véritables enseignements pour la pratique médicale.
Première expérience. — Ayant choisi un lapin adulte, je l’ai fait tondre et l’ai
entièrement enduit de collodionriciné, le même topique imperméable que j'applique
à l’usage médical. Deux heures après, alors que la température de l’animal n’est
encore descendue que de trois degrés, je constate, en ouvrant une artère crurale, que
le sang s’ÿ est maintenu rouge et rütilant. Pénétrant ensuite dans la poitrine,
j’acquiers également la Certitude que les gros troncs vasculaires n’ont pas cessé de
donner passage au sang qui leur est propre; l’artère pulmonaire au feang noir, lès
veines pulmonaires au sang rouge. ,
Cette expérience qui, répétée plusieurs fois, m’a Cônstarnment fourni le même
résultat, signifie évidemment que l’enduit imperméable n’atteint pas directement
rhémâtose. Je dis dir'éctement, car si, pour examiner le sang dans la poitrine; on
attend que l’animal soit nOtal)lement refroidi et près de succomber, cè qui arrive
après huit ou neuf heures,’ alors que sa température est descendue à 25 ou même
24 degrés, on ne trouve plus qu’un liquide noir, soit dans les veines, soit dans les
artères. C’est que le sang, Prêtant plus assez chaud pour être admis dans le réseau
capillaire' général, s’est retranché dans les gros troncs vasculaires, au ceritre de
l’économie ; que là ce liquidé engorge les poumOns aussi bien que le cœur et s’oppose
ainsi à l’entrée dé l'air dans la pOitrine. De telles conditions rendent l’hématose
impossible : ce sont celles de Fasphyxie par le froid; et 'le Sang alors se présente
naturellement avec les mêmes caractères que si le refroidissement avait une toute
autre cause que la suppression du contact de l’air. Ce n’est pas le défaut d’hématose
qui amène ici le refroidissement; mais le refroidissement, le défaut d’hématose.
L’enduit imperméable, qui est sans action directe sur la conversion du sang vei¬
neux en sang artériel dans le poumon, est-il également sans puissance sur la conver¬
sion du sang artériel en sang veineux dans le réseau capillaire général? Je comptais
résoudre là question par le caractère du sang dans les veines d’une région circons¬
crite qui aurait été revêtue de collodion, d’un membre, par exemple; car, si la sup¬
pression du contact de l’air met obstacle à la combinaison chimique à laquelle
revient la production de la chaleur. On devait, à mes yeux, rencontrer dans les veines
du membre ainsi soustrait à Faction de l’atmosphère, urt sang non chargé d’acide
carbonique, par conséquent- maintenu rouge et artériel . Que d’enseignements
dans l’expérimentation physiologique! Les résultats forcés que nous produisons
à volonté nous initient aux mystères de l’organisation, comme le microscope au
monde 'des infiniments petits; et si parfois nous n’y trouvons pas Incontrôlé appro¬
bateur què'nous y cherchions, toujours, du moins, nous y recueillons de précieuses
notions. L’expérience suivante en est un nouvel exemple.
Deuxième expérience. — Ciiez un jeune lapin de deux rqpis, j’ai, enduit de collo¬
dion le membre postérieur droit, en y comprenant les régions iliaque et pelvienne.
Sept heures après, trouvant ce metribre froid, j’ai fait abattre l’animal parle procédé
en usage, c’est-à-dire par un coup à la nuque. Incisant alors immédiatement la
550
L’ÜNKVN MÉDICALE.
cuisse revêtue de l’enduit, je constatai que les tissus de ce membre etaieut compiê-i
teUieut exsangues. L’artère et la veiue crurales étalent vides et aplaties; c’est à peiné
s’il s’en échappa une goutte de sang. Il en était tout autrement du membre opposé :
ici, l’incision fournit une quantité d'é sang qui put être évaluée à 30 gramtties,' chiffre
bien supérieur à ce que doit fournir un membre aussi peu voluniinèux. C’est que ce
membre était encore chaud; c'est que la circulation capillaire n’y était pas encOré
éteinte, et, en livrant au sang une issue extérieure, j’avais établi un courant par
lequel s’écoulait le sang de toutes les parties voisines. On a la preuve de Ce méca¬
nisme si, ayant abattu un lapin, on examine aussitôt l’un après Éautre les deux
membres postérieurs : le premier fournit une assez grande quantité dé' sang; l’aütre
n’en fournit plus. . * ' ' ; • ^ '
Ce refroidissement du membre reVêtu de l’enduit, refroidissement accompagné dé
la vacuité des vaisseaux, me surprit d’abord : j’ài'très-soüvènténveloppé dé cOllO'
dion, dans toute, leur étendue, des membres, en, proie, soit à l’érysipèle, soit à
la phlébite;, et si j’ai constamment obtenu, avec la çhpte. de rinflammatioa, u.p
abaissement motable de température, cet .abaissement n’avait pour , mespre que
la différence qui séparait le degré inflammatoire du degré normal, Jamais, , .d’aillenrs,
le sang n’a fait ainsiidéfaut à un mempre traité de la, sortevC’élaient là des, effets,;
sinon contradictoires, au moins bien éloignés par leurs proportions, et il devenait
intéressant d’en pénétrer la raison. Cette raison était, tout entière dans l’exiguïté dp
membre mis en expérience : privé du mouvement calo,rificateur, un membre se sou¬
tient encore à une température voisine du degré normal, s’il eiuprunte au. sang,, dont
il est sans cesse arrosé;, une, somme, de calorique cap,abie de balancer à peu près celle
qu’il perd infailliblement par le rayOjnnement; et cette cqndition; suffit; chez l’homme,
à éviter le refroidissement compîet de, la région qu’envéloppe l’epduit, imperméable.,
Mon oxpéFimentation, au contraire^ s’était accomplie, sur up animal jetme^i dont, le
membre perdait proportionnellement d’autant plus de calorique qu’il était, ipius
exigu, et dont le sang était, par sa masse, .insuffisant à cprap,enser une telle déperdi¬
tion. Le résultat de cetfe disproportion devait êt^e nn refroidissement P^gressiÉ
Avec le refroidissement, la déplétion dp réseau capillaire était infaillible; car, je ne
saurais tropde répéter, il faut de la cbale.ur pour faire cheminée le.sang dans les
tubes d’étroit calibre; et c’est là, comme je l’ai démontré par, d’autres, expériences,
la véritable destination physiologique de la chalenr animale. r M '
Le but que je me proposais par mofi expérience était manqué 5 ne rencontrant que
des vaisseaux vides, je. ne pouvetis évidemment vérifier si la suppression du contaot
de l’air arrête, dans le, sein des tissus, la combinaison de l’oxygène; avec les matières
hydrO'Carbonées du sang, combinaison d’où résulte la chaleur, ç’est-à-dire la eon-
version du sang artériel en sang veineux. Il faudrait, pour obtenir expérimentale¬
ment la solution du problème, opérer sur de grands animaux ; il faudrait môme,
pour arriver à un résultat irréprochable, pouvoir placer dans une , étuve le membre
mis en expérience, afln -d’en maintenir la température au degré; normal et sauve¬
garder ainsi la circulation capillaire. Mais il y a là tout une série de difficultés quo
je ne suis point en mesure de surmonter, ' ; ■ , , ; . .
Mon expérimentation, toutefois, ne sera point stérile; îet,,si elle n’a pu éclaircir la
question physiologique pour laquelle je l’avais conçue; elle aura mis en, lumière des
phénomènes du plus haut intérêt, et qui sont afférents à l’artiaussi bien qu’à^ la
sejenee. Ainsi, non-seulement nous en retirons cette notion importante, que l’enduit
imperméable appliqué sur une région circonscrite du corps suspend, dans cette région;
la production du calorique animal, comme il la suspend dans tout rorganisrae<
lorsque la surface entière du corps est revêtue , mais encore nous en obtenons cette
démonstration, que, sous l’empire d’un abaissement de température au sein des
tissus ôrganiqués, les tubes capillaires se ferment au sang, et ce résultat fort expln
cite confirme, d’une part, la destination physiologique que déjà, en vertu d’autres
expériénees, j’ai assignée à la chaleur animale, destination qui n’est autre que de
L’UJNION MÉDICALE.
2M
faire cheminer le sang; dans le , réseau capillairej et, d’autre part, fournit la- raison des
succès attachés à l’emploi .du collqdion contre l’inflammation. Résultat thérapeutique
ou expérinrental, le phénomène est le même; seulement, il. s’accomplit ici sur l’état
normal, et avee ■l’esf gération que recherche, il’expérimehlateur; là,, sur l’état morhide
et sans dépasser le but du praticien. ■ ' ^ !
L’interprétation ainsi donnée aux faits qui venaient de se dérouler sous mes. yeux,
impliquait la pepsée que, en répétant l’et^périénce, sur un animal plus développé, à
membres plus volumineux, et capables, par la masse de sang dont ils sont^pénétrés,
de balancer en partie l’action, de la température extérieure, je devais rencontrer des
résultats ihoins accusés et.plus bohfdrines'à èeui qu’on ôbser’^é ehe^ Thommé. ’
Troisième expérience^ — J’ai enduit de collodion le membre .pelvien droit d’un
lapin adulte double, en. .volume, du précédent, . et, après quarante-huit , heures,: j’ai
constaté que la tempéra,ture de ce membre, d’abord à 36o, était descend.ue à. 34»,
alors que la, chaleur s’était niaifl[tenue,i dans le membre opposé, au degré initial. Je
n’ai pu, toutefois, après avoir fait .abattre, ranimai,, trouver de diÇféreïice sensible
dans le degré, d’injection sanguine èutre ces deux membres. 11 y en avait une, sans
doute, pendant la vie, car la température. ne saurait- subir ;ia moindre yariatioH dans
une partie vivante sans qu’aussltôt la circulation /Capillaire de cettç . partie ne la tra¬
duise. En éteignant, lo,ute caloriflcation, la mort avait promptement; rétabli l’équilibre
de température; entre , les deux membres, en raison de la trop, petite différence qui les
séparait, et le sang, en abandonnant d© part et , d’autre i ses .plus, .petits tubes,- sp
retrouvait uinsi.de partétd’autradan& dtégales proportions. ; )( . -
Qüe si, pour saisir da différence d’injeeîioü sanguine qui, d’après lés lois physiques;,
s’attache infailliblement aux' variations de la. chaleur animale, on se dispense
d’abattre râuimâh ipt qu’on examine comparativement les déux^membres,: alors que
la circulation est en pleine activité, on n’obtient aucune solution; car alors les tissus
premiers ,incisés,, quel que soitle membre, end.uit ou non, laisseut le sang s’écouler
au dehors en assez grande abondance pour qüe.le membre,, examinéle dernier, ne pré¬
sente .qu’une t^ès-feible proportibri dp de' fluide, C’est une. simple questip.n de priorité
dans rexamén’.il y; à.pius :,’eette observation s’appijque mêtne à l’aniihal qu’on exa¬
mine a,près ravotûtait abattrej.,,mais dont les :Pul,satioiisj C,ardiaques ue. sout,pes
encore epmplé^ctn.bht arrêtées, Cie spn.t là des phêuomènes^^’hydrauiique animalè
auxquels on np peut échapper, et qui, à ,cbaque instant^ dans oe genre de recherchés,
surprennent l^pxpérimentaté'ur par des résultats inattendus.
; II, élçît intéressant de savoir si, eu ;màintenant,. revêtue de l’enduit; imperméable,
une région limiléé du corps, rabaissement de température se soutiendrait indéfini¬
ment daps cette région, QU finirait par s’effacer. . , . . ,
QùMfième expérience. — J’aî enduit le membre pelvien droit d’un lapin adulte.,
ainsi qùe la moitié correspondante- du train de derrière,-' éf; après treize 'heures,' j’ai
èottstaté quéda température dé ce membre avait perdu 3<>,50, alors que le membre
opposé s’était maintenu au degré initial 370^26, A un deuxième examen, après dix
hèurPS' encore, c'est-à*dire vingbtroiSi heures après le revêtement; la ‘cuisse enduite
avait regagné 1<>,25. Fallait-il faire honneur de cette légère ascension à quelques
fissures qui, produites dans la coucb8:.de collodion, laissaient en rapport immédiat
àVec l’air certaines parties dgi la peau? ou bien les parties voisines de la région
revêtue peuvent-elles; ajprès un certain temps écoulé, suppléer, dans leur rôle relatif
à la éhaleur animale, celles qui sont soustraites au Contact du milieu ambiant ? Vai¬
nement j’ai tenté de réparer avec soin la couche de collodion aux nienibrés soumis
à l’expérimentation ; l’enduit résiste peu de temps sur les parties travaillées par un
frottement incessant; telles que la région postérieure de la jambe, qui; soit en repos,
soit en mouvement, se trouve constamment en rapport avec le sol. Que si, redom
blant de vigilance, jë m’attachais à réparer promptement les brisures, la Couche de
collodion alors, devenue fort épaisse en certains points, ne s’en fendait pas moins, et
252
L’ÜNION MÉDICALE.
îa peau, vivement irritée par les bords durcis de l’enduit déchiré, devénait le théâtre
d’une inflammation qui ne tardait pas à produire la suppuration. Ces résultats se
sont rencontrés chez l’animal sujet de cette quatrième expérience, et alorSi sous
l’empire du mouvement inflammatoire, le thermomètre, qui, de 37o,25, était d’abord
descendu à 33o,75, s’est élevé à 40®, 50.
Pour éviter de tels inconvénients qui èntravaient ainsi mes recherches, j’ai aban¬
donné les membres, si difficiles à maintenir exactement revêtus, pour porter sur le
tronc mon expérimentation.
Cinquième expérience. — J’ai fait tondre le corps d’un lapin adulte, dans toute la
partie comprise entre les membres antérieurs et les membres postérieurs, pour l’en¬
duire de collodion. Douze heures s’écoulent, et la température, prise à la surface du
ventre, s’est abaissée de S degrés; de 40®, elle est descendue à 35®. Mais, le lende¬
main, dix heures après ce premier examen, elle est remontée à 40®, chiffre initial,
bien que la couche de collodion se soit maintenue intacte. On serait donc autorise,
d’après cette expérience, à conclure que les parties de la peau restées en contact
avec l’atmosphère finissent par suppléer,' pour la production du calorique, celles qui
, sont privées de cette condition; mais il ne faudrait pas inférer d’un pareil résultât
que l’enduit imperméable, employé dans un but thérapeutique par le praticien, n’a
qu’un effet transitoire et de peu de durée; car, si l’expérimentation démontre que la
calorification, dans une partie revêtue d’un enduit imperméable, peut se rétablir
après y avoir été suspendue, rien ne peut faire supposer que la température orga¬
nique doive alors, dépassant ses limites normales, s’élever de nouveau au degré
pathologique. L’observation clinique est, à cet égard, des plus rassurantes. Pour
mieux éclaircir cette question du concours qu’emprunte, pour le maintien de sa tem¬
pérature propre, une région enduite à celles qui ne le sont pas, j’ai pratiqué l’expé¬
rience suivante :
Sixième expérience. ■ — Sur un lapin adulte, j’endbis de collodion lé membre pel¬
vien droit, dont la température, prise à la partie supérieure interne,, accuse 38®, 50,
tandis que, au ventre et à l’aisselle, le thermomètre s’élève à 40®. Ces conditions n’brit
subi aucun changement après un laps de temps dè vingt-quatre heures ; mais, â un
nouvel examen accompli à douze heures du premier, jé constate que le membre
resté libre s’est maintenu à 38®, 50, tandis que le membre revêtu de collodion ne
fournit plus que 36®,75. J’enduis alors’ le membre gâuche comme lé droit, et, après
vingt-quatre heures, je constate sur chacun de ces ; deux membres une température
égale de 37®. Jusqu’ici, rien de saillant encore : les régions enduites ont pèrdü; 1®,50
de leur température initiale, résultat ordinaire de ce genre d’épreuves, tandis' quë
le ventre et l’aisselle se sont maintenus à 40®, leur degré normal. Mais, le lende¬
main, cinquième jour de l’expérience, la cuisse droite est remontée à 38®,50; la
gauche, à 38®. J’enduis alors le ventre, et, vingt-quatre heures après, je constate à la
surface de cette région 37®,75; à la cuisse gauche, 34® ; à la droite, 33®. Ainsi, nnl
doute à cet égard, les parties de la peau, restées libres, finissent par intervenir pour
suppléer, en faveur de la fonction calorisatrice, les régions dont on a supprimé la
communication avec le milieu ambiant; et, si l’on veut maintenir l’abaissement
d’abord produit, il est nécessaire d’étendre au loin l’application de l’enduit.
Toutes ces expériences, auxquelles se sont liées de nombreux incidents, et qu’il
m’a fallu renouveler fréquemment pour me rendre raison d’effets imprévus, toutes
ces expériences, dis-je,, ont fourni pour résultat constant un abaissement de tempé¬
rature dans la partie de l’animal que j’avais privée de communication avec l’atmo¬
sphère. Une telle action, qui s’attaque directement au principe, au phénomène. initial
de l’inflammation, justifiera, je l’espère, aux yeux des praticiens, l’emploi fort étendu
que j’ai fajt dçs enduits imperméables, en même temps qu’elle leur fournira la
raison du bonheur qui n’a cessé de s’attacher à ce genre de traitement.
L’UNION MÉDICALE.
253
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 6 Février 1866. — Présidence de M. Bouchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1“ Les rapports d’épidémies par MM. les docteurs Lemaire (de Coshe), Lambert (de Gret-
zembruck), Contesse (de Lons-le-Saulnier), Gilbrin (d’Ars-sur-Moselle), et Madin (de Ver-
dun-sur-Meuse).
2" Les comptes rendus des maladies épidémiques qui ont régné en 1865 dans les départe¬
ments des Vosges et du Jura. (Com. des épidémies.)
3“ Un rapport sur le service médical des eaux minérales de La Malou-le-Bas (Hérault), pour
l’année 1864. (Corn, des eaux minérales.)
La correspondance non officielle comprend :
1" Une lettre de M. le docteur Putégnat (de Lunéville), membre correspondant, qui sol¬
licite le titre de membre associé.
2° Une lettre du professeur Virchow (de Berlin), au sujet de la maladie des trichines.
MM. Robert et Collin présentent à l’Académie un nouvel instrument de chirurgie, dit
kistitome caché, construit sur les indications de M. le docteur Alphonse Desmarres.
Get instrumentse compose d’uné tige fixe terminée par un crochet tranchant, et d’une tige
mobile destinée à cacher le crochet.
Cesdeux tiges sont plates et glissent l’une sur l’autre.
A l’état de repos, l’instrumerit est mousse et arrondi dans toute sa longueur ; mais à l’aide
d’un Jeu de pédale adapté au membre derinstrument, le crochet tranchant dévient apparent
et demeure tel tant que la pression est exercée sur la pédale.
Le but de rinstrument est d’être introduit dans l’œil, de le mouvoir dans la chambre anté¬
rieure et de le sortir de l’œil sans blesser l’iris ou la cornée. Il ne peut agir que» lorsque
l’opérateur lé veut, c’est-à-dire quand l’extrémité est arrivée en regard du cristallin. Dès que
la déchirure est faite à la Capsulé, l’instrument redevient innocent.
Le nouveau kistitome sert dans toutes les opérations de cataracte par extraction ; il donne
plus de sécurité à l’opérateur, et, dans tous les cas, protège l’iris du malade lorsque l’œil
vient à se mouvoir trop brusquement.
A, Crochet tranchant privé de sa tige protectrice.
O. Extrémité moqsse. Le crochet est protégé par la tige mobile.
A l’occasion. du procès-verbaj , M. Delpech, répondant à l’interpellation de M. Robinet,
annonce que le rapport sur les trichines sera très-^prochainement présenté à l’Académie.
M. Velpëad présente, au nom de M. le docteur Léon Le Fort, un volume in-/!i° sur les
maternités.
,M. J. Cloqüet, de la part de M. Demarqüay, dépose sur lé bureau deux articles récem¬
ment publiés . dans le Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, l’un concernant
l’avant-bras, l’autre le bec-de-lièvre.
M. Lagneàu, au nom de M. Goldcci-Bey , offre en hommage une brochure sur le choléra
Égypte.
M. Larrey fait hommage d’une notice sur Montagne, qu’il vient de publier, et d’une bro¬
chure sur l’uréthrite chronique et son traitement, par M. Allaire, médecin-major aux chas¬
seurs à cheval de la garde.
M. Gosselin présente, au nom de M. le doctépr Polaillon, un ouvrage intitulé : Étude
ief ggngli^qti^ j^erpeu^. périphériques.
254
L’t5NlÔN Ml^-DICÂLË.'
L’Académie propèdej par la voie dû scruliiv ii la" noliniJhatibri àHiné éémnilWiion chargée de
dresser la liste des candidats au titre d’associé national.
Sont élus : iMM. Denonvilli^rs,',BlacliegT£U’diQ»^.’J)jmyauK^psiy.
L’Académie procédé Çhswile à la nomination de la commission d,il& des associés étrangers.
Sont élus : MM. Laugier, Bouvier, Robin, Louis, BotTRON.
M. Jules Güérin lit un mémoire sur le traitemtÀi deÈ‘flaîèè 'Éà}pôWèy‘j)ar ^clûs%n^j)neu-
travail,, qui est urte suifce et un' ftéwetoiipdment des idééS gift ©nt.^qrvi éeî base
é;88f mélhod® soùs-.C'utanéé, a pour obijeti.de fair^iCCfhHyîtreiun systèpre à’appareilé à: Uhida
desquels l’auteur assure à toutes les plaies exposées, à celles qui intéressent' directemenèilè
peap et les parties sohHacenles, une protection; équivalente :tii;çei le, de la peau-dansies plmes
sous-cutanées; d’où la faculté pour les( plaies exposéos,, comme pour les, plaies sous-çutan
nées, d’étîie affranchipSide to,ut accident d’indammalipin, suppurative et da josiV;dela pro¬
priété de s’organiser immédiatement. .. . .>!; ■ !> ; 1
L’auteur signale les causes qui avaient fajt^ççliquer jusqu’ici ce, s^stèm,q, d|. pansement,
lesquelles causes se résument en trois prinmpafés :, défaut d’occlusîôh complète, défaut
d’appficatibn'lihmédiaté et 'eiôhtinue'dé's''meml>rahés envéloppatitèsr enfin, elsürtoùÉ sta¬
gnation et altération des gaz et des liquides excrétés ou épanchés à Tintériëur dés appai'èils'.
Tous les essais tentés jusqu’ici .sous rîns'piration des idées, qui ont ’copsidéré-le contact de
l’air comme la cause, de l’inflammation suppurative des plaies, avaient dono;raéconnir.les
inconvénients qui les avaient-fait échouer, et, faute;de les, avoir; connus et^prévenus, avaient
fait abandonner la méthode et regarder les principes qui lui servaient de base.corome illu¬
soires. M '/■ . ‘ . •
Le système d’appareils imaginés par M. J., Guérin, pauirassurer le succès de l’oi^anisalion
immédiatedes plaies exposées, ? consiste en' «ne série d’enveloppes ou manchons imperniéa-
bles qui s’adaptent à toutes les parties du corps, et dans- lesquelles, la partie lésée une foîs
introduite, on fait et on entretient d’une manière permanente le. vide au degcé;vDulu à l’aide
d’un récipient pneumatique muni d’unu îndioaleur de: vide. Pour faciliter l’exhalation etila
circulation des gaz:, cutanés; ainsi que l’aspiration des Hqnides fournis pari les surfaces
lésées, M. Guérin place, entre, la peau de la, partie enfermée; et renveloppe imperméable,
une seconde enveloppe très-mince en tissü élastique perméable, laquelle, s’oppose à l’action;
ventousanle. et vésicante des plis formés par le retrait du manchon, extérieur. '
Ge système d’appareils, qui peut être adapté; à toutes les parties du corps, et même, enve¬
lopper le corps tout entier, depuis le cou jusqu’aux pieds, inlerceple ainsi tout';contact. de
l’air, et prévient tous les inconvénients et dangers de ce contact, tels que la douleur, la
résorption des liquides altérés ou virulents, et, finalement, l’inflammation sufipuratîve;
Les applications chirurgicales auxquelles peut donner h'ëù l’occlusion pneumatique sont
nombreuses. M. * Grtérin se borne a=srgnâler poqF l’e moment cetler qui peuvent être faites ^
. aux plaies récentes résultant, soit dja.opéiatloM:ChiLU^cale&, depuis lee sinises incfifons®
directes dé la peau jusqu’aux" ampuTaïiohs,r‘sôft aux ît'.sions traumatiques, depuis les frac¬
tures compliquées jusqu’aux plaies par armes â’fëu. m Guérin cité quatre ' fa'it^ pratiques
qui se rapportent aux quatrêdaiégijri'es de plaîes èt lésionsdorit il's’agit; ' ' ' ' • •
La première consiste dans l’extirpation d’une tumeur fibreuse située derrière la malléole
interne; iL’-ablàtiow et la dissection de cette tumeur àveienb laissé une iexbavatioo que/ne
recouvrait qu’incomplétemenl' les lambeaux de peau bbrrespondants.' La"plaie, recouverte
d’un simple morceau de diachilon et de taffetas ciré, a été mise dans l’appareil : dès le len¬
demain, un caillot.jfiastique.a,vai:t comblé le vide laissé par la .tumeur,. c,t,.a;pi:èsqpati;e jqùis
pleins, l’appareil pouvait être enlevé. La plaie n’avait donné lieu à aucune inflammâtîQm
suppurative, et.elle.é.taii éOfléplétem.enL.cicajtrisée, je, ItuiMème jçur. . ,, , ,
Le second fait cilé>.pAr M. J,. Guérin est «ù .éas^4ei fracliire compliquée
bras; la peau avait été perforée par un fragment du radius., Mêfne pansément immédlàt que,.
dans ,le,cas ,précé|dept. Après q,u aire jpurs. la plai,ç,^çnjané.e, pétait .fermée e,t la fracture, munie
d’un appareil eh carton' amidonné,' était cômplétèmënt guérie le trenté-cinquièiue, j'QÜr»,
cumme une fracture simple. .. ' -
Le troisièmë cas eSl' relatif à uné ‘amputatibh de cûj^éë’ pratiquée, pour upé lûtbëùr Bl^b-
che sup'pùrée, par 'M. le dbct'euri Demarquaÿ, Ü là Mai^ôn münîdipàle d‘e "gànlié. Les déüx
lambeaux n’avaient été que rapprochés et maintenus par, sept points dé 'sùliii’'éV'ieürë sùr-
faces ‘corres|)ondàntés n’étëient qué liïédiaîfè'inènt en rapport. 'Êe moignoh, plfibè'dA'h^ l’^P"
pareil de M. Guérin, était complètement cicatrisé le sëptîèthe joüri L’appareir Ayant été
L’UNION MÉDICALE.
2S5
enlevé, la dcalrice, qui n’était ptte encore assez solide, offrit, le Ie'ndieitiain, tnie-' légère
éraillurè des bdrds dé la plaie. Ori réappliqua l’appareil, et la cicatrice' étàit éoniprële et
solide le dix-liuillème jour. Dans le cours du traitement, il n’y eut ni frisson, ni fièvre, ni
inflammation suppurative, ni douleurs notables dans le moignon, et toutes* les fonctions
s’exécutèrent à peu près comme à l’état de santé. , :
Le quatrième cas est relatif à une plaie par arme à feu très-compliquée, produite à la
paume de la main par l’explosion d’une cartouche. Cette explosion, provoquée par le
choc trop brusque de la cartouche dans son mandrin, avait broyé les chairs, coupé les
artères, dilacéré les nerfs et les tendons, .eh f»rodi& la fracture comminntive du quatrième
métacarpien. La peau du -dos de la main, déchirée et retirée dans une grande étendue, avait
mis à découvert, les u’itlÇdlation^.niétacarpo-phalaugienne.s,.. Aprè^ la.ligatijf.é,de3}^iqu,hUale
et uné quinzaine de sùtiires, faitesiayec le concours, de MM. GailliereL Str/ippâf^^^
rurgien de rHôtel-rDieU; dé Reims, et tous deux professeurs à.-l’É.cole de médecjne d,e peité
ville, ^pour rapprocher .les lambeaux, de peau .séparés, la main., ,çoirvéna|),lemë,n(ipanSée,, fut
placée dans l’appareil seize: heures après racçideni, .et soumise. à, line irîdgâtipn .çonjtinue^ A
partir de ce nioraent, je. blessé s’est endormi sans.:SOuffrançes^ ia guèfisoh s^est.opéVéèèh
vingt-cinq jours, sans àypir offert ié moinclre;accAs...de .fièvre, je <mpindre accident jnflarnnià-
toire. L’élimination des pa,rties hrpyées et'mprlifl^es s’est opérée sans accident inflamnaa,-:
toire, par une sorte d’aspiration, , vers lA réçipient pneumatique, et les vid,çs .de l,â,p!aie,,.O.nt
été complés par flpe cicatrice, qui gé laisse d’autre trace que, les lignes résultantd.u rapprb-
chement.et de la soudure des pafliêsi ,,
M. Guérjft.se hprne à citer, pour le moment, ces quatre cas comme spécimens du premier
ordre.de plaies et Ae lapons qui serpnt (tributaires de la méthode,, et il laisse à l’a^ÿi de
faire connaître lés autfés applications dont elle est susceptible'. ’ ' , .
M’.‘ ’VELPEÀtJ f J’ai le malheur d-êtrè cortsidéfé ‘ par 'Mi étiërih corUmé’ oppôsé éystémali-
'quement A tbUt Ce qu’il propose. Ça me gêné; mais comme' cet état dure depuis trente hhs,
je ne risqdè rien en soumettant à rAcadémîè quelques observations.
M. Jules Guyof avait imaginé, il y a lôhgtemps'déjà,= Uni appareil à peu près semblable.
Cet appareil n’est pas resté dans la pratique. Il était peut-être plus compliqué' qUe celui de
M. Guérin. Dans totis lés cas, je ne veux pas enlever à M. Guérin* le mérite dé son invention.
Mais, sans chicaner non plus M. Güérin sur Ses grands principes généraux, je ferai remar¬
quer que cet apfjareil n’a rien de biën satisfaisant pour le chirurgien. Où en sérions-nous
s’il nous était obligatoire de porter une machine comme ça avec nous? h: •
Ëst-cé bien nécessaire, au surplus ?■ Je ne né vois pas qUe les blessures citées par M.‘ Gué¬
rin aient guéri plus vite qu’elles ne guérissent d’habitude. Avec les mille moyens de la thé¬
rapeutique, les résultats obtenus ne diffèrent pas sensiblement de ceux que vante M. Guérin.
Je ne vois donc rien de plus dans la commuriîcalicin dh notre -noHègue que ce que je vois
dans les cas Ordinaires. Son appàreir pourra être utile dans certains cas déterminés, particu¬
liers; mais ceux qu’il nous a cités n’otït rien 'de bien convaincant. * - ^ ' -
M. J. Guérin répond en deux mots :, a*àbord‘ que ràpparéiÇdç M. J. Guyot'étaij déstiaé à
mettre. les surfaces'.bjcssé.es en contact ayeç j’air chaud, et non à^ fés priver du contact de l’âir ;
ensuite, il M, 'Velpeaii , dit.-il, avait écouté attènlivement, 6ü si ,j’avà,iS eu le talent, d’être
plus clair, il aurait vu que toutes les observations que j’ai rapporlies répondeut prècisëmê'nt
à des ind,icalipps qui ne^peuvent être renipjies.que pdf rappaijkl'qqe fOi l’houpeur de pré¬
senter rAcddémie. Pqi^què M. 'Velpeau 'a yappelé nôtre iQngué mësiutelligéncé', i’ajpùterai
que je fegtéttp'.ihfiiiimènt qu^ de sa valeur ’h'e puisse ou' ne veuille pas appréqiér
mes travaux ; mais toute l’Europe les a coinpris; l’Acadêmie dèsysCiençeAiène-mêthe, dont
fait, partie M. yelpeau, leur a décefné un prix, A ia'y'érité,,,M. 'VèipëAu 'â yOté cohlre,..' ' ''
M. Velpeau : C’est sur ma proposition que le prix a pté décerné. Seulement, c?est la mé¬
thode sous-culanée que l’Académie a entendu récompenser, et non les soi-disant principes
généraux sur lesquels s’ap-puie toujours M. Guérin. I , , .
M. larrét : Je ne conteste pas lé mérite de M. J. Guérin, et je crois que , de son côté, il
ue songera pas i; contester que, de tout temps, les chirurgiens se soient préoccupésdu danger
du contact de Pair sur les plaies. Pouf ne citer qu’un seul auteur, aujourd’hui bien oublié'.
César Magathus a publié deüx volumes où’ toutes les' fhdtêalions énüméréès par M. Guérin se
retrouvent exaclemeDt. Bien avant lui, beaucoup d’autres chirurgiens avaient appelé l’atten¬
tion sur les pansëmenis rares, comme on disait alors ; en d’autres termes, sur la méthode par
occlusion. ,. :
2S6
L’UNION MÉDICALE.
M. J. Güérin : Je ne veux répondre qu’un seul mot. La science est pleine de choses qui
viennent, meurent, reviennent pour mourir encore, et revenir jusqu’à ce que le fait, ainsi
entrevu à toutes les époques, soit enfin démontré et (ail reçu une consécration matérielle. ;
— A quatre heures trois quarts, l’Académie se forme en comité sécrel pour etitendré lé
rapport de M. Blache sur les candidatures à la place vacante dans la section d’anatomie
pathologique. - i v-. s
COURRIER.
RECTIFICATION. — La poussière qui se détache des couvertures illustrèès d(i papier à
cigarettes, et dont M. Chevallier a eu la complaisance de m’aider à déterminer là' nalürei
n’est pas formée par un sel de cuivré, comme on me l’a fait dire par erreur dans le compte
rendu de la séance de la Société médico-chirurgicale (ÜiiroN MiniCALE du 6 février 1866),
mais par un composé de cuivre. C’est un alliage, uh bronze, cominè l’a fort judicieusernënt
fait observer M. Bourrières, dans lequel le cuivre se trouve à l’état métallique. Cette prépa*
ration, fort employée dans l’industrie des papiers peints, peut ne pas avoir d’inconvénients
pour la santé des ouvriers imprimeurs qui en font usage; mais on comprendra ijù’elle doit
presque certainement en avoir pour celle des pauvres femmes qui Vivent au milieu de la
poussière de cuivre détachée de ces feuilles dé papier à reflets dorés, quand on saura que
chacune d’elles en manipule au moins douze cents pour le travail d’une seule journée. '
T. Gallard.'
ÉPIZOOTIE. — Nous empruntons à un rapport du docteur Edward Ballard, ofBcier de èanté
à Islington, les conclusions suivantes suf l’épizootie régnante :
1“ Depuis le 30 novembre 1865, la maladie a attaqué à Islington 48 établissements sur. 69.
, 2“ Elle a sévi plus, particulièrement sur ceux qui renfermaient le plus grand nombre d’ani¬
maux. Ce fait est d’accord avec ce qui a été admis sur la contagiosité de cette ^épizootie.
3° En comparant les étables affectées avec celles qui ont été épargnées au point de vue du
désordre et de la malpropreté qui règne dans; ce genre d’établissenjewts, pn né peut pas cppr
dure à ce que la maladie doive être attribuée absolument au défaut de propreté. , ,
.4“ L’encombrement des étables a été reconnu comme favorisant l’épidémie. .Ainsi les éta¬
bles où chaque vache n’a que de 200 à 400 pouces carrés d’espacç, ont été plus d,écimé!^s
que les autres. ■ J - , - . ■ . s;
L’aggravation de l’épjdémie a été en partie activée par rusage.d’entasser le fumier dans
l'eùceinte même des étables. Sur 11 établissements placés dans ces conditions, 10 ont été
atteints. .
6° La provenance et la qualité de l’eau semblent avoir eu une grande influence dans cer¬
taines localités. Ainsi sur 10 établissements où l’eau était fournie par des puits : à fleur de
de terre situés dans la cour ou dans l’étable même, 9 ont été tributaires de l’épizootie, tandis
que ceux qui se fournissaient à la rivière ont élé relativement épargnés.
7° Ene enquête faite eti 1857 sUr un autre genre d’ëpizpùtle? pieùro-pnèumèriiè, a’ fourni
des conclusions analogues, à savoir que l’ençonibrement et l’emmagasinagé de fumier dané
les étables a favorisé le développemènt de rinfection morbide, quoiqu’on ne puîssé pas affir¬
mer qu’il soit la cause absolue de la maladie. . y
8" Dans les très-grands élablissemenls, ces influences sont à peine notables ou plutôt elles
npnt absorbées par l’influence plus immédiate d’une invasion morbide venant du dehors.
9° Dans les établissements de moyenne importance. Tes causes les plus'àpparentes'sohlles
puits à fleur de terré remplaçant l’eau pure de la rivière.
10“ Dans les petits établissements, l’aggloinération des animaux et i’èmmagasinàge du funiief
•dans les étables sont lès causes les’ plus apparentes. ■ ■ ■
11“ Dans 9 cas les étables ont été complètement évacuées de tous les animaux qu’elle ren¬
fermaient ; les locaux ont été désinfectés au moyen de chlore, d’eau de chaux. Les nouvelles
vaches qu’on • y a placées ont été exenaptes de la maladie. Dans d’autres .établissements
désinfectés par les mêmes procédés, mais où l’on a réintégré avec les nouvelles vaches un
reliquat de celles qui avaient cohabité précédemment avec les vaches malades, l’ëpi?iQolie
s’est reproduite. {Medical f imès and Gazette e,i Ggi^tte médicale de Paris.) ' ’ . »
, . ' Le Ùérant, G. RlcmhOr. " '
Paris. — Tyiiogi apliie Félix Maltestb et C«, rue des Deux-Porle»-Salnl-Sauveur, 23; '
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Acide sitlfurlque libre.
SBicate acide*
Ai-séniale »
phosphate»
Snlfale » ) ') 0. 44
— de chaux. ....
Ciilorure de sodium. .
Matières organiques. .
Thermalité 13°
Adde carbonique libre.. . ... . .
feicarbonate de soude. . . .
— de potaese .
— de chaux.. ...... ..
— de magnésie .
— de fer et manganèse.
Ghiorurè dè sodium... . ... , ...
Sulfate de soude et de cHaiix. . .
Silicate et silice , aluniine .
[lodure alcalin, arsenic et lithine.
|8»Bt-Jean|
.429
1.48(1
0.940
0.310
0.120
0.006
0.060
0.054
0.080
indice
2.151
Rigolcite
2;096
0.263
0.259
0.024
1.200
0.220
0.060
traces
Préwense
6.940
0.230
0.630
0.750
O.OiO
1.080
0.185
0.060
indice
Désirée
2/145
jllagdeleiue
2.050
6.040
0.263
0.571
0,900
0.010
1.100
0.200
0.058
mdice
7.826 1 8i885 ] 9.142 ! ,9.248
7.280
0.255
0.520
0.672
0. 029
0.160
0.235
0.097
traces
des- èanx soni ir'es-‘agrénbks à boire à table, pures ou coupées- avec du vin. Un excès
d'*a<ïiâe éarbomqiiè et la propurlion heureuse des bicarbonates calciques-rnagnésiens, en font,
malgré la plus riche minérafisatioK qui s()il connue en France, des eaux , douces,
essehliellemenl digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant que possible
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciauæ : SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs ; — PRÉCIEUSE; maladies de l’appareil biliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire} — ■ RIGOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de 1-appareil sexuel. —
DOMINIQUE, celte eau est arsenicale, elle n’a, aucune analogie, aveq les précjédcntes , fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau," scrofulé, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportentet se conservent sans altération ; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,89 c. la bouteille.
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sont indiqués ; il ne noircit pas les dents; c’est la
préparation ferrugineuse la plus active, la plus
agréable et la plus économique. Souvent un flacon
suffit pour guérir une chlorose.
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Pjllmonaire chronique, l’Asthme, l’Emphysème pul¬
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de ,1a na^tpre eLd.ç J, a t<^,puil>,(|,e. ievr,,^n)'e;dpo,:e|I^^^poss^^^^^ p.uU’e., ÇÇt^,ayanl.a|e parli-
eu'llerde se dissoudre pki \à.'pe,u..dans iêaiySiiiesVgàâùiquesv ce 'qui iperrael a rioaure oeîer,
ceniédican^.nt si énergique. ri’êtrë 'abgorDé;''t»iD''aihâi dire,'- molécule à molécule, sans fati¬
guer ïekdl’g^mkdlgesnfs. Participant des propriétés de riouE et du Fer, elles conviennent
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■■ '^e'^Sv.âsmXnn _
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aliments albuminoïdes est difricile ou impossible'- '
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Pharraaciedu Louvre, et.dan^'t'outesles pharmacie^.
HUlliE
BERTHE
Extraité fies îâes dé morues par M. Berthé, au
moyen^d'ort proç^é approuvé par l’Académie de
médeciDè.j2,-65 Jç Çaeon. Dépôt, 154, r. St-Honoré.
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théritiques, aphthes, angine couenneuse, croup,
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N» 17. Satnedi 10 Février 1866.
SOMMAIBC.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie des sciences. ^ il. THiin.APEüTiQUE coiburgicale : Nouvelles
■recherches sur l’emploi de la liqueur de Villate. — 111. BiBiioinÈoiJE : Les trois fléaux : le choléra
épidémique, la lièvre jaune et la peste. — IV. Académies et SociÉtÉs savantes. Société d’hydrologie
médicale de Paris : Correspondance. -rr Les eaux minérales à l’exposition universelle de 1867. —
— Étude clinique sur la pulvérisation externe. — Société impériale de chirurgie : Gonteau galvano-
caustique, Maternités, luxation congénitale des deux cristallins, polype naso-pharynglen, luxation
de l’épaule. — V. CoDBBiER. — VI. Fedieeeton : Causeries.
Paris, le 9 Février 1866.
BULLETIIM.
Sur la séance de l’Académie des sciences.
Quelques lecteurs attentifs ont quelq^uéfoîs reproché à ces Bulletins d’être conçus
à la façon d’un sommaire, c’est-à-dire de donner une série de sujets indiqués seule-
letnent et non développes. La plainte peut être fondée, mais le reproche s’adresse
mal'. Je m’efforce, en effet, dé conserver aux séances de l’Acàdéinie leiir physionomie
réelle pour tout ce qui touche aux sciences médicales ; quand la- séance se compose
de présentations rapides ou de simples dépôts dé mémoires et d’ouvrages sur le
bureau, mon s’en ressent. Lui reprocher cette forme peu satisfaisantej c’est
faire le procès à l’Académie. Autant Vaudrait s’en prendre à un peintre de portrait
des imperfections de son modèle. Le portrait estdl ressemblant? voilà le point essen¬
tiel. Je sais bien qu’un certain public se soucie médiocrement du modèle, et pourvu
que la peinture soit jolie, n’eh demande pas davantage. Mais la science n’est pas un
art d’agrément, ét la vérité, dans l’espèce, a des exigences que je ne saurais mé¬
connaître.
Il me faudrait, par exemple, me lancerelipleinefantaisieet dans l’invention pure,
si je voulais tracer de la séance de lundi un tableau attrayant. Que les lecteurs soient
bien persuadés que, tout le premier, je serais charmé si les séances étaient toutes
FEUILLETON.
OAUSEBIES.
Bonne idée, et je la salue. C’est la création d’ün nouveau journal consacré à l’hygiène ;
Moniteur d' hygiène et de salubrité publique, domestique, agricole^ industrielle. Tel est le litre
de ce nouveau journal publié sous la direction de M. A. Chevallier fils. C’est bien vu. L’hy¬
giène domine la science médicale, ou plutôt toute la science médicale converge vers l’hygiène;
un nouvel organe était nécessaire ; le voilà créé; le navire a un bon' pilote et la mer lui sera
douce. , .
A propos d’hygiène, on a souvent fait remarquer que chaque progrès fait dans celte partie
de la science est un dommage pour la profession médicale. De telle sorte que ce n’est pas
pour leur paroisse que prêchent les médecins quand ils recommandent la sobriété, la tem¬
pérance, la modération en toutes choses, l’exercice, le grand air, le soleil; quand ils con¬
seillent les moyens d’assainissement des villes et des campagnes; quand ils propagent les
meilleures méthodes de l’élève des enfants, la vaccine et tous tes moyens prophylactiques;
quand, enfin, partout et toujours, ils sont à la tête du mouvement civilisateur qui diminue
partout les chances de maladie et partout augmente la durée de la vie humaine, je dis que
les médecins sont placés dans cette situation singulière et honorable qu’ils font tous leurs
efforts pour que personne n’ait plus besoin de leur art, et qu’ils emploient toute leur science
à tuer leur profession. On conviendra que ces conditions sociales ne sont pas commîmes. Ce
Tomp XXTX. — Nouvelle série, 17
â5g ^ . L’UNION MÉDICALE,
remplies d’intérêt, et que je déplore autant et plus qu’eux d’être forcé de leur présen¬
ter le compte rendu assez insignifiant qui va suivre.
On s’occupe beauçoup en Allemagne de la galvano-caustique, c’est-à-dire de la
cautérisation par un cautère dont la température est obtenue au moyen d’un courant
galvanique. Cet instrument a subi plusieurs perfectionnements; le plus remarquable
a été réalisé par M. le docteur de Séré. C’est un couteau constitué par unejame de
platine mise en communication avec une pile Grenet, et dont on peut, par un
mécanisme très-simple, porter la température à des degrés qûi varient de 600 à
1,500; —^à600 degrés, ce couteau divise les tissus et lés cautérise; il serait alors,
suivant l’autéùr; chauffé au degré hémostatique ; â 1,000 degrés et au-dessus, il
divise les tissus avec une merveilleuse facilité, mais sans les cautériser, en vertu de
cette singulière propriété des corps liquides à l’état sphéroïdal, ainsi que le désigne
dans ses admirables recherches le savant Boutigny (d’Évreux). A cette température,
l’instrument ne serait plus hémostatique.
Quel est l’avenir réservé à cet ingénieux mécanisme? quelles sont ses applications
dans la pratique? Ce sont des questions aüAquelles il séràft prématuré de répondre.
M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. André Sanson, un vojume . inti¬
tulé : Principes généraux de dans lequel sont étudiées les questijons de
race, d’espèce, de sélection, de consanguinité, etc. Ce volume forme,. la deuxième
partie de l’ouvrage qui a pour titre: —et d’une notice eur Mon¬
tagne par M. Larrey. . ; ' , .;i ; ; —, ,
M. H. Deville fait hommage à l’Académie,, au nom de l’auteur, M. ThirQn, ,d’un
ouvrage sur la médecine grecque ; — r M. Morinjd’un travail de Mi Tigrisur les infur
soires des différentes maladies de l’homme; — M. Fremy, d’un volume de M., de
Parville. intitulé Causeries scientifiques, découvertes et inventions, progrès de la
science et 1865 ; cinquième année i rrr M. Rayer, d’une brochure de
M. Parohappe su,r la statistique des, élablissernents pénitenciers deFrancei
M. Ch., Deville met sous les yeux de ses collègues de magnifiques jéohantillons de
cristaux, façon Baccarat, obtenus par M. Tessié Dumothay. Ces cristaux sont gravés
au moyen du fluorure de calGium,,substance inQffensive; tandis que, jusqu’à présent,
on se servait pour le 'même usage de l’acide fluorique pur, qu’pn ne manie, presque
jamais; impunément.
serait peut-être une raison de plus d’éco.uier les médecins quand ils se plaignent, et ils ne
se plaignent qu’à bon escient. Les li\d*es sàtfits, lüidés par une prévision divine, ont dit :
Honora medicum propter necessitatem. Quoi de plus vrai et de plus juste ? Sans médecine,
pas d’hygiène ; et sans hygiène, voilà l’humanilé retombée sans défense sous l’empire de
toutes les causes d’affaiblissement, d’abâtardissement et de destruction.
Et, en vérité, ce serait dommage de ne pouvoir plus lire les jolis petits livres pareils à celui
que j’ai sous les yeux : Les petites chroniques de ta science, par S. -H. Berlliouâ (d).; Ce livre
devrait prendre pour épigraphe cette phrase de son prospectus : «La science, comme la liberté,
appartient à tous et doit arriver à tous souriante, aVenante et sans airs de grande-dame. H
faut qu’elle s’agenouille pour mettre sa divine face au niveau des plus petits, et que'ceux-ci
puissent arriver à elle, même les enfants ; il faut enfin qu’elle dise de sa voix douée le sinite
parvulos venire ad me. » Parmi les écrivains qu’on appelle vulgarisateurs de la science,
M. H. Berlhoud se distingue excellemment par une forme littéraire élégant&et pure..! .
ce n’est pas tout de le dire, il faut le prouver. Je n’ai que l’embarras du choix. M. Ber-
thoud m’excusera de citer une charmante histoire, car je vois, non sans un vif plaisir, que
c’est moi qui lui en ai rappelé le souvenir. Il a eu la bonté de citer une de mes Causeries
dans laquelle je racontais comment j’avais été préservé des conséquences terribles d’üne
piqûre anatomique par un moyen conseillé par Breschelv c’est-à-dire par un demi-bôl dè
punch; j’attribuais, comme de raison, cette présetrvation à la sueur profuse qu’avait déter¬
minée cette abondante tisane alcoolique. > ^ ; i ,;i :
A l’appui de celle opinion, M. Berthoud raconte le petit drame suivant qui s’est passé à
(1) Un volume iu-is. Paris, 1866, Garnier frères. — Prix î 3 fr. àft o. .
L’UNION MEDlckLÈ. __ . . _ 250
M. Boussing^aul.t li't’ qp^iiote du cçi.pitame ÇaVpn sur|és:S,dufi).dTéi;‘de1^^
dé laquelle il résuKq que,' ce phénomène dépenidp la ’composili;on.des,pi:euset^ em¬
ployés, et qu'ori peut l’évUer en se servant de creusets de magnésie.!
M. Régnault réclame la priorité de celte idée pour M. Thilorie.rj' qui $e seryait dq
creusets de magnésie il y a trente ans.
M. Daubrée montre à l’Académie k plus grosse deâ météorites tombées à Orgueil
le I4,mai 1364. . ;
' Et i’Académié se forme 'en cornité secret.
, Dr Maximin . Legrand.
THÉRAPEtlTtaUE CHIRURGICALE. .
NOCVELLES RECHERCHES SCR L’EMPLOI DE LA LIOOECR DE VILLATE P) ;
Par le docteur Notta , ^
: Chirurgien de l’hôpital de Lisieux, membre correspondant de la Société de chirurgie. de'Paris, etc.
La merveilleuse rapidité avec laquelle la liqueur de Villal.e, amène la cicatrisation dq.
trajets fistuleux d’origine si diverse pouvait faire croire, à priori, que nous avions
trouvé le remède qui devait désorrnais guérir lés fistülës à l’antis saris opérati(m.
Malheui'eüsemerit il n -èn est rifen. M. Nélaton.i’a èssayéè chez deux niaiadés sans-
aucun Tésûltàt ; de mon'dôté, également, je l’ai ëfrijiloyée deux fois et je n’ai pàs'été
pius-béiri’eux.'" , yv- ■'
Dàué le premier Cbs,' il’ s^âgissait â’tirfé'jëü'nè fillë 'de 21 a 22 ' anë; - d’une' bdiirie;
coristituti'ori','qui avait dëpuis^ plusiëüriirioîfe ütt'éfistuTé-à Uaniis! n,i-
Je lui pratiquai trois injections, le 17, le 18, et le 19 mai 1864; elles ‘fûréiit àés'éz'
doïfloureüsesv Depuis je n’ëi pas rèvu la maladé et je n’ai eü deëâslori- de'coilriâître
les suites' du traitement que ces jours* dérriiers. Il paraît qu’après les irijéctiôns', lé’
suintement purulent auquel donnait liëü cëlté fiétule' diminua' d’uué façéntrès-
appréCiable; mais la cicatrisation ne s’opéra qu’au bout de tédis'môis, saris qu’on àit
essayé d’aüfro traitement. ' ■ ■
XO Suite et fin. — Voir les numéros. des 18, 27 janvier et 6 février. • ..
Versailles vers la fin dé la’ Réstaurâtiqn, et, qui confirme à son tour une opinion ancienne, et
rénouyeïéé r.écèmmenl avec' autorilè par m. Gosselin, sur le tïaitement préservatif de la rage ;
? P Â/feette époque së trouvait attaché au mari'ége du. château royal, en qualité d’écuyer,
une sérié de'géant d’une quarântaipe, d’années, beau et robuste garçon, ancien miiitaire de
rÉiripire, longtèmps prisonnier en Allemagne, et qui, durant la campagne, dé, France, avait
rempli, dans un régiment de 'ca,valerie, les fonctions d’aide-vétérinaire. ,Perspnne,,he slpp-
tendàit'triieux que ki' à 'Soigner fés' chekux. Voire âdès guérir i enfin, il passaii pour pôssé- ,
der certains secrets médicaux infaillibles ;doht îi faisait mystère, et qu’il ne mettait jamais
impunément ëh céiivre. Aussi recQUrailkh à Im riotikehreinèril à, Versailïes, mais éneoie,
dans toutes les câmpagnés' voisines, loiske des’bestiâux —’ et même parfois des homtries— ’
ttnnbaient dangereusement malades.
Or, Jean Prat, c’était le nom de cet homme, ne tarda pàs, cohlme il advient toujours aux
gens de haute taille, à s’éprendre d’une petite et toute mignonne jeuhè blonde, 'qui attei¬
gnait à peine de la tête au coude de l’écuyer, quand elle se hissait de son plus foit siir Ja’^
pointe des pieds. -i - ' . ^ v,
Quoique Louise ne comptât guère. plus de 18 ans, et que son amoureux, je vous l’ai dit,
frisât la, quaraptaipé, elle le Irquva fort à son gré; si; bien que les deux amoureux se ma¬
rièrent. Or, comme upe bonne aisance régnait dans leur logis, et que la position aisée de
Jean en tenait écçirl,é.s le malaise et les soucis matériels, ils firent un excellent ménage.
Jean, qui àd'ofait^ sa femme, s’îngéhiaU. du, matin au soir et du soir au malin à complaire
à Louise, d’où n advint que celle-ci, dès le lendemain des noces, prit .sur lui un empire
Rbsolu et peut-être même exercé parfois avec plus d’autocratie qu’il ne seyait. Louise non-
260
L’UNION MÉDICALE.
J’avoue que j’ai quelque peine à attribuer à la liqueur de Villate une guérison qui
ne se manifeste que trois mois après son emploi, d’autant plus que j’ai certains
motifs pour me tenir en garde contre la véracité de cès renseignements, qui m’ont
été donnés par la mère de la jeune fille. Quoi qu’il en soit, le fait suivant vient cor¬
roborer mon opinion.
Obs. XVI. — Fistule à l'anus. — Insuccès.
M“' la baronne de G..., âgée de li8 ans, d’une excellente constitution, ayant un enibonpôint
considérable, vint me consulter au mois de janvier 1865. Elle avait une fistule à l’anüs qui
datait de deux arts. Cette fistule s’ouvrait, d’une part, à l’extérieur, et, de l’autre, dans l’intes¬
tin, à une profondeur de U centimètres environ. Quand on faisait une injection par l’orifice
extérieur, le liquide revenait par l’anus; du reste, on arrivait avec le stylet à sonder toute
l’étendue de la fistule. D’après le conseil d’un médecin d’Évreux, M““ de G... avait fait pendant
cinq à six semaines une injection dans sa fistule avec de la teinture d’iode pure. Je dois dire
que les injections étaient très-bien faites par sa femme de chambre, et chaque fois le liquide
revenait par l’anus. Cette médication n’ayant donné aucun résultat, je proposai les injections
de la liqueur de Villate, d’abord deux ou trois jours de suite, avec un repos d’une durée égale.
Au bout de quinze jours, n’ayant obtenu aucune amélioration, je fis faire pendant un mois une
injection tous les jours. Au bout de ce temps, la malade revint me voir, elle était dans le
même état qu’avant le traitement.
L’impuissance de la liqueur de Villate est ici de toute évidence; la médication a été.
bien appliquée, avec suite, avec intelligence, et elle n’a rien produit. Pourquoi?
J’avoue ne pas trouver l’explication ; mais je crois le fait suffisamment démontré
pour ne pas faire de nouvelles tentatives. Cependant, chose assez remarquable, il
paraît qu’il n’en est pas de même chez les animaux. M. Corbière, que je suis tou¬
jours heureux de citer, me disait avoir réussi dans plusieurs cas de fistule à l’anus
chez le cheval.
A propos des fistules des sinus frontaux, nous avons fait remarquer que la liqueur,
de Villate paraissait avoir eu une action particulière sur la muqueuse qui tapisse le
sinus; elle l’avait modifiée et en avait tari la sécrétion purulente.
Cette action astringente nous avait déterminé à faire l’essai de cette liqueur dans
l’ophthalmie purulente déjà ancienne, alors que les conjonctives recouvertes de gra¬
nulations fournissent une suppuration d’une abondance extrême.
seulement voulait énergiquement ce qu’elle voulait et n’en démordait jamais, mais encore
elle sè livrait assez volontiers à des fantaisies et même à des caprices qu’il fallait que son
mari satisfît, comme s’ils eussent éfé'les idées lés plus Sages du monde. Donc Jean ne voyait
et n’agissait que par sa femme. En historien fidèle, consciencieux et qui ne cache rien à ses
lecteur-s, je dois ajouter qu’il la craignait même quelque peu, et que, plus d’une fois, il lui
arriva de renoncer à d’innocentes parties avec ses camarades, par peur des semonces qui
l’eussent, à son retour, attendu au logis.
Quoi qu’il en soit, Jean, — et il avait raison, — se tenait pour l’homme le plus heureux
de la terre; aussi, sa bonne figure exprimait-elle sans cesse un imperturbable contentement,'
Un matin, néanmoins, il arriva au manège, sombre et soucieux. Sans proférer une seule
parole, lui qui se montrait toujours si gai et si avenant, il se rendit aux écuries, où, huit ou
dix jours auparavant, on avait enchaîné un dogue que l’on supposait enragé et qui avait
mordu dans la ville plusieurs autres chiens.
Après avoir considéré longtemps le pauvre animal, il rentra chez lui plus morne que
jamais, et il dit à sa femme : ,
« Louise, tu vas venir avec moi au manège. »
Croyant à une plaisanterie, elle le regarda et lui rit au nez.
« Tu vas venir avec moi sur le champ au manège, » lui répéta-t-il d’un ton qui ne souf¬
frait pas de réplique et qu’elle ne lui avait jamais entendu prendre avec elle. '
El, comme elle résistait, il la saisit dans ses bras robustes, et, silencièusetnenl et sans
autre explication, il l’emporta au manège, dont il fèrma derrière lui soigneusement les triple»
verrous de la porte, . . ;
L’UNION MÉDICALE.
261
Obs, XVn. — Ophthalmies purulentes. — Insuccès.
Une. femme âgée de 33 ans entra dans mon service à l’hôpital de. Lisieux, au mois d’octobre
186â, avec son fils, âgé de 7 ans, tous deux atteints d’ophlhalmie purulente.
La mère avait l’œil gauche perdu, un staphylôme de l’iris. L’œil droit était conservé; elle y
voyait encore, la cornée était intacte ; mais les deux paupières étaient couvertes de granula¬
tions et sécrétaient toutes les demi-heures environ une cuillerée à café de pus.
L’enfant était exactement dans le même état que la mère : l’œil gauche était perdu ; le droit
était encore conservé.
Je soumis lés deux malades aii niême traifément. Je renversai les deux paupières, et avec
un pinceau trempé dans la liqueur de Viliate, filtrée de manière qu’il n’y eût pas de précipité
de sulfate de plomb. Je touchai les surfaces granuleuses; puis, au bout d’une ou deux
minutes, je fis passer à l’aide d’une seringue un courant d’eau fraîche pour laver les pau¬
pières. J’ai opéré ainsi tous les jours, pendant dix jours;, et si, pendant ce temps, je n’ai pas
vu le mal s’aggraver, je dois dire qu’il est rèsté stationnaire. Aussi ai-je cru prudent d’avoir
recours d’abord au caustique lunaire, puis au sulfate de, cuivre, sous l’influence duquel mes
deux malades ont fini par guérir et conserver chacun l’œil qu’ils avaient encore lorsqu’ils
étaient entrés dans mon service.
Ces deux faits suffisent pour démontrer que la liqueur de Viliate n’a aucune action
sur l’ophthalmie purulente, et il m’a paru parfaitement inutile de renouveler l’expé¬
rience.
Tels sont les cas dans lesquels la liqueur de Viliate n’a pas réussi. J’ai cru devoir
les foire tous connaître avec détails, afin que l’on pût apprécier d’une manière exacte
l’action de ce médicament.
Il résulte des faits qui précèdent^ que la liqueur de Viliate a une efficacité incon¬
testable dans le traitement de la carie, des tumeurs blanches, et d’un très-grand
nombre de fistules qui reconnaissent pour cause les affections les plus variées, mais
qui, toutes, ont présenté ce caractère commun d’être chroniques, rebelles, et souvent
incurables : fistules et décollements consécutifs aux a,beès par congestion, aux abcès
froids, aux abcès chauds, aux plaies d’armes a feu, aüix abcès tuberculeux, à l’inflam¬
mation des sinus.
' « MainteûaDt,lüi ordonna-t-il en la déposant au milieu de l’enceinte circulaire où l’on fait
manœuvrer les chevaux, tu vas courir de toutes tes forces et sans t’arrêter. »
Élle crut décidément à une plaisanterie. Mais elle ne put se défendre d’un sentiment d’ef¬
froi en lisant sur les traits de Jean une inexorable expression dé volonté. Mon Dieu ! se disait-
elle en elle-même, il pèfd la raison! il se trouve en proie à un accès de fièvre chaude. A
demi-inorle de terfëür, elle voulut s’enfuir.
« Écoute, Louise, je ne puis te dire les mo.lifs qui m’obligent à exiger de toi une course
effrénée, dans ce manège. Mais je te jure qu’il faut que tu la subisses, dussé-je recourir à
mon fouet. » , , .
La jeune femme résista, pleura, cria, se révolta. Un vigoureux coup de chambrière, appli¬
qué sur ses épaule^, la mit ajissitôt à la raison,, .et elle obéit. .Elle cogimença donc à courir
de toutes ses forces autour du cirque, et chaque fois qu’épuisée de fatigue, haletante, bai¬
gnée de sueur, elle faisait mine de s’arrêter, le terrible fouet claquait à ses oreilles et même
la frappait au besoin ; il fallait qu’elle se relevât et qu’elle recommençât à courir.
A la fin elle tomba évanouie.
Alors Jean, qui put enfin donner un libre cours, â ses larmes, enveloppa Louisedans unecou-
verture de laine, avec la sollicitude qu’y met 'la mère la plus tendre, la transporta dans son
logement, coutigu au manège, la déposa sur son lit, l’y couvrit, de tous les vêlements qui lui
tombèrent sous la main, s’agenouilla près de la couche de celle qu’il venait de si brutale¬
ment thalmener, et attendit avec anxiété qù’elle se réveillât, c’est-à-dire jusqu’au lendemain
malin.
« Sauvée ! tu es sauvée! dit-il eh couvrant de baisers sa femme, qui le regardait ûvec un
L’UNION: MÉDlGiVLU..
Depuis la publication de notre premier mérpolr^, notre. pbamp d’observation s’est
agrandi, nous avons été plus hardi, et lès fails nous ont donné raison.
A Côté des cures remarquablés . que boüS; avons enregistrées, nous avôns montré
l’impuissance de la liqueur de Vilîate dans le traitèmènt dé la fistule àl’ahüset'dè
rpiihth'àlmië''puruîenté. Il nous testé ëjî’ébr'é âl’jé^p.ériméntër daiis quèlques autres
affect'îô'ns, mais il nous faut pour cela le temps et les occasions, Du reste, , la voie est
toute tracée,, et c'est aux praticiens ,à déterminer les cas nouveaux, dans lesquels, par
analogïé, il y aura lieii de l’essayer. Cependant, il ne faut pas trop se fier aux ana¬
logies en thérapeutique. Nous en avons eu ici la preuve dans les fistules à. l’anus.,.
Pourquoi la liqueur de Villate, qui guérit. si bien les fistules rebelles, est-elle sans
action sur les fistules anales chez l’homme? Nous nous bornons à constater le fait,
laissant à de plus habiles le soin de l’expliquer.
Pour que la liqueur de Villatë réusSissè, il faut qu’èTle ne. s’attaque qu’à des affec¬
tions cfiropiques. On ne saurait trop insister sur ce, point. Pour peu qu’il y ait un
état aig,u, ellni’exaspèroj. et au lieu d’une inflammation modificatrice salutaire, elle,
détermine quelquefois une inflammation phlegmoneuse qui peut avoir des, con¬
séquences plus ou moins graves. Je viens d’en avoir un exemple sous les yeux à
Phôpital.:": . ^
Obs. XVIII. — Carie de la tête du premier métatarsien. — Phlegmon du pied déterminé par
; , ,1, . vn^ injeptii^intmpéslive de ligueur <de<VilloLl.e.rr Guérison.
"'Girard, journalier;' âgé de ÜS ans, 'entre, lë'7 juillet 1865, dans mon servicè à l’iiopital dp
Lisieux. '' '
Get homme, d’une bonne constitution, a toujours eu une bonne santé. Il y a vingt-cinq
jours, il s’est donné en travaillant un coup de hache qui lui a ouvert l’articulation niétatarso-
phàlàngiennedu'poucè droit; Âiàjburd’huï/lB plaie suppiire âbondaimùenl, et avec lèMyletdn
traverse la tête du métalarslèn. En prenant le pouce d’une main elle métatarsien de l’autre;
et'leur imprimant dçs mouvements, de latéralité, on sent une crépitation qui indique qùe tes
surfaces., osseuses -sont dénudées. Douleurs ,,tr.é^Yives dans le pied empêchant Iç. malâdé! de
dormir ni joup, pi nuit,, Cet", état'ipeifSi^tapt.mqlgré le. repos, et les cataplasmes, iq;fais,Ie jj.;7 jvùL
let, upe injectjo.u ,dç. liqueur, de yiiiàte. Dopieur, très-vive. Augmentatiop d§ l’inflammatipp et
développèniént, sur le dos du pied, d’un phlegmon qui nécessite deux ih cisiqp, s. Je royinÇjaîèfè
sentiment., bien, naturel,, et qui répondit à ses caresses par une paire dç soutïlel^, des mieux
appliqués.' ^ ^ . , . , ^ ^ , t ,
Dats.-moi, égraligne-moi, donnernT,oi ,les .noms les plus odieux, . te. yoilà, sauyée, ma
i^ulsel 6ais-tu fiien qqe notre petit chien avait .été moèdq, .11 y a huit joiirs, par un ,4.ogue
eîiragé .et qu’il t’a ;mor(iue toi-même? t?,’’» j,’aî, tué le p'a.uyrë ' animal, et j’ai, passé quatre
mortels jours à'épier chez loi l'es premiers sÿmplôraes'de.^’bbmhile'^ Ils.ne se.iSOPt
que trop manifestés! Alors sans t’en prévenir — car tu sé'rais morte d’épouvante — j’a'i
recbiiru d; un rémèdé que j’ài yü employer efflcaceriient par ün cëlfebre- miêdèfein àHemand
chèi? lequel, lorsqùe j’ëlâie prisonnier' 'de '^Ùërre',' j‘ai passé èornthe dbméstiqüe deux années
de ma captivité. Me pardonnes-tu maintenant? Il s’agissait de te sauver ou de te laissèr péfir
delà plus horrible et de la plus' impitoyable: des maladies. - ' s m: ., k .î
■ Louise répondit' en appuyant sa tête' sjjr celle de Jèan,‘ét je Votis 'réponds que la güériSon
dé la jeune 'fèinme fût complété;’ car ç’est ÿôus 'là àictê'èi dë'sbn péttt-fils que je voüè' écrîà
rhiètoire dé' cétle; cure miraculeuse et bizarre;' , ' : ■ , , - .
Je veux citer enwre une jolie page de ce volume, qui prouvé que nous ne sommes que des
enfants à côté des dblnbis en fait d’annonces et dé réclarnés : ' " , : : ' V ,
« Un.tiâcon rapporté de c'iùnè par un dé rios.amis mérijè une mèniion particulière,: “
Trois boîjes, en, bois de diverses couleurs et contenues l’une dans l’aptre .renferment ce
flacon de jade élégamment taillé, et qui contiénl une substance oléagineuse ; un papiei’
rouge à caraçtères noirs, qui, n’est autre chose qu’un prospectus, enveloppe hpllps et flacon.
L’UNION MÉDICALE.
263
à l’application des cataplasmes. Quelques jours après, deux contre-ouvertures furent pratiquées
autour de l’articulation. Un séquestre fut extrait. ' '
Au bout d’un mois, ces accidents aigus étant calmés, on sentait au fond des plaies les os
dénudés et ramollis. Je pansai alors avec des mèches trempées dans de la liqueur de Villate et
introduites jusqu’au fond des, plaies; De cette Ibis elle. fut parfaitement supportée, et en trois
semaines la cicatrisation était complète. Le malade quittait l’hôpital |e,20 septembre, et cora-
mençait às’appuyer sur son pied pour, marçlier.
J’ai la corivictlofï que si j’avais employé l'a liqueur de Villàtè un mois plus fard, je
n’aurais peut-être pas évité lés contre-ouvertures autour de l’articulation métalarso-
p’halangienne, mais que je n’aurais pas eu le phlegmon de là faCe dorsale du pied.
Cet accident tfa pas eu ici de conséquences fâcheuses; mais al est sage de ne pas s’y
exposer, parce que, dans d’autres circonstances, on pourrait avoir à le regretter. Chose
bien remiarquahlè! c’est que cette même- liqueur, qui était dangereuse au début, a
procuré une guérison rapide quand on Seütait encore les os cariés au fond de la plaie,
mais lorsque la période aiguë était passée. C’est la seule fois que j’aie; observé des
accidents avec ‘la liqueur de- Villate;' il esUfadile de s’en rendre compte^' tous les cas
que j’ai traités étant tous relatés dans ce travail. Mais ce fait nous prouve de la façon
la plus évidente que la liqueur de Villate ne doit être employée, comme nous le
disions tout à l’heure, que dans les affections chroniques; :
Quant au mode d’emploi de la liqueur de Villate; nous avons continué à faire une
injection dans les trajets flstuleux pendant deux, trois, quatre ou cinq jours de suite,
suivant le degré d’inflammation obtenu, pour laisser ensuite reposer le- malade un
laps de temps égal. Cette manière de - procéder; bonne chez un grand nombre de
sujets, devient insuffisante pour lés cas rèbelies; ét lorsqu’on à affaire à Ces derniers,
on ne doit pas hésiter à pratiquer, cOmmede font les vétérinaires, une injection tous
les jours et ne-pas craindre de continuer. pendant des mois, s’il y a lieue Toutefois, il
faut savoir suspendre l’usage de l’injection si. l’inflammation dévient; trop intense,
poürTa réprendre quelques jours après. On obtient ainsi. dés guérisons tout à fait
inespérées; Quélquèïbis l’injection péut être remplacée par une mèche de charpie
imbibée de liqueur de Villate, .lorsque ila plaie -èst peu profonde, remplie de fongo¬
sités, ou bien que la càrie est facilement accessible. Je n’insiste pas sur ces détails
qu’ib suffit de mentionner en passant. ; -
En voici teneur, destinée à faire pâlir les annônces lès plus habiles de nos pharmaciens et
de nos débitants de remèdes secrets :
Il n’y a au monde qu’un, seul endroit où. l’on sache préparer la merveilleuse huile de
po’ho (menthe).
■'G’èst â l’èttsèighë F'éhèné ^ ■ r ‘ « • . ; .
En acheter autre part, c’est s’exposer à être trompé et à ne se procurer qu’un 'médicadent
sans vertu.
L’huile de- po’/ifc) est athèrè aux lèvres, mais douce â la santé. ' ! ; ■ :
AVec éellè qu’on-iprépare à l’enseigne oh n’a rien à redouter; ni des affec-
tiotie du' foie; ni d’es-gottflements de là rate.- - • > -
L’huile de po'ho, la glorieuse, la victorieuse, la treize fois puissante, la préparée à l’eh-
seigOe FOMèbïi FdMÿj guérit la pierre, dissipe les maladies de peau, et sé rit de tons les cas
d’apoplexie, dé paralysie, de frissons, de toux, de douleurs d’entrailles; elle guérit la gale,
la gohlte, lé flux dosang et tes abcès. ' - ' - -
ÀveOÎ'huile de po’âo, préparée à Teiiseigtie Ymerte Fahg, on petit, ''fien qu’èn se frottant
lés tempes et lébout des orteils, braver les miasmes des marécages lés plus infects.
AVec t’huile de joo’/iO, préparée à l’enseigne You'ene Fang, les mères sont assurées de
n’énfahtér que dés garçons et jamais de tlllès. , ,
il he faut pas croire que l’huile de po'ho^ qu’on vend auti^e part, possède la xnoihdre dé Ces
propriétés.' ' ''' ' " ' ' ' ' ‘ '
Ce qui rend supérieure et efHc'àëè l’hUilé dë po’âo vëhduéâ rériseignè Yùûèm-Fàng ', c’ès't
le secret que possède le célèbre droguiste Li-fu, de la cuire à point et de la mélanger aux sucs
264
L’UNION MÉDICALE.
Dans quelques cas, soit que l’on craigne une réaction trop vive, soit qu’on emploie,
la liqueur de Villate dans des trajets fistuleux situés dans le voisinage d’organes très-
délicats et capables de s’enflammer facilement, je commence par laisser un jour ou
deux d’intervalle entre chaque injection, afin de tâter pour ainsi dire la susceptibilité
des parties, et lorsqu’ainsi je me suis assuré que l’inflammation ne peut pas devenir'
compromettante, alors j’agis plus énergiquement et je fais l’injection plusieurs jours
de suite, comme il vient d’être dit précédemment. J’ài procédé de cettefaçon dans un
cas de fistule datant d’un an,. consécutive à un abcès développé en arrière du globe
de l’œil et dont l’orifice se trouvait situé sur la paupière supérieure au grand angle,
de l’œil. Il y eut au début du traitement une inflammation très-ivive et je dus laisser,
deux ou trois jours d’intervalle entre les premières injections; puis la tolérance^
s’établit et je pus les pratiquer plusieurs jours de suite sans inconvénient. Le malade,
au moment où j’écris ces lignes, va mieux, mais il est encore en traitement; c’ést;
pour cela que je n’ai pas donné son observation complète dans ce travail.
Ainsi, on peut établir comme règle générale qu’il faut suspendre l’injection quand
ou voit les accidents inflammatoires dépasser une certaine limite et menacer de
devenir trop intenses.
Ordinairement l’injection cause une douleur assez vive qui dure plusieurs heures,
quelquefois toute la journée. Souvent celte douleur s’atténue un peu après les pre¬
mières injections et devient très-supportable au bout de quelques jours. Dans quelques
cas cependant elle conserve toujours une extrême intensité. Une fois (obs. V), elle
était telle que le malade en perdait complètement l’appétit. J’étais alors obligé d’inter¬
rompre de temps en temps les injections pour le laisser reposer. Ce cas, il est vrai,;
était incurable, et il fallut recourir à l’amputation. Néanmoins, ces faits sont excep¬
tionnels, car hormis ce malade et celui du kyste suppuré de la mâchoire (obs. XV), -
qui a refusé de se soumettre à de nouvelles injections, tous les autres ont pu très-bien
les supporter jusqu’à parfaite guérison.
Les premières injections déterminent une vive inflammation dans les trajets fistu-
leux qu’elles pénètrent. Cette inflammation est, en général, limitée; la suppuration
augmente, mais elle ne tarde pas à diminuer beaucoup etmême à se tarir complète¬
ment, ce qui indique là prochaine cicatrisation de la plaie. Quelquefois sur la Ion-,
gueur du trajet fistuleux ou dans son voisinage il se forme de petits abcès; il n’y a
d’une autre plante, don sublime du ciel et de la terre, et dont le très-savant Li-fu seul a
découvert les propriétés.
Le cachet du divin Li-fu se trouve peint sur une étiquette rouge appliquée autour de chaque
flacon de po'ho sortant des offlcines de l’enseigne Ÿou'ene Fang.
Le prospectus du po'ho est écrit en vers. — Espérons que cet exemple ne sera pas imité
en France. ». . ,
Espérons-le, mon Dieul quoique, à vrai dire, nous en ayons vu des annonces en vers, et
même des poèmes tout entiers écrits à l’intention de quelque spécialité médicale! Voilà /ce
que, d’accord par hasard avec M. Diday — une fois n’est pas coutume — j’appelle des tur-,
piludes de la réclame.
A propos de M. Diday, et pour en finir, il a pris le meilleur moyen de m’empêcher de
répondre à ses articles, c’est de mêler à nos différends des noms amis et respectables, que
pour rien au monde je ne ferai figurer dans ma polémique avec mon collègue de Lyon. Je
répète et, j’affirme que l’intervenlion dont il parle n’a jamais eu lieu; que des trois noms
qu’il cite, le dernier seul, avec sa bienveillance, son aménité et son esprit de conciliation, m’a
une fois ou deux entretenu de M. Diday, et dans des termes qui ne pouvaient viglentef ni ma
liberté, ni ma conscience. Assez et trop sur ce point. M. Diday me demande la cessation de
ces escarmouches de plume, qui finiraient, dit-il, par prendre un caractère de personnalité
indigne du champ sur lequel elles ont lieu. Qui leur a donné ce caractère? Il est bien tard
pour le sentir, mais il n’est jamais trop tard pour mieux faire.
... , , D' Simplicï;. , '
L’UNION MÉDICALE.
265
pas lieu de s’en préoccuper, presque toujours la guérison survient peu de temps après.
Lorsqu’il y a une carie osseuse, on voit souvent des parcelles osseuses se détacher
sous l’influence de la liqueur de Villate et être entraînées au dehors par la suppura¬
tion. Après l’élimination dé ceS petites parcelles d’os, la Cicatrisation d’ordinaire
marchevite.
Souvent, chez les animaux et chez le cheval en particulier où l’on a des trajets fis-
tuleux de plusieurs décimètres de longueur, on voit se détacher de la fistule, après
un nombre plus ou moins considérable d’injections, comme une sorte de fausse mem¬
brane, de tube membraneux dont la longueur égale celle de la fistule. Une fois cette
fausse membrane expulsée, on cesse les injections, et la cicatrisation s’opère en
quelques jours. Ce phénomène, nous devons ledirè, n’est pas constant; très-souvent
la guérison a lieu sans qu’il y ait élimination de fausses membranes. Chez l’homme
la production, non pas de tubes membraneux, mais de lambeaux membraneux, a été
observée plusieurs fois par M. Nélaton et par le docteur Saurel; mais dans bon nombre
de cas il n’y a pas élimination de ces fausses membranes, et je ne l’ai jamais constaté
moi-même.
Ainsi la liqueur de Villate, d’après les effets qu’elle produit, paraît agir à la manière
des caustiques légers en stimulant vivement la plaie et quelquefois en déterminant à
sa surface une légère escharé ou une pseudo-membrane qui, én se détachant, laisse
au-dessous d’elle une surface couverte dp bourgeons charnus qui jouissent d’uné
grande puissance de cicatrisation. Cette action escharotiqüë'èst très-manifeste dans
quelques cas. Aihsi, M. le docteur Saurel m’a dit avoir connaissance d’un cas dans
lequel la liqueur de Villate a déterminé chez un enfant une gangrène de la peau au
voisinage de la fistule dans laquelle on l’avait injectée.
11 ne faut pas perdre de vue cette leçon et veiller avec soin à ce que la liqueur ne
séjourne pas en quantité notable dans les clapiers. Outre l’éventualité possible d’une
gangrène ou d’une inflammation suraiguë, la rétention de la liqueur de Villate dans
les trajets fistuleux peut devenir le point de départ de douleurs insupportables. Le
seul remède dans ce cas, c’est d’évacuér le liquide comme le faisait M. Saurel
(obs. XIV) ; le malade se trouvait alors soulagé.
Lorsque la guérison a été obtenue, il n’est pas rare de voir au bout de quelques
semaines, quelquefois au bout de quelques mois, une des fistules sé rouvrir, ou bien
un petit abcès se former dans le voisinage et s’ouvrir spontanément eri laissant un
petit trajet fistuleux. , Ces récidives u’oflYent aucune gravité. Il suffit de faire, quelques
injections et on ne tarde pas à voir guérir ces petites fistules.
On a pu remarquer dans quelques-unes des observations consignées dans ce tra¬
vail que la liqueur dé Villate n’avait pas toujours été administrée seule, mais que,
pour certaines fistules étroites, on avait employé concurremment la dilatation avec
les cordes à boyau, la racine de gentiane, etc., quepoùr'certaines tumeurs blanches
on y avait joint la compression. Ces divers moyens et bien d’autres qui peuvent sé
présenter suivant la variété, infinie des cas employés isolément, seraient insuffisanis,
mais réunis, ils viennent en aide les uns aux autres et donnent des guérisons.
On voit par ce qui précède que nous employons la liqueur de yjfiate de le même
manière, que les vétérinaires s’en servent pour les animaux. Seulement, la sensibilité
étant plus développée chez l’homme, nous devons davantage tenir compte chez lui
de l’élément douleur. Aussi sommes-nous astreints à plus de prudence et de ména¬
gements; mais en réalité la pratique est la même et les résultats sont aussi brillants.
Si l’opération du javart cartilagineux a pour ainsi dire disparu de la chirurgie vétéri¬
naire, grâce à la liqueur de Villate, espérons que, grâce à elle aussi, la chirurgie
humaine ne portera plus le bistouri siir les côtes cariées et pourra guérir certaines
affections qu’elle regardait comme incurables.
266
L’UN (ON MÉDICALE.
BIBLiOTHËaUE. ^ T
LES TROIS FLÉAUX : LE CHOLÉRA ÉPIDÉMIQUE, LA FIÈVRE JAUNE ET LA PESTE, p^r M,'ie
dorteur FoissAC. Un volume in-S", Paris, 1866. Chez J. B. Baillière, rue Hautefeuinpl
et aux bureaux de r [/mon
Si M. Foîssàc s’était borné è réunir dans èette publication les divers article^ qu'il a commu¬
niqués récembient 'à I’Union Médicale, nous nous abstiendrions de les signaler à raltéhtiou
des médecins. Plusieurs journaux ont reproduit quelques-uns de ces articles que fous nos’
lecteurs ont pu apprécier. Mais en cédant au vœu que l’un des premiers nous avons exprimé
de voir ces articles donner lieu à une publication spéciale, M, Foissac a complété son œüvre
par de, nouveaux chapitres et présenté en particulier des communications importantes sur
les'causes des épidémies cholériques. Il a fait ainsi une monographie du choléra aussi cojn-,
plète qiie concise, 'non mojnà briginàle que. tothodiquèV,^ ^ .V . ; ï- ,
Quelqués-unS' des. auteurs qui se Sônf 'odcùpës dé l’étude dès grandes épidéniiès, les ont
considérées commé des maladies sociafés. Ces maladies ne 'softt pàs Inhérentes â l’organisa¬
tion; elles proviennent soit du vice des mœurs, soit du mépris des règles de l’hygièheVon'
reconnaît ces caractères aux trois épidémies décrites par M. Foissac. Elfes’ iniléresseiyf la
Société tout entière non moins que le Corps médical lui‘-mênie; c’est par le concours dès
gouvernements et des médecins qu’on peut espérer de les combattre et de leséteindre dans
le foyer qui les engendre. ;
En décri.yant.la flèyre jaune et la peste, M. Foissac a suivi la marche qu’il avait adoptée
pour le choléra. Il a étudié successivement l’iiistoire, les causes, le traitement et le mode, de.
propagation de ces maladies. Seé résumés sont, cialrs et précis; e,hneiui des vague^, banalités,,
il insiste' particulièrement sur lés détails pratiqu.esi il n’adniet pas. qu’on puissè lraitér cés.
maladies par .les méthodes les plüs hrbifra'ires, - lès' plus Oppusées’; 'pôür'fuï, 11; n’en éxi^ïè
qn’uhè pour la flèvre jalinè et qu’une pour la pestèl il dès exposé d^^èccônviciîôh'et réfute
toutes lès ùpinioné Contraires; '
. Ainsi qüe'M. Ceiisedé faisait remarquer dievant l’Académiede médecine^ ces trois fléàüx
proviennent le choléra ide i’ Asie, la; peste de l’Afrique, la fièvre jaune de l’Amérique, par;
conséquent, de', contrées plongées dans la barbarie. Aucune n’a pris naissance en Europe,
où depuis plusieurs siècles le progrès civili^f.eur .a poussé fie profondes, jrapinesiiMais la
société huma,ine est sqlidaij’è,, et, à. différentes,. rej^rlsés, l’JEu,rope a été ènvahiè par ces épi¬
démies, .venues jde pays lointains^ .. *, j. ^ . , ... ' . ■
cétlé migrâdon s’es't-éilè‘ôpéfée par lésCéùranis atmqsphé.nqùés^''o.q bien par les rèléf-.
lions’ de peuple a ‘jlèüplé^ 'Question déficafé sur laquellô ïdféciènce n’à p'as'encore dit' 'son’
dernier mot. D’ailléiti's',' il faut' i’avoUét lës'juge'nièhts des médecinsCoht Stijé'tà â rëvisiô’n;'
les questions qui paraissaient le mieux élucidées, soumisès au criteriuin de houéeaiiÿ faits,
reçoivent une solution différentè. Personne n’ignore qu’en 1828, une commission de"dix4fait
membres de. l’Académie de médecine, nommée à ia soJlicitatidn de Ghèrvin, d|édlara à l’una¬
nimité,' par l’orgape de. CotttenoeaU' son rapporteur, que la fièvre jaune n’éiaiti pas conta¬
gieuse.; Où se trpuye. aujourd’hui,,, même à-, l’Académie de médecine,, cette, unanimité' tou¬
chante, quiüUe désespoir, de,Patis!e,t,res,té,pjre.sque. seul, ,ayeç ses ,collèigues.de 1? Commisr
sion d^ .Barcélpue, ,'aUach,ée..à,,la dqctrinq,.^U la contagion? Puisque, lesjppinipns spnt .si
mobiles^' soyons' donc' tolérants pour célles’ que nous ne partageons ’pa's , celui qui a raison,
aujourd’hui se trouvant ékposé é. avoir’ tort demain. ' ' ‘ ' ' ." '' '
’M. Foiysâ'c s’altàche é prouver que hbh-séùlement le choléra, mais êncorè la fièVre jaune
et surtout la p6sle,-sont’ dés mâladles coniagièuseè ou du moins trànsmissibles aans’cèrtâîbès'
conditions. Les 'arguments qa’il fournità^'rappui de spn opinion touèhèront lin grand'
nombre de médecins très-portés en ce moment vers les opinions contagionlstés. L’une dé
ces preuves: nous a,s,urtoutifrappé,œlle est relative à l’importation de la fièvre jaune î : '
; « Indépendamment, dil-ihidès faits qui nous paraissent établir la contagion, nous fourni-
ruas à l’appui une preuve qui n’a point enpoce été signalée, critérium iüfaitlible,. çependantk
pour juger si la maladjp est ou n’est pas d’importation élrangèrei Tous les médecins, ont
signalé l’immunité presqùe absolue dont jouiçaent Ips .créoles èt les acclimatés., Eh, bien, dans,
les épidémies de Bahia, de Pernambuck, dé Bio-Janeiro, les Brésiliens sont atteints à l’égai
des étrangers. Les nègres ne comptent pas moins de morts que les blancs. A Lima, la popu¬
lation péruvienne était si fortement frappée, que le Congrès fut obligé de changer de rési¬
dence et qu’il s’établit à Chorillo. Dans l’épidémie de 1857, à Lisbonne, sur 3,195 nationaux
L’UNIOJM MÉDICALE.
267
atteint?, 832 étaient niés dans la ville niêraei, et parmi ces derniers, 386 succombèrent; c’est
une mortalité de 46,39 pour lOO.’ S’il est. donc incontestable que la fièvre, jamje épargne les
naturels et les. açclimalés dans les lieux où elle, est, endémique, ou.si.dp inoins elle se montre
très-bénigne à leur égard, comment oser prétendre qu’elle e^t née dans les ports d’Europe?
Si elle n’y était pas importée, elle ne s’attaquerait pas aux indigènes qui. sont de, véritables
acclimatés, population même moins nomade, plus fixe que celle des colonies. Si donc rien
de semblable n’a lieu, si la fièvre jaune d’ÉUrôpè’|)rénd sés victimes parmi les habitants des
villes où elle règne, Cadix, Barcelone, Gibraltar, Lisbonne, etc., on doit rigoureusement en
conclure que la maladie provient d’une source étrangère. » : : , '
, La. description de la peste a. fourni des tableaux émouvants aux bjsloriens et aux poètes;
M. Foissa^ ne pouvait, manquer de leur emprunter quelques traits ; nous cileijpns le suivant,
qui est en quelque sorte le prologue de la peste de;Marseille;' ; . , , ,, . ; . . .
« On lilrdans l’Hî'xioîVe de la Régence, pqr .LepaQntey, ,que M. de S^aint-Remy, vice-roi de
Sardaigne, fit un rêve pénible où il lui sembla que la peste s’était introduite dans .son
gouvernement et y faisait d’affreux ravages. A, son réveil, on lui annonça qu’un bâtiment de
commerce sollicitait l’entrée du port ; U refusa sanshésUer, On revint, â la charge,,ep deman¬
dant qu’au moins Iç navire fût reçu dans le.lazqrei ; m^is le yice-roi;, . encore ému des angoisses
de la nuit, s’y opposa avec véhéraence.etmenaçade faire, tirer , sur, jeibâtiraent s’il. me s’éloi-
gn,ait:è l’instant. Toute la ville de Cagliari taxa.ce,prQcéd.é d,e caprice et ôte, folie.. Mai? .bien¬
tôt on apprit, avec étonnement, que ce navire était celui du capitaine Ghataud,. qui, venait
d’introduire la peste à Marseille. « La singularité de ce fait et les pressentiments du vice-roi^
dit lemontey, parurent 'assez remarquables pour qu’on les consignât dans les règistres de la
ville, où chacun peut encore en lire lé récit; " '
Nous nie pouâsei-onS' pâs plus loin l’analÿsë d’une' œ'ùt'ie que rècommaüdent ri.ntéfét du
sujet, les points de; Vue pratiques et rindépe’ndânce des opinions. ■ , ' A. L. ‘
ACADÉIÏIIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
’ SOCIÉTÉ D’HYDROLOÊIE MÉDICALE DE PARIS. ‘
'■ Séance du 8 Janvier 1866. Présidence de M. Miàlhe. . , ,
.... t; ' ÇORRESpqNDANCE MANUSCRITE. ^
; M. le docteur Béni-Barde, nommé membre tîtülairé dsiris la dernière séance, adresse tine
ièttre de remercîmeiit’s à la Société. ' ‘ '
' M'. REVERÙàoij, 'régisseur des éaùxTeŸfügirièüses défta Bauche (Sax^oie), 'erivd'm plusieurs
brochures sur ces eaux, qu’il met à lé disposition des membres dé la Société; pour l’em¬
ployer dans leur clientèdev: ' s ■. . . /
> büVRéGES offerts A LA SOCIÉTÉ.
BuUeiin,de.l’Ac^4^nitfi raya,le de.mé(iecine de Belgique.
Plusieurs numéros de laiGazafife rffis «awç;. : ; ; , , i ;
^ Revue d’hydrotcgie ^dicale française et étrangère. ; , ■ ■.
^ . COMmUNlCATldNS' ôééicielles.,' ' ■' ' '
, M.: PE PRÉsiDpNSCi.^uùençÊ à ja, So.çiéjé ja perle qu’elle, Hent dé; faire d’Hn,^dq,aes membres
honoraires, M. le docteur Montagne, (de. l’tns^^^^ é. ,,, , n é ,; ,
.,1^., LE ’sBQaÎÉT|î^iE'pJÉN^AL s’est,‘pr,é,dççiipé dè 'ia,représ,entatiQn;dçs. eaux minérales îrain-
çaîSés,è.t’E^'{yîs)iti9P;qpi)(é.V^^ 1^67^4,11 npm dii h,ui;ea«,||t,prépose d’offrir le conçQurs
de la Société d’iiydroiogié aux membres de la Commission impériale, dans les attrïbulions
desquels rentrent les eaux, minérales, et il demande à la Société d’adjoindre au bureau,’ pour
ce travail, MM. J. François, de'Laurès, Jutièr, Grandéau' Gobley, Lefôrt, Dembrlain,t>ecaye,
Rotureau; Saleà^Girons, Herpin, Trenille, Béni-Barde. ' . ^ ;
La commission, ainsi formée, se subdiviserait en trois sous-commissions, savoir : '
’ 1" Sur la question des types d’eaux minérales, leurs gisements: MM. J. François, de Lau-
rès, Julier,Durand-Fardeli, Rotureau, Desnos. - , ,1 , ,, 1
2“ Sur l’installation balnéaire : MM. de Puisaye, Sales.-Girons, Le Bret, Verjon, Billoul,
TUlpt,,B^ni-Bo,r, dé.,, ,, , , , , ,
268
L’ÜNION médicâlk.
3“ Sur les produits extraits des eaux minérales et sur les eaux minérales artificielles :
MM. Mialhe, Demorlaih, Leforl, Gobley, Ilerpin, Decaye, Grandeau.
Ces trois sous-commissions présenteraient chacune leurs observations, et alors la commis¬
sion tout entière arrêterait les bases de son rapport.
La Société, consultée, adopte. i '
COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES. . ,
M. Tillot lit un mémoire intitulé : Étude clinique sur la pulvérisation externe.
Les malades qui ont été soumis à ce mode d’application des eaux de Saint-Christau ont
fait usage en même temps de bains, de lotions, et pris les eaux à l’intérieur. Sauf dans un
très-petit nombre de cas d’angine glanduleuse, la source ferrugineuse des Arceaux (ld“G.)
a servi exclusivement a la pulvérisation. Les appareils employés sont : le pulvérisateur (grand
modèle) de Luer, le petit pulvérisateur du docteur Meyer, et le tamis métallique de M. Saies-
Girons.
M. Tillot insisté sür des précautions, en apparence minutieuses, en réalité très-impor¬
tantes, dans l’administration des douches d’eau pulvérisée. ’
Les- vingt-huit observations contenues dans ce travail se rapportent aux maladies de
l’isthme du gosier et du pharynx, de la peau et des yeux.
Cette dernière partie du mémoire donne «lieu à une discussion à laquelle prennent part
plusieurs membres de la Société. »
M. Duhand-Fardel exprime, le regret que l’auteur n’ait pas indiqué quelle part revient
à l’eau de Saint-Christau, quelle part appartient à la pulvérisation. Celle-ci est très-supé¬
rieure à la douche, le mode de percussion est différent : dans le pharynx, par exemple, elle
pénètre Jusqu’où n’arrivent pas les gargarismes; puis il y a la question d’abaissement. de
température déjà signalée par M. Le Bret : ce sont là autant de points qii’il aurait fallu trai¬
ter. M. Durand-Fardel termine par cette interrogation : « Qu’obteniez-vous avant la pulvéri¬
sation, qu’obtenez-vous depuis ? »
M. Tillot : Je n’ai pas d’hôpital à ma disposition, et il ne m’est pas possible d’instituer
des expériences comparatives ; de diviser, par exemple, les cas semblables et de même gra¬
vité en deux catégories, puis de traiter l’une par les moyens ordinaires, uniquement, et d’y
ajouter, chez l’autre, là pulvérisation.
M. Lambron répond à la question posée par M. Durand-Fardel. A Bagnères-de-Luchon,
dans les maladies des yeux, surtout dans le^ ophthalmies scrofuleuses, Jl.. obtenait très-sou¬
vent des résultats satisfaisants avant la pulvérisation ^ cellcTci ajoutée, les guérisons soiut
beaucoup plus rapides. La pulvérisation détermine l’absorption du liquide pulvérisé et le
dégorgement des vaisseaux capillaires de la région où elle frappe, ' , ;
A propos de quelques observations échangées entre MM. Lambron et Tillot sur les appa¬
reils employés, le nombre d’atmosphères avec lesquelles ils fonctionnent, les procédés usités
pour graduer la force du jet d’eau pulvérisée, M. Sales-Girons propose à la Société de lui
montrer, dans la séance suivante, les quatre degrés 'de la pulvérisation, degrés très-distincts
et qu’on peut produire avec un seul instrument d’un petit volume. u';
La pulvérisation, continue M. Sales-GironS, â déjà prouvé ses effets dans les mains de mes
confrères, et c’est en m’appuyant sur leurs travaux que je dirai : toutes les fois que la pul¬
vérisation s’adressera à un épiderme ou à un épithélium altéré, elle y fera pénétrer l’eau,
l’eau dynamisée, et, en vertu de cette dynamisation, les liquides pénètrént dans l’îico-
nomie et déterminent des effets qu’ils n’auraient pas produits. !!>;•
M. Le Bret cite une observation personnelle d’affection traumatique de l’ceil (déchirure,
avec lambeau, de là capsule du cristallin), guérie rapidement par l’eau de Barèges en bains
et en 'boisson, sans aucune action topique. La malade, de tempérament scrofuleux, était âgée
de lA ans seulement. '
M. Otterboürg ne croit pas que la pulvérisation détermine l’absorption des liquides mé¬
dicamenteux; par la percussion, elle modifie la vitalité des surfaces oculaires, et agit à la
manière des astringents et des caustiques légers.
M. Tillot combat cette opinion, en se fondant sur ce que l’eau étant absorbée par la mu¬
queuse oculaire, sans le secours d’aucuu instrument, doit l’être, à plus forte raison, quand
elle est lancée par un pulvérisateur.
MM. Durand-Fardel et Mialhe admettent l’àbsorplion à la surface de l’œil, et réservent
L’UNION MÉDICALE.
aux ihérapeulistes de déterminer la part de l’absorption et celle de |a percussion dans les
effets obtenus.
M. Sales-Girons fait observer combien cela sera difficile pour les médecins des eaux, dans
les conditions où ils sont placés; tandis que les médecins qui n’exercent pas près d’une sta¬
tion thermale peuvent aisément, en ville ou à l’hôpital, employer la pulvérisation, seule ou
associée à d’autres modes de traitement, se servir d’eau minérale ou d’eau ordinaire.
’ Üun des secrétaires des séances, E. Verjon.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURCIE.
Séance du mercredi 7 Février 1866. — Présidence de M. Giraidès.
Sommaire. — Présentation de malades, d’observation, de pièces pathologiques, de livres et d’instru¬
ments de chirurgie : Couteau galvano-câustique. Maternités, luxation congénitale des deux cristal¬
lins, polype naso-pharyngien, luxation de l’épaule.
La discussion sur les polypes naso-pharyngiens étant terminée, avant la reprise de celle sur
l’ôphthalmie purulepte, la séançe a été consacrée tout entière ?i voir défiler une série de com¬
munications sur des objets divers indiqués au sommaire.
Voici d’abord, pour me conformer à l’ordre chronologique, le couteau galvano-caustiquë,
présenté par M. Broca, au nom de M. le docteur de Séré, médecin-major h Thôpilal mili¬
taire de Vincennes. La lame de cq couteau , en platine,- s’échauffe jusqu’à 1,Ô00 degrés par
le passage.d’un courant galvanique produit par . unq pile de, Grenet.
Lé platine étant un métal mou, pètle lame n’a pas dq tranchant ; mais el|e eh, acquiert un
êxcellent au moyen du feu électrique qui lui communiqué instantanément une trempe spé¬
ciale; la lame redevient mousse dès que la, chaleur, tombe. A 1,500 degrés, au rouge blanc, ‘
les vaisseaux coupés nels restent béants; le, sang eh sort h plein canal.
cet instrument est gradué de 1,500 à 600 degrés. La chaleur augmente ou diminue au
moyen d’un procédé fort simple qui consiste à allonger ou à raccourcir la portion de platine
comprise dans le circuit. La lame passe ainsi par tous les degrés inlermédiàires entre le
rouge blanc que r,qn obtient à 1,500 degrés, jusqu’au ronge sombre à 600 degrés.
Par , celte graduation, l’instrunaent peut remplir trois indications chirurgicales ;
1° Il coupe en déterminant l’hémorrhagie, lorsque la température de la lame est portée à
1,500 degrés, c’est-à-dire au rouge blanc;
2“ Il coupe et produit en même temps l’hémostase lorsque la température n’est portée
qu’au rouge sombre, à 600 degrés;
3° Enfin, il coupe et cautérise à la fois à tous les degrés intermédiaires entre les limites
précédentes.
On peut le graduer de deux façons, hors du manche et dans le manche.
Dans le premier cas, le couteau est à lame mobile ; un bouton isolant pousse la lame hors
du manche, d’où élle sort en glissant à frottement doux entre les deux extrémités des rhéo-
phores de la pile.
Dans le deuxième cas, la lame est fixe; un bouton mobile en métal très-bon conducteur
déplace son point de contact en glissant sur une échelle de graduation en platine placée dans
le manche.
Ce petit couteau peut être transformé de façon à remplacer la lame par toute autre forme
d’instrument gradué de la même façon.
Cet instrument, a dit M. Broca, en terminant, n’est qu’un perfectionnement ingénieux du
couteau galvano-caustique déjà connu.
M. DEMARQUAT a eu l’occasion d’employer une fois cet instrument, et il a été effrayé de
la facilité extrême avec laquelle ce couteau, qui n’a pas de tranchant, tranche les tissus. Si
1 on n’y prenait garde, on couperait avec lui beaucoup plus que l’on ne voudrait. C’est pour¬
quoi M. Demarquay croit devoir appeler l’attention des chirurgiens sur les facultés tran¬
chantes excessives.et véritablement effrayantes du couteau galvano-caustique.
A celte observation de M. Demarquay, M. Broca répond qu’il n’a pas été effrayé, pour sa
part, des qualités tranchantes de l’instrument dont il s’agit. Il n’y voit rien d’épouvantable,
c est sans doute, entre M, Demarquay et lui, affaire de tempérament.
m
l’üNion médicale.
M. Le PoRt offre eti homfnage à la Société de chirurgiè le livre qu’il vient de pviblier
sur les Maternités. C’est un livre dans lequel les questions de statistique, familières à l'ait-
teur, tiennent une large place. M. Le Fort;est un , des représentants les plus zélés et les .plus
convaincus de l’école qui, cherche à imprirperè la, science et à la pratique de la chirurgie ce
caractère d’exactitude qui est le prop.re des sciences mathématiques. ^
Justifiée ou non, l’application du calcul aux faits qui sont du ressort de la pathologie et
de la thérapeutique n’en mérite RdS'^inoins d’êtrei encouragée. Il est bon de tenter toutes les
voies de la science. Le temps se charge de montrer quels sont les bons et les mauvais che¬
mins. Toutes les questions afférentes au sujet sont traitées dans ce livre, dont M. Le Fort a
donné lui-même une analyse succincte, depuis la recherche des causes de la mortalité dans
les établissements affectés au sërvicë'dèsTemmès en coudhes',-’jusqu’à la question de l’orga¬
nisation de renseignement Pt de la pratique des accouohemenls dans les divers pays.
M. FoLLtN a présenté un malade qui offre,' a-t-il dit, une lésion très-rare, et dont il a vai¬
nement cherché des exemples dans les auteurs. Il s'agit d’une double- luxation congénitale
du cristallin, qu’il a observée chez un jeune homme âgé de 20 ans, Dès l,es prernières années
de la vie dé cé malad.e, ses parents S’étalent aperçus que' l’ënfânl devait avoir 'quelquéphose
d’anormal du côté des organes de la vision. Il n’y voyait pas bien; il. ne distinguait pas' seS
jouets placés à sa portée sous ses yeux, et il était longlérhps 'â les chercher avknf, de les
trouver. Plus tard, on ne put lui apprendre à, lire par.ce qii’il ne pârvebait pas à distinguer
même de gros caractères d’impression, ce n’est que; depuis qu’il fait usage d’une petite:
lunette de Gâlilée qU’il a pu parvenir à apprendre à lire. Grâce â: cette lunette, 'it peut dis-;
tinguer nettement même les caractères lès plus ténus; aussi porte-t-il cpnstanément celle
petite luhéltè pépdue à çon cou. Lorsqu’il veut s’en s'ervir, il place l’appareil sur sa, têpe
coriime 's’il s’agiSsàit d’un 'cas(|ue ou d’ürie visière, 'et il àcla'ple la Iiinêtte à ses yeux. il e.si,|
affecté d’uiï double strabisfhe convergent et d’une diplopie bioculaireTésUltanl d’une doublé!
image, dont l’une se forme pair le pâssàgè des' rfiyons liimineux à travers lè cristallin, l’aûtre
a travers rhumèur vitrée. Le cHstailin dupôl'é' gauc'iië'esi parfaitement transparent'; celui
du côté droit: oifre une' teinté légèrement' blanchâtre; Cè qui fait que , le malade h’ÿ vbil?
pas aussi bien d’un côté que 'de l’autre. Le cristallin est plâcé derrière l’iris, où il est situé'
en haut et en dedans. Le nValade n’a' pâs là faculté d’accommodati.oh^ux distànties.' il n^ÿ'
voit plus dès que les objets sont placés eh deçà ou àü 'delà ’d’u'ne distah'cè'dë 25 à'ào centi¬
mètres, qui est, pour lui, latimile dé sa'püissance viSueile. ' i -i '■
M. Follin a pensé que le malade pourrait, avec des lunettes à verres Convexes, remplacer
avantageusement la lunette de Galilée, dént l’emploi est'fort gênant ; le malade a- Commencé
à opérer cette substitution, mais habitué qu’il est à se_ servir dé' la lunette dé Galilée, il
trouve celle-ci plus commode. ' ' , • -c
M. Perrin est frappé de cette partipularjitéf, Si le ,ra.aladç a des iniages plus nettes des
objets en se servant dp la Iqnelte dp Galilée, cela, doit icnir, suivant lui,,à;Up certain degré
d’anesthésie dp la rétine, 'dpoù résulte un asligmaiisme- quç l’on pourrait porrigpr à raide,
d’un' système de verres sphériques. , r . ■ : ■ , - J ’
Il s’étabiity au sujet de l’astigmatisme, une petile discussion entre M. Trélat et M. Perrin,
dans laquelle les deux inlerlecuteurs ne parviennent pas à s’entendre. Le débat n’a pas dé
suite. '
M. Verneüil donne quelques détails sur un cas 'âë'polype nasorpbàryn^ieri, . Chez une
fèmme dé 6â ans, âctitèllettent dans son service à ï’hôpital Lariboisière. Cette îemmp a été
déjà opérée, il y a treize à quatorze ans, d’un sembiablé pélÿpè', et là récidive à mis tout ce
temps à ise. produire,, ce .qui semblerait venir en partie à l’appui deS idées de M. Legouest
sur la lenteur et l’inactivité de ces sortes de tumeurs, passé un certain âge.- ■ • ' • ■
Ce qü’ii y a de particulier .dans le cas dont il s’agit, c’est que, après la première opération’
dans laquelle le chirurgien fit la résedtioa de la voûte palatine' et cautérisa énsuit'é aVec ’Ia
pâte de Canquoin, te polype fut bien enlevé, mais la malade cessa de pouvOi»' parler distinc-'
tement. La récidive, a corrigé ce défaql de la phonation, p^rcp que le polype, p .fait l’office
d’uii qbtnrâtéür naturèl, qiu est venu boucher .là, solution ^e continuité créée par la, pre-,
mière OpéràUon. Là tumèur 'se .compose dé deux .lobés, dont', l’.qn sert dWbtu.^aîeur, çt dont;,
l’autre, pendant comme üh bàu'ant d'é cloche dans la cavité du pharynx, gêne la déglutition
et la respiration. M, Verneuil, considérant la lenteur du développement de ce polype etl’êge
L’UNION MÉDICALE.
271
avancé de la malade, se propose de retrancher purement et simplemept, à l’aide de l’écra-
seur linéaire, la partie de la tunmeur qui pend à Tinlérieur du pharynx, et de respecter
l’autre^ qui sert d’obturateur. L’insertion du polype a lieu, du reste, à la base du crâne, pro¬
bablement à l’apophyse basilaire. , , 1
M. Broca présente le moule en plâtre d’une lésion qu’il croit assez rare, puisqu’il n’en a
pas vu d’exemple dans les auteurs, malgré ses recherches.
Il s’agit d’une luxation de l’épaule en bas, de celle que M. Goyrand a plus justement dési¬
gnée sous le nom de sous-glénoïdienne. Le malade est un homme de 67 ans, qui, le 27 décem¬
bre dernier, fit fine chute dans la rue, peut-être après des libations un peu tropi copieuses.,
car il n’a pas su rendre compte de la manière dont l’accident lui est arrivé. Qdoi qu’il èn
soit, il s’est présenté à l’hôpital avec un bras offrant une attitude peu commune, si tànt-est
qu’il en ait été observé d’ausSi extrême; En effet, le membre est écarté du tronc presque à
angle droit. En même temps l’humérus a subi un mouvement de rotation en dedans tel, que
l’épitrochlée regarde en arrière et la coulisse bicipitale en bas. L’avant-bras est en prona¬
tion. Il ya une dépression très-notable du moignon de l’épaule. Ordinairement cette dépres¬
sion est brusque. Ici la dépression est masquée par la saillie du deltoïde qui forme comme
un pont étendu de ses insertions acromio-clayiculaires à ses attaches huméraleSj et sous
lequel on trouve un vide. L’aisselle est remplie par la tête humérale superficiellement placée
sous la peau. , . , .
Les mesures prises avec une grande précision sur Je sujet,- qui était très-maigre, ont
montré ;ua allongement considérable du bord antérieur de l’aisselle, plus considérable
encore du bord postérieur et de la circonférence de. l’épaule. Le membre luxé présente: un
raccourcissement assez notable. • :
La tête de l’humérus, est fixe dans sa position. nouvelle. Gn ne peut lui imprimer avec la
main aucun mouvement. —iSa position, par rapport aux muscles, est entre le bord inférieur
du sous-scapulaire et le bord .correspondant du triceps. Au moment de la réduction,
M. Broca a éprouvé la sensation du passage de la tête à travers une gouttière ou: un.canal
musculeux, et les élèves, même à-dislapce, , ont entendu un bruit; analogue au, glissement
d’un noyau de cerise que l’on presse, entre deux doigts,: :v ’ '■ .
La réduction n’a pu. se faire sans .traction, , bien que la contraction musculaire eût été
annihilée par le chloroforme. Deux aides tirant sur le coude avec une force modérée ont
rainepd.tafiilêment la tête dans la cavité. La réduction: a eu Jieu en .deux tenips, l’un pen-
darit'lequei la tête a traversé lé canal müSchlâire eî la boutohhièré de la capsule; l’autre
où elle est rentrée dans sa cavité articulaire.,
M. Broca dit, en terminant, qu’il ri’a pas' irbüvé de 6as semblable dans les livres. ' ’
MM. Velpeau, Dolbeaü, Güyon et Verneüil rappellent ou citent des observations qui
présérilënt,’ avèc celle de Mi Broca, plus pu ïa'oihé d’analogie; '
A. Tartivel.' '
CYSTOPATHIE SIMIILANT LA PIERRE, GUÉRIE PAR LA TAILLE;
Par le docteur JONA.
Pn enfanl.de A ans accusait depuis quelque temps des douleurs aiguës dans l’émission de
rnrine, dont le jet . sortait bifurqué ou en spirale, ou se suspendait tout à coup. Prépuce
allongé. Bien que la première exploration n’ait pas décelé la présence du calcul supposé, un
corps dur, résonnant, ayant été constaté- par plusieurs chirurgiens à un second cathété-
rjsme, Jf;^taille,fut résolue et .prati,q,i^^. paj' J.q p^rocéd.é bilatéral de.Dupuj^tren. L’pçération
fût rapide et sanS accidents,' mais rè’togt ihttoduîl dans îa vessie rie trouva aucun calcul.
Quinze jburs après, la plaie périnéale était cicatrisée et le malade entièrement guéri. (Gior-
nale Penetà di SC.' mledfvAe. j -
Qetté erreur n’est pas la* première , d’éminents chirurgiens l’ont commise; Il n’y a donc
pas lieu'de s’y arrêter, bien que Ton s’explique difficilement comment la sensation d’un
corps dur peut être perçue dans une cavité qui n’en contient pas, ni aucune tumeur quel¬
conque. Comnieht expiliqüer surtout la guérison consécutive? Deux suppositions seules peu¬
vent en rendre compte : c’est l’existence d’une valvule vésico-ùréthrale divisée et disparue
par là cystotomîé, sinon l’existence beaucoup plus probable d’uue lacération ou fissure de
la muqueuse vésicalq voisipage du col, donnant lieu à des spasmes, guérie par une
m L’UNION médicale.
simple incision, comme cela se passe sur l’inlesiln et ailleurs. C’est ainsi que M. Richard ëii
a rapporté des exemples concluants à la Société de médecine delà Seine, en 1866, notam¬
ment celui d’un médecin qui se mourait de douteurs vésicales, et qu’il fit cesser instanta¬
nément par la lithotomie. — P. G.
COURRIER.
Des motifs très-sérieux nous empêchent de continuer la discussion sur l’organisalion de
renseignement de la médecine.
— Le comité médical des Bouches-du-Rhône reconnu, par décret impérial, établisse¬
ment d’utilité publique, décernera, dans sa séance générale d’avril 1866, une médaille d’or
de la valeur de 200 francs à l’auteur du meilleur mémoire sur les questions suivantes :
1“ « Quel est l’état actuel des associations médicales en France? »
2“ « Répondent-elles aii but principal de leur création, qui est de ne faire des médecins
français qu’une seule famille? »
3° « Dans le cas contraire, quels sont les moyens à prendre pour atteindre ce but? »)
« Faut-il admettre les pharmaciens dans ces associations? «
Le comité décernera, dans la même séance, un prix de 300 francs au concurrent qui aura
produit le meilleur travail sur ces deux questions :
« Le service médical des associations de prévoyance et de secours est-il partout, en France,
organisé de manière à concilier les exigences des membres qui les composent avec ce qui
est dû aux médecins et pharmaciens qui les desservent?
« Dans la négative, quels sont les moyens de facile exécution propres è perfectionner ce
service, et quels sont les avantages qui doivent en résulter sous tous les rapports? »
Les membres titulaires du comité médical et les auteurs qui se feraient connaître sont seuls
exclus du concours.
Les mémoires écrits lisiblèment et envoyés, francs de port, dans les formes académiques,
seront reçus jusqu’au 1“ mars 1866, terme de rigueur.
Ils seront adressés à M. le docteur Gouzian, président du comité, cours Lieutaud, 12, à
Marseille.
— La Société des pciehees médicales vient de composer son bureau pour l’année 1866, de
la manière suivante :
Président, M. de Soyre. : vice-président, M. Pfeiffer ; secrétaire général, M. Alix ; sécrétaire
annuel, M. Pral ; trésorier, M. Boutin.
LIBERTÉ DE LA PHARMACIE. — Partout i| en est question; où elle existe, comnie en An-
glelerrej, c’est pour la restreindre à cause des accidents et des malheurs déplorables qui eh
résultent ; en France, où elle n’existe pas, c’est surtout à la justifier, à la légitimer que quel¬
ques feuilles en ont fait leur principale devise. En Italie, où elle existe en partie comme en
Toscane, c’est à d’étendre au reste du royaume que l’on s’applique , mais avec le correctif
suivant : Indemnités par l’État aux pharmaciens établis en coupons de 5 p. 100, suivant la
valeur, l’estiraalion de leurs officines, comme dédommagement. Fondés sur l’indemnité
accordée en 1857 aux procureurs, droguistes et autres du Piémont, pour la liberté décrétée
de ces profession^, les pharmaciens réclament la même justice. Le précédent mérite d’être
invoqué, majs sera-t-il imité ? Telle est la question. {Arin. di med. publica.) *
OFFRANDES REÇUES AUX BUREAUX DE L’UNION MÉDICALE POUR LA VEUVE D’UN CONFRÈRE.
MM. Chappuis, 5 fr.; — Laville, 20 fr.; — Leroy-Dupré, 10 fr.; — Durand, à St-Bonnél
le Château, 6 fr. — Total . . . UO »
Premières listes . 669 20 .
Total . 609 20 ^
Le Gérant, G. RlCHELOT.
Paris. — Trpograplile Féhx Maltbstb et C«, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 32,
ÜfEDKîALE:
laUlNAl
LAROCHE
HUILEmrOIE»! MORUE DÉSrUFECTÉE
sr DK CHEVRImKfi#!
SIROf D’ËMtæS D'ORANGÉS ÂIRÉRRS
Préparé par J.-P. LAROliB, pharihacien.
Les succès (lu SÏrôp'Ü'éc'cï^ees ’èi^ranges âVières
sonrincohteSlaWès''^iàli(l U faut réVeiHèÿïéÉ^&ihi-
dfe^^âfo'm'âc'i ’àîMitéfi’àpJJéUt , acfiVeÉ'#
sécrétiôrf dré!is#'pélÉï'i^tfë‘, 'et.-tÉar'-suîte'EégiflRFE
ser ' lèfe ' fdii^tîotï^ ' ■ ’aMoriïWaltis.' *l0ês' ' ‘diï>éFî‘èfi BeS
siiWèÉ étàWis^ëht''èt}«'a‘étfohf!toW(ittte éf- atltisi^as--
jrfbdlqtlëiflëhsIésâffôkidHâ ÉtWbdêès' iiËTatohjt?'^^^
rèStômaë'k-dd'ë'âriÀraliiii^ntM'Éèlj et sa réêRëiStl-'
périorité sur le columbo, la rhi(Bai*bej lë'Qliiïîfiwittsf
ernrêrael’TOiydeTlErbTsrauth^ Elles établissent, -en
outre, quf,p)}é|(îjsipéti^||;|ou^|fs ^Wants pré¬
conisés du sÿgtèmé nef.vêux par son action directe
SOT ïés'féhétîéns’assïmii'àft‘ice&','dotlf fi'retàblit' l’irti'
tégritéuet augmente l^ftergie>i!(iL testai’ aUffllfeire
indispaùaaWe- ctes fenmgioi«vx!,((|fl0Bit 41c^t«uit la
teiîdanee(à:l’tehâuffenieçl;i,.Lc;flacon ; S-Ëri-hRépôt
à Paras, rue NeuTO-fd:esidîetjlST(jaiamps>.5j6^et dans
toutes les-'pliarpaoieë dd' Kranod-'iét -de.iViélraBgearv,
Fabrique, expéditions : MatsonJ.-.Pv..LarPze,
mBdes Lit)ns-Saint"Pàul, 2, Pcert^
' lÉTtiitlSSiPMUîNT H.TDBOtHÉr.‘Al*IOÎÉlî f
iè la Frégate la \ille-(le-PaiiKj ^
Sous la direction de M. le docteul* Joi.ïi '
■ Hÿdi*oitli6i‘<»i>ic Complète; — Batrts «BmiiReW
ct 'ih^’dieinRifXt isaiîii^ dt'lDtfiicUes d^eàii
lié taîRidi^inilfts
relies' à Fir'j'di‘ofèrc‘'de'Matbieu t'de là Drôme^
-^'ëàild'd^diâlitttdti^dÇ ---- 'Bains de Vaki^nr?
efC.'^'(t'A'diigat<on«.>ap Byiéi'iitasej
-^ Cabinet de éorisattation pour MAL IteÉ MédecinSi,
Ce- bél établissement (est ouvert toütellaiinéè.‘-4
Be.'Otànrani» Calorifère^' — Prix'tns-niodérés.
Les Pei les d’cssèn fliè térebenlhme
_ _ du Docteur CLlÉiRtAN _ ; _
S0AtJi’<“Oé. Çftcaçito vïaitneaLxêwïqiwble, dans
felÉlMeidêftàtaesJïüilaclles de-la Vessid,. de/ éaa.i
tiques et dep)navra^gjes.visçfra}csj„ feci^liQ,^ inter-
cpstales.et qutrcs.
T ’emploi du Siiop 9iii,^4>ÜlQM«uÇ
-l.a(le.ÇRiANl dans.le.trailemi@ut4fts=inflà«iraatrpns
et:irratalians-d§ l:estoiïiacjiieiiaj)oitrme;el des m-r
testiûS-est'jastifié,iivon,par J^%t d^wie, vogue, tpasv
sagère.,iîliais;par quarante .a«s.'de suécèSi'- par dp
nombreuses observations publiées dans les jour^
naux,. de, médecine v iet surtout pao’ d’appréciation
suivante tirée dlun- rappORt offtetel! ' . . 'ji'i
<( Ge Siriopipréparé uv$e (fe&éîptmitfM plantes
jouissant de propriôtésAd.ouéissmt(s epmlmmlt
il ne contient paisible dfunger,^^..
Pharmacie Briànt;- rue dé Rivoli,’ l’üO, entrée rue’
J ean-Tison , à côté , Paris . - -
Aussi agréable |iÿ$tÇ^ac^4ii 4rnp sucré, ni trop
vineux, l’Élixir Laroche est d’uiie liippidité cons-
îâtiter iTriééfalWeféè'tepésëtife tëci’^’fèiSÎa méftie
■^^aiiti¥é;'d‘é*yf3^ouïïB‘^lr» 'ci, <■, • -
Dépôt'I’énéMif'ParisîVüé^ '
îiréüôt ;■ ï 5-; ^èt' dans toutès' ■
les pbarmaciésV-iiO,. - j ■
’éctOrlil<
;Ià seule Ban foén«oa’tati<i«ie assimi-
labled /taule dose, sans fatiguer l’estomac. Ordon¬
née contre les hypersécrétions, hémorrhagies, etc.
u1Bes'^i^slliaiîàtiq«#s IjCvasseiM’
-ŸiÆiiâiloyé^^à^eÇ sui^s c'ontre^^Astb.me.,Cessa-
tic/n instan^'ée de lîLSuffçcation e^ de&^qppn^-
SÉMlJlsss- P^&rmaèie, il, ri|fe de la >R)pnate, à Pa
jgueiitlc^ouledfs'^tiçulaires. If
r^R\i|sic».!^-^ .Bm-.vSJâ',
I Pans, rue Lamartine, 35, et di
e»to/ts»tes|;'
An moyen dn Qoudron et du Baume de TOlilI
Cette huile est d’une odeur et d’une-savetir agréables. Le-mftde<4e désinfection ne nuit
ses propriétés thérapeutiques. Elle est faciléiriènt administrée mêrhe aux personnes les p
rates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
I-ire les observations et rapports médicaux/qontenus dans la brochure.
. Pharraacie_CHEVRIER , 21, rue du Faubourg-Montniartrej à Paris.
r ,Dé]^l dans les- principales. pharmacm,^ cha/jut vill,e.
L’.UNIOIN MÉDICALE.
Vio de BeUlni , ('on’posé de Vin
de Païormpj de tfuijxiwina, de Çolomlio.
Celte’ i^ôilvtiié pfepa'i^alfdfi se'i'eriomnialTde par son
Koût agréàWe cI 'ar aes propriélés toniques (.stoma¬
chiques, apéritives et.!elii'it'ujîos,,.qu’pn ne r(}lequve
pas aiiiiiaêmo. de&ac daus,tp&.;PiroiUiUs a!ia!qgttcs.coq-;
uu^; (V. les appréeiaUons, des joiu'uansi idc médecine.),
r.ps, médecins ifoaijçais .st .4tiSingeifSi pe fé)jiâtei)t
jouYnelleHient ded’emploi dq,Vln de,BeOin:V{}ans
tes-affeciions qui.dépeBdfiut; d« mppauv,riss,enqent du
sang; dans t’Anéinie, iesiNévnoses, la LeuçoBriiée ; des
Pertes séBnIinalesv les Hémorrhagies paSs^Yes, laScoo-
fttle, le Scorhut^ lés Diari'hées:ÆUfoniques, et aussi
chez lesConvalescents, les Vieillards affaihJis, les En-
tousr - - ” - ■
S&|’i«||iie^esÉKii(ji^tedtvyii^è4.*ul^^
amers.du-jîuîliiiulua ctdu Çp-
l(|lji|bo dj^el^'iWt toiid;teurs eftets uajtt r^onsjmiit
-Ÿfe i)r|i|ieiix (é«^s«:doine||h |ro|uil* (Çuu gc||
fimi gmeÛ» S4lie leçliparadjfl, J|ê#e ç.J^s'fnta^
macs les plus aê)JLlftssupi»qrteHt parfaitfimeKt;— Prix
d,e la bouteille, 4,fr. pour la France (remise d’usag^).
Entrepôts prinçii>aux : Paris, pharmacie, rue dé la
FepiUade Lyon pharmacie Fayard et Cie, rue dé
i’im^V3ilrice , Bruxelles , pliarmaçié angiaise de
Delacre, pharmacie Èrba. TuriA: pharmacie
Dépanisi .Florence, pharma^cie anglaise de Roberts,
éenène, pliàniiacie de Bprkel frères.
DRAGÉES DÉ PROTD-IODDRE DÉ ÉER
■ BT DE MAUtlRB, ” ‘
4^ jL> ÉOUGIIER,, pharmacien a Oriéàns. — Ce?
Dragées oht sur tous les. autfté?, ferrugineux l’inT
comparable avantage d’ètre'r aussitôt dissoute'?
qu'apitivéés dans-fî^omac', et en outrq celui ;hQn
moins important de ne jamais constiper. .
Prix, pour le public, 3 fr. le flneon,— Pour les
Pharmaciens, l fr. 7 à c.
SIROP ET PILULES DE SGlLLlTmE
DE MANDÇT, PHARMACIEN,
Lauréat de l’Académie des sciences.
-, ,<^onsfdérée, eomBi,e. le plp?, puissant de., tops lc.s
djuiîéM.qnes. ta^ «ciHUl^ne dépomrYqe du prindipo
toxique de la.scjtle, se recommande aip, médecins
par son a^tioa eiopcetorante, sédative., Qîqçt le sepl
médicament qu’pn,,pu.inse, employer aye« sqeeès
dans; les infiltrations cellulaires, les, ipaladies, dq
L'appareil, respiratoire et, de la çiiîcqlatiqn;.‘i,tlheE
tQuS' les pharmaeiens. : j
37»,; É, ;St-Hpnqré,. au/céin fjé.la i;. dé Luxenabonr^^^
Ce' Vin est, depuis 60 ans( reoonnaeolnme l’un
dès tôhrÿMês les 'pins puissants. Setas le! même vo -
hime, il contient béaudoUp plus dé princifies. que
tous les Outres vifes de qtinctuina, ice qui permet
aux personnes délicates dé. te couper qvec partie
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du sulfate de quinine , qu’il remplace même avec
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ÉASX SDLFSMSéÉ dé cadtebets
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» mont -fourni tops les signes d’une bonne _con-
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Laryngite, Pharyngite, Catarrhe bronchique.
Phthisie tubercüleusé . Asthme . Maladies de ta
peau, etc.'-. • ■ j ■- -i- - - ■ -
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Grand et rhistoire des, scien,ceÈ^ au moyen âge, ■ÿ-iLtiuiàXI.y, ses, WéeteGids, son tempé¬
rament, son caractère et ses m.aiàiJies. — Les merVèill^ Æü co^s lliimai^ — De la circu¬
lation du sang et de sôn histoire. — Dei*watoiTtte^rhcftogiqiï«'-«^ d}'
malade et tetirifiédecin. — De lâ santé (Jee gea» âadalllïean??- tfiygjôtfcdos malades, et^-
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Vingtième année.
IMo 18.
Mardi 13 Février 1866.
JOURNAL
DES ISlIfilTS SCIESTIFIQllS BT PBATIOtÈS,
llOBMX'îI PMrESSlOpÉlS '
DU CORPS MÉDICAL.
BUREAU D’ABONNEMENT
xue du FaaWurg-Montmarire,
Dani les Départemetns-,
: Ctif 7; les principoux. Libraires,
Ce Join-nnl parrnt <roi<< fois par geniaino, le laASIDl, ie le SAmEOV,
i:t ForoiÊ, par aanée,' 4 bbaiix vaiiii^ES in-S» de Piics Dif 600 pages cnACtx-
la KcdacUon doit être adresse à M. le Docteur
concerne l’Aduunistialion, à M. le Gèriint, ri
Les Lettres et Paquets <lo.ir
édée I.ATOÏJIÎ-. Rédaclcur ei
U t'aubourgrltJontmm tre, 56. '
être atfranchis.
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taux de Paris. Ün volume in -8° de 300 pages. — Prix : 3 fr. 50 c. -
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Ges trois- ouvrages se trouvent chez Ad. Delahaye, libraire-éditeur, place de l’ÉcoJe-de-
Médecine, 23, à Paris.
TRAITE PRATIQUE DE LA GRAVELLE ET DES CALCULS URINAIRES , par le docteur Leroy,
d’ÉtiolIes, fils. Première et seconde parties, 1863-186/i. Un vol. in-8“ de 300 pages, avec
120 gravures dans le texte. — Les deux dernières parties paraîtront prochainement. — Chez
J. -B. Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuillé. . ' ■
ALiÀNACH GÉNÉRAL
DE MÉDECIIVE ET DE PH.4RMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
Publié par l'Administrfiti^n dé L'UNION MÉDICALE^
STme- Ar^i'lÉE. — isee. " '
En vente awedMres^és ciTd/êssôus : . '
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, Faubourg-Montmartre, 56;
.. 1 chez Adrien Delahaye, libraire ^«éditeur, place de rÉcoIe-de-Médecine.
■ ' , Prix : 3 Francs 50 Centimes.
D'importantes niodiOcations ont été inl-oduites dans cette nouvelle publication : on
> trouvera les Décrets et Arrétc.s ministériels lès plus récents relatifs à l’organisation
Facultés et des Écoles et à renseignement^e la médécine en France.
^ Ca Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
\^fr'point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
. Jiplomés et celle des Sages-Femmes.
. : Une Table détaillée des matières termine ce volume, d'une utilité quotidienne poül’
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’UNION MÉDICALE,
HUILEdePOIEde MORUE DÉSINFECra
‘ :pe
An moyen du C^ondron et du Baume de TOlilJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huilO' ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochui;e.
Pharmacie CHEVRIER , 21, rue du Faubourg-Montmartre, à Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
VIN DE QUINQUINA AU MALAGA
Préparé par LABAT, pharmacien, 21, rue Sainte- AppoUne , à Paris.
Le Vin de quinquina au Malaga de M. Labat-Abbadie se recommande aux Médecins par le
choix du quinquina et par celui du vin.
M. Labat emploie le quinquina gris. On sait, en effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs du quinquina : la quinine, la cinchonine, le rouge cincho-
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par leVodeig
pour tous les bons vins de quinquina) ; il dissout et il garde en dissolution,sr&c.e à son alcool
et à ses acides, le quinate de chaux, le rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
Perles d’Éther du CLERTAN.
Prises à la dose ordinaire de 2 à 6, elles dis¬
sipent (le plus souvent en quelques minutes) les
maux d’estomac, migraines et névralgies.
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remplaçant avec succès et économie les bains de
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FERRUGINEUSES ET SULFUREUSES, tOUteS leS foiS
qu’il est nécessaire de provoquer le développement
de l’activité vitale ou de modifier les altérations
locales et les troubles fonctionnels qui précèdent
ou accompagnent les affections de I’estoMAC,
du EOIE, des INTESTINS, des MUSCLES, des
nerfs, de la peau, du SANG et des viscerES.
(Voiries documents authentiques des médecins des
hôpitaux dans la notice qui accompagne le produit.)
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(Expéditions franco pour 10 doses.)
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Paris. Dépôts dans les pharmacies et les établis¬
sements de bains principaux de toutes les villes.
Se garantir delà - ^
^^^çontreraçonetde
SIROP ET PATE DE BERTHÉ
A LA CODÉINE.
Absolument oublié avant les travaux de M. Ber-
thé sur la codéine, cet alcaloïde a repris depuis
lors dans la thérapeutique, la place que lui avaient
conquise les savantes observations de Magendie,
Martin-Solon, Barbier (d’Amiens), Aran, Vigla, etc.
Ses propriétés calmantes, utilisées on peut le dire
par la généralité des médecins, sont tellement con¬
nues et appréciées , que le Sirop et la Pâte de Ber-
thé peuvent se dispenser de toute énonciation
louangeuse. En nous contentant de rappeler que
les premiers expérimentateurs les ont employés
avec succès contre les rhumes, les coqueluches,
les bronchites , les affections nerveuses les plus
opiniâtres, etc., etc., nous insisterons, auprès des
MÉDECINS, pour qu’ils spécifient sur leurs ordon¬
nances le nom de Sirop ou Pâte de Berthé à la
codéine. La contrefaçon est si habile, que si nous
n’y prenions garde, elle aurait bientôt discrédité
ces utiles préparations. A la pharmacie du Louvre,
151, rue St-Honoré, Il Paris.
L’UNION MÉDICALE.
N° 18, Mardi 13 Février 1866.
SesiMAIRE.
I. CuMQOE MÉDicAiE : Observation^ d’aphaslé. — IL Chiuorgie i Polype vaginâl subissant la dégénéres¬
cence cancéreuse; opération; récidive; nouvelle opération et nouvelle repullulation; mort. — 111.
Bibuotdèque : Appréciation médicodégale du régime actuel deS; aliénés en Françe, à l’occasion de
. la loi de 1838. — Semaines: scientifiques. — lY. Réclamation : La pulvérisation dans le Nouveau Diç-
' tionnaire de médecine et de chirurgie. — V. Cocurier. — VI. Feuimeton : Chronique étrangère.
CLINiaUE MÉDICALE.
OBSERVATION D’APHASIE 5
Lue à la Société-médicale des .hôpitaux, dans ia séance du 10 janvier 1866 ,
Par leuloctenr Archambault^ médecin de l’hospice des Incuraljles.'-(hommes).
Il y a actuellement dans les salles de l’hospice des Incurables seize individus hémi¬
plégiques; douze le sont du côté droit, quatre du côté gauche. Ges derniers n’ontiété
frappés d’aphasie à aucune époque de leur maladie ; mais les douze autres ont été
aphasiques à un degré plus ou moins prononcé et pendant un temps variable ; deux
l’étaient d’une manière absolue', 'ët un troisième l’est incomplètement, coUsérvant la
faeulté de dire uti as'sëz/bon Uonabrë de mots, ét surtout de' répéteT tdus ceux qü’bn
prononce devant lui .- Dans une troisième categorie së rangéni les derniers, qui, aprè.s
avoir été transitoirement aphasiques, ont récupéré dans Une certaine mesure la
faculté du langage, c’est-à-’dire. qu’ils peuvent prononcer des phras.ea entières pourvu
que celles-ci ne soient pas trop longues, et qu’ils, ne parlent pas trop vite ou ne soient
pas émus. Ges hommes lisent; Men des yeux, mais;s’i]s veulent lire à haute voix, au
trois ou quatrième mot tout s’embrouille. Si vous leur demandez pourquoi Lis ne
parlent pas mieux; ; ils accusent la langüè qui né peut prononcer ou débiter- assez
librement tous les mots qu’ils ont'très-présënts à l’esprit. Ils vous diraient volontiers
, qu’il existe un troublé dans le jeu déS rnuscles destinés à jifoduirè le langage artî-
FEUILLETON.
chronique ÉTRANGÈRE.
1. Nouvelle étiologie du typhus contagieux ; fiasco delà vaccination. — 11. La noblesse médicale
f anglaise.' — 111. Passim.
En voici bien d’une autre 1 Ce maudit typhus contagieux ne nous réserve que des sur¬
prises et des déceptions. Sous prétexte qu’il est identique à la variole, suivant l’idée timide¬
ment émise ici et. renouvelée des ancien.s par MM. Bouvier et Auzias-Turemie, puis. soutenue
avec assurance au delà du détroit par M. le. docteur Murchison et M. Geely, qui se sont
constitués les défenseurs et les apôtres de cette doctrine, tandis que chacun était occupé —
nous ne dirons pas à qui mieux mieux, car c’est là une pratique empirique des plus hasardées
à en chercher la confirmation par l’inoculation vaccinale, voici qu’une nouvelle étiologie
surgit. A en croire les observateurs anglais, au lieu d’être une maladie zymotic, comme ils
disent, qu’elle tienne du typhus ou de la variole, ce serait une. variété de l’helminthiase,
. analogue à la trichinose. N’.esl-ce pas le cas de dire que l’on met à présent des vers partout?
Ce n’est pas que ver ou poison, tes malades se trouvent mieux de l’un que de l’autre,
puisque, la mort est toujours au bout; mais c’est pour la satisfaction de savoir au moins de
quoi ils meurent. La chose est donc très-sérieuse et mérite d’être prise en haute consi¬
dération. ' ,
Le 3 janvier dernier, le docteur Fenwiok annonça, dans une lettre au, Tîmes, qu’il avait
découvert dans les muscles des bestiaux morts du typhus contagieux de petits enlQ^oaires
Tnmn XXIX. — NortvHlc série, 18
L’UNION MÉDICALE.
274
culé. Ils pensent les mots, veulent les prononcer et ne peuvent y parvenir; il faut
que, chez eux, il n’y ait pas transmission régulière de la volonté, du commande¬
ment ou que, cette transmission ayant lieu, les muscles n’y répondent pas. Ce sont
là autant de questions dont on peut espérer la solution, mais que j’abandonne pour
le moment, me bornant à vous lire l’observation suivante :
Observation. — Montfort (Théodore), âgé de 65 ans, cordonnier, denaeiirant rue Sâint-
Doininique-Saint-Germain, n’ayant jamais su lire ni écrire. Admis aiix Incurables (hommes)
le 10 janvier 1865.
Cet homme avait toujours joui d’une bonne santé, lorsque, au mois de septembre 1863, il
fut pris de crachements de sang très-abondants. Le sang, d’abord parfaitement rouge, fut
ensuite rendu par crachats noirâtres isolés (il s’agit probablement d’une pneumo-hémor-
rhagie). -
Au bout de deux mois de maladie, il fut assez bien, pour reprendre ses travaux, dont il
s’acquitta avec la même activité et la même aisance qu’avant d’avoir été malade; il resta
seulement sujet à des coliques sur la nature desquelles il est difficile de se faire une idée.
Au mois de novembre, deux mois après les crachements de sang, il sortit un matin pour
reporter de l’ouvrage et rentra, au bout d’une heure et demie, en proie à de violentes coli¬
ques pour lesquelles il se mit au lit.
Le soir, il se leva, mais il était comme un homirie ivre, hébété et parlant peu. Il se
recoucha et s’endormit; mais, au milieu de la nuit, sa femme s’aperçut qu’après s’être
réveillé, il prenait sa main droite avec la gauche pour changer son bras de place ; il y avait
paralysie. Le lendemain matin, il se leva comme d’habitude et ne put se servir dé la, main
droite pour s’habiller; il marchait encore bien. Aux questions que lui adressa sa femme, il
ne répondait que om' et non, et encore se trompait-il dans l’emploi de ces mots, dont il usait
à peu près indifféremment, quelle que dût être la réponse; il semblait égaré, comme ivré,
et pourtant paraissait comprendre ce qu’on lui disait. Quelques jours plus tard,'Ia jamibe
droite se paralyse et la bouche est déviée â gauche ; à partir de ce moment, il cesse de répondre
oui et non, et tout se borne aux mois je m'en oojement, qu’il prononce comme un seul mot. C’est
la réponse invariable qu’il fait à toutes les questions qu’on lui adresse, et depuis, dans sa famille
et à l’hospice, on lui avait donné le sobriquet du père Jem’en. Pendant six semaines, il resta
au lit, allant sous lui et gardant son ah hébété. Pourtant, nous dit sa femme, il conaprenait ce
qu’on lui disait; aussi le voyait-on s’indigner quand on lui parlait de renypyer ^ rhôpital ; il
prenait un ah furieux et faisait des menaces dé la main gauche en criant : Je m'en, je m'en.
Peu à peu, il cesse d’aller sous lui, les mouvements reviennent dans la jambe qui avait été
microscopiques dont il ne définissait ni le genre ni l’espèce. C’en fut assez pour faire croire
aussitôt à la découverte de la cause mystérieuse du fléau. Aussi M. Lionnel Beale, dont
l’attention était fixée sur ce sujet, s’empressa de publier le résultat de ses recherches et de
ses observations dans le Medical Times dnd Gazette avec la description et les figures de ces
animalcules ou plutôt de ces corps ciliés se présentant sous, forme de larves en voie de
développement, renfermés par milliers dans des kystes placés au sein des muscles volontaires.
Ils ont cependant été rencontrés à l’état libre et une fois dans le cœur ; mais ce sont là des
exceptions. A une seule près, foutes les victimes du typhus contagieux examinées à cet efl’et
en contenaient. L’examen le plus minutieux n’a pu en déceler la nature, mais leur vie, leur
organisation, leur multiplicité sont hors de doute. M. Beale hésite pourtant à les qualifier
d’entozoaires, et le docteur Cobbold a publiquement mis celte nature en question. Ce sont
pour lui « des enlophytes plutôt que des entozoaires, des sacs de psorospermie, dont le
contenu granuleux ressemble aux zoospores non ciliés de certaines conferves. »
On est donc bien loin d’être fixé sur l’espèce et le rôle de ces parasites. En leur qualité
d’infiniment petits, fort à la mode en ce moment, on y regardera, sans doute, avec tout le
soin et l’attention voulus; mais on ne saurait, dès maintenant, les considérer comme la cause
du typhus contagieux, car ils ont été observés, il y a plus de vingt ans, en Allemagne, sur
différents animaux, comme M. Beale lui-même l’établit. Miescher les trouva dans les mus¬
cles d’une souris en 18à3; Hessling dans les colonnes charnues du cœur d’un mouton et du
bœuf, chez le daim, le rat. En 1855, Rainey les trouva chez le cochon et les considéra comme
la première période de développement du cysticercus cetlulosæ. De ce qu’ils se rencontrent
en bien plus grande quantité sur les animaux morts du typhus contagieux que sur ceux qui
sont bien portants, on n’en peut conclure qu’ils sont la cause de la maladie; au contraire,
L’UNION MÉDICALE.
275
complètement paralysée, et, au bout de quelque temps, il était en état de marcher â l’aide
d’une canne. Ï1 put aller 'du n" 110 de la rue Saint-Dominique à l’ancienne barrière
de Sèvres, où il avait une scetir; il faisait souvent cè' trajet sans s’égarer, s’acquittant de
petités commissions qu’on lui confiait. En un mot, avec rimpossibiîité de parler, il parais¬
sait avoir conservé son intelligence à peu près complète. ' .
A partir du moment où l’hémiplégie fut complète, on nota une bouffissure de la face et
la main dé ce côté, bbnffissure qui durait quelque temps et disparaissait pour revenir
plus tard. ' , ,
, Au mois dé mai l86ù, danSune dé ses visites hàbiluèllés à sa sœur, celle-ci lui trouva un
air étrange, ne!pül se faire comprendre de lui, et dut le reconduire à sa demeure; on fut
obligé dé le monter; il élit Une défaillance et garda le lit pendant un mois; quand il en sortit,
il marchait moins bien; sa jambe, ét surtout son bras, étaient un peu raides; il ne des¬
cendit plus dans la rue. Quant au langage, rien n’était changé, c’était toujours /e Wén.
L’iptelligençe baissa peu pendant celte seconde phase, de la maladie, et, s’il faut en croire
sa femme, l’intelligence était aussi complète que jamais. Il pouvait se faire comprendre par
signes, était joyeux de voir ses amis, se désolait en voyant ses instruments de travail dont il
ne pouvait plus se servir, et surtout se montrait indigné quand on lui parlait d’entrer dans un
hospice. On fit néanmoins les démarches nécessaires, et il entra aux Incurables. Il pouvait
marcher aidé d’une canne, et il voulut même se servir.de celle-ci contre le concierge, qui lui
refusait la sortie. Quant à l’état actuel, voici ce que nous avons noté : l’hémiplégie est trés-
accentuéé» niais incomplète ; à la face, on s’aperçoit à peine de la paralysie ; le bras est dans la
demi-flexion et contracturé; il y a quelques mouvements volontaires, mais très-limités; la
sensibilité y est très-obtuse, de même sur le tronc. J’ai dit que le malade marchait , en fau¬
chant, appuyant surtout sur la pointe, du pied, é cause d’un peu de contracture.
Une particularité digne de remarque, c’est l’existence d’un demi-œdème très-nettement
caractérisé du côté paralysé. Nous ne constatons rien du côté des poumons ou du cœur. Il
n’y a pas d’albumine dans les urines. , . ,
Eu égard à l’état de l’intelligence, il est incontestable que cet homme comprenait tout ce
qu’on lui disait, se montrait très-sensible aux menaces et aux bonnes promesses; mais il
faut avouer aussi quMl paraissait profondément hébété, et je doute que, en deliors de ces
provocations, U pensât à grand’ebose ; seulement, il est incontestable que, s’il avait oublié
les mots, il comprenait très-bien le sens des paroles qu’on lui adressait. La langue n’était
pas paralyséé, mais il a toujours été impossible au malade de la sortir de la bouche; quand
on lui demandait de lé faire, il l’agitait en ouvrant largement la bouche et tout se bornait là.
Pas de déviation de la luette.
leur multiplicité tend à faire admettre qu’elle eh est un effet. Rien de moins prouvé donc que
la nature helminthique de cette terrible épizootie.
Qùanl à ses prétendus rapports, son identité avec la variole , l’inanité en est dès mainte¬
nant démontrée péremptoirement et par des expériences décisives. A peine cette idée était-
elle jetée dans le public que, de toutes parts, on s’empressa de vacciner les bêtes à cornes
de préférence à . toutes les autres, tellement que le vaccin manqua bientôt pour les gens
d’esprit. La pénurie en est telle dans tout le Royaume-Uni, que la demande d’un envoi de
plaques a été faite aux Académies de médecine de Paris et de Turin pour y suppléer, et nous
savons même que l’envoi de Paris a eu lieu. Un chirurgien entreprenant a même fondé là-
dessus une industrie lucrative par la vente de tubes. Au début, il en donnait trois pour uné
demi-couronne, soit 13 fr. ; tandis qu’il n’en donne plus qu’un actuellement pour cette
somme, avec l’espoir d’en obtenir bientôt un meilleur prix. Un mélange de collodion avec
huile de croton et tartre stibié a aussi été inventé et composé par de coupables industriels
pour suffire à la demande, et vendu aux fermiers comme du vaccin. On juge dès lors du
réÿltat de l’inoculation , de l’insuccès de l’expérience et du peu de crédit à y ajouter si
elles étaient toutes semblables.
Mais il en est d’autres qui, faites avec du vaccin authentique, permettent de résoudre la
question. M. Tollemache, par exemple, grand partisan de la vaccination, et qui criait vic¬
toire dans le Times avant le temps, après avoir Vacciné un veau d’Alderney avec succès, le
plaça, le 11 janvier, pendant cinq jours consécutifs, dans un espace restreint avec quatre
autres veaux malades du typhus. Il en fut retiré le 16 sans aucun signe de la maladie ; mais
dès le lendemain, il fut atteint et succomba huit jours après, selon la déclaration même de
l’expérimenlateur, ■ ■
276
L’UNION MÉDICALE.
Depuis son entrée aux Incurables, Monlforl eut une diarrhée persistante qui, d’ailleurs,
existait déjà avant; il cessa de pouvoir marcher, resta au lit ou dans un fauteuil, devint
très-cachectique et s’œdématia. Le 29 novembre 1865 il tomba de son lit et se fit une frac¬
ture coraminutive de l’extrémité supérieure de rhumérus du côté paralysé. Mort le 6 jan¬
vier 1866; autopsie le 7. — Cette autopsie, à cause de circonstances particulières, n’a pu
être complète ; mais voici la pièce, principale, c’est-à-dire le cerveau i
Le cerveau est très-petit, il pèse 600 grammes; il adhère fortement à ses enveloppes, et il
faut prendre beaucoup de précautions pour l’enlever. Voici ce qu’il présente d’intéressant :
La troisième circonvolution du lobe gauche est détruite comme si la substance cérébrale
avait été enlevée avec un emporte-pièce; il y a là une excavation qui contient aisément le
pouce, et dont le fond répond à l’extrémité antérieure du ventricule latéral sans aller jus¬
que dans cette cavité, qui en est séparée par une mince couche de substance cérébrale.
L’intérieur et les bords de celte excavation sont de couleur jaune pâle; les membranes céré¬
brales, déprimées et flottantes, la tapissent sans pénétrer jusqu’au fond; elles n’y àdhèr'éht
pas, et il est facile de les détacher; elles adhèrent un peu aux bords et passent de l’un à
l’autre, étant seulement déprimées au centre. ,
En arrière de cette destruction existaient quelques circonvolutions parfaitenient intactes et
qui se trouvent placées au niveau de l’extrémité supérieure de la scissure dé Sylvius et un péu en
arrière de celle-ci. Mais, en arrière de ces quelques circonvolutions resté'és inlâctès,- oii voit
qde toutes les circonvolutions qui constituent la masse postéro-lat’éràlé de t’hémisphèfe
sont détruites; les membranes d’enveloppe du cerveau y sont flottantes et contiennent üh
liquide aqueux jaunâtre, dont une grande partie s’était écoulée en ehlêvà'nt le cerveàu. L’en¬
semble présente une coloration jaunâtre plus foncée que celle de la lésion de ïa 'irbisième
circonvolution. La destruction cérébrale qui a eu lieu en ce point, et qui a été très-consi¬
dérable, n’a pas pénétré jusque dans le ventricule; une lame de substance restée intacte les
sépare. : ' ' ■
En ouvrant avec soin le ventricule, on constate qu’il n’y a nulle part de lésions, excepté
dans le corps strié, qui conserve sa forme, mais qui semble avoir été infiltré de sang. '
Outre ces particularités, le cerveau de cet homme ne présentait rien qui nous ait frappé.
L’aphasie, chez Montfort, était très-complète, aussi complète qu’on l’ait notée
dans aucune observation, mais elle avait l’inconvénient d’ être unie à une hémiplégie
très-prononcée, ée qui pouvait même, pendant la yié, faire conclure que, s’il existait
une lésion du point quel qu’il soit, qui peut ternr le langage articulé sptis sa, dépen¬
dance, cette lésion ne serait pas isolée, mais bien liée aux altérations qui produisent
Plusieurs y,aches vaccipèès.da^S.la même écqrie, soit qu’elles fussent ifjéjà malades ou bien
portantes, moururent également après cetle;épreuve. -
Afin d’éprouver l’efficacité préventive de la yiiccinatipn, lord Airlie envoya égalemepl deux
apimaux vaccinés avec succès, et un troisième non, vacciaè dans une yacherie.i.qfèclèè le
15 janvier. Dès le 30, U annonçait,, dans le Tîmw,„ qu.e;d,es, deux , premiers,; l’qn! était déjà
mortt l’autre non alteint,,et,,ie,troisièrae,mal,ad,e sans espoir. It est juste de rappèlènquè sâ
ferme, d’où ees animaux sortaient, était rèsiée . complètement indemne dû! jÛéau,,.giâce à un
isolement.absolu et à. l’emploi des désinfectants, quoique environnée, de, fermes iojte|çtëeS. . ..
M. G. Okeli dit avpir yacciné; au moins:50.0 tôles. de bétail, dont 27, vaches,, dans la ferme
de son frère, du 3 an lO janvier. Une vache et un taureau furent seuls rèfraqïairés à rinocu-
lalion. jpès;ie 27,19 étaient atteintes, 8 mortes,, doirt. 5 ayaie'nt. été vaccinées quitlorze joprs
avjinl l’apparition des premiers symptômes ; A guérirent, et,Ie taureau et là yacl|te, réfrac¬
taires. à rin,û,oulalion, liaient épargnés. • : , . ’ \ ■
.Deux génisses vaccinées avec .succès par M. Harper et exposées ensuite au fléaujjçonlrac;
tèrentde même la maladie et en.moururent. La même épreuve, faitp, dans les Collèges vété-r
rinaires Albert et Royal , a donné des résultats identiques. Dans le premier, pour, être bien
sûr que les pustules, étaient légitimement vacçioales, on est allé, .par que pratique yér.ilable-
menldangereuse, ..jusqu’à en inoculer-Jp.; yirus à d.es enfants, êl l’opération a pari'ailement
réussi, confirmant .qipsi la nature du vapcin'. .p’ajlleurs, on, ft, inoculé sept animaux, dit lor,d
Airlie, avec letvirus du typhus, elle résultat a. été le même,:. quatre sont morts aussitôt,.
On. objectera sans doute que, .toutes çes.expérimenlatiç'ns, et bien d’aplrçs,i n’opt.pas été
faites npconduites aussi scientifiquement qu’il serait désirable pour conclure et lepr accor;
der une valeur négative absolue, Il nous semble que, répétées simultanément en plusièVù^?
277
L’UNlOiv MÉÜKiXLi
la paralysie dé la sensibilité et du rnouvëmeht. C’est efïeètivëment ce qui a eu lieu,
et ce qui empêche l’observation d’être concluante ) toutefois, élle nous semblé bonne
à enregistrer. ' . ,
Ceux qui font dé la troisième circonvolution une' partie, en quelque sorte un
organe dont l’intégrité importe à là faculté du langage articulé, à ce point que ce
dernier devienne impossible au moinènt oir cette intégrité disparaît, ceux-ci, dis je,
ne manqueront pas de dire que c’est la destruction de la troisième circonvolution
qui a entraîné l’aphasie qui s’est montrée dès le début, alors qu’il n’y avait que
paralysie du-bras; ils, diront, que, dès ce moment, il s’était formé un foyer .hétuor-
rhagique en çe point et que l’hémiplégie s’est complétée quand s’est fait une hémor¬
rhagie à la partie postérieure. Tout ceci est, en effet, très-légitime et de nature à
impressionner, bien que ce ne àoient que des raisonnements et pas des preuves. Il y
en a. .eu deux principales attaques : l’une au mois, de noyembre 1863,, la , seconde
en mai 1864, et nous devions naiturellement rechercher s’il n’était pas possible
de , reconnaître la lésion qui pouvait répondre à chacune .d’elles. Il nous faut recon¬
naître que ç’a été un problème à, peu près insoluble^ à moins que l’on ne v.euijle accor¬
der une grande importance à la coloration moins prononcée de ta destruction anté¬
rieure et en conclure que. celle-ci est plus ancienne parce quedes matériaux du sang
en ont disparu plus complètement, €e serait, je crois, se livrer à des interprétations
très-peu motivées, et, sauf cette différence de nuance extrêmement légère, il faut
reconnaître que les deux lésions se ressemblaient de tout point; L’état de la motilité
de la langue m’a, beaucoup frappé chez lé malade. Quoique rorgané ne fût pas para¬
lysé, puisqu’il put être remué dans la bouche, ses mouvements h’étaient pourtant pas
coinplétemèht à la disposition du malade, qui ne pouvait pas la sortir de, sa bouché
quia d.jrîgêr dans, le sens qu’on lui .indiquait. N’y avait-il pas là lésion de la motilité
comparable à celle de la jambe ou. du bras, et ne pourrait-on pas, lui attribuer
l’aphasie ? Le fait pourrait se prêter tout aussi bien à cette interprétation qu’à l’hy¬
pothèse de l’abolition de la mémoire des mots chez un homme pour lequel les mots
n’étaient pas lettre-morté puisqu’il comprenait très-bien tous ceux qu’on prononçait
devant lui. L’aphasie, dans ée= cas, serait un simple trouble de la motilité, une para¬
lysie cohîp arable à la ' paralysie des muscles des membres et ayant j comme cellë-'ci,
sa lésiou ànatdihiquei ' • - - . ■ .
endroits àyëc c’ette üniforUiité dé résultats, elles suffisent dès mainteinant à infirmer l’hypo¬
thèse de l’identîté du typhüs contagieux et de la .variole.. Ces faits èn déposent bien mieux
que tous les faisonnéménts, lés àhalbgieS qui àvaient servi à la faire supposer plutôt qu’à
rétablir, et l’observation de vaches guéries' du typhus ayant ensuite contracté le cow-pox^
achève de tnéttre dette doctrine' à néant. Il faut donc nous appliquer la moralè de là fable
sur la nature.du typhus,. et nous restons gros Jean comme devant.
Il serait facile d’augmenter cet avoir scientifique mensuel d’autres travaux publiés ailleurs,
mais, en présence des résultats précédents, nous craindrions cle les affaiblir et de distraire
avec préjudice rallentipn du lecteur sur leur portée et toutes les réflexions qu’ils suscitent.
Disons seulement: que, malgré six mémoires envoyés à son dernier concours sur ïaction
du tabac, l’Académie de médecine de Belgique, par l’organe de son rapporteur et secrétaire,
M.,Tallois, n’a trouvé à en couronner aucun. Un simple encouragement de 200 fr. a été
accordé au dernier venu; aucun concurrent n’ayant répondu directement à la demande faite
^'expériences et d'observations nouvelles, la plupart se sont bornés, au contraire, à ce qui
avait été dit, observé, avancé de part et d’autre jusqu’ici, et encore incomplètement, car,
selon la remarque du rapporteur, aucun n’a cité le mémoire de Tiedmann analysé et traduit
partout. Avis aux futurs travailleurs sur ce sujet.
En mettant en évidence les contradictions, les dissidétlCes qui existent sur cette question,
oé rapport montre aussi que le programme était horàdé. toute pioportion raisonnable
âvec le temps accordé pour y satisfaire, ce n’est ni un ni deux ans qli’il fallait, mais au
moins quatre ;6n' cinq. Comment éjücidér, en effet, tant dé contradictions par des
des^ ôbservaitàné nduttfles' ÿiriû un lempà-si féstrejfii? Dèmandéz à il. MèMer’'é'é qtt’iî lui é
278
L’UNION MI^IDIGALE,
Une particularité digne, je crois, d’être notée,, et qui l’a é|té dans. d’autres pbser-»
vatiqns, c’est l’œdème limité pendant longtemps à la moitié du corps paralysé. Cet
œdème ne reconnaît pas pour cause première autre chose que l’état cachectique,
bien qu’il se soit produit de bonne heure, mais, sa localisation doit certainement
être placée sous la dépendance des lésions/nerveuses.
CHIRURGIE.
POLYPE YAGIIVAL SUBISSANT LA DÉGÉNÉRESCENCE CANCÉREUSE; OPÉRATION; RÉCIDIVE;
NOUVELLE OPÉRATION ET NOUVELLE repullulation; MORT.
Par le docteur Félix Isnard , de Saint- Amand les Eaux.
Les polypes du vagin sont peu connus .- pour les médecins qui voudront tracer
leur histotrej le cas dont je vais parler ne sera pfs dépourvu de tout intérêt. Insolite
sous bien des rapports, et ayant nécessité des Opérations graves et malheureuses, j’ai
cru, pour ce double motif, devoir le publier et le commenter avec détails.
Observation. — M“® L..., 36 ans, tempérament lymphatique. Née de parents sains, elle
s’est mariée à 30 ans et a toujours été parfaitement réglée.
En 1861, elle a un premier accouchement naturel. , ,
Vers la fin de l’année suivante, elle commence à sentir à la paroi antérieure du vagip une
grosseur qui n’attire pas sérieusement son attention.
Celte tumeur n’empêçhe ni la fécondation ni la gestation ; car, en octobre 1863, 1V1“' L...
met au monde, à huit mois,, un second enfant qui ne vit qüe qUairante-huit heures. ,
Durant cette deuxième grossesse, la tùmeiir, qui n’est autre, comme on le verra plus lard,'
qu’un polype, vaginal, a pris le volume d’un œuf de poule; qü’elle conserve sans S’kccroîlfé
sensiblement.' La santé reste bonne, et la maiade péùt travailler jusqu’au dernier jour. ■ ‘
Mais, à partir du moment de l’accouchement, les choses changent. Les menstrues n’appa-i
raissent qU’une fois pour se supprimer définitivement. La tumeur, quoique ne i déterminant
aucune douleur, fait de rapides progrès ; elle, occasionne des pertes sanguines parfois assez
abondantes, gêne l’émission des urines et des matières fécales.
Aucun traitement chirurgical n’est appliqué. La malade fait venir sa sage-femme, qui,’
croyant avoir affaire à un prolapsus utérin, ordonne un pessaire qui n’est pas longtemps sup^
fallu de temps, de démarches, et de dépenses pour édifier son beau rapport de 18/t6 sur cq
sujet, et vous ne vous étonnerez plus de ne pas en avoir obtenu la solution.
De même du concours sur la glycosurie, des deux mémoires envoyés, on a également
préféré une opinion originale, si disparate et étrange qu’elle soit, à une insipide compilation
des, faits et des opinions déjà connues. Pe deux défauts, c’èst choisir le moindre. .
II. Après la question du typhus qui occupe le plus, qui absorbe la presse anglaise aussi
bien que l’attention publique, vient celle des titres; des distinctions accordées au Corps
médical. La baronnie accordée à ifr W. Fergusson n’était que l’avant-goût de celles qui
devaient suivre, et sa prééminence sur la liste tient sans douteià ce.que, des trois royaumes,
il appartient à celui de la métropole. En effet, la nomination du professeur Gorrigan, de Dui
blin, dont le nom rappelle la découverte de V insufjîscince aortique, ^\. le plus illustre du Corps
médical irlandais, à la même dignité; a suivi de près. Depuis la mort de H. Marsh, en 1860,
la verte Erin n’avait plus de médéin honoré de ce. litre, accepté ainsi avec d’autant plus de
joie et de reconnaissance qu’il est accordé à l’un de sés patriotesles plus dévoués. '
Restait l’Ecosse à satisfaire, et le choix ne pouvait être douteux. Par ses travaux si remar¬
quables en obstétrique, et surtout la découverte des propriétés anesthésiques du chloro¬
forme, qui ont rendu son nom célèbre dans l’univers entier, M. Simpson l’emportait sur touS
ses compétiteurs pour cette dignité. On s’étonne même qu’on ait tant tardé à, la lui conférer.
Aussi, des applaudissements unanimes ont accueilli celte élévation deM. Simpson, peut-être
encore plus à l’étranger qu’à Edimbourg même, où cependant un banquet lui a été offert à
celte occasion. El si les victimes de la chloroformisation élevaient d’outre-tombe quelques
voix discordantes par lés organes de Lypu ou de Naples, de leur répondre qu’elle n’est pas
L’UNION MÉDICALE.
279
porté. Plus tard, elle réclame les soins d’un médecin ; mais ne voulant se soumettre ni à l’ap¬
plication du spéculum, ni à un examen minutieux, elle s’en lient à des injections émol¬
lientes et à des soins de propreté.
Je suis appelé le 9 juillet 186Zi. Voici son élat :
Tumeur volumineuse faisant saillie au dehors de la vulve en écartant les grandes lèvres.
Sa surface est irrégulière, ulcérée et suppure sur plusieurs points. Une exploration plus pro¬
fonde me démontre qu’elle remplit toute la cavité vaginale distendue par elle, et qu’elle est
implantée sur la paroi antérieure du vagin par un pédicule court, oblong dans le sens ver¬
tical, et commençant immédiatement au-dessus du méat urinaire resté sain. La main intro¬
duite dans le canal utéro-vulvaire, alternativement à droite et à gauche de la tumeur, cir¬
conscrit celle-ci tout autour de son pédicule. Je m’assure ainsi par le toucher que le col de
la matrice et l’extrémité supérieure du vagin, dans une notable étendue, n’ont aucune con¬
nexion avec la production morbide accidentelle. Cette tumeur a la consistance des polypes
muqueux, saigne au moindre contact et se laisse facilement écraser entre les doigts, si ce
n’est à la base où l’on sent le pédicule beaucoup plus ferme. Elle, n’est nullement doulou-,
reuse; mais elle gêne par son volume, par l’odeur fétide. -qu’elle répand et par la difficulté
qu’elle apporte à la miction, à la défécation ainsi qu’à la progression, la malade étant forcée
pour marcher de se courber en , avant et d’écarter les jambes. — Au sein gauche, petite
tumeur indolente, bosselée, mobiie sous la peau, du volume d’une petite noix et d’apparence
quelque peu cancéreuse. Son début remople à quelques mois après l’apparition de, la produc¬
tion accidentelle du vagin. — Émaciation; teint jaunâtre; pas de fièvre; appétit à peine
diminué.
Je diagnostique un polype vaginal subissant un commericement de dégénérescence Cancé-
reusOj et j’em propose l’extirpation, que M”' L... accepte avec joie.
Première ^éràiion. — Le 11 juillet 186Zi, je pratique l’ablation du polype au moyen de^
l’écraséur linéaire de M. Chassaignac. L’état d’anémie dans lequel se trouve la malade par
suite dès pertes' de satig nombreuses qü’èlle a éprouvées, et le mode d’implantation du
polype par un pédicule unique et résistant détermine le choix du procédé opératoire et d^
i’instrüment. Pour cela, la malade étant convenablement couchée sur le dos, les cuisses
écartées, une sonde droite en argent est préalablement introduite dans le canal de l’urèthre.
Malheureusement, bien que je la fasse cheminer avec lenteur et prudence, son bec perfore
facilement la paroi postérieure du canal et entre dans la production anormale; il m’est aisé
de la fètirer de cette fausse route et de pénétrer jusque dans la vessie, mais j’acquiers par
là la triste conviction que le mal est peut-être plus profond que je ne pouvais le penser
d’abord et que sa base sera plus difficile à extirper radicalement. Je persisté néanmoins dans
responsable de l’imprudence, l'abus ou l’impéritle apporlés à son emploi. C’est ainsi qu’une
mort est déjà survenue celte année à St. Mary' s hospital, chez un homme chloroformé pour
l’extirpation d’unè dent. Les dentistes sont incorrigibles ; car, après les malheurs survenus en
pareil cas, ils ne devraient plus y récourir.
Pourquoi fauWl que l’orgueil légitime et la joie qu’a dû ressentir dé cette distinction héré¬
ditaire le cœur paternel de l'éminent chirurgien écossaisj aient été troublés, empoisonnés par
la mort presque coïncidente de Celui-là même qui devait en recueillir tout l’avantage! Le
IZi jadvier, le docteur J. Simpson, âgéde ^b ans à peine, et qui promettait de succéder à son
père dans sa carrière scientifique comme dans ses titres et honneurs,. a succombé presque
inbprtiémebt à une; affection aiguè du foie. -C’est un malheur auquel s’associeront cordiale-
ineritloüS' Ceux dont les plus douces espérances reposent sur leur premier né.
Ce n’est pas que ces litres nobiliaires aient satistait tout le monde ; ils n’ont fait qu’exciter
les ambitions, les compétitions ; l’appétit vient en mangeant; Pourquoi M. Lawrence, dit
célüi-ci, qui depuis plüs d’un demi-siècle,'tient lé sceptre de là chirurgie anglaise, n’a-t-il pas
obtenu cetté distinction? Et parmi les médecins, dit celui-là, cet honneur ne revenait-il pas
de droit au docteur Watson? On réclamé de même en Écosse pour Chrislison et Syme, et
chacun de plaider ainsi pour son candidat. Tout est de l’être ên ée moment de lord John
Rbssell avant qué la liste soit Close.
Itr. Les délégués au Congrès sanitaire international de Constantinople seront réunis
autour du tapis vert que l’on en connaîtra à peine les noms. C’est pourquoi nous nous em¬
pressons de faire connaître que le gouvernement local a nommé Salih-Effendi, directeur de
l’École impériale de médecine, et le docteur Bartoletti, inspecteur du service sanitaire pour
280
L’UNION MÉDICALE.
mon premier pian opératoire; bien décidé à détruire par la éautérisation ce qtie Tinstru-
ment pourrait laisser après lui de tissu morbide. En conséquence, je confie cette sonde à un
aide et j’adapte à la chaîne de l’écraseur trop courte pour embrasser tout le pédicule du
polype un petit cordonnet de chanvr'e dit ficeltéde fouet. Cellé-èi étant fixée au bouton d’une
sonde de Bellocq, qui doit servir de conducteur, je.l’inlrodüis dans le vagin le long du pour-
tour gauche du pédicule : arrivé è l’extrémité supérieure de ce dernier, je pousse le ressort
de la sonde et avec l’indicàleur de la main gauche, je saisis le long: du pourtour droit du
pédicule le cordonnet qui a ainsi embrassé dans ce trajet tout le col rétréci de. la tumeur.
La sonde de Bellecq étant dégagée et la ficelle accrochée h l’écraseur, je fais manœuvrer^
l’instrument qui, après une demi-heure, amène au dehors, sans beaucoup de douteur ni, de;
sang, la tumeur tout entière. ■
La sondé uréthrale est alors retirée de la vessie, et, une injection simple étant faite dans
le conduit ûtéro-vulvaire, j’applique le spéculum afin dé bien m’assurer de l’état des parties.
Lé col utérin eSt parfaitement sain, sans érosion ni rougeur, ainsi que l’extrémité supérieure
ou ampoule vaginale dans une hauteur rie deux travers de doigt environ. L’écraseur h
enlevé toute laduraeur, autant que la chose était possible et tout aussi profondément qu’eussent
pu le faire des ciseaux. La plaie résultant de la section du pédicule mesure une surface ellip¬
tique de six centiniètres dè haut sur deux de large : elle montre le canal de i’urèthre ouvert
vers le milieu de . son trajet. Le méat urinaire ést complètement épargné; Tout le reste du
va^in, en arrière et sur les côtés, est à l’état normal. . ■ c
Je Complète alors l’opération par la cautérisation de la basé d’implantation du polype au
moyen du nitrate acide de mercure.
Examen de la tumeur. — Elle’ est globuleuse, du volume des deux poinigS; mesurant
38 centimètres de, circonférence. Sa surface, dans tQute .la portion contenue dans le vagin,
est rougeâtre .et lisse,; avec quelques légers sillons se dirigeant de la base.yers l’extérieur;
elle est irrégulière, mamelonnée, grisâtre et comme gangrénée dans la. portion située hors
la vulve.': ;
Di visée avec le scalpel, elle est molle, pulpeuse, d’un tissu homogène et en tout semblable
àceltii dés polypes muqueux des fosses nasales, facile .à écraser eatre les doigts et laissant,
suiritei’i alors de la sérosité et du sang. La base, c’est-à-dire la partie, qui , adhérait au pédi¬
cule, est^i presque en tous points, fibreuse ou dardacée, criant sous le scalpel.;, cette portion
indurée qui mesure sur la tümeuh une calotte sphérique de deux cenûmètrés environ de,
hauteur,' énvoie néanmoins çà'etlà dans la masse polypeuse des prolongements irréguliers,;
sorte deU’amificalions de tissu dégénéré.
le représenter; M. le professeur B6 n’y figurera pas. Sur sa demande d’exonération^ M. Bosi
(de Ferrare) a été nommé pour le remplacer. 'C’est le docteur Lauthner-Bey, médecin autri¬
chien au' service de l’Égypte, qui sera chargé de représenter, cette puissance. Quant à FAu-
triche elle-même, elle en est encore à la période de réflexion à ce sujet; elle se recueille.
Albion n’est guère plus avancée. >Le gouvernement ■, .s’esti adressé au; .Collège des méde¬
cins pour lui désigner un doses membres le plus digne de son choix. Voilà où en est cette
grande mesure prophylactique qui doit nous garantir du. choléra à l’avenir, sans parler des
discussions qui ont lieu en Espagne, en Italie et ailleurs, en vue. de s’y préparer ol d’y
figurer avec avantage. : ■
« A quelque chose malheur est bon » est un proverbe toujours vrahiAprès les victimes du
choléra viennent ses favorisés, si l’on peut dire, assez heureux pour s’en prémunir tout en
s’exposant avec dévouement à ses atteintes et en recevoir la récompense. Les décorations
pteuvent ainsi sur eux de part et d’autre. Nous enregistrons avec plaisir aujourd’hui la
décoration de l’Aigle rouge accordée au docteur Mühlig, par; le gouvernement prussien, pour
ses services à rhôpilal prussien de Constantinople, pendant l’épidémie. Le docteur Schinas a
de même été . nommé officier de l’ordre du Sauveur par S. M. hellénique, et MM. Marchand
et Bai’toletti de celuldu Medjidié de quatrième classe. Pourquoi ces distinctions sont-elles
si tardives? Si l’émulation du dévouement médical n’en a pas besoin pour se prodqire, elles
pourraient du moins l’entretenir en consacrant celui-ci plus opportunément.
Une charité doublement méritoire à signaler ; 500,000 francs viennent d’être remis entre
les mains du président de l’administration de, l’hôpital Middlesex, à Londres, par un géné¬
reux donateur qui a voulu garder l’anonyme. On ne peut mieux observer l’Écriture. A ceux
qui sont chargés de telles dispensations de la faire aussi chrétiennement.
L’UNION MÉDICALE.
281
Les suiles dë ropéraHoTi sont excellentes : tout se passe bien pendant trois semaines; la
malade croit être guérie et commence à vaquer à ses occupations. j
Mais bientôt, dans les premiers jours d’août, sur toute l’étendue de la cicatrice, et même
isolément attenant à son pourtour, apparaissent des végétations polypeuses. Chaque jour, je
les réprime ayeç le nitrate de mercure; mais |:)ientôt, débordé par leur exubérance rapide¬
ment croissante, je cesse cette cautérisation journalière, et. j’attends que la masse morbide
ait pris assez de volume pour l’extirper tout entière par une deuxième opération.'
Deuxième opération. - — C’est ce que je fis le 15 août. .Celte, fois, ne pouvant embrasser
avec l’écraseur la tumeur qui n’offre pas de. pédicule, je l’enlève au moyen des ciseaux
courbes. Puis, pour parer à une nouvelle récidive, je cautérise, la plaie résultant de l’opé¬
ration; mais, au lieu de me servir dû nitrate acide de mercure, comme je l’avais fait autre¬
fois, je le remplaçai par la cautérisation avèc le fer rouge. A cet effet, la paroi postérieure
du vagin étant préservée au moyen d’une gouttière en bois, sorte de valve de spéculum, lè
cautère actuel ést promené et profondément appliqué sur les parties saignahtes de manière
à détruire toute induration. Cela fait, et pour terminer, des irrigations et des compresses
d’eau froide sont appliquées en permanence. :
La malade supporta celte deuxième opération moins bien que la première; elle avait
perdu plus de sang et avait souffert davantage; son état général était d’ailleurs inoins i)o.n.
Néanmoins, les premières suites furent satisfaisantes. ■
Mais, à la chute des eschares, quelques nouYelle^. végétations se montrèrent. Dés Téur
apparition, je les louchai avec, le. pefchlorure de fèr du docteur, Deleau (solution caustique
â û5°j.'Ce sel àyait pour moi l’avahtagé, de mod,ifleries chaîisj'de ne détèrminef aucune
douleur, èt de s’opposer à toute perle de sang par son action hémostatique, circonstaûcè
importante dàns l’état de débilité Où se trouvait dâ malade. Mêmè, quand quelques-unes de
ces végétations apparaissaient trop fortes dans le voisinage, sur des -surfaces saines ou près
do méat urinaire, j’en pratiquais. l’excision que jè‘ faisais suivre de la cautérisation, par le sel
ferrique. Je ne perdais pas de sang par cette manoeuvre. Pendant plusieurs jours, je, me
rendis, par ce .psoyen, maître du mal et des excroissances. polypeuses, qui surgissaient comme
l’hÿldfe àux têtes renaissantes ; mais bientôt encore je fus tellement enya.hi que, désespérant
détenir le mat en* respect, né voulant plus fatiguer iriulilémêril la patiente de més expidid^
lions èt die me‘s caulérisdtiohs journalières, je laissai la tumeur .à elle-même ; elle prit bientôt
des proportions énormes, au point de fairé,'en quelques jours, 'saillie au dehors dé la vulve.
Eh même temps, l’état général s’ébranla ;- la malade, malgré toute son énergie, s’affaiblit, et
la mort survint le 17 octobre, plus de trois mois après la première opération, et soixante-
trois jours après la deuxième.
Sir J. Hall M. D., inspecteur général des hôpitaux militaires anglais, vétéran de la chi¬
rurgie militaire, et qui, depuis 1815 jusqu’à la campagne de Crimée, sé trouva sur tous
lès champs de bataille, officier de la Légion,, d’honneur, èst: mort à Pise, le 17 janvier,..à
72 anSi ' ' ; ■ ,
;On annonce aussi la mort du directeur de la pharmacie centrale ottomane, Délia Sudda,.
(Eaïk,-,p,anha), qui; orphelin, abandonné à la charité publique à 12 ans, s’éleva; à celte haute
position par ses, talents et son activité. En se trouvant réunis, associés ici dans ce champ
commun dé.ia. mort, comme ils l’ont été dans leurs efforts contre l’ennemi commun dans
la campagne de Crimée, ces dèux, hommes distingués ont droit à nos hommages et à nos
regrets. ' ■ -m-/ ■ . P. Garnier. ■'
CONCOURS. — Les juges du concours pour l’internat en pharmacie sont : MM. Adam, Des-
noix, Jouliè,Lutz, Robinet, juges titulaires; Fordos, suppléant.
P Le jury du concours des prix de l’internat en pharmacie est ainsi composé : MM. Bau-
érimont, Hébert, Viatla, juges titulaires ; Bourgoin, suppléant. La composition écrite aura lieu
tundi prochain, 19 février.
“" Par décret en date du 3 février 1866, ont été nommés dans le corps des ofüciers de
Santé de l’armée de terre :
deÿnèdÉcin principal de 1" classe, M. Martin (Viclor-Étienne-Alfred), médecin
principal de 2“ classe à l’hôtel des Invalides.
du grade de médecin principal de 2* classe, yi. Philippe (Félix-François-Prosper), médecin-
major de l'« classe à l’hôtel des Invalides.
282
L’UNION MÉDICALE,
Réflexions. — Après une, opération malheureuse, quel chirurgien ne se demande
si les indications qu’il avait d’opérer étaient suffisantes, et si les méthodes ou pro¬
cédés qu’il a employés étaient bien les meilleurs? C’est ce que je vais faire ici-, je
vais expliquer ma eonduite et discuter en quelque sorte avec moi-môme sur ma
propre opération. Les revers portent leur enseignement mieux souvent que les succès
et, à ce titre, l’on me permettra d’insister un peu sur ce que j’ai fait.
Pour cela, rappelons succinctement ce qui s’est passé chez notre malade : polype
vaginal énorme, pédiculé, commençant à subir à sa base la dégénérescence cancé¬
reuse; ablalion par l’écraseur linéaire et cautérisation avec le nitrate afeide de mer¬
cure : récidive : extirpation do la nouvelle tumèur.aü moyen des ci^ëàux Courbes' et
cautérisation par le fer rouge de tout ce que l’instrument tranchant avait pu épargner ;
puis, à la chute des eschares, cautérisations avec le perchlorure de fer liquide à 45p,.
journellement répétées; enfin, repullulation du mat, cachexie cancéreuse et mort.
Dans le cas actuel, y avait-il contre-indication à opérer? La nature du mal était
cancéreuse, il est vrai : l’introduction d’une sonde dans le canal de l’urèthre m’avait
mônae démontré que le polype reposait sur des tissus dégénérés; la malade portait
au sein gauche un petit noyau induré, de nature probablement cancéreuse. Mais
étaient-ce là des motifs suffisants pour reculer et doit- on s’abstenir de toute opéra¬
tion par Cela seul qu’on est en face d’une affection cancéreuse? Je ne le pense pas..
J’avais, d’ailleurs, bien d’autres raisons qui me poussaient au contraire à agir. La
femme était encore forte, et jeune et réclamait l’opération atout prix : l’induration du
sein encore petite, mobile et indolente, elle la portait depuis plus d’une année sans
qu’elle eût.fatt des progrès ; il n’y avait encore aucun signe bien prononcé de cachexie.
Le polype était pédiculé; son implantation bien circonscrite sur la paroi antérieure
du vagin. Il avait subi à sa base üti commèncement de dégénérescence cancéreuse^-
mais l’extirpation faite, on pouvait, par la cautérisation, espérer détruire tout ce ql|i
serait resté de tissu hétérogène. L’utérus, enfin ne participait nulleirient à raffeçtiôü,',
Je n’hésitai donc pas, dût-il même en résulter une fistule uréthro ou véslcoyaginale
et je crois que tout chirurgien eût partage jusqu’ici , mon opinion. . ! ' , , , , . >
: Quant au mode opératoire, j’ai préféré çelui par l’écràseur, et ce choix paraîtra,!
sans doute, suffisamment Justifié et par la disposition pédiculée dn polype et par les
pertes fréquentes de sang qu’avait faites la malade. Je savais bien que cet instrument
ne pouvait pas tout enlever et je comptais sur les cautérisations suivantes pour
triompher de tout le mal; je ne crois pas d’ailleurs que les ciseaux courbes eussent
fait davantage; leur emploi, comme on peut le voir dans les observations analogues^
est toujours suivi delà cautérisation. J’avais bien un autre plan opératoire dontjé
conçus rapidement l’idée, quand la sonde introduite dans l’urèthre m’eut démontré
combien la dégénérescence pouvait être avancée : c’était de remplacer récraseur par
le bistouri, de circonscrire par une incision elliptique toute la base de la tumeuF, dé
disséquer et d’enleVer une partie de la paroi antérieure du vagin et du cànal dé
l’urèthre, de mettre la vessie à nu, etc. Malgré tout cç que pouvait ayoir de rationnel
un pareil plan d’exécution, j’avoue que je ne voulüs pas l’embrasser, en face des
dangers qui pourraient en résulter, et je m’en tins à ce que j’ai fait et décrit, c’est-à-
dire, à l’ablation de la tumeur par l’écraseur suivie de la cautérisation avec le nitmte
acidéde mercure; J’avais la plus grande confiance dans l’action modificatrice' de ce
dernier agent tant employé et tarit vanté par les chirurgiens dans des cas de ce genre,
et qui m’avait. si souvent réussi dans ma pratique personnelle contrôles plaies', .et les
ulcères cancéreux. , . '
Quant à l’opération en .elle;-mênie, .elle n’a rien offert de bien particulier. Bepp®'
Ions toutefois, en passant, que l’introduction préalable d’une sonde dans le réservoir
urinaire est chose indispensable,; elle sert à préserver l’urèthre et la vessie dé l’action
de l’écraseur et même à diriger ce dernier plus sûrement. Rappelons encore combieq
noms a été utile la sonde de Bellocq pour conduire la chaîne de l’instrument autour
de la base du polype et combien par elle ce temps de l’opération a été simplifié-
L’UNION MÉDICALE.
283
Répétons enfln les. avantages de l’écraseraent linéaire, facilité. dans la manœuvre,
nen de douleur, presque pas d’écoulement, sanguin, etc., avantages que nous ayons
surtout appréciés,, eu égard à la région sur laquelle' nous agissions et à l’état dans
lequel se trouvait notre malade, . '
La première ablation du polype étant restée sans succès et le mal, ayant récidivé,
fallait-il opérer de nouveau pu devait-on s’abstenir? La rapidité avec laquelle la
tumeur s’était reformée, aurait peut-être arrêté un opérateur moins hardi ; .mais,
l’état généràl de la malade étant encore suffisamment bon, l’affection se reproduisant
sur l’ancienne base .ou à son pourtour sans,. beaucoup s’étendre et, les végétations
étant, comrne les précédentes, molles et muqueuses, la base seule se maintenant dure ;
les conditions étant, en un mot, peu différentes de la première fois, je ne crus pas
devoir rester paisible spectateur d’un envahissement aussi prompt et je me déter¬
minai à une deuxième opération, bien décidé à attaquer plus profondément encore
les racines du mal. Cette deuxième opération fut faite avec les ciseaux courbes; elle
ne pouvait être faite différemment, la tumeur n’offraqt plus de pédicule qui pût être
embrassé par l’écraseur. Les mêmes raisons qui m’avaient fait la première fois rejeter
le bistouri, la dissection et l’extirpation avec, le mal d’une partie du vagin et de
l’urèthre se présentaient cette fois encore et avec plus de force. Quoique plus labo¬
rieuse que la première, cette deuxième ppérationfut complète ; elle extirpa toutes les
indurations que je rencontrai. Néanmoins, je ne fus satisfait que lorsque j’eus large¬
ment cautérisé la snrface, saignante; je choisis cette fois la cautérisation par le fer
rouge comme pouvant' pénétrer plus profondément que le nitrate de mercure. Je
m’exposais d’une manière presque certaine à- avoir plus tard une fistule vésieo-vagi-
nale,: je ne l’ignorais pas; mais, il faut eubllirurgie sayoir faire, dans les cas diffi¬
ciles, des sacrifices, à Jemps, et jusque, -là j’étais .da.ns les sages principes des maîtres.
Jo n’hésitai donc pas, benreux; encore si j’avais pu, mênie au prix d’une telle infir¬
mité, conserver les . jours fie ina malade. , Mais lo cautère aètuel fut itnpuissanf, la
solution caustique de perchlorure, de fer dont je me servis à la chute des eschares
resta impuissante aussi à conj urér un erepullulation sans cessé renaissante ; dèslors^
je dus tristement m’avouer vaincu et je laissai le mal user peu à peu cette courageuse
existqpce, me contentant de soulager ses dernières douleurs et d’adoucir ses derniers
moments.,
Un mot maintenant sur les polypes vaginaux et sur les traits qui caractérisent
celui dont je viens de parler.
Dans la région du vagiri, ces productions accidentelles sont rares, bien plus rares
qu’on ne pense. Les auteurs disent bien d’une manière générale qu’elles y sont
moins communes que dans l’utérus ; cetté assertion ne donne qu’une idée fort incom¬
plète de leur extrême-rareté. Lisfrane (1), dans sa longue pratique des maladies des
femmes, n’a vu que cinq cas de polypes vaginaux proprement dits, et encore dans
leur description ne précise-t-il qu’iraparfaitement les limites de leur implantation.
M. le .docteur Letenneur,; de Nantes. (2)., dans. so,n excellente,, mpnographiq sur les
polypes , du vagin. pt, après de laborieqseé reçT^éiCches dans les annales fie la science,
dit n’avoir trouvé que peu ou pas fie cas bien authentiques de polypes attachés su
le vag.in .même : Iq plus souvent ceux , que l’on. a décrits comme tels étaient ou des
tumeurs fie différente nature, simulant des polypes, ou bien de vrais polypes utérins
pris pour des polypes vaginaux, ou même des polypes utérins qui avaient contracté
des adhérences avec le vagin et paraissaient avoir ainsi deux pédicules. IP cite
quelques cas de , ces produits, iapprmaux implantés sur - Iq. renfienaent bulbaire, et
entre autres l’obseryatlon .Irès-'Cu rieuse et tirée de sa propre pratique d’un énorme
polype du bulbe du vagin qu’il enleva avec plein succès.
(1) Clique chirur'gicale de l'hôpital delà Pitié, 1841, t. III. '
(2) Mémoire sur les polypes du vagin et spécialement sur les tuméùrs du bulbe du vagin. Nantes,
284
L’üNfôN RiÉnrèALte.
Lé polype dont j’ai fait l’ablation a donc ceci de remarquable qu’il avait sott
implantation dans le vagin, proprement dit, un peu en arrière du méat urinaire qui
était sain, sur le bulbe et sur presque toute la paroi vaginale antérieure jusqu’à
4 pu 6 centimètres environ au-dessous du col utérin, qui n’avait aucü'ne èonnéMôh
avéclui. J’ignore si dans le principe le tissu seul de la muqueuse du vagin participait
à former la base, d’implantation ; je suis porté à le croire à en juger paMa nature des
excroissances polypeuses développées çà et là autour delà lum’éur principale lors de
sa repullulation, excroissances qui avaient tous les caractères dèS polypes müquéûxj
Toujours est-il que lorsque lé polype a eu son entier développement; sa base, s’implan¬
tant profondément dans les tissus érectile et fibreux Sous-jacents à la iriuquèùsey se
confondait avec eux ainsi qu’avec la paroi du cànal uréthral dap^ la môme' dégéné¬
rescence. ' ' ' ’ ' ' ■'
Il appartenait par sa nature aux polypes muqueux. .Sa masse' était niollasse', fon¬
gueuse, facile à déchirer entre les doigts, d’un rouge pâle OU grisâtt’é,' sans tracés dë
vaisseaux à l’intérieur : on sait que ce sont ceux-là qui dégénèrent lè plus facilement
ën cancer. Son pédicule était fibreux^ lardàcé en plusieurs points’,: .envôÿant çà 'et là
quelques prolongements de même natüré’dans l’épaisseur de la tumèur, mais à une
faible distancé ; néanmoins’, le tissu rnuque’ux de la massé s’y'rétrëuvait ènc'oré'à
côté dü’tiSsu fibreux. Je n’ai point vu la màladé au début de son affection,’ màis jé
suis certain que le polype était uniformément muqueux alorsi ét que la dégénéres¬
cence cancéreuse ne s’est montrée que plus tard, à;une époque que rièn ne peut mé
faire préciser. ■ , .
Un fait est digne d’être noté ici : c’est la dégénérescence de la tumeur commençant
par la base, par le pédicule et non pàr la pàrtie librè. Ce n’est.poiiît la règle ordi¬
naire de la dégénérescence cancéreuse des polypes. Lîsfranc obsèrvé « que si lé
cancer se développe sur une tumeur polypeusè, le plus ordinairemènt il prend naiâ-
sance sur la partie exposée à l’air, et que le pédi:cule, de là production or'gàniqtiB
accidentelle est envahi le dernier (1). » Un autre fait plus remarquable encorè, c’est
que sur la base dégénérée la repullulatiôn, au lieu de nè forrner qii’iiïie production
dégénérée de même nature, à reformé présquè én tntalite üii .tiSsu pôIypèü'x ; cette
circonstance confirme encore’ ropinîon que j’émettais plus haut, à savoirj qüë là’
tumeur était primitivement de nature bénigne et que la dégénérescence n’â èü liëu
que secondairement. . ^ ^ f
Je noterai enfin que durant toute la période de la gestation ,1e polype n’a faitaucpn
progrès, et qu’au contraire, après l’accouchement son volume s’est rapidement accru,
preuve de l’antagonisme qui existe entre, les prodU)its de l’organisme, physiologiques
ou morbides sous le rapport de leur; évolution. .
BiBLIOTHÈaUE.
APPRÉCIATION MEDICO-LÉCALE du régime actuel des'aliénés en France, à l’occasion de la loi
de 1838, par M. le docteur A. Brierre de BoismPnt. Paris, Martinet, 1865, Brochure 10-8“
de US pages.
SEMAINES SCIENTIFIQUES, Ou Exposé critique annuel des progrès de la science et de leurs
applications à l’économie sociale, agricole, industrielle et domestique, par M. André San-
SON. Première année, avec une carte météorologique et des gravures dans le texte. Paris,
Fume, 1866. In-12 de 514 pages.
ÉTUDES COMPLÉMENTAIRES SUR LA LOI DU TRAVAIL appliquée au traitement de l’aliénation
mentale, par M. le docteur J. B. P. Brün-Séchaüd. Troisième mémoire, 1863, Limoges.
Brochure de UU pages in-8“. • '
DE L'HYGIÈNE MORALE DE LA FOLIE appliquée dans les grands asiles d’aliénés, par M. lii
docteur A. Pain. Paris, 1861. J. B, Baillière, brochure in-8“ de Ip pages.
(f) Lisfranc. Ouv. cit.,t lit, p. 157.
L’UNION MÉDICALE..
285
Étude MÉDICO-PSYCHOLOBIQUE sur l’homme dit le sauvage du Var, par M. le docteur Mes-
net, suivie du Rapport de M. le docteur Cerise à l’Académie de médecine. Paris, J. B.
Baillière, 1865. Brochure grand in-8" de 32 pages, avec une lithographie représentant le
Sauvage du Var.
L’ALIÉNÉ DEVANT LUI-MÊME, l’appréciation légale, la législation, les systèmes, la société et
la famille, par M. Henry Bonnet, médecin en chef de l’asile de Maréville. Préface par
M. Brierre de Boismont. Paris, V. Masson et fils, 1866. Grand in-8“ de 540 pages.
DE LA POSSIBILITÉ ET DE LA CONVENANCE de faire sortir certaines catégories d’aliénés
des asiles spéciaux et de les placer, soit dans des exploitations agricoles, soit dans leurs
propres familles. Mémoire lu au Congrès médical de Lyon, le 1" octobre 1864, par M. le
docteur Motet. Lyon, Vingtrignier, 1865. Brochure de 22 pages.
ÉTUDE SUR LE DÉLIRE AIGU SANS LÉSIONS , par M. le docteur Thulié. Paris, Ad. Delahaye,
1865, ip-8“ jésus, 124 pages.
Parlons encore des aliénés,- puisque aussi bien tout lé mondé- én parfei et même en parié
beaucoup trop, je veux dire au rebours de toute justice et de tout sens commun; ceCi ne
s’applique pas aux médecins, bien entendu. Je viens dé lîTè,- dans le texte même, et d’un
bout à l’aiitre, là fameuse loi dé, 1838, Si fort attaquée' depuis quelque temps. Je’ rie pénsé
pas que la nature de ce journal mé permette dé discuter’ une loi, et, dans le doute, je m’abs¬
tiens. Mais je. puis énumérer les garanties qu’elle offre contre les atteintes possibles à' Id
liberté individuelle. Voici ces garanties : 1“ demande d’admission signée par le plus proche
parent', — ou par le pr’éfet, ét, dans ce dernier cas, les inotifs de la demande sont inscrits
sur irn registre coté et paraphé par ïé maire de là localité dans laquelle est situé l’établîssé-
ment qui reçoit l’aliéhé; ~ 2" trois Certificats émanant de médecins différents; —3° un
certificat- dé quinzaine; — A”’ lés notés mérisùenésV'— 5°' les certificats semestriels; —
6“ l’intervention des pouvoirs administratif et judiciaire; — 7“ la visite des inspecteurs
généi’aùx ét particulières; —8° les 'réclamations aù Parqüèt; 9° les pérriés édictées contre
les chefs d’établissement, — peinés qui, malgré leur rigueur, ne sont rien si bn les compare
avec la ruine absolue et le déshbimeur'qui seraient te résultat inévitable d’uUe seule déten¬
tion arbitraire constatée. .
On Sait, de plus, que les procureurs impériaux visitent régulièrement ces établissements,
et préviennent à haute voix les malades dé'îéur qualité et dé leur ihission.
Depuis que pette loi de 1838 est discutée et, critiquée à outrance, a-t-on proposé quelque
chose de mieux? a-i-on proposé quélqué ‘chose Üe plus I Je ne lé crois pas ; on a dit seule¬
ment qu’elle n’était pas ou qu’elle était mal exécutée, et que, en fin de dompté, toutes cés
garanties étaientfictives.' C’estun argument commode, en ce sens qu’il dispense de chercher
des améliorations sous prétexté qu’éllés pourraient n’être pas' plus appliquées que les me¬
sures auxquelles on reproche d’être tombées en désuétude. '
Mais; au-dés'stisddes lOisV’il'y a lés miœiirs qui les provoquent et qUliesmairitiénnent ou
les réforment. Or, je dis que, en l’absencé de toute loi, lés faits que l’on reproche, au moins
commé possibles' aùx établissements d’aliénés, ne pourraient se produire en l’état actuel de
nos mœurs médicales. Le niveau de l’honorabilité professionnelle s’y oppose absolument, fl
existe, sans doute, parmi les médecins, des individualités peu honorables; on en a vu qui
ne reculaient pas devant le crime,"èt Or en verra encore, malheureusement. Mais ce sont
des crimes isolés et qui n’^êxigênTaücüh cômplicër Ouant à des' crimes qui eussent demandé
le^ôbheoUrs et rénléhte de plusieurs médecins, y en a-t-il eu? y«r a-t-il eu un seul ? Je n’en
connais pas, pour ma part. Pourquoi donc supposer que le fait de la détention arbitraire,
pi aurait besoin d’un si grand nombre dp complices, puisse aisément se produire? Mais,
dira-t-on, nous ne supposons rieti ; les détentions arbitraires sont des faits, nous les consta¬
tons, noiis ïés mbritrons. — Vous les montrez? « Attendez, bonnes gens, que je chausse mes
lunettes, » comme dit Rabelais., J’ai regardé de près ce qu’on a fait passer sous nos yeux,
dû ce gènrey a'^ns ces dertiiers temps, et j’y 'Pi vu fout le contraire de ce qu’on voulait nous
y faire voir. Je ‘ m’étais même, assez imprudemment ,‘'Tc[issé emporter par la défense de ce
fiûc je considère comme la 'vérité et, dans Une longue controverse, je donnais les motifs de
Yna conviction, fourbis par les documents mêmes dont on fait si grand bruit. Mieux con-
seillé, je supprime celte partie considérable de m'On argümentation, et je la remplace par ces
simples remarqués que je soumets à l’impartialité de mes contradicteurs.
D’abord oti a beau jeü dé mettre en cause les chefs d’établissemènts d’aliénés, puisqu’il
he leur est pas permis de répondre, C’est ce qu’a très-bien exprimé M. le dçc^ur Brierre
286
L’UNION MÉDICALE.
de Boismont dans ce passage de sa brochure (Appréciation médico-iêgal'e du régime a^ùel
des aliénés en France) : , , . , i .
« Voici plus de trois' années, dit-il page 15, que les attaques de là Presse vont en aug¬
mentant, l’autorité et le parquet ont les yeux ouverts; les médecins externes sont' si bien
avertis, que les craintifs, les insoucieux, les indifférents ne veulent pas délivrer dé certifi¬
cats, ce qui a déjà eu pour conséquence de faire conduire des malades en Suisse; en Bel¬
gique et ailleurs; cependant, aucune plainte n’a été justifiée, et c'est éé que nous aurions
dans l’examen des.cAs de détention signaléa,,qui ne laissaient auctji} •, dqute sur , l’état
mental des individus, si l’on ne nous avait objecté qu’on pouvait injurier les médecins, mais
qu’ils n' avaient pas. le droit de répondre, le secret en médecine leur , faisant , unn obligation
de se taire I » :
Cela est très-juste. Mais si la loi défend aux médecins de révéler ce qu’ils ont appris par
le fait de l’exercice de leur profession, ne leur permet-elle pas d’intenter un procès en diffa¬
mation contre les personnes qui les accusent de séquestration arbitraire? PôürquPi'Ven
intentent-ils pas? Serait-ce qu’alors ils retomberaient dans le second cas pont il me, reste à
parler? . , ,
Je suppose qu’un individu ait été renfermé comme fou, puis rendu à la.Jiberté, Jq suppose
encore que, par des raisons quelconques, on se fasse une arme de cette détention momen¬
tanée pour battre en brèche, la loi de 1838. Les médecins, directement intéressés dans
l’affaire, ne souffleront mot, en vertu de la législation qui leur impose le secret. Mais je
suppose encore qu’un journaliste se mêle d’office à la discussion, et conclue au bien jugé des
médecins, qu’arrivera-t-il? C’est que l’individu en cause l’attaquera en dommages et intérêts
pour avoir porté atteinte à sa considération. Or, si les médecins dont il est question dans la
première remarque déféraient aux tribunaux les personnes qui |es calomnient, ne s’expose-r
raient-ils pas à une action reconyentionnelle de la part des malades. à propos desquels ils sq
défendraient?
En d’autres termes, je trouve, que la partie n’est pas égale entre les médecins et leurs
adversaires. C’est comme si l’on imputait aux prêtres certains griefs dont ils ne pourraient
se disculper qu’en dévoilant le secret de la confession. Il faudrait donc, pour être équitable,
que l’attaque contre les médecins fût précédée de l’abrogation de la loi qui.leur fait une
obligation étroite du secret; et que, vis-à-vis des tiers ofllcieux, lés Intéressés déclarassent
renoncer à toute action en diffamation ; à ces seules conditions, la discussion serait possible
et pourrait aboutir.
J’espère que ces considérations, toutes de loyauté, se seront présentées d’elles-mêmes à
l’esprit de mes jecteurs. .
Qu’importe ! répliquent les adversaires de la loi de 1838, cette loi n’en est pas moins mau¬
vaise en ce qu’elle enlève aux suspects d’aliénation mentale les garanties sur lesquelles se
fonde la liberté des autres citoyens. , ... . ,i, >
Cet argument a. surtout é^ développé par M. André Sapson, et je me propose de l’exami¬
ner dans un des prochains articles, de eeUe étude. , (
, D’ Maxirain Legrand. ; ,
RÉCLAMATION.
LA PULVÉRISATION DANS LE NOUVEAU DICTIONNAIRE DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE,
A M. AMÉDÉE LATOUR, .
Rédacteur en cUèf de l’Union Médicale.
Suum cuique! ,
Mon cher confrère , . , (
La lutte passionnée et ardente qui avait salué aux premiers jours de sa naissance la mé¬
thode de la pulvérisation se perpétue aujourd’hui dans les Agendas, les Formulaires et les
Dictionnaires; mais, comme si elle était entachée d’un péché originel.de controverse, elle
aiguise la plume de ceux mêmes qui, par devoir et par position, se trouvaient le plus favora¬
blement placés pour une étude critique impartiale I
Je viens vous prier d’insérer dans vos colonnes la lettre que j’adresse à M, le docteur Oré»
C’est, paraît-il, la seule voie pour répondre aux articles du Nouveau Dictionnaire.
Ce genre de publication soulève, à mon avis, des questions graves et qui mériteraient
d’être élucidées par vous, dans l’intérêt de tous.
L’UNiON MEDICALE.
287
Les articles sur les sujets nouveaux et à l’ordre du jour sont confiés, avec raison, aux
personnes qui s’en sont occupées le plus spécialement; mais si, par hasard, ces auteurs
apportent dans la discussion, avec leurs idées personnelles, leurs préférences, leurs petites
passions ; si, au lieu de se faire les historiens fidèles du problème en litige, ils se bornent à
développer les arguments qu’ils jugent favorables, en négligeant complètement les objec¬
tions, qu’adviendra-t-il pour les travailleurs sur qui tombera ce délit de lèse-appréciation?
Quel est donc, dans ces circonstances, 1e rôle du directeur de l’œuvre?
A-t-il une responsabilité personnelle?
Peut:il, et doit-il accueillir une réclamation fondée ?
Je ne réponds à M. Oré que pour saisir l’occasion de poser d’une manière nette et formelle
les questions sus-mentionnées, que pour protester contre le procédé, par trop commode, de
formuler un jugement en transcrivant textuellement les pages écrites par l’une des parties
intéressées. ^ ,
Veuillez agréer, etc. D' Prosper de Pietra Santa.
A Monsieur le docteur Oré, A, Bordeaux.
Monsieur et très-honoré confrère,
Dans l’article Bain du tome tV du Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pra¬
tiques B), vous voulez bien rappeler Études sur la pulvérisation des. eaux miné¬
rales de Bmnes. , . i
Après en avoir indiqué les principales conclusions (abaissement de température dans l’acte
du poudroiement de- l’eau ; .désulfuration. par le, double. fait du réchauffement de l’eau ..a 60“
et de sa pulvérisation), , vous discutez leur yaleur. et leur portée: , . . ,
En lisant attentivement cet article, j’ai été frappé de deux circonstances sur lesquelles
j’appelle votre attention au point de vue de la science et du droit des travailleurs.
La première, c’est qu’au lieu d’examiner mes idées sur la pulvérisation dans ce que j’ai
RÉELLEMENT ÉCRIT (notes et mémoires lus à l’Académie de médecine) (1), brochure in-12
éditée chez J, -B. Baillière et fils, vous les cherchez dans' les rapports auxquels elles ont
donné Ùeu.
ta deuxième, c’est qu’au moment d’exercer votre droit d’historien et de critique, vous
vous bornez A transcrire mot a mot, et sans guillemets préalables, les propositions et
les arguments de la lettre que l’un des partisans quand même de la méthode, M. Tampier,
adressait à tous les journaux de médecine dé là capitale. (Voir I’üniOn Médicale du 19 avril
1861.)
Je ne répondis pas alors à la réclaihation de M. Tampier, parce que son but évident était
de vulgariser et de préconiser l’hydrofëre vm* n’était pas en cause, et dont je ne toulais pas
m’occuper.
De vive voix je réduisis à néant les prétentions de priorité du gendre de M. Mathieu (de la
Brème) par un simple rapprochement de dates.
C’est le 2 avril 1861 que j’ai communiqué à l’Académie de médecine les résultats des
expériences que j’avais entreprises aux Pyrénées en juin, juillet. et août 1860.
Or, la réclamation de M. Tampier n’entre dans le domaine public que le 11 avril, et ce n’est
que le 18 octobre suivant qu’il dépose.sur le bureau de l’Académie la note sur le moyen de
remédier au refroidissement de l’eau pulvérisée. (Voir les rapports Réveil et Poggiale, cités
dans votre Bulletin bibliographique^} . . , .
Du reste, cette question, comme celles qui la précèdent, n’a-t-elle pas été jugée en dèr-
uier ressort par la Société d’hydrologie? Et les phrases suivantes du docteur RéVeil (partisan
zélé de l’hydrofère, et juge sévère de mes travaux) ne seraient-elles pas de nature à vous
faire regretter de couvrir de . vôtre signature , plusieurs expressions malepcontrèuses de l’ar¬
ticle Tampier? , . , .
« C’est à M. de Pietrâ Santa que revient le mérite d’avoir fait entrer la question de la
« pulvérisation dans la voie, de l’expérimeptation scientifique . . . Quoi qu’ilen soit,
“ M. de pietra ^anta n’en aura pas npoinSjétabli un des premiers, par expérience, l’abaisse-
« ment du degré sulfuromélrique* dés eaux pulvérisées. On lui devra aussi d’avoir appelé
« l’attention sur la déperdition de chaleur au moment de ïa pulvérisation. »
(1) La pulvérisation aux Eaux-Bonnes en 1860 (Union Médicale, 9 et 11 avril 1861). — La pulvé~
ftsation; état de la question; lettre à M. Rayer {Gasette médicale de Paris, 12 et 19 octobre 1861),
288
L’UNION MÉDICALE,
Je m’arrête snr ces citations, IVtonsieur et très-horioré , confrère, et dans l’espoir que vous
voudrez bien faire droit à mes observations lors d’un prochain tirage.
Je vous prie d’agréer l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
D' Prosper de Pietra Santa.
COURRIER.
NÉCROLOGUE. — NOUS avons le regret d’annoticer la mort de M. le docteur Ralier, ancien
interne des hôpitaux et chef de cliuiquë de la Faculté, médecin du lycée municipal Rollin,
et qui avait été directeur fondateur d’une École préparatoire à l’éfudé'de la médecine.
M. Ralier a publié plusieurs ouvrages et mémoires : EsÈai sut l’éducation physique des
enfants', Nouvelle médecine domestique; Traité élémentaire de matière médicale; Coup d'œil
sur tes cliniques médicales de la Faculté et des hôpitaux civils de Paris, etc., appréciation
très-libre et très-vive des cliniques de Paris en 1831; quant à la traduction du Traité de méde¬
cine de Celse, faite en collaboration avec M. Fouquier, il est aujourd’hui prouvé que ce n’est
que la traduction de Ninnin un peu arrangée. • ’
La mort vient aussi de frapper, après une longue maladie, M. Ferdinand Martin, qui n’avait
en France que le titre d’offlcier de santé, mais qui était docteur dé l’Ünivérsité de Liège, et
a qui ses travaux estimés en orthopédie' et dans d’autres branches de. la chirurgie avaient
mérité la croix de la Légion d’honneur. Ferdinand Martin était un praticiéh aimé et estimé
de tous. Il était chirurgien orthopédiste des maisons d’éducation de la Légion d’honneur et
lauréat de l’Institut, membre de la Société médico-pratique, etc.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance dü mercredi lü février (li S heures 1/2) :
Rapport de la commission des maladies régnantes, .r- Fin de la discussion sur, les revaccina¬
tions. ' ' ,
— La Société médicale du Panthéon a procédé, dans sa dernière séance, au renouvelle¬
ment de son bureau. Ont été nommés :
Président, M. le docteur Aug. Mercier; — premier vice-président, M. le docteur Dupré;
— deuxième vice-président, M. le docteur Bossu; — secrétaire général, M. le docteur Do-
merc; — premier secrétaire annuel, M, le docteur Benoist de La Grandière ; — deuxième
secrétaire annuel, M. - Saint- Genez, pharmacien ; — trésorier-archiviste , M. le docteur
. Girault.
, ’ Cette Société a nommé, dans ses .defnieres séances, (M. de docteur Laçhèae, d’Angers,
membre honoraire ; MM. les docteurs Farge, Guignard, Legludic, d’Angers, ei M. le dQÇifiur
Hulin, de Chalpnnes-sur-Loire, membres cprrespondanls; M. le docteur Durieux, de Rojsel,
et M. X, Galezowski,, docteur en, médecine des Facultés de Saint-Pétersbourg et de Paris,
membres titulaires.
Le banquet annuel des internes en médecine des diôpitaux dé Paris aura lieu le samedi
17 février, à six heures et demie, aux Frères.^Provençaux (Palais-Royal), sous . la. présidence
de M. Denonvilliers. Les cotisations seront reçues dans les hôpitaux par l’économe de là salle
de garde, ou bien par MM. Piôgèy,. 28, rue des Martyrs, et Tillot, Zi2, rue Fontaine Saint-
Georges. — Le prix de la souscription est de 15 francs; la liste sera fermée le Id au soir.
— La résistance qu’ont le plus souvent opposée lës populations indigènes aux mesures
prises par le gouvernement de l’Algérie pour la propagation de la vaccine, semble avoir
presque complètement disparu dans l’annexe d’El-Miliah.
Pendant l’année 18'65, deux indigènes formés ii la pratique de la vaccination, par les soins
des médecins militaires de Gollo'et de Djidjélli, ont, aux mois d’octobre et de novembre, par¬
couru diverses tribus, vaccinant les grandes, personnes et les enfants.
Le nombre dés vaccinations a été de 7,618 : 1,358 chez les Oulad-Aiiîdoun, 3,000 chez lès
Oulad Aouat, 2,660 chez les Béni Tlilen, et de 600 chez les Béni Khettab.
Il est à désirer qüe les résultats ainsi obtenus fassent ouvrir les yeux à tous lés indigènes,
' et que, par une opération qui ne saurait présenter au^un danger, ils se préservent contre les
atteintes d’un mal qui, trop souvent, fait dans les tribus des plaines et des montagnes de
nombreuses victimes. (Mobacher.) . ' '
Le Gérant, G. Richelot.
Paris. — Tyi.ügraplùe FÉtix Maitestb et Cei r«edesDeu*-Porte»-SaliU-Sauveurj 82. '
L’UNIOIN MÉDICALE.
DE L’EMPLOI EN THÉRAPEUTIQUE
L^ESSENCE DE TÉRÉBENTHINE
La térébenthine, ce médicament si précieux, qui, dès le temps d’Hippocrate, était en haute'
réputation, et dont Diascoride et G-alien faisaient un si grand éloge, était depuis longtemps
presque tombée en oubli et comme exclue de la thérapeutique, lorsque M. le professeur'
Trousseau s’occupa spécialement de l’action de cet, agent. Nous citerons quelques passages
extraits de l’ouvrage du maître :
« Nous confondrons, dit-il, tout d’abord les effets de là térébenthine et de son huile
essentielle, puisque c’est à celle-ci que la première doit son action en général ainsi que ses
effets spéciaux .
« Le catarrhe de la vessie, ou cyslique chronique, est rarement primitif chez les jeunes
gens et les hommes d’un âge moyen , mais il est assez commun qn’il s’établisse d’emblée
chez les vieillards .
(I L’indication de la térébenthine se présente lorsque les malades ont traversé la période
aiguè du catarrhe, ou bien lorsque cette affection a eu primitivement la forme chronique,.,,.
« L’efficacité de ce traitement dans le catarrhe chronique de la vessie est telle, que l’on
peut dire sans témérité que si l’administration sage et bien indiquée de la térébenthine ne
guérit pas toujours complètement cette, maladie, elle améliore presque constamment l’état
des malades .
« Les catarrhes chroniques pulmonaires sont susceptibles d’être avantageusement modi¬
fiés par la térébenthine .
U Nous ne croyons pas qu’il y ait en France de médecins qui, plus souvent que nous, fas¬
sent usage de la térébenthine ; et si, dans bien des cas, nous avons pu constater l’efficacité
de la térébenthine dans le traitement des névralgies, bien souvent aussi nous avons vu ce
médicament réussir dans des cas où tous les autres moyens avaient échoué. Disons d’abord
qu’invariablement nous donnons l’essence de térébenthine en capsules à des doses qui
varient de 60 à 200 gouttes par jour ; disons encore que toujours, et cette précaution est
capitale, nous faisons prendre le médicament durant le repas. Or, nous déclarons que dans
le traitement des sciatiques, que l’on peut appeler idiopathiques, en ce sens qu’elles ne
dépendent ni d’une infection palustre , ni d’une maladie organique des viscères contenus
dans le bassin, ni d’une lésion osseuse, etc., on obtient à peu près invariablement un soula¬
gement considérable, et le plus souvent la guérison.
« Il ne nous a pas paru que les névralgies des membres supérieurs fussent moins utile¬
ment traitées par l’usage de l’essence de térébenthine, et nous n’en exceptons ni les névral¬
gies intestinales, ni les névralgies qui occupent la tête.
« Quant aux névralgies viscérales, si rebelles, si communes surtout chez les femmes, elles
sont plus utilement combattues par l’essence de térébenthine que par tout autre remède;
et, chose singulière, les névralgies de l’estomac et de tous les autres viscères qui ressortis¬
sent plus particulièrement au plexus solaire, sont celles qui obéissent le mieux à l’action de
cet agent puissant. Il est étrange de voir des femmes délicates supporter avec une facilité
merveilleuse des doses considérables d’essence de térébenthine ; et bien rarement les névral¬
gies stomacales sont augmentées par l’administration de ce remède. Dans ce cas, nous ne
donnons la térébenthine que six ou huit jours de suite, pour la reprendre après un repos de
deux semaines à peu près. »
L’essence de térébenthine est employée encore avec succès comme anthelmintique et dans
ie traitement des calculs biliaires.
Le goût plus que désagréable de ce médicament empêche qu’il ne soit pris directement.
Le docteur Clertan est parvenu à renfermer cette essence dans de petites capsules rondes,
de la grosseur d’un pois, très-faciles à avaler. C’est, du reste, sous celte forme que le profes-
fesseur Trousseau formule d’ordinaire la térébenthine. Il dit dans son Traité de thérapeu¬
tique, en parlant de cette essence : « Les perles de Clertan se donnent à la dose de 8 et même
de i2 par jour ; et elles ne sont jamais mieux supportées que lorsqu’on les administre en
même temps que le malade prend ses repas. »
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Vingtième année.
N» 19.
Jeudi 15 Févt.ier 1866.
l’IMIOl» MEDICALE
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RigoWltè
Ptcciensc
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Dominique.
- ■
- '
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1.425
2.095
2.218
2.145
2.!050
Acide sulfuri-
ue libre.
1.33
Bicarbonate de soude .
— de potaese .
1.480
0.040
3.800
0.263
5.940-
0.230
6.040 ■
.,0.263 .
‘7.280
0.255,
Silicate acide)
Arséniate » (
1 sesqui-
1 '
— dechaux.. .
— de magnésie .
0.310 1
0.120 '
[ 0.259
0.630
0.750
0.571
0.900
0.520
0;672
Phosphate » |
Sulfate » ,
1 de fêr.(
1 0. 44
— de fer et manganèse.
Chlorure de sodium .
0.006
0.060
0.024
1.200
0.010-
1.080
.0.010
1.100
0. 029
0.160
— dechaux. .
Sulfate de soude et de chaux^. .
:a.054
0Ï220
0.1 8S
:;o.2oa 1
:;o . 2Siî
Olilorure de sodium. . '
1
Silicate et silice, alumine .
o.o^o„
0.060,
0.060
0:058
0.097
Matières organiques. . ,
)
lodure alcalin, arsenic et lithine.
indice'-
traces
indicé
indice
traces
2.131
'7;:826-'
8', 885 ;
9.142
9:2»
Ces eaux sont ir'es-agréablee à boire h table, p.ures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates’c'alciques-ma§nésiens, en font,
malgré la plus riche miriéralisation qui soit «onnue en France dés'éaifx' ‘%è^és/
essenlieifeinenl Dosé ordinaire une bouteille par }Qm. (Indiquer autant qtiepossîble
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs; -- PRÉCIEUSE,- maladies de l’appareil biliaire ; DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RICOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, cette xau est afsenicale , .el(e.. n’a aucune analogie avec les „^récédentes , fibvïès
iûlermillentes, cachexies, dyspnée, nialadies de la peau, scrofule,, nîaiàâiés,,organique.s, ftc.
Les eaux de ces six sources se Iransportenlet se conservent sans ailéraliop; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille.
L’établissement thermal de Vais (Ard'eche) est ouvert du 1" mai au 31 octobre. (Chemin
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à ses propriétés thérapeutiques: E-né est fàéilement''a'diniïiistr.ôe înitueïairx'îîersonnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
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L’UNION MÉDICALE.
N° 19. Jeudi 15 Février 1866.
SOMMAIRE. !
I. Paris : Sur la séance de l’Académie de médecine. — II. Clinique chirurgicale (hôpital de la Pitié,
service de M. le professeur Richet.) : Hernie traumatique du testicule; déhridement; réduction;
mort. — III. Bibliothèque : Appréciation médico-légale du régime actuel des aliénés en France, k
l’occasion de la loi de 1838. — Semaines scientifiques. — IV. Académies et Sociétés savantes. (Aca¬
démie de médecine). Séance du 13 Février ; Correspondance. — Présentations. — Un mot sur les
vaccinations. — Élection d’un membre titulaire dans la section d’anatomie pathologique. — Les tri¬
chines au point de vue:de l’hygiène publique et de la police sanitaire. — Crise vaccinale. —Société
, médicale d’émulation : Discussion sur l’hypertrophie du cœur consécutive aux affections pulmonaires
chroniques. — V. Courrier.— VI. Feuilleton : Les cours de la Faculté de médecine de Paris.
Paris, le Xi. Février 1866.
BULLETI]\.
.•sur la séance de l’Acadéinte dé médecine.
Une éleclioii un jour de mardi gras! cela ne s’était jamais vu. L’élu ri’en sera pas
moins bien élu. Chose singulière, et qui fait honneur à son austérité, rarement l’Aca¬
démie s’est. trouvée aussi nombreuse. 84 membres avaient signé la feuille de pré¬
sence; c’est à peu près la totalité des. membres vivants valides et présents à Paris,
car l’Académie compte quelques infirmes, et plusieurs de ses membres vivent loin
delà capitale. Il s’agissait de donner un successeur à M. Beau dans la section d’ana¬
tomie pathologique. Quatre concurrents s’étaient présentés, et la section les avait
ainsi classés :
En première ligne, M. Béhier^ --- en deuxième, M. Barthez; --en troisième,
M, Bourdon; — en quatrième, M. Empis.
Le scrutin, cette fois, a donné raison à la section, et M. Béhier a été nommé. Sur
80 yotants, il a obtenu 43 voix contre 36 données à M. Barthez. On voit que, la com¬
pétition de ce dernier était fort sérieuse, et nous comprenons, en effet, que l’on soit
embarrassé entre deux candidats d’un si grand et d’un si réel mérite. .
FEUILLETON.
LES GOCRS DE LA FACULTÉ DE MÉDECIKE DE PARIS.
Cours de iM. Denonvilliero et de 91. Richet.
Lecteurs, vous trouvez peut-être un peu étonnant que j’ose, dans ce feuilleton, prendre la
liberté de vous présenter M. Denonvilliers, absolument comme s’il s’agissait d’un nouveau
professeur venant de faire ses débuts dans l’Enseignement, et non pas du maître éminent
qui compte déjà vingt ans de services et qui, blanchi sous la loge, a initié tant de généra¬
tions d’élèves aux mystères ou, pour mieux dire,, aux Junpères de la science.
. La raison de ce fait insolite, c’est que .M. Denonvilliers, en habile alchimiste, s’U «’o pas
• découvei l la transmutation des métaux, a du moins ti ouyé le secret du rajeunissement per¬
pétuel dans la permutation des chaires. Si je ne craignais de faire un jeu de mots malséant,
je dirais qu’il en est à sa troisième incarnation professorale. De la chaire d’anatomie, il a
passé à la chaire de pathologie externe, de la chaire de pathologie externe à celle de méde¬
cine opératoire. Des augures à l’œil perçant auraient même, dit-on, vu poindre déjà l’œuf
d’une quatrième incarnation ou permutation qui serait probablement la dernière.
L’homme absurde est celui qui ne change jamais.
L’art de vivre longtemps sans vieillir consiste à savoir se transformer. Heureux ceux qui,
à l’exemple de M, Denonvilliers, sont nés avec des aptitudes si diverses! Heureux le profes-
Tomp XXÎX. — fénuvfite série. 19
290 L’UNION MÉDICALE.
Après celte élection, M, de Pietra Santa a été appelé à lire un mémoire sur les tri¬
chines.
Ce travail a été fait au point de vue de l’hygiène publique et de la police médicale,
auxquelles, dit M. de Pietra Santa, tout le monde doit le tribut de ses lumières et de
son expérience.
L’auteur est d’ailleurs très-rassurant. Il ne croit pas que nous ayons à redouter,
en France, la terrible maladie qu’engendrent les trichines, ces êtres microscopiques
rongeant les muscles fibre à fibre, conduisant à une mort prompte au milieu des
angoisses et des tortures. Nos mœurs, nos habitudes, nous mettent à l’abri du
danger, dit-il, par cela seul que nous faisons subir à toutes les préparations culi¬
naires qui dérivent du porc une cuisson assez prolongée pour détruire les germes les
plus intimes et les plus multipliés.
Nous craignons que celte proposition soit contestée, du moins en ce qui regarde
les habitudes d’une grande partie des populations méridionales de la France, où le
jambon cru et le saucisson cru entrent en forte proportion dans l’alimentation.
Nous aurions plus de confiance dans ce que dit M. de Pietra Santa de l’ensemble
de nos lois sanitaires et de nos règlements de police médicale, aussi aptes à prévenir
l’explosion du mal qu’à le concentrer et à le détruire, alors qu’il pourrait déjouer, à
un moment donné, les prévisions les plus raisonnables.
Oui, certainement, et l’on doit se sentir heureux de vivre dans un pays où l’admi¬
nistration est armée de pouvoirs suffisants pour lutter contre l’ignorance et l’indiffé¬
rence des masses, et les préserver malgré elles du danger qu’elles courent. Il y a
bien, dans ces mesures sanitaires, quelques atteintes à la liberté individuelle? Qui
s’en plaindra, si ce n’est quelque théoricien publiciste qui laisserait périr une
colonie pour sauver un principe ?
M. de Pietra Santa a passé sommairement en revue l’historique de la question dos
trichines, et a résumé l’histoire naturelle de ce parasite redoutable, de ses transfor¬
mations; il a décrit les symptômes les plus caractéristiques auxquels il donne lieu,
a exposé son diagnostic, ses causes, les moyens de traitement bien peu efficaces
jusqu’ici qu’on peut opposer à la trichinose, et s’ést étendu surtout sur lés moyens
préservatifs tous empruntés à l’hygiène publique et à la police sanitaire.
seur qui, en passant d’une chaire, à une autre, semble avoir toujours été fait pour la der¬
nière! Ce rare privilège a été accordé à M. Denonvilliers de paraître et d’être également
propre à l’enseignement de l’anatomie, de la pathologie externe, de la médecine opératoire
et de la . je m’arrête, j’allais divulguer le secret des augures.
Je ne referai pas ici ma profession de foi sur les permutations. Lorsqu’elles ont le bien de
l’enseignement pour objet et pour effet, je ue vui^ P^ts trop quelle objection sérieuse on
pourrait leur faire. Mais les principes! dira-t-on. — Ah! les principes! ils sont comme la
femme, souvent ils varient. Tl y a principes et principes : il y a le principe de liberté, le
principe d’autorité, le principe de l’arbitraire ou du bon plaisir, le principe du droit, le prin¬
cipe de la force, etc., qui s’emparent, tour à tour, du gouvernement des choses de ce
monde. L’histoire nous apprend que l’on part souvent du principe de liberté pour arriver
au principe de l’arbitraire, et vice versa. L’humanité, comme le cavalier ivre de Luther,
quand on la relève d’un côté, se laisse choir de l’autre. Faut-il s’irriter de ce travers, et,
philosophe chagrin, s’isoler du monde des réalités pour vivre dans celui des abstractions?
Non. L’esprit pratique consiste à tirer de toutes choses, même du mal, le peu de bien
qu’elles peuvent renfermer, comme on extrait d’un bloc de gangue la parcelle d’or qu’il
recèle, et à s’estimer heureux quand on a pu opérer oe triage.
Je ne veux point partir de là pour faire une excursion intempestive dans les questions à
l’ordre du jour. Habitués à suivre un meilleur guide, les lecteurs me laisseraient aller devant
tout seul. Je veux m’en tenir uniquemen| à Ic^ question qui m’oççqpe,
Au point de vue de l’enseignement, sinon à celui des principes, la permutation de M. De-
noDvilliers n’a été ni un bien ni un mal pour l’École. U eût été plus régulier que M. Richet
succédât à Malgaigne ; mais, règles à part, il était indifférent aux élèves de recevoir l’ensei-
I.’UNION MÉDICALE.
291
Les mesures sanitaires le plus immédiatement applicables peuvent se concentrer
dans ces trois formules ;
10 Surveiller attentivement la chair des porcs au moment où ils sont abattus;
2° S’assurer, au moyen de la loupe ou de petits microscopes, que la viande livrée
à la consommation ne contient pas de trichines ;
30 Empêcher la vente des animaux infectés.
Comme sanction pénale, M. de Pietra croit qu'il suffirait d’appliquer à la vente des
viandes infectées par les trichines les peines édictées par les lois contre la vente des
substances alimentaires corrompues.
En terminant sa lecture, M.de Pietra a annoncé qu’il venait d’avoir connaissance
de faits qui prouvent que nos voisins d’outre-Rhîn sont disposés à marcher dans cette
voie des mesures préventives qui mènent à la sécurité.
Une association d’assurances mutuelles est en voie de s’organiser entre les bou¬
chers et les charcutiers des diverses contrées de l’Allemagne. Son but principal con¬
sisterait à s’indemniser réciproquement pour les pertes éprouvées par suite de la
destruction des viandes malades. Les moyens de restreindre et d’anéantir ces causes
de perbî seraient : !<> d’augmenter les précautions culinaires en faisant subir aux
viandes de porc une cuisson complète; 2o de soumettre préalablement ces viandes à
l’examen microscopique d’experts agréés par l’autorité.
. Ce mémoire a été écouté avec intérêt, et nous ne comprenons guère l’observation
faite par un membre qui représente ordinairement à l’Académie les principes de
libéralité, observation qui était une sorte de reproche au Conseil d’avoir laissé faire
cette lecture qui déflore, a-t-il dit, un rapport sur le même sujet dont est chargé un
membre de la section d’hygiène. Nous croyons, au contraire, que ce rapporteur ne
pourra que se féliciter de posséder un supplément d’instruction, et nous savons,
d’ailleurs, que M. de Pietra Santa était inscrit depuis plusieurs semaines pour faire
sa lecture.
M. Briquet a continué la lecture de son rapport sur le choléra.
M. Auzias-Turenne a terminé la séance par la lecture d’une note intitulé : Lacrise
vaccinale. Nous ne croyons pas aux sinistres prophéties contre la vaccine, et nous
sommes convaincus que la découverte de Jenner sortira plus forte des épreuves aux¬
quelles elle est actuellement soumise. Amédée Latour.
gnement de la médecine opératoire ou de ta pathologie externe de la bouche de M. Denon-
villiers ou de celle de M. Richet. Tous les deux manient également bien la parole et le bis¬
touri : c’est la même clarté dans la démonstration et la même habileté dans l’exécution. La
seule différence qu’un observateur attentif pourrait remarquer entre les deux professeurs,
c’est un degré de plus d’assurance chez celui qu’une longue habitude du professorat a fami¬
liarisé avec les difficultés de l’enseignement. Entre M. Denonvilliers et M. Richet, il n’existe
que des nuances ; entre M. Denonvilliers et Malgaigne, la ligne de démarcation est plus
accusée.
Je n’ai pas la prétention de refaire à la plume le portrait de Malgaigne. Il a été tracé
deux fois, de mains de maîtres, dans les colonnes de ce journal. L’Union Médicale a repro¬
duit la page remarquable dans laquelle M. Denonvilliers, en prenant possession de la chaire
de médecine opératoire, a peint sous des couleurs si vraies et si saisissantes la physionomie
originale et accentuée de son prédécesseur. M. Denonvilliers a fait comprendre, et, pour
ainsi dire, loucher au doigt, qu’il était difficile, impossible même de faire oublier à ceux qui
l’ont connu un maître dont le talent était formé de la réunion de qualités si diverses et si
rares.
Par un contraste singulier, quoique l’on ait souvent l’occasion de le rencontrer, la nature,
qui avait prodigué à Malgaigne les plus hautes facultés de l’intelligence, et lui avait donné
particulièrement une incomparable puissance de parole et de mimique, la nature, dis-je, lui
avait presque entièrement refusé un don vulgaire, une de ces qualités communes que l’on
trouve souvent associée à des intelligences de troisième et de quatrème ordre, je veux dire
la dextérité de la main. Malgaigne n’aurait pas pu prendre pour devise celle qui s’étalait
fastueusement sur l’enseigne de Figaro : Consilto manuque. Cette merveilleuse intelligence
292
L’UNION MÉDICALE.
CLINiaUE CHIRURGICALE.
Hôpital de la Hîtié. — Service de M. le professeur RICHET.
HERNIE TRAUMATIQUE DU TESTICULE; DÉBRIDEMENT; RËDUTION ; MORT.
Leçon recueillie par M. Dard, interne du service.
Le 2 juillet 1865, entre dans le service de M. le professeur Richet, à la Pitié, le
nommé Crétien, serrurier, âgé de 24 ans, atteint d’une hernie traumatique du testi¬
cule gauche, à travers les enveloppes du scrotum.
L’accident lui est arrivé le jour même de son entrée à rhôpital. Le malade raconte
que, tenant une colonne de fer entre les mains, monté qu’il était sur un tréteau, il
est tombé à cheval sur celui-ci. A l’instant même il ressentit une vive douleur qui
l’a tenu haletant quelques minutes; puis, ayant repris ses sens, et porté la main à
son scrotum, il s’est aperçu qu’une grosseur s’y était formée ; un demi-verre de sang
à peu près s’est écoulé de la blessure; il n’en est. pas sorti par la verge; la douleur
s’étant peu à peu calmée, le malade a pu se rendre à l’hôpital. ' .
A son entrée au service, on constate tout, d’abord la présence d’une vaste ecchy¬
mose envahissant tout le scrotum, la verge et le pubis ; les bourses sont tuméfiées,
douloureuses, et la douleur dans l’aine s’étend à toute la longueur du canal inguinal.
Au-dessous de la moitié’ gauche du scrotum existe une tumeur ovalaire, du volume
d’un œuf de poule, très-douloureuse à la pression; elle présente une coloration gri¬
sâtre due à des exsudations plastiques qui se sont faites à sa. surface; — elle tient au
scrotum par un pédicule volumineux, qui laisse reconnaître au toucher les éléments
du cordon. La palpation delà tumeur donne une sensation très-nette de fluctuation
à sa partie antérieure; en pressant davantage on éveille la douleur caractéristique
que provoque la pression du testicule ; sa dureté est aussi celle de l’organe sécréteur
du sperme.
En bas et en arrière, le scrotum présente une ouverture circulaire, comme faite
à l’emporte-pièce qui s’applique exactement sur le pédicule^de la tumeur, de telle sorte
qu’il est difficile de glisser entre lui et les bords de la déchirure.le bec d’une sonde
cannelée. En pressant un peu plus haut, on sent que le testicule est absent du scro-
seinblait.ne savoir que faire de sa main. Malgaigne n’avait pas la main chirurgicale. Aussi
trailail-il parfois avec une sorte de dédain et d’ironie cette faculté, secondaire dont on a fait,
cependant, non sans quelque raison, une qualité essentielle du chirurgien, puisque c’est à
elle que plus d’une notabilité chirurgicale a dû son illustration et sa fortune. Malgaigue,
chirurgien admirable de la plume et de la parole, devenait, le couteau à la main, un chirur¬
gien ordinaire et presque médiocre. Quel contraste entre le professeur et l’opérateur! A cet
égard, il semblait que, par une sorte.de méprise ou de caprice ironique, le destin des con¬
cours {habent sua fala) eût mis l’enseignement de la chirurgie opératoire aux mains
du moins opérateur des chirurgiens. Il y ayait là, dans cet ençeignement, une véritable
lacune, brillamment masquée, il est vrai, aux yeux de l’amphithéâtre, par l’éblouissement
d’une éloquence sans rivale. Aujourd’hui, cette lacune n’est plus masquée, mais comblée.
Avec M. Denonvilliers, les hauteurs et les vallées se sont aplanies et mises de niveau. S’il y
a moins de. grandeur et d’éclat dans l’enseignement de la médecine, opératoire, il y a plus
d’harmonie. Le professeur a fait monter avec lui, dans sa nouvelle chaire, les qualités qui
attiraient un si nombreux concours d’élèves d’abord autour de la chaire d’anatomie, et, pjus
tard, autour delà chaire de pathologie externe. La clarté, le talent d’exposition mis au ser¬
vice d’une science précise et toujours sûre d’elle-même, ont, depuis vingt ans, affermi la
réputation de M. Denonvilliers comme professeur. Le maître n’avait pas à forcer sa nature
en changeant sa manière, car, en sachant rester lui-même, il était sûr de réussir. Si la mé¬
decine opératoire est enseignée autrement que par Malgaigne, elle ne l’est pas avec moins
d’utilité et de. fruit pour les élèves.
Les qualités que nous venons de reconnaîlre à M. Denonvilliers sont aussi celles qui dis-
L’UNION MÉDICALE.
293
tum , et on ne retrouve plus que les éléments tuméfiés du cordon que l’on suit jus¬
qu’à l’orifice externe du canal inguinal.
Si l’on essaye de réduire la tumeur en la repoussant de bas en haut, on reconnaît
bien vite qu’il est impossible d’y arriver, à cause de la douleur très-vive que l’on pro¬
voque, et de l’impossibilité où l’on est de faire franchir à la tumeur la déchirure du
scrotum rétracté sur son pédicule et l’embrassant d’une façon serrée.
. Du côté droit du scrotum il n’existe qu’une ecchymose sans douleur vive; l’état
général du malade est bon ; il n’y a ni hoquet, ni vomissements, ni fiêvrè.
M. le professeur Richet, en présence de ces symptômes, reconnut qu’il était en
présence d’une hernie traumatique du testicule à travers les enveloppes déchirées du
scrotum. C’ést là,''nous dit-il, une affection rare et dont on ne trouve que de très-
rares exemples clans les auteurs.
^Boyer, dans son chapitre des plaies du scrotum, avance simplement qu’elles ne
sont pas graves, et quelles doivent être traitées comme les autres; selon lui, cepen¬
dant, s’il arrivait par hasard que lé testicule se herniât (■ax:\.\ç\e traitement de Vhrjdro-
cèle par l’incision), il faudrait le laisser ét il se recouvrirait de bourgeons charnus.
Toutefois, il existe dans la science quelques cas de hernie traumatique du testi¬
cule. Le docteur Gaston, de Saint-Ybars, en rapporte ùn cds, {Annales de la So¬
ciété de Montpellier, XoxnQ VII, page 434). Un homme âgé, monté sur un âne,
tomba par terre et fut traîné quelque temps. Lorsqu’il se releva, il présentait une
hernie du testicule droit ainsi que du cordon spermatique, qui fut tellement tiraillé
dans cette chute, qu’il s’étendait jusqu’au tiers inférieur de la Cuisse. Le docteur Gaston
constata què létesticule était depouilié de sa tunique vaginale restée dans le scrotum.
La réduction né fut possible qu’en débridant la plaie des bourses. La guérison ne fut
complèie qu’au bout detrénte-cînq jours de suppuration; le cordon spermatique resta
plus volumineux, ainsi que le testicule qui demeura adhérent au scrotum .
Delpech, de Montpellier chirurgicale, tomé II), au milieu d’un cha¬
pitre affecté à l’inflammation et à la rétraction du tissu inodulaire, en rapporte
aussi un oas'. — Un jeune homme- fut apporté à rhôpltal avec une hernie du testi¬
cule; celui-ci était tellement étranglé par l’orifice du scrotum, qu’il existait des sym¬
ptômes généraux, de la fièvre, des vomissements. Delpech débrida, mais sans réduire
le testicule dans le scrotum, le tissu inodulaire^ résultat de la suppuration, devant
tinguent essentiellement M. Richet, le nouveau titulaire de la chaire de pathologie externe.
Le jour où M. Richet a pris possession de la chaire de M. Detionvilliers il eût pu dire avec
vérité : Il n’y a rien de changé dans cette chaire... que le nom du professeur. En effet,
c’est le même talent d’exposition, rachetant avec avantage un peu de froideur et dé monotonie
par l’ordre et la méthode, ces conditions indispensables de la clarté. C’est encore la même
sûreté; la même précision dans la science ; c’est le même bon sens qui dédaigne les spécula¬
tions brillantes, mais souvent trompeuses, et qui prise surtout les idées par leur caractère
d’utilité et d’application pratiques. Ce sont là des qualités de juste-milieu, c’est-à-dire celles
qui ont été proclamées les plus désirables et les plus précieuses par la sagesse de tous les
pays et de tous les temps. •
M. Richet a vu couronner par le régime autoritaire une carrière brillamment parcourue sous le
règne du concours. Il a pu dire avec une légitime confiance en lui-même qu’il n’était pas un nou¬
veau Venu dans la carrière de l’enseignement. Il a rappelé, aux applaudissements de l’auditoire,
cet enseignement particulier de l’École pratique, rival de l’enseignement officiel, par lequel
il avait préludé aux laborieuses et brillantes épreuves des concours, et par lequel ont dû
passer la plupart de ceux qui ont fini par arriver aùx honneurs du professorat. Stage salu¬
taire où se forment, naissent et se développent peu à peu les talents destinés à surgir de la
foule ! Il faut rendre justice à cette vieille organisation scolaire, aujourd’hui Si attaquée, et
qui, si elle ne répond plus absolument aux nouveaux besoins des temps actuels, ne peut, du
moins, être accusée d’avoir systématiquement écarté de son sein les hommes de vrai mérite
et de réelle valeur, comme le prouve la composition passée et présente de la Faculté. Amé¬
liorez, perfectionnez, élargissez, mais ne renversez pas! lien est des institutions comme de
la science elle-même. Nous avons vu des systèmes de doctrines se poser avec la prétention
294
L’UN ION MÉDICALE.
nécessairement, selon lui, replacer le testicule au milieu des bourses. Chaque jour, il
fallut cautériser la plaie pour hâter ce travail de rétraction, et le résultat fut obtenu au
bout de peu de temps.
En 1846, M, Voillemier, qui remplaçait alors M. Cloquet, fut témoin d’un autre
cas de hernie traumatique du testicule.
Un homme de 25 ans, en s’asseyant sur une chaise, se blessa le scrotum avec un
instrument tranchant qui s’y trouvait par hasard. Ce ne fut que deux jours après
l’accident qu'il entra à la Clinique. M. Voillemier fut obligé de débrider et d’agrandir
la plaie des bourses par une incision longitudinale; une petite ouverture fut laissée
en arrière, après avoir appliqué des points de suture pour maintenir l’organe hernié.
Malgaigne, en 1847, dans la Revue médico-chirurgicale, analyse deux faits de sa
pratique.
L’un a trait à un cas de kyste multiloculaire du cordon, opéré par incision. Le
testicule sortit à travers l’incision; et comme la surface suppurante, en se rétrac¬
tant, tendait à laisser le testicule au dehors, Lisfranc et Amussat furent appelés en
consultation. Ces deux chirurgiens furent d’avis de débrider la plaie, de replacer le
testicule au centre de ses enveloppes, puis de le maintenir par des points de suture.
L’opération fut longue : après une suppuration abondante, le malade guérit, et le
testicule, parfaitement sain, fonctionnait plus tard aussi bien que l’autre.
A l’hôpital Saint-Louis, Malgaigne eut l’occasion d’observer un autre fait; on fut
obligé encore de débrider, et le testicule fut replacé sans difflcullé.
Dans une thèse soutenue à Paris en 1856, sur les plaies du scrotum, M. Thémoin
l'apporte plusieurs observations de plaies avec hernie du testicule, entre autres celles
de Delpech, du docteur Gaston, de Voillemier et de Malgaigne. De plus, il emprunte
à un journal anglais {ihe Edimbourg medical Journal, 1837) l’observation d’un jeune
homme de 17 ans ; recueilli sans connaissance, il portait à la partie inférieure du
scrotum une plaie par laquelle le testicule était sorti ; la tunique vaginale était restée
dans les bourses ; le testicule fut immédiatement et sans peine réintégré dans ses
enveloppes : on mit des points de suture, et, trois semaines après, la guérison était
complète.
Deux autres cas sont empruntés, l’un au docteur Snell {Gazette des hôpitaux,
1847), l’autre au docteur Raisin {Journal de la Société de Bruxelles, mars 1837) ;
de révolutionner la science, de faire table rase du passé, et d’élever sur un sol renouvelé
un nouvel édifice. Ce mépris du passé a été fatal aux réformateurs ; privé de matériaux solides,
et d’autant plus solides qu’ils étaient plus anciens, leur édifice, bâti sur des bases trop
étroites, après avoir plus ou moins longtemps oscillé aux vents des doctrines et des systèmes
contraires, a fini par s’écrouler, couvrant le sol de ses ruines. Il en est de même des institu¬
tions. Elles ne vivent qu’à la condition d’avoir des racines dans le passé ; plus ces racinês
sont profondes, plus ces institutions sont vivaces. Le radicalisme n’a jamais rien fondé de
durable. Prompt à démolir, il est inhabile à construire. Progrès veut dire pas en avant. Il
est synonyme d’évolution, non de révolution. Seules, l’inexpérience et l’outrecuidance, qui
vont habituellement de compagnie, prétendent non améliorer, mais créer. Leurs créations
éphémères ne sont que des fantômes qui s’évanouissent dès que la vérité vient les éclairer
de son flambeau. Création et révolution sont des mots à l’usage des esprits enthousiastes et
superficiels. Modification est un mot plus modeste, et, partant, plus approchant de la vérité.
Et encore, comme l’a fort bien dit M. Richet de la chirurgie, les choses ne se modifient pas
autant qu’on le croit généralement. Celte pensée, émise par M. Richet dans son discours
d’ouverture, est la conclusion à laquelle arrivent tous ceux qui, dans des directions diffé¬
rentes, creusent profondément l’histoire des institutions et des connaissances humaines.
Pour ne pas sortir des bornes de cet article, qui a pour but l’appréciation du cours de
M. Richet, nous devons dire que telle est aussi la conclusion formulée par le savant profes¬
seur dans l’étude historique si exacte et si complète à laquelle il s’est livré, dans son discours
d’ouverture, sur la chirurgie considérée depuis son origine dans les temps pré-hippocratiques
jusqu’à nos jours. Partout il a montré les progrès de la chirurgie comme le résultal de l’ac¬
cumulation leute et successive des fruits de l’observation et de l’expérience acquise par les
L’UNION MÉDICALE.
295
dans céS deux cas, Il s’agissait d’enfants qui furent soignés immédiatement après
l’accident ; la plaie était large, la réduction fut faite de suite, le testicule maintenu
facilement, et la guérison complète.
Ce sont là les seuls cas de hernie traumatique du testicule que cite M. Thémoin ;
cependant, à la page 46, il dit que, dans tous les cas de plaies par déchirure du scro¬
tum qu’il a recueillis, la hernie du testicule existait. Cette assertion nous paraît un peu
hasaïdéè; car, parmi toutes les observations de plaies des bourses rapportées dans sa
thèse, nous n’avons pas vu qu’il fût fait mention de la hernie du testicule, excepté dans
les cas que nous avons rapportés. Il serait fort étonnant qu’il eût observé si souvent
cet accident que nous avons dit; être assez rare pour que l’on comptât les cas rap¬
portés jusqu’alors par les auteurs. Boyer, nous l’avons dit, ne l’avait jamais observé,
et les faits qu’il cite ont trait à l’opération de l’hydrocèle par incision; c’était à tra¬
vers l’ouverture des enveloppes du scrotum que le testicule s’était hernié, mais ce
n’est pas là évidemment le cas dont nous noos occupons. Dans les observations que
nous avons rapportées, la cause était traumatique ; l’ouverture étroite, contractile,
serrée sur le pédicule du testicule, et la réduction avait nécessité le plus souvent le
débridement de la plaie pour faire rentrer le testicule menacé de gangrène.
De son côté. Curling, à l’article de son livre intitulé : Blessures du scrotum, parle
de la possibilité de là sortie du testicule à travers les larges solutions de continuité du
scrotum; il rapporte un cas tiré de sa pratique dans lequel le testicule gauche et une
partie du cordon étaient sortis à travers une grande plaie triangulaire du scrotum;
il réduisit immédiatement, réunit la plaie, et, une semaine après, le malade était
guéri.
Dans ce fait, on le voit, il n’y avait pas, d’étranglement du testicule par la plaie du
scrotum; le, cas était simple et sans difQcul té aucune.
M. le professeur Gosselin, dans une note ajoutée au chapitre de Curling, fait
remarquer fort judicieusement les difficultés de l’opération, alors que l’on est appelé
à voir le malade quelques jours après l’accident. Le testicule est gonflé, des adhé¬
rences, se sont formées entre lui et la surface de l’anneau constricteur; la douleur
est des plus vives; il est alors indispensable de débrider et de couper les adhérenées.
Dans plusieurs cas, on fut obligé dé creuser une nouvelle loge au testicule au mi¬
lieu de ses enveloppes, et de l’y maintenir par plusieurs points de suture, en laissant
générations d’hommes qui se sont appliqués à la culture de cette portion du champ de la
science^ Partout il a vu des modifications et des évolutions, nulle part des révolutions et des
créations véritables. Nous p’avons pas la prétention d’analyser ce remarquable travail, qui
n’est d’ailleurs lui-même qu’une analyse et un résumé succinct des travaux auxquels sé soiSt
livrés les érudits sur rhistoiré des origines et deè progrès dé là chirurgie. Bornôns-ùoüs à
constater, en terminant, l’accuéil flatteur fait au nouveau professeur par les élèves, et lé
succès complet de ses débuts dans l’enseignement Officiel, succès que faisaient, du reste,
facilement prévoir, outre le mérite et le talent hors ligne du professeur, les sympathies uni¬
verselles que lui ont acquises des qualités morales qui montrent qu’en M. Richet le carac¬
tère est au niveau de l’intelligence, et l’homme à la hauteur du chirurgien.
D” A. Tartivel.
NÙUVELLE ÉTIOLOIilE DU TUBERCULE. — Suivatit lé docteur Dobell, la tuberculose est due
au défaut d’action du pancréas sur les substances grasses. Portée ainsi dans l’intestin. Sans
être convenablement émulsionnée, la graisse n’est qu’imparfaitement digérée, absorbée par
l’intestin, et le sang est ainsi privé de ce principe essentiel pour la parfaite comburation des
autres. De là un défaut d’équilibre dans l’assimilation, et bientôt ramaigrissémenl par l’ab¬
sorption de la graissé des tissus albumineux qui s'e trouvent ainsi dissociés. Or, Cette désin-
iégràtion donne lieu aü tubercule naissant; ce procédé morbide est la tubérculisation. De là
le traitement de l’auteur par l’ingestion de la graisse. (British med. Journal.)
Où et comment le pathologiste anglais a-t-il observé, vérifié ces profonds mystères de l’or¬
ganisme? Est-ce par le succès de son traitement? « That is lhe question. » — P. G,
596
L’UNION MÉDICALE.
à la partie la plus déclive une ouverture pour la suppuration. Dans le premier cas
de Maigaigrie, l’opération fut très-laborieuse, et il fallut disséquer le scrotum pour y
faire rentrer l’organe.
Notre malade ne fut visité par M. Richet que vingt-quatre heures après l’accident;
et déjà, ainsi que nous l’avons dit, la douleur et le gonflement du testicule était
considérable, et la constriction très-forte de l’orifice du scrotum rendaient la réduction
complètement impossible. Il fallut en venir à l’opération, qui fut pratiquée le 4 juillet.
Le malade est soumis au chloroforme. Uné incision verticale est faite sur le
scrotum, et on dissèque les adhérences qui se sont formées autour du pédicule
du testicule ; en prolongeant la dissection en haut, on arrive dans une sorte de
cavité située au milieu des enveloppes du scrotum, qu’occupait le testicule avant
d’en avoir été chassé par la yiol'ence extérieure ; une ecchymose sans caillots exis¬
tait à ce niveau. On ponctionne la tunique. vaginale, qui contient un peu de séro¬
sité sanguinolente, et on replace le testicule au milieu de ses enveloppes. Cinq points
de suture appliqués sur les téguments maintiennent cette réduction, et on laisse èn
bas une petite ouverture pour la suppuration. L’opération, assez laborieuse, a duré
plus de vingt minutes.
Application continuelle de linges mouillés siir la plaie.
5 juillet. Gonflement considérable du scrotum; la peaii se mortifie à la partie
antérieure ; il existe une vivé doulei'ir au niveau du testicule et du cordon ; on enlève
les points clé suture, et on incise le scrotum en avant pour arrêter la mortification
et permettre au testicule très-gonflé de se porter librement à l’extérieur. Des com¬
presses d’eau de guimauve sont appliquées sur la plaie.
8 juillet. Une eschare de la largeur d’une pièce cle cinq francs se détache, èt le Ibs-
ticule sort aux trois quarts par Cètte ouverture; il est volumineux, gonflé et très-
douloureux; mais, sans être étranglé par l’ouverture du scrotum, comme la première
fois, le Cordon est dur, il y a de la fièvre, de la constipation, et de la difiiculté
d’uriner.
Quinze sangsues sont appliquées sur le trajet du cordon; cataplasmes, bains.
14 juillet. La plaie circulaire du scrotum présènte une bonne suppuration; le
gonflement considérable disparaît, les douleurs vives sur lè trajet du cordon ont
beaucoup diminué. Le testicule, en partie sorti par la plaie, est recouvert de sa
tunique vaginale, qui présente une coloration rosée formée par des bourgeons char¬
nus de belle apparence; là où la ponction a été faite, elle présente une perte de sub¬
stance de petite dimension par laquelle on aperçoit l’albuginée d’une couleur gri¬
sâtre. La pression du testicule est peu douloureuse; cet organe tend à remonter
déjà au milieu des enveloppes et ne présente plus que sa moitié inférieure à décou¬
vert. Le cordon, au niveau du trajet inguinal, présente un gonflement et une fluc¬
tuation manifeste qui font diagnostiquer la présence d’un abcès. L’état général
est bon.
18 juillet. Frisson d’une heure ; douleur des plus vives au niveau des attaches du
diaphragme; dyspnée considérable, altération des traits; pouls dicrote, peau sèche;
la suppuration commence à se tarir; le malade offre tous le symptômes de l’infection
purulente.
20 juillet. Aggravation des symptômes d’infection purulente; la mort arrive le
21 juillet. '
Autopsie. — Une incision est faite le long du trajet du cordon et sur le scrotum
de manière à mettre le testicule à nu; on découvre alors une cavité tapissée de bour¬
geons charnus, et occupée par le testicule qui y adhère au moyen de brides celluleuses
nombreuses ; les diverses couches du scrotum sont normales et seulement un peu
œdématiées; un abcès existe au niveau du canal inguinal dans l’épaisseur de sa paroi
antérieure.
Le testiculejendusuivantsa longueur, paraît tout à fait sain, la coupe en est rosée;
L’UNION MÉDICALE.
297
il n’existe dans le parenchyme de l’organe; ni épanchements sanguins, ni foyers
purulents, ni exsudais plastiques; la consistance du tissu est normale, et les tubes
spermatiques se laissent dérouler parfaitement. La tunique albuginée est épaissie et
rugueuse; quant à la vaginale, elle a presque disparu, et on n’en retrouve des traces
qu’au niveau de la tête de l’épididyme. Celui-ci et le cordon sont un peu épaissis;
les veines spermatiques examinées avec soin ne présentent pas de pus dans leur inté¬
rieur; leurs parois sont saines et aucune trace d’inflammation n’existe dans leur
épaisseur.
, Le foie est criblé de petits abcès de la grosseur d’une noisette, et renfermant un
pus verdâtre; quelques abcès métastatiques existent dans les poumons; rien du côté
des autres viscères.
Quels enseignements peut-on tirer de cette observation?
Il résulte évidemment de l’examen de ce fait que la mort due à l’infection puru¬
lente ne peut. être attribuée à l’opération, nullement dangereuse par ellé-mêrae, tentée
pour remédier à cet accident. Il existait dans les, salles, lors de l’entrée du malade,
plusieurs cas d’infections purulentes avec érysipèles; il était.donc à craindre que cétte
influence fâcheuse ne vînt enlever le malade, alors que tout allait bien du côté de la
.La réunian par prernière intention n’ayait pu être obtenue , il est vrai ; mais cela
n’eût été que de peu d’importance, si îa gangrène d’une portion des enveloppes du
scrotum ne fût survenue, laquelle, en laissant ressortir le testicule, nécessitait un
plus long temps pour la cicatrisation de la plaie et la rentrée de l’organe au milieu
de ses enveloppes. Malgré tout, la plaie offrait encore un bon aspect; letesticule,
attiré par la rétraction delà cicatrice, rentrait peu à peu dans le scrotum ; quelques
jours encore, et il fut remonté complètement, laissant ainsi à la plaie du scrotum le
moyen de se cicatriser. Dans le cas de Delpech, les choses se sont, en effet, passées
ainsi, etniême, en peu de jours, et pour le célèbre chirurgien de Montpellier, c’était
même un remarquable exemple de la force de rétraction du tissu qu’il appelait ino-
dulaire.
Chez notre malade, il est très-probable que le résultat eût été le même sans la mal¬
heureuse intervention de l’infection purulente. Que fût devenu le testicule après la
cicatrisation complète? Il est permis de croire qu’il eût conservé son intégrité.
Dans le fait du docteur Gaston, le malade fut revu longtemps après, et, malgré le
grand traumatisme que nous avons dit exister, la guérison était parfaite; il n’exis¬
tait qu’un peu de gonflement du testicule, sans douleur du scrotum. L’âge très-
avancé du malade ne permit pas de savoir si l’organe pouvait fonctionner. Delpech
ne dit pas s’il a revu plus tard son malade. Malgaigne assure que le testicule hernié
fonctionnait plus tard aussi bien que l’autre. Dans le cas qui fait le sujet de notre
observation, il est donc probable que si le malade n’eût pas succombé à l’infection
purulente, il n’eût, dans la suite, conservé aucune infirmité.
En effet, le testicule, ainsi que nous l’avons dit, ne présentait pas d’altération de
son parenchyme; l’épididyme ainsi que le cordon étaient sains ; et l’organe, une fois
rentré dans le scrotum, eût pu fonctionner comme avant l’accident. La tunique vagi¬
nale, il est vrai, n’existait plus; mais le malade eût été dans une situation analogue à
celle des opérés de l’hydrocèle parla méthode du vin chaud, qui, en amenant l’obli¬
tération de la tunique vaginale, supprime plus ou moins cette séreuse, et n’amène
cependant pas de gêne notable dans les mouvements et les fonctions de l’organe.
Il est vrai que la cicatrice qui serait résultée de la gangrène du scrotum eût pu
peut-être comprimer plus tard douloureusement le testicule et donner lieu à des dou¬
leurs névralgiques plus ou moins vives. Cependant, dans les cas analogues que nous
avons cités, il n’en est pas fait mention, et la grande laxité des enveloppes paraît
devoir prévenir ce résultat fâcheux.
Notons, en terminant, comme un fait remarquable, l’entraînement de la tunique
L’UNION Mf:i)ICALE.
vaginale avec le testicule. Ce fait n’est pas indiqué dans tous les cas que les auteurs
ont rapporté avec détail. Dans le cas du docteur Gaston, il est dit cependant que
la vaginale n’avait pas accompagné le testicule. Dans un autre cas, emprunté à la
thèse de M. Thémoin, il est mentionné expressément que la tunique vaginale, malgré
la large perle de substance du scrotum, était restée au milieu de celui-ci; et il doit
en être te plus souvent ainsi, puisque, sous l'influence de la cause traumatique, le
testicule, chassé des bourses, glisse sur le feuillet pariétal de sa séreuse qu’il n’en¬
traîne pas alors dans sa fuite. Dans notre cas, la présence au dehors de cette séreuse
témoignait de la violence de la cause vulnérante qui avait chassé l’organe, violehce
attestée encore par la petitesse de l’ouverture des enveloppes du scrotum qui embras-i
sait fortement le pédicule du testicule et n’avait pas permis sa réduction immédiate.
L’interne de service avait, eii effet, visité le malade le soir même de son entrée
dans la salle, dix heures environ après l’acddéht. Des efforts de réduction furent
faits en soulevant le scrotum d’une main et en pressant d’une façon continue suf te
scrotum ; mais les vives douleurs que provoquait cette manœuvre, le gonflement de
l’organe et la èonstriction très-forte de l’ouverture du scrotum rendirent impuis¬
santes ces tentatives de réduction.
Le lendemain, M. Richet ne fut pas plus heureux, et il fallut forcément alors en
venir à l’opération qui, seule, pouvait sauver l’organe d’une gangrène certaine.
BIBLIOTHÈQUE.
APPRÉCIATION MEDICO-LÉGALE du régime actuel des aliénés en France, à l’occasion de la ldi
de 1838, par M. le docteur A. Brierre de Boismont, Paris, Martinet, 1866. Brochure in-8°
de A8 pages.
SEMAINES SCIENTIFIQUES, OU Exposé critique annuel des progrès delà science et de leurs
applications à l’économie sociale, agricole, industrielle et domestique, par M. André SAUr
SON. Première année, avec une carte météorologique et des gravures dans le texte. Paris,
Fume, 1866. In-12 de 51A pages.
ÉTUDES COMPLÉMENTAIRES SUR LA LOI DU TRAVAIL appliquée au traitement de raliénalion
mentale, par M. le docteur J. B. P. Brdn-Séghaüd. Troisième mémoire, 1863, Limoges.
Brochure de AA pages in-8“..
DE L’HYGIÈNE MORALE DE LA FOLIE appliquée dans les grands asiles d’aliénés , par Mi le
docteur A. Pain. Paris, 1861. J. B. Baillière, brochure in-8“ de 16 pages.
ÉTUDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE sur l’homme dit le Sauvage du Var, par M. le docteur Mes-
NET, suivie du Rapport de M. le docteur Cerise à l’Académie de médecine. Paris, J. B.
Baillière* 1865. Brochure grand in-8“ de 32 pages, avec une lithographie représentant le
Sauvage du Var.
L’ALIÉNÉ DEVANT LUI-MÊME, i’appréciation légale, la législation, les systèmes, la société èl
la famille , par M. Henry Bonnet, médecin en chef de l’asile de Maréville. Préface par
M. Brierre de Boismont. Paris, V. Masson et fils, 1866. Grand in-8‘’ de 5A0 pages.
DE LA POSSIBILITÉ ET DE LA CONVENANCE de faire sortir certaines CATÉGORIES d’aliénés
des asiles spéciaux et de les placer, soit dans des exploitations agricoles, soit dans leurs
propres familles. Mémoire lu au Congrès médical de Lyon, le 1" octobre 186A, par M. le
docteur Motet. Lyon, Vingtrignier, 1865. Brochure de 22 pages.
ÉTUDE SUR LE DÉLIRE AIGU SANS LÉSIONS , par M. le docteur Thclié, Paris, Ad. Delahaye,
1865, in-8'‘ jésus, 12A pages.
II
Avant de prendre à partie mon savant collègue, M. André Sanson, qu’il me soit permis
de présenter aux bienveillants lecteurs le nouveau volume qu’il publie celle année. Les
Semaines scientifiques , édilées par MM. Fume et Jouvet, sont du même format que le
volume dont j’ai parlé l’année dernière, et qui était intitulé : Scimice sans -préjugés. Mais,
outre que le litre est infiniment mieux choisi, le volume, sous le rapport matériel, est pré-
L’UNION MÉDICALE.
299
férable à tous égards. Le papier est plus beau ; il est plus blanc, la typographie est plus
soignée et plus nette. Une carte météorologique bien gravée, représentant la tourmente du
11 novembre 1865, et d’autres gravures, sont intercalées dans le texte. Le changement du
titre, très-heureux en soi, fait cependant perdre une année à l’auteur. C’est la première des
Semaines scientifiques, ce serait la seconde de Science sans préjugés. Les éditeurs paraissent
attacher une certaine importance à ce détail. C’était affaire à eux de s’entendre là-dessus, en
admettant que des concurrents puissent jamais s’entendre. Cela dit, et la présentation de
librairie étant faite, voyons comment l’auteur envisage la législation sur les aliénés.
Tous les chefs d’accusation qu’il accumule contre la loi de 1838 peuvent se résumer dans
la proposition qu’il a pris soin de formuler lui-mème à la page Zi89 : « La liberté des
citoyens auxquels l’aliénation mentale est imputée — quel que puisse être le motif de l’im¬
putation — n’a d’autre garantie que celle des lumières et de la haute moralité du Corps
médical. C’est beaucoup assurément, mais ce n’est point assez. Sans porter atteinte ni aux
unes ni à l’autre, on peut dire que cette garantie ne vaut pas celle des formes de procédure
et du débat public assurée aux accusés. »
Je vais surprendre M. Sanson ; je le regrette, mais j’y suis forcé. Il s’écarte absolument ici
de la méthode scientifique, et ne s’aperçoit pas qu’il remplace le raisonnement par une
simple affirmation. Pourquoi, en effet, « cette garantie ne vaut-elle pas celle des formes de
procédure ordinaire? » Il ne nous le dit' pas. Cela, cependant, méritait d’être solidement
démontré, puisque, sans cette démonstration, toutes ses critiques n’ont plus d’objet. Or, les
seuls axiomes se peuvent passer d’être démontrés, et je n’imagine pas que l’affirmation pré¬
cédente ait une évidence incontestable.
En fait, c’est la proposition contraire à celle qu’émet M. Sanson qui est vraie : on ferait
un gros recueil des jugements contradictoires rendus par les tribunaux et des erreurs judi¬
ciaires, et, jusqu’à présent, si je ne me trompe, malgré les procès assez fréquents intentés
pour séquestration arbitraire, on serait fort en peine de citer une seule condamnation encou¬
rue par les médecins et chefs d’établissements intimés.
En théorie, c’est-à-dire au point de vue des principes généraux, la thèse de M. Sanson
laisse considérablement à désirer. Avant de le lui montrer, je voudrais lui faire loucher du
doigt le caractère agressif de sa polémique; caractère qui lui a attiré déjà tant de réponses
irritées et irritantes, dont il ne doit, en toute justice, se prendre qu’à lui. Il écrit à
la page XXI de son introduction : « Tous les organes de la Presse, sans exception, se sont
occupés de la législation en vigueur sur l’état social des personnes auxquelles l’aliénation
mentale est imputée ; tous ont conclu à l’urgence d’une révision. Je crois en avoir donné les
meilleures raisons en m’abstenant de mettre en cause l’honorabilité ou le savoir des méde¬
cins aliénistes, la démonstration de ma thèse n’ayant nullement rendu nécessaire que je les
fisse intervenir. Lorsque le vice des choses peut être mis en évidence, à quoi bon s’en
prendre aux hommes? »
Ne dirait-on pas qu'il se repente des hommages rendus à l’honorabilité du Corps médical ?
Quelle démangeaison de lë dire? N’est-cê pas là ce qui s’appelle être désagréableà plaisir?
J’arrive à la thèse soutenue par M. Sanson et à la réforme qu’il proppse :
« Nous demandons, dit-il, que nul, fût-il manifestement aliéné, ne puisse être, par simple
mesure administrative, définitivement privé de sa liberté.
« Nous demandons qu’il y ail procès ; que la personne à qui l’aliénation mentale est im¬
putée soit, au besoin, pourvue d’un défenseur d’office, chargé de poursuivre la contre-exper¬
tise, et que la séquestralion ne puisse être ordonnée qu’après un débat public devant le pou¬
voir judiciaire dont nous relevons tous, aux termes de nos constitutions.
« Ce n’est pas, croyons-nous, se montrer trop exigeants. »
Peut-être. Mais c’est, à coup sûr, affecter un langage beaucoup trop sommaire, alors qu’il
s’agissait d’être aussi explicite que possible. D’abord, un très-grand nombre d’aliénés ne sont
pas définitivement privés de leur liberté. M. Sanson m'en fournit lui-même la preuve. Des
deux exemples ^u’il choisit pour faire pièce aux aliénistes, l’un, M. X..., interné en 1841, a
obtenuson élargissèmfebt par Sa seule initiative, et il est libre depuis vingt-cinq ans. Sa capti¬
vité n’a donc pas duré longtemps; — l’autre n’a jamais été inquiété. Tous deux sont manifes¬
tement hallucinés. C’est M. Sanson qui nous l’apprend ; et cette assurance, qu’il nous donne,
diminue beaucoup les appréhensions qu’ii voudrait nous faire partager à propos de la loi de
1838, qui, à l’entendre, nous menacerait tous.
Mais, enfin, n’y aurait-il qu’un seul homme exposé à perdre injustement la liberté, ce
souverain bien, condition sine quâ non de la personne humaine, qu’il serait urgent d’aviser.
Quel sera ce défenseur d’office dont M. Sanson veut que l’aliéné soit pourvu? Un avocat, sans
300
L’UNION MÉDiCÂLfc.
doute, puisque, dit l’auteur, il sera chargé de poursuivre la contre-expertise, non de la
faire lui-même. Alors cette contre-expertise sera faite par des médecins 1 — Pareillement,
le « débat public devant le pouvoir judiciaire » aura lieu entre médecins, car, selon la
remarque de M. Sanson lui-même « il ne s’agit pas là de prononcer sur un fait précis, acces¬
sible aux sens, qui, pour tout le monde, est ou n’est pas, ainsi que c’est le cas pour l’acte
criminel » Donc, de deux choses l’une : ou les médecins seront d’accord, et (c’est encore
M. Sanson qui parle) : « Lorsque des médecins honorables ont certifié la folie d’un individu,
ce n’est pas un procureur impérial, apparemment, qui, pour l’ordinaire, se prendrait à en
douter; » — ou les médecins ne seront pas d’accord et, à moins queM. Sanson ne considère
le pouvoir judiciaire comme compétent pour trancher une question de science pure, — cas
dans lequel la phrase qui précède n’a aucun sens, — le jiigément restera suspendu. Mais
si l’on admet ie désaccord possible des médecins, que devient encore cette critique de
M. Sanson contre les garanties, illusoires à ses yeux, do la pluralité des certificats pour la
séquestration, critique qu’il libelle ainsi: « C’est un confrère, ou ce sont des confrères qui
jugent sans publicité les appréciations d’un autre confrère, doht-ils ne peuvent, pour obéir
à la morale professionnelle, mettre en doute ni le savoir, ni l’honnêteté. »
La publicité ne fait rien à ralTaiie, à moins qu’on ne soutienne que « la morale profes¬
sionnelle » varie avec les degrés de la publicité; car ce que M. Sânson désigne sous le nom
de morale professionnelle, n’est autre chose que la règle de conduite des médecins entre
eux vis-à-vis des tiers étrangers à la profession, c’est-à-dire du public. Il y aurait donc une
morale professionnelle pour la petite publicité, et une autre morale professionnelle, ou
absence de cette morale, pour la grande publicité?
En somme, si les garanties stipulées par la loi de 1838, en faveur de l’aliéné sont frappées
de nullité par l’entente des médecins entre eux, et par la déférènee aveugle du parquet aux
décisions médicales, les nouvelles garanties qu’on réclame le seront également; sinon, c’est
que l’entente des médecins et la déférence des magistrats ne sont pas aussi constantes
qu’on a voulu le supposer dans l’intérêt de la critique, ét alors cette critique est vaine.
Le procès public qu’on demande, outre les inconvénients terribles et multiples qu’il aurait
pour l’aliéné lui-même et pour sa famille, laisserait donc les choses en l'état et n’offrirait
aucun avantage sur ce qui existe. Il ne reste qu’une ressource; à savoir, l’élément médical
étant supprimé, de proclamer la compétence du pouvoir judiciaire dans l’ordre pathologique.
C’est ce que disait formellement M. Isambert lors de la discussion de la Ibi.^ Voici ses
paroles « Vous dépossédez la magistrature au profit de l’administration représentée par une
science spéciale ; vous écartez ta magistrature, donc vous avez de mauvais desseins. » Si les
adversaires actuels de la loi partagent cet avis, et si c’est là qu’ils veulent arriver, eh bien,
sur mon honneur et ma conscience, je ne leur en fais pas mon compliment.
{La suite prochainement.) D' Maximin Legrand.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 13 Février 1866. — Présidence de M. Bodchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1” Une lettre par laquelle il informe l’Académie qu’une allocation de 6,000 fr. est accordée
au service de la vaccine pour des expériences à faire avec la vaccine animale.
2” Un rapport sur le service de l’hôpital militaire thermal d’Amélie-les-Bains, en 1860,
par M. le médecin en chef de cét établissement. (Coin, des eaux minérales.)
3° Des rapports d’épidémie, par MM. Jobert (de Guyonvelle) et Regnier (de Thionville).
l\° Les comptes rendus des maladies épidémiques qui ont régné en 1865, dans les dépar¬
tements de la Côte-d’Or et des Landes. (Gom. des épidémies.)
La correspondance non officielle comprend :
1" Une lettre de M. le docteur Pütégnat (de Lunéville), qui sollicite le litre de membre
associé.
• 2° Des publications sur le choléra, par M. Soviche, de Saint-Étienne, et par le sieur
Vadvert, de Paris. (Com. du choléra.)
L’UNION MEDICALE.
301
3° Une note sur l’inoculation et la contagion forcées comme moyens prophylactiques dans
les épizooties, par M. le docteur Rascol fde Murat). (Com. MM. Bouley et Reynal.)
Zi“ Un travail sur la constitution médicale de Bar-le-Duc, pendant l’année 1865, par M. le
docteur Baillot. (Com. des épidémies.)
5“ Une lettre de M. le docteur Saint-Lager, de Lyon , qui informe l’Académie qu’il est
parvenu à procurer le goitre à un rat, auquel il a administré pendant deux mois du sulfate
de fer.
M. Mathieu présente à l’examen de l’Académie un compresseur artériel d’une très-grande
simplicité et d’une application sûre et facile. Il consiste tout simplement en un cadre en fil
d’acier trempé en ressort, aux extrémités duquel sont fixées les deux lanières qui entourent
le membre. Ce cadre a une certaine longueur, de manière à produire la compression élas¬
tique; il est muni, à sa partie centrale, d’une pelote mobile en bois dur, poli et non
recouvert.
* Cet instrument ainsi disposé réunit non-seulement tous les avantages des tourniquets et
autres appareils en usage jusqu’à ce jour, mais encore celui d’être moins embarrassant, infi¬
niment plus maniable et d’un prix bien moins élevé.
M. Depaül présente : 1“ au nom de M. le docteur Laborde, un ouvrage intitulé : Le
ramollissement et la congestion du cerveau 'principalement considérés' chez le vieillard;
2° Au nom de M. le docteur A.-L. Thomas, une brochure sur le pneumatocèle du crâne;
Et 3“ au nom de M. le docteur Cabot, une brochure sur la tarsalgie ou arthralgie tarsienne
des adolescents.
M. H. Roger présente, au nom de M. Je docteur Binaüt, professeur à TÉcole de médecine
de Lille, une série de brochures qu’il enyoie à l’appui de sa candidature au titre de corres¬
pondant ou d’associé.
M. Larrey dépose sur le bureau, de M. le docteur Marion Sims, un ouvrage intitulé : C/f-
nical notes on uterine sur gery, elc.
M. PioRRY dépose, au. nom de M. le docteur Putégnat, une brochure ayant pour titre :
Quelques mots sur les pneumonies suettiques.
M. Ricord, de la part de M. le professeur Thiry, de Bruxelles, deux' ouvrages ; l’un sur
l’ophthalmologie, le second sur la nature des affections blennorrhaglques.
M. J. Guérin présenté : 1° une notice sur l’appareil brancard de M. le professeur Palas-
ciANO, de Naples; 7- 2“ de la part de M. Corenzi, vice-conservateur de la vaccine de la pro¬
vince de Turin, un rapport sur le service dé la vaccine dans celte provincè. L’auteur a irien-
tionné dans ces termes le résultat de ses expériences comparatives avec le vaccin humain et
le vaccin animal :
« J’ai reçu par l’entremise du docteur Martorelli, inspecteur de la vaccine dans les
anciennes provinces et celles de la Lombardie, quelques tubes de, vaccin transmis parle
conservateur de Naples, produits récents de vaccination aniiriale (rétro vaccinatione).
« Désirant étudier dans toute son étendue pratique les effets de ce mode de vaccination,
ainsi que ceux de l’inoculation d’après le système de Geely, j’ai tenté et retenté plusieurs
fois, avec le soin le plus minutieux, ces expériences avec le, professeur Ercbîahl, directeur
de l’École vétérinaire de Turin ; mais dans le premier, comme dans le second , rapport, le
résultat n’a pas été heureux.
« Dix enfants des plus sains et des plus robustes, âgés de 1 mois à 5 ans, furent vaccinés
à un bras avec du vaccin provenant de la vaccination animale, et à l’autre bras avec le vaccin
humain de la conservation de Turin. A l’exception d’un enfant, qui eut une éruption mal
caractérisée, tous les sujets n’eurent du côté vacciné avec le nouveau vaccin aucune pustule;
tandis que du côté vacciné avec du vaccin ordinaire l’éruption fut complète et parfaite. »
M. Depaul, afin de corriger immédiatement l’effet possible des affirmations deM. Corenzi,
tient à dire, que si ce médecin a fait 10 expériences, il en a fait, lui, 150, qui, toutes, sont
absolument contradictoires de celles de M. Corenzi.
M. H. Bouley reçoit tous les jours des lettres de praticiens de la province qui lui demandent
du vaccin animal. Il n’en a point, et voudrait qu’on le sût, afin que de pareilles demandes
ne lui fussent plus adressées.
302
L’UNTON MÉDICALE,
Pour les vaccinations en grand, M. Boiiley pense que ce qu’il y aurait dé mieux, ce serait
de se faire expédier de Paris une jeune vache, une vêle, qu’on inoculerait à la source, chez
M. le docteur Lanoix, et qui deviendrait source, à son tour, dans le pays où on la ferait
venir.
ühe génisse, achetée 120 fr, à Paris, se revendrait bien une centaine de francs après avoir
rendu le service qu’on attend d’elle. Ce serait donc, en somme, une location de 20 à 25 fr.,
ce qui n’est pas une grosse affaire, comme on voit.
Ce que M. Bouley dit des provinces s’adresse également à l’Angleterre. Il ajoute que les
animaux vaccinés qui ont été expédiés de France et mis, en Angleterre, en contact avec des
animaux atteints de typhus contagieux, ont tous contracté celte dernière maladie.
L’Académie procède, par voie du scrutin, à l’élection d’un membre titulaire dans la sec¬
tion d’anatomie pathologique, en remplacement de M. Beau.
La section propose la liste suivante de candidats : En première ligne, M. Béhier; — en
deuxième, M. Barthez; — en troisième, M. Bourbon; — en quatrième, M. Empis.
Sur 80 votants, M. Béhier obtient ... ù3 suffrages.
— M. Barthez. ...... 36 —
— M. Empis . 1 —
En conséquence, M. Béhier est nommé membre de l’Académie.
M. le docteur Prosper de Pietra Santa lit un mémoire sur les trichines, au point de vue
de l’hygiène publique et de la police sanitaire.
Voici les principales conclusions de ce travail :
1° hu trichina spîralts d'Owen est un parasite vivipare de l’ordre des némaloïdes, habi¬
tant dans les intestins de certains mammifères, passant une grande partie de son existence
à l’état de chrysalide, et attendant dans les muscles d’un animal l’occasion favorable pour se
développer sur les muqueuses intestinales d’un autre être.
(Recherches de Virchow, Leuckarl, Davaine, Tommasi, etc.)
2" L’observation clinique démontre l’existence de la trichinose (maladie de Zenker) pro¬
duite par l’ingestion et la diffusion des trichines dans l’organisme.
(Observations de Zenker, Friedreich, Wunderlich, Rupprechl, Fielder, Simon, etc,, etc.)
3“ La marche et la gravité de la maladie sont en rapport direct avec l’intensité de la cause
infectante (trichine libre ou enkystée) et la promptitude de la diffusion des embryons dans
les fibres musculaires.
Zi° L’étiologie de l’affection est des plus manifestes; on la reproduit à volonté sur le chat,
le lapin, le cobaye, etc.
5° Jusqu’à ce jour on ne connaît pas encore d’agents thérapeutiques capables de tuer sur
' place les jeunes trichines.
Le traitement indirect de la maladie consiste à combattre les complications, et à favoriser
les actions réparatrices de l’organisme.
6“ L’étude de la maladie des trichines peut offrir de l’intérêt au point de vue médico-
légal, car on a pu attribuer des symptômes mortels qui en dépendent à des phénomènes
d’empoisonnement.
7° Les mesures d’hygiène publique et les mesures de police sanitaire sont seules aptes à
prévenir l’infection par les trichines et à prémunir les populations contre ses ravages.
M. Briquet continue la lecture de son rapport sur la marche de l’épidémie de choléra en
1849.
M. le docteur Aüzias-Torennë donne lecture de quelques considérations sur la crise vac¬
cinale. Il résume ainsi oe travail ;
La vaccine traverse une révolution qui a éclaté dès qu’on a mis officiellement en question
son existence et ses vertus et dont il est urgent qu’elle sorte intacte, sinon perfectionnée.
On accuse la vaccine de se souiller d’un alliage impur et de n’être qu’imparfaitement pré¬
servatrice de la variole.
Le premier reproche tombera devant une surveillance entendue et attentive.
Renfoncer le vaccin, c’est aller au-devant du second.
Vaccin pur et vaccin fort, voilà donc l’idéal du progrès.
L’UNION MÉDICALE.
303
On aura du vaccin pur en bien observant les vaccinifères ; car s’il n’est pas absolument
possible d’assurer que certains sujets, par exemple, ne sont pas syphilitiques, ont peut infail¬
liblement désigner des sujets qui ne le sont point. Ceux-ci pourront être des vaccinifères
garantis.
Dans ces derniers temps, la source naturelle du vaccin (grease pustuleux) a jailli plusieurs
fois.
Mais à peine a-t-on puisé à cette source de vaccin fort.
Jusqu’à ce qu’elle reparaisse, on peut la remplacer par une source artificielle, en faisant
appel au cheyal et même à l’homme préférablement à la vache. Celle-ci affaiblit plutôt
qu’elle ne régénère le vaccin. (Bousquet, Auzias-Turenne et Mathieu.)
C’est pour nous une conviction expérimentale.
On régénère le vaccin par des inoculations faites au cheval d’après certaines règles, et par¬
ticulièrement quand la saison est humide et chaude.
Le cheval inoculé doit être jeune et surtout n’avoir pas eu ta gourme, qui est souvent sans
doute une des formes du grease pustuleux.
Un vétérinaire inÿruit s’assurera par un examen attentif que l’animal ne peut pas même
être soupçonné de morve ou de toute autre maladie dangereuse.
Le vaccin produit sur ce cheval sera récolté le plus tôt possible, et inoculé, si l’on peut,
quand il est pour ainsi dire encore chaud.
A la rigueur, l’homme bien portant servira à régénérer le vaccin depuis l’âge de 2 à 3 ans
jusqu’à l’âge adulte, s’il n’a pas encore été vacciné ou s’il n’a pas eu la variole.
. Pour le cheval comme pour l’homme on peut choisir, pourvu que çe soit avec une extrême
prudence, le moment où la vie est exaltée par un Iraumatlsme. (Auzias-Turenne et Mathieu.)
Ce traumatisme pourra être, avec un grand avantage , provoqué artificiellement chez le
cheval.
Quel que soit le sujet, il pourrait être utile de ranimer par divers moyens la vitalité géné¬
rale et même la vitalité locale dans le voisinage de l’inoculation.
En tout cas, la vaccination de bras à bras, par les commodités qu’elle présente, doit res-
tèMe fond de In pratique commune. Jenner n’a considéré sa découverte comme bien établie
qu’après avoir constaté l’efficacité de cette vaccination.
La supprimer serait donc mutiier à tort l’œuvre de Jenner.
Ce serait marcher à contre-sens du progrès, ce serait perdre la vaccine.
Que Dieu en préserve l’Académie et l’humanité !
— La séance est levée à quatre heures trois quarts.
SOCIÉTÉ MÉDICALE D’ÉMULATION.
(extrait des PROCÈS-VERBAVX.)
Séance du 8 Novembre 1865. — Présidence de M. Mande.
M. Martin lit un rapport sur un mémoire présenté par M. le docteur Xavier CoURAtm, à
l’appui de sa candidature, et relatif à Y hypertrophie du coeur con&^cutim mao affections pul-
mqnatw c/irom’^MÊÿ. (Voir I’Union Médicale du 26 décembre 1865.)
mscussiOfï.
M. Maurice Perrin trouve fort ingénieuse, et serait même disposé à regarder comme assez
vraisemblable la théorie admise et développée par M. Gouraud ; il se demande seulement si
elle repose sur un assez grand nombre de faits, sur des documenta assez imposants pour être
à l’abri de toute objection.
M. Émjle Perrin loue M. Gouraud d’avpir tant insisté sur les hypertrophies du cœur consé¬
cutives aux lésions pulmonaires. Mais il croit que les maladies aiguës de l’appareil respiratoire
exercent sur le développement de l’altération cardiaque une influence considérable, une
influence pour le moins aussi grande que les maladies pulmonaires chroniques. Ainsi, il est
très-avéré que l’hypertrophie du cœur est fort rare che? les phthisiques, tandis qu’on l’observe
% quelquefois chez les personnes sujettes à de fréquentes bronchites.
M. FoiUrnet considère que le retentissement des affections pulmonaires sur l’état fonc¬
tionnel du cœur est un fait constant. Il n’y a guère de maladie des bronches ou des pou¬
mons qui ne détermine sympathiquement ou mécaniquement un trouble dans les fonctions
cardiaques. Ce trouble, s’il persiste longtemps, ou s’il est trop souvent répété, entraîne à la
3Ô4
L'iiNiON Médicale.
longue des lésions organiques , presque toujours une hypertrophie de l’organe central de la
circulation.
Toutefois, M. Fournet, comme M. Perrin, a remarqué la rareté grande des hypertrophies
cardiaques chez les phthisiques. - , :
M. Gallard a souvent rencontré l’hypertrophie du cœur droit che^ les sujets atteints de
catarrhe bronchique, avec dilatation des bronches ou avec emphysème pulmonaire. Valleix a
beaucoup insisté sur cette coïncidence, ainsi que sur l’hypertrophié du cœur consécutive aux
bronchites répétées. ' •
ivt. Lancereaux explique par quel mécapisrne les cavités du coeur droit, l’artèrë piilmonaire
et même les valvules correspondantes s’agrandissent sous l’influence des maladies chroniques
ou des affections aiguës souvent répétées de l’appareil respirâtoîrè. Il survient alors dans les
bronches et dans le tissu pulmonaire des, troubles de la circulation, un ralentissement, une
gêne, un obstacle relatif, qui tendent à faire refluer le sang lancé par le ventricule droit, et
qui exigent de la part de cet organe des contractions plus énergiques et plus souvent réité¬
rées. De là résultent une fatigue du ventricule, un relâchement de ses parois, une dilatation
de sa cavité; mais, par un bénéfice de nature, les valvules, sigmoïdes participent à ce travail
hypertrophique; elles s’élargissent aussi ; et c’est à cette circonstance heureuse qii’il faut attri¬
buer l’extrême rareté de rînsufiisance valvulaire dans l’hypertrophie du cœur droit consécu¬
tive aux maladies respiratoires.
Dans les cas d’emphysème où le tissu pulmonaire est envahi dans une grande étendue, et
où la circulation du poumon est fort ralentie par la perte d’élasticité du tissu des vésicules
dilatées, les troubles cardiaques sont tels que la valvule de Thébésius peut être forcée et quel¬
quefois déchirée. Il s’ensuit une stase sanguine dans le tissu même du cœur, une altération de
nutrition, une lésion histologique de la fibre musculaire, et, finalement, une dégénérescence
graisseuse de l’organe, analogue à celle du foie. ‘
La rareté de ces lésions cardiaques chez les phthisiques est incontestable. Quelle en est la
raison? M. Lancereaux, pense que cela tient à ce que, dans là phthisie, une partie assez limitée
^ du tissu pulmonaire est intéressée, ce qui n’entraîne que des troubles circulatoires fort cir¬
conscrits; tandis que, daiis la bronchite chronique et l’emphysème, la perturbation circula¬
toire s’étend à une grande étendue et quelquefois à la totalité du poumon.
M. Cazalas fait observer que, dans la phthisie chronique, il y aune tendance générale à la
dénutrition, à l’atrophie, dont il faut également tenir compte. Le cœur est un muscle, il dimi¬
nue de force et de volume comme les autres; mais dans la phthisie aiguë, dont la marche est
rapide, et qui étend ses ravages sur une partie considérable du poumon, il n’est pas' rare de
rencontrer l’hypertrophie cardiaque ; M. Cazalas a eu l’occasion d’observer des cas de ce genre.
M. Arnoult pense qu’on pourrait trouver une autre raison de la rareté de l’hypertrophie
du cœur chez tes phthisiques et de sâ fréquence chez leà câtarrheux ou les emphysémateux,
dans ce fait, à savoir que, dans la phthisie, la lésion, c’est-à-dire le tubercule, se développe
dans le tissu cellulaire sous-muqueux et péri -vésiculaire, c’est-à-dire dans un lieu où il ne
peut apporter aucune gêne à la circulation pulmonaire; tandis que, dans la bronchite et l’em¬
physème, la lésion occupe la muqueuse elle-même où lé tissu des vésicules, c’est- à-diré des
membranes essentiellement vasculaires. ,
M. Fournet ne saurait partager l’opinion émise par M. Cazalas. Selon lui, la phthisie aiguë
ou galopante affecte une marche trop rapide pour laisser aux modifications organiques qui
amènent l’hypertrophie du cœur le temps de ,se produire ; il ne croit donc pas que la phthisie
aiguë puisse déterminer l’hypertrophie cardiaque.
Il ne croit pas davantage que la dénutrition musculaire qui s’observe dans le cours de la
phthisie chronique doive être invoquée pour expliquer la rareté ou l’absence d’hypertrophie
cardiaque chez les phthisiques. II ne faut pas oublier que le cœur appartient à la vie orga¬
nique, et qu’on ne saurait légitimement lui appliquer les lois pathogéniques auxquelles sont
soumis les muscles de la vie animale.
Sur la proposition de M. Gallard, la discussion est renvoyée à la prochaine séance.
La Société adopte les conclusions du rapport de M. Martin et procède, par la voie du scru¬
tin, à l’élection de M. Xavier Gouraud.
M. X. Gouraud est admis à l’unanimité des suffrages. . *
' Le Secrétaire annuel. B'
Le Gérant, G. RiCHEpoT,
Paris. — Typographie FÉi.ix Maltestb et C®, rue des Deùx-POrlea-Satnl-Sauveur, 22.
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fin venant remercier les Médecins des départements les plus fiévreux de France, et nolauj-
ment ceux de l’hôpital de liochelorl, des remarqués et désirs, qu’jls ont bien voulu tran^
mel^tre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarques lé plus souvé'nt exprimée,
^de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quiiioide- Armand à l’état sec. De cètle façop
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dans un document officiel, publié dans le Journal 8®*** réactif, fixe à la partie inferieure du bou¬
de Saint-Pétersbourg, le 8/20 juin 1860, et re- chon, et notre signature (indiquée ci-dessous)
produit, par les soins du Gouvernement français, apposée au bas d’une étiquette verte,
dans le Moniteur univmel, le 7 novembre de se garantir de ces compositions dange-
Tcuses qui SC cachcnt, surtout à l’étranger, der-
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exclusive et continue pendant un certain tfiwps. L'^r ®
Puisqu’il en est ainsi, quelle garantie plus sé- J ^ ^Çk
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No 20.
Samedi 17 Février 1866.
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Ce Journal paraît trois fois par Semaine, le TWA»»I, le JEtim, le SAIHKW,
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Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Doétcup am^édée XA’touit , Rédacteur en chef. — Tout ée! »îtit
concerne l'Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
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Médecine, 2.3,,à .Earj[s..
ALMANACH GÉNÉRAL
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE . DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
Publié par l'Administration de L’UNION MÉDICALE.
37me année — 1866.
En vente aux adresses ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, faubourg Montmartre, 56;
chez Adrien Delahate, libraire-éditeur, place de l’École-de-Médecioe.
Prix : 5 Francs SO Centimes.
^'importantes modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
fies Facultés et des Écoles et à l'enseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
«tu point de vue dé certains abus. A cette Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
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Grande médaille d’argent spéciale décernée par Sa Majesté le Roi des Pays-Bas.
Hnile de Foie de Morne brune* claire dn Docteur de Jongh
de la Faculté de médecine de La Haye , chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique.
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en prend de 1 à 5 suivant
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Aussitôt après les avoir
mises dans la bouche, il faut
boire 2 ou 3 cuillerées d’eau
froide
BREVET d’invention *. G. D. C.
DT
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crampes d’estomac, et toutes les doidijlms qàl proviennent
d’une irritation nerveuse. ^ ^
L’administration de l’ÉTiiEaf^
généralement adoptée par
permet de Tintroduire direotran
fixes, sans déperdU^nSmn^
entraîner
promptement dans l’estomac.
La vogue dont jouissent les
perles de Clertan a inspiré des
tentatives d’usurpation qui ont
été réprimées par les Tribu¬
naux.
Pour éviter qu’à l’avenir le
public ne soit trompé sur l’o¬
rigine de ce produit, nous don¬
nons ci-contre le modèle de
l’étiquette qui se trouve sur
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parce qu’elle
Ims^stomac, à doses
wMnc pour le malade.
Douche une ou plusieurs
Imitât deux ou trois cuillerées
as, A LA PHARMACIE, Rl)E CAUMARTIN, 45.
Pour les demies en gros, s'adresser à la maison L. FRERE, r. Jacat, I#.
L’UNION MÉDICALE.
N“ 20. Samedi 17 Février 1860.
SOMMAIBE.
I. Paris : Sür la séance de l’Académie des sciences. — H- Géographie médicale : Coup d’œil sur la
médecine dans l’Arabie centrale. — III. Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chi¬
rurgie : Discussion sur l’opbthalmie purulente ; — sur un cas de luxation congénitale des deux cris¬
tallins; — sur la luxation de l’épaule. — Amputation sus-malléolaire, au couteau galvano-caustique.
' — IV. CoDRRiER.— V. Fedii.leton : Causenes.
Paris, le 16 Février 1866.
BULLETIN.
Sur la séance de I^Académie des science.s.
Dans une note adressée à l’Académie, M. le professeur Sédillot, de Strasbourg,
entreprend la réhabilitation du chloroforme contre l’éther, exclusivement préconisé
par M. Pélrequin, de Lyon. M. Sédillot rappelle les trois propositions suivantes for¬
mulées par lui dès 1852 : l» Chloroformer est un art qui exige une attention de tous
les moments, beaucoup d’habileté et d’expérience; — 20 toutes les fois qu’on a
recours au chloroforme, la question de vie ou de mort se trouve posée ; — 3*» le chlo¬
roforme pur et bien employé ne tue jamais.
C’est reconnaître, en d’autres termes, que les dangers très-réels du chloroforme ne,
peuvent être conjurés que par la réunion de qualités multiples et qui ne sont point
vulgaires.
« Si l’on nous demande, ajoute M. Sédillot, pourquoi nous continuons à l’employer
cl à en recommander l’usage de préférence à l’éther, nous dirons comme M. Velpeau :
Le chloroforme agit plus vite, plus sûrement, et donne un calme et un sommeil plus
complets.
« La rapidité et la persistance de l’anesthésie chloroformique en font la supério¬
rité. Le réveil en est lent et silencieux ; celui de l’éther, rapide, indiscret et bavard.
Avec le chloroforme, on peut agir par surprise, et pratiquer sur la face, les yeux, à
FEUILLETON.
CAUSERIES.
— C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire.
— Quoi ! il n’est plus permis de s’occuper de l’enseignement de la médecine dans un
journal de médecine?
— C’est du moins ce que prétend l’Administration du timbre.
— Et vous acceptez cette prétention?
— Vous en parlez fort à votre aise. On subit ce qu’on ne peut empêcher; cela ne veut pas
dire qu’on l’accepte.
— Mais il y, a des juges à Berlin.
— A Paris, il a été toujours fort imprudent de soutenir un procès contre l’Administration
du timbre. Je concevrais d’ailleurs un procès collectif, puisque les intérêts de la Presse mé¬
dicale entière sont en jeu. Mais allez parler de collectivité, de mutualité, de solidarité dans
l’étal de division, d’antagonisme et de jalousie haineuse et féroce où se trouve la Presse mé¬
dicale. D’ailleurs, seule I’Union Médicale a été pincée, et ce n’est pas à elle qu’il convient de
rien provoquer.
~ Pourquoi donc celte préférence en faveur de I’Union Médicale? Elle n’a été ni le seul
journal, ni le premier à s’occuper de ces questions que le timbre veut interdire, elle les a
traitées même à un point de vue qui ne pouvait certainement lui attirer les sévérités d’une
administration quelconque; elle répondait au contraire ü des propositions d’un radicalisme
Tome XXIX. — Nouvelle série, 20
306
L
'UNION
MÉDICALE.
l’intérieur de la bouche, etc., i
une foule d’opérations impossibles aveb 1
l’éther, dont
les effets sont cependant assez longs à obtenir.
<c L’anesthésie chloroformique, prompte, facile et persistante, ajoute donc aux
ressources et à la puissance de la chirurgie, sans en diminuer la sécurité.
« L’art s’élève et progresse en surmontant les difficultés; il s’arrête et rétrograde,
s’il cède à la peine d’en triompher. »
M. Élie de Beaumont présente avec éloges V Annuaire scientifique de M. Deherain
pour l’année 1866. Il a lu le résumé des progrès récents de la géologie que contient
ce volume; il le trouve parfaitement fait, et il estime que les autres articles qu’il n’a
fait que parcourir sont à la même hauteur.
M. le docteur Saint- Lager, de Lyon, envoie un mémoire dans lequel il attribue la
production du goitre à l’usage des eaux chargées de sulfate de fer.
M. Léopold Giraud, à propos du mémoire lu par M. Delaunay dans la séance du
11 décembre dernier, et relatif au ralentissement de la rotation de la terre, causé par
les marées, écrit une lettre par. laquelle il revendique la priorité de cette découverte
au profit de M. Tyndall. ’ , '
M. le Secrétaire perpétuel fait remarquer que bien d’autres observateurs seraient
en droit d’élever les mêmes prétentions. L’important n’était pas de supposer que le
phénomène des marées peut ralentir la rotation du globe, mais il fallait montrer
que ce ralentissement est suffisant pour expliquer l’accélération apparente du moyen
mouvement de la lune, et c’est précisément ce que M. Delaunay a eii le mérite de
prouver.
M. Velpeau fait hommage à l’Académie, de la part de M. Léon Le Fort, d’un volume
intitulé : Recherches statistiques sur les Maternités. L’auteur a visité toutes les Ma'-
ternités d’Europe, et de l’étude attentive qu’il en a faite il tire cette conclusion : que
le danger de mort pour les femmes en couches est en raison directe du nombre des
malades que contient l’hôpital et du chiffre dé la population générale. Tandis qu’il
meurt, dans les grandes Maternités, 4 à5 femmes sur 100, il n’en meurt qu’une sür
170 qui accouchent à dopiicile. Il faut donc, c’est M. Le Fort qui le dit, supprimer
les grands établissements et faire en sorte que les femmes accouchent chez elles.
M. le général Morin, à l’occasion de celte présentation, dit que le Comité consul¬
tatif d’hygiène publique et de salubrité des hôpitaux près le ministère de l’intérieur.
profond et tout à fait révolutionnaire que le timbre a eu l’air de ne pas voir, et c’est sur
elle que tombe la punition!
— Sans compter que ce n’est pas la première fois que I’Union Médicale jouit de la faveur
d’appeler l’attention de l’autorité. Un jour, pour un article de discussion académique, le
nom du rédacteur était resté sur le marbre de l’imprimerie. Le lendemain , invitation de
passer au parquet du procureur impérial. Là, heureusement, nous rencontrâmes un très-
aimablô substitut qui ne voulut pas sévir contré une faute involontaire.' — Mais, mon¬
sieur le Substitut, lui dîmes-nous, en vérité, I’Union Médicale n’a pas la prétention
d’étre lue par vous avec tant d’attention que vous vous aperceviez d’un défaüt de signa¬
ture, il faut que vous ayez reçu quelque avis officieux...; Le jeune magistrat se mit à sourire
en nous rnontrant de loin un petit papier qui n’était autre chose qu’une dénonciation.
L’Union MÉDiCALE a la triste conviction d’avoir été deux ou trois fois encore victime du
même procédé, ce qui expliquerait naturellement la préférence dont elle est l’objet, quand
insciemraent elle transgresse quelqu’une des périlleuses dispositions qui régissent la Presse.
— Y a-t-il au moins une ligne de démarcation bien tranchée entre ce qui est permis et ce
qui est défendu, entre l’économie politique et sociale, qu’il vous est défendu d’aborder, et la
médecine, l’hygiène, la médecine légale, la police médicale, l’enseignement, l’assistance
publique médicale dans les villes et dans les campagnes, et une foule d’autres questions qui
intéressent la science et la profession?
— Eh non, mille fois non, on ne voit aucune limite, aucun fanal, pas le plus petit lumignon
qui puisse éclairer le journaliste sur ses droits et sur ses devoirs. Aussi peut-il tomber dans
le précipice, croyant marcher en terre ferme. Un autre jour que nous étions aussi appelé au
parquet, nous priâmes instamment le magistrat de nous indiquer cette barrière que nous ne
r.'ÜNION MÉDICALE.
307
s’est beaucoup occupé de cette question, et que leè documents recueillis par ses soins
confirment ceux de M. Le Fort. Mais beaucoup de femmes n’ont pas de domicile, et,
pour celles-là du moins, on ne peut supprimer les Maternités. Tout au plus peut-on
chercher à améliorer les conditions des établissements publics. Dans ce but, on dimi¬
nuerait le nombre des lits par salle, et l’on agrandirait très-largement l’espace occupé
par chaque lit. On adopterait aussi la disposition, déjà éprouvée par l’expérience, à
Dublin, de consacrer quatre salles de dix lits chacune pour un .service de trente accou¬
chées, de façon qu’il y eût toujours une salle vacante qui serait lavée et blanchie à
tour de rôle. ,
M. Morin . ajoute que l’opinion publique s’est émue de l’effrayante mortalité des
majsons d’accouchements, et qu’il importe qu’on sache que l’administration s’oc¬
cupe avec sollicitude de remédier à cet état de choses. , , r
A cela, M. Velpeau répond que M. Le Fort a commencé : depuis longtemps ses
recherches il est allé, à plusieurs reprises, passer six mois en Angleterre, puis en
Allemagne, etc. L’attention de l’Assistanco publique a été éyeillée,; et l’on a com¬
mencé la réforme èn ouvrant dans chaque hôpital une salle spéciale pour les femmes
en couches. On a même toléré, malgré les règlenaenls, . que des, accouchements, se
fissent dans les salles communes, au, milieu des autres malades. ,
M. Velpeau, faisant ensuite la part de l’influence des sentiments moraux, montre,
dans un langage plein d’élévation, que si les femmes, guérissent à domicile, .c’est
qu’elles ont autour d’elles des visages de connaissance et des cœurs amis ; tandis quê
iaiandon où ellqs se trouvent à l’hôpital , les craintes qui les assiègent. sur leur
propre sort et sur celui de leur enfant, aggravent singulièrement la crise! redoutablç
qu’elles traversent. Le moral ici est donc bien plus importantque l’hygiène, puisque,
dans le premier ehs, elle, s guérissent malgré les conditions déplorables que leur fait
la niisère à domicile. ' ,
M, Mathieu a parcouru rapidement rouyràge de M. Léon Le Fort, et les chiffres
sur lesquels s’appuie rauteur lui paraissent assez sérieux pour qu’il demandé le
renvoi du livre à la commission de Statistique, qui l’examinera avec intérêt et profit.
Ih Maximin Legrand.
devions pas franchir, et qui sépare la science politique et sociale de la science médicale, —
comme si la science médicale’ n’était pas science sociale par excellence! — lé magistrat ne
put que nous répondre avec un accent de tristesse dont nous lui sommes encore reconnais¬
sant ; « La loi ne donne pas de définition, ce n’est pas àmoj de vous indiquer lalîmite, c’est
à vous de la voir, à vos risques et périls. »
— C’est peu consolant.
— L’autre jour, M. le vérificateur du timbre, qui a eu l’aimable atteiiliori de ne saisir
qu’un seul numéro de TUnion Méûicale au lieu de saisir, comme il en avait le droit, tous
les numéros déposés à la poste, ce qui eût ruiné notre Société, cet obligeant fonctionnaire,
dis-je, a eu la bonté de me donner un critérium pour distinguer ce qui est permis de ce qui
est défendu : « Voyez, me disait-il, vous parlez de l’organisation de l’ePseignement; or, qui
peut changer celte organisation, si ce n’est la loi, si ce n’est le Corps législatif? En traitant
de l’enseignement vous traitez donc une matière d’économie politique et sociale. » Je ne
donne pas ce critérium comme indiscutable ou infaillible, je le donne comme témoignage
de l’idée qu’on se fait à l’Administration du timbre des droits et des devoirs de la Presse
médicale.
— Je vous défierais bien, avec ce critérium, de sortir de l’observation clinique et de la
formule.
— C’est bien ce que me disait M. le vérificateur, en me citant l’exemple d’un journal bien
sage, dans lequel on ne rencontrait jamais rien qui donnât matière à amendes. Imitez-le, ou
bien faites -vous timbrer, ajouta- t-il.
— Seriez-vous au moins préservés par cette précaution onéreuse?
— Pas le moins du monde, car il faut savoir que la Presse non timbrée, non camionnée,
308
L’UNION MÉDICALE.
GÉOGRAPHIE MÉDICALE.
COUP D’CœiL SUR LA MÉDRCIIVE DANS L’ARABIE CENTRALE.
Sommaire. — Précautions à prendre pour exercer l'art de guérir dans l’Arabie centrale. — État actuel
de la médecine arabe. — Les Bédouins Solibahs considérés comme médecins. — Tableau détaillé des
maladies qu’on observe le plus souvent dans les provinces du centre et de l’e.^t de l’Arabie.
Plusieurs provinces maritimes de l’Arabie avaient déjà été visitées et explorées à
diverses époques. On possédait quelques documents sur l’Yemen et l’Héjaz, sur la
Mecque et sur Médine, et les États d’Hadramant et d’Oman n’étaient point tout à fait
inconnus. Mais on ne savait rien de positif sur les contrées de l’intérieur de cette
partie de l’Asie. Quelles étaient les mœurs de ses habitants ; étaient-ils civilisés ou
plongés encore dans la barbarie ; quels étaient leurs gouvernements et leurs institu¬
tions ; comment étaient disposées les plaines et les montagnes de cette vaste pénin¬
sule? Telles étaient les questions que les historiens et les géographes avaient dû se
poser bien des fois, et qui attendaient toujours une solution.
Un voyageur intrépide, et muni de connaissances aussi profondes que variées,
M. Palgrave, a résolu de combler cette lacune historique et d’explorer, au péril de sa
vie, l’intérieur de la péninsule arabique. Il a consacré à la relation de ce long et im¬
portant voyage deux volumes ornés d’une carte et de plusieurs plans (1). Cet ouvrage
contient sur la médecine arabe de curieuses observations, qu’il m’a paru utile d’en
extraire au point de vue de la géographie médicale, qui a été peu étudiée encore;
malgré toute l’importance qui s’y attache. L’auteur n’est point médecin, mais il a
étudié sérieusement la médecine, comme il est facile de s’en convaincre à la lecture
de son travail, et il a dû prétexter l’exercice de cet art pour pénétrer chez des peu¬
ples défiants et ombrageux, qui ne voient que des espions dans les étrangers qui les
approchent. Grâce à son prétendu titre de docteur, il a eu accès dans les palais des
souverains et dans l’intimité des familles, et il a pu recueillir de précieux documents,
qui jettent une vive lumière sur une société jusqu’alors inconnue.
(1) Narrative ofa year’s journey through central and eastern Aràbia 1862-63 ; by William Gif¬
ford Palgrave, late of the eighth régiment Bombay n“ 1. In two volumes — 1865.
non aulorisée, tombe sous deux juridictions : celle du fisc et celle des tribunaux correction¬
nels. Un journal qui se soumettrait au timbre ne pourrait pas plus pour cela traiter de ma¬
tières d’économie politique et sociale, s’il n’était cautionné et autorisé. Il éviterai^, Charybde,
c’est vrai, mais il n’éviterait pas Scylla. Dans ses conditions actuelles, la Presse; médicale
peut être à la fois ruinée par le timbre et supprimée par le tribunal correctionnel.
— La position n’est pas agréable. Pensez-vous, d’ailleurs, qu’il soit possible de changer
cet état de choses?
— Changer! non; mais peut-être que, par une action ççrnmune et par des réclamations
mesurées, il serait possible d’arriver à une sorte de tolérance pour les journaux scientifi¬
ques, pour la Presse médicale surtout, qui, en dehors de la pathologie proprement dite, ne
peut faire un pas sans se heurter à ce que l’on appelle l'économie sociale et politique. Il
n’est pas possible que le ministre de la justice, d’un côté, que le ministre des finances, de
l’autre, ne comprennent pas qu’un journal de médecine a le droit et le devoir d’éclairer ses
lecteurs sur tout ce qui concerne l’hygiène publique; qu’il serait ridicule qu’il ne pût s’oc¬
cuper ni des conditions hygiéniques à rechercher dans la construction de nouveaux hôpi¬
taux, ni de l’aménagement des eaux publiques, des égouts, de la voirie, des cimetières, des
abattoirs; qu’il serait nuisible à de grands intérêts que des esprits compétents, ayant sérieu¬
sement étudié la matière, ne pussent donner leur avis sur la meilleure organisation de
l’Assistance publique, de l’enseignement et des conditions d’exercice de la médecine; sur
des pétitions adressées au Sénat relativement, par exemple, à la loi de 1838 sur les aliénés,
et sur tant d’autres questions où la compétence de la médecine est indiscutable et le con¬
cours des médecins inévitable.
— Vous avez raison; mieux vaudrait employer cette forme de pétitionnemeni, de mé-
L’UNION MEDICALE.
300
Parti avec un de ses amis, le 16 juin 1862, delà petite ville de Maan,qui est située
sur la route que parcourent les pèlerins pour se rendre de Damas à la Mecque,
M. Palgrave traverse le désert, puis la province de Djowf, qu’il décrit avec soin; mais
nous ne nous arrêterons avec lui que dans la ville d’Hayel, la capitale du Djébel
Shomer, et la résidence de Telal, souverain de cette partie de l’Arabie centrale. C’est
là, en effet, qu’établi dans une maison voisine du palais, il va, pour la première fois,
exercer publiquement l’art de guérir.
Une heure environ après le lever du soleil, dit M. Palgrave, les promeneurs de la
ville, poussés par la curiosité, se dirigèrent vers notre demeure, dont j’avais eu soin
délaisser la porte ouverte. — Autour des murs de la cour, et dans l’ombre qu’ils
projetaient, nous avions disposé des tapis et des coussins, pour recevoir ceux qui
pourraient venir visiter ou consulter le savant docteur. La chambre située à gauche
de la cour avait été convenablement tapissée ; c’est là que je m’assis, les jambes croi¬
sées, ayant devant moi une balance, un mortier de cuivre, un vase de même métal,
cinquante à soixante boîtes remplies de drogues et quelques flacons. J’avais placé à
côté de moi deux livres de médecine arabe, et caché sous mon coussin deux formu¬
laires anglais ou français, que je pouvais consulter en secret si c’était nécessaire. Mon
ami faisait de son mieux pour paraître mon aide. Assis près de la porte, il avait pour
mission de s’enquérir dès besoins des visiteurs, et de les faire pénétrer l’un après
l’autre dans le sanctuaire de la science.
Nous n’attendîmes pas longtemps ; la cour fut bientôt remplie de clients, accourus
les uns du palais, les autres de la ville. L’un avait un parent malade, qu’il me priait
d’aller visiter; un second était malade lui-même; un troisième était venu me voir par
politesse ou par curiosité. Afin de lie pas perdre de temps, et de sauvegarder ma
dignité et ma popularité, j’adoptai une ligne de conduite à laquelle je me conformai
pendant tout le reste de mon voyage, et qui me réussit admirablement. D’abord, je
résolus de refuser mes soins aux femmes et aux petits enfants, dans le double but
d’éviter des insuccès que me faisait craindre l’insuffisance de mes connaissances
médicales, et de me ménager des loisirs pour des affaires plus intéressantes. Je
décidai, en outre, que je ferais bon accueil à tous les hommes qui viendraient me
consulter, ou que je visiterais à domicile, et que je n’en laisserais partir aucun sans
lui avoir, dans le cours de la conversation, donné une idée suffisamment favorable
moire aux ministres, que de hasarder contre le timbre un procès dont le résultat serait très-
chanceux.
— Ce serait d’autant plus prudent qu’un procès gagné par le timbre éveillerait immédia¬
tement l’attention du parquet, et que le journal mis en avant serait très-probablement con¬
damné sous les deux espèces.
— Toujours est-il que voilà d’honnêtes et paisibles citoyens qui ne demandent pas mieux
que de vivre en paix avec la loi, avec le gouvernement, avec le timbre et le parquet, et qui,
sans le vouloir et sans le savoir, vont commettre ou une contravention qui ruine une entre¬
prise honorable, ou un délit qui supprime une propriété.
— C’est parler d’or, et ces considérations bien présentées seraient de nature peut-être à
obtenir que le timbre fût à l’avenir moins perspicace.
— Comme simple nouvelle, savez-vous ce qui se passe dans la commission du ministère
de l’instruction publique?
— Rien ne transpire à ce sujet, et je crois qu’il y a de bonnes raisons pour cela, c’est
qu’il ne se passe pas grand’chose. On dit seulement qu’il est arrivé une vingtaine de
demandes de créations de Facultés de médecine nouvelles par autant de villes de premier,
de second et de troisième ordre. Vous savez que tous les jours les grands journaux annon-
çent qui l’un, qui l’autre, que le décret créant quatre Facultés de médecine nouvelles doit
paraître le lendemain au Moniteur, Jusqu’ici le Moniteur s’est lu, et il se taira longtemps,
comme nous l’avons toujours ici prétendu. Nous ne savons où les nouvellistes sont allés se
renseigner, mais ce que nous pouvons assurer, c’est qu’il n’est et qu’il n’a été nullement
question de cette création, qui ne se justifierait, en effet, par aucune raison bien sérieuse.
D’ Smi’LICli.
310
L’UNION MÉDICALE.
de mon habileté, mais aussi que je n’entreprendrais aucun traitement régulier sans
êire préalablement rensigné sur le genre de vie et sur la position sociale du malade.
En pays étranger, la prudence commande généralement de semblables précautions,
et j’avais des raisons toutes particulières de me tenir sur mes gardes. Je savais, en
effet, que jamais, ou presque jamais, les Arabes ne payent le médecin, à moins tou¬
tefois qu’il ne leur ait rendu la santé. Us ont l’habitude de stipuler avec lui cette
condition, et, quand elle a été remplie, ils lui offrent dos honoraires proportionnés
à l'a gravité de la maladie, à la peine qu’elle lui a causée et à d’autres cireonstanoes
analogues. Mais si le malade n’a point été sauvé, le médecin n’a rien à attendre. Il
est évident que ces procédés exigent de la part de ce dernier beaucoup d’intelligence
et de tact, s’il ne veut pas perdre sa bonne réputation et le fruit de son travail. Il
doit, ayant tout, s’éclairer sur le caractère et la solvabilité du client, puis appeler des
témoins pour pçéciser soigneusement devant eux ce qu’il entend par guérison, afin
d’ôter tout prétexte à la: chicane. Enfin, autant que possible, il cherchera à s’assurer
du pronostic de la maladie, et, si le cas est défavorable, il pourra refuser ses soins.
Cependant, comme une pareille conduite, si l’on se presse trop, peut porter le public
à douter de la science du médecin, celui-ci peut, selon les circonstances, recourir à
plusieurs petits expédients : par exemple, s’il reconnaît que la mort est imminente,
il déclarera que les décrets de la Providence doivent avoir leur cours, et qu’on ne
peut attendre que du ciel un soulagement ou le rétablissement de la santé. Dans les
cas moins mauvais, mais encore défavorables, j’eus l’idée, dit M. Palgrave, de récla¬
mer pour mes soins, des honoraires exorbitants, que je savais qu’aucun Arabe ne
consentirait à payer, et j’essuyai ainsi un refus accompagné de paroles obligeantes.
De temps en temps, je rencontrai quelques personnes raisonnables, qui, quoique
je les eusse prévenues que toutes les ressources de mon art n’agiraient que comme
un palliatif, ou que, si elles produisaient quelque amélioration, ce, ne serait qu’au
prix de beaucoup de temps et de patience, consentirent quand même à accepter mes
soins, s’engagèrent à les reconnaître, quel qu’en fût le résultat, et tinrent cons¬
ciencieusement parole. Mais ce sont là de très,-rares exceptions à une règle beaucoup
plus générale. ,
Quelle que soit la dextérité de celui qui exerce l’art de guérir dans. l’Arabie cen¬
trale, il rencontrera, dans les habitants de ce pays, des malades difficiles et bizarresi
qui, suffisamment intelligents sous d’autres rapports, se conduisent, en ce qui con¬
cerne la médecine, comme de véritables enfants. Leur l^sculape est tenu de faire
preuve de beaucoup de patience et de bonne humeur, et de montrer mênie de temps
en temps un petit grain d’un innocent charlatanisme. Il doit considérer les médica¬
ments qu’on lui demande ou qu’il administre, comme des. substances merveilleuses
destinées à produire sur-le-champ une amélioration manifeste, sans qu’il soit néces¬
saire d’imposer aucune règle au patient, sous le rapport de son alimentation ou de
ses vêtements, quoique ces conditions entrent réellement pour les deux tiers dans les
guérisons obtenues aussi bien en Asie qu'en Europe. Si, au bout d’un jour ou deux
de traitement, le malade ne se sent point guéri, ou du moins très-près de l’être, il
abandonne la médecine et le médecin. Aussi il convient, quand on peut le faire en
conscience, d’adopter, dès le début, un traitement énergique. L’homœopatbie et la
médecine expectante obtiendraient peu de succès chez les Arabes.. Il est bon de savoir,,
en outre, que la constitution vigoureuse de ce peuple exige des doses qui seraient
presque: mortelles pour un Européen.
L’auteur n’a point trouvé exactes les affirmations de plusieurs voyageurs, qui
déclaraient que les Arabes jouissaient d’une vue extrêmement perçante et d’une
ouïe très-subtile. Mais ce qui l’a frappé chez eux, c’est que la sensibilité générale est
très-émoussée. Dans plus d’une occasion, il dut employer le couteau ou le caustique,
et il fut surpris du calme et de la patience dont les opérés faisaient preuve. Un jour,
par exemple, il reçut la visite d’un jeune homme qui portait une balle profondément
logée dans l’avant-bras, et qui insista pour qu’on en fît l’extraction. L’opération fut
L’ÜNIOJN MÉDICALE.
31.1
laborieuse, puisqu’il fallut diviser les muscles jusqu’à l’os. Le jeune Arabe soutint
son bras ferme et inflexible comme s’il eût appartenu à un tiers, et sa physionomie
impassible ne trahit un éclair de joie que quand la balle, retirée à travers l’incision,
fut placée dans sa main. Après un court intervalle nécessaire pour le pansement, il
retourna chez lui emportant triomphalement son projectile. Ce fait, et d’autres ana¬
logues qu’on pourrait raconter, démontrent que la race arabe n’est ni nerveuse ni
excitable.
Tous les Arabes, même les esclaves nègres, ont appris par routine la fameuse
division des tempéraments; ils ne manquent pas de demander s’ils sont bilieux, san¬
guins, lymphatiques ou nerveux, et ils attachent la plus grande importance à la
réponse qui leur est faite. Ils ont coutume de montrer la langue sans qu’on le leur
demande, et de tendre le bras pour qu’on leur tâte le pouls. Mais, si le médecin ne
veut point passer pour un ignorant, il doit successivement explorer le pouls aux deux
poignets, car les Arabes supposent que les deux artères radiales sont tout à fait indé¬
pendantes l’une de l’autre. En un mot, la théorie de la circulation du sang et le nom
immortel d’Harvey leur sont encore inconnus. Les chambres des malades sont sou¬
vent remplies de visiteurs, parce qu’on considère presque comme un devoir sacré de
distraire et d’égayer celui qui souffre; et ce dernier, au lieu de demander l’isolement,
ne désire que d’être entouré d’une nombreuse compagnie. 11 en est de même quand
la mort vient de frapper une victime dans une famille. Les plus proches parents du
défunt, fils, femme ou mari, ouvrent la maison pendant plusieurs jours pour rece¬
voir le plus possible de visites et de consolations, de sorte que la solitude du malheur
rencontre dans ce pays peu de partisans.
Gn pense généralement en Europe, que si lesArabes n’ont point inventé l’art de
guérir, ils l’ont au moins perfectionné. Il n’en est rien pourtant : foutes les connais¬
sances que les médecins de Bagdad ou de Cordoue peuvent posséder, ont été puisées
dans les traductions d’Hippocrate ou de Galien, dans la physique d’Aristote, dans les
traités de Celse qui font partie des compilations bizantines , et dans les ouvrages des
Grecs modernes.. Ces ouvrages, traduits avec plus ,ou moins de soin en langue arabe, et
auxquels on n’a ajouté que quelques listes inexactes d’herbes provenant de la Perse, de
l’Afrique ou de l’Égypte^ quelques traités confus et non scientifiques, sont restés jus¬
qu’aujourd’hui \Q nec plus ultra de la science médicale des Arabes., Leurs premières
recherches furent étouffées par l’immobilité de l’islamisme ; car, d’après Mahomet,
chercher à connaître les propriétés curatives ou nuisibles de tel ou tel corps, c’est
rapporter à la créature un honneur qui est exclusivement dû au Créateur. Déplus,
la pratique des autopsies et les études anatomiques étaient interdites, et sont encore
aujourd’hui considérées avec horreur, parce qu’elles violent les droits de Munkar et
de Nekeer, les anges des tombeaux. Ne connaissant ni l’anatomie humaine, ni la
pharmacologie,' les médecins arabes ont renoncé à la fois aux recherches expéri-
meaitales et théoriques, et,jusqu’à nos jours, ils sont restés ensevelis dans une igno¬
rance dorit ils ont conscience, et dans laquelle ils se complaisent.
Ci’ est ici le moment de parler d’une classe particulière de praticiens, qui jouissent
maintenant d’une grande vogue dans l’Arabie proprement dite.
Des frontières de la Syrie aux vallées de l’intérieur du Nejed. est répandue une
tribu errante, partout la même, et partout différente des peuples qui l’entourent,
facile à reconnaître et bien connue de tous ceux qui ont parcouru le désert, c’est la
race des Bédouins Solibahs. Ils mènent un genre de vie spécial, ne prennent jamais
part aux guerres des peuplades fixées au sol, et ne contractent jamais de mariage
avec elles. Leur principale, et pour ainsi dire unique occupation, consiste à chasser
l’autruche et la gazelle, et ils ont acquis dans cet exercice une habileté sans rivale.
Étrangers à la tige arabe, et descendus sans doute d’une race plus septentrionale, ils
haïssent la religion de Mahomet, qu’ils désavouent hautement et en public. Les
habitants de là péninsule arabique considèrent ces Bédouins Solibahs comme possé¬
dant des connaissances médicales plus étendues que celles de leurs médecins ordi-
312
L’ÜNlüiN MÉDICALE.
naires, et ils racontent sur eux et sur leur science des histoires qui, pour être em¬
preintes d’une certaine exagération, ne sont pourtant point tout à fait incroyables. On
dit, par exemple, que les chirurgiens solibahs pratiquent la paracenthèse, la litho¬
tomie, et d’autres opérations plus diffîciles encore, et qu’ils administrent des traite¬
ments médicaux de toutes sortes pour des maladies diverses et compliquées. Il
semble, en un mot, que la réputation de cette Faculté errante s’appuie jusqu’à un
certain point sur des faits plausibles.
Quoi qu’il en soit, et pour en revenir à ce qu’a vu M. Palgrave, le séné et la colo¬
quinte, deux produits indigènes dont les effets sur l’économie animale sont bien
éprouvés, sont presque les deux seuls médicaments végétaux employés. Le soufre et
les sulfures de mercure et d’arsenic forment toute la liste des substances destinées
à l’usage externe. — La saignée est connue, surtout celle du bras, mais elle est rare¬
ment pratiquée, parce que peu de personnes possèdent l’habileté ou les instruments
nécessaires pour cette opération. Il n’y a qu’un remède qui soit employé avec prodi¬
galité, et supporté avec une patience héroïque, c’est le cautère actuel. Quel que soit le
mal, en quelque endroit du corps que la douleur se soit fixée, vile on recourt au fer
chaud, et si le patient est assez malheureux ou assez indiscret pour se plaindre, il est
sûr d’être cautérisé plus énergiquement encore.
Le plateau central de l’Arabie, limité à l’est par le Djebel Toweyk, à l’ouest par
le désert de Hajj ou la route des Pèlerins, au nord par le Nefood, situé au-dessus du
Djebel Shomer, et au sud par le Wadi Dowasir, est un des pays les plus salubres du
monde, et par conséquent un de ceux où il règne le moins de maladies. Grâce à son
atmosphère vive et pure, à son climat sec et à sa température modérée, on y observe
peu de maladies de Bright ou d’Addison. La sobriété des habitants les prédispose
peu à la goutte; et le cancer, avec toutes ses formes aussi odieuses que variées, semble
banni de ce pays. Les femmes, n’étant ni romanesques ni nerveuses, ne sont pas
sujettes à l’hystérie. La fièvre intermittente, tierce ou quarte, ou d’un autre type, y
est extrêmement rare. Le typhus et la fièvre typhoïde sont entièrement inconnus
dans le Nejed, en prenant ce mot dans sa plus large acception géographique, et il
semble que la peste importée d’Égypte ou de la Perse n’a jamais visité ce plateau
élevé. Quelles sont donc les maladies qui déciment les habitants de l’Arabie centrale ?
L’Arabie est parfois envahie par des maladies épidémiques ou contagieuses. Ainsi,
en 1854 ou 1855, car là connaissance exacte du temps est tout à fait impossible
dans ce pays, le choléra, qui avait parcouru les royaumes les plus importants et les
plus peuplés de l’Orient, s’abattit sur l’Arabie centrale qu’il semblait avoir oubliée
jusqu’alors. Venu du côté de l’Égypte, au dire des habitants, et ayant traversé le
désert de l’ouest à l’est, il tomba comme la foudre sur le Nejed, et y exerça ses ravages
ordinaires, sans qu’aucune mesure préventive ou curative lui fût opposée. La pro¬
vince élevée de Sedeyr échappa seule à l’épidémie, tandis que les districts inférieurs
de Yemamah, d’Hareek, de Woshem et de Dowasir eurent beaucoup à souffrir. Le
Aared lui-même fut un des plus cruellement éprouvés. Riad, la capitale du Nejed,
qui est située dans une vallée humide et étroitement encaissée, fut dépeuplée. Un
tiers de ses habitants périrent, dit-on, dans l’espace de quelques semaines, et on
compta parmi les victimes plusieurs membres de la famille royale et plusieurs
autres personnes de distinction.
En 1862-1863, à l’époque du voyage de M. Palgrave, le choléra se déclara encore
à Riad, probablement par suite des communications fréquentes qui existaient entre le
Caire et le Nejed. Feysul, souverain de ce pays, considérant le fléau comme un cbâ-
timent que le ciel infligeait à son peuple, pbur le punir de ce qu’il s’était laissé cor¬
rompre par les vices des Égyptiens, assembla les notables de sa capitale, et confia à
vingt-deux d’entre eux le soin de pratiquer les réformes les plus urgentes, en les
rendant responsables, devant le Dieu de Mahomet, de la continuation de l’épidémie.
Il leur conféra un pouvoir absolu pour renverser tout ce qui était contraire aux doc¬
trines et aux pratiques religieuses des Wahhabites, et pour veiller à la pureté des
L’UJNION MÉDICALE.
313
mœurs, dans la capitale d’abord et ensuite dans tout l’empire. Jamais censeurs ro¬
mains, dans leurs plus beaux jours, n’avaient joui d’une autorité plus étendue. Toute
personne qui avait négligé de se rendre cinq fois le jour dans les mosquées pour les
prières publiques, qui avait fait usage du tabac sous une forme quelconque, qui avait
porté de l’or ou des vêtements de soie, qui avait conservé de la lumière cheïelle
après les prières du soir, qui avait chanté ou joué d’un instrument de musique, avait
commis une faute qui était sévèrement punie. Tout ce qui, en paroles ou en actions,
semblait contraire à la lettre du Coran et aux commentaires wahhabites était dénoncé
ou puni immédiatement. Surpris à fumer du tabac, le propre frère de Feysul, fut
battu de verges à la porte du palais, et sous le même prétexte, ou à l’instigation d’un
compétiteur qui désirait son poste, le premier ministre fut saisi dans la rue et soumis
à une fustigation si prolongée et si cruelle, qu’il mourut le lendemain. Quant au cho¬
léra, il ne tarda pas à disparaître. Aussi, est-ce à tort qu’un écrivain distingué de la
Revue des Deux-Mondes^ s’appuyant sur le récit de M. Palgrave, a déclaré que le
choléra était endémique en Arabie.
La petite vérole a été connue des Arabes depuis un temps immémorial, et l’inocu¬
lation est encore en usage dans le Nejed, quoique personne ne puisse dire à quelle
époque elle y fut introduite. Des aventuriers de Damas ont apporté la vaccine jusque
dans le Djowf, et dans ces derniers temps, Telal encouragea son extension dans le
Djebel Shomer; mais dans les états Wahhabites, des préjugés analogues à ceux qui
existèrent autrefois en Angleterre parmi les classes ignorantes ont empêché jusqu’au¬
jourd’hui la propagation de la vaccine. La fièvre scarlatine règne aussi dans la pénin¬
sule arabique, et il en est probablement de même de la rougeole.
Une source très-commune de maladies diverses est la diathèse scrofuleuse remar¬
quablement fréquente dans la race arabe. Elle affecte plus souvent les viscères abdo¬
minaux que les poumons, car la phthisie pulmonaire est relativement rare. L’engor¬
gement strumeux des ganglions du cou, et le rachitisme avec les difformités qu’il
entraîne, se rencontrent dans le Nejed du sud, tandis que M. Palgrave ne les a point
rencontrés dans les provinces de Shomer, de Kaseem et de Sedeyr.
La sciatique, le lombago et toutes les formes de rhumatisme sont peut-être les
affections les plus communes en Arabie, surtout parmi les Bédouins et les pauvres
paysans. Les affections cardiaques, triste conséquence du rhumatisme, ne sont point
du tout rares, et se terminent souvent par l’hydropisie. Dès que la maladie du cœur
apparaît, on essaye quelquefois de la combattre par des émissions sanguines et des
purgatifs, qui amènent un soulagement temporaire. Dans certains cas, la poitrine
du malade est cautérisée au fer rouge sur toute son étendue, remède plus douloureux
encore qu’inutile, mais qui est autorisé par le prophète. Dès que l’anasarque est
constatée, le malade a perdu tout espoir de recouvrer la santé. Le fer rouge est appli¬
qué aussi aux rhumatisants, qui obtiennent pourtant, dans certains cas, le privilège
d’une simple friction. Les sudorifiques ne sont jamais employés.
La dyspepsie et la gastrite chronique ne sont guère moins à la mode que le rhu¬
matisme. Rien d’étonnant à cela, dans un pays où, pendant huit à neuf mois de
l’année, au moins pour les classes moyennes et inférieures, l’alimentation ne se
compose que de dattes sèches, de mauvais mouton et de pain sans levain mal pré¬
paré. L’ulcération de l’estomac ne paraît point rare non plus; elle attaque de préfé¬
rence les femmes, et M. Palgrave pense que, si on faisait des autopsies, une femme
au moins sur six présenterait des traces de cette affection. Dans sa pratique peu
étendue et de courte durée, il a observé deux cas dans lesquels une péritonite sou¬
daine et violente, suivie d’une mort prompte, a succédé à un dérangement chronique
de l’estomac, et a été, selon toute apparence, le résultat d’une perforation. L’une des
victimes, une jeune femme, fut, en outre, torturée pendant son agonie par une vaste
cautérisation pratiquée, malgré les protestations de l’auteur, par la main du ma¬
réchal-ferrant.
La colique, et même l’occlusion complète de l’intestin, s’observent communément
314
L’UNION MÉDICALE.
en Arabie, et, dans ces cas encore, les médecins du pays n’ont aucun remède à offrir.
Quant à la dysenterie et à la diarrhée chronique qui se présentent quelquefois, elles
sont considérablement moins fréquentes que dans l’Inde; mais, comme on ne leur
oppose ni médicaments, ni régime, la dysenterie est quelquefois mortelle. L’auteur
administrait, dans ce dernier cas, l’opium, qui est inconnu des Arabes comme agent
thérapeutique, et avec lequel il obtint des effets surprenants. Les hémorrhoïdes et la
Assure à l’anus se rencontrent journellement; les premières, le long des côtes du
golfe Persique; et la seconde, dans le Shomer et le Nejed. Les médecins arabes trai¬
tent les hémorrhoïdes par l’extirpation, quand ils le peuvent, et, dans le cas con-
trrire, ils se contentent de faire à leurs malades un discours sur la patience. ;
La Aèvre intermittente est rarement contractée dans le Nejed, mais on l’observe
souvent pendant des mois, et même pendant des années, sur des sujets qui l’ont rap¬
portée de Bàsrab, de Basa ou de Kateef. Dans ces cas, M. Paigrave a administré avec
succès le sulfate de quiiiine pour couper les accès, puis le sulfate de zinc, qui lui a
paru très-efficace pour réduire le volume de la rate hypertrophiée. — Çà et là, dans
le Nejed et le Shomer, on observe quelques cas légers de Aèvre rémittente, qui n’est
qu’une forme adoucie de la Aèvre rémittente de l’Inde, et qui cède rapidement à
l’usage des antimoniaux. Les médecins arabes ne connaissent pas la quinine, et,
quand les toniques leur paraissent indiqués, ils ordonnent des décoctions de sheeab,
plante extrêmement amère, qui croît partout dans les terrains élevés, ou des infu*'
sions de themam, petite plante aromatique qui paraît spéciale au Nejed.
La syphilis est excessivement commune dans l’Arabie centrale : comme tous les
autres peuples, les Arabes lui assignent une origine étrangère, et affirment qu’elle fbt
inconnue parmi eux jusqu'au jour où elle leur fut apportée par les Persans. Cepen¬
dant, le mot « belegh, » qui sert à désigner cette maladie, est de l’arabe pur, et il
est à craindre que la maladie' elle-même ne soit pas moins arabe, quoiqu’il soit
juste de reconnaître que les mœurs déréglées des Persans, et le passage fréquent dé
leurs caravanes de pèlerins traversant le Nejed pour se rendre à la Mecque, puissent
avoir contribué à la répandre. Aujourd’hui qu’elle a complètement élu domicile dans
le pays, et qu’aucune surveillance n’en arrête les progrès, elle constitue pour cette
population un véritable Aéau. Les naturels pensent que le virus syphilitique est
transmissible dans des limites aussi étendues que celui de la variole ou de la scarla¬
tine. Ils savent que le mercure est le spécifique qu’'il convient d’opposer aux ravages
de ce Virus, mais ils n’administrent que le Sulfure de ce métal,' ou cinabre ordinaire
du commerce. Quant au traitement particulier basé principalement sur le régime, et
qu’on désigne, en Europe, sous le nom de traitement arabe, il ne paraît point mé-s
riter cette dénomination, car M. Paigrave n’en a jamais entendu parler en Arabie.
L’hydropisie de l'ovaire n’est pas rare dans le Nejed, et comme les Arabes la con¬
fondent avec la grossesse, ils parlent dé femmes qui ont porté leurs enfants pendant
quatre et cinq ans.
L’hémorrhagie cérébrale occupe une large place sur la liste des misères léguées par
Adam à ses enfants de l’Arabie. 11 en est dé même de la paralysie avec ses différentes
formes, telles que l’hémiplégie, la paraplégie, la paralysie d’un seul membre ou d’une
seule branche nerveuse. Le tic douloureux et la migraine ont surpassé en fréquence
les prévisions deM. Paigrave; il a observé aussi des cas de chorée, et même dé très-
graves, quoique cette affection ne soit point commune. Quant au tétanos, il en a
entendu parler, mais aucun cas n’a réclamé ses soins. — Des épileptiques lui furent
plusieurs fois présentés, mais il ne séjourna jamais assez longtemps dans une localité
pour pensera traiter sérieusement cette horrible maladie, dont les conséquences ne
sont pas moins redoutables en Arabie qu’en Europe. Enfin , il a observé à Riad la
manie et la folie furieuse. Les Arabes ont un bon remède ou plutôt une torture à
opposer à ces trois dernières maladies : c’est le cautère actuel. M. Paigrave a vu
un jeune épileptique, qui avait été ainsi cautérisé de la tête aux pieds, sans avantage,
bien entendu, et un malheureux fou, appartenant à une famille distinguée de Riad,
L’UNION MÉDICALE.
31Ô
auquel on avait pratiqué sur la tète une brûlure circulaire pénétrant jusqu’à l’os. Un
pareil traitement eût été bien capable de faire naître la folie, si elle n’eût existé déjà.
La rage, déterminée par la morsure du chien, est connue dans toutes les parties
de la péninsule arabique, et j’ai entendu raconter, dit l’auteur, des histoires merveil¬
leuses concernant une plante qui est employée comme remède contre l’hydrophobie.
Une personne atteinte delà rage, qui en avait fait usage, aurait rendu, j’en demande
pardon à mes lecteurs, plusieurs petits chiens, et aurait été sauvée! Celui qui rap¬
portait le fait déclarait avoir vu ces petits chiens extraordinaires, et décrivait avec de
minutieux détails, leur couleur, leur grosseur, leur forme, etc. Mais vainement je
cherchai à me procurer cette plante miraculeuse, elle fut toujours introuvable.
Le fænia et les autres vers intestinaux sont extrêmement rares en Arabie, et quand
leur présence est soupçonnée, on administre un remède infaillible, la décoction de
racine de grenadier sauvage.
L’asthme semble, proportionnellement, plus fréquent en Arabie qu’en Europe,
comme si l’air vif du Toweyk prédisposait à cette pénible affection. Le datura stra¬
monium, qui croît partout dans ces contrées, n’y est guère employé comme remède.
Il joue parfoi^ le rôle de poison dans des mains criminelles, et, dans d’autres cir¬
constances, il est donné comme un philtre d’ampur. — Les maladies des bronches
spnt assez communes. La pleurésie n’est ni fréquente ni extrêmement rare-, on la
traite par la cautérisation au fer rpuge.
Les affections de la peau sont plus nombreuses et beaucoup plus graves en Arabie
qu’en Europe, depuis le lupus exedens jusqu’au simple impétigo. La lèpre est fré¬
quente aussi et revêt deux formes, l’une peu grave, avec taches qu’on appelle haras^
l’autre, d’aspect repoussant, et qui est connue sous le nom de djedâm. Dans cette
dernière forme, les articulations se gonflent, des ulcérations serpigineuses se pro¬
duisent, et les tissus envahis tombent p^tr morceaux. Il en résulte alors d’horribles
plaies, qui siègent sur diverses parties du corps,, et particulièrement sur les régions
dorsale et lombaire, et qui mènent lentement le malade au tombeau. Ni l’une ni
l’autre de ces deux espèces de lèpre ne correspond exactement à celle qui est décrite
dans les Nombres \ aussi la lèpre des juifs doit-elle être considérée comme différente
de celle des Arabes. Cettè dernière, quelque hideuse qu’elle soit, ne rend point sa
victime impure aux yeux de la loi, et personne ne la regarde comme contagieuse. Les
Arabes combattent la lèpre à l’aide d’un spéGifîquc énergique, quoique trop souvent
inefficace, c’est le sulfure d’arsenic. Les malades guérissent à l’aide de ce remède,
mais ils succombent parfois quand ils l’ont ingéré à dose trop élevée. Quant à l’acide
arsénieux ordinaire, il n’est administré qu’à titre de poison.
La gale abonde d’un bout à l’autrè de la péninsule arabique; mais quoiqu’on en
puisse dire autant du soufre, son meilleur remède, les Arabes qui s’en servent mala¬
droitement n’obtiennent souvent qu’une cure imparfaite. Cette affection parasitaire
est très-commune sur les chameaux, et paraît se communiquer de ces animaux à
l’homme; cependant cette opinion aurait besoin d’être démontrée.
L’ophthalmie est extrêmement fréquente, surtout parmi les enfants, et comme
aucun traitement ne l’arrête dans sa marche, elle aboutit dans la plupart des cas aux
plus funestes résultats. Il n’y a point d’exagération à dire, qu’un adulte au moins sur
cinq, porte l’empreinte plus ou moins sérieuse de cette grave maladie. L’Arabe,
dont l’esprit est peu inventif, n’a jamais songé aux remèdes les plus simples, à plus
forte raison au nitrate d’argent, qu’emploient avec beaucoup de succès ses voisins de
l’Égypte. — La cataracte et l’amaurose ne sont point rares, et, dans certains cas, cette
dernière débute d’une manière tout à fait soudaine, ce que les habitants du pays
attribuent à l’influence de l’air froid de la nuit. Dans l’Arabie comme dans l’Inde, on
observe cette cécité étrange et bizarre, qui n’existe que depuis le coucher jusqu’au
lever du soleil. On rencontre également l’inflammation chronique et l’épaississement
granuleux de la conjonctive. En un mot, il n’est aucune maladie des yeux dont on
316
L’UNION MÉDICALE.
ne puisse trouver un ou plusieurs exemples dans toute ville de moyenne étendue du
Nejed.
Si on descend du grand plateau de l’Arabie centrale vers l’est de la péninsule, et
qu’on entre dans l’atmosphère chaude et humide du Hasa, plusieurs maladies
qu’on observait peu ou pas du tout dans le Nejed, s’y montrent avec une grande
fréquence. 0n peut citer en première ligne la fièvre intermittente, souvent pernicieuse
et toujours grave. Son quartier général est sur la côte fangeuse de Kateef, mais elle
s’étend plus ou moins dans le pays qui borde la mer, depuis Koweyt jusqu’à Katar,
et il n’est pas rare qu’elle soit mortelle. La fièvre typhoïde y est endémique, et revêt
même par moments un caractère vrai ment épidémique. Les symptômes qu’elle affecte
ne diffèrent en rien de ceux que nous lui connaissons en Europe. La dysenterie
s’observe fréquemment, et on peut dire que tous les habitants souffrent des hémor-
rhoïdes. D’un autre côté, la scrofule avec toutes ses formes, le rhumatisme, les affec¬
tions de la poitrine et des yeux, sont relativement rares dans cette partie orientale de
l’Arabie.
Cette longue et consciencieuse énumération des maladies qui régnent principale¬
ment dans les régions de l’Arabie les moins explorées jusqu’alors, offre un saisissant
intérêt, et suffirait pour mériter à M. Palgrave les remercîments du Corps médical ;
mais son ouvrage sera également apprécié par les historiens et par les géographes,
qui pourront y puiser tes renseignements les plus utiles. A ce double point de vue,
nous ne pouvons que féliciter l’auteur d’avoir entrepris un voyage qui a eu de si
heureux résultats.
N. Gallois.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURGIE.
Séance du mercredi 14 Février 1866. — Présidence de M.Giraldès.
Sommaire. — Discussion sur l’ophthalmie purulente ; sur un cas de luxation congénitale des deux
cristallins; — sur la luxation de l’épaule. — Communications relatives à l’amputation sus-malléo¬
laire, au couteau galvano-caustique, etc.
La question des polypes naso-pharyngiens a fait place à celle de l’ophthalmie purulente î
à la discussion sur fophthalmie purulente succédera la question des pseudarthroses, mise à
l’ordre du jour en vertu d’une motion de M. Larrey ; enfin, une motion de M. Tarnier vient
de faire poindre à l’horizon une quatrième question, celle de l’hygiène des Maternités, qui
serait le pendant et le complément de la grande discussion sur l’hygiène des hôpitaux. La dis¬
cussion sur l’hygiène des Maternités n’aura peut-être pas plus derésultats que n’en a eu cette
dernière. Qui a jamais pu remuer cette morne et immobile machine qui s’appelle admi¬
nistration? Un nouveau Moïse aurait-il la puissance, en frappant cet aride rocher, d’en
faire jaillir une source d’eau vive? La parole de M. Tarnier fera-t-elle ce prodige?
Nous le souhaitons sans l’espérer, car l’organisation sérieuse de l’hygiène dans les Materni¬
tés exigerait la transformation complète du système hospitalier actuel qui a résisté à l’assaut
général que lui a déjà livré la Société de chirurgie. N’importe. Il est bon d’entretenir l’agi¬
tation légale autour de ces grandes questions d’hygiène publique, qui sont avant tout des
questions d’humanité; on les empêche ainsi de tomber dans l’oubli et de s’éteindre dans le
silence.
La question de l’ophthalmie purulente se rattache par un côté à celle de l’hygiène des
Maternités, et par un autre à celle de l’hygiène des hôpitaux en général. D’une part,
MM. Depaul et Trélat ont, au début de cette discussion, constaté la relation qui existait
entre les épidémies d’ophthalmie purulente et les épidémies de fièvre puerpérale qui exer¬
cent de si fréquents et de si grands ravages dans les hôpitaux consacrés aux femmes en cou¬
ches; d’autre part, M. Marjolin, qui ne laisse échapper aucune occasion de protester contre
rinsufflsance de l’organisation actuelle des hôpitaux, a montré avec quelle facilité déplorable
l’ophlhajmie purulente, ainsi que les autres maladies contagieuses, se propageait dans les
salles d’enfants, par suite de l’absence ou de l’impuissance des moyens de séquestration et
L’UNION MÉDICALE.
317
d’isolement dans les hôpitaux alfeclés au traitement des maladies de cet âge. En outre, M. Gi-
raldès a fait entrevoir dans les dispositions antihygiéniques de l’hospice des Enfants-Assistés
la cause de la fréquence et de la gravité qu’y acquiert l’ophlhalmie purulente, et, en général,
de la mortalité qui y règne. Ainsi, des Maternités, des hôpitaux d’enfants, des hôpitaux
généraux, s’élèvent des voix autorisées, voix des médecins, voix des chirurgiens, voix des
accoucheurs, condamnant l’organisation actuelle qui fait de ces établissements des foyers de
maladie et de mort, et en demandant instamment la réforme. Celte, unanimité est caracté¬
ristique, et il est difficile de comprendre pourquoi l’Admininislralion s’obstine dans les erre¬
ments d’un passé que tout le monde condamne, et dans l’immobilité d’un statu quo contre
lequel tout le monde proteste. Mais revenons à l’ophthalmie purulente.
M. Marjolin dit qu’il serait à désirer de voir disparaître les dissidences qui régnent encore
au sujet de cette maladie et de son traitement, afin que le monde médical et aussi le monde
administratif des hôpitaux sussent à quoi s’en tenir à cet égard et fussent éclairés sur les
soins à donner aux malades et sur la conduite à suivre pour empêcher la propagation de la
maladie.
L’ophlhalmie purulente est particulière aux enfants. Il n’y a pas d’année où, à la consul¬
tation des hôpitaux destinés au traitement des maladies de cet âge, les médecins ne soient à
même d’observer de 60 à 80 ou 100 enfants affectés de cette maladie à un degré plus ou
moins grave. Il y a des années où elle se montre sous forme épidémique ; et, suivant
MM. Depaul et Trélat, il y aurait parfois coïncidence entre les épidémies d’ophthalmie puru¬
lente et celles de maladies puerpérales dans les Maternités; comme si ces affections, si dif¬
férentes en soi, se développaient sous l’influence de la même cause.
Que cette coïncidence existe ou qu’elle n’existe pas, il est certain que l’on voit l’ophlhal¬
mie purulente se manifester, en l’absence de toute épidémie puerpérale, par poussées plus
ou moins intenses. Alors on voit arriver à la consultation une véritable procession de petits
enfants atteints d’ophthalmie purulente, et dont les yeux sont dans un étal déplorable parce
que les sages-femmes se sont bornées à recommander aux mères de laver simplement les
yeux malades avec de l’eau pure ou, plus généralement encore, avec leur propre lait, et que
les médecins des bureaux de bienfaisance, des crèches et des asiles, dont le service est mai
organisé, ne voyant guère les petits malades que tous les huit jours, abandonnent en quelque
sorte le traitement de celte grave maladie à la. bonne nature.
La gravité de l’ophthalmie purulente varie suivant qu’elle est simple ou compliquée de
diphlhérite, complication assez rare, d’ailleurs, et qui, lorsqu’elle existe, coïncide générale¬
ment avec les épidémies d’angine pseudo-membraneuse.
L’ophlhalmie purulente est contagieuse. Il suffit d’un enfant venu des crèches, des asiles,
des dépôts, ou né dans l’hôpital avec cette maladie, pour la propager à une série plus ou
moins nombreuse d’enfants, soit par le contact dibecl, soit par l’intermédiaire des linges de
couche, etc. A Ce propos, M. Marjolin ne peut s’empêcher de déplorer que, dans les hôpi¬
taux d’enfants, véritables foyers où se trouvent réunies et accumulées tant de maladies con¬
tagieuses ; croup, variole, rougeole, scarlatine, ophtbalmie purulente, etc., etc., il n’y ait
pas de salles d’isolement où il soit possible de séquestrer sérieusement les enfants atteints
de ces maladies et de les empêcher de les communiquer aux autres. Tous les malades sont
réunis pêle-mêle, de telle sorte qu’un enfant atteint d’ophthalmie purulente y vient com¬
muniquer la maladie à des enfants épileptiques, ou bien y mourir lubmême de tout autre
chose que de son ophthalmie; par exemple, du croup, de la variole, de la scarlatine, etc.
De cet ordre de choses résulte encore un inconvénient, c’est qu’il est impossible de tirer des
renseipemenls sérieux, quant à la gravité et à la mortalité de l’ophthalmie purulente, des
statistiques dreüsées par l’Administration des hôpitaux. Outre que ces statistiques sont très-
mal faites, que l’ophthalmie purulente s’y trouve le plus souvent mentionnée sans désigna¬
tion de son caractère de simplicité ou de complication, que l’on n’y trouve aucune indica¬
tion sur l’état des malades à leur sortie de l’hôpital, aucun renseignement sur la proportion
de ceux qui ont conservé la vue, de ceux qui ont perdu un œil, de ceux qui sont devenus
entièrement aveugles, etc., etc.; outre ces lacunes graves, qui rendent ces statistiques abso¬
lument insignifiantes,, elles renferment une cause d’erreur qui tendrait à donner des propor¬
tions véritablement épouvantables au chiffre de la mortalité par l’ophthalmie purulente. Si
l’on en croyait, en effet, les statistiques des années 1861, 62 et 63, pour l’hospice des
Enfants-Assistés, il faudrait admettre que cette maladie y est mortelle 183 fois sur 459 cas,
ce qui ne peut être, car jamais l’ophthalmie purulente, même compliquée de diphlhérite, ne
cause une pareille mortalité. Il faut en conclure qu’il y a là une cause d’erreur, et que l’on
aura porté, dans ces statistiques, comme morts d’ophthalmie purulente, des enfants entrés
318
Î/IINION M^IOICALE.
à l’hôpital pour oelte maladie, mais qui ont succombé à la scarlatine, ?i la rougeole, h la
variole, etc., contractées dans les salles. '
Il est donc nécessaire, à tous les poinls de vue, d’avoir, dans les hôpitaux d^enfanls, des
salles d’isolement où l’on puisse séquestrer les malades atteints d’affections contagieuses. La
contagion de l’ophlhalmie purulente ne s’exerce pas seulement d’enfants à enfants, mais
encore d’enfants à adultes. Les sœurs, les infirmiers et les infirmières qui les soignent peu¬
vent contracter la maladie, et celle-ci ne prend pas toujours, chez le contagionné, la forme
qu’elle avait chez le sujet qui l’a communiquée. Ainsi, l’ophthalmie purulente diphlhéritiqué
peut provoquer une ophthalmie purulente simple, ri «fceversâ.
Quant au traitement de l’ophthalmie purulente, il faudrait d’abord prendre des mesures
efficaces pour empêcher là propagation de la maladie. Ce seraient, entre autres, la surveil¬
lance sérieuse des crèches, des asiles, des dépôts,’ etc., la séquestration et l’isolement des
malades.
Le traitement curatif adopté par M. Marjolin est celui qui fonctionne depuis plus de dix ans
à l’hôpital Sainte-Eugénie sous sa direction, et qui lui a procuré les résultats les plus satis¬
faisants, puisqu’il a pour effet la guérison complète de plus des trois quarts des malades.
C’est tout au plus si, sur soixante malades, il en est deux ou trois qui perdent la vue, lors¬
qu’ils ne l’ont pas déjà perdue avant d’entrer à rhôpital.'
Ce traitement consiste, après avoir lavé l’œil avec soin par une lotion ou une injection
pratiquée au moyen d’un irrigateur, àinstillei entre lés deux paupières écartées une goutte
d’un collyre au nitrate d’argent, gradué d’après l’intensité de la maladie. Dans les cas les
plus graves, ce collyre est composé avec parties égales d’eau et de nitrate d’argent. Lorsque
la maladie a moins de gravité, la proportion du caustique descend à 50, ZiO, 30, 20, 10 et
même 5 centigr. pour 20 à 30 grammes d’eau distillée. Ce traitement gradué convient à tous
les cas et à tous les, âges. — Entre les cautérisations, M. Marjolin fait pratiquer chaque jour
de sept à huit lotions ou lavages à l’eau simple, pas davantage. Il n’admet pas que l’on
puisse les rapprocher de manière à les faire toüs les quarts d’heure, nuit et jour, pendant
trois jours, à l’exemple de M. Serre (d’Alai?) ; c’est exiger l’impossible. Il repousse àbsolU'-
mentla ponction de la cornée ou de la sclérotique conseillée, dans certains cas, par le même
chirurgien, et il regarde comme inutile le badigeonnage des paupières avec la solution ou la
pommade de nitrate d’argent. Il se contente de^ faire enduire les paupières aVec iih corps
gras, huile d’amandes douces ou glycérine, pour prévenir l’irritation et l’excoriaiion de ces
parties ou leur adhérence par le muco-pus. M. Marjolin ne pense pas que l’on puisse, quoi
qu’en disent des chirurgiens recommandables, arriver à guérir l’ophthalmie purulente par
les simples soins de propreté. Gela peut réussir en ville, mais à l’hôpital, non. — Lorsque
les paupières sont gonflées, étranglées, doulOnreùses, il faut commencer par faire quelques
scarifications à l’extérieur sur ces parties; on détermine ainsi une déplétion salutaire d’où
résulte un grand soulagement. Elles sont préférables à l’application des sangsues. Elles sont
plus facilement praticables que les scarifications de la conjonctive conseillées par quelques
chirurgiens, car l’ectropion, comme l’entropion, est rare dans l’ophthalmie purulente. Le
dégorgement des paupières tuméfiées permet alors de les écarter, sans recourir à l’anesthésie
préalable et sans l’emploi de crochets mousses, pour procéder aux instillations du collyre et aux
lavages. — Quand il y a ulcération de la cornée, hernie de l’iris et douleur vive, il est bon
de faire suivre chaque instillation du collyre au nitrate d’argent par l’instillation de quelques
gouttes d’un collyre d’atropine. Cette substance calme la douleur et fait rentrer la saillie
de l’iris;
M. Giraldès se propose de traiter à fond, dans la prochaine séance, la question de
l’ophthalmie purulente. Il se borne aujourd’hui à présenter quelques observations sur divers
points de l’allocution de M. Marjolin.
Relativement aux statistiques, faites par l’Administration, qui ont été le point de mire des
critiques de M. Marjolin, M. Giraldès, sans se constituer l’avocat de l’Administration, sou¬
tient que la responsabilité de ces mauvaises statistiques ne doit pas peser sur elle, mais sur
ceux qui ont livré à l’Administration des éléments défectueux. Un enfant atteint d’ophthal-
mie purulente entre à l’hôpital et y succombe à la variole, à la rougeole, à la scarlatine ou
à toute autre maladie infectieuse; si le médecin ou chirurgien du service n’indique pas sur
la pancarte du malade le nom de la maladie qui a occasionné la mort, et y laisse simplement
le nom de la maladie pour laquelle l’enfant est entré à l’hôpital, il est clair que l’employé
de l’Administration, chargé du relevé statistique, portera ce cas dans la colonne des décès
par ophlhalmie purulente. L’Administration ne saurait être rendue responsable de la négli¬
gence du médecin ou chirurgien qui donne des renseignements Incomplets ou défectueux.
L’UNION MÉDICALE.
319
Quant aux conditions hygiéniques mauvaises de l’hospice des Enfants- Assistés, l’Adminis¬
tration sait parfaitement à quoi s’en tenir à cet égard, car elle a été éclairée par le rapport
d’une commission de médecins et de chirurgiens dont M. Giraldès a fait partie, et qui a
montré qu’il n’y avait pas d’autre remède au mal que de jeter l’établissement par terre.
Relativement è ia contagion dé la diphthérite palpébrale, elle ne saurait être mise en
doute. Il suffit d’un enfant atteint de cette maladie pour infecter toute une salle et obliger
à en ordonner l’évacuation. Mais jamais l’ophthalmie diphthéritique ne donne lieu à l’oph-
thalmie purulente, et vice versa, comme le prétend M. Marjolin. La source de cette erreur,
c’est que l’ophthalmie diphthéritique est très-mal connue, et fort mal décrite dans la plupart
des livres d’ophthalmologie, si ce n’est dans le mémoire des Archives ophthalmologiques de
M. deGraefe,et la thèse de Jacobson. On confond habituellement les ophthalmies dipbthéri-
tiques avec les ophthalmies plastiques, artificielles, pour ainsi dire, dont les caractères sont
les suivants : La conjonctive prend un aspect grenu, rouge vermillon, semé de points blan¬
châtres constitués par de la matière plastique jetée comme un semis sur toute la surface de
la conjonctive ; dans l’intervalle des papilles, des grains des glandes de la membrane mu¬
queuse ou de la glande lacrymale, et adhérente au point de ne pouvoir être enlevée par les
frottements les plus rudes et même par le raclage. Les ophthalmies plastiques diffèrent de
notre ophthalmie diphthéritique; elles ne se propagent pas et ne donnent jamais lieu à
l’ophthalmie purulente.
Dans quelques cas, l’ophthalmie purulente se complique de diphthérite; mais ce ne sont
pas moins des maladies entièrement différentes de nature et de marche.
M. Le Fort à lu le mémoire de M. de Graefe, mentionné par M. Giraldès. La description
que le professeur de Berlin donne de l’ophthalmie diphthéritique ne ressemble nullement à
celle de nos livres d’ophthalmologie. Pour M. de Graefe, l’ophthalmie diphthéritique n’est
autre chose que celle dont M. Giraldès a décrit les caractères sous le nom d’ophthalmie plas¬
tique.
— A l'occasion du malade présenté dans la dernière séance par M. Follin, M. Desprès cite
un cas de double luxation congénitale du cristallin observé pàr M. Bœckel (de Strasbourg),
membre correspondant de la Société de chirurgie. Le malade avait de l’astigmatisme et de
la. diplopie.
M, Follin a revu son malade et s’est assuré qu’il n’avait pas d’astigmatisme, contraire¬
ment à ce que pensait M. Perrin. Il s’est assuré également que le malade pouvait se passer
de la lunette de Galilée et la remplacer avantageusement par une lunette à verres bicon¬
vexes, n” 3 1/2. Muni de cette lunette, le malade distingue nettement, de la fenêtre de sa
chambre, le numéro de la maison placée en face, de l’autre côté de la rue.
M. Perrin ayant entendu, dans la dernière séance, M. Follin dire que son malade distin¬
guait plus nettement les objets avec la lunette de Galilée qu’avec une simple lunette à verres
biconvexes, avait crU pouvoir en conclure que ce malade était affecté d’un certain degré
d’astigmatisme irrégulier. Du moment où M. Follin s’est assuré que la vision est aussi nette
avec l’un qu’avec l’autre de ces instruments, M. Perrin déclare que son observation n’a plus
d'objet.
M. 'l’RÉLAT dit qu’il faut distinguer, d’après Donders, deux sortes d’astigmatisme, le cor-
néen et le crislàllihien. Il ne pourrait être ici question que d’un astigmatisme irrégulier cris-
lallinien dont la cause serait due à un certain degré d’obliquité du cristallin. Mais une
ectopie du cristallin, aussi considérable que celle présentée par le malade de M. Follin, ne
peut donner lieu à de l’astigmatisme, mais plutôt à de la diplopie.
M. Perrin a lu le mémoire de Donders, cité par M. Trélat. 11 a vu que, suivant l’auteur,
l’astigmatisme dépend egsentiellement de la différence de réfrangibij/té deg divers segments
de la lentille cristalline. L’obliquité du cristallin n’est qu’une des causes de l’astigmatisme.
Quant à la diplopie, dans ce cas, M. Perrin déclare ne pas la comprendre.
M. Désormeadx a vu le malade de M. Follin. Suivant lui, ce jeune homme n’a pas une
luxation du cristallin, mais une ectopie congénitale de cet organe. Lorsque M. Désormeaux
l’a observé, il a remarqué chez lui un trouble singulier de la fonction visuelle : ce malade
ne voyait pas à la distance normale, mais il était à la fois extrêmement myope et excessive-
nient presbyte. Ainsi, il ne pouvait lire qu’en approchant le livre de ses yeux jusqu’au con¬
tact de son nez; et, cependant, il distinguait nettement, à de grandes distances, des objels
que des personnes, douées d’une vue excellente, ne pouvaient voir qu’avec une lunette d’ap-
320
L’UNION MÉDICALE.
proche. C’est en Vain que l’on essaya, pour corriger sa vue, tous les numéros des lunettes de
myopes et de presbytes. Ce rie fut que lorsque M. Désormeaux eut conseillé l’usage d’une
peliteMiinelle de Galilée que l’enfant put aippreridre à lire et à écrire. Depuis lors, sa vue
s’est évidemment améliorée, puisque, d’apVès M. Follin, l’enfant, devenu jeune homme, peut
maintenant remplacer la lunette de Galilée par une lunette simple à verres biconvexes, avec
laquelle il lui était autrefois impossible de voir.
M. Giraldès fait passer une observation, avec dessin, de déplacement congénital du cris¬
tallin, due à un auteur étranger dont le nom nous a échappé.
— M, Verneuii, présente deux pièces pathologiques : l’une constituée par le polype naso^
pharyngien récidivé çhez une femme de 6/i ans, dont il a parlé dans la dernière séance;
•l’autre relative à une luxation en bas.de l’épaule, dans laquelle la capsule fibreuse s’était
.cependant rompue, chose insolite et difficile à comprendre, dans sa demi-circonférerice supé-
,rieure. , .
- Le même chirürgien dépose sur le bureau un mémoire avec photographies représentant
l’image d’une lésion qui ressemble à s’y méprendre h l’affection désignée sous le nom d’élé-
phantiasis des Arabes, et qui est constituée par l’ypertrophie du tissu conjonctif dans toute
l’étendue du membre inférieur. — Nous donnerons le. nom de l’auteur dans notre prochain
compte rendu.
— M. DE SÉRÉ lit, au sujet du couteau galvano-caustique, une note dans laquelle il con¬
firme l’opinion émise, dans la dernière séance, par M. Demarquay, sur les propriétés tran¬
chantes excessives de cet instrument, et sur lesquelles M. Broca avait montré quelque
scepticisme. Le chirurgien devra donc trembler en se servant de ce couteau qui coupe tout
ce qu’il louche.
D' A. Tartivel.
EMPLOI SÉMÉIOLOOIQUE DU THERMOMÈTRE. — Gomme dans les inflammations aiguës,
M. Ringer, médecin de St. Barthélémy Hospital, l’applique à la maladie de Brighl pour en
connaître les diverses périodes. Dans un cas de néphrite scarlatineuse, il marqua ainsi
105° F. pendant quatre à cinq jours pour revenir ensuite au degré normal, alors que
du sang apparut dans les urines raréfiées. L’élévation de la température marquerait ainsi le
degré de l’inflammation, et permettrait sûrement d’en juger la marche et l’intensité sans
que la persistance d’autres symptômes comme l’émission du sang doive modifier ce pro¬
nostic. Le traitement en recevrait donc ainsi de précieux éclaircissements. (Presse méd.
belge, n° 2.) — P. G.
L’Encyclopédie publiée avec les fonds des Pereire, et sous la direction de M. Charles
Duveyrier, doit commencer à paraître celte année. Toutes les sciences doivent y être passées
en revue : leurs résultats actuels, leur tendance, leurs conclusions, notamment au point de
vue de montrer l’aide qu’elles doivent fournir et la part qu’elles doivent prendre aux pro¬
grès sociaux. Elles doivent montrer que c’est par elles seules et avec elles que l’homme est
appelé à faire la guerre au destin et ù soumettre la nature à ses fins. La partie biologique
occupera, après les sciences sociales, une place importante; elle sera particulièrement con¬
fiée à CI. Bernard, à Littré (histoire et progrès des sciences médicales), à Béclard, à Mar-
tins, à Bertillon, etc., et à quelques autres que l’on ne connaît pas éneore.
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remploi du laudanum, — li.a ilo^sc est de 3 lO gauttes suivant le cas.
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Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
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potassium le SiTop d’écorces d'oranges amères bien
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sur la membrane muqueuse de l’estomac ; que ja¬
mais il ne détermine d’accès gastralgique , qu’il
s’assimile facilement et querintégrité des fonctions
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centigrammes d’iodure, et la cuillerée à café, pe¬
sant 5 grammes, en contient lO centigrammes, on
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graduelle, aux doses adoptées par les thérapeutistes.
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I naux de médecine , et surtout par l’appréciation
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M. Labat emploie le quinquina gris. On sait, en effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs du quinquina : la quinine, la cinchonine, le rouge cincho-
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par le Gode..v
pour tous les bons vins de quinquina) ; il dissout et il garde en dissolution,%vkc& à son alcool
et à ses acides, le quinate de chaux, le rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
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Vingtième année.
No 21.
Mardi 20 Février 1866.
™m medicale
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Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée i.Axoiin , Rédacteur en chef. — Tout ce qui
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
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BEPRODOCTION PAR STHTHÈSE DES ÉMANATIOBS DES ÉPDRATEDRS A GAZ
PAR
BURIN DU BUISSON
Pharmacien, lauréat de l’Académie impériale de médecine de Paris.
Le Gazéol est un liquide volatil qui, par son évaporalion dans la chambre des malades,
reproduit identiquement les émanations des épurateurs à gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluchç, obtenus tout récemment à l’urne à gaz de Saint-Mandé, ainsi que les diverses
communications faites sur ce sujet à l’Académie de médecine, sont des titres sérieux, pour
attirer l’attention du Corps médical sur le Gazéol, non-seulement pour la coqueluche, mais
encore la phlhisie, l’asthme et les diverses maladies des voies respiratoires.
Le Gazéol est gratuitement à la disposition de MM. les médecins désireux d’expérimenter
ce nouvel agent, qui s’emploie à la dose de 10 à 20 grammes, sur une assiette.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinef.
PYROPHOSPHATE DE FER ET DE SOUDE
DE LERAS
PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS SCIENCES
Sous quatre formes différentes : Solution, Sirop, Dragées, Pastilles.
Dans ces diverses préparations, le fer se trouve chimiquement dissimulé, on ne le reconnaît
ni au goût ni à la saveur. Les deux principaux éléments des os et Au sang, /er et phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en font le meilleur, des ferrugineux, non-seulement
dans la chlorose et la chloro-anémie, mais encore dans Içs diverses affections lymphatiques
et scrofuleuses.
Là solution de Pyrophosphate de fer et de soudé, la forme la plus employée, est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences des maladies graves, surtout à la suite des,,
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les fonctions
de l’estomac et des intestins, et ne provoque pas de constipation, grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate de soude qui se trouve dans sa composition.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque.
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOUDE ET DE MAGWÉSIE
de Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat de l’Académie impériale de médecine
Les Pastilles contiennent 0,10 centig. de lactate de soude et de magnésie ; les Prises 0,30 centig.
L’acide lactique est l’élément normal du suc gastrique; il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie, les deux sels
alcaljns les plus employés en thérapeutique pour combattre les affections de l’estomac, des
intestins, du foie et des reins, il a l’immense avantage d’offrir, sous forme d’un bonbon
agréable,' les éléments les plus favorables à l’économie. Aussi MM. les médecins en obtien¬
nent-ils chaque jour chaq^ue jour les plus héureux résultats dans les différentes formes de
dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonctionnels de l’appareil digestif.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, r. de la Feuillade; à la pharm. Gavinel, à Lyon.
L’UNION MMCALE.
N» 21. Mardi 20 Février 1866.
SeiMMAIRE.
1. Coi^sTiTOTioN MÉDicALÉ ; Mahdiès régnantes du mois de janvier 1866. — H. Bibliothèque : Apprécia-
tion médico-légale du réginje actuel des aliénés en, France ^ à l’occasion de la loi del838. — Se¬
maines scientifiques. — 111. Académies et Sociétés savantes. Société médicale des hôpitduip : Suite
de la discussion sur les revaccjnatioiis. — IV. IRéclamaÀon VLa pulvérisation des eaux minérales. —
I Vi CoütiRiEB.’i^^'VI. Fedii.leto'n : Notice'sclèhtifique sur Rouafiet, de Saint-Pons (Hérault).
CONSTITUTION MÉDICALE.
MALADIES RÉGNANTES DU MOIS DE JANVIER 1866.
Rappok falt.à là Sôéièté médicale dés hôpitaux, dans la séance du 14 février 1866,
. Pa.v, le doclenr Ernest Besnier. ■ ^ ,
' Messieurs, ■ , ■ ’
. La cpnstitution médicale du mois de décembre 1865, observée, dans les bôpita.ux
. de Paris, n’avait été remarquable que par des caractères en quelque sortp négatifs :
auc.un lien général ne semblait relier entre elles les diverses maladies, régnantes, et
nous h’avonseu à vous signaler que la conclusion définitive de répidénçiie cholérique
et la marche croissante de l’épidémie de variole. Le mois de janvier de l’année 1866,
'tout en se confondant^ encore, en partie, avec là période précédente, semble présenter
quelques particularités plus accentuées : la variole continue à régner, mai& une épi¬
démie de -fièvre typhoïde assez évidente se développe à côté d’elle; les maladies
aiguës sont devenues un peu plus fréquentes; mais, suivant la remarque de
M. Bourdon, elles paraissent l’être moins que dans les; années: précédentes à la
même époque, et cela non seulement à l’hôpital, mais encore en ville, si l’on s’en
rapporte aux impressions particulières d’un assez grand nombre de praticiens.
Faut-il attribuer cette heureuse situation, avec M, Bourdon, à l’épidémie cholérique
antérieure qui a retranché de la masse un bon nombre d’individus débilités qui
FEUILLETON.
NOTICE SCIENTIFIQUE SUR ROOAIVET, DE SAINT-POmS (HÉRAULT).
Par le docteur Faget.
Rouanet, l’auteur de la théorie des bruits physiologiques du cœur, la plus satisfaisante
pour l’esprit, la mieux d’accord avec l’observation exacte de tous les phénomènes, et, ce
qui eh est le côté utile, la plus fertile en applications à la clinique, Ronanel vient de mourir
à la Nouvelle-Orléans, dans l’obscurité et dans l’oubli, après une lente désorganisation céré¬
brale. ' . ■
Avant sa thèse inaugurale sur V Analyse des bruits du ceeür 262), présentée et soutenue
à la Faculté de Paris, sous la présidence du professeur Bouillaud, le 31 août 1832, on peut
dire que, malgré les efforts de nos premiers maîtres en auscultation, l’exploration de la
région précordiale n’avait été qu’une sorte dè tâtonnement, et que le diagnostic exact des
lésions principales de l’organe central de la circulation restait à créer. -
Mais à peine la théorie des claquements valvulaires s’est-elle répandue, à peine a-t-elle été
mise à l’épreuve sur une gratide échelle, à l’hôpital de la Charité surtout, sous la direction
de l’illustre professeur de clinique, qu’une lumière étonnante commence à pénétrer le point
de la séméiotique resté le plus obscur peut-être jusque-là, et, peu à peu, le praticien exercé
parvient, avec l’oreille, à découvrir, pendant la vie, et à localiser les altérations les plus pro¬
fondes et les plus délicates du cœur, presque aussi sûrement que s’il les avait déjà sous les
■ yeiix et entre les doigts.
T'UTI" — \nurrllr Sél'ir. 21
322 L’UNION MÉDICALE, , ,
auraient pu fournir un plus ample contingent aux influences de la constitution mé¬
dicale actuelle? Faut-il en rechercher la cause dans la bénignité extrême et tout
exceptionnelle de la saison? Il est très-rationnel et très-vraisemblable de prendre
ces deux idées en considération et de leur attribuer à chacune une certaine part.
Affections de l'appareil respiratoire. • — Quoique moins nombreuses que dans les
autres hivers, les affections qui naissent sous l’influencejdu, froid, les ràaladiës de
l’appareil respiratoire en particulier, occupent lè prèqiier rang, dans l’ordre, de fré¬
quence; sans compter l’énorme contingent fourni par la phthisie pulmonaire (402
malades, 189 décès), le mouvement général des hôpitaux (non compris les hospices),
pour le mois de janvier, indique le chiffre de 671 malades atteints de ces affections,
sur lesquels 91 ont succombé : 66 à la pneumonie, 22 aux bronchites, et 3 seule¬
ment à la pleurésie. Il est quelques établissements et quelques services qui paraissent
avoir été tout à fait privilégiés sous le rapport de .ces affections : il n’y aurait eu, au
rapport de M, Vulpian, que très-peu de pneumonies à la Salpêtrière pendant le mois
de janvier, et M. Fremy, dans son service à l’hôpital Beaujon, n’a reçu aucun ma¬
lade atteint de pneumonie ni de pleurésie. Nous nous bornons à ces indications
sommaires, la commis.sion n’ayant reçu sur les maladies de l’appareil, J^espifatoire
qu’un nombre de communications trpp restreint pour qu’il soit possible, d’en carac¬
térisée, en suffisauté' cohnaiss'âficé'de cause,' l’a tlâtuéë spéciale, po.ür lçl'j^heümonie
en particulier, quelques-uns d’entre vous otitpèhsé qu’ilvalalt’ rnieüx dôhheit, èn une
seule fois, la statistique de tous les cas obsé'rvé^ pèndailtl’hivér. ‘ët nous' nQüs' con¬
formerons à ée désir. f
Affections rhumatismales, -f-r Le rhumatisme articulaire aigu, qui figure dans le
mouvement général pour le chiffre de 248, n’a fourni que 3 décès^ciroonstance qui
indique très-nettement une grande bénignité danS: la constitution actuelle. iCette
bénignité relative est également établie par les renseignements particuliers. adressés
à la commission : les complications viscérales ont été souvent peu intenses,; et il n’a
été noté aucun exemple de rhumatisme cérébral. Dans tous les faits observés par
M. Moütard-Martiti, le rhumatisme articulaire aigu s’est accompagné d’un état ané¬
mique très-prononcé; quelque courte qu’ait été la durée de la maladie aivant l’entrée
des malades à l’hôpital. ■ ; ■ . ■ ^
Douze ans plus tard (1844), M. Andry, ancien chef de clinique de la Charité, publiait un
Manuel du diagnostic des maladies du cœur, et c’était Rouanet qui avait l’honneur de faire,
devant la Société de médecine de Paris, un Rapport sur ce consciencieux et si utile travail.
Quel ne dut pas être le contentement intérieur, te justei orgueil; de Rouanet- quand il put
écrire cette phrase : « Il serait difficile,, après, avojr parcouru ces études cliniques, de ne
pas reconnaître avec M. Andry que'i'a'èclehcé aiaif, d’èpuis quelques années, de remarqua¬
bles progrès, et qu’il; est aujourd’hui peu^ d’ialtérotiobs du ccqur, de; ses orifices-, eh idê; ses
valvules, qui puissent, se sQuatraire à uUi diaguos,lic:p,ostUf et, précis.
Ce remarquable Rapport, waintepantoubliéii-fit même, resté incqnpu-au jWè®
génération actuelle, dut exciter un bien vif; intérôtqqand il , fut ’t-u,,d'evaiut la SociétéidC mé¬
decine de Paris. Je viens, par hasard, de le découvrir dans la collection de la Revue médi¬
cale de Cayol (tome iil.^e 4844),., , Qlest , tout ■siwp.leflreptiUR,peitit'.chefnd’muivre;dUhgèiî
J’espère qu’on me sauragré d’en donner un rapide résumé,,, ,,,,
En 1844, au plus fort du règne de l’éclectisme ep Fr, aucej, et en médecine surtout, sM-a
passion et l’ardeur d’on inventeur, n’eussent soutenq Rouapet, il faut avouer que son|^??c/w-
sivisme en faveur du claquement valvulaire serait la preuve d’un bien ferme esprit, > ;
« La question des bruits physiologiques, .d.u emur, ditriLien commençant, objet de, si. nom¬
breuses recherches, et qui a reçu plus dq trente solutions différantes,, est fondée suir-quaWe
éléments primitifs, diversement combinés : 1° le bruit musculaire ; 2“ te frotloment.dH
3° le çlioc ; 4“ le claquement. » '■ ,i , -■ , ,
Et, tout, de suite, il procède au renversement des trois premiers, éléments primitifs* PPWr
ne laisser debout que le quatrième, claquemev.t. ' , . , , ,
Il importe, avant d’aller plus loin, de bien remarquer qu’il n’est question, en ce moment*
L’timON MÉDICALÉ.
323
Comme pafïifeulârités îhtéressatitès, nous signdlerôris un cas dë rhumatisme arti-
cidkire aigu cbmpliguÀd’éhdocai'ditb, dans lequel M. Gubler a observé une 'peliose
rhumatismalëi à poussées successives Coïncidant avec les parëxysmeè de âouleur_
dans lès Jointures, et une diarrhée ' assez intense; et un exemple râpporté par
M. ï’éréol.de fièvre rhumatismale jugée, au septième jour, fià’è une' éruption dé mi¬
liaire discrète et d’érythème nciueux. , ■ .
■ Pièvte^ éruptives. La variole sévit toujours avec une assez grande intensité ;
nïî la retrouve’dans tous les services, et le mouvement des hôpitaux constaté, pour
le mois dé janvier, un chiffre de 324 cas, dont 29 terminés d’urié manière funeste.’
Partout, la variole modifiée par la vaccine paraît avoir dominé ; mais il faut ajouter
de suHey comme le ' fait particulièrement remarquer M. Ltéfardj 'qu’on a observé un
aæez grand nombre *de‘ cas graves, ^de vàrioTes confluéntes^'donl quelqUes-nhès 'mor¬
telles, sur des sujets vaccinés; Mv :Bourdoir a égalémeht perdu deux’ sujets atteints
de vàriole ëonffuente-. qui avaient été -vaccinés dans leur eiifancé. Cheë deux malades
dè M. Bernutzy qui présentaient des marques d’une Vaccine légitime, la variole a
paru peu ‘modifiée, et il était impossible d’attribuer à l’inoculatibn vaccinale autre
Chose quole bénéfice delà terminaison heureuse; ce bénéfice a paru évident chez
Un dé cés 'sujets surtout qui avaitiprésenté une grande irrégularîté' dans la période
prodromique ; éruption débutant sür les mains au troisième jour, développée à la
facè le cinquième jour seulement; délire intense pendant trois jours; absence de sali¬
vation; malgré une éruption manifeste -sur la langue et sur le voile du pâliais ; hbu-
tôUs varioliques bleuâtres au' centre, etc.- ‘ i: r
■ 'Mais si la VàTéUr - préservatrice de la vaccine semble cbmiprOpiise par''ia répétition
asëëz fréqüehtë' de faits’ analogues/’ elle se relève sih^hliè'rèment, quand bn consid ère
ëè 'q'iïî 'arrive bbéz none'âCÇinés’’: sur uri total' dè'27 Varioles Qbééryées
datik uné période de six semaines, par:M.' BernUtz,'*0.e’ètàiént développées chez des
individus qui n’âvaîent pas subi l’inocülatibh'ydccihàïè ; or, chez tous, ihaladie a
été ^râvé; frré'guliëré, ët, chez deux d’erîfre 'éuX, elle s’est termittée par la mort. On
à pitéMâns iés dernières séances plusieurs éxerapleè (ïé la' marché 'simultanée ' dë- la
variolé et de la vacciné ; eh voici uri ribuveâudbsérVé pâr'M. Bernutz dans sès salles :
Uri rilàtadè, entré pour Une péritonite partielle, fut VacCiné par M. Larioix, et offrait/
que dés bruits phÿ$iç^o^i<}ù'és i lèS bruits pàtholpgiqués, au contraire, /riouànét/ lui-même,
pour les expliquer, ’kiira pliis tard . recours au bruit mii'sçulai'ré!, aux frottements, aux
ëhocs, etc. ‘ '
‘ i* Brm'f 'mMifcMteVé. est constitué par une sbrie de' vibrations' sourdes
qui, se transmettent, par les solides; çp'mment,le;Çonfppdr‘e aVeç les bruits physiologiques^
qùi'iont'bVé'fs. mbhÔphohi^uës/sàîsissablês à distance f ; ,
« . Pour dire, avec le Comité de Dublin, que le premlër.bruit a une. durée égalé à là
contraction du, yenlricule, il pipt n’avoir ausculté qui^ des j^ceürs, .tpaiàdes bu des .animaux
expirants,,,' Lprèque le pas'sage/du saiig à rprlfîçe aoriique- deyient' sensible à 1’, oreille, je
souille que nous pércèybns/ alors, depuis '^ premier brui, le.cbnc.èvez-vpus
sânsie'pàssagé dû sang ïe't' le passage du sàng sans la contràcfiori cTu ventricule ?..... » Celte
coptraction papsculaire qatj.dopc ^pjipne à Ijétat nprinf^l, puisqu’elle cophpue, , pendant lé
pr'einier sîïe'ncé’ sans le troübièr.
« Les expériences de MM. Hppe et Williams, sur des âpes, , ne .peuvent être prisçs au
sérieux. 'Si les bruits normaux'^ opt paru seulement affaiblis et mpdiflés (dan? leur manière
d’expériméritër)/ cela s’explique facilement par rinlégrilè (Je la vàlyûle dont quelque feston
cpritinüait à foPétîpnrier,' par/un ^uffle résüUapt du réiréciàseniehl artificiel dé f orifice, et
par l’introdùdlion de Pair. » ' ' ^ '
Frottement dusang. ,•— » Un liquide a-t-il des aspérités?,,., Ne prend-il pas toutes
les fbrpiesdü conduit parcouru î Et si ce conduit est mou et' lisse comme ùne a\ière, où
sont lés cb’ùâitîbns de ’frbtie'mérit et dé bruit? ! ’ ' / . ,
(^uant aux phénomènes, phoniques qui se produisent dans le eaug naêmè; pendant cer-
(àîrisétàts pàlholbglque'k'^ü sang lui^eme; il en indiquera plus lard l’origine. «Ces l)ruits-
32i
L’UNION MÉDICALE.
vers le sixième jour après l’opération, une, éruption vaccinale bien, caractérisée; au
huitième jour, il présenta un mouvement fébrile qui semblait être en rapport avec
la réplétion des boutons de vaccine ; mais on vit apparaîlréj au dixième, une érup¬
tion très-discrète de varioloïde; puis la fièvre tomba. Un fait aussi heureux semble
venir à l’appui de l’opinion soutenue éloquemment par M. Hérard , et ; indiquer
manifestement l’action favorable de la vaccination pratiquée chez un sujet*, alors
même qu’il est dans la période d’incubation de la variole. Mais, pour lui donner une
semblable valeur, il faudrait qu’il se répétât plus souvent, car il est sd’observation
commune qu’un bon nombre de varioloïdes, contractées à l’hôpital par des valétudi¬
naires et des convalescents, présentent une éruption très-discrète et sont absolument
bénignes.
Parmi les complications les plus fréquentes de l’épidémie actuelle de variole, il
faut mettre en évidence le délire, que M. Bernutz considère comme plus souvent
observé que d’usage, délire simple chez le plus grand nombre, manifestement alcoo¬
lique chez quelques-uns, et notamment : chez un sujet traité, par M. Gubler, à Beau^
jon; chez un malade de M. Féréol atteint d’une varioloïde confluente développée
après huit jours de prodromes, et terminée, subitement par la mort au milieu du
délire, le deuxième jour de l’éruption; ; chez un, troisième, enfin, signalé par,
M. Mesnet, et chez lequel l’empoisonnement varioleux est devenu l’occasion du délire
aigu alcoolique le plus violent, avec tous les accidents que l’alcool produit du côté
du système nerveux. Un des malades de M. Bernutz, atteint de délire dès le début
d’une variole anomale, paraissait être dans un état très-grave que ne parvenait pas
à modifier un traitement tonique et excitant, lorsque, vers le onzième jouv de la ma-*
ladie, sixièmp de l’éruption, n’ayant ni gonflement de la face ni salivation, il pré¬
senta, dans f espace de vingtquatre heures, une vingtaine de déjections glaireuses,,
peu abondante chacune, constiluées par un liquide à odeur spermatique, et ayant,
l’aspect des déjections dysentériques à la première période, sauf l’aspect. cruorique|,
à la suite de cette sorte d’expuitioh rectale, dit M. Bernutz, le délire est tombé, et la
variole a pris une marche régulière. Chez un autre malade du même, service, o,n vit
apparaître, au'quatorzième jour, des bulles pemphlgoïdes de grande dimension sur.
les, cuisses, les pieds, Iqs., avant-bras, et sur lé, cuir chevelu, puis pendant la
période de dessiccation, en rifêrae temps que deux abcès dans le tissu ceilulairé,
là consistent dans un murmure ondulatoire, un SMsarras comme la myophonie,.
tandis que je caractère des bruits normaux c’est la
des valvules, occupent lès silences, et n’empêchent pas d’énlèndreles bruits pÜÿsiologiqües', »?
3° Le choc, — « Il en . existe trois variétés : l“choc des liquides entre eux ; 2° dès liquides
contre des solides; 3" des Solides èonlré d’autres soiljdes, » ' . !
Pour Rouanel, au dedans comtne au dehors du cœur, ces trois variéléa de choc sont puréh
ment imaginaires à l'état normal.
Voici comment il raisonne :
« Deux corps peuvent faire. effort l’un contre faulre de deux manières di^éréntes : à dis¬
tance où en contact. S’ils né se touchaient pas auparavant, il y a choé ; s’'ils étaient en ;Con-
tact, il n’y a plùS.choc, mais impulsiori seulement ; le choC est sonore, i’itopulsion ne l’est
pas. ^ ■ >■' '/ • '
Or, à l’état normal, en dedans comme en dehors dù cœur, toufchoc est impossible; il ù’y
a que des impulsions. ■ ' ; ' ’
En effet, « vous ne trouve) éz pas iih seul point,' un seul instant dans la circulatidh, qù
chaque molécule ne soit de tous côtés en contact immédiat avec d’autres, où .avec lés slitV
faces intérieures des cavités circulatoires . Dans la (chambre barométriqhé, c’est le vid,^
qui permet le choc. Dans lè cœur, il n’y a pas plus (ie vide que d’àir, quoi- qu’en dise Bùr-
dach . » .
Voilà pour les prétendus chocs des liquides entre eux. 'Quant au choc des liquides contra
des solides, il n’esl pas plus possible clans un cœur normal que celui des molécules liquides
entre elles, et précisément pour les mêmes raisons.
Un passage (le. la thèse inaugurale de Rouanet avait laissé croire à M. Bpuiljeud qH’i\
L’UiNlON MÉDICALE.
325
une collection purulente dans la chambre antérieure de l’œil suivie bientôt d’une
ulcération de la' cornée. ■
A l’hôpital des Enfants, M. Labric a observé un fait dé variole hémorrhagique,
avec hématurie, terminé parla mort; et M. Hérard a signalé, à Lariboisière, un très-
bel exemple de rash auquel a succédé une éruption variolique extrêmement discrète
et bénigne. '
Dans son service de femmes en couches, à l’Hôtël-Dieu, M. Vernois a eu à cons¬
tater un aVortément à quatre mois et demi le septième jour d’une variole confluente
à laquelle la malade a succombé pendant la période de suppuration. Le fœtus n’of¬
frait aucune altération pathologique.
* Nous n’avons pas de données assez précises pour déterminer dans quelle mesure
la contagion directe peut être invoquée comme cause du développement de la ma¬
ladie; il serait à désirer, pour être plüS exactement renseigné sur ce point important,
que les membres de la Société voulussent bien diriger leur attention de ce côté et
faire connaître le nombre de cas contractés dans l’intérieur, comme on le faisait avec
exactitude pour le choléra. Sur 9 varioles- traitées dans Son service, M. Labric en a
vu 3 se développer dans ses salles, et il déplore qüe, à l’hôpital des Enfants, où la
contagion s’exerce sur une aussi grande échèlle, l’isolement ne soit pas encore
effectué. Nos investigations personnelles, menées plusieurs fois dans cette direction,
nous ont démontré de la manière la plus positive que, dans un très-grand nombre
de cas, la variole se développait non-seulément chez des convalescents pendant leur
séjour à l’hôpital, mais encore chez dès individus sortis depuis une à trois semaines;
chez des sujets qui, à une distance de une à trois semaines également, avaient
séjourné dans les salles d’hôpital pendant les heures de visite publique ; nubien
encore chez: des convalescents transportés, à Vincennes ou au Vésinet, dans les
mêmes voitures que les convalescents de variole. Nous avons,' il y a déjà long¬
temps, signalé cette dernière cause de contagion à l’attention éclairée de M. le direc¬
teur général de l’Assistance publique. '
h’à rougeole restée dans des proportions numériques assez modérées : 68 cas,
dont 14 mortels; — et la scarlatine n’a fait qu’un très-petit nombre de victimes,
9 cas seulement, et 2 décès pour l’ensemble,des hôpitaux.
Parmi les particularités les plus intéressantes', nous mentionnerons une convales-
n’avait fait, au sujet du second bruit, qu’adopter l’opinion d’un médecin anglais, Carlswell,
qui, déjà en 1831, avait été d’avis que le second bruit physiologique est dû m choc en retour
dit sang contre les valvules sigmoïdes. Il n’eh était rien ; car, selon Kouanet, l’opinion dû mé¬
decin anglais repose sur une erreur.
Voici le passage de sa thèse qui donna le change au professeur Bouillaud : • '
Page 18 : « kmsS, tes- valvules sigmoïdes sont la seule cause rationnelle du second bruit. Je
suis heureux de pouvoir dire que M. Carlswell, professeur d’anatomie pathologique à Londres;
est arrivé à la même conclusion, en examinant en 1831, dans les salles deM. Louis, à la Pitié,
un malade qui'portait Un anévrysme de l’aorte. »
Puis, Roüanet donne tout au long l’observation rédigée par M. Marc d’Espine. Or, dans
cette observation, voici la part du professeur anglais :
«•..... Cette difficulté porta M. Carswell à penser que le second bruit pourrait bien ne
devoir sa cause qu’au choc en retour du sang contre les valvules sigmoïdes, au moment où
les ventricules se dilatehl. »
Le second bruit; pour Rouanet, estdû tiViWibrations des sigmoïdes, au claquement valvu¬
laire, ce qui est bien différent.
. Mais, dira-t-on peut-être, cés vibrations, ce claquement, ne sont-ils pas dus au choc en
retour du sang? Pas pour Rouanet, puisque, selon lui, il ne se passe aucune espèce de choc
dans le cœur à l’état normal. • Nous verrons, qu’à son sens, les valvules pour produire les
bruits normaux vibrent èt résonnent dans le sang, comme « à l’air libre la voile que le vent
enfle tout à coup, le papier ou la toile remplaçant un carreau de vitre, et chassés par l’air
agité en dedans et en dehors, etc . » Nous verrons aussi que, déjà en 1830, quand
Cagnard de la Tour fit chanter dans l’eau sa sirène, devant Dupuytren et ses élèves, ces
326
L’U^jlON MÉDICALE,:
cente de rougeole: atlèintè de varioloïde datis le service' de M. Bernutz,- et, chez
M. Féréol, un cas assez sérieux en ce qu’il amena, chez une jeune femme dei .25 an$,
un avoriement à Six mois’ suivi d’une métrorrhagie grave; toutefois la guérison,
chez cette malade, fut facile et rapide.
■Enfin, M. Gubler a observé un cas Aq fièvre ortiée chez un ouvrier à la suite
d’arrêt brusque de la transpiration cutanée; M. Bernutz un cas de fièvre miliaire.
chez un enfant de 16 ans, très-rapidement guérie, et M. Fléréol rapporte un exemple
de fièvre rhumatisma,le jugée au septième jour par une éruption de miliaire discrète
et d'érythème noueux. ;
Les érysipèles se sont présentés avec avec un dégré rnoyen, de fréquence, mais avec
une assez grande gravité, puisque; le, tableau administratif du moig de janvier, porté
14 décès pour 63 cas (médecine et chirurgie). Comme toujours, un certain nombre:
de ces cas se sont développés sous l’influence^ nosocomiale et au voisinage dlautresj
érysipèles. M. Féréiol en rapporte un très-intéressant exemple observé sur un convar
lescent de variole grave à côté de qui avait été placé, quelques jours auparavant, un)
malade atteint d’érysipèle de la face.' Dans le service de M. Gubler, on a indiqué
particulièrement un fait d’érysipèle de la face ayant débuté par le pharynx et s’étant
terminé par un herpès labicâis critique, et, à l’Hôtel-Dieu, M. Vernois a perdu deux
enfants nouveau-nés qui ont succombé , l’un à un érysipèle ambulant, suite d’une
piqûre vaccinale; l’autre àun érysipèle de la région ombilicale compliqué de périto-i
nite localisée au pourtour de l’ombilic.. Ce dernier cas rentre dans, la catégorie des
phlegmasies spécifiques par' contiguïté de tissu; suf lesquels M. Gubler a ici; même,
à plusieurs reprises’, attiré l’attention. .
fièvres typhoHès , mmmQ nous l’avons déjà dit, se sont présentées en
assez grand nombre,, et ont fourni un chiffre' dlevé de décès (170 cas, 44 décès). On
les retrouve dans tous les services, et l’épidémie paraît encore dans sa période
ascensionnelle ; ear 'si dans quelques : services, celui de ,M. Bergeron, par exemple,
on n’a reçu de typhiques que dans la première partie du mois, il en est d’autres,
comme; celui de M, Boucher, à SaintrAntoine, où c’est au contraire dans le» derniers
jours du mois qu’ils ont . été amenés en plus grand nombre.
D’après la plupart des communications parvenues à la commission, la gravité de
l’épidémie réside surtout dans un état ataxique et adyhamique p sous, l’influence
curieuses eûÇ!férimces-.m firent yue wn/îrmcr, pour Rouanet, sa \héori& ûes vibratjidm valvut
Îaî>es, déjà. toute formée dans son esprit. : . . ,
Enfin, quant à la troisième variété de choc, celle des. solides contre, d’autres . solides^ elle
se résume dans la théorie du choc du cœur contre la paroi thoracique ; c’est la.théorie de
Magendie. : ■ ; . v ^ .
« ... Qui est-ce qui renversera une théorie fondée sur des inductions aussi logiques, des
données aussi positives? « s’écrie Rouanet, après avoir cité un passage hautement affirmatif
du grand physiologiste. - . :
« Ce n’est pas moi. Messieurs, c’est M. Magendie lui-même. Dans uneinouvelle expérience,
il enlève le sternum à un , chien, enveloppe le cœur dans une atmosphère de coton, puis il
applique sur l’organe ainsi matelassé le tube acoustique et il distingue clairement le tic tac
du cœur!ii.v..i « Ces résultats fournis par l’expérience me surprennent, avoue Magendie,....;
il, y a là quelque chose qui nous échappe...,. »?
« La première chose qui lui a échappé, reprend Rouanet, et que M- Bryan a constatée par
ses belles expériences (Btlling), c’est, qae, pendant la vie^ le cœur ne quitte jamais la paroi
thoracique . »
Ce fait est confirmé par les vivisections des derniers expérimentateurs : « Comme le font
justement remarquer MM. Chauveau et Faivre, le cœur restant constamment en contact avec,
les parois du thorfix, ne peut opérer un véritable /rappemen#..... » (Barth et Roger, p. 339.)
Quant au second bruit, « je me suis surpris,, à, '.(noire, continue Rouanet, qu’il avait élé^
pourM. le professeur au Collège de France, un véritable embarras. L’explication, après s’ôtre
fait longtemps altencîre, se résume en quelques phrases fort peu concluantes. En vérité, il
faut le reconnaître, la matière était ingrate. »
L’UNION MEDICALE.
327
duquel la moft paraît être Fé plus souvent survenue ; il a même été spécifié qu’un
malade de M. VernoîS avait succombé à une forme cérébro-spinale: Un des malades
de M. Bernüfz a Süècombé subitement, et sa mort est rapportée à une syncope, acci-
déht qui n’ést pas absolument rare dans le cours de la fièvre typhoïde, et contre
lequel ori b'é Se tient pas toujours assez en garde.
Parmi lés complications. On à noté le purpura hémbrrhagica et l’hématurie
chez un malade de M. Lab'ric, qui a succombé; deux cas d’hémorrhagie intestinale,
dont un mortel, dans le service dirigé par M. Féréol à là Pitié ; un cas de tympa¬
nisme particulièrement énorme, et un accès Aq delirium iremews au début d’aune
fièvre typhoïde grave;
Enfin, M. Mesnet a observé, dans da convalescence d’une fièvre typhoïde ady-
namique, le développement d’un accès de démence aiguë : absence d’expression
intellectuelle, engourdissement de l’esprit et des sentiments, indifférence pour fous
les objets extérieurs, faciès stupide, sensibilité générale obtuse, incontinence des
urines et des matières fécales.
A côté delà fièvre typhoïde doivent être rangés les /îèwes synoques et les embarras
gastriques fébriles, qui se sont montrés en assez: grand nombre, et que M. Moutard-
Martin signale particulièrement comme se confondant au début par leurs caractères
cliniques avec la fièvre typhoïde, et comme compliquant toutes les maladies aiguës
et même quelques affections chroniques.
Dans un cas de fièvre synoque observé par M. Mesnet à Saint-Antoine, il existait
la plus confluente écuptioa de taches bleues qu’il soit possible de voir.
Les ictères et les dysenteries se sont produits d’une manière tout à fait isolée et
en tresrpetitmombret. Mais il n’en u pas etc tout .à fait de même des diarrhées catar¬
rhales qui sont beaucoup plus fréquemment signalées.
Quant au choléra, dit M. Mmitard^Martin , « après avoir complètement disparu
pendant longtemps, nous en avons vu deux cas le même jour, un léger amené
dp dehors, et ûn ' cas ihtëtièut survenu Chèz‘ ûtie jeubé fllle convaî'éscentè dfé
scarlatiriè , tous dèüx términés la guërifebh. Depuis le commencehiéht de
février, J.es diarrhées reparaissent; plusieurs malades ont eu des gardè-robéè fré¬
quentes, riziformès, avec r'èfcoi.dièsenïënt ; èn ùn mot, de véritàbïé's attàdtfes dé chôi
léra légep,. » Nous croyons devoir sigpai.er .cês faits, quoiqu’ils rie se rapportent pas
Je reproduis texluellement ces quelques phrases^ parce qu’elles montrent Mea la tournure
naturelle d’esprit de Bouanet, qui était toujours porté à l’honie.
Voyons maintenant comment il va tout expliquer, à l’état physiologique,; par le seul cla¬
quement ; valvujaire. Ici, ce n’est plus résumer qu’il, faudrait»; uiais reproduire, le texte entier,,
qui est d’une neite;té;et d’une poncisioa remarquai)lés. .
,( , , . {lia suite à un prochain numéro.)
’ A Maidenhead et dans les environs, on a eu à dépioreiv 13 cas dè fièvre puerpérale,, dont
11 ont entraîné la mort, arrivée dans lés circonstances suivantes : 1"^ Un groupe de 6 cas
dans la pratiqüé d’une même sage-fetame. Le docteur Plume, appelé auprès des trois der¬
nières accouchées, a provoqué l’attention sur cette circonstance, ta sage-femme a été sus¬
pendue de ses fonctions, ses vêtements, ont été brûlés et elle est allée se désinfecter dans un
port de mer. 2° Un autre cas de fièvre puerpérale se déclara dans la pratique de l’aide-chi¬
rurgien du docteur Plume, lequel l’avait assisté auprès de trois malades précédemment
décédées. Ces praticiens s’abstiennent, à leur tour de donner des soins aux accouchées,
è femmes sont èricdre àtt'éintés dé fièvre puèi^()éraîéV cette fois etifré les mains de là fille de
la première sage-femme de ses fonctions et qui demeurait avëc sa mère aü débûl dé réjn-
démie puerpérale. Les accidents se sont arrêtés là. On attribue l’explosion initiale de ces
fièvres: à une épidémie intense de fièvre scarlatine qui régnait dans ces localités. {Lan-
àet, Gaz rnéd. de Puris.)
328
L’UNION MÉDICALE.
au mois de janvier, pour provoquer les communications des membres de la; Société
sur ce sujet; et cela d’autant mieux que, vers le 20 janvier, on amenait à Sainte-.
Eugénie, dans le service, de M. Bergeron, un enfant de 2 ans, « froid, ies yeux exca¬
vés, et rendant des selles blanches, sanguinolentes; il avait été pris^Ja .veille, de
diarrhée et de vomissements. » Ce sujet, que l’on est parvenu à réchauffer et àréta-
hlir assez rapidement, puisqu’il a pu êtee emmené au bout de trois. jours, avait-il res¬
senti une influence épidémique, ou n’a-t-il offert qu’un de ces cas sporadiques analo¬
gues à ceux que l’on observe en tout temps ? C’est là une question que M, Bergeron
seborne à poser. , , , . . i, .
Affections pseudo-membraneuses. — La statistique de la diphthérie-'^mvlQ mois
de janvier de cette année, ne peut être faite d’une manière complète, la commission
n’ayant reçu que deux communications à cet égard.
A Sainte-Eugénie, M. Bergeron a eu à traiter 6 cas ; une angine diphthéritique
avec coryza secondaire, terminée par la mort; 5 cas de croup, dont 4 opérés
sans succès. Le cinquième a guéri sans être opéré : il s’agissait d’un cas non dou¬
teux, puisque le pharynx était tapissé de fausses membranes, et d’un cas grave, puisque
l’opportunité de la trachéotomie a été discutée.
Chez M. Labric, à l’hôpital des Enfants, les résultats ont été un peu différents : il
y a eu 5 cas cas de croup, 4 opérés, une mort, une guérison ; 2 sont en cours de
traitement. Le cinquième, non opéré, a succombé.
En terminant, je rapporterai, pour me conformer à l’usage, le nombre des sorties
de malades atteints d’intoxication saturnine, qui est de 39, en notant particulière¬
ment qu’auCün cas ne s'est terminé par lamort.^
BIBLIOTHÈaUE.
APPRÉCIATION MEDIC0-LÉ6ALE du régime actuel des aliénés en France, à l’occasion, de i’â loi
de 1838, par M- le docteur A. Brierre deBoismqnt. Paris, Martinet, 1865. Brochure 10-8°
de /i8 pages.
SEMAINES SCIENTIFIQUES, ou Exposé critique annuel des progrès de la science et de leurs
applications à récpnomie sociale, agricole, industrielle et domestique, par M. André San-
soN. Première année, avec une carte météorologique et des gravures dans le texte. Paris,
Fume, 1866. In-12 de 51A pages.
ÉTUDES COMPLÉMENTAIRES SUR LA LOI DU TRAVAIL appliquée au traitement de l’aliénation
mentale, par M. le docteur J. B. P. Brün-Séchaud. Troisième mémoire, 1863, Limoges.
Brochure de M pages in-8°.
DE L’HYGIÉNE MORALE DE LA FOLIE appliquée dans les grands asiles d’aliénés , par M. le
docteur A. Pain. Paris, 1861. J. B. Bàillièré, brochure in-8° de 16 pages.
ÉTUDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE sur l’homme dit le Sauvage du Var, par M. le docteur Mes-
NET, suivie du Rapport de M. le docteur Cerise à l’Académie de médecine. Paris, J. B.
Baillière, 1865. Brochure grand in-8° de 32 pages, avec une lithographie représentant le
Sauvage du Var.
L’ALIÉNÉ DEVANT LUI-MÊME, l’appréciation légale, la législation, les systèmes, la société et
la famille, par Mi Henry Bonnet, médecin en chef de l’asile de Maréville. Préface par
M. Brierre de Boismont. Paris, V. Masson et fils, 1866. Grand in-8° de 5liO pages.
DE LA POSSIBILITÉ ET DE LA CONVENANCE de faire sortir certaines catégories d’aliénés
•des asiles spéciaux et de les placer, soit dans des exploitations agricoles, soit dans leurs
propres familles, Mémoire'fu au Congrès médical de’Lydn, le 1" octobre 186^1, par M. le
docteur Motet. Lyon, Vingtrignier, 1865. Brochure de 22 pages.
ÉTUDE SUR LE DÉLIRE AIGU SANS LÉSIONS , par Ml lè docteur Thulié. Paris, Ad. Delahaye,
1865, in-S" jésus, 12Zi pages. . '
IIl
Dans l’article précédent, je disais que les deux exemples cités par M. André Sanson, loin
de nous effrayer, étaient au contraire assez rassurants, puisque l’un de ses hallucinés n’avait
L’UiNlON MÉDICALE.
329
jamais été privé de la liberté, et que l’autre avait pu, par ses seules protestations, sortir de
rétablissement où il était enfermé. Grâce à l’obligeance du chef de cet établissement, je
puis compléter les renseignements que possédait à cet égard et que donne M. Sanson. La
chose vaut la peine d’être éclaircie, et M, Sanson me tiendra compte des efforts que je fais
dans ce but. Voici comment l’affaire est présentée dans les Semaines scientifiques.
J’abrège : « M. X... croyait avoir eu à se plaindre de l’injustice de ses chefs dans sa car¬
rière militaire; il vivait seul dans un petit appartement de la rue Saint-^Jacques. Il se per¬
suada quedes gens malintentionnés s’introduisaient, en son absence, dans son domicile,
pour altérer son eau et souiller ses meubles, quelques précautions qu’il prît... Il adressa, le
29 décembre I8â0, une plainte confidentielle et inoffensive à M. le Préfet de police, — qui
le fit conduire, le 19 mars 1841 , dans un établissement d’aliénés. Homme d’un caractère
énergique, il se mit en devoir, dès le premier jour, de recourir à l’article 29 'de la loi du 30
juin 1838. »
— Entre parenthèses, je mets sous les yeux du leèteur cet article 29, qu’il est bon de con¬
naître. — Il est ainsi conçu : « Toute personne placée ou retenue dans un établissement
d’aliénés, son tuteur, si elle est mineure, son curateur, tout 'parent ou ami, pourront, h
quelque époque que ce soit, se pourvoir devant le tribunal du lieu de la situation de l'éta¬
blissement, qui, après les vérifications nécessaires, ordonnera, s’il y a lieu, la sortie immé¬
diate, etc. » — Je reprends : « J’eus, dit M. X..., cité par M. Sansonj j’eus à subir deux
interrogatoires successifs de trois docteurs, fonctionnaires haut plaçës nommés experts, qui
conclurent dans leur rapport que je devais être maintenu dans un établissement d’aliénés.
Nonobstant, ajouté M. Sanson, après Un interrogatoire en la chambre du conseil, le tribunal
ordonna la mise immédiate en liberté de M. X..., etc. »
Voyons maintenant ce que nous apprend le dossier consulté du client de M, Sanson. Le
préfet de policé ' fài.t interner M. X... pour un délire dç. persécution, d’empoisonnement, qui
l’avait porté à menacer son portier de lui brûler la cervelle* Plusieurs années auparavant, il
avait eu ün accès d’aliénation mentale dont il avait guéri. A peine fut-il placé dans une
maison de santé qu’il devint tranquille, sauf un accès qui eut lieu le troisième jour. Il adressa
aü tribunal une requête pour être mis en liberté, et il demanda au chef de la maison un cer¬
tificat afin de constater son é.tal. Celui-ci déclara, que M. X... « conservait ses idées de per¬
sécution, mais qu'il étail tranquille et qu’il n'y avait pas d'inconvénient à ce qu'il fût mis en
liberté. » ,
Les choses se passèrent ensuite comme le raconte M. Sanson ; mais l’existence de ce cer¬
tificat donne, on en conviendra, qne tournure toute différente à l’affaire. Si, comme on me
l’affirme, M. X^. lui-même reconnaît, dans la brochure qu’il a publiée à ce sujet, que le
médecin directeur de la maison de santé , lui avait délivré un certificat attestant qu’il pou¬
vait être mis en liberté, i;l est regrettable que M. Sanson n’ait pas cru devoir en faire men¬
tion. Evidemment, il ne s’agit pas ici d’une simple thèse à soutenir sans donner ses motifs
de, détermination ,: et sans les donner tous. Le débat est grave; il intéresse d’une part la
liberté personnelle, et, d’autre part, la sécurité des relations sociales, et trop souvent la vie
humaine.
En supposant que la. délivrance du certificat n’ait pas été. reconnue d.ans la brochure de
M. X*.. (il m’a .élé impossible de me la procurer), il existe, un autre document aulhentjque
que M. Sanson. doit connallre, puisqu’il a instruit ce procès. DèS’ l’année 1844, dans le t. IV
des Annales m^dif o-p'sychologiquesi 4’72, le médecin, chef d’établissement, mis en cause,
avait, en parlant dq cette. affaire, déclaré t’existence et la teneur de ce certificat. Il indi¬
quait, dans le même travail, sa règle de conduite à l’égard des fous raisonnants; règle
de conduite qui consistait et qui consiste encore à laisser les malades communiquer avec les
personnes du dehors et à transmettre leurs réclamations aux autorités administrative et
judiciaire.
Quant 4 savoir si les fous raisonnants ne doivent pas, dans certains cas, être privés de la
liberté, c’est une question qu’on n’oserait sans doute pas poser en ces termes. Tout au plus
pourrait-on demander qu’on n’internât que les .dangereux. Mais qui, sauf le médecin,
aura qualité pour pfévoirile. danger^ Si on ne les prive de la liberté qu’après qu’ils auront
commis des méfaits, on les fait rentrer dans la catégorie des criminels ordinaires, en même
temps qu’on enlève à leurs contemporains les garanties que la science est en mesure de
leur assurer. On rçnonce ainsi doublement aux progrès accomplis, avec tant d’efforts, depuis
la fin du siècle dernier.
C’est donc, en définitive, toujours à la science médicale, et à la science médicale seule,
330
L’ÜINION MÉDICALE.
qu’est dévuluè la solution de ce prôblènie. OU est forcément ramené à une question de cbtn-
pétence, et, dans l’ordre des faits pathologiques, les riiëdecins seuls sont compétents.^
tl reste la ressource de nier la science médicale, et c’est ce que fait M. Sanson. hon pas, il
est vrai, à propos de ce point particulier, mais d’une manière générale, dans un autre cha¬
pitre intitulé ï ‘
« Il n’y a point de science médicale, dit-il , il n’y a que des médecins plus ou moins
instruits, etc. - Pardon, mon cher collègue, mais vous tombez ici dans, une confusion qui
m’étonne. Il y a une , science médicale, et celte science se nomme la pathologie. Elle con¬
siste, un sujet étant donné, à reconnaître soit par rexploralion ,direGte,, soit par le groupe¬
ment des symptômes, quels sont les organes malades., et de quelle mani^jls le sont, ha
maladie reconnue, diagnostiquée, pour employer l’expression rconsacrée, la science .dont il
s’agit indique quelles phases ont été déjà parcourues et celles qui restent à parcourir. C’est
une science au même titre que la botanique, que la zoologie, que la zootechnie,., que toutes
les sciences naturelles,., Elle a ce caractère propre aux sciences, qu'elle s’accroît sans cesse,
qu’elle progresse, c’est-à-dire que les efforts individuels de ceux gui la cultivent ne sont
pas perdus pour ceux qui leur succèdent ; au contraire, ils se traduisent en acquisitions. dont,
la somme, toujours augmentée, sè transmet de génération en génération. — Mais en face de
la maladie, se pose le problème de la thérapeutique : comment remédier au désordre de
l’organisme? que faire? Et la solution de ce problème, extrêmement complexe, est rarement
obtenue, il faut l’avouer, par des procédés purement scientifiques. Ici l’art intervient et joue
un grand rôle. Si donc M. Sanson eût écrit : la science de guérir n’est, pas enqoré constituée,
fl eût été dans le vrai, mais, dans ce vaste ensemble de connaissances comprisès so.qs le nom
de médecine, il y a des parties qui sont^dé la science, et il appartenait à l’esprit didactiqqe
de M. Sanson d’en faire le rigoureux départ.
‘Avant d’abandonner la question de la coihpéiencè exclusive dès médecins, en fàîl d’aliéna¬
tion mentalè, je demande à reproduire un entrefilets qui à paru, il y â quelque te.tnps,^ dand
tous lès journaux politiques. On né peut les acChser de parti pris pour le'Oôrps nàëdical :
« On n’a pas oublié, dit l’Eurojaei rhistoire de ce jeune Anglais, ,M. Wyndhàpi, quia
dépensé tant d’argent pour Se défendre d’une intérdiction faite par quelquès nàémbres dé?, a
femille. Il avait réussi à obtenir la gestion de’ Ses propres affaires eh 'prouVant qu’Ü n’ètait
pas foü,. malgré la rhanie qu’il avait de monter sur des locomotives de Chemins dè fer en
conducteur aniateur, et de conduire dès voitures à quatre cKèVatix èn costume de cochér,'
« Une fois le brevet de capacité et de sagesse obtenu par un arrêt de Cour à la sûiWde
débats qui n’ont pàs Occupé moins de cinquante bu soixanté audiences, et coûté qUèlq'ue
chose comriie 12,000 1, sf., M. Wyndhâm s’èst eînprëésé de faire toutesies folies imaginiâP
blés : d’épouser une célèbre héroïne, puis, quelques nibis àpfèsi^ dé plaider en divorCé pBün
causé d’adultère àvec un ténor du Tliéâtré-Italietf, aujourd’hui ‘éloigné,, du' théâtre ;,poiir
causé dé démence, et dè dissiper les trois quarts d’iirie immense fortune en dépensés Wdï-,
culés et extravagantes., » ' ■ ' ” ‘
Les assises prochaines de la session d’avril montreront. Une ifoîS de plus; cotntilent une;
folle que personne ne songé' à renfermer pèut tuer, avec des' raffinements horriblés de
cruauté, une série indéfinie d’enfants. Ces crimes, qui révoltent et froissent tous les senti¬
ments humains, peuvent-ils être mis en balance avec la privation de la liberté, même pré¬
ventive, d’une pauvre malade qui, du moins, ne serait que malade? Les adversaires delà loi
de 1838 préfèrent-ils donc la prison à l’asile, le geôlier au gardien, etc.? (Je ne continue pas
la progression de peur qu’ëlle né devienne déclamatoire.) ünvjour vieiidrâ peut-être OU toüs
les criminels seront considérés comme des malades. En attendant, hppliqUons-noüs ànè flas
laisser traiter les malades comme des criminels. '
Au surplus, pour rexposilion complète et développée de tohs leS motifs qui militent en
faveur dé la loi de 1838, comme pôur l’indication des raisons qui entravent la défense des
chefs d’établissement, et des médecins si injustement incriminés dans ces derniers temps;-
— pour la réduction à l’absurde de cette accusation si souvent reproduite, à savoir : que la
claustration des trois premiers jours, et même des premières vingt-quatre heures, détermine
l’explosion de la folie, etc., etc., nous renvoyons le lecteur à la brochuré très-substanlielle
et très-topique clë M. le docteur Brierre de Boîsmont, intitulée : Appréciation mèdico^léÿaXe
du régime actuel des aliénés en France.
Mais je veux saisil’ celle occasion, et montrer comment les malades sOrit traités dans ces
asiiés dont lé nom Seul nous fait tous trembler. J’èmprünte les détails qui vont Süivrè à un
mémoire lu à l’Académie des sciences, dans sa séance du 21 août dernier, et dont j’aî'dll;
quelques mots, à celle époque, dans mes Bulletins du samedi :
L'UNION MÉDICALE.
331
« Lorg(ïue nbus prîmes, en 1838, îa direction de notre premier établissèment, dit M. le doc-
teim'Brierre de Boismont, PinsUfTisance des locaux, leur mauvaise disposition, nous suggé¬
rèrent la pensée de recevoir dans noire propre logement, durant la journée, les aliénés tran^^
qüillêS, mélancoliques, à conceptions délirantes, hypochôndriaques, qui offraient des chantes
de guérison. ' . ■ ' -
Cetté' tentative était délicate; les résultats en fuient des plus satisfaisants; car, sur les
douze premiers malades que nous choisîmes, huit partirent guéris. Malgré eux, ces mono-
manes, absorbés dans leur^ idée, fixe,, semblables à, des statues, annonçant des intentions
sinistres, parlant à peiné oti répétant sans cesse les mêmes choses, étalent contraints
d’écouter ce qui se disait, de voir ce qui se faisait. La variété des personnages, des conver¬
sations, des actes, des objets, qxerçaiL à la longue, son influence sur leur esprit. Aussi les
entendions-nous souvent proférer tout à coup des mots significatifs, faire des réflexions
rapides et justes prouvant qu’ils avaient ^té ébranlés par ces impressions nouvelles. »
Dans l’établisséraent qu’il dirige actuellement, M. le docteur Brierre de Boismont;: encou¬
ragé par ces premiers succès, prit des dispositions telles, qu’elles lui permirent d’appliquer
le traitement familial à des malades de symptômes fort différents : maniaques tranquilles,
mélancoliques, hypochôndriaques, monomanes, déments,' paralysés généraux à un degré peu
avancé, imbéciles. « Non-seulement la vie dé famille entretient rharmottie Iparmi tous ces
malades, mais elle arrête souvent, pendant des années, fa iparche, de l’étal chroniquél Un de
ses grands avantages, c’est d’avoir enlevé à l’asile la physionomie du cloître et de l’avoir
rapproché de la maison ordinaire.
L’époque oü il faut commencer ce traitement varie suivant les symptômes.
... Il ne faut pas croire que les aliénés reçoivent toujours avec reconnaissance les conso¬
lations qu’on léur prodigue et • sé pi'êtent avec plaisir à cette vie en commun. Plusieurs
détestent les réunions, et, douloureusement affectés par les distractions, recherchent la
solitude. Quelques-uns, d’un caractMè 'jaloux, égoïsté,. ne penvent supporter qu’on s’occupe
également des autres malades. Il en est aussi qui, à raison de leurs conceptions délirantes,
doivent être menés avec unei. certaine sévérité et assujettis o( la règle du travail, v,
Mais, pour que celte méthode de traitement réussisse, il faut une extrême paUfince,- ma
esprit de justice et de fermeté, une gr^rnde égalité d’humeur,, une modération parfaite de
sentiments et un fonds de bonté inépuisable. L’épreuve est, en effet, des plus pénibles, car
on doit entendre cçntinuellement, sans impatfence, les mêmes plaintes, les mêmes douleurs,
les mêmes demandes. Cés répétitions durent des heurés, dés journées entièreï; elles sont
entremêlées d’observations désagréables, de iriots pîquaùtsV cte réflexions blessantes, d’in¬
jures même; très-souvent encore, elles ont pour accompagnement le mensonge, la médi¬
sance,' la -calomnie..; '-'U ■
Tracer un pareil tableau, c’est indiquer les difficullés de la situation. : .
,Une remarque pratique sur laquelle pn ne ^aurait assez insister, .c’est que ,1e raisonnement
direçt, l'émotion sentimental, é triomphent rarement, au début, dé la ténacité' des aliénés,
Laviéde famjile, au contraire, par sa seule iufiuenc.e, elle conseil pé dp l’occasion, exercent
sur ebx une actiop dissqlvantè ; et délourrjée .quij à. la longue, et quelquefpis. même assez
rapidement, ébranlent l’échafandage des conceplions délirantes. Lorsque la maladie a perdu
dé’sqn intensité, Je, langage de ta raison doit, aiprs être employé, et avec d’autant plus de
fruittqu, P, la présence, continuelle, du mala.de permet de saisir Je, ipoinent favorable où il ppilt
être compris et donner aux idées une meilleure direction.
Une Objection ^ qu’on a crû d’une très-grande fdrce; et qui ùe révèle qùé le défaut d’ob-
setvation médicale,' eët cëllë-ci; on a dit ; !< Ces soins, que voùs vantez aveè justice, ont
leur raison d’être dans là yéritàblë famille, êt l’étranger ne pourra jamaiis la remplacer. » Là
est 'Perréür pratiqué. La famille est lë point dé départ d’un nombre considérable de folies,
et leurs symptômes sont tels qu’ils l’bbligëht Ù' conduire elle-même ces malades dans les
asîlés. Lorsque la famillé s’opiniâtre à les'gard'ér, l’incurabilité ëst le résultat dé cette Côn-
duilé. Il y a,'éh outré, les accidents qui-,' à Paris, font placer d’office 80 aliénés sur 100, et,
eu province, lés ttols qüàrts du nombre total. Beaucoup de ces malades, calmes dans les
asiles, ne sont pas plutôt rentrés Chez eux, qu’ils deviennent turbulents, nuisibles, et qu’il
fàiit, en toute hâte, les replacer dans rétablissement. Enfin, et cela mérite considération, les
guérisons sont trës-nômbreuses parmi lès aliénés traités'dans les premiers mois.
La méthode que nous venons de faire connaître est, sans doute, d’une 'application plus
difficile dans les grands asiles ; mais on peut cependant l’y réaliser. Il suffirait, pour atteindre
ce but, d’imiter l’exemple du docteur Follet, ancien médecin-directeur de l’asile de Sainl-
Alhanase, à Quimper, qui avait relevé les humbles fonctions de ses infirmiers, en inscrivant
332
L’UNION miî;dicale.
leurs noms sur des labiés de marbre de la chapelle, comme récompense de leur dévouement
aux aliénés. Nous pensons qu’il serait de toute justice de joindre à cette distinction honori¬
fique une pension de retraite. »
Dans un prochain article, nous verrons ce que pense M. le docteur Motet de la vie de
famille appliquée à certaines catégories d’aliénés.
Dî Maximin Legrand.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX.
Séance du 24 Janvier 1866. — Présidence de M. Lége».
SOMMAIRE. — Correspondance. — Suite de la discussion sur les revaccinations. MM. Hervieux, Gué-
neàu deMussy, Lailler, Féréol, Hérard. — V Ramollissement cérébral ancien avec embarras de
la parole. — Ramollissement cérébral récent. — Caillot ancien dans l’auricule gauche. — Infarc¬
tus de la paroi du ventricule gauche du cœur coexistant avec un caillot ancien dan,s l’une des
artères coronaires. — Rupture de cet infarctus dans la cavité du ventricule et dans la cavité du
péricarde. — Hémorrhagie dans la cavité du péricarde. — 2“ Cirrhose partielle du foie. — Ra¬
mollissement du tissu du foie dans un grand nombre de points. — Obstruction de la veine porté et
de ses branches hépatiques par les éléments du foie provenant de ces points malades. Observations
avec présentation de pièces anatomiques, par M. Vulpian.
Correspondance: -,
■ Journal de médecine mentale de M. Delasiauve, t. V, n"’ 11 et 12j novembre et décembre
1865.
Gaziéttc mérfîca/e rfe n° 12, 25 décembre 1865.
Médecine contemporaine. ,
Le choléra ef le congrès sanitaire diplomatique international. Brochure, par le docteur
Bonnafont.
Archives générales de médecine navale , ÜQQ. , ’
M. Guérard présente, au nom de M. le docteur Pellarin, une brochure intitulée ; Le
choléra ou typhus indien. — Épidémie de 1865.
M. Hervieux lit un travail inlitulé : Vaccinations et revaccinations. (Voir I’Union Médicale
du 1" février 1866.)
M. Güéneaü DE Mussy : M. Hervieux a semblé" cfthclure, d’une manière générale, qu’il
n’y a pas, à proprement parler, de fausse vacc|nè; pr, il y aurait, il me semble, quelque
danger à émettre une proposition aussi absolue. J’âi peine à croire que ces pustules qui se
développent immédiatement après l’inoculation contiennent le virus vaccin légitime, et cela
d’autant moins qu’on voit quelquefois la vraie vaccine succéder à la fausse. Quant aux résUlV
tats de la vaccination appliquée à la variole, alors que lè malade en est déjà atteint, |il m’a
paru ressortir des recherchés faites dans c^te direction qu’il y a peu à compter sur eux.' ,
M. Lailler : Il m’a semblé que, M. Hervieux n’avait pas’ tenu un compte suffisant de. la
syphilis vaccinale; nous ne savons pas exactement dans quelle proportion celle-ci existe,
mais celle proportion est certainement plus forte qu’on ne le croit en général, et le danger
est toujours imminent, puisque le vaccinifère ne sera reconnu syphilitique qu’à une époque
beaucoup plus reculée que celle où l’on prend le vaccin.
Voici maintenant une autre question sur laquelle il y a lieu, je crois, d’attirer l’attention :
Y a-t-il.danger à vacciner plusieurs sujets avec le même instrument? Dans le doute, il vau-
drait mieux ne pas le faire, et j’avais songé à pratiquer les vaccinations non avec des aiguilles
ordinaires, qui ne conviennent pas, mais avec des aiguilles de machine à coudre, qui ont
près de la pointe un chas qui, peut, faciliter l’introduction du virus; mais ces aiguilles sont
d’un prix trop élevé, et je cherche en ce moment s’iK ne serait pas possible d’utiliser, dans
ce but, des plumes à écrire à pointe fine et acérée.
M. Hervieux : Je suis très-heureux des observations qui. viennent d’être faites par
M.;Gnéneaii de Mussy et M. Lailler, parce qu’elles me fourniront l’occasion de développai'
mà pensée. . > ^ ^
L’UNION MÉDICALE.
333
Eo réponse à M. Guéneau de Miiasy , je dirai que je n’ai prétendu établir aucune •.assimi¬
lation entre la vraie et la fau^e vaccine en tant qu’acte pathologique; Les caractères phy¬
siques des pustules, leur aspect, leur forme, leur évolution sont des choses trop distinctes,
dans l’un comme dans l’autre cas, pour que j’aie pu faire une pareille confusion. J’ai dit seu¬
lement que la fausse vaçcine ne diffère pas de la vraie vaccine, en ce sens que, si l’on prend
du vaccin sur des pustule^Vde fausse vaccine, l’inoculation de ce virus peut donner lieu à,
une vaccine vraie, légitime et parfaitement régulière.
Quant aux deux faila que j’ai rapportés, ils ne peuvent avoir pour signification de déter¬
miner d’une manière absolue la durée de la puissance préservatrice de la vaccine. Ce n’est
pas avec deux faits qu’on peut trancher une question de cette importance. Je mets seule¬
ment mes observations én regard de celles à l’aide desquelles on a voulu établir, d’une part,
que le vaccin était préservateur deux ou trois jours après son inoculation ; d’une autre part,
que la vaccine, alors même qu’elle se développait parallèlement à la variole, avait une
influence décisive sur cette dernière. — De mes deux observations, je ne tire pas fl’aiitre
conclusion que celle-ci ; Ne vous fiez pas à la puissance préservatrice de la vaccine ayant
qu’il se soit écoulé huit à dix jours au moins à partir du morhent de la vaccination.
M. Lailler a exprimé l’opinion que j’avais fait trop bon marché du danger de la transmis¬
sion de la syphilis par la vaccine. Je ne croîs pas avoir été trop loin à cet égard; je n’ai pas
prétendu ihhoderitér cômplétementla Vaccine de l’accusation qii’on a faijt peser suy elle. J’ai
admis comme indiscutables nohrseulemeht l’observaliBn de M. Millard, mais toutes celles
qui existi^ht dans la sciénce. J’ai été plus loin encore ëh supposant que bon nombre, de faits
dé transraissîoh sTOhilitiqüe par la vacciné avaient pu passer inaperçus. Mais j'é crois avoir
été dans- mon drmi ep ne m’effrayant pas ëutre mesure du danger de la syphilis par celrâ
cohsidéfàtfoh que voilà deux tiers de siècle que l’on vaccine sür tous les points du globe, ei
qu’on lie possédé pas encore quinze à vingt.cas de transmission syphililiqjue bien avérée par
la vaccine.
M. Féréol : Le 11 janvier 1866, j’ai fait revicciner avec le, vaccin de la génisse, dans les
salles Saint-Athaiiàsé-’ët du Rosaire à lit Pitié, '67 malades, 39 hônVmes ël 28 feBinies; qui
tous avaient été^vacci'oés'ét portaient des cicalHces légitimes de vaccin. '
Le nombre des succès a 'été de 7 contre 60 insuccès; ce qui confirmerait le dire de notre
collègue, M. Lailler, que les revaccinations réussissent moins à l’hôpital qu’en ville.
Voici maintenant, autant qu’il nous est permis de tirer des conclusions d’un si petit
nombre de faits, les remarques auxquelles a pu donner lieu l’opération :
Sur les 7 succès, 6 ont fourni de* très-belles pustules vaccinales, un peu petites et pâles,
sans inflammation circonvoisiué,. ainsi que celri se voit ordinairement pour le vaccin de la
génisse. Dans un cas, chez une femme âgée de 21 ans, qui avait élé vaccinée, et qui, de plue,
avait eu la varioloïde à l’âge de 5 ou 6 sms, l’opération -ne donna lieu qu’à des boutons de
vaccinoïde, coniques, gros, pustuleux, ^ èt|tourés d’une très-large zone érythémateuse, par¬
semée de petites pustules acnéiques. ' •'
Le nombre des boutons vaccinaux a Jétè-de'S dans ce cas de vaccinoïde; il a été de 2 dans
deux cas, et de i seulement dans quatrë'Clfs'.
Les femmes paraissent avoir eu une plus grande aptitude que lës hommes à la revàccina-
lion;:«l]es ont donné 4 succès pour 28 ; les hommes n’en put donné que 3 sur39Ml est bon
de noter quel deux de ces femmes, en outre d’unèmremière vacc\nation, avaient eu une vario¬
loïde ; la première (j’en ai déjà parlé tout à l’heurë) à l’âge de 5 oU 6 ans ; la secondé à l’âge
de IS.mois.' ^ ^
‘ Au point'.de vue de l’âge, voici les résultats de l’opération ;
plei.lb'à ,25, ans. ■ 21 sujets,
^ De', 25 à ,35 ans. . . . . . .. 20 ,-t ,
,De 35 à 45 ans. . . . , 14 —
A 45 ans et au-dessus.^ ... 12 —
^ ‘ Total. . . . . ‘ 67'sujéts, 7 succès, 60 insuccès.
' .Ces éhifîres ne peuvent avoir de valeur qu’à la condition que d’autres viendront s’y ajouter
pour les cbrifirmer ou les eorrigèr.' .
.M. HÉBARD jr La, question qn’il me, paraît le plus important de résoudre est de comparer
les-deux mçdes . de vaccination sous le rapport de Iq.ur valeur préservatrice. Si la vacpinalion
'ànidiaiç est égale, sour ce rapport, à la, jaccinatipn bumaine, il n’y a pas â hésiter, il fa,ql
0, succès, 21 insuccès.
6 —, 14 —
1, — 13 —
0 12 — ;
â34
L’UN f ON MÉDICALE.
chôisir la vaccination animale; car je crois 'la syphilis vacclnalë plo's fréquente qiie rie le
pense M. Hervieux. LMnflnenCte'dé' la vacciné sur la vaHole, mrilgré les ribsèrvatiotts dé Lé-
gendre, de MM. Rilliel et BarthRü, 'p6nr lesquels' j’ai la 'plus gratide'déferénce, nié parait
incontestable, alors surldut qo'’on n’a pas afTafré aux sujets déb'flùés que l’on renéoriti’èdkri^
les hôpitaux. Ma conviction est telle, à cet égard, que jé m’hêsi.léraîs pa's1i''inocuter lâ
cine même au début delà variole; sans aucun doute, si la vaééindllon éSt faîte alofs que les'
malades sont dans la période d’incubation de la variolé, comme èela'a eu lieu pour les sujets
de M. Hervieux, elle n’empêcherâ pas le développement dël’druption, mais èTle'jFiéiU le trip-
dlfier ‘et l’atténuer plus ou moins. - ■ ‘ ' ‘ ’
M. HpKViEUX : Je sjjjs'si peu hosUlè. â 1a vaccination ai^male, que, iapaajeujçe^^'P^^^
mon travail èst eopsacrèe à une statistique qui tétpq|gn,e,ep rayeur de cette nouvelle/ espèce
d,e: vaccine. Seulement, jlai cru.d.e.yoïr faire quelques réséryes en.fayeur delà vaccination erdin
naire. Il m’â paru qu’on était peut-être.,, un peu trop porté à décaisser cette. dernière parila
terreur dé jà syphilis, ta vàqç'ine. ordinaire a. fait ses . preuves quant à sa-faeqUé préserva¬
trice de la variole, La yaccine animale ne les a pas faites encore, il s’écoulera' encore bien,
des années avant que nous soyons définitivement flxès-çuHdé dègré, de cette puissance préser¬
vatrice, de dis donc,, et je ne crains pas qu’on puisse se montrer, plus sage et plus réseryé :
Ne nous hâtons pas d’abandonner une chose que l’expérience a démontré être bonne, sinon
parfaite, , et avant de la remplacer définitivement pav .-pne autre, dont 'nous ne connaissons pas
la ,valqnr,,;éclairons-nous,,chérchons, ëtudioris. D’ailleurs», il ne faut passe dissimuléf.quèla
vaccination animale rençonlrerà dans les provîncés et surtout dàps les, cauipagnes des diffl-
cnltés praüques.de plus d’un genre. À Paris,. ;un étahlisé,ément comme celui dU M* Lanoix
est possible et porte ses fruits, Mais en province,' gui' voudra faire les frais .d’une'installation
aus.si-dispendiéuse ? Encore une fois, ne nous présspus p,as,de.rénqncer àja YaQçiuatipn ordin
riaire, nous courrions risqué delà regretter. ’ . ; -v
; , M.' vuppisit, présqnte les; pièces ,analom,igues relatives, à up cas.:4’aîfecUon c,érébrale et à
un cas d’affection du fqle,, (Ces obsérvalions, seront, qipjiliées.prpcbpipement.) , '
Le D* BESitiiER,i
RÉCLAMATION.
i LA PULVÉRISATION DES EAUX iniNÉRALES. ' >
A MI. Amédée Itatour.
Monsieur, ' ' ^
Je lis dans l’un des derniers numéros de votre estimable journal une lettre de M. dePietra
Santa à l’adresse de M. Oré, de Bordeaux, rédacteur d,e rarliele Bain du Nouveau Diction^
naire de piédidne et de chirurgie pratiques. , r : 2 !
■ Dans celte, lettre, M, de Pietra Santa se plaint, à bon droit, de ce qui’en parlant de ses
Études snr la pulvérisation Mes eauoe minérales, M., Oré n’ait pas écrit que la priorité de cri*’
tiqué lui revient eq propre, n ü ; i 2 22
M. de Pietra Santa est bien vraiment le premier qui ait découvert que la pulvérisation
refroidissait le liquide et diminuait la minéi:alisaliQn..Et,:se]on pous; il a d’autant plu» de
mérite à cette double découverte, qu’un autre n’aurait pas cru découvrir un fait de celte loi
de physii^équi Véut qU’un corps •qtii .s’étérid par læ division balsséde'le^péràture, et qu’une
liqueur subtile, cfébme Peau sulfureuse, ‘jiérde de son arôme -lorsqu'on l’évéri'te.
Vous n’êtes pas" sans avoir remarqué que c’est- ce -que toUt lè mondé 'donnait que l’on
remarque le plus Üifficilement'. ‘ »
Mais si nous. cqinprenqns bien sa pensée,, M. de Pietra Sapla réclame moins pour les deux
faits qu’il à fté'uvè's qilé polir les peKêctiorinements' (Te la' iriéthode qui en ont été la consé¬
quence, de notre part. Nous, noue jÇaisonq uq deYoir,,de, reponnaUre qpe sa .prétwMwd®^
légitime, quoique, en réalité, nous n’eussions pas attendu 4e 1855 à 18,60 pftpi;iï,perfqc#«T
ner bien des choses.
Ce :qül aurait dû entrer dans la lettre de M. de' Pieifai Sânta à M. ord,' c’ëst coto'ment,
dans un Dictionnaire qui s’intitule -de médeciné praline, on trouve la place de faire ud
article sur la pulvérisation des eaux aVec des pièces qui drtént de 1860, c’esl-â-dire avec des
L’UNION MÉDICALE.
335
objeclions critiques, qui ont e,u Tune après l’autre leur satisfaction aussi pleine et entière
qu’il soit possible. , ,
A cette date, on pulvérisait les eaux minérales dans l’air de la Salle de pulvérisation, et
les malades respiraient dans ce milieu. Aujourd’hui, on les pulvérise dans la bouche même
du malade. Voilà pour faire droit à la critique du refroidissement et de la déminéralisation
partielle.
A cette date, on les pulvérisait assez grossièrement pour qu’on pût douter de leur intro¬
duction dans les bronches. Aujôurd’hui, on les poudroie si finement qu’on les réduit' en
fumée ; et, sous la forme de fumée, les corps pénètrent, sans contredit, dans les voies bron»
chiques.’ :
M. de Pietra Santa aurait pu demander à M. Oré s’il connaissait notre petit pulvérisateur
portatif, avec lequel M. le professeur Gavarret voulut bien, l’an dernier, démontrer cette
pénétration devant l’Académie de médecine. .
La méthode de la pulvérisation des liquides, ayant satisfait à toutes les objeclions, ne
devrait être considérée, dans les livres de la médecine pratique, que dans son état actuel. Le
reste appartient à l’histoire, si elle en vaut la peine. '■
Agréez, étc,. D' Sales-Girons.
; ■■ - — - '~-=i •• I ' ■ 4,—^ ■ - - - H - - - ,
ULCÈRE DE L’ESTOMAC; HÉMATÉMÈSÈ MORTELLE. — Un homme de 63 ans fut reçu à
Guy’s hospital, \q 20 septembre,, .daps le service de M. Pavy. Malade'depuis huit semaines, il
avait rendu une grande quantité de sang. Constipation opiniâtre ensuite sans qu’aucune
tumeur ni douleur pût être perçue? Ibse plaignait seulement de digestions diihciles, de fla¬
tulence et de ^spihs de manger. Le 20 octobre,, il suçcomba soudainement après un vomis¬
sement abondant de sang.
, A l’autopsie, extrême anémie du cerveau. Mucus noirâlre abondant dans les bronches
jusqu’aux .quàtrièmes divisions ; poumons noMtres avec œdème à gauche, Veotricvrle gauche
du cœur,!cont'racté et diminution, atrophie dé sa cavité.
' , Àu contiair'ej’ l’estomac était très-dilàté et cbhtënait environ une livre de sang noir coa¬
gulé, Un ulcère circulaire de 3 pouces d/2 anglais de diamètre s’étendait vers la petite cour¬
bure et plutôt èn arriéré qu’en avant. Deux perforations existaient : , l’une, large comme une
pièce de quatre souS, était bouchée, fermée par le foie dont la substance n’était pas érodée;
rautré,, plus' grande qu’un shilling, était fermée par le pancréas. Les , tissus correspondants
du foie ét dû pancréas étaient comme indurés. A la partie supérieure de la plaie panéréa-
tique était une tache noirâtre sur l’artère splénique perforée transversalement dans une
étendué d’un poüce et demi anglais. La brânche cardiaque de l’artère gastrique passait non
loin à gauche. La pylorique se trouvait au fond de l’ulcération et était sans doute la causé
des hémorrhagies, (dîedf. Times and. Gaz.) ~ P. G.
COURRIER.
Nous avons reçu une lettre, de M. A. Sanson en réponse aux articles de M. Maximîn Legrand.
Nous la publierons dans notre prachafn numéro, , . .
CONCOURS. T- Voici les sujets de composition du concours des prix des internes en phar¬
macie dés hôpitaux :
PREMIÈRE DlVlSIOîV.' ’ ' '
Chimie : Action de l’acide sulfurique sur l’alcool.
• ^hannsme.:^ De la distillation mixte; des principes sur lesquels elle repose.
' Bffô/oire noàrerte’: Dés papavéracés. ’ ' ” ' '' ■ ■
. PEUXIÈME DIVISION.
OAîWfi : Açide.cjrlorbydrique ; eau régale.
Pharmacie ; Des vins médicinaux.
Histoire naturelte ; - Des tiges.
M. Bérard, professeur de chimie à l’École supérieure de pharmacie de Montpellier, est
autorisé à se faire suppléer, jusqu’à la fin de l’année classique 1866-1866, par M. Diacon,
docteur èg sciences, pharmacien de 1" classe.
336
L'UNîON MÜimCÂLE.
— M. le (loclenr Dassier est nommé professeur adjoint de clinictue exlernè ti l’École pré¬
paratoire, de médecine et de pharmacie de Toulouse, en remplacenient de M. Estevenet,
appelé à d’autres fonctions. ! > ’
— Les médecins dont les noms suivent sont autorisés à faire, pepdanl .l’année scolaire
1865-1866, des cours publics d’enseignement supérieur dans les villes et sur les spjels çi-
après indiqués : . • , .... ,• ■ .
‘ M. Plichon, maire et membre: de l’Académie d’Arras. Du système ne.rv,euX: dans l’homme,
ses fonctions, ses lésions. ■ . :
M. Ledieu , directeur de l’École de médecine d’Arras. — Du rôle du médecin dans la
' société. -•'■■■: . . '• , ^ ^ ^
M. Brulet, docteur en médecine à Dijon. — Considérations générales sur l’hygiène.:; .1. ;
M. Lavalle, docteur en médecine à Dijon. ~ Histoire et falsification des substances ali¬
mentaires.
— Un agronome hongrois écrit à un journal de Vienne que les trichines sont depuis long¬
temps connues dans son pays comme infectant les porcs.
Si, malgré cela, dit cet agronome, la maladie des trichines ne se communique pas à
l’homme, cela tient à ce que la forte cuisson et le fumage de la viande empêchent celte pro¬
pagation, et aussi à la circonstance qu’on ne consomme pas la viande qu’on a reconnue comme
trichinense. En ^mangeant delà viande trichineuse, on éprouve la même sensation que sîTon
avait des grains de sable entre les dents; c’est ix cela qu’on reconnaît facilement la viande
infectée. • . '
Cet agronome soutient, en outre, qu’en Hongrie on guérit, dans l’espace de quinze jours
environ, les porcs trichineux en leur donnant à manger de la graine de chanvre, et qué cés
porcs se distinguent des autres par leurs allures farouches et la manie de ronger le bois.
LA MALADIE DES PASSEREAUX. — On a signalé, il y a quelque temps, une maladie qui
causait beaucoup de ravages parmi les gallinacés. Dés poules qui, le, soir, se perchaient 'bien
portantes, étaient trouvées mortes le lendemain., Celles qui avaient résisté aux atteinte^ du
,mal présentaient tous les symptômes de la pépie, bientôt suiyie d’un amaigriésèirieiit tel,
que le vent les enlevait comme des plumes et les portait quelquefois à dés distancés Cohsi'-
.dérabies,;OÙ elles restaient couchées sur le côté sans pouvoir se relever. .
Depuis que celle espèce d’épidémie a cessé de sévir sur l’utile famille des gallinacés, c’est
Je tour de la famille des passereaux. Mais, ici, la maladie offre un caractère tout différent ;
Les moineaux et les pinsons, qui en sont particulièrement atteints, viennent voltigér autour
des personnes comme s’ils étaient apprivoisés. Celle surprenante' métamorphose ést . due à
une cécité presque complète. Les yeux dé ces malheureux' biseaux sont, tapissés d’une menï-
brane blanchâtre, assez épaisse, qui laisse â peiiie entrevoir la pupilie.
En examinant celle-ci de plus près, on 'voit souvent le crislâlirn devènü opaque. îl ést
frappé d’une véritable cataracte. Dans l’impossibilité de chercher leur nourriture, les pau¬
vres volatiles sont littéralement réduits à mourir de faim, s’ils ne tombent pas entre les
griffes de l’homme ou de quelque animal. La cause de cette maladie, il faut évidemment la
chercher dans l’air. Mais l’air est un fluide très-complexe, tant physiquement que chimique¬
ment. ■ ■ ‘ ■ ■ ■ ' ■ ■ ' ' ' '
On rencontre quelquefois, dans la pleine mer, des bancs flottants de poissons morts,
comme s’ils avaient été empoisonnés en masse parmn agent inconnu. Pourquoi, des phéno¬
mènes analogues ne se produiraient-ils pas dans l’océan gazeux qui, de toutes parts, enve¬
loppe le globe terrestre, et dont nous occupons le fond? (Presse.)
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APPROUVÉES PAR l’ACADÉMIB DE MÉDECINE DE PARTS
Aulorisées par le Conseil médical de Saiiil-Pélcrsbourg
EXPÉRIMENTÉES DANS LES HÔPITAUX DE FRANCE, DE BELGIQUEi d’irLANDE, DE TURQUIE, ETC.
Mentions honorables aux Expositions universelles de New -York, 1853, et de Paris, 1865.
Préparées par un procédé tout à fait nouveau, ces Pilules, offrent aux praticiens un moyen
sûr et commode d’administrer l’iodure de fer dans son plus grand état de pureté. En raison
de la nature et de la ténuité de leur enveloppe, elles possèdent en outre cet avantage parti¬
culier de se dissoudre peu à peu dans les sucs gastriques, ce qui permet à l’iodure de fer,
ce médicament si énergique, d’être absorbé, pour ainsi dire, molécule à molécule, sans fati¬
guer les organes digestifs. Participant des propriétés de I’Iode et du Fer, elles conviennent
surtout dans les affections chlorotiques, scrofuleuses, tuberculeuses, la leucorrhée, l'aménor¬
rhée, l’anémie, etc. Enfin, elles assurent à la thérapeutique une médication des plus actives,
pour modifier les constitutions lymphatiques, faibles ou débilitées.
N. iî.— L’iodure de fer impur ou altéré est un médicament infidèle, irritant.
Comme preuve de pureté et d’authenticité des l'éritables Kiluleis de »lan-
card, exiger notre cachet d’argent réactif et notre signature ci-jointe^
apposée au bas d’une étiquette verte. — Se défier des contrefaçons. ■ _
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Les Perles d’essen. de lérébenlhine
du Docteur CLERTAN
sont d’une efficacité vraiment remarquable dans
le traitement des maladies de la vessie, des scia¬
tiques et des névralgies viscérales, faciales, inter¬
costales et autres.
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FABRICATION EN GROS DEPUIS 1854.
L’aceueil que le Corps médical a fait k notre
produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale.
Elle est administrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites, Gastralgies, Aigreurs, Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
d’KHxir, Vin, Slirop, Pastilles, Prises,
Pilules ou Dragées.
Pour éviter les contrefaçons, exiger le cachet
BOlfflAULT et la signature :
Dépôt. - Pharmacie Ho i tôt, rue
des Lombards, 24. Paris.
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*5, rue de la werronnerle.
Modification du papier chimique, dans laquelle
nn tissu de soie souple et solide est substitué au
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firs papiers chimiques et autres papiers médici-
' udhésive et sa souplesse le rendent
P eferable aux autres agglutinatifs dans les panse¬
ments chirurgicaux.
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Sous la direction de M. le docteur Jolï.
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relles à l’Hydrofère de Mathieu (de la Drôme,).
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PILULES D’IODURE FERREUX
AU BEURRE DE CACAO
De VEZU, pharmacien à Lyon.
La supériorité de cette préparation a été con¬
statée dans les hôpitaux de Lyon, qui, depuis
quatre ans, en sont arrivés à l’employer d’une
manière exclusive.
On trouve chez le même pharmacien :
L’HUILE DE FOIE DE MORUE FERRUGINEUSE
Ce produit a obtenu un rapport favorable à
l’Académie de médecine de Paris (séance du 2i
août 1858). — Dépôt à la Pharmacié centrale, rue
de Joay, 7, à Pari».-
Electricité médicale. — Appareils
MORIN, approuvés par l’Académie de méde¬
cine, recommandés par les ouVrages spéciaux et
employés avec succès dans les' hôpitaux civils et
militaires, r. Séguier, 14, anc. r. Pavée-St-André.
L’UNION MÉDICALE.
réparations de Perclilorure de fer
du D' DELEAU, méd. du Dépôt des condamnés.
Solution normale à 80“; Solution caustique k 45”.
Sirop, Pilules, Pommades. Injections pour hommes
et pour femmes.
Dépôt général, ancienne phar. BAUDRY, rue de
Richelieu, 44, k Paris, G. KOCH, successeur.
MAUDIES DE POITRINE
nTPOPHOSPHlTES DD D' GHODCHtLL.
Sirop d’hyppphosphite de soude. Sirop d’hypo-
phosphite de chaux — Pilules d’hypophosphite de
quinine.
Chlorose, Anémie, vAle.s cojileiirs. —
Sirop d’hypophosphite de fer, Pilules d’hypophos¬
phite de manganèse. — Prix : 4 fr. le flacon.
Sous l’influence des hypophosphites, la toux di¬
minue, l’appétit augmente, les forces reviennent,
les sueurs nocturnes cessent, et le malade jouit
d’un bien-être inaccoutumé.
Pharmacie SWANN, 12, rue Castiglione,k Paris.
— DÉPÔTS : Montpellier, BELEGOU frères ; Nice,
FOUQUE; Lyon, Pharmacie centrale, 19, rue Lan¬
terne; Bordeaux, Nantes, Toulouse, dans les suc¬
cursales de la Pharmacie centrale.
APIOL DES D" JORET ET HOMOLIE-
Médaille h l’Exposition universelle de 1862.
L’observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiquescommeemmé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les
agents thérapeutiques delà même classe.
Un savant et consciencieux observateur, M. le
docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
à ce point de vue, dans son service de l’hôpital de
la Pitié et en ville. Il résulte de ses observations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato¬
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant k un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanément ou préalablement la chlorose
ou les autres complications.
Les docteurs JoREiet Homolle indiquent, comme
le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
celui qui correspond k l’époque présumée des
règles, ou qui la précède.
Dose : 1 capsule matin et soir, pendant six jours.
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
Pharmacie Briant, rue de Rivoli, 160. entrée
rue Jean-Tison, k Paris.
Etablissement Thermal du Mont-Dore.
Ouverture de la saison des bains du l"juin au 15
septembre. — E.BROSSON, concessionnaire.
Les Eimix minérales du Mont-Dore, ex¬
portées , se conservent longtemps sans éprouver
aucune décomposition qui en altère les propriétés
médicamenteuses ; de sorte que, transportées, elles
rendent de très grands services ; elles sont em¬
ployées avec succès contre le Rhume, le Catarrhe
pulmonaire chronique, l’Asthme, l’Emphysème pul¬
monaire, la Pleurésie chronique sans fièvre, la
Phthisie pulmonaire commençante, la Pharyngite
et la Laryngite chroniques avec altération ou perte
de la voix,
— S’adresser, pour les demandes d’eau, dans
toutes les Pharmacies et Dépôts d’eaux minérales,
ou k M. E. BROSSON , concessionnaire au MONT-
DORE (Puy-de-Dôme).
Pectorale, la seuleEau hémostatique assimi¬
lable Aftawie dose, sans fatiguer l’estomac. Ordon¬
née contre les hypersécrétions, hémorrhagies, etc.
SOIE D0L0RIFU6E
guérit les douleurs articulaires. Rhumatismes, Né¬
vralgies. — Botte ; 3 fr.
Paris, rue Lamartine , 35, et danst ous pays.
DRAGÉES DE PROTO IODÜRE DE FER
ET DE MANNE,
de L. FOUGIIER, pharmacien k Orléans. — Ces
Dragées ont sur tous les autres ferrugineux l’in¬
comparable avantage d’être aussitôt dissoutes
qu’arrivées dans l’estomac , et en outre celui non
moins important de ne jamais constiper.
Prix, pour le public, 3 fr. le flacon. — Pour les
Pharmaciens, t fr. 7b c.
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Dépôt chez l’inventeur, k Poitiers. — Paris, 7, rue
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licates, et est d'une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
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Vingtième année.
N» 22.
Jeudi 22 Février 1866.
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coneeriic'l’hdainisti'ation, à M. le Gérant, rud du Favé(’»I'gr'jlto»lUU>Ptre, éd.
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4e, 1850 .
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6e, 1852. ......
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7e. 1853. . .
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ge, 1854. ......
. , . 15; fr.
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ge, 1855. . . . . . .
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10e, 1856. . . . . . .
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d’arthrites multiples, suite de rhumatisme articulaire Aigu.
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\et de M. BERLEMëNT, dôcfeur-médecin â Jeancourt (Aisne).
« H. LerGy, cultivalenr, âgé de 6S 'ans, d’utte cdnslitulion athlétique, a toujours joui d^une
santé excellente. L’année dernière, vers le début du mois de juin, cet homme fu,t à;tteiot,d’ün
rhumatisme articulaire .aigu qpi epy,ahit,toute.s lesj‘oinlure?,,mênie celles du, cou. L’gfection
incomplètement soignée, dura deux mois. Au bb'ut dé ce temps, le maîâd’e püt être’ mis sur
les jambes, mais il ïallait qüMl'fût soutenu- par deux bras. '..i
« Le 15 septembre 1856, lorsque nous vîmes Leroy pour la première ’fois,,sa tête était
fortement fléchie.par suite de la perte de tonicité' des muscles de la partie postérieure du
cou, ses bras pendaient au-devant du tronc; le malade était assis sur un siège très-haut, car
il ne pouvait ployer aucune des articulations du membre inférieur. . .
« La maladie résista aux moyens les plus^puis^ants, à l’électrisation, aux frictions stimu¬
lantes, à la gymnastique, employées simultanément pendant des mois entiers. Le mois de
juin 1857 arriva, et avec lui le moment d’aller demander aux eaux thermales de Bourbon-
l’Archambault. si puissantes dans ces cas, les secours que les autres moyens thérapeutiques
refusaient; mais Leroy est à la tête d’une exploitation agricole très-importante; et il né vou¬
lait pas entendre parler d’un traitement qui le forçât d’abandonner la surveillance Mes 'tra¬
vaux de sa ferme. II ne répugnait à aucune tentative, à aucun sacrifice, mais ù.la cçndilion
qu'il demeurerait chez lui. En présence de cette résistance, l’idée vint d’essayer d,e la stimu¬
lation produite par les bains minéraux dont M. Pennés a publié la fdrmule.- ' ‘
« Le 3 juin 1857, Leroy prend un bain avec une dose de sel minéral; le IA, la dose est
doublée; elle est portée à trois le 15, à quatre le 16 et à. cinq le.l7 ; arrivé à, ce chiffre on
s’arrête. La durée de ces bains était d’une demi-heure, et lé maladè,' mis au lîtMmmédiate-
ment après, y restait une heure ou. deux. Les.phénomèpes éprouvés f^r le malade ont con¬
sisté en un sentiment de fourmillement dans la peau, qui s’est manifesté à la suite du troi¬
sième bain ; cette sensation se montrait immédiatement après la sortie de l’eau, et durait
d’autant plus longtemps que le nombre des doses était Considérable ; la progression fut de
5, 10, 15 minutes; 5 minutes par dose. .
« Le 18 juin, on revint à.une dose, et les suivantes furent progressivement élevées jusqu’à
6. Les phénomènes furent exactement les mêmes, nuis pèndant les* deux premiers bains; les
fourmillements apparurent ail troisième et durèrent 5, 10, 15, 20 minutes; arrivé à cette
dose élevée, -quelques mouvements fibrillaires apparurent dans les muscles superficiels du
tronc.
« Le malade, que depuis une année on habillait comme un eflfant, put, à dater de ce
moment, se passer d’aucun aide, car il pouvait. porter Je bras en arrière et le faire passer
dans l’ouverture des manches de son gilet; la flexion des articulations du genou et de la
hanche, plus étendue, lui permettait de' se baisser et de éé relevér très-facilement; il marchait
huit ou dix heures par jour. ■ .
« Après huit jours d’interruption, nous parvenons à faire reprendre à notre malade
l’usage des bains de Pennés, dont il use de la même façon ; seulement les doses sont portées
à sept, et il prend quatre jours de suite un bain avec cette dose élevée, dont d’action reste
bornée à des sensations de fourmillenaent dans la. peau de 20 à. 25 minulqs de duréej et
de mouvements fibrillaires dans les musclés les plus étendus, ceux de la partie postérieure
du tronc.
« A dater du 12 Juillet, nous avons autorisé Leroy à reprendre tops ses travaux, à l’excep¬
tion toutefois de ceux qui exigent des efforts violents et soutenus dés deltoïdes, comme ceux
de charger ses voitures. Ainsi, au moment où nous vous adressons cette observation-, Leroy,
après avoir concouru au labourage de ses ferres, les ensemence toutes, car là est l’œuvre
du maître.
» Maintenant, ce fait parlé trop haut pour que' nous ayons à vous présenter de longues
réflexions sur les services rendus à notre malade par l’usage de ces bains minéraux artificiels.
Nous ne poserons même- pas la question de savoir si les eaux de Bourbon^l’Archambault
eussent mieux et plus promptement guéri notre malade; le choix n’était pas laissé, et, sans
les bains médicamenteux de Pennés, Leroy. serait condamné encore à rester immobile dans
son fauteuil, écoutant le récit de ses ouvriers, au lieu de se réndre sur le terrain pour juger
de leurs travaux et même pour y prendre part. »
(Extrait de' la Gazette des Hôpitaux du 6 novembre 1857.)
L’UNIO]^ MÉDICALE.
N- 22, Jeudi 22 Février 186fi.
SOMMAIRE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie dé médecine. — II. Cmniqde médicale (hôpital de la Pitié,
service de M. Gallard) : Intoxication par le sulfure de carbone, chez les ouvriers employés à la vul-
canisation du caoutchouc. — III Obstétrique : Fibroide volumineux interstitiel de l’utérus chez une
primipare ; ressemblance extraordinaire avec une grossesse gémellaire ; métrorrhagie grave ; péri¬
tonite mortelle. — IV. Bibliothèque : Publication des îOEuvres médicales de G. E. Stahl. — Y. Aca¬
démies ET Sociétés savantes (Académie de médecine). Séance du 20 Février : Correspondance. —
. Présentations. — Quelques mots sur la vaccine, — Sur un nouveau cathéter-conducteur propre k
faciliter la pratique des diverses tailles périnéales. — M. Réclamation : Lettre de M. A. Sanson. —
VII. Courrier. — VIII. Feuilleton : Notice scientifique sur Rouanet, de Saint-Pons (Hérault).
Paris, le Février i966.
bulle™.
Sur la séance de l’Académie de médecine.
A en juger par la vivacité de rescarmouche qui a eu lieu hier, à propos de la vac¬
cine animale, on peut juger de ce que sera le combat qui doit s’engager très-prochai-
npment à l’occasion du rapport annuel sur, la, vaccine, rapport qui n’a pas encore
été discuté et qui se trouve à l’ordre du jour. C’est M. Gibert qui, armé en tirailleur
d’avant-garde, a ouvert le feu. Il a raconté qu’un enfant ayant été inutilement vac¬
ciné par M. Depaul avec le virus animal, l’a été encore de nouveau, et toujours inu¬
tilement, au moyen d’un veau conduit au domicile des parents de cet enfant. Ce que
voyant, les parents ont prié M. Gibert d’essayer encore, ce qu’il a fait avec succès par
la vaccination humaine de bras à bras. Il paraît que, sur un détail de ce fait, détail
peu important au point de vue scientifique, M. Gibert n’a pas été exactement rensei¬
gné. Il a dit que c’était M. Depaul qui avait conduit le veau à domicile. Ce détail a
soulevé toutes tes colères de M. Depaul, qui, avec son aménité ordinaire, a accusé
M. Gibert d’inventer des observations. Les murmures et les marques d’improbation
de l’assemblée ont fait justice de ce langage antiparlementaire. M. Depaul a voulu
FEUILLETON.
NOTICE SCIENTIFIQUE SUR ROUANET, DE SAINT-PONS (HÉRAULT) (^).
Par le docteur Faget.
Claquement valvulaire. — « Il est fondé sur trois ordres de preuves : physiques, physico-*
physiologiques et cliniques.
'!i° Preuves physiques. — « L’élémènt qui va nous occuper est à peu près inconnu en
physique . C’est la faculté dont jouissent les corps filiformes et panniformes de produire
un son toutes les fois qu’ils se trouvent soumis à une distension plus ou moins brusque.
« Ainsi, un son se fait entendre dans l’air, lorsqu’on tiré en sens opposé et avec élan, un
fil, un ruban, une étoffe, une membrane quelconque.
« Le même phénomène se produit dans les liquides, avec cette différence que le son est
beaucoup plus sourd. Il répond à une note plus basse de la gamme . La différence est
d’environ quatre notes.
« Dans les cas que je viens de citer, la distension était rectiligne. Elle peut s’effectuer éga¬
lement en ligne courbe, et produire encore, non pas un véritable son, mais un bruit, car il
D’y a plus qu’une seule vibration possible. Exemple : voile enflée tout à coup, papier rem¬
plaçant un carreau de vitre, etc .
« Ces effets sont les mêmes dans l’eau, ainsi que devaient te faire pressentir les travaux de
(I) Suite. — Voir le numéro du 20 février.
Tomi* XXTX. — Nouvelle série, 93
338
L’UNION MÉDICALE.
s’en prendre aussi à M. Guérin à propos de sa communication de la précédente
séance; mais il a dû compter avec ce nouvel adversaire qui, dans une riposte éner¬
gique, a renversé toutes ses objections.
M. Depaul s’est constitué le chef des partisans de la vaccination animale. Mais la
vaccination classique a aussi ses défenseurs, et de part et d’autre existe une grande
animation. Nous ne voulons pas rechercher en ce moment qui a passionné à ce
point cette question, et par quels moyens, par quelles exagérations, par qU’èUe mise
en scène on est parvenu à troubler la quiétude du public et la conscience des prati¬
ciens. La discussion qui se prépare nous fournira l’occasion de revenir sur quelques
points qui méritent des éclaircissements. Nous n’irons pas jusqu’à dire, atecM. Gi~
bert, « le fantôme de la syphilis vaccinale, » mais nous reconnaîtrons des mains
habiles dans la façon dont le fait a été exhibé devant le public, grossi et affublé en
épouvantail. Nous ne négligerons pas non plus de faire remarquer l’intention aussi
injuste que malveillante de faire retomber sur certaines doctrines syphiliographiques
la responsabilité de transmission de la syphilis par la vaccine, et nous aurons à nous
livrer à un examen sévère de quelques faits qui, dans la bouche ou sous la plume de
certains puritains de la science et de la rigoureuse observation, paraissent bien
étranges.
Nous plaignons le sort de M. Briquet. A peine aborde-t-il la tribune avec son rap¬
port sur le choléra que la désertion s’opère. Hélas! nous avons imité le mauvais
exemple, et nous nous confessons publiquement de ne pouvoir rien dire de ce que
cet honorable académicien a présenté hier.
M. Mercier a lu une note sur un nouveau cathéter-conducteur propre à faciliter la
pratique des diverses tailles périnéales. A; L.
Gavard, qui faisait résonner des tuyaux d’orgue en remplaçant l’air par de l’eau, et les expé¬
riences de M. Cagnard de la Tour, dont la sirène chante à volonté dans les deux éléments.
Lorsqu’on 1830 il fit jouer cet instrument devant Dupuytren et ses élèves, les données vul¬
gaires que j’ai signalées plus haut m'avaient déjà fait entrevoir la véritable cause des bruits
physiologiques; le jeu de la sirène me raffermit dans ces prévisions, qui furent pleinement
confirmées par des expériences simples, mais concluantes, dans le genre de celles que je vais
rapporter.
«Une membrane est fixée, sans être tendue, autour d’un cercle métallique emmanché
d’une tige. Le cercle étant plongé dans l’eau, si, au moyen de celte tige, on lui imprime des
mouvements de va et vient dans le sens de l’axe, on entend chaque fois un bruit dont l’in¬
tensité permet souvent de le saisir à plusieurs mètres de distance. Il est bref comme un
bruit de choc, et cependant il n'y a pas là de choc, puisque la membrane se meut au sein du
liquide, qui ne cesse pas d’être en contact immédiat avec ses deux surfaces.
« C’est un bruit de tension, de claquement, occasionné par la résistance de l’eau. On l’ob¬
tient plus intense et plus élevé dans la gamme : i° par un mouvement plus rapide; 2° par
un cercle d’un plus petit diamètre; 3° par une membrane plus mince ou moins élastique.
Résultats exactement conformes aux lois communes de la sonorité .
« Une membrane ou une étoffe trop longue ou trop épaisse est insonore pour notre
oreille ; de même qu’une corde qui, par excès de grosseur ou de longueur, ne peut atteindre
trente-deux vibrations par seconde.
« Ce fait une fois bien constaté, que les corps membraneux deviennent sonores par ten¬
sion dans les liquides, comment se soustraire à cette conséquence si rigoureuse : le jeu des
valvules ne peut s'effectuer sans bruit?
L’UNION MÉDICALE.
339
CLINIQUE MÉDICALE.
Hôpital de la Pitié. — Service deM. le docteur T. GALLARD.
INTOXICATIOIV PAR LE SULFURE LE CARBONE, CHEZ LES OUVRIERS EMPLOYÉS
A LA VULCANISATION DU CAOUTCHOUC.
Messieurs,
Au premier rang des perfectionnements de l’industrie, qui signalent l’époque dans
laquelle nous^vivons, nous voyons figurer à chaque instant l’emploi habituel d’agents
physiques ou chimiques dont l’action sur l’écononiie animale ne peut pas toujours
être prévue à l’avance, quoique cette.action soit souvent des plus funestes pour la
santé des ouvriers. De là résulte une série de maladies nouvelles,, spéciales, dont
chaque jour vient augmenter le nombre, et qui sont pour le médecin une source
féconde d’observations et d’études. C’est en dirigeant leurs recherches dans cette voie
que les amateurs de la nouveauté peuvent espérer faire d’utiles découvertes, et nous
pou vous, sans peine leur prédire que ces découvertes seront plus fécondes et plus
avantag;euses pour la science que; celles qui consistent à déterminer, à l’aide, du mi¬
croscope, la forme d’une cellule ou les dimensions d’un nucléole. Il est cependant
un écueil que je dois vous signaler, et que vous saurez éviter : Il faut bien vous garder
de créer de toutes pièces, et par une simple vue de l’esprit, des maladies spéciales
dont vous gratifierez ensuite tel ou tel groupe d’ouvriers, en vous en rapportant aux
propriétés plus ou moins connues à l’avance des substances avec lesquelles ces
ouvriers se trouvent en contact. Cette méthode inductive, qui sourit à certaines ima--
ginations trop ardentes, a fait commettre d’assez lourdes erreurs qui n’ont pas tardé
à être relevées et que je pourrais vous signaler d’une façon très-précise. Vous
attendrez donc que l’observation vous ait révélé, chez plusieurs malades, la pré¬
sence d’un appareil symptomatologique insolite et nouveau qui se représente avec
une certaine fixité chez les individus employés à un travail déterminé, sans qu’on
puisse le rencontrer dans d’autres circonstances, pour établir entre ce travail et cet
appareil symptomatique une corrélation de cause à effet et faire de ce dernier une
maladie spéciale. Cette méthode , qui a été suivie par M. Delpech, a conduit mon
2° Preuves physico-physiologiques. — « Ce deuxième ordre de preuves consiste à repro¬
duire artificiellement le jeu des val vules sur le cœur de l’homme.....
« L’appareil que j’emploie le plus ordinairement se compose de deux bassins superposés,
communiquant avec le cœur par des tubes. Le bassin inférieur, destiné à fournir le liquide,
est élevé de 3 à à centimètres au-dessus de l’organe; son tube aboutit à l’oreillette gauche.
Le second tube, long de 2 mètres à 2 mètres 1/2, réunit l’aorte au bassin supérieur, dont la
capacité, de même que celle du premier , est de huit à dix litres. A la pointe du cœur est
adapté un troisième tube très-court portant inférieurement une poire en caoutchouc.
« Les. choses étant en cet état, si l’on ouvre le robinet du bassin inférieur, l’eau se pré¬
cipite dans le cœur et remonte du côté de l’aorte, après avoir rempli le caoutchouc et le
ventricule.
« Pour faire jouer les valvules, il ne reste plus qu’à imiter sur le caoutchouc la systole et
la diastole par des compressions et des relâchements brusques. Le premier de ces deux
mouvements fait entendre le claquement bicuspide; le second, le claquement semi-lunaire...
« Les bruits sont peu intenses ; il n’y. a qu’un seul côté en action. Ils ne présentent pas le
timbre thoracique qu’ils avaient pendant la vie; ils sont clairs et brefs comme un petit choc
entre deux corps durs et insonores. »
Cette expérience ingénieuse est d’ailleurs très-délicate :
« . L’oubli d’une seule condition importante détruit toute espèce de résultat.
« Il m’a toujours semblé, continue Rouanet, que la meilleure manière d’étudier les phé¬
nomènes physiques de l’économie animale est, autant que cela se peut, de les isoler de la
vie, et de les faire renaître avec toute la fidélité désirable dans la nature morte. Celle-ci,;
patiente et docile, se laisse interroger de mille manières différentes au gré de l’observateur,
340
L’UNION MÉDICALE.
savant collègue de l’hôpital Necker à la découverte d’une maladie spéciale aux
ouvriers employés à la vulcanisation du caoutchouc, et qui est causée par l’absorp¬
tion du sulfure de carbone.
Nous avons actuellement dans notre service un exemple remarquable de cette
intoxication, chez un jeune homme de 25 ans, couché au n® 31 de la salle Saint-
Michel, et je vous le signale comme un type d’autant plus intéressant à étudier, que
son observation figure au nombre de celles qui ont été rapportées par M. Delpech,
car, il y a trois ans, il a été traité à l’hôpital Necker pour la même affection qu’il
présente aujourd’hui. Une particularité assez frappante m’a permis de te reconnaître
au milieu des vingt-quatre malades dont M. Delpech a publié l’histoire en 1863, dans
les Annales d’hygiène publique et de médecine légale ; c’est ce staphylome de la
cornée et de l’iris du côté droit qui a été la conséquence d’une ophthalmie, résultant
de la projection d’une goutte de sulfure de carbone dans cet œil. Avant de vous résu¬
mer les faits les plus importants de cette observation, qui est la XXIe du mémoire
de M. Delpech, permettez-moi de vous donner quelques renseignements sur la nature
du travail imposé aux ouvriers qui emploient le sulfure de carbone.
Je ne vous parlerai pas de la distillation même de cette substance, car elle n’ex-'
pose pas à l’inhalation d’une grande quantité de vapeur. Vous savez que le sulfure
de carbone est un liquide incolore, d’une odeur spéciale et très-pénétrante, qu’il est
extrêmement volatil, car il entre en ébullition à 45®, que sa densité est de 1,26, celle
de sa vapeur de 2,67.
Le sulfure de carbone a la propriété de dissoudre rapidement les résines, princi¬
palement le caoutchouc et la gutta percha, en les réduisant à l’état de pâte molle et
malléable. Cette propriété a été utilisée de diverses manières dans l’induistrie, et
voici en quoi consiste son application à la vulcanisation du caoutchouc soufflé, pour
la fabrication des petits ballons captifs et des appareils dits préservatifs, lesquels
remplacent les condoms : Dans des feuilles de caoutchouc de 2 millimètres environ
d’épaisseur, on découpe des figures qui, par leur réunion, après la soudure, forme¬
ront de petites ampoules sphériques ou de petits cylindres creux; on ajuste ensuite
les arêtes fraîches de la coupure, et on les soude en tes frappant à petits coups, à l’aide
d’un maillet en bois, sur une sorte d’enclume disposée à cet effet. Mais les cylindres
ou les vessies que l’on obtient ainsi n’ont pas une grosseur assez considérable, et, si
Elle ne s'insurge pas contre les tortures, elle ne change pas d’un instant à l’autre : aussi
ses réponses sont-elles toujours justes pour qui sait les provoquer et les attendre.
« MM. les physiologistes se seraient épargné bien des fatigues et des méconoptes si, dans
la question du bruit du cœur, ils avaient consenti à suivre celle voie, au lieu de s’égarer
dans les roules incertaines des vivisections. Je comprends les expériences confirmatives sur
les animaux vivants; mais aller, dès le début, fouiller dans les entrailles des chiens, des
veaux ou des grenouilles, c’est, vous en conviendrez, courir après l’erreur ; c’est commencer
précisément par où il fallait finir.
« Ces vivisections, qui ont été si nombreuses, qu’onl-elles produit jusqu’ici? Les asser¬
tions les plus contradictoires,.... un chaos inextricable . Les expérimentateurs anglais y
ont cependant trouvé la confirmation de la théorie valvulaire quant au second bruit; il n'en
pouvait être de même du premier. Les expériences concluantes sur les valvules ventriculaires
sont d'une difficulté à peu près insurmontable. »
Rouanet se trompait : d’habiles expérimentateurs français, MM. Chauveau et Faivre, dans
leurs vivisections, singulièrement perfectionnées, ont surmonté la difficulté; ils ont réussi à
faire toucher du doigt le mécanisme du premier bruit, qui se trouve précisément dû aux
vibrations, au jeu des valvules ventriculaires.
Dans une de ces vivisections, voici ce qu’on note : « Le cœur d’un cheval est mis à nu,
un long stéthoscope est appliqué, etc..,, on perçoit les bruits avec leur rhythme et leur
timbre à l’étât normal... Un doigt est introduit dans une oreillette; il sent la contraction
des parois de celle cavité avant que l’oreille entende aucun bruit; le premier bruit survient
quand la valvule auriculo-ventriculaire frappe la pulpe du doigt en se relevant ; ce bruit cesse
et est remplacé par le second quand ces valvules s’abaissent. »
L’UNION MÉDICALE.
341
l’on essayait de les souffler sans autre préparation, pour leur donner un volume suffi¬
sant, on ne manquerait pas de les faire éclater; on les ramollit et on les rend plus
malléables en les trempant dans un bain composé de ;
Sulfure de carbone . 1000 parties.
Chlorure de soufre . de 2 à 10 parties.
Le sulfure de carbone et le chlorure de soufre qui entrent dans ce mélange n’ont
pas tous les deux la même action sur le caoutchouc. Le premier a la propriété de
ramollir ce corps; le chlorure de soufre est destiné à lui abandonner le soufre qui
s’imprègne d’autant mieux dans le caoutchouc que ce dernier est ramolli, et qui le
revêt ainsi d’une couche mince qui constitue la vulcanisation. Lorsque le petit
ballon a été plongé dans le bain, on le retire, puis on le distend par l’insufflation, et
on le laisse sécher sur une claie, après l’avoir préalablement roulé dans du talc, qui
a pour effet d’absorber les parties libres du liquide dissolvant.
Bien qu’exposés aux inhalations de vapeurs sulfo-carbonées, les ouvriers employés
à ce genre de travail pourraient cependant, à l’aide de quelques précautions, sinon
éviter, du moins éloigner les accidents qui en résultent, mais le danger est plus
sérieux pour ceux qui sont occupés à la préparation des tissus imperméables. Il faut,
pour préparer ces tissus, que le caoutchouc soit réduit en une pâte suffisamment
molle, ce qui nécessite l’emploi d’une quantité assez considérable de sulfure de car¬
bone. En outre, pour rendre la dissolution plus complète, plus homogène, les
ouvriers sont souvent obligés de brasser le mélange avec leurs mains et de rester
ainsi exposés directement aux vapeurs du liquide, opération qu’ils considèrent eux-
mêmes comme des plus dangereuses, et à laquelle beaucoup refusent de se livrer.
Lejeune homme qui est au n® 31 de la salle Saint-Michel travaille depuis l’âge de
11 ans 1/2 dans le caoutchouc. Pendant trois ans et demi, il fut occupé à la fabrication
des tissus imperméables; mais son ouvrage consistait alors simplemèrit à diriger la
pièce d’étoffe sous le rouleau qui devait l’enduire de caoutchouc. Il était donc alors
très-peu exposé aux émanations sulfo-carbonées. A 15 ans, il a été employé à la vul¬
canisation ; bien quai ne se servît pas exclusivement de sulfure de carbone, alter¬
nant la vulcanisation au soufre avec celle au sulfure, il ne tarda pas cependant
à éprouver de la céphalalgie, des vertiges, à la suite desquels survint une excitation
Aussi, MM. Chauveau et Faivre, v quant h la cause des bruits, ils raltribuent, comme
M. Rouanet, au claquement des valvules, et inclinent à penser que le bruit sourd est ren¬
forcé par le choc (oq impulsion) du cœur contre la paroi thoracique. » {Traité pratique d'aus¬
cultation de MM. Barlh et Roger, pages 370 et 371 de la 5“® édition, 1860.)
Rouanet a même donné d’excellentes, de très-ingénieuses et même de savantes raisons
pour expliquer comment rmjou/sfon du cœur sur le thorax, au premier bruit, renforce ce bruit,
et comment il doit se concentrer sur le point précisément que presse la pointe du cœur pen¬
dant la systole.
« A l’instant où le premier bruit se produit, la pointe du cœur presse la paroi pectorale ;
de là, quatre effets propres à favoriser sa transmission plus spécialement en cet endroit :
1° cette pressioh élargit les points de contact entre les surfaces contiguës ; 2“ elle augmente
la dureté et, par suite, la conductibilité des tissus charnus ; 3° elle diminue l’épaisseur de
ces mêmes tissus et rapproche l’intérieur du cœur de la surface externe du thorax ; â” enfin
elle amoindrit évidemment la pression de la base de l’organe contre la poitrine .
« Ce n’est pas tout encore : au moment du premier bruit les valvules ventriculaires for¬
ment une surface concave dont le foyer se trouve quelque part vers la pointe du cœur ; or,
personne n’ignore que les surfaces concaves concentrent les sons comme elles concentrent
la lumière et la chaleur . »
3“ Preuves cliniques. — « Pour l’immense majorité des praticiens, le véritable critérium
des théories, c’est l’application ; grâce aux travaux de M. le professeur Bouillaud, la sanction
clinique n’a pas fait défaut à celle que nous soutenons. »
En effet, voici comment s'exprime M. Andry, l’ancien chef de clinique de la Charité,
pagé367 de son Manuel d'auscultation ; « M. Bouillaud est, comme on le sait, de tous les
342
L’ÜNION MÉDICALE.
générale très-marquée, avec développement précoce des appétits - génitaux. Cette
surexcitation, qui, au dire du malade, avait beaucoup de rapport avec celle de
l’ivresse, fit bientôt place à de l’affaissement; il perdait quelquefois connaissance, et
éprouvait continuellement de la fatigue, de la courbature, et une faiblesse muscu¬
laire très-grande. Il avait, en outre, de k diarrhée et, de temps en temps, quelques
vomissements. La mémoire s’altéra peu à peu; son intelligence devînt plus lente, sa
parole diffuse; souvent, il lui était impossible de rendre sa pensée, ou, s’il y parve¬
nait, ce n’était qu’avec une difficulté extrême. Son caractère changea il se montra
d’abord irascible et méchant, puis triste et taciturne. Ses nuits étaient remplies de
rêves pénibles. C’est alors qu’il entra à l’hôpital Necker, le 10 avril 1862.
Sa tristesse, loin de diminuer, augmenta, au contraire, après son. entrée à l’hô-
pital. La sensibilité cutanée n’était ni augmentée ni diminuée; mais, parfois,, il
éprouvait des picotements douloureux dans tout le corps, des fourmillements dans
les membres, et une plus grande impressionnabilité à l’action du froid. Sa vue s’af¬
faiblit considérablement ; sa pupille saine se dilata et devint moins contractile. Quant
aux autres sens, l’odorat, l’ouïe et le goût, ils étaient intacts. Depuis quelque temps,
l’excitation génitale qu’il avait présentée était disparue et avait fait place à une ana-
phrodisie complète, à tel point que l’érection était presque impossible.
Le malade remarqua alors une plus grande faiblesse dans ses membres supérieurs
et inférieurs, et une certaine raideur dans ces parties, qui furent également consta¬
tées par M. Delpech; mais il n’avait encore ni tremblement, ni atrophie musculaire.
Il constata, en outre, que le début de ces accidents avait coïncidé avec le moment
où il avait commencé à être employé à la vulcanisation par le sulfure de carbone.
Aux signes précédents vinrent s’ajouter quelques autres phénomènes : les urines du
malade exhalaient une odeur assez forte de sulfure de carbone,; il avait des essouffle¬
ments, des palpitations. Cependant, le cœur n’était le siège d’aucune altération; on
n’y pouvait constater qu’un léger souffle anémique.
Après un mois de séjour à l’hôpital Necker, quelques érections incomplètes com¬
mencèrent à. se manifester; quelques rêves érotiques se produisirent. Le 19 mai^
M. Delpech lui donna 1 milligramme de phosphore. Sous l’influence de cette médi¬
cation, les érections devinrent très-intenses, dès, la nuit suivante. Ce traitement fut
continué, et il détermina un mieux sensible, sans autre accident qu’une très-légère
cliniciens, peut-être, celui quia le pks puissampient contribué à faire prévaloir la théorie
du claquement valvulaire. »
Et déjà, en 1841, dans la seconde édition de son Traité des maladies du cœwr , le profes¬
seur de la Charité avait signalé dans les termes les plus flatteurs cette théorie : « ..... Dont
la découverte fait, à son avis, infiniment d’honneur à l’esprit observateur et à la fois philoso¬
phique de M. Rouanet, et pour le triomphe de laquelle il n’a cessé de joindre ses efforts à
ceux de s, on auteur. »
Quant à M. Andry, à la page précédente, il avait déjà dit : « Je ne répéterai point lés
preuves nombreuses et variées dont M. Rouanet a étayé son heureuse hypothèse, et qui, ce
me semble, sont plus qu'équivalentes hune démonstration pleine et entière.„i » ,
Voilà donc la théorie du claquement valvulaire acceptée par les aulorjlés les plus compé¬
tentes; elles la reconnaissent vraie, nécessaire.
Pour Rouanet, ce n’est pas assez ; pour lui, a l'état normal, elle est suffisante; du moment
qu’elle cesse de l’être, l’état pathologique a commencé.
« Lçs bruits normaux sont-ils uniquement le résultat du claquement des valvules? »
demande-t-il; et il continue ainsi : « M. Bouillauda qru devoir y adjoindre le choc de leurs
feuillets qui s’adossent l’un à l’autre, et le choc des valvules de l’ordre opposé contre les
parois correspondantes. ...
« . L’adossement des valvules pourra devenir sonore lorsqu’elles seropt ossifiées ou
fortement indurées ; mais tant qu’elles possèdent leur souplesse normale, leur jonction s’opé¬
rant au milieu d’un liquide, ne peut donner lieu à aucun bruit appréciable. Quant au choc
des valvules de l’ordre opposé contre les parois correspondantes, M. Bouillaud peut y renon¬
cer sans scrupule ; . Les choses se passeraient-elles comme il l’entend, que le contact
L’UNION MÉDICALE.
343
diarrhée. L’appétit revint, et, avec lui, la mémoire etlesfbrces; la vue restait cepen¬
dant toujours un peu voilée. Néanmoins, le malade sortit de l’hôpital à peu près
guéri. Quelques mois après, M. Delpech le revit : l’amélioration de sa santé avait
continué, et, à part la vision, qui était toujours dans le même état, ses forces étaient
revenues et ses fonctions génitales s’exerçaient parfaitement. Il éprouvait pourtant
encore quelques vertiges de temps en temps. Il est vrai qu’il n’était pas entièrement
soustrait à l’influence du sulfure de carbone : après être sorti de l’hôpital, il ne reprit
pas ses occupations; mais il habita quelques jours avec un de ses camarades, qui
exerçait la même profession que lui, et il lui suffit de respirer les vapeurs sulfo-
carbonées dont étaient imprégnés les vêtements de ce camarade pour être repris de
nouveaux accidents, de céphalalgie, de tournements de tête, de diarrhée et de
vomissements, avec faiblesse dans les membres et tremblement musculaire; il se
livra même à des actes délirants qui heureusement furent de peu de durée; il
vit alors un médecin qui lui donna de l’opium et du sulfate de quinine. Peu à peu,
le calme se fît, les accidents disparurent, et la santé se rétablit.
Depuis cette époque, le malade a été perdu de vue, et il nous est difficile de
reconstituer son histoire, car il ne peut nous donner que d’une manière très-vague
les renseignements que nous lui demandons. Tout ce que nous avons pu apprendre
de lui, c’est qu’il est venuàtrois reprises différentes à la Pitié : une première fois, au
mois d’octobre 1864, dans le service de M. Marrotte, pour un embarras gastrique ; une
deuxième fois, dans la salle deM. Bernutz, il y a environ six mois, pour une sto¬
matite dont nous ignorons la nature; enfin, en dernier lieu, dans notre service, où vous
avez pu le voir il y a quelques mois, vers le 25 octobre 1865, il était alors couché au
no 32 de la salle Saint-Michel. Il sortait alors de l’hôpital Lariboisière, où il avait été
employé comme infirmier dans une salle de cholériques, et où, sous l’influence de la
fatigue et aussi peut-être de l’émotion que lui avait causée l’épidémie, il avait con¬
tracté quelques désordres intestinaux. Huit jours après, il était parfaitement guéri,
et, à celte époque, bien que rien n’eût attiré notre attention sur la maladie dont il
avait déjà été atteint, et qui le ramène aujourd’hui dans nos salles, nous ne pûmes
nous empêcher d’être frappés de sa tristesse, de sa taciturnité, que nous attribuâmes;
faute de mieux, aux émotions pénibles qu’il avait dû éprouver à l’hôpital Lariboi¬
sière, dans l’exercice de ses fonctions d’infirmier, auxquelles il n’était pas habitué-
de membranes minces et flottantes seraient d’una complète nullité sous le rapport phonique.
Le synchronisme, d’ailleurs, manque totalement .
« M. Andry reconnaît pour élément principal la tension des valvules, et pour éléments
accessoires le choc de la pointe, le glissemenl.des feuillets du péricarde et le mouvement du
sang; trois causes de bruits.... normalement insaisissables,,.., Çe que vous appelez frotte¬
ment a lieu pendant les silences.... C’est pendant les silences, aussi bien qu’ù l’instant des
bruits, que s’effectue le glissement péricardique, de même que l’action musculaire. C’est
dans l’intervalle des claquements que vous devez les percevoir, s’ils ne sont pas absolument
nuis. Le choc seul de la pointe répond souvent à la tension des valvules ; mais il n’est pos¬
sible que dans certains cas exceptionnels et anormaux. »
Donc, pour Rouanet, à l’état normal, les bruits sont dus exclusivement au claquement val¬
vulaire; la théorie de ce claquement est donc suffisante pour expliquer tous les phénomènes
à l’état normal. Mais, ce claquement est-il modifié, accompagné, et à plus forte raison absent
ou remplacé, l’état morbide existe. Telle est, en effet, la division, en trois genres, des bruits
du cœur à l'état morbide, de M. Andry.
Pour les bruits anormaux, dus à une altération du sang, avec intégrité du cœur, chlorose,
hydroémie, etc., Rouanet a proposé une ingénieuse théorie, mais ce n’est qu’une théorie.
Après tout, « c’est là un de ces problèmes que bien des physiologistes ont résolus et qui
sont encore à résoudre, » comme il le dit lui-même,
« L’imagination de Broussais lui suggéra l’explication suivante : Une portion du liquide
lancé dans les artères passe à l’état de vapeur pour s’opposer au vide qui ne doit jamais exis¬
ter dans les parties vivantes. Qui se serait attendu à voir ici renaître l’horreur du vide !
« . Le spasme, est un élément fort commode, on en obtient tout ce qu’on veut. Sous
344
l'ünion Médicale.
Après sa sortie de notre service, il ne voulut pas reprendre sa position d’infirmier
qu’il trouvait trop pénible ; et, comme il ne put ou ne sut pas se créer d’autres moyens
de travail, il se vit forcé de revenir à ses premières occupations, c’est-à-dire à la vul¬
canisation du caoutchouc.
11 n’éprouva d’abord aucun accident sérieux; il eut seulement quelques maux de
tête passagers, de légers vertiges, et ce fut là tout. Mais il y a une dizaine de jours
environ, il fut pris tout à coup de diarrhée, de vomissements bilieux, de crampes
dans les bras et les jambes et d’une céphalalgie très-violente : symptômes qui, loin
de diminuer, n’ont fait, au contraire, qu’augmenter, et l’obligent à venir à l’hôpital.
Aujourd’hui, sans doute par suite du repos qu’il a pris depuis hier, il éprouve un
peu de soulagement; cependant, sa face est rouge, animée et présente un aspect tout
particulier avec un peu de stupeur. Son intelligence est conservée, mais elle agit
lentement et avec effort : ses réponses se font beaucoup attendre et sont très-incomr
plètes. Nous l’avons fait marcher et nous avons vu qu’il éprouve un tremblement
considérable. Ses mouvements sont bien coordonnés néanmoins, et le tremblement
ne résulte que d’une faiblesse musculaire dans les membres inférieurs qui sont le
siège de crampes parfois très-douloureuses. — Sa vue est un peu troublée; les autres
sens sont à peu près intacts. Cependant la sensibilité, sans être abolie, est un peu
obtuse. Le malade aCcuse en outre une certaine roideur dans les articulations, et
vous avez vu quelles grandes difficultés il éprouve pour saisir avec ses doigts une
aiguille placée sur un plan horizontal. Son odorat est également un peu atteint: il lui
semble que tous les objets ont une odeur de sulfure de carbone.
La diarrhée a cessé et est remplaeée depuis trois jours par de la constipation; son
ventre est un peu douloureux à la pression. H a de la soif, de l’anorexie, une langue
saburrale; son pouls est fréquent et bat 96 fois par minute. Son sommeil est agité ;
il a souvent du délire, mais un délire tranquille se traduisant quelquefois par une
abondance extraordinaire de paroles qui sont presque toujours l’expression de pensées
érotiques. Ses fonctions génitales, sans être complètement anéanties, sont cependant
dans un certain degré de frigidité; il a encore des érections, mais elles sont rares.
11 éprouve une plus grande sensibilité que d’habitude à l’action du froid.
Nous lui avons prescrit une bouteille d’eau de Sedlitz, de la solution de sirop de
groseille pour boisson et deux portions d’aliments.
Laënnec, il produisait un bruit rotatoire . avec cette différence qu’il devenait au besoin
ronflant et musical.... M. Vernois emploie le spasme à froncer les artères, etc..... »
Cependant les bizarreries des souffles chlorotiques sont telles, « qu’elles résistent à la sou¬
plesse du spasme, comme aux vibrations et à l’infiltration des artères, comme au frottement
et à la gazéification du Sang. » Elles résistent aussi è l’altération de ce liquide, dont la con¬
sistance d’ailleurs ne change pas d’un instant à l’autre, d’une artère à une autre artère, sui¬
vant la juste remarque de M. Andry. En sorte que même l’explication deRouaneten attend
une meilleure.
« A l’état normal du sang, les bruits sont sous la dépendance immédiate des valvules,
dont ils suivent exactement les variétés de texture et les transformations morbides.
« . Dans l’endocardite peu intense, les valvules s’épaississent légèrement. Aussitôt
l’altération se traduit à l’oreille par un timbre voilé, pour ainsi dire cotonneux....
« Quelquefois les valvules, sans augmenter sensiblement d’épaisseur, perdent leur sou¬
plesse et se durcissent. Les bruits alors deviennent durs, secs, parcheminés, selon l’expres¬
sion de M. Bouillaud .
« L’épaississement, le boursouflement des valvules peut devenir considérable. Les bruits
deviennent de plus en plus sourds, et finissent par disparaître lorsque l’altération est arrivée
au point de ne plus permettre le claquement de ces membranes.
« Il arrive fréquemment que les valvules déformées cessent de remplir exactement leurs
fonctions de soupapes et permettent au liquide de rétrograder en partie dans la cavité d’où il
vient de sortir. C’est en vain que l’on chercherait alors les bruits physiologiques ; s’il en
reste quelques vestiges, ils sont aussi dégénérés que les tissus membraneux d’où ils éma¬
nent . »
L’UNION MÉDICALE.
346
Si vous avez suivi avec attention, Messieurs, les diverses phases de l’observa¬
tion que je viens de dérouler devant vous, vous devez voir que la maladie de cet
homme se divise en deux périodes parfaitement nettes et tranchées . une période
d’excitation, et une période de collapsus ou de dépression, en tout semblables, sauf
la durée, à celles que l’on observe chez les individus soumis à l’action des anesthési¬
ques ou de l’alcool. Cette ressemblance, qui devient une similitude complète lorsqu’au
lieu d’un simple accès d’ivresse, on prend pour terme de comparaison l’alcoolisme
chronique, a été signalée par M. Delpech , — à qui j’ai fait déjà et je ferai encore
dans le cours de cette leçon de très-larges emprunts, — et lui a permis de diviser
les phénomènes de l’intoxication par le sulfate de carbone en deux périodes parfai¬
tement distinctes. Je vous demande, avant d’aller plus loin, la permission de vous
donner le résumé des caractères assignés par lui à chacune de ces périodes; ce sera
le meilleur moyen pour nous de savoir à laquelle des deux correspond plus exactement
l’état actuel de notre malade.
(La suite au prochain numéro.) F. V .
OBSTÉTRIQUE.
FIBROIDE VOLUMINEUX INTERSTITIEL RE L’UTÉRUS CHEZ UNE PRIMIPARE RESSEM¬
BLANCE EXTRAORDINAIRE AVEC UNE GROSSESSE GÉMELLAIRE; — MÉTRORRHAGIE
GRAVE ; — PÉRITONITE MORTELLE.
Par le docteur Ch. Hecker.
Le 18 juillet 186/1, la concierge de la Maternité, âgée de 38 ans, se présente dans la salle
de travail. En examinant le ventre, qui mesure lOâ centimètres, on a l’image très-nette
d’un utérus bicorne; au milieu un enfoncement assez profond d’où part une sorte de gout¬
tière qui s’étend jusqu’à la symphyse; la moitié droite de cet utérus ainsi partagé parait
plus basse et moins étendue que la gauche. Dans les deux, on a la sensation d’une résistance,
élastique due à la présence d’un enfant et de liquide amniotique; toutes les deux se con¬
tractaient sensiblement à chaque douleur, et comme en différents points, notamment, à
droite, en bas, et, à gauche, en haut, l’on entendait des battements redoublés, on ne doute
pas un instant de la présence de jumeaux.
A l’examen vaginal, on trouve une dilatation de cinq francs, la poche distendue, et, der-
Un peu plus loin, Rouanet croit donner les causes réelles des bruits de soufflet. C’est dans
la formation de tourbillons qu’il les trouve.
« . il est presque superflu de faire remarquer, dit-il ensuite, quelle facilité apportent à
la formation de tourbillons et de souffles la dilatation anormale des artères, les rétrécisse¬
ments des orifices, la présence de caillots sanguins et les insuffisances.
« Cette dernière cause de bruit, qui avait échappé à Laënnec, n’a pas été importée d’An¬
gleterre, comme semblent l’indiquer MM. Delaberge et Monneret. M. Filhos, qui en fit
l’objet spécial de sa thèse, en 1833, en avait puisé l’idée dans une thèse imprimée à Paris,
l’année précédente, avec ce titre : Analyse des bruits du cœur. Le murmure occasionné par
reflux y fut indiqué à priori d’une manière fort explicite, à une époque où l’auteur anglais
était probablement inconnu en France, »
Sans entrer dans ces détails, et pour montrer en quelques mots, d’une manière générale,
l’importance pratique de la théorie des claquements valvulaires, ne suffit-il pas de se faire
cette simple question : Le médecin qui explore, avec l’oreille, la région précordiale d’un
homme atteint d’une altération organique du cœur, que fait-il, au milieu du labyrinthe de
phénomènes qu’il lui faut analyser, sinon de suivre le fil que lui offre la théorie de Rouanet?
Un bruit de souffle est perçu, je suppose indicateur d’une lésion organique, le médecin ne
va-t-il pas d’abord, pour se guider,' chercher le lieu exact et le temps où le bruit morbide se
produit au maximum? Est-ce du côté de la base ou de la pointe? Est-ce au premier ou au
second bruit? Esl-ce aux deux à la fois? A droite ou à gauche? etc... Et n’esl-ce pas ainsi
qu’il arrive à reconnaître si c’est à un rétrécissement ou à une insuffisance simples ou dou¬
bles qu’il a affaire, aux orifices artériels ou ventriculaires, du côté gauche ou du droit? Or,
346
L’UNION MÉDICALE,
Hère elle, deux pieds en première position : comme ils paraissaient petits, ils confirmèrent
encore davantage le diagnostic. Anamnèse : réglée à 16 ans, la femme ne vit pas pendant un
an, puis fut menstruée très-irrégulièrement, par intervalles de 2-3-5 semaines, et chaque
fois pendant 9-11 jours. A 31 ans, elle eut une arthrite du genou gauche, qui, au bout d’un
an, se termina par ankylosé, ce qui la fit beaucoup boiter. Pendant toute cette maladie, elle
n’eut pas ses règles; lorsqu’elles revinrent, ta malade éprouva chaque fois une douleur dans'
le côté gauche du bas- ventre, douleur qui augmentait par la pression, et elle fut frappée de
voir son ventre prendre du volume, surtout du côté gauche; elle ne fut jamais examinée
avant la grossesse ni avant le travail; elle croit être devenue enceinte, au commencement
de décembre ; à cette époque, elle ne vit rien pendant deux mois ; puis elle eut un retour
de règles qui dura pendant cinq semaines, puis les règles cessèrent tout à fait. Elle sentit,
les premiers mouvements de l’enfant très-distinctement le 10 avril.
Le travail marcha rapidement; au bout de huit heures et demie, la poche amniotique se
rompait, une grande anse du cordon ombilical se présenta ; version et extraction faciles d’un
enfant pesant 1,250 grammes, long de 0,38, correspondant à un enfant de 7 mois, vivant,
mais qui mourut de faiblesse au bout de trente heures.
Même après l’extraction de l’enfant, l’admission de jumeaux ne put être ébranlée; il est
vrai que l’examen interne n’y autorisait guère; car, derrière une grande quantité de sang
coagulé dans le vagin, on ne sentait ni de poche ni de partie fœtale; en admettant aussi
l’hypothèse d’un utérus partagé, on ne pouvait trouver aucune trace d’un deuxième orifice.
Mais, à l’examen externe, on constatait que la moitié droite était devenue bien plus petite,
tandis que la gauche, restée la même qu’auparavant, par son développement, sa mollesse et
son élasticité, faisait supposer qu’elle devait contenir un enfant; pas de battements redou¬
blés, quoiqu’on les eût entendus auparavant; mais les apparences précitées de l’utérus ne
pouvaient faire penser à autre chose, comme, par exemple, à un fibroïde.
Dans les premières heures qui suivirent l’extraction de l’enfant survinrent, à de longs inter¬
valles, des contractions douloureuses; peu à peu, le sang augmenta; tous les signes d’une
anémie progressive se firent sentir et nécessitèrent une exploration avec toute la main; elle
eut lieu sept heures après la naissance de l’enfant, la femme étant chloroformée : on se con¬
vainquit que la main pénétrait, à travers un orifice utérin normal, dans une cavité fermée
de toute part, d’étendue médiocre, dont les parois se contractaient avec énergie, ce qui
rendit difficile l’extraction d’un placenta qui n’était, du reste, adhérent nulle part, mais petit.
Cessation immédiate de l’hémorrhagie. On ne pourrait plus guère admettre qu’une chose,
c’est qu’un fibroïde volumineux, interstitiel, recouvert partout d’une couche assez épaisse
de fibres utérines, très-succulent, peut-être même ramolli au centre, avait donné lieu à cette
singulière erreur.
dans cette délicate, minutieuse, difficile analyse, possible seulement pour le praticien exercé,
encore une fois, n’est-ce pas la théorie de Rouanet qui seule sert de guide?
Écoutons un de nos meilleurs cliniciens, M. Hérard, dans un mémoire discuté devant la
Société des hôpitaux, et publié à&m ies Archives en 1853; voici comment il s’exprime,
page 21 : « Il est un signe qui nous a toujours guidé d’une manière sûre dans le diagnostic-
des affections valvulaires, c’est le siège du bruit de souffle. En cela, nous sommes d’accord
avec la majorité des observateurs, mais en opposition avec M. Beau. Après avoir délimité le
cœur par une percussion méthodique, et fixé la position relative de chaque orifice, nous
jugeons que celui-là est affecté, au niveau duquel le bruit anormal présente son maximum
d’intensité . -
La théorie du claquement valvulaire, démontrée par la physique, par des expériences sur
le cœur sain de l’homme mort, et par l’étude stéthoscopique attentive et minutieuse de ce
même cœur, encore vivant mais malade, a été établie par Rouanet lui-même. L’expérience,
sous toutes les formes, et des douze années qui ont séparé sa thèse (1832) de son Rap¬
port devant la Société de médecine de Paris (18ûZi), et des vingt et un ans écoulés depuis,
n’a fait que la confirmer définitivement. C’est donc la bonne, la vraie théorie des bruits du
cœur.
(La fin à un prochain numéro).
L’UNION MÉDICALE.
347
Une péritonite à marche insidieuse au début enleva, au sixième jour, la mère, qui ne perdit
connaissance qu’une demi-heure avant de mourir.
A l’autopsie, on trouve les lésions ordinaires d’une péritonite, mais à un degré très-mo¬
déré. A la sortie des organes de la génération, le flbroïde, auquel le petit utérus était fixé
comme un appendice, donnait -encore la sensation d’une fluctuation évidente, de telle sorte
qu’on croyait positivement à un contenu liquide ; c’était encore une erreur; il n’était que
succulent, et ne contenait aucun foyer ramolli ; il pesait, avec l’utérus, 2,980 grammes, avait
une longueur de 0'“,27 et une largeur de O”,!? ; était partout entouré de substance utérine
qui, au fondus, avait une épaisseur de 0“,05. L’utérus lui-même et ses annexes étaient sains.
{Manatsschs. fur Geb. Kunde und Franenkr. Décembre 1865.)
Trad. du D' Gustave Lauth.
BIBLIOTHÈaUE.
Publication des Œuvres médieales de Cr. E. Sltahl.
AM. Amédée Iiatour.
Très-honoré confrère.
Paris, le 17 février 1866.
Ne pouvant répondre individuellement à chacun de mes honorables confrères qui me
demandent quelques explications touchant le retard apporté à la publication des trois der¬
niers volumes de ma traduction des Œuvres de G. E. Stahl, je prends la liberté de vous
faire parvenir les lignes suivantes, espérant que vous serez assez bon pour leur accorder une
place dans votre estimable journal, afin de les porter à la connaissance de vos nombreux
lecteurs.
Lorsque, après quinze ans d’incessants labeurs, j’eus mis la dernière main à mes Traduc-
liop. Notes et Commentaires des Œuvres de l’illustre médecin-philosophe de Halle (1), j’étais
heureux d’avoir accompli un travail que nul encore n’avait mené à bonne fin, vu les ennuis
et les difficultés inséparables d’une tentative qui demandait, avant tout, une persévérance
à toute épreuve.
Mais j’étais loin de m’attendre aux déceptions qui m’étaient réservées; et n’étaient, d’une
part, les encouragements qui m’ont été donnés par Leurs Excellences MM. les ministres de la
Maison de l’Empereur, de l’Instruction publique, d’État et de la Guerre ; n’était, d’autre
pari, l’adhésion spontanée de quinze cents médecins, savants et bibliophiles, je me serais vu
forcé de suspendre, d’arrêler même depuis longtemps une publication des plus importantes,
tant par la richesse que par l’inépuisable fécondité du fqnd sur lequel repose la doctFine
stahlienne, bien comprise, la seule peut-être qui puisse offrir de sérieuses garanties pour là
réédification de la médecine moderne, à l’aide des documents nouveaux que la science expér
rimenlale collige et entasse si religieusement de toutes parts.
Dès le début de mon entreprise, j’ai été contraint d’agir avec une circonspection telle
que j’ai dû ne tirer qu’à 500 exemplaires les cinq premiers volumes, et revenir plus lard à
la réimpression de ces mêmes volumes à mesuré que le nombre de mes souscripteurs aug¬
mentait. Cette manière de pi’océder, dictée par les circonstances, a nécessairement occa¬
sionné un certain retard dans la marche progressive et régulière de mon œuvre, et j’ai dû
m’imposer des sacrifices que mes confrères sauront apprécier, car bien souvent ils ont été
au-dessus de mes ressources (2).
Ces simples raisons seront acceptées, j’espère, comme l’expression exacte de la vérité, et
(t) Ma traduction, commencée en 1845, n’a été terminée qu’en 1860. Elle comprend 32 Traités divers
de Philosophie médicale, de Physiologie, de Pathologie, de Thérapeutique et de Clinique, constituant
les 8 volumes grand in-8° de ma publication. Mon manuscrit comprenait 12,000 pages. 11 a été revu et
recopié trois fois avant l’impression.
(2) En dehors des raisons inhérentes à la publication d’un ouvrage considérable, deux causes ont
enrayé la marche régulière de l’impression et la remise des volumes à quelques souscripteurs ; ce sont :
1° la réimpression des tomes II, III, IV, V et VI, dont les quatre premiers sont arrivés à leur 3' édi¬
tion; 2“ le retard ou la négligence qu’apportent quelques souscripteurs au solde des volumes à eux
remis et reçus par eux. Cette dernière raison, la plus fâcheuse pour moi, est assurément aussi la plus
préjudiciable au progrès d’une œuvre dispendieuse incombant à «nsew/. L’auteur, en effet, s’est trouvé
seul en face de difficultés pécuniaires presque insurmontables, et seul encore en face des embarras non
moins sérieux de la partie scientifique, littéraire et médicale de l’œuvre.
348
L’UNION MÉDICALE.
regardées comme suffisantes ; elles sont, du reste, les seules que je puisse donner publique¬
ment comme pouvant intéresser mes souscripteurs et expliquer le véritable, mais légitime
retard qu’ont éprouvé les tomes VII, VIII et I" dans leur publication.
D’après les nouvelles combinaisons que j’ai faites, le tome VII paraîtra le 30 mai, le
tome VIII le 30 décembre 1866, et le tome I*' (ainsi que l’atlas que je donne en prime à
mes souscripteurs) sera irrévocablement publié avant la fin de 1867.
Néanmoins, je sens que, pour accomplir jusqu’au bout la tâche que je me suis imposée,
j’ai besoin de puiser de nouvelles forces dans la généreuse coopération de mes souscrip¬
teurs, qui ne failliront pas, eux aussi, devant leurs engagements.
Heureux si, après avoir doté la science médicale d’une œuvre destinée à lui rendre d’émi¬
nents services, je n’ai compromis que ma fortune et le repos de ma vie.
Veuillez agréer, etc. D' T. Blondin.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 20 Février 1866. — Présidence de M. Bouchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1° Des rapports d’épidémies par MM. les docteurs Fournier (de Kédange, Moselle), Le-
CAER (de Quimper), Barth (de Bouley), Oülmann (de Forbach), Benoit (de Dièulefit).
2° Des comptes rendus des maladies épidémiques qui ont régné dans les départements de
Maine-et-Loire et de l’Aube. (Corn, des épidémies.)
3“ Un mémoire de M. Plooquet, médecin à Ay (Marne), sur l’utilité des revaccinations.
Une note de M. le docteur Chabannes, de Vais, sur l’emploi de la croûte vaccinale dans
la pratique de la vaccination. (Gom. de vaccine.)
5“ La description d’un nouveau procédé destiné à prévenir les accidents causés par la rup¬
ture des sondes dans l’urèthre, par M. le docteur Jobert, de Guyonvelle). (Corn. M. Ségalas.)
6“ Une lettre de M. le docteur Ottoschür, de Stettin, sur un moyen de combattre le cho¬
léra. (Gom. des remèdes secrets et nouveaux.)
La correspondance non officielle comprend :
1" Un rapport de M. le docteur Ghabrand, sur une épidémie de typhus observée à Brian¬
çon (Hautes-Alpes) en 1865. (Gom. des épidémies.)
2” Une note de M. le docteur Blanchon, médecin à Alexandrie (Égypte), sur le traitement
du choléra par le bichlorure de mercure.
3° Un mémoire sur l’acrodynie, par M. le docteur Falin. (Gom. MM. Guérard et Bergeron.)
A” Un pli cacheté sur le traitement hippocratique de la nécrose, spécialement à la suite de
la blessure par armes de guerre, par M. le docteur Batailhé. (Adopté.)
M. WuRTz présente : 1° au nom de M. Mialhe, un mémoire sur la destruction des acides
organiques dans l’économie animale, envisagée au point de vue du régime à suivre à Vichy.
*— 2° Au nom de M. le professeur Tigri, de Sienne, un mémoire relatif à la formation du
jaune dans les œufs des gallinacées, aux dépens des globules rouges du sang.
M. Régnault présente, au nom de M. le docteur E. de Séré, médecin-major à l’hôpital
militaire de Vincennes, un instrument qu’il désigne sous le nom Aq couteau galvano-caus-
tique, à chaleur graduée,
M. Depaul fait hommage à l’Académie, au nom de M. le docteur Griesinger, d’un Traité
d'aliénation mentale, traduit en français par M. le docteur Doumic, avec une Préface et des
Notes de M. Baillarger.
M. BouviER présente à l’Académie, au nom de M. Gharrière et au sien, un nouvel appa¬
reil pour la coxalgie, construit sur le modèle de l’appareil inamovible de M. Verneuil. Gel
appareil se compose (V. les figures) de deux valves en cuir moulé, renforcées par des bandes
d’acier et réunies à droite et à gauche par des laçures, do manière à entourer l’abdomen et
la cuisse du côté malade et à immobiliser la hanche. Il permet, comme les bandages inamo-
L’UNION MÉDICALE.
349
vibles, les raouveraenls généraux du corps, et il a sur eux l’avantage de pouvoir être enlevé et
réappliqué en un instant, de pouvoir être desserré et resserré en tout on en partie à la volonté
du chirurgien.
M. Bouvier a déjà employé cet appareil plusieurs fois, et ses effets ont été des plus satis¬
faisants.
M. Gibert dépose sur le bureau, au nom de M. le docteur J. d’Agüinès-Fonsecca, de Fer-
nanibouc, une lettre sur le développement spontané du choléra sans importation. (Com. du
choléra.)
M. J. Béclard offre en hommage, au nom de M. A. Sanson, un ouvrage en deux volumes,
sur l’économie du bétail.
M. Gibert, à l’occasion du procès-verbal, demande à dire quelques mots sur la vaccine ;
M. Gibert : Quand on a évoqué, dans celle enceinte, le fantôme de la syphilis vaccinale,
plusieurs de nos collègues ont été frappés surtout des dangers que cette proposition allait
faire courir à la vaccine elle-même; quand on a parlé de la pratique de l’aiguille qui, moins
que la lancette, pouvait donner lieu à l’écoulement du sang, siège supposé du virus syphili¬
tique, M. Bousquet a dit que cette aiguille tuerait la vaccine. Nous avons vu ensuite intro¬
niser en grande pompe la vaccination animale, et, dès lors, on a pu craindre qu’on ne
laissât tarir la source du vaccin humain. C’est ce qui est arrivé. L’Académie a manqué com¬
plètement de vaccin, et les demandes des médecins, à cet égard, sont restées saris réponse.
J’ai regret d’avoir entendu dire à M. le Directeur actuel de la vaccine qu’on se chargerait
encore de vacciner les enfants qui se présenteraient à l’Académie; mais que, pour les autres,
ils s’arrangeraient comme ils pourraient, et qu’on ne leur donnerait du vaccin que s’il en
restait. J’ai vu d’ailleurs, avec beaucoup de peine, remplacer l’ancien employé qui, pendant
de longues années, avait été chargé de conserver ici le vaccin, et de le distribuer aux mé¬
decins du dehors. Cette conservation de la source du vaccin est le plus grand service que
l’Académie soit appelée à rendre, car c’est évidemment là qu’on en reviendra, et je pourrais
citer un grand nombre de cas dans lesquels la vaccination de bras à bras a réussi, après
qu’elle avait échoué avec les pustules des génisses de M. Lanoix. Un enfant, en ville, chez
lequel M. Depaul avait fait conduire un veau -- sans cortège — n’avait pu être vacciné.
M. Depaül : Mais je ne connais pas cela; il n’y a pas ün mot de vrai dans celte histoire!
M. Gibert : Si ce n’est pas M. Depaul, c’est un autre. Une seule chose est importante
dans tout ceci, c’est le veau! J’ai vacciné cet enfant avec du virus humain et l’opération a
réussi. J’ai dit.
M. Depaul : Il m’est impossible de ne pas protester immédiatement et énergiquement
contre les singulières assertions de M. Gibert. Est-ce ainsi que se fait la science? Comment!
M. Gibert apporte ici des observations qui sont censées m’être personnelles, et que je ne
connais pas...
M. Gibert : Je me suis rétracté.
M. Depaul : Cela ne suffit pas; il valait mieux ne pas s’avancer!
El, puisque j’ai pris la parole, continue M. Depaul, je demande la permission de protester
aussi contre les observations de M. Carenzi, qu’a présentées M. Guérin dans la dernière
séance : Il a dit que, sur dix enfants chez lesquels on avait inoculé sur un bras du vaccin
Animal et sur l’aulrè du vaccin humain, toutes les vaccinations humaines avaient réussi,
350
L’UNION MÉDICALE.
tandis qu’une seule vaccination animale réussissait, sur neuf qui échouaient. Est-ce encore
ainsi que se fait la science? Les choses qu’on prétend comparer de celle manière sont-elles,
en effet, comparables? Qu’est-ce que ce vaccin animal dont on se sert? c’est du vaccin pris
à Naples, conservé dans des tubes, et envoyé à Turin ; ce vaccin a été recueilli au moyen de
la raclure des pustules, procédé maintenant abandonné comme défectueux; et qui a fourni
ce vaccin? c’est M. Negri qui le recueille au neuvième jour de l’éruption, au lieu de le
prendre au quatrième, ainsi qu’il est préférable de le faire; — et, quand toutes les condi¬
tions favorables ont été négligées aussi complètement, on s’étonne que la vaccination n’ait
pas réussi! mais c’est à faire croire qu’on n’a jamais vacciné! Au surplus, quand la discus¬
sion s’ouvrira, je produirai des statistiques auxqelles je n’attache, je dois le dire dès à pré¬
sent, qu’une médiocre importance; mais, enfin, il en résulte que les vaccinations animales
réussissent un peu plus souvent que les vaccinations humaines.
M. J. Guérin fait remarquer qu’il a présenté, sans commentaire aucun, les observations de
M. Carenzi, et à titre seulement de document à consulter. Il est d’ailleurs frappé de la légè¬
reté des suppositions que vient d’exposer M. Depaul. Rien dans la communication de M. Ca¬
renzi n’autorise M. Depaul à faire toute la série des hypothèses auxquelles il s’est livré. Les
choses se sont passées, comme je l’ai dit, entre les directeurs de la vaccine de Naples et de
Turin, et il, est tout simple de. supposer .qu’ils s’y entendent ah^lUjment comme ceux, de
Paris.
Eh outré, M. Guérin se plaint de ce que lé rapport sur la vaccine par M. Depaul n’ait pas
été mis à la disposition de ses collègues. On ne le trouve pas au secrétariat, et il èst, par
conséquent, bien facile à l’auteur d’accuser ses contradicteurs d’inexactitude*
M. Depaul ; Ce rapport est imprimé!
• M. J. Guérin ; Faites-le distribuer !
. M. LE Président : Il le sera!
M. Briquet, au nom de la commission du choléra, continue la lecture du rapport sur la
marche de cette épidémie en 1849. '
M. Aug. Mercier lit une note sur un nouveau cathéter-conducteur propre h faciliter la
pratique des diverses tailles périnéales.
Un des temps les plus longs et souvent les plus difficiles des tailles périnéales est celui qui
a pour but d’ouvrir la région naembraneuse de l’urèthre au-dessus du bulbe qu’il importe
tant de respecter. On a beau conseiller d’employer un cathéter cannelé aussi volumineux que
possible, il' n’est pas toujours facile, surtout chez les personnes grasses comme le sontbeau-^
coup de calculeux, de l’aller rechercher dans une partie où il fait dévier la symphyse pubienné
pour gagner la vessie, et où il devient presque perpendiculaire à la surface du périnée. Et
puis, chez les enfants, on ne peut employer un cathéter volumineux.
Un autre défaut du cathéter généralement employé, c’est que, pour le rendre plus facile
trouver par le périnée, on lui donne une courbure assez forte, qui fait que, pour peu qu’OU'
abaisse son extrémité externe afin de conduire dans la vessie l’instrument tranchant destiné
à dissiper les parties profondes, son extrémité externe se relève tellement vers la paroi anté¬
rieure du réservoir urinaire, qu’on n’est plus, à moins de très-grandes précautions, arrêté
par le cul-de-sac de la cannelure.
J’ai remédié à ces inconvénients à l’aide d’un cohdücteur noùveau. Cet Instrument se
compose de deux pièces : l’une, principale, qui est externe ; l’autre, complémehlaire» qui est
interne et forme un stylet analogue à celui de la sonde à dard de frère Côme: pour la taille
hypogastrique.
On peut distinguer dans la première deux portions : l’une AD, qui a 25 centimètres, res¬
semble, pour la courbure, à une longue sonde de femme, puis elle se recourbe brusquement,
à angle presque droit, en sens inverse. Cette seconde portion DE’, longue de 8 centimètres,
n’a qu’une très-légère inflexion, excepté près du bec qui se termine par un renflement.
Cette dernière portion est creusée sur le dos d’une large et profonde cannelure, depuis son
origine jusqu’à 16 millimètres du bec, cannelure formant cul-de-sac à chaque extrémité.
Cette pièce est munie de deux anneaux à. son extrémité externe, et, dans toute sa première
portion, elle est creusée d’un canal.
La seconde pièce FG, logée dans ce canal, représente Un stylet ou dard long de 30 cenli-
L’UNION MEDICALE.
351
mètres, terminé extérieurement par un anneau F et courbe, mais élastique, et cannelé sur
1e dos dans les iO centimètres qui aboutissent à la pointe G.
On comprend que quand cet instrument a été introduit dans l’urèthre, le dard caché dans
sa gaine, d’une part le talon est facile non-seulement à sentir, mais à voir au périnée, et
.que, d’autre part, quand on a fait l’incision préliminaire, il est facile de déplacer le bulbe, de
faire saillir le dard au-dessus et de diriger sur sa cannelure un bistouri droit qui arrive alors
directement dans la cannelure principale. L’opération se termine enfin comme avec un cathé¬
ter ordinaire; seulement, comme cette cannelure principale est presque droite, on n’est pas
exposé à en sortir et à se fourvoyer, comme je l’ai, dit plus haut et comme je l’ai vu.
La seule objection qu’on pourrait faire à cet instrument serait que sa forme doit en rendre
l’introduction difficile. Je puis affirmer qu’il n’en est rien. Je l’ai employé deux fois, notam¬
ment sur un vieillard de 82 ans que je viens d’opérer, et dans la clientèle du docteur Vaullet,
.et chaque fols l’introduction de ce cathéter, l’ouverture de la région membraneuse et le glis¬
sement du gorgeret tranchant dans la vessie se sont faits avec une très-grande rapidité.
— A quatre heures et demie, l’Académie se forme en comité secret pour discuter la pro¬
position de MM. Boulèy et Larrey, relative à la publicité qù’il conviendrait de donner aux
rapports sur les prix.
RÉCLAMATION.
A Monsieur Amédée Latour, rédacteur en chef de l’Union Médicale.
Paris, îe 16 février 1 866.
Monsieur,
Je ne viens pas voü’s demander la permission de discuter, avec mon confrère et ami
M. Maximin Legrand, sur la loi des aliénés, dont il s’occupe à propos de mes Semaines
'scientifiques. l\ trouve toute naturelle, et même précieuse, la dérogation au droit commun
de la procédure que cette loi consacre, et il ne s’effraye nullement dès abus qu’elle peut
entraîner. Je suis convaincu qu’il comprend mal en cela l’intérêt même de là dignité du
Corps médical; mais il ne m’appartient pas de défendre contre lui cet intérêt. Jè veux seule¬
ment relever une injustice qu’il a commise à mon détriment.
M. Maximîn Legrand m’accuse d’avoir été agressif, ou plutôt de l’être toujours. Il se peut
qu’il ait raison, en thèse générale. Dans le journalisme politique militant, nous sentons vive¬
ment et nous n’avons pas souvent le temps d’arrondir nos périodes. Et puis, éu égard à la
gravité des intérêts généraux et des principes pour lesquels nous combattons avec une
ardente conviction, les individualités nous semblent naturellement bien peu de chose. B’ily
a défaut, c’est un défaut d’état, et mous pratiquons entre nous l’indulgence. Deux journa¬
listes .qui semblaient près de s’entre-dévorer la plume à la main, dans la journée, causent
amicalement le soir quand ils se rencontrent dans un salon, au grand ébahissement de la
galerie.
Mais, à coup sûr, jamais reproche n’a été moins mérité que celui qui m’est adressé dans
le cas dont il s’agit ici. Il n’était pas possible de mettre les personnes plus en dehors d’un
uébat, de rester plus exclusivement sur le terrain des principes que je n’y suis resté dans
ma discussion de la loi de 1838 sur les aliénés. Il a été rendu plus de justice à ma modéra¬
tion, dans ce cas particulier, et je vous avoue que ma surprise n’a pas été peu grande de voir
que ce fût un esprit libéral comme l’est celui de M. Maximin Legrand, qui me reprochât d’en
352
L’UNION MÉDICALË.
avoir manqué. Entre tous ceux, en très-grand nombre, qui ont écrit sur ce sujet, dans ces
derniers temps, je me flatte d’avoir fait au Corps médical la plus large part qu’il pût ambi¬
tionner, à moins qu’il n’ait — ce que je ne puis croire — la prétention de disposer arbitrai¬
rement de la liberté des citoyens.
Mon critique se fait un grief, précisément, du cas que j’ai cité pour montrer que les
garanties édictées par la loi ne sont pas toujours insuffisantes. Dans ce cas, qui est celui du
capitaine Madeleine, et où il y a eu recours suivi de mise en liberté, un certificat constatant
que le capitaine pouvait être élargi sans inconvénient, avait élé donné par le directeur même
de la maison de santé, que vous connaissez bien. Je n’ai pas parlé de cette circonstance,
uniquement pour obéir à mon parti pris de laisser les personnalités en dehors du débat. J’ai
voulu discuter une thèse de législation, que les amis de la liberté trouvent importante, et je
suis douloureusement surpris que, dans un organe sérieux de la médecine, on accuse d’avoir
été agressif celui qui a écrit que si le pouvoir n’abuse pas de l’arme que la loi de 1838 met
entre ses mains, cela fait le plus grand honneur à sa modération et témoigne en même temps
de la parfaite honorabilité du Corps médical. ,
Veuillez agréer, etc. André Sanson.
COURRIER.
On lit dans le Moniteur universel du 20 février 1866 :
« L’opinion publique se préoccupe beaucoup en ce moment de la maladie appelée trichi¬
nose ou des trichines, dont sont affectés les animaux de la race porcine et qui n’est pas sans
flanger pour les hommes à raison de l’emploi de la viande de porc dans l’alimentation.
« Bien que jusqu’ici celle maladie n’ait pas élé obsérvée en France, ét que ce soit pres¬
que exclusivement en Allemagne qu’elle ali sévi avec quelque intensité, lé Gouvernement y a
donné depuis longtemps une très-sérieuse attention.
« Dès les premiers mois de l’année 1865, S. Exc. le ministre de l’agricullurei du com¬
merce et des travaux publics avait saisi l’Académie impériale de médecine de l’examen delà
question, et ce corps savant avait chargé un de ses membres, M. le docteur Delpech, profes¬
seur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, de lui rendre compte de divers documents
qui lui avaient élé renvoyés, et de lui faire telles propositions que de droit.
« L’Académie de médecine n’avait pas encore élé mise à même de délibérer sur la question,
lorsque, dans le courant de janvier dernier, S. Exc. le minislre de l’agriculture, du com¬
merce et des travaux publics s’est décidé à envoyer en Allemagne même étudier la maladie
des trichines, tout à la fois an point de vue de la médecine humaine et au point de vue de la
médecine vétérinaire. ■
« Sous le premier rapport, cette importante mission ne pouvait être plus utilement con¬
fiée qu’à M. le docteur Delpech, que l’Académie de médecine avait elle-même chargé de
recueillir et d’analyser tous les faits relatifs à la trichiuase; sous le second rapport, le mi¬
nistre a fait choix de M. Raynal, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort. Les deux savants
désignés vont se rendre immédiatement en Allemagne; Ils s’arrêteront d’ailleurs à Huy, en
Belgique, où la maladie paraît avoir fait son apparition, pour prendre une connaissance
exacte des circonstances qui se rattachent au fait signalé.
« On voit, d’après ce qui précède, que l’attention de l’autorité est éveillée sur la maladie
des trichines; toutes les mesures seront prises, le cas échéant, upit pour en prévenir l’intrc^
duclion dans notre pays, soit pour en arrêter le développement si elle venait à s’y mani¬
fester. n
— M. Bert (Paul), docteur en médecine, docteur ès sciences naturelles, préparateur du
cours de médecine au Collège impérial de France, est chargé du cours de zoologie et de phy¬
siologie à la Faculté des sciences de Bordeaux, en remplacement de M. Bazin, décédé.
— Nous avons reçu une lettre de M. le docteur Coste, directeur de l’École préparatoire de
médecine de Marseille, lettre à laquelle M. Garnier fera droit dans sa prochaine Chronique
des départements.
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0.006
0.060
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assez dire sa supériorité sur les vins ou sirops les
mieux préparés , qui ne contiennent. jamais l’en*
semble des principes du quinquiqa que dans une
proportion toujours variable , et surtout très res¬
treinte.
Aussi agréable qu’eflicace, ni trop sucré, ni trop
vineux, l’Élixir, Laroche est d’une limpidité cons¬
tante. Une cuillerée représente trois fois la même
quantité de vin ou de sirop. .
Dépôt général à Paris, rue , cp-*
Drouot, 15, et dans tontes
les pharrriacies. - — 3
FER QUEVÉRNE
APPROUVÉ PAR L’ACADÉMIE DÉ MÉDÊCINE,
AUTORISÉ PAR CIRCULAIRE SPÉCIALE DU MINISTRE.
Il s’eploie dans tous les cas où les ferrugineux
sont indiqués ; il ne noircit pas les dents ; c’est la
préparation ferrugineuse la plus active, la plus'
agréable et la plus économique. Souvent un flacon
suffit p.our guérir une chlorose.
« L’expérience m’a. démontré qu’aucune prépa-
» ration ferrugineuse n’est mieux tolérée que, le
» Fer (JoEVENNE, en restant dans les limites' des
» doses très modérées : 1 à 5 centigrammes à
» chaque repas. » — Bouchardat , Annuaire de
thérapeutique, 1863. — Le flacon, 3 fr. 50 c. Chez
E. Genevoix, li, rué des Beaux-Arts , k Paris, et
dans toutes les pharmacies. — Exiger le cachet
Quevenne. — Envoi, franco, par la poste.
SIROP FERRUemEUX
d’Écorces d’Oraiiges et de Qaassia amara
AU PROTO-IODURE DE FER.
Préparé par J. -P. LAROZE, Pharmacien.
L’association du sel ferreux au Sirop d’écorces
d’oranges est d’autant plus rationnelle que ce Si¬
rop, employé seul pour stimuler l’appétit, activer
la sécrétion du suc gastrique, et, par suite, régu¬
lariser les fonctions abdominales, neutralise les
effets fâcheux (pesanlewr de tête, constipation, dou¬
leurs épigastriques) des ferrugineux et des iodures,
alors qu’il/acilite leur absorption. Dissous dans le
Sirop , il «st pris et supporté facilement étant à
l’état pur le plus assimilable ; et, dans les pâles
couleurs, les pertes blanches, l’anémie, les affec¬
tions scrofuleuses et le rachitisme, le traitement
peut être prolongé. — Le flacon : 4 fr. 50 c. Dépôt
à Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, 26, et dans
tQutes;Jes pharmacies de France et de l’étranger.
Fabrique , expéditions : Maison J.-P. Laroze,
rue des Lions-St-Paul, 2, Paris.
378, r. St'-Honoré, au coin de la r. de Luxembourg.
Ce Vin est, depuis 60 ans, reconnu comme l’un
des toniques les plus puissants. Sous le même vo ¬
lume, il contient beaucoup plus de principes que
tous les autres vins de quinquina, ce qui permet
aux personnes délicates de le couper avec partie
égale d’eau.
Comme fébrifuge, c’est l’adjuvant indispensable
du sulfate de quinine , qu’il remplace même avec
avantage dans beaucoup de cas.
Exiger la signature : G. Séguin.
SIROP ET PILULES DE SGILLITINE
DE MANDET, PHARMACIEN,
Lauréat de VÂcadénüe des sciences.
Considérée-comme le plus puissant de tous les
diurétiques, la Scniiiine dépourvue du principe
toxique de la scille, se recommande aux médecins ,
par son action expectorante, sédative. C’est le seul
médicament qu’on puisse employer avec succès
dans les infiltrations cellulaires, les maladies de
l'appareil respiratoire et de la circulation. Chez
tous les pharmaciens.
LES PASTILLES DIGESTIVES A LA PEPSINE
DE WASMANN
sont très employées dans les cas où la digestion des
aliments albuminoïdes est diflScÜe ou impossible,
parce qu’elles constituent la seule préparation où
la PEPSINE soU conservée INALTÉRÉE et sous une
forme agréableaugoùt.— Rue St-Honoré, 161, àla
Pharmaciedu Louvre, et dans toutes les pharmacies.
L’UNION MÉDICALE.
Ü3. Samedi 24 Février 1866.
SeMMAIBE.
I. Paris : Sur là séance de l’Académie des sciences. — II. ÊmmQCE MÉDicAi.E ( hôpital de là Pitié,
service de M. Gallard) : Intoxication par le sulfure de carbone, chez les ouvriers employés k la vul¬
canisation du caoutchouc. — III Académies et Sociétés savantes. Société dliydrolorjie médicale de
Paris : Appareil pulvérisateur des liquides. — Lecture. — Discussion sur la dyspepsie. — Société
impériale de chirurgie : Süite et fin de la discussion sur l’ophthalmie purulente. — Pièces et ob¬
servations pathologiques. — IV. Courrier. — V. Peuii-eetoN ; Causeries.
Paris, le 23 Février 1866.
BULLETIN. •
Sur la a4'>ance de l’Académie des .sciences.
M. Paye continue devant l’Académie rexposüion des patientes études qu’il a entre¬
prises sur la nature des taches du soleil. Jusqu’à présent sès efforts n’ont guère
abouti qu’à montrer les prodigieuses difficultés du sujet. Toutefois, le zélé observa¬
teur ne se décourage pas, et il, espère que, la photographie aidant, on aura raison
quelque jour des mystères qui troublent l’équilibré de la photosphère. Je le souhaite.
Ces questions, malgré leur apparente inutilité, exercent sur certains esprits un irré¬
sistible attrait que je comprends et que je partage. Mais je ne dois présenter aux
lecteurs de 1’ Union que dés résultats positifs, quand J1 s’agit de sciences aussi en
dehors de notre spécialité. Dans la circonstance actuelle il faut doue m’abstenir.
Il en est de même des considérations développées par M. Delàunay relativement à
l’influence de la lune sur le mouvementi.de rotation de la terre, et dont j’ai déjà dit
quelques mots. Ici, l’intérêt, pour être très-éloigné, était cependant plus direct. S’il
est vrai, en effet, que l’action de notre satellite, en produisant le phénomène des ma¬
rées, ralentisse la vitesse du globe, ce ralentissement, ne serait-il que de six secondes
par siècle, onisaisittout de suite la conséquence terrible qui en découle.: Du moment
que le nombre de secondes est appréciable, on peut, dès à présent, fixer irrévocable¬
ment l’époque où; la terre ne tournera plus du tout. Et voilà la face énigmatique de
FEUILLETON.
CAUSERIES.
Faites de l’or, mon cher monsieur Favre, faites de l’or, mais ne faites pas le merle. Vous
sifflez mal, vous sifflez faux, voiis sifflez à contre-temps, et rien n’est plus désagréable à
l’oreille. Dans un pays habitué à entendre chanter des merles de la force de Pascal, de Vol¬
taire et de Paul-Louis Courier, dn a le droit d’être difficile et exigeant contre quiconque, n’y
étant pas condamné par la Gourde cassation, prend le rôledè cét oiseau joyeux et moqueur.
Voyons, y étiez-vous condamné, comme nous à payer l’amende? Non. Eh bien, alors, vous ne
méritez aucune espèce d’indulgence.
Vous me sifflez pour avoir exposé , à nos lecteurs pourquoi I’Union Médicale a suspendu
toute discussion sur' l’organisation de l’enseignement de la médecine. Ah! si nous n’avions
rien dit, cher merle, qu’eussiez-vous dit à votre tour? Je vous entends chanter cë refrain :
L’Union Médicale se tait, c’est qu’elle n’a plus rien à dire; elle recule, elle est vaincue, elle
est écrasée sous, le poids de, nos arguments !... Mais je vous ai enlevé l’honneur de cette vic¬
toire, et vous m’en .voulez un peu; beau merle, vous chanterez plus juste une autre foisl
Vous intitulez votre article : La Tour d’alarme, comme vous aviez intitulé votre précé¬
dente élucubration : La Tour de Babel. Vous intitulerez certainement votre prochaine : La
Tour, prends garde! Comme c’est joli! Et ces plaisanteries sur le nom de notre rédacteur
en chef sont-elles fines, délicates et neuves? Mettez-vous donc une bonne fois en colère, et
Tome XXTX. — muvelle série, 23
354 , i . L’UNION MÉDICAL^. ^ ^ r , ç
la lune qui nous apparaît bien autrement redoutable que le pavillon de la trompette
du jugement dernier. Heureusement, les calculs de M. Delaunay ne semblent pas
encore définitifs, et M. Bertrand, les reprenant à nouveau, est arrivé à des conclusions
différentes. M. Delaunay tient bon, je ne puis le dissimuler. Le procès est palpitant;
c’est une question de vie ou de mort pour la planète, sans circonstances atténuantes,
sans commutation de peine et sans recours en grâce. Gomme je me récuserais si
j’étais juré! ' ‘ ' ■' ^
J’ai mentionné , 13 janvier derïiièt, une maladie parasitaire
des abeilles signalée par M. Èdm. Duchemin. Ce natu|:‘aliste annonce aujourd’hui
que, grâce à l’obligeance de M. Hamet, professeuf d’apiculture au Luxembourg, il a
pu observer les abeilles d’un grand nombre de ruches et constater que ces hymé¬
noptères sont sujets à deux parasites distincts, l’un dont il a parlé dans sa précédente
communication, et l’autre qui avait été signalé par Réaumur.
A ce propos, je ne puis résister au plaisir de citer le passage suivant d'une lettre
que méfait l’honneur dé m’adresser la’ très-savante traductrice (pourquoi le mot
traducteur n’aurait-il pas de féminin?j du livreidu docteur Livingstone : . ; i J '
« J’ouvre rUNiON Médicale j et j’y vois deux faits de ma .connaissanCei J’ai sou¬
vent trouvé sur diverses plantes un acare que j’ai vu fféquenément sur dès.iiisectès
floricoles, mellifèreset autres. Ces parasites, que j’ai toujours rencontrés sur des
végétaux ayant souffert de l’humidité, du froid;, de la sécheresse ou de toute autre
cause générale, se trouvaient principalement dans le parenchyme du réceptacle dés
synanthérées, où les mellisùges. auraient pu le porter; mais je les ai découverts
maintes fois dans les cônes de pins maritimes attaqués d’une foule de maux, ce qui
me fait pensër, avec M. Duchèmin, que c’est l’insecte qui, les: gagne de la plante. ; <•
« L’autre fait est le grand œuvre de M. Favre. Un savant chimiste n’a-t-il pas
annoncé le; môme résultat il y a quelque douze ans? Peut-être ai-je son nom dans
mes notes; mais je n’ai pas le temps de, le chercher, — pas de fourmi plus prëssée
que moi. ' ; ■
« La transmutation du cuivre en or pur est surprenante pour notre ignorance;
mais pourquoi s’étonner de celle des métaux, quand, depuis l’être le plus infime jus¬
qu’au savant que cette alchimie fait sourire, on ne fait pas autre chose que de trans¬
muter de la matière minérale en matière végétale, qui se change à Son tour en mai-
appelez-moi Jacques Latour, comme l’a fait un auteur vexé dont je n’ai pas voulu insérer la
prose; mais vos charmantes manières me donnent l’envie d’examiner de près la vôtre :
« Pour quiconque observe d’un œil impartial et tranquille les mille feux follets qui mon¬
tent à notre horizon médical , la cravate blanche a ses heures de liesse. » Quest-ce que cela
veut dire, mon cher merle, des feux follets qui mettent la cravate blanche en liesse?... Pre¬
mière énigtne, passons, , , , . . . . .
« Nous avons rèdoulé un instant de.yoi.r se dressej’:jpè'tpür'’qé ^abeî.é'ncpmbrante sut.le
sol assez mal aplani dé ja profession. Grâce âu - bpu sçps des 'inédejans'!.Ùe 1^’rânèc’,' qé bTôç
cyclopéen a disparu de la pérspectiy.è, » Vrai, hea.u ràgrlè, je ne çômpfehds'pas ^
cette musique. Tour de Babpl, bloc cyclopéen ; j’ai béâu chercher, Uen ne me vient'.' Seconde
énfgme. • ' . _ ^ ’ ‘ ' ’ ” ■ ■
« Par contre, une ombre chihoisè est vènueidresSér’sa silBWttè\humôuristiquë^ÿ^^^^
paravent du mieux disant de.nos causeurs patentés. » Cette ombre chinoise, ‘mOü cnèr mérlè^^
C’est rAdminiSlr'àtïôn du timbre' et iëà exigences dé , Soh pâpiëf limbr'éi Oue^éé sôït rrh' peu
chinois, je ne dis pas lé'cohtrairëi mais que ce/soÜ uné'ombre, je le ton testé. ; "
« Le docteur Simpfîcë a éleVé 'au-dessus défe'coihblés dé I’Ùrion Médicale la four d’alarme
la plus horrifiquè que l’on puisse Tmaginër. » Vous sifflez mal, beau irierlb'. 'Te në sUiS paS
monté sur les combles de la maison; au cénlraifeV c’est du rëz-detchausséé qUe j’âî parlé.
Je sais donner aux choses la place et les proportions qui leur çonvîèn'neht,'èf je n’éfèvë pâs
â la hauteur du premier-Paris ce qhi doit rester -afix étages iWériénrs; Votre- expression
A'horrifique est tout à fait inexacte. Mon article n’avait pas lé caractëre qtie vous îüi donner,
et tout ce qui suit' tombe à faux et de côté ; , ' ’ ' ' ’
« C’est du haut de ce monument insolite que le veilleur légend'âhe du dernier des manoirs
^5
tière humaine plus précieuse Que l’-br? Jrpossèâé^qèrààisâ'^oi, un petit lingot de ce
dernier métal, et j’ai eu l’honneur d’o«vr4r4o -creuset où il s’en trouvait des parcelles
non douteuses. » ! i . I : : . ».*i i . -j >
laisse bien un peu d’incertitude dans , l’espxi^, : ^paon
honorée correspondante ppssè4e un petit îihgoVcl’or, pt je lui en iefs mon sincère
compliment, quoiqu’il doive être bien petit, ce îihgot, s’il est formé des parcelles
qu'elles a vues dans le creuset. v, ,, .i
M. J. Cloquet présente deux brochures de M. le docteur Demarquay : l’une, sur
l’avant-brasj.l’autrev sur le hec-de-lîèvrej!:t^ eti un volume dù docteur- Marion Sim-
son, renfermant des observations Chirurgicales personnelles à l’auteur et recueLHies
à :New-York'.: ■
' Mi BrongnîaH dépose' Sur le bureau uii mémoire de M. Gaudron, relatif aux varia¬
tions de: la fécondité chez les hybrides.' . : < , . : : .
M. Gaudty cOmhlète le ëoiiipte rendu des fouillés faîtes dans l’^Àttiqüé, sous sa^
dirèétion et Tp^lèS' ordres' dé l’Académie, en 1866 et éu' 1860. Plus de 4,000 ëchan-'
tiilohs fOssiieShht été'Cbïïëctiohhés.'ëi Cés échântillons'SOnt d'hutant plus précièük.'
qüMls- reslituCTih dêé' tr'dnsitlons entre' deS èSpéèes qu’on' érOyàit parfaitemerit disu
tîricf éS' et' sé^afëeS -par de'é ' hiatiiS hhe'rlén hê'pÔOrrait ' jdth'aîs cOmblér ; ' • ' ’ ■
■ M. Ch, Deville remet à M, . le. Président une lettre de M. Mpntferrat, sur lé trçm-
bieiüjent de, ;terré qui' 's-‘est fail senlir h Mexico,' l'é 2 'j,anViér;dè'rnîërV--i^ et if 'doniie
lecture d’une, lettre' déj M Fran^ms Lenormand sur lë' sôülèVeméhf'voicanique d^n
nouvel îlot, 'tout près de l’île Santorip. 11 termine. sa. lè'cture en émettant le vœu què'
l’Académie envoie. un ônservateur qui lui rendra compté'des faits'. *' '
t*’4.9®4®^l!Ç),.qoi Bar3j);,; accueillir favorablemepf cetie propq^ion ,;.,§e.|prme e^
comité; secret pour -désigner, ^e ypyage-uiv qui . de;vra;partirjpurrle-cham,p,.,(( tes ppénoi
mènes n/attendent pas^ ». dit M. JDeville. : .‘t:. i '4.' 4 Vï ' ‘
;■ Dr Maximin Legrand. .. . .
nous a erfé 'd’une voix damçn,Labl6, ment pxophëtiquh,;. Ré^fiieur?^ prenez garcl'a vous ! »
J’aurais fait cela, mon cher sîffleur, qu’au Iièu 4e,ipé' .spér ^ CWnéz.'dû ip’appïàudir, car'
je vous aurais. donné; un avis çharilable. Mais .je n’afriph dit^é ceif** Ma .voix n’avMt rjen de
prophétique .pi, .'de. là’menlaljle.: (lù .trou vez-y ou^.dpnç le iéerM b.ç, ce etyte'çolurjé. cp.inmg une.
iwage .rd’tpiéaV:, Monument ',)[.n.spXil,e, vèilleùr,jégépdaii’e,tdertîiéit,ci;ee manoirs'
beau 1 que -c’est, beau ! . - .i .', , . ,. _ , ,
: « Quel ,ealaçiysnQe se prépare l-.tés caïaracte's ..d’un déluge* inédit' von t-eliès^’^ènh’ouvrii!
su,r nos ,l,é.tes 1, A , qqi se., fieri si ;ie cri , d’alarme s’élève, .de ' ce donjon si ih timèment. , inféedé'
aux puissances ! » . . ' ' ‘
.;;VQyp7,,,mpn çher-|per|e, conjme.vous n’êjigs qu’une ,linotle,,,Vo,u,xpe;:i.e.:? de.çrî.d’ala'rmy â'
éÇUe phrase^.e.t (é-la phrase, qui suit vpùs.diles. : « C’est comm.è j’ai ï’hpnneur d,e vous lé dire,.
nous.c%çdpf^;4,,*’°r®'l*ié.ic Péfspi.éace dpcjèur Simplice. » Faites donc .altenUon t la pote,.
au ton et’à lp clef. On. npifdt^cAote pas un m, d’alarme.
Expliquez-vous donç : que voulez-vous - duié par ce, d donjon si, intimement inféodé aux'
puiMances î » Ypypùs, pas de réticences, pas , dé, perfides insinuations. Le merle sifilé carré-
ment, jopusement, en plein'jour; il n’a pas je cri shiistre de là chouette nocturne, dé, cet,
affreux oiseau qiie les, anciens plaçaient au pied de f image de la Calomnie. Choisissez enlra
*uerle,ei. chouellç. Si merle, effacez cette inféâdalipn de I’Onion Médicale aux puissances.
A quelleppnis'sançes ? désignez-les. Effâcéz éncpre çplte phrase, injurieuse : «,p’ai,ll'eurs,.lé;
ttonde ést. si méchant, que cette chaste Union, èi}pure de tout mouvement non commandé.. »
Oominandéj.par .quiy Je vous mets au défi de donnenine ex.plicaljdh jpyaie de cette insinpa-,
t'Qp, Effacéi encore .dellfi autre arliculàiioh.,: « il est plaispril quê ceux qui.. ... se balancent
aux faveurs dé qui leur semblé le diieux assis. » Pè qiieilès faveurs parlez-voDs ? Monlrez-les
L’ÜMoN MÊDIGÀLË. '
356
L’UNION MÉDICALE.
CLINiaUE MEDICALE.
Hôpital de la Pitié. — Service deM. le docteur T. GALLARD.
INTOXICATION PAR LE SULFURE DE CARBONE, CHEZ LES OUVRIERS EMPLOYÉS
A LA VULCANISATION DU CAOUTCHOUC (*).
La première période, ou période d’excitation, a uii début variable, suivant les
individus.
Quelquefois la maladie se déclare brusquement en quelques heures; souvent il faut
attendre plusieurs mois avant de la voir se manifester. Ordinairement le début est
marqué par une céphalalgie que les malades attribuent à l’odeur du sulfure de câr-^;
bone, céphalalgie persistante, et qui se montre surtout après le travail ; dans quelques
cas elle est excessive, atroce, insupportable. Tantôt elle est générale et occupe toute
la tête, tantôt elle est partielle et peut prendre le caractère d’une névralgie trifaciale.
Bientôt surviennent des éblouissements, des vertiges, parfois des convulsions épilep¬
tiformes. La marche commence déjà à devenir moins certaine; le malade semble
hésiter à avancer. il éprouve des douleurs musculaires, des fourmillements, des
démangeaisons dans les membres ; souvent la sensibilité de la peau est exaltée dans
ces parties.
Du côté de l’intelligence, on observe une excitation remarquable: le malade
montre une loquacité étonnante; sa parole est facile, abondante; il est d’une
mobilité d’esprit extraordinaire ; tantôt il chante, rit et badine, tantôt il pleure,
devient triste et maussade. Il s’irrite facilement, ne peut souffrir la moindre contra¬
diction, et se porte quelquefois à des actes de violence pour les motifs les plus futiles;
La nuit se passe presqué sans somméil, et dans une agitation continuelle. Si parfois
le sommeil vient, il est troublé par des rêves fatigants, par des cauchemars, par du
délire, qui peut se continuer même pendant l’état de veille. L’aliénation mentale a
été constatée deux fois sôus forme de manie aiguë, chez des malades qui ont rapide¬
ment guéri. Un troisième s’est suicidé dans des circonstances qui révélaient chez lui
la présence d’un délire véritable.
(1) Suite. — Voir le numéro du 22 février.
donc. Effacez surtout celte dernière assertion, la plus digne de toutes de l’oiseau emblème
de la calomnie : « Il sied toujours mal de se plaindre des puissances devant lesquelles on
s’incline avec un tact si fin quand tout sourit A là fortune. »
Avais-je raison de parler l’autre jour de cet antagonisme profond et quelquefois féroce qui
divise la Presse ! Que nous ne soyôns d’accord ni sur les doctrines, si sur l’organisation pro*^
fessionnelle, c/est, hélas ! le sort commun en toutes choses; mais respectons-nous au inoins
dans le caractère et la valeur morale de nos œuvres. C’est une triste guerre que celle qui se
fait sur ce terrain..... Mais ne prenons pas plus au sérieux qu’il ne le faut ces incartades
d’un esprit fantaisiste et souvent incompréhensible. Je lui répète mon mot du commencé-
ment :
Faites de l’or, mon cher mdhsieur Favre, faites de l’or, mais ne faites pas le merle. Je
vous rends cette justice que vous maniez mal cette arme peu courtoise de l’insinuation. C’est
qu’en votre âme et conscience, vous savez que nous aimoris jci la liberté autant que vous;
que nous n’avons ni attache, ni patronage, et que, sans en palier ni aussi haut, ni aussi sou¬
vent que vous, nous sommes aussi fiers que vous de notre indépendance.
Il est quelque chose dont, ma foi! vous me rendez fier aussi, mes chers contradicteurs ;
c’est l’attention que vous apportez à tout ce qui s’écoule de mon humble plume, et votre soin
à scruter tout ce qui se publie dans ce journal. Malpesle! mais c’est très-glorieux cela. Je ne
sais comment vous en remercier, si ce n’est de temps à autre, et quand la matière fait
défaut, en vous donnant la réplique, afin qup vous ne croyiez pas à un dédain systématique
et concentré. Non, vous me faites plus de plaisir que de peine. Permettez à un vétéran de
la Presse de vous le dire : vous me paraissez un peu conscrits sur toutes ces questions de
relations entre journalistes. Par exemple, je h’en dirai pas plus, ce serait trop Simplice;
L’UNION MÉDICALE.
357
Les organes des sens offrent des phénomènes singuliers : du côté du goût quel¬
quefois, on observe une délicatesse excessive; souvent on trouve l’appétit exagéré,
et M. Delpech rapporte le fait d’un individu qui dépensait dix francs, en portions de
six sous, à un seul de ses repas. Il semble aux malades que tout ce qui les entoure
exhale une odeur de sulfure de carbone. La vue est affaiblie. Les organes génitaux
présentent habituellement au début une surexcitation extraordinaire. C’est chez
l’homme seulement que l’on observe ce dernier symptôme ; chez les femmes, un sen¬
timent que vous comprenez empêche que les renseignements nous soient fournis, sur
ce point, avec toute la sincérité que nous pourrions désirer. Mais l’excitation des
fonctions génitales se traduit par l’abondance des règles et par des métrorrhagies
qui peuvent souvent être considérées comme de véritables avortements, lesquels sont
si fréquents que peu de ces ouvrières peuvent mener à bien une grossesse. ^
Outre ces symptômes, on observe .encore des nausées, des vomissements, de la
toux, de l’oppression, des mouvements fébriles et des palpitations de coeur.
La deuxième période, ou période de collapsus, est caractérisée par un abattement
profond, par uri affaibli ssenient souvent considérable des facultés intellectuelles. Le
malade semble triste, découragé, indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. La
mémoire est affaiblie : il éprouve de la difficulté pour exprimer sa pensée; il ne peut
trouver les mots, il semble les chercher. La céphalalgie persiste; elle est devenue
gràvative. L’exaltation delà sensibilité fait place à de l’anesthésie et à de l’anolgésie.
La vue se trouble de plus en plus; ramaürose peut survenir ainsi que la surdité.
Du côté des organes génitaux, à rexcitation succède une frigidité complète, d’où
résulte souvent l’impuissance. Si le sujet est jeune, le testicule s’atrophie ou, tout au
moins, s’arrête dans son développement; chez, les femmes, la stérilité est complète;
si, par hasard, elles sont enceintes, elles avortent ; les seins s’atrophient et deviennent
douloul-eux.
Il se mâhifeste une faiblesse musculaire générale, de la raideur dans les membres,
et de la paralysie marquée surtout du côté gauche. La sensibilité au froid est dimi¬
nuée : d’après les expériences de M. Désormeaux, faites à l’hôpital Cochin, ce der¬
nier symptôme résulterait dé l’application locale du sulfure de carbone à la surface
de la peau. M. Delpech dit n’avoir jamais vu dé tremblement et avoir Seulement
sachez seulement que si je pouvais vous donner un prix d’encouragement pour nous éreinter,
je vous le donnerais tout de suite. • ^ ^ ^ ^ ^
J’en reste là pour aujourd’hui, et je laisse la parole au récit d’une petite fêle qüi vient
d’être célébrée pour honorer l’un des nôtres. Céla vaut mieux que de s’égorgil 1er avec de
jolis petits CQUtelets. '■ D' Simplice.
Divonne, 19 février 1866.
Dtvonne et le docteur Paul Vidart.
Hier dimanche, le village de Divonne présentait un aspect inaccoutumé. Dès le malin, les
boites à feu lançaient dans l’air leurs bruyantes détonations. La poudre parlait, selon l’ex¬
pression arabe. Les maisons se pavoisaient des couleurs nationales. Les habitants avaient
endossé leurs plus beaux habits, ceux réservés pour les grandes occasions. Des communes
voisines les paysans arrivaient de tous côtés. On s’accostait d’un air riant et heureux. Les
physionomies semblaient radieuses. Bientôt pn entend les sons harmonieux de la musique :
c’est la fanfare de Gex qui fait son entrée. Puis on voit venir successivement le sous-préfet
en grand costume; des maires et des adjoints ceints de leurs écharpes, et marchant en tête
3es conseils municipaux; des députations de jeunes filles portant des bouquets. Et si vous
demandez la cause de tout ce mouvement, on vous répond que c’est le grand jour, et que,
tout à l’heure, M. le docteur Vidart recevra des mains du premier magistral dé l'arrondis¬
sement la croix de la Légion d’honneur, que l’Empereur loi a accordée par décret du 6 jau¬
ger dernier. Eh oui 1 tout ce monde est en fête comme s’il s’agissait de célébrer la venue
de quelque altesse ou de quelque haut personnage, et c’est un des nôtres, c’est un de nos
confrères qui est le héros de la journée.
358
L’UNIOIN MÉDICALE.
entendu les malades raconter qu'ils en avaiwtité atteint^;, Le pouls, qui, pat fréqupnt
d’abord, subit ensuite un abaissement souvent, considérable. , , ; , . ;
: T.OïUSices phénomènes se montrent simultanément, ,oni;fe. succèdent sans qu’il soit
possible d’indiquer d’une manière certaine l'ordve de .leur dvp, lotion. - . , ,,,
; Je dois ajouter que, si cette deuxième.périodeisuccède à la précéden,te,,.l4i transin
tion ne sé-fait pas brusquement; . elle n’a lieu que pèn ,à peu, ^et souvent^! à-côté d’un
symptôme d’excitation, on en trouve .indiquant une; dépression, de .telle sortcique,
entre. des deux périodes, il existe' un état; intermédiaire , -qui n’appartient, à; propye-»
ment parler, ni à d’une nî à l’autre, C’està cette;périDdeiinte,Fmédiaire que se rap¬
porte l’état actuel demotre malade, lequel, comme vous pouvez vous en convaincre
d’aprèsiles détails que j’ai eu l’honneur de vous donner en; commençant, a d^à préf
senté successivement les deux périodes d’excitation et de collapsus, en 1862ioau mo»
ment où il a été, soumis à l’observation de M. Belpech. ;;y , »
En vous disant. Messieurs,: que ce malade ;a:été;aoumis.aux.inhalatiops.)du sulfure
de , carbone, je voua ai, par xela, même,,, pp^é Je dignoetic.deij’affcctip^^^ pst
atteint.; Çe diagnpstiG. nous est facile, aujQurd’hu,i.,que nous somines.:guides:par les
rem’arquahljeaTjeche.rches de. M. pèl.peeh ; 'mais, .avant lui,, avant. que’ nqu's connns.--
sions l’action dp euifure de carbone,’ il nous eût été copiplétemenL iinpQssible ds |s
formuler, peupétié ■aurions-nous .trou^ |étranges.;lea/mahif§^tati‘oD.s naorb^^^
sent.éeanar oç .maiade, et, ne sachant . àu', Juste à; quoi les ràpacher, nous anripni
hésité entre un. .certain nprnbre de maladies , que je iCfOis énumérer .rapidement en
vous indiquant en quoi elles se rapprochent de l’ihto^iJèaUon su}fo-carbQnée,,eh quoi
elles en diffèreni. .Ôn aurait pu son.ger aux 'intpxicatiDns.^métalllques par Iç mercure,
ou le p,lomh;,mais, dans ces de.rn^e.rs, ph.., nc trouve, p^ période ‘d’eî;,pjtation,i,'Çh_
de plus, l’ administration de bains .'sulfureux produit,^ èbe^z.las individiis 'qui' pnt, ele
soumis aux émanations métalliques, une côlôralion assez caractéristique de là péa.U,
do.nt .la,.prés.ençe,suirirait pour lever tona les,dQutes,.,D’,auli;e6 maladies .s, ont jpliis d-if’
ficiles à dîslinguer, Gesont,.: la paralysie génél’aiô des aUéués,,, la pipuieiai^Üé) èt sur¬
tout l’alcoolisme, , J, ■ - .• ' • ■ : •
La, paralysié, générale des ;ai.i^^),é^ d>6Üx,pério,des^ une
de collapsusy.puelques symptônaes,! cependant, soU parlipuliers a, cette malndieytelf,
Mais le cortégeç’est.fermé.àla sertie de, la yaesse; le,curé et son vicajre y, ont pris .place,
et, musique en tête, il entre dans la coür de rèlablissemeht, hydrothérapique, ,;0,Ené.e de yeri
dures et dlarcs. de triomphe; sur lesquels, Sé d.e.ssinent des écussons,;et des emblèmos aliéfo-
riques. Àh ! c|}er confrère, cbniin'.e votre çfé.ur baltMl lorsque, au brpjjt des, applaudissements
et des viy.^, ÿntre vieil ami, M. Tissot, vous attacha sur la poitrine le syiubole, de rhonuenrl
et comme vous étiez ému (je crois même que vous pleuriez, et je suis ’bien’sùr d’avoir vu
une larme aux .yeux de yolre digne compagne) lorsque ce magistrat rappela en des termes
si chàleurëùx pài’ combien de titres vous méritiez la haute distinction qui vous était accor¬
dée! Vous devez avoir enoore'ft vos oreilles lês secinnlation» unanimes qui vous répondirent
lorsque,, dans les quelques paroles que y, gus prononçâtes, ,v,ous ,£einerpiiez et lg chef de l’État
et là populatian, dés mains de laquellé, disiêz-vpùé» l'i.vOus sémblàii tenir la 'décoration.
C’est que, eh effet, vous l’avez bien gagnée celle croix que vous receviez en ce jour, et qui
vous récompehsâit de vos viugt ans d’e,ffo,rts, de travaux, èt de lullés.,’ Avant vous, Divonné
n’était qu’un pauvre pe.lii village ignoré, perdu au pied du Jura,, te, hasard vous y conduisit.
Vous étiez alors médecin militaire, et vous aviez qpprjs âuprëS;dè '.$çèh#«.^^ ^QUte, lu valeur
du traitement pâr l’eau froidé. VCiis rayiez, ^prouvée' par vôus-m'êine lorsque, bien avant
d’autres, écrits sur le sgi d’Afrique’, et h’aya'nt pdu’r 'tout appareil instrumental qu’une pompe
à incendie, vous vous guérissiez d’üne üèvre tiercé invétérée, rebelle, au quinquina et à l’ar¬
senic. Vous fûtes frappé de là beauté du pays', de rabondahce, de la limpidité et de la fraî¬
cheur des sources de la Versoix. Vous résolûtes alors d’y élpver uu établissement hydro-
ihéràpique. Vous n’aviez guère pour toutes ressources que votre amour pour la sçience»
votre , activité, votre intelligence, et une foi robustei Et, aujourd’hni, le village .4e pivonne
est transformé. Votre nom y attire un nombre considérable dé baigneurs qui ÿ viennent
chercher la santé et renaître à la vie. Vous n’avez pas eu besoin pour celq d’avoir recours â
Iv’UNION MÉDICALE.
359
qoe le tremblotement dès lèvres, qui rend difficile la prononciation de certaines
consonnes; -le délire ambitieux, si caractéristique, qui s’est cependant montré chez
un ouvrier en caoutchouc avec l’absence de troubles digestifs; l’inégalité des pupilles
et toutes ses splendeurs; par dessus tout, la névrose toujours croissante de ces acci¬
dents.
Quant au diagnostic différentiel entre la manie aiguë et l’intoxication par le sul¬
fure de carbone, je n'y insiste pas. Ces deux affections ne présentent qu’une ana¬
logie passagère, et il suffît d’attendre un peu pour éloigner tous les doutes.
Il n’en est pas de môme de l’alcoolisme, qui, soit qu’il affecte la forme aiguë, soit
qu’il soif passé à l’état chronique, offre une ressemblance frappante avec la maladie
dont nous ribüs occüpons. J’ai vainement cherché un symptôme qui pût ni’indiquer
une différence d’action de l’alcool et du, sulfure de carbone : dans l’un et l’autre cas,
ce, sont des actes délirants de même nâtufe -, c’est la même excitation génésique au
début Ipeiitôt suivie de là même impuissance. Cëpeûdant, ifest une qiiës'tion médico-
légaie fort impdftahtc qui s;e rattache à cettë; distinction. En effet, la morale la plus
éieveè, 'd’accord' en celà àyéc la jurisprudence, ne périhèt pas qu’ün homme puisse
arguer de son état 'd’ivressè pour se poustrairé au châtirriént des actes dëlictUéüx ou
Qriminels qu’il a commis. Bien qu’il soit reconnu qu’jl n’a plus son libre arbitre, il
n’en ési pas moins respoinsablé; car il a volontairement àliéhé s‘à raison. Mais si la
répression doit S’exercer çontre, l’ivrogrte, élîë doit épargner celui qui, par des cir-
cpnstànces indépendantes de lui-même, et surtout autres que la débauche, se ‘trouve
dans. un . état anàlogtiè bu identique à t’ivresse : le vigneron qui, àii sortir de son
pressoir, est pris de délire alcoolique aussi bien que l’ouvrier en caoutchoùc qui a
respiré les^' vapeurs du sulfure de carbone. La recherche de la càiise du délire pas¬
sager ou persistant est donc importante pour le médecin légiste, et elle le devient
d’aplant plus dans'le cas spécial qui noüs'bçcupé’ qué le's habitudès d’ivrogriëriesOht
malheureüsemeni trop fréquentes /chez Certains ouvriers, et que, chez' ceux qui tra¬
vaillent au sulfure de carbone, eiles peuvent se développer sous l’influence de cette
excitation toute, particulière qui marque le début de l’intoxication. Certes; en per¬
mettant de, reconnaître îk, véritable CàiiSe des actes violents auxquels se livrent ces’
la réclame ni aux honteuses manœuvres du charlatanisme, Ce sont vos anciens malades éux-
mêmes qui se, sont chargés de répandre par toute l’Europe la réputâlion de vos eaux èt de'
Votre habileté à' lés mah’iei’. " ' ‘ ' ' ' - ’
yotfè établissement est devenu T’un dés plus importants du monde. Il est insuffisant pour
contenir la foule de Ses clients. Et, on même temps que votre fortune grandissait, le bien-
être et là' prospérité sè répandaient dans le village, si bien que, aujourd’hui, la pauvreté et
la misène y sont inconnues, ef que la charité de votre feinme est obligée d’aller dans d’au¬
tres communes chercher des malheureux à secourir.
. Mais vous n’qyez pas eu affaire à des ingrat?, et les habitants de Divonne vous Ont prouvé
un fp, is. de plus que ypus êtes toujours leur bîénfaiteur et leur père, leur consèiffér le plus
sûr, leur ami sincère, leur médecin dévoué qui Sait se dérober aux noihbreuses exi^êncés de
son travail qUptidîen pour aller porter aü 'fit des màlades'. les consolations et les seéours dè
votVe ministèfè.' Aujoûrd’huî Vous êtes riche. La fortuné vous a cOmblë de sés dOnS, mais'
nè'vôuS a phs enivré. Des princes et des princesses viennent vous rendre visite et s’asseoir
û votre table' 'et* vous êtes resté l’homme simple, bienveillant,‘ affable, affectueux pour tous.
Vous n’avez pas oublié vos durs commencements, et vous savez tendre la main au jeune
confrère qni débute, le relever de ses défaillances et l’aider de votre crédit. Aussi, cher
Monsieur Vidart, quand hier soir vous étiez acclamé par les mille voix de la foule, quand
de? feux de joie brillaient en votre honneur, j’aimais A regarder votre figure si loyale, si
franchè et ,si ouverte; vous étiez si heureux des marques d’affection et de sympathie que
vous receviez de toutes parts, que' moi aussi j’étais fier de mon titre de médecin, qui peut
nous permettre de faire tant de bien et de récoUer tant de reconnaissance. Et en vPus voyant,
en vous admirant, jè me consolais de toutes les hypocrisies et de toutes les petitesses des
Tartufes et des Basiles qui déshonorent notre profession.
Ev Ad. Filliette, à Divonne (Ain).
360
L’UNION MÉDICALE.
individus qui, sous l’influence dé leur travail professionnel, sont devenus tellement
irascibles qu’ils ne peuvent supporter la plus légère contradiction, que l’un:d’eux a
failli tuer sans motif un de ses camaradés d’ateliers les intéressantes recherches de
M. Delpech marquent un progrès au moins aussi important pour la médecine légale
que pour l’hygiène. -
Entre l’alcoolisme et l’intoxication par le sulfure de carbone, il n’y a donc qu’une
différence de cause et complète identité de symptômes; mais cette différence étiolo¬
gique existe-t-elle réellement, et aussi complète qu’on serait tenté de le supposer?
C’est ce que nous allons rechercher. i
Je vous ai dit en commençant, Messieurs, que le. mélange employé pour la, vulca¬
nisation du caoutchouc est composé de 1,000 parties dé sulfure de carbone et de 2 à
10 parties de chlorure de. soufre : ces deux liquides peuvent ou exercer sur l’orga¬
nisme chacun une action isolée, ou bien avoir une action nouvelle commune, résul-'
tant de leur mélange ou de leur combinaison chimique. Les observations de M. Dei-!
pech l’avaient porté d’abord vers cette dernière opinion, car il avait été frappé de ce
fait : que les, premiers malades qu’il avait vus, et qui employaient le sulfure de car¬
bone seul, puisqu’ils travaillaient à rimperméable, avaient présenté des symptômes
un peu différents de ceux qu’il observa par la suite sur les fabricants de caoutchouc'
soufflé. Mais il ne tarda pas à reconnaître que cette différence plus apparente que
réelle tenait seulement à ce que les premiers,, absorbant de plus grandès quantités'
de vapeurs délétères, arrivaient plus rapidement a la période de collapsus; dé télle’
sorte que, chez eux, la première pflase de. la maladie constituant la période d’excita¬
tion peut fort bien passer inaperçue, commç,ce]a avait eu lieu chez les Sujets de 'ses;
premières observations. Cependant, l’assdciation de chlorure de soufre introduisait
dans l’industrie, du caoutchouc soufflé un .élément nouveau dont il s’agissait de
déterminer rirnportançe, et c’est, ce que M, Delpech a fait à l’aide' de quelques expé¬
riences : Il renferma des lapins dans une cage à la partie supérieure de lacjüeile il
avait placé des soucoupes remplies de sulfure de. carbone. Les vapeürs,’ en faisOn de
leur densité, retombaient vers les parties inférieures de la cage, par où elles pouvaient^
s’échapper au fur et à mesure de leur production. Quatre jours de ce traitement sùf-^
firent pour tuer des lapins, en employant seulement 20 a 30 grammes de sulfuré de;
carbone par vingt-quatre heures.'
Comme contre-épreuvé, il soumit d’autres lapins à l’action du chlorure de soufre,
dont la vapeur est des plus excitantes; cependant il put laisser, pendant six ou huit
jours, ces animaux séjourner dans la cage en y faisant évaporer des dose, s de chlo¬
rure de soufre plus élevées que celles de sulfure de carbone, qui avaient été toxiques,
et cela sans remarquer d’intoxication véritable, sans observer chez eux aucun sym¬
ptôme de paralysie.
Ces résultats constatés, il y avait ensuite à examiner si le mélange des deux corps
ne pouvait pas produire des accidents plus grands que chacun d’eux séparément.
Mais d’abord, au point de vue chimique, ce mélange ne constitue pas un corps, nou¬
veau, car il n’y a aucune élévation de température au moment où il se fait. Ensuite,'
si on le soumet à la distillation, nous savons que le sulfure de carbone bout à 45o et
le chlorure de soufre à 138® : or, pour peu qu’on vienne à élever la température, le
sulfure de carbone est déjà complètement réduit en vapeur, et produit ses effets alors
que le chlorure de soufre est encore tout entier dans l’alambic. Les expériences faites
avec ce mélange donnèrent des résultats identiques à ceux que l’on avait obtenus
avec le sulfure de carbone seul, d’où cette conclusion parfaitement légitime que ce
sulfure doit être considéré comme le seul agent toxique du mélange employé dans la
vulcanisation du caoutchouc.
En lisant le mémoire de M. Delpech, je me suis demandé si on ne pouvait pas
aller plus loin, si le sulfure de carbone ne renfermait pas en lui un principe qui poui
vait rendre compte de tous les accidents résultant de son emploi, et si son action
L’UINION MÉDICALE.
361
toxique n’est pas due plus particulièrement à l’un des deux éléments qui entrent en
combinaison pour constituer ce corps. >
(La fin au prochain numéro.) F. V.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ D’HYDROLOCIE MÉDICALE DE PARIS.
Séance du 22 Janvier 1866. — Présidence de M. Miache.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
M. LE Secrétaire GÉNÉRAL annonce à la Société que les différentes commissions nom¬
mées dans la dernière séance seront convoquées pour le vendredi suivant, afin d’établir les
basés de l’intervention dé la Société à l’Exposition universelle de 1867.
M. Sales-Girons présenté le, dernier appareil pulvérisateur des liquides, dans lequel se
trouvent réunis tous les modes de' pulvérisation usités pour la thérapeutique thermale. Cet
instrument lui sert d’abord à fixer lés idées sur les trois ou quatre degrés de force et de
finesse qu’on peut donner à la poussière liquide.
1? La plus grosse se produit en faisant passer sous l’impulsion de cinq ou six atmosphères
un filet capillaire d’eau à travers une toile métallique à tissu très-fin. Cette poussière est
destinée è, faire ce qu’on nomme les douches pharyngiennes : elle ne va pas au delà de la
glotte.
2” Avec un degré de plus de force, la poussière liquide sert aux douches du larynx et de
la trachée. ■
3° En remplaçant ta toile métallique par le disque sur lequel vient se poudroyer le jet
capillaire d’eau lorsqu’il sort sous une pression de 15 à 20 atmosphères, on obtient le troi¬
sième et dernier degré de ténuité de la poussière. Ce n’est même plus de la poussière, ainsi
que le fait remarquer M. Sales-Girohs, c’est de la fumée d’eau froide. Or, dil-il, il ne faut
rien moins que cétte forme de fumée pour être sûr que le liquide poudroyé arrive jusqu’aux
bronches, parce que, sous cette forme, les particules sont si ténues, qu’au lieu de s’appli¬
quer par adhésion aux surfaces qu’elles touchent au fond de la gorge, elles rebondissent sur
elles comme les fumées, et sont attirées à l’intérieur par l’acte de l’inspiration. C’est là, du
reste, une des lois; de ta physique. , .
Dans le troisième degré de finesse, la pulvérisation sert au traitement des lésions bronchi¬
ques et pulmonaires. C’est avec cette pulvérisation que doivent être faites désormais les
salles ce respiration dans les établissements thermaux où l’on traite la phthisie,
Avec ce même appareil, enfin, M. Sales-Girons démontre la possibilité et même la facilité
de produire les douches filiformes que M. de Laurès appelle V aquapuncture. hoxs,qüQ le jet
capillaire d’eau est lancé, avec la force de 25 à 30 atmosphères et qu’à 2 pu 3 centimètres
on ie reçoit sur un point de la peau, celle-ei est percée comme avec une aiguille, et il en
résulte dès piqûres avec auréole de liquide infiltré, qui produisent une très-vive douleur. On
a utilisé cètte aquapuncture dans le traitement local des névralgies.
M. Sales-Girons termine en faisant voir les applications utiles qu’on peut faire de la pulvé¬
risation à tous les degrés de projection et de finesse pour le traitement des maladies des
yeux.
M. Lambron demande à M. Sales-Girons d’expliquer comment, avec la pression de la main
seule, il peut produire, ainsi qu’il le dit, une force de 30 à AO atmosphères.
M. Sales-Girons répond que la force produite dépend entièrement du calibre de la pompe;
plus ce corps sera gros, moins la force sera grande, et réciproquement.
M. Jules François confirme les explications données par M. Sales-Girons; ce sont là, dit
M. François, des lois de proportion bien établies, et qui s’appliquent de même aux presses
hydrauliques. Du reste, les faits avancés par M. Sales-Girons ont été confirmés par le ma-
uomètre.
M. Lefort donne lecture d’un travail intitulé : Étude pour servir a l’histoire des gaz des
eaux minérales en général, et des eaux minérales de Néris en particulier.
362
L’UNION MEDICALE.
La Société passe ensuite à la discussion du travail dé M. Durand-Fardel sur* ta dyspepsie,
(V. l’ÜNioN Médicale des Zi, 9 et 11 janvier 1866.) , . ’
M. Bourdon commence par adresser des éloges sincères à M. burand-Fardél sûr 1^ tra¬
vail si intéressant qu’il a communiqué à la Société, et dont il loue surtout la partie physio¬
logique qui, selon M. Bourdon, ne laisse rien à désirerpl regrette toutefois que l’auteur n’ait
point parlé de cette forme de dyspepsie particulière qu’oti peut appeler dyspepsie intesti¬
nale. M. Bourdon aurait désiré aussi que M. Durand-Fardel s’occupât de la dyspepsie herpé¬
tique dont il a communiqué lui-niême, â propos d’une autre qfaéstiôn, plusieurs observations
à la Société d’hydrologie* : ■ ■ ;
. M. PiDOux insiste à son tour su'r cette forme de dyspepsie intestinale, dans laquelle le sys¬
tème de la veine pprte jouerpn si grand rôlej on constate, dans ce.cas une anémie très-pro¬
noncée par défaut 1 4e sanguiniflcation, un amaigrissement considérable sans àucüne' altéra¬
tion organique. Dans la dyspepsie intestinale, il y a alternative de constipation e;^ dp diarrhéé,'
M. Durand-Fardel répond qu’il admet parfaitement la dyspepsie intestinale. Les dyspep¬
sies reliées à. la circulation abdominale QnJl été très-peu étudiées en France, , et Ips Allemands
en ont, de leur côté, un peu abusé ; pour M. bur'and-Fardel, çetle maladie, déjaendant du
système de la veine porte, est une maladie, hémorrhoïdaire.. . Dans cette forme d’affection, en
effet, on rencontre presque toujours dès manifestations. hémorrhoïdaires.extérjé.uré^accqnj-^
pagnées de Tamoindrissement et du ralentissement des fonctions. Le point de d^parl dé cès
engorgements abdominaux est la dUàtation des yaisseaux qui s’accompagne de congestions
passives sur les reins, le foie,, l’utérus. Ce sont des faits importants à étudier, mais dont le
principe échappe; la cause n’èxiste ni dans des états diathésiquès absents, ni dâns des mà-
ladies aiguës. . ^ . ; !
M. PiDOUx fait remarquer qu’il n’est pas rare de trouver surtout chez les femmes hypof
Chondriaques, atrabilaires^ comme on disait autrefois, après une dyspepsie longue* une aug¬
mentation du foie, que guérissent parfaitement les douches froides. Les douches froides
sont même, dans ce cas, un moyen de diagnostic. MM. Bouland et Fleury ontj en effet,
remarqué chez ces malades une tache rouge apparaissant à la région du foie, sous l’influence
de la douche. Il existé encore, ajoute M. Pidoux, une autre dyspepsie qui tient à la gravelle
biliaire, et dans laquelle il n’existe pas de •calculs. Ce n’est pas le. foie, mais la vésicule
biliaire qui est engorgée; quelquefois lesgraviers qui sont .dans la vésicule peuvent remon¬
ter dans le foie'; les eaux de. Vichy réussissent parfaitement: dans ce cas. . ;
A propos de la distinction faite par M. Durand-Fardel entre la dyspepsie et la gastralgie,
M. Pidoux fâil remarquer qu’it y a autant de dyspepsies que d’éléments anatomiques, l’esto¬
mac digère àu moyen de la muqueuse, dèS nerfs, des vaisseaux, des liquides ; la dyspepsie
peut se déconàposer et ne se montrer due dans une- de ses formes; certains dyspeptiques
ont des périodes de gastralgie, ils n’ett sont pas moins dyspeptiques ; certains individus cdra-
mencent par la gastralgie et deviennent ensuite dyspeptiques*
Quant à.ï’herpétisme, dit M. Pidoux, il est à lui seul là cause de 16 dyspepsies sur 20. ■
M, Durand-Fardel, répondant à M. Pidoux, fait observer que la, dyspepsie de la gravelle
biliaire a une physionomie toute particulière; la gravelle biliaire est une maladje qui s’ac¬
compagne de dyspepsie. L’engorgement du foie que M. Pidoux a remarqué chez les femmes,
s’observe aussi très-souvent chez les hommes ; il a son siège à la partie intermédiaire, entre
les deux lobes. Il y a certainement, ajoute M. Durand-Fardel, une liaison entre la gastralgie
et la dyspepsie, car on co,nslate des gastralgies dyspeptiques et des dyspepsies gastralgiques.
M. Durand-Fardel ne partage pas les idées de M. Pidoux sur rherpélismé; c’est iâ une ques¬
tion très-difficile, sur laquelle il a besoin d’étre éclairé.
M. Pidoux affirme de nouveau ses convictions très-arrêtéés.
Celte discussion sera continuée.
Vun des secrétaires des séances, A. Billout.
L'UNION MÉDICALE.
363
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURGIE.
. Séance du mercredi 21 Février 1866. — Présidence de M.Giraldès.
Sommaire, — Suite et fin de la discussion sur l’ophthalœie purulente. — Présentations de pièces et
; d’observations pathologiques.
M. Giraldés, qui parait avoir beaucoup lu et beaucoup retenu Condillac, puisqu’il le cite
souvent, a eu raison de rappejer ‘dans la discussion sur l’ophlbalmie purulente un des prin¬
cipes les ptus Incontestables ét le moins souvent, appliqués qui aient été é'mis par ce philo-
sopbe. , Ce principe, c’est qüé, .dans, tou, te qUéstipn, iUmpprte d,’abord d’èn définir rigou¬
reusement les termes. Qr, c’est ce que, l’on oublie généralemèntdé ‘faire dans les discussions
scientifiques ou autres ; elles ne peuveUt aboutir parce que ceux qui .parlent, parlent de
choses qui . pe sont pas Ipu 1 1 fait les tnêm,è‘èl il s’ensuit qu’après s’étrè longtèmps escrimé, de
là langue («on ungüibus serf rosfro) fet àVôir répandu sur la quéstîop dès flots d’éloquence,
sipon,. des, tçrrents de lumière,, chaque orateur garde son opinion pàr-devers soi, fiiqn Con¬
vaincu, ii a raison et que' ses àdversaires'pnt itpii. cbhiniéhf , s’expliquer iqu’e l’on
tonifip'loüjpirfs dans cette Ornière qu’il sèmble àu prèrnier abord si facilê d'éviter? La raison
en’esl simple. G’est qu’il n’y a rien de .si, difficilé q’ùé' de dbnnèr d’une chose quelconque
une définition exacte qui convienne entièrement à'ellé ét â eiie_seulp , Mo et
pour parler le langage de l’École. Par suite de l’iraperfeclion de nos connaissances sur les
choses qüé nous croyons pourtant le 'mieux connaître, là ' définition là plus serrée laisse
presque toujours autour dp l’objet défini à droite ou, à gauche, en deçà ou au delà, une
lacune par. laquelle çét Objet, Uii,,ëchàppe. 11 faut en prendre son pàrfi et se résigner à
dièciltèr éaiis è’éhtehdr,e, puisque, d’ailleurs, l’on ne discülérait jamais si l’oni s’entendait
toujours, ^ ''
Cette difiiculté dé s’entendre sur les termes mêmes d’une question sur laquelle on discute
lie pouvait être mise plus èh évidehce'que' par les résultats de la discussion Sur l’Ophltialniiie
purülenté. ll'bous à paru que célté discussion au lieu de faire cesser les dissidences, sui¬
vant le Vcèu de.àt! Marjpiin, n’a' fait, au contraire, qué dés manifester davantage; D’unè part,
les àccOùclieùrs semblent repr’ôcher aux chirurgiens de ne' bas COnnaîtré là’ ÿérttable
ophthalinie purulente, et, d’qutre part, les chirurgiens renvoient aux accpuclieprs la mémè
accusation'. Teilè est du moins là 'conclusion que l’ôn peut tirer de l’ensemble des débats et
surtout d’ünO escarmouche ént^^^ Gîraldès'èt M. Depahl, par laquelle ces débats ont été
cloSi 'Lé'fàit ést'qùe ips acçoüchétirs traitent Éophthàlmîe pùrulente tout autrement que lès
chirurgiens proprement dits. 'Mfcir Depaiil et'Blot, suivant l’a pratique traditionnélle de leur
maître M. b'aül fiùbpfs, (ràitent' et gü'éHesèniy dansda plupart des cas, l’ophthàlmie pùruleUté
par des 'cofijTés anodins, par lé collyre de niiralé'd’atgent à 5 ét 10 centigraminèsl
Plus bénin 'encore, M. Panyaù,— ^si' ce n’est liiiiC’est'son père,,— arrive aux mêméS résul¬
tats parlés simpiésspins de propreté.
. Au conM’^^'’^’ ditj de main morté, MM, Trélat,'
Güyoni'_ëîraldès, Le Fort, ém contre là même maladie des collyres au nitrate d’argent
très-cbqceqtrés' éi,,tré,s-éner^ dés 'Cojlÿres, à q , 5 èt 6 gram.tne.s de .sel caustîqué,
M, Mar]^olln,,pllis aud'a^ loin epÇore. Dansles cas graves, Ü se sert dp collyres
faits ayec partieS 'égales d’eau ‘et ’ ide ni'trâté .d’argent. Tous font . parfois usage du crayon eu
nplure,, , q.u.’ii, s. pÿom^neht hardiment sur, les parties enflammées. ' " '
Et^ps accoucheurs, de repr.ocber , aux çhiuùrgiens de^ prendre, un pavé pou.r écraser une
mqucbe ;, et Ips , chirurgiens, à leur tour,, d’acçusèf les accoucheurs de .prétendre tuer un
ours avec une, piqûre d’épinglp. ,, , ' ' ' . ' .
On n’est ’donc pas d’accord sur la nature e t , la gra vité de l’ophthalmie purulente ; les accou-
cheurs.pençhent du côté de l’opliniisme, et les chirnrgiens.vers le pessimisme.
Ges dissidences tiennenl-elies uniquement à ce que l’ophthaimie purulente des, nouveau-
nés, celle,. qu’observent habit^telieinjent les a,cooucheurs, est beaucoup moins grave, de sa
nature, que ceUe des enfants plus avancés en âge, comme M. Giraldès a cherché à l’éta¬
blir? Non, car M,. Depaul a prisjoin, de dire, que les ophlhalmies observées par lui chez les
nouveau- nés, et qu’il guérit habltueli^ment par les collyres à 5 et lOcentig. de nitrate d’ar-
gent„out absolument les mêmes caractères et la même physionomie que celles que l’on
observe dans les hôpitaux d’enfants. M. Depaul est donc certain d’avoir traité et guéri par
ce, moyen la véritable ophlhalmie purulente, ce pourquoi M. Giraldès lui a fait compliment,
et l’a engagé à prendre un brevet, — sans doute sans garantie du gouvernement.
11 y a donc là, entre les chirurgiens et les accoucheurs, une cause de dissidence qui lient
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L’UNION MÉDICALE.
vraisemblablement à ce que les uns et les autres n’entendent pas, par ophthalmie purulente,
une maladie toujours semblable à elle-même. M. Giraldès a fait de louables efforts pour éclair¬
cir la question, en précisant et définissant avec soin ce que, suivant lui, il faut considérer
comme étant l’ophlLalmie purulente véritable. ' ' r; , ; . ;
A ses yeux, la question est très-simple, on la complique à plaisir par des enjolivements. U
distingue : r l’ophthalniie purulente des nouveau-nés; 2° l’ophthalmie purulente des
enfants; 3° l'ophthalmie diplhéritiqiie. Celle-ci diffère complètement de l’ophthalmie puru¬
lente; elle en diffère autant que le croup de Home diffère de la diphthérite de Bretonneau.
Les caractères, l’étiologie, le pronostic, les modalités pathologiques et le traitement dè,cee
deux maladies, établissent entre elles des dissemblances tellement grandes qu’elles né peu¬
vent être exprimées que par la différence dû jour et de la nuit. Il faut donc, de toutenécés-
sité, séparer l’ophthalmie purulente de l’bphlhalmie diphthéritique.
L’ophthalmie purulente doit être distinguée suivant qu’on l’observe chez les enfants noü-
veau-nés et chez les enfants plus avancés en âge., ' ! .
L’ophthalmie purulente des nouveau-nés doit être distinguée encore, suivant qu’on l’ob¬
serve dans la pratique civile ou à l’hêpltal, soit dans les Maternités, soit à l’hospicè dés En¬
fants-Assistés. La différence dans les deux cas, au point de vue de la gravité, est ënprme. On
a vu, aux Enfants-Trouvés, la mortalité par ophthalmie purulente s’élevér au chiffre effroyable
de 80 et même 90 p. 100 des enfants admis, tandis que les enfants riches de la ville, non-
seulement ne meurent pas de cette maladie, mais encore ne perdent qu’exceptionnèllement
la vue. ^
. L’ophthalmie purulente des nouveau-nés se divisé en légère et grave.
La première est innocente, indemne de tout accident sérieux, et guérit facilement par les
médications les plus anodines, même par de simples soins de propreté.
Elle consiste en une simple rougeur de la conjonctive des paupières, en une sorte, ^éry¬
thème muqueux palpébral, accompagné d’une sécrétion blanchâtre, laiteuse, crémeuse, non
adhérente, qui s’accumule dans le cul-de-sac oculo-palpébral et reste en contact avec ia
cornée sans rallérer. Le globe de l’œil présente à peine un peu de roûgeur et d’injection
vasculaire. Û’ést f ophthalmie des enfants riches, celle que les accoucheurs observent dans la
pratique civile. 'i
, L’pphthalmie purulente grave se rencontre dans les hôpitaux, dans les Maternités, dans
les hospices d’Enfanls-Trouvés. Elle est caractérisée d’abord par une congestion considé¬
rable de la, conjonctive palpébràle.et dé la conjonctive oculaire, avec engorgement œdéma¬
teux de cette membrane, d’où résulte un chémosis intense dans lequel la cornée est comme,
enterrée ; eelie-ci est le siège d’une tension considérable, et telle que, lorsque les enfants ne
sont pas convenablement soignés, la membrane est souvent détruite et perforée en moins
de vingt-quatre heures. — Lorsque les enfants succombent, ce qui n’est pas rare aux
Enfants-èfrouvés, on observe, dans leurs yeux, des altérations anatomiques bien différentes
de celles de l’ophlhalmie légère. Dans celle-ci, tout se borne à un peu d’hyperémie exté¬
rieure, la choroïde est exsangue, le pigmentum parfaitement noir, le bulbe de l’œil exempt
de toute altération ; dans l’ophthalmie purulente grave, au contraire, le globe de l’œil, c’est-
à-dire la capsule cellulaire qui enveloppe le bulbe de l’organe, est entièrement vascularisé,
injecté. Il en est de même de l’intérieur de l’œil. La choroïde est congestionnée et res¬
semble à la membrane muqueuse injectée au vermillon ; le pigmentum a presque entière¬
ment disparu sous l’hyperémie; celle-ci occupe également l’iris; la chambre antérieure est
remplie de sérosité, laquelle détermine une tension de la cornée d’où résulte une kérato-
malacie, c’est-à-dire un ramollissement et, finalement, une perforation de cette membrane.
Telles sont les différences entre l’ophthalmie purulente légère et la grave, au point de
vue de l’anatomie pathologique et de la séméiologie; la différence n’est pas moins grande
sous le rapport du traitement. La première guérit facilement par de simples soins de pro¬
preté ou par l’application d’un pinceau trempé dans une solution légèrement astringente,
semblable au collyre au nitrate d’argent à 5 ou 10 centigrammes pour 20 ou 30 grammes
d’eàu, que conseillent MM. Depaul et Blot d’après la pratique de M. P. Dùboisi Ce traite¬
ment réussit toujours dans les cas de cette catégorie; mais, dans l’ophthalmie grave, Î1 est
dangereux parce qu’il fait perdre un temps précieux en inspirant une sécurité trompeuse, et
qu’il est incapable de prévenir le ramollissement, l’ulcération et la perforafibn, souvent si
rapides, de la cornée.
La première condition de l’efiffcacité du traitement de l’ophthalmîe grave, c’est de ren¬
verser complètement les paupières, afin de pouvoir les toucher sur tous les points malades
avec un pinceau de poils de blaireau imbibé d’une solution concentrée de nitrate d’argènt
L’UNION MEDICALE.
365
(2, 4, 6 grammes pour 100 grammes d’eau). Lorsqu’on se borne à instiller le collyre entre
les paupières simplement écartées, la paupière supérieure échappe à l’action du médicament,
qui tombe directement sur la cornée et achève de la perforer si elle est ramollie et ulcérée.
Avec le pinceau, au contraire, on est sûr qu’aucun point des surfaces malades, placées
directement sous les yeux du chirurgien, qui peut ainsi se rendre un compte exact de l’état
des parties, n’échappe à l’action du collyre. La cautérisation faite, on neutralise l’excédant
du caustique à l’aide d’une solution de chlorure de sodium, ou sel de cuisine, qui décom¬
pose le nitrate û’argent.
On arrive ainsi par l’usage des fortes solutions caustiques à guérir plus efficacement et
plus rapidement la maladie que par les procédés ordinaires. — Le nitrate d’argent est préfé¬
rable à tous les autres collyres employés, tels que ceux au sulfate de zinc, à l'azotate de
plomb cristallisé, aux collyres d’alun, de sulfate d’alumine et de fer, et autres sels astrin¬
gents.
Il faut employer ce traitement sans hésitation, dès le début de l’ophthalraie purulente
grave des, nouveau-nés; car, en vingt-quatre heures, et même moins, elle peut amener la
pefforation de la cornée et la perte de la vue.
M. Giraldès repousse absolument les scarifications des paupières, soit à rextérienr, SQil à
l’intérieur, dans les cas de tension, de tuméfaction, d’étranglement du globe oculaire. Ces
scarifications de la peau des paupières, ou de la conjonctive palpébrale, n’amènent aucim
résultat; c’est, en vain que l’on espère prévenir ainsi l’ulcéralion et la perforation de la cor¬
née. Ce n’est pas le chémosis conjonctival qui met en péril celte membrane, mais, plutôt la
tension que subit la cornée, de dedans en dehors, par l’hypersécrétion du liquide de la
chambre antérieure, exactement comme dans les cas de glaucome suraigu. — Les scarifica¬
tions de la conjonctive, suivies de çautérisaliçn de cette membrane avec le nitrate d’argent,
y déterminent,, en ontre, des lignes de tissu modulaire qui, exerçant un frottement continuel
à la surface de la cornée, donnent lieu à des kéraUtes indéfiniment prolongées.
Tel est, suivant M. Giraldès, le meilleur traitement de l’ophllialmie purulente graye des
nouveau-nés. ;
L’ophthalmie purulente dès enfants plus âgés ne présente pas les mêmes conditions que
la précédente. Elle offre une échelle de gradation telle qu’il est difficile d’en donner une
description générale. Son traitement consiste d'abord à soustraire, autant que possible, la
cornée au conlact de la sécrétion extrêmement abondante et irritante de la conjonctive, et
aussi â la pression qu’exerce sur elle la paupière supérieure tuméfiée et enflammée qui,
s’appliquant directement sur la cornée, en provoque le ramollissement, l’excoriation et l’ul¬
cération. Pour cela, c’est encore la cautérisation avec le pinceau imbibé d’une solution forte
ou même avec le crayon, de nitrate d’argent appliqué directement sur les paupières entière¬
ment renversées, qui constitue le mode de traitemenlle plus efficace. Lorsque le gonflement
douloureux des paupières s’oppose à leur renversement, il faut chloroformer, les malatïes. On
peut alors, grâce à l’anesthésie, opérer ce renversement, mettre à nu toute la surface de la
conjonctive, constater exactement son état, ainsi, que c.elui de la cornée, ne laisser aucun
point malade du repli oculo-palpébral qui, échappant à l’action du caustique, puisse entre¬
tenir la maladie et la propager ensuite aux glandules muqueuses, et même à la glande lacry¬
male, comme on peut l’observer dans un certain nombre de cas.
L’excision et les scarifications de la conjonctive n’offrent, ici, pas plus d’avantages et sont
suivies des mêmes inconvénients que dans l’ophthalmie purulente des enfants nouveau-nés;
elles. ont pour effet de produire des cicatrices linéaires qui, par leur frottement continuel sur
la conjoctive cornéenne, dépouillent la cornée fie son revêtement conjonctival, et détermi¬
nent ces kératites panniformes interminables que l’on rencontre si souvent chez les enfants
dont les conjonctives ont été scarifiées.
En résumé, suivant M. Giraldès, le traitement efficace de l’ophthalmie purulente doit rem¬
plir les deux conditions ci-après :
1“ Renverser entièrèment les paupières, de manière que le chirurgien puisse se rendre un
compte exact de l’état des parties et agir sur tous les points malades ;
2“ Cautériser toute la surface de la conjonctive palpébrale, y compris le cul-de-sac oculo-
palpébral, avec un pinceau imbibé d’une solution concentrée de nitrate d’argent, ou avec le
crayon de la même substance. Ce caustique doit être employé de préférence à tous les
autres.
M. Giraldès repousse absolument l’emploi de Tacide chromique, proposé par M. Serre
(d’Alais)^ps le îraitement de la conjonctivite granuleuse qui suit assez souvent l’ophlhalmie
366
L’üNION MÉDICALÉ,
purülenle. Sans doute, on est S’^ de détruire aiûsi lès granulatTéri^î mais ën dê'fruisartl a'us^'
ta membrane qui les supporte et là cornée qui est dëssbus. '
M. Giraldès termine en s’excusant d^avoir si longie,mps entretenu la Société, dé chirurgie
de « banalités « qui, dit-il, sont la monnaie cpuratile dé la sCiéhce, '
M. MAKJOLiir ne craint pas d’encourir le reproché que M. Giraldès s%t gratuitemeut
infligé à lui-même. Aussi a-t-il reproduit, dans sa seconde allocution, absolument la mêmé'
série de faits et de raisonnements que dans son argumentation première.' Nous renvoyons
donc à notre dernier compte rendu le lecteur qui serait désireux de connaître l’opinion de
M. Marjolin au sujet de l’ophthalmie purulente^ . r, ■
M. Le Fort s’est surtout’ occbpë de la question deia contagion de Cetté maladie, car c’est t,e’
plus ordinairement par contagion qu elle naît et qu elfe se propage. Pour empêcher délie pro-'
pagatipn dans son service à I hopital des Enfants-Assistés, M. Le Fort a pris une série^dè dis¬
positions que lui' a facilitées lé bon vouloir de l’Administration, éomme la non-cOmmiinjcalibn
des deux salles dont son service ée compose, isolement rendu possible.par le doublement du
personnel affecté au soin des petits malades. Toute communication est ainsi empêçli'ée entre
là salle deé ophthalmies 'et cellfe ou sont réunis lés erilanls aïfèints d’autres maladies «hj-
rurgicaleè. Chaquë enfant affécté d ophthalmie a sa bouteille décOllyre, son pmçeau,' son linge
propre souvent renouvelé, de même que les objets dé -iTtérie, les rideaux, étc., de manière à
eotréténir autour du petit malade la plus grande propreté. M. Lé Fotl'a pris également totite'^
lés pYëèaütions possibles pour ne pas sérvir fui-même d Agent de cOrtl'aigion de la maladie:
Enfin, l’Administràtion- a pris une mesure excellente pour diminuer ahlanl que possible,'
dans t'hospîée des Enfants^Assistes, le nombre des ôphthalmiè^ purulentes et, partant, ta
population générale de rétablissement, en confiant de préférence à des ivourricéS de la cam¬
pagne les ènfants'nouveau-nés entrés à 1 hopitcil avec uWé ophthaitaie puKilente. Éh' sômmej
l’AdministraliOh à fait les plus louables efforts pour améliorer les conditions hygiéniques si
déplorablfeé dé l’hospice des Enfanls-ASsisles, conditions qùi sont la piincipale cause de la
grande mortalité qui règne dans cet etablissement, et, en particulier, de la mortalité dé
l’ophthalmie purulente, quoique, . pour, ce dernier casj le chiffre de la mortalité 'Se drouve
être exagéré par suite du vice signalé par M. Marjolin dans les statistiques administratives'
Quant au Irai lémént de l’ophthàlmie pUrtilenlé, M. Le Fort, comme M. Giraldès; repousse
les Scarifications des paupières, qui ne lui ont jamais 'donné de bons résultats Comtae
M. Giraldès, Il donne là préférence au hilrale d’argent employé, dès le début, avêc une trèS-
grandé énergie, ét appliqué sur toûté l’étendue'de la conjonctive palpébrale mise à nir par
le renversement deâ paupières. Ce renversement n’est’ possiblè, le plus Souvent, qVie grâce 'à
l’anesthésie produite par l’inhàlatiori du chloroforme. M. Le Fort emploie habitUeHementlé
pinceaü trempé dans une solution de 1 gramme de nitrate d’argént pour 30 grammes d’éau,
oU biéïl encore la oautérisalioh avec le crayon lui-iriême. L’excédant du caustique est neu¬
tralisé par des injections d’éàü salée. . .
M. Le Fort n’a jamais rien Obtenu dèhori dé l’âphlMilioh dés sahgsues aux tempes etaUX
paupières. Il s’est parfois bien trouvé dé rusage dhin collyre fait aVec un mélange de
teinitfré d’iode, de glycérine et d’eau, en instillàfion ioùles' leS demi-heures. — Il acbèpté,'
d’ailleurs, complètement la distinction faite par M. GlValdèS èhtre l’ophthalmie dëé noUveau-
nés et celle des enfants au point de vue de k gravité.
Quant à Tophthalmie diphlhériliquefM. Xé Fort n’a pas eu l’occasion d’Obsérvér là maladie
que M. de Graefe décrit sous ce. nom, et qui diffère essentiellemeni: de Fcphthalmie diphthé-
ritique française: ^'l«. nom d’ophthalmie flnstique est celui qui convient à la maladie
décrite par le professeur de Berlin.' Entré Tophthalniolegiste allemand et léS ophthalmolO-*
gistes français, il ne s’agit là que d’une question de . nomenclature ou de grammaire. --^11
s’agit d’une question de diagnostic, a répttqué M. Giraldès. ■ . i;!;
M. Depadl, après avoir écoulé avec allenlion tout ce qui a Alq dit sur’l’ophlhalnp'e.puru-
lenlé; n’g trouve pas des mollfs suffisants lioiir modifier ses premières cohvicUohs, Il s^àllèp-
dait à ce que M. Giraldès, ayant' dit qu’il fallait établir une distincUbn entré l’oplilhalmie
purulente' des nouveau-nés et cette des enfants, S’occuperait d’établir Celte diStiticiîbn.* Il
n’en a rien été. M. Giraldès a tout confondu dans la dîscnssion, en sorte qU’il est impossible
de savoir quels sont, d’après lui, ces préfèndiis caràétércs' distinctifs qu’il d'èclàré éXîSier
entre tes deux ordres de faits dont il s’agit. Que cette différence soit réelle ou non, M. Üé-
paut, en cé qui le éonceréB, n’a entendu parler qiîié de rOphthalmié pfirulènté dés hOüvèau-
nés, c’eil-à-dir& d’enfants' âgés dé qilelqués jOurs à 3 ôü A mois, dU, éî l’oii veut, cônimd
L’UNION MÉDICAIÆ.
367
limite eitréme, d’environ un an» U maintient que !ea enfants obeervép par lui et Irailésayec
succès par le collyre à 5 et 10 centig. de nitrate d’argent pour 20 et 30 gr. d’eau, étaient
bien atteints d’opthalmie purulente ; non pas de cétle ophthalmie qui guérit toute seule avec de
l’eau de laitue, ou de sureau, pu avec le lait des nourrices, mais de cette ophthalmie purulente
véritable caractérisée par la tuméfaction énorme des paupières, l’injection considérable de
la conjonctive rouge, gonflée, douloureuse, sécrétant une quantité abondante de pus qui,
lorsqu’on Vient à écarter les paupières, s’échappe sous forme d’un flot verdâtre ou jaunâtre.
Telle est l’ophthalmie purulente, incontestablement purulente, que l’on Observe chez les enfants
nouveau-nés, et qui peut, si elle n’est pas convenablement traitée, amener en vingt-quatre, ôti
quarante-huit heures la perforation de la cornée et la perte des yeux. Eh bien, cette ophthal¬
mie purulente, si grave en apparence, guérit admirablement bien, dans l’immense majorité
des cas, par l’usage d’un collyre à 5 ou 10 centigrammes de nitrate d’argent, aidé de grands
soins de propreté.
Il est extrêmement rare que les enfants ainsi traités perdent la vue. M. Depaul s’en tient
donc à cette méthode qu’il a reçue de M. Paul Dubois et qu’il ne veut pas changer Contre
aucune autre', puisqu’elle lui a procuré depuis vingt ans et lui procure encore tôuâ les jours
les meilleurs résultats.
M. éiRALpÊs rappelle qu’il a pris soin dé distinguer l’ophlhalmié purulente' légère de
l’ophtlialmié purulente gravé, et d’établjr, par la description des lésions éxtra et intra-ocü-
lairesdont la maladie "s^acéompagne dap's T’un et l’autre cas, ïeqdâraclères anatomo-patho-
logiqués sur lés'quels cétté distinction répôse. Si M. Depaul guérit avec quelques gouttes de
collyre à 5 ou 10 centigr. de nitrate d’argent, les graves altérations dont; s’accompagné la
véritable ophthalmie purulente soit à l’extérieur soit ' à l’intéMeur du globe bcuïaire,
M. Giraldès fait à M. Depaul tous ses compliments et l’engage à prendre un brevet.
M. Depaul a accepté les compliments .de M. GjraldèSj, mais nous doutons qu’il demande un
brevet pour le traitement de l’ophthalmié purutériféV^uisqu’il a eu soin de déclarer à plu¬
sieurs reprises que ce n’est pas lui, mais M. Paul Dubois,'qui est l’inventeur de la méthode,
ce séraif 'dôftç à ^î. Paul Dubois qu’appartiendrait te brevet, sans garantie de M. Giraldès.
' — bans la dernière séance; M. LabOrie a présenté un malade auquel il a pratiqué avec
succès l’amputation sus-malléolaire de la jambe, par un procédé â' lambeau postérieur con-
fénant lé Tëndôh d’Achille et permettant à l’opéré- dé prendre dans la marche un point
d’appui solide sur son moignon.
Dans Cèlte séàncé, ie même chirurgien a placé sous les yeux de ses collègues le membre
inférieur d’un individu auquel il a faib à l’Asile impérial de. Vincennes, l’amputation de la
cuisse par la méthode à lambeaux, pour une tumeur fibro-plastique du genou, prise par des
chirurgiens distingués pour une hydarthrose de cette artiqulalion. La portion de ;fémur
enlevée présentait, à la partie supérieure,, les caractères propres à l’ostéite condensante ou
éburnée, tandis qu’à la partie Inférieure existaient les sigues de l’ostéite raréfiante. Le.malade
opéré depuis quelques jours,,a)Iait aussi. bien que possible. ^
— M.-Le Fort a présenté le crâne d’un pauvre cpntrebandiei: tué par la bali©,. d’un doua¬
nier. L’observation offre cela de remarquable que la balle n’a pas été trouvée dans la cavité
crânienne, bien qu’fi n’y eût au crâne qu’un seul trop; d’où rouA conclu qu’elle était sortie
par où elle était entrée. Le. mêm,e , a présenté deux observatiops du surnumërariat des
doigts dans lesquelies l’hérédité semble avoir joué le principal rôle.
DÉsqaîkrEAq^.pré^ de M, le docteur .Wecker^ deux observations d’ec-
tQpie.^qqngéniale, d'u’ ,cr!ism}iin çhez 'qéù^ mèbe 'père ‘et dé là mémé’ mère.
M. Wecker rappelle à ce sujét qu’ïl montra, en 1860, ‘à la Société de chiriirgie, ufi'malàdé
auquel il avait pratiqué une opération pour un vice de confôrmatiod semblables — M. Dè-
SOrrnèa'ùx réclamé, aü nom du même ophthâlmolc^tàtè, Confrë rassertifln' de M. Giraldès,
qui, dans la discüSsiôh sur l’ophthalmie purulente, a dit -que Pophthalmié diphthéritique
n’avait été bien décrite que dans les travaux de M. de Graefe et deiJapobson. M. Wecker,
qui est Allemand d’origine et Français de diplôme, a fait dans sa thèse la description de
l’ophthalraie diphthérUique; mais.M, Giraldès soutient que cette thèse a’est qu’une analyse
du mémoire de M. de Graefe. Aux Allemands donc appartient encore l’honneur d’avoir éclairé
également ce point d’ophthalmologie. Si l’on se rappelle que d’Allemagne sont venus, entre
autres découvertes, le laryngoscope, l’ophthalmoscope çt le stomatoscope, ou peut dire avec
quelque vérité
• G’hst du Nord, aujourd’hui, que nous vient ta lumière.
D' A. Tartivel,
368
L’UNION MÉDICALE.
hémoptysie mortelle par rupture D’UNE BRANCHE DE L’ARTÈRE PULMONAIRE. — Un
homme de 28 ans entra, le Ix novembre, à l’hôpital de Bromploh, dans le service du docteur
Cotton, avec tous les signes d’une phthisie au troisième degré. De légères hémoptysies
étaient survenues au début remontant è einq mois ; maiSj quelques jours après son. admis¬
sion, il en survint une très-abondante, de plus d’une demi-pinte, laquelle se renouvela le
2ô novembre avec une telle intensité, que le malade succpmbajûentôt.
L’autopsie confirma le diagnostic e.n montrant plusieurs cavernes à droite, et à gauche
avec des débris de tubercule, mais sans dépôt sanguin, excepté d.wis une Iqrge cqv.erne du
lobe inférieur droit, où un petit caillot irrégulier, décploré en pàrlie, fut .découvert. Son
enlèvement laissa voir une petite saillie au fond de cetle caverne, qui, api'ès examen, fut
reconnue pour être un anévrysme d’une artère d’un calibre moyen. Ce vaisseau était à nu,
disséqué dans cette caverne dans une étendue de trois quarts de pouce et s’était dilaté dans
cette étendue, bien que soutenu, supporté encore d’un côté par le tissu pulmonaire. Une
constriction au milieu du vaisseau formait comme deux anévrysmes distincts, dont le plus
volumineux était gros comme un pois. Il était sans caillot ni rupture; mais l’autre était
entouré et rempli d’un caillot adhérent et décoloré en partie. C’était éyidemmenl.la source
de l’hémorrhagie, fatale, une ouverture du vaisseau ayant été reconnue et vérifiée ensuite.
(Merf. rimes; janvier.)
Il est donc arrivé, dans ce cas, qu’une petite branche de l’artère pulmonaire, Iravei’sant
une caverne au lieu de s’oblitérer comme il arrive ordinairemenl, ést restée péfipéable et
s’est dilatée à défaut d’être soutenue, entourée dè, tissu pulmonaire., Ün petit anèvi’yàtùe est
ainsi résulté,, non-seulement du défaut de support des parois du yaisseau, mais dé la dégè7
nérescence du tissu qui l’entourait. C’est un mode dé prpductiôn de rhéraoplysie assez rare
et curieux pour être signalé, — P. G. . , .
COURRIER.
CONCOURS. — L’argumenlation des thèses du concours d’agrégation (section. 4e médecine)
commencera le lundi, 12 mars prochain. Voici les sujets de thèses et l’ordre dans lequel les
argumentations doivent avoir lieu : . < ,v
Première séance. M. Raynaud : Dè la révulsion* Argumenté par MM. Ferrand et Paul, -r
M. Desnos: De l’état fébrile. Argumenté par MM. Baudot et Isambert.
Deuxième séance. M. Gouraud : Caractères généraux des maladies épidémiques. Argumenté
par MM. Blachez et Martineau, — M. Proust : Des différentes formes de ramqllissemmt du
Argumenté par MM. -Peter et Bail, ü.: ; :
Troisième séatice. Mi Barnier : Des éléments morbides en général. Argumenté par MM. Si^
mon et Raynaud; M. Ferrand : Expliquer comment la mort vient dans les différentes mar
ladies : la tkérdpeuliqué peui-etlè en tirer parü’?' Argumenté par MM. Paul et Desnos.
Quatrième séance. M. Baudot : De l’introduction des médicaments en thérapeutique. Ar¬
gumenté par MM. Isambert et Gouraud. — M. Blachez : De la stéatose. par
MM. Martineau et Proust. -
Cinquième séance. M. Peter : De la tuberculisation en général. Argumenté par MM. Bail
et Barnier. — M. Simon : Des maladies puerpérales. Argumenté par MM. Raynaud et
Ferrand.
Sixième séance. M. Paul : De l'antagonisme en pathologie et en thérapeutique. Argumenté
par MM. Desnos et Baudot. — M. : Parallèle des maladies générales et des mala-
rfî’es localei. Argumenté par MM. Gouraud et Blachez. ‘ , . ■■
Septième séance. M. Martineau : Des endocardites. Argumenté par MM. Proust et Peter.
— M. Ball : Du rhumatisme viscéral. Argumenté par MM, Barnier et Simon.
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decin est vacante dans cette ville. Arcis, placée au centre de villages importants, a une
population de près de 3,000 habitants; elle n’a qu’un seul médecin pour la ville et les cam¬
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Bestaurant. Calorifère.— ,Pn'® très-modérés.
aUlNOUINA CHAMOUIN
on Extrait iiqnide
POUR LA PRÉPARATION ÉCUXOMIOCE ET INSTANTANÉE
DU VIN DE aUIHaUINA
Il suffit de verser le contenu d'un flacon dans
un litre de bon vin pour obtenir aussitôt un Vin
de quinquina très- amer, très-limpide, et présen¬
tant tous les caractères d’une bonne préparation.
Outre réeonomie qu’il procure aux malades, ce
produit est le seul qui assure k un médicament
précieux une composition constante, et, par suite,
un, effet certain. — Cette double considération le
recommande aux praticiens.
Prix du flacon, 3 fr. dans toutes les pharmacies.
Dépôt général chez M. TRUELLE, droguiste,
15, rue de la Verrerie, k Paris.— Dépositaires spé¬
ciaux k Paris : MM. Ferrand, 20, faub.'St-Honoré ;
Traverse, 79, boul. Beaumarchais ; Guyot, r. Gaz-
lin, près l’Abbaye ; Deslauriers, 31, rue de Cléry.
Sirop min. sulfureux au Goudron
de CROSNIER, pharmacien. Ce Sirop est em¬
ployé depuis quinze’ans pour guérir les Affectioris
chroniques des bronches et des poumons , Toux,
Rhumes, Bronchite rebelles et Phthisie coîhmen-
çàrite. — Pharmacie , rue Montmartre, 95.
Electricité médicale. — Appareils
MORIN, approuvés par l’Académie de méde¬
cine, recommandés par les ouvrages spéciaux et
employés avec succès dans les hôpitaux civils et
militaires, r. Séguier, 14, anc. r. Pavée-St-André.
PILULES CRONIER
A L’IOPURE DE FER ET DE QUININE.
Extrait de la Ga&ette des hôpitaux, 16 mai 1863.)
NouspôiivonsdirequeM.leD’CnoNiER estle seul
qui soit arrivé k produire ce médicament k l’état
fixe , inaltérable , et se conservant indéfiniment.
Par conséquent , il a donc un avantage réel sur
[ toutes les préparations ferrugineuses,
j Rue de' Grenelle Saint-Germain, 13, k Pafis.
L’emploi du Sirop antiphlogistique
de BRIANT dans le traitement des inflammations
et irritations de l’estomac, de la poitrine et des in¬
testins est justifié, non par l’effet d’une vogue pas¬
sagère, mais par quarante ans de succès, pm de
nombreuses observations publiées dans lès jour¬
naux de médecine , et surtout par l’appréciation
suivante tirée d’un rapport officiel :
« Ce Siriop,préparé avec des extraits de plantes
jouissant de propriétés adoucissantes et calman¬
tes, est propre à Vusagepour lequel il est composé)
il ne contient rien de nuisible ou de dangereux .
; Pharmacie BRiANT,Tué de Rivoli, 150, entrée rue
{ Jean-Tison, k côté, Paris.
PILÜLES ÂNTI-NEVRALGÎOUES
Qu D^ CRONIER.
11 n’est pas un praticien, aujourd’hui, qu ne
rencontre chaque jour dans sa pratique civile au
moins un cas de névralgie et qui n’ait employé le
sulfate de quinine, tous les anti-spasmodiques, et
même l’électricité. Tout cela bien souvent sans
aucun résultat.
Les pilules anti-névralgiques de Grenier, au con¬
traire, agissent toujours et calment tou'.es les né¬
vralgies les plus rebelles en moins d’une heure.
Dépôlr; Chez Levasseur , pharmacien , rue de la
Monnaie, t9, k Paris.. f
GOliTTËS NOIRES ANŒAISïS
Généialement,ràation de l’opium ordinaire
m teinture (laudanum) est reconnue comme
étant pernicieuse, produisant l’insomnie, l’en¬
gourdissement et souvent le délire.
^ ^ ao 1 J* Ces effets sont évités par l’emploi du BLACK
Ph. anglai^, Roberts et Co, 23, pl. Vendôme — Celui-ci, dans la plupart des cas,
produit, au contraire, les effets bienfaisants d’un narcotique, sans aucun des inconvénients résultant de
l’emploi du laudanum’, de 8 » lo gouttc<A suivant le cas.
SEUL DÉPÔT
L’UNION MÉDICALE.
NOTICE sur le VIN DE BIIGEAED
AU aUlNaUlNA ET AU CACAO COMBINÉS.
La difficulté d’obtenir la tolérance des voies di¬
gestives pour le quinquina elles amers en général,
est un écueil en thérapeutique qui a fait, plus d’une
fois, le désespoir des praticiens. Mais depuis l’in¬
troduction dans la matière médicale, de la combi¬
naison nouvelle dite viin tont- nutritif, où le
cacao se trouve intimement uni au quinquina, pour
en tempérer l’astringence, cet inconvénient est to¬
talement conjuré, et l’estomac le plus Impression¬
nable n’est plus offensé par le contact du tonique
par excellence.
Gette préparation, adoptée par les médecins les
plus distingués de la France et de l’étranger, et pa¬
tronnée par la presse médicale de tous les pays, est
définitivement entrée dans le domaine de la pra¬
tique journalière, où elle a pris la place de toutes
les autres préparations de quinquina, en usage dans
le passé.
Les propriétés du vin tonl-nutrltlf de Bu-
geand, préparé au Vin d’Espagne, étant celles
des toniques radicaux et des analeptiques réunis,
ce médicament est merveilleusement indiqué dans
tous les cas où il s’agit de corroborer la force de
résistance vitale et de relever la force d’assimilation
qui sont le plus souvent simultanément atteintes.
On le prescrira avec succès dans les maladies qui
dépendent de V appauvrissement dusang, dans les
névroses de toute sorte, les (lueurs blanches, la
diarrhée chronique, les pertes séminales involon¬
taires, les hémorrhagies passives, les scrofules,
les affections scorbutiques, la période adynamique
des fièvres typhoïdes, les convalescences longues
et difficiles , etc. 11 convient enfin d’une manière
toute spéciale aux enfants débiles, aux femmes dé¬
licates et aux vieillards afiaiblis par l’âge et les
infirmités.
La préparation de ce Vin exige pour la dissolu¬
tion du cacao des appareils spéciaux qui ne se
trouvent point dans les officines. Il ne faut donc
pas croire qu’on obtiendrait le même produit en
formulant simplement du quinquina et du cacao in¬
corporé au vin d’Espagne. Pour être sûr de l’au¬
thenticité du médicament, il importe de le prescrire
sous le nom de VIN DE BUGEAUD.
Dépôt général chez LEBEÂULT, pharmacien,rue
Réaumur, 43, et rue Palestre, 27 et 29, à Paris.-r-
Chez DESLANDES, pharmacien, rue du Chercho-
Midi, 5 ; — et dans les principales Pharmacies de
France et de l’étrangér.
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BELGIQUE: Bruxelles, Ch. Delacre, 86, Montagne de la Cour; Anvers, De Beül ; Arlon, Hol-
lenfeltz; Dînant, Mathieu; Huy, Poutrain ; Liège, 'Goossins; Hendrice; Louvain, Van Arem-
befg-Decorder ; Namur, Racot; Terinonde, Jassens; Verviers, É. Chapuis; Alos, Schallin;
Gand, Puis; Bruges, Daëls; Ostende, Kokenpoo; Courtrai, Bossaert; Tournai, Sykendorl;
Mons, Garez; Boussu, Brouton; Charleroi, Perleaux ; Roux, Petit; Marchiennes, Pourbaix;
Châtelet, Depagne; Qualrebras (près Charleroi), Demanet; Fleurus, Ceresia; La Planche,
Dethy; Spa, Schaltin.
hollande: Amsterdam, Uloth; La Haye, Renesse; Rotterdam, Cloos.
SUISSE : Genève, Suskind; Fol et Brun ; Weiss et Lendner; Bâlè, d' Geiger; Berne, Wild-
boltz; Fribourg, Schmitt-Muller ; Neuchâtel, Jordan ; Porrentruy, Ceppi.
ANGLETERRE : Londres, Jozeau, Hay-Market, 49. — Chester, Georges Shrubsole.
ESPAGNE : Madrid, Borell.
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Tout ce («lî concenie la; Rédaction doit élue adgesséià M. le Docteur amédie x.A'touk , Rédacteur eu chef. — Tout ce <(M
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
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VIN DE QUINQUINA AU MALAGA
Préparé par LABAT, pliarmucien , 21, rue Sainte- Appoline , à Paris.
Le Vin de quinquina au Malaga de M. Labat-Abbadie se recommande aux Médecins par le
choix du quinquina et par celui du vin.
M. Labat emploie le quinquina gris* On sait, en effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs du quinquina : la quinine, la cinchonine, le rouge cincho-
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par le Codex
pour tous les bons vins de quinquina) ; il dissout et il garde en dissolutiont §rkc.e à son alcool
et à ses acides, le quinate de chaux, le rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que.
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
VIN TONIQUE LE GOUX
AU QUUVQCiniA ET KAROUBA.
Préparé avec un quinquina à titre constant et
le fruit du karoubier d’Afrique, ce 'VIm offre aux
malades et aux médecins les précieux, avantages
du Quinquina, sans en avoir les inconvénients.-:
C’est la seule préparation de quinquina qui ne
constipe pas, en raison des propriétés assimila¬
trices et laxatives du Haronba, qui lui donné en
outre une saveur agréable.
Dépôt : Pharmacie BOULLAY,
Paris, rue des Fossés-Montmartre, 17. .
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Sous la direction de M. le docteur Joi-y. .
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relles à l’Hydrofère de Mathieu (de la Drôme).
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Busses, etc. — Fumigations. — Bymnase.
— Cabinet de consultation pour MM. les Médecins.
Ce bel établissement est ouvert toute l'année.—
Bestaurant. Calorifère.— Prix très-modérés.
D
Ce Vin présente aux médecins et. aux malades
des garanties sérieuses comme tonique et fébri¬
fuge. Le titrage garanti toujours constant des al¬
caloïdes qu’il contient, le distingue de tous les
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gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
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L’ÜNION MÉDICALE.
‘ Mardi 27 Février ISCB.
SeMUAIRE.
F. PApis : La trichinose. — 11. Cuniode médicaie (hôpital de la Pitié, service de M. Gallard) : Intoxi-
, .cation par le sulfure de carbone, chez les ouvriers employés k la vulcanisation du caoutchouc. — III.
Statîstique MÉmco-cHiBtRGicAi.E : Compte rendu, résumé et conclusions du Rapport au Conseil de
■ santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical pendant la campagne d’Orient, en
1854-1856.— IV. OBSTÉTRIQUE : Grand fibroïde k la paroi' postérieure de l’utéfus chez une primipare,
occupant tout l’intervalle de Douglas; reposition opérée avec succèsV forceps, enfant mort; mère
. restée libre de toute réaction. —V. Courrier. — VI. FEUn.tEtoN : Chronique' départementale.
Paris, le 26 Février 1866.
l^a Trichinose.
; M. le docteur Georges Pennetier veut bien nous communiquer une note lue par
4üi récemment à la Société des amis des sciences naturelles de Rouen, et qui résume
très-bien l’état de nos connaissances actuelles sur la trichine et la maladie à laquelle
cet helminthe donne lieu.
J. .... L’horreur qu’inspirait aux juifs l’osage de la viande de porc est tous les jours jus-
■tiflée par les nouvelles conquêtes dé la science. L’inobservance de la loi mosaïque détermi¬
nait chez eux lés plus hideuses maladies, elle en occasionne chez nous de mortelles. Nous ne
citerons que pour mémoiré \e tænia, ou ver solitaire, pour ne parler que à’un petit ver
microscopique, la trichine, qui produit actuellement en Suède les plus grands ravages sur
plusieurs races d’animaux et décime en ce moment là population d’un village situé- près de
Magdebourg. . .
. Ce petit helminthe, spécialement propre au cochon, peut affecter presque tous les animaux
carnivores et omnivores; l’homme, par conséquent. Chaque année, les annales médicales
d’outre-Rhin enregislrent.de nombreux cas de mort produits par ce ver, et nous ne sommes
jras éloigné de croire que, si nous n’en signalons pas plus souvent chez nous la présence,
c’est que nous ne le recherchons pas et que nous rapportons à des affections purement gas¬
triques, nerveuses ou rhumatismales, de véritables cas de trichinose.
FEUILLETON.
CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE.
Réclamations : l’École de Marseille et la Faculté de Montpellier; succès des enduits imperméables. —
La questionnes Facultés nouvelles k Lyon et à Bordeaux. — Prix. — Gomment vaccine-t-on à Rouen ?
— Le choléra à Brest. . . 4- Bilan des progrès de 1865.
Pas n’est besoin d’une longue expérience au journaliste pour s’apercevoir des difficultés
en l’art d’écrire; à peine entré dans la carrière que les critiques officiels et officieux
se chargent de les lui signaler. Si précis et catégorique qu’il soit, les censeurs trouvent tou¬
jours qu’il en dit trop ou pas assez, et la moindre ambiguïté est exploitée à son préjudice et
tournée contre lui. Sans aspirer à l’impossible : satisfaire tout le monde, n’était le sentiment
du devoir accompli qui guide l’écrivaiti consciencieux, ce serait à déposer la plume devant
les susceptibilités inouïes que provoque sa prose, pour peu qu’elle s’attaque aux hommes ou
aux institutions, et devant les petites tracasseries et les récriminations qu’elle lui suscite en
y donnant un sens qu’elle n’a même pas. Bien loin que le lecteur y cherche le sens réel, qui
De peut que s’adresser à lui pour en faire son profit, c’est toujours contre l’auteur qu’il
j’interprète; c’est son exactitude ou sa loyauté qui est en cause, tant l’esprit humain est
ingénieux à se donner raison. Qu’on en juge :
En signalant, dans Fa dernière Chronique, le mouvement scolaire de 1865 et ses progrès
én province, j’exprimais surtout le regret, comme les années précédentes, que le défaut de
Tome XXT'SC. — Nouvelle série. 2/i
L’UNION MÉDICALE.
La trichine, dont le nom rappelle la ténuité extrême, est un ver microscopique de un demi,
un, un et demi et même quelquefois deux millimètres de longueur, qui vit à l’état de larve
dans le tissu musculaire des animaux, et ne devient adulte, apte à se reproduire, que dans
leurs intestins.
Parvenu à son entier développement, la trichine offre l’aspect d’une anguillule dont l’extré¬
mité antérievrrè effilée correspond à l’ouverture bticcale, et dont le bout terminal est arrondi,
légèrement renflé.. Entre les deux extrémités s’étend rœsophage, entouré de tissu céltulaire
dans une partie de son .étendue, et auquel fait suite le canal intestinal terminé pkŸ l’anus.
La femelle présente à sa parlié postéjdeure une cavité à plusieurs renflements qui se continue
en avant avec un long tube dont rextr'émité antérieure, située daqs le voisinage de la tête est
ouverte au dehors et. correspond à l’orifice valvulaire. Ge tube contient les œufs d’abord,
puis ensuite les petits vivant au nombre de plusieurs centaines. Les trichines sont donc
vivipares et très-fortement multipares. Le mâle est de moitié moins long que la femelle, pos¬
sède à son inlëfieùr l’appareil séminal, et présente en arrière deux petites saillies en forme
d’opercules.
Très-peu de temps après raccouplètoettf/une semaine environ, des centaines de jeunes
trichines sont émises par chaque mère et se meuvent dans le mucus intestinal.
Mais ces embryons ne se développent pas dans l’intestin où ils sont nés ; perforant les
tuniques qui de composent, ils .cheminent dans l’organisme sous forme de fils allongés, invi-^
. sib, les à l’œil nu, et atteignent les inuscles, volontaires, leur habitat spéciaK, , ,
Arrivés là, ils déplacent les fibrilles musculaires, qu’ils attaquent pour s’en nourrir, irrb
lent les parties environnantes, dont ils augmentent la densité, et s’enroulent alors en spirale
comme un ressort de montre^dans le kyste ainsi, formé autour d’eux.; Dedèdeur est venu leur
nopr àQ trichina &piralis. Peu à peu la .paroi de ce nid, qui est D’abord moMe' et transpa¬
rente, s’incruste. de calcaires,' devient opaque et constitue à l’animal une.véritable prison,
une capsule blanchâtre, solide, qui est alors visible à l’œil nu. U n’est pas rare de voir deux
triohines renfermées dans le même kyste. . .
Ces trichines enkystées, bien que développées énormément, si nous les comparons à- ce
qu’elles étaient à leur sortie de l’intestin, ne sont encore que des larves et resteront danscét
état jusqu’à ce qu’un hasard en faisant des tricbinês intestinales, leur .capsule soit détruite,
leur.liberté recouvrée et leurs organes.sexuels développés.
Pour que ce hasard arrive, il ne faut rien moins queTa'ni'mal ainsi trichiné soit nian^é par
un autre, et que ses muscles; avec leurs hôtes; soient introduits dans l’infestin de ce der¬
nier; sans celte condition, les trichines ne subissent aucune métamorphose, et jusqu?à leur
mort restent à l’élat de larves. ' ’ !■. . •
publicité des comptes rendus ici et là ne permit pas de le constater simultanément et de le
comparer partout. C’est, en effet, l’un 'de mes desiderata annuels, et, à propos des Écoles
de Lille et Toulouse, je désignais nominativement celle de Marseille, en raison même de son
importance, comme n’ayant pasipncore publie,,ae compte rendu dans les organes médicaux
de celle ville. Cela ressort assez clairement de ce qui précède pour ne pas donner lieu
à erreur, et s’il est vrai que, en s’en tenant à la lettre du paragraphe, U puisse y avnir lieu
à équivoque, la suite confirme que c’est bien là ce que. j’ai voulu dire en désignant les Écoles
de l’Ouest comme faisant seules exception à èe progrès. Mais notre laconistne nous a perdu
dans l’esprit de M. le Directeur de l’École de Marseille, qui, s’en tenant au paragraphe
incriminé, y voit une grosse erreor, u'nè’ assertion mensongère contré tes progrès dé ^on
École; et, pour lès réfuter, il nous indiqué les documents universitaires, ët une slalistique
dés dix dernières années qu’il en extrait pour dénàootrer péremptoirement ces progrès. ' '
Port bien; mais, n’ayant jamais nié, contesté ni mis en dbüfé ces prbgrës; nélisf'h’àvbhs pâs
en faire la pTetiveicî. An lieu d’nnè rectificàlîon à prbliuil’ç,'b^test urié simple explicatibn à
donner. Nous avons avancé et nous soutenons que lé document en queslibH n’a pas été
publié cette année «a:rmso dans les feuilles localèé idé rtïédécSne, comme à Strasbourg,
Montpellier, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, où nous avbhs rhabiludede prend'ré'ees réti-
séignements. Le public exclusivement médical que nous sérions ayant avant; touMntérêt â
les eonuattre, c’est là qu’ils doivent Sé trouver, et noné ne saurions aller les chercher
àUleurs. Pourquoi M. Goste ne les consigne-t-il pas biPsi ÿ letrr vérHablë placé? Qo’ft veuille
bien, à l’avenir, les publier dans ces recueils locaux on nous les eommimîqtter dirèétemenf,
et nous nous empresserons de les relater, :afln qir’rt n’y dit pins entre nous de ces fâclieux
quiproquo. . ^ ^
L’CNION MÉDICALE.
Aiqsî enkysté, l’àïiimal pêut vivre fort longtemps dans sa capsule, tandis que, parvenu
dans un intestin, il arrive rapidement à l’état adulte, s’accôupfe, dépose dans le muscle intes¬
tinal des générations infinîes d’êtres semblables à lui, et meurt enfin, tout cela en quelques
semaines seulement.
Pour nous résumer : les trichines sexuées habitent l’intestin et ne parviennent jamais dans
les muScles; leurs petits seuls y pénètrent, s’y développent, mais tie s’y multipHent pas. Par
là se trouve jostifiée fa dleîsiOn des trichines en ét iwtestinàteÿ.
L’anatomiste àùglàis iliflbn paraît êlrè fèpremter qui ait observé ies kystes â trichine, mais
il ne vit pas l’animalcule, dont îa‘ découverte date' de 1835, et revient tout entière â R. Owen.
Il y a cinq ans seulement, Zébker, dé Dresde, rencontra des trichines liori enkystées, et Herbst,
dé Gœllingen, fut lé prétnïeéà é'onstater ta préséncé de ces hefiiirothès microscopiques dans
la chair des animaux nourris avec de la viand'é' trichiriée'. Enfin, pour rendre à chacun ce qui
lui revient, signalons les impéi’tantes reéherches de MM. Zenker, Fœrster,’ Virchow, Leuckart
et Gerfach, qui nous ont révélé la véritable nature, l’anatomié el les mœurs’dé ces animaux.
Mais, comme la science se compose non-seulement des vérités du jour, mais aussi des
erreurs de la Veille, noüs-devons, ne fût^cé qùé pohr en constater la fausseté, rappeler l’hy-
pothèse fort ihgëriieusè éinisé sur Ta nature des trichines -par un savant très-dislin'güé,
M. Küchentneislei'. ■ ' ’ " ' ‘ ' V f
La irlchitiè; selon lui, ne serait qife la larve, l’étateinb'ryqnnaire d’un autré ver, \e trïcKô-
cèphàle, que l’on rencontre sduvent’en grande' abondance dans’l’inléstin dé l’homme, et qui
là réprésénlerait' à son état de complet développement. '
Cette théorie; que semblèrent confirmer d’àbord les expéri'erices de Leuckart en 1859,
tomba complètement devant celles qu’entrepit de nouveau cet ôbservateur avec' lé professeur
Virchow, aujourd’hui à la tête du mouvement scientifique en Allemagne. ■
ces savants arrivèrent à coaclüre, ainsi qu’il à été dit plus haut,' 'à la métamorphose, non
plus de la trichine musculaire en trichocéphalè', mais dééelle première, asexuée, en trichine'
intèslinale pourvue d’organes générateurs. . . ' :■
De 1835, époque de la découverte des trichines, à 1860,' les savants exclusivement océti-
pés de rhiétôire naturelle de'éès helminthes les ‘regardàient comme étant tout â taî't inôffen-
siTs, lorsque Zenker eut Peccasîon d’observèr à‘ Dresde ûne vérilàbTe épidémie causée pat
rüsage'd'Un seul porc abattu dans une fertPe. Plusieurs pérsbnnèsdombèreht màlàdës ; une '
servanlè mourût, et son cadavre fut, ainsi que celui du porc, trouvé farci dé trichines.
Maïs'ce càs n’est raatheureüsëraentpas lé seul que nous ayons à signaier, etil noussuffira,
pour en convaincre lé leeieür, 'de lui rappeler, parmi' les 'épidémies dé trichines que les
annales médicales ont déjà enregistrées, celles de Corhack, de'Piaueh' de Galbé, Üé Rugen,'
' Ce n’est pas que les feuilles médicales manquent à Marseille. Malgré sà destinalion -spé¬
ciale, le flfe /à Socÿéié demérfmnc n’admettrait pas moins ces documents avec recon¬
naissance. L’allocution présidentielle, pleine d’élévation et de dignité de‘M. le docteur Sauvet,
en prenant le fauteuil de la présidence, sur l’union et les devoirs confraternels, en offre la
garantie. On né conçoit ou n’exprime si justement que cé que l’ôn ést prêt à mettre en pra¬
tique. De même dé notre- homonyme YÜnion médicale, pour laquelle le climat de la Provence
aussi bien que ce titre par'àîtéssentiellémentfavbrablè, puisque, beaucoup mieux que d’autres
tombées avant ellë, cette feuille ne cessé de croître et se développer. L’inauguration de sa
troisième année d’ekistence en offre le témoignagé par tin supplément en double et un bon
mémoire à Consulter de M. le docteur Isnard, sur Y emptoi dés enduits imperméables. Résultat
dé sà pratique depuis trois ans, il offre de nouveaux exemples de succès de cette médication
contré le rhumatisme articulaire, diverses inflammations glandulaires, comme rurchile,
l’adénite, le bubon, le phlegmon mammaire, la péritonite et autres phlegmàsies. Un exemple
de péritonite localisée compliquant une hernie crurale étranglée mérite surtout de fixer
l’attention, car cé serait un nouveau moyen précieux d’éteindre, dès ses premièrés manifes¬
tations, une complication redoutable qui s’oppose souvent au succès du taxis et même de la
kélotomié. Mais ît y a dans ce cas, comme dans tous les autres, une question d’appréciation
que M. Isnard, en pratîtnén sagace, né manque pas d’évoquer.- C’est le danger de masquer
les signes du degré réel de l’étranglement et d’amener ainsi une sécurité trompeuse. Con-
férmêmenl à l’observation de l’iniliateur de cêlle méthode thérapeutique, M. le docteur de
Robert de Latonr, li à constaté, par cinq observations, qu’elle- échoue le plus souvent contre
1 orchite en raison de là' compression exagérée qu’elle exerce sur le lésticule, et que la solu-
llw» gommée saupoudrée d’amidon est bien préférable. Des insuccès sont aussi notés dans
372
L'UNION MÉDICALE.
de Quedlinbourg, de Magdebourg, de Burgk et. de Weimar; enfin, celle de HoUstedt pendant
laquelle cent cinquante personnes tombèrent malades, vingt au moins moururent, ^t J’épi-,
démie actuelie,. dans laquelle plus de deux cenis sujets ont déjà été atteints, plus de vingt,
avaient déjà succombé le 2 de ce mois, et plus de quarante sont aujourd’hui morts à la suite'
d’horribles souffrances.
Toutefois, si les trichines, à l’état de liberté dans les muscles, font courir un si grave
danger à celui qui en est atteint, elles deviennent, paraît-il, inoffensives pour loi après leur
enkyslement. Si donc l’homme ou l’animal ne succombe pas avant .la formation du kyste,
qui met environ deux mois à se produire, if est hors de danger.
Les symptômes de la triphinose n’ont rien de bien caractéristique et simulent le plus sou¬
vent des affections rhumatismales ou gastriques, ou encore des paralysies, parmi iesquellea
celle des muscles respirateufs est le plus à redouter.. ; ,
Si nous lisons attentivement les observations de Walter, de.Grolh, de Bœhler et de Vir¬
chow, nous voyons que les lésions se font surtout remarquer dans l’estomac, les intestins et
les muscles. ...
_ La maladie débute ordinairement par des symptômes typhoïdes, malaise général, fatigue,
céphalalgie, fièvre intense, soif, anorexie, ballonnement du ventre; surviennent alors des
douleurs musculaires et parfois des paralysies des membres, des douleurs articulaires, avec
tuméfaction des articulations, de l’oedème de la face et des jambes, de l’injection des yeux ;
des coliques, de la diarrhée ou de la constipation, des vomissenients. L’intelligenpe, d’abord
libre, finit par se troubler; le pouls, d’abord fort et fréquent, diminue; enfin, la mort viefit
clore ce cortège de symptômes, et raiilopsipv révèle dans les muscles la présence de trichines
ordinairement libres et vivantes.
Les symptômes de la trichinose sont donc assez peu significatifs : c’est pourquoi les, mé¬
decins emploient, pour affirmer le diagnostic, un instrument fort ingénieux : Il consiste en
une espèce de petit harpon, que l’on introduit dans les chairs des individus soupçonnés de,
trichinose, et à l’aide duquel on extrait quelques fibrilles musculaires, qu’on peut ensmté
soumettre à l’examen microscopique, :
La cause de cette maladie est, chez l’homnae, tout entière dans l’usage que nous faisons
de la viande de porc, crue ou incomplètement cuite. Tous les animaux ne semblent pas, en
effet, aptes à se Iricbiner; Virchow a, sans résultat, essayé, d’obtenir des trichines, muscu¬
laires chez des chiens, des moutons, des bœufs et des pigeons, auxquels il avait fait avaler
des trichines, bien que souvetit il ail vu ces dernières se développer dans leurs intestins.
Comme il n’existe aucun spécifique sérieux contre la trichinose, et que le traitement se
résume, lorsqu’on est prévenu 4 temps, à faire évacuer, si faire se peut, les trichines mères
le bubqti et, l’hygroma. Cette nouvelle contribution servira aiqsi à instruire, élucider le mode
d’action de ce résolutif et les cas où il est applicable, et c!6St un. plaisir d’autapt plus grand,
pour l’CmoN Médicale, de la signaler, qu’elle justifie son ip.terventiQn active, pour, çn provos-
quer dé semblables. : . *
Constatons en passant que mieux que Paris, la province médicale à répondu à cette attente
par des travaux, des observations sur ce sujet. Elle démontre le mouvement en marchant eU.
contrairement à la règle, c’est des extrémités que l’usage des enduits imperméables, se
répand, se. généralise au centre. Après s’être opposé ouvertement à leur introduction, de
par la théorie, Paris persiste à les etnployer à la sourdine; le succès n’ep sera . ainsi que
mieux assuré par la pratique générale, car il n’est pas jusqu’à l’étranger qui ne fournisse
des encouragements à cet égard. Sur 31 applications contre la péritonite limitée, au petit
bassin, le professeur Dohrn, de Marbourg, n’a éprouvé que trois insuccès. dus à des compli¬
cations. Dans tous les autres, la diminution de la douleur locale et du malaise était sensible
après quelques minutes et celle du pouls et des mouvements respiratoires dans les vingt-
qualres heures. L’accord se produisant ainsi de toutes parts, force sera bien d’ajouter foi à,
l’action antiphlogistique des enduits imperméables.
Nous eussions désiré pourtant que M. Isnard précisât davantage ses observations en don-,;
nant au moins un exemple type, détaillé et irréfutable pour chaque série de maladies. C’est
surtout lorsqu’un fait est nié, discuté, qu’il convient d’en montrer la réalité jusqu’à l’évi-i
dence, d’une manière irrécusable, et il appartenait à l’habile observateur marseillais de ne
rien laisser désirer à cet égard, pas plus qu'à Toulouse, à Strasbourg et ailleurs.
Si la digression de l’tJnion medicale de la Provence m’a éloigné de l’objet d’une seconde
réclamation qui m’arrive de Montpellier, les enduits imperméables m’y ramènent, car il s’ajgit
L’UNION .MEDICALE.
sn
par des vomissements et des purgatifs énergiques, il est de la plus haute importance de
répandre dans le public les moyens préservatifs de cette terrible maladie. Ils sont fort
simples et se réduisent à deux : « Faire cuire suffisamment la viande de porc, afin de tuer
les trichines qu’elle peut contenir, ou en faire un examen microscopique rigoureux avant de
la livrer à la consommation. »
Il faut une cuisson prolongée pour détruire lès trichines; les expériences de Kûchenmeisler,
de Haubner et de Leisering, ont démontré que, si ces animalcules périssent par une longue
salaison de la viande et par une fumigation chaude de vingt-quatre heures, ils supportent
parfaitement une fumigation froide de trois jours, et ne périssent pas sûrement par une
cuisson de peu de durée de la viande dans l’eau bouillante. Ils peuvent être exposés impu¬
nément à une température de 50 degrés centigrades et résistent assez longtemps à 62 ou
65 degrés.
« Ç’est surtout à l’hygiène publique, dit la Gazette des hôpitaux , au zèle intelligent
et prévoyant des.conseils de salubrité, qu’il importe de préveqjrle développement de ce mal
rédou table,' et c’est à leur surveillance active que nous devons peut-être chez nous le rare
privilège d’avoir échappé à cette singulière maladie. - ;
Cela est vrai, nous voulons le croire du moins ; toutefois, nous voudrions, et en cela nous
joignons ndtfë voix à celles dé MM. Virchow et Oniniüs," nous voudrions voir établir un mi¬
croscope dans chaque abattoir et ne voir permettre la vente des viandes de porc qu’après un
scrupuleux examen. Nous sommes en cela moins, exigeant que le docteur Bock, qui voudrait
voir dans chaqueménage un microscope domestique, et la jeune fille ravir chaque jour quelques
instants aux agVéhienïs de* sa toiletté pour lès consacrer à quelque chosé d’une plus réelle
utilité* «* Un jopi' viendra, dit Newton, où un niicroscope sera entre les mains de tout homme
instruit. » Le microscope, en, effet, est un des instrumenls les plus puissants de civilisation;
il crée à notre inlelligence comme à notre vie pratique les plus grandes jouissances et les
plus grands avantages. ' O .T ■ ; ■ - ' i ^ : : ;
Lés précautions précédentes sembleront peut-être exagérées à quelques-uns; le Français
est habitué à vaincre le danger, il ne cherche jamais à l’évi ter; toutefois, devant un jambon,
il doit avoir toujours présente à l’esprit cette vérité importante : Quiconque m.angé des tri¬
chines est à son tour mangé par elles î
S’il est vrai que tous les muscles du porc peuvent être trichinés, il est parfaitement reconnu
aussi que le diaphragme et les muscles du cou et des mâchoires sont des lieux de prédilec¬
tion; rien n’est donc plus facile que de se rendre, en quelques instants, un compte exact de
l’étal sain ou pathologique d’un grand nombre d’animaux. El, dans tous les cas, devons-
nous calculer un temps aussi utilement employé quand nous savons qu’il suffit d’un animal
encore dMnflaramalion. A la citation que j’ai faite de son mémoire, M. Castan m’oppose une
épîlre en quatre pages, non pour rectifier l’idée générale que j’en ai donnée en deux mots
— • « il accepte mes propres expressions qui rendent fidèlement sa pensée, » — mais pour
m’expliquer que « ce ne sont pas là des prétentions absurdes envers et contre les démons¬
trations du microscope. » Mon texte m’est témoin que je n’ai pas employé d’expressions
aussi malsonnautes, bien au contraire. Je n’ai pas nié davantage que Montpellier se servît
du microscope. et n’en admît les découvertes. Il y a là, en effet, une nouvelle génération,
une pléiade de jeunes talents, comme on dit, et M. Castan est du nombre, qui ne négligent plus
les moyens physiques d’investigation et d’analyse. Mais oii est le mérite? N’y sont-ils pas
forcés par la loi même du progrès? D’ailleurs, ils n’y sacrifient que pour la forme, puisqu’ils
en trouvent toujours les « données insuffisantes pour expliquer le problème pathologique
dans toute son étendue » et qu’ils placent au-dessus d’elles un état général hypothétique,
inconnu, mystérieux, qui satisfait encore bien moins l’esprit et le raisonnement que les expli¬
cations découlant des lois physiques. J’ai donc pU dire justement: « Toujours les mêmes
idées, les mêmes prétentions envers et contre les démonstrations do microscope.
Pourquoi donc tant se défendre de ce fait et se montrer si sensible, si chatouilleux à cette
articulation du statu quo? Malgré toutes ces applications physiques, chimiques, microsco¬
piques, expérimentales dont vous vous prévalez, n’est-il pas vrai que vous,jes jeunes repré¬
sentants de l’École de Montpellier, comme vous vous qualifiez, vous n’avez pas varié d’un
iota avec vos prédécesseurs pour l’explication des phénomènes vitaux et morbides? Votre
lettré, monsieur Castan, en fait foi. Or, celte extrême susceptibilité à vouloir que. l’on ne
vous attribue pas ce qui est, en réalité, frise bien l’intolérance, comme s’il était défendu de
lèucher à l’Arche sainte. Si nous ne pouvons concevoir ni partager les principes que vous
374
L’UNION MÉDICALE.
malade, d’im seul, poyr,.vo,uer A la maladie ou à la . mort un quartier 4e ville tout entier.
L’épidémie actuelle a. été ^causée par l’usage de là viande dM^’Ux porcs tués par un boucher
dans un village. situé à une petite distance de. Magdebourg. Ôn compte au moins deux ceuis
petits par chaque trichine mère (Gerlaçh en admet le double et Leuclfart .un mille) ; ü sujSt
donc decinq milie femelles pour engendrer, au minimum, un million de jeunes, et ces.çinq
mille femelles ^peuvent, ainsi que le fait justement remarquer Virchow, se trouver dans quel¬
ques bouchèés dè Viande. ,
Il se peut que la trichinose soit une maladie fort. rare chez nous; je ne voudrais pas cepen¬
dant garantir le fait, les symptômes qu’elle détermine n’étant pas caractéris,liqués et d,es
apparences trompeuses pouvant induire en erreur ;'inais l’introduction en France de la char¬
cuterie d’Alleinagné est aujourd’hui fort importante ; la consommation du jambon ciu devient,
à Paris notamment, de jour en jour plus considérable, et les jambons de Westphalie sont 4e
plus en plus goûtés parmi nous.
Enfin, si la question des trichines offre ûn si grand intérêt au point dé vtié 'de l’hygiène
publique, nous devons également signaler à l’autorité lotit ce qù’elle a d’important au point
de vue de la médecine légale. .
D' Georges Pènnetier.
CUNiaUE MEDICALE.
Môpitai «le la ritié. — ServiceAeM. le docteur T. GALLAtlD.
INTOXICATION PAR LE SÜLFURE DE CARBONE j CHEZ LES OVVRIERS EMPLOYÉS
A LA YÜLCANISATION DU CAOUTCHOUC (*);
Je vous ai tout à l’heure comparé, Messieurs, d’après M. Delpech, l’action produite
par le sulfure de carbone à celle do l’alcool et des anesthésiques, et je vous ai dit qu’elles
(IJ Suite et An (Voir je, dernier numéro), — JVos le.cteyrs ont dû s.’apereçvoir que. Jes éprouvas du
précédent articlé dé Cètté clinique, inséré dànsilè numéro du samedi 24 février, n)ent|pas été corrigées
par l’auteur. Ils auront certainement rectifié d’eux-mêmes le plus grand nombre des fautes typogra¬
phiques qui s’y font remarquer; mais il est une phrase qui a été rendue tellemeiït incompréhensible,
que nous ne pouvons nous empêcher de la rétablir, c’est ^îelle qui est en haut de la page 369, et dont
la fin doit être lue ainsi i <! Le délire ambitieux, si caractéristique, qui s’est cependant montré, ches un
ouvrier en caoutchouc, avec toutes ses splendeurs; l’absence de troubles digestifs ; l’inégaUté dés
pupiUes, et, pqp; dessus tout, ta marche toujours croissante de. ces accidents. » , .
défendp?, du moins nous en tenons compte avec déférence ici. C’est ainsi que noos .signa¬
lons et nè cesserons de signaler tous les travaux remarquables comme le vûtre qui en hont
l’expression. Pourquoi MonipeUier médical n’en fait-il pas .de mêuae ? Là est le critérium
de la force et de la vérité.
Absorbé par son pétition nenjent à l’autorité pour obtenir une Faculté, Lyon qiédical n’a
rien fait de remarquable en dehors, si ce n’est la mutation solennelle du chirurgien en chef
de la Charité : M. Berne cédant la place à M. Delore après six années de majorai, et l’un et
l’autre lisant un discours ou plutôt un Mémoire sur un sujet afférent à leyr service, suivant
la. coutume de Lyon. L’événement professionnel et littéraire du mois est, de rapport de
M. Rollet à la Sb^iélé de, médecine sur l’opportunité de la création d’ube Facujté; rapport
accueilli par acclanaation et approuvé à runanimilé. C’était prévu, iÇuant AM solution à, y
donner, d’étranges bruits circulent. Cette future Faculté ne serait instituée que pour rece¬
voir l’École du service de santé militaire actuellement à Strasbourg;, translation nécessitée,
dit-on, par la pénurie, la disette des cadavres affectés aux dissections dans celle-ci. Pour la
rendre plus évideute, on réduit même à quelques heures dont je ne veux pas répéter
le nombre, le temps que chaque élève pçurrait consacrer annuellement à ce.s travaux. C’est
compromettant pour Strasbourg, et si la Chronique chargée de tout recueillir, même Fin-
vraisemblable, se fait l’écho de ces bruits de quelque agent lyonnais sans doute, c’est afin
d’en avertir qui de droit et mettre en mesure d’y répondre pour les démentir.
Il y aurait bien autre chose encore à dire de Strasbourg, tout occupé en ce moment de
son laborieux enfantement. Mais, en pareil cas, l’art suprême consistant souvent à savoir
attendre, attendons et passons inunédiatement à Bordeaux.
On a dit avec raison qu’il ne fallait jamais se fier à un premier numéro de journal pour
L’Ui\10N MÉDICALt.
â75
sont analogues. Cette analogie ne pourrait-elle pas aller jusqu’àl’identité? Si vous voulez
prendre la peine de lire un très-intéressant ouvrage qui'a été couronné, il y a deuK
ans, par l’Institut, et qui est dû à la collaboration de MM. Ludger-Lallemand, Mau¬
rice Perfin et Duroy, vous ÿ verrez que l’alcool, loin d’être brûlé par la respiration,
est absorbé en nature, transporté dans les principaux viscères, notamment dans le
foie et dans le système nerveux, où il s’accumule par une sorte d’élection, et qu’en-
suite il' est éliminé en nature, tel qu’il a été absorbé, par les divers émonctoires de
l’économie : reins, peau, surface pulmonaire, etc. Vous y verrez de plus que l’éther,
le' chloroforme et l’amjdèuc se comportent absolument de la même manière, et
n’agissent sur le système neNeux qu’en l’imprégnant, en quelque sorte, après avoir
été absorbés en nature. Les choses se passenbeiles. autrement avec le sulfure deear-
bone? Né voyez-vous pas ce 'corps être ubsorbé et porter son action d’une façon spé¬
ciale sur ‘le système nerveux ; puis, -à' I’odeur qu’exhalent les diverses sécrétions dés
malades', ne le Voyez-vous pas sortir de l’économie par les mêmes émonctoires qui
transportent au dàiors l’alcool et les autres substances de là même catégorie ? Tous
ces corps sont des carbures d’hydrogène, et ce ne sont pas les seuls qui agissent,
comme ili vient, d’être dit; sur le système nerveüx. Peut-être coniyiendrait-il de; parler,
à ce sujet, [des accidents produits par les inhalations de térébenthine dans les appar¬
tements fraîchement peints; peut-être serait-ce le lieu de vous entretenir de quelques
aëcidents noftés par M. Chevallier fliSj dans une. atmosphèré confinée et retnplieule
vapeur d’huileido^sdhiste. En';tout cas, on, ne contestera pas Tanalogie des- effets
obtenus par l’absorption, non plus sous forme de;vapeur, mais sous forme liquidç
d’un autre corps carboné : la benzine. Il y a quelques mois, M. E.-R. Perrin racoh-
tait 'à la 'Société médicale d’émùlatioh l’histoire d’un teinturiefr qui avait avalé hn
demîi-Verre de ce liquidé eLqur avait -présenté des symptèmés en tout .semblables à
oeüx de- if ivresse la; plus èomplàteyîsfâ expériences sur des lapins n’ont fàit.qüecor-
roborer cèüte idéie,Tde l’anaiogie d’actiion de la benzine et des anesthésiques;- 1
De : ce parallèle : dé; L’actibii; de tous ces corps, quelle eondlusion .pouvons-nous
tirer ?' C’est tju’ils agissent tous de la même manière, .c’est que le sulfure de carbone
agit comme d’alcQolj l’étheryiléi chloroforme et la benzine. Mais’tous ces composés
ont un ; principe commun : le carborie;; ce dernier iseraii-ild’agent principal de l’in¬
toxication qui résulte de l’absorption de cès. diverses substances?; - ■ ; .
jugerde sa valeur, il ayén eftel, tous les alours Béduisants d’un ppogratmne, d’un prospectus
préparé dé longue main; U est. émaillé de tout, ce qui peut Je rendre. utile, eurieux; piquant,
pour mieux empoigner son lecteuri ;Aiüsi a fait M. le professeur Jéannel en inaugürau'l son
règne comme rédacteur en chef du Journal .de médecine de fiordeawa;. Profession de foi w- le
mot y est — travaux originaux choisis, revues, variétés; critique, tout s’y trouve avec un
intérM soutenu. C’est franc, simple, net et un peu némésieo, comme il le faut surtoiit dans
la revue de thérapeutique, que led oonnaissances ptr'arraacologiques spéciales de l’auteur
recommândeilt particulièrement. Il dit son mot sur tout,idans le passé, le présent ei l’avenir :
le dernier Congrès de Bordeaux, ceux de Strasbourg et de Paris, et évoque la question pal¬
pitante de la réforme de l’enseignement médical. Naturellement, il s’én tient au programme
de M. Diday, qui, dans sa libéralité, a octroyé une Faculté à la cité girondine, et dans
laquelle, le cas échéant; la place de M. Jeannel est marquée d’avance, mais sans fonder,
avec raison, autant d’espéïaûces ni d’avantages .que son collègue lyonnais sur cette dissémi¬
nation. Que les numéros à venir l'éssemblent à céluHOi, et cet organe acquerra «ne viè nou¬
velle sous la plume ferme et déliée de notre nouveau collègue.
Une omission s’y rencontre pourtant, dénoncée par son concurrent VUmon médicale de la
Gironde, omission doublèment grave, en ce qu’elle néglige une nouvelle locale qui doit pri¬
mer tonies les autres, et semble ainsi Un éclatant démenti aux promesses solennelles d’im¬
partialité du début. C’est le programme des prix de la Société de médecine. En voici l’indi¬
cation sommaire, sauf rédaction, la nôtre restant libre.
Pour 1866 : De la corrélâtian et de l’antagonisme de C herpétisme et tes maladies des autres
organes. 300 fr. de réoonàpeBM. Terme du concours : 30 octobre.
Pour 1867 ; Établir par une controverse approfondie des faits et des opinions a ce sujet.
376
L’UiNlON MÉDICALE.
Un nouvel argument en faveur de cette hypothèse nous est fourni par le plus simple
des composés de carbure, par l’oxyde de carbone, ddnt l’absorption détermine des
accidents ayant une certaine ressemblance avec ceux qui sont produits par tes com¬
posés que nous venons de passer en revue, ainsi qu’il résulte des expériences de
M. Faure et des observations que M. Bourdon a rapportées dans sa thèse sur les
paralysies consécutives à l’absorption des vapeurs d’oxyde de carbone.
Remarquez bien, Messieurs, que cette assimilation entre les effets produits par
ces divers corps carburés, telle que j’ai l’honneur de vous la présenter, se compose
de deux éléments qui ne doivent pas avoir la même importance à vos yeux : En
premier lieu, un fait réel incontestable et parfaitement démontré, que vous devez
retenir, c’est la similitude des symptômes produits par l’absorption de tous ces
corps; en second lieu, une hypothèse dont vous pourrez ne tenir aucun compte, qui
cherche à expliquer cette action commune par la présence d’un radical, commun à
tous ces composés divers, le carbone. Il va sans dire qu’il doit aussi être tenu compte
de la grande volatilisation de tous ces composés, qui les rend plus facilement absor¬
bables.
Je termine ce que j’ai à vous dire. Messieurs, sur l’intoxication sulfo-carbonée par
quelques indications relatives au traitement, lequel doit être curatif et prophylac¬
tique. i
Dans le premier cas, la principale indication à remplir est d’éloigner la cause du
mal; mais vous concevez que c’est là une condition difficile à obteniir d’une manière
permanente, à moins que les, malades ne prennent eux-mêmes la résolution de
changer de métier. •
Les autres moyens que nous avons à notre disposition contre cette maladie sont :
quelques soins hygiéniques, les toniques, les fortifiants. M. Delpech conseille le
phosphore à la dose de 1 milligramme par jour, pour combattre l’anaphrodisiè, . et il
cite plusieurs cas dans lesquels ce traitement lui a parfaitement réussi. Ce médecin
rapporte, en outre, l’observation d’un malade atteint de. paralysie, et chez lequel
survint un anthrax très-grave. Sous l’influence de cette révulsion àccidentelle, une
amélioration notable se déclara, et la paralysie finit par. disparaître complètement;
C’est un fait qu’il faut se rappeler. Dans quelques cas, on pourrait tirer de bons
avantages de l’applicalion d’un cautère à la nuque.
et de nouvelles observations eccpérimêntàles, l'embolie de l'artère pulmonaire et des vaisseaux
à sang rouge ', déterminer, s’il y a lieu, la proportion des morts subites qui lui sont dues,
surtout dans l'état puerpéral. 500 fr. de récompense. Terme du concours : 31 août.
Annonçons enfin que M. H. Jaquemet, déjà connu par ses succès antérieurs , vient encore
de remporter le prix sur la question d’opportunité et d’hygiène à créer un vaste hospice
général, dont le projet se poursuit à Bordeaux. En concluant par la négative appuyée sur
les meilleurs documents, le jeune lauréat s’est concilié le suffrage du rapporteur et ceux dé
tous les membres de la Société de médecine. Sa victoire n’en est que plus éclatante contre
M. Oré et les édiles qu’il inspire.
A Rouen, comme à Paris, c’est toujours sur le meilleur mode de vaccination que l’on dis¬
cute. Ceux-ci, M. Bouteiilier en tête, repoussant la vaccination animale comme infidèle et peu
pratique; ceux-là, avec M. Verrier, la trouvant préférable au vaccin humain; les uns et les
autres fournissant leurs statistiques à l’appui. Sur 59 exemples, M. Bouteiilier compte 18 insuc¬
cès, et les Al succès se décomposent en 3 beaux, 22 ordinaires, 16 faibles. Sur A9 cas de
M. Verrier, elle a réussi chez 14 enfants sur 16, et de 31 adultes vaccinés et revaccinés, 8
seulement ont obtenu un résultat, 9 n’en ont donné aucun, et les autres n’ont pu être véri¬
fiés. Il n’y a donc pas lieu de chanter victoire. Mais voici M. le docteur Vy, d’Elbeuf, qui
explique ces nombreux insuccès parla défectuosité du procédé napolilain. Depuis quinze ans
qu’il vaccine des génisses pour renouveler, régénérer le cow-pox en le recueillant et en l’in¬
sérant par la méthode ordinaire, c’est-à-dire par piqûre, il a constamment obtenu des succès,
et il trouve cette méthode facile, pratique, et comme pouvant fournir, en cas d’épidémie, une
source abondante de virus- M. V^arlomont se trouve ainsi dépossédé de sa priorité par cette
déclaration tardive et presque forcée.
L’ÜNION MÉDICALE.
377
La prophylaxie se divise en deux parties : 1«> recommandations faites aux ouvriers;
20 obligations imposées aux patrons.
10 De la part des ouvriers on obtient peu de chose : ils sont trop insouciants de
leur santé et ne savent que se plaindre lorsque le mal est venu. Les indications
qu’ils auraient à remplir ne sont cependant pas bien difficiles : changer de vêtement
en sortant de râtelier, prendre un bain de temps en temps, faire une petite prome¬
nade à la fin de la journée, afin de faciliter l’évaporation du sulfure qu’ils pourraient
avoir emporté avec eux; tels sont fes moyens simples qui, bien souvent, suffiraient
pour éloigner d’eux d'e graves accidents.
20 De la part des patrons on peut exiger davantage : les ateliers doivent être lar¬
gement aérés. M. Delpech insiste sur la nécessité de. la dissémination des vapeurs
sulfo-carbonées. Nous savons que ces vapeurs sont plus lourdes que l’airj et tombent
vers les parties basses de l’atmosphère où elles s’accumulent. Pour obvier à cet incon¬
vénient, il ne faut pas que les ateliers soient établis au rez-de-chaussée;. ils doivent
se trouver à un étage supérieur, dans une pièce dont le plancher sera percé d’ouver¬
tures nombreuses qui permettront aux vapeurs délétères de descendre et de se mêler
à l’air. On veillera, en outre, à ce que ces vapeurs ne soient pas déversées chez des
habitants du voisinage; il ne faudrait pas, par exemple, établir un atelier au cinv
quième étage si le reste de la maison était habité.
Une précaution ingénieuse a été prise par un chef d’atelier, qui avait eu à souffrir
lui-même de l’action du sulfure de carbone, et qui a cherché à isoler les vapeurs qui
se dégagent pendant l’opération de la vulcanisation. Voici quel est son procédé : il a
fait diviser son atelier Tongitüdinalement en deux parties, une destinée aux ouvriers,
la seçbnde pour les matières emplo;yèes à la vulcanisation. Ces dèux pièces sont sépa¬
rées par une table et une cloison. Là cloison, jusqu’au niveau de là table, est en bois;
au-dessus, jusqu’au plafond, elle est formée par un vitrage. Un peu au-dessus, au
nivèau de la table, en face de chaque ouvrier, se trouvent deux ouvertures, en forme
de manchons, pour leur permettre de passer les mains. L’atelier est disposé de telle
sorte que trois ouvriers peuvent être employés simultanément. Le premier prend les
pièces de caoutchouc, il les place dans le mélange qui doit les ramollir ; le second les
souffle, et le troisièrne les noue et les jette sur la claie, pour les faire séchçr.
11 serait à désirer que ce procédé fût adopté par tous les fabricants ; mais non-seu-
Du comité central de vaccine où ces discussions scientifiques ont pris naissance, elles se
sont étendues à la Société de médecine et menacent même d’envahir jusqu’à l’Association
locale. Le Président a été assigné à la prochaine Assemblée générale pour donner des
explications et vient d’accepter publiquement le défi. Bien plus, c’est ['Union médiçale de la
Seine-Inférieure qui, par une sorte de dérision, est le champ-clos de ces provocations et de
ces divisions à propos de la vaccine. L’Académie de médecine n’est pas seule en lutte, comme
on voit; en cela même, elle a des imitateurs.
Après de douloureux ravages, l’épidémie cholérique, à Brest, est en pleine décroissance
dans l’intérieur de la ville; il n’y en a plus que quelques cas ; mais ce terrible hôte s’étend
au large et visite tous les environs; plusieurs villages en sont même assez maltraités. Voici,
d’après .M. le docteur Th. Caradec, médecin de l’hôpital civil, la proportion des entrées et
des morts dans cet établissement jusqu’au 12 février : 109 cholériques femmes dont 37 décès,
et 97 hommes avec A5 décès. Celle plus forte proportion de mortalité des hommes s’accorde
avec toutes les statistiques précédentes sans que la raison en soit connue. Ainsi, à l’hôpital
de la marine, sur plus de 100 cholériques reçus, près de la moitié a succombé. Ici encore
l’épidémie n’a donc pas été aussi meurtrière que les précédentes, soit que la thérapeutique
ait été plus efficace, soit que les moyens prophylactiques hygiéniques aient été plus em¬
ployés. La désertion, la fuite d’une grande partie de Iq population dès l’apparition du fléau,
la dispersion des troupes de terre et de mer dès les premiers symptômes, ont bien pu en
atténuer les effets meurtriers en prévenant l’encombrement, en diminuant le foyer d’infec¬
tion. Mais l’avis officieux de M. Caradec publié dans la feuille locale, en éclairant la popula¬
tion sur les symptômes prémonitoires, et les mesures immédiates à prendre pour y couper
378
L’UNION MÉDIUALE.
lement l’exemple n’a pas été imité car, les ouvriers, méconnaissant, l’avantage
qui devait en résulter pour leur santé, ont donné par dérision à l’atelier ainsi orga¬
nisé le nom de lanterne magique, mais, Lien plus, le fabricant qui l’avait imaginé a
dû lui-même y renoncer.
^ : F. Y.-:,
STATISTiaUE MÉDICO-CHIRURGICALE.
COMPTE RENDU , RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS DU RAPPORT AU CONSEIL DÉ SANTÉ DES
ARMÉES SUR LES RÉSULTATS DU SERVICE MÉDICO -CHIRURGICAL PENDANT LÀ CAM¬
PAGNE D’ORIENT, EN 1854-1856 (').'
Par J. -C. Chenu.,
Homère, au point de vue héroïque et divin, a chanté la prise de TrOiè ; le docteur Chenu,
au point de vue humain et scientifique, nous dit les carnages d«i la guerre d’Grient et dé la
prise dé Sébastopol’; et il se trouve que les combats des hommes, photographiés par PirTé-
fragable statistique, laissent loin derrière eux, 'par leur vaillanqé et ieurs- fureurs, les gigaa-
lomachies des rois, des héros et des dieux inventés j et exaltés par la pqélique du premier
chantre du monder • - . . * !
C’est du carnage résultant du choc de plus de deux millions d’hommes que j’ai à entre¬
tenir le le,c|.eur.
Nous n’avons pas, il est vrai, l’effectif des vivants; mais , pops avons celui 4eS;niQi^,s^.;,.t
785,000 victimes, à quelques otBciers supérieurs près, tous hommes dans la fleur et , la force
de la vie, de 22 à 45 ans, et tels qu’il faudrait épuiser 'atG. population de ’22 millions d’âmès
pour fournir une mdisson de cé choix et de ée prix ! ‘
Voici comment se décompose ce nombre mortuaire (il ne s’applique flu’aUx seules armées
de terre) ; '
(1) Un volume in-,4° de 732 pages. Paris, 1865, Victor Masson et fils, et Dumaine.
court, ont surtout contribué à diminuer le nombre des victimes. L’actif et dévoué médecin
brestois a ainsi doublement mérité envers ses concftoyens et l’Administration.
Il ne me reste qu’à annoncer la publication de la deuxième année du Dictionnaire annuâ
des progrès des sciences et des institutions médicales. A tous ceux de mes confrères qui,
impatients de le voir paraître, et étonnés du retard de sa publication, ont bien voulu m’en
demander des nouvelles, je répondrai qu’une augmentation de 250 pages environ sur la pre¬
mière année en est la seule cause. 250 pages de texte serré, fin, c’est-à-dire un tiers en plus,
ne se composent, ne se corrigent, ni ne se tirent pas en un jour, même à l’imprimerie Mar¬
tinet, malgré son nombreux personnel. L’accueil bienveillant, empressé, et le succès qu’a
obtenu la première année de cette publication annuelle, me faisaient uii devoir de traduire ma
reconnaissance dans la deuxième par des additions utiles demandées. Outre un plus grand
développement donné aux articles pratiques, lé nombre des morts de l’année qui, par leur
vie, leurs actes, leurs travaux ou leur rang, ont honoré la science et la profession, s’y trouve
consacré dans une courte notice nécrologique. La bibliographie s’esl étendue, et une cri¬
tique sobre, mesurée, n’y fait plus défaut. Les questions de prix académiques sont rappelées.
En voilA assez pour que, avec les événements épidémiques de l’année, le choléra entre
autres, plus de 6 feuilles supplémentaires soient remplies. Une liste finale des auteurs nom¬
més, avec l’indication du mot auquel il se rapporte, et contenant 1,000 noms environ, montre
assez les progrès de cette publication. Au succès de les encourager en les approuvant.
P. Garnier.
L’UINION MÉDICALE.
379
Tetal de l’effectif
Morts à la suUe
Toixt
envoyé
Tués.
de blessures
des
successivement.
ou de maladie.
. victimes.
Armée française 1854-56. .
309,268
10,240
85,375
95,615
Armée anglaise 1854-56 . .
97,864
2,755
19,427
22,182
Armée piémontaise 1855-56
21,000
12
2,182
2,194
Armée turque (1) 1853-56 .
?
10,000
25,000
35,000
Armée russe (1) 1853-56. .
?
30,000
600,000
630,000
Totaux. . . .
53,007
731,984
784,991
Encore à ceux-là, tout entiers disparuü, faut-il ajouter au moins 30,000 estropiés ayant
laissé dans les champs de Crimée, qui Un œil, qui un bras, qui utié jambe, qui un ou deux
pieds, qui plus encore! : / . , ,
Étudions main tenant ces hétacotübes au point de vue , médical et chirurgical :
La Turquie et la Russie né nous fournissent. aucun document ; il ne sera donc question que
des armées des Anglais et des Français.
Blessés et malades; décès et guérisons. — Le feu de l’armée ennemie a tué, sur le coup
10 à 11,000 soldats de l’armée française, et en a blessé 39 à 40,000, dont 11,000 environ ont
succombé. Ainsi, 21,000 morts par le feu ennemi. De plus,, environ 5,000 restés estropiés
et pensionnés. Par maladie, il y a environ 397,000 entrées aux hôpitaux^ dont 74,000 décès.
Ainsi, par 1,000 hommes exposés» nous avons eu 328 morts : 67 par les projectiles
ennemis et 240 par les maladies des camps (choléra, typhus, scorbut, etc.) ; sur >100 vic¬
times, 73 par maladie. C’est appuyé sur un fait siconsidérable, que l’auteur déclare que, au
point de vue sanitaire, les conseils d,® révision ne sont pas assez -sévères dans, le choix des
hommes : «L’intérêt des populations, ;dit-il, représenté par l’élément civil qui. domine dans
les conseils, veut qu’on laisse 4ans,lfi: pays le plus d’hommes valides.ü... Et, pour ne pas
iro\) écrémer les populations, on jette dans l’armée des hommes d’une constitution évidem¬
ment trop médiocre. » Et rauteur estime à un dixième cette. partie du contingent.
Du reste,. l’armée anglaise a présenté le même vice ; elle compte par le feu de l’ennemi
2,755 tués sur le champ de bataille, 18,283 entrées dans les hôpitaux, qui ont fourni 17,580
décès, dont 1,847 (2) à la suite de blessures.
Ainsi, l’armée anglaise, par 1,000 hommes exposés, a eu 227 victimes, dont 180 par mala¬
die et 47 par les projectiles ennemis : suf 100 morts, presque 80 par maladie.
Uortdliié Mon ses causes. — 1" Tués : Nous avons donné le nombre de ceux qui sont
morts sdr le champ dé bataille, 10 à 11,000 poür% France, soit 33 sur î,000 hommes expo¬
sés par groupés sutecessifs dans lecours de la guerre, et 2,755 Anglais tués, ou un peu plus
de 28 par 1,000 hommes. ' ^
2° Blessés et décédés : Pour la France, nous avons environ 40,000 bleSsés entrés aux hôpi¬
taux, qui ont fourni environ 11,000 décès, soit une mortalité de 275 sur 1,000 blessés.
Mais les blessés anglais ont été autrement partagés : ils n’ont que lôl décès sur 1,000
blessés! -
Le détail des opérations aggrave pour ainsi dire cette différence, car constamment on voit
les mêmes opéraiîèns donner des résultats entièrement différents dans les deux armées;
ainsi : -
1,681 amputations dé cuisse dans l’armée française ont donné un contingent de 1,545
morts , soit 92 pour 100; tandis que les Anglais, pour 181 ampütations, ont eu 105 décès,
soit 65 pour 100 (53 décès pour 100 dans les hôpitaux de Paris. Trélat).
70 désarticulations tibio-fémorales dans l’armée française, soit de part et d’autre, sur 100 :
chez nous 91 décès ; et l’armée anglaise 57 décès.
1,306 amputations de la jambe pour l’armée française ; soit sur 100, 72 décès ; Anglais,
décès 53 pour 100 (hôpitaux de Paris, 44 pour 100, Trélat).
224 désarticulations scapulo-humérales ; soit 61 décès pour 100; et les Anglais 45, dont
17 décès, soit 38 pour 100.
(1) Les chiffres concernant la Russie sont approximatifs, mais s’éloignent peu du vrai ; ceux concer¬
nant la Turquie sont moins certains.
(2) Il convient d’ajouter que, sur notre contingent mortuaire français (95,615), il y a 16,000 militaires
morts après leur retour sur le sol français des suites de leurs blessures ou de maladies contractées en
Orient, et que ce chef manque dans les documents anglais, mais en fait existe certainement.
L’UNION MÉDICALE,
1,173 amputations do bras, dont 65Zi décès, soit 56 pour 100 amputés français, et 26,3
déck pour 100 amputés anglais! (/|2,5 dans les hôpitaux de Paris. Trélal).
337 amputations de .l’avant-bras dont 155 décès ; soit Zi6 décès pour 100 ; les Anglais ont
fait 63 amputations avec 3 décès, soit 5 pour 100! (Hôpitaux de Paris, 36 décès pour loo
opérés. Trélat.)
720 amputations des métacarpiens ou des doigts, avec 92 décès, soit 12,8 décès sur loo,
et les Anglais, 221 opérations évec 2 décès, soit 0,90 pour 100.
Quel écart entre les résultats, et de combien les Anglais l’ont emporté sur nous! Le doc¬
teur Chenu attribue celte différence à l’imparité des conditions hospitalières, et à l’influence
très-considérable du dévouement de quelques dames anglaises accourues avec miss Nightin¬
gale.
La plupart de nos bjessés, avant ou après l’opération, étaient transportés sur la plage de
Kamiesch, ou même directement sur les hôpitaux de Constantinople, sur des . navires non
appropriés à ce service : les douleurs de l’embarquement et celles du débarquement, l’eh-
combremenl à bord , le séjour sur le pont ou dans rentre-ponl, les souifrances inouïes d’une
traversée de trois où quatre jours sur une mer orageuse, l’absence de tous soins jieüdânt tout
ce temps, malgré la gravité et l’étendue des plaies, malgré les fréquents dérangements dès
appareils, ont placé nos blessés dans une succession dë conditions â jamais déplorables ; par
suite, des hémorrhagies foudroyantes, des pneumonies, des érysipèles, des eschares, etc., ont
fait de nombreuses victimes..... Les hommes atteints de plaies pénétrantes de la tête et du
tronc ont eu particulièrement à souffrir de ces douloureux déplacements... «L’étal dans
lequel arrivaient à Constantinople ces pauvres victimes de si cruelles hécë§sîtés, dit le doc¬
teur Chenu, témoigne assez des privations subies ; et nul de nous ne perdra lè souvenir de
tant de misères supportées avec tant de résignation. » -î!
« Les blessés anglais, au contraiTe, ne subissaient pas ces transports hâtifs ; leur nombre,
moins considérable, a permis de les garder, souvent jusqu’à cicatrisation complète, aux hôpi¬
taux du camp, de Balaklava et du monastère de Saint-Georges. »
Cependant ces différences, si considérables qu’elles soient , ne nous paraissent pas expli¬
quer entièrement les faits Observés. Je comprends, avec le docteur Chenu, que ces déplora¬
bles conditions de transport aient énormément aggràVé la position des hommes ayant des
blessures pénétrantes du tronc, ou ayant subi les grandes amputations. Mais comment sâU-
raienl-elles expliquer les différences plus considérables encore qui pèsent sur les petites
amputations des métatarsiens ou des doigts, différences telles, que lorsque les Anglaisent une
mortalité de 0,90 pour 100, la nôtre est de 12 313 pour 100!
Les amputations secondaires ont donné généralement, pour les Anglais comnae.spour les
Français, des résultats moins favorables que les amputations immédiates, mais il ne faudrait
pas conclure de ce résultat brut qu’elles leur soient inférieures. En effet, une amputation
différée peut aboutir à la conservation du membre, et on ne se décide à l’amputation que
lorsque celte espérance paraît déçue par le mauvais aspect que prend la blessure. Or, la
chirurgie conservatrice, bien que d’une pratique plus difficile et par suite moins suivie par
la chirurgie militaire, a cependant été observée sur une assez large échelle en Crimée ; elle
a donné des résultats bien encourageants : ainsi 2,153 fractures de cuisse, 1,666 amputés
ont donné 1,531 décès (92 pour 100), â87 conservées seulement 333 décès (68,â pour 100),
et sur les 15â guérisons, 36 hommes ont été jugés assez exempts d’infirmités pour u’êlre pas
pensionnés I Et cependant, sur ces 154 fractures, 108 étaient comminutives et compliquées
de plaies d’armes à feu. Évidemment la part de la chirurgie conservatrice des camps est
encore trop restreinte et doit être accrue.
Résections. — On sait que c’est la chirurgie anglaise qui nous a surtout initiés à la pratique
, de ce mode opératoire. Notre chirurgie militaire paraît être entrée assez résolument dans
celle voie, puisqu’elle accuse 94 résections, les Anglais 47. Malheureusement les détails
manquent pour la moitié des cas, de sorte qu’il est difficile d’apprécier le résultat ultime ;
nos 94 résections ont donné 67. décès (ou 71 sur 100, et les Anglais 25,5 décès).
Cependant, comparons la désarticulation scapulo-humérale à la résection de la tête de
l’humérus. Nous avons vu que ces désarticulations nous ont donné 61 décès pour 100, et aux
Anglais 45. Or, la résection de la tête humérale, qui a remplacé cette ampuation, chez nous,
dans 41 cas, nous a donné 24 décès (soit 58,6 pour 100) ; chez les Anglais, 13 cas leur
ont donné un seul décès ! Les chirurgiens anglais ont fait 17 [résections du coude, sur
lesquelles 3 décès (moins de 18 décès pour 100 ; les amputations du bras leur en avaient
donné 26) ; nos désarticulations du coude, au nombre de 79, nous ont donné 52 décès, soit
66 pour 100. Quant aux Anglais, ils n’ont pas fait de ces désarticulations. Nous remarque-
L’UNION MÉDICALE.
381
roüs encore que 20 diésarliculalions coxo-fémorales faites par la chirurgie française, et 9 par
les chirurgiens anglais, se sont toutes terminées fatalement, et le plus souvent dans un délai
très-court après l’opération ; un seul, opéré de M, Legouest, a donné pendant trois mois les
plus belles espérances, et a succombé à des accidents consécutifs, à une chute sur le
moignon.
En regard de ces constants revers de la désarticulation coxo-fémorale, on trouve 5 résec¬
tions de, la tête du fénanr par les chirurgiens anglais, dont 4 décès et 1 guéri. Ainsi, les résec¬
tions ont donné des résultats constamment supérieurs aux amputations, qu’elles ont rem¬
placées ; et la chirurgie française doit s’empresser de les faire entrer plus largement dans sa
pratique, car non-seulement elle expose moins l’opéré, mais encore elle lui conserve en
partie l’usage du membre.
Congélations. •— Un épisode pathologique des plus douloureux de celte cruelle guerre est
fourni par les congélations. Les 5,290 congélations relatées, dont 1,178 décès,- ne sont qu’un
chiffre minimum, car beaucoup ont été confondues dans le tableau des amputés. Les ampu¬
tations, dans de telles conditions, réussissaient fort mal, et on dut y renoncer. Sur ces 5,290
gelés, il y a 75 congélations générales...... c’est-à-dire 75 décès.
Les Anglais accusent 2,389 congélations, dont 463 morts.
Morbilité el mortalité selon le grade. — iJne erreur de l'auteur. — tes documents des
Anglais permettent de rendre honneur' aux officiers de leur armée; ils ne' sont point épar¬
gnés. Le corps des officiers a perdu par le feu de l’ennemi 6,2 pour 100 du personnel envoyé
ou promu, et la Troupe seulement 4,65. Malheureusement les documents ne donnent pas
cette même division pour les maladies et les décès qu’elles ont amenés.
Onaht à ce qui s’est passé dans |’armëe française, nous n’en pouvons rien savoir, total
des officiers envoyés Orient n’étant point connu. M. Chenu donne quelque part un Chiffre
de 5,500, qii’il appelle V effectif moyen du corps des officiers, et qU’it compare à la tVtdtité
des victimes pendant la guerre. Mais il ne dit pas, el nous hé comprenons pas du tout com-'
ment il établit cette moyenne, ni même comment il petit l’établir. A, l’Alma, il n’y avait que
30,000 combattants; à la prise de Sébastopol, il y eh avait environ 130,000 ; il peut se faire
que la moyCnne de ces effectifs successifs ne s’élève pas à 100,000 hommes, et si (comme il
le fait pour les officiers) on comparaît, cet effectif moyen à la totalité des morts de la cam¬
pagne, soit 95,615, 6h trouverait une' mortalité de 100 pour iOO ! Si donc nous avons bien
saisi les explications un peu trop sommaires de l’auteur, il y a là une erreur statistique qui
consiste k préhdrë un rapport entre deux quantités à peü près en relation entre elles : un
effectif moyen des vivants et ’la totalité des morts. C’est là un rapport inadmissible en Slatis-
liqtie; il fallait comparer l’effectif moyen au nombre moyen des victimes, ou bien, et beau¬
coup mieux dans l’espèce, comme d’ailleurs il l’a fait pour l’ensemble des Troupes, la tota¬
lité des officiers successivement promus ou envoyés, à la totalité de leurs morts pendant la
campagne.
Nous ne Savons donc à quel nombre d’officiers vivants on doit rapporter les 779 officiers
tués ou morts de leurs blessures, ni les 402 morlé de maladie ; nous sommés malheureuse¬
ment dans la rnêmè ignorance pour les 140 médecins qui ont succombé, dont 82 sont morts
de maladie. Suivant la manière de calculer de l’auteur, que nous supposons au moins être
comparable entré officiers et médecins, tandis que ceux-ci ont perdu par maladie 18,22
p. 100 de leur effectif moyen, les officiers h’ont perdu que 7,3. Le typhus a fait de grands
ravages dans le Corps médical, qui par cette seule cause a perdu presque 13 p. 100, et les
aütres officiers moins de 1/2 p. 100. L’auteur s’appuie sur ces faits pour dire que l’air
méphitique des hôpitaux et ambulances est un champ de bataille pour le médecin, et que
ceux qui y succombent devraient, selon toute équité, laisser les mêmes droits à leur veuve,
que les officiers qui meurent par le feu de l’eunemi. Il ajoute qu’une disproportion de même
ordre, mais encore bien plus marquée, se retrouve déjà au Mexique : tandis que jusqu’à la
date du 12 janvier 1864, le corps des officiers a perdu 4 p. 100 de son personnel, par maladie,
les médecins ont déjà vu plus de la moitié des leurs succomber (51 p. 100); rapport
d’autant plus éloquent, qu’ici, il est pris, je crois, sur la totalité de l’effeclif comparé à la
totalité des victimes.
Insuffisance du service de santé. • — Après ces précieux documents statistiques, l’auteur
traite avec une grande chaleur et beaucoup de talent el d’intérêt la question de l’insuffisance
du service de santé en campagne. Il montre combien les nouveaux projectiles et les armes
de précision ont augmenté te nombre des victimes et la gravité des blessures. La balle ronde,
àyait en campagne une portée dq 150 à 200 mètres (les portées théoriques de 400 et de 600 mètres
382
L’ÜmON MflDICALE.
n’élaîenl réalisées qir« dans les expériences de polygoDe); aujourd’hui la balle cylindro-conique,
dans un fusil à canon rayé a unë portée de 1,000 à 1,200 mètres. La balle ronde, anirhéed’un
mouvement de rotation sur son centre, contournait souvent les sUrfàceS Oiseuses et même la
cage thoracique. Les balles cylindro-côniqués, animées d’un mouvement de spire sur leur grand
axe ou de vis, ont une trajectoire plus rasante et une force de pénétration extrême; elles
vont droit brisant et faisant- éclater lés os, De la un nombre beaucoup plus considérable de
victimes et notamment de blessé?. Ainsi, à Waterloo, dàns les rudés journées des 16, 17 et
18 juin, les Anglais n’ont eu que 8,000 blessés; à SolfeHno, les aritiëes franco-sardes comp¬
tèrent 16,000 blessés, et l’armée autrichienne 21,000. Aujourd’hui beauCouii' plus de blessés-
et des blessures' beaucoup plus graves. Ces tristes progrès dans l’art de la de^ruction exigent
un progrès au moins parallèle dans le service de santé : mais ce dernier est toujours à l’état
âe desideratum. L’auteur traite ce point avec détailjayeetalent;atj ce nous semble, avec>üo,grand
sens pratique . je veux dire de la pratique militaire, telle au moins que la, comprend notre
Europe, où l’initiative privée en léthargie est suppléée tant bien que mal par celle d’adminis¬
tration. Aux États-Unis les choses se sont spontanément organisées to,«t autrement et avec
quelle ardeur et quel succès! Les grandes calamités des premières. batailles ont fait surgir
du sein de la société américaine u.u eoncows (de dévouement quiméritent à jamais l’admira¬
tion du monde. : car, du prenaier jet les grands résultats obtenus ont, laissé loin deiné;re eux
la viéille Europe. L’ardènl et actif patriotisme des dames âméricaiiies, les, ressources
immenses, les 'souscriptions volontaires (1 milliard IZiA millions), ont créé üh service, de
santé, c’omme jamais l’hupaanilé n’en avait vu fonctionner. / , ' . ,
M. Chénu admire et nous soubaîte ce, dévouement, mais à là con(îili‘on que nous en, appor-^
lions le montant numéraire à rAdminislration militaire, qui, selon lui, doit seule êfrè chargée
d’agir.. ., Il' ne sen t pas que la condition (ju’il met là. est destructive ; que dévouenienL et paS;^,
sivi, té s’exclilènt ; qu’un zèle qui n’agit pas ne saurait 'sùbsis’tér ! Nous, avouerons ,lti(
qù’iln’y a pas Un pays a,u monde où fês citoyens. aient 'montré' un sentiment plus fort de leur
devoir envers là patrie ej' une géhérosité plus â, clive ; mais nous pensons que c’est peu^
être . parce qu’aucun p’est' aussi libre, d’agir., ^ " ' ,, ,,
ÿes, morts -- Gltapiire singulièrement! dra¬
matique et d’un haut intérêt imur ies artistes. Les observations rapportées», dùé,S à, plusieurs
médecins militaires, à MM. Pè*’ier,,CAlmaj, Boudin (Inkermann), .Armand (M>^enta),,js’accor-
dent àihous représenter t.qus ces^hraves frappés merlellemènt dansi’ardeur.(lu combat comme,
conservant dans leur attitude et sur leurs p^ies.physionomies, . les éxpressio, os passionnelles,
de leur dernier moment. Vpltaii’è:raç9nte .que,.Charles XII, subiternent frappé,, saisit son épép,
et consprva cette, altitude.; .Nos çhâinps ,,(^ç-b,ataille sont couverts (^é cès posèa. bérQïqu.es;,
quelques-ûns vestent.iegppqu en téfrè, serrapt convulsivement leur arm,é ét^màchaul 'ta Cài:r>
louche ; d’autrespnt une posp . funèbre commé si .dès m.a,ins amies .les avaient .disposés po,UL
la tombe; les uns respirent la colère ; les autres ont un sourire d’adieu qui erre .sur, leurs,
lèyres.. Mais-, ceux qui sont morts leqtem.ént onldè^nxpressions différentes., Qnpeût lire sur
leur phy^bnomie les douleurs, ou le calme qul ont. oçcopipagné dènr dernier moment,?;
chez les uns,, les élans de la pitié on les tendres. regrets, qui ont, agité leur âme; chez les,
autres la mâle résignation qui l’à soutenue; et même, en y regardant d'e , plus près, on trouve,
que chaque lésion, chaqpe genre .de mort, a, son altitude générale :„ç^X qni sont frappés
à la, tête ne tombent pas comme ceux qui sont frappés au cœur; et comme chaque blessure a,
sa douleur, chacune a son expression dernière.
Devant toutes ces poses. encore si empreintes de mouyemenU toutes ces figures pâles, mais
reflétant avec énergie une pensée,, dit un, de ,nos confrères ,â Inkermann,. « et le veut: qui
soufflait avèc force et semblait rauimer ces çadaYres» on croyait, que ces longues files de morts,
allaient , se relever pour recommencer la lutte!... » Et un. autre à Magenta : « ..... La plupart,
de ces. figures d’hommes exsangues étaient pâles, mais npn, livides ; il y avait surtout chez,
nos Français, ^ fantassins, cavaliers, chasseurs à pied, artilleurs, zouaves, tant d’énergique
expression sur leur noâle visage, tant de vie, dans la mort„ qu’qn était tenté de criè.r.â leurs
camarades qui creusaient, les fosses: pas encore, aliendëzl attendez! »
Aussi, quand on a été témoin de ces lugubres, mais émouvants spectacles, on voit quelle-
lacune, quel défaut entache la plupart des tableaux des peintres de bataille. Leurs morts,
venant d’être frappés, sbnt parfois représentés livides et verffâtres, poùr ne pas dire putréfiés
ou dans un affaissement physique indiquant raffaissemént moral et le désespoir, alors que
le plus souvent un héroïque courage, les ayant soutenus jusqu’au dernier soupir, a effacé de'
leur physionomie jusqu’à la moindre trace de douleur physique.
En' réstimé, rëmde de l’aspect et de l’altilude des morts' sur le champ de bataille offre de
L’UNION MÉDICALE.
383
rîDtérét à pJusiwirs titres. C’est ane étude complémentaire des blessures de guerre, une
étude de physiologie traumatique, pour expliquer si la mort a été instantanée ou non; enfin
une étude psychologique qui permet de reconnaître ta dernière pensée de la victime. {Mém,
militaire^)
On le voit par cette rapide esquisse, le livre de M. Chenu est d’un haut intérêt. La Science,
l’Art et l’Humanité lui doivent dee remercîments, car, par une rare fortune, son œuvre les
a servis tous trois. De plus, il a diminué un peu l’humiliation que l’on éprouve à voir la
France classée avec la Russie et la Turquie parmi les nations qui ne publient pas les docu¬
ments officiels des œuvres de la guerre. En effet, ces grandes calamités portent toujours avec
elles de grands enseignements, et laisser perdre ceux-ci est aussi affligeant et plus humiliant
que d’être frappés par celles-là.
- Honneur donc à nôtre laborieux confrère, qui a fait ce qui dépendait de lui pour diminuer
cette faute. Il est bien des points, des détails d’analyse statistique que la science regrette et
qui n’ont pu être abordés ou éclaircis; mais il est clair qu’il n’a pas ténu à lui de mieux faire.
« Nous donnons, dit notfé confrère, les résultats cohiparalîfs avec l’armée anglaise, mais
« nous sottimes loin de leur perfection... Lâ distinction des lésions dans notre travail n’est
« pas aussi méthodique que dans le travail des médecins anglais; nous le regrettons beàu-
« coup, cela n’a pas dépendu dènoüs; l’absènce’ d’indications exactes nous a 'obligé à ne
« pas nous éloigner dés foriiiules habituelles des cahiers de visites ; enfin notre Statistique
ù est le résultat du travail (Cun seul, tandis que tous les médecins de l’arhiée anglaise ont
« dû concourir à la rédaction du rapport volumineux présenté sur le service de santé de
« cette afmëé pendant la catnpàgné. »
' ' ’ Bertillon.
OBSTËTRiaUE.
GRAND FIRROIDE A LA PAROI POSTÉRIEURE DE L’DTÉRCS CHEZ CNE PRIMIPARE, OCCU¬
PANT TOUT L’INTERVALLE DE DOUGLAS; DEPOSITION OPÉRÉE AVEC SUCCÈS ; FORCEPS,
enfant MORT ; MÈRE RESTÉE LIBRE DE TOUTE RÉACTION.
Par le docteur Ch. Hecker.
En avril 1865, le docteur Poppel le fait appeler pour examiner une jeûne femme de 22 ans,
mariée depuis environ un an, antérieurement bien réglée, ayant vu pour la dernière fors en
bctobrè 186Zt et qui depuis un certain temps sé plaignait’sde tiraillements et de douleurs
dans lé baS-ventre, ressemblant à des contractions; à l’examen externe, il était facile de
reconnaître une grossesse» le fond de l’utérus était à quelques travers le doigt àu-dessns de
l’ombilic ét l’dh avait tous les autres signes de grossesse, sauf toutefois leS bruits du cœur
qu’on ne put trouver.
A l’exploration interné, on constate què la portion vaginale est tout à fait plissée contre
la symphyse pubienne et la voûte vaginale postérieure abaissée par une. tumeur volumineuse,
solide, immobile, remplissant tout l’intervalle de Douglas, tumeur dont il est très-difficile
de déterminer les rapports avec les organes voisins. Après avoir fait, sans succès, quelques
tentatives de réduction ; après avoir réussi très-vite à calmer les douleurs par des injections
sous-cutanées de morphine, on proposa à la jeune femme de la délivrer quelque temps après
et avant terme; elle rejeta la propositîon ët né fit plus rien. Dans la nuit du 1" aù 2 août,
trois jours après l’écoulement des eaux, elle sentit les premières contractions très-doulou¬
reuses de l’utérus. Le 2 août, à 8 heure.s du matin^ Faspect extérieur de l’abdomen était
déjà très-caractéristique ; à travers les parois abdominales assez minces on pouvait recon¬
naître facilement et embrasser comme üfte boulé la tête -fœtale, en avant et un peu à droite
au-dessus de la symphyse pubienne ; battements, redoublés très-distincts à droite.
A Finlérieui’j yien n’était changé dans la con.slitu,t|ion de la tumeur; elle remplissait tout
l’espace pQstêrie 11 r du petit bassin, était immobilé et laissait en avant tout juste assez de place
pour àrriVèr âvèC deux doigts à l'a portion vaginale qui se trouvait aplatie transversalement,
pressée. poutre ja symphyse, mais, du reste, molle et dilatable; à travers le canal cervical
on pouvait loucher un tout petit segment de la tête. Toute la journée du 2, les contractions
furent çxUêniement douloureuses et nécessitèrent l’emploi réitéré de doses d’opinm. Le len¬
demain 3, rieti n’étant changé, mais le danger croissant, il fallut bien prendre un parti.
Beux voies seules permettaient l’extraction du fœtus: l’une qui devait être précédée d’une
384
L'UNION MÉDICALE.
lentalive de réduelion de la tumeur, l’autre l’opération césarienne. Le: 3 août, à 7 heures du
matin, on couche la jeune femme sur un lit en travers et on la chloroforme ; le docteur Hicker
introduit toute la main droite, non sans peine à cause de l’élroitesse du vagin^ sous la tumeur,
cherche à la soulever et sent que, peu à peu, elle a l’air de devenir plus mobile; tout à coup
il la sent s’échapper hors du petit bassin, l’orificé vaginal reprend sa direction normale, et
un grand segment de la tête devient palpable à l’entrée du détroit supérieur, tandis que la
région abdominale où l’on avait senti jusqu’alors la tête, paraît maintenant comme aplatie.
La mère et l’enfant trouvent alors relativement bien; on attend pendant quatre heures que
la tête se fixe mieux et que la dilatation de l’orifice soit plus avancée.
On chloroforme de nouveau et l’on applique le forceps sans grande difiiculté; mais l’opéra¬
tion suivante fut bien plus difficile qu’on ne l’eût supposé; il fallut de vingt-cinq à trente
tractions, et l’enfant extrait était mort. Cet accident regrettable fut attribué, nonùla tumeur,
mais surtout à la position déplorable dans laquelle se trouvait encore la tête quand le forceps
fut appliqué, à savoir, la première position frontale, de plus, cet enfant avait un fort dévelop¬
pement : le crâne, dont la circonférence mesurait 0“,37, avait des os très-durs et résistants;
la femme, ayant positivement vu pour la dernière fois, le 15 octobre, aurait dû accouchei
déjà, vers le 22 juillet; enfin il fallut faire des incisions latérales pour éviter une rupture du
périnée. Les couches de la mère furent si heureuses que le douzième jour elle putlcjuitler
le lit. Mais depuis, elle fut reprise de nouvelles douleurs dans |e bas-ventre; la tumeur avait
repris sa première position, avait entraîné la matrice et donné lieu à une descente pour
laquelle on fut obligé de lui appliquer l’hysterophor de Zwanek, ce qui lui permit un peu de
vaquer à ses affaires. {Manatsschs. fur Geb. Kunde und Franenkr. Décembre 1865.)
Trad. du D' Gustave Lauth.
COURRIER.
— Par arrrêlé du ministre secrétaire d’État au département de l’instruption publique, con¬
sidérant que MM. Denis et Chancerel, professeurs à l’École préparatoire de médecine et de
pharmacie de Caen, se sont fait remarquer par leur courage et leur dévouement pendant la
dernière épidémie cholérique, sont nommés officier d’académie :
M. Denis, professeur adjoint à ï’Écôlè préparatoire de médecine et de pharmacie de Caen;
M. Chancerel, professeur suppléant à ladite École.
— Par un autre arrêté du même ministre secrétaire d’Élat du département de l’instruction
publique, la gratuité des droits qui leur restent à acquitter au profit du Trésor, à partir du
1" février 1866, pour l’achèvement de leurs études (inscriptions , examens, thèses, certificats
d’aptitude, diplômes), est accordée aux étudiants de l’école préparatoire de médecine et de
pharmacie de Caen, ci-après désignés, qui ont été signalés pour leur dévouement au soula-
des malades atteints par le choléra;
Services rendus à Caen : MM. Millevingt, Dutac, Ozanne et Lefèvre. ; ,
— M. Calloch, licencié ès sciences, docteur en médecine, professeur suppléant à l’école
préparatoire de médecine et de pharmacie de Nantes, est chargé du cours d’histoire naturelle
à l’école préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres de Nantes, en
remplacement de M. Achille Comte, décédé.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance du mercredi 28 février (â 3 heures 1/2):
Communication sur l’inoculabililé du tuburcule, par M. Hérard.
MONUMENT A LAENNEC.
.Souscription ouverte aux bureaux de PUmon Médicale :
Société de médecine de Bordeaux, 100 fr.;—M. Bouissin, à Marly-le-Roi, 5 fr. 105 »
Premières listes . 3,810 50
Total. . 3,915 50
Le Gérant, G. RiCHELOT.
Paris. — Typi>frai>liie FflIï Mauteste <‘f C®, me des De)u-Porle»-Saint-SaiiYeiir, 22,
EAUX SDLFÜREDSES DE CADTERETS | APIOL DES D" JORET ET HOMOLIE.
(Sources de La Raillèhe et de Césak).
« Ces eaux, même après un an d’ embouteillage,
» m’ont fourni tous les signes d’une bonne con-
» servation. » (Filhol.)
Très recommandées en boisson et en garga¬
risme dans les maladies chroniques suivantes :
Laryngite, Pharyngite, Catarrhe bronchique.
Phthisie tuberculeuse , Asthme , Maladies de la
peau, etc.
S’adresser à Cadterets, à BROCA, pharmacien,
fermier. — A Paris, à LESCUN, 18, rue de Choi-
seul. — En province, à MM. les Pharmaciens et
Marchands d’eaux minérales.
Médaille 'a l’Exposition universelle de 1862.
L'observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiquescommeemmé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les
agents thérapeutiques delà même classe.
Un savant et consciencieux observateur, M. le
docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
à ce point de vue, dans son service de l’hôpital de
la Pitié et en ville. 11 résulte de ses observations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato¬
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanémeift ou préalablement la chlorose
ou les autres complications.
Les docteurs Joret et Homolle indiquent, comme
le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
celui qui correspond à l’époque présumée des
règles, ou qui la précède.
Dose ; 1 capsule noatin et soir, pendant six jours.
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
Pharmacie Briant, rue de Rivoli, 150. entrée
rue Jean-Tison, h Paris.
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HYPOPHOSPHITES DU CHURCHILL.
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phosphite de chaux.— Pilules d’hÿpophosphite de
qjiinine.
chlorose, Anémie, pAles couleurs. —
Sirop d’hypophosphite de fer. Pilules d’hypophos¬
phite de manganèse. —Prix : 4 fr. le flacon.
Sous l’influence des hypophosphites, la toux di¬
minue, l’appétit augmente , les forces reviennent,
les sueurs nocturnes Cessent, et le. malade jouît
d’un bien-être inaccoutumé. ' ’ •
Pharmacie SWANN, 12, rue Castigliohé,à Paris.
— DÉPÔTS : Montpellier, BELEGOÜ frères; Nice;
FOUQUE; Lyon, Pharmacie centrale, 19, rue Lan¬
terne; Bordeaux, Nantes, Toulouse, dans les suc¬
cursales de la Pharmacie centrale.
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Prises à la dose ordinaire de 2 à 6, elles dis¬
sipent (le plus souvent en quelques minutes) les
maux d’estomac, migraines et névralgies.
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Jt du D' DELEAU, méd. du Dépôt dés condamnés.
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et pour femmes.
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Richelieu, 44, k Paris, G. KOCH, successeur.
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MORIN, approuvés par l’Académie de méde¬
cine, recommandés par les ouvrages spéciaux et
employés avec succès dans les hôpitaux civils et
militaires, r. Séguier, 14, anc. r. Pavée-St-André.
CONCERNANT LES VÉRITABLES
PILULES DE BLANGARD
L’Iodure de fer, ce médicament si actif quand tout temps la pureté et l’inaltérabilité du médi
il est pur, est, au contraire, un remède infidèle, cament?
irritant, lorsqu’il est altéré ou mal préparé. Ap- „ , . ^
prouvées par l’Académie de médecine de Paris et , En conséquence, nous ne saunons trop pnei
par les notabilités médicales de presque tous les Médecins qui désireront employer les
pays, les Pilules de Ulancard offrent aux véritables Pilules de Blancard, de vou-
praticiens un moyen sûr et commode d’admi- Joir bien se rappeler que nos Pilules ne se ven-
nistrer l’iodure de fer dans son plus grand état dent jamais en vrac, jamais au détail, mais sou¬
de pureté. Mais, ainsi que l’a reconnu implicite- Icment en flacons et demi-flacons de tOO et de
meut le Conseil médical de Saint-Pétersbourg, ^0 pilules, qui tous portent notre cachet d ar¬
dons un document officiel, publié dans le Journal réactif, tixe k la partie inferieure du bou¬
de Saint-Pétersbourg, le 8/20 juin 1860, et re- chon, et notre signature (indiquée ci-dessous)
produit, par les soins du Gouvernement français, apposée au bas d’une étiquette verte,
dans le Moniteur universel, le 7 novembre de p^^j. gg garantir de ces compositions dange-
la même aimée ia fabneatton des pluies ,.g^5gg ^.gâchent, surtout k l’étranger, der-
de Blancard demande une grande habtleCe a gière nos marqués de fabrique, il sera toujours
laquelle on n'arrwe que par une fabrication ^
exclusive et continue pendant un certain temps. L a!* ni. yfX
Puisqu’il en est ainsi, quelle garantie p us sé- f,Bes aùTnortent nô-
rieuse d’une bonne confection de ces Pilules que ® portent no
le NOM et la signature de leur inventeur, lorsque
surtout, comme dans l’espèce, ces titres sont
accompagnés d’un moyen facile de constater en Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, 40.
UTos pilules se trouvent dans toutes les pharmacies.
PEPSINE LIQUIDE DE BESSON
Vingtième année.
N» 25.
Jeudi ler Mars 1866.
LTMOm MfflmE
pm DE L’ABOXNEMEOT ;
L'ÉTBA.'NCgR,.
'ort en plus,
il est fixé par iM-
somixAi.
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DU CORPS MÉDICAL.
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ET FORME, PAR ANNEE, 4 BEAUX VOEUIUES IN-S® DE PLUS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Améaée lUATspvR, Rédacteur en chef. — Tout a tut
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Mantinc^tre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
Quelques colleetioris de la première série de I’Union Médicale, formant 11 volumes
îü-folio, peuvent encore être cédées par l’Administration du Journal , aux conditions
suivantes:
JLa collection complète, soit les 11 volumes, 1847, 1848, 1850 à 1858 inclusive-
meat. Prix : 235 francs.
Cette collection sera livrée en feuilles , avec les Titres et les Tables des matières
Chaque année ou volume séparément :
Tome 1«J-, 1847, relié. ...... 25 fr.
2®, 1848, relié. ...
. 25 fr.
3®, 1849. . . . .
. (épuisé).
4®, 1850. . . . .
. 30 fr. (rare);.
5®, 1851 .
. 30 fr .
6®, 1852 .
. 25 fr.
7®, 1853 .
. 25 fr. (assez rare).
8®, 1854 .
. 15 fr. .
9®, 1855. . . . .
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10®, 1856. . . . .
. . 15 fr..
Ile 1 . . . -
15 fr.
12®, 1858. . . . .
: . 15 fr .
Chaque volume en demi-reliure, 3 fr. en sus»
Frais de port et d’emballage à la. charge de Tacqné'eur.
La nouvelle série de I’ünion Médicale, format grand in-8» a commencé le jan¬
vier 1859, et forme en ce moment 28 beaux volumes grand in-8® de plus de 600 pages
chacun, avec Titres et Tables des matières.
L’année 1859 , soit 4 volumes, prix
25 fr. en feuille
30 fr. demi-reliure.
L’année 1860,
id.
id.
id.
L’année 1861 ,
id.
id.
id.
L’année 1862,
id.
id.
id.
L’année 1863,
id.
id.
id.
L’année 1864,
id.
id.
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L’année 1865,
id.
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L’UNION MÉDICALE.
ACIDULES,
EAUX MINERALES DE VAIS
GAZEUSES, BICARBONATÉES, SODIQUES, analysées par 0. HENRI.
Sdoree ferro-arsenicale de la
Dominique.
Acide sulfürique libre. 1.33
Silicate acide) 1
S
Sulfate » 0.44
— de chaux. .... l
Chlorure de sodium. . 1
Matières organiques. . I
Thermalité 13° 1
Acide carbonique libre .
Saint- Jean
1.425
Rigolelte
2.095
Précieuse
2.218
Désirée
2.145
Magdeleine
2.050
Bicarbonate de soude .
— depotaese . .
— de chaux .
— de magnésie ...... .
— de fer et manganèse.
Chlorure de sodium .
Sulfate de soude et de chaux. . .
Silicate et silice , alumine .
lodure alcalin, arsenic et lithine.
1.480
0.040
0.310 i
0.120 '
0.006 1
0.060
0.054
0.080
indice
5.800
0.263
0.259
0.024
1.200
0.220
0.060
tracés
5.940
0.230
0.630
0.750
0.010
1.080
0.185
0.060
indice
6.040
0.263
0.571
0.900
0.010
1.100
0.200
0.058
indice
7.280
0.255
0. 520
0.672
0. 029
0.160
0.235
0,097
traces
2.151
7.826
8.885
9.142
9.248
Ges eaux sont tr'esragréables k boire à table, pures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates calciques-magnésiens, en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux légères, douces,
essentiellement digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant que possible
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs; — PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIBOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, cette eau est arsenicale, elle n’a aucune analogie avec les précédentes , fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportentet se conservent sans altération; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille en verre noir,
revêtue d’une étiquette et coiffée d’une capsule en étain indiquant le nom de la source où
elle a été puisée.
AVIS A MM. LES MÉDECINS.
En venant remercier les Médecins des départements les plus fiévreux de France, et notam¬
ment ceux de l’hôpital de Rochefort, des remarques et désirs qu’ils ont bien voulu trans¬
mettre, nous nous empressons, pour répondre à celle desjemarques Je plus souvent exprimée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie dü Quinoïde-Armand à l’état sec. De cette façon
il pourra être ordonné comme le sulfate de quinine. Son innocuité de plus en plus constatée,
et surtout son prix peu élevée le feront -certainement préférer dans la majorité des cas où la
quinine est indiquée.
Bodrières-Ddblanc, pharmacien, 221, rue du Temple, dans les principales Pharmacies
et Drogueries de France et de l’étranger.
Au même dépôt : VAlcoolé, les Dragées, le Vin et VÈlixir du Quinoïde-Armand.
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr. — Le flacon de 30 grammes, 3 fr.
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COLLODION ROGÉ-
Depuis vingt ans, le Collodion élastique ou mé¬
dicinal est préparé spécialement à la pharmacie
ROGÉ, et les nombreuses expériences qui ont établi
son efficacité dans les Péritonites, les Érysipèles,
dESSLNCEdiTÉRÉBENTHIHE
bu D? CLERTAN
Sont d’inje efficacité vraiment remarquable dans
le traitement dés maladies de la vessie, des scia¬
tiques et des névralgies viscérales, faciales, inter-
les Rhumatismes, la Variole, les Entorses et les
Inflammations en général, ont toutes été faites avec
le CouoDiox Rogé, 12, r. Yivienne. Prix : 2-50 le fl-
costales et autres.
jncontinence d’Urine. — Guérison
Ipar les DRAGÉES-GRIMAUD aîné, de Poitiers.
Dépôt chez l’inventeur, à Poitiers. — Paris, 7, rue
de la Feuillade. — Prix : 5 fr. la boite.
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l’Oppression , la Grippe et les Glaires. Facilitent
l’expectoration. Pectoral laxatif employé dans les
maladies inflammatoires. A Paris, 1 8, rue Fontaine-
Molière; en province, dans les pharmacies.
Paris. — Imprimerie Félix Malteste et C‘,
BacdeiDeuz-Fortee-Saiiit SaoTenr,!).
L’UNION MËDIGALE.
N° 25. Jeudi 1" Mars 1866,
SeMMAIBE.
I. Pabis : Sur la séance de l’ Académie de médecine. — II. Tbérapectiqdë cniRtJKGicALE : Mémoire sur
l’application des injections coagulantes . à la cure . du varicocèle. — lïl Bibliotuf-ûue : De la possibilité
et de la convenance, de faire sortir certaines catégories d’aliénés- des asiles spéciaux. IV. Acadé¬
mies et Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du -27 Février : Correspondance. —
Présentations. — Rapport et discussion sur le traitement de l’anthrax pàM’iricisiôn cruciale sous-
cutanée.'.i^ V. Codreier. — VI. FEtJiiETON ; Notice scientifique sur Rouanet, de St-Poiis (Hérault).
Paris, le 28 Février
■ BULLETO..'
.Sur la séance de l’ Académie de médecine.
Od peut compter que la lecture du procès-verbal, la, communication de la corres¬
pondance et les présentations faites par les membres de bAcadémic, absorbent main¬
tenant à peu près la première heure des séances. Il ne réste plus guère qu’une heure
pour les rapports, les discussions et les lectures des communications faites soit par
les.académiciens, soit par les personnes étrangères l’Académie. Encore même de
fréquents comités secrets viérinent-ils amoindrir la durée;des séances publiques. Il
semble donc qu’il y âiturgencè, si l’Académie veut atteindre le but de son institution,
soit de faire un autre emploi de la première heure, soit de prolonger les séances au delà
du terme habituel. . ■
Hier, par exemple, il n’y a eu place que pour un seul rapport, et la discussion qu’il
a provoquée na pu être terminée. Il est vrai que les présentations avaient été si nom-
■breuses, que M. Gosselin, rapporteur, n’a pu aborder la tribune que vers quatre
heures. ■
Il s’agissait d’un mémoire présenté à l’Académie, il y a deux ans, par M. A.Guérin,
sur le traitement de l’anthrax par les incisions sous-cutanées. M. Gosselin, a donné
l’analyse de ce travail en approuvant une partie des vues de l’auteur. Ainsi, M. A,.
Guérin pense que les incisions sous-cutanées préviennent les complications redouta-
FEUILLETON.
NOTICE SCIENTIFIQEE SUR ROUANET, DE SAINT-PONS (HÉRAULT) (1).
Par le docteur Fagét.
Dans ce résumé trop incomplet des travaux de Rouanet, il n’a encore été question que de
l’analyse des bruits du cœur; il est cependant évident que cette analyse se lie intimement à
celle de ses mouvements; la première présupposera seconde; l’une est solidaire de l’autre.
Si Rouanet ne s’était d’abord parfaitement édifié sur le compte de la théorie des mouvements
du cœur, il est plus que probable qu’il ne serait point parvenu à celle des bruits. Qu’il ait
donc, avant tout, sérieusement étudié et médité au moins les œuvres de Haller sur la phy¬
siologie du cœur, c’est ce qu’il est difficile de mettre en doute. En tête de sa thèse inaugu¬
rale, c’est une pensée de Haller qui sert d’épigraphe :
« Ego quidem persuasus sum artem medicam debere orrminb imiiti eœperimentis quæ sen-
sibus capi possunt; verûmnon ideàfides erit deneganda iis propositionibus quæ evidenter nexu
sequuntvr ex sensuum apparitionibus. »
Ce qui est positif, c’est qu’il a suivi pour les mouvements du cœur la théorie de Haller,
qui avait été aussi celle de Harvey; puis c’est à la physique, c’est à l’anatomie humaine nor¬
male, lui fournissant un instrument de physique fonctionnant coriime une pompe foulante et
aspirante, c’est, enfin, à la clinique que nous l’avons vu aller demander ses preuves. Ce
. (t) Suite et fin. — Voir les Buraéros des 20 et 22 février.
Tome XXTV. — Noiiretle série. of)
386 ^ y - L’UNION MÉDICALE. r v;' ry j _
oies de l’érysipèle et de rinfection purulente; M. Gosselin est du même avis relati¬
vement à l’érysipèle, et fait des réserves au sujet de l’infection purulente. En somme,
rapport laudatif et conclusions favorables.
Alors M. Velpeau a pris la parole, et puis après M. J. Guérin, bientôt suivi de
M. Michon, qui avait précédé M. Larrey, à qui M. Velpeau a encore donné la réplir
que, et la discussion a été continuée à la prochaine séance.
Nous qui savons un peu à quoi nous en tenir sur les prétentions dé la chirurgie à
la certitude thérapeutique, il ne nous a pas été bien étonnant d’entendre les éminents
chirurgiens qui ont pris hier la parole accuser la plus complète incertitude sur le
traitement chirurgical de l’anthrax. Les médecins, dissertant sur le traitement des
fièvres graves, ne se seraient pas montrés plus hésitants ni moins concordants. Si
cette discussion eût eu pour témoin un public mondain, ce public qui répète sans
cesse ce vieil apophthegme : La médecine est conjecturale; la chirurgie, à la bonne
heure 1 elle voit ce qu’elle fait; ce public, disons-nous, eût été singulièrement
désabusé, du moins en ce qui concerné Tanthrax. Les chirurgiens ne sont pas d’ac¬
cord non-seulement sur la manière dont il faut attaquer l’anthrax par le bistouri,
mais encore sur la question de savoir s’il faut l’attaquer par l’instrument. Après de
nombreuses déceptions, M. Nélaton a déclaré qu’il fallait renoncer au bistouri. L’émi¬
nent professeur persiste-t-ilencore dans cette pratique?
Mais quant à la manière de se servir du bistouri, faut-il pratiquer 'de grandes
incisions longitudinales, ou cruciales, ou circulaires? fàut-il les fairè profondes ou
superficielles? faut-il n’en faire qu’une ou plusieurs? convient-il de les faire à ciel
ouvert ou sous-cutanées?
On verra par le compte rendu de la discussion que les opinions sont très-divisées
sur tous ces points ; on verra que tandis que les uns accusent les incisions de pro¬
duire l’érysipèle, les autres ont vu; survenir cette fâcheuse complication alors que le
bistouri n’avait pas agi. On verra encore que si pour les uns les Caustiques prévien¬
nent l’érysipèle, pour les autres l’emploi des caustiques ne préserve pas plus que le
bistouri de cette complication. Incertitude suc toutes ces questions.
Y a-t-il au moins un de ces illustres chirurgiens qui ait essayé une seule fois
l’emploi des enduits imperméables dont un honorable! et savant praticien de Paris
vante les succès? Silence complet sur ce point. •
qu’il lui a fallu déployer de connaissances spéciales, d’esprit ingénieux, de force d’atten-
lion et de puissance d’analyse, pour arriver à son but, en vérité, est extraordinaire.
Depuis, toutes les recherches, toutes les expérimentations (ectopies, vivisections) que l’on
n’a cessé d’accümûîer dans la sra'ence en faveur de la théorie haFlériênne des rnouvements
normaux du cœur, sont venues, à l’envi, confirmer la théorie des claquements valvulaires.
Aussi peut-on soutenir dès maintenant que, dans l’histoire de la physiologie de l’organe
central de la circulation, le nom de Rouanet restera indissolublement uni à ceux de Harvey
et de Haller. Ils nous ont donné la clef des mouvements, Rouanet celle dés bruits du cœur.
Cependant, comme toutes les découvertes importantes, celle de Rouanet devait rencontrer
de puissantes, de vives contradictions. Les plus célèbres sont sorties du Collège de France,
de la Faculté et des hôpitaux de Paris. Rouanet lui-même â réfuté Magendie, comme nous
l’avons vu. Quant à l’innovation du professeur Piorry, elle paraît n’avoir été qu?une forle
tentation, qui l’eût entraîné pourtant . « s’il n’eût d’abord fallu renverser l’isoohronisme
des contractions à droite et à gauche; . ce qui serait, rf<ms l'état actuel de. la science,
opposé à tout ce q«’o.n croit..... » Plus lard...... qui sait?
Un moHïénl, Piedagnel dut raviver l’espoir du professeur de la Faculté : c’était aussi le
renversement de l’isochronisme des contractions a droite et a ffauchem...,^ avec uoe légère
compliicalion de plusl Gomme on se le rappelle, une simple injection, à l’aide d’nn ciyso-
pompe, au travers du cœur mutilé d’un cadavre, avait paru suffisante au professeur, de
l’École pour anéantir la théorie des claquements valvulaires;, un simple caillot, dans une
moitié d’un cœur qui n’avait donné qu’un bruit, pour l’oreille de Piedaguel, fut la base de
la théorie du médecin de l’hôpital Saint-Antoine.
L’opposition de Beau a été plus sérieuse, plus convaincue ét, par conséquent, plus opi-
LUmON MÉDICÀLÈ.
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Maîô véritablément éfe' quf nous a étonné, "c*est la pauvreté, e’est même Tabsence
dç toute doctrine pathogénique à l’occasion de l’anthrax. Seul M. Michon, dont
l^llbcution d’ailleurs a été’ remarquable et remarquée, a dit un mot vrai, profond,
ihébicàl : il n’y a pas qu’un anthrax, il y a plusieurs sortes d’anthrax. Cela est très-
juste, et les anciens avec moins de précision apparente, mais avec plus de bon seiis,
avaient établi deux grandes classes dans l’anthrax : là bénin ét le malin. Oui, il y a
des'arithràx qui; qdels que soient leur sfége, leur ^tendue etdèur gravité apparente,
ghérisserit tout seuls; il eU est d’autres qui résistent davaiitage et qui sont quelquefois
réfractai'res à tout traitement. Qü’ést-cej'qüi ùpprend’a lèsrèconnaitre et à' porter un
pronostic? Un peu de médecine, Messieurs les chirurgiens, il ÿ â ranihràx des riches
e^'f'iinthrax déÿpâuvi’es’i’aUihrax desigtàs é^ des maigres. L’anthrax' des
riches et dés gras est fanthrax malin dés anciens, c’csfié pfus'gtaYé, c’est celui qui
sélieaU diabète, relations Sûr lesqueliés M; Marchai (de Càl.yi) a si jUstetoent appelé
ralteûtion. Pas un mot de tout cela hier, àÙÀcadémiè, où Ids' Orateurs se sont tenus
froidement au bistouri. Il y a là cependant un très-beau Sujet de disquisition acadé¬
mique et une très-béile thësà de pathologie générale.
Mais n’oublions pas que la discussion n’est pas close et. que probablement les
orateurs qui veulent se faire entendre vont, selon l’expression consacrée, ouvrir des
horizons nouveaux à ce débat jusqu’ici un peu borné et beaucoup trop cbirurgical.
Amédée Latour i
THÉRAPEUTiaUE CHIRURGICALE.
MËMOIltF. SUR L’APPLIGATIOiV RES IBIJEGTIONS GOAGGLA\TES A LA GÜBE DU VARIGOGÈLE,
Pàr le docteur MaiSonnecvë,, chirurgien de, rHôlel-Dieu de Paris.
Le varicocèle, ou développement variqueux des vèines dn cordon spermalique, est
ptefôt une infirmité qu’une maladie , en ce sens qu’il ne compromet jamais la vie
d’une manière directe. ' ‘
Néanmoins, les acddents auxquels il peut donner lieu sont parfois si pénibles, que
niâtre, plus entraînante. Il s’appuyait d’abord, cOiriùié on sait,, sur de nombreuses vivisèc-
ti'ons, mais faites sur dés grenouilles surtout, rnâlgré Içs avertissements de Hâllér; il invo¬
quait ensuite, mais en les exagérant, certains faits cliniques en apparence opposés, à la
théorie de Rouanet. Aux arguments tirés par Beau de ses vivisections, MM. Chauveau et
Faivre ont répondu; à ceux tirés de la clinique, M. Hérarfli dans le mémoire que nous venons
de rappeler.
Après’avoir donné' un grand nombré de détails sur dés vivisections faites sur de grands
maminifères (26 éolipèdes, 10 chiens, 1 singe), MM. Chauveau et Faivre s’expriment ainsi :
« Tous ces faits sont d’une évidence si frappante étsi facile à saisir chez le cheval, qu’ils
ont converti presque instantanément les adeptes les plus fervents que M. Beau comptait
parmi les médecins lyonnais. Nous demandons cinq minutes à un homme de bonne foi,
comme M. Beau, pour le ranger également à notre opinion. » (Barth et Roger, p. 372.)
A son tour, M. Hérardl est venu faire valoir contre Beau les arguments de la clinique, dans
les passages suivants de son excellent mémoire, page 11 : a Troisième proposition: Le
rétrécissement de l’orifice auriculo-venlriculaire gauche produit un bruit de souffle au second
temps. »
Beau, « cédant aux exigences de sa théorie, avait rejeté complètement la possibilité d’un
bruit de souffle au second temps, coïncidant avec le rétrécissement auriçulo-ventricu-
laîre,..:.. »
« ..... C’est à regret, continue M. Hérard, que nous nous voyons objigé de nous séparer,
sur ce point, de M. Beau et des médecins qui se, sont ralliés à son opinion . »
El, pour justifier celte séparation, il fournit 18 observations, qu’il a rassemblées, et dont
8 lui sont personnelles.
m
L’UNION MÉDICALE.
le moral des malades s’en affecte profondément, et qu’il peut même en résulter une
hypochondrie véritable.
On comprend, dès lors, quels efforts ont dû faire les chirurgiens pour obtenir la
cure de cette affection. Déjà, du temps de Celse, on employait contre elle la cauté¬
risation, soit avec le fer rouge, soit avec les caustiques. On employait aussi la liga¬
ture, l’incision, l’excision, la castration même. Toutes ces méthodes, qui ont trouvé
des partisans parmi les praticiens les plus illustres, tels qu’Am. Paré, Paul d’Égine,
Delpech, etc., avaient pour but la destruction plus ou moins complète des veines vari¬
queuses, dans l’opinion où l’on était alors que cette destruction était la condition
essentielle de la guérison.
Vers le commencement de ce siècle, alors que la découverte de l’infection purulente
eut éclairé les chirurgiens sur les dangers de l’inflammation suppurative des veines,
on essaya de substituer aux anciennes méthodes celles moins effrayantes de la com¬
pression linéaire, de la ligature sous-cutanée, de l’enroulement, etc., dans lesquelles
on se propose seulement d’oblitérer les veines sans les détruire.. Cependant, malgré
leur supériorité réelle sur les précédentes, ces opérations nouvelles ne laissaient pas
encore que de présenter de graves inconvénients , et surtout ne mettaient pas abso¬
lument à l’abri de la phlébite. Voici comment A. Bérard s’exprimait à èe sujet, dans
l’article Varicocèle du Dictionnaire de médecine .*
« Tous ces moyens, dit-il, ont été suivis d’accident, plusieurs malades ont eu le
« testicule atrophié (il aurait pu dire aussi gangrené) à la suite de la compression ou
« de la ligature. Delpech a été assassiné par, un jeune homme chez lequel la ligature
« de deux varicocèles avait amené ce résultat. D’autres malades sont morts de phlé-
« bite, et un grand nombre n’ont été guéris que momentanément. »
Aussi les chirurgiens en arrivèrent-ils peu à peu à ne plus pratiquer d’opérations
contre le varicocèle, non plus que contre toutes les varices en général.
Tel était l’état des choses quand, en 1852, Pravaz fit connaître ses belles recher¬
ches sur les injections de perchlorure de fer dans les veines, et démontra que quel¬
ques gouttes d’une solution à 32o de cette substance, injectées dans l’intérieur d’une
veine, suffisent pour produire instantanément un caillot solide et oblitérer le calibre
du vaisseau.
Un grand nombre de chirurgiens, parmi lesquels je suis heureux de me compter.
« De ces 18 faits, il y en a là avec autopsie ; dans tous le.bi uit de^souffle était au seçpnd,
temps, prononcé surtout à la pointe du cœur, et il ne pouvait s’expliquer par une lésion,
autre que le rétrécissement de l’orifice auriculo-ventriculaire gauche. » (Barth- et Roger,
p. ààà.)
Or, il n’y a pas moyen d’expliquer ces faits-là; il faut les rejeter (rejeter des faits! des faits
bien observés!), si l’on veut à toute force conserver la théorie de Beau.
« . Nous l’avouons, reprend M. Hérard, cette circonstance seule que la théorie ancienne
rend raison de faits cliniques que la théorie nouvelle est impuissante à expliquer, sufiirait
pour nous décider en faveur de la première de ces deux théories; mais nous voulons aller
plus loin, nous voulons '■montrer que la physiologie est d’accord avec la pathologie, pour
faire admettre que, après leur contraction, les ventricules se dilatent et se remplissent de
sang. »
Alors, M. Hérard discute d’abord les faits de vivisections pratiquées chez les animaux
inférieurs, en particulier les grenouilles, et, chez ceux plus rapprochés de Thomme; il cite
ensuite douze observations d'ectopie du cœur, toutes favorables à la doctrine ancienne; enfin,
il termine par deux petites expériences physico-physiologiques, l’une de M. Bernard, l’autre
de M. Chassaignac, et, de tout cet ensemble de preuves, il tire sa septième et dernière con¬
clusion : ' ,
« T La théorie des mouvements du cœur, qui reconnaît à la fois la dilatation des ventri¬
cules au second temps et l’énergie de contraction des oreillettes, s’accorde seule avec lés faits
cliniques et les expérimentations physiologiques. Celle théorie n’est autre que \n théorie de
Hallet', mtrexaml théorie ancienne pure. i>
Nous avons vu que celle théorie de Haller et celle de Rouanet, l’une pour les mouvements.
L’UNION MÉDICALE.
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s’empressèrent d’appliquer cette méthode nouvelle au traitement des varices et en
obtinrent, en effet, les plus heureux résultats.
Par une simple piqûre, à peine sentie du malade, et n’entraînant jamais après
elle le moindre danger, le chirurgien pouvait désormais guérir les varices les
plus volumineuses et les plus invétérées. Aussi le traitement de ces affections si
longtemps délaissées ne tarda-t-il pas à devenir l’une des branches Importantes de la
chirurgie.
Une lacune grave cependant restait à combler pour compléter les applications de
cette précieuse méthode :
Le varicocèle, qui, parmi les divers groupes de tumeurs variqueuses, est précisé¬
ment celui dont la guérison offre le plus d’intérêt, avait semblé jusqu’à ce jour inac¬
cessible aux injections coagulantes. En effet, si, par leur position superficielle et leur
fixité, les varices des membres se prêtent facilement à l’introduction du trocart de
Pravaz, il n’en est plus de même du varicocèle, dont les veines, protégées par des
couches multiples, sont en même temps plongées dans un tissu cellulaire très-
lâche qui leur donne une mobilité extrême.
Or, les difficultés qui résultent de ces conditions anatomiques avaient paru' si
graves, qu’auchn chirurgien, à ma connaissance, n’avait même tenté de les vaincre.
A mêsüre néanmoins qu’en l’appliquant aux varices des membres, je me pénétrais
davantage de la supériorité de la nouvelle méthode, à mesure surtout que j’acquérais
plus d’expérience dans son exécution, je me trouvais de plus en plus choqué de cette
anomolie, et j’arrivai enfin à cette conviction que, pour résoudre le problème et
faire rentrer le traitement du varicocèle dans la loi commune, il fallait d’abord modi¬
fier l’instrument destiné à l’opération. ■
Jusqu’alors, en effet, on ne s’était servi pour ponctionner les veines variqueuses
que du trocart ordinaire, c’est-^à-^dire d’un instrument composé de deux parties ;
d’une canule mousse etd'iin mandrin pointu, destinés à faire pénétrer celle-ci dans les
tissus; le chirurgien devait donc, pour introduire la canule dans l’intérieur des veines,
ponctionner d’abord les tissus avec ce double instrument, puis, quand il supposait la
pointe arrivée dans l’intérieur du vaisseau, ce que rien ne pouvait indiquer d’une
manière certaine, il devait retirer le mandrin en laissant la canule en place pour voir
si le sang coulait, seul indice réel de la pénétration de la canule dans la veine.
l’autre pour les bruits du cœur, sont solidaires ou plutôt elles n’en font q\i'une, en s’har¬
monisant parfaitement ; èt c’est pourquoi nous avons osé unir le nom de Rouanet à ceux de
Hâller et même de Harvey, en parlant de ta physiologie de l’organe central de la circulation.
Beau, après avoir ainsi perdu son procès devant la Société médicale des hôpitaux, ne se
déconcerta pas, et attendit patiemment l’occasion d’en rappeler, en dernière instance, devant
notre Cour suprêrné, l’Académie impériale de médecine.
Un rapport du professur Gavarret, sur Cardiographe de MM. Chauveau et Marey, lui en
fournit l’occasion/.. A la vérité. Ce rapport renversait sa théorie... Il lui fallait donc ou la
laisser mourir, ou attaquer le rapport ; il l’attaqua. C’était trop doi'courage... Les brillants
débats qui s’ensuivirent ont eu trop de retehtisâement, sont trop récents pour qu’il faille les
rappeler...
Beau eut le malheur de soulever contre lui à l’Académie les trois représentants les plus
autorisés, les plus brillants, les plus solides de la clinique, de la physiologie et de la phy¬
sique..... Contre de tels adversaires, «que vouliez-vous qu’il fît., contre trois?.... Qu’il
mourût !.... »
C’est en effet ta peine de mort que le professeur Gavarret est venu demander aux juges du
tribunal suprême, contre la théorie de Beau !
Voici la fin de son impitoyable réquisitoire :
« A vous. Messieurs, de nous dire, dans votre conscience et dans votre impartialité,
laquelle des deux théories en présence est frappée . frappée à mort!.... » (Union Médi¬
cale du lû juin 186Û.)
A la séance suivante. Beau ne se reconnaissait pas même vaincn.
« Si M. Beau voulait avouer sa défaite, Je descendrais volontiers de cette tribune, lui dit
390
L’UNION MÉWUÀLE,
Mais si le sang ne coulait pas, il fallait introduire le mandrin dans la canule et
tenter une nouvelle ponction pour recommencer la même manœuvre, deux, trois et
même un plus grand nombre de fois.
Dans les varices des membres, ces manœuvres hésitantes et multiples n’ont que
des inconvénients de second ordre; mais quand il s’agit de veines dont la ponction
est difficile et incertaine, et qui, déplus, sont plongées au milieu d’un tissu cellulairé
lâche, où les thrombus se font avec une facilité extrême, il est de la plushaute.impor-
tance d’être renseigné immédiatement sur la pénétration ou la noq-pénétrcitioa;de
l’instrument. ■ . ,
C’est dans ce but que Je fis .confectionner un trocart à tige , creuse, ou mieux une
canule^trocart analogue à celle dont on se sert dans la méthode hypodermiqup, et
qui me paraît désormais devoir remplacer avantageusement le trocart ordinaire dans
la plupart de ses applications. . , >
Cette canule, munie d’une pointe, acérée, pénètre lacilementi dans les tissus, -et
comme son, calibre n’est point obstrué par un mandrin, le sang peut jaillir aussitôt
que la pointe a transpercé les parois de la veine, ce qui. ne laisse aucun doute sur, le
fait capital de la pénétration. Dès lors, l’opération se poursuit comme dans le, pro¬
cédé ordinaire, c’estrà-dire que le chirurgien introduit dans la canule le petit tube
dont la seringue est armée, puis faisant mouvoir le piston ap moyen du pas de vis.il
injecte dans la veine la liqueur coagulante. , ,
Une seule injection nous a toûjours suffi pour oblitérer tout le paquet varjqueujij
ce que nous eîtpliquons par ce fait anatomique remarquable,, que les veines du cordon
testiculaire, qui ont entre elles de nombreuses anastomoses, vont toutes se perdre
dans un tronc commun, dont l’oblitération arrête la cirenlaîtion dans toutes les veines
secondaires à la. fois. ; • ; , : • . • ..
Cette circonstance qu’une seule injection suffit pour oblitérer toutes les vamefe dans
le varicocèlé simplifie singulièrement l’opération. Mais.il importe, par contre, ique
cette injection 'Unique soit assez abondante. Nous avons il’hiabitude de da faire de aô à
'25 gouttes, et u'ou'srn.’avons jamais en le moindre regret dè eettè mâniêre de faire^
" , Eu résuqie / " ; ’ : T '
lo Les injections coagulantes de perch'lorure de fer à 32 degrés;, d’après la mé-
-M. Boiiillaudy avant dfe commencer une dernière argumentatioin, -^'M. Bean fait nn geste de
dénégation. — soin combattons donc..,. »> (ümQN (Médicale du 16 juin 186â*) Je.ne mp-
.pellerai de ce dernier .tdiseoujrs du professeur de la Charité que, ce quLa trait à Rouanel :^
« Depuis que M. Rouanet a montré que les bruits du cœur étaient dus au claquement des
valvules, il a fait immédiatement renoncer à toutes les explications qu’on avait données avant
lui. Ce qui prouve la vérité de sa ofucirene, c’est que la destruction des.yalvqles fait cesser
tous les bruits. La nature, dans nos salles de clinique, fait tous ;les jours jçette expérience en
grand. Il, n’est pas une seule lésion des valvules,, quelle qu’elle /Soit, qui qe produise une
altération des bruits, »» i , ...
Dans son premier discours ,jlV!. Bouillaud avait déjà déclaré. «,qu’il est impossible,, avec
des sens normaux et une tête saine, de ne pas admettre la théorie des claquements valvu¬
laires,.;.., ^
Ces paroles du maître le plus autorisé sur un pareil sujet, et qui proclament le triomphe
définitif de Rouanet, sont-elles parvenues jusqu’à; lui? Je ne le pensa pas L’année dernière,
et même il y a peu de mois, j’étais à la Nouvelle-Orléans avec Rouanet, et ce n!est que'd’hier
que j’ai pu me mettre au courant des débats de l’Académie^ je les ignorais absolument, taut
la guerre aux États-Unis nous avait séparés de laÿirancel
J’ai peu de chose à dire de la vie de Rouanet ; il n’en parlait jamais.
Je sais cependant qu’il a commencé tard l’élude de, la médecine, étant d’abord entré, plus
ou moins avant, dans la carrière ecclésiastique. Au sortir du grand séminaire, il se voua à
l’enseignement du grec et du latin comme professeur parlicülier. Ce n’est donc que d^us la
maturité de l’âge, et après de fortes études littéraires et philosophiques, qu’il enti’a à l’Éicole
de médecine et se livra à i’élade. des sciences.
L'UNION MEDICALE.
391
thode de Pravaz, constituent, sans contredit, la meilleure méthode opératoire pour la
guérîson radicale des varices.
2» Jusqu’à présent, des difficultés d’exécution avaient empêché l’application de
cette-précieuse méthode à la cure du varicocèle.
30 Grâce au nouveau procédé que j’ai l’honneur de soumettre à l’Académie de
médecine, ces difficultés n’existent plus, et la cure du varicocèle^ devenue désormais
aussi simple que celle des varices ordinaires, pourra s’effectuer sans crainte aucune
pour la vie des malades, non plus que pour l’intégrité de leurs fonctions génitales.
Obs. I. •— Variçocfile du cqU çauche; injection de perchlorure de fer. — Guérison.
Au mois de juillet 186/i, M. L..., jeune gentleman anglais, me fut adressé par le médecin
de sa famille, pour un varicocèlè du côté gauche qui le fatiguait beaucoup.
Le cordon tésticulaire avait, par le développement variqueux des veines, acquis un volume
énorme, le testicule atrophié pendait à plus de 0,20 centimètres; le malade, âgé de 27 ans,
me dît que depuis l’âge de 18 ans, il était en proie à une douleur continue qui se prolongeait
le long du cordon jusque dans le flanc gauche et les reins; que cette douleur, plutôt éner¬
vante qu’aiguë, ne liii laissait ni repos ni trêve, qu’elle semblait s’aggraver chaque jour;
qu’elle le rendait incapable de se livrer à aucun plaisir, non plus qu’à aucune occupation
Sérieuse, et que depuis quelques mois, la pensée dè rester infirme toute sa vie le jetait dans
une sorte de spleen qui lui donnait parfois des idées de suicide.
Malgré lé vif désir qu’il avait de guérir son infirmité, ce jeune homme m’avoua que toutes
les mé’thodès opératoires dont on lui avait parlé lui faisaient peur et qu’il redoutait de s’y
soumettre. Cette pusillanimité ne me surprit pas, on l’observe fréquemment chez les malades
énervés par de longues souffrances, et je cherchai alors à le rassurér en lui exposant que la
méthode nouvelle dont je me proposais -de me servir pour obtenir sa guérison était infini¬
ment plus simple que les méthodes anciennes de la cautérisation, de l’excision, de l’enrou¬
lement, de là compression linéaire ou de la ligature, qu’elle ne provoquait presque aucune
douleur, enflé qu’élie était d’unè innocuité absolue. Mes paroles portèrent la conviction dans
son esprit et l’opération fut résolue. • :
Le malade létànt debout, appuyé contré son lit, un aide saisit entre lé pouce et l’index la
racine du coédon pouhy intercepter la droulation veineuse et rendre les varices ptus sail-
làntes. Avisant alors une des nodosités les plus volumineuses, je la piquai avec la canule
trocart f Un jet de sang qhi sortit aussitôt par Pextrêrai'té de cette canule m’apprit que j’étais
arrivé dans hntérieur de la veine, et je procédai immédiatement à l’injeclion de perchlorure
Aussi sa thèse inauguralé est déjà l’ceuvned’un maitre. En voici la modeste introduction :
« La cause des bruits physiologiques du cœur est encore inconnue. Les diverses explica-
lipnb’dUi' en oht été données reposent sur des bases évidemment fausses ou tout à fait incer-
làinek D’un àUlré Côté, lés observateurs ont omis ides circonstances essentielles, des causes
de bruit rationnelles et puissantes. Voilà ce que je me propose de démontrer par cefaible tra¬
vail, afftqtiel le temps' hé me permet pas de honner tous les développements ni tous les soins
que j’aurais désiré. »
■ 'Le professeur Bonillaud é’est souvenu de oétte thèse, dans son premier discours à l’Aca-
détoié. l’anoée dernièrie :
- « J’étais président de M. Rouanet lorsqu’U passa sa thèsev dans . laquelle est développée sa
théorie, et je lui en fis mes sincères compliments. » (ühioN Médicale du 28 avril 186à.)
'Üd président de thèse quis’en souvient encore après trente-deux années.... et en pleine
Académie ! ce doit être rare.
'De 1832 à ISââ. 'ét même un peu plus tard, Rouanet pratiqua la médecine à Paris. Mais
je soupçonne que, pendant cette période, il dut donner plus de soins à la théorie des claque¬
ments Valvulaires qn’à la clientèle; Aussi, la fortune ne vint pas au devant de lui, et peut-
être crut-il aller au devant -d’elle en passant en Amérique.
Le remarquable Rapport de 18ââ, que j’ai essayé d’analyser dans cette notice, montre cer¬
tainement combien Rouanet avait à cœur sa théorie. Il me paraît même que c’est par dévoue¬
ment à son succès définUifqu’il en a, en quelque sorte, confié le développemenl à des mains
plus puissantes. Ne voit-on pas quelquefois des parents, dans l’intérêt de leurs enfants, pous-
Sèt lè renohcemenl jusqifà les donner presque, à un père adoptif plus favorisé de la for
tune?....
392
L’UNION MÉDICALE.
de fer, en introduisant dans la candie le tube de la seringue de Pravaz, et en faisant mou¬
voir la vis du piston ; la quantité de perclilorure injectée fut de vingt gouttes. Aussitôt, le
sang se coagula dans une notable partie de la tumeur qui devint compacte et ferme, sans
douleur vive. ‘
Je conseillai au maladç de garder le lit; le .cordon devint je siège d’un travail inflamma-
lôire modéré' qui s’éteignit vers le cinquième jour, puis la tumeur diminua 'gradilèliement
de volumé', jusqu’au 8 juillet, où le malade, voyant sa guérîsôn assurée, retourna dans son
pays.' . '■ ' ; ; ; ; y '
Obs. II. — Varicocèle du côté gauche. — Injection de perchlorure de fer. — Guérison.
Obrecht (Jacques), âgé de 18 ans, confiseur, vint à l’Hôtel-Dieu, le 5 janvier 1865, pour
y être traité d'un varicocèle du côté, gauche. Ce malade raconta qu’il éprouvait, depuis quel¬
ques mois une douleur sourde dans l’aine et dans les reins. D’abord, il ne s’en inquiéta pas;
mais, voyantque celte douleur persistait, il alla consulter un médecin de son voisinage qui,
sans l’examiner, lui dit que Cette douleur était Ae, nature rhumatismale.: et l’engagea à
prendre quelques bains de vapeur. Loin d’améliorer son état, cette médication rendit ses
douleurs plus intenses. C’est alors qu’il prit le parti de venir à la consultation de rHôlel-
Dieu. Là, je reconnus chez ce jeune hoinme un varicocèle assez volumineux du côlé gauche;
ce varicocèle avait une forme presque globuleuse, ou plutôt les veines variqueuses formaient
vers le milieu du cordon un peloton du volume d’un gros œuf de pigeon, puis, au-dessus et
au-dessous, elles ne constituaiènt plusqu’un lacis mollasse. Je fis comprendre au malade que
le meilleur moyen de Je guérir de ses douleurs était de le débarrasser, de son ; varicocèle, ce
qu’il accepta avec joie. L’opération eut lieu le 13 janvier de la manière suivante.; Le malade
étant debout, j’appliquai d’abord, à l’anneau inguinal gauche un bandage herniaire.^ ressort
puissant, comme s’il se fût agi de contenir une hernie, mais, en réalité, dans le but d’exercer
■sur la racine; du Cordon une compression régulière. Sous l’influence de celte compression,
les veines devinrent plus saillantes et tendues. Je cherchai alors à piquer les veines les plus
grosses avec ma canule trocart, mais, par deux fois, la pointe glissa sur la veine setns
y pénétrer.- Une troisième fois, enfin, je fus plus heureux, et j’arrivai dans l’intérieur de la
veine, ainsi que me l’indiqua de suite l’issue d’un jet de sang.
J’introduisis aussitôt le tube de Pravaz dans l’intérieur de la canule, et j’injectai dans la
veine 15 gouttes de la solution coagulante (perchlorure de fer.à 32 degihs). L’opération
étant terminée, je retirai l’instrument d’abord, pnis le bandage, dont la présence devenait
inutile, et le malade retourna à son lit; les suites de cette opération furent de la plus grapde
simplicité, la douleur fut à peine sensible, et le malade ne cessa pas un seul jour de- se prô-
: Aussi, la remarque du professeur Bouillaud, après, f, éloge de la .thèse de Rouapet, est-elle
-légitime : ’
« M. Rouanet ne se fondait pas sur des expériences probantes, majs on peut dire qu’elles
ont été confirmées par des milliers dtexpériences naturelles, .c’est-à-dire par les faits cli¬
niques.... »
Personne n’ignore à qui l’on doit principalement les preuves cliniques de la théorie, des
claquements valvulaires. , _ .
Si c’était la fortune que Rouanet était allé chercher en Amérique, il ne jly a point trouvée.
Précédé pourtant par le bruit que sa théorie avait déjà fait dans le monde, on peut dire
qu’il fut accepté à là Nouvelle-Orléans comme un expert en auscultation, , surtout par les mé¬
decins américains, qui, comme les Anglais, sont grands partisans du stéthoscope..
Malheureusement, la spécialité des àffeclions organiques du cœur brille jusqu’ici beaucoup
plus par le diagnostic que par les résultats thérapeutiques.
Rouanet, vieux célibataire, d’une sobriété très-grande, menait presque la vie d’un
religieux.
Son appartement consistait en un vaste et unique salon. Il m’a fallu le voir malade pour
découvrir où il couchait : c’était dans un coin de ce grand salon, sur un simple canapé qui,
le jour recouvert d’une sorte de lapis, simulait un piano ou autre chose, et la nuit devenait
-la couchette de l’anachorète.
Je l’ai vu longtemps, hémiplégique, étendu sans matelas sur ce canapé plus étroit que lui,
refuser obstinément de l’échanger pour un lit quelconque.
Comme la plupart de nos confrères, je ne rencontrais guère d’affection du cœur dans ma
clientèle sans appeler Rouanet en consultation. Nos consultations n’étant d’ailleurs jamais
L’UNION MÉDICALE.
393
mener dans les salles jusqu’au 26 janvier, où, se trouvant en état de reprendre ses travaux,
il demanda à sortir de. riiôpital.
Obs. lit. — Varicocèle très-volumineux. Injection de perchlorure de fer. — Guérison.
Bouchon, âgé de 25 ans, ouvrier tonnelier, vint à l’Hôtel-Dieu le 12 janvier pour y être
traité d’un varicocèle très-volumineux.
Depuis plusieurs années déjà ce jeune homme souffrait des reins sans en connaître la cause ;
bien que d’une forte corpulence, il se fatiguait facilement, était souvent .obligé de ne faire
que des demi-journées, se trouvait ainsi en butte aux quolibets de ses camarades, ce qui,
joint aux douleurs sourdes qu’il ressentait d’une manière continue, l’avait jeté dans une
sorte de mélancolie. Plusieurs médecins qu’il consulta reconnurent chez lui l’existence d’un
varicocèle et l’engagèrent à se faire opérer, et c’est dans cette intention qu’il vint me
trouver ; lorsque je le vis, je constatai de suite l’existencè d’un double varicocèle. Celui du
côté droit seulement était de médiocre volume, tandis què celui du côté gauche était des
plus considérables ; de ce côté, le testicule était atrophié, le scrotum pendait jusqu’au milieu
de la cuisse aussitôt qu’on enlevait le siispensoir. Je devais opérer le lendemain un malade
atteint de la même affection, et qui était dans les salles depuis plusieurs jours, je résolus dè
faire dans le même jour les deux opérations, ce qui eut lieu, en effet, le 13 janvier; le pro¬
cédé opératoire fut entièrement le même, c’est-à-dire que, le malade étant debout, le cordon
comprimé à son émersion du canal inguinal par un bandage à ressort, je cherchai la veine
la plus grosse et la plus saillante, et je la piquai avec l’aiguille, trocart, ce qui fut assez facile,
vu le volume des veines variqueuses. J’introduisis ensuite le tube de Pravaz, et j’injectai
dans la veine 25 gouttes de perchlorure de fér.
Celte seule injection suffit pour coaguler immédiatement le sang dans le tiers environ de
la tumeur ; puis cette coagulation gagna peu à peu et finit par envahir la totalité du varico¬
cèle; Il en résulta une tuméfaction assez exactement comparable à celle que l’on observe
après l’injection de l’hydrocèle; pendant trois jours, le malade dut garder le lit, mais,
à partir du quatrième jour, la sensibilité de la tumeur ayant diminué notablement, le malade
put se lever une partie du jour, et, le 24 janvier, il se trouva en état d’aller à Vincennes
achever sa guérison.
suivies d’autopsies, je ne puis dire au juste jusqu’à quel point son diagnostic était toujours
sûr. Natufellement,, je deyais avoir une confiance infiniment plus grande en lui qu’en moi
dans de telles occasions. Une fois où je ne l’avais appelé qu’après avoir bien étudié mon ma¬
lade, et alors queje me croyais certain du diagnostic, il ne voulut pas se prononcer ;
aux réunions suivantes, il ne le youlut pas davantage ; enfin, quand il vit que j’étais vrai¬
ment contrarié, il m,e dit : ,« Ne voyez-vous pas que c’est pour vous taquiner? Il n’y a pas
ici deux avis possibles. » Je cite ce mot parce qu’il mqntre.bien un des traits, de son carac¬
tère ; Rouanet léjait taquin et moqueur, mais.sans. méchanceté, simplement pour rire.
Un jour, et comme, par représailles, un jeune confrère, jeune alors, voulut aussi rire et
s’amuser aux dépens de Rouanet. Il lui apporta chez fui,, très-gravement, des pièces anato¬
miques en lui disant que clétait un cœur d’enfant offrant les anomalies les plus singulières.
Il paraît que Rouanet les examina avec beaucoup de curiosité . Or, c’était un cœur d’oie !
Je ne sais jusqu’4 quel point Rouanet y fut trompé; ce; qui est sûr, c’est qu’il prit fort mal
les choses. Cette inconvenance, ou plutôt celte étourderie l’avait blessé au point sensible,
au cœur' Un autre confrère eut le tort de raconter l’aventure dans une sorte d’apologue en
vers nui courut la ville. C’en était trop! Un duel au pistolet s’ensuivit. Heureusement que,
après le premier feu qui les rasa tous deux, les témoins, de graves confrères, déclarèrent
l’honneur satisfait. Rouanet voulait recommencer. .
Je ne dirai rien de Rouanet comme médecin. Ce que je puis avouer, c est que j ai toujours
regretté que après la découverte de sa théorie des bruits du cœur, il ne se soit pas adonné
à la chirurgie Avec son esprit ingénieux, inventif et patient, avec son admirable sang-froid,
son audace prudente et son adresse, il eût fait d’abord un très-brillant opérateur, et peut-
dtre aussi eût-il doté la chirurgie de quelque conquête pour son arsenal instrumental. J’ai
394
L’UNION MÉWCALE.
BIBLIOTHËaUE.
DE LA POSSIBILITÉ ET DE LA CONVEHANÇE de faire SDrlu; CERTAINES CATÉGORIES :p’A>uiNÉs
des asiles spéciaux et de les placer, soit dans des exploilalions agricoles, soit dans leurs
propres familles. Mémoire lu au dongrès médical 4e Lyon, le 1" octobre 1864^ par Mi le
docteur Motet. Lyon, Vingtrignier, 1865. Brochure de 22 pages. ■
ÉTUDES COMPLÉMENTAIRES SUR LA LOI DU TRAVAIL appliquée au traitement ide if aliénation
mentale, par M. le docteur J. B. P. Brün-Séchaud. Troisième mémoire, 1863; Liiwoges.
Brochure de M pages in-8°.
DE L’HYBIÉNE MORALE DE LA FOLIE appliquée dans les grands asiles d’aliénés, paj- M. le
docteur A. Pain. Paris, 1861. J. B. Bàillière, brochure in-8“ de 16 pages.
ÉTUDE MÉDICO-PSYCHOLOBIQUE sur l’homme dit le Sauvage du Var^ par M. le docteur lyiESr
NET, suivie du Bapport de M. le docteur Cerise à l’Académie de médecine. Paris, J. B.
Baillière, 1365. Brochure grand in-8° de 3? pages, avec une lithographie ireprésentant le
Sauvage du Var.
L’ALIÉNÉ DEVANT LUI-MÊME, l’appréciation, légale, la législation, les stystèmes , la société et
la famille , par M. Henry Bonnet, médecin en chef de f asile de Maréville. Préface par
M. Brierre de Boismont. Paris, V. Masson et fils, 1866. , Grand in-8° de 5A0 pages.-
ÉTUDE SUR LE DÉLIRE AiBU SANS LÉSIONS , par M. le docteur Thulié. Paris, Ad. Dèlahaye;
1865, in-S” jésUB, 124 pages.
IV
M. le docteur Motet, membre de la Soeiété médicp-psychologique, ; a lu le 1" octobre
1864, dans une des séances du Congrès médical de Lyon le mémoire dont leititre,,insçril’ en
tête de cet article, est la question même posée par le Congrès et à. laquelle il s’agissait de
répondre. , .. . . ■ ;;
Doublement, rem arquabjtp et parla fortne élégamment littéraire que l’auteur a su lui
,d;0!naer.i et par, les .catégories méthodiques, lessenUellepient pratiques, en lesquelles il a divisé
l’étude des aliénés, c’est un plaidoyer très-vif au fond, mais tempéré par le respect des .pilus
exactes convenances, contre l’immixtion des profanes dans des questions réservées aux seuls
initiés. L’époque est aux libertés partielles. S’appuyant sur quelques précédents d’ordre
purement industriel, des économistes, des philosophes, des écrivains, mus par un zèle sou¬
vent irréfléchi, se sont mis en campagne pour obtenir la liberté de la folie. L’aliéné, à leurs
yeux, est devenu, non un malade, mais une victime que tout le monde exploite, que tout le
plusieùTs fois assisté Rouanet dans des opéràtion^ délicalés : hernies ëtranrgléës, 'aMàîiohs
de tumeurs, trachéotoniie . Il s’en ‘tirait eh habile chirurgien. De plüs, jé‘ ne ‘thols pàë
l’avoir vu arriver à une opératioti sans apportér avec fui un petit inslTüment invehté d’hier,
pour le cas actuel. Il avait sa canule pour la trachéotomie ; c’était bien ie moins.
C’est môme en soignant un enfant, auquel- il avait fait subir c'èttAppératiôn, qu’il est tomibé
pour ne se plus relever. C’était dans les premiers'ntrois de l’année dernière. Il ÿ avait assez
longtemps que je ne l’avais vu, quand il vint me prendre pour cètte opération. Je fus frappé
des changements survenus en lui : cê n’était plus qu’ûn vieillard au pas lourd et traînant.....
..... J’avoue que je fus ensuite effrayé de la simplicité de son appareil Instrumental î pas
même une pince dilatatrice, mais sa canule î II s’acquitta fort bien de l’opération, et -voulait
un succès à tout p^rix. C’était dans une famille distinguée, à laquelle 81 était très-parilcülîë-
rement attaché, 'Nuit et jour il veilla lui-même l’enfant, sans consentir à le quitter un seul
instant . Un matin, on vint me prier de le remplacer; il avàii fallu remporlei' chez lui.
Je le trouvai frappé d’hémiplégié, et la langue tellement embarrassée qu’il n’y avait pas
moyen de deYiner ce qu’il Voulait diré. Au reste, parfaitement calme, souriant . cherchant
à plaisanter encore et à rire . toujours sur son lit-canapé, dans son unique ut vaste salon!
J’ai dit que Rouanet n’â pas dû laisser de fortune. H a cependant gagné quelque argent è
la Nouvelle-Orléans et n’a pas pu le dépenser. Mais il paraît qu’il en a perdu dans quelques
placements aventureux; puis la guerre est venue...
Homme du monde par ses manières, par sa tenue, par son esprit original et fin, d’aillenrs
très-cultivé, il eût obtenu des succès fie salon s’il l’eût voulu.
Sous le rapport religieux, sa vie paraît s’être écoulée fians une granfie indifférence. Le
souvenir de son début dans une carrière pour laquelle il ne s’était sans doute pas senti fie
L'UINION MÉDICALE.
395
monde opprime. Il est odieux de l’enfermer, car c’est la séquestration qui l’exaspère et le
rend furieux. Il faut lé rendre à la liberté et aux soins ïté la famille, soins dévoués et que
rien ne remplace, etc. Voilà la thèse. Nous avons vu, dans notre dernier article, comment
M. le docteur Briefre de Boismont, substituant la famille qu’on pourrait appeler médicaTe à
la famille ordinaire, si impuissante quand elle n’est pas dangereuse, a donné satisfaction â
ce desideratum. Nous allons voir, avec M. le docteur Motet, quels dangers résulteraient pour
r^iHéné lui-même-, et pouf la société, de la réalisation du programme mis en avant par les
soi-disant amis des fous. Me sera-t-il permis, au préalable, de faire remarquer que dé toutes
les classes dont la condition a été améliorée depuis la fin du siècle dernier^ aucune n’a vu
réaliser en sa faveur autant de progrès et de plus efficaces que là classe des aliénés? Non-
seulement on paraît Toubliel, maison affecte quelquefois de reprocher aux asiles actuels
les vices mêmes des anciennes petits maisons, vices que les médecins. ont eu si grand’peine
à faire disparaître. « Il y a loin, dit M. le docteur Motet, de ces sombres asiles d’où s’échap¬
paient autrefois de lugubres plaintes, où le bruit des chaînes se mêlait aùx cris des aliénés
rendus intraitables et furieux par l’isolement fet la captivité la plus dure, il y a loin de ées
cellules malsaines, du lit de paille parcimonieusement renouvelée, à nos asiles modernes,
tout baignps d’air et de lumière, où l’aliéné est un malade auquel on tend la main et qu’on
aime. »
Mais arrivons au cœur même de fa .question, et, pour la facilité de l’argumentation, accep¬
tons d’abord ta distinction établie par l’auteur entre les aliénés curables et les incurables;
puis cédons-lui la parole : « Les curables, dit-il, au milieu des phases si , nombreuses, si
variées, que présentenl les états aigus, ont, avant tout, besoin d’une direction médicale. Là,
rien ne doit être livré au hasard, une action incessante doit s’exercer sur eux; si dents que
puissent être les progrès, si conslanle que doive être la patience, il faut avoir sans cesse
présentes à l’éprit ces mille, difficultés de détail que ne soupçonnent guère ceux qui ne
vivent pas dans. le monde des fous.;Supprimez pour ces malades l’asile; laissez-les au milieu
-des excitations sans cesse renouvelées de la vie, et vous n’aurez à enregistrer que de déplo¬
rables résullats. Toute temporisation est fâcheuse; vous aurez beau essayer ,d’un,isolement
relatif, ou, comme nous l’avons si souvent entendu dire, essayer des.distractions pour opérer
aine diversion aux idéesdélirantes, vous n’arriverez à rien. .Mélancolique, le malade .interprétera
tout cë qui se passe sous ses yeux dans le sens .de son délirp;.racliyité des autres.., qu’il ne
imurra partager sera pour lui un reproche incessant. Il s’accusera de ne pas prendre part à
ces travaux dont il est, le spectateur ému, mais inutile ; son inertie deviend,ra une fauteàses
yeux, et, ne pouvant agir, parce que sa machine est impuissante à .fournir uu travail quel¬
conque, il se croira co,upable, parce qu’il est,, parce qu’il se sent incapable. Il faut ayoir
Vocâtion,'‘âut faire crkitldre de sa part, même sur son lit de thdrt, une invincible opposition à
des tentatives de conversion. On se trompait. Rouanet, au contraire, accueillit le prêtre avec
èffipiéssemé'rit; buis avec reconnaissancé. ■ •
Malgré son hémipl^îê, il avait conservé son intelligence parfailemênl nette et même fea
gaieté 'riiùq’ueusé... Quand je l’ai quitté (ên avril), la parole pouvait être arlîcnlée suffisam-
mènl pour qu’on pût bien le comprendre. Depuis, j’ai appris sa mort, qui a dû être celle
d’un bon chrëlién,
— .Par décret rendu le 5 février 1366, sur la proposition du ministre de la marine et dès
colonies, M. Sévez (Jeau-Marie-Édouard) , médecin de 2* classe ; s’élait dévoué pour porter
4es; secours aux militaires surpris eu poste de Pont. : 7 ans de services,, 3 campagnes, a été
nomoté 'ichevalier de la Légion d’honneur,
.i-- M. Meléùx,' docteur en médecine, pj-ofessenr suppléant pour les chaires d’anatomie et
de physiologie à l’écoile préparatoire de médecine et de pharmacie d’Angers, est nommé
professeur d’anatomie et de physiologie à ladite école, en remplacement de M. Jouvel. .
HONORAIRES. — Chaque jour assure et vulgarise l’influence arbilfale de l’Association dans
les difficultés qui surgissent entre médecins et clients, au sujet des règlements d’honoraires.
Elle ne s’exerce plus, seulement sur là demande de nos confrères, le public et la justice elle-
même coniménceul à y faire appel. Dans la dernière séance de , la Commission générale du
RhOne, ont été lues les lettres de deux juges de paix qui, sûr le consentement ou la demande
des parties intéressées, renvoyaient à son appréciation la décision à prendre pour des con¬
testations de ce genre. —
396
L’ÜNIÔN MI^-DICÀLE.
entendu ces malades, pris d’un sombre désespoir, raconter toutes leurs indécisions, tous
leurs troubles, pour comprendre qu’on n’a rien à exiger d’eux, pour savoir que ce n’est pas
avec du mouvement et du bruit qu’on les guérira . Du repos, du silence, de la solitude,
un bienfaisant isolement, de sages conseils, voilà ce qui vaut mieux que tout, voilà ce qui
rend de véritables services... »
Il faudrait pouvoir citer tout entiers, et tous, les uns après les autres, les tableaux, s}
animés, si sûrement tracés et d’une vérité si saisissante, dans .lesquels l’auteur présente
successivenaent les divers types des aliénés. On vient de voir le mélancolique; voici le mà-
niaque : « Au maniaque il faut de l’air, de l’espace ; qu’il puisse à son aise dépenser une
partie de son exubérante activité; il ne lui faut pas davantage. Vous n’àurez pas à vous
inquiéter pour lui de la privation de la vie de famille; il n’en a nul souci . L’asilej avec
ses gardiens qui ne s’effrayent pas, et qui remplacent, avec la simple camisole de tôîlè, les
officieux voisins, impuissants à contenir un malade agité, malgré leurs efforts et les ecchy¬
moses dont ils le couvrent, l’asile vaut mieux que la maison privée, etc., etc.,, » — Si, pour
ces aliénés, l’asile est nécessaire, il ne l’est pas moins pour le monomàniaque hallüciné, qui
lutte contre d’imaginaires ennemis, qui prépare mille projets pour échapper à leur pour¬
suite, etc. — Vous ne réclamerez pas non plus le bénéfice de la liberté pour ce malade dan¬
gereux, agressif, fatalement poussé au meurtre, à l’incendie, à la destruction... Non sàns
doute... Et cependant, qui réclame la liberté avec autant d’énergie que ces malades à délires
partiels? qui donc emploie pour l’obtenir plus de dissimulation et d’adresse? qui tient mieux
et le plus longtemps en échec la perspicacité’ des magistrats et dés médecins appelés à pro¬
noncer sur leur état mental? qui donc, sorti d’un asile, sera le plus sûrement compromet¬
tant pour son entourage? Ce sera le fou qui paraîtra devoir le mieux user de la liberté qu’il
réclame. Et quand un médecin élevé dans des idées généreuses, respectant l’homme son
semblable, jaloux de lui conserver ses plus nobles prérogatives, est appelé à intervenir, s’il
n’a pas l’habitude des explorations dans ce domaine où les difficultés se dressent en foule,
il se laissera émouvoir, il s’indignera de la séquestration d’un individu qui n’aura pas brori^
ché pendant deux ou trois heures d’examen, il déclarera qu’il n’y a pas lien, de le maintenir
dans l’asile. Il sortira sur cette affirmation, et, un jour, ce même malade deviendra tout à
coup un meurtrier. On l’avait cru guéri pourtant, rien n'avait pu faire supposer cette
brusque explosion du délire. Il était si bien la veille ! voilà ce qu’on dit..... Aujourd’hui un
suicide, demain un incendie, à chaque instant une douloureuse catastrophe ; voilà ce qui se
passe, voilà ce qui nous impose le devoir d’être plus circonspects, plus réservés, toutes les
fois qu’il s’agit de délires d’impulsions, que ne le sont d’habitude les philanthropes pour
lesquels toutes ceS navrantes misères ne sont pas bien connues. — Que reste-t-il alors? Une
nombreuse catégorie composée de déments, d’imbéciles et d’idiots. Dans l’asile, ils se laissent
conduire, et, incapables d’initiative conqme de résistance, ils sont, la plupart du temps» inof¬
fensifs... »
Ils ne le sont pas toujours cependant, et M. le docteur Motet cite, à ce propos, l’opinion
de Ferrus sur les idipls, qui doit être prise eu sérieuse considération.
« Les imbéçiles, ceux-là qu’on appelle parfois les simples d’esprit, reprend l’auteur, sont
doux, inoffensifs, souvent laborieux; ils n’ont pas de délire; ce sontjdes êtres à dévelop¬
pement intellectuel incomplet, mais susceptibles d’affections vives; ils peuvent être utiles à
un certain degré : ceux-là, qu’on les garde chez soi, que les portes de l’asile ne se ferment
jamais sur eux; c’est bien, c’est juste .
« N’y aurait-il rien à faire pour les vieillards en dénience, pour ces pauvres êtres qui, sans
délire bruyant, conservent encore quelques sentiments affectifs, oü du moins cette habitude
qui leur fait accueillir, avec un sounre, un geste de satisfaction enfantine, ceux qui les
soignent? Ne serait-il pas bon, dans certains cas; de les laisser dans le milieu où ils sont
accoutumés à vivre, et de prévenir ainsi pour eux cette nostalgie inconsciente, si l’on peut
ainsi parler, qui parfois les enlève si rapidement quand ils arrivent dans les asiles?... »
J’ai souligné l’expression nostalgie inconsciente, qui rend admirablement, si je ne me
trompe, un état particulier, douloureux, très-réel, et qu’on a de la tendance à nier, ne
pouvant le définir exactement.
J’ai cité avec quelque complaisance les fragments qui précèdent, et mes lecteurs ont pu
voir si l’éloge par lequel j’ai commencé était exagéré. Je devrais ne pas arrêter ici mes cita¬
tions, et laisser M. le docteur Motet montrer que la surveillance de l’aliéné au sein de la
famille est presque toujours impossible, c’est-à-dire inefficace. En outre, elle constitue, poul¬
ies cœurs dévoués qui ne reculent pas devant cette tâche, une torture de tous les instants,
un supplice véritable, sans profil pour l’aliéné. Je devrais reproduire aussi des considérations
L’UNION MÉDICALE.
397
criliques si mesurées qu’il adresse à la colonie de Gheel; mais, comme je n’a.i plus d’es¬
pace, et que, d’ailleurs, M. Aimé Vingtrinier, imprimeur à Lyon, rue de la Belle-Cordière
(un joli nom de rue, ces lyonnais!), en possède peut-être encore quelques exemplaires, j’y
renvoie simplement et galamment mes lecteurs. D' Maximin Legrand.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 27 Février 1866. - Présidence de M. Bouchardat.
A l’occasion du procès-verbal, M. Depaül se plaint de ce qu’il est rédigé de façon que
son interpellation ne soit pas comprise. M. Gibert racontait qu’il avait conduit un enfant chez
le docteur Lanoix; c’est contre cela qu’il a réclamé.
M. J. Béclard fait remarquer que le procès-verbal ne peut entrer dans la discussion des
faits personnels ; c’est un résumé des discussions scientifiques, et pourvu qu’il ne contienne
pas d’erreurs sous ce rapport, il n’y a rien à lui reprocher.
Après ces explications, le procès-verbal est adopté.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre de l’instruction publique adresse l’ampliation d’un décret, en date du
1k février, par lequel est approuvée l’élection de M. Béhler dans la section d’anatomie patho¬
logique, en remplacement de M. Beau, décédé.
Sur l’invitation de M. le Président, M. Béhier prend séance. <
M. le ministre du commerce transmet :
1“ Un rapport de M. le docteur Raool-Deslongchamps, sur le service médical de réta¬
blissement thermal d’Hamman-Meskoutine.
2“ Un rapport de M. le docteur Tillot, sur le service médical des eaux minérales de St-
Ghristau (Basses-Pyrénées.) — (Corn, des eaux minérales.)
La correspondance non officielle comprend :
1® Un mémoire sur plusieurs cas de chorée anomale rhythmique observés et traités à
l’établissement thermal et hydrothérapique de Château-Gontier (Mayenne), par M. le doc¬
teur Émile Mater. (Corn, des eaux minérales.)
2“ Deux communications sur la nature et le traitement du choléra : l’une, par M. le doc¬
teur Bassaget; l’autre, par M. Buchner, de Leipzig.
M. PoGGiALE présente, au nom de M. Debeaüx, pharmacien-major à l’hôpital militaire de
Bastia, un essai sur la pharmacie et la matière médicale des Chinois.
M. Cerise : J’ai Phonneiir de présenter à l’Académie le premier volume d’un ouvrage qui
doit en avoir six, de M. Louis Figuier, et qui a pour titre : Vies des savants illustres depuis
l’antiquité jusqu’au xix® siècle, avec l’appréciation sommaire de leurs travaux. Les volumes
qui suivront celui-ci seront consacrés à la biographie des savants illustres du moyen âge,
qui comprend l’époque arabe, à celle des savants illustres de la Renaissance, et enfin à la
biographie des savants illustres des xvii®, xviii® et xix* siècles. Le volume que j’ai l’honneur
de vous présenter est consacré à la biographie des savants illustres de l’antiquité.
M. Figuier a l’intention de placer en tête des biographies de chacune des quatre périodes
scientifiques que je viens de rappeler un tableau historique de l’état des sciences durant
cette période. Déjà il a réalisé cette intention dans le premier volume, en y publiant comme
introduction un tableau de l'état des sciences pendant la période anté-historique. Ce tableau,
qui est un bien rapide aperçu des manifestations de la science avant Thalès, conduit les lec¬
teurs à l’époque biographique sans précisément s’arrêter à celle-ci, qui, pour l’antiquité,
s’étend de Thalès à l’école d’Alexandrie.^
. Ce qui est à caractériser dans cette époque, pour nous, médecins, c’est le moment où la
science médicale se dégage de l’ensemble des systèmes cosmogoniques et philosophiques
pour revêtir une existence distincte. Ce moment pour la Grèce est celui où parut Hippocrate,
appelé à cause de cela, autant peut-être que pour ses écrits, le père de la médecine.
Ce volume comprend les biographies de Thalès, Pythagore, Platon, Aristote, Hippocrate,
Théophraste, Archimède, Euçlide, Apollonius, Hipparque, Pline, Dioscoride, Galien, Ptolé-
398
L’UNÎOW MÉDICALÈ.
mée et des maîtres de t’écoTe' d’Alexandrie. Nons' remarçnons l’absëneë de Cèfse, f élégant'
écrivaîo, à qui'M. Fîgiiier,poiir de Bonnes raisons sans dou^ h^a pas vonUlkldhnet une pTace
parmi les savants illustres dé l’antiquité.
Je n’ai pas l’autorité qui convient pour décider si M. Figuier remplit la tâéhë immense
qu’il s’est imposée en suivant le, programme à la fois, historique et Mographique qu’il s’est
lui-même tracé. L’œuvre est ardue» longue». difficile. L’histajre de li- science et la science
elle-même gagneront certainement à être reitîd'ues accessibles à un plus -grand nombre d’es¬
prits sérieux par une plume aussi exercée, aussi populaire, aussi autorisée que celle de
M. Figuier. ;
Je termine cette présentation par une réflexion toute persppn^lç,.: , .
Le temps ne sembîe-t-it'pas venu où, pour la science c6mme''p6ur les sociétés, l’histoire
ancienne doive remonter ail delà d«s Grecs et des Romains.? Les progrès aceomplrg> dahs la
connaissance des monuments; de la littérature sanscrite ne nous permettenl-ïls! pas èncore
d’apercevoir au delà des pères grecs de la science et des la philosophie leurs aïeux de l’Hin-
douslan, révélés avec;, analyse et coramentaires.» il y a plus d’un d€»i-*sièçlQ|;dans;Jea trans-
aclions de la société asiatique de Gàteutta,: et étudiés par tant de savants hindoustanistes en
Europe? . . ‘
M. Henri Roger : J’ai l’honneur de présenter; à l’Académie-, de -la part de, l’auteur,
M. Gachet, ancien interne des hôpitaux de Paris, ex-niédecin des épidémies à Issoudun, etc.,
une brochure très-intéressante, intftulée i L’hôpital et ta famille.
L’hospice de la ville d’issoudun (antique eapîtale du Bas-Berry, qui compte moins de
15,000 habitants), possède, grâce à des libéralilés séculaires, une somme de 70,000 livres
de rente : or, il paraît que l’Administration songe à édifier un grand hôpital dont la cons¬
truction ne coûterait pas moins de cinq à six cent mille- francs, el absorberait ainsi, pour
une forte part, la fortune des pauvres. M. Gachet combat, ce proiet de.luxn-eux édifice des¬
tiné à une population ouvrière qui ne veut point aller à rhôpital j il développe avec force,, et
avec un talent renolarquablé, cette Mé'é « db’ïl y a, pour la question des hôpitaux et secourg
publics, une division fondamentale à établir entre les grandes villés'qùi reçoivent un nômbié
considérable d’ouvriers nomades, isolés. Sans famille, éi lés villes n’ayant qùe des travailleurs
fixes domiciliés et vivant dans leur ménagé.' » ■ - • " ' i . •.<
Mais ce n’est ni le lieu, ni le moment d’aborder ces hautes quesUonsd’asslstance publique,
et de démontrer avec, M. Gachet (ancien collaborateur de Parent-Duchalelel), Iqs avantages
des- hôpitaux pour les grandes cités etdes secours à domiptte pour les petites villes. Aussi me
contenterai-je de citer l’épigraphe que notre honorable confrère- met en tête/ de sa vive et
éloquente brochure à l’adrçsse clçs administrateurs, dlssoudun : y . Que si vous. .êtes déter¬
minés à bâtir un réceptacle de mendiants, passez, nous, n-’avons rien à vous .dire ; mais si
V0tre,;cœijr est ouvert au citoyen pauvre .qui^saii et veut travailler, et entend yivrpjionora-
blement de son' travail, l'ièez,,qeci est pour vous! » . . . .,'i -
M. Guérard, au nom de M. Louis, dépose sur le liuréau un ouvrage en deux volumes de
feu le docteur Sestier, intitulé: De la foudre^ de ses formes et de ses effets sur l’homme, les
anîmauor, les. vêgétàudo et les . cSrps bruts, et des moyens de s’en préserver,, rédigé Su f les
documents laissés par M. Sestîér^ et complété par M. te dfoCleur MéhÙ, pharmacien en chef
de rhôpital Necker.' ' • . ■ , , , , . , .
M. Larrey présente les Rapports annuels de la Société des sciences naturelles et médicales
de Dresde pour les années 1858 à 18ao.» et 1863 à 186d.
M. Tardieu présente, au- nom de M. le docteur Gallard, une brochure sur l’empoisonne¬
ment par la strychnine, — et une brochure de M. le docteur Becqoet, intitulée: Du délire
d'inemition dans les maladies,
M. Depadl a reçu d’un confrère, M. le docteur Alfred Vy, d’Elbeuf , la i-elatîon d'expé¬
riences relâlives à la question de l’identité des virus vaccin et varîolenx; Il a inoculé le pus
d’une puslule varioleuse pris sur un enfant, à l’oreille d’un jeune agneau ; puis il a repris le
pus de celle inoculation et l’a reporté sur le bras d’nn enfant qui a présenté, sept jours
après, des pustules offrant tous les caraclères des pustules de vaccine.
M. Depaul se borne à dire que ce fait infirme les conclusions de la commission lyonnaise,
laquelle a déclaré que c’était impossible; La discussion s’ouvrira bientôt sur celle question.
(Com. MM. Depaul et Bouley.)
M. Lafrey présente, de la part de M. fe docteur André Paris, un mémoire sur la gale
bédouine; — de la part de M. le docteur Motnier, d’Avignon, un crâne de phthisique mort,
â rhôpital d’^Avignoo. Ce crâne porte â la prartie postérieure des pariétaux deux ouvertnres
LUNION MÉDICALE.
larges eomme une pièce de 2 francs chacune. Rien, pendant la \ie, n’avait pu faire prévoir
une semblable altération. Malheureusement, l’autopsie a été faite par un employé subalterne.
Il n’existe dans la science aucun fait analogue.
M. LE Président annonce que le Conseil d’administration a déclaré une vacance d’acadé¬
micien libre, en remplacement de M. Trébuchet.
M. le professeur Gosselin donne lecture d’un rapport sur un mémoire de M. le docteur
Alphonse Guérin, chirurgien de rhôpital Saint-Louis, et relatif au traitement de l’anthrax
par l’incision cruciale sous-cutanée.
M. le rapporteur pense, avec M. Alphonse Guérin, que le procédé ordinaire des incisions
à ciel ouvert expose à des dangers et à des complications graves, notamment à l’érysipèle.
Approuvant les principes développés dans Te mémoire de M. Alphonse Guérin , mémoire
lu par l’auteur devant l’Académie, il ÿ a deux ans, et dont il a été rendu compte ici en temps
utile, M. Gosselin rappelle le mode opératoire, d’ailleurs très-sîihple, de M. Alph. Guérin. Il
ajoute qu’il a appliqué ce traitement à un certain nombre d’anthrax dans tes conditions
déterminées par l’auteur. Ce traitement lui a paru avantageux dans la plupart des cas, et Ta
seulç'. rééerVe qu’il croirait devoir faire serait relative aux incisions d’une manière générale.
En efîet,'Tânthrax est, selon M. Gosselin, une affection rarement mortelle, et quand, par
hasard, la mort arrive, elle est déterminée par des complications contre lesquèiles lés inci¬
sions seraient absolument impuissantes. Quand, au contraire, ces complications n’existent
pas, 011 peut abandonner les choses à ellés-mêmes, et Te chirurgien n’est pas toujours obligé
d’intervenir avec rinstrument tranchant.
M. le rapporteur propose d’adresser des compliments à M. Alph. Guérin et de déposer son
travail aux archives. . '
Velpeau ne veut pas touc;ter pour le moment au travail de M. Guérin; il doit se con¬
tenter de dire que ça ne lui paraît ni prouvé ni impossible; mais il luipsemble que M. Gos¬
selin charge beaucoup les incisions à ciel ouverti II leur reproche l’apparition des érysipèles.
Eh bien, l’année dernière, dit M. Velpeau, dans mon servicé j’av eu neuf anthrax qui tous
ont été Irai téS; par incision:; U en est mort un, et il est mort par le fait du .déyqloppement
de l’érysipèle; précisément, quand ce malade, est entré, il était déjà atteint d’érysipèle et
n’avait subi aucune incision. De telle sorte que, si je voulais conclure de ces faits, je dirais
que c’ést de ne pas inciser qui provoque l’érysipèle.
Pour mon compte, ajoute M. Velpeau, je traite depuis longtemps les anthrax par dès inci¬
sions, et j’en fais le plus possible; je les dispose de telle manière qu’elles ne soient pas
séparées d’une de l’autre par plus de 1 ou de 2 centimètres, et la règle' est de les faire
dépasser de quelques centimètres la circonférence de* l’aréole rouge qui entouré l’anthraN.
Dès Te lendemain, rêlîminatîon commence et le dégorgement s’opère. La ddulèur n’est pas
aussi grande qu’on pourrait le supposeT, parce que, èn deux: où trois minutes, ont peut faire
15 ou 16 incisions très-rapides.
Je tiens celle méthode pour si eflacase et si sûre, que je n’ai pas osé, jusqu’à présent,
employer celle de M. Guérin. M. Gosselin ne les à, employées, lui, que pour des anthrax
-récents et peu étendus. Dans sa pratique personnelle, M. Gosselin nous apprend qu’il ne fait
que des ponctions. Cela me paraît bien étonnant, car il nous arrive souvent, à l’hôpital et
en ville, de voir des anthrax traités par des coups de bistouri timides et qui ne vont bien
qu’après avoir subi une grande incision. Quant aux petits anthrax, M. Gosselin ne leur fait
rien, parce que, dit-il, ils guérissent spontanément. G’est vrai, quand ce ne sont que de gros
furoncles. Mais, dans ce cas même, ils guériraient bien mieux et plus vite s’ils étaient
incisés.
M. J. Guérin : Depuis longtemps j’ai constaté que les incisions directes, outre qu’elles
sont fort douloureuses, déterminent la production de l’érysipèle et probablement de la résorp¬
tion purulente. Quand on a ouvert un anthrax, les vaisseaux divisés restent exposés aux
produits morbides spécifiques de la plaie, dont le caractère est presque virulent. On sait, en
sortant du cercle un peu étroit de l’anthrax, qu’il y a une grande différence entre les opéra¬
tions par l’inslrument tranchant ou par les caustiques. Pour les loupes, par exemple, j’en ai
opéré une cinquantaine au moyen des caustiques, et n’ai jamais eu l’ombre d’un accident.
Il n’èn est certainement pas ainsi quand on se sert du bistouri.
D’ailleurs, rien n’est plus douloureux que les incisions directes pratiquées surtout à
400
L’UNION MÉDICALE.
l’époque où il est nécessaire de débrider un anthrax. Je les ài'ép'rouvées par moifméme et
j’en puis parler avec connaissance de cause. ■ . ' ,
Je dois faire remarquer que l’opération proposée ;par M. : Alph. Güérin n’est qu’un simple
débridement sous-cutané. Il y a une vingtaine d’années, j’ai présenté à l’Académie un mé-<
moire sur le traitement abortif du phlegmon par;les ,ipcisions sous-cutanéjes.,Jé répél,erai ce
que je disais alors : c’est qu’il faut agir avant que la peau soit altérée; il y, a fout bén.ëfiçe.
M. MiCHON trouve que M. Gosselin n’a peut-être pas distingué assez entre les différents
anthrax. Avant tout, il faut reconnaître qu’il y a ,des anthrax nécessairement, mortels, sur¬
tout quand ils ne, sont pas traités. Certains anthrax envahissent, dévorent, si l’on peut ainsi
dire, la peau de membres tout entiers. J’ai vu la peau, de l’abdomen . entièrement: détruite
par un anthrax qui a emporté le malade.: Donc, les grands anthrax sont mortels, et il faut
les traiter. . .
Le traitement que leur applique M. Alphonse, Guépin n’est autre chose que le débride¬
ment, et M. Gosselin lui-même, avec ses ponctions multiples à la base de la tumeur, c’est-à-
dire à la limite du mal, ne fait qu’un débridement., . ,
Comme à M. Velpeau, les grandes incisions m’ont toujours réussi, ou, du moins, elles
m’ont réussi mieux que tous les autres traitements. Je.pense, au surplus, que celte pratique
est adoptée par tous les chirurgiens; M. Nélaton lui-même, ainsi que le rappelait M. Vel-
,peau, a abandonné les errements contraires, et il ne croit plus que les émollients suffisent
pour avoir raison des grands anthrax. Il faut non-seulement incjser largement, mais vider
aussi complètement que possible le foyer, car le danger réside surtout dans le pus et les ma¬
tières contenues dans l’anthrax, maladie souvent contagieuse. J’en pourrais citer de nom¬
breux exemples. Je regrette donc, encore une fois, que M. le Rapporteur n’ait pas distingué
autant qu’il l’aurait dû. Il y a des anthrax, et non pas un anthrax.
M. Cloqüet est partisan des grandes incisions, et il cite plusieurs observations de sa pra¬
tique qui montrent que ç’est le véritable traitement à suivre. Comme M. Michon, il a vu de
ces anthrax monstres qui dévorent en quelque sorte les malades, et il pensé que, dans la
plupart de ces cas, il n’y a pas de remèdes. Il se rappelle un porteur de ia Halle aux farines,
homme remarquablement vigoureux et dans la fleur de l’âge : il avait un anthrax qui s’éten¬
dait de la nuque au sacrum; il mourut, malgré les immenses incisions qui lui furent faites.
M. Larrey : J’hésite à prendre la parole après les grands maîtres en chirurgie qui yien-
nent de parler. Cependant, je désire signaler un seul point : la question n’est pas entre les
incisions sous-cutanées et les incisions à ciel ouvert, mais bien entre les incisions profondes
et les incisions superficielles. L’important est donc de faire des incisions profondes; tout est
là, et c’est comme pour le traitement des plaies par armes à feu, —r -lesquelles ne sont pas
sans analogie avec les anthrax.
M. Velpeau : Cette discussion offre une certaine gravité, en ce: sens que l’anthrax n’est
,pas une affection rare, il s’en faut. Je ne répondrai rien à M. J. Guérin, qui me paraît faire
des suppositions alors que nous faisons, nous, de rexpérience. Je , voulais ajouter , un mot
relativement à la pratique de M. le professeur Sédillot (de Strasbourg), qui vante lés caus¬
tiques, dans le traitement de l’anthrax, de préférence au bistouri, afin d’éviter rérysipèlé.
Bien des praticiens sont de cet avis; mais il n’y a qu’un malheur,. c’est que lés caustiques
n’évitent pas l'érysipèle. Qui a mis cét te opinion à la rhpde? des faiseurs, des charlatans peu
habithés à manier le bistouri, des industriels. C’était aussi, il convient de le rappeler, l’opi¬
nion d'Aug. Bérard, qui, ayant un petit épithélioma sur là poitrine, le brûla avec un caus¬
tique ; mais il survint précisément un érysipèle à la suite de cette opération, comme si la
nature avait voulu se moquer de sa théorie. J’ai vu, continue M. Velpeau, plusieurs ma¬
lades opérés de loupes par feu le docteur Alexandre Legrand, atteint d’érysipèle, et, dans
ma propre pratique, j’ai recueilli quelques observations de ce genre. Pourquoi, d’ailleurs, les
caustiques éviteraient-ils l’érysipèle? Les brûlures agissent évidemnient de la même façon
que les caustiqûes, et sont bien souvent suivies d’érysipèles.
M. J. Guérin : M. Velpeau demande pourquoi les caustiques éviteraient l’érysipèle ; je
vais le lui dire. Ils l’évitent quand on a soin de brûler toute l’épaisseur dû derme; Cela veut
dire que l’érysipèle part de la peau, et que c’est toujours la peau, quel que soit le mode opé¬
ratoire adopté, sur laquelle il importe de ne pas faire des plaies exposées.
La suite de la discussion est renvoyée à mardi.
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Le fer réduit de Qdbvenne, grâce au patronage éclairé du Corps médical, a pris place parmi
les agents tes plus sérieux et les plus employés de ta thérapeüiliciHe. La ptu'fi^âéde ee produit,
sa composilion constamment identique, son administration si facile, l’absieiice de sareur, son
activité sûre à doses minitues, l’économie qui en résulte, sa conservation indéfinie, sont tes
motifs qui ont déterminé la généralité dé son emploi.
La fabrication du Fer Qüevenne est installée depuis sept ans à Melun, sous la direction de
M. Debreuil, chargé dès 1850 de la. préparation du Fer, et seul successeur de MM. Miquelard
et Qüevenne. La réduction de ce fer, sur une grande échelle, assure son irréprochable
qualité* et garantit un approvisionnement au-dessus des besoins de la consommation.
A côté du Fer Qüevenne, on voit se multiplier les différents Fers réduits du commerce,
variant à l’infini de couleur, de densité, de saveur, et même de composition chimique. Ces
produits hétérogènes, en admettant leur efficacité, ne peuvent être employés aux mêmes
doses que le Fer Oiîevènne, et, cependant, tous les jours, ils sont délivrés en lieu et place
de ce dernier; de là, les déceptions pour le médecin et le malade.
En face de cette tendance de la pharmacie à substituer au Fer Qüevenne les fers réduits
du commerce, il est bon de grouper quelques considérations, quelques extraits d’articles
scientifiques, se rattachant à la question des Ferrugineux.
Le Per réduit, à la suite de plusieurs milliers d’expériences chimiques et physiologiques
relatées dans le mémoire de M. Qüevenne, a été approuvé par l’Académie de médecine, le
22 août 1854, et inséré au recueil des remèdes officinaux, par arrêté ministériel, novembre
1854. i’ar une coïncidence très-rare, tandis que l’Académie faisait expérimenter le Fer
Qüevenne dans les salles de MM. Cruveilhier et Rayer, un professeur de Bordeaux, M. Costes,
dans son hôpital, poursuivait depuis quatre ans, l’étude comparative des préparations du fer;
sur 55 cas de chlorose, 29 avaient été traités par le Fer réduit, 18 primitivement avec un
succès rapide, 11 secondairement, et parce que les autres préparations n’avaient pu être
supportées. Des observations prises à Bordeaux comme à la Charité, il résulte cette vérité :
Les diverses préparations ferrugineuses, tout en offrant une grande analogie d’action dans ce
que celle-ci a de fondamental, ne sont pas également aptes h guérir, c’est-à-dii e à recons¬
tituer les globules du sang, pas plus que, les aliments ne nourrissent aux mêmes degrés ;
elles produisent plus ou moins de bien comme tous les aliments nourrissent à des degrés
divers. Comme application de la vérité qui précède, les expériences chimiques, physiolo¬
giques et cliniques ont consacré ce fait : Que de toutes les préparations ferrugineuses, celte
qui introduit le plus de Fer dans le suc gastrique, pour un poids donné, est le Fer Qüevenne ;
et en cela, rexpérienee est d’accord avec le bon sens qui veut qu’un entier soit plus riche et
plus fort qu’une partie de l’entier. — Ge Fer, ainsi placé en première ligne des préparations
ferrugineuses par la force et la logique de l’expérience, par la consécration de l’Académie et
de la presse médicale, a vu naître chaque jour de nouveaux congénères, plus ou moins bien¬
faisants, plus ou moins semblables au fÿpe OMcrennc.
« L’article le plus important sur les ferrugineux qui ait paru cette année (1858), est celui
que M. Gelîs a publié dans les numéros d’août et de septembre du Bulletin de thérapeutique.
« Est-il vrai, dit M. Qelis, que l'acidité du suc gastrique ne soit pas diminuée lorsque ce
liquide dissout des préparations de fer insolubles ? •— Il est bien évident que Qüevenne n’a
pu jamais dire que le fer réduit, en se dissolvant, ne diminuait en rien l’acidité du suc
fastrique; mais ce qu’il a prouvé de la façon la plus nette par un nombre considérable
'expériences, c’est qu’eu égard à la masse de suc gastrique sécrétée et à la faible proportion
du fer dissoute, l’acidité du suc gastrique était à peine modifiée ; que cette saturation était si
légère, qu’elle n’altérait en aucune façon les propriétés digestives du suc gastrique, et que
dans certaines conditions elle pouvait les favoriser; personne ne peut révoquer en doute la
parfaite exactitude des expériences de Qüevenne, j’ai suivi un grand nombre de celles qu’il
a exécutées, et je n’ai trouvé qu’à admirer, pour la netteté et la précision des résultats; je
trouve parfaitement justes, les conséquences qu’il en déduit.
« Est-il exact de dire, d'une manière générale, que les préparations de fer insolubles par
elles-mêmes sont moins actives que les sels solubles de ce mêlai? — C’est la troisième question
que M. Gelis aborde, à laquelle il répond oui, et à laquelle je n’hésite pas avec Qüevenne à
répondre non, si on limite les préparations insolnbles au fer réduit et au protocarbonate, et
si dans la question on substitue le mol utiles, qui est dans la pensée de tous, à celui actives.
« Ce n’est pas la quantité de fèr ingérée et même dissoute qui agit pour guérir les malades,
comme pour les aliments, au rang desquels je range le fer, c’est la quantité utilisée. Or, celle
qui, à la moindre dose, sans dérangement aucun pour l’appareil digestif, fournit la quantité
de fer qui peut être diesoute et utilisée», devra ohléBir notre préférepce. C’est ainsi qu’aujour-
d’hui, dans presque tous les cas où, les ferrugineux sont indiqués, avec la grande majorité
des praticiens, j’emploie le fer Qüevenne, à doses de 6 ou 10 centigrammes au principal
repas. Je préfère, pour ménager Pappareil digestif, demander quelque chose au temps, ne pas
dépasser, ne pas atteindre même la dose qui peut être utilisée. » f Annuaire, 1858, p.l96 à 200.)
Ces profondes considérations trouveront, nous n’en doutons pas, un bon accueil dans
1 esprit et le jugement du Corps médical; elles résument admirablement les diverses idées
soulevées par la question des Ferrugineux et celle du Fer Qüevenne en particulier.
Tous les Ferrugineux ont leur valeur; mais si la richesse nutritive et médicamenteuse, si
1 absence de saveur, si la facilité d’administration, si la conservation indéfinie, si l’action à
petites aoses, si 1 économie qui en résulte sont des motifs de choix pour l’emploi d’un médi¬
cament-aliment, n’est-il pas juste d’opter pour le Fer Qüevenne? (Ex.de la Bûche scientifiqut-)
Vingtième année.
No 26.
Samedi 3 Mars 1866.
PRIX DE L’ABONNEMENT : JOURNAL D’ABONNEMENT
RT i.ks°départÈments • - rueduFaubourg-Hontmarlre,
... . ™T DES MTERETS SCIESTinOEES ET PRATIOCES.
6 Mois . 17 » —
3 Mois. . . 9 » MORAEX et professionnels Dans les Départements,
. DU CORPS MÉDICAL. ,
selon qu’il est fixé par le* l’osle, et des Messageries
convcnlions postales. - Impériaks et Générales.
Ce Journal paraît trois fols» par Semaine, le le JECl», le SAMEDI,
ET FORME, PAR ANNEE, 4 BEAUX VOlUMES IN-So DE PIUS DE 6Q0 FACES ÊHACÜN.
Tout cc qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. lé Docteur Améaéc c.ATOvn , Rédaclcur en chef. — Tout «e qui
. concerne l’Administration, à M. le Gérant, M/e rfu rau6om'j-Jl/<»it?nàm'e, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
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Paris, lauréat de rinstitut,- chevalier, de la Légion d’honneur et de l’ordre de Grégoire le
Grand, membre de la Société météorologique de France, ancien président de là Société du
î" arrondissement. Ddwaitèmd revue et augmentée. Un vol. in-8*de 570 pages. Chez
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D’importantes modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
des Facultés et des Écoles et à l’enseignement de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
au point de vue de certains abus. A celle Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d'une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens.
L’UNION MÉDICALE.
GAZÉOL
REPRODUCTION PAR SYNTHÈSE DES ÉMANATIONS DES ÉPURATEURS A GAZ
PAR
BURIN DU BliiSSOlv
Pharmacien, lauréat de VÂçadémie impériale de médecine de Paris.
Le Gazéol est un liquide volatifîiùî^par son^êV'dÿo¥atfon''‘dShs la chambre des malades,
reproduit identiquement les émanations des- épurateurs à gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluche, obtenus tout récemment à l’asine à gaz: de Saint-Mandé, ainsique le&diverses
communications faites sur: ce sujet à r^èadémie de naédecine, sont des titres sérieux, pour
attirer ratlentipn du Corps médical suf le, Gazéol, hpu-seulernent pour la coqueluche, mais
encore là'phthisie, l’asthme et les diverses maladies des voies respiratoires^
Le Gazéol est gratuitement' à la disposilloù dé MM. lés médecins désireux d’expérimenter
ce nouvel agëhl, qui s’emploie à la dose de 10 à 20 grammes, sûr une assiette.
Dépôt général à Paris, à la ydiarmacie, 7, rue de la* Péuïliade, près la Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinet.
PYROPEÔSPHATE DE FER ET DE SOUDE
. D.E LEBiAS. .
PHARMAGIEjS , DOCTEUR È3 SCIENCES,
Sous quatre' formés cliffêrentés r vÇoZM/ïVn, .SïV-tïjj, JO/'àÿeM, Pustilles,
Dans ces diverses préparations,, le fer se trouve chimiquement dissimulé,' on ne le reconnaît
ni au goût ni à la saveur. Les deux principaux éléments .des os et du fer &\. phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en foQl le meiHeuj'.des. ferrugipeux, non-seulement
dans la chlorose et Ih chioro-anèmie, ' mais encore dans, léâ diverses affections Lymphatiques
et scrofiileûsesi • • ■ •
La solulioh de Pyrophosphaté dé-fèr et dë' soude-,' Mâ formé l'Â 'plus emploÿéél est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences ..des nialadies graves, surtout à la suite des
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les fonctions
de l’estomac et des intestins , et ne provoqTie il$s-tlccQhslipalion , grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate fffe Soudé qui Sè ttoutë dans sà composition.
Dépôt général à;Paris,;:â .la pharmacie,' 7, .;ïoei de la Fenllliidè, près la Banque. ’
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOUDE ET DE MAGAESIE
de Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat, de l’Académie impériale de-médecine'
Les Pastilles contiennent 0,10 centig. de Jiactute dessoude ai de magnésie ; les Prises 0,30 cenlig.
L’acide lactique est rélément normal du suc gastrique-; il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie, les deux sels
alcalins les plus employés en thérapeutique pour combattre les affections de l’estomac, des
intestins, du foie et des reins, il a l’immense avantage d’offrir, sous forme d’un bonbon
agréable, les éléments les plus favorables à l’économie. Aussi MM. les médecins en obtien¬
nent-ils chaque jour' chaque jour les plus heureux réstiltats 'dans les différentes formes de’
dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonclioniiels tic l’appareil digestif.
Dépôt général â Paris, à la- pharmacie, 7, ri âè la Feuillade; à la pharm. Gavinet, à Lyon.
L’UNION MÉDICALE.
N“ 26. Samedi 3 Mars 1866.
SeniMAIBE.
I. Paris ; Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Revue de xuÉRArEUTiQUE ; Nouvelle médi¬
cation de l’angine couenneuse. — L’iode dans la fièvre épidémique. — Autophagisme. — L’absti-
nencé contre les anévrysmes internes. — Effets antispléniques de la scille. — Plus d’antidotes. —
III Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chirurgie : Suite et fin de la discussion
sur l’ophthalraie purulente. — Pièces pathologiques. — IV. Mortalité des nourrissons de Paris. —
V. CoDiiuiER. — VI. Feuilleton: Causeries.
Paris, le 'î Mars 1866.
BüLLETm.
Sur la séance de l’Académie des .sciences.
En prenant place au fauteuil, M. le Président annonce que la séance solennelle
de l’Académie aura lieu le 6 mars prochain.
M. le Secrétaire perpétuel mentionne parmi les pièces de la correspondance une
lettre de notre savant confrère, M. le docteur Halleguen, sur les marées et sur la der¬
nière communication de M. Delaunay à ce propos.
M. Élie de Beaumont fait hommage à l’Académie, au nom de l’auteur, M. J, Ram-
bosson, d’un volume intitulé : La science populaire^ ou Revue du progrès des con¬
naissances et. de leurs applications aux arts et à l'industrie , 4me année. Plusieurs
chapitres de ce volume, et ce ne sont pas les moins importants ni les moins bien
traités, sont consacrés à la physiologie, à l’hygiène et à la médecine. J’espère pou¬
rvoir en rendre compte un de ces jours aux lecteurs xle I’Union Médicale, avec quel¬
ques développements. Je saisis, en attendant, l’occasion qui m’est offerte aujour-
. d’hui pour dire que; ce volume me paraît rédigé avec autant de soin et tout aussi
consciencieusement que ses aînés. Il est, de plus, orné d’une fort belle carte céleste
.représentant les constellations de notre hémisphère.
M. Brongniart lit un long rapport sur les travaux de M. Trécul, relatifs à la phy-
FEUILLETON.
CAUSERIES.
L’Académie de médecine n’a pas daigné informer le public du résultat obtenu par la pro¬
position de MM. Larrey et Bouley. On se souvient que ces deux honorables membres ont
demandé qu’à l’avenir les rapports des commissions pour les prix eussent lieu en séance
publique et non plus en comité secret. C’est en comité secret que cette question a été
discutée et résolue. La décision n’est pas tout à fait conforme à la proposition. Celle-ci vou¬
lait la publicité de droit, l’Académie n’a accordé que la publicité facultative. Cela veut dire
que les rapporteurs des commissions de prix seront libres de faire leurs rapports en séance
publique ou en comité secret. L’Académie semble n’avoir pas voulu laisser tout à coup
tomber ses voiles; un reste de pudeur s’est réveillé. Respectons ce sentiment; nous sommes
convaincus, en effet, que, au moment décisif, personne n’osera invoquer le comité secret. Et
voilà comme, avec de la persévérance basée sur la raison, on surmonte les obstacles, et l’on
peut venir à bout de la routine et de l’obstination.
Rarement l’Académie a eu à pourvoir à plus de places vacantes : deux dans les sections de
chirurgie, une dans la section d’accouchements, une parmi les académiciens libres. La
vacance de celle-ci a été déclarée mardi dernier; il s’agit de remplacer M. Trébuchel. Dans
les sections de chirurgie, c’est à M. Gimelle et à M. Malgaigne qu’il faut donner un succes¬
seur, et dans la section d’accouchements, dont la vacance n’est pas encore déclarée, c’est au
Tomp XXTX. — tourelle série, 20
402 L’UNION MÉDICALE.
Biologie des vaisseaux laticifères. Les conversations particulières des académiciens
inattentifs empêchent le public d’en saisir un seul mot. D’ailleurs, les conclusions
favorables des rapports sont votées à Tunanimité.
A la fin de mon dernier Bulletin, j’ai dit que l’Académie se préparait à envoyer un
savant dans les cyclades méridionales, afin d’observer le soulèvement d’un îlot.vol-
canique apparu dans rintérieur du vaste cratère qui constitue ra rade de Santorin.
M. Ch. Sainte-Claire Deville annonce que M. Fouqué, désigné par l’Académie sur sa
présentation, est parti de Marseille le 24 ; il sera à Athènes le 1er mars, et, à San¬
torin le 3. Les lettres ïéçues depuis la dernière 'séance disent que le pbénoniène
prend de jour en jour des proportions plus importantes. C’est le 28 et le 29 janvier
dernier que l’on commença à ressentir des secousses de tremblement de terre dans
l’île de Santorin. Le 30, les secousses prirent une extrême intensité dans l’îlot de
Néa-Kammeni, sorti des flots, en 1707, à la suite d’une convulsion volcanique ana¬
logue à celle qui se produit aujourd’hui.
Dans la nuit du 30 au 31, on vit distinctement de la ville de Santorin des flammes
rouges à la base et bleues au sommet, hautes de 3 à 4 mètres, s’élever du milieu de
la mer dans le canaF entre Pal œa-Kammehi et Néa-Kamrneni; à l'ouest du promon¬
toire qui forme le côté droit du port Voulèahù dans ce dernier îlot. Ces flammes', évi¬
demment dues à des gaz inflaihmables,: furent surtout bien observées et bfén déérites
par M. le docteur Decigallas, qui habite l’îlede Santorin. Vers le milieu du jour,Vüne
rupture se produisit à la naissance du promontuire dontdl vient d’être question ; elle
va du fond du port à la mer de, l'autre.côtc, et sépare ainsi complètement le pro¬
montoire de l’îlot auquel il appartenait, jusqu’à présent. .. :
- Lesoir du 31 janvier, le sol deil’îlot Néa-Kammeni conjmençâ à s’aflfaisser rapide¬
ment, et les quelques fapiilles qui l’habitaient s’enfuirent épouvantées chercher un
refuge à; Santorin. L’affaissememt fut d’abord de 60 centimètres en deux heures, puis
il se ralentit un peu et-ne fut plus que de 10 centimètres par heure, proportion qui
dura toute la nüiti ■ i
Le 2 février, au malin, les officiers de là canonnière à vapeur de là marine hellé¬
nique, Phïru'wra, se rendirent en canot à l’endroit du canal où l’on avait vu S’élever
les flammes. Ils y trouvèrent uu écueil sous-marin qui s'élevait rapidement; et dontle
sommet n’était plus qu’à .une brasse de la surface des eaux. A quatre heures du soir,
remplacement de M. Cliailly-Honoi^. qv’il faqt ppurveti;. Quel excellent et digne homme que
M. Ghailly-Honorél quel excellent praliclenT II n’a joué à l’Académie qu’un rôle très-effacé,
mais il tenait un des premiers rangs dans ta pratique, et nos confrères de Paris le tenaient
en haute estime dans les cas difficiles, et l’appelaient très-fréquemment en consultation. Il pas¬
sait pour avoir la main heureuse; aussi était-il très-recherché dans les familles médicales. Ce
que Ghailly a accouché de femmes et de filles de médecins est innombrable. Sa complaisance,
sa douceur et«a patience étaient à toute épreuve. L«i patience surtout, et' là est'un des grands
motifs de son succès. Ghaillytetait un accoucheur naturiste par opposition à ’cés accoucheurs
expéditifs ({m trouvent que là nature né marche jamais assez vite. Châilly savait attendre.
Dans des cas où l’intervention de la main eu du fer semblait, de prime-^borô, trèsdégitlme,
Ghailly ne se pressait pas encore, et, bien souvent, la nature lui donnait raison en rearettant
tout à sa place par un effort suprême. Sa haute et brillante position de clientèle loi avait fait
bien des jaloux, èt, comme il n’était ni orateur ni écrivain, il o’a pu se défendre contre des
sarcasmes et des quolibets peu courageux, il faut le reconnaître. Pour se consoler, cariil
était sensible a foutrage, il lui fallait l’amitié et restimè de ses collègues, la confiance du
public et des médeciriB.
Je pourrais me donner des petits airs de prophète et annoncer déjà leo nominations '^jui
sortiront de rurne'académique ; mais je ne veux décourager personne, 01 je laissé aux nom-
brenx compétiteurs leurs espérances et leurs illusions.
Comme simple nouvelle et sans entrer dans aucune espèce de détail qui puisse blesser
les yeux de MM. du Timbre impérial, j’annonce que M. le ministre de l’instruction publiqive,
ne se contentant pas des avis que peut lui donner ta commission, près de son minî^ère
instituée, a invité la Faculté dé médecine de Paris — et probablement les Facultés de roéde-
L'UNION MÉDïCâLÈ.
403
i’ëctieil émenrgeait d« milieu 466 «uts et de^enatt île. M. Uecigallas tenta intmédia-
tement d’aller y aborder avec le canot de la Plixaura, mais il en fut empêché par
l’agitation de 'la mer.- Il dut se contenter d’observer du rivage de Néa-Kammeni :
(( Le spectacle, écrivait-il, est mâgni tique et des plus imposants. On voit t’île grandir
et se former de la manière la plus paisible et si rapidement que l’œil en suit lés pro¬
grès. Depuis qu’elle est sortie de la mer, les secousses de tremblement de terre, te
bruit souterrainj 'les flammes, l’émission de fumée, tout a cessé. L’île nouvelle seule
monte silenCieusément et s’étend d’heure en heure davantage. Le 4 février, à la
toimbée de la nuit, elle paraissait avoir .50 mètres dé longüenr sur 10 à 12 mètres de
largeur, et s’élever de 20 à 30 mètres au-dessus de la mer. Dans les journées du 3 et
du 4, oUe a monté et grandi d’une manière 'cointinue , ’ mais toujours aussi paisible¬
ment. »v . . : i , '
C’est M. Eouqué qui nous fera connaître ultérieurement la marche de cette très-
intéresi^nte éruption, comme dl nous a fait connaître, l’année dernière, toutes les
particularités de l’éruption de l’Etna.
— M. Becquerel, au nom dé M, le docteur de Séré, remet une note 'relative à une
baignoire en ciment romain, construite dans le but dé soumettre lé corps humain à
dés courants électriques. M. Becquerel raconte quelqués observations clé guérisons
mirâéulèusès obtenues par ce rtioÿèn, et il fait appel à l’habileté expérimentale de
M. Cl. Bernard.
Dr Maxîmin Legrand.
revue de THÉRAPEUTiaUE.
NOUVELLE MÉDICATION DE E^ANGINE COIIENNEUSE. — L’IODE DANS LA FIÈVRE ËPIDÉ-
niIQlIE. — AVTOPHAGISME. — L’ ABSTIVENGE CONTRE LES ANÉVRYSMES INTERNES. —
EFFETS ANTISPLÉNIOUES de LA SCILLÈ. — PLUS D’ANTIDOTES.
Quand, il y a trois ans, un médecin de la Mayenne, M. Trideau, vint communi¬
quer à l’Académie des sciences un nouveau traitement' du croup par le sirop de
copahu et de styrax, c’est à peine si la Presse ÿ prêta attention, et nous fûmes presque
cine de Montpellier et de Strasbourg — à lui exprimer immédiatement son opinion sur l’or¬
ganisation de l’enseignement de la médecine, la Faculté a nommé une commission de onze
membres dont on attend le rapport.
Que M. le ministre trouve le moyen de doubler ou de tripler le budget de l’enseignement
supérieur, et il trouvera facilement du même coup la meilleure organisation possible de
l’enseignement médical.
En attendant, et sans pouvoir le citer, ce qui nous gêne affreüsement, nous indiquerons
les excellentes considérations émises par ie professeur Batbîe contre la création de nouvelles
Facultés de droit. C’est, avec une autorité bien plus haute et une forme plus saisissante, les
mémés àrgutnents par nous indiqués contre la création de nouvelles Facultés de médecine.
Contrel... non, ce n’est pas cela que nous voulons dire, ce n’est pas ce que nous avons dit,
nous n’avons protesté que contre l’insufBsance du budget.
La Gazette médicale de Lyon rapporte un nouveau cas de syphilis communiquée par le
cathétérisme de la trompe d’Eustache, et dans lé cabinet du même spécialiste parisien dont
les journaux ont révélé l’incroyable incurie. C’est, croyons-nous, le septième cas de ce genre
publié par la Presse médicale, et tous par les mains de ce spécialiste. Il n’est pas possible
qu’il w’-aît pas été averti des mallienrs Occasionnés par son imprudence, et l’on ne comprend
pas que des accidents si tristes puissent lui arriver encore.
J’ai signalé avec empressement le projet de créatjon de la Société protectrice de C enfance.
Avec plaisir j’annonce aujourd’hui que cette Société est èréée, qu’elle a commencé son fonc¬
tionnement, et qu’elle réunit déjà pins de 200 membres. Lé 21 janvier dernier, elle a tenu
son Assemblée générale d’inauguration. Son digne ët savant Président, notre confrère, M. le
docteur Barrier, a prononcé une àUoCU lion que je' voudrais pouvoir reproduire tout entière,
-504
L’UNION MÉDICALE.
seul à en parler ici avec quelques détails (Union Médicale, n» 28, 1863, page 444).
Aujourd’hui qu’il est préconisé dans une monographie répandue à profusion, sous
l’égide de la doctrine de la spécificité et le patronage de son illustre propagateur (l),
tous les organes s’en occupent à l’envi, sinon pour en examiner, en contrôler la valeur,
ni en vanter l’efflcacité, du moins pour en faire connaître les détails. C’est beaucoup,
et s’il est désirable que la critique scientifique s’exerce davantage surtout en cette
matière, pour éclairer les praticiens sur la valeur réelle de ces remèdes empiriques
parfois bizarres, de ces médications absurdes proposées à leur confiance, et les
défendre de l’enthousiasme souvent irréfléchi de leurs auteurs, voyons en quoi con^
siste ce traitement, et sur quelles bases il repose.
C’est à l’occasion d’une épidémie de diphthérite qui sévit, il y a cinq ans, dans
les cantons de Chaillans et de Mayenne-Est que l’auteur fut appelé à l’expérimenter.
Les médications topiques, la cautérisation en particulier, employées au début, res¬
tèrent impuissantes, et 200 personnes environ succombèrent en peu de temps. Con¬
vaincu dès lors qu’une médication générale était rationnelle contre une affection
générale et pouvait seule en triompher, et .assimilant la diphthérite aux affections
catarrhales d’après Cabanis, il fut conduit par l’analogie à essayer contre elle les
balsamiques, .dont l’action est si bien connue et démontrée sur celle-ci. Il recourut
ainsi au baume de copahu et au styrax, auquel il fit bientôt succéder le poivre
cubôbe, qu’il emploie séparément et alternativement, le premier sous forme de
sirop, selon la formule suivante:
Gopahir. . . . ... . r. . v . . . . 80 grammes.
Oomme en poudre. ......... 20 .
Eau. . . . . 50 ■—
Essence de menthe poivrée ..... 16 gouttes.
Sirop de sucre . . . . . . ... . . . ? ùOO grammes.
Qn émulsionne le baume de copahu avec l’eau et la.gomme; on ajoute l’essence,
puis le sirop, dont on administre une demi-cuillerée à bouche toutes les deux heures.
(1) Nouveau traitement de l’angine couenneuse, du croup et des autres localisations de la diph-
iWnle, etc. 32 pages in-8°. Paris, 1866, J. -B. Baillière et fils.
et dont j’extrais le passage suivant comme signification du but et de l’intention de l’œuvre :
« Le Christ réprimanda un jour ses disciples, parce qu’ils éca.rlajent les enfants qu’atti¬
raient à lui sa bonté et sa douceur. « Laissez venir, leur dit-il, laissez venir à moi les petits
enfants. »
« Il voulait les voir de prés, leur donner des caresses et de tendres paroles, montrant
par là qu’il leur réservait une des premières places dans ce cœur divin qui songeait au salut
de tous. Inspirons-nous de ce sentiment à notre tour, mesdames et messieurs. Mais, à. côté
de ce modèle, plaçons aussi celui de Vincent de Paul. Ce grand apôtre de la charité n’atten¬
dait pas que les enfants vinssent à lui; il cherchait ceux qui ne pouvaient venir. Nous aussi,
nous devrons nous mettre en quête de ces pauvres petits êtres nés et élevés dans l’infortune,
ïl nous faudra allèr partout : à la ville, dans ces ménages d’artisans qui, faute du nécessaire,
exilent leurs enfants loin d’eux, chez une nourrice salariée; à la campagne, dans ces ménages
de paysans encore plus misérables, amenés par le dénûment à chercher dans un salaire déri¬
soire l’occasion d’un profit nécessaire à leur subsistance. Tout le monde sait-il qu’il y a des
enfants placés en nourrice à cent iieues de Paris pour douze, dix et même huit francs par
mois, comme pour servir d’anneau à ces deux misères, dont l’une ne peut pas même payer
le lait qui doit remplacer celui d’une mère, tandis que l’autre en est à regarder comme un
avantage de le fournir pour une rétribution si minime ? Que peut devenir l’enfant entre ces
deux foyers de malheur? Abandonné de l’un qui trop souvent le considère comme un far¬
deau et comme un embarras, pour tomber dans l’autre où le but est atteint pourvu que, la
vie étant sauve, et quelle vie! les mois de nourrice soient régulièrement payés. El pour le
voyage, ignore-l-on quelles industries spoliatrices président souvent au transport de la frêle
créature; quel rôle odieux jouent ici certains intermédiaires, et je ne sais quelles primes
L’UNION MÉDICALE.
40.S
Dans l’intervalle, on donne également toutes les deux heures une cuillerée à bouche
du mélange suivant :
Poivre cubèbe récemment pulvérisé. 12 grammes.
Sirop simple . 2Z|0 —
Mélangez dans un mortier de porcelaine.
Pour les enfants, les doses sont réduites à moitié, soit 6 grammes de poivre cubèbe
dans les vingt-quatre heures, et douze cuillerées à café de sirop de copahu, à moins
que la gravité du cas ne commande de doubler ces doses ordinaires, aussi bien pour
les enfants que pour les adultes, c’est-à-dire en portant le cubèbe à 24 grammes par
jour pour ceux-ci, et à 12 pour ceux-là.
A si haute dose, il est aisé de prévoir que cette médication ne peut être supportée
longtemps. Après vingt-quatre heures d’usage, le sirop de copahu n’est ordinaire¬
ment plus toléré, malgré l’addition d’une, deux ou trois gouttes de laudanum par
30 grammes pour le rendre plus supportable. Certains malades même en éprouvent
une telle répugnance tout d’abord, qu’ils ne peuvent absolument pas continuer. Il
serait dangereux d’insister surtout chez les malades affaiblis. On peut essayer alors
les capsules et les dragées de copahu et de cubèbe qui, par l’absence d’odeur, peu¬
vent y suppléer avec avantage.
D’après l’auteur, ce traitement aurait un effet merveilleux. En général, l’angine
couenneuse y cède en trois à quatre jours; rarement elle résiste pendant un septé¬
naire. Sur plus de 300 malades qui y ont été soumis, la guérison aurait été constam¬
ment aussi prompte toutes les fois qu’il a pu être administré durant la première et la
deuxième période. Le croup consécutif et le croup d’emblée feraient seuls exception.
Et, en effet, sur lés 26 cas qu’il signale, il n’y a que 3 cas de mort attribuée bien
entendu, ici, à la négligence à suivre le traitement en temps voulu; là, à une para¬
lysie consécutive s'opposant absolument à l’alimentation. Mais nous avons le regret
de le dire, pas une des 23 autres n’est concluante au point de vue de la réalité du
croup. Aucun détail clinique n’est donné. Le plus souvent, les malades adultes
viennent à pied, et les enfants sont amenés de plusieurs kilomètres de distance après
plusieurs jours de mal à la goirge, avec ou sans toux et une fièvre intense s’élevant
jusqu’à 100 pulsations (obs. VII), pour consulter M. Trideau, qui se borne à constater
infâmes vont encore arrêter au passage l’obole d’un pauvre destinée à un autre pauvre? »
Dans son compte rendu, M. le docteur Alex. Mayer, secrétaire général, a raconté des faits
navrants, épouvantables, et qui ne légitiment que trop la fondation d’une Société qui a pour
but de mettre un terme à des infamies semblables. Citons un exemple ;
« En février 1865, une dénonciation parvenait au Parquet de Sancerre, contre les époux
Meunier, de la commune d’Achères, département du Cher. On accusait le mari et la femme
d’avoir, de concert, occasionné volontairement la mort de la plupart des nourrissons que
l’hospice de Bourges avait placés chez eux pendant les vingt dernières années. Le mobile
qu’on leur attribuait était une odieuse cupidité. Une instruction fut commencée, et il
en résulta la preuve que, sur vingt enfants qui leur avaient été confiés, dix-huit étaient
morts entre leurs mains. L’exhumation du dernier eut lieu, et il fut trouvé dans un état de
maigreur attestant qu’il avait dû succomber à l’inanition.
« Cependant, deux autres victimes prédestinées avaient déjà pris la place des défunts, et
le médecin chargé de les examiner se vit représenter deux squelettes couverts de haillons
sordides, bien que, au départ de l’hospice, on les eût pourvus d’une layette complète. Ils
avaient les membres décharnés, l’aspect rachitique, et leur physionomie portait l’empreinte
de souffrances prolongées, tenant à une alimentation insuffisante et à un défaut complet de
soins. La santé de l’un de ses enfants parut même si gravement compromise, qu’il était dou¬
teux, pour le médecin expert, qu’elle parvint jamais à se rétablir.
« La chambre d’accusation renvoya les époux Meunier en police correctionnelle, sous pré¬
vention éChomicide par imprudence. L’affaire fut appelée le 10 juillet. Les débats durèrent
trois jours, et, à son audience du 17 même mois, le tribunal correctionnel de Sancerre les
condamna chacun à vingt mois d’emprisonnement. Les condamnés interjetèrent appel du
4ü6
L’UNION Mlll)lC4LE.
les fausses membranes sur les amygdales ou la luette sans les décrire pour ordonner"
son spécifique et déclarer la guérison deux ou trois jours après. Si l’existence: d’uné
épidémie d’angine est démontrée par le grand nombre de malades atteints simulta¬
nément d’une affection analogue, sinon identique de là gorge, il est impossible d’en
déceler la nature et de s’en faire une idée exacte' d’âprè's cette narration. Mais il y a
loin de là aux relations d’épidémies croupales faites par les Bretonneau, Trousseau
et E, Boudet, avec qui nous Ifavons observée à l’hôpital des' Enfants en 1840. Trop
préoccupé de l’infaillibilité des balsamiques contre la diphthérite, qu’il déclare égale:
au quinquina comme ântipériodiquev Ifauteur a fait une odyssée personnelle em
faveur de sa grande découverte plutôt qu’un compte rendu de cette épidémie. La
fausse membrane diphthéritique serait à la sécrétion catarrhale ce que l’eaui est à la
glace, l’albumine filante,: translucide, à ralbumine: cuite, concrète, opaque, c’est-à-
dire identique. L’exanthème, qui apparaît comme un effet ordinaire et bien connu!
de la copahine, serait antagoniste et substitutif à; la fois de l’exanthème- morbide'
comme infailliblement corrélatif à sa disparition, et tout cela en raison des sympaf
thies physiologiques des muqueuses avec, la peau. On n’est pas plus ingénieux ; mais
nous estimons que quelques exemples types bien observés et bien décpils-t^ etü n’y
avait que l’embarras du choixt dans un si; grand; nombre ■— avec la statistique, 1^
classement des autres, eussent été bien plus convaincants.
C’est ainsi qu’un praticien éclairé du Midi, M. le docteur Lavergne (de- Labes-
sonié), ancien constituant, vient de- faire ressortir cette insuffisance à propos d’une
observation exemplaire de; guéri par fémétique'et' les attouchements
d’alun. {Ga;z.< des Mp,, n*» 4.) iLes observations de M. Trideau ne l’ont pas cour
vaincu de- l’efficacité des balsamiques, et,, après, une pratique ds yingt-einq, ans et
l’expérience de plusieursépidémies de diphthérie,, !! nie la- réalité du croup au moins
deux fois sur trois. Or, la guérison spontanée ou par un traitement fort- simple en.
quatre, cinq: ou six jours d’une, amygdalite couenneuse n’a rieud’étonnant, diWk!
Le croup, même guérit parfois, comme if . en fournit la preuve par le sèul fait
du vomissement répété auquel ib donne la. préférence sans qu’il soit nécessaire- d’en
faire spécialement honneur aux balsamiques. Il se. propose, toutefois d’en juger la
valeur à la première occasion, et c’est ce . que nous recommandons de- même à tous-
les praticiens. ;; . .
jugement elfe Procureur impérial en fit autant de son côté; de sorte que, le 24 aoûti.dei-
nier, la Cour impériale 4e Bourges eut à se prononcer à son tour.
' « L’arrêt de la Gour ajouté 50 francs d’amende au vingt mois 4'’ëmprisônne'ment prononcés
contre Claude Meumer;; et élève à deux ans d’emprisonnement et 50 francs d’anaèride
la condamnation prononcée contre sa femme. De plus, l’instmclion aÿâùt révélé que la
femme Jeanpierre, fille des précédents; s’était rendue coupable de violences graves sur plu¬
sieurs desénfanls confiés à ses parents, elle fut Citée directement sous prévention de coups
et blessures volontaires, et condamnée, à l’audience du 17 Juillet, à huit jours d’emprison¬
nement.
« On peut se demander’, et îe magistrat irislructèur n’a pas manqüé'ifé relevér ëéttè cir¬
constance, comment de pareils méfaits ont pü rester si longl^ps -impunis; comment il'se
peut, notamment, que l’administration hospitalière ait continué à plàcér ses pupillés chez déS
gens que la conscience publique accusait hautement dé Spéculer sur là vie defénrs nour¬
rissons, à ce point que leur maison était connue dans lé village Sous l’horrible dénomination
àë chài'mer des innocents !
« D’ailleurs, le maire d’Achëres avait refusé depuis 1854, à la femme Meunier, le certificat
de moralité exigé des nourrices qui se voüerit à l’élève dès enfants assistés; bien plus, if
avait éveillé l’attention de l’autorité sur les rumeurs qui circulaient dans sa commune.
« Aussi, une grande pari de responsabilité devait naturellement peser sur le médecin ins¬
pecteur qui avait failli à son mandat, et sur l’économe de l’hospice qui n’avait tenu aucun-
compte des avis qu’il avait reçus. D’après des renseignements que j’ai lieu de croire exacts,
l’un de ces fonctionnaires doit, à l’heure qu’il est, être frappé de destitution. Quant aux
L’ÜMION MÉDICALE.
4t»r
Une médicàlion d’un effet aiissi général e't hypothétique est préconiséé dé même
ici et là contre là fièvre typhoïde épidémique. C’est l’iode, intus et extrà, dontlê
doéteüf Régis étend même l’usage coihme prophylactique à toutes les maladies
miasmàtiques et infectieuses^ le choléra en particulier. Mais, actuellement qu’il est
passé, OCcu'pôns-nous seulement de la ■fièvre typhoïde qui sévit constamment. Dans
une épidériïie à forme ataxique rapide et grave, ayant soumis six malades adultes à
des frictions sur le ventre avec la pommade iodée, et à l’usage interne de la téinture
en potion, il observa la prompte diminution, puis la cessation des symptômes ner-
véux. Il ne restait plus qu’ürie entéro-mésentérite bénigne. {Gaz. hebd.)
Il n’y a rien à diCe Contre ce fait d’observation, d’autant moins qu’il a été constaté'
par d’autres observateurs, sinon qu’à en vérifier l’exactitude en répétant l’expéri¬
mentation dans des conditions identiques. Reste le mode d’administration de l’iode
à perfectionner, ne serait-ce qrfen ajoutant Une faible proportion d’iodure de potas¬
sium poür en compléter la solution aqueuse.
Bien autrement important serait le signe invoqué par M. le docteur Mourgue
pour saisir lé moment opportun de l’alimentation dans cette pyrexie continue et les
autres maladies aiguës, si son exactitude se confirmait. Il s’agit de l’apparition
d’apbthés interprétés comme le résultat d’une diète sévère et prolongée^ et l’indica¬
tion que* rorgattisme, à bout de ressources, se mange, se détruit lui-même par un
besoib impérieux d'é la nutrition, à défaut d’alimentation qu’on lui refusé. Le fait
en lui-même’ est iiiCoUtëslàble et assez commun ; reste à savoir si l’interprétation
palbogénîqué én est vraie. Barthez les signalé comme un phénomène critique, tandis’
que Broussâis n’aürait pas manqué de voir là un signe persistant de l’inflammation.
C’est aittsi que; dans une même famille, deux jeunes enfants atteints de fièvre
tÿ^hoïdé guérirent par l’alimefitation donnée dès l’apparition des signes d’autopha-
gisme, tandis que la mèfe, atteinte côfisécutivement, succomba faute diavoir suivi
les rnêm'es règles- en temps voulu. Deux autres cas sont encore cités à l’appui de Celte
dôCtrîtté'. ’ :
Màiis îl est si âîsé de réCileiltir dés- faits'- pour et contre toutes les opinions,^ qu’ici
encoié Hsoht besoin d’être obServé's contradictoirement pdur emporter là conviction'.
Lë'siijet ëst trè's-ibtérëësant, car à une question de pathogénie s’y joint une question
époux Meunier, leur condainnation ne saurait avoir la- moindre importance à nos yeux, car
elié’sefà 'toUjourSdn (léMi s dé tOUlé proporlion avec le châtiment' qu’ils méritaient.
« Ce procès à projeté une sinistre lumière sur un autre danger qu’il était permis de près-
séntir, mais qu’'dn peut àtTirmer thainténant' ! c’est la substitution des enfants les nns'aux
autres. On lit, en effet, dartS ub rapport adressé au Préfet du Cher, én 1859, par le docteur
VaàuCci, médecin inspecteur dés Enfants- Assistés : « Les nourrices se cèdent, en dehors de
l’intervention administrative, les nourrissons dont elles sont chargées. Cet abus, que je
ni’ëi'dréè’dè réprimer, amèhe'lesâccidehts lés plus gravés ; c’est ainsi que dans la commütie
d’Achères, cette année même, j’ai pris des mesures pour enlever son nouveau nourrisson à
uhé fefiihie qui, trottipant-'-là' surveillance de l’an loritép avait l’habitude de remplacer l’en¬
fant qui venait de mourir entre ses mains par un autre enfant que lui cédait une nourrice Vbi-
siné; »'■*
« DéfVant de pareilles révélàtionsd’esprit se t'éoublé, et l’on se croit én proie à un affreux
cauchemar. »
Remarquons avec satisfaction que deux médecins sont à la tête de celte fondâtion buma-
nithlré', et qué'plüs de treîife aulres-tnédécins figurent déjà sur lajdisle de ses membres.
Je prends où je les trouve les faits indiquant à nos co-nfrères la prudenée, <16. courage' et la
présence d’esprit dont ils doivent faire quelquefois usage en face de tentatives criminelles.
V Événement citait naguère un fait de ce genre qui mérité d’étre connu des médecins :
U Un médecin qui demeure près d’Arcueil, le docteur L..., a failli être victime d’une auda-
cféüsè ttehtative dé chanlagé.
Un' hotiimfe dé Sù'ans se rréséfile chez lui à huit heures du soir, conduisant un petit gar¬
çon de 8 à 10 ans.
408
L’UNION iMÉDICÂLE.
thérapeutique de première importance. On ne peut dire ici que la faim est le seul
guide ; souvent elle a besoin d’êtne stimulé^e, éveillée, et lors même que l’alimentation
est refusée parla voie gastrique, il convient parfois de recourir à celle du rectum.
Le signe indiqué par M. Mourgue serait donc précieux s’il était vrai, comme il
l’affirme, que les aphthes fussent la manifestation pathognomonique de cette orgar
nopathie spéciale, cette dégénérescence par la diète qu’il appelle autophagisme.
Il s’agit de le vérifier.
Par ses points d’analogie avec celui-ci , le fait suivant peut lui servir de correctif.
C’est te traitement des anévrysmes thoraciques par le repos absolu dans la position
horizontale, augmentée de l’abstinence, dont M. Tuffnell, de Dublin, s’est fait
l’initiateur, comme diminuant d’un tiers environ le nombre des pulsations et
facilitant ta solidification de la tumeur anévrysmale. Réminiscence, sous une autre
forme, de la méthode de Valsalva. Ici, c’est M. le docteur Waters, de Liverpool, qui
s’en est fait l’imitateur chez un homme de 40 ans, entré à l’hôpital du Nord, portant
une tumeur pulsative sous la clavicule droite, derrière le rebord inférieur de la
seconde côte, qu’elle soulève avec un mouvement d’expansion marqué un peu en
dehors de l’espace intercartilagineux. Réduction du volume à la pression, matité,
murmure très-fort, synchrone à la systole cardiaque. L’iodure de potassium et
l’acétate de plomb à l’intérieur, la glace localement n’ayant amené aucune améliora¬
tion après un séjour de quatre mois à l’hôpital, le patient fut soumis continuellement,
jour et nuit, à la position horizontale, sans bouger, du 18 avril à la fin de juin, avec
le régime suivant : 7 onces de pain, 3 de viande et 8 de liquide par jour, avec
quelques morceaux de glace pour étancher la soif et une pipe de tabac. Néanmoins,
il n’est pas question de l’apparition d’aphthes comme signes de l’autophagisme sous
l’influence de cette abstinence prolongée, mais le pouls qui était, debout, de 80 à 90
au début du traitement, s’abaissa aussitôt à 60 ou 70, couché.
A la fin de mai, l’expansion et les battements de la tumeur étaient très-diminués,
la solidification manifeste et même complète au milieu de juin.. Cet état se maintint
jusqu’au 12 août que le malade resta à l’hôpital en marchant et avec la nourriture
ordinaire de l’établissement. A sa sortie, on constate la diminution en saillie et, en
volume de la tumeur, décelée par une moindre étendue de la matité ; les battements
— Cet enfant est malade, dit l’inconnu.
Et il entra dans des confidences qu’un père seul peut faire et que le médecin seul peut
entendre.
« Veuillez l’examiner, je vais vous attendre ici. Je ne puis assister à cette visite. Il faut que
l’enfant se déshabille, et il a des habitudes de réserve que l’on doit ménager. »>
Le docteur passe dans son cabinet, interroge l’enfant et cherche à se rendre compte de ses
réponses avant de procéder à une inspection détaillée. .
Tout à coup l’enfant pousse un cri. Le prétendu père s’élance dans le cabinet du docteur
et lui dit :
— Je vous y prends : vous étiez signalé à la police; on voulait vous saisir en flagrant
délit.
Le docteur L... n’avait pas lu les divers chapitres des •Mémoires de Ganter. Il crut donc
avoir affaire à un véritable agent de police. Ce dernier lui exhibe un ordre d’arrestation et
lui ordonne de le suivre.
Allons ! dit le docteur.
— Cela vous contrarie. Eh bien, je ne suis pas méchant. Dans noire étal, on n’est pas riche ;
un billet de 1,000 fr. ne se refuse pas. Je dirai que...
— Allons chez le commissaire de police.
— Donnez-moi 1,000 fr. et je m’en vais.
— Non.
Alors cet homme change de ton. Il s’élance sur le docteur, le terrasse, et, tout en le con¬
tenant d’une main, il cherche à atteindre un tiroir ouvert dans lequel il a aperçu de l’or et
des billets de banque.
L’UNION MÉDICALE.
409
sont plus profonds et donnent la sensation d’un corps dur qui les intercepte, de même
qu’au toucher, au lieu delà sensation molle, fluctuante, du début, la tumeur est dure
comme une masse solide. Cet état satisfaisant a persisté et a été constaté ensuite,
le malade ayant repris ses occupations actives sans aucune souffrance. (British
med. Journ., décembre.)
L’effet de la scille contre l’hypertrophie de la rate n’est pas moins curieux. Il a été
observé par le docteur Hennighe chez un homme qui, à la suite d’une pleurésie
gauche avec déplacement du cœur sans fièvre intermittente consécutive, portait, dans
l’hypocbondre gauche, une, tumeur dure, élastique, peu mobile, dont le bord antérieur
était borné à la région épigastrique, dépassant de trois pouces le rebord antérieur des
côtes et s’étendant parallèlement à l’axe de la dixième, vers la colonne vertébrale.
On pouvait, par places, la saisir à travers les parois abdominales. Par l’usage de
15 gouttes, cinq fois par jour, de teinture de scille, la tuméfaction diminua tous les
jours, la sécrétion urinaire augmenta, et, au bout de trois semaines, le malade était
guéri. (AH. med. centr. Zeitung.) Estrce là action directe ou simple coïncidence?
C’est encore ce qu’il s’agit de déterminer par des tentatives ultérieures.
Il semble pourtant se confirmer de plus en plus que le mercure n’est pas l’antidote
indispensable contre certains accidents syphilitiques. Le chlorate de potasse, dont on
a fait presque une panacée dans ces derniers temps, au lieu d’un spécifique, a ainsi
réussi non plus seulement contre la syphilis infantile et le cancroide, mais contre des
ulcérations phagédéniques consécutives à des bubons de l’aine. C’était chez un jeune
soldat de vingt-deux ans, entré le 5 juin au Val-de-Grâce. L’insuccès de tous les
moyens tentés, même le cautère actuel avec excision des bords décollés des plaies,
et l’extension toujours croissante du mal sans symptômes constitutionnels, fait recou¬
rir M. Gaujot à des pansements, matin et soir, avec des plumasseaux imbibés de la
solution suivante :
Chlorate de potasse . ... U grammes.
Eau . . 100 —
Mêlez.
Les douleurs furent calmées dès le premier jour et le sommeil put être goûté. Le
Le docteur se débat, Spn adversaire est doué d’une force hérculéenne. Heureusement le
médecin a pu se relever, briser un carreau et crier au secours. Les voisins accourent, le mal¬
faiteur s’enfuit, le petit garçon disparaît.
Ce prétendu pgent de police a été poursuivi et arrêté. C’est un Italien qui a l’habitude de
ce genre d’affaires.
En fuyant, il avait jeté dans le puits de la maison un paquet que l’on a retrouvé. Le faux
mandai s’y trouvait avec plusieurs autres objets plus ou moins compromettants.
Le docteur L... a fait preuve de bon sens et d’énergie.
Pour démonter . les gens qui prennent le chantage pour industrie,' rien de mieux que
d’aller au devant de leurs prétendues révélations et de se fier à la justice. »
Rien de plus nouveau dans notre monde médical. M. le docteur Favre a eu l’intention de
répondre à ma dernière Causerie; celte fois ce n’est pas le merle qui s’est fait entendre,
mais je ne sais quel oiseau loquace dont la garrule a été pour moi complètement incompré¬
hensible. N’étant pas parvenu à comprendre le sens de ce nouveau manifeste, je n’y peux
absolument rien reprendre.
D' SiMPLICE.
NÉCROLO&IE. — M. Jules Le Cœur, docteur en médecine et docteur en chirurgie, profes¬
seur à l’École de médecine de Caen, chirurgien adjoint des hôpitaux, médecin des épidémies,
secrétaire du Conseil d’hygiène, conservateur du dépôt de vaccin, médecin du dispensaire,
membre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, de la Société de méde¬
cine, et de plusieurs Société savantes, etc., est décédé en son domicile, le 23 février 1866,
dans sa 58' année.
410
L’UNION MÉDIOALÉ,
lettdemain, rémélioràtioii des plàfés était notable : lefe bOüi^geôns priretit dn bon
aspect, la fétidité du pus diminüft et', après quinze jours, les idcératibtiS étaient
réduites d’é trois quarts.
Par dés pansements différente de l’un et do l’autre'côté, on pü't constater que c’était
bien à l’action du chlorate de potasse que la cicatrisation était due; l’éprétive eMt
donc concluante. On en augmenta la dose, qui fut portée à 8, puis à 12 grammes
pour 100 gramrtiéy d’eau, et, à'près diverses corhpUicationS' qui vinrent entraverda
guérison, la Cicatrisation était parfaite le 16 mai 1864, saiis frÔnèémentSj niâdhé^
rences, ni dépressions;' (Gaz. ^eô., n^ 7.) ■ / = ’ , ' '
C’est lé sulfaté' dé cuivre qui a réussi dans un cas analogue offert par Une femtte
dans le service de M.Foucher à rhôpitàl Saint-Antoine. Une lavge ulcération ôVàlaire,
de 9 à lô centimètres de dianiètre en longueur ëxistait-dans le sèns'du pli de l’aîney
à bords irréguliers, largement décollés, avec fond ahfracluetfx et grisâtre. Panséfe-
avec dé la charpie trempée dans une solution de 15 centigramrries dé sulfate de enivre
pour 30 grammes dé glycérine, deux fois par jour; Tamélidration se manifesta iril-
médiatément, et la guérison étéit complète dès le seizième jour que la malade quitta
l’hôpital. {Gaz.deshôp., n» 150.) Est-ce cOmme modificatehY spécial oü sirtiplément
comme excitant que le sulfate de cuivre a agi dans ce cas? Des faits répétés peuvent
seuls le décider, bieh qu’à juger des bons effets de^ la liqueur de Viilatte dans les plaies
atoniques, fistuleuses, cette dernière action soit peu probable. • ,
' G. ÙE B..
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ LMPÉnitLE DE CHIRUneiE,
Séance du mercredi 28 Février 1866. — Présidence de M.GiraidÆsi . : ‘
Sommaire. — Suite et fin de la discussion sur l’ophthalmie purulentCi — -Présentations de pièces
i. pathologiques. . . , ^
La discussion sur l’ophthalmie purulente, dont nous avions prématurément annoncé la
finsdaas! noire dernier compte rendue, s’est çonUnuée.. et. n’^ élé clo^e,. que , dans la séance
d’aujourd’hui..Mr yerneuila demandé que le. compte rendu de cette discussion, extrait des
Bulletins, fût tiré à part et adressé l rAdminîsfration dés lépflàüx
desiderata qiie les’ divers orateurs ont éignalfs dans ror'gailisaiibn hospitalièré;'’Notl^'Upt]s
servons ti dessein dé' cé mot, le plus dou5( quë 'n'ôby dydné p.ü iroüVer, ié'm-prim'té' à la'l'an'güé'
latine, .afin de ne point êlre accusés d’opposition. systeinàtique énvers ffAdrainistrdtrpti.'itlàiS'
il faut bien que l’Administràtioh sâ'ché'â’quois’e'h tenir sûr les rèprbcAeS' qù’oh' llii^dregsts
soit pour y répondre s’ils sont immérités, soit pour corriger de graves abus, S’il ést' vrai que
ces abus existent. . , . , ' " . '
Nous désirèrions, pour rAdministratiou dés hôpitaux ét pour notre paÿd, si fier dé'lEi
supériorité de sa civilisatiop et de ses insfitutioris d'é; bienfaisance, que l'es faits signalés par
M. MarjoÜn él par M. Dôlbéaù pUssent; élre taxés d’inexactitude él d’éxag'éfàtiôn ; s’il était
vrai que la France s'élaisse battre ^ar l’Étraiiger sür le terrain d‘e la seiebcé, assertion cbhtré'
laquelle M. Chassaignac a- élevé une protestation patriotique,, elle ne devrait pas, du moins,
supporter d’être vaincue sur le terrain de l’humanité. , i
Mais entrons maintenant dans les détails de ce qui a été dit dans cette, séance dont nous
venons/ d’esquisser la physionomie générale.
M. Marjolin revient sur l’ophlhalmie diphthérilique qui, d’après M. Giràidësi ne-serail
bien connue et bien décrite que par deux ophthalmologistes allemands, MM. de Graefe et
Jacobsoii. Il ne partage pas celle opinion, et il cite divers passages d’un mémoire de M. Gi-
bert, inséré dans les Archives générales de médecine, dans lequel l’auteur montre- qu’il con¬
naît ftoto-seülement les travaux de M. de Graefe, mais encore ceux des- ophlhalmblogistes
français sur l’ophthalmie diphthérilique, et considère cette maladie domme le résultat d’une
affection générale, au même titre que la diphlhérite pharyngo-laryngée ou croup, et comme
le produit dé causes inconnues, lé plus soitvent épidémiques et certainement contagieuses;
La contagion, suivant M. Giberl, se propage par le transport de la matière sécrétée ; mais
L’raiON MÉDICALE.
411
celle matière ne détermine pas nécessairement l’ophlhaltnie diphthéritique, elle peut pro¬
voquer seulement l’ophthalmie purulente; on voit des individus atteints d’ophthalmm puru¬
lente pris, consécutivement, de diphlhérite ne transmettre que l’ophthalmie' purulente,
sans diphthérite, et vice versâ.
Chez lesîenfants nouveau-nés, la diphthérite de l’œil est aussi rare quele croup lui-méme ;;
de l’aveu de M;' Gibert, comme d’après de Graefe, on l’observe surtout chez les enfants
âgés déjà de quelques années. Ces enfants ne meurent pas de l’ophthalmie. purulente, mais
de la (Rphthérile générale qui vient compliquer l’ophlhalmie purulente et en rend alors le
pronostic beaucoup plus' grave.
M. BtoT relève certaines assertions émises dans la discussion et qu’il considère comme
erronées* On a dit que les chirurgiens, qui ne croyaient pas à l’extrèpae gravité de l’ophthal¬
mie purulente, n’avaient pas vu et ne connaissaient pas d’ophlhalmie purulente véritable.
M. Blot est un des chirurgiens qui professent que , l’ophthalmie purulente est moins grave
qu’on né le dit généralement ; et, cependant, il croit connaître celle maladie aussi bien que
qui que ce soit. Il s’agit de bien définir les termes. Or, doit être réputée ophthalmie puru¬
lente toute inflammalion de l’œil qui s’accompagne d’une sécrétion de pus plus ou moins
abondante. Il semble qu’il ne devrait pas y avoir de doute possible sur la nature d’une pareille'
affection. — Quant à sa gravité sur laquelle existent des dissidences assez tranchées, il faut
tenir compte du terrain sur lequel sont placés les divers observateurs, ville ou hôpital, ma-
ternitég ou hospices des Enfanls-Assistésj, lieux où la différence des conditions hygiéniques
exerce une grande: influence sur la grayité de la maladiç et Içs résultats du traitement.
M. Blot ne croit pas à l’action fâcheuse qu’aurait, suivant M. Giraldès, je contact directdes
collyres au nitrate d’argent un peu énergiques sur la cornée, dont ils détermineraient la
perforation. Pour se préserver de ce danger imaginaire, M. Giraldès propose! une: pi^alique
qui a des incoriVénienlS' réels : il inflige aux petits malades, dont les paupières sont gonflées,
douloureuses, à l’état d’entropion, le supplice du renversement complet, afin de pouvoir agir
sur leùr face interné, soit à l’aide du pinceau imbibé de solution caustique, soit avec le crayon
de nitrate d’argent. Suivant M. Blot, ce renversement des paupières est non-seulement inu¬
tile, mais nuisible. On peut, en écartant légèrement les paupières et en versant le- collyre
dans le grand angle de l’œil, après avoir préalablement nettoyé cet organe de toute la sécré¬
tion purulente dont il est imprégné, on peut,- disons-nousj faire pénétrer le liquide entre
le globe oculaii^è'èf les paupières, de manière è baigner toute la suTfaee de la conjonctive
oculaire et palpébràle avèc la solution ihédicamenteuse, :et à agir ainsisur toiitesdes parties
maladessans avoir recours à la torture du renversement, qui a pour inconvénient sérieux de
vibténtër dès parties enflammées, douloureuses, et, par conséquent, d’aggraver l’inflamma-
tion. ' — Les collyres, même à dosé causliquei employés soit directement par instillation, soit
pâr lMnlertnédiaik’du' pinceau aquarelle imprégné de la solution, sont de beaucoup préférai
blés à rapplicalion du craÿon de nitrale d’argent, dont l’emploi exige une légèreté de main
peu' èommuneV Blot estime, d’ailleurs, que les collyres forts, les solutions caustiques
né’ sont psiS nécessaires, et que l’on guérit très-bien l’sphthalmie purulente avec les- collyres
légers à 5, 10, 15 on;, au plus, 20 centigrammes de nitrate d’argent pour 20 ou 30 grammes
d’éau.' '
Enfin, M. Blof déclare n’avbir jamais Vu Ces cicatrices de la conjonctive dont M. Giraldès
a parlé comme étant le résultat des scarifications ou de l'excision de cette membrane dans
ropblbalmiê puruiente; et la cause de kératites' chroniques interminables. Suivant M. Blot, la
conjonctive, de même que la membrane muqueuse buccale, n’est jamais le' siège d’une véri¬
table, formation de tissu. modulaire., de cicatrices, durables et permanentes à la suite d’inci¬
sions, d’excisions ou d’ulcérations; du nioins, pour sa part, il n’en a jamais vu.
M. OolbeAü est en mesure, de remplir un desideratum de la statistique de rophlbalmié
purulénteV â'fhp'spice des Enfants-Assistés, statistique à laquelle M. Marjolin'à fait allusîori
dans l'avant-derhîére séance. M. Mârjolin a dit que la statistique officielfe- de cet hbsjjïce',
pour les années 1861, 62 et 63, faisait mention de l’ophthalmie; Sans désignatibti'de respècé
de la maladie, simple ou purulente,, d’où l’on pourrait conclure qu’il n’y a pas, eu d’oph-
Uialmie- purulente à. cet hôpital pendant ces trois années, mais seulement des ophthalmies
simples. M. Dolbeau ne peut pas se porter garant pour les années 1861 et 1862, puisqu’il
n’est entré aux Enfants-Assistés, comme chirurgien, qü’en 1863; mais il déclare que, dans
le courant de celle année, sur 170 malades admis dans le service du chirurgie, 162 ont eu
l’ophlhalmie purulente., On ne voit que de l’ophlhalmiei purulente dans ce service, car si, un
412
L’UNION MÉDICALE,
pauvre enfant a le malheur'd’y entrer pour autre chose, il est sûr d’y contracter l’ophlbalmie
purulente au bout de quelques joûrs'.
Sur ces 162 cas d’ophlhalmie purulente, la statistique ofBcielle porte 91 morts et 71 gué¬
risons. Mais il faut savoir que sont portés comme guéris des enfanis rentrant à la Crèche,
pour y mourir au bout de huit jours, et des enfants sortis lorsqu’ils sont déjà moribonds. Il
faudrait donc augmenter de beaucoup le chiffre des morts et diminuer de même celui des
guérisons. Quelle est la cause de cette mortalité énorme ? On l’a déjà dit, c’est la faim. Les
Enfants-Assistés meurent de faim parce qu’ils n’ont pas de nourrices et, parlant, pas de lait.
Les rares enfants atteints d’ophthalmie purulente qui ont la chance d’avoir des nourrices
guérissent généralement. En 1863, sur 25 malades pourvus de nourrices, trois seulement ont
succombé à des affections autres que l’ophthalmie purulente; en 186à, sur 14 malades éga¬
lement pourvus de nourrices, un seul a succombé à l’ophthalmie purulente. Ces chiffres ont
leur éloquence.
AUX Enfants-Assistés, la contagion, l’influence épidémique ne peuvent être révoquées en
doute comme causes de là propagation de l’ophthalmie purulente. Presque tous les enfants,
entrés pour d’autres maladies chirurgicales, y contractent celte affection au bout dé quelques
jours; on observe jusqu’à deux et trois récidives sur place. Un enfant guérit de l’ophthalmie
purulente une fois, deux fois, mais, laissé dans la salle des ophthalmies, dans le milieu
d’infection, il finit, à une nouvelle atteinte, par perdre la vue ou la vie.
M. Dolbeau déclare, en terminant, que, à l’hospice des Enfants-Assistés, du moins pour
les années 1863 et 64, toutes les pancartes portaient spécifiée la nature de l’ophthalmie.
Or, sur toutes, il a vu la désignation ophthalmîe purulente, sauf deux où il a lu la désigna¬
tion coryonctiwïe simp/c.
M. Marjolin remercie M. Dolbeau des renseignements si précis qu’il vient de donner.
Cette discussion sur l’ophthalmie purulente aura été un grand bonheur, car elle aura eu
l’avantage de mettre en lumière les graves lacunes de rorganisalion hospitalière actuelle au
point de vue des conditions de l’hygiène des hôpitaux, et, par conséquent, de provoquer
l’amélioration de ces conditions fâcheuses et la réforme de cette organisation. En faisant cela,
la Société de chirurgie aura prouvé qu’elle méritait d’être reconnue comme institution
d’utilité publique.
Quant à la statistique de l’ophthalmie aux Enfants- Assistés, donnée dans l’une des der¬
nières séances par M. Marjolin, ce chirurgien déclare la teqir des bureaux mêmes du chef de
l’Administration, et telle qu’elle va être imprimée officiellement. M. Marjolin n’a fait qu’ap¬
porter à la Société de chirurgie la feuille qui lui a été remise dans les bureaux. Or, celle
feuille ne contient pas la désignation de l’espèce d’ophthalmie, simple ou purulente; et
puisque M. Dolbeau affirme avoir vu cette désignation sur les pancartes pour l’année lSfiS,;
il faut en conclure que ces changements ont été faits dans les bureaux de l’Administration.
M. Marjolin déplore qu’en France il ne soit pas possible d’avoir des statistiques exactes,
sincères, vraies, comme à l’étranger, et que l’on se permette de modifier et de changer
arbitrairement les éléments ou renseignements qui sont donnés par les chirurgiens. M. Mar¬
jolin se donne la peine de faire lui-même les pancartes de son service à l’hôpital Sainte-
Eugénie ; or, en comparant ses propres notes avec les statistiques officielles publiées par
l’Administration, il a eu plus d’une fois la douloureuse surprise de constater une différence
complète entre les unes et les autres. C’est donc à l’Administration et non pas aux chirur¬
giens qu’il faut faire remonter le blâme que mérite ce déplorable état de choses si préju¬
diciable à la science.
M. Verneoil demande formellement qu’un extrait de la discussion sur l’ophthalmie
purulente, tiré à part, soit adressé officiellement à l’Administration de l’assistance publique.
II. fait remarquer l’importance extrême, prouvée par le débat actuel, qu’ont, dans toute
discussion, des statistiques médicales exactes, puisque, en dehors des chiffres, on ne peut
baser rien de précis et de certain. Il y a là de quoi donner à réfléchir aux détracteurs lés
plus encroûtés de la statistique.
M. Trélat dit qu’il résulte de la^discussion que l’ophthalmie purulente n’est pas toujours
absolument identique à elle-même. Elle a des degrés : tantôt légère et tantôt grave. Le trai¬
tement varie également suivant le degré de gravité ; mais il n’est pas si différent qu’on pour¬
rait le croire au premier abord en voyant combien les uns tiennent aux collyres forts et les
autres anx collyres faibles. Il n’y a là, au fond, qu’une question de nuancés. Personne ne
peut soutenir avec raison que l’ophllialmie purulente grave doive être traitée absolument
L’UNION MÉDICALE.
4l3
de la même manière que l’ophlhalmie purulente légère, c’est-à-dire par les simples soins de
propreté, ou des collyres à 5 ou 10 centigrammes de nitrate d’argent. Il faut approprier la
médication à la diversité des cas.
Est-il vrai que les fortes solutions, les solutions caustiques, ou les cautérisations avec le
crayon de nitrate d’argent aient une fâcheuse influence sur la cornée? Oui, sans aucun
doute, lorsque cette membrane est grisâtre, ramollie, ulcérée; dans ces conditions, elle est
très-sérieusement menacée par des cautérisations trop énergiques, et le chirurgien doit y
prendre garde. M. Tréiat a vu des exemples de perforation de la cornée que l’on ne pouvait,
dit-il, attribuer à nulle autre cause.
Y a-t-il, oui ou non, avantage à retourner ou de ne pas retourner complètement les pau¬
pières, pour l’application des collyres ou du caustique, dans l’opbthalmie purulente? Oui et
non, encore, suivant les cas. Le renversement palpébral n’est pas nécessaire dans les cas
évidemment légers; il est indispensable, dans les cas sérieux, alors que le chirurgien
a besoin de se rendre un compte exact de l’étendue et de l’intensité des altérations de l’or¬
gane, et d’y porter un remède prompt et efficace. -
Les résultats statistiques des trois dernières années relevés à la Maternité par M. Tréiat,
relativement à l’ophlhalmie purulente des. nouveau-nés, ressemblent à ceux déjà indiqués
par M. Le Fort. Sur 332 cas d’ophthalmies sérieuses, ayant nécessité l’intervention de la
thérapeutique, il y a eu 272 guérisons, 28 morts occasionnées par des maladies étrangères
à rophlhalmie purulente; enfin, 12 cas dans lesquels les malades ont perdu un ou deux
yeux. Assurément, ajoute M. Tréiat, cette proportion de 12 cas avec perte de la vue est
encore considérable, mais elle n’a rien d’excessif, eu égard an nombre de 332 ophthalmies
purulentes sérieuses. — M. Tréiat partage, d’ailleurs, tout à. fait les opinions émises par ses
collègues sur la fâcheuse influence des milieux, de l’accumulation des enfants dans les salles,
puisque les années de plus grande mortalité par l’ophthalmie purulente, à la Maternité, coïnci¬
dent, comme la mortalité par épidémies puerpérales, avec les années de plus grand encom¬
brement.
M. Blot n’est pas convaincu de Ifinfluence fâcheuse qu’aurait eue sur la Cornée l’applica-
tiôn des solutions caustiques de nitrate d’argent, dans les cas cités par M. Tréiat. De l’aveu
de M. Tréiat, celte membrane était déjà grisâtre, ramollie, ulcérée: Il est donc impossible
de savoir si la perforation à été causée par le nitrâléd’ârgènt, ou si elle n’a pas été le résul¬
tat de là marché naturëlle de la maladie, marche que nous ne connaissons pas. M. Blot â eu
plusieurs fois l’occasion devoir des cornées spontanément perforées^ dans l’ophthalmie puru¬
lente, sans que les caustiques eussent été employés. Il n’a donc pas de tendance à croire
que le nitrate d’ârgeht puisse par lui-même amener la perforation de la cornée. — M. Tré-
tAT déclare qu’il possède des cas qui démontrent cette action fâcheuse. — On ne démontre
pas le soleil ! s’écrie M. Giraldès.
M. Chassaignac a observé l’opbthalmie purulente à l’hospice des Enfants-Trouvés. Il a
dressé une statistique de M6 cas qui ont passé sous ses yeux pendant dix-huit mois de
séjour dans cet hôpital. Cette série de âàfi cas comprend des ophthalmies purulentes, des
ophthalmies, simplement muqueuses ow catarrhales, et;des ophthalmies pseudo-membra¬
neuses owdiphthérüiques. Dans tous les cas, M. Chassaignac s’est inquiété de constater avec
soin, après avoir largement écarté les paupières et nettoyé parfaitement les yeux, l’étal de
la conjonctive, celui de la cornée, la nature des sécrétions, si l’ophlhalmie était légère ou
grave, s’il y avait chéraosis conjonctival, ulcération de la cornée ou perforation de cette mem¬
brane, sfaphytôme de l’iris, etc., etc.; en un mot, il s’est appliqué à réunir tous les détails
qui font des observations complètes et probantes, et sans lesquels ces observations ne signi¬
fient rien.
Lorsqrie M. Chassaignac arriva aux Enfants-Trouvés, il constata sur un registre tenu non
par radminfstration de l’hôpital, mais par la sœur du service, l’effroyable mortalité qui
régnait dans cet établissement, véritable nécropole, où l’on n’entrait que pour mourir et sur
la, porte de laquelle on eût pu graver la funèbre inscription du Dante : ...
Ldsciate bgni speranza,
O voi 'ch' intrate ! .
Tous les enfants atteints d’ophlhalmie purulente y mouraient, nôn de leur maladie, mais
de faim, faute de nourrices. Dégoûtées de se voir inondées par les deux ruisseaux de pus
qui des yeux des enfants coulaient sur leurs seins, les nourrices de la campagne refusaient
de pareils nourrissons. Ceux-ci étaient livrés à des filles-mères, chétives et misérables, dont
414
L'UNION MÉDICALE.
chacune, de son maigre sein, ttevail sufflre à H’allaitemeiît de quatre nourrissons. Ils ne
mouraient pas tous; ceux qui avaient la chance de guérir vite de leur ophthalmie purulente
étalent aussitôt renvoyés à la Crèche, et ils survivaient parce que leur diète h’avait pas été
assev- prolongée pour les épuiser au point de les -faire mourir.
Indépendamment de: l’insuffisance de rialimentalfen, les enfants atteints d’ophthalmie puru¬
lente ne pouvaient pas subir, sans une grave altération de leur santé générale, une inflam¬
mation souvent itrès-prolongée du globe oculaire, accompagnée d’une suppuration abondante,
de douleur, de fièvre et d’insomnie. Il est facile de s’expliquer par celte double c&use la
mortalité vraiment effrayante qui régnait, à cette époque^ à l’hospice des Enfahts-Trouvés.
'Lorsque M. Ghassaignac y arriva, il n’existait pas de traitement de rophl'balthie purulente.
Il y organisa celui' par lès douches oculaires qui eut bientôt changé la face dès dioses.
Chaque enfant, disposé convenablement à cet effet, recevait daris l’œil on les yeux' malades,
dont lés paupières, gonflées et à l’état d’entropion'plus ou moins marqué, étaiêtït-dôùce-
ment et patiemment écartées à l’aide dedilUttUeurs, un courant d’eail fraîche ou froide qui
durait de cinq à dix minutes, et qui nettoyait exactement d’abord le vestibule purulent
formé par les paupières introversées, puis iès globes oculaires des sécrétions purulentes qui
y étaient accumulées. Lorsque les produits de sécrétion c-onsislaient en fausses' membranes,
en exsudais fibrineux ou plastiques, ils résistaient au courant d’eau froide, et il fallait les
délacher doucement avec une petile pince; sous ces fausses raerhbranes détachées on voyait
la mambrane muqueuse rouge, enflammée, saignante. La nature fibrineuse de- ces exsudais
fut constatée par les raeillenrs' micrographes de ce temps-ià. Sur les 7ifi6- Observations ind>
quées, il y eut 106 cas d’ophlhalmie diphlhérilique, 210 cas d’ophlhairaie purulente et 76 cas
d’ophtbalmie purement catarrhale.
L’application de ce traitéiiient hydrothérapique produisit une véritable révolution dans la
marche et la terminaison de l’ophtbaîmie purulente. En quelques jours la maladie fut consi¬
dérablement amendée,' et souvent elle fut guérie complètement en sept nu huit jours;
rarement fallait-il continuer le traitement au delà de douze ou quinze jours. Jamais on
n’eqt besoiq de .recpurir à l’emploi des.eoMyres à 6, 10, 1^ nu 20 çentig,, les seuls, que
M. ChâissàignaG accepte^, jrepoussant absolument comme très-dangppeuses les nautérisationiS
avieç le prayon de, nitrate d’argent, «-rr Les enfants,: rapidement àmOhorés, n’ayant plus ces
deux ruisseaux de pus^ dont la, vue inspirait aux nourrices un profond dégoût,, n’étaient -plus
repo'^ssi^s par elles, re.t,i>i,eptôl jb fut possible, de consta;tér une différence .énorme dans la
jnprlalité dèS fiHfants atteints, 4’ophthalmie purulente. .
Le, traitement hydrothérapique de-l’ophthalmie purplente est donp considéré par M. Chas-
saignac comme supérieur, à tops égards, :à [pus Ips.^au 1res moyens eraplpyés contre cetlp
gravç maladie. .Dupuis l’époque à laquelle il relira de sapumploi de .si„grands avantages, .sa
méthode a été employée avec un égal succès à la Clinique ophlbalmologique de, Vienne et à
celle de Saint-Pétersbourg. Il est regrettable qu’elle ait, été abandonné à peu près complè¬
tement eli%ranceët que l’ôn ait laissé tomber dahs PoUbli un Irai lemerit qui, sans faire
courir âulx malades le moindre danger, jouit d’une efflrTiéité aussi incontêstablè'. !
M. Chàssaignàc termine en exprimant le profond règièt que, dans la discussion soulevée
à propos de l’ophthalmié purulente, perpohné n’ait dit un sëul mot de travaux recomman¬
dables, publiés sur celte question par dés médecins qui, quoique ayant lè malheur d’êlrè
Français, au lieu d’ê,lre Allemands, ne sont, pas moins dignes pour cela d’êlre, cités tel est
l’article de M. Alfred Fournier sur' ip jraitemènt de j|’ophth’al'mie’pûruleple par Içs douches
Oculaires, ins.éré dâriS \iii Archives générales rfe tel est ePcorie _ le travail de
M. L. Rieux, ancien interhè des hôpitaux ; tel egl, enfin, l’arlicié dë M. Bricheleàû dans Je
Bulletin de thérapeutique. Au lieu dé n’avoir des yeux et dès éloges qûé pour les travaux des
Allemands, on devrait regarder un peu à çe que font les médecins français, qui sont autour
de nous et qui ne'tnéjritènt pas le dédain ni l’oubli dans lesquels 6n les laissé. L’AlIçmagne
n'a pas tout fait et tout créé en ophthalmologle. . ' '
La liste des orateurs inscrits pour prendre la parole dans la discussion de l’ophthalmie
purulente étant épuisée, M. le Président déclare Ja discussion close. Il consulte la Société
sur la motion faite par M. Verneuil, de tirer à péri le compté rendu de la discussion sur
l’ophthalmie purulente, extrait des Bulletins, ét de l’envoyer à l’administration de l’Assis-
tançe publique. — La Société repousse ia motion de M. Verneuil d’après celle considération,
que la question de rophthaJœie purulente touche par un point seulement à celle de l’orga¬
nisation et de l’bygiè, ne hospitalières, et que, d’ailleurs, dans . ce cas particulier comme daps
celui où la Spciélé de phirurgie crut devoir adresser à l’atlminislcaUofl de l’Assistance publl-
L’UNION. MEDICALE.
élA
que un extrait de ses comptes rendus de la discussion ijjr l’bygiène Iwspitalière, elle en
serait pour son argent.
— M. Broca présente un polype naso-pharyngien réridivé, chez un jeune homme de
20 ans, qu’il a opéré avec succès par la ligature. La première opération, qui remonte à quatre
ans, et sur laquelle ce jeune homme n’a pu donner que des renseignements un peu confus,
paraît avoir été faite par arrachement. La récidive a eu lieu au bout de trois ans environ. Le
développement de la tumeur implantée par un pédicule assez étroit dans les fosses nasales,
et se prolongeant dans la cavité du pharynx, gênait la déglutition et l’articulation des sons.
L’opération, pratiquée par M. Broca, assisté par M. Foucher, son collègue à l’hôpital Saint-
Antoine, a présenté quelques difficultés à causé; de l’étroitesse des fosses nasales chez le
jeune homme. Mais ces difficultés ont été vaincues grâce à l’esprit ingénieusement inventif
de M. Mathieu qui, avec sa rapidité ordinaire, a inventé sur-le-champ une pince à .saisir le
polype et un serre-nœud qui ont permis de terminer l’opération. La tumeur a pu être déta¬
chée au bout de quelques jours. Elle était de la grosseur d’un œuf de pigeon, et formée de
tissu fibreux infiltré d’une certaine quantité de sérosité. M. Broca présente, en même temps,
les instruments de l’invention de M. Mathieu, qui lui ont servi dans celte opération.
— M. Follin place sous les yeux de ses collègues un lipome de la langue qu’il a’ enlevé
chez un vieillard de 7? ans, à l’aide d’une ansè coupante de l’appareil galvano-caustique de
Middeldorf. L’opération s’est faite avéc sücèès,’sans douleur et sans hémorrhagie.
D' A. Tartivel.
HYGIÈHi: PUBLIQUE.
MORTALITÉ DES NODRRISSONS DE PARIS.
En ciroênscrivant cette question très-importante d-’Mygiène publique, à l’arroudisseptçpt
de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), où l’unique industrie des femmes est de venir ohercher
des pouve.a.u-nj^.^ Paris pour les allaiter, M.^ Je, docteur Broçhard la résout de inanière à
lever tdu'siés doutés à cet‘égârd.''spé2,A^'9 faotiérîs,s6ns'ârrivés On, 1858' èt l859, il a constaté
officiellement, comme chargé du service médical de la dîfèction des nolirrîces dans cet
arrondissement, qtfil en étàll mort 866, soit 35 poiif tOO; tandis qUej snr 2,163 naissances
survenues pendant ce temps dans l’arrondissement, il n’y aeii que Zi96 décès d’ènfahts n’ayant
pas 2 ans, soit 22 seulement pour 100, défalcation faite, bien entendu, des 866 précédents
enregistrés par erreur comme formant la mortalité locale : soit 1,362 décès sur 2,163 nais¬
sances, Ainsi se trouve faussé le mouvement annuel de la population pa,risisnne,et celui des
départements où s’exerce riadustrio des nQurvissons. Ba différence est içi authentique et
très-frappante, d’autant plus qu’aucune cause locale ou endémique n’avàit agi durant cette
période./ ■ ■ ■ ■■
Les causes réelles de celte extrême mortalité chez les nourrissons de Paris ne ressortent
pas moins clairement de cette statistique. EUe e été de 17 : 100 chez les ;nourrissons parfai¬
tement surveillés de la. Direction générale des nourrices; de A2 sur ceux des bureaux parti¬
culiers privés de surveillance; de 56 parmi les Enfants-Assistés de Paris, quoique surveillés
comme les premiers, et de 60 à 75 parmi ceux du département qui sont tous élevés au bibe¬
ron par ordre supérieur (Journ. de médi ^r'deauæ.; février). C’est donc bien aq défaut
de soins et d’allaitement naturel, soit dans les huit â dix premiers jours de la naissance, soit
indéfiniment, comme chez ces derniers, qu’il faul^s’en prendre, sans que la différence de
constitution avec les enfants des campagnes, des prédisposition hérédjlaires morbides, etc.,
puissent être invoquées. Il est d’autant plus facile aux parents, aux famines et â l’Adminis¬
tration d’y porter remède, que la nouvelle 8pçiélé protectrice de l’enfance leur eu offre pn
sûr moyen. — P. G.
MORT D’UN JUMEAU PENDANT LA BROSSESSE. — M. BOEHR rapporte une observation inté¬
ressante de mort d’un jumeau pendant la grossesse , l’autre jumeau ayant continué à se
développer :
Le ,5 téyrjer 186^, U est appelé chez une femme de 24 ans en travail pour la seconde fois:
il arrive au moment où le siège allait franchir la vulve et se contente d’assister à la naissance
régulière d’uq. enfant pieu développé, à terme, fort et qui se met de suite à crier. Il devient
4l6
L’UNION MÉDICALE.
de suite clair qu’un deuxième fœtus allait suivre, mais dont la position ne peut-être déter¬
minée, parce que la partie mobile et élevée du fœtus que l’on sent à travers la poche paraît
trop molle pour la tête; pas de battements redoublés. Lors de la rupture de la poche, une
demi-heure après la naissance du premier enfant, il s’écoule un liquide verdâtre remarque-
blement fétide, une tête se présente avec des m crâniens mobiles, et après deux ou trois
contractions précipitées est expulsé un fœtus du sexe masculin, à terme, bien développé, mais
dans un état complet de putréfaction. Le cadavre entier a une coloration rouge sale, la tête
est dans un état tel qu’on ne peut en mesurer exactement les diamètres. L’épiderme s’enlève
. par grands lambeaux en différents points. Par le procédé de Gredi, le docteur Martin expulse
deux placentas dans le parenchyme desquels il n’observe aucune différence, et de l’examen
duquels il résulte que les enfants avaient un chorion commun et chacun sa poche amniotique.
Au cordon ombilical de l’enfant mort, cordon de sale couleur, on ne trouve aucune ano¬
malie, aucune torsion, aucun nœud, aucun rétrécissement. En questionnant la mère sur ce
qui avait pu arriver pendant la grossesse, il apprend qu’environ dix jours avant le travail,
elle avait glissé dans sa chambre, qu’en tombant elle avait heurté avec le ventre contre une
chaise, et que dans les huit derniers jours elle avait éprouvé à plusieurs reprises de petits
frissons et un malaise général ; la douleur qu’elle avait éprouvée dans le ventre, en tombant,
avait du reste été peu intense et n’avait guèrp duré. Les, couches furent heureuses, et l’enfant
continue à bien se développer {Monatssch. für Geburtsk., novembre 1865.) — G. L.
COURRIER.
Nous avons reçu une lettre de M. le professeur Ehrmann, doyen de la Faculté de méde¬
cine de Strasbourg, que nous publiero.ns dans notre prochain numéro.
— Les médecins dont les noms suivent sont autorisés ü faire , pendant l’année scolaire
1865-1866, des cours publics d’enseîgnerrient supérieur dans les villes et sur les sujets ci-après
indiqués : ■ ■ ^
M. Henri Favre est autorisé à faire à Paris, pendant l’année scolaire 1865-1866, une con¬
férence publique sur les /afseMrs rf’oref Afcoto Ffowief.
M. le docteur Reliquat, à Paris, (École pratique de la Faculté de médecine). Les mala¬
dies des organes génito-urinaires.
M. le docteur Raynaud, médecin des hôpitaux de Paris, fera à Évreux un cours de Physio¬
logie du cerveau d’après les. travaux contemporains.
M. le dbcteü^Benoît, à Montbéliard. — 1° L’époquegiaciairedansle Vosges ; —2“ Influence
des boissons alcooliques, du tabac et de l’opium sur l’organisme.
— On lit dans le journal le Mobacher, journal publié en arabe et en français, à Alger :
« L’Empereur, en faisant connaître à S. Exc. le maréchal, gouverneur de l’Algérie, qu’il ne
serait point donné suite au projet d’érection à Alger d’un monument commémoratif du
voyage qu’ont fait en Algérie Leurs Majestés Impériales en 1860, a ordonné d’affecter les fonds
provenant des souscriptions qui avaient été ouvertes à la création, dans les hôpitaux, de salles
spécialement affectées aux indigènes. , , .
M En exécution de ces dispositions, un bâtiment comprenant deux dortoirs, lesquels con-
tiedront vingt-quatre lits, va être construit sur un terrain dépendant de l’hôpital civil de
Constantine.
«Des éludes se font en ce moment dans les provinces d’Alger et d’Oran, pour qu’il soit aussi
installé, dans ces hôpitaux, des locaux où lés indigènes pourront être réunis et recevoirdes
médecins français des secours qu’il est presque toujours impossible de leur donner dans les
douars et sous la lente.
« Nous ajouterons qu’à Bône, où l’on s’occupe de la construction d’un établissement hos¬
pitalier, les projets comprennent un local destiné aux indigènes. »
Le Gérant, G. RichelOT.'
Paris. — Typoçrapiiie Félix Maltestb et C«, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 23,
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MOURIÈS
£c«tte ptÔpa¥a«on, ëdmtîttaîÿt»^
wosph^te^de f.haux^et d’aibumin^. est essentielle-'
]|leat î^sitnilaiie. ÉUie suppl^ i ViMuflisaBee du
î^niiipe c!É6aü?e dans l’alimeitaCmn lorsque,, dan^
fetaiae» cionditiens,- l’org-amsme a besoin d’àne
^portion>'{){(i9'qti^;ttofriiale d^ sils’de charfi^.-'Au
»mant[dâb*de®Éitldft smitofit ) Ostéim
seÿviqesi.^A 1 ai-de de çet lilinenti
«s forme de semoule, iés enCants-.percent lèbr?
(^ts^ rapidement, sans convulsions, pi'ig^ue sans
s^&ff^twiy^dmms'trg ■ a rtes-nrorfiTrees, il ' passe
dans leur lait, ainsi que le démonrre l’analyse, et
contribue Ü lâ'fàrmaliôn ràpiide et[|>arfâiïe du sys¬
tème osseux c^ez l’enfant. 2 fr. le flacon. Dépôt à
Paris, 164, Vue Saint-Honoré.
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CodeÆ!,etsontprises avec faeilité.Elles purgéMàbOW-
daÀ'niënf, tôujours^ris;c'plîtfiiés,'èt:son't pré'fét'âblès
aüx purgatifs ^aiite, qüi' hëiprdiliüsént que' dés éva¬
cuations aqueuses, et ^rtbtttnux drastiquesre.n‘ée' !
qu’elles u’irritent ja(nliis.’’Ellès dôriti'ènnéiiV, s'oùs
forme d’extfarr,'le"' principe aclTrdës'suÏÏstancèS' qui
composent céïtè raède’clne, et la nferiiVe;. effet
si douteux, J esi remplacéej),ar de l’huilé douce de
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L’UNION MÉDICALE.
N“ 27. Mardi 6 Mars 1866.
SOMMAIKE.
1. Cliniqüe médicale : Observations relatives à un cas d’affection cérébrale et à un cas d'affection du
foie. — II Académies et Sociétés savantes. Société médico-chirurgicale de Paris : Rapport et dis¬
cussion sur la sclérodermie.— III. Réclamation : Lettre de M. le professeur Ehrmann, de Strasbourg.
— IV. Jübisprddence médicale ; Exercice illégal de la médecine. — Tailleur et médecin. — V. Cour¬
rier. — VI. Feuilleton : Trompe-la-Mort.
CLINIQUE MÉDICALE.
1“ Ramolllsseuient cérébral ancien avec embarras) de la parole. — Ramollissement
cérébral récent. — Caillot ancien dans l’auricule gauche. — Infarctus de la paroi
du ventricule gauche du cœur coïncidant avec l’existence d’un caiilot ancien
dans l’une des artères coronaires. — Rupture fie cet infarctus dans la cavité du
vcutricule et dans la cavité du péricarde. — Hémorrhagie dans la cavité du
périearile.
*0 Cirrhose partielle du foie. — Ramollissement du tissu du foie dans un grand
nombre de points. — Obstruction de la veine porte et de ses branches hépatiques
par les éléments du foie provenant de ces points ramollis.
Observations communiquées à la Société médicale des hôpitaux, dans la séance du 24 janvier 1866,
Par M. VüLPiAN, médecin de la Salpêtrière.
Obs. I. — La femme G..., entrée à la Salpêtrière au milieu de l’année 1865, avait eu,
deux ans auparavant, une légère attaque apoplectique qui avait produit, en même temps
qu’un peu de faiblesse des membres du côté droit, une perle complète de la parole pendant
quelques instants. La parole, redevenue possible, était restée depuis lors assez embarrassée,
et la main droite avait conservé un engourdissement notable. Le 2 janvier 1865, elle entre à
l’infirmerie ; elle est alors âgée de 75 ans. Elle vient d’avoir un étourdissement très-fort,
sans perle totale de connaissance. Elle peut encore se tenir debout. Le bras gauche est très-
engourdi , elle a de la peine à le mouvoir ; elle remue au contraire Irès-libre'ment le bras
droit, et c’est par des renseignements provenant d’une personne de sa famille que l’on a su
FEUILLETON.
TROMPE-LA-MORt.
Il y avait une fois un excellent docteur A. V... qui, me sachant malheureux d’être inutile
à moi-même et aux autres, me pria de venir le voir, ce qu’ayant fait dès le lendemain, de
beau matin, j’entendis à peu près ce langage : Mon cher ami, vous plairait-il de parfaire les
commencements que j’ai laissés à une foule de chapitres sur Y Histoire de la santé et de la
maladie? Il s’agirait pour vous de résumer des observations, des notes journalières amassées
pendant soixante ans de pratique. C’est un gros travail qui lient de l’inventaire, ne permet
ni de riiaiser ni de fantastiquer, et qui exige enfin bonne vue et bonne foi; êtes-vous donc
en humeur de l’entreprendre? Je me réserve d’en tirer celle conclusion que je vous soumets
d’avance : « La santé n’est point un équilibre, c’est un mouvement de va et vient comme celui
du balancier de la pendule-, pendant ce temps- la l' aiguille fait sa course et marque les âges,
— Oui, docteur, répondis-je en souriant, car il me semblait que nous étions déjà un peu
loin de la recommandation de ne point fantastiquer.
— Oui, quoi? répliqua-t-il, votre réponse me rappelle « le Brigadier vous avez raison »
de Nadaud, mon bon ami. Vous êtes, je le sais, de la vache à Colas, en médecine. Vous protes¬
tez contre tout ce qui ne s’appelle ni couteau, ni microscope, ni cornue; c’est un progrès, sans
doute, mais de la même façon que décembre est un progrès sur mai passé, en ce qu’il nous
rapproche de mai prochain. La Renaissance n’était possible qu’à la condition du moyen âge ;
Tome XXTX. — Nouvelle série, 27
418
L’UNION MÉDICALE.
que ce bras offrait un peu d’affaiblissemeDt avant ce dernier accident. La parole est beaucoup
plus difficile qu’auparavant.
Le lendemain, elle va beaucoup mieux ; son bras gauche a repris un peu de force, et elle
parle sans trop de difficulté. Le surlendemain , elle est revenue à peu près à son état anté¬
rieur. Elle a un peu de peine à trouver les mots, mais en somme, elle articule assez bien et
se fait bien comprendre.
Le 7 janvier, vers six heures du matin, l’infirmière s’aperçoit que la malade ne dort pas
naturellement ; elle lui parle et reconnaît qu’elle est dans un profond coma. C’est dans cet
état qu’on la trouve au moment de la visite. Il y a une paralysie complète avec résolution du
côté gauche. La joue gauche se soulève à chaque expiration. La mort a lieu dans la nuit
suivante.
Vautopsie est faite le 9 janvier 1865. On constate l’existence de ramollissements très-
étendus du cerveau, et de dates très-différentes. Je n’insiste pas sur ces lésions. Je mentionne
seulement, parmi les lésions anciennes, un vaste ramollissement de la seconde et de la
troisième circonvolutions frontales du côté gauche, et, parmi les lésions récentes, un ramol¬
lissement de la troisième circonvolution du côté droit et de la partie voisine des circonvo-
Julions de l’insula.
J’arrive immédiatement à la lésion très-^remarquable que j’ai trouvée dans le cœur. En
ouvrant le péricarde, on vit qu’il contenait une masse assez volumineuse de sang coagulé,
noirâtre, pesant 250 grammes. Il deyail donc y avoir une rupture, soit du cœur lui-même,
soit des gros vaisseaux. Au premier coup d’œil on ne découvrit pas le siège de celle rupture,
mais un examen attentif permit de reconnaître, sur le bord latéral du ventricule gauche et
tout près du sillon auriculo-ventriculaire, une petite tache rosée au milieu de laquelle on
apercevait comme une légère éraillure. En pressant entre les doigts la paroi ventriculaire
au-dessous de ce point, on fit sourdre une goutte de sang noir à demi coagulé. C’était donc
bien là l’endroit par lequel s’était échappé le sang. On ouvrit alors le ventricule, mais on ne vit
pas non plus immédiatement, sur la face interne du ventricule, l’orifice de communication entre
la déchirure susdite et la cavité ventriculaire. Ce n’est qu’après avoir enlevé avec des ciseaux
quelques-unes des colonnes charnues qu’on reconnut cet orifice interne à un niveau beau¬
coup plus bas que celui de l’ouverture externe. Il était très-petit aussi et constitué, comme
l’orifice externe, par une éraillure du tissu. Une sonde cannelée put être facilement conduite
de l’orifice interne à l’ouverture externe j en suivant un trajet oblique de plus de deux cen¬
timètres dans la paroi du ventricule. On ouvrit la partie de cette paroi soulevée sur la sonde,
et l’on vit qu’il y avait une cavité aplatie creusée dans la paroi ventriculaire. Cette cavité
avait ses parois constituées par le tissu musculaire du cœur; mais ce tissu était là ramolli
la santé n’existerait pas sans la maladie, etc., etc. Vous verrez tout cela clairement dans
mes notes. Je vous les livre.
Le docteur A. V... était un vrai disciple dé Voltaire, sceptique, mais pour croire; secla-
teur du bon sens, mais très-capable d’écrire avec conviction : « Qui n’est que sage est triste,
qui n’est que juste est dur..., une douce erreur fait tout le bonheur de notre vie. » Souple,
mais par l’universalité de l’esprit et non par la faiblesse du caractère; jetant des os à ronger
aux puissances, mais, en fin de compte, baptisant le petit-fils de Francklin ; Dieu et la liberté,
l*«/pâa,et Vomé0a de tout ce qui pensé avec la tête ou avec le cœur.
J’étais à l’œuvre depuis quelques jours; rien ne venait troubler mon labeur et mon indé¬
pendance. J’éprouvais ce bien-être qui résulte de l’application et dq, travail, et le soir, je
goûtais cette fqtnéance qui fait raplitnde et la force du lendemain, ün matin, en secouant
un fatras, une feuille de papier s’envola, voltigea au gré du vent de la fenêtre ouverte, et
alla s’abattre toute frémissante sur le fauteuil du maîlre.
Oh! oh! pensai-je, en voilà une plus légère et qui se croit plus inléressante que les autres.
Et, comme à tout âge on reste toujours très-enfant par le cœur, je m’amusai à, croire
qu’une bonne fortune, vulgairement une trouvaille, devait signaler cette séance-lâ. Je résolus,
en conséquence, de n’examiner la feuille volante qu’en dernier, pour la bonne bouche. Mais
je n’y tins pas, et, toute chose cessante, je pris connaissance du document dont il s’agit...
Plus tard, vous saurez ce qü’ii renfermait; je rapportai tout ouvert à son maître en disant
d’un ton hypocrite et charmé : Oü vous laut-il classer eela, docteur?
A. V... parcourut des yeux le papier, passa la main sur son front et répondit : Cela, mon
pauvre garçon, cela, c’est une étincelle sous des cendres, c’est tout un PAN de ma vie d’étu¬
diant retrouvé dans les décombres. Mais, comme vous le demandez, oh classer celai
L’UNION MÉDICALE.
419
et offrait une coloration brune rougeâtre. On pouvait, avec le dos d’un scalpel, enlever des
débris de la couche interne de ce tissu altéré.
On examina avec soin les artères coronaires, et dans rarlère coronaire gauche on trouva
un caillot, évidemment ancien, décoloré, d’apparence un peu grenue, siégeant dans une
partie limitée de l’artère, partie où le vaisseau offrait une altération athéromateuse très-
prononcée. L’artère était oblitérée complètement en ce point, dans une longueur de moins
d’un demi-centimètre. Au-dessus et au-dessous, l’altération des parois était presque nulle,
et la cavité du vaisseau était parfaitement libre.;
. Dans l’auricule gauche il y avait un. caillot ancien du volume d’une grosse noisette, et
adhérent à l'endocarde. Ce caillot était en grande partie décoloré ^ il était un peu ramolli et
d’aspect grenu. .
Il y avait donc, dans ce cas, une condition , très-favorable à la production d’em¬
bolies artérielles. Les artères de la base de l’encéphale n’ont pas été examinées avec
tout le soin désirable, de façon qu’on ne peut dire si quelques branches importantes
n’étaient pas oblitérées.
Quant au caillot trouvé dans l’artère coronaire, je ne sais s’il était dû à une em¬
bolie ou s’il n’était pas le résultat d’une thrombose ou coagulation sur place ; ’ l’alté¬
ration athéromateuse de la partie de l’artère' en rapport avec Id caillot pourrait
faire admettre le dernier mode de formation. Mais, dans le cas actuel, il me semble
que la question ne saurait être tranchée.
Quoi qu’il en soit, la lésion de la paroi du cœur me parait avoir été produite par
l’oblitération de cette artère. Il y a eu très- vraisemblablement un infarctus de la
paroi cardiaque, infarctus qui se sera ramolli; et, à un certain moment, peut-être
dans les derniers, instants de la vie, sous l’influence de fortes contractions du cœur,
ce foyer, séparé par une couche très-mince de tissu musculaire de la cavité ventri¬
culaire et de là surface externe, se sera ouvert dans les deux points, d’abord dans la
cavité ventriculaire, puis, sous l’effort du sang, dans la cavité du péricarde,’ et ainsi
se sera faite l’hémorrhagie dans cette cavité. '
L’examen microscopique du tissu ramolli dès parois du foyer de ramollissement
du Cœur, a permis d’y constater dés fibres musculaires brisées, des ' granulations
graisseuses et quelques rares corps granuleux. .
Obs. II. — La nommée B..., âgée de 68 ans, entre à la Salpêtrière, dans le service des
Et lisant tout haut, malgré lui, il murmura, comme s’il était accompagné en sourdine par
un orchestre invisible, mélancolique et lointain :
« Quand vous venez le matin a l’ hôpital > vous y apportez le baume de Cair libre et de
l'espérance du dehors. Quelque chose de bon et de salutaire vous précédé, vous accompagne et
vous suit : nous vous respirons. Je le crois, le don de guéi'ir et celui de ^ faire aimer éniane
d'une seule .et même source ; vous serez le salut et la providence de ceux qui vous appelleront
et que vous toucherez ; mon cœur, qui est condamné par la science, s’est attaché à vous sans
espoir et sans jalousie, et plus vous gâtez mes camarades d’infortune , plus elles sont jeunes
et jolies, plus je vous aime. Gardez ce témoignage d'une affection qui ne tient pas à la terre.
Jl vous portera bonheur.
« Signé, n” 7. »
O première jeunesse ! ô quartier Latin t s’écria le docteur, vous revivez pour moi tout
entiers. Les choses naturelles conservent un je ne sais quoi, une verdeur dont les années
se jouent, mais dont elles ne triomphent jamais absolument. Et maintenant où classer cela?
Tenez, prenez la plume, je vais vous dicter d’inspiration un chapitre, et nous lui donnerons
pour litre, si vous le permettez. Un lit à l'hôpital, ou Trompe- la-Mort.
J’écrivis donc sous la dictée du docteur qui, pendant une heure, eut de nouveau vingt ans :
II
« Il faut au romancier un ciel exprès pour ses aventures, un temps et une température
conformes à ses récits. Pour celui qui raconte simplement, la couleur locale est de toutes les
couleurs. Il faisait donc un temps superbe la première fois que je mis le pied, comme élu-
420
L’UNION MÉDICALE.
aliénées. Elle est atteinte de démence sénile. On la fait passer à l’infirmerie le 27 novembre
1865, parce qu’elle a une ascite considérable. Elle répond d’une façon très-imparfaite aux
questions qu’on lui adresse; cependant, elle dit que son ventre aurait commencé à augmen¬
ter de volume six mois environ avant son entrée à rinfirmerie, et ce n’est qu’au bout d’un
certain temps que ses membres inférieurs, qui sont maintenant assez fortement infiltrés,
auraient commencé à se tuméfier. Elle est très-maigre, sa peau est sèche, comme terreuse.
On diagnostique l'existence d’une cirrhose du foie. Il y a une dyspnée assez intense qui
paraît produite par le développement énorme de l’abdomen. On fait, le 30 novembre, une
ponction qui donne issue à près de quatorze litres de sérosité citrine. Lorsque les parois
abdominales sont affaissées, on peut sentir quelques inégalités de la surface du foie.
Une nouvelle ponction devient nécessaire ; elle est pratiquée le 20 décembre. On retire de
l’abdomen quinze litres de liquide. Enfin, le 9 janvier, on fait une troisième ponction qui
donne encore issue à quinze litres de liquide. La malade, qui avait été un peu soulagée après
chaque ponction, l’est encore momentanément cette fois. Mais l’affaiblissement a fait des
progrès continuels et elle meurt le lü janvier.
V autopsie est faite le 15 janvier 1865.
le laisse de côté les détails relatifs à l’examen des divers organes, pour ne parler que du
foie. (Il n’y avait d’ailleurs aucune lésion importante dans les autres organes.)
Le foie est diminué de volume, il pèse 1,110 grammes. On reconnaît à première vue de
nombreuses bosselures, d’inégales dimensions et des granulations jaunâtres saillantes, modi¬
fications prononcées surtout dans l’extrémité droite du foie, dans le lobe gauche et dans la
partie du tissu la plus rapprochée de la face supérieure de l’organe.
Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est l’état de la veine porte hépatique. Elle contient
une matière comme caséeuse, d’un gris un peu jaunâtre, d’une apparence grenue, et elle en
est tellement remplie qu’elle en est pour ainsi dire boursouflée. Les branches qui naissent
du tronc de la veine pour pénétrer dans le foie sont également bourrées de cette matière, et
en les disséquant au milieu de l’organe, on voit que les rameaux veineux en sont pleins eux-
mêmes. Il paraît indubitable que c’est à cette oblitération de la veine porte, plutôt qu’à la
cirrhose partielle du foie, qu’était due l’ascite.
Le tissu du foie, à la face inférieure de l’organe, et autour des branches principales de la
veine porte, est très-peu altéré, ou du moins n’offre pas les caractères de la cirrhose, carac¬
tères très-marqués, au contraire, dans les parties extrêmes des lobes droit et gauche.
On examine avec soin l’origine de la veine porte hépatique, et l’on constate que la matière
comme caséeuse qui remplit cette veine cesse d’exister à l’endroit même où la veine splé-
diant, dans un hôpital; le soleil riait derrière les rideaux, et les malades les plus désespérés
essayaient de lui répondre par un sourire. C’était jour public, d’ailleurs, et la curiosité,
je ne sais quelle attraction de la souffrance, m’avait fait revenir, après la visite, dans la salle
où je fus externe. Je vis passer bien des pèlerinages pieux, résignés, insouciants ; les malheu¬
reux se fout à tant de choses!
« Une vieille femme tenant une petite fille de chaque main glissa sur le carreau trop lui¬
sant de la salle et tomba presque dans mes bras. Elle me supplia de la conduire, en la soute¬
nant, jusqu’au n" 7 ; ce numéro, c’est ma nièce, ajouta-t-elle, une pauvre artiste qui méritait
mieux qu’un lit, sa vie durant, à rhôpilal.
« Ces paroles me frappèrent au plus haut degré, et je ne sais sous quel prétexte je ne
quittai pas la ruelle où la tante et les deux petites sœurs du n” 7 se consolaient et s’agi¬
taient à la fois. L’aînée des deux enfants prenant la parole, dit : Grande sœur, les rideaux
et les draps de ton lit sont plus blancs que les nôtres; je coucherais bien ici, mais il y a trop
de monde; pourquoi donc cela? — ïu ne te rappelles donc pas, répondit la malade, tu ne le
rappelles donc pas ces grands dîners en ville où notre pauvre mère nous a conduites une ou
deux fois : il y avait beaucoup de monde autour de la table, n’est-ce pas? eh bien, ici c’est
la même chose! L’enfant s’imagina comprendre. « C’est vrai, murmura-t-elle... alors, c’est
plus amusant, et c’est meilleur qu’à la maison! »
La malade, la tante et moi nous échangeâmes un regard et un sourire : un regard pour la
tristesse, un sourire pour l’étonnement. Oh! les enfants, ils ont rencontré dans Gavarni un
traducteur inimitable, un traître ravissant; mais ils n’ont pas encore dit leur dernier mot,
et leur naïveté garde en réserve des trésors de logique et de cruauté. Oui, je le crois fer¬
mement : un enfant, une petite fille sprlout, qui ne serait ni excitée, ni applaudie, ni blâ^
L’UNION MÉDICALE.
421
nique se réunit à la veine mésentérique. Ces deux dernières veines ont leur cavité entière¬
ment libre.
La rate n’offre aucune lésion ; elle a son volume normal.
Les intestins ont leur coloration ordinaire.
La vésicule biliaire renferme de la bile un peu jaunâtre, filante. Le duodénum contient du
mucus coloré par de la bile.
Les incisions qui sont faites en divers sens dans le foie montrent que tous les
rameaux de la veine porte sont remplis d’une matière analogue à celle que contient
le tronc de cette veine; seulement, à mesure qu’on s’éloigne de ce tronc, on voit la
matière contenue dans les rameaux veineux changer un peu d’aspect : elle est plus
rougeâtre; elle semble de date moins ancienne. Les veines sus-hépatiques et leurs
racines ne renferment aucun contenu du même genre.
Cet examen à l’œil nu avait fait penser qu’il s’agissait là d’une coagulation du
sang dans la veine porte, bien que les parois de cette veine n’eussent présenté aucun
indice d’inflammation. Mais l’étude microscopique de la matière renfermée dans la
veine porte donna des résultats tout à fait inattendus.
La matière grise jaunâtre, grenue, contenue dans le tronc de la veine, et qui res¬
semblait tout à fait à de la fibrine en voie de destruction, se montra, sous le mi¬
croscope, constituée par de petites plaques subarrondies, un peu irrégulières, renfer¬
mant des granulations graisseuses, et par des granulations graisseuses libres. Il n’y
avait pas un seul leucocyte. J’eus immédiatement l’idée que j’avais sous les yeux des
cellules du foie altérées, flétries. J’examinai alors la matière grenue rougeâtre qui se
trouvait un peu plus loin, dans les rameaux delà veine porte, et qui faisait suite à la
substance grisâtre que je venais d’étudier. Cette fois, il n’y avait plus à douter : la
matière était entièrement formée par une accumulation de cellules hépatiques qui
paraissaient, pour la plupart, tout à fait saines. Je fis des incisions sur le morceau
de foie que j’avais emporté : sur la surface des coupes, on voyait de nombreux
rameaux de la veine porte divisés en travers et remplis de cette même boue épaisse
et rougeâtre. Partout cette matière était uniquement formée de cellules du foie, la
plupart dissociées, quelques-unes soudées encore les unes aux autres en petites pla¬
ques. Ces cellules contenaient, soit un, soit deux noyaux parfaitement conservés.
Les divers caractères de ces cellules, et la comparaison qu’on en a faite avec les
mée, et que l’on mettrait naturellement, si faire se pouvait, sur la voie, débiterait les choses
les plus nouvelles et les plus originales, quant à la vie, au sommeil, à la maladie, à la mort
et à l’éternité. Mais l’art de faire parler les enfants est plus délicat que celui d’interroger
les esprits. En général, on les provoque lorsqu’il suffit de les écouter sans en avoir l’air.
— 'Vous l’avez entendu, me dit la|malade ; « Un lit a l'hôpital, c’ est plus amusant et c’est
meilleur! » j’ai donc eu une bonne idée et la main heureuse en venant ici... Et la malheu¬
reuse fondit en larmes. La tante restait impassible comme le destin et le devoir, et pressait
les enfants de faire leurs adieux. Quelle scène d’enfance, de jeunesse et de douleur pour mon
début! mon âme en était remuée profondément; il ne me vint qu’un regret... non pas qu’une
ambition sur les lèvres : Si j’étais riche! pourquoi pas si j’étais Dieu!
En attendant, je ne savais plus comment sortir de là; j’essayai d’une phrase banale ;
— Mademoiselle, répondis-je, les émotions ne valent rien; puis, honteux de ma banalité trop
émue d’ailleurs, je tendis la main au n'’ 7.
— A la bonne heure, me dit la malade, ce n’est pas un médecin, c’est un ami qu’il me
faut. Ne sais-je pas que je dois mourir ici, un peu avant l’âge de ma mère, mais de la même
maladie? J’attends.
J’avais retenu des paroles de la tante que la malade était une artiste : Imagination d’ar¬
tiste, répliquai-je donc? Vous vivrez pour le succès. — Autre enfant que vous êtes, me
répondit-elle, le succès, je le tiens, le voilà; c’est mon lit à l’hôpital pour toute la durée
d’une maladie dont on ne guérit pas! un lit à perpétuité, enfin! cela n’est pas donné à tout
le monde.
Alors un homme de 60 ans à peu près intervint, se glissa dans la ruelle, prit place sur la
chaise que la tante du n° 7 avait quittée quelques instants auparavant, ôta son chapeau, prit
m
L’üiMON MÉDICALE.
élénients des parties saines du foie, ne pouvaient laisser aucun douté sur leur nature.
Je revins à la matière remplissant le tronc de la veine, et je parvins, non sans
peine, à découvrir quelques cellules flétries possédant encore leurs noyaux.
Dans une petite branche de la veine porte, il y avait un liquide puriforme. Il ne
contenait pas un seul globule de pus, mais on y trouvait d’innombrables cellules du
foie, sans altération visible.
D’où pouvaient provenir ces éléments hépatiques séparés de l’organe et accumulés
dans la veine porte? ' -,
Je me livrai à un nouvel examen des coupes que j’avais faites en tons sens dans le
morceau dé foie que j’avais à ma disposition, et je reconnus qu’il y avait un certain
nombre de points où des parties limitées du foie offraient un aspect différent du reste
du tissu. Ces parties étaient d’un brun plus rougeâtre, et étaient circonscrites sur les
coupes par un bord plus" sombre, sinueux, irrégulier; mais ce qui les distinguait
plus nettement encore, c’est que le tissu, dans ces endroits, était très^ramolli, et
même; dans quelques-uns d’entre eux, formait^ une sorte de boue analogue à celle
qui remplissait les rameaux de la veine porte. Le lendemain, je pus constater la
même altération du foie sur d’autres morceaux qui avaient été conservés.
• C’était là,, bien certainement, l’origine de cette boue de cellules hépatiques qui
remplissait le système de la veine porte. Par suite du ramollissement du foie dans
divers points, les éléments s’étaient fait jour sans doute dans les ramuscules, altérés
aussi et rompus, de la veine porte; puis, ce travail morbide continuant, de nouveaux
débris du tissu pénétrant dans les veines, la matière qui- y était entrée en premier
lieu avait été de plus en plus repoussée des profondeurs de l'organe vers le tronc de
la veine. On s’explique ainsi pourquoi la matière contenue dans le tronc de la veine
porte était plus altérée que celle 'que renfermaient ses rameaux, surtout les rameaux
ün peu éloignés du tronc. Dans le tronc de là veine, les cellules, détachées depuis
longtemps du tissu du foie, s’étaient complètement flétries, tandis’ qüè,'; dans les
rameaux, les cellules avaient encore conservé leurs caractères normaux.
• Mais par quel mécanisme le ramollissement dé parties disséminées du foie a-t-il
eu lieu? C’est une question que je suis forcé de laisser sans réponse. On n’a malheu¬
reusement reconnu ce que la lésion avait d’intéressant que lorsque le foie était déjà
en grande partie détruit pour l’ëxamen à l’œil nu. Ces îlots hépatiques en voie dé
une pincée de tabaedans une tabatière d’écaille, à cercle d’or, et à portrait de famille, et ne
se hâta nullement dé prendre la parole.
A sa physionomie, à sa misé, je discernai tout de suite un de ces braves bourgeois qui,
avant 1830, voulaient là Charte, rien que la Charte, toute la Charte... En y regardant d’un
peu plus près, je reconnus, en effet, le père de mon interne. Quel motif l’amenait au n° 7?
Cela m’intriguait beaucoup, et cependant la discrétion m’ordonnait de m’éloigner... Je fis
un pas. — Non, non, restez, me dit la malade; je sais bien de quelle faute monsieur vient
m’accuser et se plaindre; vous serez un juge impartial entre nous, et, si vous me jugez
coupable, à l'instant même je renoncerai à mon- succès . je quitterai ce lit et j’irai mourir
à la grâce de Dieu ! ^ ;
— Ma chère demoiselle, répliqua le visiteur, je vois que j’ai affaire en vous à une per¬
sonne bien préparée ; eh bien, je suis heureux de ne point vous surprendre, puisque votre
état mérite, à ce que dit mon fils, de sérieux ménagements. Je viens donc seulement vous
voir et puis vous gronder. Ce n’est pas trop, n’est-ce pas? après la lettre que j’ai... surprise ;
car je l’ai surprise, elle, et qui commence par ces mots : ■
— « Quand vous venez le raatin|à l’hôpital, » interrompit la malade, et qui finit par les
suivants: « Plus je vous aime. »
— Diable, répliqua le grondeur, vous savez donc votre rôle par cœur...
— Mon rôle, si vous le préférez. Monsieur, il se compose de deux mots t Je l’aime, et d’un
acte : Je meurs.
Le père de mon interne me consulta du regard, et mon regard ne démentit pas le n” 7.
Je n’ai jamais vu d’homme plus malheureux alors que ce digne homme, il prisait, il pri¬
sait, Il prisait pour s’endurcir, mais visiblement il n’y réussissait pas.
L’L'NlüiN MÉDICALE.
123
ramollissement donnaient l’idée d’une altération analogue à celle des infarctus viscé¬
raux ; mais il est impossible de décider de la valeur de ce rapprochement. L’artère
hépatique n’a pas pu être examinée. Le cdsur n’offrait que des incrustations calcaires
de la valvule mitrale. L’aorte était saine.
Il y a, comrne on le voit, un important desideratum dans cette observation, puisque
l'origine première des lésions n’a pas pu être déterminée. Cependani j’ai cru pouvoir
communiquer ce fait à la Société, parce qu’il s’agit d’une, altération du foie qui
n’a guère été signalée jusqu’ici (I). L’attention étant appelée sur l’existence de cette
altération, on pourra, je l’espère, dans un cas semblable, se livrer à des recherches
plus méthodiques et combler les lacunes que présente^ à mon grand regret, la rela¬
tion de ce fait.
Je termine en faisant remarquer quelques détails de cette observation qui méritent
une mention spéciale.
10 Je rappellerai d’abord que, malgré l’obstruction absolument complète de
la veine porte hépatique, la veine splénique n’offrait aucune coagulation (son calibre
au niveau du pancréas paraissait rétréci) ; que la rate était entièrement saine ; que
les intestins étaient sains aussi, sans trace de congestion. Il avait donc dû s’établir
une circulation veineuse collatérale pour le sang qui revenait, de la rate et ,des
intestins. Il n’y avait certainement pas d’ailleurs un développément considérable des
veines sous-cutanées abdominales ;
2“ Je rappellerai encore que, malgré cette oblitération de la veine porte, ia sécré-
(1) Je (lois dire, toutefois, que M. Lancereaux a cominuni(jué à la Société de biologie deux ou trois
faits qui paraissent avoir la plus grande àrialôgie ayèc celui dont il est question ici. Jè vois dans
lô Traité pràtv]fue des maladies du foie de î’rerichs (tradüction française , deuxième édition, 1866,
p. 712, note!', que « M. Bamberger a citêun cas de formation endogène de cancer dans la Veine porte,
existant en l’absence de tout autre produit cancéreux dans le reste du corps. Toutè l’étendue de la veine
porte, jusque dans ses ramifications les plus fines, était remplie par un coagulum pultacé formé de
cellules a noyaux, volumineuses et detbrrne variable. » L’identité complète qui existait, dans le cas
que j’ai observé, entre les cellules formant le magma contenu dans la. veine et les cellules des parties
saines du foie, établit nettement qu’il ije s’agissait pas ici d’un cas de caûcer du foie,^ de forme parti¬
culière. ;
— Diable ! diable ! dîâblé ! rèprit-il, on ne meurt pas comme cela quand ôn est jeune.,,
(une prise), quand on est jolie (une prise), quand on a'du talent; car je vous ai entendue
chanter à TOpéra-Comique des bouts de rôle ; mais pour un connaisseur cela suffit. Serais-
je ici, d’ailleurs, si je ne voüs savais pas dangereuse à cause de vos mérites, de voire hon¬
nêteté, de vos misères?
La malade lendit la main au père de mon ami : Soyez tranquille, lui assura-t-elle, je n'aime
plus que vous.
Et cela était vrai dans un sens sublime qui alla droit àu cœur du père et du vieillard.
— Diable! diable Ije n’en demande pas tant, murmura le vieillard ému jusqulaux larmes.
J’estime, j’adore les artisles; j’ai contribué à faire la fortune de Robin des Bois à l’Odéon...
■ Vivez, ma bonne demoiselle, et qui vivra verra. Je n’ai jamais demandé la mort du pécheur.
Pour bien comprendre et excuser l’importance que le pèi’e dé mon ami avait attachée à
une lettre, à un incident, il faut sô rappéler... non, il vaut mieux apprendre qu’en ce temps-
là, il arrivait aux meilleurs étudiants de s’attacher à de pauvres filles, de quitter tout l’un
pour l’autre, de se sacrifier tout l’un à l’autre, qui donnant des répétitions, qui raccommo¬
dant ou blanchissant du linge pour vivre et pàsser les examéns. On s’aimait alors, ou tout au
moins on s’estimait m finem, for evèr, La célébrité, la fortune daignaient parfois couronner
ces unions qui passaient par la mairie, voire même par l’église. Les dangers de celte ualure-
l'à n’exislenl plus aujourci’hui ; d’abord, peu de jeunes et jc-dies filles viennent à l’hôpital;
elles connaissent trop pour cela, en général, le prix des fleurs, de la beauté, du temps,
et l’inanité de l'art pour l’art, eU,. puis nous avons à présent uu si grand nombre d’insti¬
tutions de prévoyance. Êiiiin, la ùrànde Chaumferc et son cœur : voilà jadis.
424
L’ UNION MÉDICALE.
lion de la bile avait continué à se faire, ce qui est d’accord avec ce qui a été constaté
déjà par d’autres auteurs, entre autres par M. Gintrac et par M. Oré ;
3° Enfin, j’ai cherché si le tissu du foie contenait de la glycose ou de la matière
glycogène. Il n’y avait certainement pas de matière glycogène ; mais je n’oserais pas
affirmer l’absence de glycose. J’ai obtenu deux fois une réaction nette par la liqueur
de Bareswill, et si cette réaction n’était pas une preuve infidèle, je n’hésiterais pas à
admettre la persistance de la production du sucre hépatique dans ce cas.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICO-CHIRUR&ICALE DE PARIS.
Séance du H Janvier 1866. — Présidenee de M. Am.FoRGET, vice-président.
Le pi ocès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
La correspondance écrite comprend des lettres de MM. Collorab, Gaide, Bertholle, qui s’excu¬
sent de ne pouvoir assister à la séance.
La correspondance imprimée comprend un fascicule des Mémoires de la Société impériale
de médecine de Marseille (numéro d’octobre 1865). M. de Pietra Santa, rapporteur.
M. Ch.\rpentier lit le rapport suivant sur un travail, la sclérodermie,^ envoyé par M. le doc¬
teur Paul Horteloüp, à l’appui de sa candidature au titre de membre titulaire de la Société.
Messieurs,
De temps en temps apparaissent dans la science des faits bizarres, étranges, qui, par leur
rareté même, déroutent le savoir le plus profond et l’expérience la plus consommée. Consi¬
dérés d’abord comme des exceptions pathologiqueSj. ces faits excitent tout à la fois la curio¬
sité et l’habileté des praticiens qui sont appelés à. les exa.miner. Épars dans les journaux pen¬
dant un certain temps, ces faits sont ensuite recueillis et groupés par, d’autres chercheurs; ils
se multiplient, les observations deviennent plus fréquentes, et, au bout d’un certain temps, la
lumière se fait au milieu de cette obscurité; et on parvient à classer ces faits, à les rapporter
à une sorte de type, et à en faire un tout capable- de constituer une nouvelle entité morbide.
Ce qui a été fait pour la paralysie diphthéritique, pour la maladie d’Addison, M. Horteloüp
vient de le faire pour une maladie plus rare encore, que l’on appelle aujourd’hui la sclérôdef-
La malade, trop émue depuis le matin, tomba dans un évanouissement absolu ; son visage,
blanc comme un lis, refléta l’éternité.
— Est-ce fini? me demanda le père.
— Oui, répondis-je machinalement et dans mon trouble et mon embarras, en face d’un
accident de gravité inconnue.
Le bonhomme s’enfuit en semant de diable le chemin de la salle à la chambre de garde,
où je me rendis bientôt moi-même pour chercher du renfort’, le n° 7 me paraissant être
dans un état alarmant, désespéré ; j’y retrouvai le fuyard de tout à l’heure, en train d’écrire.
— Eh bien? fit-il.
Je ne répondis que par un signe annonçant un reste d’espoir.
— Tenez, ajouta-t-il, portez-lui cela bien vite ; « Bon pour se guérir dans ma maison, et
permis de visite journalière à la petite famille du n° 7. » Est-ce bien, mon ami? — Je baisai
la main qui me tendait l’écrit.
Lorsque nous retournâmes, l’interne de service et moi, près de la malade, elle avait les
paupières entr’ouvertes, et je m’empressai de placer sa délivrance devant ses yeux. Cela se lit
toujours, pensai-je. Elle me fît comprendre qu’elle voulait voir, et qu’il fallait lui amener
l’auteur de la bonne nouvelle.... A son retour, en effet, la malade lui tendit les mains, l’at¬
tira sur son cœur, et murmura ces paroles : « Je suis mieux ici pour mourir sans causer
d’embarras à personne.... La place est meilleure sur mon lit, à l’hôpital, pour obtenir quel¬
ques lignes de justice et de regret,.... moi que l’on a enterrée vivante dans le silence et l’oubli.
Ce lit est donc nécessaire à ma gloire, ajoula-t-elle avec une ironie sublime . et à mon
bonheur !...
— Elle veut LE voir tous les matins, nous dit le père, düexit in finem; que l’on parle de
L’ UNION xMÉDICÂLE.
425
mie, et dont bien peu de vous. Messieurs, ont probablement été à même de constater l’exis¬
tence. M. Horteloup a fait de cette étude le sujet de sa thèse, et c’est de cet ouvrage que je
suis chargé de vous rendre compte.
Si j’ai dit que bien peu de vous avaient été à même de constater l’existence de ces faits,
c’est qu’ils sont pour ainsi dire exceptionnels, que la plupart ont été publiés par des praticiens
ou étrangers, ou éloignés de Paris, observés plus ou moins loin de nous, c’est que je désire
vous faire comprendre l’importance de la thèse que M. Horteloup présente à l’appui de sa
candidature, et vous faire excuser en même temps la longueur et la minutie des détails dans
lesquels je serai obligé d'entrer. Je tâcherai d’abuser de votre attention le moins possible ;
mais il s’agit d’un travail sérieux, et je suis sûr que vous ne regretterez pas les instants que
vous lui aurez consacrés.
M. Horteloup a réuni dans sa thèse toutes les observations connues de sclérodermie : elles
sont au nombre seulement de 30 ; mais elles ont toutes été prises par des praticiens conscien¬
cieux, qui y ont mis un soin d’autant plus grand que le fait les surprenait davantage; toutes
sont à peu près identiques, sauf quelques détails, , et il me suffira de vous en lire une pour vous
donner à peu près l’idée de toutes les autres. Quelques détails que je vous signalerai en pas¬
sant les différencient seules.
En 18Û5, M. Thirial publiait un long article intitulé : Sclérème chez les adultes comparé a
celui des nouveau-nés, etc.
Deux observations faisaient la base de ce mémoire. La première recueillie dans le service de
M. le professeur Trousseau, en 1833; la deuxième en l8ûû. Je vous demande la permission de
vous en lire une (obs. IP).
M. Trousseau n’admit pas la relation que M. Thirial avait voulu trouver entre cette affection
et, le sclérème des nouveau-nés, et se borna à là considérer comme un fait rare et qui ne ren¬
trait dans aucune maladie connue.
En 1847, M. Grisolle publiait sous le titre de maladie rare de la peau un fait analogue.
Puis M. Forget, de Strasbourg, publiait un quatrième fait et lui donnait le nom de chorionitis,
ou sclérostenose cutanée, mot exprimant la dureté et l’étroitesse de l’enveloppe cutanée.
Nous verrons à propos de la nature de la maladie qu’il ne se borna pas à lui créer un nom et
qu’il voulut aussi se charger de l’expliquer théoriquement.
Quatre mois après, M. Gintrac changeait le nom pour celui de sclérodermie qui ne préjuge
rien, et publiait à l’appui de sa note quatre nouveaux faits qu’il avait pu retrouver dans ses
recherches bibliographiques : un de Dumesbrouk, un de Xanctus Lusitanus, un de Fantonetti,
un du docteur Curzio. — Vers la même époque, M. Putégnat, de Lunéville, publiait la neu¬
vième observation. Elle avait le grand intérêt d’être la première prise sur un homme.
l’amour du Créateur pour la créature, "ou de la créature pour ses semblables, il faut toujours
employer le même langage dès qu’il s’agit de la vérité.
« La bonté que vous m’avez témoignée ne sera pas perdue..., continua la malade d’une
Voix de plus en plus faible... Ce lit sera béni à cause de vous, et il n’y mourra plus personne
de longtemps après moi. Adieu, vous... Adieu... lui! »
Ce fut son dernier soupir.
Cette scène est demeurée dans mon esprit et dans mon cœur. Elle a inauguré pour moi
celle philosophie de la clinique et de l’hôpital la plus haute, la plus instructive, la plus posi¬
tive de toutes. La lettre que vous avez lue ce malin m’ a été donnée comme à un des témoins
du malheur, et par deux hommes dont l’un ne voulait pas garder comme la fatuité d’un triste
succès, et dont l’autre se reprochait une intervention inutile et fâcheuse dans un drame
fatal.
Qu’adviut-il de la prédiction du n° 7? Elle se léalisa pendant deux années et plus, et les
étudiants, traduisant cette prophétie en langue vulgaire, avaient surnommé le lit qui porte
ce numéro : Trompe-la-Mort. Ne haussez pas les épaules; ne me parlez point de hasard sur¬
tout. La vieillesse vous guérira de ce mot-là.
Et maintenant, j’ai fini de dicter, mais j’ai besoin de prendre l’air; il fait beau, vous me
donnerez le bras, et nous irons, en souvenir de la pauvre enfant dont j’ai aidé la famille,
rendre visite et hommage au symbole de la Jeunesse, du talent et du malheur!
— Au tombeau de Murger, alors?
— A la légende sculptée, immortelle de ceux qui sont morts ou qui mourront sans avoir
dit leur le dernier mot ou réparé leurs fautes, du vivant même de leur cœur ou de leur génie,
sur un lit de roses ou sur un lit à l’hôpital ! Pierre Bernard.
•426
L’UNION MÉDICALE.
En 18/1.7, M. Bouchut observe un autre homme atteint de sclérodermie. " • ■
Puis paraissent une nouvelle observation de M. Thirial, trois de M. Rilliet , uiié de M. le
docteur Pelletier.
M. Ravel, continuant les recherches de Gintrac, fait conhaltre une observation de Strambio.
Puis viennent les faits de Alibert, au nombre de deux. Et pendant six ans le silence se fait de
nouveau sur cette question, qui semble oubliée.
En 185/(. paraît un mémoire de Gillette, intitulé : Du sclérème simple, avec deux observa-^
lions nouvelles de sclérodermie. Les Archives publient une observation de Henke. '
En 1858, M. Arning publie un long mémoire Sur le sclerenïa adultorurn, èt le docteur Fcers-
ter publie la première observation avec autopsie. '
Vient enfin la revue critique de M. Lasègue, très-complète et d’une importance capitale dans
la question. '
Puis un fait de M. Villemin, un de M. le docteur Panas, et un de M. le docteth’ Rayneiud'.i’ -
A ces faits ajoutez-en deux sur lesquels nous reviendrons, à cause de certaines particularités
qu’ils ont présentées, l’un de M. le docteur Foiiràier , l’autre de M. Mirault (d’Angers), publié
par M. le docteur VerneUil dans la Gaiette hebdomadaire, et vôUs aurez la liste de toutes 'lés
observations que M. riorteloup a pu se procurer. ' ■ -
C’est en analysant, en compulsant tôus'Ces faits qu’il a pu établir la symptomatologie de la
sclérodermie.,,
. Le signe caractéristique est une dureté particulière delà peau, qui n’est ni c^lle de,rcedème
ni celle de l'inflammation. Lorsqu’on presse fortement sur les téguments, il est impossible d’y
laisser la dépression du doigt, et si l’on veut saisir la peau, il est impossible d’y parvenir. Les
plis et sillons de la peau disparaissent, et la peau prend l’aspèct d’une statue dé niàrbre oü de
ciré. L’induration est telle que' l’on ne peut ertfohcef d’épihglé dah'S la peaü sans la faire
plisser. . ^
A cette induration se joint un changement dé coloration sàlé, jaune grisé, avec tachés brunes
Ou rôuges, enfin brunâtres (M. Putègnat). Cette coloration est plus marquée au visage.
,Les tachés! sont ^e deux ordres : les unes eii plaqués assez étendues, rougeâtrés ou vio-'
leltes, né changeant pas d’aspect à la pression,, et siégeant surtout sûr les partiès. osseuses;
les autres, beaucoup plus petites , plus rouges ,' disparaissent sous la pression du doigt, et
semblent produites par des dilatations vasculaires. '
Les plaques de, la. première catégorie deviennent le signe fréquent d’ulcérations qui bnf une!
physionomiè toute particulière; .elles sont Arès-pétités, très-superficielles, éf pe donnent pas;
lieu à une 'suppuration bieu franche, La peau dévient humide;, répiderme se soulève, se
détache et l’ulcère est produit. Au bout d’un certain temps, la sécrétiOn séfeusé Cèsse, la
partie se sèche, et l’ulcérafion est remplacée par une surface blanche, lisse et déprimée.
• Lés taches dé la deuxième catégorie, au contraire, peuvent devenir d’un nôîr foncé et pré-'
senter ce que M. Raynaud appelle l’asphyxié locale (obs. de M. Raynaud); r • ■' .
L’induration a été notée plus particulièrement dans la partie supériéurè du troric : cou,
épaules, poitrine. Au tronc, il n’y a pas dé limite tranchée entre les parties malades et celles
qui sont saines ; aux membres, au contraire, on voit souvent une Sorte de bracelet qui marque
nettement la limite.du mal. Les plis de l’aisselle et de l’aine paraissent jouir d’une immunité à
peu près complète., ' ■ ' ■
Se présentant sous forme de plaqües, l’induration, d’autres fois, entoure le tronc comme un
corset, une gaîne ; elle est plus considérable à la partie externe des membres; aûx mamelles,
à la nuque.
La peau est en outre rétractée, au point d’amener l’amaigrissement des malades et l’atro¬
phie des glandes mammaires.
Cette induration et cette rétracfion amènent, on le comprend, une gêne considérable d'ans
lés mouvements, et quand elles siègent à la face, elles lui donnent un aspect d’immobilité qui
avait fait faire à Thiriàl la comparaison de ses malades avec des statues de marbre ou de cire.
Plus considérable au niveau des articulations, l’induration peut aller jusipi’à simuler l’ankylose.
Ajoutez à cela l’absence la plus habituelle de lésions générales : pas de fièvre, d’oppréssion,
d’irrégularité des battements du cœur, le pouls sans caractèré spécial, et, pour comble dé
bizarrerie, la peaü conservant ses fonctions. La sensibilité est intacte, la transpiration persis¬
tant. Aucune douleur, cuisson ou picotement ; la température normale, ou abaissée exception¬
nellement; aucune altération des fonctions digestives, ni sucré ni albumine daps les urines,
et vous aurez le tableau exact que vous retroûverez dans toutes les observations. , ,
Il faut dire cependant que les malades perdent peu à peu leurs forces et que, sans qu’il soit
L’ÏJNION MÉDICALE.
427
possible d’assigner une cause de dépérissement, ils arrivent insensiblement à un véritable
degré de marasme.
Quels sont le début, la marche, la durée de la sclérodermie ? Voilà ce que M. Horleloup n’a
pu exposer nettement, les observations étant, la plupart du temps, fort incomplètes sous ces
points de vue.
Tantôt le début est progressif, précédé de troubles dans la santé, d’éruptions phlycténoïdes
ou pemphygoïdes, de petites ulcérations; tantôt il se fait d’une manière brusque et rapide, à
la suite d’un refroidissement.
Dans les observations de Rilliet, il y a deux formes de début très-curieuses :
La première malade, âgée de 9 ans, s’était plainte subitement d’une violente douleur à l’épi¬
gastre, avec palpitations intenses. Pouls à 180, et la région épigastrique devient dure, résis¬
tante, mate, formant comme une plaque soHde enchâssée dans les parois de l’abdomen.
La deuxième malade, pendant deux mois, éprouve une douleur crampoïde dans le bord cubi¬
tal de l’avant-bras droit, puis survient de la raideur et de la gêne des mouvements, et après
deux mois la peau se durcit et se couvre de taches blanches et rouges.
Débutant d’abord par une simple tension, la sclérodermie augmente insensiblement et arrive
à cette contraction douloureuse dont il a été parlé. Mais un fait plus curieux encore, c’est la
symétrie -que présente l’envahissement de la sclérodermie.
Chez tous les.malades, les parties symétriques du corps ont été envahies alternativement ou
en même temps. Quant aux plaques' rougeâtres, ne changeant pas de couleur à la pression,
elles n’ont rien de fixe dans leur apparition.
La durée n’a jamais été moindre de trois mois et a pu dépasser trois ou quatre ans. Quant
au pronostic, sur 21 observations non douteuses, 10- ne donnent aucun renseignement; sur les
11 restantes, 3 morts, 8 guérisons. Sur les 3 morts, 1 déterminée par des tubercules pulmo¬
naires, les 2 autres par le marasme; enfin, le docteur Auspitz, à Vienne, a vu un scléroder-
mique pris d’albuminurie et succombant à des accidents urémiques.
Deux autopsies seulement ont été faites, et voici ce qu’elles ont donné : Différence d’épais¬
seur dé la peau dont la section est très-difficile. Sur la surface de section, le chorion ne se
distingue pas d’abord du tissu cellulaire soUs-cutané, mais on peut néanmoins, avec de l’atten¬
tion, isoler les dèux couches.. Hypertrophie du derme, fibres élastiques; en grand, nombre;
diminution des vésicules graisseuses; La peau semble fusionnée ■ avec le tissu cellulaire. Les
troncs vasculaires de la peau, dans une hauteur correspondante à la moitié; de l'épaisseur du
derme, portent des disques de pigment brun en partie contenus dans l’épaisseur des parois des
vaisseaux, en partie accumulés dans le tissu conjonctif voisin. Intégrité des glandes sébacées
et sudoripares ; adhérence du tissu spus-cutané aux muscles,. aponévroses et tendons. Enfin,
dans l’observation de M. Verneuil, des brides eellulo-flbreuses courtes :et fortes, étendues d’une
surface articulaire à l’autre (doigt), établissaient une faussé, ankylosé.
Comme étiologie, rien de bien net. Prédisposition du sexe féminin : sur 27 observations,
21 femmes. Certains auteurs veulent voir une relation entre le rhumatisme et la sclérodermie.
M. Lassègue signale un état cachectique se rapprochant de l’étal scrofuleux, qui paraît, en
effet, être à noter particulièrement; enfin, le froid comme cause efficiente.
Les caractères que. nous venons d’assigner à la sclérodermie sont assez nets pour que l’on
né puissie la confondre avec aucune maladie, et la différencient de la chéloïde, de l’ichthyose,
mais, quelquefois, la maladie se masque sous d’autres symptômes, et alors devient difficile à
diagnostiquer; c’est ce qui a eu lieu chez le malade de M. Fournier et de M. Verneuil. Je
vous demande la permission de lire cette dernière, si longue qu’elle soit, ou de vous y ren¬
voyer. (Obs. XXIX.)
J’arrive maintenant. Messieurs, à la partie la plus délicate de l’ouvrage, à la partie théo¬
rique. Ici, chacun a émis son opinion. M. Horteloup, venu le dernier, vous en offre une qui a
tout à la fois pour elle l’anatomie et la physiologie. Est-elle vraie? Il n’ose l’affirmer. Mais,
enfin, il faut lui tenir compte de ses efforts, et, en tous cas, elle n’est pas plus étrange que la
plupart de celles qui ont été proposées.
Ici encore nous retrouvons un petit historique ; mais rassurez-vous, Messieurs, il sera court
et j’aurai bientôt fini.
Forget admet une inflammation chronique dû derme.
Rilliet, une induration du derme et du pannicule graisseux ; cette dernière résultant soit de
la coagulation de la graisse, soit d’un état congestif de ce tissu, avec épaississement des cloi¬
sons qui séparent les lobules.
Thirial ne dit rien.
428
L’UNION MÉDICALE.
Gintrac conclut en disant que c’est une modification spéciale du derme, qui n’est ni une
inflammation, ni une altération profonde de la texture cutanée.
Hugo Fielder l’intitule atrophie du tissu cellulaire et de la peau.
Folrster admet l’épaississement du chorion induré par suite d’un développement excessif de
son tissu cellulaire, le tissu cellulaire sous-cutané étant devenu compacte par la formation de
mailles fibreuses.
Pour Auspetz, c’est une hypertrophie conjonctive considérable qui produit une stase san¬
guine des vaisseaux du derme.
Ainsi Forget est le seul qui, en réalité, ait essayé une théorie ; mais personne n’a jamais vu
ce travail qu’il suppose. Est-ce du rhumatisme ou de l’inflammation modifiée par le vice rhu¬
matismal? Pas davantage. Qu’est-ce donc alors? Voici maintenant la théorie de M. Horteloup :
Chez l’homme, dit-il, on trouve dans la peau des fibres lamineuses, des fibres élastiques, et
enfin un autre élément essentiellement contractile,, la fibre cellule. Ce dernier élément entre
dans la composition du derme et la structure des artères èt des veines, et il est en quantité
plus considérable dans les vaisseaux de petit calibre que dans les autres. Ces fibres détermi¬
nent la contraction des capillaires, et si, en se contractant, elles diminuent assez le volume
de ces vaisseaux pour empêcher la circulation du sang, nous pouvons admettre que, dans le
derme, elles puissent se contracter assez pour produire une véritable rétraction. C’est da con¬
traction de ces fibres qui détermine le faciès hippocratique, la rigidité cadavérique, et c’est à ce
dernier phénomène que M. Horteloup compare la sclérodermie.
La rigidité cadavérique se montre très-rapidement chez les sujets morts d’une maladie épui¬
sant les forces ou dans l’état cachectique ; or, c’est ce que l’on trouve dans la sclérodermie, et
si la sclérodermie persiste si longtemps tandis que la rigidité cadavérique disparaît, c’est que
chez l’homme mort la force quelconque produisant ce phénomène disparaît, tandis que c^z
l’homme vivant elle peut, par sa présence, forcer la peau à rester dans cet état de contraction
spasmodique. Ce dernier mot vous dit assez que c’est à l’élément nerveux que M. Horteloup
s’adresse pour trouver cette grande cause qui lui rend compte aussi des taches.
Les premières, qui ne changent pas de couleur sous la pression du doigt, ne sont que des
plaques où il y a eu dépôt de granulations pigmentaires. Les secondes ont la même formation
que les taches violacées de l’asphyxie locale. Au début du spasme nerveux, le réseau capillaire
de la peau entre en contraction , mais si le spasme diminue , des portions de capillaire pour¬
ront entrer dans une période de réaction, et la circulation n’ayant pas encore repris son cours
régulier, le sang pourra rester stationnaire et produire des taches plus ou moins rouges. ou
violettes,sulvantqu’iln’y;auraquedusangveineuxoumélangé., ;
M. Horteloup croit, en outre, que pour expliquer la persistance de la sclérodermie, il faut
admettre qu’au bout d’un certain temps de contracture du derme, il se produit entre les
fibres condensées un travail agglutinatif qui l’empêche de revenir à son état primitif et est la
cause d’une véritable altération matérielle de la peau.
Quant au traitement, le seul à employer, c’est de s’adresser à l’état général; puis, une fois
la santé rétablie, attaquer l’état local de la peau s’il n’avait pas disparu.
Telle est. Messieurs, l’analyse de cette thèse. Vous voyez qu’elle est l’œuvre d’un homme
érudit et travailleur et que les difficultés scientifiques n’effrayent pas. JPermettez-moi de me
charger aussi du rapport moral; mieux que personne je suis en état de le faire. Ami intime de
M.Paul Horteloup, j’ai pu apprécier son cœur et la droiture de son caractère, et je ne puis
trop vous en faire l’éloge. D’un dévouement sans bornes envers ses amis, M. Horteloup apporte
dans l’exercice de son art les principes d’honorabilité dont son père lui a donné l’exemple, et
il n’admet pas qu’on puisse y faillir. Prêt à payer de sa personne en toute circonstance, il y a
deux ans, il partait pour aller soigner les blessés polonais de la dernière insurrection. Il y a un
mois, la décoration de la Légion d’honneur venait récompenser le dévouement qu’il avait montré
dans l’épidémie cholérique d’Égypte et de Syrie. Aujourd’hui, il vous demande de l’admettre
parmi les membres de la Société médico-chirurgicale, et c’est, je l’espère, un honneur que per¬
sonne d’entre vous ne voudra lui refuser.
Je conclus donc à l’admission de M. le docteur Horteloup.
M. Forget : Le fait de M. Mirault (d’Angers) a été communiqué à la Société de chirurgie
par M. Verneuil. Je demanderai à M. Charpentier s’il n’établit pas de différence entre ce fait
et ceux qui ont été rapportés par M. ThiriaL Quant à moi, il existe une grande différence dans
le fait de M. Mirault, je suis frappé de la présence, de la forme, de la marche des ulcérations:
ulcérations que l’on peut rapporter à ces faits si connus d’éléphantiasis. A ces ulcérations
succèdent des cicatrices déprimées, adhérentes aux os. Pour toutes ces raisons, il me semble
L’UNION MEDICALE.
429
qu’il aurait fallu distinguer cette affection de celle que M. Horteloup a rangée sous le nom de
sclérodermie.
Quant à la nature de la sclérodermie, je demanderai à M. le rapporteur ce qu’il pense de
celle admise par M. Horteloup. Le spasme de la peau et des parties adjacentes ne me semble
répondre qu’à un des côtés de la question.
M. Charpentier : Entre le fait simple que je vous ai cité en commençant mon rapport et
celui de M. Mirault il existe des intermédiaires. Il y a d’abord de l’induration, puis des ulcé¬
rations; tantôt l’induration prédomine, tantôt les ulcérations dominent la scène morbide ; c’est
ce que nous voyons dans le fait signalé à la Société de chirurgie par M. Verneuil; aussi je crois
que dans ce cas, il s’agit bien d’un exemple de sclérodermie. Quant à la nature de l’affection,
M. Horteloup, après avoir signalé toutes les opinions, a essayé de résoudre cette question.
Quant à moi, je ne saurais avoir une idée bien arrêtée à ce sujet.
M. DE PiETRA Santa : Je demanderai à M. le rapporteur s’il est question dans le travail de
M. Horteloup de faits recueillis par les médecins de la marine et publiés dans les Annales de
médecine navale. Il y a trois ou quatre ans, m’occupant de bibliographie, j’aÊ compulsé ces
Annales, et, si mes souvenirs sont précis, il me semble que nos confrères de la marine ont
rapporté des faits se rapportant plus ou moins à ceux de M. Horteloup : il s’agit, en effet, de
diathèse éléphantiasiaque ne ressemblant pas à l’éléphantiasis des Arabes ou à celui des Grecs
et contre laquelle on a préconisé surtout l’hydrocotyle.
Ainsi, j’ai vu dernièrement un cas de cette nature qui me paraît avoir plus d’une ressem¬
blance avec ceux rapportés par M. Horteloup. Il s’agit d’un jeune officier de marine qui,
envoyé dans les mers de Cochinchine, y resta pendant dix-huit mois environ. Ce jeune homme,
d’une excellente constitution, exempt de toute diathèse, revint au bout de ce temps à Paris. A
son arrivée, je constatais les symptômes suivants : hypertrophie du derme avec induration et
par suite déformation des memlares ; ulcérations nombreuses danscerlaines parties des membres,
s’accompagnant de douleurs atroces. Le malade a suivi plusieurs traitements ordonnés par
nos célébrités médicales, s’occupant plus spécialement des maladies de la peau. Aucun de
ces traitements ne l’a soulagé, et il a succombé dernièreihent au milieu des plus violentes
douleurs. ■ ■
M. Charpentier : Le fait que signale M. de Pietra Santa ne me paraît avoir aucune analogie
avec ceux de M. Horteloup. Dans ceux-ci, en effet, il n’y a pas d’œdème, il y a tannage de
la peau, de telle sorte qu’on ne peut introduire dans le derme une épingle; celle-ci se brise
plutôt. En outre, il y a retrait dans le volume du membre ; celui-ci n’est pas déformé, ne
présente pas de positions vicieuses.
M. J. Güyot signale à l’attention de la Société un fait qui lui paraît assez rare. J’observe,
dit-il, en ce moment à l’Hôtel-Dieu, un malade dont le pouls ne bat que vingt-huit fois par
minute. A l’auscultation du coeur, on entend à la base un bruit de souffle rude se prolongeant
le long de l’aorte ; il existe, en outre, une atrophie considérable du cœur.
Ce malade a été déjà soigné à l’hôpital Necker, par M. Lasègue. U m’a raconté que, pendant
son séjour dans cet hôpital, son pouls était descendu à là pulsations par minute. Pour ma
part, j’ai constaté un jour 24 pulsations ; dans ce moment-ci il oscille entre 24, 26 et 28 pul¬
sations. Je pense que ce malade est atteint d’une atrophie du cœur; aussi lui ai-je donné
pendant quelque temps de l’alcool. On sait que cette médication a été préconisée dans cet
état du cœur ; je dois dire que le malade n’en a retiré aucun bienfait.
- Le Secrétaire général, L. Martineau.
RÉCLAMATION.
FACULTÉ DE MÉDECIIVE DE STBASBODBG.
Strasbourg, le 28 février 1866.
Monsieur et très-honoré confrère.
Le passage du feuilleton de I’Union Médicale, où il est question de dissection et de cada¬
vres (n“ 24, 27 février, page 374), exige une réponse, et c’est l’avertissement que vous avez
bien voulu me donner qui me procure l’avantage de vous mettre au courant de la vérité dans
une affaire dont les détails ne sont pas toujours de nature à être traînés devant le public.
430
L’UNION MÉDICALE
Ce n’est pas la première fois que je suis mis en demeure de donner officiellement ou
officieusement des explications au sujet de nos administrations cadavériques de la Faculté
de médecine de Strasbourg; et si Lyon, dans sa sollicitude, a cru avoir besoin, pour appuyer
ses vifs désirs, d’une matière élastique, je ne suis point étonné qu’on se soit rabattu sur des
cadavres. • ■ ' •
Mais, en vérité. Monsieur, est-ce donc le grand nombre de sujets mis à la disposition des
travailleurs qui constitue l’avantage qu’ils doivent retirer de leur étude, ou n’est-ce pas
plutôt la manière de les utiliser? Mais «n cadavre peut servir à la fois à rinslruclion et à
l’exercice de vingt élèves ; seulement, ne faut-il pas qu’il soit gaspillé, comme on dit ; car en
extrayant, par exemple, tous les appareils organiques renfermés dans lès cavités splanchni¬
ques, il reste encore bien des parties à examiner et à étudier. Croyez-m’en, très-honoré
confrère, ce ne sont jamais que les paresseux et les ignorants qui se plaignent de pénurie et
qui soient heureux de trouver des moyens de critique quelconques. Atlaché à notre Faculté
depuis 1818, successivement comme prosecteur, chef des travaux et professeur d’anatomie,
j’ai eu le temps de me pénétrer de la manière dont il convient le mieux de traiter les exer¬
cices anatomiques, et je vous serais fort obligé de m’adresser tous ceux qui douteraient de
ravanlage que l’on trouve aux manipulations telles que nous les pratiquons. Mais il est
temps de vous prouver par chiffres, dont je vous garantis la parfaite exactitude, quel est l’élât
de nos ressources annuelles, et je choisis pour cela l’année scolaire 186Z; à 1865 comme type
de ce qui se passe communément à notre salle de dissection :
Coin |> te rendu des travaux anatomtqueis pendant l’année scolaire
Ik
85
60
Total. . . . fi6 l Total. . . . 219
Ensemble : 265.
Nombre total de cadavres : 239.
De ces 239 cadavres, 20 sont arrivés pendant les vacances (septembre et octobre) et
ont été disséqués hors série; 57 cadavres ont servi aux cours, conférences et examens, et
utilisés ensuite autant que possible; 10 cadavres ont été enterrés iminédialemenl, n’ayant
servi qu’accidentellement à des exercices de médecine opératoire.
Il est donc resté 152 cadavres pour les distributions régulières, et réparties ainsi qü’il
suit;
Première année, élèves militaires ..... 7Zi cadavres ; 33
Deuxième année, . .... 85 — 70
Troisième année, — 60 — 23
Première et deuxième année, élèves civils. 23 — 18
Troisième et quatrième année, — 23 — 8
Total . 152 cadavres.
Les élèves ont eu de plus à leur disposition les nombreux viscères des sujets ayant d’abord
servi à des examens et à des conférences.
Semestre d’été. — Exercices de Médecine odératoire.
. , IVomôre d’élèves inscrits t 85.
Élèves civils : 25. — Élèves militaires (troisième année) : 60.
Nombre de cadavres : 187.
Sur les 187 sujets qui ont passé à l’amphithéâtre pendant les quatre mois d’été (avril, mai,
juin et juillet), 15 ont dû être livrés à leur famille, après autopsie, et n’ont par conséquent
servi que très-partiellement aux exercices des élèves.
115 sujets ont été absorbés par des cours, conférences et examens. Ce chiffre peut paraître
Nombre total des cadavres passés à la salle de dissection pendant rannée : û26.
Semestre d'hiver. — Dissections.
Nombre d’élèves : ^65
Civils. Militaires.
Première et deuxième année. . 23 Première année .
Troisième et quatrième année . 23 Deuxième année .
Troisième année .
L’UNION MÉDICALE.
431
considérable, mais il est à remarquer qu’il s’est fait pendant le semestre d’été un cours offi¬
ciel de médecine opératoire, deux conférences d’anatomie et d’anatomie chirurgicale , de
plus une conférence d’opérations. Toutes ces leçons ont été faites sur le cadavre, dont beau¬
coup d’entre eux ont encore servi à des examens.
Il n’est donc resté, en définitive, que 57 sujets pour les distributions régulières, dont 41
ont été attribués aux élèves militaires, et 16 aux élèves civils.
Tels sont, très-honoré confrère, les quelques données statistiques que j’ai cru devoir ajou¬
ter à mes renseignements; c’est la vérité toute pure, je n’ai aucune raison pour la cacher,
et moins encore pour l’exagérer. Je vous autorise à faire de ces lignes tel usage que vous
jugerez convenable.
Veuillez agréer, etc. Ehrmann, '
Professeur et doyen de la Faculté de médecine
de Strasbourg.
JURISPRUDENCE MÉDICALE.
Trihiinal corrcctlonnèl de Paris (6® chambre). — Présidence de M. Vivien.
EXERCICE ILLÉGAL RE LA MÉDECINE.
TAILLEUR ET MÉDECIN.
Jean-Marie Baron, âgé de 38 ans, marchand tailleur, boulevard Sébastopol, 87, est pré¬
venu d’exercice illégal de la médecine. Les médecins qui lui ont prêté non leur ministère,
mais leur nom, disent que c’est un cerveau fêlé. Il a fait .de grands frais pour se guérir d’une
maladie de poitrine, il prétend y avoir réussi, et, depuis, son idée fixe a été de récupérer ses
pertes. Il avait loué un appartement boulevard du Prince-Eugène. Dans cet appartement, il
y avait un petit cabinet où Baron, en entrant, prenait l’habit noir et la cravate blanche. Il
faisait jouer le rôle de domestique à un garçon tailleur, qui se croyait engagé pour son çom-
m.erce. C’était, lui qui introduisait les malades. Baron avait des, médecins qui signaient les
ordonnances, les uns à 2 fr., d’autres à 5 fr. l’heure. Ses ordonnances, qui étaient toutes les
mêmes, étaient écrites par un de ses employés.
Il ordonnait des bains au sulfure de potassium et un régime hygiénique. Les recomman¬
dations qu’il faisait à ceux qui le consultaient étaient ridicules : ainsi, il leur recommandait
d’aller, eux-mêmes, chercher de l’eau à la rivière; ils devaient ensuite la mettre dans une
fontaine lérmapt avec une clef qui coûtait quinze ou vingt francs. Il n’y avait pas moyen de
guérir sans cela, il le répète lui-même à l’audience. Il offrait à ses clients de leur vendre la
fontaine. « J’en avais, dit-il, dans ma cave qui ne me servaient plus; on a bien le droit de
se servir de ce qu’on a. »
M. LE Président ; Vous n’avez guéri un seul malade,
Baron ; Si, j’en ai guéri; j’ai été les voir; ils m’ont dit qu’ils se trouvaient bien, qu’ils
étaient sur le point de mourir... {Hilarité dans l'auditoire.)
Baron, continuant : Qu’ils étaient sur le point de mourir quand je les avais entrepris.
D. D’autres se trouvent fort mal de vos remèdes. — R. Ils n’ont pas suivi ma recette.
D. Les médecins disent que vous ne les laissiez pas parler. ■— R. Je parlais, c’est vrai; je
donnais aux malades beaucoup d’explications.
D. Quand vous n’aviez pas là de médecin, vous disiez au malade : « Donnez-moi toujours
vos 50 fr., demain je vous enverrai l’ordonnance. » — R. Le médecin n’avait pas besoin de
voir le malade, puisque les ordonnances étaient toujours les mêmes.
M. LE Président ; Vous ne comprenez pas ou vous ne voulez pas comprendre. Nous
allons entendre les témoins.
M”” Alexandre a appris par les journaux que M. Baron guérissait, en soixante jours,
toutes les maladies de poitrine. Elle s’est rendue boulevard du Prince-Eugène. Dans la con¬
versation. Baron lui a offert une fontaine, des balances, et lui a recommandé d’aller acheter
un thermomètre chez Chevalier.
D. Et le malade, comment s’est-il trouvé du traitement? — R. Il est sur le point de mou¬
rir; il ne vaut guère mieux que Vautier, qui est morte.
Baron ; Il n’a pas fait mon remède.
432
/UNION MÉDICALE.
Vaütier, concierge rue de Saintonge, a emprunté 50 fr. pour consulter Baron pour sa fille.
Elle est morte, au cours du traitement, le 23 janvier dernier.
Victor Devin avait un frère malade à Melun. Il est allé chez Baron, qui, au prix de 50 fr.,
a prpmis de le guérir. Un médecin, qui assistait Baron, lui a remis une. ordonnance sans lui
adresser aucune question. Le malade, qui devait partir pour Saint-Tropez, devait être guéri
en quarante jours, après avoir pris vingt-six bains; il est mort, épuisé au septième. Il était
dit dans l’ordonnance que le malade pourrait prendre tout ce que produisait le pays, à deux
lieues à la ronde. Plus loin, cela empêcherait la guérison.
Petit, fabricant de chaussures, a donné 50 fr. à Baron pour le guérir d’une affection de
poitrine, accompagnée d’une extinction de voix. Il est si peu guéri qu’on n’entend pas un
mot de sa déposition.
Après ces témoins paraissent successivement à la barre plusieurs médecins : M. Martin
(Alexandre), M. Chintreuil, M. Armand Muller, M. Victor Bonnière. Tous ont signé les ordon¬
nances de Baron.
M. l’avocat impérial Lepelletier s’élève en termes énergigiques contre la complaisance
intéressée des médecins qui se sont associés à la spéculation coupable du tailleur Baron, et
après avoir établi, en peu de mots, la prévention, exprime le regret que la modicité de la
peine soit si peu en rapport avec la gravité du délit.
Baron est condamné à 15 fr. d’amende au profit des hospices. — (Extrait des Tribunaux.)
COURRIER.
ASSOCIATION 6ÉNÉRALE. — Dans la dernière réunion de la Société centrale, les admissions
suivantes ont eu lieu :
MM. C4adet de Gassicourt, Cruveilhier fils, Faget, Magitot, Ordonez, Thiebaud, Vidart
(Paul>, de Divonne.
NOUVELLES DU CHOLÉRA. —• Rapporté de la Guadeloupe à Brest, le choléra, comme l’a dit
notre dernière Chronique départementale, tend malheureusement à rayonner de ce port sur
d’autres points de la Bretagne. On écrit de Guingamp au docteur Ch. Pellarin, à la date du
25 février :
« Ici, pas encore de choléra, quoiqu’il soit venu à Bringolo, commune distante de Guin¬
gamp de 12 kilomètres ; il y a été apporté par un journalier arrivant de Brest. L’arrivant a
succombé le premier, sa femme et deux enfants ensuite ; puis successivement 23 personnes
sur une population de 800 âmes. La maladie n’a pas irradié dans les environs ; mais un parent
du premier défunt, venu à Bringolo pour l’enterrement, l’a rapportée à Plouaret, où, fort
heureusement, elle n’a pas pris racine.
« Comme médecin des épidémies, le docteur Benoist a soigné presque seul, et avec le
dévouement que vous lui connaissez, les malades de Bringolo. D’anticontagioniste par rai¬
sonnement, il est devenu contagioniste par expérience, convaincu, sinon ardent. Force est,
dit-il, de se rendre à l’évidence. »
Le choléra s’est montré à Coêtmieux, petite commune de 500 âmes, à 5 kilomètres ouest
de Lamballe (Côtes-du-Nord). Ily a eu trois victimes dans la même maison. Le fils, un
marin, tombait malade une heure après son arrivée (on ne dit pas de quel port venait ce
jeune homme). 11 succombait le lendemain. Sa mère, ainsi qu’une autre personne de la mai¬
son, l’ont suivi de près.
— La séance de la Société médico-chirurgicale, qui devait avoir lieu le jeudi 8 mars, est
remise au jeudi 15.
— La Société médicaie du Panthéon tiendra sa prochaine séance mercredi 7 mars, à huit
heures précises du soir, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, n” 20. Voici son ordre du jour :
1° Nouvelles considérations sur le phénomène de la respiration, par M. le docteur Kauffmann;
— 2“ De l’ipflammation de' la tunique vaginale, par M. le docteur Dupré; — 3° Des maladies
régnantes, par les membres de la Société ; — 4“ Dissertation philosophique sur les grands
phénomènes de la végétation, par M. F. Plée, naturaliste ; — 5* Compte rendu analytique d’ou¬
vrages par MM. Girault et Moretin.
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agents thérapeutiques de la même classe.
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docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
à ce point de vue, dans son service de l’hôpital de
la Pitié et en ville. Il résulte de ses observations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anatOT
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’ôn doit com¬
battre simultanément ou préalablement la chlorose
ou les autres complications. ;
Les docteurs Joret et Homolle indiquent' comme
le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
celui qui correspond à l’époque présumée^des
règles, ou qui la précède. ^
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surtout dans’ fës aff|ctiqns îMèr'cuteûSés la iMcotrhêej' t'àhiêWr~
rhée, etc.'Énfin, ‘eftes a^^ la théf'ïpéutique ‘üné médm act'fi^és
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Vingtième année.
No 28.
Jeudi 8 Mars 1866.
L’UNION MEDICALE
DES lîiîÊRÊTS SCIEHIFIQCES ET PRATIOüES,
MOMÜX ET PROFESSIONNELS
DU CORPS MÉDICAL.
BUREAU D'ABON'XESENT
rue du Faubourg-Montmartre,
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Chez les principaux Libraires,
Ce VVournat parait trois fols par Semaine, le MARDI, le «fElTDI, le SAMEDI,
tT FORME, PAR ANNÉE, 4 BEAUX VOEUMES IN-S» DE PLUS DE 600 PAGES CHACUN^*
fout ce qui coneorne la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée t, atour , Rédacteur en chef. — Tout ce
concerne l'Administration, à M. le Gérant, rue du faubourg-Montmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être atfranchis.
AVIS.
Quelques collections de la première série de I’Union Médicale, formant 11 volumes
in-folio, peuvent encore être cédées par l’Administration du Journal, aux conditions
suivantes :
La collection complète, soit les 11 volumes, 1847, 1848, 1850 à 1858 inclusive¬
ment. Prix : 235 francs.
Cette collection sera livrée en feuilles , avec les Titres et les Tables des matières
Chaque année ou volume séparément :
Tome 1er, 1847, relié . 25 fr.
t 2e, 1848, relié . 25 fr.
• 3e, 1849 . (épuisé).
» 4e, 1850 . 30 fr. (rare).
, 5e, 1851 . 30 fr.
. 6e, 1852 . 25 fr.
> 7®, 1853 . 25 fr. (assez rare).
. 8e, 1854 . 15 fr.
» 9e, 1855 . 15 fr.
• 10e, 1856 . 15 fr.
» lie, 1857 . 15 fr.
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vier 1859, et forme en ce moment 28 beaux volumes grand in-8® de plus de 600 pages
chacun, avec Titres et Tables des matières.
L’année 1859 ,
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L’année 1860,
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urinaire; — RlBOLETTa, chlorose-anémie; — MABDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, cette eau est arsenicale, elle n’a aucune analogie avec les précédentes , fièvres
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Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CHEVRIEU , 21, rue du Faubourg-Montmartre, k Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
L’UNION MÉDICALE.
N» 28. Jeudi 8 Mars 1866.
SeMMAIfiE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie de médecine. — II. Clinique médicale : De l’inoculabilité du
tubercule. — III. Obstétriqde : Expulsion et extraction heureuses d’un fœtus entier extra-utérin à
travers les parois abdominales. — IV. Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine).
Séance du 6 Mars : Correspondance. — Présentations. — Discussion sur le traitement des anthrax.
— V. Courrier. — VI. Feuilleton: Les anciennes Écoles de médecine de la rue delà Bùcberie.
Paris, le 7 Mars 1866.
BULLETI]^.
Sur la séance de l’Académie de médecine.
C’est encore l’anthrax qui a occupé toute la séance, et cependant l’Académie n’a
pu entendre que deux orateurs, M. Gosselin et M. Velpeau.
M. Gosselin a soutenu toutes les propositions de son rapport, et M. Velpeau a déve¬
loppé avec étendue les arguments qu’il avait opposés, mardi dernier, à son collègue.
De sorte que l’opinion peut rester encore indécise entre ces deux savants chirur-
.giens.
M. Gosselin penche évidemment vers les incisions sous-cutanéês, qui préservent
mieux, selon lui, de l’érysipèle que les grandes incisions cruciales et que les inci¬
sions en étoile vantées par M. Velpeau.
M. Velpeau né croit pas i la fréquence dé l’érysipèle comme complication de l’an¬
thrax. Dans une longue pratique de plus de trente ans , il a eu occasion de recueillir
184 observations d’anthrax dans les divers services hospitaliers auxquels il a été atta¬
ché. Or, sur ce nombre considérable, il n’a eu que trois fois à combattre la com¬
plication érysipélateuse, et quatre fois seulement la terminaison de la maladie a été
funeste. Ce résultat est bien fait pour corroborer notre célèbre maître dans sa pratique
des incisions en étoile auxquelles il doit d’aussi nombreux succès.
• Nous aurions bien désiré que, à côté de’cette statistique nosocomiale, M. Velpeau
FEUILLETON.
LES ANGIEMES ÉCOLES DE MÉDECINE DE LA DDE DE LA BCCHERIE.
A. M. Amétlée X.atour.
Mon cher ami,
A l’éternel honneur de la Faculté de médecine de Paris, cette illustre compagnie, livrée à
ses propres ressources, appelée à ne compter que sur son propre fond, est parvenue, cepen¬
dant, à constituer un des membres les plus importants de TUniversité.
Vous connaissez son origine.
Les Écoles créées par Charlemagne, sous ses. yeux, dans son palais même d’Aix-la-Cha¬
pelle, et appelées pour cela Écoles palalines ou commensales, puis, plus tard, celles qui fonc¬
tionnèrent par les ordres du grand Empereur, dans les abbayes, dans les cloîtres, dans les
cathédrales {écoles abbatiales, épiscopales), finissent par se réunir, se grouper, colliger leurs
forces, se former en un corps ayant ses lois, ses coutumes, ses statuts, et constituer (vers
1215) le Studium Parisiense, VUniversitas scholarum Parisiensium. Il arrive même (1250)
que les élèves sont tellement nombreux, qu’on se voit obligé de mettre un peu d’ordre dans
cet immense troupeau, et qu’on se décide à y établir des divisions basées sur le principe de
la nationalité. De là les Quatre nations, France, Picardie, Normandie, Angleterre et Alle¬
magne, qu’on admet dans le sein du Studium Parisiense, et dont chacune, subdivisée en tri¬
bus, reçoit des titres au superlatif dont nos pères n’étaient pas avares ; Honoranda Galto-
Tnme VXTX. — Nouretle série, 28
L’UNION MÉDICALE.
434
pût placer la statistique des résultats de la pratique en ville. Nous craignons que
cette dernière ne soit pas aussi brillante que l’autre. Nous persistons à croire, même
après avoir subi le feu des objections de M. Velpeau, que l’anthrax dans les hôpitaux
n’a pas généralement la gravité de l’anthrax dans le monde. Y aurait-il donc des
anthrax de nature différente? Peut-être que non; mais il existe certainement des
conditions étiologiques différentes. Que les praticiens fassent appel à leurs souvenirs,
et ils ne manqueront pas de dire avec nous que l’anthrax qui se développe chez les
personnes grasses et replètes, dont l’alimentation est riche et succulente, et à cet
âge de la vie où le Doit et l’Avoir de l’organisme ne se balancent plus, est infiniment
plus grave que l’anthrax qui naît dans des conditions opposées. L’anthrax qui
se complique de diabète n’est-il pas plus dangereux que celui qui ne présente pas
cette complication?
Nous regrettons encore une fois qu’un peu de pathologie ne se mêle pas à cette
discussion. L’art, le grand art des indications, ne progresse pas en proportion des
acquisitions faites par les autres éléments de la science ; ou plutôt, éblouis que nous
sommes par la précision de nos méthodes d’investigation, nous oublions trop sou¬
vent que le véritable diagnostic consulte avec le même fruit deux objets dignes, en
effet, de la même considération : la maladie et le malade.
M. Velpeau a signalé et a blâmé la tendance actuelle vers ce qu’on pourrait appeler
le désarmement de la chirurgie; il s’est élevé avec une certaine amertume contre
cette chirurgie à l’eau de roses, a-t-il dit, cette chirurgie de femmelette, cette chi¬
rurgie occulte qui se cache sous la peau, et qui tend à se substituer à cette bonne et
vieille chirurgie qui se pratique au grand jour, à ciel ouvert, qui voit ce qu’elle fait,
tandis que l’autre agit dans l’ombre et le mystère, ne sachant pas si elle atteint ou
si elle dépasse les limites du mal. Hélas! M. Velpeau, cet esprit si fin, si alerte, et
qui a été, il le rappelait naguère lui-même, un novateur hardi et un chercheur intré-
pfde, M. Velpeau subirait-il la loi Commune? Le progrès, le mouvement, si l’on
veut, ne serait-il bon et légitime que dans une certaine période de la vie?... Nous
n’osons dire cela de cette belle intelligence qui a donné tant de gages au progrès.
Nous le dirons d’autant moins que, pour le cas actuel, pour ce qui concerne le
traitement chirurgical de l’anthrax, M. Velpeau nous semble avoir raison de ne pas
considérer comme un progrès la méthode dont M. Gosselin s’est fait le défenseur.
rum natio; Fidelissima Picardorum natio; Veneranda ISormanoram natio; Constantissima
Germanorum natio.
Mais cette mesure ne suffit pas encore, et l’on est amené à établir des séparations d’après
les quatre principaux genres d’études qui y sont enseignés. Les théologiens donnent les
premiers l’exemple, se séparent de la mère commune, rédigent des statuts particuliers,
établissent les grades de bachelier, licencié et maître ou docteur, s’installent à la Sorbonne
et prennent le nom de Faculté de théologie. Les légistes vont planter leur tente au Clos-
Bruneau, rue Saint-Jean-de-Beauvais. Les maîtres de l’Université, qui faisaient de la médecine
leur étude favorite, se séparent pareillement de \'alma parens, se rédigent aussi des statuts,
se nomment un chef particulier sous le nom de doyen, adoptent un sceau, créent un bedeau,
écrivent leurs actes sur un registre {commentarii) et baptisent leur École du nom de Salu~
berrima medicorum FacuUas ; Physicorum Facultas ; Facultas in Physica.
La Faculté de médecine de Paris était fondée (vers 1270).
Mais où alla-t-elle s’abriter ? où conduisit-elle les élèves dont elle dirigeait les études et
auxquels elle conférait des grades ?
On a cherché avec amour ce premier lieu dans lequel nos pères ont commencé leurs
exercices, et on le chercherait encore si l’on ne se fût pas enfin convaincu que les maîtres en
médecine, après s’être séparés des autres Écoles de la rue du Fouarre, pauvres et dénués de
tout secours public, et incapables de s’acheter la plus petite bicoque, avaient pris le parti de
vivre au jour le jour, de demander aux églises, aux abbayes, un petit coin où ils pussent
s’assembler, et de consacrer même leurs demeures particulières à la réunion des élèves, aux
leçons et aux examens.
Rappelez-vous, mon cher ami, que cet état de choses a duré plus de deux ceuls ans.
L’UNION MÉDICALE.
435
Cette discussion n’est pas finie, et les orateurs qui restent à entendre nous paraissent
disposés à soutenir les opinions de M. Velpeau.
Amédée Latour.
CLINiaUE MÉDICALE.
DE L’IK0GII1.ABILITÉ DU TCBERGCLE^
Note lue à la Société médicale des hôpitaux, dans la séancé du 28 février 1866,
Par M. Hérard, médecin de Lariboisière.
Vous vous rappelez, Messieurs, que, dans une récente communication à l’Acadé¬
mie de médecine, M. le docteur Villemin, professeur agrégé au Val-de-Grâce, annon¬
çait avoir réussi à inoculer à des lapins la matière tuberculeuse recueillie sur des
phthisiques, et formulait les propositions suivantes :
La phthisie pulmonaire (comme les maladies tuberculeuses en général) est une
affection spécifique.
Sa cause réside dans un agent inoculable.
La tuberculose appartient à la classe des maladies virulentes, et doit prendre place,
dans le cadre nosologique, à côté de la syphilis, mais peut-être plus près de la morve
et du farcin.
Désireux de vérifier par nous-mêmes le fait expérimental qui servait de base à
des conclusions aussi imporlantes qu’inatiendues, nous avons, M. Corhil et moi, pra¬
tique quelques inoculations, et quoique nos expériences n’aient pu être aussi prolon¬
gées que nous l’eussions voulu, les résultats néanmoins qu’elles nous ont donnés
nous ont paru assez remarquables pour vous être communiqués. Disons de suite que
ces résultats sont confirmatifs de ceux dè M. Villemin.
Nous avons soumis à l’expérimentation sept lapins âgés d’environ 6 semaines.
Six d’entre eux ont été placés dans une grande caisse rectangulaire où ils pouvaient
se mouvoir et respirer à l’aise. Le septième a été laissé en liberté. Sur celui-là, ainsi
que sur un des six autres, aucune inoculation n’a été pratiquée. Des cinq restants,
trois ont été inoculés exclusivement avec la matière des granulations tuberculeuses
C’est ce dont font foi les Commentaires manuscrits conservés dans la bibliothèque de la
Faculté de médecine de Paris, — admirables recueils, au nombre de vingt-quatre volumes,
protégés par leur solide reliure primitive, qui renferment Thisfoire de nos Écoles depuis
l’année 1395 jusqu’en 1786, et qui ne laisseraient rien à désirer si cette collection, d’un prix
inappréciable, n’était veuve de son premier volume, c’est-à-dire de tout ce qui concerne la
Faculté depuis son origine jusqu’à cette année 1395. Qu’est devenu ce premier volume ? Nul
ne le sait. Mais si un jour on le retrouvait, soit dans des collections étrangères, soit dans
quelque vente publique de Paris, ce ne serait pas trop le payer que de le poser respectueuse¬
ment dans le plateau d’une balance et de couvrir d’or l’autre plateau jusqu’à parfait équilibre.
Quoi qu’il en soit, les deux premiers volumes de ces Commentaires constatent que jusqu’au
5 mars là81, la Faculté de médecine de Paris ne possédait pas de lieu déterminé pour se
réunir. Ses assemblées générales, ses comices, elle les tenait, soit au couvent des Malliurins,
qui voulait bien mettre à sa disposition une chaire ornée d’un pupitre, soit à Saint-Éloy, à
Saint-Yves, à Sainte-Geneviève-la-Petite (des Ardens), à Saint-Julien-le-Pauvre, ou à Notre-
Dame, autour du grand bénitier de l’antique métropole. Ses exercices, ses leçons, ses examens,
elle les faisait dans la propre maison du doyen ou dans celle de l’ancien.
Au reste, son personnel n’était pas considérable. Je prends au hasard l’année 1Z|65, et
je trouve quatorze docteurs régents, c’est-à-dire tout le Corps médical de Paris, un doyen et
deux bedeaux, un grand et un petit.
Son mobilier ne tenait pas non plus beaucoup de place, n'étant composé que de deux
coffres, de plusieurs clefs, dont six à usage inconnu , de quelques registres contenant les
privilèges, d’un sceau attaché à une chaîne d’argent, d’une masse qui fut d’abord de bois,
puis d’argent, enfin d’une bibliothèque ornée de douze volumes,
436
L'UNION MÉDICALE.
grises, demi-transparentes ou opaques, jaunâtres, recueillies sur le péritoine et les
plèvres d’un phthisique. Pour les deux derniers, nous nous sommes exclusivement
servis de la matière caséeuse extraite avec précaution des poumons, matière caséeuse
qui est considérée encore par la majorité des médecins comme le type du tubercule,
mais qui, pour nous, n’est en réalité qu’une pneumonie catarrhale arrivée à la période
régressive graisseuse (pneumonie caséeuse).
L’inoculation a été pratiquée deux fois, le 12 décembre et le janvier, suivant
le procédé opératoire indiqué par M. Villemin. Avec un bistouri à lame étroite , nous
avons fait une ponction sous-cutanée vers la base de l’oreille, et dans la plaie ainsi
produite nous avons insinué de petits fragments des substances indiquées plus haut,
fragments que nous désagrégions préalablement en les triturant avec la pointe de
l’instrument.
Les sept lapins, placés dans une vaste cave suffisamment aérée et convenablement
nourris, ont été sacrifiés, il y a une quinzaine de jours, environ deux mois après la
première inoculation. Or, voici les résultats que nous a fournis l’examen des organes :
1® Les deux lapins, auxquels aucune inoculation n’avait été pratiquée, ne nous
ont présenté aucune lésion des poumons et des autres viscères que l’on pût rapporter
à la tuberculose.
2® Le résultat a été également négatif pour les deux lapins auxquels avait été ino¬
culée la matière caséeuse pulmonaire.
3® Quant aux lapins inoculés exclusivement avec la matière des granulations, deux
d’entre eux (le troisième étant réservé pour une expérimentation plus prolongée)
nous ont offert dans les poumons des lésions manifestement tuberculeuses, quoique
encore peu avancées.
Ces lésions consistaient en un groupe de plusieurs petites granulations semi-trans¬
parentes, dures, grises, se coupant facilement, donnant une section plane avec des
parties un peu opaques au centre. Leur tissu, assez résistant, était composé de très-
petits noyaux sphériques, agglomérés, réunis par une matière granuleuse ou par des
fibres. Ces granulations ressemblaient exactement à celles de l’homme, et en même
temps M. Cornil a pu s’assurer qu’elles étaient identiques, pour l’aspect extérieur et
pour la composition histologique, à celles que contenaient les poumons des lapins
inoculés par M. Villemin, et mis obligeamment à notre disposition.
Il n’était pas moins ennuyeux, coûteux même, à chaque renouvellement de décanat (tous
les ans, au mois de novembre) de faire transporter ces choses-là chez le nouveau doyen élu,
qui en était responsable , et de faire voyager le corps de la Faculté et les élèves dans les
églises, dans les monastères, dans la maison du chef de l’École, dans celle de l’ancien, et
même aux domiciles des docteurs régents, qui prenaient chacun à charge un élève pour
former son éducation médicale et pour le préparer aux examens qu’il avait à subir.
Nous savons la somme qui était donnée aux porteurs qui, tous les ans, faisaient passer la
bibliothèque de la Faculté, de la maison du doyen sortant dans celle du doyen entrant.
Cette somme était fixée à deux sous, que le commissionnaire du coin prélevait à cette époque-
là pour sa peine. Deux sous! c’est-à-dire environ 3 fr. 50 c. Il fallait qu’il y eût plusieurs
voyages à faire, peut-être trois, à un franc la course; car nos vénérables pères n’étaient
riches que de gloire ; plusieurs fois ils avaient été obligés d’engager leurs livres, leur bien-
aimée masse d’argent; et pour éviter à l’avenir ces désagréments, pour établir l’équilibre de
leur maigre budget, ils étaient tenus à faire les plus grandes économies.
Leurs dépenses étaient relativement considérables, sinon par les mises ordinaires, du
moins par les mises extraordinaires, non prévues, et qui mettaient souvent le doyen dans le
plus grand embarras. Les cérémonies religieuses, surtout, absorbaient de fortes sommes de
la part d’un corps essentiellement ecclésiastique, et qui, tout en étant séparé de fait de
l’Université, s’y trouvait rattaché par des liens indissolubles et était forcé d’en suivre les
lois, les règlements et les coutumes. Voici pour une année (e bilan de ce que coûta celle foi
fervente aux bénédictions d’en haut :
L’UNION MEDICALE.
437
Le lobe inférieur du poumon chez l’un des deux lapins était fortement conges¬
tionné dans une assez grande étendue, et les parties voisines des granulations ren¬
fermaient de grandes cellules épithéliales en multiplication endogène et des leuco¬
cytes.
En outre, sur ce même lapin on apercevait sous la peau, au côté droit du cou (côté
de l’inoculation), comme un chapelet de gros ganglions ramollis et jaunâtres. L’un
de ces ganglions mesurait environ 1 centimètre 1/2 en longueur. Leur tissu pulpeux,
opaque, s’écrasait en une bouillie caséeuse, épaisse, et au microscope on y recon¬
naissait, avec la substance fibroïdequi forme la trame du ganglion, des cellules lym¬
phatiques, noyaux ou petites cellules, plus grosses en général qu’à l’état normal, et
infiltrées de fines granulations protéiques et graisseuses.
Le péritoine renfermait beaucoup de vers vésiculaires, et le foie d’un des deux
lapins montrait de petits points jaunes et gris, qu’au premier abord, ainsi qu’en a fait
la remarque M. Villerain, aurait pu prendre pour des granulations tuberculeuses,
mais où l’examen microscopique permettait de découvrir les œufs parfaitement recon¬
naissables d’helminthes parasites, très-communs chez les lapins.
Les lésions que nous venons de décrire étaient trop peu étendues et trop peu avan¬
cées pour produire des troubles fonctionnels bien caractérisés ; et d’ailleurs, l’histoire
des maladies du lapin, et en particulier de la tuberculose pulmonaire, n’a pas, que
nous sachions, beaucoup attiré jusqu’ici l’attention des médecins vétérinaires.
Ce qui paraît à peu près démontré, c’est que le lapin peut devenir tuberculeux
comme la plupart de nos animaux domestiques, et que, dans certaines irritations de la
muqueuse des voies respiratoires , plus encore que dans la tuberculisation, il tousse
en produisant une sorte d’éternument.
Nos lapins ne toussaient pas; l’un d’eux, celui chez lequel les lésions étaient le
plus prononcées, nous a semblé avoir la respiration gênée; tous deux avaient nota¬
blement maigri, et tous deux présentaient une eschare assez profonde au niveau de
la partie supérieure de la cuisse. Cette eschare était-elle le résultat d’un trouble
nutritif ou de toute autre cause? Nous l’ignorons. Ce que nous pouvons seulement
dire, c’est qu’aucun des autres lapins , inoculés ou non, n’offrait une semblable
lésion.
Les faits qui précèdent nous paraissent démontrer, comme l’a signalé M. Villemin,
Quatre messes célébrées au nom de l’Université. . . 14 s. 3 d. ( 20 fr.)
Processions de la Faculté à Sainte-Geneviève. ... 14 s. 2 d. ( 20 fr.)
Luminaire . 4 1. 8 s. (120 fr.)
Messes mensuelles . 5 1. 5 s. 1 d. (157 fr.)
Autres messes, obils, etc . 10 1. 9 s. 1 d. (304 fr.)
Total. ..... 19 1. 50 s. 7 d. (621 fr.)
C’était bien pis lorsque, ce qui arrivait souvent, la Faculté avait des procès sur les bras.
En cette année 1465, elle en eut un, précisément, très-important, contre le chancelier de
l’Église de Paris, qui, voulant imiter l’exemple malheureux d’un de ses prédécesseurs, Guil¬
laume Bernard, dit de Narbonne, chancelier de la même Église en 1330, avait prétendu
changer, de sa propre autorité, l’ordre de réception à la licence, de neuf bacheliers, c’est-à-
dire s’immiscer dans toutes les affaires de l’Université, peser sur des questions de scolarité,
enfreindre, selon le bon plaisir, les statuts des Facultés, et disposer du mode de présen¬
tation des rotules. C’est effrayant la quantité d’exploits de monitoires, minutes d’appels, inti¬
mations, etc., que maître Michel de Pons, Guillaume 'Vincent, Denis Le Comte, Philippe
Estocart, notaire, tous gens de la basoche, eurent à rédiger au grand détriment de l’escar¬
celle de la Faculté. Aussi, dut-elle admirer la générosité de l’avocat Robert Tuleu, et de
l’Ofldcial de Paris, qui ne voulurent accepter aucune rétribution pour leurs conseils judi¬
ciaires, et qui se contentèrent, le premier d’un pain de sucre valant 15 sous 8 deniers
(23 fr.), et le second d’un autre pain de sucre payé 13 sous (19 fr).
La Faculté avait trouvé encore un moyen ingénieux de manifester sa reconnaissance envers
ceux qui la servaient avec tant de générosité : c’était de les inviter à dîner. L’occasion s’en
438
L’UNION MÉDICALE.
que le tubercule est inôculable de l’homme au lapin. Mais, en même temps, ils nous
permettent d’établir une distinction, que nous croyons capitale dans l’histoire de la
tuberculisation, entre la granulation, lésion spécifique, caractéristique de la tubercu¬
lose, et les produits inflammatoires caséeux qui, au poumon, se développent autour
d’elle. L’une est inoculable ; les autres, si notre manière de voir se confirme, ne le
sont pas. Nous pensons que cette distinction, fondée sous beaucoup d’autres rap¬
ports, a une importance réelle, et que, dans le cas particulier, elle pourra servir à
expliquer les faits contradictoires qu’on ne manquera pas d’opposer aux expériences
de M. Villemin.
Nous ne suivrons pas notre savant confrère dans les considérations nosologiques
auxquelles l’a entraîné son intéressante découverte. Nous n’examinerons pas jusqu’à
quel point les idées généralement reçues sur la nature de la phthisie pulmonaire, sur
sa non-contagion, etc., doivent en être modifiées. Nous croyons que cette discussion
serait aujourd’hui prématurée et qu’elle ne pourra venir utilement que lorsque de
nouvelles expériences d’inoculation auront été tentées sur diverses espèces d’ani¬
maux. Ce que nous avons voulu pour l’instant, c’était vérifier par nous-mêmes
l’exactitude du fait expérimental, point de départ des recherches ultérieures, et,
comme nous l’avons dit, ce fait nous paraît à l’abri de toute contestation.
OBSTÉTRiaUE.
EIXPULSIOIV ET EXTBAGTION HEUREUSES D’UN FOETUS ENTIER EXTRA-UTÉRIN A TRAVERS
IBS PAROIS ABDOKIINALES ^
Par M. Martin.
La femme S..., âgée de 3â ans, avait facilement accouché d’une fille vivante il y a neuf
ans, et se porta bien depuis. En février 1861, les règles ne reviennent pas, et les symptômes
ordinaires d’une grossesse se manifestent. Pendant l’été se développe un gonflement œdé¬
mateux assez considérable des pieds, et en octobre se font séntir les contractions; mais le
travail ne s’établit pas.
Elle fait appeler un médecin accoucheur qui reconnaît une grossesse abdominale en sen¬
tant distinctement derrière les parois abdominales les parties fœtales et leurs mouvements.
présentait souvent ; car, par une habitude qui a duré longtemps, il ne se passait aucun acte
public des Écoles, aucun examen, aucune thèse, aucune réception, aucune reddition de
comptes, qui ne fussent suivis d’un repas dont la splendeur était en rapport avec la
richesse de ceux qui régalaient, et qui était donné, soit chez le doyen, soit chez l’Ancien,
soit chez le président de l’Acte, soit enfin dans une taverne, pourvu que cette dernière fût
réputée pour être un lieu honnête. Le menu d’aucunes de ces agapes ne nous est parvenu,
mais on peut assurer sans crainte que si elles furent d’abord modestes, mal ordonnées, et
non pas sans danger pour la raison et la dignité des convives, les palais les plus délicats
finirent par ne plus rien trouver à redire; car, par un décret spécial (11 février 1466), la
docte et bien avisée compagnie ordonna que dorénavant plusieurs docteurs seraient députés
pour aller déguster les vins, constater la bonté des victuailles, et que les bacheliers, qui
régalaient, ne seraient tenus qu’à la fourniture de deux quartes de vin.
Mais, mon cher ami, la Faculté de médecine de Paris ne pouvait vivre toujours ainsi, sans
asile, sans lieu déterminé. Le couvent des Mathurins où elle se réunissait le plus habituel¬
lement, ne la recevait pas gratis, et il arriva un jour que les docteurs, poussés à bout par
l’avarice et par l’irréligion des moines {ob eorum avaritiam et irreverentiam erga Deum)
résolurent de secouer ce joug incessant, et se déterminèrent à avoir une maison à eux. Ils
possédaient bien, depuis le 24 mai 1369, une misérable bicoque située tout près de la rue
du Fouarre, rue des Rats, célèbre dans tout Paris par le nombre de ces aimables rongeurs
qui la hantaient :
Et puis en la rue des Ras
Où il a maint souris et ras.
L’UNION MÉDICALE.
439
Avec la disparition des contractions et la cessation progressive des mouvements fœtaux se
montre une faiblesse comme paralytique des extrémités inférieures qui empêche la malade,
dont le ventre reste développé, de quitter le lit. Après l’emploi de divers remèdes, elle peut
de nouveau marcher dans l’été 1863, de telle sorte que, pendant les années 1863 et 186Zi,
elle peut même faire de grandes promenades et s’en trouve bien. Mais, dans l’hiver de 1864
à 1865, se déclarent de nouvelles douleurs abdominales accompagnées de fièvre; la malade
maigrit et devient si faible qu’il lui faut garder le lit, tandis qu’il se développe peu à peu
deux tumeurs grosses comme de fortes noix dans la région ombilicale et font saillie. Le
10 janvier, la tumeur supérieure .crève et laisse échapper un liquide purulent fétide ; quel¬
ques jours après, le pied droit d’un fœtus se présente à l’ouverture. Peu à peu, mais très-
lentement, et au milieu d’une fièvre permanente, cette ouverture s’agrandit dans le courant
des mois suivants, et laisse passage à l’autre pied et au siège; il continue à s’écouler un
liquide d’une fétidité épouvantable.
Lorsque le docteur Martin voit la malade pour la première fois, le 10 mai 1865, il trouve
le siège de l’enfant d’un blanc pâle, macéré, avec la fesse gauche, ainsi que le pied gauche
et la main gauche, faisant une saillie d’au moins 1 pouce 1/2 hors de l’ouverture dont le
diamètre était de plus de 2 pouces. Une deuxième ouverture ulcérée, plus petite, se trouve
à 1 pouce au-dessous de la première et ne fournit que du pus fétide. Bien que la malade
soit très-épuisée et tourmentée par l’odeur repoussante de ce liquide, on ne parvient cepen¬
dant pas à la décider à une tentative d’extraction. Enfin, le 1" juin 1865, après que les deux
ouvertures se furent réunies en une, et lorsque les hanches, les extrémités inférieures, ainsi
qu’un avant-bras, eurent été propulsés à 5 pouces environ hors des parois abdominales, la
malade permit que l’on attirât le tronc et la tête : cette extraction ne présenta aucune diffi¬
culté ; seulement les os du crâne étaient détachés, et l’on fut obligé de les extraire un à un
de la cavité noirâtre et volumineuse dont les parois étaient comme granuleuses. Après avoir
bien nettoyé cette cavité, on la remplit de coton et on renouvelle le pansement tous
les jours. Dans l’espace de quatre semaines, elle s’était réduite au volume d’une noix, et la
malade guérit complètement quelques semaines plus tard. Le fœtus, conservé au Musée, avait
les dimensions d’un enfant presque à terme : la peau et les muscles avaient subi la dégéné¬
rescence graisseuse; les diverses parties se séparaient facilement les unes des autres. (Mo-
naUsch. fur Geburtsh., novembre 1865.)
Trad. du D* Gustave Lauth.
Mais l’espace était loin d’être suffisant. Et, d’ailleurs, le petit bâtiment, vermoulu, tom¬
bant en ruine, balayé souvent par les inondations de la Seine, si fréquentes à cette épcTque-
là, n’était pas assez sûr pour abriter les vénérables têtes sur l’intégrité desquelles reposait
la santé publique; car les inondations du fleuve, impossibles aujourd’hui à cause de l’ex¬
haussement considérable du sol qui forme le quai de Montebello, se renouvelaient à chaque
instant dans cet endroit-là comme ailleurs. Jusqu’au commencement de notre siècle, époque
de la formation de ce quai, il faut vous représenter le pavé de la rue de la Bûcherie presque
de niveau avec les hautes eaux de la Seine. A la place du quai, élevé d’eau moins 2 mètres
au-dessus du quartier de la place Maubert, il y avait un chemin de halage d’où l’on pouvait
descendre par quelques marches sur le bord de la rivière; c’était, enfin, un coin « de ces
bords chéris de la Seine, » comme on en voit tant le long de son cours, en dehors de la
grande ville.
En feuilletant les Registres-Commentaires, on assiste alors à un spectacle vraiment gran¬
diose! Cette pauvre Faculté, sans argent, sans ressources, sans secours étranger, a juré de
vivre chez elle, sous un toit à elle, de fouler un morceau de terre qui lui appartînt, d’offrir
à ses chers élèves un asile où elle pût leur infuser la science, à ses bedeaux, une résidence
digne de leur emploi, de se bâtir une chapelle où elle pût prier Dieu sans bourse délier, de
ranger ses douze livres sur de bons et solides rayons, et de les préserver des vols au moyen
de chaînes de fer. Son ambition incroyable va jusqu’à rêver un théâtre anatomique, un petit
jardin botanique, qu’elle aura là sous la main, et qui lui évitera de longues courses dans les
plaines de Gentilly. Comment fera-t-elle pour subvenir aux dépenses énormes qu’occasion¬
nera la réalisation de ce rêve enchanteur? Elle n’en sait rien ; mais, n’importe! elle se met
à l’œuvre; elle impose aux licenciés nouvellement élus une certaine redevance; elle permet
440
L’UISIOiN MÉDICALE.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 6 Mars 1866. — Présidence de M. Boüchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet ;
1° Deux rapports d’épidémie par MM. Denis Dumont (de.Caen), et Desfossés-La gravière
(de Boussac).
2” Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le département de la
Creuse, en 1865.
La correspondance non officielle comprend :
1“ Des lettres de MM. Félix Voisin et Roux (de Brignolles), qui se présentent comme can¬
didats pour la place vacante d’associé national.
2° Une note de MM. Hérard et Cornil , sur l’inoculation à des lapins de la substance
tuberculeuse des poumons. (Corn. MM. Louis, Grisolle et Bouley.)
3” Quelques considérations sur les revaccinations, par M. le docteur Gustave Goupil, mé¬
decin aide-major à l’hôpital militaire de Metz. (Corn, de vaccine.)
4“ Une note sur les propriétés thérapeutiques de l’Eucalyptus globulus , par M. Ramel.
(Corn, des remèdes secrets et nouveaux.) '
5° Une lettre de M. Marchal (de Calvi), sur le traitement du cancer par te suc gastrique.
6" Des considérations sur le procédé de vaccination, dit procédé napolitain, par M. le doc¬
teur Bouteiller, de Rouen.
M. DE Kergaradec dépose sur te bureau de l’Académie, au nom de l’auteur, M. Druhen,
de Besançon, un ouvrage intitulé : Du tabac, son influence sur les facultés intellectuelles et
morales.
M. Vernois présente, au nom de M. le docteur Gallard, une brochure sur l’aération, la
ventilation et le chauffage, considérés au point de vue de l’hygiène hospitalière.
M. Barth dépose sur le bureau, au nom de M. Mattéi, un nouveau stéthoscope de
trousse. Voici la note jointe à cet instrument :
En médecine comme en obstétrique, dit M. Mattéi, l’application de l’oreille sans instru-
aux bacheliers de verser dans la caisse commune l’argent qu’ils dépensaient habituellement
aux festins offerts aux maîtres; elle compte, non sans raison, sur des legs testamentaires
faits par des régents tels que Jacques Despars, Henri Thiboust, Jean Lagrenays, Évrard de
Conty, Jean Épiscopi, etc. ; elle commencera par acheter un terrain près de sa vieille bicoque ;
elle y mettra les maçons, dont, par faute d’argent, elle sera obligée d’arrêter l’ardeur au
moment où les murs riront agréablement à fleur de terre. Puis, quelques écus aidant, elle
fera continuer le bâtiment. Dieu soit loué! La petite maisonnette est bâtie au bout de quatre
ansi Salut à ce premier berceau de la Faculté de médecine de Paris! salut à ce premier âge
des Écoles de la rue de la Bûcherie!
Vous allez voir tout à l’heure, mon cher ami, les évolutions qu’elles ont subies, les peines
inouïes que nos pères se sont données. Vous verrez la Faculté passer deux cent soixante-
quinze ans avec les maçons, les terrassiers, les plombiers, les charpentiers, rapiécer à chaque
instant ses bâtiments qui se dégradaient aisément dans un endroit si près du fleuve, être
menacé de voir tout cela crouler sur elle, demander en vain au pouvoir un asile, recevoir
l’aide inespérée que lui offre généreusement un riche dignitaire de l’Église de Paris, conso¬
lider avec cela son gîte branlant sur sa base, se bâtir un théâtre anatomique qui a passé dans
le temps pour un chef-d’œuvre; et, au bout de tout cela, être forcée, pour ne pas être
écrasée par la chute des murailles ou par celle des poutres vermoulues, d’aller se réfugier
dans les antiques Écoles de droit de la rue Saint-Jean-de-Beauvais.
Ah! l’on comprend le sentiment d’orgueil qui anime Riolan lorsque, répondant à Cour¬
taud, médecin de Montpellier, il écrit ceci dans ses Curieuses recherches, etc. (p. 19) :
M Nostre Eschple a esté fondée et entretenue aux despens des médecins particuliers qui
ont contribué pour la bastir : Elle n’a pas eu pour fondateurs, ny les rois de France, ny la
L’UxNlOiN MÉDICALE.
441
ment sur la partie qu’on veut explorer suffit à l’auscultation dans l’immense majorité des
cas ; mais elle est insuffisante dans d’autres. Comment bien ausculter, en effet, sans stéthos¬
cope les vaisseaux du cou ? comment bien préciser les bruits de tel ou tel orifice du cœur ?
comment pouvoir trouver dans la cavité abdominale un bruit faible et profond, tel que celui
du cœur fœtal dans les premiers mois de la grossesse ou à une époque plus avancée, lorsque
le fœtus a le dos tourné en arrière? Ces cas, et bien d’autres encore, rendent l’usage du
stéthoscope indispensable ; et cependant on dirait que, pour la pratique civile surtout, cet
usage va en se perdant.
Les motifs principaux de ce fait sont assurément le volume et la forme incommodes de
cet instrument; ainsi, peu de médecins supportent constamment dans les poches de leurs
habits un corps aussi anguleux et aussi développé que le sont les stéthoscopes ordinaires.
Ceci fait qu’à moins de difficultés prévues d’avance, on laisse l’instrument à la maison ; et sou¬
vent on ne l’a pas quand on en aurait un besoin pressant. L’obstétrique offre ces cas encore
plus souvent que la médecine ordinaire ; de sorte que l’application simple de l’oreille ne
permet d’apporter alors qu’un diagnostic peu exact ou nul.
Ayant senti de bonne heurecette nécessité, j’ai tâché d’yremédierpar un stéthoscope métal¬
lique très-réductible que j’ai décrit, en 1855, dans mon Essai sur l' accouchement physiologique ;
mais quoique cet instrument soit le plus réductible des stéthoscopes que je connaisse, dix
ans d’expériences m’ont prouvé qu’il est encore trop gros. Gomme tant d’autres, j’ai négligé
de le porter toujours à la poche, ce qui me l’a fait manquer souvent lorsque j’en avais un
besoin impérieux.
Cet inconvénient m’a fait rechercher un stéthoscope qui puisse se placer dans une trousse
ville de Paris, desquels elle n’a jamais reçeu aucune gratification en argent pour la bastir,
doter et entretenir; en quoy elle ressemble de tant mieux à la vertu, dans Claudien,
laquelle est :
Divitiis animosa suis.
Elle n’a rien demandé aux rois ny à la ville de Paris. Cette Compagnie n’est point demeurée
oisive, mais continuellement a travaillé, soit en estudiant pour se rendre capable de servir
le public, soit en enseignant pour former des successeurs . Elle a enseigné la médecine
gratuitement, à ses despens . Elle a fait, dans la chapelle de ses Escholes, des fondations
d’obitspour le salut des âmes des médecins. De plus, elle entretient, depuis quatre cents ans
et davantage, le service de Nostre-Dame en toutes les testes de l’année, tant la veille que le
jour de la teste. Le jour de Saint-Luc, et le lendemain, deux grands services s’y font pour
les âmes des confrères trépassés. Il ne meurt pas un médecin de nostre Compagnie qui n’aye
un service solennel pour le salut de son âme, où se doivent trouver tous les médecins..... La
charité des médecins de Paris parais! en l’establissement qu’ils ont fait en leur Collège,
d’une congrégation de médecins deux fois la semaine, le mercredy et le samedy, pour
donner conseils et remèdes gratuitement à tous venants, pauvres et nécessiteux, à leurs
despens, de quoy ils ne sont pas quittes envers un apotiquaire, qui fournit tes drogues, pour
deux mil livres par an . Ce n’est pas son intérest, c’est celui du public qui fait parler
nostre Eschole, et qui la touche. Quelque chose qui arrive, elle fera toujours son devoir;
elle assistera toujours tes malades avec autant de générosité que de suffisance et de soin, et,
si le siècle est ingrat pour elle, elle sçait qu’il y a là haut un Juge qu’on ne peut tromper, et
qui garde aux gens de bien des récompenses immortelles... »
442
L’UNION MÉDICALE.
ordinaire, l’inséparable de tout médecin et de tout chirurgien. Cet instrument, je viens enfin
de le trouver, il n’a qu’un demi-centimètre d’épaisseur sur une longueur de 13 centimètres
(V. la figure AB grandeur ordinaire). C’est M. Mathieu qui a été chargé de l’exécution.
Je vais décrire cèt instrument en peu de mots ; mais pour prévenir les objections, je dois
dire quelles sont les conditions que l’expérimentation m’a recommandées dans la construc¬
tion des stéthoscopes.
La longueur de l’instrument, la nature des substances solides dont il est composé, et la
forme de cet instrument, sont d’un intérêt secondaire. La plus importante des conditions est
la présence de deux voies de communication entre l’oreille et le corps qu’on veut explorer ;
une de ces voies est le corps solide dont le stéthoscope est composé ; l’autre voie est la
colonne d’air circonscrite par le corps du stéthoscope lui-même. Voici maintenant comment
j’ai concilié ces conditions avec la réductibilité du stéthoscope, de manière à pouvoir le placer
dans une trousse ordinaire.
La plaque auriculaire et le cercle qu’on place sur le corps à explorer sont fixés aux extré¬
mités d’une tige métallique avec laquelle ils s’articulent par le moyen d’une charnière.
Quand on veut fermer l’instrument pour le mettre dans la trousse, on n’a qu’à placer les
deux plaques parallèlement à la tige (V. la fig. A B) ; quand on veut ouvrir l’instrument pour
s’en servir, on n’a qu’à les placer perpendiculairement à la tige (V. G D E F). Un tube en
caoutchouc, en forme d’entonnoir, est attaché aux deux plaques terminales, de manière à
emboîter la tige centrale et les charnières, tout en laissant un espace libre pour la colonne
d’air qui doit arriver à l’oreille. Ce caoutchouc se plisse et s’aplatit lorsque l’instrument est
fermé ; il se dilate et s’arrondit lorsqu’il est ouvert.
Pour donner à l’instrument une fixité indispensable, soit lorsqu’il est ouvert, soit lorsqu’il
est fermé, on a placé dans la tige montante des pointes qui entrent dans les plaques et ren¬
dent tout mouvement impossible. L’instrument est alors comme s’il était composé d’une
seule pièce. Pour ouvrir et fermer cet instrument, il faut par conséquent tirer légèrement
d’abord sur les plaques, de manière à sortir les goupilles, puis repousser ces plaques dans
la nouvelle position qu’on donne à l’instrument. La tension du caoutchouc, du reste, favo¬
rise la rentrée des tenons, et par conséquent la fixation de l’instrument.
Tel que je viens de le décrire, mon stéthoscope me sert aussi bien que les stéthoscopes
ordinaires ; mais si on voulait le rendre encore plus sensible on le pourrait sans changer ni
son volume, ni sa forme : on n’aurait pour cela qu’à faire passer la lame de caoutchouc sur
les plaques terminales, de manière à renfermer le squelette métallique dans un espace clos
de toute part. Un petit robinet placé sur le tube enveloppant (V. la figure l) permettrait, en
soufflant par ce robinet, de condenser beaucoup d’air dans l’espace intérieur, et la transmis-
Au reste, en cet an de grâce 1866, les Écoles de médecine de la rue de la Bûcherie sont
encore debout, à peu de choses près, et forment l’angle de la rue de la Bûcherie et de la rue
de l’hôtel Colbert (anciennement des Rats); mais elles ont subi de singulières mascarades.
Depuis que nos vénérables pères l’ont abandonné (1775), le temple d’Esculape est devenu
lavoir public, buanderie, estaminet, tapis-franc, garni, chambrées, lupanar à vingt sous la
séance; le sol foulé par Fernel inondé d’eaux immondes! la chaire anatomique de Riolan
occupée par un mauvais billard! à la place du recueillement de la science, le bruit des
battoirs, le choc des carambolages, le vin bleu, le pichet, les quolibets, les rires, les gau¬
drioles! le bureau des bedeaux, vigilants gardiens des droits et de la dignité de la Faculté,
surmonté d’un numéro d’inscription à la police! la chapelle où les docteurs venaient pieu¬
sement entendre la messe, servant 'maintenant de misérable galetas!... C’est à ne pas s’y
reconnaître, et il est fort difficile, même avec les documents en main, de reconstituer ces
Écoles telles qu’elles étaient encore il y a une centaine d’années, de les dégager des construc¬
tions parasites qui y sont de tous côtés plaquées, d’enlever des pièces d’arlequin bizarrement
cousues sur une robe noire.
Je n’ai pas craint, mon cher ami, pour voir clair dans ce dédale, d’en visiter bien des fois
tous les coins, et, pour m’attirer la haute protection de tous ses hôtes présents, de me fau¬
filer entre les rangs des laveuses, de trinquer avec le maître d’un garni, de payer par-ci par-
là quelques déjeuners, pris, bien entendu, sur place, et de visiter même le fameux bureau
des bedeaux, le n“ 13. J’ai eu le soin, préalablement, de faire une ample moisson de rensei¬
gnements dans les Registres-Commentaires de la Faculté, où se trouvent consignés toutes les
délibérations des Écoles, tous les comptes de dépenses, depuis les quelques sous donnés au
L’UNION MÉDICALE.
443
sibilité des bruits augmenterait en raison de la tension de la cavité élastique dont il est
formé.
Hiffelsheim avait essayé quelque chose d’analogue, en plaçant au bout d’un long tube en
caoutchouc une poche qu’on pouvait insuffler à volonté, mais cet instrument, sans atteindre
le but désiré, offrait des inconvénients qui l’ont fait écarter de la pratique.
M. Larrey présente : 1“ Au nom de M. Fort, un Manuel d’anatomie descriptive , de dis¬
section et d'embryologie. — 2° Un travail manuscrit de M. le docteur Daga, sur les varioles
et les varioloïdes observées à l’hôpital militaire de Lille. — 3” Deux photographies représen¬
tant le crâne qu’il a mis sous les yeux de l’Académie dans la dernière séance.
M. Barth dit à ce sujet qu’il est mort, il y a trois jours, dans son service, à l’Hôtel-Dieu,
un jeune homme phthisique, portant une loupe à la tête, et qui présentait une perforation
des os du crâne, au niveau de celte tumeur.
Sur la demande de M. Larrey, il est nommé une commission composée de MM. Larrey et
Barth pour l’examen de ce fait et des faits analogues dont la publicité provoquerait la com¬
munication.
M. Ch. Robin met sous les yeux de l’Académie des fragments de muscles qui ont été
envoyés par M. le professeur Virchow à M. Oniraus, interne des hôpitaux. L’un de ces
fragments appartenait à un homme mort à la suite de l’infection trichineuse. On remarque
dans les interstices des fibres musculaires de petits points blanchâtres qui sont les kystes
contenant les trichines. Le deuxième fragment de muscle provient d’un porc trichiné. Les
trichines, ici, ne sont pas renfermées dans des kystes ; elles ne sont visibles qu’à la loupe
et sont disséminées dans le tissu musculaire lui-même.
M. J. Guérin fait part à l’Académie d’une lettre qu’il a reçue de M. le docteur Carenzi,
vice-conservateur de la vaccine à Turin, en réponse aux critiques que M. Depaul a faites de
ses expériences sur la vaccination animale.
« En lisant les Comptes rendus de l'Académie de médecine, dit l’auteur, j’ai été péiiible-
ment étonné du nouveau genre d’argumentation que M. Depaul a dirigé contre le petit
nombre de nos expériences et de nos observations sur la vaccination animale, ou rétro-vac¬
cination. On dirait que les croyances scientifiques de M. Depaul n’ont d’autre source qu’une
malheureuse prévention ; c’est un système que je n’imiterai pas.
« Je ne crois pas devoir répondre aux suppositions gratuites qui constituent toute l’argu¬
mentation de M. Depaul. Je me bornerai à déclarer que mes expériences sur la vaccination
pauvre diable chargé de nettoyer les forica des élèves, jusqu’aux fortes sommes allouées aux
architectes, aux maçons, aux charpentiers, anx couvreurs, aux sculpteurs, etc.
Je crois, après cela, avoir «empoigné » mon sujet, comme on dit : Il me semble bien voir
la scène, non pas vide, mais occupée par les acteurs; et m’est avis que Fernel lui-même ne
me démentirait pas si je pouvais lui rappeler que, le 6 avril 1560, alors qu’il était premier
médecin de Henri II, il s’est rendu, monté sur sa mule, aux Écoles de la rue de la Bûcherie;
que, arrivé au n° 15 actuel, il a piqué de l’éperon pour passer sous la porte gothique qui
servait alors d’entrée; que, parvenu dans la cour, il est facilement descendu de son roussin,
grâce à une borne taillée en escalier qu’on avait placée là exprès pour cet office, les carrosses
étant inconnus; qu’il fut reçu à la seconde entrée des Écoles par tous les maîtres présents,
doyen et bedeau en tête, qui le haranguèrent en latin avec force superlatifs ; que, introduit
avec cérémonie dans la salle inférieure (le lavoir actuel), il prit place à côté du doyen,
Antoine Tacquet, devant tous les docteurs et les bacheliers, et qu’il présida à une dispute
entre un récipiendaire et son président de choix; que, enfin, après la séance, l’archiâtre
royal fut reconduit jusque dans la cour, qu’il grimpa sur la borne, enfourcha son bidet, et
galopa vers le Louvre où l’appelaient ses hautes fonctions.
Je vous ai dit plus haut que, dès l’année 1369, la Faculté de médecine possédait, rue des
Rats, une petite bicoque qui ne lui servait de rien; cette bicoque occupait une portion du
lavoir actuel, la moitié occidentale environ. Prenez bien note de cela. C’est de ce point-là,
véritable berceau de nos Écoles, que s’irradieront tous les agrandissements que la noble
Compagnie fera dans la suite, achetant un lopin de terre ici, un masure là, mais toujours
autour de ce centre, de ce nid ; et lorsque, après une existence de trois cents ans, elle aura
assez d’argent pour se reconstruire des bàtimenls destinés à remplacer ceux qui croulent de
444
L’UNION MÉDICALE.
animale ont été faites avec le soin, la précision, la méthode, et j’ajouterai la loyauté, qui
doivent les rendre aussi concluantes que si, au lieu de dix, j’en avais fait des milliers.
« Je n’ai pas eu lieu de m’inquiéter sur la provenance du cow-pox de Naples, parce que
j’en savais la source irréprochable, que la date en était tout à fait récente, et qu’il avait été
introduit dans les tubes vaccinifères avec tout le soin désirable et suivant toutes les règles
de l’art. Je ne reconnais à personne le droit de mettre en doute la capacité et l’habileté du
directeur de la vaccine de Naples.
« M. Depaul affirme que, lorsqu’on prend du cow-pox dans de bonnes conditions, il réus¬
sit bien plus souvent que la vaccine humaine. Je ne sais pas de quelle espèce de cow-pox il
entend parler ; s’il parle du vrai cow-pox, du cow-pox pris à sa source primitive, à sa véri¬
table source, je suis parfaitement de son avis ; mais s’il parle du cow-pox résultant de la
rétro-vaccination, c’est-à-dire provenant de la vaccine humaine inoculée à la vache, et
reportée de la vache à l’homme , j’affirme positivement le contraire, non pas seulement
d’après mes propres expériences, dont le résultat a été jusqu’à présent presque tou¬
jours négatif, mais d’après les expériences et les observations des plus savants protecteurs
du système de la rétro-vaccination, Ceely, Bering, Gianelli, etc., lesquels affirment que le
vaccin humain inoculé à la vache, et reporté de la vache à l’homme, perd graduellement de
son efficacité. Quant à moi , je considère cette opinion comme parfaitement établie par les
faits, et je regarde comme une chose évidente l’infériorité de la force préservatrice de la vac¬
cination animale comparée au vaccin humain.
« Du reste, j’ai repris mes expériences sur la vaccination animale avec le concours de
M. le directeur de l’École vétérinaire de Turin et de M. Bassi, professeur de clinique à la
même École. J’en ferai connaître ultérieurement les résultats. »
M. le docteur Vleminckx, président de l’Académie de médecine de Belgique, transmet, par
l’intermédiaire de M. J. Guérin, quelques observations relatives à la loi qu’il a établie pour
les revaccinations.
Dans son dernier rapport sur la vaccine, M. Depaul dit, en parlant des travaux de M. Vle-
minckx : « Notre savant collègue avait conclu d’après un trop petit nombre d’expériences
(262 seulement, sur des individus de 10 à 60 ans). »
« C’est une erreur, dit M. Vleminckx : je n’ai pas conclu d’après mes premières expé¬
riences; je n’ai conclu définitivement qu’après que le chiffre de mes expériences s’était élevé
à 2,8àl. Cela résulte de mes communications successives à l’Académie, depuis le 27 sep¬
tembre 1862 jusqu’au mois d’octobre 1864, ainsi qu’on peut s’en assurer par le Bulletin de
l'Académie royale de médecine de Belgique. Dès 1862, le chiffre des revaccinations dans les
tous côtés, elle décrétera dans une célèbre réunion, que « jamais elle n’abandonnera le fond
des ayeux, » et qu’elle remettra sur un nouveau pied les bâtiments anciens.
Mais, mon cher ami, pour suivre sans grande fatigue ces agrandissements successifs, ces
efforts extraordinaires de la Faculté pour se créer des Écoles, il m’a paru nécessaire de
diviser ce long espace de temps (plus de trois siècles) en cinq périodes, sortes d’étapes
caractérisées par un fait capital, par des créations hors ligne, par des progrès qui forment
époque dans l’histoire de l’illustre Compagnie. Il était urgent aussi d’avoir un plan exact
des constructions telles qu’elles existent aujourd’hui. Je vous demande place ici pour ce
dessin qui a été gravé d’après la levée géométrique des lieux faite par un architecte distin¬
gué de Paris, M. De Saint-Vannes. (V. page 445.)
Vous remarquerez dans ce plan trois sortes de traits :
Le poché, qui indique les constructions les plus anciennes, le berceau de la Faculté.
Le trait avec hachures, qui se réfère aux constructions postérieures à l’année 1740.
La ligne simple, destinée à marquer les constructions d’une époque indéterminée.
La ligue ponctuée, qui vous donne les constructions toutes modernes, sortes de pièces
ajoutées aux vrais bâtiments des Écoles.
Voici, du reste, la légende de ce plan :
A. Bâtiment ancien des Écoles, servant aujourd’hui de lavoir public.
1. Fenêtres ogivales.
2. Porte intérieure des Écoles. Au-dessus se voit encore ta plaque de marbre destinée à
rappeler les bienfaits de Michel Le Masle des Roches.
B. Cour occupée aujourd’hui par une buanderie.
L’UNION MÉDICALE.
445
quatre prisons de Namur, de Gand, de Vilvorde et de Saint-Hubert, s’élevait à 2,018; en
186Û, les revaccinations pratiquées à la priiion de Saint-Bernard ont élevé le chiffre total à
2,841. »
L’importance des lois établies par M. Vleminckx , dit M. J. Guérin, et confirmées par un
nombre de faits aussi considérables, mérite qu’on les rappelle :
« 1“ La revaccinalion réussit d’autant mieux qu’elle est pratiquée à une époque plus éloi¬
gnée de la première insertion vaccinale ou d’une atteinte de variole ;
« 2° Jusqu’à l’âge de 25 ans, on peut généralement s’en passer;
« 3° A partir de cet âge, elle devient vraiment et de plus en plus préservatrice;
« 4" En supposant qu’elle n’ait pas réussi une première fois, ce n’est pas un motif pour
n’y pas revenir ultérieurement, rien ne prouvant qu’entre une première et une deuxième
réinsertion, la réceptivité ne soit pas revenue;
« 5“ La revaccination des élèves des écoles primaires, des pensionnats et des athénées est
inutile, aucun individu sur les 2,841 inscrits sur mes tableaux n’ayant manifesté, avant
15 ans, le retour de la réceptivité. »
Notre savant collègue explique d’ailleurs les contradictions apparentes qui ont pu être
opposées à ses principes par le seul fait aujourd’hui établi par un assez grand nombre de
vaccinateurs, que la préservation vaccinale est, toutes choses égales d’ailleurs, en raison du
nombre des inoculations réussies. Cette opinion, professée en Allemagne par Eichorn, en
Angleterre par Marson, en France par M. Boulogne, réunit aujourd’hui beaucoup d’autres
partisans.
M. Depaül : Je ferai remarquer que M. Carenzi ne répond pas aux objections que j’ai
adressées à ses expériences. J’ai dit qu’il s’était servi du vaccin recueilli au septième jour,
comme c’était la coutume à Naples; or, on sait aujourd’hui que le vaccin animal recueilli à
cette époque ne réussit que rarement.
En ce qui concerne les rectifications de M. Vleminckx, elles reposent sur des faits récents
dont je n’avais pas connaissance à l’époque où j’ai rédigé mon rapport. J’ai pris, dans la
Gazette médicale, la première communication de M. Vleminckx. De quelle date sont les
secondes, et où ont-elles été publiées?
M. J. Guérin : Elles datent de 1862 à 1864, et elles ont été communiquées à l’Académie
et publiées dans le Bulletin de l'Académie de médecine de Belgique aux époques correspon¬
dantes.
Pour ce qui est de M. Carenzi, il n’a dit nulle part avoir employé du vaccin recueilli au
septième jour : c’est une pure supposition de M. Depaul.
446
L’UNION MÉDICALE.
L’Académie devant nommer, dans la séance prochaine, les commissions de prix, M. le
Secrétaire perpétüel donne lecture des titres des divers mémoires pour les concours de
1866.
Les mémoires reçus pour les prix de l’Académié portent les épigraphes suivantes :
Prix de L'Académie. — N° 1. Il en est de nos opinions comme de nos montres, pas une
ne va de même, et tout le monde s’en rapporte à la sienne. » (Pope.) — N° 2. « Félix qui
potuit rerum cognoscere causas. »
Prix Capuron. — N° 1. « La science n’est pas comme Minerve, qui sortit tout armée du
cerveau de Jupiter : elle est fille du temps et de l’observation. » — N° 2. « Experientia
docet. »
Prix Godard. — N” 1. Recherches sur la dyspepsie iléo-cœcale, par M. Hip. Bachelet
(de Lyon). •— N" 2. De la fièvre bilieuse hématurlque observée au Sénégal, par M. Barthé¬
lemy Benoît , de Rochefort. — N° 3. « 1“ L’empirisme et l’expérimentation appliqués à la
thérapeutique ; 2° Le chemin et le champ de l’investigation sont ouverts à tout le monde ;
3“ Le travail, c’est le progrès partout et pour tous. » — N* h. Symptomatologie du cervelet,
par M. E. Bourillon, médecin adjoint à l’hôpital d’Aubugson. — 1N° 5. « Sine me, liber, ibis
in urbem. » (Ovide.) — N'’ 6. De la syphilis transmise par la vaccination, par M. le docteur
Alex. Viennois. — N“ 7. Étude sur l’alcoolisme pathologique, par M. le docteur E. Lance-
reaux. — N° 8. Du délire d’inanition dans les maladies, par M. Becquet.
(La suite de cette liste sera publiée dans le prochain numéro.)
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion sur le traitement des anthrax.
M. Briquet rappelle qu’il a suivi, pendant plusieurs années, la pratique de Dupuytren,
Ce chirurgien insistait sur la nécessité de comprimer énergiquement les anthrax, après les
avoir incisés, de manière à les vider du pus et des bourbillons que renferme le foyer. Ces
pressions devaient -être répétées tous les jours jusqu’à l’évacuation complète dès matières de
sécrétion morbide. .
M. Gosselin : Les chirurgiens de ma génération ont été élevés dans cette idée que l’éry¬
sipèle et l’infection purulente étaient des affections fatales, en' ce sens qu’on ne pouvait en
prévoir ni en saisir les causes. M. Velpeau, dans les séances précédentes, s’est fait le défen¬
seur de ces idées; mais un certain nombre de chirurgiens — et je suis du nombre — ont
cherché s’il ne serait pas possible de connaître et, par conséquent, d’éviter les causes de ces
maladies. Pour ma part, je crois que les grandes émotions morales, la crainte des opérations,
la douleur prévue et rendue plus exquise encore par ce fait, prédisposent à l’érysipèle.
C. Allée faisant communiquer autrefois cette cour avec la rue de la Bûcherie.
D. Emplacement occupé par l’ancienne porte gothique des Écoles. Cette porte existait
encore en l’année 1776.
E. Emplacement de l’ancien jardin botanique.
F. Théâtre anatomique, construit en MUlx, et qui a remplacé celui qui avait été bâti -en
1617. Le rez-de-chaussée est occupé par un estaminet, La coupole est intérieurement divisée
en étages pour des logements d’ouvriers.
3. Entrée du théâtre anatomique. Au-dessus se voit une plaque de marbre indiquant la
fondation.
Ix. Entrée moderne de l’estaminet.
5. N® 13 de la rue de la Bûcherie (lupanar).
G. Menuisier.
H. Blanchisseuse de fin.
I. Concierge.
J. Mercier.
K. Cour des Écoles.
L. Rue de la Bûcherie.
M. Rue de l’Hôtel-Colbert, autrefois rue des Rats.
Suivons maintenant ce long enfantement des Écoles, qui commence par une masure et finit
par un magnifique monument encore debout aujourd’hui.
(La saite à un prochain numéro.)
D' A. Chereau.
L’UNION MÉDICALE.
447
Depuis longtemps déjà j’avais recommandé à mon hôpital de n’inciser que sur les eschares,
sur les parties mortifiées de la peau. M. Alph. Guérin ménage toute la peau, même morti¬
fiée, et n’incise que les tissus sous-jacents. Il n’opère pas seulement de la sorte les petits
anthrax, comme le croit M. Velpeau, mais, au contraire, les plus volumineux, tout aussi bien
que les autres.
M. Velpeau a cité un fait qui tendrait à prouver que les anthrax non incisés sont suscep¬
tibles de se compliquer d’érysipèle. Je n’ai pas contesté la possibilité du fait, mais j’ai dit et
je maintiens que les anthrax incisés sont bien plus fréquemment sujets aux érysipèles que
les autres; je n’en ai même jamais vu se compliquer d’érysipèle sans avoir été incisés; mais,
encore une fois, je ne nie pas qu’il en puisse être ainsi.
M. Follin partage, évidemment cette manière de voir, puisqu’il a toujours donné le conseil,
conforme à sa pratique, de cautériser profondément l’anthrax après l’avoir incisé, dans le
but de fermer les vaisseaux des parties divisées. M. Adolphe Richard est aussi de cet avis,
soit qu’il s’agisse des anthrax, soit qu’il s’agisse des loupes.
En somme, il n’y a rien dans ce qui a été dit par mes honorables contradicteurs qui
doive engager la commission à modifier ses conclusions. Elle y persiste donc simplement.
M. Velpeau ne demande pas mieux que de se joindre aux commissaires qui proposent
d’adresser des éloges à M. Alph. Guérin; mais il voudrait qu’il fût bien démontré que les
érysipèles sont plus fréquents après les incisions. Si cela n’était pas vrai, toute l’argumenta¬
tion de M. Alph. Guérin tomberait. Or, dit M. Velpeau, depuis 1835 il résulte des observa¬
tions recueillies dans mon service à l’hôpital (je laisse de côté tous les faits de ma pratique
particulière) que, sur 184 cas d’anthrax opérés à l’hôpital, il y a eu seulement 3 érysipèles;
il est mort 4 de ces malades : 2 d’érysipèle, et les autres à la suite d’affections typhoïdes.
Je le demande à la commission, est-elle sûre que, après les incisions sous-cutanées, elle
n’aura pas 3 érysipèles sur 184 anthrax? J’aurais pu, certainement, voir les 150 premiers
anthrax sans érysipèles, puisqu’il n’y en a que 3 sur 184, et que les faits pathologiques
arrivent par séries, tout le monde l’a constaté. Aurais-je été en droit de dire que les inci¬
sions préservent de l’érysipèle? tout autant que M, Alph. Guérin et M. Gosselin, en disant
que la cautérisation a cet effet.
Maintenant, comment agissent les incisions? Est-ce, comme on l’a dit, en débridant? Je
n’en sais rien; on n’en sait rien. Il m’est arrivé de faire des incisions en rayons, portant des
tissus sains et s’arrêtant sur les tissus malades sans aller jusqu’au centre, et qui ne pou¬
vaient, par conséquent, faire sortir le bourbillon, les matières putréfiées, etc., l’amélioration
s’est produite tout aussi bien.
Quant à la douleur, elle n’est pas aussi vive qu’on le croit. Un monsieur à qui j’en avais
fait une vingtaine dans le dos, pour un anthrax large comme un chapeau, me disait, après
que ce fut fini, que je lui en avais bien fait 4 ou 5 .
J’ajoute que tous les anthrax ne nécessitent pas les incisions, et il m’arrive bien souvent
de n’en pas faire. Je me conduis selon les indications , l’anthrax étant une maladie qui
guérit souvent seule, et qui, au surplus, est rarement mortelle.
Les incisions sous-cutanées ne me paraissent pas faciles à faire quand l’antrax dépasse le
volume d’un œuf. Comment, avec quel bistouri atteindre les limites d’un anthrax large comme
un chapeau? et comment oser les faire profondes sans voir ce que l’on fait, sans savoir où
l’on va?
En somme, je persiste dans mon opinion qui est celle-ci : les incisions à ciel ouvert, larges,
profondes, nombreuses, allant du centre à la circonférence et la dépassant, sont le moyen le
plus efficace et le plus prompt pour guérir l’anthrax.
Il y a, dans ce moment, une tendance qui me fâche, c’est de faire de la chirurgie modé¬
rée, à l’eau de rose, pour les demoiselles. 11 faut faire franchement ce que l’on fait. Le but
û’est pas d’être doux, mais d’être efficace.
M. Gosselin n’accepte pas les derniers mots contre la chirurgie contemporaine. Tous ces
adoucissements n’ont qu’un but, à savoir, de préserver les malades d’érysipèle et d’infection
purulente. Si, dit M. le rapporteur, je pouvais être bien assuré que les observations, prises
sous les yeux de M. Velpeau, ont été prises complètement, je serais convaincu ; mais nous
savons tous que quand nous, les chefs de service, nous n’insistons pas pour qu’une compli¬
cation quelconque soit notée,- elle ne l’est pas. Or, dans l’espace de trente ans, je suis assez
disposé à croire que la complication d’érysipèle a été oubliée quelquefois par les élèves char¬
gés de prendre les observations.
Quant à l’objection tirée de la largeur de l’anthrax, contre les incisions sous-culanées, je
448
L'UNION MÉDICALE.
dois dire que précisément ces larges anthrax sont des anthrax associés, et que le bistouri est
porté successivement sur ces différents anthrax plus petits.
M. Velpeau répond en expliquant que la façon dont les observations sont prises dans son
service rend toute erreur impossible.
M. le docteur de Séré fait à l’Académie la communication suivante :
« J’ai l'honneur de présenter à l’Académie une planche gravée où j’ai représenté, groupées
par ordre, toutes les modifications qu’a subies le platine chauffé par la pile de Volta pour en
faire des instruments destinés à la pratique chirurgicale.
« J’ai représenté en regard de chacune des formes adoptées, l’instrument-type dont on
s’est servi et de grandeur naturelle autant que possible, avec le dessin de la pile ou géné¬
rateur employé par chacun des expérimentateurs. L’origine de la galvano-caustique est si
près de nous qu’il sera possible de présenter en regard de chaque forme d’instrument non-
seulement le nom de l’inventeur et de l’expérimentateur, celui du fabricant, leur nationalité
et leur ville et aussi la publication où il en a été rendu compte, mais encore arriver a con¬
naître comment l’idée première est venue et commeiil elle s’est fait jour, en s’aidant des
souvenirs et des assertions des contemporains dont l’âgè et la position scientifique donnent
un grand poids à leurs assertions.
« Je dépose une note relative à une baignoire qui a été expérimentée pendant la dernière
séance pour renvoyer à la même commission chargée d’examiner le couteau galvano-caus¬
tique.
« L’opération par la galvano-caustique date de 1825; elle fut pratiquée par Fabré Pala-
prat, qui s’appliqua lui-même un moxa à la nuque pour se guérir d’une affection des plus
singulières, dont il était atteint depuis vingt ans. »
— La séance est levée à cinq heures.
COURRIER.
L’Académie des sciences a tenu sa séance solennelle lundi dernier. Dans notre numéro de
samedi nous donnerons la liste complète de nos confrères lauréats.
EXTENSION DE LA TRICHINOSE. — D’après un exemple qui vient de se montrer à Prague,
le danger de contracter cette terrible maladie du jour serait encore plus grand qu’on ne
pensait. La malade aurait déclaré, dit la Presse, de Vienne, que le porc dont elle avait mangé
• était fumé et cuit, ce qui confirmerait l’opinion de ceux qui ne considèrent pas la cuisson
ni la fumigation comme des préservatifs suffisants. Mais une opinion aussi irrationnelle ni
un seul fait ne sauraient faire loi ; un degré élevé de cuisson de la viande doit tuer infail¬
liblement ces nouveaux parasites, à moins de les assimiler aux tardigrades.
Quoi qu’il en soit, un porc infecté vient de se rencontrer en Belgique. Mercredi dernier,
dit la Presse médicale, un boucher de Huy l’a acheté et l’a reconnu impropre à la consom¬
mation comme atteint de trichinose. Attention ! — *
LA RECONNAISSANCE D’ANCONE. — Une gratification de 500 francs vient d’être votée par
la municipalité de cette ville pour tous les médecins du canton ayant rendu de grands ser¬
vices durant la dernière épidémie de choléra. Plus généreuse, en outre, que le Ministre de
la guerre, elle a résolu d’accorder une médaille en argent aux médecins militaires, au
nombre de quinze, qui se sont dévoués au traitement des victimes de cette cruelle épidémie.
On ne peut qu’applaudir à ces résolutions quoique tardives : Mieux vaut tard que jamais. — *
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nus (V. les appréciations des journaux de médecine.)
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les affections qui dépendent de l’Appauvrissement du
sang, dans l’Anémie, les Névroses, la Leucorrhée, les
Pertes séminales, les Hémorrhagies passives, la Scro¬
fule, le Scorbut, les Diarrliécs chroniques, et aussi
chez les Convalescents, les Vieillards affaiblis, les En¬
fants débiles, les Femmes délicates , etc.; enlin, dans
tous les cas où les Toniques amers et les excitants
réparateurs doivent être prescrits.
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les principes extractifs amers du Quinquina et du Co¬
lombo développent tous leurs effets dans l’économie.
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Samedi 10 Mars 1866.
LWM MEDICALE
m DE i; ABONNEMENT : JOURNAL D’ABONNEMENT
DES ISTÉBÊTS SCIE5TIFI0DES ET PBATIOUES, '■•'"“’S"”'"'
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ET FORME, PAR ANNEE, 4 BEAEX VOLUMES IN-S® DE PLUS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Docti'ur A,méaée i.axo»jr , Rédacteur en chef. — Tout éé qui
concerne l'Administration, à M. le Gérant, t ue du Faubourg.-Montinartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis. . _ ^
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
TRAITÉ DE LA PELLAGRE ET DES PSEUDO-PELLAGRES, par le docleur J. -B. -Th. ROUSSEL. Ou¬
vrage qui a obtenu le grand prix de médecine à: rinstilut de France. Un volram® in-8'’
d'environ 600 pages. — Prix : 10 fr.
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sur les gaz, par J.-M. Demarquay, chirurgien de la Maison municipale et du Conseil d’Étal,
membre de la Société impériale de chirurgie. Paris, 1866, 1 vol. in-8“ de 865 pages, avec
figures. — Prix : 9 fr.
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Bonnafont, èx-médecin principal à l’École impériale d’application d’état-major. Brochure
in-8° de Ulx pages. — Prix : 1 fr. 25 c.
Ces trois ouvrages se trouvent chez J. -B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille.
DE L’URÉTHROTOMIE DANS LES RÉTRÉCISSEMENTS DE L’URÈTHRE, par le docteur Beyrah
(extrait de son Cours sur les maladies des voies urinaires)^ 1865. ChezGermer-Baillière.
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DE MÉDECIIVE ET DE PH.IRMACIE POUR LA VILLE DE PARIS
ET LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
Publié par l’Administration de L’UNION MÉDICALE.
37me année. — 1866.
En vente aux adresses ci-dessous :
Aux Bureaux de L’UNION MÉDICALE, faubourg Montmartre, 56;
chez Adrien Delahaye, libraire-éditeur, place de l’École-de-Médecine.
Prix : 3 Francs 50 Centimes.
D’importantes modifications ont été introduites dans cette nouvelle publication : on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation
des Facultés et des Écoles et à l’enseignement de ta médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
au point de vue de certains abus. A celte Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée des matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour les Pharmaciens,
L'UNION MÉDICALE.
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Préparé par J.-P. LAROZE, pharmacien.
Les succès du Sirop d’écorces d’oranges amères
sont incontestables quand il faut réveiller les apti¬
tudes de l’estomac, stimuler l’appétit, activer la
sécrétion du suc gastrique, et, par suite, régulari¬
ser les fonctions abdominales. Des expériences
suivies établissent son action tonique et antispas¬
modique dans les affections attribuées à l’atonie de |
l’estomac et du canal alimentaire, et sa réelle su¬
périorité sur le columbo, la rhubarbe, le quinquina
et même l’oxyde de bismuth. Elles établissent, en
outre, que, bien supérieur k tous les calmants pré¬
conisés du système nerveux par son action directe
sur les fonctions assimilatrices, dont il rétablit l’in¬
tégrité et augmente l’énergie, il est l’auxiliaire
indispensable des ferrugineux , dont il détruit la
tendance à réchauffement. Le flacon ; 3 fr. — Dépôt
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il est pur, est, au contraire, un remède infidèle,
irritant, lorsqu’il est altéré ou mat préparé. Ap¬
prouvées par l’Académie de médecine de Paris et
par les notabilités médicales de presque tous les
pays, ;es Pilules do itlancard offrent aux
praticiens un moyen sûr ot commode d’admi¬
nistrer l’iodure de fer dans son plus grand état
de pureté. Mais, ainsi que l’a reconnu implicite¬
ment le Conseil médical de Saint-Pétersbourg,
dans un document officiel, publié dans le Journal
de Saint-Pétersbourg, le 8/20 juin 1860, et re¬
produit, par les soins du Gouvernement français,
dans le Moniteur universel, le 7 novembre de
la même année : La fabrication des Pilules
de Blancard demande une grande habileté à
laquelle on n'arrive que par une fabrication
exclusive et continue pendant un certain temps.
Puisqu’il en est ainsi, quelle garantie plus sé¬
rieuse d’une bonne confection de ces Pilules que
le NOM et la signatdre de leur inventeur, lorsque
surtout, comme dans l’espècç, ces litres sont
accompagnés d’un moyen facile de constater en
tout temps la pureté et l’inaltérabilité du médi
cament?
En conséquence, nous ne saurions trop prier
MM. les Médecins qui désireront employer les
vcrltubles Pilules de Blancard, de vou¬
loir bien se rappeler que nos Pilules ne se ven¬
dent jamais en vrac, jamais au détail, mais seu¬
lement en flacons et demi-flacons de 100 et de
50 pilules, qui tous portent notre cachet d’"-
geut réactif, fixé k la partie inférieure du bou¬
chon, et notre signature (indiquée ci-dessous)
apposée au bas d’une étiquette verte.
Pour se garantir de ces compositions dange¬
reuses qui se cachent, surtout k l’étranger, der¬
rière nos marques de fabrique, il sera toujours
prudent de s’assurer
de l’origine des pi¬
lules qui portent no¬
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lïos iiilulcfl so trouvent dans toutes les pharmacies. _
L’UNION MÉDICALE.
N- 29. Samedi tO Mars 186fi.
SOMMAIRE.
I. Pakis : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Patéologië ; La fièvre pernicieuse est-elle
rare à Paris? — III. Académies et SociÉTÉs savantes. Société d'hydrologie médicale de Paris : Cor-
respsndance. — Les eaux, de Kissingen. — Discussion sur la dyspepsie. ^ Société impériale de
chirurgie : Appareil pour le traitement de la coxalgie. — Rétrécissement syphilitique de la trachée
et de la bronche gauche. — IV. CoonRiEii. — V. Fedii.leton : Causeries.
Paris, le 9 Mars tSQ6.
BULLETIIV.
Sinr la séance de DAcadémie des sciences.
Lundi dernier, l’Académie a tenu sa séance solennelle, — la seule pour laquelle
les rédacteurs scientifiques de la Presse sont obligés d'avoir des cartes d’entrée, qu’on
ne leur envoie pas sans qu’ils les demandent.
- M. Goste a prononcé l’éloge du naturaliste Dutrochet, et M. le Secrétaire perpé¬
tuel a proclamé les noms des lauréats.
La commission de statistique a décerné :
l» Le prix de 1865 à M. le docteur Chenu, pour son excellent Rapport mf les
résultats du service médieo-chirurgical pendant la campagne d’ Orient.
2« Une mention très-honorable à M. le docteur Poulet, pour son iü/moiVe sur le
goitre à Plancher -les-Mines.
3“ Une mention honorable à M. Sistach, pour ses Études statistiques sur les
varices et le varicocèle.
4° Une mention honorable à M. Saint-Pierre, pour son ouvrage intitulé : L’indus¬
trie du département de l’Hérault.
Le concours pour le prix Bordin de 1865 (question laissée au choix des concurrents,
et relative à la théorie des phénomènes optiques) est déclaré tei’miné.
Une récompense de 1,500 fr. est accordée à M, Janssen, et une de 1,000 fr. ’à
M. Soleil.
FEUILLETON.
CAUSERIES.
« Chirurgiens de la décadence, » c’est en ces termes que M. Velpeau eût peut-être apos¬
trophé ses contradicteurs si, mardi dernier, on lui eût plus vivement pressé le bouton.
Mais M. Gosselin est un contradicteur si placide et si courtois que le vieux Caton de la chi¬
rurgie n’a pas eu l’occasion de se fâcher tout rouge. Aussi ne s’est-il servi que de cette
expression adoucie : « chirurgie à l’eau de roses. » M. Velpeau voit avec déplaisir celte ten¬
dance de la chirurgie actuelle vers l’emploi des moyens doux et les opérations modérées.
Guérir d’abord, voilà le but de l’art, et, pour l’atteindre, ce n’est pas le moyen le plus doux
qu’il faut prendre, mais le plus sûr.
Très-bien dit, vieux maître; mais croyez-vous que vos jeunes émules n’aient pas aussi
pour but la- guérison du malade? S’ils emploient d’autres moyens, ne serait-ce pas que les
anciens ne leur ont pas semblé aussi sûrs qu’à vous-même? D’ailleurs, celte transformation
de la chirurgie est commandée par la nature même des choses. L’extrême civilisation rend
la nature humaine plus sensible, plus impressionnable et plus désireuse de fuir la douleur.
Celte susceptibilité nerveuse doit entrer en ligne de compte dans le résultat des opérations.
Les bêtes supportent mieux le traumatisme que l’homme; le sauvage mieux que le civilisé;
le Cosaque mieux que le Français, le Bas-Breton mieux que l’habitant de la rue Vivienne.
Plus nous devenons raffinés, plus nous devenons nerveux. La chirurgie doit avoir plus de
succès à Pôlersbourg qu’à Londres, et il est certain qu’elle en a plus à Londres qu’à Paris,
Tome XXTX. — Nouvelle série, 29
450
L’UNION MÉDICALE.
Le grand prix des sciences physiques (anatomie comparée du système nerveux des
poissons) est partagé entre M. Baudelot, à qui est attribuée une somme de 2,000 fr.,
et M. Hollard, qui reçoit 1,000 fr.
Un autre grand prix des sciences physiques, d’une valeur égale de 3,000 fr. pro¬
bablement, a été décerné à M. Alphonse Milne-Edwards. Le mémoire qu’il a envoyé
— c’est le seul — est intitulé : Recherches d’anatomie comparée et de paléontologie
pour servir à l’histoire de la forme ornithologique française aux époques tertiaires
et quaternaires.
Les expériences de M. Bert sur la greffe animale ont valu à leur auteur le prix de
physiologie expérimentale ; et l’ouvrage intitulé : De l’action des poisons sur les
plantes a valu à feu le docteur Reveil une mention très-honorable. Cet ouvrage sera
inséré dans le Recueil des savants étrangers.
La commission des prix de médecine et de chirurgie a décerné :
1° Un prix de 2,500 fr. à M. Vanzetti , de Padoue, pour le traitement des ané¬
vrysmes par la compression digitale.
2» Un prix de 2,500 fr. à MM. Chauveau, Viennois et Paul Meynet, pour avoir
déterminé la nature des relations pouvant exister entre la vaccine et la variole.
3° Un prix de 2,500 fr. à M. Luys, pour la partie pathologique d’un ouvrage inti¬
tulé : Recherches sur le système nerveux cérébro-spinal, sa structure, ses fonctions
et ses maladies.
4° Une mention honorable (avec 1,500 fr.) à M. Sucquet, pour un travail intitulé :
D’une circulatioiv dérivative dans les membres et dans la tête chez l’homme.
5o Une mention honorable de même valeur à M. Legrand du Saulle, pour un
ouvrage intitulé : La folie devant les tribunaux.
6» Une mention honorable de même valeur à M. Desormeaux, pour son invention
AqV endoscope.
7« Une citation très-honorable à MM. Stœber et Tourdes, pour un ouvrage soiis ce
titre : Topographie et histoire médicale de Strasbourg et du département du Bas-
Rhin.
8» Pareille citation est accordée à M. le docteur Moura, pour un instrument imaginé
par lui et servant à lier les polypes du larynx.
La commission des arts insalubres a décerné :
Est-ce que les chirurgiens sont plus habiles et les méthodes meilleures? Non, il n’y a là
qu’une question de races, de civilisation, c’est-à-dire d’impressionnabilité nerveuse.
La chirurgie est condamnée à s’amoindrir en proportion des progrès de la civilisation —
je parle de la chirurgie militante, opérante, de la chirurgie par le bistouri. — Et voyez
comme tout vient à point! L’anesthésie ne pouvait être évidemment inventée qu’à celte
époque de susceptibilité nerveuse extrême. Si la génération chirurgicale actuelle; penche
vers la chirurgie des petites maîtresses, comme le dit M. Velpeau, c’est. qu’il n’y a, en effet,
que des femmelettes aujourd’hui. Nous ne savons pas trop ce qui se passait autrefois en fait
de résultats d’opérations, la statistique chirurgicale, aujourd’hui même si peu avancée,
n’existait pas encore. Mais il est permis de penser que si ces résultats avaient été tels qu’ils
sont aujourd’hui, ils auraient frappé les grands chirurgiens des époques antérieures, qui
étaient tout aussi humains que nos chirurgiens d’aujourd’hui. Il existe certainement quel¬
que cause qui n’existait pas autrefois, et qui rend aujourd’hui les opérations plus graves et
leurs résultats plus meurtriers; les conditions nosocomiales, qui ont si légitimement préoc¬
cupé lattenlion dans ces derniers temps, ne sont certainement pas les seules qu’il faille
accuser de ces résultats, car, autrefois, elles étaient bien plus mauvaises. A quoi s’en
prendre donc, si ce n’est à cette extrême impressionnabilité que les raffinements de la civili¬
sation développent dans le système nerveux, impressionnabilité qui, au moindre trauma¬
tisme, fait naître les complications les plus formidables?
Est-ce seulement en chirurgie, d’ailleurs, que se remarque cette tendance vers la miè¬
vrerie thérapeutique?
Quelles transformations dans la pharmacologie!
Que sont devenues ces grosses et raclantes noipes dont l’odeur wule excitait les
L’UNION MÉDICALE.
451
Un prix de 2,500 fr. à M. Aug. Aehard, ingénieur, pour son frein électrique à
embrayage; *
20 Une récompense de 1,000 fr. à M. Chantrou, inventeur d’un appareil de filtrage
à éponges.
30 Un encouragement de 500 fr. à M. Gallibert, pour un appareil respiratoire con¬
sistant en un réservoir à parois flexibles et inflexibles , et ^ui contient assez d’air
pour entretenir la respiration du porteur pendant dix à quinze minutes.
La commission du prix Bréant n’a pas, cette année plus que les autres, décerné le
fameux prix de 100,000 fr., mais elle a accordé une somme de 2,500 fr. à M. Da-
vaine pour ses travaux sur les bactéridies; elle a mentionné les noms de MM. lés
docteurs J. Worms et Pellarin (dont elle a estropié le nom en l’écrivant Pellagrin),
mais sans les récompenser. Puis elle a accordé à M. Grimaud, de Gaux, une indem¬
nité de 4,000 fr. « pour l’acte de dévouement spontané qu’il a accompli en allant à
Marseille étudier le choléra au plus fort de l’épidémie. Par cet ëncoufagement l’Aca¬
démie signale et récompense, autant qu’il est en elle, le courage réfléchi et l’esprit
scientifique Sous l’influence desquels il a accompli son œuvre. )>
Le prix Barbier, de 2,000 fr., a été partagé entre MM. Baillet et Filhol, d’une
part, pour leurs Études sur V ivraie enivrante, et MM. Véé et Leven , d’autre part,
pour leurs Recherehes chimiques et physiologiques sur un alcaloïde extrait de la fève
de Calabar. En outre, une mention honorable a été accordéé. au docteur René de
Grosourdy, pour son ouvrage intitulé ; Le
M. Hélie, professeur à l’École prépafatoire de médecine, à Nantes, a obtenu le prix
Godard de 1,000 fr., pour ses recherches sur la structure musculeuse de l’utérus.
Une mention honorable a été accordée au mémoire dé M. Bfouârdel, relatif aux
affections tuberculeuses dés organes génitaux de la femme.
Un agrégé de la Faculté de Paris avait été officiellement convoqué à cette séance
pour recevoir un prix de 1,000 fr. décerné à ses recherches sur ranatomie et la phy¬
siologie comparées du bassin. — J’ai vu là lettre de convocation, illustrée du profil
sévère de Minervè et dûment paraphée. Son nom n’a pas été prononcé par M. le Se¬
crétaire perpétuel, et il ne figure pas dans le programme de la séance.
Quel est donc ce mystère?
Dr Maximin Legrand.
contractions intestinales! Nos petits maîtres de la formule leur ont substitué d’abord l’eau
de Sedlitz, puis celle de Pulna, pour arriver enfin à la limonade Rogé, au citrate de ma¬
gnésie, ce purgatif à la saveur pénétrante et parfumée qu’un de mes amis, Romain de la
décadence, se fait préparer en sOrbet.
Qui prescrit encore le quinquina en nature, en poudre, en extrait, en décoction? Fi donc!
les plus fins bouquets de la sève du Médoç, les vins les plus parfumés de Madère, de Sicile
et d’Espagne, à la bonne heure! voilà les véhicules charmants de cette précieuse écorce
péruvienne.
Infortunées étaient-elles autrefois ces tristes victimes de Vénus condamnées aux amer¬
tumes de la salsepareille et du gayac, à celte affreuse potion que le Codex a la cruelle
ironie d’appeler balsamique de Chopart! Aujourd’hui, quelques pilules imperceptibles de
protoiodure d’hydrargyre, une boîte ou deux de capsules recélanl ou le baume ou le poivre
spécial, tel est le peu formidable appareil de guerre contre les blessures de l’amour.
Nos femmelettes en sont venues à ne plus pouvoir supporter l’impression suave de l’éther
sur leurs papilles linguales, et l’on a dû emprisonner celle liqueur subtile dans les élégantes
perles du docteur Clertan.
Il n’y a plus que sirop et biscuit, et dragées et granules et marmelades. Du cacao surtout on
a fait le bouc émissaire des plus affreuses drogues, et l’officine du pharmacien ne sera bientôt
plus qu’une confiserie.
Faut-il s’cn plaindre et maugréer? Assurément’ non. Si l’on guérit aussi bien la chlorose
aujourd’hui avec quelques pilules de Vallet ou quelques dragées de Gélis et Conté qu’aulre-
fois avec des onces et des gros de safran de mars apéritif, je ne crierai pas à la décadence.
Je ne me monterai pas la tète de ce qu’un granule de digitaline de Homolle suffise à pro-
452
L’UNION MÉDICALE.
PATHOLOGIE.
LA FIÈVBE PEBNICIEDSE EST-ELLE BABE A PABIS ?
Par le docteur de Robert de Latour.
Lorsque j’entends répéter par d’éminents praticiens que la fièvre pernicieuse est
fort rare à Paris, je m’effraye des erreurs de diagnostic dont cette dangereuse maladie
est constamment l’objet. Je m’en effraye , mais ne m’en étonne pas : la fièvre perni¬
cieuse a pour caractère d’irradier l’inflammation dans les cavités viscérales; et
aujourd’hui, sous la pression de l’intolérant organicisme qui régit la médecine,
aujourd’hui qu’on ne voit dans les maladies rien au delà des lésions matérielles,
c’est sur l’inflammation, ainsi éclatée secondairement, que se porte exclusivement
l’attention, sur cette inflammation seule que se concentre l’action thérapeutique.
Quand on a palpé, percuté^ ausculté ; quand on a mesuré, du compas, l’altération
physique et qu’on en a tracé sur la peau, les limites avec un crayon décoré d’un nom
grec, dermographe, comme pour orner ce genre d’exploration d’un vernis scientifique,
on se flatte d’avoir fait oeuvre d’observateur exact, et l’on se croit en mesure d’instituer
une thérapeutique irréprochable. Mais que d’amers démentis donnés par la pratique !
et combien de malheurs ont ainsi payé la prétention d’enserrer la médecine dans des
bornes si étroites ! Cette inflammation que vous attaquez directement, si elle n’est
pas la maladie principale, si elle n’est qu’un accident sorti d’un grand orage au sein
de l’organisme ; si, en un mot, cette inflammation, à laquelle vous vous attachez
exclusivement, n’est qu’un produit secondaire d'une fièvre essentielle, quel bien
attendre d’un traitement local dénué de toute proportion avec l’étendue, comme de
tout rapport avec la nature de l’affection ? Sans doute , il est toujours nécessaire, il
est indispensable de juger exactement une lésion locale, d’en apprécier tous les détails,
d’établir enfin avec précision le diagnostic anatomique ; et, certes, ce n’est pas moi
qui m’inscrirai contre un tel soin, si minutieux qu’il puisse être. Mais telle n’est point
la limite à laquelle doit s’arrêter le praticien dans son appréciation ; et au-dessus
de ce diagnostic tout local, qui vous met en possession d’un résultat matériel, se place
un diagnostic plus délicat et plus général, diagnostic étiologique qui, en vous livrant
la raison de ce désordre local qui captive et subjugue votre pensée, vous révèle la
duire les effets d’un demi-litre d’infusion de digitale, ainsi de suite d’autres simplifications
et améliorations que je trouve fort à mon gré, et il se peut bien que les malades soient de
mon avis.
Tout cela prouve que, à mesure que nous devenons raffinés, nous devenons aussi plus déli¬
cats, plus susceptibles et plus impressionnables, que nous subissons moins facilement les
grandes mutilations et les grandes perturbations par les drogues, de sorte que la chirurgie
a un peu raison d’être moins entreprenante et que la pharmacie n’a pas tort d’être moins
perturbatrice.
Nous nous empressons de reproduire les lettres suivantes adressées par M. le maire de
Brest à M. le comte de Gueydon, préfet maritime, à M. Duval, directeur du Service de santé
de la marine, ainsi qu’à M. le docteur Penquer, président de la Société médicale de Brest :
Monsieur le vice-amiral, comte de Gueydon, préfet maritime à Brest.
« Amiral,
« Au moment où nous rentrons dans notre état normal, interprète des sentiments des
habitants de notre cité, j’éprouve le besoin de vous adresser l’expression de notre reconnais¬
sance pour le concours efficace que vous nous avez prêté durant la phase malheureuse que
nous venons de traverser.
« Vous ne vous êtes pas borné à mettre à ma disposition les médecins que je vous ai
demandés pour le service de nos ambulances, vous nous avez encore ouvert les magasins de
l’hôpital et fourni aux malades des médicaments, du bois, des couvertures.
O Nous sommes impuissants, Amiral, pour nous acquitter de tous ces bienfaits. Nous ne
pouvops que vous adresser des remercîmenls de cœur.
L’UNION MÉDICALE.
453
filiation des phénomènes morbides, remonte ainsi au principe de la maladif et en
implique le traitement.
Ce qui, jusqu’à ce jour, a fait négliger ce diagnostic étiologique et en a fait
méconnaître la valeur, c’est l’oubli dans lequel on a laissé une des fonctions les plus
importantes de l’organisme, une fonction qui intervient partout dans le mécanisme
de la vie et qui, par sa destination physiologique, prend une part plus ou moins
active, directe ou indirecte, à toutes les déviations morbides. La calorification est
cette fonction. Elle a pour mission, dans l’ordre physiologique, d’assurer la circu¬
lation capillaire, et en s’exaltant, soit localement, soit généralement, elle fournit,
dans l’ordre pathologique, là, l’inflammation, ici, la fièvre. En d’autres termes,
mobilé de la circulation capillaire, la chaleur animale tient à tous les mouvements
de l’organisme , normaux ou anormaux, et quand on en ignore la mission physio¬
logique, on eh méconnaît inévitablement le rôle pathologique.
Déjà, dans plüs d’un écrit, je formulai ce principe, dont une observation soutenue
n’a cessé de me confirmer l’exactitude (Union Médicale, 13 et 15 février 1862; —
22 et 24 septembre 1864), que la fièvre symptomatique d’une inflammation ne se
traduit que par une ascension modérée de la température organique , ascension qui
ne dépasse jamais 39», 2 degrés au-dessus de la chaleur normale, et qu’il n’appar¬
tient qu’aux fièvres essentielles, affections dont l’élément se rencontre dans une.
contamination du sang, de s’exprimer par les degrés les plus élevés que puisse
atteindre la chaleur humaine, 40 et 4lo. Ge dogme, qui sera un jour inscrit dans la
pathologie comme loi fondamentale, je ne me lasserai pas de le reproduire : il m’a
servi à démasquer la fièvre pernicieuse là où cette fièvre se cachait sous les appa¬
rences les plus trompeuses, et l’application en a été trop constamment heureuse
sous ma main, pour que je néglige le soin d’en démontrer la valeur. Mais, pour
obtenir de ce dogme tous les services qu’il peut rendre, pour en tirer tout le parti
qu’on en doit attendre, gardez-vous de la moindre réserve dans votre confiance, de
la moindre hésitation dans votre action : perfide est la fièvre pernicieuse, rapides en
sont les coups; et si, captivé par les phénomènes locaux de la maladie, si, déconte¬
nance par l’inexorable continuité des accidents, vous laissez place au doute sur la
signification d’une température extrême, alors vous fléchissez infailliblement dans
votre attitude au plus fort de la lutte, et une triste défaite a bientôt payé cette
« Mais toutes les familles auxquelles vous avez contribué à conserver un père, une mère,
objets de leur affection, se joindront à nous dans l’expression de nos sentiments de gra¬
titude.
« Agréez, amiral, l’assurance de mes sentiments respectueux.
« Le maire, KERros. »
Monsieur Duval, directeur du Service de santé de la marine, à Brest,
« Monsieur le Directeur ,
« L’épidémie est à son terme.
« Au moment où les médecins de la marine quittent nos ambulances pour reprendre leur
service ordinaire, je viens vous prier de leur transmettre, en mon nom et au nom des habi¬
tants de Brest, l’expression de notre reconnaissance pour les éminents services qu’ils nous
rendent depuis l’invasion du choléra.
« Tous les jours en relation avec eux, j’ai été en position d’apprécier leur zèle et leur
dévouement, qui n’ont pas failli un moment, et pourtant ils étaient constamment au chevet
des malades et appelés nuit et jour à soigner des malheureux , manquant de tout, et logés
dans des lieux infects.
« Permettez-moi, monsieur le Directeur, de vous adresser personnellement mes remercî-
ments et ceux de nos concitoyens pour le concours éclairé que vous nous avez donné avec
tant de sollicitude pendant la durée de l’épidémie.
« Vous avez su vous multiplier, et votre présence dans nos ambulances encourageait les
dignes jeunes gens qui succombaient à la fatigue, en même temps que votre expérience près
des malades venait arracher des victimes au fléau.
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L’UNION MÉDICALE,
défaillance de, vos convictions. Les faits que j’ai à produire ici diront au contraire ce
que peut, dans les circonstances les plus difficiles, la fermeté^ des principes pour
appuyer la vigueur de l’action. Un jeune homme de 25 ans, robuste de constitution,
est pris d’angine coueniieuse et, simultanément, :de fièvre ardente. Sur les amygdales
sont des pseudo-membranes sans consistance comme, sans épaisseur, et ce n’est pas
là ce qui me préoccupe le plus dans la situation ; le malade, somnolent, abattu, se
plaint d’une intolérable douleur' de tête, et l’on surprend dans ses paroles un certain
vague de la pensée, même quelque incohérence des idées. A son anxiété, à son
habitude générale, on juge qu’il est. profondément frappé. Le pouls est à 120, la
température du corps à 40®,5. Cette température élevée trahit, évidemment une affec¬
tion de l’économie entière, une affection dont l’élément est dans le sang, en un mot,
une fièvre essentielle ; et l’angine couenneuse n’est ici qu’une manifestation locale
du mal général qui rappelle les éruptions cutanées produites par les fièvres éruptives.
Je me borne, ce premier jour, à cautériser fortement les amygdales avec le crayon de
nitrate d’argent, et à prescrire un vomitif ; c’était trop peu. Le lendemain matin, je
trouvai mon malade dans un état des plus alarmants : du côté de la gorge, rien
de fâcheux, les fausses membranes sont restées limitées au siège qu’elles occupaient la
veille, et commencent même à se détacher. Mais c’est du côté de la tête que les
symptômes se sont aggravés : le délire, que dès le début déjà on pouvait pressentir,
le délire a éclaté dans la soirée avec une grande agitatioUj a continué toute la. nuit,
et n’a d’interrupüon, le matin, que pour faire place à l’assoupissement. Les pupilles
sont largement dilatées, la résolution des membres est complète. Tout à. coup, au
moment où je cherche à obtenir du malade quelque , réponse, survient une attaque
épileptiforme effrayante : renversement de la tête en arrière par des secousses con¬
vulsives, contraction desmuscles de la face, roideur des membres, flexion des pouces
dans les mains, écume à la bouche, tout y est, tout, jusqu’à la morsure de la langue.
Cette attaque dure trois minutes et laisse après elle une forte contracture .de la com¬
missure droite de la bouche. Certes, c’est là une situation bien grave, mais est-relle
désespérée ? Le pronostic sera plus ou moins fâcheux,; suivant la manière dont on
envisagera la maladie, suivant l’interprétation qu’on donnera au:^ accidents, Sans
doute, le cerveau est fortement engagé, c’est là. un danger réel . et immédiat ; mais
quelle est la valeur, quelle est la consistance du mouvement morbide dont cet organe
« Il faut savoir, comme ceux qui l’ont vu de près, toute l’efflcacité des secours immédiats
pour combattre les premières atteintes du choléra pour apprécier tous les services rendus
par les médecins chargés des ambulances.
« Je me propose, toutes choses rentrées dans leur état normal, de soumettre au Conseil
municipal un rapporteur les phases de l’épidémie que nous venons de traverser, et de lui
demander de consigner, dans le registre de ses délibérations, le livre d’or de la cité, le nom
de toutes les personnes qui Ont si largement contribué au soulagement de tant d’infortunes.
« Nous serons heureux de transmettre à ceux qui nous succéderont des noms auxquels sera
rattaché un souvenir de reconnaissance.
« Agréez, monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
« Le maire, Keruos. »
Monsieur Penqüer, président de la Société médicale de Brest.
« Monsieur le Président,
« Au moment où le choléra nous abandonne, c’est pour moi un devoir et un bonheur de
vous exprimer et de vous prier d’exprimer à vos dignes confrères toute la reconnaissance
des habitants de Brest pour le zèle et le dévouement dont le Corps médical de notre cité a
donné tant de preuves depuis l’invasion du terrible fléau qui nous a visités.
« Vous connaissez et vous avez pu apprécier les motifs qui m’ont engagé à appeler le con¬
cours des médecins de la marine.
« Depuis plusieurs semaines, vous-même et vos confrères, vous vous prodiguiez, de nuit
et de jour, sans mesurer les soins constants et assidus que vous donniez aux malades, et
j’entrevoyais avec appréhension le moment où vos forces vous trahiraient.
L’UNION MEDICALE.
455
est le théâtre ? La température du corps s’est maintenue à 40o,5, et cette température
n’est pas celle des phlegmasies locales. Derrière la sduflFrance du cerVeàu est donc
unè fièvre essentielie qui a son élément dans le sang, une fièvre qui d’abord a traduit
sur la gorge son mauvais caractère par une exsudation pseudo-membraneuse, et qui
aujourd’hui ptojette sa redoutable influence sur l’encéphale. Cette fièvre est de
l’ordre pernicieuses , et la soumission en doit être confiée au quinquina. Néan¬
moins , préoccupé de la gravité des accidents qui dérivent du cerveau, je me hâte de
pratiquer une forte saignée du bras pour agir sur l’état phlegmasique de cet organe,
en attendant que le sulfate de quinine, que je prescris à la dose de 1 gramme à
prendre par fractions, puisse agir sur l’élément pyrétique, mobile de tout ce désordre.
Mon malade habitait une des communes voisines de Paris, et pour qu’il pût obtenir
en mon absence tous les soins dont on reconnaîtrait l’urgence, je le plaçai sous la
surveillance éclairée d'un jeune médecin de la localité.
La journée ne fut pas heureuse: trois nouvelles attaques épileptiformes, contracture
des membres du côté droit, coma profond, tel en fut le bilan. Il faut dire que le sulfate
de quinine n’avait pas été administré en raison du rapprochement convulsif dés
mâchoires, rapprochement qui n’avait pas permis la moindre ingestion dé liquide.
Sans doute on aurait pu, en changeant lé mode d’administration, assurer l’absorption
du. sel fébrifuge; mais, contraire â mon opinion sur la nature de la maladie, mon jeune
confrère était resté indifférent à cette médication. Élèvè de l’Ëcole de Paris, fidèle
au principe de l’organicisme, il n’apercevait ici rien au delà d’une encéphalo-méningite,
et cette phlegmasie locale, il avait cru devoir la combattre par une nouvelle saignée
du bras, une application de sangsues au cou, des vésicatoires aux jambes et un
lavement purgatif ; et en Voyant tous ces moyens thérapeutiques rester sans résultat,
il n’accordait plus au malade la moindre chance de salut. La mort, à ses yeux, était
inévitable. Le pouls, que j’avais laissé plein et fort le matin, et que je retrouvais, eii
ce moment, petit et dépressible^ semblait donner raison à ce funeste .pronostic.
Cependant la température du cOrps, qui sé maintient à 40o,5, me confirme dans
cette conviction que je suis là en présence d’uiie fièvre pernicieuse ; et, m’autorisant,
pour expliquer la résistance des accjdèhts, du défaut d’administration du seul agent
propre à les conjurer, j’exprime une espérance qui paraît au moins excessive, sinon
insensée, trois lavements sont prescrits pour être administrés dans le, cours de la
« C’est ce que. j’ai voulu prévenir, et j’ai la confiance d’avoir été compris par vous et par
tous vos confrères.
« Malheureusement tous les dévouements n’ont eu que de trop nombreuses occasions de
se produire.
« Recevez-en pour vous-même, monsieur le Président, ainsi que pour vos dignes confrères,
tous les remercîments de cœur que vous adressent les habitants de notre cité.
« Je suis heureux d’être près de vous et près de messieurs les médecins civils l’inter¬
prète de nos sentiments unanimes de gratitude, et vous prie d’agréer. Monsieur le Prési¬
dent, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
« Lemaire, KERaos »
On voit, par ces lettres, qu’à Brest comme ailleurs, comme partout, tous les éléments de
la famille médicale et toutes les individualités ont bravement fait leur devoir ; M. le maire de
Brest, en effet, sans exception, sans distinction, réunit tous nos confrères dans ses remerct-
ments et dans l’expression de ses sentiments de gratitude. , '
A la lettre si honorable pour nos confrères civils de Brest, adressée par le maire de cette
ville à M. le .Président de l’Association médicale, M. le docteur Penquer a répondu de la
manière suivante :
« Brest, le 7 mars 1866.
« Monsieur le maire.
« J’ai reçu avec reconnaissance la Içttre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire; et je
me suis empressé de la communiquer à chacun de mes confrères de Brest.
« Notre tâche était pénible et grande, mais eile nous a été rendue facile par le zèle éclairé
4o6
L’UNION MÉDICALE,
nuit, composés chacun avec 25 centigrammes de sulfate de quinine ; je formule une
pommade fortement chargée du même médicament , 6 grammes sur 30 grammes
d’axonge, pommade destinée à des frictions qui devront être pratiquées, de deux en
deux heures, avec la main nue, longtemps chaque fols et assez vigoureusement pour
soulever les écailles épidermiques, et assurer ainsi la pénétration de l’agent fébrifuge.
Ce traitement, fidèlement exécuté, n’avait pas encore, le lendemain matin, produit
d’amendement bien apparent: deux fois, pendant la nuit, rattaqucépileptiforme
s’était renouvelée à trois heures d’intervalle, et la contracture des membres n’avait
rien cédé de son intensité. Les mâchoires étaient toujours: aussi fortement serrées
l’une contre l’autre, les pupilles toujours aussi dilatées, le coma toujours aussi pro¬
fond. Toutefois, le pouls, bien que toujours aussi fréquent, 130, est moins misérable,
et j’en puis inférer déjà que l’organisme n’est pas absolument dépourvu de toute force
de résistance. Ce n’est pas tout : un signe, auquel j’attache une bien autre valeur,
c’est rabaissement de la température du corps qui, de 400,5, s’est réduite à 39o,8,
près d’un degré de, différence ; et sur ce signe je fonde d’heureuses prévisions.
L’emploi du sulfate, de quinine est continué sons les mêmes formes que pendant la
nuit; et le soir, quand je revois mon malade, je constate avec bonheur que la
contracture des membres a disparu, et que l’intelligence-, sans être encore parfaile-^
ment claire, laisse pourtant échapper quelques témoignages de; retour. D’attaques
épileptiformes , plus ; la contracture des muscles a cessé à la face comme aux
membres, et on a profité du relâchement des mâchoires pour ingérer dans l’estomac
25 centigrammes de sulfate de quinine. A dater de ce moment, on pouvait coiisidërer
le malade comme sauvé. Le traitement fut continué quelques jaurs^ et ce ne fut pas
sans raison, car pendant trois jours de suite un paroxysme fébrile éclata encore,
comme pour donner, en confirmant mon diagnostic, un grand et précieux enseigne-:
ment. La maladie avait débuté le lundi, et mon jeune homme se promenaU au jàrdin
le dimanche suivant.
C’est un fait bien remarquablè et sur lequel j’aurai à revenir dans le cours de ce
travail, que cette résolution rapide et comme subite des lésions locales qui sont
subordqnnées à la fièvre pernicieuse. Vingt-quatre heures :Suffireht, dans cette
circonstance, à dissiper Une affection du cerveau qui déjà datait de trois jours et se
marquait par les symptômes les plus effrayants. Que! temps pour atteindre la ^ué-
de nos premiers magistrats, par la concours dévoué de votre administration et par le bon
esprit de la population entière. Personne n’a déserté son poste at n’a manqué à son mandat;
notre nature bretonne n’a pas de ces faiblesses; elle aime mieux conjurer le danger que de
le fuir. La classe malheureuse, qui a été la plus maltraitée par l’épidémie, a trouvé, dans
l’intervention des riches, les secours les plus empressés et les plus généreux; la fortune
s’ennoblit en tendant ainsi la main à la misère.
« Grâce à cette charité si bien entendue, grâce à ces sages mesures administratives, nous
avons vu s’éteindre promptement le fléau, qui avait débuté d’une manière si menaçante.
« En créant des ambulances, vous avez donné aux médecins civils une assistance devenue
nécessaire, assistance désintéressée que nous avons été heureux de trouver, en celle occa-
sion, chez nos confrères de la marine. Au lit des malades, les médecins de toutes les écoles
sont de la même famille. Pour eux tous, c’est toujours la même science et le même dévoue-
ment.
« Chacun a dpne fait son devoir. Je vous remercie particulièrement, Monsieur le maire,
au n9m des médecins civils, de l’avoir si bien compris et de nous l’avoir exprimé avec tant
de bienveil ance. Je ne m engage pas trop en vous assurant, pour l’avenir, la continuation
ûe cet infaillible dévouement, qui est le plus beau titre de noblesse, la vraie gloire du Corps
« Veuillez agréer, etc.
D' A. Penqüer,
« Président de l’Association médicale. »
Un professeur de la Faculté de Paris, qui publie un Traité de pathologie interne, vient de
faire un tour de la force de vingt Léotards. Il a trouvé le moyen d’écrire son chapitre de la
syphilis, — quatre-vingts pages grand in-8%— sans que le nom de Ricord se soit trouvé une
seule fois sous sa plume. Ce n’est pas qu’à la quatre-vingtième page, et à l’alinéa sur la biblio-
L UiNION MÉDICALE.
457
rison, si la lésion encéphalique avait été la principale, la seule maladie !
La première manifestation locale de cette fièvre pernicieuse avait éclaté à la gorge
par une exsudation pseudo-membraneuse, et ce n’est pas le seul fait de ce genre
qui se soit ainsi accompli sous mes yeux. Je donne assez fréquemment des soins à
un jeune homme très-sujet à l’angine, et dont les amygdales, dans les diverses
atteintes qu’il a subies, se sont montrées parfois tapissées de fausses membranes,
parfois simplement rouges et tuméfiées. Dans ces dernières conditions, l’inflammation
locale paraît être la maladie principale, et le retentissement fébrile est fort modéré,
à peine sensible. Mais lorsque les amygdales sont blanchies par l’exsudation couen-
neuse, la maladie prend une tout autre physionomie : la température du corps
s’élève à 40 et 4lo, la fréquence du pouls se mesure par 124 et 130 pulsations à la
minute, et le délire, qui survient dès le début, annonce que la tête elle-même est
engagée dans le mouvement morbide. La cautérisation de la gorge et quelques centi¬
grammes de sulfate de quinine ont suffi jusqu’ici à dissiper tous ces accidents.
Instruite par des épreuves répétées, la mère de ce jeune homme n’attend plus mon
arrivée pour administrer le sel fébrifuge , et ma mission se borne alors à la cauté¬
risation des amygdales. Le rétablissement a toujours suivi de près cette double
médication.
A côté de ces faits remarquables, et pour en fortifier les déductions, je mentionnerai
une jeune dame qui, l’an dernier, fut prise d’angine couenneuse, et simultanément
de péritonite, deux affections qui, accompagnées d’un violent mal de tête, d’un pro¬
fond abattement et surtout d’une fièvre ardente mesurée par 40o au thermomètre
centigrade, étaient évidemment subordonnées à un état morbide général. Une couche
de collodion sur l’abdomen, la cautérisation des amygdales avec le crayon de nitrate
d’argent et enfin l’emploi du sulfate de quinine, telle fut ma thérapeutique,, et le
résultat en fut des plus heureux. La péritonite eut à peine quelques heures de durée;
l’angine couenneuse nécessita trois cautérisations, à douze heures d’intervalle, et
après trois jours marqués chacun par un paroxysme fébrile de quelques, heures,
la guérison était complète. Cette année, notre jeune dame a été de nouveau frappée
d’angine couenneuse, mais sans péritonite: la fièvre a été moins forte, tout en
s’exprimant encore par une température de trois dixièmes supérieure à 39o, et la
douleur de fête, sans être aussi violente que la première fois, était pourtant très-
graphie, que ce nom est cité, mais alors avec accompagnement de critiques aussi injustes
que blessantes et qui régnent, d’ailleurs, sous le pronom on tout le long de ce singulier
article. Des élèves qui suivent le cours de cet aimable professeur on peut dire : Voilà des
jeunes gens bien enseignés. .
Petit échantillon de la grande susceptibilité des auteurs. Nous avons reçu la lettre sui¬
vante, dont la publication réparera la faute commise, s’il y a eu faute :
« Constantinople, le 28 février 1866.
« Je suis surpris de constater combien sont incomplets les comptes rendus des séances
de l’Académie de médecine, publiés dans le Bulletin de I’Union Médicale, l’un de nos jour¬
naux de médecine le plus justement estimés. Il y a déjà quelques mois que le très-illustre
professeur Trousseau a présenté en mon nom, à la savante Compagnie, mon mémoire publié
sur le choléra indien, qui a été reçu avec bienveillance et transmis à la commission spéciale
à titre de renseignements. Mais TUnion Médicale n’en a fait mention nulle part. Or, vous
concevez fort bien, monsieur le rédacteur en chef, que tout médecin est soucieux de sa con¬
sidération, et que I’ünion Médicale étant le journal des intérêts scientifiques, pratiques et
moraux du Corps médical, ne devrait pas oublier de publier les témoignages d’estime accor¬
dés à des médecins par la Compagnie la plus célèbre et la plus compétente.
« Agréez, etc. A. F. Bozzis,
<< Docteur en médecine et médecin de l’Arsenal. »
Je n’ai pas le temps de vérifier si véritablement nous avons été coupables d’un oubli aussi
grave. Je ferai remarquer cependant que TUision Médicale, pas plus que les autres jour¬
naux, ne publie de Bulletin ojjiciel des travaux de l’Académie de médecine; que c’est à titre
gracieux et officieux qu’elle insère les comptes rendus des séances de celte Compagnie
468
L’UNION MÉDICALE.
fatigante. La guérison s’est accomplie par deux cautérisations des amygdales et
l’emploi du Sulfate de quinine pendant deux jours.
Je ne prétends pas faire rémonter à la fièvre pernicieuse toutes les angines à exsu¬
dation membraneuse ; néanmoins, ces dernières affections doivent être considérées,
non comme lésions simplement locales, mais bien comme manifestations d’un mal
général, d’une véritable intoxication du sang ; et lorsqu’elles s’accompagnent d’unè
fièvre ardente, d’abattement, de délire, rappelant ainsi les caractères de la fièvre
pernicieuse, elles rentrent certainement dans les conditions de la médication
quinique. Ma pratique me l’a démontré plus d’une fois avec un certain éclat.
(La suite à un 'prochain numéro. )
ACADÉmiES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ D’HYDROLOGIE MÉDICALE DE PARIS.
Séance du 12 Février 1866. — Présidence de M. Muihe.
La correspondance manuscrite renferme :
1° line note sur le traitement des calculs biliaires par . les eaux de Niederbronn (Bas-
Rhin), avec demande du titre de membre correspondant de la Société, par M. le docteur
Kchn fils, médecin à Niederbronn.
Renvoyée à une commission composée de MM. Bourdon, Basset, Grimaud, Périer et Treuille.
2° Une lettre de M. le docteur Proll, sur les eaux de Gastein.
Renvoyée ii la commission chargée de faire l’analyse de l’eau de Cette source.
M. Labat, candidat au litre de membre titulaire,, lit la première partie d’un travail sur les
eaux de Kissingen.
Une commission composée de MM. Herpin, Bédouin , Rofureau, Dumoulin et Liétard est
chargée de rendre compte de ce travail. '
M. Labat avait insisté sur l’usage différent du Pandour et du Rakoczy dans la pratique de
Kissingen, bien que ces sources soient les mêmes.
D’après M. Ddrand-Fardel, il. y a toujours entre deux sources, à peine fiitférentes au
point de vue physique et chimique, des différences en thérapeutique dont l’analyse ne Vend
savante, et que rien ne la force à publier tout ce qui se fait et tout ce qui se dit danVson
enceinte. J’ajouterai que les présentations de livres, de mémoires, de brochures, d’appareils
et d’instruments deviennent si nombreuses, que cet usage, qui avait été jusqu’ici sobre et dis- .
cret, tombe tout à fait dans l’abus. Bientôt nos colonnes ne suffiront plus à reproduire toutes
ces indications, et nous nous verrons forcés d’imiter l’exemple déjà donné par un journal qui
a supprimé toutes ces présentations de ses comptes rendus académiques.
On lisait hier ceci dans un journal : « M“'X... vient de succomber à une phthisie aiguë
qui a duré plusieurs mois. »
Hier aussi, au dessert d’un dîner de mi-carême, un de mes amis a commis le mot suivant.
On demandait quelle était la spécialité médicale par laquelle on arrivait le plus vite à la
clientèle fructueuse :
« C’est la peau, répondit-il, qui conduit le plus rapidement à la peawpularité. »
Affreux î affreux ! D' Simplice.
ADMINISTRATIDN GÉNÉRALE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE. — Un concours pour deux places
de médecin au Bureau central des hôpitaux civils de Paris sera ouvert le lundi 9 avril 1866,
à midi précis, dans la salle des concours de l’administration générale de l’Assistance
publique à Paris, avenue Victoria, n” 3.
MM. les docteurs qui voudront concourir se feront inscrire au secrétariat de l’administra¬
tion de l’Assistance publique, de midi h trois heures; ils justifieront en même temps de leur
âge et déposeront leurs titres. Le registre d’inscription des candidats sera ouvert le samedi
10 mars 1866, et sera clos le samedi 24 du même mois, à trois heures.
L’UNION MÉDICALE.
459
pas compte. Ainsi, à Vichy, les Céleslins (source froide) et la Grande-Grille (source chaude)
agissent d’une manière toute différente. Les Céleslins congestionnent le cœur, le cerveau,
fluxionnent d’une manière prononcée; tandis que la Grande-Grille, avec sa haute tempéra¬
ture, est très-bien tolérée dans des conditions où les Célestins ne seraient pas applicables;
M. Mialhk trouve l’explication de ce phénomène dans la quantité plus ou moins considé¬
rable d’acide carbonique renfermée dans l’eau minérale au moment de l’ingestion de cette
eau, quantité souvent moindre que celle indiquée par l’analyse, à cause de la perle d’acide
carbonique pendant le trajet. La Grande-Grille se boit an griffon, tandis que l’eau des Géles-
tins est montée à l’aide d’une pompe.
M. Le Bret remarque que l’analogie de composition et les différences d’action de plu¬
sieurs sources sont établies par la tradition dans diverses localités. Exemple : Baréges où six
sources provenant d’une même origine offient des modes d’action très-différents, que de
légères différences chimiques n’expliquent pas; la thermalité n’est pas la même.
D’après M. Lefort, la différence de composition, à Vichy, est plus grande que M. Durand-
Fardel né le croit; il y a des différences d’un gramme dé sel entre plusieurs sources, d’après
le travail de M. Bouquet, et les plus minéralisées sont en même temps les plus chaudes.
M. Lambron fait observer qu’il y a des différences très-marquées d’action physiologique
et curative entre, les sources qui arrivent à l’air dans des conditions différentes; Bayen s’en
était déjà préoccupé, et M. Filhol a fait de savantes recherches sur ce point.
A Luchon, ajoute M. Lambron, nous avons trois groupes principaux de sources : le Bos¬
quet, la Reine, la Blanche. Or, les sources du premier groupe, beaucoup plus sulfureuses
que celles du troisième, excitent moins le système nerveux, et cela s’explique par la forma¬
tion d’hyposulfites qui sont des calmants du système nerveux. Les eaux excitantes et peu
sulfureuses comme la Blanche donnent lieu à un courant énergique, tandis. que Bosquet et
Borden se décomposent plus lentement et donnent lieu à un courant moins énergique. La
chimie ne s’est pas préoccupée de l’afTinité des éléments entre eux, ni de la rapidité plus
ou moins grande avec laquelle ils s’altèrent au contact de l’air ; ainsi, Barèges s’altère beau¬
coup moins vite que Luchon.
M. PiDOüx fait remarquer que la nouvelle source des Eaux-Bonnes, la froide, à laquelle il
attache de l’importance pour le traitement des affections, de l’estomac, présente exactement
la même composition que la vieille source, et ne produit pas de bons effets dans les maladies
des voies respiratoires; il y a 20 degrés de différence entre la température des deux sources;
M. Lambron a parlé de sources de températures différentes, mais, comme elles sont rame¬
nées à la même pour l’usage, il n’y a pas lieu de tenir compte des différences de tempéra¬
ture originelle.
M. Hédouin donne lecture d’une Étude sur la dyspepsie.
M. Dürand-Fardel rappelle que, dans la dernière séance, il avait dit : « Je désire être
édifié sur la constitution de la dyspepsie herpétique^ dont aucun auteur n’a parlé. » M. Pi-
doux a répondu : M. Bazin et moi seuls en avons parlé, et, sur 20 dyspepsies, il y en a 15 de
nature herpétique. Je conteste, ajoute M. Durand-Fardel, la réalité de cette assertion
jusqu’à preuve nouvelle; il y a là une exagération considérable. Certains herpétiques sont
dyspeptiques, cela est vrai; maintenant sont-ils dyspeptiques parce qu’ils sont herpétiques?
Je n’en sais rien. L’étiologie de la dyspepsie est essentiellement physiologique et non patho¬
logique.
M. Pidoux rentre dans les dyspepsies dialhésiques dont je m’étais éloigné, et cependant il
avait paru adopter mes idées. Il y a des alternances chez les herpétiques dyspeptiques, et
alors la diathèse se montre plutôt sous forme de gastralgie ou de gastro-entéralgie que de
dyspepsie, lorsqu’elle se porte sur l’estomac ou sur le tube digestif.
M. Pidoux, pris à l’improviste, rassemblera ses preuves, et démontrera , dans une des
prochaines séances, que sur 20 dyspepsies il y en a effectivement 15 de nature herpétique.
Une lecture de M. Mialhe, sur la Dyspepsie par défaut de mastication du bol alimentaire,
termine la séance qui est levée à cinq heures.
Vun des secrétaires des séances, E. Verjon.
460
L’UNlÔiN MI^-DICâLE.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURCIE.
Séance du mercredi 7 Mars 1866. — Présidence de M. Giraldès.
Sommaire. — Présentations : d’appareil pour le traitement de la coxalgie; discussion; — de pièce
pathologique : Rétrécissement syphilitique de la trachée et de la bronche gauche; discussion.
La séance a été consacrée tout entière à la discussion de deux présentations faites l’une
par M. Bouvier, l’autre par iVI. Verneuil.
M. Bouvier a présenté, en son nom et au nom de M. Charrière, fabricant d’instruments
de chirurgie, un nouvel appareil pour le traitement de la coxalgie. Cet appareil avait été
commencé, sur les indications de M. Bouvier, par M. Charrière fils; il a été achevé par
M. Charrière père après la mort si regrettable de son fils.
L’idée de cet appareil est venue à M. Bouvier lorsque, à la suite de la dernière discussion
sur la coxalgie, voulant étudier de près les appareils inamovibles dont M. Verneuil avait
entretenu la Société de chirurgie, et se rendre compte de leurs effets dans le traitement de
la maladie de la hanche, M. Bouvier a pu observer ces effets sur des enfants et des adultes
traités par les appareils inamovibles de M. Verneuil. L’examen des faits a convaincu
M. Bouvier que, à j’aide de l’appareil inamovible de M. Verneuil, on pouvait faire lever les
malades et les faire marcher avec des béquilles plus tôt qu’il ne le pensait. Mais il s’est éga¬
lement convaincu que ces appareils présentaient certains défauts qui, de l’aveu de M. Ver¬
neuil lui-même, pouvaient être seulement palliés, non corrigés complètement. C’est ce qui a
conduit M. Bouvier à imaginer un nouvel appareil, lequel, construit sur le modèle de celui
de M. Verneuil, en possédât les qualités sans les défauts. M. Bouvier pense avoir réalisé ces
conditions dans l’appareil qu’il présente aujourd’hui à la Société de chirurgie. Il se compose
essentiellement de deux valves de cuir moulé renforcées par des bandes d’acier. Ces deux
valves, rime antérieure, l’autre postérieure, sont réùnies, de chaque côté, par des lacets qui
permettent de les serrer ou de les lâcher à volonté, suivant les besoins. Les faces qui s’ap¬
pliquent, sur les tissus et les bords de ces valves sont garnis et matelassés pour ne pas blesser
les parties molles; on peut y adapter des sous-cuisses si l’appareil a dé la tendance à
remonter. L’appareil ainsi constitué embrasse exactement la circonférence de l’abdomen, du
bassin, de la cuisse malade qu’il emboîte jusqu’au genou au-dessus duquel il s’arrête.
Il immobilise complètement la hanche, maintient l’altitude donnée au membre, permet la
déambulation, les mouvements généraux et partiels; il peut être enlevé et réappliqué
à volonté, resserré ou desserré totalement ou partiellement, suivant les besoins, Il est
particulièrement applicable dans deux états de la coxalgie : 1° au début de la maladie, pour
prévenir les douleurs de l’articulation et les déviations du membre, et même pour remédier
à ces douleurs et à ces déviations lorsqu’elles sont encore peu considérables ; 2" après le
redressement forcé, lorsque celui-ci a été jugé nécessaire, pour maintenir le membre dans
son attitude nouvelle et la hanche dans l’immobilité, si le malade a besoin d’être levé ou
assis.
M. Bouvier pense que cet appareil pourra recevoir avec le temps des applications plus
étendues ; il est susceptible, d’ailleurs, d’être modifié et perfectionné suivant les cas et les
indications diverses qu’ils peuvent présenter.
M. Le Fort reproche à l’appareil de M. Bouvier de ne pas répondre aux indications rem¬
plies par les appareils inamovibles. Il est seulement applicable aux cas où l’on veut main¬
tenir un redressement déjà obtenu par d’autres moyens. Mais, lorsqu’il s’agit d’opérer gra¬
duellement ce redressement, l’appareil de M. Bouvier ne saurait suffire : il faut recourir
aux appareils plâtrés. Après avoir imprimé au membre un certain degré de redressement,
on le maintient à ce degré, pendant un temps suffisant, à l’aide de l’appareil plâtré inamo¬
vible; chaque degré de redressement ultérieur exige un nouvel appareil qui puisse s’adapter,
exactement à la nouvelle attitude du membre. Or, pour remplir de pareilles conditions, il
faut des appareils très-peu dispendieux; car si, dans le cours du traitement d’une coxalgie,
il était nécessaire d’employer plusieurs appareils dans le genre de celui de M. Bouvier, les
dépenses s’élèveraient à un chiffre inaccessible pour la bourse de la plupart des malades.
M. Gdersant pense que l’emploi de l’appareil de M. Bouvier doit être restreint à deux
époques extrêmes de la coxalgie, au début et à la fin de la maladie, c’est-à-dire lorsque les
douleurs et la déviation n’ont pas encore commencé, ou, au contraire, lorsqu’elles ont à peu
près complètement cessé. Hors ces cas, il le croit inapplicable.
M. Demarqday partage complètement la manière de voir de M. Guersant. Suivant lui,
L’UNION MÉDICALE.
461
l’appareil de M. Bouvier ne convient qu’aux individus dont la maladie est guérie, ou à peu
près, lorsqu’il s’agit simplement d’immobiliser l’articulation pour permeltre la marche. Mais
quand il existe de la douleur, un état inflammatoire de l’articulation, qu’il est nécessaire de
recourir à l’applicalion de révulsifs, il faut donner la préférence aux appareils ouatés et
dextrinés beaucoup plus avantageux. Tant que dure l’état aigu, l’appareil de M. Bouvier
serait plutôt de nature à aggraver qu’à adoucir les souffrances des malades. Il ne convient
donc qu’à la dernière période de la coxalgie et peut alors rendre de bons services quand il
s’agit d’envoyer les malades aux Eaux ou ailleurs, en un mot de les faire voyager.
M. Chassaignac, sans contester les cas d’application de l’appareil de M. Bouvier, est
entièrement de l’avis de M. Le Fort touchant la supériorité des appareils inamovibles dans
le traitement de la coxalgie. Celui de M. Bouvier est insuffisant pour tous les cas où il est
nécessaire d’obtenir une immobilité complète, car cet appareil s’arrête au-dessus du genou,
laissant libres les mouvements du segment inférieur du membre, et tout appareil qui ne
prend pas la totalité du membre n’immobilise pas même les segments sur lesquels il s’ap¬
plique. L’appareil de M. Bouvier ne saurait donc convenir qu’à uge époque de la maladie, où
les phénomènes d’acuité ayant complètement cessé, oh peut sans inconvénient laisser à
l’articulation une certaine mobilité. Mais lorsque l’immobilisation est encore nécessaire, elle
n’est entièrement réalisée que par l’appareil inamovible de M. Verneuil, qui seul satisfait à
la double indication d’immobiliser la hanche et de donner au malade la liberté dé ses autres
mouvements.
M. Vernküil trouve deux inconvénients sérieux à l’appareii de M. Bouvier : d’une part, son
prix probablement très-élevé; d’autre part, les difficultés de la fabrication, double cause qui
doit s’opposer à la généralisation et à la vulgarisation de son usage, surtout dans les villages
et les campagnes. Il serait difficile, assurément, d’y trouver un mouleur capable ; il ne serait
pas moins difficile d’y faire venir, chaque fois que besoin serait, un ouvrier des ateliers de
M. Charrière.
Les appareils plâtrés inamovibles, au contraire, sont d’une application aussi simple que
peu coûteuse; ils conviennent à l’immense majorité des cas et peuvent remplacer tous les
autres, excepté la gouttière de Bonnet et l’appareil de M. Mathieu, dont on peut, d’ailleurs,
se passer 90 fois sur 100.
M. Giraldès fait passer à M. Bouvier le dessin d’un appareil en cuir moulé, identique à
celui de M. Bouvier, dont l’invention et l’emploi, dus à M. Hilton, datent de l’année 18/i8.
M. Giraldès, à une certaine époque, le fit connaître à la Société de chirurgie.
M. Bouvier présente deux enfants à qui il a fait avec succès l’application de son appareil
qu’ils portent encore. L’un était au début de la coxalgie, c’est-à-dire alors qu’il n’existait
encore ni douleur ni déviation ; en conséquence, il n’y a pas eu de redressement préalable ;
l’enfant est en voie de guérison. L’autre est à la fin d’une coxalgie pour laquelle il avait déjà
subi un traitement par l’appareil inamovible de M. Verneuil, après un redressement forcé
opéré avec succès, grâce'à l’anesthésie par le chloroforme. Sous l’influence de l’appareil de
M. Verneuil, l’enfant avait obtenu une amélioration très-notable dans son étal, lorsqu’une
maladie incidente, ayant obligé de suspendre l’application de l’appareil, fit perdre les résul¬
tats acquis. L’emploi de l’appareil de M. Bouvier a rapidement rendu au malade ce qu’il avait
perdu. Aujourd’hui les douleurs ont complètement cessé, et l’enfant marche avec facilité,
grâce à son appareil. Ces deux cas se rapportent d’ailleurs aux deux circonstances que
M. Bouvier a déjà pris soin de spécifier comme étant celles où est indiqué l’emploi de cet
appareil : le début et la fin de la coxalgie.
M. Bouvier est d’accord avec M. Le Fort lorsque son collègue lui objecte que son appareil
ne répond pas à toutes les conditions remplies par les appareils inamovibles, particulière¬
ment lorsqu’il s’agit d’obtenir le redressement forcé. Aussi n’est-ce pas pour ces cas que
M. Bouvier le propose. ‘Cependant il ne faudrait pas croire que cet appareil ne puisse pas se
modifier, comme le prétend M. Le Fort, pour répondre aux exigences d’un traitement com¬
plet de la coxalgie, et qu’il faille nécessairement, pour chaque phase de ce traitement, un
appareil nouveau. M. Bouvier s’est livré à des essais encore incomplets, mais qui montrent
que le même appareil peut servir dans les différentes phases du traitement, le cuir étant
Busceptible d’être retrempé et moulé de nouveau pour s’adapter à toutes les variations de
l’altitude du membre et à tous les degrés du redressement. On n’a pas besoin, ainsi, de
recourir à l’application de plusieurs bandages successifs, le même pouvant servir à chaque
réappljcalion nouvelle, çQinroe si ç’élait un nouveau bandage.
462
L’UN [ON MÉDICALE.
Au reste, M. Bouvier ne présente pas cet appareil comme pouvant toujours remplacer les
appareils inamovibles. Il a eu soin de dire, et en cela il est complètement d’accord avec
M. Guersant, qui n’a fait que répéter ce que M. Bouvier avait déjà déclaré, savoir, que cet
appareil est surtout applicable aux deux époques extrêmes de la coxalgie : le début et la fin.
MM. Demarquay et Chassaignac n’ont pas tenu compte, comme M. Guersant, de toute une
série de cas, ceux de la coxalgie au début, auxquels l’appareil convient parfaitement, et c’est
à tort qu’ils lui accordent de l’efficacité seulement à la fin de la maladie. Les faits prouvent
qu’il a de bons effets a l’une et à l’autre époque.
M. Chassaignac reproche à l’appareil de laisser trop de mobilité au membre, parce qu’il
s’arrête au-dessus du genou au lieu d’embrasser le membre tout entier. Mais rien de si facile
que d’étendre cet appareil à la totalité du membre, même à la totalité du corps, si , c’est
nécessaire. M. Bouvier l’arrête au-dessus du genou, parce que l’observation et l’expérience
lui ont démontré que c’était plus commode et d’ailleurs parfaitement suffisaqt pour l’im¬
mense majorité des cas où l’application en est indiquée, c’est-à-dire dans les cas ordinaires.
M. Verneuil a fait deux objections : l’élévation du prix de l’appareil et les difficultés de sa
fabrication, par conséquent,de sa vulgarisation. Sans doute, le prix en est élevé, puisqu’il coûte
actuellement, au minimum, de 50 à 60 fr. ; mais il pourra, avec le temps, être réduit au moins
de moitié. — Quant à la difficulté de fabriquer cet appareil dans les villages et les campa¬
gnes, M. Bouvier pense que cette objection n’est pas sérieuse. La science est cosmopolite et
n’a pas à se préoccuper de ce détail particulier. D’ailleurs, la difficulté n’est pas aussi grande
qu’on veut bien le dire; il n’est pas toujours besoin de venir chercher un ouvrier dans les
ateliers de M. Gharrière pour fabriquer un appareil. M. Lambron imagina, il y a quelque
temps, un appareil analogue pour les fractures du membre inférieur ; il le fit faire par un
sabotier et un cordonnier de village. Rien ne s’oppose donc à ce que le bandage pour la
coxalgie devienne d’un usage vulgaire.
M. Le Fort conteste cette dernière assertion. L’appareil de M. Bouvier coûte 50 fr., au
minimum; les appareils plâtrés coûtent 50 centimes, au maximum; quelle supériorité
M. Bouvier trouve-t-il à son appareil, qui soit dé naturé à contrebalancer une si grande dif¬
férence de prix ?
M. Verneüil n’accepte pas l’argument tiré par M. Bouvier du cosmopolitisme de la science.
De ce que la science est cosmopolite, il ne s’ensuit pas que l’on ne doive pas se préoccuper
d’en mettre les applications pratiques à la portée des villages et des campagnes. Au contraire,
le véritable cosmopolitisme, pour les méthodes thérapeutiques, consiste à sé généraliser età
se vulgariser dans tous les pays du monde, dans les villes et dans les campagnes, à se mettre
à la portée de toutes les bourses et à se rendre accessible à tous les praticiens. Or, les appa¬
reils plâtrés peuvent être fabriqués partout instantanément par le chirurgien lui-même. Il
n’a qu’à couper ses bandes et à les tremper dans le plâtre, et son appareil est fait. Pour
fabriquer le bandage de M. Lambron, il a fallu un sabotier et un cordonnier, sans compter
le chirurgien.
Rétrécîssemeni syphilitiquê de la trachée et de la bronche gauche. — M. VERNEülli pré¬
sente, en son nom et au nom de M. Cusco, son collègue à l’hêpitaf Lariboisière , une pièce
pathologique relative à une lésion rare, puisqu’il n’en existe pas plus de cinq à six cas dans
la science. Il s’agit d’un rétrécissement syphilitique de la trachée artère et de la bronche
gauche, observée chez un malade qui a succombé à l’hôpital Lariboisière, dans le service de
M. Verneuil, aux suites de cette maladie. Les quelques observations de ce genre qui existent
dans la science ont été réunies dans la thèse de M. Charnal , et, parmi elles, on en trouve
une de M. Moissenet, sur laquelle le cas de MM. Cusco et Verneuil semble être calqué, pour
ainsi dire.
Le sujet à qui appartient la pièce présentée par M. Verneuil, était un jeune homme de
26 à 27 ans, d’une constitution très-robuste, qui, antérieurement à son entrée dans le ser¬
vice de M. Verneuil, avait été déjà traité par M. Cusco, à l’hôpital Lariboisière, pour des
accidents syphilitiques. Le malade présentait des tumeurs gommeuses sur diverses parties
du corps, et, de plus, des symptômes thoraciques qui avaient éveillé l’attention sérieuse de
M. Cusco. De concert avec M. Hérard, médecin de l’hôpital Lariboisière, appelé en consul¬
tation, ce chirurgien avait examiné avec soin la poitrine de ce malade. Le résultat de cette
exploration fut le diagnostic suivant : Rétrécissement de la bronche gauche, suite de cica¬
trices de gommes syphilitiques. Il existait une gêne considérable de la respiration, qui allait
jusqu’à déterminer des accès inquiétants de suffocation. M. Cusco s’était assuré, par un exa¬
men à l’aide du laryngoscope, que le larynx n’était pour rien dans ces accidents. Envoyé à
L’UNION MÉDICALE.
463
l’asile de Vincennes, à la suite d’un notable amendement survenu dans son état, le malade
s’y trouva bien pendant quelque temps ; mais les accidents reprirent une intensité très-grande
sous l’influence d’une cause inconnue, peut-être d’nn refroidissement.
Quoi qu’il en soit, lorsque M. Verneuil, appelé accidentellement auprès de ce malade, le
vit pour la première fois, il fut frappé de la gravité des symptômes thoraciques, et il lui
offrît de le soigner dans son service à l’hôpital Lariboisière, ignorant que ce jeune homme
avait été déjà traité dans cet hôpital par MM. Cusco et Hérard. Dès qu’il fut instruit de ce
fait, M. Verneuil s’empressa d’appeler ses collègues en consultation. Malgré le diagnostic
antérieur (rétrécissement de la bronche gauche), confirmé par un nouvel examen, comme
on pouvait supposer la présence d’un obstacle dans la trachée et que les accidents de suffo¬
cation devenaient d’heure en heure plus menaçants, M. Verneuil pensa que la trachéotomie
constituait une ressource ultime, ressource douteuse assurément, mais qui, si elle ne réus¬
sissait pas à conjurer les accidents, ne pouvait du moins rendre pire la situation à peu près
désespérée de ce malheureux jeune homme. Il se décida donc à la pratiquer, avec l’assen¬
timent de ses collègues. L’opération fut émouvante, comme toutes les opérations de ce genre
pratiquées chez les adultes. M. Verneuil ne tarda pas à reconnaître que le rétrécissement
avait son siège à une distance considérable au-dessous de l’ouverture pratiquée à la tra¬
chée, car une sonde à boule introduite à travers ia canule s’arrêtait seulement à la partie
inférieure de la trachée, au niveau de la bifurcation de ce tube et de l’origine des grosses
bronches. L’instrument était arrêté là et ne pouvait, quelque effort que l’on fît, pénétrer ni
dans là bronche droite ni dans la bronche gauche. C’est en vain que M. Verneuil essaya de
forcer le passage par le cathétérisme ménagé de la trachée à l’aide de la sonde œsopha¬
gienne; il ne réussit qu’à donner au malade un soulagement de peu de durée, car ce mal¬
heureux ne tarda pas à succomber aux progrès croissants de l’asphyxie, vingt-quatre heures
après l’opération.
L’autopsie a complètement justifié le diagnostic de MM. Hérard et Cusco, car la pièce
pathologique montre l’existence d’un rétrécissement cicatriciel considérable de la bronche
gauche, étendu de son origine à sa première division, rétrécissement produit par de véri¬
tables cicatrices qui ont succédé à des ulcérations résultant de la suppuration de gommes
sous-muqueuses. — Il existe un rétrécissement analogue, mais moins prononcé, à l’extré¬
mité inférieure de la trachée, au niveau de sa bifurcation. A l’extérieur, au même niveau,
on constate le gonflement et l’induration des ganglions lymphatiques autour de la trachée.
— Le lobe inférieur du poumon droit est le siège d’une hépatisation des plus évidentes. Il
n’existe pas d’aitération syphilitique dans le tissu pulmonaire. Les autres organes u’ont pu
être examinés à ce point de vue. — M. Verneuil termine en faisant remarquer l’exactitude,
vérifiée par l’autopsie, des diagnostics portés, dans ce cas, par iui et ses collègues de l’hô¬
pital Lariboisière, les nombreuses raisons qu’avait ce malade de mourir sans que sa mort
pût être imputée à la trachéotomie pratiquée in extremis ; enfin, le siège du rétrécissement
syphilitique dans la bronche gauche, partie qui, s’il faut en croire les quelques observations
existant dans la science, serait, avec ie larynx, le lieu d’élection des altérations de ce genre.
M. DEMARQUAT dit que c’est lui qui a suggéré à M. Charnal l’idée de faire sa thèse sur les
rétrécissements syphilitiques de la trachée. Il possède le dessin des lésions qui existaient
chez l’un des individus dont l’observation est consignée dans cette thèse. Cet individu fut
opéré de la trachéotomie par M. Demarquay, et il succomba à celte opération. Il offrait cette
particularité singulière que, quoique en proie à des phénomènes d’asphyxie, il parlait et
chantait même admirablement bien, avec la voix la plus nette du monde. L’autopsie révéla
l’existence d’une ulcération syphilitique considérable de la partie inférieure de la trachée, au
niveau de sa bifurcation, produite par des gommes sous-muqueuses suppurées. Au-dessous
du rétrécissement, particularité très-caractéristique, on constatait un développement extrê¬
mement remarquable des fibres musculaires des bronches.
M. Demarquay a eu trois fois l’occasion de pratiquer la trachéotomie pour des rétrécisse¬
ments de la trachée, uue fois pour un cas de rétrécissement syphilitique, deux fois pour des
rétrécissements inflammatoires. Le syphilitique succomba. Mais, dans les deux autres cas, les
malades ont guéri. Dans l’un de ces cas, il s’agit d’une jeune dame hongroise que M. Demar¬
quay vit en consultation avec M. Trousseau et M. Turck, de Vienne, que la famille de la ma¬
lade fit venir exprès de la capitale de l’Autriche à Paris pour cette consultation. M. Turck
montra à M. Trousseau et à M. Demarquay, à l’aide d’un appareil réflecteur , que le rétré¬
cissement avait son siège, non dans le larynx, mais dans la trachée, et il en précisa si exac¬
tement le point, au niveau du troisième anneau de la trachée, que M. Demarquay eut Iq
464
L’ UNION MÉDICALE.
bonheur ensuite, en pratiquant la trachéotomie, de tomber eh pléin sur le rétrécissement
et de l’inciser. Depuis cette époque, cette dame porte une' canule de l’invenlion de M. De-
marquay, et qu’il appelle canule parlante. Cette canule j'ermet à la malade de parler, sans
que, dans le monde très-distingué qu’elle hante, personne puisse se douter qu’elle porle un
instrument de ce genre. Elle le dissimule sous un nœud de ruban.
Dans un autre cas, M. Demarquayapu obtenir la dilatation graduelle d’un rétrécissement tra¬
chéal, de nature inflammatoire, à l’aide d’une autre canule qu’il appelle dilatatrice. Cette canule
consiste essentiellement en deux pièces distinctes, dont l’une.analogueà unesdrte detrès-petit
spéculum quadrivalve, est introduite par l’ouverture artificielle faite à la trachée et pénètre
sans peine dans la partie rétrécie du canal ; l’autre pièce est une canule pleine, de dimen¬
sions variables, destinée à s’emboîter dans la précédente et à déterminer la dilatation gra¬
duelle du rétrécissement. Pour cela, on augmente progressivement le calibre de la canul-
pleine, au fur et à mesure que le fibro-cartilage de l’anneau trachéal rétréci cède sous l’in¬
fluence continue de la pression de dedans en dehors que cette canule exerce sur lui. M. De-
marquay a pu de la sorte prolonger la vie de son malade, mort depuis d’une maladie étrane
gère à l’affection des voies respiratoires.
M. Demarquay, en examinant de près la pièce présentée par M. Verneuil, ne croit pas que
le rétrécissement ait été causé, dans ce cas, par des ulcérations ayant succédé à des gommes
sous-muqueuses suppurées. La dépression produite par la perte de substance, dans une
lésion de cette nature, est plus profonde et s’accompagne d’une rétraction considérable du
fibro-cartilage trachéal ou bronchique, rétraction qui n’existe pas sur cette pièce. M s’agit
donc d’ulcérations syphilitiques, mais non de celles qui succèdent à la suppuration des gommés
sous-muqueuses. • , , :
M. Chassaignac a eu l’occasion d’opérer par la trachéotomie des malades atteints de rétré¬
cissements syphilitiques des voies aériennes. Les uns ont succombé, d’autres ont guéri,
entre autres un personnage qu’il a vu en consultation avec MM. les docteurs Mandl et Raci-
borski, et qui est devenu l’un des chefs de la dernière insurrection polonaise. Il a traité
encore à l’hôpital Saint-Antoine une femme chez laquelle le rétrécissement existait à la partie
supérieure de la trachée. La canule a permis le maintien de la vie, mais à condition qu’elle
restât en permanence, car chaque fois que l’on a voulu essayer fie la retirer, le rétrécisse¬
ment et les accidents asphyxiques se reproduisaient. Des faits analogues ont été observés en
Angleterre' et ont servi au travail fie M. Moissenet sur les rétrécissements syphilitiques de la
trachéé. — M. Chassaignac a vu aussi des rétrécissements et fies étranglements de la'trachée
produits par l’hypertrophie des ganglions lymphatiques qui entourent cette partie du conduit
aérien.
. M. Verneüil répond à M. Demarquay, contestant que le rétrécissement de la bronche
gauche, dans la pièce mise sous les yeux de la Société de chirurgie, ail succédé à la suppu¬
ration des gommes sous-muqueuses. Le malade portait des gommes sous-cutanées évidem¬
ment contemporaines des cicatrices que l’on observe sur la membrane muqueuse de la
bronche rétrécie. Les gommes développées dans l’épaisseur des membranes muqueuses
, entraînent des pertes de substance moins profondes que celles qui succèdent à la suppura¬
tion des gommes du tissu cellulaire sous-cutané. Il est impossible de méconnaître la ressem¬
blance qui existe entre les gommes sous-cutanées et celles qui s’observent sur la membrane
muqueuse de.la voûte palatine èt qui donnent des ulcérations et des cicatrices analogues à
celles que l’on trouve sur la muqueuse bronchique dans la pièce dont il s’agit.
D’où proviendraient, d’ailleurs, cés dernières cicatrices? d’ulcérations simples? Évidem¬
ment non. D’ulcérations tuberculeuses ? Non encore, puisque le sommet des poumons ne pré¬
sente pas trace de tubercules. Il faut donc, de toute nécessité, que ces cicatrices aient suc¬
cédé à des ulcérations syphilitiques.
M. Verneuil fait remarquer, en terminant, que ces cicatrices de la membrane muqueuse
des bronches sont réellement formées par du vrai tissu cicatriciel ou inodulaire ; cela, con¬
tredit formellement l’opinion de ceux qui pensent que les ulcérations ou perles de substance
des membranes muqueuses, en général, ne sont pas suivies.de la formation d’un véritable
tissu fie cicatrice.
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Mardi 13 Mars 1866.
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Tout ce qui concerne la Ucdaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée i.at«»kr , Rédacteur en chef. — Tout «e tjuî
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Publié par V Administration de L’UNION MÉDICALE .
37ine année. — 1866.
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D’importantes raodiûcations ont été introduites dans cette nouvelle publication: on
y trouvera les Décrets et Arrêtés ministériels les plus récents relatifs à l’organisation.
des Facultés et des Écoles et à l’enseignerhent de la médecine en France.
La Liste des Médecins et des Pharmaciens a été l’objet d’une révision très-attentive
au point de vue de certains abus. A cette Liste ont été ajoutées celle des Vétérinaires
diplômés et celle des Sages-Femmes.
Une Table détaillée deS matières termine ce volume, d’une utilité quotidienne pour
tous les Praticiens et pour lès Pharmaciens.
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choix du quinquina et par celui du vin.
M. Labat emploie le quinquina gris. On sait, en. effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs, du quinquina : la quinine, la cin.chonîne,,le rouge cîhchô-
nique soluble et le roitge cinChb'nique insoluble ; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a. Sous ce rap-portj tmè ihcontestable supériorité' sùr les autres i^Üinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d'alcool (proportion exigée par' lè Godéx
pour tous les bonSiVins de quinquina) j dissout et il gàrde erv dissolutionigrêice à son alcool
etàsea acides, le quinate de chaux,. le rouge ci.nchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. 11 dissout particulièrement
une forte proportion de cette dernière, combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces, ‘ ' V i'
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’aniertume du quinquina. ' / . .
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L’UNION MÉDICALE.
N° 30. Mardi 13 Mars 1866.
SeMMAIÜE.
i. Pabis : La trichinose. — 11. Cliniqbe médicale (hôpital de la Charité, service de M. le professeur
Bouillaud): Difficulté du diagnostic médical. — 111. Bibliotbèobe, : Dictionnaire annuel des progrès
des sciences et institutions médicales. — IV. Académies et Sociétés savantes. Société médicale des
hôpitaux : Suite de la discussion sur les revaccinations. — V. Cocbbieb. —VI. Feuilleton : Chro¬
nique étrangère.
Paris, le 12 Mars 1866.
lia Trichinose.
On lit la note suivante dans le Moniteur du 9 mars :
« Le département de l’agriculture, du commerce et des travaux publics a confié à
un professeur de la Faculté de médecine de Paris et à un professeur de l’École vété¬
rinaire d’Alfort la mission d’aller étudier en Allemagne les faits relatifs à la trichinose.
« Informée d’une certaine préoccupation de l’opinion à l’égard de ces faits, l’admi¬
nistration, en attendant les renseignements qui lui seront donnés par ses délégués,
a cru devoir prendre l’avis du comité consultatif d’hygiène publique. Ce conseil, après
examen, a chargé un de ses membres, M. Bouley, inspecteur général des écoles vété¬
rinaires, de consigner son appréciation dans uné note que nous publions et qui suf¬
fira sans doute pour rassurer les personnes qui font usage de la viande de porc.
La maladie dite des trichines, ou la trichinose, sur laquelle l’attention publique est acluel-
lément fixée, n’esl pas une maladie nouvelle. Il y a longtemps que des médecins de diffé¬
rents Étals de l’Allemagne ont rattaché à l’usagé alimentaire de la viande de porc, dans de
certaines conditions, des accidents souvent très-graves, dont la nature est restée inconnue
jusqu’à ce que les investigations micrographiques l’aient révélée. On sait aujourd’hui que
cette affection est causée par la présence accidentelle dans la chair de porc de vers parasi¬
taires d’une extrême ténuité auxquels les savants qui les ont découverts ont donné le nom
Ae trichines.
Cependant, quoique la viande de porc entre pour une très-grande part dans l’alimentation
FEUILLETON.
CHRONIQUE ÉTRANGÈRE.
Péripéties du typhus contagieux et de la syphilis vaccinale.— Questions d’enseignement. — La médecine
au Parlement italien. — L’ovariotomie et ses progrès. — Aux arsénicophages.
Pauvreté et richesse ; voilà mon programme aujourd’hui; car malgré les faits originaux,
curieux qui se sont produits dans l’ancien et le nouveau monde, il n’y a pas à en parler ici,
ils sont trop sérieux pour cela. Comment traiter, par exemple, avec les développements vou¬
lus et le ton qui convient à la chronique, de la nouvelle cause des fièvres paludéennes décou¬
verte, éprouvée par le docteur Salisbury ; de l’importation du choléra de France à New- York
en 1865, et d’un nouveau procédé d’anesthésie locale instantanée? De si graves sujets vont de
droit aux colonnes supérieures, où on les trouvera. S’il s’agit du typhus contagieux, c’est
que le laisser-aller des intéressés eux-mêmes avec ce terrible fléau nous y autorise. Ils en
sont, en effet, aux expérimentations empiriques, et l’on sait qu’en pareille matière, le plus
osé, le plus aflirmalif, a toujours raison. Arrêtons-nous donc un moment sur celte affaire
capitale des Anglais, the topic of the day.
Des nombreux remèdes plus ou moins bizarres, vantés et expérimentés contre the catlle
plague, the garlic cure, à l’essai en ce moment, n’esl pas le moins curieux. Importé par un
M. Worms, de Ceylan, comme le spécifique infaillible de cette maladie, il a été aussitôt pris
au sérieux et mis à l’épreuve, quoique la composition en fût inconnue, dans les fermes des
Tome XXÎX. — Nnuvrlle série, 30
466
L’UNION MÉDICALE.
de tous les pays de l’Europe, ce n’est guère que dans quelques contrées de l’Allemagne que
les accidents déterminés par les tricliines ont été signalés.
En France, bien que l’attention des médecins soit partout mise en éveil, aucun cas de tri¬
chinose n’a encore été rencontré, ni dans les villes, ni sur les populations rurales, ni dans
l’armée, ni dans la marine, où l’usage de la viande de porc salé est si répandu.
Il en est de même en Belgique ; car le fait de trichinose qui avait été sign.a|é dans la pro¬
vince de Liège a été reconnu complètement erroné par les deux savants professeurs, qui ont
reçu du ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics la mission d’aller
étudier la trichinose en Allemagne.
La viande de porc de provenance d’outre-Rhin entre cependant pour une part assez im¬
portante dans la consommation de notre pays.
Comment se fait-il que, malgré cette importation, nos populations soient restées exemptes
de l’infection trichineuse?
L’explication de cette heureuse immunité se trouve, sans aucun doute, dans les habitudes
respectives des populations qui font usage de la yiande de por.c au delà et en deçà du Rhin.
« En Allemagne, dit la Gazette de Vienne (n° 28; 1866), l’élevage du porc, principale¬
ment des races anglaises, se fait aujourd’hui très èn* grand, parce que la consommation de la
viaride de cet animal est devenue d’une nécessité indispensable pour les classes ouvrières,
.qui, généralement, la mangent crue. ^ ^
« L’activité industrielle est aujourd’hui très-grande dans les provinces prussiennes, dans
la Saxe, les États de Meursbourg eld’Anhalt et le Brunswick. Une masse d’ouvriers émigrent
des parties pauvres de l’Allemagne pour aller travailler dans les fabriques, de. -suc.re de cçs
dernières contrées, où ils vivent en commun dans des établissements particuliers et con¬
somment de la viande de porc crue. Ce n’est point seulement à l’état de viande hachée
qu’on la consomme, on en fait encore des saucisses, qu’on mange sans être rôties, et qu’on
se contente de dessécher à l’air et de fumer seulement pendant vingt-quatre heures.
« Toutes les préparations de porc ne sont cuites qu’incomplétement. A Noël surtout, on
fait un grand débit de viande de porc, et il est d’usage, , à cette occasion, de manger un
.grand nombre de saucissons qui sont presque complètement crus. »
En France, au contraire, surtout dans les départements du; Nord, ce n’est que par très-
rare exception que quelques préparations alimentaires ayant pour base la viande de porc
sont consommées crues. Dans l’immense majorité des circonstanceSj; cette viande n’est
mangée que cuite, et bien cuite, et là se trouve, à n’en pas douter,, rexplication de l’immu¬
nité dont nous jouissons relativement à l’infection trichineuse, qui, du reste, est beaucoup
plus rare, même en Allemagne, qu’on ne serait porté à le croire,- d’après les récits qu’on en
grands seigneurs, lord Leigh et le baron Rothschild. En quelques jours, on en disait mer¬
veille, et l’attention publique a été tellement surexcitée par ces bruits, que le Conseil privé
de la Reine s’est vu moralement contraint de déléguer un de ses plus illustres membres,
M. Symonds, pour faire une enquête, à ce sujet sur les lieux mêmes. Or, il en est résulté ce fait
à prévoir que ce n’est là qu’une nouvelle mystification. Suivant le rapport, des 16 bêtes
comptées comme guéries sur les 25 mises en expérience, U n’avaient pas étA atteintes et 5
ne l’avaient été que légèrement et auraient probablement guéri tout autrement; 5 mouru¬
rent et Zi restaient en traitement.
Telle est la différence de la vérité au mensonge, de la réalité à Terreur sur ce prétendu
antidote. Le secret gardé sur sa composition suffisait à en faire prévoir la nullité. En en exi¬
geant la recette suivant pos habitudes, il eût été tout simplement sacrifié sur la tribune
académique. Mais nos voisins procèdent autrement : la raison individuelle se met là au-
dessus de la raison collective. Quels sont les plus sages? La recette de ce prétendu remède,
obtenu après coup,, permet d’en juger : il ae compose d’échalotes, ail, gingembre, assa
fœtida et eau de riz.- De là son nom populaire de remède à Tail, dont la puaritéur fait sans
doute le principal mérite.
Naturally, lord Ellemborough procède tout autrement qu’un simple guérisseur. His
tordship a signalé publiquement à la Chambre des lords une lettre de Varsovie établissant
que la maladie ne s’est répandue dans aucun district dont les eaux sont ferrugineuses. Et
comme confirmation du fait, un autre gentleman de répondre, [éclairé subitement par cette
communication, que, de tous ses troupeaux, le seul animal qu’il sauva buvait, ên effet, dans
un vase, de fer. Voilà où en est l’Angleterre dans son trouble à chercher un remède, un
antidote au fléau qui la ruine. Est-ce dans cette voie empirique qu’elle le trouvera? La
L’UNION MÉDICALE.
467
a faits dans ces derniers temps, puisqu’il résulte d’une statistique officielle publiée à Bruns¬
wick que, sur près de 30,000 porcs soumis pendant vingt et un mois à l’inspection micro-
graphique dans la capitale du d'achë, 11 seulement ont été reconnus trichinés.
Il n’ÿ a donc pas à s’inquiéter, quant à préserit, des dangers de la trichinose en 'France.
La seule précaution qu’il y ait à prendre pour rester exempt de cette maladie, c’est de ne
manger la viande de porc, Comme c’est du reste' riiahitüdé en Féance, qu’après l’avoir sou¬
mise à une cuisson bien complète.
CLINIQUE MÉDICALE.
Hôpital «le la Charité. — Service de M. le professeur BOUILLAUD.
DIFFICULTÉS DU DIAGNOSTIC MÉDICAL.
Nous empruntons à la thèse de M. le docteur Riant, ayant pour titre ; Difficultés
du Diagnostic médical (I), l’observation suivante, qui ndus montre que le diagnostic
est quelquefois difficile à établir non-seulement au début, mais encore dans le cours
d’üne maladie :
Une femme' de 58 ans, concierge, fut apportée le 1“ août 1865, à- l’hôpital de la Charité,
salle Sainte-Madeleine, n° h. Elle est dans l’impossibilité de se tenir debout.
Elle n’a jamais eu de maladie sérieuse, sauf une fluxion de poitrine à l’âge de 22 ans. Elle
a cessé de voir depuis quinze ans.
Elle souffrait depuis deux mois dans le genou droit; elle attribuait ses douleurs à une chute
qu’elle aurait faite un mois auparavant.
Ellen’est pas sujette aux maux de tête, étourdissements, palpitations. Quinze jours avant
son entrée à l’hôpital, elle s’est sentie tout à coup faible en montant l’escalier. Elle n’a pas
perdu connaissance et a pu continuer à monter jusqu’au premier étage. Elle s’est, couchée
immédiatement. Depuis ce momept, elle ne, s’est pas relevée.
A son entrée :
C’est une femme d’une très-forte corpulence, très-grasse, elle a un peu d’œdème des
jambes et des varices. _ . . ,
Elle ne retire pas ses jambes, quand on les pince ou quand on les chatouille. Elle ne peut
(t) Chez Adrien Delabaye, libraire-éditeur, place de l’École-de-Médecine.
Presse, et surtout les commissaires spéciaux chargés d’étudier tous les faits se rapportant à
cette épouvantable épizootie, en doutent. Instruits par les décevants résülfais obtenus jus-
qu’ièi dans cette voie, et éclairés par ceux qu’obtiennent les nations voisines en procédant
autrement, ils réclament le moyen radical : l’abatage en grand. C’est un peu tard; mais
encore mieux vaut tard que jamais. Reste à savoir si l’individualité se, soumettra et sacri¬
fiera son myself à la collectivité. La loi seule en viendra à bout.
Les contradictions, les dissentiments sur la syphilis vaccinale, n’ont pas une portée
moins giave ni moins immédiate ; chaque jour et à chaque instant te mal peut être inoculé
et s’infilrer dans le sang des innocents si l’on n’y prend garde, et la mesüré de ces précau¬
tions indispensables est dans l’admission, le doute ou le rejet de la réalité de ce fait. Il est
donc aussi intéressant de constater les péripéties qu’il subit suivant les temps et les lieux.
Pour se mettre à l’unisson de sa voisine, l’Académie de médecine de Belgique a voulu
avoir aussi sa discussion publique sur ce sujet. Et voyez l’instabilité des choses, la transmu¬
tation des idées, des opinions, sinon des faits, sur cette, entité protéiforme de la syphilis.
Tandis que de l’autre côté des monts, ce danger de l’inoculation vaccinale semble si simple
et si fréquent qu’on le voit partout, sa réalité, bien qu’admise ici, en a paru excessivement
restreinte. A l’exception de M. Depaul qui, en cette circonstance, s’est départi — on a dit
pourquoi — de sa rigueur accoutumée envers tes observations et les assertions des autres
pour constituer la science et a admis in glob<^ tous c^s faits d’italie et ailleurs en en faisant
un épouvantail académique ; on ne les a accueillis qu’avec défiance, restriction et résèrve.
L’extrême rareté de leur manifestation parmi nous, et les circonstances insolites qui les ont
accompagnées, en ont rendu l’interprétation très-contestéc et contestable. Mais 6n ne sau¬
rait la repousser, la nier absolument devant le dernier fait de M. Millard et l’événement dé
468
L’UNION MÉDICALE.
les lever au-dessus du lit. La sensibilité y est incomplète. Pas de sensibilité au chatouille¬
ment de la plante des pieds. La vessie n’est pas paralysée. Les deux bras sont très-faibles, lè
bras gauche surtout se lève à peine, et quand ôn le soulève au-dessus du lit, il retombe lour¬
dement. La main gauche serre moins fort. La sensibilité des membres supérieurs est con¬
servée.
La bouche n’est pas déviée, elle est paralysée incomplètement. Les lèvres remuent à peine
quand la malade cherche à parler. Elle ne peut pas siffler ni gofler ses joues.
Toute la face forme un masque immobile, sans aucune expression.
La malade ne peut fermer les yeux, elle dort les paupières enlr’ouvertes. Elle distingue
bien les objets qu’on lui montre, les compte, et pourrait lire avec ses lunettes.
L’intelligence est parfaitement conservée, La malade donne sur sa maladie et l'accident
qui lui est arrivé des. détails très-nets. Pas de céphalalgie.
La malade a, dit-elle, habiluellémenl des douleurs de reins, mais elle lés a eues toute sa
vie; d’ailleurs ces douleurs. sont vagues, sans localisation. •
La langue est chargée, non. déviée, peu d’appélit, ventre libre. Pouls à 8ü, régulier; rien
au cœur. Poitrine normale..
Le lendemain, on constate que la paraplégie est complète et sans prédominance marquée
d’aucun côté.
La malade peut boire avec difficulté, de la main droite, mais non de la main gauche. —
Prescription : vingt sangsues, un purgatif.
8 août. Douleurs dans les membres, avec fourmillement. — Frictions avec la teinture de
noix vomique.
9 août. Agitation continuelle ; elle dit que, pendant la nuit, elle voyait toutes les malades
autour de son lit, voulant l’assassiner. Ténesme insupportable.
12 août. La malade se plaint d’une constriction à la base de la poitrine, se sent étouffer.
Grande agitation, respiration accélérée, suspirieuse ; pouls régulier, à 80. La sensation
pénible de ténesme persiste, absence de selles sans lavement. — Ventouses scarifiées.
Le 13. Même état ; tremblement des mains.
Le 15. Moins d’agitation. La sensation de constriction à la base du thorax tourmente tou¬
jours beaucoup la malade (douleurs en ceinture). Le tremblement des mains a diminué ; la
malade demande à manger. (30 ventouses sèches.)
Le 16. Agitation extrême ; douleur très-vive le long de la colonne vertébrale.
Le 17. Même état. — 30 ventouses sèches.
Le 18. La paraplégie est moins complète, mais la douleur en ceinture persiste.
Le 20. Même état d’agitation ; douleurs racbialgiques très-vives, plus marquées à la région
Rivalta, d’après lequel, l’un des premiers, nous n’avons pas hésité à l’admettre comme légi¬
time et comme vraie.
Eh bien, malgré ces témoignages, on conteste, on nie à Bruxelles la possibilité de cette
voie d’inoculation syphilitique. En vertu de ce que le fait n’y a jamais été observé, et de par
la loi de l’individualité spéciale des virus, de leur unité incorruptible, réfractaire à tout mé¬
lange, à toute combinaison de leur vie propre, séparée, MM. Thiry et Lebeau soutiennent
qu’elle est impossible. Les assertions du seul opposant, M. Graninx, se bornant à dire qu’il
avait vu plusieurs cas de ce genre, n’étaient pas, il est vrai, des plus convaincantes. Que l’on
juge des raisons invoquées pour et contre par le spécimen suivant.
M. Thiry : Vous inoculez du vaccin et vous produisez la vérole. Vous ensemencez, par¬
donnez-moi cette comparaison, des choux et vous récoltez des raves.
Cela vous paraît absurde, n’est-ce pas? c’est incroyable, c’est illogique? Eh bien , cela est
sérieusement soutenu et professé par des hommes considérables. La nature, dans ses écarts
pathologiques les plus extraordinaires, commet-elle de pareilles aberrations?
M. Graninx : A mon avis, cela est aussi simple que d’ensemencer en même temps un
chou et une rave. Je crois qu’on peut introduire deux principes virulents dans l’économie,
comme on peut introduire en même temps deux graines différentes dans la terre. Il n’y a là
rien qui répugne à ma raison.
M. Lebeau ; Pour admettre l’opinion de M. Graninx, il faudrait renverser toute la théorie
des virus. De tout temps, on a constaté qu’un virus donnait naissance à une maladie sut
generis, et que deux virus ne pouvaient se combiner pour faire naître deux maladies dif¬
férentes.
L’UNtON MÉDICALE.
469
dorsale moyenne. Tremblement des mains, des lèvres et de la langue. Pas de fièvre. — Quatre
cautères sur la région dorsale.
Le 28. Grande amélioration ; la sensation de constriction abdominale est toujours très-
pénible.
La malade peut remuer facilement les jambes, et leur imprime même des mouvements
assez étendus; la face est dans le même état.
L’intelligence est toujours parfaite; le seul trouble de ce côté est une inquiétude vive que
manifeste la malade. Elle implore notre pitié, dit-elle d’une voix chevrotante, car elle souffre
horriblement; pas de-selles sans lavement.
A partir du 1" septembre, on donne à la malade de l’iodure de potassium.
Lé 6. Depuis deux ou trois jours, la commissure droite de la bouche se relève un peu; la
malade peut rire de ce côté.
' Le 8. La malade mange plus facilement ; sa salive ne s’écoule plus malgré elle; elle com¬
mence à marcher dans la salle, soutenue par des malades.
Le 12. On continue l’iodure de potassium, 0g%75 par jour*
Le 13. La malade a plus de difficulté à marcher ; la paralysie de la face reparaît plus
accusée.
Les jours suivants, l’état dé la malade s’améliore beaucoup.
Dans les premiers jours d’octobre, éllé se lève toute la journée, et plusieurs fois elle a pu
aller au bain à pied.
La paralysie de la face persiste ; les paupières ne peuvent pas encore recouvrir complète¬
ment les yeux.
Le 8 octobre. Picotement et fourmilleinent dans les bras et dans lés jambes; les cautères
suppurent toujours. — Huit ventouses scarifiées à la nuque.
La malade quitte Thôpital au commencement de novembre. Elle marchait assez bien pour
avoir pu remplacer l’infirmière pendant quelques jours.
Quel diagnostic peut-on faire dans un cas de ce genre?
Sans douté, il y a place à bien des hypothèses, et surtout quand la maladie est
terminée, on voit bien celles qui semblent les plus acceptables ; mais même alors on
ne peut rien affirmer, et on conçoit quélîes incertitudes peuvent et doivent naître
dans l’esprit du médecin qui est en présence d’une maladie de ce genre à son nébut.
En tête de l’observatipn qui précède on avait inscrit plusieurs diagnostics succes¬
sifs. On avait songé d’abord à un ramollissement cérébral,, puis à une myélite, à une
affection syphilitique ; n’aurait-on pas pu supposer aussi, et avec aulant de raison
N’est-il pas vrai que, de cette manière, on pourrait discuter des siècles sans être plus
avancé? Que si l’on m’accuse d’avoir scindé la discussion à défaut de pouvoir la reproduire,
je répondrai que c’est afin de mettre en évidence une fois de plus le danger des opinions
exclusives, systématiques. De même que M. Depaul a généralisé l’inoçulation vaccino-syphi-
litique outre mesure pour renverser la doctrine de l’unicisme, M. Thiry l’a niée absolument
pour soutenir celle-ci quand même. Vérité en deçà, erreur au delà, c’en est là le secret, à
moins d’admettre que de tels faits changent et se modifient suivant les temps et les lieux.
Un nouveau travail critique et expérimental du docteur Ricordi, de Milan, sur Virreino-
culabüitk delle forme di sifilide, et concluant négativement, suivant la loi de son illustre
homonyme (Ann. univ. di med., janvier), est une autre preuve de ce désaccord des théories
et des systèmes. Errare humanum est. Mais ces contradictions choquantes ne se rencontrent
pas dans le champ de l’observation pratique ; à défaut de confirmation des faits analogues,
leurs différences s’éclairent et s’expliquent. Le docteur AmbrosOli vient de confirmer ainsi
par un mémoire dans le nouveau Gîornale italiano dette matattie l’efficacité des
injections sous-cutanées de calomel dans la syphilis constitutionnelle, suivant la méthode de
M. Scarenzio. Sur 16 malades traités au Sifilicôme de Milan, en 1864 et 65, il a obtenu 14
guérisons, dont 3 après récidive, et seulement 2 insuccès. Sur celte base, du moins, la mé¬
decine s’affirme comme science d’observation, et elle n’est pas autre chose.
La réforme de l’enseignement dont il est question en France donne une certaine impor¬
tance d’actualité au fait suivant : c’est une dénonciation du maître par ses élèves. Les étu¬
diants en médecine de l’üniversité de Bruxelles croyant avoir à se plaindre du professeur
d’obstétrique, M. Hyernaux, sur la manière dont il fait sa clinique en favorisant les élèves
470
L’UNION MfiDlCÂLL.
peut-être, une suffusion séreuse des membranes de la moelle, la comprimant dans
toute sa longueur, remontant même jusqu’à l’origine des nerfs de la base du crâne?
Mais nous ne voulons pas ajouter une hypothèse de plu's sur ce cas assurément très-
difficile.
BtBLIOTHËaUE.
DICTIONNAIRE ANNUEL DES PROGRÈS DES SCIENCES ET DES INSTITUTIONS MÉDICALES ; suite. et
complément de tous les Dictionnaires, par M. P. Garnier, médecin. de l’asile de. Bon-
Secours, chevalier dé l’ordre du Christ de Portugal, rédacteur de VVnion Médicale^ précédé
d’une Introduction par M. Aniédée Latour. .JJn vol. ,in-18 de 740 pages très-compactes.
Deuxième année, 1865. Germer-Baillièrë, libraire-éditeur, rue de l’École-de-Üiiédecihe, 17.,
[Pour rendre compte de cet ouvrage, je vais reproduire ici V Introduction qw. en donne
une analyse étendue.]
Si je rappelle que je suis le parrain de, cet ouvrage et que, ,s.ur mes conseils, l’auteur et
l’éditeur en ont entrepris la publication, c’est pour qu’il me soit permis dé prendre une part
de satisfaction de son succès, car il a obtenu un très-honorable succès, et la meilleure preuve
qu’on puisse en donner, c’est la publication de la seconde année. On est toujours flatté
d’avoir vu juste et, surtout, de n’avoir pas donné de mauvais conseils à ses amis.
La fortune du Dictionnaire annuel est donc assurée; elle doit même s’accroître parce que
cet ouvrage répond à un véritable besoin des médecins, celui de conserver je souvenir des
choses utiles et de pouvoir les retrouver au besoin. Il est, suivant la juste appréciation de
M. le docteur Cotting, dé Boston, « tout à fait la chose nécessaire, indispensable au praticien
actif, occupé, qui doit se tenir au courant des progrès de sa profession, et qui n’a pas le
temps de chercher le grain de frpment dans pn tas de paille, r-r The grain of wheat in the
bushel of chaff. » Ges avantagés, que je faisais valoir l’année dernière, ont été appréciés et le
seront de plus ën plus. . '
Ce dictionnaire des progrès doit, donner lui^même l’exemple du progrès, et, sous ce rapport,
il mérite.des félicitations. Le volume s’est enflé, il a, 250 pages de plus que celui de l’année
passée ;,la bibliographie s’est étendue, et l’auteur, aveebeaucoup de déférence, a suivi l’avis
que je lui; avais donné de .consacrer quelques pages, à la nécrologie, mettant autant
d’erapréssement à se rendre à . mes conseils, il pourrait me rendre exigeant ou indiscret. Heu-
sages-femmes au préjudice de }eur instruction, ont adi’essé une longue pétition à la Faculté
dans laquelle les faits sont arliculés et' de graves abus dénoncés contre lui. Ainsi, sur
528 accouchements par an, ils n’assisteraient pas à plus de' 25, parce qu’ils se font à leur
insu; des manœuvres se feraient èni leur absence, et qu’il s’agisse dé version ou d’applica¬
tion de forceps en leur présence, la préférence serait donnée aux élèves sages-femmes pour
les exécuter, etc., etc. Tous les mystères de la Maternité sont dévoilés un à un, et, il faut
le reconnaître, ils ne sont guère à l’avantage du maître. Mais est-il bien licite, permis de le
dénoncer pour cela? Pour les partisans du respect de l’autorité, de la hiérarchie quand
même, ce sera l’abomination de la désolation ; une pareille coalition est lé renversement de
tout ordre. Et pourtant, comment ces étudiants, lésés dans Ipurs plus chers intérêts, leur
instruction, leur avenir, pouvaient-ils réclamer autrement ? Qui, mieux qu’eux, pouvait con¬
naître ces abus et en demander la répression? Le payement des droits universitaires ne leur
crée-t-il pas d’ailleurs le droit réciproque d’exiger l’exécution des règlements? Et, loin que
cet acte s’élève contre eux, ne témoigne-t-il pas, au contraire, de leurs dispositions stu¬
dieuses, de leur désir d’apprendre, et ne doit-il pas être interprété plutôt en leur faveur?
Souvent ainsi, au lieu de s’effrayer de l’exercice de la liberté, même la plus insolite, et de la
condamner a priori, on est amené à en reconnaître la justesse et la légitimité par l’examen
des motifs qui l’ont fait naître.
L’insubordination est bien plus criante à Naples, le professéur Palasciano résistant aux
ordres du ministre Natoli pour le transfert de sa clinique chirurgicale de l’hospice des Incu¬
rables, où elle existait depuis quarante-trois ans, dans un hôpital de maladies aiguës exan¬
thématiques et contagieuses. Aussi a-t-il été brutalement suspendu et remplacé par M. de
Sanctis; et pourtant que de raisons en sa faveur! Mais la nouvelle représentation de la mé-
L’UNION MÉDICALE.
471
reusemerit que j’ai peu de chose à lui signaler qui doive être réformé. Je lui indiquerai seule¬
ment de veiller à éviter quelques répétitions, ou plutôt, à ne pas disséminer sous des vocables
divers des sujets identiques, par exemple, la syphilis vaccinale et la vaccine syphilitique, et
quelques autres petites modifications de détail qui ne peuvent que rendre son œuvre plus
utile et plus rêchefchée,’ et que je lui signalerai chemin faisant. . ,
Tel que je viens de le parcourir, ce nouveau volume m’a paru mériter une plus grande bien¬
veillance encore que son aîné, et M. Garnier me semble entrer de plus en plus dans les
intentions de cette publicatioU périodique.
Je remarque avec plaisir que l’auteur qui, l’an passé, s’était montré sobre jusqu’à l’absten¬
tion d’appréciation et de critique, a été moins timide cette année; il dit volontiers son opi¬
nion sur beaucoup de choses et, je le signale à la louange de son indépendance, ce ne sont
pas aux plus humbles qu’il adresse sa critique.
Et, à propos de critique', pourquoi le Dictionnaire n’aurait-il pas un article sous ce titre,
dans lequel seraient signalées les meilleures appréciations des productions de la littérature
médicale? La critique scientifique et littéraire est un mode d’enseignement qui a sa raison
d’être et sa fécondité. Il est vrai qu’elle est languissante et terne en ce moment, ou bien,
quand elle prend quelque accent, c’est aux dépens de la justice, de la modération et du bon
goût. Cependant, (-n pourrait encore glaner quelques bons épis dans ce champ sans douleraal
cultivé, et l’honneur d’être cité dans le Dictionnaire pourrait encourager quelques essais.
L’année s’étant montrée à peu près stérile en productions philosophiques et dogmatiques.
Dictionnaire n’indique rien de ce côté. A l’occasion de la discussion sur l’aphasie, c’est à
peine si quelques orateurs de l’Académie de médecine ont tenté d’èntrer dans le domaine
de la psychologie; il n’y a eu ni entraînement ni imitation. Il parait que les philosophes et
les dogmalistes se recueillent! C’est en vain qu’à l’occasion du rapport officiel sur les eaux
minérales; Pidoux a cherché résolûment, par une savante disquisition sur la palhogénie et
le traitement dés maladies chroniques, à soulever une discussion de pathologie générale; sa
voix s’est éteinte ‘sans écho.
Peu de découvertes en artatomie', les seules qui aient été signalées sont indiquées par le
Dictionnaire. Ainsi, lés dispositions décrites par Deville des glandes linguales, celles du
plexus artériel, sous-pleural, par W. Turner,, des canaux pérl-vasculaires des centres nerveux,
par His, les recherches du professeur Claudius (de Marbourg) sur la position normale de.
l’ulérus, de Joulin sur la membrane lamineuse, l’état du chorion et la circulation dans le
placenta à terme, de Mantegazza sur le poids des testicules; etc.
Nous croyons que les lecteurs du Dictionnaire auraient su bon gré à M. Garnier de donner.
decine au Parlement italien va changer bien des choses à cet égard. On parle déjà d’une
enquête pour donner satisfaction à l’opinion publique et à l’humanité; quelques voix indé¬
pendantes à, la tribune nationale sont ainsi la meilleure garantie de la répression des abus.
Sentinelles vigilantes, elles sont la sauve-garde des gouvernés et des gouvernants. Onze méde¬
cins siègent comme députés, dont plusieurs portent des noms bien connus : ce sont MM. Bot-
tero, Demeraria, Lanza, Corticelli, Mantegazza, Morelli, Salvagnoli, Cecconi, Gipriani,
Cognata, Deodato. Au Sénat figurent MM. Bufalini, Burci, Panizza, Prudente, Puccinotti,
Tommasi, Zannetti, noms illustres de la médecine italienne. C’est donc un total de 18 mé¬
decins, dont 7 au moins sé réclament de la Presse périodique, M. Morelli en particulier,
rédacteur de la Cronaca medica. Qu’elle soit attaquée, et elle ne manquera pas d’organes
pour la défendre.
Du résté, pas n’est besoin d’être médecin au Parlement italien pour défendre celte cause
et faire une juste appréciation de notre mission. A la reconnaissance exprimée au député
Macchi, pour les éloges rendus par lui aux services des médecins, il fait la réponse suivante
à Ylmparziale, trop flatteuse pour n’êlre pas reproduite ;
: « Cher monsieur,
« Vous ne pouvez croire combien les paroles si affectueuses et honorables pour moi qu’il
vous a plu d’écrire m’ont profondément touché {conmovido), quoique j’aie la conscience de
ne pas les mériter. J’ai la plus haute opinitm des médecins et de la mission bienfaisante
qu’ils remplissent, au besoin, jusqu’au sacrifice de leur vie. Ils doivent être ainsi considérés
comme les vrais prêtres de l’humanité, et ils seront reconnus comme tels quand le règne de
la superstition sera vaincu, et que la science et la vérité triompheront dans le monde. G’esI
472
L’ UNION MÉDICALE.
à l’article Histologie,»» résumé succinct des leçons du professeur Robin, ce qui lui aurait été
facile, puisque ces leçons sont publiées dans un journal de médecine.
En physiologie, la récolte a été plus abondante et de bonne qualité. Les recherches du
docteur Recklingliausen sur Vabsorption des substances grasses, peuvent conduire à des
indications thérapeutiques et méritaient d’être consignées dans le Dictionnaire, ainsi que l’a
fait M. Garnier.
On lira avec intérêt les curieuses recherches de E. Robin sur l’alimentation,
V anesthésie par l’éther reprendra-t-elle le terrain que le chloroforme lui a fait perdre? Le
Dictionnaire ne dit encore ni oui ni non, mais il indique avec soin les recherches chimiques
et expérimentales qui se sont produites depuis peu en faveur de l’éther, dont Montpellier,
Lyon et Naples se disputent la priorité et la constance d’application.
La physiologie du cœur a reçu quelques développements intéressants des recherches et
expériences de Collin sur les différences d’actions entre les cavités droites et les cavités gau¬
ches, de celles de Marey sur l’influence de la respiration sur les battements du cœur, de la
théorie nouvelle de l’occlusion auriculo-ventriculaire proposée par Onimus ; sujets que te
Dictionnaire a eu soin de ne pas passer sous silence, car une bonne physiologie conduit à
une bonne pathologie.
La chimie physiologique s’est enrichie d’une découverte due à Béchamp, à savoir, la
néfrozimase, principe qui semble jouer dans l’urine le rôle de la diastase dans tes liquides
salivaires.
Les belles expériences de Vulpian, sur l’action des poisons sur le système nerveux, sont
plus négatives que positives, sans doute, puisqu’elles détruisent en partie les résultats
annoncés par Roudanowski; mais elles ne sont pas moins intéressantes, puisque mieux vaut
savoir qu’on ne sait pas que mal savoir.
Rien d’important dans les études et les recherches de physiologie n’a été omis par le
Dictionnaire, Ainsi y figurent celles de Renzi sur les fonctions du cervelet, de Charcot sur
les fonctions des racines antérieures, de Bert sur les greffes animales, de Levey sur la chaleur
humaine, de Lagneau sur la puberté, de Waters sur le murmure respiratoire, de Longet sur
le mouvement circulaire de la matière dans les trois règnes, de Mantegazza, Peloüze, Collin
et Rovidasur le sang.
Avec une analyse succincte de quelques-unes, des belles leçons de Cl. Bernard du Collège de
France, celte division n’eût rien laissé à désirer.
En hygiène le contingent n’est pas à dédaigner. La question de l’influence des mariages
consanguins sur les enfants occupe toujours l’attention des hygiénistes. Malheureusement,
donc un devoir que je remplirai chaque fois qu’il me sera donné de rendre justice, au moins
en paroles (à défaut de pouvoir obtenir davantage maintenant), à leurs mérites éclatants.
« Mauro Macchi. »
Que tous les médecins députés et sénateurs pensent et agissent de même, et notre cause
sera bientôt gagnée.
Celle de l’ovariotomie l’est définitivement, à en juger par ses progrès. L’habile initiateur
de ta chirurgie moderne en Portugal, le professeur Barbosa, vient de l’introduire dans
ce pays en la pratiquant pour la première fois à Lisbonne sur une jeune fille de 2U ans. Le
kyste, dont l’existence remontait à trois ans, était multiloculaire, entouré d’adhérences,
très-volumineux, rempli de liquide visqueux si épais qu’il ne sortit que très-difficilement
par une grosse canule. Malheureusement, après des espérances de guérison, une péritonite
survint et enleva l’opérée le sixième jour. Mais les bases, les succès de cette opération sont
trop bien établis maintenant pour ne pas la répéter devant ce premier insuccès.
L’extirpation heureuse de l’utérus et des ovaires par la section abdominale, obtenue par
le docteur Storer, de Boston, et relatée dans V American Journal of the med. sc., janvier,
en est une nouvelle preuve. C’est le sixième succès de ce genre, et le quatrième obtenu en
Amérique ; les deux autres appartiennent à MM. clay, de Manchester,'et Kœberlé, de Stras¬
bourg. La tumeur entière pesait 37 livres, savoir : 8 pour la portion pelvienne, 16 pour celle de
l’abdomen, et 13 pintes de liquide. Qui aurait jamais osé entreprendre une opération sem¬
blable avant^ que l’on se fût familiarisé, pour ainsi dire, avec l’ovariotomie ! Proposée dès
1787, elle n’a été ainsi exécutée que dans ces dernières année?, ainsique le montre le savant
L’UiNlON MÉDICALE.
473
à mesure que les recherches se mulliplient et que les matériaux deviennent plus nombreux,
le doute et la confusion s’étendent sur ce point. Il n’en est pas moins intéressant de connaître
tous les éléments du problème, et l’article Consanguinité expose et résume tous les docu¬
ments que l’année a fait naître.
Les curieuses et quelquefois bien singulières recherches de Boudin sur les accidents occa¬
sionnés par la foudre sont aussi exposées dans le Dictionnaire,
De même le remarquable travail deGallard sur \' aération, la ventilation et le chauffage des
hôpitaux a été l’objet d’une analyse concentrée, comme celui de Garret sur le danger des
poêles en fonte et la discussion académique à laquelle il a donné lieu ; le mémoire de Fons-
sagrives sur le danger du curage des chaudières à vapeur, de Hillairel sur la fabrication du
verre à mousseline, ont été remarqués et cités par M. Garnier, ainsi que plusieurs autres
articles d’hygiène publique et maritime.
Le mémoire de M. Jolly sur l’influence nocive du tabac, qui a eu un si grand retentisse¬
ment, est l’objet d’une analyse étendue et de la synthèse des remarques qu’il a suscitées dans
la presse, notamment de la statistique de Bertillon. , ,
Tout ce qui touche à la vaccine a pris, depuis quelque temps, un intérêt suprême. Le
Dictionnaire reproduit avec extension tout ce qui a été fait sur ce sujet, les expériences de
la Société des sciences médicales de Lyon sur l’indépendance de la vaccine et de la variole,
sur la revaccination, sur la vaccine syphilitique, sur la vaccination animale qui fait tant de
bruit â cette heure, et qui ne semble pas tenir toutes les promesses dont elle a été l’objet.
A l’article Médecine légale, les lecteurs trouveront tout ce qui a été publié d’intéressant et
de pratique sur cette partie de la science, par exemple : un intéressant rapport de Azam à la
Cour d’assises de la Gironde sur les effets du séjour à l’hôpital pour une 'plaie pénétranle,
un empoisonnement par un lapin, d’intéressantes expériences sur la blennorrhagie dans des
questions de viol.
Au mot Sang est indiqué le remarquable travail de Roussin sur le moyen de constater
l’existence et la nature du sang dans les recherches médico-légales.
Mais c’est surtout la pathologie médicale dans tous ses éléments : anatomie pathologique,
diagnostic, étiologie, séméiologie et thérapeutique, qui a fourni les pages les plus nombreuses
au Dictionnaire. Signalons les principaux articles afférents à cette division :
Une' excellente leçon clinique comme malheureusement n’en fait plus Trousseau depuis
qu’il a repris l’enseignement théorique, une leçon, disons-nous, sur les «ôcès périnéphriques,
est résumée et concentrée en quelques pages, suffisantes néanmoins pour fixer le diagnostic
dans Tesprit des praticiens.
gynécologiste américain. Trois heures consacrées à cette opération, terminée par l’écraseur,
deux livres et demie d’éther, employées pour produire et entretenir l’anesthésie, l’aspira¬
tion du sang épanché dans le bassin avec une seringue, l’enlèvement des caillots avec une
cuiller d’argent, puis avec une éponge, en démontrent assez la gravité.
Voici encore pour les arsénicophiles quatre grosses brochures compactes, serrées, formant
un vrai volume, sur l’emploi thérapeutique du redoutable poison. On s’en esttantoccupé dans
ces dernières années, que la Presse périodique en est sinon empoisonnée, au moins sursa¬
turée. Les concours de Lille, Toulouse, ont surtout contribué à produire une avalanche de
mémoires sur ce sujet. Ainsi sont nés ceux de MM. Massart, Millet, Isnard, et auxquels
ceux-ci ne sont peut-être pas étrangers. Autant d’inventaires séparés, avec une ordonnance
spéciale, de l’actif de la science à cet égard, et dont plusieurs ont reçu la couronne acadé¬
mique. M. le docteur Barella a traité ainsi séparément : De l’emploi externe de l'arsenic, de
son usage dans diverses maladies internes, de ses effets physiologiques et de C arsenic dans
l' herpétisme. S’adresser à Anvers pour en prendre connaissance.
Terminons en annonçant un nouveau journal en Italie où U en paraît tant : c’est VArchivio
di chirurgia pratica, publié par le professeur Palasciano, de Naples. Mieux qu’un programme,
ce nom dit assez la valeur de cette feuille bi-mensuelle, du prix de î2 fr. par an, et en fait
prévoir le succès.
L’Académie royale des sciences de Lisbonne a résolu aussi de publier périodiquement le
bulletin de ses travaux. Qu’elle en agrée nos félicitations ; son crédit ne pourra qu’y gagner.
P. Garnier.
474
L’UNION MÉDICALE,
De même, une autre leçon du même professeur sur cette singulière et rare maladie qu’il a
désignée sous le nom à' adénie, et dont douze observations empruntées à divers auteurs lui
ont perrnië de tracer un tableau fidèle.
C’est encore Trousseau qui, rappelant les intéressantes observations de Bourgeois (d’Étatn-'
pès), a attiré l’attention sur un accident dont les exemples ne sont pas très-communs, c’est-
à-dire V.anasarque par rétention d'urine, sujet sur lequel îè Dictionnaire les con-t
naissances acquises.
A l’article Albuminurie, M. Garnier a résumé plusieurs travaux originaux tels qüe celui dé
Woillez sur lés complications de la péritonite avec cette maladie, la thèse intéressante d’Ol^
livier sur l’anatomie pathologique de cette affection, les observations de Sauveur sur son
traitement par la graine de clématite, de Lionnel Beale sur l’emploi du perchlorurè de fer,
du professeur Prudente sur l’emploi de l’iodure de potassium. ' •’
Les. belles recherches de Lancereaux sur les lésions anatomo-pathologiques produites pàr
l’«fcoô/z5»îé, sont également indiquées avec soin.
Vaphasie a beaucoup occupé encore cette année l’Académie de médecine et la presse. Le
Dictionnaire donne un résumé très-exact et une analyse fidèle de toutes les opinions émises,
notamment par Parchappe, Cerise, Baillarger, Bonnafonl. La valeur séméiotique de l’aphasie,
bien étudiée par Lancereaux, les faits divers et contradictoires présentés parplusieurs obser¬
vateurs, sont rapprochés, comparés par M. Garnier, qui en offre ainsi la correction et la cri¬
tique.
On rapprochera de cet article Vapthongie, que résume un excellent travail de de Fleury
(de Bordeaux) sur cette espèce nouvelle d’aphasie.
L’immortelle découverte de Laënnec voit tous les ans s’agrandir son domaine et les résul¬
tats acquérir une plus grande précision. Celte année, un travail important de Wôillez a
donné une théorie nouvelle des bruits normaux et anormaux basée sur uné interprélation
plus rigoureuse de ces bruits au point de vue des lois physiques. Ce travail sur l’auscuita-
lion est synthétisé dans le Dîcfo'onnafrc, ainsi que celui du professeur Baccélli, de Rome, sur
la pectoriloquie aphonétique. Les praticiens* seront aussi bien aises d’y rencontrer les régies
de la nouvelle application de l’auscultation faite par Natanson, de Varsovie, au diagnostic
des altérations de l’œsophage et les résultats dignes d’attention auxquels il est arrivé à cet
égard. ■ , ■
La nouvelle invasion ân choléra-morbus a fourni un large et triste cqntingent. Dans autant
de paragraphes, M. Garnier traite de son origine et de son itinéraire, de la contagion, en
indiquant les faits, pour et contre, de sa pathogénie, de. son diagnostic, de son pronostic,, de
la prophylaxie, des symptômes prémonitoires, de l’isolement des malades, du traitement, à
l’occasion duquel il indique tout ce qui s’est produit d’intéressant et de nouveau. Cet article,
fait avec beaucoup d’intelligence, contient tout ce que le praticien doit retenir' de cette nou¬
velle et cruelle expérience.
D’autres épidémies ont sévi sur certaines parties de l’Europe, et le Dictionnaire devait les
signaler. Ainsi, le typhus récurrent de la Russie, la méningite cérébro-spinale de l’Allemagne,
épidémies sur lesquelles il fait connaître, par une analyse substantielle, les principaux tra¬
vaux auxquels elles ont donné lieu.
Un mémoire très-intéressant de Feltz, chef des cliniques à Strasbourg, mémoire aussi très-
substantiellement analysé, fait connaître une altération des poumons, cirrhose pulmonaire,
jusqu’ici confondue avec la tuberculose, et qui est propre aux ouvriers qui inspirent des
poussières, et notamment aux tailleurs de pierre.
Il offre encore l’exposé des mémoires importants de Parrot et de la thèse couronnée de
Gouraud sur les causes anatomo-pathologiques du phénomène morbide désigné par Beau
sous le nom d'asystolie, sur laquelle ces travaux distingués ont jeté dé nouvelles lumières.
L’étiologie, le diagnostic et le traitement du diabète ont aussi été le sujet de recherches
intéressantes résumées avec soin. Ainsi, une nouvelle interprétation contradictoire de l’action
de l’opium par Pécholier et l’emploi de l’ozone discuté à l’Académie.
Il indique également le procédé de Besnier contre l’élément douleur dans la pleurodynie,
les névralgies rhumatismales, les coliques, etc.
De même des observations curieuses de Tillaux , Lyons et Bennet sur la dysménorrhée et
ses causes, et les deux nouvelles espèces ^'aménorrhée proposées par Raciborski.
Le travail très-remarquable du professeur Wagner, de Leipzig, sur Y embolie graisseuse,
est le sujet d’une analyse intéressante.
Depuis que le docteur Senhouse Kirkes a signalé une forme particulière d’embolie granu¬
leuse déterminant Pulcéralion de l’endocarde, dix observations de celle endocardite ulcé-
L’UNION MÉDICALE.
47Ô
reuse ont été recueillies, et leur analyse a permis de présenter le tableau de celte maladie
reproduit avec exactitude dans le Dictionnaire.
Ce terrible sphinx pathologique qu’on appelle Vépilepsie ne cesse de préoccuper les méde¬
cins. Aussi le Dictionnaire donne-t-il avec détails, entre autres, le beau travail de Moreau
(de Tours) sur le diagnostic de cette maladie, et le mémoire intéressant de Rengade et Ray¬
naud sur ses complications; deux cas de rupture du cœur ; les expériences consolantes de
Bazin sur l’emploi du bromure de potassium, qui, malheureusement, n’ont pas été confir¬
mées par celles plus nombreuses faites à Bicêlre. Les résultats très-remarquables de l’hydro¬
thérapie sont aussi rappelés.
Admise par les uns, rejetée par les autres, la contagion dans Yérysipèle a besoin encore
d’observations nombreuses pour ne laisser aucun doute sur sa réalité. Les faits qui ont surgi
cette année ont été soigneusement colligés, ainsi que ceux qui sont relatifs aux ulcérations
duodénales dans cette maladie.
On lira avec intérêt la relation de tous les faits tendant à démontrer rutilité des injec¬
tions hypodermiques d’une solution de sulfate de quinine dans le traitement des fièvres
intermittentes.
Dans \d. fièvre typhoïde, on a signalé, en Allemagne .et .en France, des altérations muscu-.
laires analogues à celles que l’on a déjà observées dans la fièvre puerpérale, la morve et
l’infection purulente; \q. Dictionnaire en donne une bonne description.
Un interne de la Salpétrière, Prévost, a appelé l’attention sur la déviation des yeux et de
la tête comme moyen de diagnostic de Yhémiplégie, déviation qui existe du côté opposé de
l’hémiplégie, c’est-à-dire du côté de l’altération encéphalique.
. D’un autre côté, le professeur Pihan-Dufeillay, de Nantes, a cherché à introduire une nou¬
velle espèce d’hémiplégie sous le mva. à.' hémiplégie dyspeptique, et dont il a rapporté deux
exemples.
Ce serait aussi une espèce nosologique spéciale, que Boucaud, de Lyon, a décrite sous le
nom dY herpès fébrile, et que Gubler, Axenfeld. et Bncquoy rapportent en général aux fièvres
éphémères sans gravité. . ,
La belle descriplipn donnée par Lasègue, de là catalepsie hystérique constitue upe des
meilleures pages du ,
Toutes les modifications proposées à la construction du laryngoscope sont indiquées et
décrites. On trouve aussi la confirmation des recherches de Gubler, en France, et de Hayden,
à Dublin, sur les relations de la coloration bronzée de la peau avec les altérations des cap¬
sules surrénales. , ■ V,
Les nouvelles études du professeur Gintrac sur la méningite rhumatismale ne pouvaient
passer inaperçues et ont été l’objet d’une analyse exacte, ainsi que les vues étiologiques
nouvelles de Desclaux, les recherches de Bouchut sur l’application de l’ophthalmoscope au
diagnostic, les remarques pratiques sur un nouveau signe et sur son traitement préventif.
Parmi les questions intéressantes traitées au Congrès médical de Bordeaux est celle de
Yembolie et delà thrombose, qui a fourni au professeur Bouillaud l’occasion d’un discours
très-éloquent et très-patriotiqUe et une réponse pleine de finesse par Verneuil; les lec¬
teurs du Dictionnaire trouveront un résumé très-suffisant de cette curieuse discussion, par
Tartiveh
Le traitement des par l’emploi des douches capillaires de de Laurès a donné
trois cas de guérison, dont il était utile de garder le souvenir.
Dans un excellent mémoire de Kuhn sur Y ostéomalacie, cet honorable confrère a cherché
à mieux différencier qu’on ne l’avait fait jusqu’ici les caractères propres, essentiels des diffé¬
rentes espèces de ramollissement des os. L’analyse très-substantielle de ce travail sera con¬
sultée avec fruit. •
Soüs la dénomination de pachy méningite, Virchow a désigné une inflammation spéciale de
la dure-mère, sur laquelle Christian a écrit une monographie remarquable.
Les diverses espèces de paralysies ont donné lieu à quelques recherches intéressantes.
L’anatomie pathologique de la paralysie générale a été éclairée par les observations de Re¬
gnard. Perret a donné une signification plus exacte du tremblement dans cette maladie.
Bouchut a rapporté des observations encourageantes de traitement par le nitrate d’argent.
La paralysie, ascendante aigue a trouvé un historien exact et soigneux dans Lévy, dont la
monographie èk très-remarquable.
Les travaux récents sur la pellagre et notamment la belle monographie de Th. Roussel,
qui a obtenu le grand prix de l’Académie des sciences, sont analysés et appréciés.
Des essais de trailemenl de la péritonite par le collodion (méthode de Robert de Lalour)
476
L’UNION MÉDICALE.
ont été faits avec succès fi la Maternité de Toulouse par le professeur Laforgue, et à Mar-
bourg par le professeur Dohrn.
Notre plus grave et notre plus terrible endémie, la phthisie, suscite toujours de nom¬
breuses études. Le Dictionnaire rend compte des recherches de Feltz et de sa nouvelle clas¬
sification de la phthisie, de Smith sur son étiologie, de Villemin sur son inoculation, de
Schnepp, Millet, Dobell, Fonssâgfives et d’autres sur son traitement.
Les effets et les conséquences thérapeutiques de la pulvérisation n'ont jamais été étudiés
plus rigoureusement que dans le mémoire présenté à Ce sujet à la Société d’hydrologie par
de Puisaye. Une analyse étendue de ce beau travail fixera les praticiens sur la valeur réelle
de cette méthode thérapeutique si ingénieusement introduite dans l’art par notre honorable
confrère Saies-Girons. . ■
Un très-bon mémoire de Fritz sur reins flottants, travail rapproché de tout ce qui a
été écrit sur ce sujet, a permis à M. Garnier de présenter en quelques pages un résumé de
l’état de la science sur ce point de pathologie. ■
Le traitement du rhumatisme articulaire préoccupe toujours les praticien?.’ Des essais
nouveaux, il faut retenir les expériences de M. Davies sur l’emploi presque exclusif des vési¬
catoires, traitement modifié par Lasègue, qui, aux vésicatoires, a substitué l’emploi des ban¬
delettes épispastiques et les injections hypodermiques de quinine pratiquées par Dodeuil.
Dans un cas de variole anormale très-grave, Proust a constaté une altération des globules
du sanÿ qu’il a décrite.
Les recherches d’Alf. Fournier sur l’incubation de la syphilis ont montré que cette
période pouvait avoir une durée beaucoup plus longue qu’on ne le croyait généralement.
Cette maladie a, d’ailleurs, été le sujet de travaux intéressants, parmi lesquels il faut citer
ceux de Küss (de Strasbourg) sur les effets de l’iodure de potassium, de Gaujot, Foucher, sur
le phagédénisme, deSorésina sur les tubercules muqueux, et surtout un excellent mémoire
de H. Roger sur la syphilis infantile.
Le fait le plus émouvant de syphilis vaccinale est celui que Millard a communiqué à la'
Société médicale des hôpitaux, et dont M. Garnier a présenté une analyse fidèle.
Un fait de thoracent'ese, pratiqué par Piorry par un procédé particulier, a suscité une très-
longue discussion à l’Académie de médecine sur les dangers de la pénétration de l’air dans
la poitrine après cette opération, et sur les moyens de la prévénir. Les principaux éléments
de cette discussion sont reproduits dans le Dictionnaire,
Ladame (de Neufchâtel) a publié une bonne monographie des tumeurs de la protubérance
annulaire, dont M. Garnier a indiqué les points les plus saillants.
{La fin à un prochain numéro.) Amédée Latour.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX.
Séance du 14 Février 1866. — Présidence de M. Léger.
SOMMAIRE. — Correspondance. — Suite de la discussion sur les revaccinations. MM. Boucher de la
Ville-Jossy, Moutard-Martin, Guérard, Bourdon, Hervieux, J. Guyot, Bucquoy, Archambault, Gallard,
Hérard. — Compte rendu de la commission des maladies régnantes, par M. Besnier. Discussion :
MM. Guérard, Gallard, Bernutz.
Correspondance :
Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. XII, 3' livraison.
Compte rendu des travaux de la Société médicale de Clermont-Ferrand pour l’année 1865.
Bulletin médical du nord de la France.
Médecine contemporaine.
Revue médicale d’hydrologie française et étrangère.
Relation de l’épidémie de choléra observée a l’hôpital Saint-Antoine en 1865^ par le docteur
Decori.
Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, 1865, 2® série, t. VIII, n° 10.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion sur les revaccinations.
M. Boucher de la Ville-Jossy : Je viens d’observer un cas dans lequel la vaccine, prati-
L’UNION MÉDICALE.
477
quée pendant la période prodromique chez un sujet non-vacciné antérieurement, n’a pas
empêché la variole de se développer confluente, grave et irrégulière, avec des accidents
méningiliques auxquels le malade a succombé.
M. Moutard-Martin rappelle, à cette occasion, le fait plus remarquable encore dont il a
donné récemment communication, et qui a été publié au commencement de la discussion.
M. Guérard rappelle également un fait analogue qu’il a observé récemment à l’Hôlel-Dieu,
et dont il a été aussi fait mention dans le compte rendu des séances.
M. Boucher de la Ville- Jossy : A ces faits j’ajouterai le suivant, très-démonstratif
aussi de sa nature : Il y a quelques années, j’ai pu observer un clown revacciné avec
succès, et qui présenta une vaccine assez régulière et légilinae pour qu’elle ait pu être uti¬
lisée avec succès, afin de pratiquer de nouvelles vaccinations dans le service. Ce malade était
arrivé h la période de dessiccation de l’éruption vaccinale quand il fut atteint d’une variole
hémorrhagique maligne à laquelle il a succombé.
M. Bourdon : Uhe jeune fille, vaccinée dans son enfance, venait de donner des soins à sa
sœur, atteinte de variole, quand elle présenta elle-même les signes prodromiques manifestes
de l’aifection qui se manifesta d’abord par une éruption de rash. Au troisième jour, en exa¬
minant très-attentivement, on put constater deux petites pustules seulement : une au poi¬
gnet, l’autre au mollet; aucune de ces pustules n’était ombiliquée, et tout se borna là. C’est
certainement un de ces faits que, sans une attention minutieuse, on aurait cru pouvoir
ranger parmi les variolæ sine variolis.
J’ai eu, récemment aussi, l’occasion de voir une autre jeune fille qui donnait des soins
à sa mère, atteinte de variole, et à qui j’ai pratiqué l’inoctilation vaccinale avec un très-beau
succès ; mais, au moment de la pustulation, il est survenu une lièvre très- vive; et j’ai vu se
développer tout l’ensemble prodromique de la variole, sans qu’il se soit rien produit de
plus. Il y a lieu, je pense, de se demander si ces accidents n’indiquaient pas que la jeune
fille avait déjà reçu l’influence du virus varioleux, et si ce n’est pas à elle qu’il faut les rap¬
porter.
M. Herviedx : Je demanderait M. Bourdon s’il a observé, coïncidemment avec les sym¬
ptômes qu’il vient d’énumérer,, une éruption à la surface de la peau. En posant celte ques¬
tion à notre collègue, je fais allusion, dans ma pensée, à la possibilité de certaines éruptions
généralisées que j’ai eu plusieurs fois occasion de voir apparaître au dixième jour de la ma¬
nifestation des pustules de vaccin : je veux, parler des éruptions vaccinales.
Il ne faut pas confondre ces éruptions vaccinales avec les éruptions dont parlent les
auteurs, et qui consisteraient dans la reproduction de la vaccine sur quelques points isolés,
reptoductiôn’qüi résulte de ce que les enfants, en se grattant, par exemple, se sont inoculé
le virus vaccin avec leurs ongles sur diverses parties du corps.
Les éruptions vaccinales vraies sont toujours des éruptions généralisées. Elles se montrent
constamment ou presque constamment du neuvième au dixième jour de l’éruption des pus¬
tules vaccinales, c’est-à-dire à l’époque où l’inflammation cirçumpustuleuse a atteint son
maximum d’intensité, et où l’on observe ce qu’on a appelé la fièvre vaccinale.
Ces éruptions peuvent revêtir trois formes distinctes et très-tranchées : 1° la forme éry¬
thémateuse; 2“ la forme miliaire; 3° la forme vésiculeuse.
La forme érythémateuse est une des moins graves et des plus fugaces; elle consiste, non
pas dans un érythème circonscrit au bras ou situé au voisinage des pustules, mais dans un
érythème qui s’étend à presque toute la surface du corps, et qui ne saurait être confondu
avec l’érysipèle vaccinal, lequel procède avec beaucoup plus de lenteur, dure plusieurs jours,
et donne lieu à des phénomènes généraux graves, tandis que l’érythème vaccinal dure
à peine vingt-quatre heures et s’éteint sans avoir déterminé de symptômes inquiétants.
La forme miliaire est la plus commune; c’est celle que j’ai rencontrée le plus fréquem¬
ment ; elle est, comme la forme érythémateuse, d’assez courte durée : elle consiste dans l’ap¬
parition brusque sur le tronc, la face et les membres, d’une quantité considérable de vésicules
miliaires tantôt pâles et transparentes comme des sudamina, le plus ordinairement d’un
rouge assez vif, qui se dessèchent le lendemain même de leur apparition et laissent à leur
place une légère desquamation furfuracée. Le mouvement fébrile qui accompagne celte
variété des éruptions vaccinales effraye beaucoup les parents, leur fait croire à quelque
fièvre éruptive de nature grave et, dans quelques cas, les porte à incriminer la qualité du
vaccin employé. Je me rappelle m’être trouvé, dans les commencements de ma pratique, en
présence d’éruptions vaccinales semblables qui provoquèrent une consultation et m’attirèrent
m
L’UNION MÉDICALE.
personnellement d’assez vifs désagréments. Il faut savoir que ces éruptions vaccinales mi¬
liaires n’ont aucune gravité, et que, en général, au bout de quarante-huit heures, elles ont
entièrement disparu.
La forme vésiculeuse est la plus rare do toutes, et je ne. serais pas éloigné de croire que
c’est à cette forme qu’ont eu affaire les auteurs qui ont prétendu que la vaccine pouvait
engendrer la variole. Voici en quoi elle consiste : Au dixième jour de l’éruption vaccinale,
et coïncidemment avec une fièvre assez intense, on voit successivement, et par .poùsséeS plus
ou moins rapprochées, la face, puis le tronc, puis les membres, se couvrir dé vésicules
beaucoup moins confluentes que dans la forme miliaire, séparées les unes des autres par des
intervalles assez grands de peau saine. Ces vésicules, un peu rouges h leur base, dépassent
rarement le volume d’une tête d’épingle ou d’un grain de millet, se dessèchent ah bout de
quelques jours, et donnent lieu à. la formation de croûles qui mettent un certain temps à
tomber, en sorte que la durée de l’éruption vaccinale, si l’on y comprend la dessiccation et
la chute des croûtes, n’est pas moindre d’une douzaine de jours. Cette forme, quoique moins
bénigne et plus durable que les précédentes, ne s’en termine pas moins touj.ours par la gué¬
rison.
Si je suis entré dans des détails un peu étendus sur ces différentes formes de l’éruption
vaccinale, c’est pour répondre à une demande d’explications à ce sujet qui m’avait été faUe
dans la dernière séance par M. le Secrétaire général.
M. Jules Güyot ; m. Hervieux a-t-il eu occasion d’observer ces éruptions sur des siijéts
revaccinés? Pour mon compte, je ne les ai jamais rencontrées. Dèrnièremenf, j’avais èru
assister è un semblable phénomène, mais l’évolution ultérieure montra qu’il s’agissait d’une
varioloïde. Ces éruptions doivent être rares, chez les adultes, car M. Grisolle, aux souvenirs
de' qui j’ai fait appel sur ce sujet, n’en aurait vu, dans toute sa pratique, qu’un ou deux
exemples. - ;
M. Hervieux : En réponse à l’observation de M. Jules Guyot, je dirai que je n’ai jamais
observé les éruptions vaccinales à la suite des revaccinations. Je ne les ai constatées que sur
de jeunes enfants au-dessous de six mois, et que je vaccinais pour la première fois.
Ces éruptions ne. sont pas communes, mais elles ne sont pas non plus aussi rares que
paraît le penser M. Jules Guyot, car j’en possède pour ma part huit à neuf observations.
J’appelle de nouveau l’attention de mes collègues sur les caractères suivants qui m’ont paru
constants, à savoir ; 1” leur apparition du neuvième au dixième jour de l’éruption de la vac¬
cine, c’est-à-dire à l’époque de la fièvre vaccinale ; 2“ leur coïncidence avec une inflam¬
mation circurapustuleuse extrêmement intense ; 3" leur peu de gravité.
M. BüCQüOY : Je ne veux pas laisser clore cette intéressante discussion sur lès revaccina-
lions (et en cela je réponds au désir que m’ont témoigné quelques-uns, de mes collègues)
sans vous faire connaître les résultats que nous avons obtenus, M. Brouardel et moi, dansles
revâccinalions que nous avons pratiquées récemment au collège Sainte-Barbe. Nous avions
recueilli les éléments d’une statistique complète et rigoureuse; malheureusement, quelques
listes se sont égarées par négligence. Je ne pourrai donc vous donner, pour une partie du
moins, que dés résultats approximatifs. Ces résultats n’en auront pas moins, je l’espère, une
certaine valeur, car je puis en garantir la parfaite exactitude.
Nous avons eu à pratiquer, tant au collège proprement dit qu’à l’école. préparatoire de
Sainte-Barbe, un, peu plus de 300 revaccinations.
La population du collège se compose d’élèves de 12 à 16 ans environ, parmi lesquels 117
ont été revaccinés de bras à bras, et 120 environ avec le vaccin de génisse et avec le con¬
cours de M. Lanoix.
La proportion des résultats positifs a été sensiblement la même dans l’une et l’autre de ces
deux conditions, et nous avons noté de l/è à 1/5* de succès.
A l’écple préparatoire, où nous avions affaire à des jeunes gens plus avancés en âge, de
18 à 20 ans, voici les chiffres exacts de nos revaccinations faites toutes avec le vaccin de la
génisse :
! Succès. . . 29
Vaccinoïdes . 8
Résultat nul . 35
J’ajouterai à cette liste 6 revaccinations d’adultes employés de la maison, qui nous ont
donné A résultats positifs et 2 insuccès.
Il résulte de cette statistique ;
L’UNION MEDICALE.
479
1° Que les revaccinations faites avec le vaccin pris et déposé de bras à bras et celles pour
lesquelles on a employé le vaccin de la génisse, nous ont donné à peu près les mêmes
résultats ;
2° Que les succès ont été beaucoup plus nombreux dans les revaccinalipns: qui ont porté
sur des sujets plus âgés, car la proportion des résultats positifs, qui était de 1/Zi à 1/5' au
collège, s’est élevée à 1/2 à l’école préparatoire.
Voici les faits que j’avais à vous soumettre; mais il ne faut pas oublier que les conclusions
précédentes n’ont rien de général et ne s’appliquent qu’aux faits dont je viens de rendre
compte. On sait, en effet, combien, dans des circonstances en apparence les mêmes, les
résultats qu’on obtient sont différents. Je pourrais citer comme exemple ce qui vient de se
passer à l’École polytechnique. Des revaccinatipns y ont été faites il y a peu de temps ; comme
à l’École préparatoire, on employa le vaccin de génisse ; le nombre d’élèves revaccinés fut à
peu près le même; les conditions d’âge étaient presque semblables ; et cependant, tandis
que nous comptions les succès dans la proportion de 1 sur 2 à l’École polytechnique, sur
80 revaccinations, on n’aurait eu, m’a-t-on dit, que 6 résultats positifs.
M. J. Guyot : A-t-on employé pour ces vaccinations le vaccin recueilli dans des tubes?
Pour moi, j’en ai usé une dizaine de fois sans obtenir un seul succès. '
M. Bücquoy : J’ai obtenu quelques succès avec le vaccin conservé dans les tubes; un
entre autres assez inattendu chez un enfant, pour lequel on n’avait obtenu qu’un résultat
négatif de la vaccination de bras à bras. • , ■ , .
M. Bourdon : J’ai fait toutes mes revficcinations avec du vaccin pris dan's lés tubes,: et j’ai
déjà indiqué dans quelle proportion j’avais eu des succès. ■
M. Archambault n’a pas été plus heureux que M. Guyot avec le vaccin conservé dans des
tubes. •
M. Gallard de même. ,
M. Archambault ajoute qu’il ne tire de ces résultats négatifs aucune conclusion défavo¬
rable à la vaccination animale, qui peut avoir, comme la vaccination ordinaire, ses séries
inexplicables d’insuccès.
M. Gérard pense qu’il faut rester dans la réserve à l’égard de toutes ces questions, qui
sont encore à l’élude.
M. Lailler : Je rappelle, au moment de terminer. cette discussion, que si l’on a beaucoup
parlé des succès obtenus en ville, il n’en reste, pas moins certain que la vaccipalion ‘animale
n’a pas réussi dans les hôpitaux, et que personne n’a donné de ces insuccès une explication
satisfaisante.
M. Bernutz fait la même remarque. Dans son service , M. Lanoix a pratiqué lui-même les
rèvaccinalions, et cela sans plus de succès.
M. Bucquoy pense qu’il est nécessaire de réserver l’avenir, et que peut-être toutes les
conditions de nature à favoriser le succès des revaccinations dans les hôpitaux n’ont pas été
exécutées.
M. Moutard-Martin : Il y a déjà un certain temps que M. Lanoix paraît fixé sur toutes
ces conditions, et cependant les résultats ne semblent pas plus satisfaisants que par le passé.
M. Besnier lit le compte rendu de la commission des maladies régnantes pour le mois de
janvier 1866. (V. I’Union Médicale du 20 février.)
M. Guérard : On a observé, pendant la semaine dernière, deux cas de choléra à l’Hôtel-
Dieu, dans le service de M. Guéneau de Mussy.
M. Gallard ; J’ai reçu quelques renseignements sur l’extension du choléra dans quelques
■villes de province ; pendant tout le temps que l’épidémie a régné à Brest, il ne s’en est déve¬
loppé aucun cas à Châteaulin, malgré les communications fréquentes entre ces deux villes.
A Quimper, deux cas isolés seulement ; puis, à Lorient, il a éclaté tout à coup, et il y règne
actuellement avec une grande intensité.
M. Bernutz a reçu, le 5 février, un malade atteint de choléra ou de cholérine grave :
cyanose, algidilé, vomissements. Ce malade, employé au chemin de fer de l’Ouest, est occupé
au chargement et au déchargement des wagons. Il a guéri.
Le secrétaire , D' Besnier,
480
L’UNION MÉDICALE.
COURRIER.
ASSOCIATION BÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuelle de l’Association qui, à cause
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration de l’assistance publique,
avenue Victoria.
Le même jour aura lieu le banquet offert h MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales, au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, à 7 heures du soir.
Le prix dC; la souscription est de vingt francs.
On souscrit, directement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier dé la Société
centrale, rue d’Aumale, n“ 23.
FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS. — Les épreuves du concours d’agrégation (section de
chirurgie et accouchements) ont commencé samedi.
Le sujet de la composition écrite était :
1“ Section de chirurgie : Anatomie chirurgicale de l'' épaule.
2° Section d’accouchements : ei joÂÿSîo/oÿfe.
Les candidats qui ont pris part à la composition écrite sont :
Pour la chirurgie, MM. Anger, Berrut, Cruveilhier, Desprès, Dubreuil, Duplay, Tillaux.
Pour les accouchements, MM. Bailly, Guéniot, Jounia, Verrier.
Les juges du concours sont : MM. Denonvilliers, président Gosselin, Nélaton, Pajot,
Richet, Velpeau, Dolbeau, secrétaire.
La lecture des compositions commencera mardi 13, à quatre heures, amphithéâtre de
chimie. •
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance du mercredi ilx mars (à 3 heures 1/2) :
Rapport de la commission des maladies régnantes, par M. Besnier. — Avortement provoqué
dans un cas de vomissements incoercibles, par M. Bourdon. — De la contagion de la tuber¬
culose, per M. Guibout.
— La Russie est un des pays de l’Europe où les Israélites étaient jusqu’ici soumis aux
plus nombreuses et plus arbitraires restrictions. Cet état de choses cependant se modifie
peu à peu dans le sens le plus heureux.
Déjà un ukase de l’empereur Alexandre II a accordé en 1861 aux israélites rasses ayant'
obtenu des grades académiques le droit d’entrer dans les administrations civiles de l’empire.
Ce droit vient d’être accordé aux israélites polonais par un décret du 1" (13) février, dont
voici le texte ;
« Les israélites munis par les Universités impériale ou par l’Académie impériale médico-chi¬
rurgicale, ou enfin par l’École supérieure de Varsovie, de diplôme de docteur en médecine
et en chirurgie, ou de docteur en médecine, ou de diplômes de docteur, de licencié ou de
bachelier des autres Facultés, peuvent être admis au service civil dans toutes les branches
d’administration du royaume de Pologne.
« Les israélites admis au service jouissent de tous les droits et prérogatives qui y sont atta¬
chés. »
DÉMONSTRATION THÉRAPEUTIQUE. — Sur un navire chargé de térébenthine et, n’ayant qu’un
mois de traversée, tout l’équipage souffrit plus ou moins d’hématurie. Elle fut même mor¬
telle dans un cas. Sauf cette exception, tous les autres guérirent peu de temps après leur
débarquement. Telle est la notice beaucoup trop sommaire qu’a défaut de médecin du bord,
M. Walker a pu donner à la Société médicale de Liverpool, le 25 janvier dernier, sur ce fait
remarquable. Elle suffit toutefois à confirmer d’une manière irrécusable l’action de la. téré¬
benthine sur la vessie, l’eau du bord ayant été examinée et reconnue exempte de toute alté¬
ration. — *
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qu’il est necessaire de provoquer le développement
de .l’activité vitale ou de modifier les altérations
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ou accompagnent les affections de I’estomac,
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nagogne, et spli'inçontéstable supériorité sur les
agents tbêrajJéutiques dé la même classé.
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docteur Màrrotte, a particüliôrement étudié l’Apiol
à ce point de Vue, dans, son service de l’hôpital de'
la Pitié et en ville. Il résulte de ses observations
que le succès est assuré quand raménprrhêe et ja
dysménorrhée sont indépendantes* d’un état anato¬
mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta¬
chant à un trouble del’innervatiomvaso-mfttrjeede
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com¬
battre simultanément ou préàlablement la chlorose
ou les autres complications.
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cacao sè trouve inlijnéméntuni âü quinquina, pour
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talement conjuré, et l’estomac le plus îrapression-
nable n’est plus offensé par le contact du tonique
par excellence.
Cette préparation, adoptée par les médecins les
plus distingués de, la France et de l’étranger, et pa¬
tronnée par la presse médicale de tous les pays, est
définitivement entrée dans le domaine de la pra¬
tique journalière. Où elle a pris la place de toutes
les autres préparations de quinquina, en usage dans
le passé.
Les propriétés du >'ln tonl-nulrîtif de Bh-
ii;eaud, préparé au Vin d’Espagne, étant celles
des toniques radicaux et des analeptiques réunis,
ce médicament est merveilleusement indiqué dans
tous les cas où il. s’agit de corroborer la Force de-
résistance vitale et de relever la force d’assimilation
qui sont le plus souvent simultanémentatteintes.
On le prescrira avec succès, dans les maladies qui
dépendent de Y appauvrissement düsang, dans les.
névroses de toute sorte, les {lueurs blanches , la
diarrhée chronique, les pertes séminales involon¬
taires, les hémorrhagies passives, les scrofules,
les affections scorbutiques, la période adynamique
des fièvres typhoïdes, les convalescences longues
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No 31,
Jeudi 15 Mars 1866.
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L’UNION MÉDICALE.
N°3I. Jeiidi 15 Mars 1866.
SOMMAIRE.
1. Pabis ; Sur la séance de l’Àcadémie de niédecine. — 11. Pathologie: De la dyspepsie par défaut de
mastication suffisante du bol alimentaire. — III. Bibliothèqce : Anatomie descriptive et de dissèc-
tion. — IV. Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du 13 Mars : Corres¬
pondance. — Présentations. — Sur l’amanitine, ou poison narcotique des champignons. — Discus¬
sion sur le traitement des anthrax. — Sur la trichinose. — Nomination des commissions des prix.
— V. CoDiiHiER. — VI. Feuilleton : Les anciennes Écoles de médecine de la rue.de la Bùcherie
: , Paris, le \i Mars i866.
BULLETIN.
Sur la séance de l’Académie de médecine.
Close a été la discussion sur l’anthrax, discussion après laquelle, comme après la
plupart des autres, on se trouve tout étonné de rencontrer d’aussi nombreuses
dissidences dans les opinions exprimées. Ce qui manque véritablement après cos
discussions, c’est un résumé général, une appréciation des moyens invoqués de
part et, d’autre et un jugement sur la . valeur des opinions et des preuves. Un de nos
collègues de la Presse médicale nous faisait observer hier que, très-généralement,
les dissidences paraissent plus grosses qu’elles ne le sont en effet. lU existe presque
toujours beaucoup de malentendus, et ce serait là le rôle d’un rapporteur général de
les amoindrir et peut-être de les faire disparaître. Quel fructueux emploi pour un
esprit vraiment fort, analytique et synthétique à la fois!
Ce rôle a tenté hier M. Ricord; il s’est fait en quelque sorte conciliateur entre les
opinions qui ont été émises. Il nous a fait l’honneur de citèr les nôtres pour
approuver les unes et on combattre quelques autres. .\vecM. Velpeau, il est pour les
grandes incisions, mais surtout dans la période de suppuration; avec M. Gosselin, il
adopterait les incisions sous-cutanées, surtout dans la période de début et d’inflam¬
mation aiguë. Avec nous, M. Ricord croit qu'il faut se préoccuper avec le môme soin
FEUILLETON.
LES ANCIENNES ÉCOLES DE MÉDECINE DE LA RUE DE LA BVCHERlE (<).
A ÜM. Amédce I.atoui'.
Première période (Ià5è-i511j ; Fondation des Écoles. — Le premier docteur régent qui
attacha le grelot dans cette grande question de la construction des Écoles, fut Jacques Des¬
pars (Jacobus de Parlibus), natif de Tournay, chanoine.de Gisoing, près de Lille, chanoine
de Tournay et de Notre-Dame de Paris (18 janvier IZjZil), médecin de Philippe le Bôn, duc
de Bourgogne, médecin de Charles VU, roi de France, député dans l’affaire; du schisme qui
désolait alors l'Occident (lZil5), auteur, enfin, d’un célèbre commentaire sur Avicennes. Cet
homme de cœur, cet homme de bien, une des gloires les plus pures de la Faculté de médecine
de Paris, ne put voir sans chagrin sa chère compagnie à la merci des abbayes ou des
églises qui voulaient bien la recevoir moyennant finances. Il se désolait aussi en reconnais¬
sant à chaque assemblée que le second bedeau n’avait qu’une misérable masse en bois,
tandis que lè premier en tenait orgueilleusement une en argent. Jacques Despars résolut,
sentant la mort s’approcher, de faire disparaître, autant qu'il le pouvait, ces misères.
Le 26 novembre lZi5/i, tous les suppôts d’Esculape réunis autour du grand bénitier de
l’Église métropolitaine applaudissaient aux généreuses intentions de leur collègue, qui ne
dépensa pas là seulement des paroles, mais qui les appuya de bons deniers comptants, en
(1) Suite. — Voir le numéro du 8 mars.
Tome XNTX. — ^'ovvellf série,
31
m
L’UNION MÊOICALË.
du malade que de la maladie, prendre le plus grand souci des indications et n’adop¬
ter une règle de conduite que vis-à-vis des circonstances. Mais contre nous, il rejette
cette croyance que l’anthrax soit moins grave à l’hôpital qu’en ville; ce serait pour
cette maladie une exception unique, car toutes les autres maladies chirurgicales
s’aggravent de l’influence nosocomiale. La fortune n’a pas le triste privilège de l’an¬
thrax; on te rencontre dans toutes les conditions sociales, et partout tantôt il est
grave, tantôt il est hénin.
C’est aussi contre nos humbles observations que M. Velpeau a daigné combattre.
Il ne veut pas non plus que l’anthrax soit moins grave à l’hôpital qu’en ville, ou
plutôt, s’il y est moins grave, c’est qu’il y est plus tôt soigné, mieux soigné et avec
plus d’énergie. 11 arrive plus de catastrophes en ville, cela est vrai, mais c’est parce
que les malades sont pusillanimes, qu’ils rejettent l’incision, que le médecin n’a pas
l’autorité nécessaire pour l’imposer. Nous avions privativement rappelé quelques faits
à M. Velpeau dans lesquels il avait été acteur ou témoin, et qui avaient été suivis de
terminaison funeste. Dans nos souvenirs, nous en trouvions autant et plus de ces
cas funestes, en un espace de temps relativement court, que M. Velpeau n’en a trouvé
dans sa pratique nosocomiale de trente-cinq ans. Mais M. Velpeau, en reconnaissant
l’exactitude de ces renseignements, explique et commente les faits de façon à exoné¬
rer l’art de tout reproche, et montre que, pour les malades de la ville, les médecins
consultants sont toujours appelés pour les cas les plus graves et tardivement.
M. Velpeau repousse également le reproche de ne pas tenir compte de toutes les
indications; il n’y a pas de chirurgien digne de ce nom qui ne soit aussi médecin et
qui ne se conduise d’après les conditions actuellement soumises à son observation.
Dans la discussion actuelle, il ne s’est agi que de la thérapeutique chirurgicale de
l’anthrax ; C’est la seule question qui ait été mise en cause par l’auteur du travail et
par M. Gosselin, son rapporteur. Il ne s’est pas agi de tous les autres éléments
pathologiques de la question de l’anthrax, et l’on a pu ne pas s’occuper de l’étiologie
et de ses complications par la glucosurie et par ralbuminurie.
Enfin, M. Velpeau persiste dans toutes ses opinions, et finit par déclarer que rien
n’est moins prouvé : 1«> que l’influence des incisions sur la production de l’érysipèle,
— hors des cas d’épidémie, bien entendu, — et 2o que la préservation de cette com¬
plication par les caustiques.
offrant de suite 30 écus d’or, la plus grande partie de ses meilleurs livres et plusieurs
meubles {ustensila) destinés à garnir le local et la bibliothèque des écoles futures. La
Faculté, après en avoir délibéré, décréta à t’unanimité qu’elle poursuivrait avec vigueur la
réalisation des projets de Despars. Elle remercia ce dernier de raffeclion qu’il portait à la
compngnie et nomma Odo de Crédulio, Jean Episcopi et Denys-Soubs-le-Four pour l’accom¬
plissement de ses vœux.
Le second bedeau eut aussi son tour. Ce grand dignitaire avait eu le malheur de perdre,
on ne sait comment, la belle masse d’argent que le même Despars lui avait donnée en làlQ,
le jour de son doctorat, et qui avait coûté trente-six livres parisis, ou environ l,Ziû6 fr. de
notre monnaie. Vous ne pouvez, mon cher ami, vous figurer les peines qu’on s’était données
pour la remplacer et qui avaient échoué malgré la contribution de seize sols prélevée sur
chaque nouveau licencié, et malgré même le dévouement du doyen, Guillaume de La Chambre,
qui, pro sainte animæ suæ, avait offert une assez forte somme.
Notre excellent Jacques Despars se trouva encore là pour tirer de la peine le second
bedeau qui se nommait Jehan Petit. Le 2 avril lZi55, au couvent des Mathurins, Themanus
de Gonda, doyen, pouvait montrer aux yeux ébahis des docteurs régents, le susdit Jehan
Petit, la tête haute, la démarche fière, tenant dans sa main droite une magnifique verge
d’argent, dorée au milieu et aux extrémités, surmontée d’une masse également en argent,
le tout estimé par les experts soixante écus d’or. Oh! alors, les témoignages d’affection de
noi pères pour leur généreux collègue ne reconnurent plus de bornes, et il fut décidé,
séance tenante, que, du vivant du bienfaiteur, on célébrerait pour lui, tous les ans, une messe
du Saint-Esprit, et après sa mort, un obit avec vigiles, à perpétuité.
Jacques Despars ne profita que trois fois de sa messe du Saint-Esprit, car il mourut le
L’UNION MÉDICALE.
483
Après une courte réponse de M. Gosselin, les conclusions du rapport ont été
adoptées.
Nous nous permettons de faire remarquer à nos illustres contradicteurs, MM. Ri-
côrd et Velpeau, qu’il nous semble qu’ils n’ont pas renversé la proposition que nous
avons émise, et que nous prenons la liberté de reproduire :
L’anthrax grave se rencontre principalement chez des individus gras, gros man¬
geurs, dont l’alimentation est riche et succulente, et il s’accompagne presque tou¬
jours de glucosurie plus bu moins prononcée.
Ces conditions éliologiqucs n’étant pas celles qui se présentent dans les hôpitaux,
il s’ensuit que la forme maligne de l’anthrax y est plus rare qü’ en ville. Tous lès caS
funestes que nous avons rappelés à M. Velpeau ont été observés sur des individus
présentant les conditions que nous venons d’indiquer.
L’anthrax grave, le diabète et la goutte sont les maladies expiatoires de l’alimenta¬
tion excessive. Tous les exanthèmes furonculeux et pustuleux prennent un haut degré
de gravité chez les intempérants. On n’a jamais Vu de variole aussi affreuse que celle
dont mourut le roi Louis XV.
Dans le traitement de l’anthrax, tenez grand compte de son étiologie et de sa
nature. La présence ou l’absence du diabète doit avoir une grande inflüençë sur le
choix des moyens. Malheureusement, nous ne savons pas grand’chosè sur ce point.
A priori, il semble que le caustique trouve la raison de son emploi dans l’absence dé
diabète qui coïncide si fréquemment avec les affections gangréneusesrLes caustiques
n’agissent que par mortification et gangrène des tissus; il y a lieu de les réserver
pour les, cas très-aigus et sans complication diabétique. Amédée Latour.
PATHOLOGIE.
DE LA DYSPEPSIE PAR DÉFAUT DE MASTICATION SUFFISANTE DU BOL ALIMENTAIRE;
Par M. le docteur Mialhe ,
Président de la Société d’hydrologie médicale de Paris.
Dans le mémoire sur la Dyspepsie et les maladies dyspeptiques au point de vue
3 janvier lZi58, vers une heure de l’après-midi, dans sa maison claustrale de Notre-Dame,
et fut inhumé dans la chapelle de Saint-Jacques, derrière le chœur de l’église métropoli¬
taine dè Paris.
Honneur à lui ! car il doit être considéré comme le fondateur des Écoles de la rue de la
Bûcherie, Et si jamais le décanat de la Faculté de médecine de Paris me tombait sur la tête,
je sais bien ce que je ferais. Mais comme j’imagine ce malheur bien loin de moi... Passons!
Ce ne fut que onze ans après la mort du noble chanoine de Cisoing, le 24 mars 1469, que
son rêve eut un commencement de réalisation, car alors la Faculté put louer, moyennant
une rente annuelle de 8 livres parisis, une maisonnette « joignant la maison de l’ymage
sainte Katerine >> contiguë précisément à sa bicoque de la rue des Rats, et que les Char¬
treux de Paris, qui en avaient hérité par le testament de Guillaume de Canteleu (4 août 1468),
voulut bien lui céder.
Mais quel ne dut pas être le bonheur de nos vénérables aïeux lorsque, justement un an
plus tard (20 mars 1450), le doyen Rasso Madidi les convoqua chez l’Ancien, Enguerrand
de Parenty, médecin de Louis XI, et, sûr de ce que contenait la caisse, leur proposa
d’acheter cette même maison des Chartreux I Acheter I jamais la Faculté n’avait été assez
riche pour concevoir la possibilité d’une telle licence. H s’agissait bel et bien de 300 livres
qu’il fallait débourser. Ces 300 livres furent payées. Seulement on s’aperçut que la bourse
était flasque, et qù’il était impossible de mettre celte masure en état de recevoir les Écoles.
En attendant des jours plus heureux, on eut l’ingénieuse idée de louer l’immeuble à un
docteur, et Bernard Chaussade, médecin de Marguerite d’Écosse, auteur d’un Traité de
médecine resté manuscrit (Bibl. imp., fond latin, n° 7064), devint ainsi le premier locataire
de la Faculté.
484
L’UNION MÉDICALE.
de la pathologie générale, que M. Durand-Fardel a bien voulu soumeUre à l’appré¬
ciation de la Société d’hydrologie, la proposition suivante nous a surtout frappé :
« Tout individu qui mâche incomplètement, dit notre savant collègue, par suite
du inauvais état des dents ou de la muqueuse buccale, ou pour cause dé précipitation,
est à peu près infailliblement dyspeptique.
Personne plus que nous n’est pénétré de cette vérité que la digestion est, en, géné¬
ral, d’autant plus complète et plus prompte, que le bol alimentaire est mieux mâché,
mieux broyé, mieux insalivé, en un mot, qu’il a subi une mastication plus parfaite.
Mais les substances animales et les substances végétales, pour être bien digérées,
nécessitent-elles une mastication également parfaite?
Pour résoudre cette importante question, il est indispensable de rappeler ici l’en¬
semble (ies réactions chimiques qui président à la digestion de ces. deux classes de
matières alimentaires. , . , '
Sous l’influence de deux ferments, diastase et pepsine, avons-nous dit ailleurs (1),^
les animaux peuvent digérer simultanément les aliments féculents et les aliments
albumineux, et, dans cette double digestion, les phénomènes chimico-physiologi-
ques se réduisent à trois temps principaux : ,,
Prmfer — Désagrégation et hydratation.
Deuxième temps. — Production d’une matière transitoire, dextrine pour les ali-
mentsamj’lacés, chyme pour les aliments albumineux.
Troisième temps. — Transformation de cette matière transitoire en deux sub¬
stances éminemment solubles, transmissibles, à travers toute l’économie, propres à
l’assimilation et à la nutrition, dont l’une, produit final des matières amylacées, est
la glycose, et l’autre, produit final des matières albuminoïdes, est l’albuminose ou
peptone.
Examinons maintenant quel est le rôle de la mastication dans ces deux classes de
substances alimentaires.
lo Mastication des substances amyloïdes. — Le premier temps de la digésiiôn dè'â
substances végétales amylacées, la désagrégation et l’hydratation, est entièrement dû
à la mastication; c’est la mastication qui rend l’amidon, que les organes des végé-
(1) Mialhe, Chimie appliquée à la physiologie et à la thérapeutique, p. 133. , . ,
Mais si la qualité de propriétaire a ses avantages, elle a aussi ses inconvénients, surtout
lorsqu’il s’agit de vieilles constructions ; et le 2 rnars lâ71,on s’aperçut avèç douleur que le
mur qui nous séparait de la maison de l’évêque de Chartres menaçait ruine. Convocation aux
Malhurins, consultation auprès des architectes {lathomi), assignation à l’évêque de Chartres,
nomination d’une commission. Les maçons demandent 100 livres parisis pour remettre le
tout en état; on leur en offre 60; ils se décident à 70. Lé mur est réparé,.. Toiit est
sauvé... Le bâtiment des Écoles ne croulèra pas!
Dans les derniers mois de l’année ilÙ2, nouvelle et grande jubilation au sein de la
Faculté de médecine de Paris. Grâce âu dévouement des maîtres qui ont décidé que tout
l’argent qu’ils recevaient pour les examens {pecunia de magistranlibus) serait destiné â la
construction des Écoles, on abat les vieilles masures, et les Limousins du temps se mettent
à l’œuvre. On fouille la terre, on dresse les murs d’assise, de refend; le tout sourit agréa¬
blement à fleur du sol. Mais, ô douleur! la caisse est vide. On se trouve dans la cruelle
nécessité de suspendre les travaux donec sufficientes pccunias. On a beau écrire plusieurs
fois à Robert Poitevin, médecin du roi, grand dignitaire de l’église de Poitiers, qui avait
promis cent livres et qui ne les envoyait pas; on a beau payer une somme assez ronde pour
l’amortissement du terrain, possédé en censive par lés religieux de Sainte-Geneviève; on a
beau, saisissant au vol la manie de Louis XI pour les livres de médecine, écrire à ce roi une
curieuse lettre que j’ai publiée ici même (Union Médicale, 1863, n° 45), ce ne fut que
le 29 janvier 1474 qu’on se trouva en mesure de continuer les travaux.
En 1477 la maison était enfin achevée, puis reprise en sous-œuvré à cause de la mauvaise
foi et de la négligence des entrepreneurs; et enfin, après bien des tribulations, après plu¬
sieurs procès, le 5 mars 1481, jour mémorable que nous devons précieusement garder dans
L'UNION MÉDICALE.
485
taux renferment, apte à être transformé d’abord en dexfrine, puis en glycosc, à la
faveur de. la diastase existant dans les glandes salivaires et pancréatiques.
La digestion des aliments amylacés commence dans la bouche et se termine dans
l’intestin grêle; elle a lieu ainsi qu’il suit ; broiement et insalivation dans la bouche,
commencement de transformation qui peut être complète pour quelques parties;
séjour plus ou moins prolongé dans l’estomac; pendant ce temps, l’action de la dias¬
tase peut être paralysée par les acides gastriques, quand ils ne sont pas employés à la
digestion des substances albumineuses; passage daiis le duodénum et dans l’intestin
grêle : les alcalis de la bile, du suc pancréatique et du suc. intestinal saturent les
acides qui ont imprégné le bol alimentaire et rendent à la diastase toute son énergie ;
l’afïlux du suc pancréatique complète la modification des matières qui avaient
échappé à l’action du suc salivaire.
Il est donc évident que la condition essentielle d’une bonne digestion des aliments
amylacés, c’est que la salive et le suc pancréatique soient sécrétés en quantité suffi¬
sante et mis en parfait contact avec la matière alimentaire qui doit devenir sucre de
raisin ou glycose. Nous sommes sans action sur le suc pancréatique, et nous igno¬
rons les causes qui en augmentent la sécrétion; mais nous possédons des moyens
propres à influencer la sécrétion salivaire; nous pouvons, par une mastication lente
et prolongée, agir très-efficacement sur rinsalivation et, parlant, sur la digestion des
féculents. C’est un fait d’abservation que les animaux, qui ont l’appareil masticateur
le plus parfait, sont ceux qui digèrent le plus facilement la fécule crue.
Les vieillards privée de dents et incapables de broyer suffisamment les matières
alimentaires, convertissent imparfaitement la fécule en glycose, et sont ainsi exposés
à de, mauvaises digestions. r
Là prothè.se dentaire a souvent remédié à des dyspepsies qui n’avaient d’autre
cause q,u’une mauvaise insalivation, par défaut de broiement des aliments. L’obser¬
vation suivante en offre un exemple, remarquable
En 1845, un chimiste distingué, ancien essayeur à la Monnaie, éprouvait dans la
bouche un agacement douloureux déterminé par la présence de dents artificielles, qui
provoquaient la déglutition avant que les aliments fussent suffisamment ipsalivés, il
en était résiilt^ des douleurs d’estomac assez vives et un amaigrissement considé¬
rable. Ayant eu connaissance de notre mémoire sur la Digestion et l’assimilation des
nos souvenirs, le^ doyen Mathieu Dolet pouvait offrir un asile à ses dix docteurs régents, à
ses chers élèves.
Je pourrais, mon cher ami, vous dire, à un sou près, ce que coûta à nos aïeux ce modeste
et premier nid, dont l’entrée principale, capricieusement ornée dans le style gothique, com¬
muniquait avec la rue de la Bûcherie (plan. D). Vous y verriez toutes les dépenses qu’occa¬
sionnèrent les bancs pour les écoliers, les sièges pour les maîtres, la chaire du professeur
(li écus d’or), la ferrure de la grande porte, la toiture (2 écus 38 sous 8 deniers), les fon¬
dations du mur sur la rue de la Bûcherie, la construction de ce mur par le maçon Thiboult
(77 livres), un achat de mitoyenneté, le vin que la Faculté fit distribuer aux manœuvres
pour leur donner du cœur au ventre, le pavage du plancher, les treillages en fil de fer pour
empêcher le bris des vitres par les Gavroches de l’époque, enfin le rachat, moyennant
cent écus, de la rente de huit livres que les Chartreux prélevaient sur les bâtiments des
Écoles (23 septembre 1586). Mais j’aime mieux suivre la Faculté de médecine dans les amé¬
liorations qu’elle apporta à son premier bâtiment, et dont les deux principales furent la
construction d’une chapelle et l’organisation d’un jardin botanique.
Dès le 28 juillet lû91, les maîtres régents n’ayant pas de quoi loger les bedeaux, avaient
décrété que pour cela un petit édifice serait édifié sur le mur même des Écoles ; ce qui fut
bien vite exécuté. C’est ce petit édifice qui, dix ans plus tard, remis à neuf par l’architecte
Jean Thevenin,' aménagé à sa nouvelle destination, enrichi d’ornements religieux, des images
de saint Luc, de la Vierge tenant l’enfant Jésus, de saint Pantaléon ei. d’un crucifix, servit
pendant longtemps dé chapelle. Un triste accident en marqua l’élévation : un maçon s’y blessa
gravement, et nous voyons le 29 novembre 1501, la Faculté recevoir avec bienveillance
une requête que lui présenta la veuve de ce malheureux, et lui accorder, iniuitu pietatis.
486
L’UNION MÉDICALE.
substances amyloïdes et sucrées, que nous venions de lire à l’Académie des sciences,
ce chimiste vint nous demander si nous ne pensions pas que les accidents morbidès
auxquels il était en proie depuis qu’il avait eu recours à la prothèse dentaire, dus¬
sent être rapportés à une insalivation insuffisante. Notre réponse fut affirmative, et,
pour remédier à ce grave inconvénient, nous lui conseillâmes de s’astreindre à mâcher
ses aliments aussi lentement que possible; de considérer chaque bouchée comme
une véritable opération chimique, et de n’avaler le bol alimentaire qu’au moment
où sa fluidification serait devenue telle qu’il faudrait, de toute nécessité ou l’avaler
ou le cracher. Notre confrère sùivit ce conseil, et au bout de deux mois ses douleurs
d’estomac avaient cessé, son embonpoint était revenu et sa santé était parfaite.
Les enfants en bas âge ne digèrent que très-imparfaitement les féculents, parce
que, avant la première dentition, l’insalivation est à peu près nulle. Et cq qui prouve
que c’est bien réellement à l’action transformatrice de la salive que doit étrè rapportée
la cause.de la digestion des aliments amylacés, c’est que si l’on fait prendre à ces
enfants des matières féculentes préalablement mâchées et, partant, insalivées, ainsi
que certaines nourrices ont l’habitude de le faire, leur digestion est à la fois plus
facile et plus complète. Cette manière d’agir ayant quelque chose de repoussant,
nous avons avancé, il y a déjà plus de vingt ans, qu’on arriverait au même résultât
en introduisant dans la bouillie une petite quantité de diastase, ou une proportion
équivalente d’orge germé. Notre bouillie diastatique, quelque rationnelle qu’elle soit,,
a trouvé peu de créance chez nos confrères, si ce n’est cependant auprès, de quelques
médecins aliénistes, notamment M. Pressât et M. Blanche, qui l’ont plusieurs fois
avantageusement employée , à l’aide de la sonde, œsophagienne, dans l’alimenla-
tion forcée de leurs malades. Aujourd’hui, un accüeil plus favorable lui est accordé,
grâce à l’intervention de l’un des plus grands chimistes de notre époque, M. Liebig,
qui, en régularisant la préparation, y a attaché un nom qui en assure le Succès.
Comme la formule publiée par cet illustre savant est ericore assez peu connue, nous
croyons devoir la reproduire ici, persuadé qiié nous sommes qu’elle est appelée à
rendre de. véritables services à la thérapeutique :
« On fait un mélange de 16 grammes de farine de froment, 16 grammes de farine
de malt et de Ogr,375 de bicarbonate de soude, on y ajoute 32 grammes d’eau én
agitant, puis 166 grammes de lait de vache; on chauffe à une douce température
soixante sous tournois. Il est vrai de dire que les maîtres régents n’avaient pas été complète¬
ment étrangers à cette catastrophe, car le jour où les ouvriers avaient planté au soinmet du
petit édifice le drapeau et la branche de chêne, on les avait si bien enivrés avec huit deniers
de vin, qu’ils se tenaient fort mal sur leurs jambes.
Quant au jardin botanique, il devenait nécessaire pour remplir le décret du 28 juin lâââ,
qui ordonnait que les élèves seraient désormais examinés ad herbus, et pour éviter les
herborisations dans les campagnes. Car, pendant longtemps, nos docteurs régents emme¬
naient dans les plaines de Gentilly les bacheliers pour les habituer à reconnaître les plantes
médicinales ; et après la journée, maîtres et bacheliers allaient, aux frais de ces derniers,
réparer leurs forces dans uné taverne. Je peux vous dire où était cette gargote qui avait su
s’attirer la confiance de la docte Faculté de médecine : c’était au bourg de Saint-Germain-
des-Prés, à l’enseigne de Saint Martin. Le jardin botanique (voy. sà place sur le plan. E.E),
établi en 1508, cultivé successivement par Robin, par François Blondel, par Mauvillain,
engraissé par de l’excellent terreau, habilement ensemencé, dura plusieurs siècles, car je le
vèls’' figurer dans un plan delà censive de l’abbaye Saint-Geneviève, levé en 1739 {Arch.
gén., Atlas déjà Seine, n“ Ix, feuille 14). Vraisemblablement, il ne fut déti’uit qn’en 1744,
é|fbqüé*^tf4*6ù“B^ft à ses côtés un célèbre théâtre anatomique dont je vous parlerai. Par
une éx^ffènté%êsù#l,^it Afilait que tous les ans trois bacheliers donnassent au doyen le
cataT6^'^^iact’'de^^lantès;ÿÙi^^^^^ La porte du jardin était munie de quatre
clefs : ùn^ftoùr aéiji;po;nr‘lèy|)rofesse et la quatrième pour le gardien.
construction d’un premier
thiâlrç. anafoimçuyel çT autre çna^etleV —.^axs la F,qçùlj,é ne pouvait se contenter long-
lem^^-des |Qâ|grè^;^‘;èt’rôite§!iÉè^^^^ devenues insuffi-
L’UNION MÉDICALE.
487
cl en agitant sans cesse, jusqu’à ce que le mélange commence à s’épaissir; on retire
alors du feu, et l’on continue à agiter pendant cinq minutes. Enfin, on porte le tout
à l’ébullition et l’on passe à travers un tamis à mailles serrées. On obtient ainsi une
bouillie deux fois plus concentrée que le lait de femme, qui peut être très-bien admi¬
nistrée à l’aide du biberon. Lorsqu’elle a subi l’ébullition, elle se conserve très-bien
pendant vingt-quatre heures. La saveur de cette bouillie rappelle un peu celle de la
farine et du malt ; mais les enfants s’y habituent bien facilement, et en général ils ne
tardent pas à préférer cet aliment à tous les autres. »
Voici enfin un dernier fait qui prouve jusqu’à l’évidence l’indispensable nécessité
d’une insalivation parfaite pour l’entière digestion des féçulenis : le comte de Rum-
ford a constaté qu’à poids égal, le pain pris en substance est plus nutritif que lors¬
qu’il ^st ingéré sous forme de soupe, ce qui tient à ce que l’insalivation est incompa¬
rablement plus parfaite dans le premier que dans le second Cas.
En résumé, la digestion des substances alimentaires amyloïdes est d’autant plus
complète et plus prompte, que ces matières sont miieux mâchées, mieux broyées,
niieux insalivées, et par conséquent une bonne mastication est un acte préparatoire
absolument indispensable à la digestion des aliments amylacés.
'ifi Mastication des substances aniïdales albuminoïdes. — Contrairement à cé que
nous venons d’établir à l’égard dès substances végétales amylacées, la mastication ne
fait éprouver aucun phénomène chimique aux aliments albumineux , son action a
presque uniquement pour but d’en favoriser l’introduction dans la cavité stomacale.
C’est dans l’estomac que s’opère leur désagrégation , leur hydratation , leur change-
ihènt en chyme, et enfin leur transformation en albuminose ou peptone, sous la
double influence des acides et de la pepsine gastriques. Ajoutons que si cés aliments
sortent de restomac sans avoir subi toutes les modifications nécessaires à l’absorp¬
tion, ils ne.sont pas pour cela perdus pour réconomîe., ils trouvent dans l’intestiiilc
suc pancréatique' qut en complète la transformation : lé suc paricréatlque étant doué
d’un pouvoir transformateur complexe qui lui permet d’être en même temps l’agent
complémentaire de la digestion des substances albuminoïdes et des substances amy¬
lacées.
L’acte de la mastication est donc loin d’avoir, chez les carnivores, la même impor¬
tance que chez les herbivores. Chez les herbivores, la mastication est un acte à la
santés devant le concours immense d’élèves qui venaient de tous les points de la France, de
l’Angleterre et do l’Allemagne, se former dans ce grand centre d’instruction médicale. D’un
autre côté, l’élude de l’anatomie avait été jusqu’ici presque exclusivement théorique.
En 1478, on avait bien disséqué publiquement, à Paris, un cadavre fourni généreusement
par le recteur de TUniversité. En 1483, les bacheliers étaient bien tenus de fournir des cer-
lificàts d’aptitude aux connaissances anatomiques. En 1493, il est fait mention, il est vrai,
dans les Registres-Commentaires, de certaine somme d’argent destinée à célébrer une messe
en l’honneur d’un cadavre qui avait été ouvert rue de la Bûcherie. En 1505, le doyen, Jean
Avis, fit bien , une leçon d’anatomie dans l’hôlel de Nesle; et, le 27 mars 1526, nos véné¬
rables pères avaient là joie de disséquer le corps d’un pauvre diable, nommé Jehan Despa-
tures, qui avait été pendu par le bourreau. Mais ces bonnes fortunes arrivaient assez rare¬
ment. La Faculté n’avait pas de local où elle pût faire apporter les cadavres et les ouvrir
chez elle; de sorte que, comme cela se fit en mars 1552 par Jacques Goupil, sur le corps
d’une femme morte en travail puerpéral, elle était obligée de faire ces rares démonstrations
dans les caveaux de l’Hôtel-Dieu ; ou bien les maîtres régents emportaient les corps chez eux
et se livraient avec ardeur à l’étude de la nature. C’est avec un noble sentiment d’orgueil
que l’illustre Jacques Sylvius raconte, dans son Isagoge, imprimé en 1555 (fol. 60 et seq.),
qu’il put disséquer dans son propre cabinet, non-seulement des singés, des brebis, des
cochons, un chien, un cerf, une truie, mais encore un maçon qui s’était tué en tombant du
faîte d’une maison, une femme morte en couches, et une jeune fille qui avait succombé à
une afTeclion' squirrheuse.
La Faculté résolut donc de se Construire un amphithéâtre, un théâtre anatomique, comme
on disait alors.
488
L’UNION MÉDICALE.
fois mécanique et chimique indispensable à la digestion des substances amyloïdes;
chez les carnivores, au contraire, cet acte est essentiellement mécanique et a princi¬
palement pour but, comme nous l’avons déjà dit, de faciliter la déglutition des sub¬
stances albuminoïdes; car la chair n’a pas besoin, comme l’amidon, d’être mâchée,'
d’être broyée pour être digérée; sa digestion a lieu de la circonférence au centre,
couche par couche, c’est la surface seule qui est transformée en chyme, tandis que
le centre conserve son intégrité presque jusqu’à la fin de la digestion. Seulement,
il convient de rappeler que si la substance animale présente plus’de surface, la méta¬
morphose digestive s’en opère avec plus de facilité, mais non pas avec plus de per¬
fection. . ;
La distinction fondamentale, que nous cherchons à établir au sujet du rôle dé la
mastication chez les herbivores et chez les carnivores, est amplement justifiée par la
différence de contexture de leur appareil dentaire respectif; l’appareil masticateur des
herbivores est un appareil broyeur par excellence, tandis que celui des carnivores
est bien plutôt fait pour inciser et déchirer les chairs que pour en opérer une véritable
mastication. C’est qu’en effet, les animaux carnassiers lacèrent et déchirent leur proie
et ne la mâchent que juste le temps qu’il faut pour ^ingurgiter ; cependant, tout
le monde sait qu’ils la digèrent avec la plus grande facilité.
Comme quelques personnes ont avancé, bien à tort selon nous,, que les carnivores
sont doués d’un pouvoir digestif supérieur à celui de l’homme, nous allons relater un
fait qui prouve qu’il n’en est pas ainsi.
La première fois que rihlrépide voyageur Américain C.-F. Hall vit les Esquimaux
se faire un régal de la chair crue de baleine, l’idée lui vint d’en essayer. Le mets ne
lui parut pas absolument mauvais ; .seulement la bouchée ne voulut pas descendrè.
Ce n’était pas que l’estomac refusât de l’admettre ; l’obstacle dépendait simplement
de. la contexture résistante de cette viande :
« J’avais beau mâcher à belles dents, dit l’expérimentateur, au bout d’une domi-
heure de travail, la chair était plus coriace encore qu’au début. A la fin, je reconnus
que je m’y prenais mal. Les Esquiraanx, eux, se fourraient dans la bouche un mor¬
ceau aussi volumineux que le permet la plus grande distension de leurs mâchoires;,
puis, après l’avoir lubrifié un instant à la manière des boas, ils.l’avalent tout d’une
pièce. Le proverbe dit qu’il faut faire à Rome comme font les Romains; j’essayai la
Le petit bâtiment des Écoles de l’année 1477 flanqué de chaque côté, et perpendicu¬
lairement à la rue dé la Bûcherie, de vieilles maisons; l’une, qui était â gauche en sor¬
tant, portait pour enseigne l’Jmajg-e Sainte-Catkerine, et appartenait à Julien Evan, qui
l’avait lui-même achetée des gouverneurs du collège de Karesbeç; les deux autres, à droite:
et contiguës, surnaontées des enseignes : Aux Trois Roys et Au Soufflet, avaient pour pro¬
priétaires, la première, les héritiers de Pierre. De La Marre, peintre; la seconde, un nommé
Nicolas Isambert. Ce sont ces deux maisons des Trois Roys et du Soufflet qui sont pour le
moment convoitées par nos pères. Celle de l’Image Sainte-Catherine aura plus tard son tour,
et donnera naissance à bién des difficultés. Les docteurs nouvellement élus furent si géné¬
reux en payant pour leur bienvenue chacun 60 s.; Jérôme de Varade, médecin du foi, et
Carpentier, offrirent si noblement leurs bourses que, peu à peu, dans l’espace de cinquante-
deux ans (1514-1568), la Faculté pût se rendre propriétaire des Trois Roys et du Soufflet.
Elle fut encore aidée dans cette grosse affaire par l’idée qu’elle eut de louer à des confrères
ses nouveaux immeubles jusqu’à ce qu’elle put se les approprier complètement. C’est ainsi
que, entre autres, Louis Burgensis, archiâlre de Louis XIl et de François I“, Barthélemy
Perdulcis, Nicolas Marchand, Fardeau, etc., furent longtemps tes locataires des’ Écoles, â la
condition pourtant « qu’ils n’y recevront que des gens de bonne vie et mœurs, et surtout
catholiques romains. »
Les maîtres régents avaient de bonnes raisons pour en agir ainsi, car leur caisse était tou¬
jours bien maigre; le mur méridional des anciennes Écoles croulait de tous côtés; il fallut
le faire rebâtir à neuf par le maçon Jehan Le Mur (nom prédestiné), qui y fil dépenser
952 1 6 s. 11 d. tournois, et y perça trois fenêtres correspondant à celles du pignon occi¬
dental pour donner plus de jour dans la salle. L’ancienne chapelle, celle qui était bâtie sur
L’UNION MÉDICALE.
489
méthode indigène, et je réussis; mais, pour le moment, je me contentai de cette
expérience unique. »
Celte observation démontre à la fois que la chair crue, pour être digérée, n’a pas
besoin d’êlre mastiquée comme les substances végétales, et que l’homme est apte à
en opérer la digestion à l’égal des animaux carnivores.
Des faits et remarques que nous venons de rapporter, nous concluons que la mas¬
tication est un acte organique absolument indispensable à la digestion des substances
végétales amylacées, et d’une importance secondaire pour la digestion des substances
animales albuminoïdes.
Et comme corollaire, nous posons en principe, avec M. le docteur Durand-Fardel,
que toute personne qui fait Usage d’une nourriture mixte et qui mâche incomplète¬
ment, par suite du mauvais état des dents ou de la muqueuse buccale, eu pour cause
de précipitation, est à peu près infailliblement dyspeptique.
En est-il de même des personnes qui mâchent imparfaitement, mais qui se nour¬
rissent presque exclusivement de viande?
Non-seulement nous pensons le contraire, mais de plus nous sommes convaincu
que la plupart des guérisons de gastrite, obtenues par Benech à l’aide de la viande,
n'étaient en réalité q;ue des guérisons de dyspepsies ayant pour cause une mastica¬
tion insuffisante.
Partant de cette idée, nous allons donner quelques avis hygiéniques au sujet de la
mastication des substances végétales et animales.
Aux personnes qui ont des digestions pénibles, par suite du mauvais état des dents
ou de la muqueuse buccale, bous dirons ; Usez d’une nourriture mixte, plutôt ani-
niale que végétale, et astreignez-vous à mâcher avec beaucoup de soin et beaucoup
de lenteur; n’avalez le bol alimentaire qu’au moment où il est devenu presque com¬
plètement liquide. ,
Et aux personnes qui ont- def5 digestions pénibles, déterminées par une mastication
trop précipitée , nous dirons : Puisqu’il ne vous est pas possible de mâcher assez
longtemps vos aliments, nourrissez-vous presque exclusivement de viande. Ce pré¬
cepte est particulièrement applicable aux personnes qui voyagent fréquemment en
chemin de fer, où le peu de temps qu’on accorde pour les repas est une cause de
dÿspepbê. Les voyageurs, en quittant les buffets, étouffent; ils éprouyept des pesan-
la porte d’entrée de la rue de la Bûcherie, était trop petite; il fallut en construire une nou¬
velle dans le lieu même où avait été jadis la bibliothèque (là novembre 1528). Néanmoins,
en dépit de ces exigences financières, on construisit un théâtre anatomique (160Zr). Ce
théâtre, fait entièrement en bois, fut construit en quinze jours, sans vitrages, presque en
plein air, balayé de temps en temps par les eaux de la Seine, et dévasté par les maraudeurs
qui venaient effrontément voler le plomb qui recouvrait la toiture. Il ne dura pas longtemps,
comme bien on pense. :
{La suite a un prochain numéro.) D' A. ChereàU.
NOUVELLE CHAIRE DE CLINIQUE PSYCHIATRIQUE. — Les changements app^ortés dansleser-
vice sanitaire du principal hôpital de Milan ont éveillé l’attention du nouveau conseil des hôpi¬
taux de celle ville, sur une amélioration depuis longtemps réclamée, l’enseignement de l’alié¬
nation mentale. Aussi a-t-il, à cet effet, institué une chaire de clinique spéciale. Le choix du
tituldiréiie pouvait être douteux. Les voles unanimes se sont portés sur M. Verga qui, si
longtemps, dirigea l’établissement avec distinction et s’est acquis, dans l’étude et la pratique
des maladies mentales, une réputation si méritée. Avant de commencer son cours, M. Verga
se propose, dit-bn, de visiter les lieux où sont fondées de pareilles cliniques, afin de
s’assurer de la manière dont elles fonctionnent. (Archivio italiano per le malattie nervose, etc.,
mai.) La France, qui attend le même perfectionnement, ne lui fournira malheureusement
que de faibles lumières.
490
L’UNION MÉDICALE.
leurs d’estomac, des borborygmes, etc.; en un mot, ils sont momentanément dyspep-
tiques. Or, l’expérience nous a depuis longtemps appris que l'on évite totalement ces
accidents morbides en observant le régime alimentaire que nous venons d’indiquer,
c’est-à-dire en se nourrissant presque exclusivement de viande.
BIBLIOTHÈQUE.
ANATOMIE DESCRIPTIVE ET DE DISSECTION, contenant un Précis d’embryologie, avec la
structure microscopique des organes et celle des tissus ; par le docteur J. -A. Fort, pro¬
fesseur libre d’anatomie et de pathologie. Un vol. in-12 de 1120 pages, avec 182 figures
dans le texte. Paris, Adrien Delahaye, Ubraire-éditeur.
En même temps que l’anatomie générale s’est transformée sous l’influence des travaux des
micrographes, et qu’une science nouvelle, l’histologie, est sortie du microscope, l’anatomie
descriptive a tiré de ces travaux et de ces découvertes d’anatomie générale le complément
et pour ainsi dire le couronnement de son édifice. Aujourd’hui, il n’est pas de traité d’ana¬
tomie qui ne contienne, outre l’étude des rapports en laquelle consistait presque entièrement
l'anatomie descriptive, l’exposé de la structure intime des organes et des tissus telle qu’elle
résulte des découvertes histologiques les plus exactes et les plus positives. C’est par là qu’ils
se recommandent et se distinguent des Traités écrits, il y a vingt ans, sur cette branche, la
plus solide et la moins mobile, d’ailleurs, des sciences médicales, parce que la matière, ou,:
si l’on aime mieux, le sujet qui la constitue, tombe plus directement sous l’observation et se
prête infiniment moins que les autres aux interprétations de l’esprit et aux vues de l’imagi¬
nation. Il suffit d’êti’e laborieux et patient pour devenir un bon anatomiste, et c’est aux
conquêtes faites dans cette partie du champ des connaissances humaines que devrait, ce
semble, s’appliquer surtout la définition que Buffon a donnée du génie quand il a dit : « Le
génie, c’est la patience. »
Le travail et la patience suffisent-ils cependant pour faire un anatomislp d& gônicv ou
bien faut-il, pour acquérir le droit de s’asseoir dans le Panthéon de l’humanité, faut-il,
dis-je, que l’anatomiste possède, en outre, des facultés supérieures ou, pour parler anato-,
miquement, qu’il ait été doué par la nature d’une substance cérébrale plus délicate et plus
abondante, de circonvolutions plus longues et plus nombreuses que celles du commun, des
cerveaux humains? Je l’ignore. Toujours est-il que nous connaissons, lecteur, vous et moi,
de bons anatomistes, des anatomistes laborieux et patients, qui ne sont pas et ne deviendront
probablement jamais des hommes de génie. Geci soit dit saris prétendre décourager ceux qüîj
croyant en la parole de Buffon, auraient l’ambition généreuse de conquérir, à force de tra¬
vail et dè patience, la couronne de l’immortalité.
Le livre que j’ai l’honneur de présenter ici au lecteur est l’œuvre d’un jeune anatomiste,
plus laborieux que patient, si j’en juge par les incorrections et les négligences de style qui
déparent uu peu ce travail considérable. J’engage l’auteur à les faire disparaître dans la '
prochaine édition que je souhaite sincèrement à son livre. Il a des modèles du véritable style
de la science descriptive dans deux ouvrages qu’il doit avoir beaucoup lu car il en a beaucoup
retenu: le Traité d'anatomie, de M. Sappey, dont la deuxième édition, en cours de publica¬
tion, aura, il faut l’espérer, une marche pins rapide que la première qui a mis dix ans à
s’achever, ni plus ni moins que le siège de Troie; le Traité d’anatomie descriptive, de
M. Cruveilhier, dont un libraire intelligent et actif, M. Asselin, nous donne, par la main de
deux anatomistes habiles, MM. Marc-Sée et Cruveilhier fils, une quatrième édition si remar¬
quablement soignée, j’allais dire si parfaite sous le double rapport de l’exécution typogra¬
phique et du fini des nombreuses figures intercalées avec tant d’intelligence dans le texte.
Le petit volume (petit par le format, mais gros par le nombre des pages) de M. J.-A. Fort
n’a pas, sans doute, la prétention de se mesurer à ces grands ouvrages, dus à des maîtres
consommés dans la science aux progrès de laquelle ils ont contribué par leurs propres tra¬
vaux et leurs propres découvertes; mais il n’en a pas moins l’ambition légitime de se rendre
utile aux élèves et aux médecins en leur donnant, sous une forme méthodique claire et con¬
cise, un traité complet des notions positivement acquises en anatomie.
L’auteur, qui est professeur particulier d’anatomie, a pu apprendre, en enseignant, à se
rendre compte de la nature des difficultés qu’éprouvent les élèves à saisir et à retenir cer¬
tains détails de la description des organes et de leurs rapports. Il s’est étudié, dans son
L’UISION MÉDICALE.
491
livre, à vaincre ces difflcullés. Il a été conduit, en conséquence, à faire certains changements
dans l’ordre d’exposilion habiluellemenl adopté par les auteurs d’anatomie. C’est ainsi qu’il
a placé \' arthrologie après la myologie, pensa:nt faire disparaître de la sorte l’aridité et l’obs¬
curité de celte partie de l’anatomie descriptive si négligée par les élèves et, cependant, si
importante.
Dans \a splanchnologie, il a traité des organes des sens, innovation moins heureuse,
à notre avis, mais il y a fait entrer, ce que nous approuvons entièrement, outre une bonne
description du péritoine, un petit traité clair et succinct à' embryologie, complément indis¬
pensable, dont se dispensaient trop facilement les auteurs, de la description des organes
génitaux.
Dans la description des méninges, l’auteur a également interverti l’ordre habituel, décri¬
vant la pie-mère immédiatement après la dure-mère et avant l’arachnoïde, ce qui facilite
l’intelligence de ces membranes.
Sur divers autres points encore, comme dans la description de la base du crâne, de cer¬
tains muscles, de certaines régions que l’on trouve décrites seulement dans les traités d’ana¬
tomie chirurgicale, M. Fort a fait des changements et des innovations heureuses qui rendent
les détails anatomiques ou plus clairs ou plus complets.
Des tableaux mnémoniques résument les descriptions et indiquent aux él|ves les notions
les plus importantes à retenir sur les os, les muscles, les vaisseaux et les nerfs, sur la distri¬
bution et les rapports de ces parties.
A la suite de la description de chaque appareil sont placées, comme corollaires, quelques
notions élémentaires sur la physiologie et la pathologie des organes qui le composent. En
même temps qu’elles corrigent l’aridité et la monotonie des descriptions anatomiques, ces
notions aident encore à les fixer dans la mémoire.
Les détails d’anatomie microscopique, relatifs à la structure intime des tissus et des
organes, ne pouvaient manquer d’y être traités avec un soin particulier par un anatomiste
auteur d’un Traité élémentaire d’histologie, offre un bon résumé des savantes leçons du
premier des micrographes français, M. Charles Robin.
Un article nouveau, la description des bourses séreuses sous-cutanées, termine le livre,
dont P-iîEfcieUigance est facilitée par un ensemble de 182 figures intercalées dans le texte, et,
pour la plupart, empruntées aux meilleurs ouvrages d’anatomie et de physiologie.
En somme, sous un format de manuel, l’ouvrage de M. Fort constitue un petit' traité
concis, mais complet d’anatomie descriptive. Ce n’est pas, sans doute, une œuvre originale;
ce n’est pas non plus une compilation pure et simple; c’est un tableau, fait avec soin
et intelligence, de l’état actuel de nos connaissances en anatomie descriptive. A ce point de
vue, le livre de M. Fort nous paraît être capable de rendre des services réels non-seulement
à ceux qui ont besoin d’apprendre, mais encore à ceux qui ont besoin de se ressouvenir.
Que M. Fort me permette de lui répéter en terminant le conseil que j’ai pris la liberté de
lui donner en commençant, bien que le bis repetita placent ne soit pas de mise en pareil
cas : ce conseil, c’est de soigner davantage la forme de son livre à la prochaine édition. Ce
conseil est toujours bon à suivre, bien qu’il ait été ridiculisé, il y a un siècle, en passant par
la bouche de Brid’Oison. La forme contribue au moins autant que le fond au succès d’un
livre, même d’un livre de science.
D' A. Tartivel.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 13 Mars 1866. — Présidence de M. Bouchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet :
1“ Des rapports d’épidémies par MM. les docteurs Martel (du Puy) , Charpentier (de
Préméry), Bazin (de Saint-Brice).
2° Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le département de la
Loire-Inférieure en 1865. (Corn, des épidémies.)
3” Un mémoire sur l’épidémie cholérique de 1865, par M. Doin, médecin à Burgier-Châtel.
(Com. du choléra.)
492
L’UNION MÉDICALE.
La correspondance non officielle comprend :
1° Notice sur le carbonate de protoxyde de fer blanc, par M. Grillon, pharmacien à Pa¬
ris. (Corn. MM. Barlh, Caventou et Gobley.)
T Note sur l’innocuité de l'emploi méthodique du chloroforme dans la médecine navale,
par M. le docteur Ernest Berchon. (Gom. MM. Velpeau et Larrey.) ,
3° Un mémoire de M. le docteur Pinel (de.Golleville), sur la nécessité du retour à la vac¬
cination animale comme le moyen le plus efficace de guérir la petite vérole. (Com. de vac¬
cine.)
M. le ministre de la guerre envoie un exemplaire du tome XIV de la 2“' série du JRe-
cueü des mémoires de médecine, de chirurgie et de •pharmacie militaires.
5" M. le ministre de l’instruction publique adresse une lettt’e par laquelle il approuve une
modification proposée par le Conseil d’administration de l’Académie à l’article 83 du règle¬
ment.
M. Robinet dépose sur le bureau le compte rendu des Congrès de Rennes et de Bruns-
wicb, dont il a donné lecture, à la Société de pharmacie. / ' ■
M. Larrey fait hommagéà l’Académie d’un ouvrage intitulé -.Traité d'histologie comparée^
de l'homme et des animaux, par le docteur Franz Leidig, traduit de l’allemand parM.LAHiL-
LOM, capitaine d’artillerie et docteur en médecine.
M. J. Cloqoet présente une brochure ayant pour litre : Le choléra est-il contagieux?
M. le docteur Letellier lit un travail sur l’araaniline, ou poison narcotique des champi¬
gnons.
L’auteur le résume en ces termes : •
1° Les champignons vénéneux, du genre agaric, section des amanites, doivent leur action
mortelle au même principe narcotique alcalin, fixe, incristallisable, ne précipitant par rien
autre que par l’iode ou le tannin, et qui doit conserver le nom d’amanitine.
, 2° Les espèces confondues sous le nom d’agaric bulbeux possèdent, en outre, un principe
âcre délétère.
3“ Le meilleur traitement consiste dans les vomi-purgatifs huileux, additionnés et suivis
de tannin en décoction aqueuse très-concentrée. (Com. MM. Caventou, Wurtz, Devergie et
Gobley.) -
L’ordre du jour appelle M. Ricord à la tribune pour la continuation de ta discussion sur
l’anthrax.
M. Ricord n’intervient dans la discussion que pour se ranger dans l’ancienne école chi¬
rurgicale, sous ta bannière et l’égide de M. Velpeau. Il croit que l’anthrax est une maladie
commune, quelquefois, même assez souvent grave, mais pas toujours. Ses souvenirs, aux¬
quels il ne peut pas donner la valeur d’une statistique exacte comme celle de M. Velpeau,
qui cependant n’a pas trouvé grâce devant la sévérité de M. GosSelin, ses souvenirs s’accor¬
dent avec les résultats de la statistique du chirurgien de la Charité, laquelle est'extrêtrte-
ment rassurante. On a fait des objections à la statistique de M. Velpeau. Quelques-unes se
sont formulées en dehors de l’Académie, dans l’un des principaux organes de la Presse mé¬
dicale. On a reproché à M. Velpeau d’avoir pris l’anthrax en bloCi sans tenir compte de ses
variétés et des différences qu’introduit dans la maladie la différence des conditions propres à
chaque malade. On a dit , avec juste raison, qu’il fallait dans l’anthrax considérer deux
choses : la maladie et le malade. Enfin , on a reproché à M. Velpeau de n’avoir pas fait la
statistique des anthrax qu’il a traités en ville, et l’on a pensé que cette statistique serait,
sans doute, moins favorable que celle des anthrax traités à l’hôpital. On a établi une dis¬
tinction entre l’anthrax des riches et l’anthrax des pauvres, le premier étant, dit-on, plus
grave que le second.
M. Ricord ne partage pas cette opinion. Il pense, au contraire, que les conditions des
malades traités dans les hôpitaux étant assurément moins bonnes que celles des malades de
la ville, l’anthrax chez ces derniers ne peut pas offrir des conditions plus favorables que chez
les premiers. Si donc M. Velpeau avait établi une statistique des cas d’anthrax traités par
lui dans la pratique civile, cette statistique eût été probablement encore plus favorable que
celle de l’hôpilal.
Sans doute, l’anthrax est influencé par les conditions tant internes qu’externes auxquelles
L’UNION MEDICALE.
493
sont soumis les individus qui en sont atteints. Il faut tenir compte, comme l’a bien dit
M. Michon, des variétés de cette maladie. Tout le monde sait, par exemple, depuis M. Mar¬
chai (de Calvi), que l’anthrax chez les diabétiques est plus grave que chez les malades ordi¬
naires. — Il n’est pas moins évident que l’anthrax revêtira un caractère de gravité tout par¬
ticulier chez les malades qui subiront l’influence d’une épidémie d’érysipèle, d’infection
purulente ou putride,, etc. Les effets des méthodes thérapeutiques se ressentiront évidem¬
ment de ces conditions.
Abordant ensuite la question du traitement chirurgical de l’anthrajc, l’orateur déclare, qu’il
a été élevé à l’école de Dupuytren, dans le culte du bistouri et de l’incision. Dans sa jeu¬
nesse, c’était le bistouri ouvert qu’il entrait à l’hôpital et qu’il faisait sa visite. En vieillis¬
sant, il est devenu de plus en plus avare de l’emploi de cet instrument.
Dupuytren appliquait l’incision à toutes les phases de l’anthrax : au début, comme moyen
abortif.; un peu plus tard, à titre de médication antiphlogistique, pour lever l’étranglement
inflammatoire, débrider les tissus et dégorger les vaisseaux ; plus tard encore pour faciliter
l’élirnination du pus et des eschares; enfin, dans le but de régularisar la surface de la plaie
succédant à l’élimination des tissus sphacélés et pou,r la disposer de la manière la plus con¬
venable à la cicatrisation.
M. Ricord a rarement vu avorter les anthrax ainsi traités, au début, par l’incision. Aussi
repousse-t-il ce moyen employé comme méthode abortive. Mais, plus tard, lorsque l’étran¬
glement inflammatoire se produit, dans la phase qui précède immédiatement la suppuration,
il croit que l’incision exerce la plus heureuse influence sur la résolution de. la tumeur : il
donne pour ce cas, mais pour ce cas seulement, la préférence aux incisions sous-cutanées,
qu’il considère comme un véritable et un grand progrès de la chirurgie moderne. Elles ont
pour effet de dégorger les parties, de leyer rélrangleraent et de diininuer la douleur; elles
sont donc antiphlogistiques. — Mais lorsque est survenue la période de suppuration et de
gangrène, alors. les incisions sous-cutanées sont insuffisantes; elles ont pour inconvénient
de ne pas permettre une élimination assez facile et assez prompte du pus et des eschares, de
favoriser les fusées purulentes sous les aponévroses et les muscles, l’infection purulente et,
putride. On ne prévient efficacement ces phénomènes graves qu’en ouvrant une large issue
èJa suppuration et aux détritus gangréneux. Or, .pour cela, c’est à l’incisipn à ciel ouvert
qu’il faut avoir recours, chaque meinoae a aonc ses cas,, et sa phase d’appüealion dans
le cours de l’anthrax; chacune doit être, employée en son lieu et à son heure, suivant les cas
et les indications, sans règle absolue; il faut s’en servir en leur appliquant cet aphorisme
utile dans toutes les cirçonslances et toutes les conditions de ta vie : « Ni jamais, ni tou¬
jours. » ; ; :
. M. Gosselin n’a point parlé des variétés de l’anthrax dans son rapport, et il n’en a pas
été question dans la discussion, parce qu’il n’en fût résulté aucune lumière, aucune appli¬
cation pratique au point de vue du traitement chirurgical de cette maladie. Il faut tenir
compte de cette considération à l’égard du pronostic et du traitement général dans lesquels
elle a son importance incontestable; mais, sous le rapport du traitement chirurgical, le seul
en question, la considération des variétés de l’anthrax est de nul intérêt. Faudra-t-il, sui¬
vant l’une ou l’autre de ces variétés, se borner à de simples ponctions, faire des incisions
petites ou grandes, simples ou multiples, profondes ou superficielles? Il n’existe, à cet égard,
rien de positif. Tout ce que l’on peut dire, c’est que plus l’anthrax est volumineux, plus les
incisions sont indiquées. .
M. Ricord s’est déclaré partisan des incisions sous-cutanéês, .mais il les réserve pour la
période qui précède la phase de suppuration. M. Gosselin n’a pas eu l’occasion de les prati¬
quer dans cette période particulière de la maladie. Toutes les applications qu’il en a faites
ont eu lieu précisément dans cette période dé suppuration et d’élimination pour laquelle
M. Ricord redoute l’incision sous-cutanée. Or, M. Gosselin persiste à penser, d’après les
faits qu’il a observés, que cette méthode des incisions sous-cutanées. est plus efficace, dans
ces cas, que la méthode des incisions à ciel ouvert, contrairement à l’opinion émise par
M. Ricord. Tout en ménageant la peau, les incisions sous-cutanées permettent l’élimination
facile et complète de la suppuration et des eschares, élimination que l’on favorise en exer¬
çant une pression quotidienne à, la surface, de la tumeur.
M. Velpeau, demande à présenter quelques explications au sujet des différences que l’on
a cherché à établir dans l’anthrax, suivant qu’on l’observe dans la pratique civile ou à l’hô- .
pital. Comme M. Ricprd, M. Velpeau ne comprend pas pourquoi l’anthrax aurait en soi
plus de gravité chez fe^ gens riches que chez les gens pauvres^ chez les individus qui
494
L’UNION MÉDICALE,
jouissent de Ions les avantages et de toutes les commodités de la vie que chez ceux qui en
sont entièrement privés. Cependant, il ne prétend pas nier la vérité de ce fait, savoir: qu’il
perd plus de malades atteints d’anthrax en ville que dans son service d’hôpital. A cela, il y
a plusieurs raisons. D’abord, les praticiens comme M. Velpeau ne sont appelés auprès des
gens du monde, pour des maladies comme l’anthrax, que lorsque les malades sont déjà dans
un état grave, lorsque l’affection est déjà très^avancée, et la vie plus ou moins sérieusement
compromise. C’est ce qui lui est arrivé dans des circonstances toutes récentes où il a été
appèlé auprès d’un banquier, d’un prélat et d’un riche commerçant du faubourg Saint-
Antoine; ces personnes, atteintes d’anthrax énormes, étaient déjà arrivées à une période
extrême de la maladie, indiquée par l’état typhoïde, le délire, etc. Elles ont succombé,
comme beaucoup d’autres, aux progrès dé la maladie que l’on avait laissée marcher.
Ce n’est pas toujours ta faute des médecins ordinaires, mais des malades qui résistent et
se défendent contre les incisions jugées nécessaires et ne s’y résignent qu’à la dernière extré¬
mité, alors qu’il n’est déjà plus temps.
Les choses ne se passent pas de même à l’hôpital. Là ,■ le chirurgien fait tout d’abord ce
qu’il croit nécessaire, et il n’est pas obligé de parlementer et de passer des compromis
comme avec les gens du monde. A ce point de vue, les malades de l’hôpital sont réellement
mieux traités que ceux de la pratique civile. Mais en dehors de cette condition, il n’est pas
exact de dire que l’anthrax est plus grave chez tes riches que chez les pauvres. C’est le
contraire qui est vrai.
M. Velpeau repousse le reproche qui lui a été fait de ne voir que l’état local dans l’anthrax
et de ne pas tenir compte des variétés de la maladie et des diverses conditions des malades.
Il en tient compte au point de vue du pronostic, mais il n’a pas à s’en inquiéter sous le i-ap-
port du traitement chirurgical qui seul est en cause. Il n’était pas possible, à propos du trai¬
tement chirurgical de l’anthrax, de passer en revue toute la pathologie.
M. Velpeau pense qu’un très-grand nombre d’anthrax peuvent guérir sans incision, par
les émollients, les antiphlogistiques, les pommades résolutives, etc. On peut donc, dans la
plupart des cas, attendre et ne pas se hâter d’inciser. Mais lorsqu’on se décide à faire des
incisions, il faut les faire à ciel ouvert, larges et nombreuses. M. Velpeau croit que les inci¬
sions sous-cutanées sont plus aptes à provoquer l’érysipèle que les incisions à ciel ouvert,
car l’effet de celles-ci est de diminuer l’inflammation et de faire cesser la douleur, c’est-à-
dire qu’elles sont essentiellement antiphlogistiques. Les grandes et nombreuses incisions
exposent donc probablement moins que les autres à l’érysipèle.
M. Velpeau défend sa statistique contre les objections de M. Gosselin. Il pense qu’une sta¬
tistique de 18Zi cas est plus significative que celle de 5 ou 6 cas donnée par son contradicteur.
Pour M. Velpeau, la seule méthode positive, la seule efficace du traitement de l’anthrax,
est la méthode des grandes incisions, des incisions suffisamment larges et profondes faites à
l’époque la plus rapprochée possible du début de la maladie. Mais il faut que cette incision
soit bien faite, qu’elle intéresse toute la peau, et qu’elle ouvre largement le foyer du mal.
Les incisions superficielles et timides ne peuvent être suivies d’aucun bon résultat. Il faut
être chirurgien exercé et hardi pour faire de la bonne chirurgie.
Personne ne demandant plus là parole, les conclusions du rapport de M. Gosselin sont
mises aux voix et adoptées.
M. Larrey lit, au nom de M. le professeur Lebert, de Zurich, une note sur la irichinose.
Nous regrettons que l’honorable académicien n’ait pas laissé âu secrétariat le manusurit de
l’auteur, ce qui nous aurait permis d’en faire l’analyse.
Dans le courant de la séance, des scrutins ont eu lieu pour la nomination de commissions
des prix de l’AcadémiCiCivrieux, Gapuron, Barbier, Orfila, Lefèvre et Godard. Voici la com¬
position de ces commissions :
Prix de f Académie (Érysipèle épidémique) : MM. Velpeau, Cloquet, Larrey, Laugier et
Grisolle.
Prix Givrieux (Migraine) : MM. Bouillaud, Roche, Jolly, Guérin et Vemois.
Prix Gapuron (Frisson dans l’état puerpéral) : MM. Danyau, Depaul, Blot, Devilliers et
Jacquemier.
Prix Barbier (Maladies incurables) : MM. Louis, Mêlier, Bouvier, Lévy et Barth.
Prix Orfila (Digitaline) : MM, Wurtz, Devergie, Régnault, Gosselin et Guibourt.
L’UNION MÉDICALE.
495
Prix Lefèvre (Mélancolie) : MM. Baillarger, Cerise, Rostan, de Kergaradec et Delpech.
Prix E. Godard (Pathologie interne) : MM. Rayer, Blache, Roger, Pidoux et Béhier.
— La séance est levée à cinq heures.
Voici la suite des mémoires reçus pour les prix de l’Académie et portant tes épigraphes
suivantes :
Prix Civrieux. — N' 1. « Morbos acutosqiii Deum habent auctorem sicut chronici ipsos
nos. » — N° 2. « Nec antiquis, nec a novis ; utrosque, ubi veritatem colunt,. sequor. » (Ba-
glivi.)— N°3. « Causa ablata tollitur effectus. » — N°Zi. «Partant donc delà non-définition
du mal, nous sommes arrivés à quelque chose qui ne heurte ni les lois anatomiques, ni les
lois physiologiques, etc., etc. (L’auteur.) — N» 5. « Ratione experientia. » — « O quam sérum
eslbene vivere cum desinendum. » (Sénèque.) — N° 7. « Pauca verba,'nonnullæ observa-
tiones. » — N” 8. « Il y a plus de deux mille ans que, sous l’influence d’mpressions vierges,
l’école de Cos a profondément esquissé les affections nerveuses, etc., etc. » — 1\° 9. « Ars
medica tota in observatioqibus. » (Fréd. Hoffman.) — N” 10. « Inquo morbo, somnus labo-
.rem facit morfale; si verb juvat, non mortale. »
Prix Barbier. — N" 1. Nouvelles recherches sur l’emploi de la liqueur de Villate, bro¬
chure de 31 pages grand in-8“, par m'. le docteur Notta, de Lisieux. ~ N" 2. De la, guérison
rapide de l’angine couenneuseet du croup membraneux au moyen de l’insufflation du nitrate
d’argent pulvérisé, par M. Guillon.
Prix Or fila. — N“ 1. « Travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins. »
Prix Lefevre. — N” 1. « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. » — N' 2. « Heu¬
reux celui qui, pendant son passage sur Cette terre, n’éprouve aucune altération du cer¬
veau. »
COURRIER.
ASSOCIATION GENERALE. ^ MM. les Secrétaires des Sociétés locales suivantes sont invités
à vouloir bien adresser, dans le plus bref délai possible, le compte rendu des actes de leurs
Sociétés respectives à M. le Secrétaire général de l’Association générale :
Arrondissement de la Rochelle, — de Châtillon-sur-Seine, — du département d’Eure-et-Loir
(situation financière), — de la Haute-Garonne, — de l’arrondissement de Saumur, — du
département de la Haute-Marne, — de l’arrondissement de Compiègne, — du département
de Saône-et-Loire, — de l’arrondissement de Melun (situation financière), — du département
de la Somme, — de l’arrondissement de Castres, — du département des Vosges.
NÉCROLOGIE. — NOUS avons le, regret d’annoncer la mort de M. le docteur Max Par-
chappe, inspecteur général de !''• classe des asiles d’aliénés et du service sanitaire des pri¬
sons, officier de la Légion d’honneur, membre correspondant de l’Académie de médecine, et
membre de plusieurs autres Sociétés savantes, décédé à Paris, le lundi 12 mars 1866, à l’âge
de 65 ans.
— Par décret en date du 12 mars 1866, l’Empereur, sur la proposition de S. Exc. le
maréchal ministre de la guerre, a nommé et promu dans l’ordre impérial de la Légion d’hon¬
neur les médecins dont les noms suivent ,
Au grade de chevalier : M. Michel (Charles-Hector), médecin-major de 1'® classe à Laghouat :
2â ans de services, 11 campagnes.
Au grade d'officier : M. Colau (César-Auguste), médecin-major de 1” classe au 9® régiment
de dragons. Chevalier du 29 décembre 1852 ; 33 ans de services, 17 campagnes. — M. Raoult
(Théodore-Michel), pharmacien-major de Isolasse à Saint-Omer. Chevalier du 10 août 1853 :
86 ans de services, lâ campagnes.
— Par décret du 10 mars 1866, l’Empereur, sur la proposition du ministre de la marine
et des colonies, a confirmé la nomination de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur
faite, à titre provisoire, par le maréchal commandant en chef le corps expéditionnaire du
Mexique, en vertu des pouvoirs à lui conférés, eu faveur de M. Leveziel (Albert), médecin
de 2* classe de la marine, à bord du Magellan. 6 ans de services effectifs, dont U ans à la
mer.— Prendra rang du 31 décembre 1865.
m
L'UNION médicale.
CONCOURS. — Un concours s’ouvrira au Val-de-Grâce, le 5 novembre prochain, pour trois
emplois de professeur agrégé à l’École d’application de médecine et de pharmacie militaires.
Ces emplois se rattachent aux enseignements ci-après :
Opérations et appareils,
Clinique chirurgicale,
Anatomie topographique.
Les épreuves de ce concours sont déterminées ainsi qu’il suit : ;
I. Composition écrite sur une question de pathologie chirurgicale tirée principalement
des lésions observées aux armées.
IL — Préparation d’une région anatomique ; description de cette région j •*- indication des
applications de pathologie interne ou externe et de médecine opératoire qu’elle comporte.., ■
III. — Examen clinique de deux malades atteints, l’un d’une lésion aigUë, l’autre d’une
affection chronique. '
IV. — Pratique de deux opérations chirurgicales avec application des méthodes et , des pro¬
cédés qui s’y rattachent ; pansement-; application de deux bandages ou appareils.
Les deux premières épreuves seront éliminatoires; aux termes de l’art. 6 du décret du 13
novembre 1852, ne pourront être admis à prendre part au concours que les médecins aidés-’
majors de 1*' classé et les médecins majors des deux classes. •
Les officiels de santé pourvus de Tun de ces trois grades qui désireront concourir soutnet-
tront au ministre une demande régulière appuyée de l’avis motivé dé leürs chefs. ' ‘
Cette demande devra être parvenue au ministre avant le 1" octobre prochain, terme de
rigueur, par l’intermédiaire des généraux divisionnaires bu des intendants- militaires, sui¬
vant que le candidat appartient au service régimentaire ou aux établissements hospitali.ersi
Les candidats qui seront nommés aux emplois ci-dessus désignés entreront en exercice le
1" janvier prochain.
ACCIDENT ARRIVÉ AU LABORATOIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE. — On lit dans le
Monüeur scientifique M. Quesneville. « M. Wurtz nous engage à faire connaître l’acci¬
dent suivant, arrivé dans son laboratoire, afin de prémunir les chimistes contre le danger
qu’ils pourraient courir dans la même circonstance. Le dOCleur Lippmann était ii peine remis
des suites d’une explosion d’acfiie hypochloreux que le docteur Oppenheim, un des travail¬
leurs les plus distingués de ce laboratoire, devenait victime d’un accident bien autrement
grave.
« Le 20 janvier dernier, il scellait à la lampe un matras plein d’oxalate d’argent (120 gr.),
lorsqu’il fut renversé tout à coup de sa chaise à la suite d’une détonation terrible provenant
de la décomposition subite et instantanée de la masse entière d’oxalate. contenue dans ’e
matras. Comment s’est faite cette détonation ? Sans doute par la chaleur qui a atteint une
parcelle de la substance restée dans le col que l’on scellait à la lampe. Les suites de cet acci¬
dent ont été terribles; ledocteur Oppenheim a eu la temporale coupée par un, éclat de verre
et le bras droit horriblement abîmé. M. Richet, présenté (à Faculté en ce moment, est accouru
aussitôt et donné des soins au malade qui, on le comprend, aurait pu courir un grand danger
si un chirurgien expérimenté ne s’était trouvé là pour lui porter secours. M. le docteur Oppen¬
heim, BOUS sommes heureux de le constater, est complètement rémis de son accident et
tout prêt à recommencer ses travaux, en prenant, bien entendu, ses précautions.
« Chimistes et médecins payent souvent de leur vie leur dévouement à là science et à la
société, et on ne glorifie cependant que le soldat qui va chercher la mort dans des combats
impies sans nul profit pour l’humanité. » ' '
: ASSOCIATION DES MÉDECINS DES ASILES D’ALIÉNÉS EN ANBLETERRE. — Le meeting
annuel, présidé par le docteur Wood, s’est tenu le 15 juillet dernier,' à Londres, dans lè
CoHége royal des médecins. Il a été résolu que la prochaine réunion aurait lieu à Édinbtrrgh,
Sous la présidence du docteur Browne, l’un des commissaires pour l’aliénation mentale en
Écosse.’ ■ ' ■
PUÉRICULTURE ET HYGIÈNE DES NOUVEAU-NÉS. — Conférences publiques. — Le jeudi 22
mars, M. le docteur Caron commencera ces conférences, quai Malaquais, 3, à trois heures.
Le G. Richelot.
Paris. — Typof rapine FÉux Ma].test« et C«j rue despem-porte8-Sainl-.8ffnveur, 22,
l.’UISION médicale.
EAUX MINÉRALES DE FOUGUES (NIÈVRE)
ALCALINES, FERRUGINEUSES, IODÉES ET GAZEUSES
Service médical : Dr Félix ROUBAUD, Médecin-Directeur.
L’EAü DE FOUGUES est employée depuis plus de trois siècles, avec succès, dans les mala¬
dies de l’ESTOM AC (dyspepsie, s), j du FOIE, de. la RATE, du PANCRÉAS, des REINS et, de la VESSIE
.(spécialement : gravelle, goutte, calculs, coliques néphrétiques et hépaljques, diabète, albu¬
minurie) ; dans Jess AFFECTIONS GÉNÉRALES ASTHÉNIQUES (chlorose , scrofules , convales¬
cence, etc.). Prise en mangeant, mêlée au vin, elle est très-utile pour les personnes qui ont
la vessie et l’estomac paresseux.
Pria) de l’eau de Fougues t 75 e. la bouteille. Prix des Pastilles de Fougues : fr. la -boîte.
DÉPÔT CEUTRÀIj : GO, me Caumartin, — Paris.
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Le SIROP DE PEPSINE A L’ÉCORCE D’ORANGES AMÈRES de BESSON est employé avec SUCCès
dans toutes lés formes de Dyspepsies, Gastrites on Gastralgies, une à deux cuillerées avant
chaque repas. — Il résulte des expériences faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
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AVIS A Mm. LES MÉDECINS.
En venant réthei^cifer les Médecins des déparlèmënfs'Ies plus fiévreux dè France, et notam¬
ment êéux dé rhôpital de Roehefôrt, des remarques et désirs qu’ils ont bien Voulu trans¬
mettre, nous nous empressons,'pôur répondre à celle des remarques le plus souvent exprirhée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quinoïde- Armand à l’état sec. De cette façon
il pourra ôtreordonné comme le sulfate de quinine; Son innocuité de plus en plus' constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront certainement préférer dans ia'mâjorilé des cas oü là
quinine est indiquée. ’ ' '
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et Drogueries de France et de l’étranger. ’
Au même dépôt l'YAïcoolé, \és Dragées, \& Vin éX Y Éliœir A\x Quinaide- Armand. • '
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr. Le flacon de 30 grammes, 3 fr.
HUILEdeFOIEde MORüE DÉSINFECTÉE
DE CHEVRIER
An moyen du Gondron et du Daume de TOIilJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit eu rjea
à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’uile digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CHEVRIER , 21 , rué du Faubourg-Montmartre, h Pairis^
Ûêpâl dans les principales pharmacies de chaque ville.
Paris.— Typographie Feux Martbstb et C®, rue des Deiix-Portes-Saint-Sauveur,22.
I^’UNION MÉDICALE.
DE L’EWPLOr EN THERAPEUTIQUE
DE
L'ESSENCE DE TÉRÉBENTHINE
La térébenthine, ce médicament si précieux, qui, dès le temps d’Hippocrate, était en haute
réputation, et dont Diascoride et Galien faisaient un si grand éloge, était depuis longtemps
presque tombée en oubli et comme exelUede la thérapeutique, lorsque M. le professeur
Trousseau s’occupa spécialement de l’àcticin de cet agent. Nous citerons quelques passages
extraits de l’ouvrage du maître :
« Nous confondrons, dit-il, tout d’abord les effets de kt térébenthine et de son huilé
essentielle, puisque c’est à celle-ci que Ifi, première doit son action en général ainsi que ses
effets spéciaux .
« Le catarrhe de la vessie, ou cystique chronique, est rarement primitif chez les jeunes
gens et les hommes d’un âge moyen , mais il est assez commun qu’il s’établisse d’emblée
chez les, vieillards.»,..
« L’indication de la térébenthine se présente lorsque les malades ont traversé la période
aiguë du catarrhe, ou bien lorsque cette affection a eu primitivement ta forme chronique .
« L’efficacité de ce traitement dans le catarrhe chronique de la vessie est telles que l’on
peut dire sans témérité que si l’administration sage et bien indiquée de la térébenthine ne
guérit pas toujours complètement cette maladie, elle améliore presque constamment l’état
des malades.....
« Les catarrhes chroniques pulmonaires sont susceptibles d’être avantageusement modi¬
fiés par la térébenthine .
« Nous ne croyons pas qu’il y ait en France de médecins qui, plus souvent que nous, fas¬
sent usage de la térebenihlne ; et si, dans Meu des eas, nous avons pu constater reflicaoUé
de la térébenthine dans le traitement des névralgies, bien souvent aussi nous avons vu ce
médicament réussir dans des cas où tous les autres moyens avaient échoué. Disons d’abord
qu’invariablement nous donnons l’essence de térébenthine en capsules à des doses qui
varient de 60 à 2Q0 gouttes par jour ; disons encore que toujours, et celle précaution est
capitale, nous faisons prendre le médicament durant le repas. Or, nous déclarons que dans
le traitement des sciatiques, que l’on peut appeler idiopathiques, en ce sens qu’elles ne
dépendent ni d’une infection palustre, ni d’une maladie organique des viscères contenus
dans le bassin, ni d’une lésion osseuse, etc., on obtient à peu près invariablement un soula¬
gement considérable, et le plus souvent la guérison.
« Il ne nous a pas paru que le's névralgies des membres supérieurs fussent moins utile¬
ment traitées par l’usage de l’essence de térébenthine, et nous n’en exceptons ni les névral¬
gies intestinales, ni les névralgies qui occupent la tête.
« Quant aux névralgies viscérales, si rebelles, si communes surtout chez les femmes, elles
sont plus utilement combattues par l’essence, de térébenthine que par tout antre remède;
et, chose singulière, les névralgies de l’estomac et de tous les autres viscères qui ressoiTis-
sen.t plus particulièrement au plexus solaire, sont celles qui obéissent le mieux à l’action de
cet agent puissant. Il est étrange de voir des femmes délicates supporter avec une facilité
merveilleuse des doses considérables d’essence de térébenthine ; et bien rarement les névral¬
gies stomacales sont augmentées par l’administration de ce remède. Dans ce cas, nous ne
donnons la térébenthine que six ou huit jours de suite, pour la reprendre après un repos de
deux semaines à peu près. .
L’essence de térébenthine est empTovée ëncbfe avec succès comme ànthelminlique et dans
le traitement d’as Calculs biliaires. ■ ' . r ;
Le goût plus que désagréable de Ce médicament empêche qu’il ne soit pris directement.
Le docteur CleiTan est parvenu à renfermer celle essence, dans de petites capsules rondes,
de la grosseur d’un pois, très-faciles à avaler. C’est, du reste, sous celle forme que le profes-
fesseur Trousseau formule d’ordinaire la térébenthine. Il dit dans son Traité de thérapeu¬
tique, en parlant de celle essence : «Les perles de Clerlan se donnent à la dose de 8 et même
de 12 par jour ; et elles ne sont jamais mieux supportées que lorsqu’on les administre en
même temps que le malade prend ses repas. »
Vingtième année.
\o 52.
Samedi 17 Mars 1866.
L’ABON’NEMENT
>t)u PAnis
DÉPARTEMENTS.
. 32 fr.
BUREAU D'ABONNEMENT
ue du Faubourg-Montfflarlre,
JOURNAL
DES ISTÉDiTS SClESTiFIQl'ES ET PRATlOl'ES,
3 Mois . 9 B
MORAUX ET PROFESSIONNELS
Dans les Déparlements,
DU CORPS MÉDICAL.
Clioz les prinpipaux Libraire?,
Et dans tous les Bureaux de
l'osle, et des Messagerie»
Impériales et Générales.
Ce jrournal parait trois fol« par Sciiiaino, le MAlinx, le Jcvnx, le SAMiEOX,
E,T FORME , PAR ANNÉE , 4 BEAEX VOLEMES IN-S» RB P1.ES BE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce <iui concerne la Ucdàction doit cire adressé à M. le Docteur Amédéo ï. ATOun , Rédaclcur en chef. — Tout ce
concerne l’Administration, à M, le Gerant, t'Me du 5g_
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
AVIS.
Quelques collections de la première série de I’Union Médicale, formant 11 volumes
in-folio, peuvent encore être cédées par l’Administration du Journal, aux conditions
suivantes :
La collection complète, soit les 11 volumes, 1847, 1848, 1850 à 1858 inclusive¬
ment. Prix : 235 francs.
Cette collection sera livrée en feuilles, avec les Titres et les Tables des matières
Chaque année ou volume séparément :
Tome 1er
1847, relié .
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- 25 fr.
» . 3® ,
1349, . .
. (épuisé).
» 4®,
1850 .
. 30 fr. (rare).
. 5®
1851 .
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» 6®,
1852 .
. 25 fr.
* 7®,
1853 .
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• 8®,
1854 .
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• 9®,
1855 .
• lô fr.,
• 10®,
1856. . . .
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» 11®,
1857 . . . . .
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La nouvelle série de I’Union Médicale, format grand in-S», a commencé le jan¬
vier 1859, et forme en ce moment 28 beaux volumes grand in-8<> de plus de 600 pages
chacun, avec Titres et Tables des matières.
L’année 1859,
soit 4 volumes, prix
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L’année 1860,
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L’année 1861 ,
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L’année 1862,
id.
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L’année 1863,
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JLj QllIlcU lOO^y
[.'année 1865,
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id.
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/UNION MÉDICALE.
PILULES DE BLANCARD
A L’IODURE DE FER INALTÉRABLE
APPROUVÉES PAR l’ ACADÉMIE DE MÉDECINE DE PARIS
Anlorisccs par le Conseil méilkal de Sainl-Pclcrsbourg
expérimentées dans les HÔPITAEX de FRANCE, DE BEEOIQUE, d’IREANDE, DE TURQUIE, ETC.
Mentions honorables aux Expositions universelles de New -York, 1853, et de Paris, 1855.
Préparées par un procédé loDt à fait nouveau, ces Pilules offrent aux praticiens un moyen
sûr et commode d’administrer l’iodure de fer dans son plus grand étal de pureté. En raison
de la nature et de la ténuité de leur enveloppe, elles possèdent en outre cet avantage parti¬
culier de se dissoudre peu à peu dans les sucs gastriques, ce qui permet à l’iodure de fer,
ce médicament si énergique, d’être absorbé, pour ainsi dire, molécule à molécule, sans fati¬
guer les organes digestifs. Participant des propriétés de I’Iode et du Fer, elles conviennent
surtout dans les affections chlorotiques, scrofuleuses, tuberculeuses, la leucorrhée, l'aménor¬
rhée, l’anémie, etc. Enfin, elles assurent à la thérapeutique une médication des plus actives
pour modifier les constitutions lymphatiques, faibles ou débilitées.
N. B.— L’iodure de fer impur ou altéré est un médicament infidèle, irritant.
Comme preuve de pureté et d’authenticité des vépltaïiles Pilules de Blan-
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apposée au bas d’une étiquette verte. — Se défier des contrefaçons.
Se trouvent dans toutes les Pharmacies. Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, 40.
Grande Alédaille d’or île mérite décernée par Sa NEajesté le Eîoi des Belges.
Grande médaille d’argent spéciale décernée par Sa Majesté le Roi des Pays-Bas.
Huile de Foie de ffioriie brune-claire dn Docteur de Jongh
de la Faculté de médecine de La Haye , chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique.
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Généralement, l’action de l’opium ordinaire
en teinture (laudanum) est reconnue comme
étant pernicieuse, produisant l’insomnie,ren-
goùrdissement et souvent le délire.
Ces effets sont évités par l’emploi duRLACK
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ue, sans aucun des inconvénients résultant de
l’emploi du laudanum, — Xia dose est de s a lO gouttes suivant le cas.
hüiledeFOiedemorüe désinfectée
DE CHEVRIÊil
Ao moyett dm Cloadron et du Baume de TOIiU
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à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
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produit, au contraire, les effets bienfaisants d’ün ’narcotic
L’UNION MÉDICALE.
N“ 32.
Samedi 17 Mars 1866.
SeMMAlBE.
1. pAnis : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II. Pathologie : La fièvre pernicieuse est-elle
rare à Paris? — lH. Bibliothèque : Dictionnaire annuel des progrès des sciences et institutions mé-
dicales. IV. Académies^ et Sociétés savaintes. Société impériale de chirurgie : Sur rpparcil pour
lë traitenierit de la coxalgie. — De l’emploi de Léther comme agent d’anesthésie locale. — V. Couu-
RiEH. — VI. Feuilleton: Causéries. • ■ ' ■
Paris, le 16 Mars 1866.
BULLETm.
Sur la sdanec tic. l’Académie des sciences.
Rien de plus terne, de plus froid et de plus triste que la physionomié de celte
séance! ■ ■ ^
M. le , Président reçoit, de son collègue de l’Académie des sciences morales et poli-
. tique;, utie lettre d’invitation .à ÏA séance annuelle et solennelle de celte; Compagnie,
■ qui qura 'iieü lé I avril prochain.. Les méihbfès de rAcadémîe dos sci’rehcés sont priés
dé vouloir hiëii assister a cettè'cërémôniq; — on y lira des mémioircs'.
M. le Secrétaire perpétuel dépouille la correspondance, laquelle comprend, entre
autres choses ; • A ' • '
Une lettre d’un savant qui dispute à urx autre sayantla propriété d’une découverte
. scientifique digne, en effet, d’exciter la légitime jalousie de deux nobles émules. ÎI
ne s’agit de rien moins,, en vérité, que de savoir comment les .petits kanguroos, à
leur naissance, font pour passer des organes génitaux de la mère, d’où ils sortent à
un. état dô dévalappementlacomptet, dan&lapoohe ahdoclinalq OÙ ils achèvent leur
développement. Tout le monde sait que, chez les femelles des marsupiaux, l’accou¬
chement normal est un avortement véritable j les petits naissent à l’état d’embryon.
Mais la nature prévoyante leur a construit dans la peau du ventre maternel une
espèce de nid dans lequel, logés et nourris à l’abri des injures des agents extérieurs,
FEUILLETON.
GAËSERIËS.
La mort vient de nous enlever un de nos plus dignes et de nos plus savants confrères,
M. le docteur Parchappe./Depiiis plusieurs, années, cet honorable confrère vivait pour ainsi
dire d’une vie artificielle, en proie qif il était à une affreuse altération organique de l’esto¬
mac qui ne laissait à ses souffrances ni trêve ni repos.. On peut dire que M. Parchappe avait
presque résolu ce difficile problème de vivre sans manger, si l’on peut appeler vivre ce long
marlyre de plusieurs années. M. Parchappe laisse dans la science des travaux et dèsrecïïer-
ehes dignes de grande estime en anatomie, en physiologie et en. pathologie mentale. La
philosophie médicale, qu’il, a plusieurs fois affirmée devant l’Académie de médecine et dans
les pages de ce journal même, est cette, philosophie que nous avons toujours crue. compatible
avec tous les progrès possibles de la science, pe .quq ce savant confrère a d’ailleurs parfai-
. tement prouvé par ses travaux. La philosophie vitaliste de M. Parchappe l’a-t-elle empêché
d'être un des premiers à entrer dans la voie de l’analyse physiologique du sang, de faire ses
belles recherches sur le cœur, sur le cerveau, sur l’aliénation mentale, etc.? Y a-t-il dans la
science, qui s’inspire de la philosophie positiviste, rien de plus exact et de plus positif que
les travaux de M. Parchappe? Les vitalistes ont raison de ne pas laisser aux positivistes le
monopole de la science exacte. Ils sont aussi difficiles qu’eux sur la valeur des preuves, et
tout aussi bons appréciateurs des mélho.les et des prQcédés d’investigation. .
Tome XXTX. — Nouvelle série, 32
498 L’UNION MÉDICALE.
ils achèvent en paix le perfectionnement de leur organisation physique. Or, on igno¬
rait par quel mécanisme s’effectue le passage de l’emhryon des organes génitaux
de la mère dans la poche abdominale. C’est la découverte de ce mécanisme que deux
savants anglais se disputent. Ce mécanisme êst d’ailleurs très-simple. Au moment de
l’accouchement, la femelle du kanguroo plonge son museau dans ses organes géni-
taux externes, en retire son petit qu’elle introduit ensuite dans là poche abdominale,
én y plongeant également son museau. Ainsi fixé dans cette loge provisoir.e'^ le petit
s’attache au sein maternel dont le lait le nourrit. Les.deux savants ont eu, l’occasion
d’assister à l’accouchement de plusieurs kanguroos et de constater ce phénomène.
Ils ont pris, comme on dit, la nature sur le fait. L’un d’eux, M. Owen, a, en outre,
observé le détail suivant : ayant retiré le petit kanguroo nouveau-né de la poche
où il venait d’être déposé par sa mère, il a' vu Celle-ci plonger son museau dans ses
organes génitaux, puis dans sa poche abdominale, faisant ainsi le simulacre del’acte
qui lui est commandé par l’instinct dé la nature. Nous croyons qu’il sera difficile h
l’Aqadémie des sciences de décider auquel des deux savants appartient, la priorité de
la découverte. Il ne lui faudrait rien moins, pour ce jugement, que la sagesse, de
SalpraOn. . ; , ,, ,, , ; ■
, — .Une autre lettre complète des détails.déjù donhés sur l’éruptiop yolcanigue dont
l’île de $antorin_est le pittoresque et malheureux^ théâtre., Dans, çetie'dlé .Geicl:iyej qui
doit le jour, comme en le sait, à un soulèvement volcanique, un phénomène analogue
vient de faire éclore un nouveau continent, ou plutôt un promontoire, lequel a surgi
tout à coup du seiii des eaux. Mais, èn même temps, une' partie -de 'l’île ancienne
s’est affaissée et a disparu, engloutie dans la mer, laissant à peine à ses malheureux
habitants le temps de fuir dans la partie non menacée. ‘
“ Une note d’un sériciculteur de l’Ardèchè, qui proposé la ventilation des magna¬
neries commé moyen de remédier à la maladie des vers à soie. . ; , . ^
— Une note d’un médèciùde Lyon, qui a institué des expériences sur les animatix
démontrant l’influence des préparations dé cuivre et de plomb sur le développement
du goitre et la production de l’avortement; " .
— Un mémoire de M. Edouard Robin sur la théorie de la putréfaction.
= — Une note de M. Séguin , allié à là famille deS Montgolfiër, sur la navigation
aérienne. > ' - ' ^
M. Parchappe a désiré qu'aucun discours né fût prononcé sur sa tombe; mais un grand
concours de médecins et d’amis se remarquait à ses obsèques. C’était une nature énergique
et puissante, et que le sentiment de sa valeur rendait quelquefois un peu hautaine. Nommé
inspecteur général des asiles d’aliénés, en résidence à Paris, il crut pouvoir se présenter aux
élections de l’Académie de médecine, et changer son titre de correspondant pour celui de
titulaire. Il fallait, pour réussir dans celte entreprise, et en dehors des titres scientifiques
dont personne ne contestait la valeur,- d’autres conditions qui ffiiSctîèht défaut i ce' caraclè.re
ferme et allier. Il fit cependant quelques visites, mais il s’arrêta bientôt vaincu par une
insurmontable répugnance. Je me souviens de ces confidences sur ce sujet, et du dédain
amer avec lequel il me raconta notamment une conversation avec un académicien qui cher¬
cha à lui prouver que ses titres n’étaient pas suffisants pour aspirer à la banquette de la rue
des Saints-Pères.
M. Parchappe était un savant de premier ordre, grand mathématicien, un lettré complet
dont l’existence s’est écoulée dans l’étude et dont l’esprit était orné des connaissances les
plus variées. 11 avait été l’architecte de l’asile de Saint- Yon, à Rouen.
Dans une note que M. Linas publie ce malin dans la Gazette hebdomadaire, il est dit que
M. Parchappe laisse un manuscrit achevé, intitulé Étude sur Galilée. « Le manuscrit de ce
livre était prêt depuis longtemps, dit-il, et les premières pages en auraient pu être publiées
en 1859. Mais ia guerre d’Italie était sur le point d’éclater, et M. Parchappe n’hésita pas à
ajourner sa publication, dans la crainte que le récit des persécutions auxquelles Galilée fut
en butte dans sa patrie n’afTaiblîl les sympathies et 1 intérêt de la France pour la cause
italienne. Ce trait achève de peindre l’âme généreuse, honnête et délicate de l’hoilime
distingué que nous venons de perdre. »
L’UNION MÉDICALE.
499
■ Enfin divers mémoires sur le choléra, adressés par un certain nombre de com¬
pétiteurs au prix Bréant. -
^ S’il faliatt s’en rapporter aux réclamations d’un Américain, l’Académie dés sciences
n’aurait plus a se mettre en peine de chercher l’hètireux lauréat de ce prix magni-
fique. (^est Ini qui l’a mérité, et corameil l’a mérité depuis lohgteinps, il' demande
qne l’ÀQadèmié ^ë* mette en mesure' dé lui envoyèr les cent mille francs, plus les fcté-
rêts accumulés. Après quoi il daignera révéler aux deux mondes le'reinede infaillible
qui doit i délivrer Ùhumlànité- dés' atteintes du fléau indien. L’yankeé est pratique *
avant d’être bomrne,' ©rt _^eSt homme d’affairés. • ' • - : ; , >
— L’Académie â'propbsé un prix extraordînairë de 6,{)6() francs destiné à celui qui
donnera la meilleure solution du problème de l’application de la vapeur à la mariné
militaire. ■Une commiésiorp- a éfé’nonimé'e dans’ cétte séance pour l’examen des mé¬
moires qui eeront adressés par les compétiteurs.
— M. Ch. Sainte-Claire Deville dnnneyquelque&idétails qui lui sont transmis par
un géologue italien sur l’éruption ffe. TEtna'. Cêue éruption a précédé de quelques
jours celle dont l’île de Santorin est ^actuellement le théâtre, Au physique et au mo¬
ral, la Grèce et ritalié soht'des’ pays vdlcàniqü'es;*' "
— M. Ducharlre présente au nom d’un botaniste, M. Prilleux, un mémoire sur
l’anatpmie et la physiologie de certaines espèces de plantes .appartenant à la famille
désorchidéés;' ' ' ''
— M. J. Cloquet présenté, au noin dè'l’iiïYéritèür, M. Oudin,' un inslrtiment d’op¬
tique que l’on pouVralt'désiènér, Si: ce mot n’était pas trb,p barbare.,' sous' le' nom
à’autôphthal'ïnoscope. Il Suffit^ en effet, d’appliquérsQi-méîme’cét mstrümèb't sur rœil
et de regarder lé ciel pour voir s’il existé une modification quelconque dans la struc¬
turé de la cornée, dè l’iris et des milieux réfringerits dé îœil. M. 'Jules Cloquét ajouté
qu’il a expérimenté cet instrument sur lui-mèmé et qu’il y a vu clairement que fun
<îo eeè déux erisfallins n’ayîiit pas tout à fait la même limpidité’que l’autre, décoU-
Verté qui ne paraît pas avoir altéré le’ moins du monde la sérénité philosophique de
l’aimable. et jeune académicien. On est patient quand ôn se sent immortel'.
Que dire des présentations et le'clurés faites par M. Detauhay relativement à l’iri-
flüeticWde iâ lune sur lé ralèntissement du mouvement dé' la terré; -— par M. Chaslés
sur la théorie générale des systèmes de surface dedeuxLè'me .ardre; par MM. Ba-
■ Nous nous associons ici, egalement, avec une sympathie aussi profonde que douloureuse,
à l’affliction qui vient de frapper dooblemenld’un de no's plus dislinguës confrères,- M. -G. Sée.
Coup sur coup, à quelques jours d’intervalle, ce malheureux confrère vient de perdre une de
ses filles, charmante personne de 17 ans, et sa femme jeune encore, toutesles deux enlevées
par l’affreuse angine couénneuse que la mère avait contractée en soignant son enfant. Quelles
cruelles épreuves ! -
Une vacance a été déclarée depuis longtemps à l’Académie de médecine, section dé méde-
ciue opératoire. C’est mardi prochain que la section doit faire son rapport par l’organe de
M. Michon. Croirait-on que déjà est connue la liste de présentation proposée par la section !
Cela est ainsi, elle circulait déjà mardi dernier de bouche en bouche, et dès lors on ne voit
pas trop à quoi pourra servir le comité secret annoncé pour mardi prochain. Comme celte
liste ne m’a pas été communiquée sous le secret, et que je ne la tiens d^iîlleurs d’aucun mem¬
bre ou fonctionnaire de l’Académie, cé qui ne la rend pas moins aulhêntiquè , je la donne
ici telle que je l’ai recueillie ;
En première ligne, M. Richet; — en deuxième, M. Broca en troisième, MM. Follin et
Legouesi, exæguo; — en quatrième, M. A. Guérin; — eii cinquième, M. Demarquay.
Deux autres candidats, dont il est inutile de rappeler les noms, n’ont pas été admis sur la
liste.
A propos de candidats, il est fort probable que les aspirants à la «uccession de M. Chailly-
Honoré à l’Académie, section d’accouchements, éprouveront une déception. Il nous a été assuré
que le Conseil académique a été saisi d’une demande formelle et- vivement appuyée de mo¬
dification au titre de cette section, que l’on voudrait voir désigner désormais sous ce vocable ;
500
L’UNION MÉDICALE.
lard. Bussy et Pelouze sur divers composés chimiques nouveaux? Absolurpent rien.
Mentionnons, en terminant, un mémoire lu par un ingénieur qui propose d’appro¬
visionner d’eau la ville de Nîmes, qui en manque, en y transportant les eaux du Rhône
à l’aide d’un aqueduc digne des Romains. — Suivant lui, les Romains n’eussent pas
manqué d’exécuter un semblable projet, s’ils avaient eu la vapeur.
Mentionnons, enfin, la présentation faite par M. Chevreul de la 2^ édition du livre
de M. le docteur Lemaire, sur l’acide pbénique. D’après l’auteur, l’acide phénique
agit comme désinfectant, non à la manière du chlore, qui détruit les principes
odorants, mais en arrêtant la décomposition de la matière, organique et en tarissant
ainsi la source de la putridité. Il ne faut pas confondre ces deux modes d’action, tout
dilTérents l’un de l’autre.
A quatre heures trois quarts l’Académie se forme en comité secret. — A. T.
PATHOLOGIE.
L4 FIÈVRE PERNICIEUSE EST-ELLE RABE A PARIS? (^)
Par le docteur DE Robkrt DE Latour. .
La fièvre, quelque phlegmasie locale qui surgisse, devra donc être toujours l’objet
d’une sérieuse attention de la part du praticien, et la signification en sera déterminée,
de même que l’intensité, non sur la fréquence du pouls, phénomène auquel con¬
courent des éléments divers, mais bien sur la température du corps qui en e.st
l’exacte et seule mesure. Modérée, cette température indique le plus souvent une
fièvre symptomatique; très-élevée, au contraire, elle trahit toujours une pyrexie
essentielle. Que de fois, sur la simple indication thermométrique, me dégageant de
toute incertitude, j’ai affronté avec assurance, attaqué avec résolution des états
morbides devant lesquels la moindre hésitation eut été un péril i Un jeune garçon, de
4 ans, assez faible de constitution, est pris tout à coup, vers le milieu de la nuit,
d’une grande, agitation à laquelle succède un assoupissement qu’on prend pour dû
sommeil, et, le matin, mes soins sont réclamés. L’enfant alors est dans un profond
(1) Suite. — Voir le numéro du 10 mars.
Section d’accouchertients, de maladies des femmes et des enfants. Les requérants trouvent
qu’il existe comme cela assez d’aceçueheurs à l’Académie. Ils trouvent que qetle. spécialisa¬
tion de l’art est un peu étroite, et qu’il convient de l’élargir en permettant aux candidats de
se multiplier et à l’Académie d’être plus libre dans ses choix. Celte requête semble trouver
faveur auprès du Conseil de l’Académie et aussi ailleurs. Elle paraît très-fondée, et jusqu’ici
elle nous paraît très-digne d’être approuvée.
Nous sommes ici d’autant plus, disposés a la soutenir que nous sommes convaincus que,
aussitôt qu’on mettra la main sur la constitution de l’Acadéinie pour quelque réforme que
ce soit, on sera forcé d’en venir à l’étude d’une réforme complète et totale. Ces vieilles insti¬
tutions ne se soutiennent que par des prodiges d’équilibre, et à la condition de n’y pas tou¬
cher, fût-ce le plus légèrement possible. La plus petite cheville qu’on dérange, tout s’écroule.
Ainsi, quand on examinera la raison d’être delà section d’accouchements, on n’eu trouvera
vraiment aucune, et l’on dira : pourquoi a-l-on séparé les accouchements d’une des sections
chirurgicales ; et l’on se demandera pourquoi, dans celles-ci, avoir séparé la pathologie chi¬
rurgicale de la médecine opératoire? pourquoi n’avoir pas réuni la pathologie médicale et la
thérapeutique et l’anatomie pathologique? pourquoi la séparation de l’anatomie, de la phy¬
siologie et de la medecine vétérinaire et de l’histoire naturelle? pourquoi ne pas faire entrer
dans la section d hygiène et de médecine légale la physique et la chimie, qui sont là à leur
véritable place? pourquoi?...
On n eii finirait pas de ces questions; mais, à ceux qui voudront s’en donner la peine,
1 examen prouvera qu on pourrait parfaitement réduire les sections à quatre ou cinq, même
L’UNION MEDICALE.
501
accablement, et je ne puis lui arracher une parole; les pupîlfés sont dilatées, les
membres immobiles. Le pouls marque 120: la température du corps, 39«,2. Cè n’est
pas là un degré très-élevé; mais, d’après la déclaration de la mère. l’enfant, dans le
courant de la nuit, a été beaucoup plus brûlant. Le ventre, souple dans toute son
étendue, paraît dans un état satisfaisant pet la poitrine, sonore partout, fait entendre
partout le murmure respiratoire parfaitement normal. A peine ai-je achevé mon exa¬
men, que les muscles de la face s’agitent, pendant deux minutes à peu près, de
mouvements convulsifs à la suite desquels le petit malade retombe dans une immo¬
bilité absolue. Tout ici accuse un travail morbide dans l’encéphale; mais de quelle
nature ce travail, et à quel élément étiologique le rattacher? Est- ce là une lésion
locale, une simple inflammation des méninges, partagée, à certain degré, par le tissu
même du cerveau ? Et faut-il concentrer uniquement sur ce point notre action théra¬
peutique? Posés de cette manière, les termes du problème sont incomplets, et vous
ne sauriez ainsi arriver à une solution heureuse. C’est ici surtout que la chaleur ani¬
male prend une haute signification; car il faut ne point oublier que les affections
limitées au cerveau, lès idiopathiques de cet organe, comme on dit à
l’école, enchaînent les forces calorisatrices, et produisent ainsi plutôt abaissement
qu’élévation dans la températuré du corps. C’est donc là un élément précieux de
diagnostic, ét je me garderai bien de le négliger dans le fait spécial qui nous occupe.
En constatant, -Chez mon jeune malade, une température supérieure à 39o, je n’hé¬
site pas à exonérer de l’inUiativé rhôrbide le Cerveau, si engagé qu’il soit, pour la
reporter au sang lui-même, seul capable; par ses diverses contaminations, de porter
la température organique à ses degrés extrêmes. En un mot, je me vois en présence
d’une fièvre pernicieuse, et, à mes yeüx, l’intervention du cerveau n’est ici qu’un
acte sécondairë subordonné au principe même de cetfé fièvre. Naturellement tracée
par cette interprétation, ma thérapeutique se bôrné à l’emploi dû sulfate de quinine,
et une prompte guerisoû vient une fois de plùs consacrer la valeur de la tempéfaturé
animale comme élément de" aîagnostic; L'assoupissement:gè dissipe dans la journée
même pour ne plus sé reproduire, et, sauf un léger accès fébrile qui survient encore
trois nuits de suite, comme pour ajouter, sur le caractère de la maladie, un surcroît
de démonstration, l’enfant a immédiâ-tement retrouvé son état normal.
En voyant cét enfant si promptement rendu à la santé, je ne pus me défendre
Si peu que nous apercevions quelque tendance à entrer dans celle voie, nous pourrons
développer ce thènae de là réduction des sections de l’Academie de médecine, et nous cher¬
cherons à faire valoir les avantages de cette mesure pour l’Académie elle-même.
J’avais eu une prévision juste en pensant qué M. le ministre de l’instruction publique
n’avait pas consulté seulement la Faculté de médecine de Paris sur la question de la réorga¬
nisation de l’enseignement de la médecine. En effet, j’apprends que pareille demande a été
adressée non-seulement aux Facultés de Montpellier et de Strasbourg, mais encore aux dix-
huit Écoles préparatoires.
M. le ministre a dû poser un questionnaire, et devant toutes les réponses, qui probable¬
ment ne seront pas uniformes, il n’aura que l’embarras du choix.
D' SiMPLICE.
PRIX. Sous le nom de Prix Guislain, la Société de médecine de Gand met au concours
la question suivante: Exposer les doctrines médicales dont l'ensemble constitue aujourd'hui
la psychiatrie.
L’auteur discutera leur valeur en les comparant, s’il y a lieu, entre elles et avec celles qui
ont eu cours antérieurement. Il fera ressortir les progrès réalisés, en insistant surtout sur
l’influence qu’ont pu avoir les travaux de Guislain.
Les mémoires doivent être adressés, franco, avant le 1" octobre 1869, à MM. les prési¬
dents ou secrétaires de la Société.
Un prix et une médaille d’or de la valeur de 500 francs, le titre de membre correspondant
et cinquante exemplaires seront accordés à l’auteur du mémoire couronné. {Archives et Bul¬
letin de la Soc, de méd. de Gand, janvier 1866.)
502
L’UNION MÉDICALE.,
d’an seiitinient,4Qul'0ureux, au sQüvenir d’un :homme de quarante; ans, plein de vie
et de force, i€>l;dont la mort. rapide. me frappa dC; surprise et, pour ainsi dira de stu-
piéfaçtion:. Cef.iiiomn^e, après avoir -été. saisi, pendant la nuit, d’une vive agitation,
était resté, l.e matin,, à l’heure ordinaire du révpil,,dans un assoupissement profond.
Mandé. sur-le-ehamP! je lui. pratiquai une copieuse saignée du bras, . après laquelle,
reprenant l’usage de, ses^ sens, il se piaignlt simplement d’un fort mal de: tête. Le
lendemain matin je le trouvai à table, mangeant de bon appétit une aile de poulet,
et je crus à la- guérison. Je m’applaudissais; vivement; de la saignée que j’avais prati¬
quée la veille, et.je n’bésitai pas à:r;eporteR à cotte thérapeutique: l’honneur d’un si
prompt résultat. La'.déceptiQn ne se fltpas attendre .:da nuit suivante, l’agitation se
renouvela etr comme à la première .altemte,. fit place à l’assoupissement. Je m’em¬
pressai; de pratiquer une nouvelle saignée; je fis prornener des sinapismes, sur
diverses parties du corps, je fis administrer des lavements purgatifs; tout fut inutile
cette fois;. 'et la rnort survint après quelques heures d’un coma profond. Je sens
encore cettepe.au brûlante qui captivait vivement mon attention, ;et dont la signifi¬
cation m’échappait. Mais il y, a trente, ans de cela, et je ne savais . de la calorification
que ce qui étaft enseigné alors, c’est-à-dire,, en physiologie,,, peu dp. chose; en pathor
logie; rien. Aujourd’hui, sur la simple indication du thermomètrej je. déclarerais sans
hésitation l’existence d’une fièvre pernicieuse, et, si je' saignais le malade pour
dégager leiferveon, jè ne manquerais pas d’administrer simultanément le sulfate de
quinine, pour, attaquer et détruire le mal dans eon prinçipè môrne,
A peu près à la même époque, un malheur sçjmblable venait encore, affliger, ma
pratique : Je donnais des soins, ffle coneert.avpc un honorable confrère, èun . jeune
homme de 30 .ans, qui, frappé,: la , vèi, lies ’^u, soir,. d’nne fièvre ardente, n’avaif cessé
de délirer. Notre diagnostic commun fut que.lè malade était atteint de' méningite,
Une.eaignée dü bras avait ete pratiquée dès léidébut; -une, nouvelle saignée fut prar
tiqnée à l’instant meme, des sangsues furent en même téfflps appliquées eux parties
latérales,. du cou, ,et :noue prosorivîmog quolquoa 4oape, do cqlomal poui; exercer,
disiope-fltouSj une action derivatiye, sur l’intestin. Chez le , précédent malade, une
apyrexie iComplète avau sépare les . deux accès, ..dont le dernier fut si: fatal. Nous
n’observâmes ici qu’une simple rémission, mais, une rémission de plusieurs heures,
marquée par l’apaisement de tous les accidents cérébraux, une rémission tellement
accusée,,, qqe déjà. de malade organisait, dai^ une pensée de reconnaissance, une
petite fête à laquelle il conviait ses deux médecins. La nuit suivante vint briser toutes
ses diSié,Qsitioné,: Jé délire éclata de nouveau, plus intense que la veille,, et, cette fois,
fut suivi d’un .profond assoupissement,, Le, malade vécut deux jours ençore, alterna¬
tivement assoupi et agité, ni:ais sans rémission sensible. Je me rappelle: cette chaleur
ardente qui m’était désagréable à la main; je la fis remarquer à mon confrère; mais
cè phénomène, l’interprétant dans le sens des localisations morbides, nous: le consi¬
dérions comme la mesure même de l’aculté à laquelle s’élevait la phlegmasie mé*
ningienne, et ce fut ainsi un malheur de plus à mettre sur le compte de l’insuffîsatice
dé là sciehéè à l’endroit de la température organique.
Ces faits rne happèrent vivement: je m’étonnai de ces rechutes Si promptement
mortelles au moment même où je croyais tenir la guérison, et l’idée ne me vint pas
d’une fièvre pernicieuse, tant j’hais entretenu, par des maîtres éminents, dans cette
oonviûtion, que la fi&vr^,perr^icimi&!S ne se rençontrç point à Parfs. Cette opinion est
tellement dominante aujourd’hui encore, que les praticiens les plus écoutés la pro-
clament sans réserve. Ce désordre profond de toutes les fonctions, ce trouble général
def l’organisme, cette empreinte sinistre qui exprime à quel degré l’existence est
compromise, rien ne saurait les détourner de leurs préoccupations habituelles; il leur
faut une affection locàlé, et, quand ils ont pu détacher de ce grand mouvement
morbide, quelque phlegmasie viscérale, si légère, si limitée qu’elle spit, leur dia¬
gnostic est fait. Les revers qu’ils essaient, c’est encore autour du diagnostic anato¬
mique qu’ils êu cherchent la raison, et on les voit alors créer des suppositions
L'UNlQiN MÉDICALE.
503
peut-être admissible^, .mais parmi lesqu.cjlles la fièvre pernicieuse n’a poinf de place*.
« J’ai pens4j;4*s®it le doeleur Hervieux, pu rendant .compte, devant la Société mé-
« dicale:d^:hôpitaux;, <^ la mprt.gi . prompte de Béraud, j’ai pens.é A uo typhus o.u'
« à une: fièvre pernicieuse à forme, pneumonique, auquel; qas la lésion pectorale,
« devient;, la lésion secondaire, .tandis, que l’état général serait l’expression .d’upe
« sorte , d. empoisonnement. Ce mode ,3’intei'prétation des. aGçidents auxquels a suc-
«; Gombé notre collègpe satisfait certainement l’esprit, mais, comme la variété de;
« typhus ou de fièvre pernicieuse, qu’il faut adnaettre dans cette hypothèse, est'
n quelque çjiose de t&lleKneut rave sur le iérritoire de Paris, que chacun de vous
« n’en a peut-être jamais observé un seul exemple, j’avoue ne pouvoir me défendre
«, d’une certaine répugnance à ranger le cas de Béraud dans la. catégorie des faits
« rarissimes..... »,M. Hervieux accepte plus volontiers alprs l’hypothè.se d’unp
thrombose de l’artère pulmonaire.
La, fièvre pernicieuse rare ,à Paris! Mais c’est là une •erreur déplorable, sous
la pression de laquelle les victimes succèdent aux victimes, et contre laquelle je ne
cesserai de protester, le . thermomètre à la main. Car c’est là, c’est à l'écheile de,
la température animale, que, vous démasquerez l’insidieuse maladie, là que vous,
dénoncerez, et.ta fièvre qui est l’effet de; la phlegmasie, et la fièvre qui en est la
cause. Non, la fièvre pernicieuse n’est pas râpe à Paris, et, depuis que mes études
sur la chaleur animale m’ont mis en .mesure de la reconnaître, je l’ai rencontrée
fréquemment; je l’ai rencontrée à tous les degrés d’intensité, comme sous tous les
déguisements. Ce n’est qu’.exception.nellement que, la fièvre pernicieuse sévit, sous
une forme franchement. intermittente,: avec ses trois stades classiques : frisson, c.ha-,
leur, sueur ; \d, marche en est ,plutp,t,réniittente, et ,il arriv.e. même assez .iréquem-.
ment que .les,. symptômes ien soie,ntr tout à fait continus, sauf à .devenir rémittenls
aussitôt; que, par une médication appropriée,, on est parvenu à réduire l’intensité.,
de la maladie. Parfois la phlegmasie viscérale,. qui est un des caractères de, la fièvre
pernicieuse, éclate au débuf avec la pvré èlï.e-mêmé ; parfois,. au contraire, elle ne '
surgit que dans le cours de celle-ei. Et, à ce sujet, je ferai une remarque dont l’im¬
portance n’éçhappera sans doute à personne, ç’est, qu’il ' est nécessaire, alors que
sévit une: fièvre essentielle, de. renouveler sans cesse l’examen général du malade et
de saisir ainsi les explosions inflammatoires au premier signal. A ce prix seulement
on évitera de fâcheuses surprises. Que de médecins ont été confondus, alors qu’un
coiKultant venait leur démontrer, par la percussion et l’auscultation, l’ existence
incontestable d’une pneumonie! Vainement alors ils alléguaient que cette, pneu¬
monie était toute récente, que, la veille encore, il ne s’en révélait aucun indice; au
souffle et à la matité qu’on leur faisait percevoir, ils finissaient par croire qu’ils
avaient manqpé de vigilance; et l’on sait avec quel empressement les assistants,
saisissent les moindres apparences, les moindres prétextes pour rejeter sur le naé-,
decin tous les torts de la maladie. Je fus appelé en consultation, conjointemerit avec
un des médecins les plus renomniés de Paris, pour un malade auquel donnait des
soins un praticien d’un savoir incOintesté. Alité depuis quatre jours, et brûlé par la
fièvre, le malade ne se plaignait que de la tête, mais il s’en plaignait vivement,
et avec raison, car la douleur compressive qu’il éprouvait ne lui avait permis,
jusque-là, ni sommeil ni .repos. Une grande agitation s’élaif jointe, chaque nuit,
à l’insomnie; et, enfin, était survenu le délire, phénomène inquiétant qui, en jetant
l’alarme dans la famille, avait fqit naître le désir d’une consultation. Le mal avait
ainsi fait un progrès, chaque jour, malgré une thérapeutique fort active, thérapeutique
dont les émissions sanguines et les purgatifs avaient été les principaux éléments.
Après avoir écouté le récit de notre confrère., le. médecin, appelé avec moi, procéda
immédiatement à l’examen de la poitrine, et découvrit une pneunaonie postérieure,
supérieure, gauche. L’effet d’une telle révélation sur les assistants fut prompt : un
mouvement se produisit parmi eux, dans lequel ne se trahissait que trop leur senti¬
ment d’incrimination à l’endroit de leur médecin. Vainement, lorsque j’examinai à
o04
L’UNlOiN MÉDICALE.
mon tour le malade, je me rangeai à cette opinion, que là pneumonie constatée ne!
pouvait être que de dàte fort récente; vaitiemèPt j’appuyai iVia déclaration, dé celte
circonstance que Cette phlegmasie était fort peu étendue, et qu’elle n’avait eu le temps
encore de s’annoncer ni par l’oppression, ni par la plus petite toux; l’impression
était produite, et notre distingué confrère portait ainsi là peine imméritée dè n’avoir
pas examiné son malade immédiatement avant nôtre arrivée. Quoi qu’il en soit de cette
pneumonie, le caractère rn’en était décelé par la température élevée du malade, qui
atteignait 40o,5; purement symptomatique', elle se liait à une fièvre pernicieuse, et
c’est à ce titre même qu’elle siégeait à gauche, en arrière et eii haut, comme presque
toutes les pneumonies du mêmu genre. Certes, je n’éspéràis pas ènlrûîner mes deux
confrères à mon opinion sur la nature de la maladie, et ce n’était point lé lieu
d’ouvrir une discussion à ce sujet. Mais il me fallait arriver à l’emploi du sulfate de
quinine;^ et, me montrant facile, sur la thérapeutique à instituer contre lës manifes¬
tations locales qu’il était rationnel d’ailleurs de combattre, Je m’autorisai du
paroxysme qui jusqu’ici avait éclaté, chaque nuit, pour faire au fébrifuge une place
dans le traitement que nous allions prescrire. Le sulfate de quinine, le kermès mi¬
néral et le musc furent administrés simultanément; et le succès de cette triple mé¬
dication’ fut des plus rapides : dès le lendemain, déjà, il ne restait plus la moindre
trace de pneuraofiie, ët, trois jours après notre réunion, lésion pulmonaire, acci¬
dents cérébraux et paroxysme nocturne, tout était dissipé. ''
Si, comprenant la signification qu’avait ici l’ascension exagérée dé la chaleur
organique, l’excellent praticien qui donnait dés soins à ce malade avait dénoncé la
fièvre pernicieuse; si, dans la défiance des irradiations inflammatoires ordinaires à
cetlé" fièvre, il avait constamment tenu son attention éveillée sur tous les viscères, il
aurait fait lui-même, sans surpriS^ céttë révélation qU’il lui fallut subir, èt il aurait
ainsi maintenu auprès dé son nialade,- tout son prestige et toute son autorité. Plus
j’avance dans la carrière, plus je m’apercnis que le médecin ne saurait apnOrfer, sur
ce point, trop de vigilanbe. J’avais à sôignër récemment 'ùne jeûné fille dé 7 ans,
très-débiledé constitution; et pour laquelle les parents demandèrent un'é consultation
à laquelle jé m’empressai de'!Souscrire. Une fièvre pernicieuse la travaillait depuis!
six jours, qui ne s’était accusée d’abord que* pâr une forte ascension de là tempéra¬
ture du corps, 400,2, ascension à laquelle se joignait une fréquence du poüls portée
à 180 pulsations par minute. Mais vers le quatrième jour, avait éclaté une pneumonie
dans toute la partie postérieure du côté gauche, ét cétfe pneumonie, qui se révélait
tant par le souffle et la matité que par la toux, l’oppression et la fréquence de la res¬
piration portée à 80 inspirations par minute, cette pneumonie, dis-je, l’explosion en
avait été marquée par un abaissement de la chaleur pyrétique qui, de 40®, 2, était
descendue à 39®. Les fièvres éruptives nous montrent fréquemment un phénomène
semblable; car il n’est pas rare, au moment où éclate l’éruption cutanée, dè constater
une diminution dans lés symptômes fébriles. Quoi qu’il en soit, à peiné établie, la
pneumonie, chez notre jeune fille, était déjà en voie dë résolution, comme il arrive
à toutes les phlegmasies placées sous la dépendance de la fièvre pernicieuse, quand
on a soin d’administrer le sulfate de quinine ; et l’on pense bien que, sous ce rap¬
port, je ne me trouvais pas en défaut. Cependant, je me tenais dans une prudente
défiance : j’ai vu, plus d’une fois, le Côté droit envahi après le gauche; j’en avals
prévenu les parents, et j avais ajouté que, si la pneumonie éclatait à droite, elle se
résoudrait au moins aussi vite qu’à gauche. La prédiction s’accomplissait le jour
même de la consultation; iLne restait alors, après quarante-huit heures de durée,
que quelques vestiges d’inflammation à la partie supérieure du poumon gauche; mais
le poumon droit était envahi dans toute sa partie postérieure comme l’avait été
le premier frappe. Je fis moi-même celte révélation quelque minutes avant l’arrivée
de mon confrère et les parents n en furent nullement surpris, puisque, d’avance, ils
étaient avertis Notre réunion fut tres-calme; seulement mon confrère, ne mesurant
que la lésion locale, sans se préoccuper de l’élément morbide qui la dominait porta
L’üiNIÔN MÉDICALE.
50a
un pronostic beaucoup plus sévère que le mien, pronostic qui heureusement ne se
réalisa pas. Le neuvième jour, à dater du début de la maladie, et le sixième de l’ex-
plbsion de la premièrè pneumonie, la guérison était complète.
Que serait devenue ici mon autorité si, me laissant devancer par un praticien
d’une haute position, j'avais attendu que la pneumonie me fût indiquée à droite,
alors que je n’aurais encore parlé que du côté gauche? Aux yeux des assistants,
j’aurais évidemment failli au diagnostic; j’aurais attaqué la pneunaonie à gauche
alors qu’elle était à droite. Et ce n’est pas tout : cette pneumonie eût été. toute
la maladie, la seule sur laquelle on dût concentrer toutes les forces de la thérapeu¬
tique; et, perdant ainsi toute autorité à l’endroit du diagnostic, je perdais toute
influence à l’endroit du traitement. On abandonnait l’usage dû sulfate de quinine,-
et là mort de l’enfant, qui serait sans doute survenue, c’eût été moi qui en aurais
porté la responsabilité. Loin de là, j’avais tout prévu, tout annoncé, tout vérifié; je
n’avâîsà redouter aucun contrôle. ‘ .
{La suite à un 'prochain numéro.)
BIBLIOTHËaUE.
DICTIOKNAIRE ANNUEL DES ERODRÈS DES SCIENCES ET DES INSTITUTIDNS MÉDICALES ; SUilc et
complément de tous les Dictionnaires, par M. P. Garnier , médecin de l’asile de Bon-
Secours, chevalier de l’ordre du Christ de Portugal, rédacteur de VUnion Médicale, précédé
d’une Introduction par M. Amédée Latour, ün vol. .in-18 de 7àO pages àrès-com pactes.
Deuxième année, 1865. Germer-Baillière, libraire-éditeur, rué de l’École-de-Médecine, 17.
' (Suite et ün. — Voir le huméro du 13 mars.) - -
Quoique moins abondante, la moisson recuei-llie dans le champ de la pathologie chirurgi¬
cale offre un réelintérêt. En voici les détails les plus importants :
L’article Ampufaieore coDtieni une bien iniéressante observaiion d’amputation de, la langue,
pratiquée par le professeur Syme (d’Édimbourg) dans des conditions qui en, ont rendu le
succès remarquable. ,
L’article Anévrysme est riche de renseignements. Au point de vue du diagnostic, on lira
avec intérêt la nouvelle tentative faite avec succès par Potain pour découvrir un anévrysme
de l’aorte au moyen du laryngoscope. Deux observations nouvelles d’anévrysme arlérioso-b
veineux, dues à Gallard et Letenneur, sont résumées avec soin. Une-observation très-curieuse
d’anévrysme poplité guéri par l’emploi de l’acétate de plomb encouragera peut-être les prati¬
ciens à recourir plus souvent à ce traitement. Par contre, le danger des injections coagu-
lentes est mis dans tout son jour par uné observation on ne peut plus curieuse de Chabrier,
et dans laquellè't’injection coagulante a été suivie de la momification et de la gangrène de
la main. Elles ont même provoqué la mort dans deux cas de nævus.
A l’article Cancer, l’un des plus étendus du volume, on trouvera résumées les recherches
de Charcot paraplégie douloureuse occasionnée par des dépôts cancéreux dans le corps
des vertèbres lombaires, et tous les essais de traitement tentés contre celte affreuse mala¬
die : la nilrobenzine, le perchlorure de fer, les injections hypodermiques, l’acide citrique,
comme moyen sédatif des douleurs.
Un nouveau traitement des kystes de V ovaire, le traitement par aspiration, proposé par
Buys, a été indiqué avec étendue, et deux observations dues à Bergeret (d'Arbois) deux nou¬
veaux succès de traitement de ces kystes par les sondes à demeure, ont été reproduites et
appréciées. Les essais de traitement par l’électropuncture et par le chlorate de potasse sont
également cités.
Tout ce qui a été publié d’intéressant sur les luxations a été indiqué et décrit.
Vovariotomie a donné lieu à de nombreuses publications dont M. Garnier a présenté l’ana¬
lyse. Ainsi le Dictionnaire donne le résumé des opérations nouvelles pratiquées par Kœberlé,
Courly, Brulet, Berrut, Péan, Labbé, Uichet, Gayet, etc. Le Dictionnaire donne également
la statistique des résultats obtenus par plusieurs praticiens de l’Angleterre et d’autres pays,
statistique qui, si elle est basée sur des faits comparables, permet de fonder une opinion sur
celle grave opération.
Le traitement des plaies pénétrantes du genou a été le sujet d’une discussion intéressante
506
L’ UN 101>^ MÉDICALE.
et étendue à la Société de chirurgie et a. suscité. des communiqaliQp? non-seulement des-
membres de la Spniété, mais aussi d’un grand- poinbre. d’autres chirurgiens. ■ , „ ■ ,
Un nouveau cas de po/î/pe/«?r2/p^im,.ti’aité par la Irachéoloaiie, a fourni l’occasion d’ana¬
lyser nn mémoire, dans lequel Gibb a indiqué tous lef cas corihusde ce traitement avec leurs'
résultats. ' , , , ‘ .
Lé traitement des polypes nasà-pharyngiens ^pàr une méthode qui épargne de “graves 'et
effrayantes mutilations, a été porté à la Société de èhirurgie par A. Guérin ^et y a soulevé'
une discussion des plus intéressantes, dont Ife Dii^tiomait^e àonm lé compte’ rendu ana¬
lytique. ‘ • ' ■ ' : ; -
La question des résections sous-périostées est toujours' à l’ordre: du jour. La reproduction
des os après ces résections, contesté.e: par. Sédillotiet Desgranges j a iétédémonilrée par un
fait nouveau présenté par Ollier,: et que le DicUonnaire Ollier a, également fait
connaître un nouveau procédé dee résections articulaires., auquel semblent attachés quel¬
ques avantages. . , : , -, ,
Des modifications, qui paraissent heureuses, au manuel opératoire de la staphylorraphie,'
ont été apportées par Trélat et méritaient d’être consignées’ dans {^Dictionnaire.
Le mémoire de Gosselin sur la tarsalgie et la discussion qu’il a suscitée à. l’Académie de
médecine sont fidèlement résumés. ...
Une très-intéressante discussion sur Vuréthrotomie, à la Société de chirurgie, a été repro¬
duite dans ses traits principaux, accompagnée d’un résumé d’autres travaux sur ce sujet
publiés en France et à l’étranger, ’ '
La gangrené de l'utérus est Une affection rare; Hervieux en a observé un cas bien réel dont'
le Dfcftonnafré donne les principaiix détails. • ‘
Sous le titre Accouchement, M. Garnier a très-heureusement résumé un grand nombre de
publications, dont les principales sont celles de Guyot sur la mortalité, des femmes en
couches à la Maternité de Paris., sur les morts subites avant, pendant et après l’accouche¬
ment, sujet qui a occupé plusieurs médecins; sur l’accouchement précipité.
■ Au moi Avûttement , le Dictionnaire xèpxdàxxii en substance une très-intéressante obser¬
vation d’avortement provoqué, publiée par Devilliers, et au mot Dystocie tous les faits im-'
portants qui ont été publiés sur ce sujet. • v -
Le relâchement des s2/mp%ses,, suite'de couches, a été sujet d’une excellente leçon de clk,
nique de Trousseau, très-substantiellement analysée dans le jDîcfîowrtaiVfi; i “
: A l’article Atnaurose, on lira avec intérêt une observation de Hart, d’amaurose à la, suite
d’accès épileptiques et profondément modifiée, ainsi que l’épilepsie, par les applications,
réfrigérantes sur la partie inférieure de la région cervicale, selon la méthode du docteur
Chapman. - , - - .
h'ophthalmologie, d’ailleurs, a donné lieu à un grand nombre de travaux dont les princi-.
paux et les plus utiles sont exactement indiqués. Citons les observations de procidence de
l’œil par Nunneley, celles de Stœber sur la pénétration des corps métalliques, le travail de
Desmares fils sur les synéchies, de Wecker sur l’ophthalmie lymphatique, de Fonssagrives
sur l’ophthalmie phlycténulairej de Johnson sur l’ophthalmie strumeuse. .
Plaçons ici l’appareil imaginé par Garrigou-Desarènes sous le nom à’otoscope, instrument
de progrès pour le diagnostic des maladies de l’oreille.
Sans doute, dans cette énumération que nous pourrions allonger encore, on ne trouvera
aucune de ces grandes découvertes qui changent l’aspect d’une science, ou qui l’entraînent
irrésistiblement dans une direction déterminée. Mais les conditions de ce genre sont infini¬
ment rares, et les générations médicales qui une fois ont joui de ce spectacle ne sont pas
appelées à en jouir une seconde. Le commencement du xix' siècle a vu une grande agita^
tion médicale à laquelle a succédé une période de défiance et de doute dont les résultats ont
été de jeter la science dans les voies plus longues mais plus sûres de l’observation et de
l’expérimentation. La science médicale observe, expérimente aujourd’hui, mais elle dogma¬
tise peu. Elle fait provision de faits pour arriver aux principes, et nul ne pourrait dire
encore, sans témérilé, quels principes sortiront de la direction actuelle des études médi¬
cales, Celte direction, j’aurais voulu la voir indiquée et appréciée par le Dictionnaire. Par
modestie ou par prudence, M. Garnier s’est tenu à l’expression pure des choses sans
remonter au mobile. Je ne veux pas être plus ambitieux que lui, et surtout je ne veux pas
le rendre solidaire d opinions et d’idées qui pourraient n’êlre pas les siennes. Je me borne
L’UNION xMÉDICALE.
507
doBc à signaler cè que je trouve dâns ce livre et ce que je n’y trouve pas, et celle dernière
indication ne doit pas être prise pour un blâme, car persoiine mieux que moi ne comprend
les difficultés et les périls d’un exposé de doctrines.
Voici une innovation fort approuvable :
Les concurrents auxjorîo: académiques ne trouveront guère que dans le Dictionnaire l’in¬
dication de ceux, que, doivent décerner tous les ans les Académies et Sociétés savantes de
France et de l’étranger. C’est unefeès-’bonne idée qu’a eue là M. Gariiier, et nous l’enga¬
geons à la développer encore en y ajoutant des renseignements qui font défaut, tels que
l’époque de la clôture des concours et rindiçalion des personnes auxquelles les travaux et
mémoires doivent être adressés.
Dictionnaire des progrès des sciences et des institutions médicales, tel est le litre de cet
ouvrage, et .l’auteur lui est resté fidèle. Ainsi, pour les institutions, il donne la convention
internationale conclue à Genève pour la neutralisation du service sanitaire, une analyse d’un
intéressant travail de Feignaux sur les secours volontaires en temps de guerre, les arrêtés,
règlements et autres dispositions administratives relatifs; à l’enseignement de la médecine et
de la pharmacie. 11 indique également les opinions et idées émises dans la Presse sur la
création de Facultés nouvelles, sur les modifications à apporter aux jurys d’examen, sur
l’extension de l’enseignement libre, sur l’enseignement en Angleterre, les décisions judi¬
ciaires intéressant la profession, une analyse substantielle de tout ce qui a été publié sur
l’administration hospitalière, sur les secours à domicile, sur le timbre des certificats, sur le
secret médical, sur la réorganisilion du service de santé de la flotte, etc.
Je regrette néanmoins que M. Garnier n’ait pas mentionné les conférences historiques et
littéraires qui ont eu lieu Phiver dernier à la Faculté de médecine de Paris, et que les mal¬
heureuses circonstances qui viennent de se passer n’ont pas permis de continuer celte année.
J’ai peut-être beaucoup d’exigences pour ce Dictionnaire, mais j’aurais Voulu qu’il indi¬
quât les nominations et changements dans l’enseignement, dans, les Académies, en un mot
qiie léus les événements de l’année médicale fussent consignés dans ce volume, qui devien-
drait ainsi un recueil précieux pour les historiens futurs.
Autre considération qui doit rendre M. Garnief moins réservé, c’est que le livre jouit de
beaucoup plus de liberté que le journal. Lè DîCfionnaî're pourra abordër toutes les questions
de rorganîsatiOB nïeuieaie sans crainie ue tomber sous ta double et terrible juridiction de
l’administration du timbre ou de la police correctionnelle. Dans le journal, de par une
interprétation contre laquelle la Presse vainement avertie; n’a rien fait pour réagir, l’hygiène
publique et les questions d’enseignement s’appellent Économie politique et sociale, et ce
qui est contravention et délit dans le journal est exempt de toute criminalité dans le livre.
Le fisc peut ruiner un journal, le juge peut le détruire, le livre est à l’abri de ces cata¬
strophes.
Que le livre vienne donc ici suppléer le journal et que la liberté se réfugie dans l’asile qui
lui reste.
Je conseillais l’an dernier, à M. Garnier, une addition qu’il a trouvée convenable, puis¬
qu’il l’a adoptée, savoir : de conserver dans le Dictionnaire le souvenir des confrères méri¬
tants qui ont payé, dans l’année, leur tribut à la mort. Le Dictionnaire de cette année pré¬
sente cette innovation, et M. Garnier l’a exécutée avec talent et loyauté. Les petites notices
qu’il consacre aux morts sont remarquables par la sincérité et la justesse des appréciations,
mais, toujours au point de vue de Thistoire; j’engage l’auteur à donner avec précision les
titres scientifiques des médecins que la mort nous enlève et la date exacte de leur décès.
Je viens dépasser en revue les choses principales de ce nouveau volume, et l’on voit qu’il
ne manque ni d’intérêt ni de variété. La liste finale des auteurs, contenant près de
1*000 noms, et pouvant servir de table des matières, démontre d’ailleurs, la multiplicité des
sujets touchés. On peut me supposer un peu de tendresse aveugle pour ce produit, non de
mes œuvres, mais de mes conseils; c’est de l’ambition que j!ai pour lui; comme toute
œuvre humaine, celle-ci est perfectible,. et c’est vers le progrès que je le pousse. Le Dic¬
tionnaire s’est sensiblement accru cette année, je lui prédis qu’il n’en restera pas là ; car, à
la simple exposition analytique, l’auteur sentira le besoin d’ajouter l’examen et l’apprécia¬
tion. M. Garnier, par cet ouvrage seul, peut se faire une très-belle place dans la littérature
médicale. Le choix de ses matériaux est judicieusement fait, peut-être devra-l-il accepter
plus franchement l’ordre alphabétique et devenir plus sobre de litres généraux sous lesquels
il classe beaucoup de détails qu’on a peine à retrouver ou qui exigent de nombreux renvois.
Je l’engage enfin à donner un peu plus d’air et de lumière à ses notices, en rappelant quel-
508
L’UNION MÉDICàLE,
quefois le point où en était la science avant le travail, objet de l’analyse, et la nature exacte
du progrès que ce travail réalise.
Cette dernière observation me paraît essentielle.
Amédée Latour. ,
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURGIE.
Séance du mercredi 14 Mars 1§66.— Présidence de M. GiuALpÈs.
Sommaire : Sur l’appareil pour le traitement de la coxalgie. — De l’emploi de l’éther comme agent
d’anesthésie locale ; discussion.
' M. Bouvier a demandé à présenter quelques considérations relatives à l’appareil qu’il a
mis, dans la précédente séance, sous les yeux de la Société de chirurgie. M. Giraldès a dit
que cet appareil était identique à celui imaginé et employé par Hilton dès l’année 1848.
M. Bouvier est allé aux renseignements, et il -s’est assuré, en effd, que Hilton avait,
en 1847, imaginé et appliqué un appareil fondé sur le même principe, et à l’occasion duquel
il publia, en 1861, un mémoire inééré dans le journal anglais The Lancet. Ce mémoire, très-
étendu, peut être caractérisé en deux mots : c’est une' nouvelle édition; à qùatre-vingtrdix
ans dé distancé, d’un petit livre quia pour auteur David, gendre de Lecat, et pour litre :
Dissertation sur les effèïs du mouvement et du repos dans les maladies chirurgicales. Le mé¬
moire du chirurgien anglais semble calqué, pour le fond et pour la forme, sauf les diffé¬
rences introduites dans la science par. un intervalle de près d’un siècle, sur celui du chirur¬
gien- français. —David .établit d’abord un principe .général adopté aujourd’hui par la
presque universalité des chirurgiens, le vrai principe du traitement des maladies articur
laires, c’est-à-dire l’immobilisation des parties malades. « C’est à la nature, dit-il, après
avoir rapporté un certain nombre de cas de guérison de maladies articulaires traitées par la
méthode de l’immobilisation, c’est à la natüré qu’ont été dues ces guérisons remarquables;
l’art n’y a contribué qu'en empecnant les mouvenieiits; le» aefUaoeinenro- Ue» parues, ei en
maintenant les membres à demeure dans les fanons, comme pour les fractures. »
Avec des nuances; le mémoire de M. Hilton est écrit tout entier au même point de vue ;
pour établir le principe du traitement des maladies articulaires par le repos physiologique et
mécanique. • - r
L’apparèil dont se sert le chirurgien anglais, et qu’il figure dans sa dissertation sans
le décrire, ressemble à celui de M. Bouvier dans sa condition essentielle et fondamentale,
d’être continu du haut èn bas, depuis le bassin jusqü’à une partie quelconque du membre
inférieur, et de s’opposer ainsi aux mouvements de la hanche : cependant, les deux appa¬
reils sont loin d’être identiques. Il existe entre eux une grande différence : l’appareil Hilton
est en cüir, mais ce cuir n’est pas moulé; il n’est pas moulé sur le tronc, le bassin,
la hanche, la cuisse, comme l’appareil de M. Bouvier. Il le désigne sous le nom d’attelle,
d’étui ou de gaîne. C’est l’ancienné attelle courbée d’Ambroise Paré étendue et perfec¬
tionnée de manière à en faire une enveloppe complète, continue de la ceinture aux mem¬
bres. — cet appareil ressemblerait plutôt à celui de M. Lambron, construit tout simplement
en cuir de baudrier rendu flexible en le trempant dans l’eau, et que l’on coupe sur un corps
dur pour en faire une ceinture, des cuissards, etc., mais qui n’offre pas cette condition
essentielle d’être moulé sur le corps.
L’appareil de M. Bouvier, construit sur le modèle de celui de M. Verneuil, reproduit sur¬
tout de celui-ci la ceinture qui en est la pièce principale, et qui offre la disposition la plus
intelligente qu’il soit possible de voir dans des appareils de ce genre. Cette disposition
n’existe pas dans le bandage de M. Hilton. Celui-ci présente, sans doute, l’avantage de pou¬
voir être fabriqué partout, et par le chirurgien lui-même, avec du cuir, de l’eau et un corps
dur. A ce point de vue, le bandage Hilton l’emporte non-seulement sur l’appareil de
M. Bouvier, mais encore sur celui de M. Verneuil, qu’un chirurgien de village trouverait
assurément plus difficile à construire que le bandage du chirurgien anglais. Mais ce qui,
suivant M. Bouvier, constitue la supériorité de son appareil, c’est d’être moulé sur les par¬
ties avec exactitude, quelles que soient les inégalités, les saillies et les anfractuosités des
surfaces.
M. Bouvier ne nie pas les services que peut rendre le bandage de M. Hilton. Ces services
L’UlNION médicale. 509
sont démontrés par trois observations de coxalgie dans lesquelles l’appareil a été appliqué
avec succès. Tpulefois, ajoute M. Bouvier, il faut faire remarquer que ces observations, plus
semblables à des récits qu’à des observations véritables, manquent de celte exactitude, de
cette rigueur et de ces développements -auxquels nous ont habitués les observateurs mo¬
dernes tant en France qu’à l’étranger.
M. Giralpls fait observer que le travail de M. Hilton, dont M. Bouvier vient de parler,
n’est pas un mémoire, mais se compose d’une série de leçons faites par l’ânleur au Collège
des chirurgiens de Londres, publiées par un journal de médecine anglais, puis réunies eu un
très-gros volume. — M. Giraldès ajoute qu’il ne veut pas, quant à présent, relever les autres
inexactitudes de la dissertation de M. Bouvier. — M. Bouvier demande que M. Giraldès
veuille bien s’expliquer sur ces inexactitudes. — M. Giraldès s’y refuse. — M. Blot trouve
ce procédé par trop sommaire, et dit que le président n’est pas plus dispensé qu’un simple
sociétaire de fournir la preuve des allégations qu’il avance. — L’incident h’a pas de suite.
Procédé d’anesthésie locale par la projection d'un jet d'éther pulvérisé. — M, Le Fort dit
que, le 3 février dernier, M. Richardson a fait connaître un nouveau procédé d’anesthésie
locale basé sur la réfrtgéralipn produite par l’éther projeté sur la partie que l’on. veut anes¬
thésier. Il existe deux procédés d’anesthésie locale par l’emploi de l’éther. L’un, le procédé
ancien, consiste à faire tomber l’éther goutte à goutte sur la partie et à en activer la vapo¬
risation à l’aide d’un fort coprant, d’air dirigé en même temps sur celte partie. Dans l’autre
procédé,' qn commence par;réduire l’élher en poussière au moj-eh d’un appareil pulvérisa¬
teur, puis on projette sur la partie qu’il s’agit d’anesthésier le courant d’éther pulvérisé. On
obtient, de là sorte, une réfrigéralion bien. supérieure à celje que détermine l’éther employé
d’après le procédé ancien, , . V
Divers appareils , fondés sur ce'principe , .pot été construits par MM. Charrière, Luer et
autres. M. Lp Fort s’est servi d’un instrument dé cè genre pour déterminer f aneslhësie chez
deux malades de l’hôpital du Midi,' auxquels il avait à ouvrir des bubons, et le succès a été
tel, que les malades 'n’onl pas senti le coup de bistouri. — M. Le Fort fait fonctionner cet ap¬
pareil devant l’assistance pour montrer la puissance de réfrigération du jet d’éther pulvérisé.
Dirigé sur un tube contenant dé l’eau, ie jet de poussière d’éther détermine la congélation
ae cc-iîqmdo ôn , moins d’une. minute. C’est par la réfrigération de la partie exposée à l’ac¬
tion d’un pareil courant que se produit raneslhésie.
La construction de ces appareils est la même que pour les pulvérisateurs dé l’eau. Seule¬
ment c’est i’éther,'au lieu de l’eau, qui est chassé au dehors à l’état de poussière par le
courant d’air comprimé.
M. Fodcher a employé et vu etîiployer des appareils tout à fait semblables à celui pré¬
senté par M. Le Fort pour l’anesthésie locale. Il n’a jamais pu obtenir qu’unq anesthééié
incoipplète. et fugace, si bien qu’il a été obligé d’y renoncer.
M. -DEMARQDAt a fait beaucoup d’opérations en se servant de l’éther employé comme
moyen de produire l’anesthésie locale. Généralement il faittomber l’éther goutte à goutte
sur la partie qu’il s’agit de rendre insensible, et il active la vaporisation de ce liquide à
l’aide d’un fort courant d’air déterminé par un soufflet. 11 obtient ainsi une anesthésie locale
superficielle^ mais suffisante pour pratiquer presque ■ sans douleur des opérations plus ou
moins douloureuses, telles qu’ablations d’ongles incarnés, ouvertures d’abcès, etc,. Pour
toutes les opérations de ce genre, M. Demarquay en est venu, grâce à l’emploi local de
l’éther, à supprimer de sa pratique l’anesthésie générale. L’élher ainsi employé n’agit, d’ail¬
leurs, que par action réfrigérante.
M. \^ELPEAu a été nombre de fois rendu témoin de l’application de i’élher comme agent
d’anesthésie locale, et, comme M. Foucher, il n’en a jamais vu de bien merveilleux résultats.
Presque toujours, au contraire, l’anesthésie ainsi déterminée a été superficielle, incomplète
et fugace. En outre, le dégagement abondant de ces vapeurs d’éther, provoqué par les nou¬
veaux appareils, peut n’être pas sans inconvénient pour l’assistance.
M. Velpeau ne voudrait pas que le désir de faire des choses nouvelles conduisit à oublier
les anciennes. Il existe un moyen d’anesthésie locale très-simple et très-efficace : c’est celui
indiqué par Arnold, et qui consiste dans l’emploi d’un mélange réfrigérant fait avec de la
glace pilée et du sel ordinaire, et renfermé dans un sac de larlalane que l’on applique sur la
partie dont il s’agit d’obtenir l’insensibilité. M. Velpeau se sert constamment avec succès de
ce procédé d’anesthésie pour l’opération de l’ongle incarné. Il suffit de quelques minutes
d’appUcaliop dp piélapgç réfrigérant pour produire l’insensibilité; dès. que l’on voit la peau
510
L’UNIOI^ M^iniCÂLE.
de rorteil blanchir, on peut cesser l’application et procéder à l’extirpation de l’ongle, qui gg
fait alors absolument sans douleur. Ce moyen est donc supérieur à l’éther, puisguë, de
l’aveu de M. Demarquay, l’emploi de ce liquide ne supprime pas complétemènt la doül'eür.
M. Désormaüx s’est servi, il y a dix ans au moins, d’un appareil c]e l’invention de M.chai-i-
rière, sorte.de petit soufflet, lançant l’air et l’éther à la fols, et destiné à produire l’anesthésie
locale.. Plus récemment, il y à dix-huit mois ou deux ans, il a eu l’occasion d'|’émployer un
autre appareil qu’il avait vu mettre en usagé chez im parfumeur poür projeter déhs l’air divers
liquides odorants. Ce dernier appareil, connu sous le nom de vaporisateur liygiénii)tte, ü^
peut être mis en œuvre que par la force des poumons. ' ■ . i
Pour pbtenir ranéslhésie, M. Désormeaux a été obligé, dans un cas, d’épuiser' l’énergié
pulmonaire de six de ses élèves sans arriver à un résultat bien satisfaisant. Quand il s’agit
seulement d’anesthésier une parlié très-limitée du coips, tels que l’orteil ou lô prépucè;, lé
moyen peut avoir une eflicacitë réelle, mais i! ne jouît d’aucunè action lorsque la partie ëSt
volumineuse. > ",
M. Désormeaux s’est également servi du mélange réfrigérant. d’Arnold dont a parlé M. Vel¬
peau. Il l’a toujours trouvé plus douloureux que l’éther, à tel point que les malades, ayant
déjà subi l’application de ce mélange., préféraient être opérés Une seconde fois sans anes¬
thésie s’il fallait obtenir celle-ci parde même moyen. , ;
M. Laborik n’a pas eu plus à së louer que M. Désormeaux de l’emploi du mélange réfri¬
gérant commé agent d’anesthésie locale; aussi y a-t-il, renoncé. Il préfère de beaucoup, pour
l’opération de l’ongle incarné, l’usage de l’éther, suivant* le mode indiqué par M. Demarquay,
en y ajoutant la ligature de la base de forteil, serrée au point d’y interrompre complètement
la circulation. Grâce à l’emploi de ces deux moyens réunis, la réfrigération par l’éther et la
ligature, l’ablation de l’ongle se fait toujours sans la moindre douleur. d
M. Maurice Perrin pense qu’il ne faut pas confondre deux choses bien distinctes, la pro¬
priété anesthésique de l'éther et son action réfrigérante. Appliqué localement, l’éther n’agit
que par la réfrigération produite par son évaporation. Celle réfrigération et, parlant, l’anes¬
thésie qui en est la conséquence, est toujours superficielle, incomplète,. insuffisante, lorsqu’on
emploie l’ancien procédé. En outre, M. Perrin a toujours, vu que l’application de. lléibo'’.
les parties sensibles, telles que le prépuce, la muqueuse recto-anale, etc., dans l’opération
de la circoncision, dans l’excision des tumeurs hémorrhoïdales, etc., provoquait une douleur
tout aussi vive que celle de l’instrument tranchant lui-même. Il n’a jamais eu à se louer de son
emploi dans ces conditions. ,,
Toutefois, M. Perrin fait des réserves quant au nouveau moyen qui consiste à obtenir
l’àtiesthésie par la projection de l’éther pulvérisé. On sait que la réfrigëratioh- produite
par un liquide réduit à l’état moléculaire, à l’état de poussière, est incomparablement
plus intense que lorsque ce liquide est appliqué sous la forme ordinaire. A ce point dé vue',
cependantj l’expérience de M. Le Fort n’est nullement concluante. Elle ne diffère en rien de
cette expérience vulgaire des cabinets de physique, qui consiste' à obtenir la congélation de
l’eau dans un ballon à la: surface duquel on a répandu une couche d’éther liquide dont on
active la vaporisation à l’aide d’un courant d’air.
Jusqu’à nouvel ordre, M. Perrin, à l’exemple de M. Velpeau, préfère le mélange d’Arnold,
comme agent d’anesthésie locale. Il l’a toujours employé avec succès et sans déterminer la
moindre douleur chez ses opérés. Aussi est-il étonné d’entendre quelques-uns de ses collè¬
gues émettre à ce sujet des opinions si différenteSi
M. Le Fort répète ce qu’il a déjà dit en commençant, savoir , que l’éther n’agit comme
moyen d'anesthésie locale qu’à litre de réfrigérant. C’est ce qui fait la supériorité du nou-
.veau procédé sur l’ancien, puisque les liquides, sous la forme de poussière, jouissent de pro¬
priétés réfrigérantes bien plus considérables que sous la forme ordinaire. Il a suffi à M. Le
Fort d’une demi-minute pour provoquer l’anesthésie chez les deux malades auxquels il a
ouvert des bubons. Il n’est pas de mélange réfrigérant capable de produire un pareil résul¬
tat avec une telle rapidité. Avec l’appareil de M. Richardson, on détermine des effets encore
supérieurs : en quelques secondes, les parties sur lesquelles on dirige le jet d’éther pulvérisé
sortant de cet appareil sont congelées, rendues blanches et absolument insensibles.
M. Velpeau s’étonne, commé M. Pernn, qu’il puisse ÿ avoir de telles dissidences dans la
constatation d’une chose aussi simple que les effets de l’application du mélange réfrigérant
d’Arnbld. Il ne peut expliquer les effets inexplicables observés par MM. Désorméaux
et Laborie qu’en admettant une différence essentielle dans le mode d’application. M. Vel-
L’UNION MÉDICALE.
511
peau n’a Jamais rien vu de semblable. Jamais ses opérés ne se sont plaints; jamais l’appli-
calion du mélange' réfrigérant n’a été dbuloureuse pour eux, et toujours il lui a suffi de
quelques minutes d’application pour Obtenir unè anesthésie complète. — M. Velpeau ne voit
aucune raison de préférer l’éthêr au mélange réfrigérant. Si M. Laborie a obtenu dés effelte
d’anesthésie complets par l’emploi de l’éther dans l’opératiOn de l’onyxis, c’ekt qu’il y a joitit
la ligature dé la base de l’orteil, laquelle peut suffire à elle seule pour , provoquer l’anes¬
thésie, ainsi que M. Velpeau l’a souvent expérimenté lui-même.
M. Velpeau ne croit pas qu’il soit possible de mettre en doute la réalité de l’anesthésie
locale par le mélange réfrigérant. Il y a quinze ans, au moins, qu’il emploie ce moyen de
douze à quinze fois par an, et toujours aveu tin égal succès.
, M. Gu^rsant s’en est, toujours servi avec le plus, grand avaDtfig.e-,.ppur ropération de
. l’ongle inçarné et .pour la circoncision. Il emploie le Prélangè réfrigéranC^mplement contenu
clans un. petit sac, de baudruche.;
M. DEMARQUAT a observé des conditions dans lesquelles le mélange réfrigérant a déterminé
des douleurs vives et parfois intolérables : c’est lorsqu’il est appliqué sur des parties enflam¬
mées ou sur la peau dépouillée de son épiderme. En dehors de ces cas,, il tient le mélange
réfrigérant pour un bon moyen d’anesthésie Ipcale; il ajoute qu’il ne faut pas employer
l’éther lorsqu’on veut faire;des cautérisations transcurrentes, car alors on pourrait, comme
on l’a vu plusieurs fois, provoquer des accidents produits par l’inflammation de ce liquide si
inflammable, , , .
M. Lèon LAbbé a eu l’occasion d’observer les effets de l’application du mélange de glace
et de sel employé comme moyen de produire l’anesthésie locale. Il pense qu’il nedaut pas
se préoccuper seulement cle-l’action du mélange réfrigérant au moment où on, l’applique,
avant l’opération, mais encore, de ses effets une fois que celle-ci a été pratiquée. M. Labbé
a vu, dans plusieurs circonstances, l’emploi de ce moyen être, suivi, pendant plusieurs heures
après l’opération, de, douleurs extrèmenaent vives, à ce point que. les malades, condamnés
à subir une deuxième opérationj préféraienbeu affronter les souffrances plutôt que d’éprouver
une seconde fois la longue torture causée par le mouvement de réaction qui avait suivi l’ap¬
plication de la' glace. M. tabbé déclare avoir également observé des points gangréTieux
aetéiiui-néb p<xi> lo môme moyen, à IA suite d’une roaoUon trop intense. A ce double pôint
dè vue, il préfère l’éther que l’on se procure d’ailleurs plus facilement que la glace, puis¬
qu’on le trouve chez tous les pharmaciens. > ’ . ■
M. Velpeau n’a jamais rien . vu,, dans sa longue, pratique, àe pareil à ce que raconte
M. Labbé. II. faut .^yideramépt que, dans les cas dont il s’agit, t’application du mélange
réfrigérant ait été'poussëè beaucoup plus loin qu’il ne convenait poiij .produirè l’anesthésie.
, Celle-ci manifeste au. bout de quelques minutes, et eilè est' indiquée parla blancheur
mate .de'.fa, peau qùî .fecouvre la partie spùmis'e à fa réfrigéraiïbn. M.' Velpeau n’a jamais
observé “que ce moyen fût douloureux ni pendan t ni après son .application. Il n’a pas remarqué
davantage l’apparition dé ce&. points mortifiés dont a parlé M. Labbé. En présence de
résultats si cpnlradjctoires, il ne peut sè défendre de ridée qu’ils tiennent à Une différence
essentielle dans le mode d’application du moyen. M. Velpeau ne voudrait pas que de pareils
faits, pèilt-être mal interprétés, conduisissent à rejeter un moyen que, pour son compte, il
considère comme aussi efficace qu’înoffensif.
. M. Broca ne peut admettre que l’application de la glace pendant le temps nécessaire pour
produire,, l’anesthésie locale ait pu déterminer lès effets observés par M. Labbé. Le froid le
plus intense; quand il est peu prolongé, ne provoque jamais la mortification des tissus. Cela
résulte de, toutes les expériences et de toutes les observations qui ont été faites à ce sujet.
Quand, là gangrène survient dans ces conditions, c’êst qu’elle se manifeste comme complica¬
tion rës'ullanf d’influences méconnues. La réfrigération, prolongée seulement pendant trois à
cinq minutes, n’est jamais suivie de mortification des tissus, même lorsque ceux-ci ont été
compléteitfent congelés et que les liquides qui les abreuvent se sont pris en glaçons.
M. Broca, pendant son internat à l’hôpital Beaujon, dans le service de Robert, a été témoin
d^un cas dans lequel ce chirurgien avait cherché à provoquer, par l’application du mélange
réfrigérant, l’anesthésie locale d’un gros orteil dont il avait à pratiquer l’amputation. La
réfrigéraiion. fut_poussée_.si loin gue l’orteil fut congelé jusqu’au centre. Pendant l’opéràtion
les assistants entendaient les glaçons craquer sous le bistouri. L’opéré ne ressentit pas la
moindre douleur pendant toute la durée de cette opération, qui s’acheva sans qu’une goutte
de sang sortît des vaisseaux complètement gelés. Non-seulement il n’y eût pas de morlifi-
).12
L’UNION MÉDICALE,
cation dans Je .Lambeau, taillé par le .cbirurgien, mais , encor, e ce lambeau se cicatrisa com¬
plètement par réunion immédiate, sans ombre de réaction inflammatoire. 'Assurément l’applj,
cation d’un mélange réfrigérant sur une partie du corps peut en provoquer la mortification
lorsque elle se prolonge trop longtemps, par exemple pendant une demi-heure ; mais, born^
au laps de temps nécessaire pour produire l’anesthésie locale, elle né peut jamais amener
la gangrène; du moins celle-ci n’a jamais, été observée dans les expériences très-nom¬
breuses qui ont été faites à cet égard. ,, ' , , A. Tartivel.
COURRIER.
ASSOCIATION 6ÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuéliô (le rAssocia.tio,n qui, à cause
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration dé l’assistance publique,
avenue Victoria. •
Le même jour aura lieii le banquet offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales^ au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, 5 7 heures du soir. ^
Le prix de la souscriptiôn est de vingt francs. -
On soiisorit, dir'ectemènl ou par lettre, chez M. le ddcteur Brun, trésorier de la Société
centrale, rué ■d’Aumâle, n° 23. :u
— Par décret en date du là mars 1866, rendu sur la proposition du ministre de la marine
et des colonies, ont été promus ou nommés dans l’ordre impérial de la Légion :d?honneur,
savoir : ' ' ? ■ : • > ,
Au grade d'offtcier : M. Pellegrin (Lucien-Marius-Denis), médecin de 1" classe de la ma¬
rine ; chevalier le 15 novembre 1856 : 3A ans de services effectifs, dont 17 à la mer.' ■ : ■ :
■ Au grade de chevalier : M. R.icard (François-Pierre), médecin de classe de là mariné :
20 ans dé services effectifs, dont 11 à la mer. — M. Toye (Louis-Marie-Michiel), médecin de
1" classe de ta marine : 19 ans de services effectifs, dont 13 à la mer.
— A l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Prince Impérial, Sa Majesté a daigné,
comme les années précédentes, autoriser le ministre de l’Intérieur à Lui désigner un certain
nombre, de maires que recommandent, à la fois, la lotigiie durée de leur administration, leur
dévouement au bien public et l’estime dont ils sont entourés. Sur le compte qu,i Lui a été
rendu des services de ces magistrats, placés presque tous à la tête de comrhunes rurales,
l’Empereur a nommé dans l’ordre de la Légion d’honneur F -
Aù grade dV chevalier : Le baron d’Hombres, maire deSaint-Hippolyte-cle-Caton (Gard) :
en fonctions depuis 39, ans.. Membre de la commission administrative dé l’hospice d’Ala'is et
présidé'nt d’une .Société de secours mutuels. Exérce gratuitement là médecine dans sa corà-
mune. — M. Raybaud, maire, d’Ampus (Var) : 32 ans de services gratuits, dont 29 comme
maire. Exerce lâ médécine avec le plus louable désiplérèsseinent et s’est distingué par son
dévouement lors dès épidémies cholériques de 1835 et ‘de 185Z(.
,r- M. le docteur Rousselin, médecin-adjoint du service de M. Calmeil, à Charenton, vient
d’êire iiommé inspecteur général des. asiles d’aliénés.et dp service sanitaire .des prisons, en
remplacement de M. Parchappe, démissionnaire depuisquelquesjpurs.
— On lit dans le Moniteur des Communes : m A la campagne, la question de la conserva¬
tion du pain est: d’üne grandeJrapbriancé, Pour économiser le temps et le combustible on
fait de grosses fournées, on cuit souvent le' pain pour dix ou douze jours, et, quand vient la
fin’ de cette provision, les miches sont bien'dures et sentent le moisi.
«Un pauvre forgeron d’Auberive (Haute-Marne), nommé Martin, a voulu parer à cet
inconvénient. Il aurait trouvé un procédé fort simple et point dispendieux, au moyen duquel
on empêche le pain frais de durcir. Le même système ramollit le pain le plus dur.
« Si l’invention du sieur Martin donne les résultats satisfaisants qui sont indiqués, elle ne
serait pas moins précieuse pour les armées en campagne quepodr les ménages ruraux. Aussi
annonce-t-on que, déjà, S. Exe. le ministre de la guerre a fait mettre à la disposition du for¬
geron d’Auberive, pour les traiter par son procédé, plusieurs kilogramme de biscuit de
troupe, ü
, _ , Le Gâranf, G. RichelOT.
Paris. — Typograpüte Fémx Maltests et Cf, rue des peus-Portes-Saint-Sauveur,,22,
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français et étrangers ont signalé la snpépiorité
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connue par la très grande majorité des praticiens
dans les cas de «yspepsie, i»fgestions labo¬
rieuses, Gastrites, «astpalglesi etc. Les sels
bismuthiques et magnésiens du commerce laissant
généralement beaucoup à désirer, le Bismuth et la
Magnésie renfermés dans ces deux préparations se
recommandent par une pureté à toute épreuve
et une coût plète inaltérabilité.
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pour les adultes (demi-dose pour les enfants). ,
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NOTA. ï.es Pastilles dePaterson rempla¬
cent avantiigeuseincnt celles de Vichy.
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la boîte de 100 grammes Pastilles, 2 fr. 50 c.
Remise d’usage aux médecins et 'pharmaciens.
Dépôt général, chez LEBEAULT, pharmacien, rue
I Réaumur, 43, et rue Palestre, 29; — k Lyon, place
des Terreaux, 25 ; et dans les pharmacies de France
et de l’étrangôr. — Prospectus français, anglais,
allemands, italiens, espagnols, portugais et hol-
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D’ÉGORGES D’ORÂNGES AMÈRES |
A l’iodure de potassium.
Préparé par J.-P. LAROZE, Parmacien.
Les médecins les plus célèbres , spécialement
M. le docteur Philippe Ricord et M. le professeur
Nélaton, ont choisi pour excipient de l’iodure de
potassium le Sirop d’écorces d’oranges amères bien
préparé. L’expérience prouve qu’uni à ce Sirop,
l’iodure de potassium perd sa propriété irritante
sur ta membrane muqueuse de l’estomac ; que ja¬
mais il ne détermine d’accès gastralgique , qu’il
s’assimile facilement etquel’intégrité des fonctions
est toujours sauvegardée. Comme la cuillerée à
bouche, pesant 20 gram., contient exactement 40
centigrammes d’iodure, et la cuillerée à café, pe¬
sant 5 grammes, en contient lO centigrammes, on
arrive facilement, soit d’emblée, soit d’une manière
graduelle, aux dosés adoptéespar les thérapeutistes.
Le flacon : 4 fr. 50 c.— Dépôt à Paris, rue Neuve-
des-Petits-Champs, 26, et dans toutes les pharma¬
cies de France et de l’étranger.
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rue des Lions-St-Paul, 2, Paris.
Cette préparation, qui est une combinaison de
phosphate de chaux et d’albumine, est essentielle¬
ment assimilable. Elle supplée k l’insuffisance du
prin/>ipa <'al/'nirp. dans l’alimcnf atîôn larsqua, duna
certaines conditions, l’organisme a besoin d’une
proportion plus que normale de sels de chaux. Au
moment de la dentition surtout, VOstéine Mouriés
rend de grands services. A l’aide de cet aliment,
sous forme de semoule, les enfants percent leurs
dents rapidement, sans convulsions, presque sans
souffrance. Administré k des nourrices, il passe
dans leur lait, ainsi que le démontre l’analyse, et
contribue k la formation rapide et parfaite du sys¬
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Paris, 154, rue Saint-Honoré.
Ce Vin présente aux médecins et aux malades
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fuge. Le titrage garanti toujours constant des al¬
caloïdes qu’il contient, le distingue de tous les
autres médicaments analogues.
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dés toniques les plus puissants. Sous le même vo¬
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tous les autres vins de quinquina, ce qui peripet
aux personnes délicates de le couper avec partie
égale d’eau.
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du sulfate de quinine , qu’il remplace même avec
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sérieux, dont tous les hommes instruits connaissent le mérite, publie une édition
mensuelle au prix de 10 francs par an. C’est le recueil le meilleur marché qu’il y ait
au monde. Chaque numéro, publié le 25dumois, contient doM;se d’impression,
c’est-à-dire la matière d’un volume ln-8o ordinaire. Dans chaque numéro, on trouve
des études de science, de littérature, d’histoire, des récits de voyage, des œuvres
d’imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo¬
logie, enfin des chroniques des sciences, des lettres, de la politique, de l’industrie et
des finances. Rien n’est plus varié que l’ensemble des travaux publiés par- la Revue
contemporaine mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les familles une
lecture instructive, intéressante, à tenir les gens instruits au courant du mouvement
de l’esprit humain. Ou remarque, parmi les rédacteurs, des écrivains et des savants
comme MM. Sainte-Beuve, Barrai, Lélut, le général Daumas, Darimon, Léon'Gozlan,
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On s'abonne pour 1 année entière au prix de 10 francs, pour toute la France; — •
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Vingtième année.
N* 55.
Mardi 20 Mars 1866.
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roiit ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à SI, le Docteur A.médée XATOwn, Rédacteur eu chef. — Tout ce qui
concerne l’Administration, à SI. le Cérant, rue du Faubowg-ltlontmartré, 561 '
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CONFÉRENCES HISTORIQUES faites pendant l’année 1865 à la Faculté de médecine de Paris,
par MM. Verneüil. Les cliirurgiens énulils : Antoine Louis. — Lasègue, l’École de Halle :
Frédéric Hoffmann el Slahl. — Chauffard, Laënnec. — Léon Le Fort, Uiolan. — Parrot,
Maximilien Sloll. — Follin, Guy de Chtiuliac. — Béclard, Harvey. — Trélat, Würlz. —
Gubler, Sylvius et l’ialrocliimie. — Tarnier , Levrel. — Lorain, Jenner. — Axenfeld,
Jean de Wier el les sorciers. — BROCA,.GeIse. Un vol. in-8° de 506 pages. — Prix : 6 fr.
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publiés en 1865, et les formules des médicaments nouveaux; suivi d’un mémoire sur les
poisons, les venins, les virus, les miasmes spécifiques dans leurs rapports avec les fer¬
ments, par A. Boüchardat, professeur d’iiygiène à la Faculté de médecine de Paris, pré¬
sident de l’Académie de médecine. 26* année. Un vol. in-18 de Zi22 pages, — Prix : 1 fr. 25.
ANNUAIRE DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE PRATIQUES POUR 1866. Résumé des travaux pra¬
tiques les plus importants, publiés en France el à l’étranger pendant l’année 1865, par
M. P. Garnier, rédacteur de {'Union Médicale , cl M. A. Wahu, médecin principal des
hôpitaux militaires. 21* année. Un vol. in-18 de 323 pages. — Prix : 1 fr. 25.
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Grand, membre de la Société météorologique de France, ancien président de la Société du
1" arrondissement. D«Ma;tè?ne édition, revue et augmentée. Un vol. in-8° de 570 pages. Chez
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traits sudorifiques et dépuratifs avec l’iodure de
potassium, de façon à éviter tout précipité inerte ;
donner au malade, sousun petit volume, un remède
actif et peu coûteux, sont les motifs qui peuvent
faire ordonner ee produit dans les affections scro¬
fuleuses, lierpétiques, rhumatismales et surtout
syphilitiques.
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des viliilcs de Itontins pcrfcctionuécs par
Ch. FAVROT, phar. à Paris, r. de Richelieu, 102.
Le perfectionnement apporté par M. Favrot dans
la préparation des pilules de isoutius duCodex
en a fait le moyen le plus efficace pour régulariser
les fonctions intestinales et combattre les constipa¬
tions les plus opiniâtres.
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de potage ou de confitures. Elles agissent sans in-
terromare le sommeil, sans causer de coliques, et
leur effet se produit le lendemain.
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Fougues.
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telles que chlorose, anémie, scrofule, convales¬
cence, etc.
Pour tous renseignements, s’adresser au Direc¬
teur, à Pougues, ou r. Caumartin, GO^ à Paris.
Dépôt des Eauoô de Pougues, 60, rue Caumartin.
Sont d’une efficacité vraiment remarquable- dans
le traitement des maladies de la vessie, des scia¬
tiques et des névralgies viscérales, faciales, inter¬
costales et autres.
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LAROCHE
ÉLIXIR ncCONSniUANT, TONIQUE &TÉBRIFU(xE
Le Quinquina liarociic tient concentré sous
un petit volume, l’extrait complet des trois
meilteurcs sortes de quinquina ou la totalité
des principes actifs de cette précieuse écorce. C’est
assez dire, sa supériorité sur les vins ou sirops les
mieux préparés , qui ne contiennent jamais l’en¬
semble des principes du quinquina que dans ufie
proportion toujours variable et surtout très res¬
treinte.
Aussi agréable qu’efficace, ni trop sucré, ni trop
vineux, l’Élixir Laroche est d’une limpidité cons¬
tante. Une cuillerée représente trois fois la même
quantité de vin ou de sirop.
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Drouot, 15, et dans toutes
les pharmacies.
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De VEZU , pharmacien à Lyon.
La supériorité de cette préparation a été con¬
statée dans les hôpitaux de Lyon, qui, depuis
quatre ans , en sont arrivés à l’employer d’une
manière exclusive.
On trouve chez le même pharmacien :
l’HDILE DE FOIE DE MORUE FERRUGINEUSE
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l’Académie de médecine de Paris ^séance du 21
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vralgies. — Boite : 3 fr.
Paris, rue Lamartine, 35, et dans tous pays.
514
L’UNION MÉDICALE.
afîeclé que huit personnes, dont trois ont succombé. Le côté clinique offre un ensemble avant
tout aussi intéressant que caractéristique. Dans les cas les plus légers quelques malaises ou
souffrances gastro-intestinales, anorexie, douleurs d’estomac et de ventre, nausées, vomis¬
sements, diarrhées, persistent pendant quelques jours, puis les malades restent faibles et
moroses pendant une à deux semaines, mais retrouvent bientôt leur activité habituelle et se
remettent complètement. Mais quelle différence dans cette marche bénigne lorsqu’un plus
grand nombre de trichines est entré, et s’est développé dans les voies digestives!
Nos pauvres malades de Neudorf avaient fait boucherie dans la seconde moitié de
décembre; un porc gras et paraissant bien portant avait été tué. Pendant cette période, la
famille H... avait mangé beaucoup de cette viande, surtout à l’état cru ou incomplètement
cuit. La viande de ce cochon nous a révélé plus tard, à l’examen microscopique, de bien
nombreuses trichines, en majeure partie enkystées.
Jusqu’au nouvel an, peu de symptômes, quelques troubles gastro-intestinaux, anorexie,
dyspepsie, légère diarrhée. Depuis le commencement de janvier, augmentation de tous ces
symptômes, surtout des vomissements et de la diarrhée, quatre à six fois par jour, d’un
brun foncé ou verdâtre très-liquide, avec tranchées et douleurs d’estomac, toutefois fort sup¬
portables. Du 8 au 10 janvier les symptômes caractéristiques ont apparu : abattement
extrême, fièvre, douleurs de plus en plus intenses et persistantes dans les membres, enflure
œdémateuses de la figure, surtout de sa partie supérieure, inquiétude, insomnie, mouve¬
ments des membres et du tronc de plus en plus difficiles et douloureux, immobilité presque
forcée, les membres dans une position de légère demi-flexion, peau chaude, sueurs exces¬
sives, surtout pendant la nuit, pouls à 120, prostration extrême, délire vers le soir et pen¬
dant la nuit, urines rares et foncées, selles liquides, peu fréquentes, puis toux fréquente,
sèche, douloureuse, à cause des douleurs surtout intercostales, dyspnée fort incommode.
Dans les cas moins graves, à partir de la mi-janvier ces symptômes s’amendèrent, l’œdème
disparut, les douleurs, soit spontanées, soit provoquées par la pression et les mouvements,
diminuèrent, et les malades, fort affaiblis et amaigris, se sont peu à peu remis. Si l’on peut
appeler les premiers cas mentionnés abortifs, ce groupe constitue ceux d’intensité moyenne.
Dans de plus graves encore les forces baissèrent, la respiration devint de plus en plus
courte : toux parfois suivie d’une expectoration do crachats rouillés ou üauguinulents; res¬
piration très-accélérée; râles sous-crépitants disséminés ou concentrés sur un des lobes
inférieurs, accompagnés alors de matité; affaiblissement rapide des malades; pouls filiforme
à IM et au delà; gêne croissante delà respiration et mort par le poumon dans un collapsus
général complet avec œdème. considérable des membres pendant les derniers temps de la vie.
Dans les cas mortels, ce n’est qu’au bout de cinq à sept semaines que la terminaison fatale
du Béarnais; et, faut-il le dire, elle n’était pas fâchée de montrer un peu les dents, dans
cette occasion, au premier médecin royal, qui n’était pas de sa paroisse et qui représentait,
à la cour de France, l’École de Montpellier.
Il serait fastidieux, mon cher ami, de vous donner ici tous les détails du conflit qui
s’éleva alors entre l’École de Paris et la couronne, conflit qui dura près de neuf ans, et
auquel prirent part Jean Pdolan, le fils, l’illustre anatomiste, et Claude Charles, professeur
de chirurgie. Riolan était d’un esprit vif, ardent, passionné pour l’anatomie. Il s’irritait
des lenteurs apportées à la réalisation de son rêve le plus cher : celui d’avoir un amphi¬
théâtre construit selon son goût, où il pût placer convenablement ses auditeurs, donner du
relief à ses cours, faire briller ses talents, et faire honneur à la Faculté. Vous avez pu lire
dans son Anthropologia, publiée en 1626, à la page 117, VEuckaristîcon qu’il adresse à ses
chers collègues en faveur de la construction d’un théâtre anatomique, et l’amour qu’il met
à décrire le bâtiment tel qu’il voudrait qu’il fût construit : grand, ample, carré ou circulaire,
en pierre, inondé de lumière, la salle séparée en deux parties par une balustrade, l’une des¬
tinée aux professeurs, l’autre aux élèves; la table de dissection en bois épais, à pivot, pou¬
vant tourner sur un axe central, les bancs des élèves convenablement espacés, disposés en
gradins et munis d’un pupitre lîour chaque assistant. Or, Riolan savait que par son édit
du 10 avril 1568, Charles IX avait affecté sur les licences (qu’il avait permis d’enchérir) des
fonds capables de remplir des objets d’utilité publique, qu’il avait prescrit que chaque doc¬
teur, au lieu d’un banquet que faisaient leurs prédécesseurs, payerait au doyen soixante écus
pour augmenter les gages de « liseurs » et pour construire un théâtre anatomique; et que
néanmoins, l’argent obtenu par cette voie n’avait pas servi à l’accomplissement de la volonté
royale. Ma foi, un beau jour (22 novembre 1614), Riolan, dans son ardeur irréfléchie, cassa
L’UNION MÉDICALE.
515
est survenue, l’aulopsie ayant été faite pour le premier cas de mort le 7, pour le deuxième
le 9, et pour le dernier le 21 février.
Je reviendrai dans une autre lettre sur le résultat très-intéressant des autopsies pendant
lesquelles les divers muscles ont été soumis séance tenante à l’examen microscopique; il y
avait jusqu’à 11 trichines dans 2 à 3 milligrammes, ce qui porte le nombre total répandu
dans le corps à des millions. Catarrhe gastro-intestinal prononcé, et, dans les deux dernières
autopsies, le tube digestif renfermait encore de nombreuses trichines bien développées. Mais,
qu’on se garde d’en conclure que, après six et sept semaines, les trichines séjournent encore
dans le tube digestif. Il es! probable que ces malheureux malades ont encore mangé de la
saucisse crue renfermant des trichines sur leur lit de mort; au moins, chez Tune, on en a
trouvé dans le lit peu de jours avant sa mort.
Chez toutes les malades existaient des pneumonies lobulaires des plus prononcées, et,
dans le milieu de bon nombre de ces foyers lobulaires, on voyait des coagulations foncées
non adhérentes aux parois vasculaires. Les glandes mésentériques étaient gonflées. Le cœur
était exempt de trichines; cependant, dans une autopsie, une trichine a été trouvée dans le
péricarde.
Tout cela sera exposé avec détail plus tard.
Dans mes expériences faites à mon laboratoire physico-chimique avec M. le docteur Wyss,
chef de clinique pour les travaux d’histoire naturelle de ma division, les souris et les rats
ont succombé du quatrième au septième jour, offrant fort peu de trichines dans les muscles,
mais le tube digestif en était encombré. On pouvait ainsi facilement étudier tous les degrés
de développement, et j’ai même montré aux élèves les trichines enroulées dans le ventre de
leur mère, toutes prêtes à sortir vivantes. J’ai été frappé de la rareté des trichines mâles
par rapport à l’immense nombre des femelles. Dans les chats nous avons trouvé des sym¬
ptômes analogues à ceux de l’homme, période des accidents gastro-intestinaux, puis sym¬
ptômes de roideur, de douteurs, presque de paralysie musculaire, puis de dyspnée extrême,
de collapsus mortel. Nous y avons trouvé les trichines à tous les degrés de développement
et surtout encore beaucoup de libres dans les musclés. Nous avons étudié aussi les altéra¬
tions de la fibre musculaire et la formation de la capsule des trichines, ainsi que la répar¬
tition des trichines dans les diverses parties des muscles du corps. Des injections faites pour
étudier des vaisseaux autour des capsules n’ont point encore réussi. Les jeunes souris nous
ont montré de la chair digérée autour des capsules; et nous avons vainement cherché à pio-
duire le même résultat par la digestion artificielle. Parmi les nombreux jambons et échan¬
tillons de viande de porc que nous avons examinés, nous en avons trouvé un rempli de
trichines et qui avait été déclaré exempt de trichines par un médecin de campagne, et avait
les vitres, permettez-raoi cette expression; il ne craignit pas d’avoir recours aux robes
noires, et d’assigner la Faculté, lui enjoignant de tenir ses promesses et d’obéir aux injonc¬
tions de Charles IX.
Cette révolte de Riolan, qui eût été pour tout autre maître régent l’occasion d’un renvoi
du sein de la Faculté, se perdit dans la vive affection qu’on avait pour ce grand homme, dans
le respect que ses talents, sa profonde érudition et le mobile de ses passions avaient inspirés
à tous... Et nos aïeux n’en résistèrent pas moins à la pression qu’on voulait exercer sur eux.
Des architectes experts vinrent visiter la maison Évan (l’ymage sainte Catherine), destinée,
de par le roi, à la construction de l’amphithéâtre (16 avril 1608) ; André Du Laurens se
rendit lui-même sur les lieux, accompagné du lieutenant civil François Miron (13 août 1608).
Il fallut un arrêt du Parlement (18 septembre 1617) qui ordonnait que le bâtiment serait
élevé, non plus sur l’emplacement de la maison Évan, mais bien au coin de la rue des Rats,
devant le Jardin botanique, à l’endroit même de la maison du Soufflet (plan. F.)
Le 16 octobre 1617, les travaux étaient donnés par adjudication, la maçonnerie (690 1.) à
Le Mercier; la charpenterie (730 1.) à Clément; la toiture (2â0 1.) à Thomas; la plomberie
(357 1. 7 s. 6 d.) à Robert Garnier ; la vitrerie (96 1.) à Nicolas Rion, et te treillage des
fenêtres à Jacques Boulanger, qui y employa six cents deux pieds de fil de fer.
Le 20 décembre 1620, Riolan, au comble de ses vœux, disséquait dans le nouvel amphi¬
théâtre le cadavre d’une femme qui avait été pendue quelques jours auparavant.
L’histoire de ce cadavre est assez singulière. Concédé d’abord par le bourreau à Jean De
Lorme, ex-premier médecin de Marie de Médicis, maintenant médecin ordinaire de Louis XIII,
puis réclamé par la Faculté qui, seule, avait le droit de profiter de ces bonnes accasions, il
fut recherché par le doyen, retrouvé dans la maison même de ce médecin royal. De là, pro-
516
L’UNION MÉDICALE.
ainsi occasionné des accidents graves dans la famille d’un des médecins les plus distingués
et les plus honorables de Posen.
Nous avons souvent trouvé dans le jambon un autre parasite, une espèce de psorospermies,
ressemblant aux corps décrits par Miescher et Rainey, que du Barry nomme synchytrium
miescherianum, mais qui me paraît aussi de nature animale, toutefois en dehors de toute
connexion avec les trichines.
Nous avons fait de nombreux essais pour conserver des trichines à divers états; toutefois
une bonne méthode pour les préparations microscopiques reste encore à trouver, bien que
nous possédions au laboratoire déjà plus de 600 préparations microscopiques sur divers sujets
de pathologie bien conservés et que, par conséquent, nos expériences sur ce point datent de
loin.
L’histoire naturelle des trichines ayant fait le sujet de beaucoup de recherches, je ne m’en
occuperai dans ces lettres qu’aulant que ce sera nécessaire pour comprendre leur histoire
clinique qui, d’après les matériaux qui existent, peut être écrite aujourd’hui avec précision
et offre le plus grand intérêt pratique. Le diagnostic me préoccupera donc particulièrement.
Parmi les épidémies non décrites des temps passés, j’en signalerai une datant de 1839 dans
laquelle plus de AOO personnes ont été affectéses, avec une mortalité relativement peu con¬
sidérable.
J’ai consulté les anciens documents sur l’empoisonnement par tes saucisses, mais il me sera
facile de prouver que, s’il existe quelques groupes de cas qui peuvent se rapporter aux tri¬
chines, la grande majorité appartient à un tout autre et véritable empoisonnement, et je rap¬
porterai des faits de ce genre dont j’ai recueilli l’observation.
J’ai vu il y a dix-sepl ans dans une autopsie, à Paris, des filaires qui ont la plus grande
ressemblance avec nos trichines, et je discuterai la valeur de ce fait.
J’arriverai enfin à une courte discussion des moyens proposés pour le traitement, des me¬
sures prophylacliques, de l’examen de la viande de porc destiné à la vente, etc.
Voilà en quelque mots le résumé de mes éludes, ainsi que le programme des lettres que
j’aurai l’honneur de vous adresser et que je publierai, si vous n’y voyez point d’objection,
dans la Gazette médicale, dont je suis depuis nombre d’années collaborateur.
Agréez, etc. - F. Lebert.
cès-verbal, expédition d’huissier. Ce dernier se rend chez l’archiâtre, « parlant à la personne
de sa domestique, » pénètre dans les appartements, avise une porte fermée avec intention,
applique son œil à la serrure, et voit.... le susdit cadavre aux prises avec des élèves en mé¬
decine. Le maître de céans est encore couché; l’huissier le somme de se lever; le médecin
royal obéit à cette injonction, mais il refuse de livrer le cadavre, s’appuyant sur son litre
de médecin ordinaire du roi, et ne reconnaissant pour chef que le premier médecin de Sa
Majesté, qui était alors Jean tleroard. Le lendemain, seconde tentative de l’huissier, qui est
accompagné celte fois du lieutenant du prévôt et de dix-sept archers. Le cadavre est enlevé,
jeté dans une charrette, et porté triomphalement aux Écoles de la rue de la Bûcherie. La
Faculté en fut quitte pour pas mat de papier timbré, et pour six sous qu’elle donna au viator
qui avait suivi les pérégrinations de la morte, et qui l’avait retrouvée on sait où.
Au reste, mon cher ami, je ne connais rien de plus saisissant pour photographier, en
quelque sorte, les mœurs d'une époque, que ces procès-verbaux d’hommes de justice ; et
quoique l’huissier Ammonin soit passablement bavard, vous ne lirez pas sa prose sans profit
ni sans curiosité :
« L’an mil six cent vingt, le dix-septième jour de décembre, environ les cinq heures
« du soir, auroit esté présenté à moy Robert Ammonin, huissier du roy en sa court de
« Parlement, certain arrest de la court, de la part des doyen et docteurs régents de la
« Faculté de médecine, par eux obtenu, portant défenses eslre faictes au lieutenant crimi-
« nel, maistres et gouverneurs de 1 Hostel-Dieu, et à tous aultres, mesme à l’exécuteur de
U la haulle justice et ses vallets, de bailler, ne délivrer aucuns corps morts aux chirurgiens
« et barbiers-chirurgiens, sinon qu’ils ayent requesle signée du doyen de ladite Faculté, et
« scellée de leur sceau ; et, à faulle d’avoir ladite permission, a permis et permet audit doyen
L’UNlOiN MÉDICALE.
517
CHIRURGIE.
NOTE SUR LA CONTENTIOIV DE LA HERNIE OIHBILIGALE; NOETEAC PROCÉDÉ OPÉRATOIRE
APPLICABLE A L’ÉTRANGLEMENT DE CETTE HERNIE.
Par M. De MARQUAT.
Le chirurgien est bien souvent appelé à traiter des malades atteints de hernie om¬
bilicale : celte variété de hernie, comme la hernie inguinale, se rencontre à toutes
les époques de la vie, chez les enfants naissants, chez l’adulte et le vieillard ; elle est
plus commune chez la femme que chez l’homme. De toutes les hernies, c’est certai¬
nement la plus importante au point de vue de la gravité de l’étranglement, car si
elle est irréductible, l’opération de la kélotomie, dans ce cas, est tellement grave que
des chirurgiens distingués ont proposé d’abandonner les malades à eux-mêmes
plutôt que de tenter une opération le plus souvent mortelle. On comprend l’admission
de ce précepte dans la hernie très-volumineuse, mais quand elle n’a point acquis un
volume considérable, non-seulement on peut, mais on doit tenter l’opération :
d’abord c’est la seule chance de salut qui reste au malade, et, disons-le de suite,
quelquefois l’opération a réussi. Mais une chose assez curieuse, c’est que cette ma¬
ladie si grave est en quelque sorte abandonnée aux soins du bandagiste, tandis que
le chirurgien s’est livré à toutes sortes d’études anatomiques, anatomo-pathologiques
et opératoires relativement aux hernies inguinales et crurales, et que les plus grands
esprits n’ont pas dédaigné, à l’exemple de Camper, de chercher des moyens de con¬
tention pour les deux hernies que nous venons de citer ; il n’a fait aucun effort,
fructueux du moins, pour arriver à la contention, je ne dirai point parfaite, mais
convenable , de la hernie ombilicale ; ce que je dis de la contention, je le dirai éga¬
lement de la ponction. Non-seulement la contention est des plus imparfaites, mais
souvent elle est à la fois illusoire et ridicule. Qui de nous n’a vu souvent de pauvres
petits enfants, affectés de hernie ombilicale, entourés d’une sorte de barre de fer
terminée par une espèce de pelote ou de plastron qui les gêne et ne contient abso¬
lument rien, car l’appareil se déplace sans cesse et n’est en rien proportionné au
corps de l’enfant et surtout à la petite hernie qu’il doit contenir ?
« doyen faire enlever les corps qu’il trouvera avoir esté prins et emportés. Ledit arrest en
« date du 23 janvier 1615.
« Lequel doyen auroit eu advis que ce jourd’huy il auroit esté emporté une fille qui avoit
« esté exécutée à mort, au logis de M. De Lorme, médecin, sans avoir aucune permission
« suivant ledit arrest. Me requérant me transporter au logis dudit sieur De Lorme, demeu-
« rant rue Saint-Honoré, proche les Quinze-Vingts, pour faire enlever ladite fille, et ycelle
« faire porter és escholles de médecine. Ce que aurois accordé. Et pour cet effet m’auroit
« baillé ledit arrest cy-dessus datté.
« Et le lendemain, dix-huiliesme jour dudit mois et an, sur les sept heures du matin, à
« la requesle du doyen de ladite Faculté, moi, huissier, me suis transporté au domicile dudit
« sieur De Lorme, auquel lieu, parlant à une des servantes dudit sieur De Lorme, ^ laquelle
« ay faict commendemenl de par le roy de me dire où estoit une fille morte qui avoit esté
« cejourd’hui apportée en la maison dudit sieur De Lorme. Laquelle m’auroit monstré une
« grande porte proche celle du logis dudit sieur De Lorme où estoit ledit corps mort. A
U laquelle porte aurois regardé par le trou de la serrure, où aurais vu plusieurs jeunes
« hommes à l’entour d’un corps mort. A laquelle porte aurois heurté par plusieurs et
« diverses fois, et faict commandement, de par le roy, à ceux qui estoient au dedans, de me
« faire ouverture de ladite porte. Lesquels n’auroient obéy audit commandement. Lequel aurois
« réitéré par plusieurs fois, jusques à quatre et cinq fois, de manière qu’aurois* esté con-
« Irainl envoier quérir un serrurier. Lequel estant venu, aurais réitéré ledit commandement
« auxdites personnes estant au dedans de ladite porte. Et seroil survenu un homme à moy
« inconnu, lequel m’auroit dit que ledit De Lorme estoit au logis et en son lict couché, qui
« désiroit parler à moi. Et à l’inslanl serois monté en la chambre dudit sieur Ce Lorme, où
518
L’UiNlON MÉDICALE,
Ce que je dis des enfants est encore bien plus fondé quand il s’agit de femmes
adultes. En effet, maigres ou grasses, elles portent toutes le même appareil; c’est
une espèce de bouclier surmonté d’une pelote, que le plus petit mouvement déplace
et qui ne peut s’accommoder à aucun vêtement. Quand la hernie est un peu volumi¬
neuse il acquiert des proportions démesurées, et ajoutons qu’il est à peu près le
môme dans tous les cas et que, par conséquent, il ne peut rendre aucun service ; il
gêne et complique la maladie. Toutefois, je dois ajouter que j’ai trouvé quelques
bandagistes qui se sont fait une idée assez nette de la hernie ombilicale, des condi¬
tions anatomiques à remplir, et qui, mus par ces idées, ont cherché à confectionner,
soit des pelotes ou môme certains appareils susceptibles de se prêter à l’ampliation
,et au retrait de la cavité abdominale ; mais ce ne sont là encore que des essais, et
on est loin du but qu’il faudra atteindre pour arriver à contenir convenablement la
hernie ombilicale. Cette maladie n’est pas seulement sérieuse parce qu’elle expose
le malade à un étranglement herniaire très-grave, mais encore parce qu’elle amène
souvent une foule de troubles et de dérangements dans les fonctions gastro-
intestinales.
J’ai vu souvent des malades atteints de vomissements, ou de douleurs intestinales,
de dyspepsie, guérir parfaitement par la contention d’une petite hernie ombilicale.
J’ai vu, cette année, plusieurs malades dans ces conditions ; il a suffi d’un petit
appareil contentif pour voir renaître la santé et, quelquefois, l’embonpoint. Chez
les enfants, la contention des petites hernies ombilicales est très-difficile avec les
bandages herniaires ordinaires, très-facile au contraire si on se sert d’une petite pelote
comme celle que je figure ici ; il faut naturellement en avoir une en rapport avec le
volume de la hernie qu’il faut contenir. Ces pelotes ont la forme d’une petite pyra¬
mide ; elles sont faites en caoutchouc vulcanisé très-souple, elles sont remplies par
de l’air. Quand on veut en appliquer une sur un enfant, on commence par la coller
à une bandelette de diachylon bien souple assez large pour couvrir la pelote, presque
assez longue pour faire le tour du corps. Chaque jour, ou chaque deux jours, on
baigne l’enfant, et on remplace la pelote mouillée par une nouvelle. On fait sécher la
première et elle peut encore servir ; il faut donc avoir pour chaque enfant plusieurs
de ces petites pelotes, d’ailleurs d’un prix très-minime.
Ce traitement de la hernie ombilicale réussit très-bien chez les enfants. La bande-
« l’aurois trouvé au lit. Auquel ay faict commandement, de par le roy et ladite Cour, me
« délivrer ladite tille. Lequel sieur De Lorme a faict réponse qu’il avoit eu par les formes
« ordinaires de la justice le corps dont il est question, et qu’il scavait bien que depuis les
« six heures du soir que le corps avoit esté exécuté jusques à six heures du malin du jour
« suivant, la Cour n’avoit pas donné arrest contre la requeste qu’il avoit présentée au lieu-
« tenant criminel de robe courte de celle ville de Paris, qui en avoit esté juge avec mes-
« sieurs du Chastelet. A dit en outre, ledit sieur De Lorme, qu’attendant que la Cour en
« eut particulièrement ordonné, il prenoit à partie quiconque s’ingéreroit par violence ou
« aultrement de vouloir enlever ledit corps, et qu’il scavoit très-asseurément que la Cour
« est trop bien informée; qu’il a l’honneur d’être conseiller et médecin ordinaire de la per-
« sonne du roy, et est docteur d’une des célèbres Facultés de médecine de l’Europe, por-
« tant privilège des papes et des roys de professer et enseigner là et par toute la terre l’art
« et science de médecine; qu’il a l’honneur de pracliquer depuis dix-huit ans et des pères
« en fils près de Leurs Majestés ; et qu’en attendant, il respondra à la Cour du corps dont il
« est question, ayant seulement faict oster, de peur de sa pourriture, selon que l’art l’or-
« donne, les entrailles plus aisées à corrompre du ventre inférieur; résolu si la Cour, après
« congnoissance de cause, n’en ordonne aultrement, d’en faire la démonstration publique à
« quiconque de ceux de la Cour, par curiosité, ou des médecins et chirurgiens ou sages-
« femmes à qui il importe scavoir quelque congnoissance de l’anatomie, vouldront voir ladite
« anatomie.
« Protestant, en oultre, que l’arrest cy-dessus dalté ne fait rien contre luy, ne despen-
« dant en rien ny ne recognoissant aucun supérieur dans la Faculté de médecine ny aullre,
« quel qu’il soit, que le seul premier médecin du roy, après lequel immédiatement il a Thon-
L’UiNlON MEDICALE.
Ô19
lette de diachylon a le double avantage de contenir la pelote ombilicale et de
rapprocher la ligne blanche. Au bout de quelques mois, lorsque la hernie est réduite
à tres-peu de chose ou qu’elle n’a plus de tendance à sortir, je remplace la petite
pelote en caoutchouc par une petite boulette de ouate. J’ai appliqué avec le plus
grand.succès ces pelotes, rendues plus volumineuses, à la contention de la hernie
ombilicale chez 1 adulte. Grâce à ce petit appareil, il m’est arrivé depuis quelques
années de faire cesser des accidents sérieux causés par une hernie ombilicale mal
contenue. On proportionne le volume et la forme de ces pelotes au volume et à la
forme de la hernie qu’il faut contenir. Il est bien évident que dans ces conditions
nouvelles il faut que la bande de diachylon ait une largeur proportionnée à la pelote.
De plus, pour prévenir la bascule de celle-ci, il faut mettre immédiatement au-dessus
et au-dessous de la pelote une bandelette de diachylon imbriquant la première. Seule¬
ment il ne faut point donner à ces deux bandelettes ni la même longueur, ni la
même largeur que la première. Cet appareil est changé aussi souvent qu’on le désire ;
il ne gêne ni ne fatigue les malades ; il est parfaitement caché par les vêtements.
« neur d’estre couché sur Testât de Sa Majesté. Protestant en ce cas de tous despens, dora-
« mages et intérests contre quiconque passera oullre, ou entreprendra de le troubler à ceste
« occasion ou aultres semblables obtenues juridiquement.
« Auquel sieur De Lorme ay baillié en garde ledit corps, et fait défense de ne le faire
« coupper ny anatomiser, oultre ce qui a esté déjà déclaré par ledit sieur, jusqu’à ce que par
« la Cour en ail esté ordonné.
« Signé à la minute :
« De Lorme ; Tixerant ; Bodon ; Darmont, assistants.
« Ammonin.
« Et le dix neufvième jour de décembre, audit an six cents vingt, en vertu dudit arrest
« cy dessus dalté, et de certaine requeste et ordonnance apposée au bas d’y celle, en dalle
« du dix huictième jour des présents mois et an ; et à la requeste des doyen et docteurs
« régents de la Faculté de médecine, j’ai, huissier susdit, transporté au domicile du sieur
« De Lorme, assisté de M. Charles Glainssant, conseiller du roy et lieutenent du prévost de
« Tlsle de France, et de dix sept ou dix huit archers dudit sieur prévost. Auquel lieu, par-
« lant à madamoiselle sa femme, à laquelle ay monstré et signifié ladite requeste, et offert
« bailler copie. Laquelle Ta refusée. Et faict commandement, de par le roy et ladite cour,
« de me représenter le corps mort que j’avois, le jour précédent, baillé en garde audit sieur
« De Lorme, son mary. Laquelle m’a faict response qu’elle ne sçavoit où estoit ledit corps. Et
« à l’instant, aurois trouvé iceluy en un bas, façon d’écurie; duquel lieu le faisant tirer pour
« le mettre en une charrette, seroil survenu ledit sieur De Lorme, auquel aurois signifié
« ladite requeste, et baillé copie d’icelle. Ce fait, transporté ledit corps aux Escholles de
620
L'UNION MÉDICALE.
Il est bien évident que lorsque la hernie a pris un volume considérable, cet appareil
contentif est inapplicable, mais il réussit parfaitement dans les petites hernies et les
hernies d’un moyen volume chez les personnes adultes, quels que soient l’âge et
le sexe.
Je dois ajouter que le procédé que je préconise a été appliqué avant moi, avec des
pelotes différentes chez les enfants, par M. Guersant, dont l’expérience est appréciée
de tout le monde. Aux petites pelotes un peu dures qu’il employait j’ai substitué des
pelotes à air, et je les ai appliquées sur l’adulte. Et M. Blache a souvent été témoin
des bons résultats que l’on obtient par ce mode si simple de traitement.
Malheureusement, la négligence d’une part ou l’incurie expose les malades affectés
de hernie ombilicale à des accidents toujours graves et souvent mortels. Je veux
parler de l’étranglement. Je vois, chaque année, mourir une ou plusieurs personnes
à la suite de ce terrible accident. L’opération de la kélotomie dans ce cas, quand la
hernie est volumineuse, est presque toujours mortelle. Comment en serait-il autre¬
ment avec le procédé que nous mettons généralement en usage, procédé qui consiste
à ouvrir largement le sac, à lever l’étranglement? Or, comme dans ce cas la réduc¬
tion de la hernie est généralement difficile ou impossible, il en résulte que la cavité
abdominale reste constamment ouverte au contact de l’air. La mort par péritonite
est toujours ou presque toujours la suite d’une pareille opération. J’ai cherché dans
deux circonstances particulières, l’année dernière et cette année, à modifier le pro¬
cédé opératoire suivi généralement. Je dois d’abord déclarer que je n’ai point été
heureux, que mes deux malades sont morts. Cependant, plus j’y réfléchis, plus je
trouve rationnelle la conduite que j’ai suivie, et je crois fermement que l’opération,
faite dans de bonnes conditions, devra donner d’excellents résultats.
Voici d’ailleurs l’exposé succinct de ces deux opérations, que je donne, du reste,
sous toutes réserves. L’année dernière, on amena dans mon service une dame affectée
d’ascite et d’une hernie ombilicale étranglée. Je pensai qu’en faisant disparaître
l’ascite par une ponction, je réduirais la hernie. Il n’en fut rien. L’application de la
glace et l’usage intérieur de la belladone ne donnèrent aucun résultat. Je chloroformai
ma malade le lendemain de la ponction , mais la réduction fut impossible, et j’eus
alors recours à la kélotomie, que je pratiquai de la manière suivante :
La hernie avait le volume d’une grosse pomme, et elle était alors étranglée depuis
« médecine, et iceluy délivré à M” Gabriel Hardouin de Saint-Jacques , doyen de ladite
« Faculté, qui l’a receu, et m’en a deschargé envers et contre tous.
« Ce que dessus certifie avoir esté fait par moy huissier susdit, les jour et an dessus dit.
« Signé : Ammonin. »
Cette chasse aux cadavres obtenus du bourreau sans l’autorisation des Écoles n’est pas
rare dans l’hisloire de la Faculté de médecine de Paris. Votre sagacité habituelle a deviné
là-dessous la double haine de nos pères envers les chirurgiens et envers les médecins de la
cour, surtout lorsque ces derniers avaient le malheur d’être issus de l’Université de Mont¬
pellier. Aussi, relativement à la matière qui nous occupe ici, la docte mais irascible compa¬
gnie de la rue de la Bûcherie parvint-elle à obtenir, des pouvoirs constitués, des ordonnances
et des arrêts qui la tenaient seule en possession de mettre main basse sur les cadavres des
suppliciés. Et Dieu sait la ténacité, l’ardeur, la véhémence qu’elle mit à sauvegarder ses
droits incontestables qu’elle tenait des arrêts des 11 avril 1552, 7 novembre 1612, 23 avril
et 11 novembre 1615, 1" février et lA décembre 1630, 15 mars 1632, et de celui du 12 mars
1633, qui règle définitivement le mode de délivrance des cadavres des suppliciés, les droits
dus à l’exéculeur des hautes œuvres, et qui assigne le pilier des halles comme le seul endroit
de Paris où devra se faire celle distribution de chair humaine.
Des chirurgiens tels que De La ^oue, Oranger, Mauriceau, se sont vus poursuivis à
outrance, condamnés à des peines graves pour avoir osé disséquer ; et le collège de Saint-
Côme fut témoin d’un scandale inouï: il vit ses portes enfoncées par des archers, ses pro¬
fesseurs injuriés, frappés, blessés à elfusion de sang, et le corps mort qui servait aux démons¬
trations, enlevé, lacéré et porté tout en lambeaux aux Écoles de médecine (2A février 1672).
L’UNION MÉDICALE.
521
quatre jours. Je fis une seule incision qui partait du sommet de la hernie et se diri¬
geait en haut, à gauche et en dehors. Par cette incision, la peau et le tissu cellulaire
furent divisés, et j’arrivai ainsi sur le sac herniaire, qui fut ouvert dans toute
l’étendue de cette incision qui se prolongeait en haut, au delà de l’anneau, siège de
l’étranglement. Je pus ainsi constater que les désordres causés à l’intestin par l’étran¬
glement ne pouvaient pas s’opposer à la réduction des anses intestinales herniées.
Cela fait, pour fermer tout accès à l’air dans la cavité péritonéale, je passai un fil
circulairement à la base du sac herniaire, entre la peau et te péritoine, et je fermai
la cavité abdominale par une suture en bourse. La plaie extérieure fut également
réunie et pansée par un linge glycériné. Tout alla bien pendant quarante-huit heures ;
puis une péritonite survint, et ma malade succomba au bout de quelques jours. Le
résultat n’avait point été heureux ; mais il y avait, dans le fait opératoire que je viens
de rapporter, un sujet à méditation.
Après avoir réfléchi sur les conditions de la hernie ombilicale étranglée, il m’a
semblé que le procédé opératoire pouvait être perfectionné. En effet, m’appuyant sur
le fait anatomo-pathologique, à savoir : que le sphacèle de l’intestin survient géné-
ralenfient beaucoup plus tard dans la hernie ombilicale étranglée que dans les autres
hernies, je pensai alors que l’on pourrait appliquer à la hernie ombilicale un pro¬
cédé opératoire qui avait déjà été proposé et même appliqué au traitement de
la hernie inguinale, et qui consiste à lever l’étranglement sans ouvrir le sac. Je
n’insisterai pas sur les procédés à l’aide desquels on a cherché, dans la hernie ingui¬
nale, à obtenir ce résultat; seulement, je dirai que, si ce procédé opératoire est
logique dans son application, c’est certainement quand il s’agit de la hernie ombili¬
cale. Les raisons que j’invoque sont les suivantes :
1° L’opération de la hernie ombilicale telle que nous la pratiquons est, le plus
souvent, mortelle, attendu que nous ouvrons largement la cavité abdominale et
cela dans le but de réduire une masse intestinale que nous ne pouvons pas contenir
et qui se trouve exposée au contact de l’air, ainsi que la cavité péritonéale elle-
même, et que, pour cette raison, il faut absolument chercher un procédé meilleur.
2® La hernie ombilicale étranglée présente une marche moins prompte que la
hernie crurale et que la hernie inguinale, et que, par conséquent, on a moins
à craindre de voir l’intestin coupé ou ulcéré par l’anneau ombilical, qui ne présente
Il faut dire que les chirurgiens n'étaient pas restés en arrière dans ces épouvantables excès.
Car un jour, — c’était le h mars 1622, Riolan tenait lui-même le scalpel dans cet amphi¬
théâtre de son choix, du coin de la rue des Rats, — deux cents coupe-jarrets, enrôlés
évidemment par les chirurgiens, font irruption dans la salle de dissection pleine d’auditeurs,
frappent à tort et à travers, empoignent le cadavre, le déchirent en morceaux, et en empor¬
tent les débris!
Une autre fois, c’est un misérable qui suit à pas de loup un docteur régent, Gilbert Puylon,
lequel, dans la soirée du 3 mars 1673, se rendait aux Écoles. Il s’approche de lui comme
pour le consulter sur une affection héréditaire; et tout à coup, il se précipite sur sa victime
et la frappe de plusieurs coups de couteau dens la poitrine et dans le ventre. Gilbert Puylon
mourait le lendemain. L’assassin fut rompu vif; et nos aïeux eurent la bonne fortune de faire
servir son cadavre aux démonstrations des opérations chirurgicales sous la direction de Jac¬
ques Le Meneslrel.
N’espérez pas, mon cher ami, retrouver rue de la Bûcherie le théâtre anatomique de
Riolan, dont il ne reste plus la moindre trace. Cela contrariera sans doute M. Léon Le Fort,
qui, dans sa Conférence historique tenue à la Faculté de médécine de Paris, a convié les
élèves qui l’entouraient à faire un pèlerinage du côté de la rue de l’IIôtel-Colbert, et à visiter
la rotonde, les assurant que c’est dans cette rotonde que Riolan a commencé ses cours. Je
suis obligé de dire que M. Léon Lu Fort se trompe de la bagatelle de 125 ans. Car vous
verrez tout à l’heure que la rotonde actuelle, ou amphithéâtre de Winslow, ne fut élevée
qu’en \.lklx, sur l’emplacement même du bien-aimé bâtiment de Riolan, lequel fut, cette
année-là, rasé de fond en comble.
{La suite a un prochain numéro.) D' A. Chereatj.
622
L’UNION MÉDICALE.
point une vive arête comme les anneaux qui étranglent dans les hernies inguinales
et crurales, et que, par conséquent, on a moins à craindre, en levant l’étranglement
sans ouvrir largement le sac: herniaire, de voir s’établir un anus contre nature, ou
les matières intestinales tomber dans la cavité péritonéale. En raison de ces prin¬
cipes, j’ai eu occasion tout récemment d’opérer une femme forte qui entrait dans
mon service pour se faire opérer d’une hernie ombilicale étranglée depuis trois ou
quatre jours. La malade fut endormie, et le taxis ayant été pratiqué convenablement,
mais inutilement, je procédai à l’opération de la manière suivante :
La hernie avait le volume d’une grosse grenade. Je fis partir une incision du som¬
met de la tumeur, se dirigeant en haut et en dehors. Et dépassant la base de la
tumeur, cette incision n’intéressait que la peau. J’arrivai avec soin à la base de la
hernie; la partie extérieure du sac étant reconnue, j’y pratiquai une toute petite
ponction, à travers laquelle je fis glisser l’extrémité de mon doigt avec lequel je
refoulai l’intestin. Cela fait, j’introduisis une sonde cannelée, courbe, entre l’intestin
et l’anneau ombilical, et, avec un bistouri falciforme, je levai l’étranglement en faisant
en haut et en dehors une incision d’un centimètre environ. Je laissai les intestins en
place, ne voulant même point tenter de les réduire pour des raisons faciles com¬
prendre. Je réunis la plaie faite à la peau par une suture entrecoupée. L’opium fut
administré à dose fractionnée, et tout alla bien pendant vingt-quatre heures. Les
vomissements cessèrent, ainsi que tous les troubles intestinaux; la fièvre tomba, et la
malade eut une garde-robe abondante et elle rendit beaucoup de gaz intestinaux.
L’étranglement avait donc été levé ; ce fut l’avis de tous les assistants. Mais au bout
de vingt-quatre heures , de nouveaux phénomènes d’étranglement survinrent, je
crus devoir les rapporter à une péritonite; mais il n’y avait point de signes propres à
cette affection. La malade mourut, et il me fut facile de constater que la véritable
cause de la mort était due à l’étranglement herniaire qui s’était reproduit de la ma¬
nière suivante : par suite d'un travail Inflammatoire qui s’était développé dans la
cavité du sac, il était survenu un gonflement de toutes les parties et un étrangle¬
ment secondaire, et je me suis demandé si je n’avais point été la cause involontaire
de la mort en ne débridant pas assez largement. Je crois que c’est là la condition du
succès, et, à la première occasion, j’aurai recours au même procédé opératoire; mais
je lèverai l’étranglement moins timidement que je ne l’ai fait, et peut-être serai-je
plus heureux. Il peut paraître au premier abord illogique de préconiser un procédé
opératoire qui n’a point réussi entre mes mains; mais je ferai observer qu’en pré¬
sence de l’insuffisance des moyens que nous employons pour combattre la hernie
ombilicale, il y a lieu de chercher dans une autre voie des moyens plus efficaces, et
qu’en médecine opératoire on ne peut pas juger de l’efficacité d’un procédé par un
seul fait. L’opération la plus mal conçue et la plus mal exécutée peut réussir, tandis
qu’une opération rationnelle échoue. C’est beaucoup de réussir en chirurgie; mais il
ne faut pas dédaigner d’étudier les moyens rationnels nouveaux dans leur applica¬
tion, quand ils ont pour but de combattre une maladie presque fatalement mortelle.
IMPORTATION DU CHOLÉRA DE FRANGE A NEW-YORK EN 1865.
La contagion du choléra est aujourd’hui la question dominante, comme en témoigne hau¬
tement la conférence sanitaire internationale actuellement réunie à Constantinople. En la
plaçant en tête de son programme, le prochain Congrès médical de Strasbourg n’accuse pas
moins cette préoccupation générale des esprits qui s’est manifestée dès 18à9 et n’a fait
qu’augmenter depuis. Enfin la dernière épidémie, par les circonstances de son début surtout,
l’a placée partout à 1 ordre du jour. Celle du traitement lui est même subordonnée, et il
serait illogique de s’y tenir absolument après tous les vains efforts mis tant de fois en évi¬
dence; d’autant plus qu’elle est implicitement contenue dans celle-ci. Que la contagion soit
résolue, et il y aura moins à s’occuper de guérir cette fatale maladie que de la prévenir.
Vers cette solution nécessaire, indispensable, doivent donc tendre tous les efforts. Déjà les
L’UISION MÉDICALE.
Ô23
documents pour et contre apportés à cette œuvre sont nombreux ; mais c’est surtout à choi¬
sir, à colliger les plus décisifs que chacun doit s’appliquer. Nous extrayons, à cet effet, du
Boston med. and sur g. Journal les détails suivants sur l’apparition du choléra dans le port
de New-York en 1865, d’après le rapport officiel de M. le docteur Swinburne, médecin du
port.
« V Atlanta, navire-poste anglais en fer, partit de Londres le 10 octobre avec un charge¬
ment de marchandises et AO passagers. L’état sanitaire de Londres était alors parfait. Arrivé
le 11 au Havre, où il resta seulement un jour, il embarqua 56ù nouveaux passagers, la plu¬
part Suisses, ayant tous passé par Paris où, sauf quelques exceptions, ils séjournèrent quel¬
ques heures ou plusieurs jours, alors que le choléra y sévissait avec intensité. Deux familles
allemandes en faisant partie étaient restées un jour dans cette capitale, à l’hôtel Ville de
New-York, et cinq jours au Havre dans ceux du Veissen Lamm et Hullgarder Hof. Des
émigrants arrivés quelques jours avant dans ces derniers hôtels étaient tombés subitement
malades et avaient été envoyés à l’hôpital par leurs consuls.
Ce navire, parti le 12, eut dès le lendemain un décès de choléra à bord, sur un petit enfant
de la famille venant du Veissen Lamm. Cinq autres décès survinrent les lli, 16, 18, 19 et 22
dans celle qui avait habité celui à'HuUgarder Hof. Le 22, un de leurs amis du même hôtel,
logé aux secondes, était atteint et succombait le 2Zt. Le 28, un premier cas se montra aux
troisièmes, où 3 émigrants de Londres furent atteints et guérirent.
A l’arrivée de VAilatita, le chirurgien déclara 60 cas de choléra et 15 décès survenus pen¬
dant la traversée ; 2 décès survinrent dans le port, et des 42 malades envoyés à rhôpilal de
la marine, du 6 au 19 novembre, 6 succombèrent, ce qui fait un total de 102 cas et 23 décès.
Dès le premier cas, la maladie présenta les symptômes pathognomoniques du choléra asia¬
tique, et quoique la mortalité ait été comparativement faible, la mort arrivait en vingt-quatre
et même douze heures.
VHermann, parti en même temps du Havre, arriva le 26 novembre au port de quarantaine
avec 7 décès, h enfants et 3 adultes. Les premiers étaient morts de diarrhée et d’inanition,
les autres d’affections aiguës. Il est remarquable pourtant que le premier décès fût un enfant
dont la mère avait succombé en trente-six heures à Hullgarder Hof, au Havre, très-proba¬
blement au choléra, suivant le rapport de &e& parente.
Le CeUa, steamer de la même ligne, arriva le 20 du Havre avèc 360 passagers de même classe
et du même pays, sans aucun cas de maladie ni de mort pendant sa traversée.
Le Mary-Ann, navire américain, parti du Havre le 25 octobre, arriva le 12 décembre
avec 5 décès, dont 4 du choléra survenus les 28 octobre, 3, 4 et 5 novembre, après un à
deux jours d’invasion, d’après le rapport du capitaine. Ainsi, sur un petit navire avec un
pont de six pieds de haut à peine, encombré de passagers, sans soins préventifs, le fléau
s’éteignit spontanément, et un parfait état de santé régna à bord durant les trente jours de
traversée qui suivirent.
Le Harpswell, parti le 28 octobre, perdit 7 enfanls durant sa traversée sans aucun cas de
choléra. Deux autres navires, VEurope et Y America, avec des passagers venant directement
de Paris, en furent également exempts.
La transmission du choléra de Paris au Havre, admise par tout le monde, est démontrée
par ce fait que les listes de passagers des navires précédents, moins le Cella, portaient des
noms de malades envoyés à l’hôpital au Havre par les autorités.
Aucune disposition n’existant à New-York à l’arrivée de V Atlanta pour lui faire subir une
quarantaine rigoureuse, il fut immédiatement envoyé et isolé dans la baie basse, le chirur¬
gien du navire changé, et dès que l’hôpital fut disposé et dix jours de quarantaine écoulés
après le dernier cas, tous les malades y furent transportés sans distinction, tous les bagages
des passagers furent ouverts et aérés, le linge lavé et les lits et tous les effets soumis à des
fumigations avec le mélange suivant :
Oxyde de manganèse. • • . )
Sel commun très-humide. . > 1 partie sur 4 ââ.
Acide sulfurique . )
La production du gaz est si abondante avec ce mélange qu’il y a danger de se brûler pour
celui qui exécute cette fumigation. «
Sans relater ici les réflexions de l’auteur sur les quarantaines, il est en contradiction ma¬
nifeste pour en soutenir l’institution en disant que la maladie n’est pas dans le vaisseau,
mais parmi les passagers. Leur isolement dans ce cas, leur dissémination est le seul moyen
rationnel, logique à employer, car on peut espérer ainsi d’en préserver au moins quelques-
524
L’UNION MÉDICALE.
uns. Autrement c’est les sacrifier volontairement et faire pour les hommes contaminés ou
soupçonnés de l’être ce qu’on fait aujourd’hui des bêtes frappées par le typhus contagieux ou
soumises i\ son influence ; l’abatage en grand. Réduite à ces termes, la question des qua¬
rantaines se résout d’elle-même.
P. Garnier.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICO-PRATIQUE DE PARIS.
Séances des 8 et 22 janvier 1866. — Présidence de M. Homolie.
Sommaire. — Rapport de candidature. — Médication arsenicale. — Discussion sur le traitement des
fièvres intermittentes par les préparations d’arsenic. — Présentation d’instrument : Nouveau
cathéter à dard pour l’opération de la taille.
La parole est à M. Perrin pour la lecture du rapport suivant :
Messieurs,
M. le docteur Hipp. Barella, médecin à Marche-les-Ecaussinnes (Belgique), vous a adressé,
h l’appui de sa candidature au titre de membre correspondant de votre Société, un certain
nombre de publications faites par lui dans ces dernières années, et enlie autres quatre mé¬
moires intéressants sur l’emploi thérapeutique de l’arsenic. Ces mémoires portent les titres
suivants :
1“ De la médication arsenicale dans les fièvres intermittentes ;
2” De la médication arsenicale dans les névralgies;
3* De l’arsenic dans l’herpétisme;
4° De l’emploi de l’arsenic dans diverses maladies internes.
Notre confrère nous apprend, en même temps, qu’il est à la veille de faire paraître un cin¬
quième mémoire sur l'emploi externe de l'arsenic, mémoire qui serait lui-même suivi Irès-
prochainement d’un sixième et dernier travail sur les effets physiologiques de l’arsenic, avec
accompagnement d’une note sur les eaux minérales arsenicales.
Vous le voyez, Messieurs, notre confrère belge ne se propose rien moins que de publier
un traité complet sur l’emploi thérapeutique de l’arsenic, ce qui lui sera facile, comme il
nous l’écrit lui-même d’avance, puisqu’il n’aura qu’à remanier quelque peu ces mémoires et
à les réunir ensuite en un seul volume.
Nous désirons, pour notre compte, que cette publication complète ne se fasse pas trop
longtemps attendre, et que bientôt elle vienne utilement se placer dans la bibliothèque des
praticiens, à côté d’une élude semblable qu’un médecin français, le docteur Millet, de Tours,
vient de mettre au jour, et que la Société centrale de médecine du Nord a, il y a deux ans,
honoré d’une médaille d’or.
Nous pourrons ainsi comparer avec profit pour la pratique le mérite respectif de deux
essais de thérapeutique spéciale fort intéressants, et entrepris simultanément par deux mé¬
decins complètement étrangers l’un et l’autre, aussi bien par leur éducation médicale que
par le pays qu’ils habitent.
Nous n’étendrons pas les limites de ce rapport jusqu’à analyser les quatre mémoires qui
vous ont été adressés par M. Barella sur la médication arsenicale. Nous nous bornerons à
vous entretenir, et encore brièvement, de celui qui est sans contredit le plus important de
tous, et qui a trait, on le pressent d’avance, à l’emploi thérapeutique de l’arsenic dans les
fièvres intermittentes, comme succédané du sulfate de quinine.
De l’aveu de l’auteur, ce travail n’est guère et ne pouvait être qu’une esquisse historique
et critique de la thérapeutique arsenicale dans les fièvres intermittentes. « La raison en est
bien simple, dit-il avec franchise, je n’habite point une localité à fièvres; les fièvres inter¬
mittentes sont très-rares ici et généralement très-bénignes. Elles cèdent souvent sans faire
de traitement, par la seule expectation; d’autres fois, un'vomi-purgatif ou de faibles doses
de sulfate de quinine en ont raison. Qu’aurait pu prouver l’emploi de l’arsenic contre des
fièvres qui cèdent en ne faisant ou en faisant si pep que rien. »
Quoi qu’il en soit, et précisément peut-être à cause de la situation indifférente de notre
confrère dans le débat en question, nous pouvons affirmer que M. Barella a traité son sujet
avec une juste, saine et fidèle appréciation des faits. Ces faits, il les a empruntés aux obser-
L’UNION MÉDICALE.
525
valeurs de tous les pays, et c’est après les avoir mûrement pesés et comparés qu’il leur
assigne une valeur clinique définitive. Or, il faut l’avouer, de la lecture attentive de la plu¬
part d’entre eux il résulte bien clairement, pour tout esprit impartial, que rien n’est mieux
établi en thérapeutique que les propriétés fébrifuges de l’arsenic, et que si l’emploi de celle
substance, malgré l’autorité si recommandable deFowler, de Richard Pearson, de Foderé,
de Desgranges, etc..., ne s’est pas davantage généralisée dans sa pratique, cela tient à ce
qu’elle continue encore malheureusement à inspirer à bon nombre de praticiens la répu¬
gnance involontaire dont Sénac lui-même ne pouvait se défendre quand il écrivait ces mots ;
« Eoque (l’arsenic) sunt plurimæ febres devictæ sed ægri in phthisim mortui delapsi sunt. »
J. Franck lui-même, renchérissant sur Sénac, s’exprimait ainsi : « Forcé, pour ainsi dire,
par les élèves qui suivaient la clinique de Vilna, en 1810, nous avons traité trois malades
par l’arsenic, sans résultats avantageux et, Dieu en soit loué! sans accidents. Maintenant, nous
sommes convaincus, et ce n’est point une opinion nouvelle, que l’on peut guérir les fièvres
intermittentes avec ce poison, mais en tuant les malades. »
Cette proscription injuste, plutôt instinctive que raisonnée, ou encore de la nature de
celle de Savonarole au xvi' siècle, qui, tout en reconnaissant l’efficacité du remède, n’osait,
disait-il naïvement, l’employer, propter vulgus; cette proscription injuste, dis-je, fut com¬
battue par M. Boudin avec courage et conviction. A ce médecin appartiendra sans nul doute
l’honneur d’avoir, dans ces dernières années, réhabilité, en France et ailleurs, un médica¬
ment injustement dénigré, et dont cependant on aurait pu croire la cause gagnée depuis
longtemps, depuis surtout les remarquables travaux de Fodéré, qui, dès 1810, avait tant
contribué à en vulgariser l’emploi interne. On peut affirmer, en effet, sans crainte d’être
démenti, qu’on n’a rien ajouté, depuis ce médecin, aux judicieuses appréciations qu’il a
émises à celte époque sur l’usage clinique de cette substance, comme médicament fébrifuge.
En reprenant, trente ans plus lard, la défense de l’arsenic, à tort oublié, M. Boudin a rendu
un véritable service à la science et aux malades ; seulement, nous lui reprocherons de s’être
montré injuste envers le quinquina qui, en réalité, a fait ses preuves dans une mesure bien
autrement imposante que l’arsenic. D’autre part, notre confrère M. Barella, et bien d’autres
avec lui, il faut le dire, et notamment M. Millet, que nous avons cité plus haut, se sont
peut-être laissé quelque péu. éblouir par les faits sans nombre rapportés par M. Boudin à
l’actif des préparations arsenicales comme antifébriles. Il ne s’agit pas aujourd’hui, qu’on le
sache bien, tant de multiplier les observations que de peser celles que les archives de
la science possèdent déjà. Les milliers de faits, par exemple, qui appartiennent à M. Boudin,
si on voulait les discuter sévèrement, ne résisteraient probablement pas à une critique du
meilleur aloi. Si M. Barella y avait sérieusement songé, il aurait probablement été de notre
avis; il se serait rappelé que, de tous les moyens curatifs et prophylactiques de la fièvre
intermittente, il n’en est pas de meilleur que la soustraction des malades à l’influence des
miasmes paludéens; qu’il n’y a rien de préférable au changement d’air et de lieux pour ceux
que des fièvres rebelles poursuivent; que les militaires qui partent d’Alger, renvoyés en
France par centaines, comme atteints de fièvres réfractaires, guérissent quelquefois dans la
traversée ou à peine débarqués à Marseille. Or, s’il en est ainsi, ne pourrait-on pas alors
trouver, dans le seul éloignement des malades des lieux fébrigènes, le secret magique de ces
milliers de guérisons opérées par M. Boudin, à l’hôpital de Marseille, et par M. ’V^érignon,
à l’hôpital d’Hyères, et trop exclusivement peut-être attribuées, par les médecins, à l’emploi
de l’arsenic? Celte opinion ne deviendrait-elle pas très-probable si nous afoutions que, sur
31 malades traités par M. Verignon, ce médecin en a guéri 21 après une seule et unique
dose d’acide arsénieux, 3 milligrammes seulement? L’observation suivante, qui nous est per¬
sonnelle, confirmerait au besoin pleinement notre manière de voir.
Dans le mois d’août 1850, nous avons été consulté par un jeune artilleur revenu de l’ex¬
pédition de Rome, et qui, pendant près d’un an, a eu la fièvre quarte en Italie. On lui avait
dix fois, et inutilement, coupé celte fièvre à l’aide du sulfate de quinine. Renvoyé en France
avec un congé de convalescence, la fièvre persistait encore quinze jours après son retour
dans ses foyers. Nous nous proposions d’administrer l’acide arsénieux chez ce malade saturé
de quinine, et profondément imprégné de la cachexie paludéenne, quand, par suite de cir¬
constances indépendantes de sa volonté et de la nôtre, nous fûmes obligé de différer le trai¬
tement de quelques jours. Qu’arriva-l-il? c’est que la fièvre disparut d’elle-même, et, cinq
mois plus lard, celte guérison spontanée ne s’était pas encore démentie.
Eh bien, nous n’hésitons pas à l’affirmer, M. Boudin, parmi ses innombrables guérisons,
compte une foule de cas analogues à celui-ci, et dans lesquels l’arsenic n’a été pour rien
dÿns le résultat obtenu. Est-ce à dire que nous n’admettons, en aucun cas, les bons effets de
326
L’UNfON MÉDICALE.
l’acide arsénieux comme fébrifuge^ Pas le moins du monde. Seulement, nous demandons
pour l’avenir aux expérimentateurs plus de rigueur dans l’observation, et surtout qu’ils
s’informent avec soin, chez tout malade qu’ils voudront soumettre au fébrifuge arsenical :
1“ depuis combien de temps la fièvre existe; 2° dans quelle contrée elle a été contractée;
3“ quel traitement le fébricitant a déjà subi ; 4° et, enfin, si le traitement par l’arsenic
qu’on se propose d’employer coïncide avec l’éloignement ou non du malade des lieux où il
avait contracté la fièvre.
Mais heureusement qu’en dehors des faits de M. Boudin, et sur lesquels, au nom de la
méthode scientifique, il convient de faire des réserves sérieuses, il en est une foule d’autres
appartenant à des médecins de tous les pays, et que M. Barella a fidèlement rappelés dans
son travail, qui ne permettent pas de contester un seul instant les bons effets des prépara¬
tions arsenicales dans les fièvres intermittentes. Ce qui reste à élucider, comme il le dit lui-
même, ce sont les indications cliniques de leur emploi, selon l’espèce de fièvre à combattre,
sa forme, sa durée, son lieu d’origine, etc., etc... Il est enfin une dernière question non
moins importante à débattre, car de sa solution définitive dépend la vulgarisation encore
à venir des préparations arsenicales parmi les malades et les médecins. Nous voulons parler
de la cachexie arsenicale qui a tant effrayé les médecins prudents ou timorés, et qui, en
même temps, a véritablement servi à souhait les projets à.' attaques des adversaires de l’arse¬
nic. Existe-t-il une véritable cachexie arsenicale? L’emploi prolongé de l’arsenic est-il
capable chez un malade de déterminer une sorte d’empoisonnement chronique, latent, dont
le danger, à un moment donné, peut tout à coup éclater, ou encore se traduire par des acci¬
dents morbides protéiformes conduisant perfidement et lentement les malades au tombeau?
Nous n’en croyons rien. Avec M. Barella, nous pensons que les préparations arsenicales
n’offrent pas plus de danger, maniées toutefois avec méthode, qu’une foule d’autres médica¬
ments héroïques de notre matière médicale, et, entre autres, que le sublimé corrosif, vulga¬
risé au dernier siècle par Van Swieten. Les expériences tentées sur les animaux ont d’ail¬
leurs démontré que les poisons ne s’emmagasinent pas dans l’économie, comme les partisans
de la cachexie arsenicale sembleraient le croire. Les travaux récents de M. L. Orfila, neveu
du célèbre toxicologiste de ce nom, sur l'élimination des poisons , ont démontré que quinze
jours après l’administration de l’acide arsénieux ou du sublimé, il n’est plus possible de
retrouver ce corps dans l’économie, et que si l’analyse chimique révèle leur présence, c’est
que cette présence est le résultat d’une ingestion nouvelle et plus rapprochée. La cachexie
arsenicale n’est donc en aucune manière à redouter, et le moyen proposé par M. Hannon,
de Bruxelles, pour la combattre, devient ainsi une véritable superfétation. Vous n’ignorez
pas, Messieurs, que pour M. Hannon , l’acide arsénieux, introduit dans l’estomac, se trans¬
forme en arsénite de soude, et que, facilement absorbé en cet état, il passe dans le système
veineux abdominal, où il se transforme en arsénite calcique. Une fois ce corps insoluble
formé, il est transmis au foie par la veine porte qui le rejette en partie dans le sang et le
sécrète en partie dans la bile; déversé dans l’intestin, l’afsénile calcique devient, en présence
du chlorure de sodium, de l’arsénite sodique qui s’absorbe de nouveau et entretient ainsi
un état d’empoisonnement permanent en redevenant arsénite calcique. Ces phénomènes se
reproduisant, ajoute M. Hannon, aussi longtemps que l’arsénite calcique ne rencontrera pas
dans la masse du sang un corps avec lequel il pourra former une combinaison tellement
soluble que son élimination ne se fera plus par le foie, mais par les reins ou par la peau. Ce
corps, d’après M. Hannon, est le sel ammoniac ou chlorure ammonique, lequel forme avec
l’arsenic un sel double, le chlore ammonite d’arsénile de chaux, très-soluble et très-rapide¬
ment éliminé. Nous nous contenterons de rapprocher de la théorie chimique de notre con¬
frère de Bruxelles le résultat positif des expériences dues à M. L. Orfila, que nous avons
rappelées tout à l’heure, pour rassurer tout le monde et mettre à même chacun de vous de
conclure sans hésitation.
Nous ne vous dirons rien, comme nous vous l’avons fait pressentir au commencement de
ce travail, des trois autres mémoires de notre laborieux confrère de la Belgique. Tons les
trois sont écrits et conçus dans le même esprit de vérité historique et de saine appréciation
des faits que celui qui vient d’être trop rapidement analysé devant vous. Si ces travaux ne
sont, au fond, que des esquisses historiques et critiques sur diverses faces d’une médication
qui n’est pas encore acceptée sans hésitation par tout le monde, on ne saurait trop encou¬
rager ceux qui font tous leurs efforts pour contribuer à faire mieux connaître un agent thé¬
rapeutique qui compte des succès importants dans une foule de maladies dans lesquelles les
médications les plus rationnelles ont souvent échoué. Comme le dit notre confrère, la médi¬
cation arsenicale, décriée avec injustice par les uns, exaltée avec emphase par les autres, ne
L’UNION MÉDICALE.
527
niérite « ni cet excès d’honneur ni celte indignité. » Espérons que tôt ou tard elle prendra
dans la matière médicale le rang distingué auquel elle aurait droit dès à présent de pré¬
tendre.
M. le docteur Barella appartient à l’élite des jeunes et laborieux médecins de la Belgique,
membre actif de plusieurs Sociétés savantes, et entre autres de la Société des sciences mé¬
dicales de Bruxelles, il est digne à tous égards de prendre rang parmi nos membres corres¬
pondants. Par ces motifs, nous avons l’honneur de vous proposer de déposer honorablement
dans vos archives les travaux dont M. Barella vous a fait hommage, et de décerner à ce
confrère étranger le diplôme de membre correspondant.
Conformément aux conclusions du rapport et après dépouillement du scrutin, M. le doc¬
teur Barella est élu membre correspondant de la Société médico-pratique de Paris.
M. SiMONOT demande la parole, à l’occasion du rapport qui vient d’être lu, pour appuyer
l’opinion émise par M. Perrin concernant l’influence du changement de lieu sur la guérison
spontanée de fièvres intermittentes jusque-là rebelles. Il a eu l’occasion de voir expérimenter
la médication arsenicale sur une assez large échelle à l’hôpital maritime de Rochefort, loca¬
lité où la fièvre intermittente existe à l’état endémique. Cette médication lui a paru tout à
fait insuffisante, et il y aurait, selon lui, faute impardonnable à en user dans les fièvres
pernicieuses. Il croit toutefois devoir faire des réserves sérieuses en faveur de cette même
médication dans le cas de fièvres anciennes amenant à leur suite une véritable cachexie. Les
préparations arsenicales, en pareil cas, constitueraient vraisemblablement un excellent mo¬
dificateur et reconstituant de l’économie. Il demande, en terminant, s’il n’existe pas des
travaux cliniques faits dans l’ordre d’idées qu’il indique.
M. Perrin répond à M. Siraonot qu’il a eu l’honneur de lire devant la Société, il y a
treize ans, un travail sur la valeur thérapeutique des préparations arsenicales dans le traite¬
ment des fièvres intermittentes, dans lequel il a précisément résolu les points qu’il soulève
dans le sens qu’il indique lui-même. Les deux conclusions suivantes qu’il emprunte au travail
en question en feront foi :
1“ L’administration des préparations arsenicales doit être spécialement réservée aux cas
de fièvres rebelles, invétérées, et dont le sulfate de quinine n’a pu prévenir le retour.
Il semble que leur puissance d’action, puissance très-incertaine dans les fièvres simples et
de date récente, soit en raison du degré de cachexie paludéenne dont les malades sont im¬
prégnés, et aussi de l’insuffisance constatée du sulfate de quinine;
2° C’est faute d’avoir reconnu celte différence capitale dans le mode d’action des prépa¬
rations arsenicales que les praticiens restent encore aujourd’hui complètement divisés sur
la réalité de leurs propriétés fébrifuges.
M. Homolle rapporte avoir donné ses soins à un homme venant de Rochefort, et qui,
après avoir présenté des accidents d’aspect typhoïde, fut guéri par l’usage du sulfate de qui¬
nine. Il est à remarquer que les symptômes de la fièvre intermittente ne se sont manifestés
qu’après le départ du malade de Rochefort.
M. SiMONOT : Il arrive quelquefois, en effet, que, pendant le séjour dans un pays où
la fièvre intermittente est endémique, l’intoxication, quoique produite, reste latente et ne se
manifeste qu’après le départ des sujets pour une autre contrée.
C’est ainsi que M. Simonot a eu l’occasion de donner des soins à une femme venant d’Es¬
pagne, et ayant contracté là une fièvre intermittente qui tarda pour se déclarer jusqu’à son
arrivée à Paris. Dans ce cas, les préparations quiniques restèrent sans effet, mais on eut
raison des accidents par l’emploi des toniques et des ferrugineux.
• M. Perrin : On comprend qu’un malade qui a subi l’influence de miasmes paludéens
n’échappe pas à cette influence dès le moment où il quitte le lieu où l’intoxication s’est pro¬
duite. Contre des fièvres contractées en Touraine, MM. Bretonneau et Trousseau ont admi¬
nistré largement les préparations quiniques, et ont observé que les individus atteints ne
guérissaient qu’après un long séjour hors du pays.
M. Adbron ajoute que des fièvres intermittentes contractées dans un lieu où cette affec¬
tion est endémique peuvent disparaître pour un temps fort long, pour se manifester de nou¬
veau après plusieurs années en affectant un type d’autant moins nettement caractérisé,
que les accidents tertiaires remontent à une date plus reculée.
M, Simonot : Dans les pays à fièvre, il n’est pas rare de voir au septénaire, ou à un mul¬
tiple du septénaire, l’accès se présenter d’une manière très-nette. On doit aussi reconnaître
528
L’UNION MÉDICALE.
que la fièvre inlermiltente reste latente moins longtemps, suivant les aptitudes individuelles.
M. IIOMOLLE fait remarquer que le type intermittent dans les maladies devient à Paris de
plus en plus fréquent.
M. Adbrün signale comme cause de ce fait les grands remaniements de terrain qui s’opè¬
rent dans Paris depuis quelques années.
M. Mercier rappelle que vers 1838, on a fait l’observation que les accidents intermittents,
beaucoup plus rares à la vérité gu’aujourd’hui, coïncidaient presque toujours avec le perce¬
ment d’égouts dans les quartiers habités par les malades.
M. SiMONOT croit devoir insister sur l’activité d’influence que présentent à cet égard les
remaniements de terrains. Si dans une localité on fait un bassin à flots, un tunnel, des
chambres d’emprunt, etc., cela suffit, on le sait, pour engendrer dans la population la fièvre
intermittente; et alors les fièvres continues elles-mêmes affectent dans leurs exacerbations
une périodicité plus ou moins nettement tranchée.
M. Mercier demande la parole pour présenter à la Société un cathéter h dard destiné à
faciliter l’opération de la taille, et avec lequel il a pu pratiquer l’extraction d’un calcul de
120 grammes.
A ce propos, M. Mercier ajoute que les auteurs décrivent entre le rectum et. la région
membraneuse de l’urèthre un espace triangulaire rempli de tissu adipeux. Or, la région
membraneuse est constamment appliquée sur le rectum sans qu’il existe entre ces deux
organes d’interstice pour loger un coussinet graisseux. C’est en vertu de celle disposition
qu’on est si exposé dans la taille périnéale à perforer le rectum. Il convient donc mieux,
lorsqu’on pratique celle opération, de dilater que d’inciser le col de la vessie.
M. Maisonneuve partage l’opinion de M. Mercier, et rappelle que M. Denonvilliers a
démontré que la prostate est isolée des plexus veineux qui l’entourent, et qu’on est à l’abri
des accidents consécutifs à la lésion de ces plexus tant que l’ins.lrument agit sur le tissu
même de la prostate.
Comme M. Mercier, M. Maisonneuve a remarqué qu’il n’existait pas entre le rectum et la
vessie d’espace triangulaire, et c’est sur celle uolion anatomique que reposent les avantages
de la taille rectale qu’il a préconisée.
M. Mercier : Personne n’a dit que le contact entre la vessie et le rectum est indissoluble.
On a décrit entre ces deux organes une cloison celluleuse, tandis qu’en réalité il existe. là
une continuité, une fusion de tissu, un V aponévrolique, qui rend très-difficile l’isolement
des deux surfaces.
Le Secrétaire annuel , D' CollineAU.
Par décret rendu sur la proposition du ministre de l’intérieur et d’après la présentation
faite par la commission supérieure de l’Orphelinat du Prince Impérial, le docteur Laloy, mem¬
bre du comité du 19® arrondissement de Paris, a été nommé chevalier de l’ordre impérial de
la Légion d’honneur.
NÉCROLOGrlE. — NOUS apprenons la mort de M. le docteur Pénard, ancien chirurgien en
chef de l’hospice de Versailles, président honoraire de l’Association médicale de Seine-et-Oise,
chevalier de la Légion d’honneur, décédé dans sa 70® année.
M. le docteur Berigny nous adresse à l’instant la note suivante :
« Nous venons d’enterrer aujourd’hui M. Pénard (oncle), enlevé à l’âge de 70 ans, après
six jours de fièvre pernicieuse. L’église pouvait à peine contenir l’affluence de ses clients et
amis qui ont bien voulu le conduire à sa dernière demeure.
« Il est vrai qu’aucune existence de médecin ne peut être entourée d’une plus grande
çonsidéralion, autant sous le rapport du caractère, des plus modeste et honorable, que sous
celui d’une grande expérience. Sa mort est donc pour le Corps médical une véritable perte. »
— Dans la note consacrée à M. le docteur Parchappe, il a été dit par erreur que notre
regrettable confrère avait été 1 architecte de l’asile Saint- Yon, à Rouen, vieil établissement
qu’il est au contraire question de démolir. C’est l’asile de Quatremares qu’il fallait dire, dont
M. Parchappe a donné les plans et dont il a fait un des plus beaux établissements de l’Europe.
.. _ _ Le Gérant, G. Richelot.
Paris. — Typogiaphie FÉux Maltestb et C«, me des Deux- Porte»-Salnt-Saiiveur, 22,
L’UNION MÉDICALE.
NOTICE sur le VIN DE BUGEAED
AU aumauiNA et au cacao combinés.
La difficulté d'obtenir la tolérance des voies di- On le prescrira avec succès dans les maladies qui
gestives pour le quinquina et les amers en général, dépendent de l’appauvrissement du sang, dans les
est un écueil en thérapeutique qui a fait, plus d’une névroses de toute sorte, les flueurs blanches, la
fois, le désespoir des praticiens- Mais depuis l’in- diarrhée chronique, les pertes séminales involon-
troduclion dans la matière médicale, de la combi- taires, les hémorrhagies passives, les scrofules,
naison nouvelle dite iln tonE-nntritir, où le les affections scorbutiques, lApériodeadynamique
cacao se trouve intimement uni au quinquina, pour des fièvres typhoïdes, les convalescences longues
en tempérer l’astringence, cet inconvénient est to- et difficiles , etc. 11 convient enfin d’une manière
talement conjuré, et l’estomac le plus impression- toute spéciale aux enfants débiles, aux femmes dé-
nable n’est plus offensé par le contact du tonique licates et aux vieillards affaiblis par l’âge et les
par excellence. infirmités.
Cette préparation, adoptée par les médecins les La préparation de ce Vin exige pour la dissolu-
plus distingués de la France et de l’étranger, et pa- tion du cacao des appareils spéciaux qui ne se
tronnéepar la presse médicale de tous les pays, est trouvent point dans les officines. 11 ne faut donc
définitivement entrée dans le domaine de la pra- pas croire qu’on obtiendrait le même produit en
tique journalière, où elle a pris la place de toutes formulant simplement du quinquina et du cacao in-
les autres préparations de quinquina, en usage dans corporé au vin d’Espagne. Pour être sûr de l’au-
le passé. thenticité du médicament, il importe de le prescrire
Les propriétés du vin t<mi-nutrltlf de Bu- sous le nom de VIN DE BUGEAUD.
genud, préparé au Vin d’Espagne, étant celles —
des toniques radicaux et des analeptiques réunis, Dépôt général chez LEBEAULT, pharmacien, rue
ce médicament est merveilleusement indiqué dans Réaumur, 43, et rue Palestro, 27 et 29, à Paris. —
tous les cas où il s’agit de corroborer la force de Chez DESLANDES, pharmacien, rue du Chercbe-
résistance vitale et de relever la force d’assimilation Midi, 5 ; — et dans les principales Pharmacies de
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berg-Decorder ; Namur, Racot ; Termonde, Jassens ; Verviers, E. Chapuis ; Alos, Schaltin ;
Gand, Puis ; Bruges, Daëls; Oslende, Kokenpoo; Courlrai, Bossaert; Tournai, Sykendorf;
Mons, Carez; Boussu, Brouton; Charleroi, Perkaux; Roux, Petit; Marchiennes, Pourbaix;
Châtelet, Depagne; Quatrebras (près Charleroi), Demanet; Fleurus, Ceresia; La Planche,
Dethy; Spa, Schaltin.
hollande: Amsterdam, Uloth; La Haye, Renesse; Rotterdam, Cloos.
SUISSE : Genève, Suskind; Fol et Brun ; Weiss et Lendner; Bâle, d' Geiger; Berne, Wild-
boltz; Fribourg, Schmitt-Muller ; Neuchâtel, Jordan; Por.-'entruy, Ceppi.
ANGLETERRE : Londres, Jozeau, Hay-Market, /i9. — Chester, Georges Shrubsole.
ESPAGNE : Madrid, Borell.
ITALIE : Naples, Leonardo.
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à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
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Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
L’UNION MÉDICALE.
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phosphite de chaux. — Pilules d’iiypophosphite de
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minue, l’appétit augmente, les forces reviennent,
les sueurs nocturnes cessent, et le malade jouit
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terne; Bordeaux, Nantes, Toulouse, dans les suc¬
cursales de la Pharmacie centrale.
EAUX SULFUREUSES DE CAUTERETS
(Sources de La Raillêre et de César).
« Ces eaux, même après un an d'embouteillage
» m'ont fourni tous les signes d'une bonne con-
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Phthisie tuberculeuse , Asthme , Maladies de la
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L’observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiquescommeemmé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les
agents thérapeutiques de la même classe.
Un savant et consciencieux observateur, M. le
docteur Marrotte, a particulièrement étudiél’Apiql
I J)RAGEES . 1
■ Jt>;AlJLACTATE »Ë
■ LA‘BOITt. €C %*^LA%BOn( ■
i^isiironvées par l’Acadéniic impériale
de médecine. — Le Rapport académique et de
nombreuses expériences anciennes et récentes,
ont démontré leur supériorité sur tous les autres
ferrugineux solubles ou insolubles.
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Villeneuve, 19, et dans les principales pharmacies
de chaque ville.
k ce point de vue, dans son service de l’tiôpital de
la Pitié et en ville. Il résulte de ses observations
que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato¬
mique, ou d’une lésion organique, mais se rattp-
chant a un trouble de l’innervation vaso-motrice de
l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit conq-
battro simultanément ou préalablement la chlorose
ou les autres complications. .
Les docteurs JoRETet Homolle indiquent, comme
le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
celui qui correspond k l’époque présumée dés
règles, ou qui la précède.
Dose : 1 capsule matin et soir, pendant six jour?.
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
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malades et aux médecins les précieux avantages
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trices et laxatives du Karouba, qui lui donne en
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produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale.
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pepsies, Gastrites, Gastralgies , A iyreurs , Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
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Pilules ou Mragées.
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Paris. — Imprimerie Félix Malteste et G*,
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Vingtième année.
No 54.
Jeubi 22 Mars 1866.
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JJ--.;;;; f/j- DBS ISTERETS SCIESTIFIQCES ET PEATIOUES,
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Tout CD nui concerne la Uédaction doit cire adressé à M. le Docteur Amédée ï.atour . Rédacteur en chef. — Tout ce <,u»
concerne l'Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
TRAITÉ PRATIQUE DES MALADIES VÉNÉRIENNES, par F. -F. Clerc, médecin de Saint-Lazare,
ancien interne de riiôpilal du Midi, ex-médecin du Dispensaire de salubrité publique.
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nant 15 sujets dessinés d’après nature par Léveillé. — Prix : figures noires, 6 fr.; figures
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Jogie interne à la Faculté de médecine de Paris, médecin de l’hôpital de la Charité. —
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decin de la Maternité. Un vol. grand in-8”. — Prix : 2 fr. rendu franco dans toute la France
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Les deux ouvrages ci-dessus viennent de paraître à la librairie de P. Asselin , place de
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AÉRATION, VENTILATION ET CHAUFFABE des salles de malades dans les hôpitaux, parle
docteur T. Gallard, médecin de la Pitié, etc. Paris, chez J.-B. Baillière et fils, éditeurs-
libraires de l’Académie impériale de médecine, 19, rue Hautefeuille.
DES AFFECTIONS NERVEUSES SYPHILITIQUES, par le docteur Léon Gros, ancien médecin en
clief de l’hôpital de Sle-Marie aux Mines, ancien interne des hôpitaux de Strasbourg, etc.,
et le docteur E. Lakcereacx, chef de cliniques de la Faculté de médecine de Paris, ancien
interne lauréat des hôpitaux, etc. Volume in-8° de /i85 pages. — Prix: 7 fr.
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le docteur Caresme, ancien interne des hôpitaux de Paris, etc. Grand in-8° de 152 pages.
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Ces trois ouvrages se trouvent chez Ad. Delahaye, libraire-éditeur, place de l’Êcole-de-
Médècine, 23, à Paris.
L’UNION MÉDICALE.
GAZÉOL
BEPRODDGTION PAR SYNTHÈSE DES ÉMANATIONS DES ÉPVRATEDRS A OAS
PAU
BURIN DU BUISSON
Pharmacien, lauréat de l’Académie impériale de médecine de Paris.
Le Gazéol est un liquide volatil qui, par son évaporation dans la chambre des malades,
reproduit identiquement les émanations des épurateurs h gaz. Les cas nombreux de guérison
de coqueluche, obtenus tout récemment à l’usine à gaz de Saint-Mandé, ainsi que les diverses
communications faites sur ce sujet à l’Académie de médecine, sont des titres sérieux, pour
attirer l’attention du Corps médical sur le Gazéol, non-seulement pour la coqueluche, mais
encore la phthisie, l’asthme et les diverses maladies des voies respiratoires.
Le Gazéol est gratuitement à la disposition de MM. les médecins désireux d’expérimenter
ce nouvel agent, qui s’emploie à la dose de 10 à 20 grammes, sur une assiette.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque. A Lyon,
pharmacie Gavinet.
PYROPIIOSPHATE DE FER ET DE SOUDE
DE LERAS
PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS SCIENCES
Sous quatre formes différentes : Solution, Sirop, Dragées, Pastilles.
Dans ces diverses préparations, le fer se trouve chimiquement dissimulé, on ne le reconnaît
ni au goût ni à la saveur. Les deux principaux éléments des os et du sang, fer et phosphore,
qui s’y trouvent réunis à l’état soluble, en font le meilleur des ferrugineux, non-seulement
dans la chlorose et la chloro-anémie, mais encore dans les diverses affections lymphatiques
et scrofuleuses.
La solution de Pyrophosphate de fer et de soude, la forme la plus employée, est jour¬
nellement conseillée dans les convalescences des maladies graves, surtout à la suite des
fièvres typhoïdes. Toujours parfaitement tolérée, elle favorise à un haut degré les, fonctions
de l’estomac et des intestins, et ne provoque pas de constipation, grâce à la présence d’une
petite quantité de sulfate de soude qui se trouve dans sa composition.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque.
PASTILLES ET PRISES DIGESTIVES
DE LACTATE DE SOUDE ET DE MAGAESIE
de Burin du Buisson,
Pharmacien , lauréat de l’Académie impériale de médecine
Les Pastilles contiennent 0,10 centig. de lactate de soude et de magnésie ,• tes Prises 0,30 ceniig.
L’acide lactique est 1 élément normal du suc gastrique; il a pour mission toute spéciale de
concourir activement à la digestion. Combiné avec la soude et la magnésie, les deux sels
alcalins les plus employés en thérapeutique pour combattre les affections de l’estomac, des
intestins, du foie et des rems, il a l’immense avantage d’offrir, sous forme d’un bonbon
agréable, les éléments les plus favorables à l’économie. Aussi MM. les médecins en obtien¬
nent-ils chaque jour chaque jour les plus heureux résultats dans les différentes formes de
dyspepsie et dans tous les cas de troubles fonctionnels de l’appareil digestif.
Dépôt général à Paris, à la pharmacie, 7, r. de la Feuillade; à la pharm. Gavinet. à Lyon.
L’UNION MÉDICALE.
I. CoNSTiTDTioN MÉDicAiE : Maladies régnantes du mois de février 1866. — II. Pathogénie : Découverte
de logent producteur des fièvres intermittentes. — III. Vaccination animale : Lettre du docteur
Vingtrinier, de Rouen. — IV. Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du
20 Mars : Correspondance. — Présentations. — Société médicale d’émidation : Sur la climatologie
des stations hivernales du midi de la France. — Sur les conditions sanitaires des armées pendant
les grandes guerres contemporaines. - Société médicale de l’Élysée : Les Maternités. — V. Hïciène
PUBLIQUE ; Sur Une lacune existant à Paris. — VI. iCounniER.— VIL Feuilleton: Les anciennes Écolés
de médecine de la rue de la Bùcherie
CONSTITUTION fVIÊDICALE.
FÉVRIER 1866.
RAPPORT DE LA COMMISSION DES MALADIES RÉGNANTES,
Lu à la Société médicale des hôpitaux, dans la séance du 14 mars 1866,
Par le docteur Ernest Besnier.
Messieurs,
Le mois de février ne diffère pas sensiblement du mois précédent sous le rapport
de la constitution médicale : les maladies aiguës continuent à être relativement assez
rares dans les hôpitaux, et à offrir dans ces établissements un caractère de bénignité
très-remarquable pour quelques-unes d’entre elles; de même qu’en janvier, les affec¬
tions thoraciques, le rhumatisme articulaire aigu, la variole et la fièvre typhoïde
Occupent le premier plan.
10 Affections des voies respiratoires. — La proportion pour laquelle les maladies
des voies respiratoires entrent dans te mouvement général des hôpitaux pendant le
mois de février est, à très-peu de chose près, la môme que pour le mois de janvier :
FEUILLETON.
LES ANCIENNES ÉCOLES DE MÉDECINE DE LA RCE DE LA BUCHERIE (<).
A. 1H« Améilée I.atoui'.
Quatrième période (1621-1678) ; Les Écoles de la Bùcherie croulent de tous côtés. —
Embarras de la Faculté. — Elle forme le projet de les abandonner et de se réfugier ailleurs.
— Secours inattendu qui lui arrive. — Réparalions importantes dans les anciens bâtiments.
— Comme cela arrive à tout propriétaire qui a sàccessivemenl agrandi son immeuble par
l’adjonction de vieilles masures bâties sur un terrain infiltré sans cesse par les eaux d’une
rivière voisine, la Faculté eut la douleur de s’apercevoir un jour que ses chères Écoles mena¬
çaient ruine; que les bois de charpente se pourrissaient, et que si l’on n’y prenait garde,
les maîtres seraient au premier moment ensevelis sous les décombres. Sans compter que
faute d’espace, les cadavres destinés aux démi-nstralions anatomiques étaient jetés dans un
coin des Écoles inférieures, en pleine salle d’examens et de leçons, et qu’il s’en échappait
des exhalaisons épouvantables, capables de mettre en danger la vie des docteurs et des élèves.
Les choses arrivèrent à un tel degré de gravité, que la Faculté se décida (mars 1638) a
écrire à Bouvard et à Cousinot, médecins du roi, priant ces hauts personnages d’intercéder
pour eux auprès de Sa Majesté, pour leur faire obtenir le collège de Bourgogne, fondé en
1329, par Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe le Long, mais qui avait vu graduellement
(t) Suite, — Voir les numéros des 8, 15 et 20 mars.
Tome XXÎX. — Nouvelle série.
530
L’UNION MÉDICALE.
981 malades, 258 décès, sur lesquels 193 sont dus à la phthisie pulmonaire, 42 à la
pneumonie, 14 à la pleurésie et 9 aux bronchites. Nous réservons pour un rapport
ultérieur, et par les raisons que nous avons indiquées le mois dernier, les détails sur
les caractères généraux de ces diverses affections des voies respiratoires, et nous nous
bornons, en attirant l’attention sur l’énorme mortalité de la phthisie pulmonaire, à
signaler, d’après les observations de M. Bernutz, la fréquence particulière des hémor¬
rhagies (hémoptysies, épistaxis, métrorrhagies) chez les sujets tuberculeux.
2o Affections pseudo-membraneuses. — La diphthérite qui, d’après nos informa¬
tions particulières, aurait sévi en ville avec une certaine intensité, et qui vient de
frapper cruellement dans ses plus chères affections un de nos éminents et aimés
collègues, ne s’est montrée dans les hôpitaux qu’avec une médiocre intensité; sa
rareté a été signalée surtout par M. Bergeron, qui n’a eu à en traiter que deux cas :
une angine qui a guéri, et un croUp suivi de mort le lendemain de l’opération par
extension des fausses membranes dans les bronches et complication de pneumonie;
eette rareté relative est également accusée par M. Roger, à l’hôpital des Enfants-
Malades, où il n’a eu à traiter que 4 cas de croup, qui ont été opérés et ont fourni
3 guérisons; dans le service de M. Labric, sur 5 enfants atteints, 4 ont été trachéo-
tomisés, 2 ont succombé, 2 sont encore en traitement; enfin, aucun cas de croup,
n’est indiqué ni dans les sorties, ni dans les décès pour l’ensemble des hôpitaux
généraux pendant le mois de février.
30 Affections rhumatismales. — Je vous signalais, le mois dernier, la remarquable
bénignité du rhumatisme articulaire aigu qui, sur un mouvement de 248 malades,
n’avait fourni que 3 décès; cette bénignité est bien plus grande encore pour le mois
de février, où il n’est noté que 1 décès pour un nombre à peu près égal de malades.
Un seul décès par affection rhumatismale pour l’ensemble des hôpitaux pendant
un mois entier; c’est là, agsurément, une circonstance qu’il n’y a pas lieu de
laisser dans l’ombre, car elle démontre une fois de plus que la bénignité ou la
gravité des maladies dépend, avant toutes choses, de la bénignité ou de la gra¬
vité de la constitution médicale, et que, sans la connaissance des caractères qu’elle
revêt, le praticien manque de guide pour le traitement, et Se fait sur la valeur
des moyens thérapeutiques qu’il met en usage les plus singulières illusions. Le
ses boursiers tomber jusqu’à dix (1607), et qui avait été définitivement vidé par ordre de la
Couronne.
Ainsi, mon cher ami, dès l’année 1638, nos pères eurent l’idée de venir s’abriter dans ce
même bâtiment qui, acheté le 9 mars 1769, par l’Académie de chirurgie, devait devenir
plus tard ce monument de la place de l’École de Médecine, où nous avons eu tous deux
l’honneur de nous asseoir.
La requête des docteurs régents n’eut pas de succès, et il leur fut répondu que le roi exa¬
minerait celle demande, mais qu’auparavant « il devenait nécessaire de s’enquérir si le
duc de Richelieu n’avait pas déjà destiné le collège de Bourgogne à d’autres usages. »
L’année suivante, nouvelle requête à l’archiâlre Bouvard. Celte fois, la Faculté lui demandait
l’hôtel de Nesmond qui faisait le coin du quai de la Tournelle et de la rue des Bernardins. Bou¬
vard se contenta de répondre une de ces lettres que les gens de cour savent si bien écrire, et
d’assurer la Faculté « qu’il a toujours à cœur les affaires qui l’intéressent. » Nos pères se ven¬
geaient noblement de cette indifférence. Eux si pauvres, si embarrassés, et tout près de ne
point avoir de gîte, non-seulement ils décrétèrent (26 mars 1639) que dorénavant ils tien¬
draient tous les samedis, au profit des indigents, des consultations délivrées par quatre méde¬
cins, mais, de plus, ils vinrent au secours du trésor royal épuisé, en donnant, une fois trois
mille livres pour les frais de la guerre, une autre fois trois cents livres pour la pacification
générale !
C’est au milieu de toutes ces tribulations et de toutes ces craintes pour l’avenir qu’arriva
à la Faculté une bonne fortune d’autant plus sensible qu’elle était inattendue.
Le 12 mars 1643, un nommé Gaudin, bachelier en théologie, se présentait aux Écoles de
la rue de la Bûcherie, était introduit auprès du doyen Michel De La Vigne, et lui remettait
531
L’UNION MÉDICALE.
seul décès qui ait été enregistré est dû à des accidents cérébraux observés par
M. Féréol à la Pitié, Chez un sujet adonné à l’ivrognerie et qui avait eu, huit ans
auparavant, une première atteinte ayant laissé comme trace de son passage un rétré¬
cissement de l’orifice mitral.
Parmi les particularités dignes d’intérêt, nous avons à signaler un cas de rhu¬
matisme articulaire subaigu dans lequel M. Vernois, a noté une lenteur extrême du
pouls, et qui a été amélioré sous l’influence d’un régime tonique; — un cas de
rhumatisme articulaire aigu observé par M. Bernutz,' et qui a été précédé par de
l’érythème noueux développé sur les membres, et suivi d’une pleurésie gauche ; —
une péricardite avec épanchement, née sous l’influence du froid, considérée par
M. Cadet Gassicourt comme rhumatismale, quoiqu’elle n’ait été accompagnée que
d’une détermination articulaire fugace, et une affection semblable, observée par
M. Fremy, chez un sujet qui n’avait jamais présenté aucune manifestation rhuma¬
tismale; -- enfin, une péricardite aiguë, avec pleurésie, et phlébite de la veine
crurale gauche, que M. Moutard-Martin regarde comme étant de nature rhumatis-'
male, chez un individu qui n’avait jamais eu de fluxions articulaires. J’ai moi-même
observé un cas non moins remarquable de phlébite, double et successive, des veines
crurales succédant à la résolution rapide d’un épanchement pleurétique manifeste¬
ment rhumatismal.
40 Fièvres éruptives. — Quoique très-commune encore, la variole semble avoir
légèrement décliné, mais sa gravité nia pas diminué, et la mortalité générale a été
encore plus considérable que pour lé mois de janvier. Les exemples de marche
simultanée de la vaccine et deda variole, qui se multiplient en raison même des cir¬
constances particulières que nous traversons, ne .. para,is'sent pas être favorables à
l’opinion qui attribue à la première le pouvoir d’atténuer le, développement de la
seconde, alors même que celle-ci aurait déjà pris ppssessioa de l’individu. Voici, en
effet, un malade du service de M. Bernutz chez qui la variole se développe au cin¬
quième jour d’une vaccination, retardant un peiï la marche de celle-ci, mais n’en
paraissant subir aucune modification, ni dans la forme, ni dans le degré de gravité,
car le pronostic dut en être réservé à cause de l’absence de salivation, et de l’aspect
gris bleuâtre au centre d’un certain nombre de pustules varioliques et de toutes les
pustules vaccinales. Dans le service de M. Boucher de la Ville-Jossy, à Saint-Antoine,
en main un parchemin en bonne forme, qui faisait don à la Faculté, de la jolie somme de
30,000 livres, à la condition « que ce trésor servirait à la restauration des Écoles qui tom¬
baient de vétusté. » Le donataire était Michel Le Masle Des Roches, chantre de Notre-Dame,
conseiller d’Ètat, notaire apostolique, abbé de je ne sais combien d’abbayes, et, en outre,
grand favori du cardinal de Richelieu. Voici comment Giiy Patin raconte à son ami Spon ce
grand événement :
« M. Des Roches, intendant du deffunt cardinal de Richelieu, qui est chantre de Notre-
« Dame, abbé de plusieurs bonnes abbayes, se servait autrefois du gazetier pour médecin,
« lequel en fut ignominieusement chassé pour lui avoir donné un purgatif trop violent,
« inmediis doloribus arthriticis, qui en augmentèrent fort; au lieu du gazetier, il prit un
« de nos médecins dont il s’est toujours servi depuis. Enfin, en ayant été heureusement
« assisté, avec le conseil de quelques-uns de nos anciens, il s’est résolu avant que de mourir
« de faire un coup d’un habile homme, et qui fera parler de lui : qui est de donner à la
« Faculté de médecine la somme de dix mille écus comptants pour la faire rétablir, sans
« nous demander ni nous obliger à chose aucune. Nous avons accepté la donation, elle est
« passée et ratifiée; je pense qu’à ce mois de may nous y ferons travailler . »
Mais, mon cher ami, ainsi qu’on peut le voir dans les registres-commentaires, les choses
ne se passèrent pas aussi simplement que le dit Guy Patin.
Michel Le Masle n’était pas tout à fait étranger pour la Faculté de médecine de Paris, car
cette dernière avait doclorifié, le 29 avril 1632, Lancelot De Frades, qui était cousin par sa
mère de l’illustre abbé. Or, Lancelot de Frades insinua à ce dernier qu’il lui serait infini¬
ment honorable d’être pour ainsi dire l’instituteur d’une nouvelle Faculté, ou au moins le
532
L’UNION MÉDICALE.
un malade tuberculeux présente les premiers signes de la variole six jours après
avoir été vacciné : la vaccine et la variole ont marché concurremment; celle-ci a été
confluente à la face et aux extrémités, et a présenté la fièvre de suppuration. On voit
également se multiplier peu à peu, et dans une proportion plus grande qu’on ne le
pense en général, les cas où la vertu préservatrice d’une vaccine antérieure paraît
avoir cessé complètement, au point de ne plus modifier ni la forme, ni la gravité de
la maladie; c’est ainsi que M. Féréol a pu observer 5 cas de variole confluente chez
des sujets vaccinés qui portaient tous six belles cicatrices vaccinales ; l’un d’eux a
succombé avec des hématuries et une teinte noire de tout le tégument « qui le fai¬
sait ressembler, de loin, à un nègre. » Ces faits méritent d’être pris en très-grande
considération, non-seulement à cause de l’existence d’une vaccine antérieure, mais
encore d’une vaccine ayant laissé des cicatrices nombreuses et très-accentuées, con¬
dition considérée par quelques-uns d’entre vous comme devant procurer l’immunité
au premier chef. Voici maintenant un autre ordre de faits et d’idées qui mérite éga¬
lement d’attirer votre attention : sur 6 cas de variole observés par M. Gabier, dans
son service de l’hôpital Beaujon, 2 sont survenus chez des malades depuis longtemps
dans les salles où ils avalent pris la maladie; fun d’eux, actuellement en pleine
éruption de variole discrète, n’a pas été vacciné; des 4 autres malades venus du
dehors, 2 ont guéri dont 1 n’avait pas été vacciné ; 2 autres ont succombé, l’un
ayant été vacciné, l’autre non. M. Gubler prend occasion de ces faits « pour signaler
un vice de langage qui consiste à considérer comme variole proprement dite toute
petite vérole chez un sujet non vacciné ni variolé, et comme varioloïde la même
maladie dans des conditions inverses. A ce compte, la varioloïde tuerait aussi bien
que la variole, et celle-ci aurait, en revanche, toute la bénignité de la forme modi¬
fiée. La distinction doit se fonder sur les caractères cliniques et non sur la modifi¬
cation supposée de l’économie en vertu d’une contamination antérieure. »
La rougeole qui, si nos informations sont exactes, aurait atteint en ville un nombre
assez considérable de sujets, n’a pas dépassé pour les hôpitaux le chiffre du mois
de janvier ; elle n’est signalée comme maladie prédominante que dans quelques ser¬
vices des hôpitaux de l’enfance, et notamment dans ceux ,de M. Bergeron à Sainte-
Eugénie, et de M. Roger aux Enfants-Malades. S’il existait réellement une fréquence
plus grande de la maladie en ville qu’à l’hôpital, il y aurait lieu d’en rechercher la
restaurateur. L’illustre chantre de Notre-Dame prêta l’oreille à une proposition qui devait
couvrir de gloire son nom. Et voilà comment il dota ainsi, entre-vifs, nos Écoles. Michel Le
Masle mourut en 1662, laissant un testament qui instituait l’Hôtel-Dieu de Paris son léga¬
taire universel, et qui donnait à la Sorbonne toute sa bibliothèque. La Faculté, forte de son
don de 30,000 livres, entra en pourparlers avec les maîtres de riiôpilal. Il y avait là matière
à un grand procès, car on pouvait se demander si ce testament in articula mortis ne rendait
pas nulle la donation entre-vifs. Heureusement que les maîtres de l’Hôtel-Dieu étaient gens
de cœur, et que la Faculté de médecine de Paris était infiltrée de toute la prudence qui
caractérise le serpent enroulé autour de son bâton noueux. On entra facilement en accom¬
modement, et le 6 juin 1669, les gouverneurs de l’Hôtel-Dieu remettaient au doyen, Jean
Garbe, une sacoche de vingt mille livres.
Vous me demanderez’, sans doute, quel petit démon a soufflé dans l’oreille de l’abbé expi¬
rant l’oubli de ses généreuses intentions d’autrefois en faveur de nosÉcolesl Hélas! il faut
le chercher dans la famille même de celui qui avait poussé son opulent cousin à signer le
parchemin de 30,000 livres. Lancelot De Frades avait un fils, Claude De Frades, qui était
sur les bancs de l’Ecole, mais qui était loin d’en faire le plus bel ornement, car « son impé¬
ritie et ses mœurs dissolues » (ce sont nos registres qui parlent) étaient de notoriété
publique. C est pourtant pour un tel candidat au doctorat que son grand oncle, Michel Le
Masle, un peu enivré par sa générosité envers la Faculté, demanda des faveurs de scolarité
et des dispenses spéciales. Ce brave abbé! il ne connaissait guère la fierté, l’esprit d’indé¬
pendance de nos Illustres ancêtres, et leur respect pour les statuts. Le 22 octobre 1652, ils
répondaient à cette outrecuidance, « que la Faculté aimait mieux voir la donation anéantie
que sa dignité amoindrie, » et que le bachelier Claude De Frades ne serait pas plus privilégié
L’UNION MÉDICALE.
533
cause, et de se demander si, comme on l’a indiqué à plusieurs reprises, certaines
affections ne se développent pas dans les classes aisées plus rapidement ou plus tôt
que dans les classes inférieures. Pour ce qui a rapport à la rougeole en particulier,
il ne faudrait pas conclure trop vite de sa rareté dans les hôpitaux à l’immunité des
classes pauvres, car cette fièvre éruptive est souvent, on le sait, fort bénigne, et le
public, la considérant en général comme plus bénigne encore qu’elle ne l’est en
réalité, ne réclame pas l’assistance hospitalière aussi souvent que pour d’autres ma¬
ladies.
Quant à la scarlatine, bien qu’elle ait paru un peu plus fréquente qu’en janvier,
elle continue cependant à rester dans une proportion très-restreinte.
5» Fièvre typhoïde. — L’épidémie de fièvre typhoïde présente les mêmes carac¬
tères que le mois précédent, mais elle semble être arrivée à sa période d’état, peut-
être même de déclin, si l’on en juge par l’abaissement du chiffre des décès, qui n’est
plus que de 27 au lieu de 44 constatés en janvier, quoique le mouvement des ma¬
lades soit resté, à très-peu de chose près, le même.
Affections gastro intestinales. — Les fièvres synoques et les embarras gastri¬
ques régnent toujours en assez grand nombre, soit à l’état isolé, soit à titre de com¬
plication, dans les maladies aiguës ou chroniques.
Quant aux affections intestinales proprement dites, elles restent en très-petit
nombre; on a bien noté encore quelques diarrhées catarrhales, quelques cholérines
et quelques diarrhées consécutives à des attaques antérieures de choléra, mais les
faits rapportés au commencement de ce mois ne se sont heureusement pas multipliés,
et tout fait espérer que les appréhensions, qui persistent dans le public pour le retour
de la belle saison, ne seront pas justifiées.
Maladies puerpérales. — En terminant, nous allons donner sur la mortalité
des femmes en couches dans les hôpitaux de Paris, pendant le mois de février, quel¬
ques détails numériques d’un grand intérêt, que la communication obligeante de
l’administration de l’Assistance publique nous met à môme de pouvoir fournir à la
Société.
Le mouvement général des hôpitaux pour le mois de février (non compris Lari¬
boisière et la Maison de santé , dont nous n’avons pas reçu la statistique) porte un
que les autres candidats. De là les colères! De là, sans doute, ce testament qui semblait vou-
lair annuler la donation de 1643.
Vous avez vu que tout s’arrangea pour le mieux; les vingt mille francs furent touchés,
placés en rente sur tes Bénédictins de Saint-Denis (18 septembre 1669), et employés peu de
temps après à apporter diverses améliorations aux bâtiments de la rue de la Bûcherie. La
Faculté décréta, en outre, pour ne pas être en reste de bons procédés, qu’elle donnerait
d’abord 500 livres, une fois payées, à Lancelot De Brades, quelle ferait remise à son fils de
tout ce qu’il avait à payer pour l’obtention de ses grades, et qu’il aurait, en outre, sa vie
durant, à dater du jour de son doctorat, une pension de 100 livres. Or, comme Claude De
Frades fut reçu docteur le 20 juin 1657, et qu’il mourut le 28 septembre 1701, on voit de
suite la somme d'argent qui sortit des coffres de la Faculté. Celte dernière chargea, en outre,
un de ses plus glorieux représentants. Réné Moreau, de faire servir ses talents littéraires à
congratuler dignement l’abbé par un magnifique discours qui a été imprimé sous ce titre :
Remerciment à messire Michel Le Masle, conseiller du roi . au nom de la Faculté de
médecine de Paris, par l'un de ses docteurs, pour le rétablissement de leurs Écoles. Paris,
1643, 4".
Quant à la réédification ou à la restauration des bâtiments, il ne fallait pas y songer pour
le moment devant l’insuffisance de ces 20,000 livres. On se contenta d’élever entre le Jardin
botanique et l’amphithéâtre un petit monument {ædiculum) destiné à recevoir les cadavres
propres aux dissections, de remettre en état de propreté les Écoles, de recrépir, badigeonner
les façades, de placer au-dessus de la porte intérieure de larges écussons sculptés, représen¬
tant Hippocrate et Galien, dus au ciseau de Pierre Colton; d’orner le linteau de celte môme
porte de guirlandes et de festons forgés par le serrurier Pierre Haste; de faire peindre à neuf
534
L’UNION xM|î;i)lGALE.
total de 697 accouchements et un chiffre de 53 décès. Or, voici de quelle manière se
décomposent ces données numériques :
Beaiijon .
. . 33 accouchements,
0
décès.
Hôtel-Dieu. . . .
. 104
1
»
Saint-Louis . . .
. .77
))
1
»
Charité .
. 42
»
1
»
Necker .
. 30
))
1
»
Pitié .
. 63
»
3
»
Cochin .
. 34
»
3
»
Saint-Antoine' . .
. 41
1)
5
))
Cliniques. . . ,
. 56
»
8
«
Maternité. . ■. . .
. 74
»
30
»
Ces chiffres parlent d’eux-mêmes trop éloquemment pour qu’il y ait besoin de les
faire suivre d’aucun commentaire; on sait d’ailleurs que l’administration de l’Assis¬
tance publique s’occupe avec, la plus grande et la plus louable activité de chercher un
remède à la situation douloureuse des Écoles d’accouchement. Nous nous bornerons,
en remettant seulement en saillie les chiffres de l’Hôtel-Dieu, 104 accouchements, un
seul décès, à montrer que, malgré sa mauvaise réputation hygiénique, l’Hôtel-Dieu a
été véritablement un lieu de salut pour les femmes en couches, et qu’il est, dans ces
circonstances, très-légitime d’espérer que les craintes émises au sujet du nouvel
Hôtel-Dieu ne se réaliseront pas.
PATHOGËNIE.
DÉCOUVERTE DB L’AGENT PRODUCTEUR DES FIÈVRES INTERMITTENTES.
Peu de problèmes en pathologie ont autant exercé la sagacité et les facultés théoriques
des médecins que la cause de l’intermittence, dont le remède souverain n’a pu même dévoi¬
ler l’essence. Tout ce que l’on sait par expérience de plus certain à ce sujet c’est que, dans
les localités adjacentes aux cours d’eaux marécageuses coulant sur un sol d’alluvion, dans
les parois intérieures, les bancs des écoliers, et surtout de faire transmettre à la postérité
les sentiments de reconnaissance que, malgré tout, la Faculté nourrissait à l’égard de son
bienfaiteur. Vous pouvez voir encore à celle heure une curieuse épave de celle gratitude de
nos ancêtres, plaquée au-dessus de celte même porte intérieure, laquelle porte sert aujour«
d’hui de fenêtre au lavoir public (plan. 2). C’est une table de marbre noir, gravée en lettres
d’or, sur laquelle on lit :
AERE D. D. MICHAELIS LE MASLE REGIA
SANC.TIORIBUS CONSILIIS PROTONOTARII APOS-
TOLICI PRAECENTORIS ET CANONICI ECCLESIAE
PARISIENSIS PRIORIS AC DOMINI DES ROCHES ETC.
M. ANTONIO LE MOINE PARISINO DECANO
ANNO R. S. H. M. DC. LXXVIII
Je peux même vous dire, d’après les registres-commentaires, que ces lettres furent gravées
par le même Pierre Cotton, et que ce dernier demanda, pour son travail, 50 livres. Mais vous
chercheriez en vain deux figures de grandeur naturelle qui joignaient les armes de la Faculté
et celles de l’illustre abbé : De gueules à trois cygnes d'argent, 2 et 1, membris et becqués
d'or.
Vous ne découvririez pas, non plus, la plus petite trace des cent cinq petites armoires que
le doyen Denys Puylon fît attacher à la muraille pour serrer les robes, les bonnets, les
rabats; de l’armoire spécialement consacrée à mettre en sûreté les vingt-quatre volumes des
registres-commentaires; des magnifiques boiseries en chêne qui tapissaient la salle des
L’UNIOIN MÉDICALE.
535
les pays chauds surtout, où les formations géologiques sont plus récentes, il se développe à
certaines époques une influence délétère connue sous le nom de miasmes. Les autres théo¬
ries émises à cet égard ne sont guère que des opinions personnelles à leurs auteurs ; mais
elles devront disparaître toutes devant la récente découverte du professeur Salisbury, si les
recherches ultérieures en confirment la réalité.
A l’aide du microscope, il a constaté la présence constante des sporules d’une plante
cryptogame suspendue dans l’atmosphère humide des régions palustres, où les fièvres inter¬
mittentes et rémittentes sont endémiques. Voici comment: il suspendait durant la nuit des
plats de verre à une hauteur d’un pied environ de la surface des eaux marécageuses et sta¬
gnantes. Le matin, le dessous du vase était invariablement recouvert de gouttes d’eau con¬
tenant les mêmes corps microscopiques, constatés ensuite dans l’expectoration des malades,
tandis que le dessus ne contenait que des cellules spéciales qu’il considère comme la cause
de l’intermittence. C’est une petite cellule oblongue, type algoïde, ressemblant beaucoup aux
cellules palmellées, ayant un nucléus distinct, entouré d’une paroi cellulaire, avec un large
espace transparent entre l’enveloppe et le noyau.
Des expériences répétées en divers lieux donnèrent constamment les mêmes résultats. Et
comme preuve que c’est bien là le fons et origo mali, M. Salisbury a rencontré ces cellules
dans l’expectoration d’un grand nombre de fébricitants et de personnes exposées le soir, la
nuit et le matin, aux effiuves paludéennes. Leur sécrétion salivaire contenait des cellules
microscopiques et d’autres corps ; mais les cellules en question étaient les seules qui s’y trou¬
vaient constamment.
M. Salisbury découvrit la source de la nature algoïde de ces cellules en répétant ses
expériences sur les marais et les marécages avoisinant la ville de Lancaster dans fOhio.
Obligé pour s’y rendre de traverser une vaste prairie avec des fondrières, dont les eaux
s’étaient retirées, où croissaient des plantes du type palmé, il éprouvait une sensation par¬
ticulière dans le gosier et les bronches, et, à son retour, ses crachats contenaient les cel¬
lules en question. En suspendant ses plats de verre à la surface du sol de cette plaine dessé¬
chée, foulée par les bestiaux, le dessous était recouvert, le lendemain matin, des cellules en
question, et il les retrouva de même dans la boue des fondrières en en plaçant un fragment
sous le champ du microscope. Cette triple épreuve confirmative était donc concluante.
En poursuivant ses recherches dans plusieurs districts infectés de fièvres intermittentes, le
docteur Salisbury démontra partout l’existence de ces cellules et de ces plantes et leur
influence pathogénique de ta fièvre. Dans quelques localités nouvellement envahies, il put
reconnaître une abondante croissance des algues toxiques sur les bords d’un fossé nouvelle¬
ment établi, et qui n’avait jamais été soupçonné d’être la source de la maladie. Répétition
assemblées, et sur laquelle on accrocha, en 1692, les douze portraits des anciens maîtres
que la Faculté possédait : Nicolas Ellain, Michel Marescot, Riolan le fils, la main appuyée
sur une tête de mort; Claude Perrault, l’habile architecte du péristyle du Louvre; Pierre
Pijart, Fernel, Martin Akakia, Pierre Légier, Fagon, satellite brillant du grand soleil; Bour-
delot ; Jean Hamon, si reconnaisÿible à ses vêtements de campagnard, comme pour symbo¬
liser la vie humble et modeste qu’il avait toujours menée.
(La fin à un -prochain numéro.) D” A. Chereau.
EFFETS MORTELS DE L’ÉTHER. — On lit dans le Constitutionnel: Nous recevons des ren¬
seignements précis sur les circonstances qui ont amené la mort de M. Long, médecin sta¬
giaire attaché à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. C’est un extrait de la lettre adressée au
père de ce jeune homme par le directeur du Val-de-Grâce :
« Votre fils vient de succomber sans maladie ; il avait contracté à Strasbourg l’habitude
de faire des études sur l’éther, et il en consommait à cet effet des quantités considérables.
Hier au soir il s’est endormi dans son fauteuil en lisant un ouvrage de science et paraît ne
s’être plus réveillé ; on a trouvé autour de lui des flacons contenant jusqu’à 400 granames
d’éther. Le pauvre jeune homme avait si peu prévu les effets funestes de ces inhalations,
qu’il avait fixé son réveil à six heures et demie du malin.
« L’École perd en M. votre fils un très-bon sujet, sage, laborieux, instruit ; il est regretté
de tous, et je suis personnellement bien affecté de cette fatale catastrophe ; nous vous offrons
tous nos sympatiques condoléances. »>
536
L’UNION MÉDICALE.
de ces marais desséchés, supprimés où à l’établissement de ces mares d’eanx stagnantes qui,
en coïncidant avec l’apparition ou la disparition de la fièvre intermittente, en ont été regar-,
dés comme la cause. L’explication seule diffère. Tandis que l’élément miasmatique, paludéen,
était ici seul en cause sans que l'on puisse le voir ni le démontrer que par ses effets, là, au ,
contraire, la cause est beaucoup plus saisissante, puisque chacun peut la vérifier à
l’occasion.
Restait à faire la preuve directe de la puissance fébrigène de ces plantes pour prévenir
toute objection. A cet effet, M. Salisbury fil remplir six tonnes de terre prise à la surface
d’une prairie humide, marécageuse, palustre, recouverte des plantes palmées dont s’agit.
Des gâteaux de la dimension des tonnes furent enlevés à la surface avec cette végétation, et
encaissés avec soin. Transportés dans un district montueux , élevé , dans une localité à
300 pieds au-dessus du niveau de la mer parfaitement salubre , où jamais un cas de fièvre
intermittente n’avait paru, et à cinq milles environ de toute contrée palustre, ces boîtes de
cryptogames découvertes furent placées sur le châssis d’une fenêtre, an second étage, ouvrant
sur la chambre à coucher dé deux jeunes gens. La fenêtre fut tenue constamment ouverte.
Des plats de verre, suspendus au-dessus durant la nuit du quatrième jour, décelèrent immé¬
diatement le corps du délit : la surface inférieure en fut trouvée recouverte des spores pal-
mellées, et de nombreuses cellules de la même espèce adhéraient à un plat suspendu dans
la chambre, lequel avait été mouillé avec une solution concentrée de chlorure de calcium.
Dès le douzième jour, un des jeunes gens eut un accès de fièvre intermittente, et le second
en fut atteint le quatorzième jour. Tous deux eurent ainsi trois accès successifs du type
tierce qui furent jugés par le remède souverain.
Des quatre membres de la famille couchant au premier étage, aucun ne fut atteint.
Ces preuves cliniques, répétées à plusieurs reprises, donnèrent constamment les mêmes
résultats. Elles sont donc décisives en faveur de l’interprétation donnée par leur auteur à la
nouvelle palhogénie de la fièvre intermittente. Aussi, après avoir consacré une élude spéciale
à étudier la hauteur où s’élèvent ces spores cryptogamiques dans les différents lieux où il les
a constatés, cherche-t-il à expliquer comment la quinine guérit l’intermittence sans agir sur
le poison introduit dans l’organisme. Les organes urinaires seraient sa voie d’élimination, et
les diurétiques, diaphorétiques et expectorants seraient ainsi des auxiliaires puissants pour
la faciliter. 11 décrit de même cinq espèces de plantes pouvant la produire, sous le nom
générique de Gemiasma. A un autre type, il donne le nom de Protuberans. Le seul moyen
d’en prévenir les effets délétères serait l’arrosage avec une solution de chaux caustique. {Am.
journ. ofmed. sciences.)
Il serait sans utilité de s’étendre plus amplement sur ce sujet pour le moment. Il suffit de
signaler cette découverte aux observateurs laborieux pour savoir si elle est susceptible des
féconds résultats que l’auteur en attend. Dans ce cas, elle serait évidemment une des plus
importantes conquêtes du siècle et mériterait d’être classée avec la découverte de la vaccine
et celle de l’anesthésie.
P. Garnier.
VACCINATION ANIMALE.
RËGLAMATIOIV.
Monsieur le directeur et honoré confrère,
Permeltez-raoi d’avoir recours à votre bienveillante et juste intervention pour rectifier une
erreur que I’Union Médicale a accueillie, sur la foi d’une personne mal informée ou mal
inspirée.
Admise dans un journal aussi digne de confiance que I’Union Médicale de Paris, cette
erreur passerait pour vérité, au préjudice de ceux qu’elle concerne et de la science qu’ils ont
voulu servir. Vous voudrez certainement, monsieur le rédacteur, admettre une réclamation
qui rétablit les faits :
1” L’Union Médicale du 19 décembre 1865 a présenté un travail de M. le docteur Warlo-
mont, de Bruxelles, sur la vaccination animale; l’auteur dit dans ce travail : « Je m’explique
« parfaitement les échecs qu a subis la vaccination animale à Rouen et ailleurs. » Cet article
a été reproduit dans la Gazette medicale de Lyon.
2° Le feuilleton de I’Union Médicale (n" m, p. m) contient un article sur le même
L’UNION MÉDICALE.
537
sujet; cet article, qui a été reproduit par le Journal vétérinaire de Toulon (t. V, p. 636),
commence ainsi : « La vaccination animale a subi à Rouen un double échec; dans plusieurs
« cas, ce mode de vaccination a échoué, et, à propos de ce fait, une scmeon s’est opérée entre
« le président et les trois membres du comité de vaccine, an point de provoquer la démission
« de ceux-ci. Assurément, il n’y avait pas de quoi, et l’on ne peut imputer ce fait grave et
« regrettable qu’à un excès de susceptibilité de leur part. »
Des expériences nombreuses de vaccination animale ont été faites sous mes yeux, toujours
avec succès; il me sera facile de le prouver; voici comment les choses se sont passées :
Au début de l’épidémie de variole qui a désolé le département de la Seine-Inférieure
(notamment Rouen, Oissel, Elbeuf, le Havre), en 1864 et en 1865, le comité de vaccine fut
invité par l’un de nos plus zélés vaccinateurs, M. le docteur Alfred Vy,d’Elbeuf, à aller chez
lui pour y vérifier des pustules obtenues sur des chevaux et sur des vaches par le vaccin
jennérien; depuis quinze ans, ce confrère pratique, chaque année, de semblables inocula¬
tions pour se procurer du vaccin ; il inocule le cheval aux naseaux et la vache à la vulve.
Vers le même temps, un autre médecin, M. Chillaud, du Mesnil-Esnard, près Rouen, fit
au comité une invitation pareille; il inoculait le vaccin à des génisses, et, avec le produit de
leurs pustules, il vaccinait des enfants.
Cela se passait dans le courant de mars et d’avril 1864.
Les membres du bureau permanent du comité de vaccine, au nombre de quatre, se rendi¬
rent à ces invitations, accompagnés de M. Verrier, vétérinaire et membre du comité. Après
avoir constaté, ensemble ou séparément, que le vaccin passait avec succès de l’homme à
l’animal, et qu’il retournait avec succès de l’animal à l’homme, les quatre représentants du
comité central de vaccine crurent devoir recommander à tous les vaccinateurs du départe¬
ment la pratique des vaccinations animales, comme propres à fournir abondamment un vac¬
cin pur, et comme étant d’une grande ressource en temps d’épidémie.
J’ai l’honneur de vous transmettre. Monsieur le rédacteur, un exemplaire de la circulaire
officiellement signée par MM. Vingtrinier, Lebrument, Mery-Delabost et Bouteiller. Ces
quatre signataires affirment ainsi que l’inoculation animale réussissait chez nous.
Conséquemment à cette circulaire, plusieurs médecins ont inoculé le vaccin à des vaches
et en ont retiré un vaccin qui a produit sur les enfants des vaccines parfaites; je cite M. le
docteur Marquézy, de Neufchâtel ; M. le docteur Duménil, médecin-directeur de l’asile des
aliénés; M. le docteur Hellot, médecin en chef de l’Hospice général; M. le docteur Duclos,
médecin de l’asile des jeunes détenues; M. Fortin, de Ganteleu, près Rouen; M. Verrier,
vétérinaire, qui soumit bon nombre d’animaux à cette expérience, dans sa ferme, près Rouen.
Tous ces honorables confrères ont été étonnés de lire dans I’Union Médicale que l’ino¬
culation animale avait échoué entre leurs mains , d’autant plus étonnés que c’est ce vaccin
vaccal fourni par eux qui a défrayé les vaccinations publiques pendant l’épidémie, et que ce
vaccin fut ainsi publiquement éprouvé.
Plus lard, en avril 1865, le comité de vaccine ayant obtenu de l’obligeance de M. le doc¬
teur Lanoix une génisse inoculée par lui avec le cow-pox de Naples, des inoculations de
génisse à génisse furent faites de semaine en semaine par M. Verrier. Les médecins vinrent
puiser à cette source et en vaccinèrent un grand nombre de personnes. Ces vaccinations par
le procédé napolitain ou par le procédé ordinaire nous ont aussi bien réussi que celles faites
par nous antérieurement avec le virus vaccal. Le succès en a été si complet que les quatre
membres du bureau permanent du comité de vaccine adressèrent à M. le docteur Lanoix
une lettre de remercîment ainsi conçue : « Un de nos collègues du comité central de vac-
« cine, M. Verrier aîné, vétérinaire départemental, s’est présenté chez vous au nom du
« comité ; vous avez bien voulu lui faire l’accueil le plus empressé, le conduire à Sainl-
« Mandé, l’initier à tous les détails du procédé napolitain, et enfin lui envoyer, quelques
« jours après, pour le comité, une génisse inoculée par vous et portant du cow-pox.
« Toutes les personnes vaccinées avec ce fluide l’ont été avec succès, et nous avons pu le
« reporter directement sur plusieurs autres génisses qui ont servi à de nombreuses vaccina-
« tiens.
« Nous sommes heureux, Monsieur et très-honoré confrère, de pouvoir confirmer, par
« notre propre expérience, les faits que vous avez annoncés, et nous verrions avec plaisir,
« dans l’intérêt général, que l’on continuât des inoculations successives qui mettraient les
« médecins à même d’avoir toujours du cow-pox.
« Par le talent et le zèle avec lesquels vous avez introduit, en France, la connaissance
« exacte et précise du procédé napolitain, vous avez fait faire un pas à la prophylaxie de la
538
L’UMlOiN MÉDICALE,
« variole; par l’envoi d’une génisse au comité de vaccine de la Seine-Inférieure, vous avez
« rendu un service signalé à la population de ce déparlement.
« Veuillez en recevoir, par notre organe, les remercîments du comité tout entier, et agréez
l’assurance de nos sentiments confraternels.
« Signé : ViNGTRiNiER, Lebrüment, Mery-Delabost, Bodteiller (rédacteur). »>
Cependant, une brochure rouennaise, intitulée : Vérité sur tes inoculations animales et
sur le procédé napolitain, a dit (en termes peu choisis) que nos expériences ont fait fiasco,
et que ceux qui les ont faites rVoxii Mi qu’enfoncer des portes ouvertes. Celle brochure est de
la même main qui a rédigé et signé la lettre adressée à M. Lanoix. Que l’erreur soit invo¬
lontaire ou intentionnelle, il y a donc erreur à dire que les inoculations animales ont subi
chez nous un échec; les deux actes officiels que je viens de citer (cette lettre et cette circu¬
laire) le prouvent suffisamment.
Je mets sous vos yeux, Monsieur le directeur, deux opuscules présentés à notre .Société de
médecine par M. le docteur Alfred Vy et par M. Verrier. Leurs affirmations et leurs réclama¬
tions s’ajoutent aux miennes.
L’article à propos duquel je réclame parle aussi de la scission qui s’est produite dans le
bureau permanent; il lui donne pour cause un excès de susceptibilité. M. le Préfet aussi
apprécia les choses de la sorte, et sa bienveillance s’y est en vain exercée.
Quoi qu’il en soit, le service n’a pas été mis en péril. M. le Préfet l’a confié au Conseil
d’hygiène au sein duquel une commission permanente fonctionne ; cette commission ne néglige
pas les moyens de faire des inoculations animales, encouragée qu’elle est par les succès de
l’année dernière, autant que préoccupée par le danger sérieux que l’Académie impériale de
médecine nous a révélé.
Il m’appartenait. Monsieur le directeur, de vous adresser cette réclamation comme ancien
président du bureau permanent du comité de vaccine et comme président actuel delà com¬
mission permanente de vaccine près le Conseil d’hygiène. Je ne dois pas laisser les honora¬
bles et zélés expérimentateurs de Rouen sous une prévention de maladresse ou d’inca¬
pacité.
Comptant sur votre impartialité autant que sur votre amour de la science, je vous adresse
mes remercîments et l’expression des sentiments de haute considération avec lesquels j’ai
l’honneur d’être, etc.
D' VINGTRINIER,
Médecin en chef des prisons, vice-président du Conseil d’hygiène,
chevalier de la Légion d’honneur.
Rouen, 29 février 1866.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE.
Séance du 20 Mars 1866. — Présidence de M. Bouchaedat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre de l’instruction publique informe l’Académie que, sur sa proposition,
l’Empereur, par un décret en date du lA courant , a autorisé l’acceptation de la donation
faite à l’Académie par M. le docteur Rufz de Lavison.
M. LE Secrétaire annuel donne lecture de l’ampliation du décret et de la lettre de
M. Rufz, ainsi conçue :
« Monsieur le Président,
« J’ai l’honneur d’offrir à” l’Académie la somme de 2,000 francs pour un prix sur la ques¬
tion suivante :
« Établir par des faits exacts et suffisamment nombreux chez les hommes et chez les ani¬
maux qui passent d’un climat dans un autre, les modifications et les altérations de fonctions
et les lésions organiques qui peuvent être attribuées à l’acclimalation. »
Ce prix pourrait êlre décerné à la séance solennelle de 1870. Les médecins français et
étrangers seraient admis au concours.
D’après une délibération du Conseil, la question proposée par M. Rufz sera mise au con¬
cours pour Tannée 1870.
L’UKION MÉDICALE.
Ô39
M. le ministre du commerce transmet :
1“ Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le département du Pas-
de-Calais pendant l’année 1865.
2° Des comptes rendus des maladies épidémiques de MM. les docteurs Lecadre (du Havre) ;
BOncHET (de Lyon) ; Guillot (de VHIefranche) ; Boursier (de Senlis) ; Delpoüve (de Saint-
Omer), et Dadvin (de Saint-Pol). — (Coin, des épidémies.)
3° Une demande en autorisation pour l’exploitation d’une source minérale sise à Pré-
failles (Loire-Inférieure). — (Com. des eaux minérales.)
La correspondance non officielle comprend :
1° Une lettre de M. Girardin , doyen de la Faculté des sciences de Lille , qui fait part à
l’Académie de la mort de M. Parchappe.
2° Un travail manuscrit intitulé : Topographie médicale de la ville d’Aumale ; relation
d’une épidémie de fièvre typhoïde, par M. le docteur Masse, médecin de l’hôpital de Bli-
dah. (Com. des épidémies.)
3° Un exposé des travaux scientifiques de M. Décaissé, médecin principal de l'armée belge,
qui se présente comme candidat au titre de correspondant étranger. (Com. des correspon¬
dants étrangers.)
lx° Une lettre de M. le docteur Demeaüx, qui demande l’analyse d’une eau minérale.
On répondra à M. Demeaux qu’il doit s’adresser à M. le ministre.
5° Une lettre de M. Ch. Perrot, de Chavigny-Ghambourg (Indre-et-Loire), qui annonce à
l’Académie qu’il possède, dans sa vacherie, deux vaches normandes âgées de 7 ans, qui,
chaque année, ont de très-bon vaccin. (Com. de vaccine.)
M. LE Secrétaire annuel, au nom de l’auteur, M. Duchenne (de Boulogne), dépose sur le
bureau la première partie d’un livre intitulé : Physiologie des mouvements, démontrée par
L'expérimentation électrique et par l'observation clinique.
M. PiORRY présente, au nom de M. le docteur Bonnet, de Bordeaux, une brochure ayant
pour titre : De la contagion en général, et en particulier de la propagation du choléra-morbus,
M. PiDOUx présente, au nom de M. le docteur Mesnet , une brochure sur te choléra en
1865.
M. Larrey, au nom de M. le docteur Guipon, de Laon, un travail sur les kystes séreux du
cerveau ; — au nom de M. le docteur Dumont, un travail sur les maladies des sucreries ; -~
et au nom de M. Quesnoy, une étude sur le climat de l’Algérie (plaine de la Mitidja).
Immédiatement après ces présentations, l’Académie se forme en comité secret pour enten¬
dre le rapport de M. Michon sur les candidats à la place vacante dans la section de médecine
opératoire.
SOCIÉTÉ MÉDICALE D’ÉMULATION.
(extrait DES PROCÈS-VERBAUX.)
Séance du 6 Janvier 1865. — Présidence de M. Simonot.
M. L. Orfila : Par une lettre adressée en juin dernier au président, M. le docteur de Val-
court a témoigné le désir de devenir membre titulaire de notre Société. A l’appui de sa
demande, notre confrère avait remis un sommaire sur la climatologie des stations hivernales
du midi de la France, suivi de considérations sur l’influence hygiénique des climats et sur la
curabilité de la phthisie .pulmonaire. Désigné à la séance du mois de juillet pour faire, en
novembre, le rapport sur la candidature de M. de Valcourt, je dois commencer par m’excuser
d’avoir tant tardé à vous soumettre mon travail. Quelque peu de loisir que m’aient laissé des
occupations imprévues et importantes, je me serais cependant acquitté plus tôt du mandat que
vous m’avez fait l’honneur de me confier, si le séjour de M. de Valcourt, loin de Paris pen¬
dant tout l’hiver, ne m’avait permis ;e considérer comme indifférent que l’admission fût pro¬
noncée à la séance de novembre ou à cette séance. Avant de partir, M. de Valcourt m’a remis,
encore à l’appui de sa candidature, une notice sur les conditions sanitaü-es des armées pen¬
dant les grandes guerres contemporaines ; notre laborieux confrère tient beaucoup, vous te
voyez, non-seulement à obtenir, mais aussi à mériter les suffrages de la Société.
b40
L’UNION MÉDICALE.
Un des physiciens les plus connus aujourd’hui, M. Kirchow, qui, avec M. Bunsen, a su faire
des raies du spectre solaire une étude si féconde, me disait naguère qu’il y a pour un savant
grand mérite et grand talent à savoir choisir le sujet de ses recherches et de ses méditations.
Si en ce moment je me place au point de vue du célèbre professeur de Heidelberg, je dois
commencer par féliciter M. de Valcourt d’avoir consacré son attention à une des questions qui
intéressent au plus haut point le progrès de la médecine.
En groupant avec ordre des documents météorologiques épars çà et là, en ajoutant à ces
documents des expériences personnelles faites avec soin, M. de Valcourt a rendu un grand
service à la science; mais il ne s’est pas borné à cette tâche si utile; il a tenté aussi, toutes
les fois que l’occasion lui a paru opportune, de déduire de toutes les données accumulées par
lui la valeur hygiénique et thérapeutique de quelques-unes des stations fréquentées en hiver
par les malades et par les valétudinaires.
Un coup d’œil sur les climats en général précède, dans le mémoire de M. de Valcourt, l’ex¬
posé des conditions climatériques de Pau, Amélie-les-Bains, Hyères, Cannes, Nice et Menton.
Ces généralités n’offrent aucune notion nouvelle, mais elles sont présentées avec méthode,
clarté et exactitude. Toutefois, l’auteur me paraît avoir été trop affirmatif quand il attribue
exclusivement à la température l’influence des vents sur la colonne barométrique. On com¬
prend même difficilement que, après avoir fait ressortir surtout que les vents chargés d’humi¬
dité font baisser le baromètre, tandis que les vents secs déterminent une ascension baromé¬
trique, M. de Valcourt n’ait plus tenu compte que de la température. D’ailleurs, les faits ne
sont pas si concordants qu’il y ait lieu à avancer sans restriction que les vents venant des
régions sud-ouest font baisser le baromètre; d’après les observations de MM. Schuster et
Gambart, le baromètre monte, à Marseille, sous l’influence des vents sud-ouest et baisse
quand le vent vient des régions nord-est. En un mot, les effets observés à Marseille sont
inverses de ceux observés à Paris.
A propos de cette question, sur laquelle les plus éminents physiciens ont hésité à formuler
une opinion arrêtée, il est permis de suspendre toute conclusion : en pareille circonstance, il
est bon de se rappeler une anecdote racontée par Arago, en ces termes : « Vers le milieu du
siècle dernier, un homme de cour s’adressant à un de mes prédécesseurs dans la charge de
secrétaire perpétuel de l’Académie, lui demanda, avec l’impertinente curiosité qui était alors
à la mode : Que sont les taches solaires? — Je ne sais pas, répond Mairan.— Que signifient les
bandes de Jupiter ? — Je ne sais pas. — Qu’est-ce que la lumière zodiacale ? — Je ne sais pas. —
Ah! monsieur, à quoi sert-il donc d’être académicien? — Cela sert à dire, quand il le faut :
Je ne sais pas. »
Il me serait impossible d’analyser la seconde partie de l’ouvrage de M. de Valcourt. Chacune
des six stations hivernales que j’ai déjà indiquées, Pau, Amélie-les-Bains, Hyères, Cannes,
Nice et Menton, est l’objet d’un chapitre spécial : la topographie, la géologie, la température,
la végétation, les pluies, les vents, sont successivement passés en revue dans chacun de ces
chapitres : ce sont autant de résumés fort bien présentés des notions recueillies par différents
observateurs, et l’auteur y a joint ses expériences ou ses observations personnelles. Toute
cette partie est fort intéressante et fort instructive par les rapprochements qu’elle contient. Si
ce li’est comme objection, au moins comme simple remarque, je ne cacherai pas que le juge¬
ment porté par l’auteur sur le Vernet m’a paru un peu trop sommaire; peut-être le Vernet
mérite-t-il une condamnation, mais il ne serait pas inutile, je crois, de la motiver plus lon¬
guement que ne l’a fait M. de Valcourt.
La brochure intitulée : Sw' les conditions sanitaires des armées pendant les grandes
guerres contemporaines, que M. de Valcourt m’a remise après coup à l’appui de sa candida¬
ture, est une rapide étude hygiénique des guerres de Crimée, d’Italie et des États-Unis. Les
relevés faits si laborieusement par M. Chenu, et insérés dans son rapport au Conseil des
armées sur les résultats du service médico-chirurgical pendant la campagne d’Orient; l’ou-
, ; vrage publié par M. Evans pour faire connaître les services immenses rendus par la commis-
\sion sanitaire des États-Unis pendant la lutte colossale qui a désolé le territoire américain;
"telles sont les sources qui ont fourni à M. de Valcourt les éléments d’une discussion fort inté¬
ressante. Je confesse sans hésitation que je ne suis pas assez préparé sur la question pour me
rallier d’ores et déjà à la conclusion de notre distingué confrère. Sans doute la commission
sanitaire aux États-Unis s’est acquittée de la tâche qu’elle s’était imposée avec un dévouement,
une intelligence et un succès qui méritent la gratitude de toutes les nations civilisées et qui
justifient l’admiration universelle. Mais faut-il conclure de là, sans plus ample examen, que la
fondation de Sociétés destinées à concourir au service de santé des armées serait partout le
L’UNION MÉDICALE.
541
meilleur moyen d’atténuer les calamités des grandes guerres? Je n’oserais répondre à une
telle question par une affirmation formelle.
Les mœurs, les lois, les idées de la vieille Europe diffèrent tellement de celles du nouveau
monde, qu’il me paraît prématuré de songer à transplanter sur notre continent une institution
aussi considérable, par cela seul qu’elle a parfaitement réussi sur le sol vierge de l’Amérique.
Toutefois, il est incontestable que la question doit être étudiée sans retard, et l’on est heu¬
reux de songer que des représentants de seize nations européennes, à la suite d’un Congrès
tenu à Genève, ont signé une première convention qui servira de base à des études ulté¬
rieures ; c’est une première et sérieuse satisfaction donnée à la cause de l’humanité et du pro¬
grès.
Quand on songe que, sur un effectif total de 309,267 hommes envoyé en Orient de 1854
à 1856, le tiers (ou à peu près 95,000 hommes) y a succombé; quand on apprend que, après
la bataille de Solferino, des blessés sont restés sur le champ de bataille pendant plus de vingt-
quatre heures, et que, faute d’un personnel suffisant, fin grand nombre de ces blessés sont
morts huit jours après le combat sans avoir été pansés, le cœur est navré et l’esprit se révolte
d’un tel état de choses.
Produire ou raviver de telles émotions, indiquer en même temps comment le mal a été
atténué, c’est contribuer puissamment à hâter la réalisation d’une belle conquête que l’Europe
civilisée ne saurait, sous peine de déchéance, différer plus longtemps. Le jeune confrère qui
sollicite vos suffrages a fait là une tentative qui honore son âme élevée et qu’il a conduite avec
un talent incontestable.
En somme, M. de Valcourt, par son esprit riche de connaissances variées et par les senti¬
ments que révèlent ses écrits, me paraît mériter d’être accueilli avec empressement par notre
Société, et nous vous proposons de l’admettre dès aujourd’hui.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DE L’ÉLYSÉE.
Extrait des procès-verbaux. — Présidence de M. le docteur Gauard.
LES MATERIVITÉS;
Par le docteur Léon Le Fort.
M. Le Fort : J’ai l’honneur d’offrir à la Société un travail sur les Maternités. Il est basé
sur une statistique de 1,800,000 accouchements, divisés en deux grandes séries, ceux prati¬
qués dans les Maternités ou dans les hôpitaux, ceux pratiqués à domicile par les soins des
bureaux de bienfaisance, des Sociétés d’assistance spéciale et dans la pratique civile. Celte
statistique embrasse les principales Maternités et les principales villes de l’Europe, et prouve
que la mortalité des femmes en couches est beaucoup plus considérable dans les Maternités
qu’en ville d’une part, en France qu’à l’étranger de l’autre.
Sur 888,312 femmes accouchées dans les Maternités ou dans les hôpitaux, 30,594 sont
mortes, ou une sur 29.
Sur 934,781 femmes accouchées à domicile, 4,405 seulement ont succombé, ou une sur 212.
Mais toute statistique peut être entachée d’erreur, non pas seulement dans l’exactitude
matérielle des chiffres, mais dans l’appréciation des faits et la manière de les grouper. J’ai
examiné ces questions, j’ai écarté les statistiques où la mortalité exacte pouvait être changée
dans sa valeur relative, par suite du transfert des femmes malades dans les hôpitaux ; et après
avoir tenu compte de la proportion des cas graves plus fréquents dans les hôpitaux, ainsi que
les Opérations, j’ai montré que la mortalité, si différente de part et d’autre, tenait à l’exis¬
tence dans les Maternités, et sous forme d’épidémies, de la fièvre puerpérale. Je me suis donc
appliqué à étudier les conditions favorables au développement de cette terrible maladie, de
manière à pouvoir indiquer les mesures capables d’atténuer ses effets.
La fièvre puerpérale règne épidémiquement ; mais ses épidémies, pas plus que celles de cho¬
léra, de fièvre jaune en Europe, ne sont dues à des influences atmosphériques, à un germe
voyageant dans l’air et s’arrêtant sur une Maternité. Les épidémies sont dues à une cause sur
laquelle presque tous les médecins sont d’accord à l’étranger, et à laquelle, en France, on est
encore loin d’accorder toute l’attention qu’elle mérite : c’est la contagion. Il ne s’agit pas seu¬
lement de la transmission, à un grand nombre, d’une fièvre puerpérale spontanément déve¬
loppée sur une accouchée d’une Maternité, et facilement communiquée aux accouchées réu¬
nies dans les mêmes salles ou dans le même établissement, mais encore du transport des
542
L’UNION MÉDICALE.
émanations morbides par les médecins, les sages-femmes, les infirmières, qui sont le plus
souvent les agents de transmission. Il existe de nombreux exemples où la fièvre puerpérale a
régné en ville à l’état d’épidémie circonscrite dans la clientèle d’un même accoucheur. Ces faits
sont tellement arrivés en Angleterre, que certains accoucheurs de ce pays, après avoir été
auprès d’une femme atteinte, ne se contentent pas de changer de vêtements, mais les brûlent.
Nulle part, en effet, on ne trouve que d’une manière absolument exceptionnelle la coïnci¬
dence d’épidémies spécifiques entre deux Maternités voisines. Je l’ai montré pour Paris, pour
Pétersbourg, et surtout pour Vienne, où les deux Maternités sont situées dans les mêmes bâti¬
ments d’un même hôpital, mais sans communication du personnel l’un avec l’autre.
En présence de la facilité avec laquelle les Maternités deviennent des foyers d’infection et de
la mortalité beaucoup moindre des accouchées qui sont soignées en ville, je ne propose pas la
suppression des hôpitaux spéciaux qui sont indispensables, mais je pense qu’il faut prendre
contre la contagion des mesures qui -n’existent pas jusqu’à ce jour dans les hôpitaux de Paris.
J’ai terminé mon travail par la description des diverses Maternités d’Europe, l’organisation
de l’enseignement des sages-femmes et des élèves ; par celle de la pratique civile en France et
à l’étranger, et par un projet de Maternité pour 1,000 accouchements annuels.
M. Linas : La doctrine de la contagion de la fièvre puerpérale est moins contestée en France
que M. Le Fort ne semble le croire. A l’époque actuelle, le plus grand nombre des praticiens sont
contagion is tes ; et déjà lors de la discussion qui eut lieu en 1858, à l’Académie de médecine,
MM. Depaul et Cazeaux défendirent cette doctrine, et apprirent qu’ils étaient si convaincus du
transport possible de la maladie par les médecins, que sans aller jusqu’à brûler leurs vêtements
comme les praticiens anglais, ils avaient soin d’en changer lorsqu’ils quittaient l’hôpital avant
d’aller voir leurs clientes en ville.
M. Le Fort : Je ne nie pas que cei'tains accoucheurs français, tels que MM. Depaul et Da-
nyau, acceptent la contagion ; mais cette doctrine était admise à une époque bien antérieure
en Angleterre. Je fais surtout remarquer qu’aucune précaution n’a été prise pour diminuer
les facilités de transmission. Ainsi, à l’hôpital des Cliniques, les femmes atteintes de fièvre
puerpérale restent dans la salle où elles sont accouchées. A la Maternité il y a bien une infir¬
merie, mais où sont réunies toutes les femmes qui, à la suite de l’accouchement, éprouvent
des accidents de quelque nature qu’ils soient.
M. Peter : Lorsque j’étais interne à Necker, j’ai eu l'occasion d’observer un exemple péremp
toire des propriétés contagieuses de la fièvre puerpérale. Une femme qui avait désiré être
accouchée par moi vint à l’hôpital et fut placée sur un lit où venait de mourir une femme
atteinte de fièvre puerpérale. L’accouchement eut lieu dans les meilleures conditions, et cepen¬
dant le soir même la malade fut prise de frissons, et mourut quarante-huit heures après. Une
autre femme, couchée dans te même lit, eut le même sort, ainsi que les deux voisines. Ce fait
m’impressionna si vivement que, depuis, il n’est jamais sorti de ma mémoire.
Les Secrétaires, A. SiRY et Pierreson.
HYGlÈHi:
Paris, 20 mars 1866.
Monsieut et très-honoré confrère,
A vous qui êtes la tête de l’organe de publicité médicale et scientifique le plus étendu et
le plus autorisé, permettez-moi de m’adresser pour éveiller l’attention du monde médical et
du public sur une lacune qui chaque jour s’accuse davantage et qu’il nous paraît urgent
de combler.
Se peut-il comprendre que, dans le Paris agrandi, assaini, embelli, merveilleux, enfin,
centre d’attraction de toutes les nationalités, de toutes les sociétés, de toutes les classes, le
plus puissant peut-être, le plus indispensable assurément, des agents modificateurs de l’or¬
ganisme, dans un état de civilisation aussi avancé que le nôtre, fasse aussi réellement
défaut?
Les Romains, nos devanciers dans le monde, avaient couvert l’Ilalie et la Gaule de vastes
piscines, de grandioses étuves, de magnifiques gymnases, dont les ruines imposantes attestent
à la fois et leur grandeur et l’importance qu’y attachaient leurs fondateurs.
Ils avaient donc fait grande, la part qui revient à l’agent hydrothérapique dans l’économie
L’UNION MEDICALE.
543
du monde; et cependant leur habitude de la vie publique en dehors des habilations, sem¬
blait, à certains égards, en commander moins impérieusement l’emploi.
En présence de ces antécédents, peut-on ne pas s’étonner que, dans ce Paris moderne, où
les aliments trouvent les goûts et les aspirations de tous genres, où sont satisfaits les
besoins de tout ordre, il puisse manquer encore un établissement hydrothérapique monu¬
mental.
Le Tivoli de la rue Saint-Lazare va disparaître. La conception même, du plan de la frégate
la Ville de Paris est un obstacle à son développement au delà de limites infranchissables.
Un immense gymnase vient, il est vrai, de surgir sur les hauteurs de la rue des Martyrs,
parfaitement conçu, complet à tous égards; mais l’hydrothérapie n’y a été considérée que
comme accessoire et, à ce titre, annexée de la façon la plus insufBsante et mesquine. Nous
ne parlons pas ici des établissements excentriques oviextrk muros; leur éloignement les met
hors de cause.
Rien donc, dans le Paris de 1866, ne peut, par sa destination, ni même rappeler les im¬
posantes proportions des ruines actuelles du palais des Thermes, voisin de l’hôtel Cluny.
Ne faudrait-il pas, au milieu des grandeurs architecturales qui nous environnent et qui
partout à la fois naissent par enchantement comme sous le coup d'une baguette magique,
un nouveau palais des Thermes immense et magnifique, placé au centre ou dans le voisinage
des quartiers les plus riches et les plus élégants; car c’est là tout d’abord qu’est sa plus
pressante indication? Il y faudrait les appropriations multiples et les plus perfectionnées
par la science, de l’eau sous toutes les formes, à tous les états, à toutes les températures,
le tout uni à des aménagements spacieux et au luxe architectural. On y joindrait, comme
complément, un immense gymnase où se pussent enseigner et pratiquer tous les exercices
du corps, d’où résultent le développement et l’harmonie des proportions physiques. Ainsi
seraient contrebalancées les influences déprimantes de notre hygiène privée et de la vie
extra-civilisée dévolue à notre vieille France. Par là serait possible la véritable domination
du corps par l’esprit, au lieu de l’asservissement auquel il est souvent condamné, par l’asso¬
ciation d’une intelligence vigoureuse et d’un corps ou souffrant ou malade.
D’ Raoul Le Roy.
UN FŒTUS DE 43 ANS. — Le 10 janvier dernier, M. Watkins était requis par une veuve
de Th ans, près d’expirer, pour le prier de faire l’examen de son corps conjointement avec
M. Knott. Depuis quarante-trois ans, elle était en travail de son second enfant; M. Watkins
père, l’avait assistée au début le 8 octobre 1822; puis les douleurs s’étaient ralenties et ayant
cessé tout à fait, elle ne s’était pas adressée à d’autres et voulait, in extremis, que le fils
terminât l’accouchement. L’examen démontra, en effet, une tumeur dure, osseuse comme la
tête d’un fœtus dans la région hypogastrique, mobile latéralement. Des débris osseux avaient
été rendus à plusieurs reprises et à divers intervalles.
La mort survint le 13 janvier, et l’autopsie faite, suivant la dernière volonté de celte femme,
découvrit un fœtus parfaitement conservé, placé dans la position normale, recouvert d’un
liquide mucilagineux qui fut extrait très-facilement. Le cordon ombilical adhérait à une
petite tumeur paraissant être le placenta atrophié que des attaches ligamenteuses unissaient
au péritoine, recouvrant le ligament large, près de l’ovaire gauche. Aucune anomalie ne
s’observait localement, excepté les lésions rénales qui avaient déterminé la mort. C’est là un
fait remarquable dont les pièces justificatives ont été présentées à la Société obstétricale de
Londres.
coïncidences PATHOLOCIQUES du foie CRAS chez les enfants. — Sur 222 autopsies
faites sur des enfants dont 131 avaient de 1 à 4 ans, MM. Steiner et Neurenter ont ren¬
contré 188 fois l’infiltration graisseuse du foie et 34 fois une véritable dégénérescence grais¬
seuse. Parmi les altérations anatomo-pathologiques coïncidentes, la plus fréquente est la
tuberculisation non des poumons, mais des ganglions lymphatiques, ce qui exclut l’idée
que l’altération du foie dépend du défaut d’oxydation des principes hydro-carbonés. Ils pen¬
sent, au contraire, avec Frerichs que la cause en est dans l’état du sang modifié sous
l’influence de la tuberculose dont l’état gras du foie ne serait que la conséquence.
Vient ensuite l’entérite considérée comme cause et qui leur semble se développer simul¬
tanément; puis les exanthèmes paraissant sous l’influence de l’état général du sang. Des
maladies des os, comme la carie tuberculeuse, s’observent aussi, même chez des enfants
n’ayant pas fait usage d’huile de foie de morue depuis un an ; ce qui montre que ce n’est
544
L’UNION MÉDICALE.
pas là la cause, comme on l’a supposé, de rinfiltralion graisseuse. Enfin, on la renconire
avec la bronchite, la pneumonie, la pleuro-pneumonie et les maladies du cœur. {Wiener
médit. Vochenschr., décembre 1865). — P. G.
COURRIER.
ASSOCIATION BÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuelle de l’Association qui, à cause
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration de l’assistance publique,
avenue Victoria, 3.
Le même jour aura lieu le banquet offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales, au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, à 7 heures du soir.
Le prix de la souscription est de vingt francs.
On souscrit, directement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier de la Société
centrale, rue d’Aumale, n“ 23.
NÉCROLOBIE. — Il vient de mourir en Angleterre un médecin qui a marqué sa place
parmi les célébrités de l’aliénation mentale : John Conolly avait d’abord été professeur de
médecine à l’Université de Londres ; mais son principal titre à l’estime des gens de bien
et des savants est son système du non restreint. Jusqu’à lui, de graves abus se commettaient
dans les mesures de répression, en usage pour les aliénés. Il pensa qu’une réforme radicale
pouvait être tentée, et, après une lutte de plusieurs années, il réussit à faire disparaître
tous les moyens coercitifs. Ses efforts ont eu une heureuse influence sur l’amélioration du
sort des aliénés dans les autres pays. Il ne faut pas cependant perdre de vue la différence
des races et des mœurs publiques. En Angleterre, un simple policeman arrête la foule d’un
geste, et est secondé par les spectateurs, dès qu’il a touché un coupable de son bâton
d’ivoire. Ailleurs, la multitude n’obéit qu’à la force, et ne prête aucun concours aux agents
de l’autorité. Le docteur Conolly a écrit plusieurs ouvrages importants sur l’aliénation men¬
tale ; le plus remarquable est celui qui a pour titre : Indications de la folie.
OFFRANDES REÇUES AUX BUREAUX DE L’UNION MÉDICALE POUR LA VEUVE D’UN CONFRÈRE.
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par la généralité des médecins, sont tellement con¬
nues et appréciées , que le Sirop et la Pâte de Ber-
thé peuvent se dispenser de toute énonciation
louangeuse. En nous contentant de rappeler que
les premiers expérimentateurs les ont employés
avec succès contre les rhumes, les coqueluches,
les bronchites, les affections nerveuses les plus
opiniâtres, etc., etc., nous insisterons, auprès des
MÉDECINS, pour qu’ils spécifient sur leurs ordon¬
nances le nom de Sirop ou Pâte de Berthé à la
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n’y prenions garde , elle aurait bientôt discrédité
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No 53.
Samedi 24 Mars 1866.
L’UNION MEDICALE
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L’UNION MÉDICALE.
ONE DES CAUSES DE LA MORTALITÉ CHEZ LES ENFANTS.
Il résulte des faits recueillis depuis 1848 et consignés dans.le mémoire deM. Mouriès,
approuvé par l’Académie de médecine de Paris et couronné par l’Institut de France
au concours du prix Montyon en 1854, qu’une des principales causes de la grande mor¬
talité chez les enfants provient de l’insuffisance, dans leur alimentation, du phosphate
de chaux ou principe générateur du système osseux.
En effet, dès la première enfance, le seul régime du nouveau-né est le fait de la
nourrice. Le lait type, le lait normal contient 2 grammes et demi de principe des
os par litre. En réunissant les analyses de MM. Dumas, Megenhoffen, Simon,
Schwartz, Mouriès, etc., on trouve que sur dix nourrices il n’y en a à peu près
qu’une dont le lait soit irréprochable sous ce rapport; celui des autres contient de un
tiers à un cinquième de la dose nécessaire; une grande partie en contient à peine
des traces. Ces dernières tuent à coup sûr l’enfant qu’elles sont destinées à nourrir, et
dans la plupart des autres cas, l’enfant qui se trouve à l’époque de la vie où la crois¬
sance est le plus rapide, végète chétif et pâle, souvent incapable de résister aux ma¬
ladies du jeune âge.
Un peu plus tard, au moment où l’enfant essaye ses premiers pas, les os n’ayant
pas acquis la solidité nécessaire, faute de nutrition convenable, surviennent des
déviations souvent dificiles à guérir par la suite.
Enfin au moment de la dentition, le principe générateur des dents, le phosphate de
chaux n’étant pas absorbé en quantité suffisante, les dents ne se forment que lente¬
ment, avec difficulté, et de là ces convulsions si redoutées et trop souvent fatales
pour l’enfant.
La causé du mal étant bien déterminée, le remède était facile à indiquer. En effet,
le moyen bien simple de suppléer à l’indigence du lait est de l’enrichir du produit qui
lui manque. Qu’on ajoute à la nourriture ordinaire d’une nourrice du phosphate de
chaux assimilable, et son lait, de pauvre qu’il était devient riche en principe consti¬
tutif des os, ainsi que l’analyse l’a démontré. M. Mouriès à résolu habilement le pro¬
blème en combinant le phosphate de chaux provenant de la décomposition des os
avec l’albumine. Ce produit, désigné sous le nom ù'ostéine, est livré sous forme de
semoule et sous forme de poudre, ce qui permet de le prendre facilement en potage
comme la semoule ordinaire, ou de l’ajouter aux aliments quotidiens. Les résultats
constatés de l’emploi de la semoule de M. Mouriès donnée soit aux nourrices, soit
directement aux enfants, ont confirmé d’une manière certaine que dans la majo¬
rité des cas, c’est faute d’une alimentation assez riche en phosphate de chaux que
l’enfant s’étiole et dépérit.
Les observations soumises à la commission de l’Académie ont été des plus signifi¬
catives, à cause du choix des enfants. M. le docteur Pégot-Ogier, médecin des éta¬
blissements de charité du cinquième arrondissement, a choisi 18 femmes qui dans
leur ensemble avaient eu 22 enfants. Sur ces 22 enfants, 8 étaient morts la première
année, et les 14 survivants étaient frêles et lymphatiques. C’est dans ces mauvaises
conditions qu’on a voulu voir les effets de cette alimentation. Ces femmes ont donc
pris tous les jours deux potages préparés avec la semoule de M. Mouriès, rien n’étant
changé à leurs habitudes. Après la première année, 3 enfants étaient morts de ma¬
ladies accidentelles, elles 11 autres jouissaient d’une bonne constitution.
Ainsi les mêmes femmes qui avaient dans les conditions ordinaires perdu 8 enfants
sur 22, n’en avaient perdu que 3 sur 14 sous l’influence du nouveau régime; et tan¬
dis qu’au début du traitement les enfants étaient frêles et lymphatiques, à la fin ils
offraient toutes les apparences d’une santé parfaite. ’
D^ Ch. Remy.
r
L’UNION MÉDICALE.
SOMMAIRE.
Samedi 24 Mars 1866.
1. Pakis : Sur la séance de l’Académie des sciences, — II. Chirurgie : Observations de taille prérec¬
tale, suivies de réflexions. — III. Pathologie: La fièvre pernicieuse est-elle rare à Paris? — IV.
Académies et Sociétés savantes. Société médicale des hôpitaux : Correspondance. — Discussion sur
l’ihoculation du tubercule.— V, Courrier.— VI. Feuilleton : Solennité du 15 février 1866 a ta Faculté
de médecine de Montpellier.
Paris, le 23 Mars 1866.
BULLETIN.
SInr la séance de l’Académie des sciences.
Dans le comité secret de la précédente séance, M. Chasles, au nom de la section
de géométrie, avait présenté la liste suivante de candidats pour ta place de correspon¬
dant, vacante par suite du décès de sir William Hamilton :
En première ligne, M. Riemann, à Gœttingue.
En seconde ligne, et par ordre alphabétique, MM. Borchardt, à Berlin; Brioschi, à
Florence; Clebsch, à Giessen; Hesse, à Kœnigsberg; de Jonquières, à Toulon; Kro-
necker, à Berlin; Richelot, à Kœnigsberg; Rosenhain, à Berlin ; Weierstrass , à
Berlin.
Lundi, l’Académie a procédé à l’élection par la voie du scrutin.
Sur 40 votants, M. Riemann ayant obtenu 39 suffrages, a été élu. Une voix a été
donnée à M. Brioschi.
Le reste de la séance a été consacré à l’audition d’une lecture de M. Daubrée, ren¬
dant compte de la découverte faite par M. Friedel d’un arséniate de zinc hydraté; —
et au dépouillement de la correspondance, M. le Secrétaire perpétuel a lu, d’une voix
lente et douce, avec complaisance, une interminable lettre de M, Civiale fils, qui fai¬
sait hommage à l’Académie d’une série de photographies représentant la chaîne des
Alpes. Ces photographies nous ont paru fort belles. A ce titre, et aussi parce qu’elles
FEUILLETON.
SOLENNITÉ DD 15 FÉVRIER 1866 A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER.
La distribution des récompenses accordées aux élèves de la Faculté de médecine de Mont¬
pellier, qui se sont distingués par leurs services, à l’occasion de la dernière épidémie de
choléra, a offert le caractère d’une belle fête universitaire, à laquelle l’élite de la population
de notre cité s’était rendue avec le plus sympathique empressement.
Bien avant l’heure fixée pour l’ouverture de la séance, le vaste amphithéâtre de l’École a
été envahi par la foule. Vers midi sont venus prendre place sur les sièges qui leur avaient
été réservés M. le premier président de Labaume; M. Garnier, préfet de l’Hérault; M. le
général Levassor-Sorval, commandant le département ; M. le procureur général Dessaurel ;
M. Alazard, secrétaire général, et M. Durand de Villers, colonel du 3' régiment du génie.
M. le vice-amiral de Lugeol honorait également de sa présence cette solennité. MM. les
membres des Facultés des sciences et des lettres et de l’École de pharmacie occupaient leurs
places habituelles. Des dames en brillantes toilettes garnissaient les autres parties de l’enceinte
d’honneur. .
A midi et demi M. le recteur Donné est entré suivi de la Faculté de médecine, et après
avoir pris place sur l’antique siège présidentiel, il a déclaré la séance ouverte, et a donné
la parole à M. Fonssagrives, professeur d’hygiène, pour prononcer un discours de circons¬
tance; ce discours remarquable, que nous serions heureux de pouvoir donner à nos lecteurs,
s’il n’était trop étendu, a été fréquemment interrompu par dq vifs applaudissements.
Tome X?1TX, — Nouvelle série. 35
I
L’UNION MÉDICALE.
546
concernent les montagnes, sujet de prédilection de M. Élie de Beaumont (les noms
obligent), et encore parce que le photographe est fils d’un collègue, il ne faut pas
s’étonner que cette communication ait eu les honneurs de la séance. Pendant que
M. le Secrétaire perpétuel dégustait sa lecture, un immortel d’humeur plaisante est
venu nous faire un mot, qui trouvera grâce aux yeux de M. Civiale, nous l’espérons.
Ce n’est qu’un mot : « Il y a, disait cet académicien, toujours un peu de calcul au
fond des relations de M. Civiale avec ses collègues. «Voilà ce que produisent, par
réaction, les lectures qui se prolongent trop longtemps.
La correspondance de l’avant-dernière séance comprenait un certain nombre de
lettres que M. Coste avait mentionnées en bloc, disant : MM. tels et tels remercient
l’Académie des récompenses qui leur ont été accordées. Or, parmi les noms cités, se
trouvait celui de notre confrère et collaborateur, le docteur Pellarin, qui n’avait reçu
aucune récompense, mais dont le nom, ainsi que j’en ai fait la remarque dans un
précédent Bulletin, était assez défiguré pour n’ôlre reconnu que par ses amis. Un
remercîment de sa part eût donc été plus que de l’abnégation. En réalité, voici la
lettre adressée par lui à M. le Secrétaire perpétuel :
« La commission du prix Bréant (auquel je n’ai jamais eu d’ailleurs la prétention
d’aspirer), dans son rapport sur le concours de 1865, m’a fait l’honneur de men¬
tionner favorablement mes observations de 1849 sur la propriété que possèdent les
déjections cholériques de transmettre le choléra. Le suffrage de l’Académie des
sciences, même dans ses manifestations les plus réservées , est d’un trop haut prix à
mes yeux pour que je ne tienne pas à ce que mon nom (Pellarin) , transformé par
erreur en celui de Pellagrin, soit rétabli dans le document académique. »
Jusqu’à présent, aucune rectification n’a été faite, pas plus que n’a été expliqué le
mystère du lauréat dont j’ai parlé. Seulement, le nom de ce lauréat ayant été donné
par mes confrères du grand format, je n’ai plus de raison pour le taire : c’est M. le
docteur Joulin, agrégé de la Faculté. Une somme de 1,000 fr. lui a été accordée; il
l’a touchée; mais la mention dans le programme des prix n’en a pas été faite. On me
dit que la chose n’est pas sans exemple. J’igno'fais sur ce point, je l’avoué, lés
usages académiques, et je les trouve, s’ils sont tels qu’on me l’affirme, au moins
étranges.
Dr Maximin Legrand.
Ce discours, où la profondeur philosophique de la pensée s’éclaire d’une si vive lumière
morale et s’anime des plus nobles sentiments de l’honneur et du dévouement, a été suivi
d’une triple salve de bravos qui ont accompagné jusqu’à sa place l’éminent professeur.
M. le Recteur a donné ensuite lecture des lettres de M. le ministre de l’Instruction publi¬
que, félicitant les élèves du dévouement avec lequel ils ont soigné les cholériques, et de
l’empressement qu’ils ont mis à se porter sur les lieux où leur présence était nécessaire.
Voici la lettre de M. Duruy, qui ne fait pas moins d’honneur aux sentiments du ministre
qu’elle est honorable pour les élèves ;
tt Paris, le 15 janvier 1866.
« Monsieur le Recteur ,
« J’ai l’honneur de vous adresser une ampliation de l’arrêlé, en date du 1“ janvier 1866,
par lequel des récompenses sont décernées aux étudiants de la Faculté de médecine de
Montpellier qui se sont distingués par leur dévouement pendant l’épidémie cholérique qui a
sévi à Toulon et à Arles.
« L’abnégation de ces jeunes gens qui, à l’époque des vacances, n’ont pas hésité à quitter
leurs familles pour aller au loin s’exposer courageusement au danger, est au-dessus de tout
éloge. Déjà, Sa Majesté a daigné, dans sa haute sollicitude, leur accorder un éclatant témoi¬
gnage de sa satisfaction en donnant à l’un d’entre eux, M. Gayal, la croix de la Légion d’hon¬
neur, comme l’Empereur la donne au drapeau d’un régiment victorieux. Mais, bien que
l’éclat de cette distinction si justement méritée doive rejaillir sur tous, Sa Majesté a voulu
qu’une récompense personnelle fût attribuée à chacun de ceux qui se sont montrés dignes
de la reconnaissance publique.
L’UNION MÉDICALE.
547
CHIRURGIE.
OBSERVATIONS DE TAILLE PRÉRECTALE, SUIVIES DE RÉFLEXIONS;
Par le docteur Notta ,
Chirurgien de l’hôpital de Lisieux, membre correspondant de la Société de chirurgie de Paris, etc.
La taillé bilatérale est une des opérations qu’un chirurgien, au début de sa car¬
rière, aborde avec le plus d’hésitation. Ç’est que, en effet, l’on a présentes à l’esprit
toute.s les recommandations des maîtres et des auteurs. On ne saurait se défendre de
la crainte de léser le bulbe ou d’ouvrir le rectum, et c’est souvent en voulant éviter
l’un que l’on blesse l’autre.
J’ai eu dernièrement l’occasion de pratiquer deux fois la taille périnéale, et j’ai
évité avec tant de facilité ces deux écueils en employant le procédé de M. Nélaton,
désigné sous le nom de taille prérectale, qu’il m’a paru utile de faire connaître ces
faits et d’appeler l’attention sur une méthode qui donne à l’opération de la taille une
sûreté et une précision inconnues jusqu’alors.
Le premier malade que j’ai opéré était dans des conditions déplorables : Il avait
été lithotritié par un spécialiste de Paris trois ans auparavant. La pierre s’était repro¬
duite, et, depuis un an, il était dans des souffrances atroces et n’avait jamais con¬
senti à se laisser sonder. J’obtins de lui passer une sonde dans la vessie et je reconnus
l’existence d’une pierre. Il était miné par une fièvre hectique, ne prenait aucune
nourriture depuis un mois, et était dans un tel état d’épuisement que je ne voulais
pas l’opérer, craignant de le voir succomber pendant l’opération. Je dus cependant
céder aux instances du malade et de la famille. L’opération se fit avec la plus grande
facilité, sans lésion du bulbe et du rectum. Un calcul de 4 centimètres sur 3 de
large fut extrait; mais le malade s’éteignit six jours après, ne présentant d’ailleurs
aucun accident du côté de la plaie périnéale. Tous les détails de l’opération étant
exactement les mêmes que ceux de l’observation suivante, je ne les mentionne pas
pour éviter les redites. J’ai crû devoir seulement indiquer le fait en insistant sur ce
point que la mort du malade était prévue et ne saurait être en aucune façon attribuée
« Tel . est l’objet du décret, en date du 5 décembre 1865, rendu sur ma proposition, qui
accorde aux étudiants en médecine, signalés par leur dévouement au soulagement des ma¬
lades atteints par le choléra, la gratuité des droits qui leur restent à acquitter pour l’achè¬
vement de leurs éludes.
« Vingt étudiants de la Faculté de médecine de Montpellier sont appelés, aux termes de
l’article 3 de l’arrêté du 1®' janvier 1866, à jouir du bénéfice de celte décision impériale; ce
sont :
« 1* Pour les services rendus à Toulon :
« MM. Gayal, Massol, Hypolite, Gérard, Jausion , Ferran, Loaisel de Saulnays, Aulard,
Azémar, Miran, Cambon, Falc et Masse ;
« 2“ Pour les services rendus à Arles ;
« MM. Benoît, Waterîng, Fanton, Ollier, Dutrénit, Valat et de La Châtaigneraie.
« Ces étudiants devront donc, à partir du î'® janvier 1866, êlre dispensés de tout droit
d’inscriptions, d’examens, de thèse, de certificats d’aptitude et de diplôme, et être portés sur
les étals de la Faculté à litre d’élèves gratuits, comme le sont les üls des professeurs ou les
lauréats du grand concours.
« Si ces jeunes gens ont tous fait noblement leur devoir, il en est cependant parmi eux,
et c’est le plus grand nombre, dont les services m’ont paru mériter des récompenses spé¬
ciales.
« Le digne émule de M. Gayat, M. Massol, qui, comme M. Gayat, sans prendre un seul
jour de repos, s’est rendu de Toulon à la Grand’Combe pour y renouveler les actes de
dévouement qu’il venait d’accomplir pendant vingt-cinq jours au milieu des plus pénibles
épreuves, est nommé officier d’ Académie. Veuillez, en lui remettant le titre qui lui confère
L’UNION MÉDICALE.
au procédé opératoire qui, lui, m’a donné tout ce qu’il pouvait donner, c’est-à-dire
sécurité complète dans l’exécution.
Nous avons été plus heureux chez notre second malade :
Observation. — M. Leb..., demeurant à Saint-Marlin-de-Fresnay, d’une constitution déli¬
cate et nerveuse, maigre, teint pâle, âgé de 69 ans, n’a pas eu d’autres maladies antécé¬
dentes qu’une pneumonie, il y a vingt-deux ans, et une névralgie faciale, il y a huit ans
environ.
Il y a cinq ans environ il éprouva pour la première fois quelques ditBcultés pour uriner.
Cet état persista pendant deux ou trois ans, et le malade, ne s’en inquiétant pas, ne consulta
pas son médecin. Il était, dit-il, obligé d’attendre longtemps la sortie de l’urine et éprouvait
après de fortes cuissons. Au mois de février dernier, il fut pris d’une rétention d’urine
complète qui nécessita le cathétérisme; le cours des urines se rétablit ensuite comme aupa¬
ravant, seulement, un ou deux mois après, la rétention se reproduisit et le malade fut
obligé de se sonder lui-même plusieurs fois.
Au mois d’août dernier, les envies d’uriner devinrent extrêmement fréquentes. Il survint
de vives douleurs dans la verge. M. le docteur Collas, de Saint-Pierre-sur-Dives, à l’obli¬
geance duquel je dois ces détails, fut appelé, et il constata la présence d’une pierre dans la
vessie. Les urines renfermaient du muco-pus.
Le 8 septembre, appelé en consultation par le docteur Collas, nous constatâmes de nou¬
veau la présence de la pierre. La grande irritabilité du malade, les vives douleurs qu’il res¬
sentait dans la vessie, l’éloignement du malade, qui ne voulut pas se décider à venir àja
ville, nous firent préférer la taille à la lithotritie, et le malade subit cette opération
le 15 septembre.
Après l’avoir placé comme à l’ordinaire sur une table garnie d’un matelas, en face d’une
fenêtre, nous l’endormîmes avec le chloroforme, puis, le cathéter étant introduit dans la
vessie, nous reconnûmes encore la présence de la pierre, puis nous le confiâmes à un aide
pour qu’il le maintînt fixé comme il convient. Cela fait, nous pratiquâmes, àl centimètre 1/2
de l’anus, une incision courbe à concavité dirigée du côté de l’anus; puis, l’index de la main
•gauche étant introduit dans l’anus, le pouce de la même main abaissant la lèvre inférieure
de la plaie, avec le bistouri tenu de la main droite, nous disséquions avec la plus grande
facilité la face antérieure du rectum; si un vaisseau donnait du sang, il était lié. Le doigt
introduit dans le rectum indiquait d’une façon précise le point où l’on se trouvait, et j’ar¬
rivai ainsi avec la plus grande facilité jusqu’à l’extrémité antérieure de la prostate sans voir
le bulbe recouvert d’ailleurs par le muscle bulbo-caverneux. La pointe du bistouri pénétra
cette distinction, lui donner l’assurance que l’üniversilé s’honorera de lui voir porter les
palmes qu’elle réserve à ses meilleurs serviteurs.
« Des ouvrages scientifiques, portant la mention qu’ils sont donnés à titre de souvenir
des services rendus pendant l’épidémie cholérique de 1865, sont décernés, savoir :
« 1" A MM. Gayat et Massol, pour leurs services exceptionnels à la Grand’Combe ;
« 2° A MM. Hypolite, Girard, Jausion, Ferran, Loaisel de Saulnays, Autard, Azémar et
Miran, qui, accourus à Toulon dès le premier jour du fléau, y sont restés jusqu’au jour où le
flau a disparu ;
« 3" A MM. Benoît, Watering et Fanton, que tous les rapports qui m’ont été adressés sur
les services rendus à Arles, s’accordent à signaler en première ligne.
« Veuillez remettre en mon nom, à chacun de ces Messieurs, l’ouvrage qui lui est destiné
comme un témoignage particulier du ministre de l’Instruction publique.
« Enfin, monsieur le Recteur, c’est avec bonheur que, dans l’arrêté du 1“ janvier 1866,
j’ai associé aux noms des étudiants de la Faculté de médecine celui de l’un de leurs maî¬
tres, M. Jacquemet, qui, accouru au milieu d’eux pour les secourir contre les atteintes du
fléau, pour diriger et partager leur dévouement, a failli devenir victime de son zèle.
« En nommant cet honorable agrégé officier de l’instruction publique, et en lui décernant
lin ouvrage scientifique à titre de souvenir, j’ai voulu lui donner un témoignage particulier
de l’estime et de la gratitude que sa noble conduite inspire au ministre de l’Instruction
publique.
« Telle est, en ce qui concerne la Faculté de médecine de Montpellier, la longue et hono¬
rable énumération des dispositions que renferme l’arrêté du 1» janvier 1866, dont vous êtes
chargé d’assurer 1 exécution. Veuillez en remettre à M. le Doyen une copie certifiée, qui
L’UNION MÉDICALE.
549
dans la cannelure du calhélèr, l’ouverture fut légèrement agrandie avec quelques mouve¬
ments de bascule du bistouri; puis le lithotome double remplaça le bistouri, et, suivant la
cannelure du cathéter, il pénétra dans la vessie, et alors l’opération fut terminée comme par
la méthode de Dupuytren.
La pierre, saisie avec les tenettes, s’écrasa, et ce ne fut qu’après de longues et pénibles
tentatives que nous parvînmes à extraire de la vessie des fragments de pierre qui, réunis,
avaient un volume égal à celui d’un œuf de pigeon.
Le malade supporta parfaitement cette opération, qui fut faite dans la matinée; dans le
courant de la journée, il dormit et fut assez calme. A cinq heures et demie du soir, il fut
pris d’un frisson très- violent qui dura trois quarts d’heure; une vive réaction eut lieu : pouls
à 100; nuit très-agitée.
Le lendemain matin, le malade était beaucoup plus calme. Le pouls à 80. L’urine s’écou¬
lait par la plaie périnéale et par la verge.
Le 17 septembre, pouls à 70. État général satisfaisant. Deux parcelles de pierre sont
expulsées par la plaie. Urines muco-purulentes rendues par la verge et par la plaie.
Le mieux continue les jours suivants.
Le 26 septembre. Depuis hier, il n’est pas sorti d’urine par la plaie périnéale, et l’urine
rendue par la verge est belle et ne présente plus que quelques nuages. A partir de ce mo¬
ment, la cicatrisation de la plaie marcha rapidement, et, au bout d’une quinzaine de jours,
le malade était complètement guéri.
En lisant les détails de cette observation, on doit bien se rendre compte des divers
temps de l’opération et des avantages qu’elle présente.
D’abord, on est à l’abri de l’hémorrhagie : on a une plaie large, béante sous les
yeux; si un vaisseau est divisé, on en fait immédiatement la ligature avec la plus
grande facilité. On évite ainsi ces hémorrhagies secondaires qui sont parfois une
cause d’insuccès.
On n’a pas à redouter la lésion du rectum; le doigt introduit dans cet intestin per¬
met d’apprécier à quelle distance on est de sa paroi, et il faudrait, en vérité, bien de
la maladresse pour l’atteindre.
Quant au bulbe, non-seulement on n’est pas exposé à le blesser, mais, chez mes
deux opérés, je ne l’ai même pas vu, il était caché derrière les muscles bulbo-
caverneux; d’ailleurs, on conçoit que, si on le mettait à nu, il serait bien facile de le
disséquer sans le léser.
puisse être conservée dans les archives de la Faculté, et en délivrer des extraits à chacune
des personnes intéressées.
« Recevez, monsieur le Recteur, l’assurance de ma considération très-distinguée.
« Le ministre de l’Instruction publique,
« Signé : V. Dürüy. »
Les jeunes gens qui ont mérité des récompenses ont été appelés successivement. M. le
Recteur leur remettait la lettre ministérielle qui les concernait.
M. le Recteur, délégué par le grand chancelier pour procéder à la réception officielle, a
d’abord appelé M. Gayat, étudiant en médecine, nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Celte cérémonie a produit sur les assistants une impression qui s’est manifestée, après la pres¬
tation du serment et la remise des insignes, par des applaudissements réitérés.
Après avoir procédé à la réception de M. Gayat comme chevalier de la Légion d’honneur,
lui avoir donné l’accolade et avoir attaché la croix à sa boutonnière, M. le Recteur lui a dit ;
« C’est avec d’autant plus de plaisir que je vous remets cette belle récompense, que vous
l’avez reçue avec une grande modestie ; vous vous êtes plu à déclarer que c’étaient, pour
ainsi dire, tous vos camarades qui étaient décorés en votre personne. Mais je suis bien aise
d’ajouter que c’est à votre bonne et honorable cenduite, à votre vie studieuse bien connue
de vos maîtres, enfin à votre excellente scolarité, que vous devez d’avoir été distingué entre
**^'!f’N’oubliez pas. Monsieur, de reporter votre reconnaissance à qui de droit, et appiaudis-
sez-vous, ainsi que vos camarades, de vivre dans un temps où les chefs de 1 Administration
350
L’UNION MÉDICALE.
On arrive ainsi, cheminant entre le rectum et le bulbe, jusqu’à l’extrémité anté¬
rieure de la prostate; ce point est d’ailleurs reconnu d’une façon très précise par la
pulpe du doigt introduit dans le rectum. Il semble, en effet, que le cathéter n’en est
séparé que par une très-petite épaisseur de parties molles. S.i on porte le doigt plus
en arrière, on sent, entre sa pulpe et le cathéter, une épaisseur de parties molles
d’autant plus grande qu’on s’éloigne davantage de l’extrémité antérieure de la' pros¬
tate; si, au contraire, on ramène le doigt en avant, ou sent également qu’on
s’éloigne du cathéter dont on se trouve séparé par le bulbe. Une fois donc qile l’on
est arrivé en ce point, il suffit de tourner la lame du bistouri en haut; le dos
de l’instrurnent repose alors sur la pulpe du doigt introduit dans le rectum, et, à
l’aide d’un petit mouvement de bascule et d’une pression de bas en haut, on pénètre
dans l’urèthre, et la pointe du bistouri rencontre la rainure du cathéter. On peut
alors,, en mainteriant le bistouri en place, s’en servir comme guide du lithotome,
dont l’extrémité préalablement échancrée glisse sur le tranchant de la lame et arrive
nécessairement dans la rainure du cathéter et de. là dans la vessie. Cette petite mo¬
dification, due à M. Nélaton, simplifie beaucoup le temps de l’opération et évite toute
espèce de tâtonnement de la part du chirurgien. Cela fait, l’opération se termine
comme dans le procédé de Dupuytren.
On le voit, le procédé deM. Nélaton, qu’il désigne sous le nom de taille prérectale,
ressemble beaucoup à celui de Dupuytren; mais c’est le procédé de Dupuytren
revu, corrigé, débarrassé de tous ses dangers, de toutes ses incertitudes, procédé
d’une exécution facile et à la portée de tous les chirurgiens.
Cette facilité d’exécution, jointe aux considérations énumérées plus haut, nous a
déterminé à l’employer chez notre malade, et nous n’avons pas eu à nous en repen¬
tir : la guérison s’est opérée Irès-rapidement. Au bout de dix jours, la plaie péri¬
néale ne laissait plus écouler d’urine, et le malade pouvait être considéré comme
guéri puisqu’il n’avait plus qu’une plaie simple au périnée, qui ne tarda pas elle-
même à se fermer.
supérieure et l’Empereur lui-même recherchent tous les services et s’empressent de les
récompenser dans tous les rangs de la société et jusque sur les bancs de nos Écoles.
« Vos aînés n’ont pas été si heureux que vous. »
Ces quelques paroles ont fait éclater de nouvelles marques de satisfaction dans toute
rassemblée.
M. Jacquemet, professeur-agrégé, a été ensuite appelé; M. le recteur, après quelques
paroles de félicitations, lui a remis le brevet et les insignes d’ofiîcier de l’instruction
publique. Ceux d’ofGcier d’académie seront envoyés à M. Massol,'â son nouveau poste de
docteur.
MM. Jacquemet, Gayat, Loaisel de Saulnays, Ferran, Miran, Fanton, Autard, ont reçu les
Œuvres de Lavoisier.
M. Massol a reçu le Dictionnaire universel d'histoire naturelle, d’Alcide d’Orbigny.
MM. Gensollen, Watering, Hypolite, Girard, Jausion, Benoît, ont reçu les Types des
familles des 'plantes qui croissent en France, par M. Plée.
M. Azemar a reçu tes Œuvres complètes d’Arago.
MM. les élèves Burlel, Cambon, de la Châtaigneraie, Dutrénit, Espagne, Falc, Farjou,
Lannelongue, Masse, Miran, Olliea, Vallat et Vigneau, ont reçu chacun une lettre ministé¬
rielle de félicitations, et quelques-uns auront aussi part à la dispense de certains frais d’étude.
— La ville de Toulon leur enverra bientôt les médailles personnelles qu’elle a fait frapper
en souvenir de leur dévouement.
Les sentiments généreux qu’une telle solennité venait de mettre en mouvement continuè¬
rent à agiter de leur vive expansion les groupés animés qui stationnaient à l’intérieur et
L’UNION MÉDICALE.
551
PATHOLOGIE.
LA FIÈVRE PERNICIEUSE EST-ELLE RARE A PARIS? (<)
Par le docteur de Robert de Latour.
Cette promptitude avec laquelle s’évanouit, sous l’action du sulfate de quinine, la
pneumonie, lorsqu’elle est liée à la fièvre pernicieuse, est des plus remarquables : à
la matité du son que donne la percussion, comme au souffle et au retentissement de
la voix que fournit l’auscultation, on croirait à une de ces phlegmasies profondes qui
exigent quinze à vingt jours de traitement pour arriver à la résolution ; et un jour ou
deux, parfois même quelques heures, suffisent à la dissiper! Ce trait caractéristique
de la pneumonie, ou plutôt de toutes les phlegmasies subordonnées à la fièvre perni¬
cieuse, ce trait que j’ai déjà signalé avec insistance dans un autre écrit (Union Médi¬
cale, 22 et 24 septembre 1864), j’en produirai ici un exemple encore, non moins frap¬
pant que le précédent. C’est une jeune, fille de 12 ans qui en est le sujet : prise d’une
fièvre dont l’intensité se mesurait au thermomètre par 400,5, et au pouls par 140 pul¬
sations à la minute, cette jeune fille ne sé plaignait d’abord que d’une forte douleur
sus-orbitaire. N’apercevant aucun symptôme qui pût faire soupçonner une maladie
éruptive, et, d’un autre côté, sur l’aspect de la langue comme sur l’état du ventre,
éloignant l’idée d’une fièvre typhoïde,; je dénonçai une fièvre pernicieuse avec un
commencement d’irradiation inflammatoire sur les membranes du cerveau. J’admi¬
nistrai. iiumédiatement le sulfate de quinine, et. sous l’empire de cette médication
disparut ie mal de tête, et en même temps s’établit une. rérriîssion de la fièvre, qui
dura deux heiires, Deux jours de suite cette rémission se reproduisit deux fois dans
les vingt-quatre heures, marquée par un abaissement de la température du corps à
390, et une réduction du pouls à 112. Nous ep étions là, lorsque , se prononça une
douleur à la partie antérieure inférieure du côté gauche de la poitrinç. Cette douleur,
qui variait çn intensité dans le cours de la journée, paraissait avoir un caractère
névralgique, car la poitrine rendait un son clair dans toute son étendue, et le mur¬
mure respiratoire s’y faisait entendre dans toits les points, parfaitement normal. Tou-
(1) Suite et fin. — Voir les numéros des 10 et 17 mars.
aux abords de l’École. Au moment où M. Fonssagrives allait sortir de la Faculté, une foule
d’élèves massés près de la porte et qui l’attendaient au passage, l’accueillirent avec les bravos
et les applaudissements les plus enthousiastes. Ce fut une véritable ovation, et l’honorable
professeur qui en était l’objet, tout ému encore des bruyantes sympathies de l’amphithéâtre,
put être certain d’avoir gagné à sa personne, non moins qu’à la cause du dévouement les
cœurs et les esprits auxquels il venait de parler.
Cette cérémonie laissera parmi les élèves et les maîtres un souvenir qui se perpétuera
comme un titre d’honneur de plus pour notre illustre École médicale.
Nous avons rendu compte de la séance de distribution des récompenses accordées aux
élèves de Montpellier qui se sont signalés dans l’épidémie cholérique de Toulon, d’Arles et
de la Grand’Combe; les détails de cette solennité ont produit partout une vive et salutaire
impression.
La partie officielle de la fête universitaire a eu son complément intime dans un banquet
que les étudiants récompensés avaient organisé à l’hôtel Bfscarrat, et auquel ils avaient
invité M. le recteur de l’Académie, M. le doyen de la Faculté de médecine, M. le professeur
Fonssagrives et M. Jacquemet, professeur- agrégé.
Il serait difficile de dire tout ce qu’il y a eu d’affable abandon d’un côté et de déférence
affectueuse de l’autre dans cette charmante soirée, où tous les convives se sont rencontrés
dans le sentiment d’une cordialité exquise. Des toasts ont été portés de part et d’autre.
M. Jacquemet en a ouvert la série, en adressant à M. le recteur Donné les paroles suivantes :
« Messieurs, .;o.
« La circonstance qui nous réunit à ce banquet est tout entière de cordialité; c’est une
552
L’ÜNION MÉDICALE.
tefois, j’avais déjà vu, pendant le, cours de la fièvre pernicieuse, un pareil phéno¬
mène suivi de pneumonie, et je prévins les parents, d’une explosion possible; mais
en même temps je m’attachai à les rassurer sur les conséquences du phénomène, et
je leur annonçai sans hésitation que si la pneumonie éclatait, la durée en serait fort
courte. Dès le lendemain, ma prévision se réalisait : la douleur névralgique était
dissipée, mais la moitié supérieure et postérieure du poumon gauche se trouvait
envahie, et l’inflammation s’y accusait par le souffle et la matité. Ici, comme chez la
malade précédente, la phlegmasie pulmonaire fut le signal d’un abaissement de la^
température du corps à 38o, ce qui annonçait une réduction de la fièvre et devait
faire présager la prompte disparition de la lésion locale qui s’y rattachait. Cette dis¬
parition était complète après trente-six heures, et je quittai l’enfant, le septième jour
à dater du début de la maladie. La guérison était alors irréprochable.
Un phénomène propre à la pneumonie dépendante de la fièvre pernicieuse, et sur
lequel je dois insister, après l’avoir déjà mentionné dans d’autres écrits, c’est que
cette inflammation se jette d’ordinaire sur la partie supérieure et postérieure gauche
de la poitrine, tandis que c’est à droite, en arrière et en bas que se montre le plus
souvent la pneumonie essentielle ou idiopathique. Ainsi, au siège seul de la phleg¬
masie, le praticien en peut déjà soupçonner la nature, ou mieux, l’étiologie; et l’on
comprend de quelle importance peut être cette remarque.
La lièvre pernicieuse frappe tous les âges : je ne l’ai pas, il est vrai, rencontrée
au-dessus de 50 ans ; mais je me garderai bien de fixer à ma pratique les limites de l’ob¬
servation. Pour l’enfance, il n’est point d’immunité : les deux plus jeunes enfants
que j’ai eus à soigner étaient âgés l’un de 14 mois, l’autre de 6 mois seulement; et
je ne doute pas que de pareils exemples ne se multiplient à l’inflni, quand, édifiés
sur les véritables éléments du diagnostic, les praticiens ne laisseront plus l’insidieuse
pyrexie échapper à leur attention.
L’enfant, de 14 mois, était une petite fille d’assez bonne constitution, non encore
sevrée : d’après le récit de son médecin, elle avait été prise d’une pneumonie posté¬
rieure gauche, il y avait de cela cinq jours, pneumonie qui s’était promptement
amendée, même dissipée, car il n’en restait plus trace lors de notre réunion. Après
le côté gauche, le droit : la percussion y rendait un son mat vers la partie moyenne
postérieure, et dans ce point nous constations à l’auscultation, du souffle et des râles.
fête de reconnaissance réciproque, après les épreuves du combat et dans les douces joies des
récompenses. Parmi les toasts qu’inspire naturellement l’actualité, non moins que te sou¬
venir, il en est un qui a la préséance, que chacun de nous porte en son cœur, et que je prends
la liberté d’exprimer au nom de tous. Ce toast, qui est l’écho de vos plus vives sympathies,
s’adresse à M. le recteur de l’Académie de Montpellier.
« Monsieur le Recteur, nous célébrons aujourd’hui le couronnement de votre généreuse
initiative. Une part efficace vous revient dans les hautes décisions qui ont conduit à bonne
fin l’œuvre de la rémunération, et elle vous a acquis de nouveaux titres à la gratitude de
l’École de Montpellier. Des stoïciens de l’antiquité tenaient pour maxime, en théorie du moins,
que les bonnes actions doivent se suffire à elles-mêmes. C’est là une morale un peu sèche,
presque stérile et trop au-dessus de l’humanité. Telle n’est pas, heureusement, la vôtre ni
celle de notre temps. Vous pensez, au contraire, que les récompenses ne gâtent en rien le
dévouement au bien public, et que l’autorité s’honore à reconnaître convenablement les
services rendus. Avec l’ardeur d’une pareille conviction, vous avez fait de notre cause votre
propre affaire. Grâce à votre empressement spontané, aucun de nous n’a eu à se fourvoyer
dans le rôle ingrat de solliciteur. Soucieux de la dignité de tous, vous avez voulu être le
bienfaiteur dévoué des combattants de l’épidémie, et vous avez réussi à la satisfaction
générale.
« Il est un nom. Monsieur te Recteur, quevousnouspermeltrezencored’associer au vôtre
dans l’expression de nos remercîments : nous ne saurions oublier ici M. Bérard, le vénérable et
affectionné doyen de notre Faculté, dont le cœur paternel a eu sa part de sollicitudes aux
JOUETS du danger, et bat en ce moment, à l’unisson du vôtre, de l’intime contentement qu’on
éprouvé à faire des heureux.
L’UNION MÉDICALE.
563
soit crépitants, soit sous-crépitants. Enfin, la veille, des convulsions avaient annoncé
1 intervention du cerveau dans le mouvement morbide, et ces convulsions avaient été
suivies d’un assoupissement dont il avait été impossible de réveiller cette malheu¬
reuse enfant. Aux yeux de mon confrère, une méningite avait ainsi éclaté qui. consti¬
tuant la plus fâcheuse des complications, retirait tout espoir de salut. Aussi, la
consultation qui avait été demandée, n’avait d’autre but, pour le médecin, que de
dégager sa responsabilité ; pour les parents, que de satisfaire à ce sentiment public
qui, dans toute circonstance périlleuse, réclame le concours de plusieurs médecins.
Certes, le diagnostic pouvait paraître irréprochable : la pneumonie était réelle, la
méningite, incontestable. Mais quelle était l’étiologie de ces lésions locales ? Quelle
cause en avait déterminé l’explosion? La température organique n’avait pas été
mesurée encore, et c’était là un élément indispensable de mon appréciation. Je m’em¬
pressai donc de porter mon thermomètre dans le creux axillaire de la petite malade,
et voyant alors la colonne mercurielle s’élever à 40», 7, je déclarai sans hésitation à
mon confrère, que toutes les manifestations morbides, quel qu’en fût le théâtre,
poumon ou encéphale, n’occupaient ici que le deuxième plan ; que la fièvre était la
maladie principale, la maladie tout entière; qu’en un mot, nous nous trouvions en
présence d’une fièvre pernicieuse à forme pneumonique et céphalique. J’ajoutai, tout
en faisant les réserves que commandait un état morbide aussi avancé, qu’il n’était
pas impossible d’obtenir la chute de tous ces accidents sous l’emploi de la médication
fébrifuge. 20 centigrammes de sulfate de quinine partagés en deux lavements, des
frictions vigoureusement pratiquées, à la main nue, sur toute la surface du corps, de
deux en deux heures, avec une pommade fortement chargée du même sel (4 grammes
pour 20 grammes d’axonge), tel fut le traitement arrêté entre nous, et qui devait être
fidèlement continué les jours suivants. A peu de temps de là , j’appris que, sous
cette nouvelle direction thérapeutique, quelques jours avaient suffi au rétablissement
de cette enfant.
L’autre enfant dont j’ai à parler, est un petit garçon de six mois, chez lequel on
aurait pu croire la poitrine fort compromise, tant la toux était fréquente et l’oppres¬
sion prononcée. Mais la percussion rendait un son clair partout, et partout l’auscul¬
tation révélait un murmure respiratoire parfaitement normal. C’était ailleurs qu’il
fallait chercher la raison de l’état morbide : la température du corps était à 40o, et
« Votre bienveillante collaboration a illustré et enguirlandé la page que l’émouvant orateur
du jour, M. Fonssagrives, disait avoir été si bien remplie par les étudiants de Montpellier.
Cette page offre ainsi un double enseignement, qui aurait bien son éloquence si, par impos¬
sible, le dévouement médical cessait d’être un jour plus contagieux que les fléaux qu’il
affronte, et si la reconnaissance publique venait s’oublier sur l’oreiller le l’indifférence
stoïcienne.
« Il nous reste maintenant. Monsieur le Recteur, un dernier désir que vous aiderez à réa¬
liser. Nous vous prions de vouloir bien faire parvenir à M. le ministre de l’Instruction publi¬
que, dont vous êtes ici le digne représentant, l’expression de notre respectueuse gratitude
et de nos hommages dévoués. Ce faisant, vous mettrez le comble à vos bons offices, dont nos
cœurs vous gardent à jamais le [ilus affectueux souvenir. — Messieurs, buvons ensemble à la
santé de M. le Recteur et à la santé de M. le Doyen. »
A ce toast, accueilli par les plus chaleureux applaudissements, M. Donné a répondu ;
« Je suis extrêmement touché. Messieurs, des sentiments que vous m’exprimez ; je n’ai fait
que mon devoir en faisant ressortir aux yeux du chef de l’Université le noble dévouement
dont vous avez fait preuve, et en appelant sur vous les récompenses que vous avez si bien
méritées. Soyez persuadés, d’ailleurs, que ce devoir m’a été doux à remplir.
« Jellransraettrai à Son Excellence vos remercîments, et je réponds certainement à votre
pensée en vous proposant, à mon tour, un toast pour le Ministre éminent qui récompense si
bien les belles actions et qui sait les louer dans ce langage noble et ému auquel vous avez
applaudi aujourd’hui même.
« Au ministre de l’Instruction publique! »
554
L’ÜIVION MF-DICÂLE.
c’en était assez pour dénoncer l’ex-istence d’une fièvre essentielle. Le pouls, en
rapport avec la chaleur, marquait 150» par minute, et les inspirations étaient à 48.
Ignorant encore de quelle nature était cette pyrexie, je voulus me tenir en garde
contre une fièvre pernicieuse-, et j’administrai 10 centigrammes de sulfate .de quinine
dans un peu de sirop d’écorces d’orange. Le lendemain, tous les symptômes s’étaient
aggravéSj et, ne voyant aucune apparence d’éruption, je me confirmai dans cette
pensée que nous étions là en présence d’une fièvre pernicieuse à manifestation
inflammatoire dans la poitrine. Je doublai la dose du sel fébrifuge à ingérer - dans
l’estomac, et j’y ajoutai des. frictions avec une pommade quininée. Pas de résultat
encore : les accidents ne furent nullement ralentis , et le jour suivant l’enfant
paraissait mourant. La fréquence du pouls allait un peu au delà de trois pulsations
par seconde, les inspirations étaient portées à 72 par minute él la température à 41».
L’assoupissement était profond, la résolution des membres complète, et enfin la toux,
fréquente toujours, restait toujours sans raison appréciable, soit à l’auscultation,
soit à la percussion. Les parents, justement alarmés, me proposèrent le concours de
notre savant confrère, le Henri Roger, concours que j’acceptai avec empressement ;
mais avant notre réunion, qui ne devait avoir lieu que le lendemain, je fis admi¬
nistrer en quelques heures 40 centigrammes de sulfate de quinine par l’estomac, et
une friction d’heure en heure avec la pommade déjà prescrite : 5 grammes de sel
quinique pour 20 grammes d’axonge. Cette fois, le succès fut complet : dès le soir,
une légère rémission se prononça, et le lendemain, lorsque le Dr Roger vit l’enfant,
il put constater avec moi, non-seulement que la poitrine, malgré cette toux si opi¬
niâtre qui n’avait cessé d’être un des caractères saillants de la maladie, restait
exempte de toute lésion, mais encore que l’état général de l’enfant était des plus
rassurants, car le pouls était tombé à 104, les inspirations étaient descendues à 36,
et la température s’était abaissée à 38o,5. Le sulfate de quinine fut continué à doses
progressivement décroissantes pour répondre à un léger paroxysme d’une heure qui,
pendant trois jours encore, traduisit le cachet de la maladie, et la guérison fut alors
complète èt solide. J’avais été appelé auprès de l’enfant le 12 février ; nous nous
réunissions, le Dr Henri Roger et moi, le 15, et j’abandonnais l’enfant le 19.
Comme on vient de le voir par cette dernière observation, la fièvre pernicieuse se
borne parfois à provoquer des lésions fonctionnelles sans altérations maltérielles :
, Des bravos enthousiastes ont fait honneur à ce toast. M. Masse a ensuite porté une santé
à M. Fonssagrives, au brillant orateur dont les inspirations pathétiques et les élans de vraie
éloquence ont tant contribué à l’éclat et au charme de la solennité du jour. Après le choc
des verres, M. Fonssagrives a répondu :
« Merci, Messieurs, de votre toast si sympathique, et merci surloùt de Taccueil chaleu¬
reusement affectueux que vous avez fait aujourd’hui à mes paroles. J’ai constaté une fois de
plus la vérité de cette pensée, que le secret d’émouvoir les autrës consiste à être ému soi-
même; et pouvais-je ne pas, l’être en parlant de choses aussi belles? Le succès de mes paroles
a été le reflet du sentiment qu’inspirait votre conduite courageuse, et je n’ai pas le droit de
garder pour moi les applaudissements qui les ont accueillies.
« Cette restitution faite, je veux aussi vous proposer un toast, et vous l’acecplerez, j’en
suis sûr : Je bois. Messieurs, à vos familles : la famille absente, celle du foyer domestique,
dans laquelle cette fête aura un doux et durable retentissement, et la famille présente, celle
que nous constituons tous, la famille de l’École, pour laquelle vous devez avoir aussi une
affection filiale. A la santé de vos familles, à la prospérité de l’École de Montpellier! »
Plusieurs voix ont porté ensemble et comme par acclamation un toast au docteur Jacquemel.
Enfin le jeune étudiant Gayat, l’heureux et digne légionnaire, a proposé une dernière
santé à l’adresse du nouveau docteur Massol, son compagnon d’épidémie à Toulon et à la
Grand’Gombe.
Cette soirée s’est achevée on ne peut plus agréablement en entretiens pleins d’effusion et
de franche gaieté, et tous, maîtres et élèves, en conserveront le plus charmant souvenir.
(Extrait du Montpellier médical,)
L’UNION MÉDICALE.
ÔÔ5
le fait est constant pour les viscères de la poitrine et de l’abdomen ; il. est vraisem¬
blable pour le cerveau, mais les moyens manquent de s’en assurer. Il n’est pas rare
de voir des malades, sous l'empire d’une fièvre ardente, fatigués par une toux
continue, opiniâtre, et dont l’auscultation, non plus que la percussion, ne.peuyent
fournir la raison. N’hésitez point alors, en voyant le thermomètre s’élever à 40° ou
41°, n’hésitez point à dénoncer une fièvre essentielle ; et cette fièvre, il ne voiis
restera plus, pour en déterminer le caractère et compléter ainsi votre diagnostic,
qu’à tenir compte.de quelques symptômes spéciaux propres à chacune d’elles. Je fus
appelé en consultâtion auprès d’une.pètite fille de 6 ans, à laquelle donnait des soins
un jeune médecin d’une grande distinction, La fièvre sévissait depuis cinq jours et
s’accompagnait d’une toux sèche , incessante , avec des redoublements pendant
lesquels l’enfant, suffoquée, semblait menacée d’asphyxié. La chaleur était constante,
seulement on avait remarqué, à certains intervalles, que la peau était moins brûlante.
Ce fut à un de ces moments que je vis la jeune malade, et le thermomètre alors n’ac¬
cusa que 38°, 5. L’enfant d’ailleurs était fort abattue, et, par son aspect, inspirait la pen¬
sée d’une atteinte fort grave. Dans une première consultation déjà, au troisième jour du
début, un praticien d’une haute position et d’une grande habileté avait exploré, per¬
cuté, ausculté la poitrine dans tous les sens, et s’était efforcé de saisir, d’un côté ou
de l’autre, une lésion matérielle. Vaine avait été la tentative. Cependant, aux yeux de
notre éminent confrère, le poumon ne pouvait conserver, longtemps le tort de n’ôtre
pas malade, et un point fut désigné au côté droit, j’ignore sur quel indice, pour
être le théâtre prochain d’une explosion inflammatoire. Afin d’obéir à ce diagnostic
tout d’avenir, on avait appliqué deux sangsues à la région ainsi accusée d’avance, et
on avait administré des potions kermétiséès. Malgré cette double médication, l’état
de la jeûne malade s’était sensiblement aggravé, les jours suivants, et cela sans que
la pneumonie annoncée se fût encore déclarée. Nous étions au mois de septembre,
époque où, profitant de l’éloignement de leurs fortunés clients, quelques, médecins
vont eux-mêmes goûter les plaisirs de la villégiature, et au nombre de ceux-ci était
le confrère appelé d’abord en consultation. Son absence me valut d’être mandé à
mon tour. La nuit qui venait de s’écouler avait été fort mauvaise: une chaleur
ardente, une toux violente toujours sèche, le délire et un profond accablement en
avaient’ marqué la durée entière, et ce n’était que le matin qu’un peu de calme était
survenu. J’appris d’ailleurs que ce paroxysme de la nuit était le troisième depuis le
début de la maladie, mais que la rémission n’avait jamais été complète, Après une
exploration attentive dé toutes les cavités viscérales, exploration entièrement rassu¬
rante m’autorisant de ces accès caracféristiques éclatés ainsi à quarânte-huif heures
d’intervalle, je m’empressai d’exprimer aux parents toute ma sécurité, car je ne
voyais là qu’une fièvre intermittente qui n’avait encore déterminé aucune lésion
matérielle, fièvre intermittente qui devait promptement céder à l’emploi du sulfate
de quinine. Peu de jours après, la mère dé cette enfant venait m’apprendre que le
surlendemain même de notre réunion, sa fille était descendue au jardin de la maison
qu’elle habitait, et que la guérison avait ainsi été immédiatement acquise.
Si incomplètes que fussent ici les rémissions, elles suffisaient néanmoins, avec la
chaleur élevée qui marquait les paroxysmes, à fixer le caractère de la maladie. Pour
moi le doute n’était pas possible, et je me'prononçai sur-le-champ sans hésitation.
Le diagnostic n’est pas toujours aussi facile, et des situations se rencontrent
auxquelles s’attache une grande incertitude : l’exagération de la chaleur est bien là
Dour trahir l’existence d’une fièvre essentielle, mais c’est en vain quon cherche
quelque symptôme qui en puisse déterminer le caractère. Il peut même arriver que
des nhénomènes locaux surgissent et prédominent au point d’éhranler jusqu a la
conviction que la fièvre est bien la maladie essentielle et principale. Au temps seul
alors d’éclairer le diagnostic, en laissant la maladie s’accentuer de plus en plus et se
dévoiler définitivement. Une jeune dame de 23 ans, accouchée depuis quinze jours
et bien rétablie de cette épreuve, fut prise tout à coup d’une fievre ardente avec des
556
L’UNION MÉDICALE.
douleurs névralgiques intolérables dans toute la tête. A ces douleurs, qui durèrent
trois jours, succéda une toux sèche, 'continuelle, et tellement violente parfois que la
malade, près de suffoquer, finissait par tomber dans un anéantissement voisin de
la syncope. Chaque jour, matin et soir, j’explorais la poitrine avec la plus sérieusç
attention, sans jamais percevoir ni souffle, ni râle, rien, en un mot, qui pût trahir
une altération matérielle. La température du corps, oscillant entre 39o,8 et 40o,8,
exprimait très-certainement une pyrexie essentielle, mais rien au delà; et, pour
juger si cette pyrexie était du genre des pernicieuses, j’administrai le sulfate de qui¬
nine, qui n’eut d’autre résultat que des hourdonnements d’oreille. Dix jours s’écou¬
lèrent ainsi, où je n’observai que la toux et la chaleur du corps, avec un pouls porté
à 120 par minute. Je priai alors notre éminent confrère, leDrBarth, de venir m’aider
à fixer tous les détails de ce difficile diagnostic. On sait l’habileté du savant praticien ;
on sait qu’à cette oreille délicate ne sauraient échapper ni la moindre nuance du
murmure respiratoire, ni la moindre altération du son rendu à la percussion; et l’on
pense bien qu’ici l’examen fut des plus attentifs et des plus minutieux. Cet examen
pourtant fut complètement négatif. La question s’agita entre nous de l’existence de
tubercules îwiZmfres, , capables de produire cette toux incessante qui fatiguait la
malade sans se trahir à l’auscultation. Mais cette toux avait débuté tout à coup ; elle
avait succédé à des douleurs névralgiques de la tête et paraissait ainsi ressortir à
l’action nerveuse plutôt qu’à une lésion matérielle. La fièvre, d’ailleurs, quand elle
se rattache à un travail de tuberculisation pulmonaire, n’a pas ce caractère continu
qui, chez notre malade, ne s’était pas démenti un seul instanL Ayant mis hors de
cause la fièvre pernicieuse, je ne voyais plus d’hypothèse acceptable que la présence
d’une fièvre typhoïde; mais point de taches lenticulaires, à moins què, survenues
pour fort peu de temps, elles n’eussent échappé à mon attention ; point de diarrhée,
point d’épistaxis, point de météorisme, point de borborygmes, point de douleur à la
pression de la région iléo-cœcale ; et en l’absence de tous ces signes, il était difficile
de se prononcer avec certitude. Cependant la langue était saburrale à la base, rouge
à la pointe ainsi que sur les bords ; déjà la prostration était profonde, et le cachet
général était celui des affections les plus graves et les plus périlleuses. M’àutorisant
de tous ces indices, je me prononçai pour une fièvre typhoïde. C’était là le vrai
diagnostic. Les symptômes qui jusqu’alors avalent manqué à la fièvre typhoïde
commencèrent à se dérouler; et cette pyrexie parcourut ses périodes sous la forme
cérébrale. Ce qu’il y eut de remarquable ici, c’est que cette toux si fatigante et si
opiniâtre s’apaisa, ou au moins se modéra considérablement au moment même où
l’on put percevoir des râles sibilants assez abondants vers toute la région postérieure
de la poitrine. A l’heure où j’écris, ma jeune dame est en pleine convalescence.
Bien que ce travail n’ait pour objet que la fièvre pernicieuse, j’ai cru devoir
rapporter cette observation de fièvre typhoïde comme un exemple frappant du
concours que peut fournir au diagnostic des fièvres essentielles la mesure de la tem¬
pérature animale, en présence de phénomènes prédominants qui, rattachés à des
organes particuliers, jettent dans l’esprit du praticien la confusion et l’incertitude.
Ici, la toux incessante qui fatiguait la malade faisait porter l’attention sur la poitrine;
mais la chaleur organique, dont l’élévation touchait à 410, traduisait à mes yeux
l’existence d’une pyrexie, et la nature de celle-ci me fût révélée par l’impuissance
complète du sulfate de quinine , impuissance de laquelle se dégageait évidemment la
fièvre typhoïde.
Les fièvres essentielles, quel qu’en soit le genre, apportent donc un trouble plus
ou moins profond dans le fonctionnement des viscères, et ce trouble, tantôt paraît se
lier à une lésion matérielle, tantôt, au contraire, se produit sans altération physique
appréciable. Daiis ces conditions diverses, c’est toujours le thermomètre qui, par
l’élévation de la colonne mercurielle, indique le caractère secondaire de l’affection
locale, et qui fait ainsi passer la fièvre au premier plan dans l’ensemble des phéno¬
mènes morbides. Cet clément de diagnostic est tellement sûr, que je ne crains jamais
L’UNION MEDICALE.
657
de me commettre, en instituant ma thérapeutique sur les enseignements qu’il fournit;
et rien n’égale la surprise du médecin qui, pour la première fois, est témoin de mon
assurance à prédire un dénoûmenl heureux, là où il n’éprouvait qu’hésitation, incer¬
titude ou effroi. Le docteur C.... me pria de donner des soins à sa jeune épouse, qui
lui paraissait frappée de péritonite. Accouchée heureusement depuis une huitaine de
jours, cette dame, âgée de vingt et quelques années, avait été prise, la veille, d’un
frisson auquel avait succédé une chaleur ardente qu’accompagnaient la céphalalgie,
le brisement des membres, la soif, la fréquence du pouls portée à 100, tous
caractères de la fièvre , mais auxquels se joignaient des douleurs abdominales qui,
dans les conditions où se trouvait la malade , inspiraient de sérieuses inquiétudes.
Mon premier soin fut d’examiner le ventre, et ne le trouvant ni météorisé, ni même
très-sensible à la pression, je fus promptement rassuré de ce côté. Mais en me livrant
à cette exploration, je fus frappé de la chaleur qui se dégageait du corps de notre
jeune malade, et, m’empressant alors de placer mon thermomètre dans le creux
axillaire, je fis remarquer à mon distingué confrère, que la température, s’élevant à
400,5, trahissait infailliblement l’existence d’une fièvre essentielle. J’ajoutai que cette
fièvre était vraisemblablement de nature rémittente ou intermittente, et que les dou¬
leurs abdominales ne constituaient encore qu’une manifestation locale incomplète,
qui ne survivrait certainement pas à la chute de la fièvre. Le sulfate de quinine fut
administré à la dose de 60 centigrammes fractionnée en six parts, et le lendemain
matin la pacification de l’organisme était complète. Il y eut bien encore, deux soirées
de suite, un léger accès fébrile; mais le sulfate de quinine, dont on continua l’usage
quelques jours, suffit à nous inspirer une parfaite sécurité.
Tous les faits énoncés dans ce travail, c’est une pratique personnelle qui me les a
fournis, et si vous y joignez les faits que j’ai déjà publiés antérieurement, vous ne
pourrez vous défendre de cette pensée que la fièvre pernicieuse est fort commune à
Paris, et que c’est faute de la savoir reconnaître que s’est établie l’opinion contraire,
opinion fâcheusè à laquelle on peut, sans injustice, rèprocher bien des malheurs !
Initié désormais à la signification des divers degrés que peut atteindre la température
du corps, le praticien, tout en arrêtant son attention sur les lésions locales, comprendra
qu’il peut se rencontrer au delà de ces lésions, une affection qui en soit le mobile. Il
ne, se contentera plus de faire ainsi sur ses malades une étude anticipée d’anatomie
pathologique; mais, prenant les choses de plus haut, il recherchera l’enchaînement
étiologique des faits morbides, et, le thermomètre sous les yeux , portant son
diagnostic avec sûreté, il appliquera sa thérapeutique avec bonheur (1).
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX.
Séance du 28 Février 1866. — Présidence de M. Léoer.
SOMMAIRE. _ Correspondance. — Expériences sur l’inoculation du tubercule, par MM. Hérard et
Cornii. Discussion : MM. Chauffard, Hérard, Guérard, Barth, Lailler.
Correspondance ;
M. Gallard présente une brochure intitulée : Relation médico- chirurgicale de l’expédition
de Cochinchine en 1861-62, par M. A. Didiot, médecin principal, chef du service de santé
de l’armée au corps expéditionnaire.
M. Gallard analyse sommairement ce très-intéressant travail, et appelle spécialement
l’attention sur les particularités relatives à la topographie médicale, aux fièvres paludéennes,
au choléra et à la syphilis.
Une brochure de M. Hervieüx , intitulée : Étiologie et prophylaxie des maladies puer-
pérales.
(1) On trouve chez M. Rosier, opticien, quai de l’Horloge, 37, le genre de thermomètre dont je me
sers.
558
L’UNION MÉDICALE.
Le numéro de janvier du Journal de médecine mentale de M. Delasiauve.
La Médecine contemporaine.
La Gazette médicale de C Algérie.
Les Archives de médecine navale.
Bulletin des travaux de la Société médicale d’Amiens.
Bulletin dé l'Académie royale de médecine de belgique.
Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de biologie, t. I", série,
M. Hérard communique le résullat des expériences qu’il a entreprises avec M. Cornil sur
l’eTîocM^aiîow fltw (Voir l’ÜNiON Médicale du 8 mars.)
M. Chauffard: Le travail de MM. Hérard et Cornil vient évidemment confirmer les
résultats si intéressants des recherches de M. Villemin; mais il est nécessaire, M. Hérard le
reconnaît, de multiplier encore ces expériences et surtout de les appliquer à d’autres ani¬
maux. Sans avoir la prétention de juger actuellement une question a l’élude, on peut cepen¬
dant, dès maintenant, émettre, à cette occasion, quelques considérations sur ce sujet.
Faudrait-il conclure de ces expériences que, jusqu’à présent, TunanimUé des médecins s’est
trompée sur l’origine spontanée ou héréditaire de la tuberculose? Faudrait-il rejeter tout le
passé pour en arriver à la doctrine de l’inoculabilité et de la contagion? Je ne le pense pas;
car il n’y a pas opposition entre les conditions générales de la transmission par inoculation
et les conditions diathésiques; et il serait facile d’énumérer un assez grand nombre de ma¬
ladies qui peuvent se- développer spontanérhent et se transmettre par contagion, comme la
morve, par exemple. Il n’y aurait donc rien d’impossible à ce que la tuberculose, qui est le
plus souvent héréditaire, diathésique, spontanée, ou provoquée par des conditions hygié¬
niques mauvaises, puisse aboutir à la formation d’un produit inoculable. La syphilis et
toutes les fièvres éruptives ont été originairement spontanées, et n’en sont pas moins essen¬
tiellement contagieuses. Les résultats des expérimentations nouvelles viendront donc
apporter leur appoint aux doctrines anciennes, mais non les renverser; ils viendront même
a l'appui de la croyance d’un bon nombre d’éminents médecins qui ont admis la contagion
de la phthisie. Il est vivement à désirer que le champ d’expériences ouvert par M. Ville¬
min s’agrandisse, et l’on peut affirmer d’avance, quel qu’en soit le résultat, que les doctrines
anciennes n’en seront pas ébranlées.
M. Hérard : Je partage la plupart des idées émises par M. Chauffard, et je crois, comme
lui, qu’une maladie peut être spontanée et contagieuse, comme la rage, que je pourrais
ajouter aux exemples qu’il a cités; c’est encore avec raison que M. Chauffard a fait remar¬
quer que la phthisie, en la supposant inoculable et contagieuse, n’en resterait pas moins une
maladie essentiellement héréditaire. Mais il y aurait peut-être lieu alors d’envisager la tuber-
culisalion sous un nouveau point de vue, et l’on pourrait établir un parallèle entre l’héré¬
dité de la syphilis et l’hérédité de la tuberculose; c’est là une idée que je me borne à
émettre sous toutes réserves, et que je ne veux pas développer pour ne pas m’engager sur
un terrain brûlant.
M. Chauffard : Je suis obligé de faire remarquer qu’il faudrait agrandir considérable¬
ment le champ de la syphilis héréditaire pour pouvoir la comparer à la tuberculisation, et
qu’il ne saurait, dans ce parallèle, être question que de syphilis héréditaire ayant perdu les
formes propres de la diathèse pour revêtir les apparences de la scrofule. Or, il suffit de mon¬
trer combien grande est la distance qui sépare, au point de vue dû mode de transmission
héréditaire, la syphilis de la tuberculisation, qui se reproduit entièrement semblable à elle-
même, pour montrer qu’il ne peut être légitimement établi aucun parallèle.
Mais la confirmation des idées relatives à la contagion, dans certaines formes de phthisie
qu’il resterait à déterminer, pourrait avoir des conséquences importantes en pratique.
M. Güérard : Pendant de longues années la phthisie a été considérée comme pouvant se
transmettre par voie de contagion, et cela à un tel point que, après la mort des phthisiques,
on prenait les soins les plus minutieux pour purifier leurs vêtements et pour assainir les
chambres qu’ils avaient habitées. Ces idées ont dû se modifier à une époque où la croyance
à la contagion s’était affaiblie au point qu’elle avait pu être niée même pour la syphilis.
Quoi qu’il en soit, il est digne de remarque que la transmission héréditaire puisse se faire,
dans certaines' familles, de telle façon que la maladie n’éclate chez les parents qu’à une
époque où les enfants ont déjà succombé à la phthisie.
L’UNION MÉDICALE.
559
Enfin, j ajouterai que j’ai vu un certain nombre de cas de tuberculisation pour lesquels
la contagion aurait pu être invoquée, et que cette circonstance pourrait engager à faire
prendre certaines précautions contre ce mode de propagation.
M. Barth : Je crois que la question de la transmission des maladies d’individu à individu
ne deviendra plus simple que si l’on s’attache non-seulement à déterminer si une maladie
est ou non transmissible, mais encore à rechercher dans quelle mesure et à quelles condi¬
tions cette maladie est transmissible.
Il serait bon aussi que les termes fussent modifiés et que l’on adoptât un terme géné¬
rique : la transmissibilité, par exemple, que l’on reconnaîtrait avoir lieu, tantôt par conta¬
gion, tantôt par inoculation, tantôt par infection, par hérédité, etc., ou même par plusieurs
de ces modes à la fois.
P® temps la possibilité de la transmission de la phthisie par contagion m’a frappé, et
j’ai toujours donné, le conseil d’éviter la cohabitation trop intime avec les phthisiques, sans
effrayer toutefois les personnes intéressées en leur dévoilant la réalité.
Enfin, pour la syphilis, il m’a semblé qu’elle pouvait se transmettre dans ses différents
degrés, et j’ai été frappé, entre autres exemples, par une observation faite sur un jeune
homme de 28 ans, atteint de périostose fémorale guérie rapidement par les antisyphiliti¬
ques, sans qu’il soit possible de trouver chez lui aucune trace de syphilis antérieure.
M. Lailler : Il est nécessaire de faire quelques réserves sur ce cas de syphilis que
M. Barth considère comme héréditaire. Il est des sujets chez qui les accidents primitifs
et secondaires sont assez légers pour passer inaperçus, et le malade de M. Barth pouvait être
dans ces conditions.
M. Guérard fait remarquer que certaines familles présentent une aptitude toute particu¬
lière à la transmission d’une même maladie, quelle qu’elle soit, de l’un à l’autre de ses
membres.
M. Lailler présente la chevelure d’une femme rendue inextricable par une quantité
innombrable de poux.
Le secrétaire , D' Besnier.
COURRIER.
Par décret en date du 17 mars 1866, rendu sur la proposition du ministre de la marine
et des colonies, a été confirmée la promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur,
faite à titre provisoire par le maréchal commandant en chef le corps expéditionnaire du
Mexique, en vertu des pouvoirs à lui conférés par le décret du 29 juin 1863, en faveur de
M. Nicolas (Adolphe-Charles-Antoine-Marie), médecin de 1" classe de la marine, embarqué
sur le Magellan. — Chevalier du k novembre 1864 : 14 ans de services effectifs dont 9 à la
mer. Dévouement hors ligne dans trois épidémies de fièvre jaune en rade de Vera Cruz. —
Prendra rang du 30 janvier 1866.
— M. le docteur Logerais, ancien interne des hôpitaux de Paris, est nommé médecin ins¬
pecteur des eaux de Pougues, en remplacement de M. Boubaud, démissionnaire.
UN FAIT D’HISTOIRE NATURELLE. — Le 5 novembre 1865, dit M. Duvillers, architecte
paysagiste,' à Paris, j’ai trouvé dans un œuf frais que je dégustais dans le charmant pavillon
de chasse de M. le docteur Châtin, aux Essarls, un insecte de 0,7 à 0,8 cent, la longueur,
de forme cylindrique, avec les extrémités pointues, comme celles du lombric ou ver de ter-re.
Mon étonnement fut grand, vous n’en doutez pas, ainsi que celui de M. Châtin et des autres
personnes présentes à table. Un moment, je pensais posséder un œuf au vermicelle, tant ce
cylindre était allongé. J’ai continué de manger l’œuf, malgré les observations qui me furent
faites, sans éprouver aucune indisposition. Le ver a été mis par M. Châtin dans l’esprit-de-
vin pour être soumis à i’étude. Il paraît que, depuis deux siècles, aucun fait de ce genre n’a
été signalé. {Les Mondes.)
PROPRIÉTÉS DE L’OXYGÈNE (par M. Schœnbein, de Bâle). — Les journaux scientifiques,
publiés en France ou en Allemagne, ont dernièrement annoncé que M. Schœnbein était par¬
venu à décomposer l’oxygène en ozone et en antozone.
L’Association scientifique de France ayant demandé à l’illustre chimiste de Bâle de venir
660
L’UNION MÉDICALE.
répéter devant elle les expériences relatives à cette découverte, M. Schœnbein a écrit à son
président une lettre dont nous extrayons le passage suivant :
« Vous savez peut-être que je m’occupe depuis une trentaine d’années, presque exclusi¬
vement et sans interruption, de recherches relatives à l’oxygène, et que, dans cette longue
série d’investigations, J’ai découvert, concernant ce corps élémentaire, un assez grand nom¬
bre de faits nouveaux dont je crois pouvoir tirer les conclusions suivantes :
« 1° L’oxygène peut exister dans trois états allotropiques différents;
« 2° Deux de ces étals sont actifs et opposés l’un à l’autre. Je les désigne sous les noms
ozone et antozone;
« 3“ Des quantités égales de l’ozone et de l’anlozone se neutralisent pour former l’oxy¬
gène inactif ou neutre ;
« k° L’oxygène neutre peut être dédoublé ou transformé à moitié en ozone et à moitié en
antozone.
« Mais, il faut le dire, la démonstration expérimentale de la justesse de ces conclusions
n’est pas aussi simple que, par exemple, celle de la composition et de la décomposition de
l’eau, et pour bien comprendre leur enchaînement logique, il faut absolument qu’on connaisse
un bon nombre de faits qui sont relatifs épelles. Or, pour faire voir ces faits par des expé¬
riences convenables, une seule séance ne suffit pas.
« Permettez-moi, monsieur le Président, d’ajouter encore quelques observations : Quel¬
ques journaux scientifiques ont été mal informés en annonçant que j’avais réussi à isoler
dans un état de pureté, soit l’ozone, soit l’antozone. Celte assertion n’est pas fondée. Il est
vrai, depuis longtemps, j’ai fait un grand nombre de tentatives pour arriver à ce but si dési¬
rable, mais jusqu’à ce jour sans succès complet : l’ozone et l’anlozone sont toujours mêlés
avec l’oxygène neutre, ce qui lient à des causes intimement liées à la génération même des
deux modifications actives de l’oxygène. Si l’Association scientifique, après ce que je viens
de dire, continuait à désirer ma visite à Paris, et si l’état de ma santé me permet de faire un
tel voyage, je ferai très-volontiers un petit cours sur l’ensemble de mes travaux relatifs à
l’oxygène. » — Camille Schnaiter. {Cosmos.)
SUCCÉDANÉ DES SERPENTS PHARADNS. — Un des correspondants du Scientîfic American
Journal lui écrit ; « Les œufs de serpents sont faits avec le sulfo-cyanure de mercure, sub¬
stance difficile à transformer en masse solide, et qu’on ne rencontre pas dans toutes les cités ;
ou pourra les fabriquer plus facilement et plus économiquement de la manière suivante :
Prenez une partie de fleur de soufre et six parties de cyanure de mercure; broyez fortement
le mélange dans un mortier ; plus la poudre sera fine, mieux le résultat sera atteint. Faites
avec une feuille d’étain un cône ; reraplissez-le de poudre entassée en laissant à la base le
vide nécessaire pour le fermer. Si vous l’aimez mieux, mouillez la poudre pour en faire direc¬
tement des cylindres ou des cônes. Pour les sécher, vous les approcherez du feu ou vous les
exposerez au soleil. » L’auteur ne dit pas si cette préparation nouvelle n’est pas aussi dan¬
gereuse que les anciennes, si les pauvres ouvrières qu’on chargerait de ce travail n’en
seraient pas promptement victimes , et si par conséquent il ne vaut pas mieux mille fois
renoncer à un jeu par trop homicide. YUes
Erratum. — Dans le dernier numéro, page SAS, A® ligne, il y a : « où les aliments trou¬
vent les goûts, etc., » il y faut substituer : « où trouvent aliments, les goûts, etc. »
ASSDdlATlDN GÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuelle de l’Association qui, à cause
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration de l’assistance publique,
avenue Victoria, 3.
Le même jour aura lieu le banquet offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales, au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, à 7 heures du soir.
Le prix de la souscription est de vingt francs.
On souscrit, directement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier de la Société
centrale, rue d’Aumale, n” 23.
Le Gérant, 6. RicheloT.
Pâ.nis. - Typograpble Feux Maitestb et C«, rue des Deux-Portef-Sainl-Sfluveur, 83.
L’UNION MÉDICALE.
Les Maladies des Voies urinaires,
la Gravelle et la Goutte, sont très-notablement
améliorées ou radicalement guéries par l’usage de
l’eau minérale de Contrexéville (Vosges). L’eau de
la source du PAVILLON (se méfier des substitu¬
tions), déclarée d’intérêt public par décret impé-
. rial, est la seule qui, depuis la seconde moitié du
. siècle dernier, ait opéré toutes les cures authen¬
tiques dont les auteurs ont enrichi la science.
La Société des eaux minérales de Contrexéville,
^ rue de la Michodière, 23 , k Paris, expédie l’eau
: des Pavillons dans le monde entier. — Conserva¬
tion excellente et durable.
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LE PERDmEL-REBOULLEAU.
Succédané de l’huile de croton tiglium et des
pommades stibiées et ammoniacales.
Il produit une éruption miliaire plus ou moins
abondante, selon la durée de l’application.
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rue Sainte-Croix-de la-Bretonnerie, 54, Paris.
Détail, pharm; Le Perduiel, faub.Montmartre,76.
Cette préparation, qui est une eombinaison de
phosphate de chaux et d’albumine, est essentielle¬
ment assimilable. Elle supplée k l’insuflisance du
principe calcaire dans l’alimentation lorsque, dans
certaines conditions, l’organisme a besoin d’une
proportion plus que normale de sels de chaux. Au
moment de la dentition surtout, VOstéine Mouries
rend de grands services. A l’aide de cet aliment,
sous forme de semoule, les enfants percent leurs
dents rapidement, sans convulsions, presque sans
souffrance. Administré a des nourrices, il passe
dans leur lait, ainsi que le démontre l'analyse, et
contribue à la formation rapide et parfaite du sys¬
tème osseux chez l’enfant. 2 fr. le flacon. Dépôt k
Paris, 154, rue Saint-Honoré.
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A LA PEPSINE ET SOIIS-CARBONATE DE BISMUTH.
Cette Poudre est employée avec le plus grand
succès contre les dyspepsies-gastrites , acidités,
diarrhées , dysenteries , les éructations , crampes
d'estomac , les vomissements des enfants, etc.
(Voir la Gazette des hôpitaux à\i 15 octobre 1864.)
Prix : le ïtacon, S tv.
Seul dépôt chez ROYER, pharmacien, rue Saint-
Martin, 225, Paris (en face la rue Chapon .
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ployé depuis quinze ans pour guérir les Affections i
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Rapport do l’Académie de médecine, séance du
31 octobre 1865. Ce produit remplace avec avan¬
tage, comme dérivatif, les divers papiers chimiques
et autres papiers médicinaux. , Sa force adhésive et
sa souplesse le rendent préférable aux autres agglu-
tinatifs dans les pansements chirurgicaux.
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lume, il contient beaucoup plus de principes que
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aux personnes délicates de le couper avec partie
égale d’eau.
Comme fébrifuge, c’est l’adjuvant indispensable
du sulfate de quitiine, .qu’il remplace même avec
avantage dans beaucoup de cas.
Exiger la signature : G. Séguin.
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la sécrétion du suc gastrique, et, par suite, régu¬
lariser les fonctions abdominales, neutralise les
effets fâcheux (pesanteur de tête, constipation, dou¬
leurs épigastriques) des ferrugineux et des iodures,
alors qu’il facilite leur absorption. Dissous dans le
Sirop, il est pris et supporté facilement étant k
l’état pur le plus assimilable ; et, dans les pâles
couleurs, les pertes blanches , l’anémie , les affec¬
tions scrofuleuses et le rachitisme, le traitement
peut être prolongé. — Le flacon : 4 fr. 50 c. Dépôt
k Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, 26, et dans
toutes les pharmacies de France et de l’étranger.
Fabrique, expéditions : Maison J.-P. Laroze,
rue des Lions-St-Paul, 2, Paris.
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D’ALFRED lABARRAQUE
Ce Vin présente aux médecins et aux malades
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fuge. Le titrage garanti toujours constant des al¬
caloïdes qu’il contient, le distingue de tous les
autres médicaments analogues.
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DE WASMANN
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' aliments albuminoïdes est difficile ou impossible,
i parce qu’elles constituent la seule préparation où
! la PEPSINE soit conservée INALTÉRÉE et sous une
j orme agréable au goût. — Rue St-Honoré, 151, kla
i Pharmaciedu Louvre, et dans toutes les pharmacies.
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sont indiqués; il ne noircit pas les dents ; c’est la
préparation ferrugineuse la plus active, la plus
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suffit pour guérir une chlorose.
« L’expérience m’a démontré qu’aucune prépa-
» ration ferrugineuse n’est mieux tolérée que le
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» doses très modérées : l à 5 centigrammes k
» chaque repas. » — Boucuardat , Annuaire de
thérapeutique, 1863. — Le flacon, 3 fr. 50 c. Chez
E. Genevoix, h, rue des Beaux-Arts , k Paris , et
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produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés k sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale.
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pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs, Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
d’SîMxSr, ViM, Sirop, Pastiliris, Prises,
Pllaies ou i»i*»gêes.
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cine, recommandés par les ouvrages spéciaux et
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TC uu lo _ celui-ci, dans la plupart des cas,
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icates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
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Vingtième année.
]Vo 56.
Mardi 27 Mars 1866.
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renvois, — excellent pour combattre la chlorose,
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Y épuisement général, les pertes, l’irrégularité
dans la menstruation chez les femmes et surtout
chez les jeunes filles faibles j — supporté très-faci¬
lement même par les estomacs les plus délicats,—
agissant d’une façon certaine et sous un plus petit
volume qu’aucun autre ferrugineux.
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ladies des voies urinaires; maladies générales,
telles que chlorose, anémie, scrofule, convales¬
cence, etc.
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teur, à Pougues, ou r. Cauinartlu, OO, Ia Paris.
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Offrir au praticien un médicament d’un dosage
facile, d’une efficacité réelle, en associant des ex¬
traits sudorifiques et dépuratifs avec l’iodure de
potassiuin, de façon à éviter tout précipité inerte;
donner au malade, sous un petit volume, un remède
actif et peu coûteux, sont les motifs qui peuvent
faire ordonner ce produit dans les affections scro¬
fuleuses, herpétiques, rhumatismales et surtout
syphilitiques.
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Sont d’une efficacité vraiment remarquable dans
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tiques et des névralgies viscérales, faciales, inter¬
costales et autres.
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trices et laxatives du Marouba, qui lui donne en
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de l’autre, sont infailliblement guéries par l’usage
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en a fait le moyen le plus efficace pour régulariser
les fonctions intestinales et combattre les constipa¬
tions les plus opiniâtres.
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de potage ou de confitures. Elles agissent sans in¬
terrompre le sommeil, sans causer de coliques, et
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minue, l’appétit augmente , les forces reviennent,
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cursales de la Pharmacie centrale.
Paris. — Imprimerie Félix Malteste et G*.
Rue deiDeaifortes-Saicit
L’UNION MÉDICALE.
N- 36.
SeiUMAIRE.
Mardi 27 Mars 1866.
I. Paris : La trichinose. — II. Pathologie expérimentale : De Uasthme et des dyspnées. — III. Biblio¬
thèque ; HygièneMe la vue. — IV. Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chirurgie:
Sur 1 appareil pour le traitement de la coxalgie. — De l’emploi de l'éther pulvérisé comme agent
d’anesthésie locale. — Ouverture de la discussion sur l’hygiène des Maternités. — V. Courrier. —
VI. Feuilleton : Chronique départementale.
Paris, le 26 Mars 1866.
La Trichinose.
Nous empruntons l’article suivant au Moniteur universel du 25 mars 1866 ;
MM. Delpech, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, et Reynal, professeur
à l’École impériale vétérinaire d’Alfprt, tous deux membres de l’Académie impériale de mé¬
decine, avaient reçu la mission d’aller étudier en Allemagne la trichinose chez l’homme el
chez les animaux. Ils viennent de remettre au ministre de l’agriculture, du commerce et des
travaux publics, le rapport qui constate les résultats de leurs investigations à Huy en Bel¬
gique, à Hanovre, à Magdebourg, à Berlin, à Halle, à Dresde, à Leipzig et à Mayence. Pour
rendre ces investigations plus fructueuses, ils ont demandé et obtenu le concours de la plu¬
part des savants allemands que leurs travaux spéciaux ou leur situation officielle pouvaient
le mieux mettre en mesure d’assurer le succès de leur mission (MM. Virchow, Kûchenmeisr
ter Fiedler, Gerlach, Günlher, Gurlt, Mûller, Haubner, Leisering, 'Wagner, Wunderlich,
Reinhard, Kühn, Niemeyer, Hildebrand, Schullze et Rolloff).
Les faits pratiques qui résultent le plus particulièrement de ce rapport sont les suivants :
Toutes les épidémies de trichinose qui avaient été signalées en Allemagne dans ces der¬
niers temps sont maintenant éteintes ou à leur déclin. Ces épidémies, à rexceplion de celle
de Hedersleben, où un déplorable concours de circonstances a amené les conséquences les
plus cruelles, n’ont donné lieu qu’à une mortalité insignifiante. Celles de Zwickau, de Seit-
endorf el de .Sommerfeld, sur un nombre de 86 à 88 malades, n’ont été suivies d’aucune
terminaison mortelle.
Toutes ces épidémies avaient eu pour cause l’usage dans l’alimentation de la viande de
FEUILLETON.
CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE.
Un effet sans cause. — Réclamation fondée. — Réforme de l’enseignement. — Deux questions pour
une sur les hôpitaux. — Climatologie algérienne. — Bibliographie.
Sans nous en douter et sans le vouloir, notre petite note sur le choléra de Brest a eu tout
l’honneur d’un événement dans cette ville. Tant il est vrai que le meilleur succès n’est pas
toujours celui qu’on recherché. Oui, ce simple paragraphe de la dernière Chronique a fait
sensation ; on s’en est ému et fort inquiété en haut lieu , mais en y voyant, il est vrai, tout
le contraire de ce qui s’y trouve : une politesse confraternelle a un correspondant distingué
qui, sympathique à ce journal et comprenant les droits de la Presse comme ceux de la
science, a bien voulu nous communiquer quelques détails précis sur une épidémie dont on
savait à peine le premier mot à Paris; communicatiou toute scientifique comme nous pou¬
vons en justifier à tout requérant et dont il ne demandait même pas la publication. Quoi de
plus légitime et naturel ? C’est de même qu’après avoir relaté les principaux traits de cette
nouvelle, nous terminions par cette conclusion découlant des prémisses : « L’actif et dévoué
médecin breslois a ainsi doublement mérité envers ses concitoyens et l’Administration. »
Eh bien, c’est sur ce mot final que l’humeur des médecins brostois les plus haut placés
s’est agitée. On réclame, on proteste, comme si nous avions voulu faire de notre obligeant
correspondant le héros de l’épidémie à l’exclusion de tous ses collègues dans les secours
Tome XXTX. — Nouvelle série. 36
562
L’UNION MÉDICALE.
porc chargée de trichines, crue ou soumise à l’action de la fumée pendant un temps beau¬
coup trop court, ou, plus rarement, de la viande incomplètement cuite.
Le porc est assez fréquemment trichiné en Allemagne. En Hanovre, dans l’espace de 21
mois, on a trouvé sur 25,000 porcs environ, 11 animaux chargés de trichines, 16 sur 1/1,000
en Brunswich, h sur 700 à Blakenbourg.
L’aspect extérieur de l’animal vivant non plus que celui de sa chair l’orsqu’il est abattu,
examinée à l’œil nu ou à la loupe, ne peuvent faire soupçonner la présence des trichines.
L’intervention du microscope est nécessaire pour la faire reconnaître.
L’examen microscopique pratiqué avec un soin sufSsant, donne les résultats les plus con¬
cluants, à cette seule condition que la viande d’un seul porc ait été employée pour la con-
feclion des pièces de charcuterie examinées. Les hachis, saucisses et autres préparations du
même genre, où plusieurs viandes sont mêlées, peuvent n’offrir à l’observateur le plus cons¬
ciencieux dans les investigations répétées que des fragments provenant de porcs sains, tandis
que les parties infectées lui échapperaient.
L’utilité évidente de l’inspection des viandes de porc par le microscope a décidé plusieurs
gouvernements ou provinces de l’Allemagne à la rendre obligatoire. Elle fonctionne à ce
titre en Hanovre, en Brunswich, à Magdebourg, à Gorlitz, etc.
Sur presque tous les autres points de l’Allemagne du Nord, les bouchers, qui sont en même
temps charcutiers, annoncent au public qu’ils font visiter leurs viandes avec soin. Mais un
tel examen ne peut offrir, pour la plupart du temps, aucune sécurité.
L’inspection obligatoire est seule sérieuse. On lui reproche la difTiculté de son organisa¬
tion dans les vastes proportions qu’elle exige, et l’impossibilité de demander aux inspecteurs
des recherches suffisantes pour constater la trichinose chez un porc très-peu infecté.
Ces deux objections reposent sur des fondements sérieux; mais il reste encore à l’inspec¬
tion obligatoire tant d’avantages, que MM. Delpech et Reynal n’hésiteraient pas à la con¬
seiller dans un pays contaminé de trichinose.
Ils n’hésitent pas non plus à la repousser pour la France, où aucun cas de trichinose
humaine ou porcine, né d’une manière certaine sur le sol même, n’a encore été constaté.
Malgré les craintes exagérées qui se sont récemment produites, ils affirment l’immunité de
notre territoire en se basant sur les considérations suivantes :
La trichinose humaine est une maladie trop facile à reconnaître maintenant pour qu’aucun
exemple en eût pu passer inaperçu dans ces derniers temps.
En Allemagne, où elle règne, on constate l’entrée assez fréquente dans les hôpitaux de
malades atteints de cette affection à l’état aigu. Ils ont été au nombre de 13 à Magdebourg
pendant l’année 1865 (Nesemann). Un seul a succombé.
donnés aux cholériques. On nous accuse d’éloges intéressés, de camaraderie, et une contre-
manifestation est provoquée en faveur de qui de droit pour en contrebalancer l’effet. En
vérité, c’est donner une importance exagérée à une simple nouvelle, et bien mal connaître
et comprendre le naïf chroniqueur que d’ajouter tant de portée à ses modestes paroles. Et
pourquoi négliger ainsi le commencement de sa Chronique et ne s’arrêter que sur la fin? Il
y aurait mis du moins, convenez-en, esprits prévenus, un peu plus d’adresse ou de malice
en cas d’entente. Et autrement, que vouliez-vous qu’il fît ? La nouvelle était trop intéres¬
sante pour la laisser passer, et, dans l’ignorance de tous les faits particuliers de la cause, il
n’en pouvait attribuer le mérite distributif à tous les ayants droit. Il l’a fait pour l’un d’eux
dans la mesure des convenances confraternelles, comme il eût été heureux, mieux instruit,
de le faire indistinctement pour tous.
Pourquoi donc se blesser d’un pareil procédé et récriminer contre? De ce qu’un confrère,
usant de son droit, a recours à la Presse pour faire connaître un grand fait public , faut-il
s’en plaindre? Il n’y a là rien que de louable, et il serait à désirer que tous les médecins
comprissent souvent mieux leur devoir à cet égard sur tous les incidents scientifiques et
professionnels dont ils sont témoins. Leur crédit ne pourrait que s’en augmenter. La Presse
est un pouvoir dont ils ne savent pas toujours user ni profiter à temps. Aussi que l’un d’eux,
en la servant, en reçoive quelque hommage public, on en médit et on le jalouse. Quoi de
plus injuste? Si les faits avancés sont exagérés ou erronés , redressez-les publiquement, à la
bonne heure ; réfutez les opinions fausses, discutez les arguments, rien de mieux ; telles sont
les exigences actuelles de la vie médicale, scientifique, comme la veut notre époque de pro¬
grès et le triomphe de la vérité sur l’erreur. Mais se blesser d’une initiative que l’on n’a pas
BU prendre, c’est montrer une susceptibilité sans fondement et tout à fait exagérée.
L'UNION MÉDICALE.
663
Les autopsies de malades morts d’autres maladies montrent en outre un grand nombre de
trichinoses anciennes guéries par l’enkystement des parasites. La proportion en est de A à
6 pour 100 autopsies à Leipzig, d’après Wagner.
Quoique la trichinose ne soit réellement connue et étudiée que depuis 1860, on peut
démontrer qu’elle existe depuis longtemps en Allemagne. Ainsi l’on remonte à des faits
incontestables de cette maladie datant de 18A5 (Langenbeek et Virchow) et de 18A8 (Wagner).
Rien de semblable ne se rencontre en France, ni la trichinose aiguë, ni la trichinose gué¬
rie, ni les commémoratifs de la trichinose ancienne.
De plus, dans les pays où elle règne, les rats des clos d’équarrissage et des abattoirs sont
chargés de trichines, comme cela résulte de recherches encore inédites de Leisering, de
Dresde, et de celles qui ont été faites sur sa demande, à Augsbourg, par Adam, et à Vienne,
par Roll.
Ces animaux, examinés à Paris par MM. Delpech er Reynal, depuis leur retour, ne pré¬
sentent aucune trace de trichines, non plus d’ailleurs que les porcs qu’ils ont aussi examinés.
Il n’y a donc rien de commun entre l’Allemagne du Nord et la France à ce point de vue,
et rien ne justifie jusqu’à présent les terreurs qui ont amené une certaine diminution dans
la consommation de la viande de porc.
Les auteurs du rapport vont plus loin : ils affirment qu’il ne pouvait en être autrement, et
qu’il en sera de même dans l’avenir si les habitudes actuelles des populations françaises ne
viennent pas à se modifier.
La coutume de bien cuire la viande de porc, qui est générale dans notre pays, aura toujours
pour conséquence d’empêcher la généralisation épidémique de la trichinose. Tout au plus
pourra-t-on observer des faits isolés ou restreints. MM. Delpech et Reynal appuient cette opi¬
nion sur des faits dont ils ont été témoins dans le cours de leur mission.
En Allemagne, au contraire, les ouvriers et les habitants des campagnes mangent encore
habituellement de la viande crue, entière ou hachée, ou des préparations qui n’ont subi que
pendant quelques instants l’action de la fumée, et dans lesquelles les trichines sont encore
vivantes.
Par tous ces motifs, les auteurs du rapport regardent l’inspection microscopique obliga¬
toire comme inutile en France. Ils proposent toutefois, dans un but d’étude et de contrôle
définitif, d’établir, dans quelques villes pourvues d’abattoirs et sur des points variés du ter¬
ritoire, un service d’examen par le microscope.
Le cœur, le foie, les reins, le cerveau, la graisse, le lard gras, ne contiennent jamais de
trichines. Les plus craintifs peuvent donc employer ces parties sans la moindre appréhension.
La température généralement considérée en Allemagne comme donnant toute certitude de
Ce pouvoir de la Presse est si grand, qu’à défaut même des communications directes de
tous les intéressés, celle de M. Caradec aura servi, en éclairant le public, à leur faire rendre
la justice qui leur est due dans la distribution des secours et le dévouement, les lumières
mis au service des cholériques. D’ailleurs, M. Caradec n’a jamais prétendu au monopole de
ces soins, comme en témoignent les passages suivants de la lettre qu’il nous écrit à ce sujet :
« Il n’y a donc à attribuer une part exceptionnelle à personne, et il faut mettre tout le
monde au même niveau, parce que chacun ici a également accompli son devoir.
« Je regrette vivement qu’avec une bienveillance exagérée vous m’ayez fait dans la bataille
une position infiniment trop belle, que je ne saurais accepter. Soldat obscur comme beau¬
coup d’autres, j’ai combattu notre puissant et invisible ennemi avec les armes que je ferai
bientôt connaître dans I’Union Médicale ; mais je n’ai la prétention d’avoir dépassé qui que
ce soit, et je désire garder mon rang. »
S’il y a eu faute ou exagération, la voilà donc réparée, et j’espère à la satisfaction de cha¬
cun, même à la mienne, car ma petite note, en provoquant tout ce bruit, et notamment les
témoignages si flatteurs de gratitude exprimés par l’autorité municipale au chef du Service
de santé de la marine et au Président de l’Association locale, a obtenu la plus douce justifi¬
cation qui pouvait lui échoir. Je n’ai ainsi qu’à m’en applaudir.
— C’est avec non moins de satisfaction que nous enregistrons une réclamation de priorité
concernant la découverte de l’agent producteur des fièvres intermittentes du professeur
Salisbury publiée dans l’avant-dernier numéro. Il n’en doit jamais coûter d’avouer son
ignorance pour réparer une erreur, une omission ; elle est encore plus pardonnable que la
mauvaise foi, la partialité. Nous la réparons ici d’autant plus volontiers qu’elle a pour objet
les travaux d’un confrère laborieux et distingué, M, le docteur J. Lemaire, l’auteur du Traité
564
L’UNION MÉDICALE.
la mort des trichines, est de 60“ R (75“ G), à la condition que toute la profondeur de la viande
en ait été pénétrée. C’est, après expérience, le chiffre qu’adoptent MM. Delpech et Reynal.
A plus forte raison affirment-ils que l’ébullition, continuée pendant un temps suffisant, les
fait infailliblement périr. _ j . ,
La salaison prolongée, et qui a envahi toute l’épaisseur de la viande, produit le même
résultat, d’après tous les observateurs. Il en est de même d’une fumigation chaude de vingt-
quatre heures au moins, tandis qu’une fumigation froide de plusieurs jours les laisse encore
vivantes.
Il y a tout lieu de penser qu’elles sont mortes dans des saucissons fumés, même à froid, et
longuement conservés.
Toutefois, comme des incertitudes peuvent exister sur la provenance et la fabrication plus
on moins soignée des préparations diverses de viandes de porc salées et fumées, il est plus
sage de leur faire subir la cuisson comme aux viandes fraîches.
Les auteurs du rapport étudient l’origine de la trichinose chez le porc, seule source de cette
maladie pour l’homme. Ils eu admettent trois causes :
Les porcs mangent les corps abandonnés sur les fumiers ou dans les champs, des rats, des
chats, des hérissons, des fouines, que l’on trouve naturellement trichinés sans qu’on sache
jusqu’à ce jour de quelle manière ils contractent la trichinose. — Ils mangent les. excréments
des autres porcs ou ceux de l’homme, récemment nourris de chair trichinée et rendant avec
leurs matières des femelles fécondées.
Ces différents faits sont établis par des recherches directes.
Il y a lieu, suivant le rapport, de prendre tous tes soins possibles pour enfouir et mieux
encore brûler les restes des animaux ci-dessus indiqués, et des rats en particulier, et pour
détruire ces derniers plus activement que jamais.
Des expériences sont nécessaires pour arriver à la découverte des moyens curatifs de la
trichinose et pour élucider certains points de son étude. On doit, toutefois, recommander de
la manière la plus pressante aux expérimentateurs d’enfermer avec soin les chairs Irichinées,
et de détruire par le feu tout ce qui aura cessé d’être un objet utile d’examen.
Un morceau de chair trichinée, abandonné au hasard, peut infecter un rat, le rat un porc,
et ce dernier devenir l’origine d’accidents graves.
Il y aurait lieu de répandre parmi les agriculteurs la connaissance des précautions qui
doivent être prises pour éloigner autant que possible des porcs pendant l’élevage les chances
de contracter la trichinose. Ces précautions sont : la stabulation, le choix et la cuisson par¬
faite des viandes qu’on fait entrer dans leur alimentation ; la destruction des rats et celle des
restes des petits animaux carnivores qui habitent les campagnes; le soin de ne pas laisser à
de l'acide phénique, auquel nous laissons la parole pour éclairer l’histoire de celle question.
« .... En 1861 je démontrais au Muséum de Paris, à MM. le professeur Gratiolet, le doc¬
teur Sénéchal et Desmarets, aides-naturalistes, que les gaz qui se dégagent des matières en
putréfaction avancée contiennent toujours, dans la vapeur d’eau qui les accompagne, soit des
spores, soit d’autres corps reproducteurs de microphytes et de microzoaires. 11 suffit de
condenser cette vapeur par le froid et de l’examiner au microscope pour faire celle démon¬
stration.
« Je publiai le résultat de ces premières recherches dans le Moniteur scientifique du docteur
Ouesneville en 1862, numéro du 15 octobre. Je me servais de cette découverte, dès cette
époque, dans ledit journal, pour soutenir que les miasmes qui donnent naissance aux fièvres
palustres, etc., sont des êtres vivants. Ce travail est reproduit dans la première édition de
mon livre sur l’acide phénique.
« En 186Zi, quittant le laboratoire du chimiste, je me rendis en Sologne avec mon ami, le
professeur Gratiolet, pour répéter mes expériences sur les miasmes qui se dégagent des
nombreux marécages de ce pays. Nous choisîmes ceux qui sont réputés les plus malsains
par les habitants.
« Nous condensâmes à l’aide du froid, à un mètre au-dessus du niveau des marécages, la
vapeur d’eau qui s’en dégageait ; nous l’examinâmes üUcb à l’aide de nos sens et des papiers
réactifs, puis enfin au microscope. Nous reconnûmes qu’au moment de sa condensation, ce
liquide contenait des spores sphériques, ovoïdales et fusiformes, puis un grand nombre de
cellules pâles de diverses dimensions. Nous y trouvâmes en quantité considérable de très-
petits corps semi- transparents dont j’ai décrit les formes.
« Vous trouverez le résumé de ses recherches avec d’autres non moins intéressantes, sur
L’UNION MEDICALE.
565
la portée des porcs les excréments des autres porcs et ceux de l’homme ; une propreté aussi
complète que possible des étables.
L’administration a pensé qu’elle devait publier ce résumé analytique du travail de MM. Del¬
pech et Reynal, en même temps qu’elle appelle le comité consultatif d’hygiène publique à
examiner les propositions qui s’y trouvent formulées.
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE.
DE L’ASTHME ET DES DYSPNÉES (^) ;
Par M. le docteur Sée , médecin de l’hôpital Beaujon.
Jamais la pathologie et la clinique médicales n’ont reçu de la physiologie autant
d'accroissements et de clartés qu’à notre époque. Au point de vue de la science, un
siècle semble s’être pressé dans ces vingt-cinq dernières années de merveilleux tra¬
vail. C’est à la physique dynamique, c’est à la chimie organique, c’est à l’histologie
que nous devons ces progrès.
On pensera peut-être que, lorsqu’à la Renaissance, et même plus tard, sous l’im¬
pulsion de Vésale, d’Eustachi, de Fallope, d’Aselli, de Harvey, etc., l’anatomie et la
physiologie furent créées une seconde fois; lorsque, par la découverte de la circula¬
tion du sang et des vaisseaux lymphatiques, le galénisme sembla abattu et relégué
dans l’histoire, la médecine fut éclairée de bien plus de rayons nouveaux qu’aujour-
d’hui.
Il est vrai, tout fut renouvelé alors, mais dans les faits expérimentaux bien plus
que dans la médecine elle-même. Le galénisme, convaincu d’erreur physiologique et
scientifiquement vaincu, maintint pourtant sa domination clinique; et les applica¬
tions qu’on fit à la médecine, des découvertes anatomiques récentes, n’introduisi¬
rent guère dans la pathologie que des théories fausses et grossières. Cela devait
être, puisque l'anatomie de la Renaissance, et jusqu’à Bichat, ne fut encore qu’exté¬
rieure; premier dégrossissement, ébauche et condition de l’anatomie intérieure dans
laquelle nous pénétrons chaque jour plus profondément.
(1) Extrait duiYoMüeaw Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, publié par J. -B. Bail¬
lière et fils.
le même sujet, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences (séances du 17 et du
29 août 186/i). J’en ai donné un extrait dans la seconde édition de mon livre sur l’acide phé-
nique, pages 188 et suivantes et page 355.
« J’aurais beaucoup de choses à dire à propos du travail dont vous rendez compte ; mais je
les réserve pour un assez long mémoire sur les microphytes et les microzoai res pour lequel
je réunis depuis plusieurs années de nombreux matériaux.
« J’ai seulement voulu vous démontrer que l’honneur de cette découverte n’appartient pas
au professeur Salisbury. J’espère que les renseignements que je viens de vous donner pour¬
ront servir et vous éclairer sur ce point.
« L’expérience de M. Salisbury n’offre de nouveau que la constatation des mycrophytes
dans l’expectoration des malades. Il faudra maintenant voir si l’expérience confirmera celle
assertion du savant professeur.
« Recevez, etc. J. Lemaire. »
La priorité de la découverte est ainsi incontestable. A la France en revient l’honneur tout
entier, car la source végétale de ces spores fébrigènes se trouve résolue négativement. Que
l’interprétation palbogénique s’en confirme, et notre savant compatriote aura acquis de nou¬
veaux droits à la reconnaissance de tous les amis de la science.
— - Rien autrement de bien saillant ne s’offre en ce moment à l’horizon départemental, si ce
n’est une nouvelle ovariotomie exécutée à Lyon par M. Ollier, et suivie de mort dix à douze
heures après. La séance publique annuelle de la Société de médecine de celte ville, qui a
eu lieu le 19 février, n’a présenté de remarquable qu’un fiasco complet des compétiteurs
aux prix. Les rapporteurs ont ainsi été obligés... académiquement, de traiter la question ex
Ô66
L’UNION MÉDICALE.
Or c’est là, c’est dans les éléments histologiques, véritables atomes de l’organi¬
sation, que naissent et évoluent toutes les actions vitales. L’étude des masses ne
conduit qu’au mécanicisme et à l’animisme qui est son coefficient nécessaire. L’étude
des éléments, doués chacun à l’infini d’une vie propre, conduit, au contraire, à ce
vitalisme réel et définitif dont l’ancien vitalisme ne fut que la figure.
On ne saurait trop le rappeler aux adversaires du microscope et de l’histologie,
les découvertes anatomiques de la Renaissance n’ont rien donné de vivant et de vrai
à la médecine. La découverte de la circulation du sang elle-même, qui ne fut, avec
Harvey et Descartes, que la connaissance exacte et plus complète des voies méca¬
niques que le sang parcourt, et point la théorie physiologique de cette grande fonc¬
tion, la découverte de la circulation n’a enfanté pour la médecine que des erreurs
déplorables. Séparée de l’idée d’hématopoïèse, qui ne forme avec elle qu’un seul et
même fait physiologique, elle réduit la circulation à un problème d’hydraulique qqe
les expérimentateurs ont facilement épuisé pour n’arriver qu’à des conclusions
vaines en théorie et nuisibles en pratique.
L’anatomie a donc trouvé ses voies et la physiologie à sa suite; tellement à sa
suite, qu’on peut prévoir le jour où l’anatomie et la physiologie ne feront pas deux
choses; où la connaissance de la fonction se confondra avec celle de l’anatomie
d’évolution de l’organe; le jour où l’histologie pathologique d’évolution et la ma¬
ladie formeront une seule description comme ils ne font qu’un seul et indivisible
processus. ^
Quelle distance parcourue depuis trente à quarante ans, alors que chaque conclu¬
sion tirée d’une découverte anatomo-pathologique était un contre-sens en pathologie
et en clinique! Cette situation sans vérité ne pouvait continuer. C’est alors qu’on
vit la génération médicale à laquelle j’appartiens, se dégoûter d’anatomie patholo¬
gique et déclarer que l’étude des altérations anatomiques ne mérite qu’un intérêt
secondaire, parce qu’elles ne sont pas la maladie, mais son effet et comme son reli¬
quat. C’était le pendant de ce principe des vitalistes de l’ancien régime, en vertu
duquel l’étude de l’anatomie est presque inutile, parce que l’organisme n’est pas la
cause de la vie, mais son effet et son produit, et parce que, à l’aspect d’un organe,
l’utérus ou le cerveau, par exemple, il serait impossible de déterminer à priori
leurs fonctions ; propositions aussi absurdes que celles de l’école adverse, lorsqu’elle
•professa ; M. Perroud : Des maladies transmissibles de la mère au fœtus et réciproquement,
et M. Ferrand ; Des maladies résultant de la fabrication de l'aniline et de ses ; ques¬
tions des plus intéressantes qui ont motivé un exposé classique de l’état de la science en ce
qui les concerne.
Le concours pour deux places de médecin à l’Hôtel-Dieu s’est également terminé le
2 mars sans incident notable par la nomination de MM. Tripier et Mayel. Quatre concur¬
rents s’étaient seulement présentés. Une prochaine victoire est ainsi réservée aux deux autres.
Seule l’institution de nouvelles Facultés est partout le thème invariable des feuilles pério¬
diques. Lyon médical s’en occupe surtout avec un zèle, une constance dignes de succès. Et,
de fait, s’il est donné suite à ce projet de création'de Facultés départementales, la seconde
ville de France ne peut manquer d’en profiter. Elle est au premier rang. La seconde place à
accorder se discute entre Bordeaux et Toulouse, et, pour qui connaît l’ancienne capitale des
capitjouls, le choix n’est pas douteux. Toulouse l’emporte par sa position géographique
autant que par le succès de ses autres Facultés, notamment celle de droit' et celui de l’École
de médecine. Une Faculté ne pourrait que l’augmenter en attirant un certain nombre d’étu¬
diants espagnols. Des diverses raisons invoquées à l’appui de cette demande, celle-ci n’est
pas la moins importante, car c’est beaucoup que de répandre à l’étranger les principes et
les doctrines de notre enseignement. C’est la meilleure méthode d’augmenter notre influence
internationale.
En présence des doutes qui s’élèvent sur cette création de Facultés nouvelles, il serait
inopportun de pousser plus loin les droits comparatifs de Nantes, Lille, Marseille, Reims,
Limoges, Nancy, ou toute autre École secondaire à en devenir le siège , puisque toutes
pétitionnent également à cet effet. Suivant l’ordre logique, ce serait à la prochaine Assem-
L’UNION MÉDICALE.
567
prétend que l’organisation est la cause de la vie, et les lésions anatomiques les
causes des maladies. On ne pourrait plus dire cela aujourd’hui qu’on assiste, pour
ainsi dire, à la naissance simultanée du symptôme et de la lésion. Et d’ailleurs, ces
deux choses sont-elles différentes au fond? Le symptôme n’est-il pas une lésion, et
celle-ci un symptôme? Mais, il y a quarante ans, on ne faisait guère encore que
l’anatomie pathologique des masses et à coups de scalpel, anatomie d’équarrisseur
qui est à l’histologie actuelle ce que la géographie est à la géologie. Aujourd’hui, on
peut professer l’identité de la lésion et du symptôme, et n’en être que moins iatro-
mécanicien et plus vitaliste.
Ce progrès a retenti dans la physiologie expérimentale. Basée sur cette anatomie
antimécanique qu’on appelle l’histologie, la physiologie est devenue aussi plus vita¬
liste. Les rapports qu’elle a contractés avec l’anatomie comparée et l’embryologie*
ont achevé de la placer à son véritable point de vue, qui est celui de la vie propre
de chaque partie à l’infini. Comprise ainsi, on sent qu’elle s’approche de plus en plus
de la médecine, et elle le sent si bien elle-même que, pour montrer à quel point elle
lui est unie et nécessaire, elle s’applique à reproduire artificiellement dans ses labo¬
ratoires sous le nom de pathologie expérimentale^ ces diverses familles de modes
d’existence altérée qu’on appelle des maladies. Elle y réussit, mais quant aux genres
seulement et non quant aux espèces, parce que, s’il est vrai que les lois générales de
la vie restent les mêmes dans les deux ordres de faits, il est vrai aussi, que la faiblesse
et l’altération spontanées qui constituent la maladie, introduisent et greffent dans
l’organisme livré à ce travail rétrograde et destructeur, des activités et des processus
que l’expérimentation ne peut jamais imiter spécifiquement ni exacte¬
ment reproduire.
Il est de bon goût aujourd’hui, dans les réglons de la science officielle, de dédai¬
gner l’expérimentation physiologique appliquée à la médecine, ou la pathologie
experimentale, qui n’est pourtant, comme on vient de le voir, que l’art de créer des
maladies factices et dfimiter les maladies proprement dites, non pas dans leurs alté¬
rations particulières et spécifiques, mais dans le mode de formation et l’enchaîne¬
ment général de leurs symptômes.
Ces réflexions me sont inspirées par l’ouvrage de M. le docteur Sée que j’ai
annoncé en tête de cet artiçle.
blée générale de l’Association des médecins de France à trancher la question, d’autant plus
que les réformes de l’exercice font déjà partie de son programme et que celle de l'enseigne¬
ment s’y lie étroitement. Mais on prétend que tant de liberté ne saurait nous convenir, et,
par prudence, on nous en refuse l’usage.
Il n’est peut-être pas sans utilité de rappeler, à cet égard, les intéressantes lettres adres¬
sées à M. J. Simon, par M. le docteur Delvaille (de Bayonne), Sur C exercice de la médecine
et les réformes à y apporter, dont il reste encore quelques exemplaires à la librairie Germer-
Baillière. Pour ceux qui se proposent de prendre part au débat, soit pour parler, soit pour
écouter, c’est un memento des plus nécessaires, rappelant avec ordre et précision toutes les
raisons produites pour et contre les divers projets émis depuis la loi en vigueur. Sous une
forme attrayante, il en présente le fort et le faible, et permet à chacun de se former une con¬
viction éclairée. On ne peut trouver un meilleur guide.
— La question des hôpitaux se rattache aussi à celle de l’enseignement, car celui-ci ne sau¬
rait exister sans ceux-là. Leur personnel médical autant que leur situation, leur aménage¬
ment, leur spécialisation en sont des conditions inséparables. On s’étonne donc qu’à la So¬
ciété de médecine de Bordeaux, cette considération importante n’ait pas eu sa place dans la
Jongue discussion qui vient de prendre fin sur ce sujet, à propos du plan d’édification d’un
hospice général à la campagne comprenant la M alernité. On a fait valoir toutes les raisons,
moins celle-là ; et cependant, qui peut mieux l’apprécier que les médecins eux-mêmes?
Transporter à la campagne les hôpitaux spéciaux, c’est en ravir l’enseignement à la jeunesse
studieuse, et tarir une des sources les plus fécondes des progrès de la science et de la pra¬
tique médicale.
De même, en- ne plaçant pas à la tête de ces centres d’instruction des chefs capables d’en
568
L’UNION MÉDICALE.
Les Dictionnaires de médecine qui sont actuellement envoie de publication, servent
très-heureusement à l’exhibition des progrès de notre science. Ces œuvres collectives
ont déjà reçu plusieurs expositions générales des produits de la science médicale
depuis cinquante à soixante ans. Le Dictionnaire en 60 volumes, ceux qui ont paru
depuis en 15 et en 30 volumes, ont marqué successivement de grandes étapes ; mais
la marche s’accélère, les produits du travail nous encombrent, et deux dictionnaires
ne sont pas de trop aujourd’hui pour les recueillir et les mettre sous les yeux de la
génération actuelle.
A peine la lettre A est-elle terminée, que déjà des travaux considérables ont vu le
jour. L’article Albuminurie^ dû à la plume savante de M. Gubler, est un monument
de science avancée, car son auteur ne se borne pas à tenir les lecteurs au courant de
ce qu’on sait sur ce sujet nouveau qui s’étend tous les jours, il relève les richesses
générales déjà amassées sur la question par une critique et des vues personnelles
toujours très-étudiées, qui pèsent de nouveaux problèmes, et éclairent le chemin en
avant comme en arrière.
Dans la publication rivale, M. le docteur Sée aborde le vaste problème de l’asthme
et des dyspnées avec une méthode neuve, une foi et des convictions séduisantes, une
érudition germanique dont il se sert très-habilement.
La nouveauté de ce travail est dans deux points :
10 Dans une étude comparée plus positive et plus scientifique qu’on ne l’a encore
faite, des diverses espèces de dyspnée entre elles, et de chacune d’elles avec
l’asthme;
2o Dans une riche contribution de la physiologie et de la pathologie expérimen¬
tales à la théorie de l’asthme et des dyspnées, c’est-à-dire à l’explication de l’enchaî-
nement de leurs symptômes. '
Les faits Cliniques existent par eux-mêmes. En tant qu’ohjets immédiats de l’art,
rien ne peut se substituer à leur autonomie ; mais ils sont en même temps des maté¬
riaux et des problèmes palpitants pour la science. Il est donc très-heùreux que celle-
ci les fasse poser devant elle; qu’elle les imite par Texpérimentation Sur les animaux,
afin de les étudier et de les retourner à son aise sous toutes leurs faces, afin de varier
leurs formés, d’associer, de dissocier leurs phénomènes à volonté, comme il n’est ni
possible ni permis de le faire sur l’homme sain ou malade.
faire connaître ét apprécier toutes les ressources aux élèves.Et comme il n’est pasde meilleure
garantie à cet égard que le concours public, on se demande pourquoi il n’est pas institué
partout pour les places de médecins et chirurgiens des hôpitaux, comme à Paris, Lyon, Bor¬
deaux, Toulouse, Marseille. L’administration de Lille, qui semblait marcher aussi dans cette
voie en consentant à ne faire ses nominations que sur une triple liste de trois noms présentée
par les corps savants qui pouvaient lé mieux lui désigner les choix à faire : les méde¬
cins des hôpitaux, l’École et la Société de médecine, vient tout à coup de revenir sur cette
décision, qui date ci peine de quelques années, sans avoir reçu son exécution. Sous le prétexte,
entre autres considérants, « que ce mode de nomination, qui, grâce aux circonstances, n'a
pas encore été mise en pratiqué, constitue un système très-compliqué, et a le grave inconvé¬
nient de circonscrire le pouvoir absolu que l’administration tient de la loi, » elle a résolu, par
délibération du 30 décembre dernier, de reprendre tout ce pouvoir dictatorial qu’elle avait
spontanément résigné. De là, grand émoi dans la corporation. Il y a là une contradiction
que l’on ne s’explique pas et un obstacle mis indéfiniment à la justice distributive et au pro¬
grès. C’est ce que M. le professeur Wannebroucq vient de démontrer avec force et vigueur
dans un mémoire spécial inséré dans le BuUetin médical.
Contre un pareil acte de défiance envers le Corps médical, il n’y a pour lui qu’une pro¬
testation digne à faire : c’est de s’engager collectivement à n’accepter, à l’avenir, aucune
place de médecin des hôpitaux accordée suivant le mode arbitraire résultant de la délibéra¬
tion sus-visée. Le droit de coalition existe; que les médecins en usent suivant la loi, et il
faudra bien que l’administration, qui en dispose à son bon plaisir, compte avec eux. L’Asso¬
ciation locale leur offre un moyen bien simple de réaliser cette union, cette entente indis¬
pensable à la sanction de leurs droits méconnus et violés. Qu’ils y pensent!
L’UNION MÉDICALE.
569
Dans les Écoles de médecine, la chaire de physiologie devrait être inséparable¬
ment une chaire de pathologie expérimentale. Ce cours servirait de transition natu¬
relle aux cours de pathologie et de clinique. Dans l’état actuel de l’enseignement, ce
trait d’union n’existe pas, et l’élève ne voit que des rapports très-éloignés entre
l’homme sain et l’homme malade.
M. Sée n’a pas eu peur, et il faut l’en féliciter, des critiques de cette école rétro¬
grade qui déguise son scepticisme médical sous les formes d’un respect stérile pour
la clinique pure. Il a largement puisé dans la physiologie et la pathologie expérimen¬
tales pour éclairer la théorie de l’asthme, en distinguer les dyspnées non asthma¬
tiques, et attribuer celles-ci à chacune des affections si nombreuses auxquelles elles
se rattachent. 11 en a fait autant pour la thérapeutique, cherchant à distinguer par
la toxicologie expérimentale le mode d’action et le siège électif des divers agents
de la matière médicale qu’on emploie avec plus ou moins de succès contre l’asthme
et les dyspnées.
Ceux qui vantent l’observation clinique pure, qui en bannissent la physiologie et
la pathologie expérimentales, ne semblent pas se rappeler, que si la clinique avait
toujours voulu se murer, comme ils le lui conseillent, la médecine en serait restée à
cet art grossier qu’on nomme l’empirisme primitif.
Or, cet empirisme n’a existé et n’existe nulle part en fait chez les esprits cultivés.
Ce ne fut jamais qu’une prétention systématique du scepticisme, et déjà, par consé¬
quent, un commencement de science.
La médecine ne devient et ne peut devenir une science positive, que lorsque la
physique, la chimie, l’ànatomie, la physiologie s’unissent pour l’éclairer dans la
mesure de leurs rapports avec elle.
Pour ne prendre qu’un exemple, ne sont-ce pas ces sciences qui nous ont donné
notre séméiologie si précise?
Quoi qu’il en soit, les déclamations des faux conservateurs n’y feront rien; et la
physiologie et la pathologie expérimentales continueront à éclairer la clinique sans
eux et malgré eux.
Si dans les premiers moments de ce progrès il y a des engouements et des abus
inévitables, la raison médicale saura bien rejeter l’excès pour ne s’assimiler que les
matériaux de son véritable accroissement.
— L’institution de la Société de climatologie algérienne adonné une nouvelle impulsion
aux travaux sur ce sujet. De toutes les parties de la colonie, des mémoires lui sont envoyés,
dont plusieurs ont déjà reçu la couronne académique, de manière à pouvoir en établir bien¬
tôt la climatologie locale et générale. M. le docteur Puzin, médecin colonial à Castiglione,
décrit ainsi, dans un article remarquable, les conditions climatériques de cette localité
située sur la côte méditerranéenne et les villages environnants. A en juger par cette descrip¬
tion élégante, rien ne semble plus riant et plus favorable pour les valétudinaires phthisiques
que le séjour de ces localités. Une végétation plantureuse et l’éclat du soleil, une atmosphère
marine apportée par les brises de la Méditerranée, avec une température égale, l’absence de
marais, des eaux potables, claires, limpides, calcaires, des viandes de boucherie et du gibier
en abondance, sont sans doute des conditions favorables au séjour des malades, mais il n’y
a rien là de spécial pour les tuberculeux; combien de sites, de localités pourraient être
invoqués au même titre! Quelques exemples d’amélioration soutenue, d’arrêts prolongés,
sinon de guérison, seraient bien pius convaincants. Des faits, des faits, ne cesserons-nous de
répéter en ce qui concerne ce sujet, car c’est te meilleur critérium de ces stations sanitaires
et le meilleur prospectus pour y attirer les malades.
C’est ce qu’a parfaitement compris le docteur Hameau, dans l’intéressant mémoire qu’il a
adressé à la Société de médecine de Bordeaux, sur l'influence du climat d’Arcachon dans
quelques maladies de la ■poitrine. Sur 39 observations, il a obtenu 8 guérisons, 18 améliora¬
tions; 3 décès avec action bienfaisante du climat, 7 avec action nulle ou aggravante, et
3 phthisies galopantes. A la bonne heure! voilà des faits qui peuvent encourager à tenter
l’épreuve de ce climat.
Un fait frappe dans ce tableau statistique, dit M. de Biermont, rapporteur de ce mémoire ;
L’UNION MÉDICALE.
î»70
Mais je me hâte de donner ici un specimen de pathologie expérimentale en expo¬
sant la théorie de l’asthme et des dyspnées professée par M. Sée dans sa brochure
d’après les données physiologiques modernes. Nous en verrons plus tard le fort et
le faible.
L’asthme ayant pour élément primitif une dyspnée interrriittente, il s’agit de déter¬
miner l’origine et la succession de ses symptômes. Or, l’expérimentation peut repro¬
duire trois espèces de dyspnées qui correspondent exactement aux états patholo¬
giques : ce sont les dyspnées que M. Sée appelle mécaniques, chimiques et ner¬
veuses.
Le but principal des actes respiratoires, c’est l’échange des gaz du sang avec l’air
ambiant introduit dans les poumons. Si l’introduction de l’air rencontre un obstacle
dans les conduits aérifères ; si la surface respiratoire est diminuée par une lésion des
alvéoles pulmonaires; si l’oblitération des vaisseaux capillaires du poumon empêche
le sang de se mettre en contact avec l’air extérieur, il en résulte une dyspnée méca¬
nique. Rien de semblable n’a lieu dans l’asthme, car les voies respiratoires sont
libres au moment où se manifeste l’accès; l’asthme ne saurait donc être une dyspnée
mécanique.
Il ne suffît pas que l’air puisse pénétrer ou circuler dans le poumon, il ne suffit
pas que le sang puisse parcourir ses vaisseaux, il faut encore que l’air extérieur et le
sang soient normalement constitués.
Si la quantité d’oxygène de l’atmosphère s’abaisse d’une manière relative ou
absolue, si l’acide carbonique augmente, si des gaz insuffisants ou toxiques viennent
à être substitués à l’oxygène, ces atmosphères viciées ou insuffisantes ne se prêtent
plus aux échanges des gaz du sang. De là , une dyspnée de cause chimique. Mais ce
n’est pas tout : l’oxygène ne peut être absorbé et transmis aux divers organes que
par les globules du sang. Si les globules viennent à diminuer, le sang cessera de
s’oxygéner, et il s’ensuivra indirectement une dyspnée chimique par insuffisance des
corpuscules oxygénifères. L’asthme n’a rien de commun avec ces divers genres de
dyspnées, car le sang est normal.
Le mécanisme de l’asthme ne peut donc être interprété que par les lois de l’inner¬
vation. Le type de l’accès peut être reproduit expérimentalement.
Après avoir pratiqué la section du nerf vague, si l’on vient à galvaniser le bout
c’est que la colonie irlandaise, composée de 12 individus, a fourni 4 guérisons. Est-ce une
série heureuse, ou bien les conditions d’émigration sont-elles plus favorables pour les phthi¬
siques de ce pays? La colonie anglaise ne jouit pas du même privilège. 12 individus phthi¬
siques n’ont pas présenté un seul cas de guérison.
— Il nous reste à signaler une brochure de M. le docteur Bonnet, de Bordeaux, sur ta con¬
tagion en générât et en particulier du mode de propagation du choléra-morbus et de sa pro¬
phylaxie (1). Nouvelle preuve que c’est bien là la question à l’ordre du jour. C’est un plai¬
doyer disert sur la nature infectieuse du choléra, réfutant les raisons produites en faveur de
la contagion, notamment dans la dernière épidémie de Marseille. Contrairement à certains
esprits systématiques qui, à défaut de pouvoir ruiner les opinions, les doctrines adverses,
les passent sous silence, M. Bonnet ne craint pas de les prendre corps à corps, mais sans
pouvoir toujours les terrasser, les détruire. Cette pièce mérite ainsi de figurer dans l’en¬
quête qui se poursuit actuellement sur ce sujet.
P. Garnier.
— Le secrétaire perpétuel de l’Académie impériale de médecine est autorisé à accepter,
au nom de ladite Académie, la donation faite par le docteur Rufz de Lavison, l’un de ses
membres, d’une somme de 2,000 francs une fois versée et ayant pour objet de constituer un
prix du montant de cette somme destiné à récompenser un travail scientifique, lequel sera
décerné, en 1870, par ladite Académie, suivant les conditions énoncées dans l’acte notarié
du 8 janvier 1866. {Décret impérial.)
(i) 55 pages grand in-8“. Paris, J.-B. Baillière, et Bordeaux.
L’UNION MÉDICALE.
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central, la respiration s’arrête aussitôt, car le diaphragme entre immédiatement dans
un état de contraction très-énergique qui l’immobilise, pour ainsi dire. On voit alors
les muscles auxiliaires de la respiration entrer en action , et cela dans un ordre
constant ; d’abord les intercostaux externes, les courts élévateurs des côtes, puis les
scalènes et, finalement, les dentelés postérieurs. Toutes ces contractions sont un
effet réflexe de l’excitation des nerfs vagues. Cette excitation gagne la moelle allongée
et se réfléchit sur les nerfs diaphragmatiques et intercostaux.
Si l’on interrompt ensuite le courant, l’arrêt de la respiration dure encore quelques
secondes; les respirations reparaissent, d’abord précipitées, puis ralenties. Voilà
bien, fidèlement reproduit, le tableau de l’accès d’asthme à son début.
Chez l’homme, lorsque les extrémités périphéniques du nerf vague se trouvent
excitées par le froid, par une poussière irritante, etc..., la sensation du besoin d’air
éclate tout à coup et se traduit par une inspiration difficile, brusque et peu prolongée,
avec arrêt du diaphragme dans l’état d’abaissement, de sorte que, malgré le secours
emprunté aux muscles auxiliaires , malgré la fixité de leurs attaches, l’énergie de
leurs contractions, malgré la dilatation thoracique qui en résulte , l’anxiété du ma¬
lade n’en continue pas moins ; le sens respiratoire n’est pas satisfait, le bénéfice de
l’introduction de l’air n’étant pas en raison de la dépense des forces déployées par
les muscles inspirateurs, surtout par le diaphragme qui se contracte sans cesse, mais
partiellement et surplace. A cette inspiration si pénible et si peu efficace, succède une
expiration excessivement prolongée et sifflante, qui débute par les forces élastiques
des côtes et se termine ordinairement par une contraction brusque des muscles
ex pirateurs.
L’accès de dyspnée dans l’asthme n’ést donc ( c’est M. Sée qui parle) qu’une con¬
traction tétaniforme du diaphragme, par suite d’une excitation centripète des nerfs
vagues. Si cette doctrine est vraie , le thorax de l’asthmatique doit être agrandi
dans tous les sens, mais surtout dans son diamètre longitudinal, et le poumon doit
être distendu au plus haut degré. G’fest, en effet, ce qui a lieu. On peut s’en assurer
facilement par la seule inspection , par la percussion qui donne un son tympanîque
très-étèndu, enfin par l’âuscultation, qui révèle l’absence du murmure respiratoire
et sëmble indiquer une véritable stagnation de l’air. Or, ce seul fait bien constaté,
cette dilatation manifeste de la poitrine, est incompatible, dit M. Sée, avec un resser¬
rement SpasModique des bronches, tel qu’on le suppose pour expliquer le mode de
production de la dyspnée asthmatique.
Cette théorie du spasme, appliquée à l’asthme, suppose une contraction des fibres
' muséülaires portée au point de rétrécir ou d’effacer le calibre des tuyaux bronchiques;
mais un pareil obstacle diminuerait la quantité d’air inspiré, et nous savons qu’au
contraire, le poumon est manifestement distendu. 11 y a donc là une erreur clinique
greffée sur une interprétation forcée dés expériences physiologiques. En effet , de ce
que les fibres musculaires se contractent, de ce que leurs contractions ont été consta¬
tées sur les grands animaux, il ne s’ensuit pas que ces contractions soient assez
puissantes pour nuire à la perméabilité des canaux bronchiques.
Mais l’état tétaniforme des muscles inspirateurs qu’on vient de décrire, en d’autres
termes , cette première phase de l’accès ne saurait se prolonger sans qu’il en résulte
un épuisement de l’innervation des nerfs initiateurs de la respiration. En effet, le nerf
vague est celui de tous qui se fatigue et s’épuise le plus rapidement. Aussi, il ne tarde
pas à entrer dans un état semi-paralytique. Dès lors se manifeste un phénomène
aussi constant dans l’expérimentation qu’au lit du malade , c’est l’emphysème.
Aussitôt qu’on coupe les nerfs vagues, on voit immédiatement, d’après les vivisec¬
tions de M. Longet, les vésicules se dilater à chaque inspiration; et cette distension
dépassant les limites de l’élasticité des poumons, l’emphysème vésiculaire se produit
d’abord à la surface et aux bords; puis, sous l’influence de la même cause agissant à
chaque inspiration, le tissu pulmonaire cède et finit par se rompre. Dès ce moment
572
L‘UNION MÉDICALE,
se forme l’emphysème interlobulaire. C’est l’image parfaite de l’emphysème des
asthmatiques.
Enfin, un troisième phénomène se produit, c’est la sécrétion et l’accumulation du
mucus dans les tuyaux bronchiques. Le tronc du nerf vague contient des filets
destinés à innerver les vaisseaux. Ces nerfs vasculaires se paralysent en même temps
que le tronc nerveux ; les vaisseaux se dilatent; de là une hyperémie passive qui
favorise la transsudation du sérum du sang à travers la muqueuse bronchique. Cet
exsudât s’ajoute au mucus normal. La membrane bronchique sécrète naturellement
un liquide muqueux qui peut provoquer une contraction des fibres musculaires lisses
des ramuscules bronchiques. Mais si ces fibres sont paralysées , comme cela a lieu à
la suite de l’accès d’asthme, le mucus s’accumule, se concrète, détermine les râles
sibilants, muqueux, et n’est éliminé qu’à la fin de l’accès, c’est-à-dire quand l’inner¬
vation du nerf vague est revenue à l’état normal.
En résumé, l’accès d’asthme commence, d’après M. Sée, par une irritation des
nerfs vagues, c’est-à-dire par une contraction tétanique du diaphragme. A cette
excitation succède une phase inverse , une sorte de paralysie temporaire du nerf qui
permet à l’air de pénétrer dans le poumon au point de distendre, de rompre les vési¬
cules, et de former l’emphysème. Dans cette même phase, les fibres musculaires des
bronches sont paralysées, de sorte qu’elles ne peuvent plus expulser le mucus qui
s’amasse dans ces canaux et détermine le catarrhe bronchique concomitant de
l’asthme.
La doctrine ainsi donnée par la pathologie expérimentale n’est pas simplement spé¬
culative. Les indications thérapeutiques découlent des deux phases opposées qu’on ob¬
serve pendant l’accès. Dans la période d’irritation, les médicaments qui réussissent le
mieux sont surtout ceux qui diminuent l’excitabilité ou l’excitation de la moelle allon¬
gée. Ce sont les gaz de combustion du papier nitré, et surtout l’acide carbonique, qui
agissent comme anesthésiques. Puis, vient une série de médicaments que l’auteur
appelle les modérateurs du cœur et des vaisseaux , tels que la belladone , le datura,
le bromure de potassium. Si l’on étudie, en effet, expérimentalement les médicaments
d’après leur mode d’action sur l’organisme, on arrive à reconnaître qu’ils agissent
tous sur un système , sur un organe ou sur le sang. On en voit qui , par l’intermé¬
diaire des nerfs vasculaires, excitent les tuniques musculaires des artérioles à se
contracter, à modérer, par conséquent, l’afflux du sang dans les organes. Or, lorsque
les centres nerveux reçoivent moins de sang, il en résulte une diminution de l’excita¬
bilité de la moelle, de sorte que les actions réflexes, venant des nerfs vagueS,
produisent moins d’actions morbides. C’est là le mode d’action des solanées vireuses.
La nicotine et la lobéline, principes à peu près identiques, qui ont été tous deux
vantés empiriquement contre l’asthme, agissent aussi d’abord comme modérateurs
des vaisseaux, puis ils finissent par paralyser l’action du cœur.
Dans la deuxième phase de l’accès, quand le nerf vague se paralyse, que l’emphy¬
sème et la sécrétion catarrhale surviennent, il serait téméraire d’insister sur ces
premières médications. Il ne faut songer, dès lors, qu’à combattre le catarrhe par les
excitants, les antimoniaux, les sulfureux, etc.
Enfin, entre les attaques, les moyens les plus efficaces sont l’arsenic à doses pro¬
gressives, et le café, à hautes doses. L’un favorise la respiration directement, l’autre
excite l’énergie contractile du cœur.
(La fin au "prochain numéro.) PiDOUX,
Membre de l’Académie de médecine, etc.
L’UNION MÉDICALE.
573
BIBUOTHÈaUE. _
HYGIÈNE DE LA VUE; par M. le docteur Magne, 4' édition, revue et augmentée.
Chez. J. -B. Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19.
Un an s’est à peine écoulé depuis que nous avons rendu compte de la troisième édition de
Y Hygiène de la vue; la quatrième vient de paraître : succès légitime que justifient le mérite
de l’ouvrage et fimpoftance des questions délicates qui y sont traitées et qui intéressent tout
le monde.
VHygiène de la vue est un traité complet qui, sous un petit volume, offre toutes les
notions qu’il importe de connaître , pour prévenir des maladies terribles et conserver un sens
dont la perte nous ravit les plus doux biens de la vie. On lit avec intérêt et sans fatigue les
premiers chapitres consacrés à l’anatomie et à la physiologie de l’appareil oculaire. Cette
description sommaire ne laisse rien à désirer pour les gens du monde ; elle est suffisante pour
le médecin. Après une énumération pittoresque des différents organes qui forment par leur
ensemble un admirable instrument d’optique et un appareil de sensations merveilleuses,
M. Magne entre dans le vif de la question en exposant les causes, multiples qui tendent
à affaiblir ou à détruire la vue. Ces causes principales sont : l’exercice continuel des yeux,
l’abus du travail intellectuel, les veilles prolongées, l’air vicié des théâtres, des tabagies, des
salons, convertis parfois en fournaises vivantes; les affections vives de l’âme, les chagrins réi¬
térés, les passions, les habitudes vicieuses, etc. Quels sont donc les êtres privilégiés, même
dans nos heureux climats (car, dans les pays où régnent des froids excessifs ou des chaleurs
extrêmes, les maladies des yeux sont bien autrement fréquentes), quels sont les hommes qui
échappent à quelqu’une de ces causes ? Il n’en est pas un seul, et dès lors il ne faut pas
s’étonner si nous, payons presque tous notre dette aux infirmités qui s’attaquent à la vue.
M. Magne n’épargne pas les utiles avertissements aux myopes et aux presbytes; ces con¬
seils rappellent le thème favori des philosophes et des hygiénistes : user de tout, n'abuser de
rien. Ainsi le veut la sagesse, ainsi le proclame l’expérience. La description du myope dans la
société, celle du presbyte, celle du vieillard qui, jeune encore, a autant de rides dans le cœur
que sur les joues, annoncent un fin observateur. Cependant M. Magne flatte la société mo¬
derne en disant : c'est ordinairement de 50 à 60 ans que la yresbytie commence a se mani¬
fester. Nous pensons que c’est vers l’âge de 40, parfois même avant, que s’annonce ordi¬
nairement cette première étape de la vieillesse, et le médecin, consulté souvent par de jeunes
et charmantes femmes qui se plaignent que leur vue baisse, se voit obligé de leur répondre
comme l’oracle d’Épidaure à Irène : Prenez des lunettes.
VHygiène de la vue contient de très-bons conseils sur l’usage et le choix des lunettes, des
conserves et des lorgnons, monocles, binocles, pince-nez, qui sont trop souvent abandonnés au
caprice de chacun ou aux indications de personnes ignorantes. Les gens de lettres, les savants,
les érudits, tous lés chercheurs de vérité, poussés par la sèule passion qui honore , celle du
travail et de l’étude, avaient droit à un chapitre spécial. Celui que M. Magne leur consacre
n’est pas un des moins intéressants de son ouvrage. On consultera aussi avec utilité celui qui
a trait au choix des aliments et des boissons, à l’heure des repas, au travail du soir, au som¬
meil et à la veille, à l’usage des lampes et des bougies, dans leurs rapports avec la conserva¬
tion de la vue.
On ne saurait traiter de l’hygiène sans toucher à la thérapeutique. Opérateur habile, on sait
qu’un mémoire de M. Magne sur la cure radicale de la tumeur et de la fistule du sac lacrymal
a été honoré d’une mention à l’Institut. Conduit à indiquer les soins qu’exigent les yeux des
enfants, il décrit l’une des plus terribles maladies qui frappent le jeune âge : l’ophthalmie
purulente. Dans cette description, le praticien expérimenté est à la hauteur du judicieux
hygiéniste. Il examine avec le même soin la blépharite ciliaire, la conjonctivite papuleuse
et l’amblyopie, qui atteint parfois le jeune homme au réveil d’une, imagination égarée. Les
soins que réclament les yeux des vieillards sont exposés avec non moins de sagacité.
Dans un dernier chapitre, M. Magne, qui n’est étranger â aucune des connaissances de son
art, présente un aperçu historique de l’étude des maladies des yeux, et, sans injustice envers
les Allemands, envers les grands noms de Scarpa, de Pott, de Richter, de Graefe, etc.,
il prouve que la France est la première patrie de l’oculistique, que cette branche importante
de la science fut pour ainsi dire créée au xvi' siècle par Guillemeau, suivi par Saint-Yves,
Janin, Maître Jan ; que les chirurgiens des siècles suivants, ainsi que ceux de notre époque,
qui compte avec orgueil les noms de Boyer, de Roux, de Dupuytren, de Sanson, de M. Vel¬
peau, soutiennent la réputation que leur ont léguée leurs aînés.
574
L’UNION MÉDICALE.
La quatrième édition de YHygiène de la vue n’est pas une simple reproduction des éditions
précédentes; la plupart des chapitres en ont été revus et perfectionnés. Nous félicitons
M. Magne, ainsi que son intelligent éditeur M. J. -B. Baillière, des figures qu’ils Ont intercalées
dans le texte. Trop souvent les figures ne sont qu’un hors-d’œuvre destipé à élever le prix des
ouvrages, parfois même à en dissimuler la nudité. Dans YHygiène de la vue, elles reproduisent
les principaux phénomènes de l’optique, rendent plus familière l’étude de la physiologie, ’et
font mieux comprendre l’utilité des excellents préceptes que renferme le livre de M. le doc¬
teur Magne. Foissao.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE CHIRURCIE.
Séance du mercredi 2t Mars 1866. — Présidence de M. Giraldès.
Sommaire. — Sur l’appareil pour le traitement de la coxalgie. — Sur l’emploi de l’éther pulvérisé
comme agent d’anesthésie locale. — Ouverture de la discussion sur l’hygiène des Maternités.
L’appareil en cuir moulé de M. Bouvier n’a pas trouvé grâce devant l'érudition cosmo¬
polite de M. Giraldès. L’honorable président de la Société de chirurgie a présenté dans
cette séance les explications qu’on lui avait reproché de n’avoir pas voulu donner mercredi
dernier; il s’est défendu d’avoir eu la pensée de porter atteinte à la liberté de discussion et
d’inaugurer, sous sa présidence, le système de l’absolutisme autocratique.
Pour notre part, nous n’avons pas eu un seul instant la crainte que M. Giraldès voulût
substituer le régime des décrets à celui de la libre discussion, et nous nous refuserons tou¬
jours à voir dans la physionomie de l’honorable président la vivante image d’un czar ou d’un
sultan, voire d’un pacha.
M. Giraldès a donc expliqué ce qu’il entendait par les inexactitudes de la communication
faite dans la dernière séance par M. Bouvier. Suivant lui, M. Bouvier a avancé une assertion
inexacte lorsqu’il a dit que l’ouvrage du chirurgien anglais Hilton n’était que la deuxième
édition à quatre-vingt-dix ans de distance, du livre de David, de Rouen. H n’existe pas plus
de ressemblance entre ces deux ouvrages qu’entre le Traité de médecine opératoire, de
M. Velpeau et celui de Dionis. Il est beaucoup question dans le petit livre de David de
maladies du rachis, de caries vertébrales, du mal de Polt, de bossus, etc., mais pas te moins
du monde delà coxalgie ni du grand principe de l’immobilisation dans le traitement des
maladies articulaires. Dans le grand ouvrage de Hilton, au contraire, une leçon tout entière
est consacrée à la coxalgie et à son traitement. De plus, il y a non pas trois, mais dix obser¬
vations bien complètes de coxalgie traitée par l’immobilisation de la hanche à l’aide de
l’appareil en cuir moulé que M. Bouvier croit avoir inventé et dont le chirurgien anglais se
servait déjà dès 18à7.
Cet appareil, comme celui que M. Mathieu a imaginé en 1852, est identique à celui de
M. Bouvier. Il est en cuir moulé, il entoure la ceinture, le bassin, la cuisse. Ce n’est donc
pas une simple attelle, comme le prétend M. Bouvier. La seule différence qui existe entre
l’appareil de MM. Bouvier et Charrière et celui de Hilton, c’est que: 1° l’appareil de Hilton
possède un allongement pour fixer le pied, qui ne se trouve pas dans l’autre bandage ; 2“ il
y a dans l’appareil de M. Bouvier un cercle rigide qui n’existe pas dans celui de Hilton ;
3“ enfin le premier se serre avec une boucle, le second au moyen d’un lacet. Sauf ces diffé¬
rences insignifiantes de détail, tout le reste est identique.
M. Bouvier ne connaissait pas l’appareil de Hilton; il ne lui en coûte pas de reconnaître
la vérité des rectifications faites par M. Giraldès à cet égard, et de rendre au chirurgien
anglais ce qui lui appartient. Seulement, il persiste à revendiquer en faveur d’un chirurgien
français, de David, la priorité du grand principe, du principe fondamental du traitement des
maladies articulaires par l’immobilisation.
Anesthésie locale par la pulvérisation de l'éther. — M. Marjolin, depuis la séance où a
eu lieu la discussion sur l’emploi de l’éther pulvérisé comme agent d’anesthésie locale, a
saisi deux fois l’occasion d’expérimenter l’action de ce moyen. Il s’agissait d’opérations aya*nt
les membres pour siège. Il s’est servi de l’appareil de M. Luêr. Deux fois l’anesthésie a été
incomplète, bien que l’élher fût de bonne qualité et que Tadministration en eût été confiée
aux mains de M. Luêr lui-même. De plus, le dégagement des vapeurs d’éther a été si abon-
L’UNION MÉDICALE.
575
daut qu’opérateur et opérés en ont été incommodés. Chez l’un des deux opérés s’est déclarée,
en outre, une hémorrhagie en nappe à laquelle il a fallu remédier par la compression au
moyen de rondelles d’agaric.
M. Le Fort, en appelant l’attention de la Société de chirurgie sur le procédé d’anesthésie
locale par l’emploi de l’éther, n’a pas eu le moins du monde l’intention d’en proposer l’usage
dans les grandes opérations. Il pense, au contraire, qu’il doit être restreint aux petites opé¬
rations, par exemple, à l’ouverture des abcès. Dans ces cas, l’efficacité du procédé est incon¬
testable. Mais il faut avoir égard à la qualité de l’éther employé. Il y en a de trois sortes ;
l’éther anhydre, qui a l’inconvénient de coûter fort cher; Y rectifié, c’est-à-dire entiè¬
rement privé d’alcool ; enfin l’éther ordinaire, dans lequel l’alcool entre pour une proportion
plus ou moins considérable. Celui-ci est mauvais parce qu’il ne se vaporise pas avec la même
facilité que les deux premiers, et que, par conséquent, il ne produit pas une réfrigération
suffisante. L’éther rectifié, au contraire, réduit en poussière au moyen du pulvérisateur de
M. Luêr, détermine en quelques secondes un abaissement de température de— 20" C., et pro¬
voque une anesthésie complète, ainsi que M. Le Fort s’en est assuré par expérience sur
un certain nombre de malades.
Hygiène des Maternités. — La discussion sur l’hygiène des Maternités, mise à l’ordre du
jour sur la proposition de M. Tarnier, à l’occasion de la publication du beau livre de M. Léon
Le Fort, s’est ouverte par une importante communication du chirurgien qui l’a provoquée.
Nous devons louer la modération de langage avec laquelle l’orateur a traité ce grave sujet.
Il a commencé par rendre à l’Administration des hôpitaux la justice qui lui est due pour les
améliorations qu’elle a déjà introduites dans l’hygiène des hôpitaux en général, et des Ma¬
ternités en particulier, et surtout pour les heureuses dispositions dans lesquelles elle se
trouve, a-t-il dit, de ne reculer devant aucuns sacrifices, afin de mettre l’organisation hos¬
pitalière de notre pays au niveau des progrès de la science et des améliorations accomplies
déjà dans les pays étrangers.
C’est là une conduite honnête, sage et habilel Une opposition systématique provoque natu¬
rellement une résistance à outrance, etwîce versâ. Lorqu’une discussion dégénère en lutte et
en combat, ce n’est pas la lumière qui jaillit du choc des opinions, mais l’électricité des
orages. Une discussion à la suite de laquelle il y a des vainqueurs et des vaincus n’est plus
une discussion, c’est une bataille. Les médecins qui discutent avec l’administration des
hôpitaux doivent bien se garder d’engager une bataille avec elle. Ils doivent toujours songer
au vse victisl Car les vaincus, dans les discussions de questions d’hygiène hospitalière, ce ne
seraient pas seulement les médecins, mais encore et surtout les malades.
Dans cette discussion sur l’hygiène des Maternités, il n’y aura sans doute pas de vaincus,
puisqu’il n’y a ni ennemis ni adversaires. Administration et médecins paraissent animés des
dispositions mutuelles lés plus conciliantes. L’une ne demande que la lumière et l’autre ne
veut que le progrès. Comment ne réussirait-on pas à s’entendre?
MM. Le Fort et Tarnier, à la parole desquels des études spéciales sur l’hygiène des Ma¬
ternités donneront, dans cette question, une légitime influence, ne sont pas des adversaires
quand même de l’administration et ne doivent lui causer aucun ombrage. Nous avons dit
comment s’est exprimé M. Tarnier à cet égard ; voici, maintenant, quelques lignes em¬
pruntées au grand travail de M. Le Fort ;
« Il n’est pas un seul de nos hôpitaux qui n’ait été l’objet d’améliorations notables depuis
les discussions sur l’hygiène hospitalière; des cheminées à foyers ouverts ont été placées
dans beaucoup de salles de malades, des water-closets admirablement disposés ont remplacé,
dans plusieurs hôpitaux, les lieux infects qui disparaîtront peu à peu; les murs noircis
depuis longues années ont été nettoyés et badigeonnés, le régime alimentaire a été l’objet
d’améliorations sérieuses; des cloisons ont été établies là où elles paraissaient nécessaires et
abattues là où elles paraissaient nuisibles. La Maternité, entre autres, à la suite des récla¬
mations énergiques de quelques médecins des hôpitaux, a été notablement améliorée. L’ho¬
norable et si distingué Directeur de l'Administration de l’assistance publique de Paris a
déployé le plus grand zèle dans la mission si importante et si difficile qui lui est confiée ; il
a fait tout ce que peut faire un homme d’une haute intelligence mettant au service des
meilleures intentions la longue expérience d’un administrateur des plus distingués ; secondé
par le zèle et l’amour du bien qui animent les chefs de son administration, il a suivi, dans
ces traditions de dévouement aux intérêts des pauvres et des malades, l’exemple des direc¬
teurs généraux et des conseils qui, depuis plus d’un demi-siècle, ont été chargés de l’Admi¬
nistration supérieure des hôpitaux de Paris . »
576
L’UNION MÉDICALE.
Certes, ce n’esl point là le langage d’un ennemi ou d’un adversaire. Nous aimons, pour
notre part, à voir cette importante discussion s’engager sous des formes si conciliantes et si
courtoises. C’est d’un bon augure pour les résultats. Il y a tout lieu d’espérer qu’elle, portera
encore plus de fruits que la discussion sur l’iiygiène des hôpitaux en général. Des chemi¬
nées, des waler-closets, des murs nettoyés et badigeonnés, des cloisons élevées ou abattues,
sont quelque chose, sans doute, et il ne faudrait pas faire fl de pareilles améliorations. Mais
il serait injurieux, pour l’administration intelligente et dévouée au bien, qui est à la tête de
l’Assistance publique, de penser que ses efforts et son amour pour le progrès pourraient se
borner à ces menus détails. C’est par une application d’ensemble, éhergique et persévérante,
des principes généraux de l’hygiène hospitalière, tels qu’ils ont été posés, discutés et démon¬
trés dans les grandes discussions de l’Académie de médecine et de la' Société de chirurgie,
que l’administration de l’Assistance publique prouvera aux yeux de tous, amis ou ennemis,
son zèle et ses lumières, et qu’elle acquerra des titres plus sérieux encore à la reconnais¬
sance de la science et de l’humanité.
MM. Tarnier et Le Fort ont montré, avec l’irrésistible éloquence des chiffres, la funeste
influence que l’insalubrité de nos Maternités, résultat de mauvaises conditions hygiéniques,
exerce sur la mortalité des femmes en couches; M. Le Fort a constaté, en outre, par l’exa¬
men comparatif des Maternités de Paris avec les Maternités étrangères, étudiées sur place,
que les premières n’ont point participé aux progrès considérables effectués depuis dix ans
par les secondes. Il y a là, pour notre pays, une infériorité que’ à aucun titre, il ne doit pas
subir plus longtemps. Nous ne doutons pas que l’administration actuelle, dont MM. Tarnier
et Le Fort se sont plu, sans doute à bon escient, à vanter les excellentes dispositions, éclairée
par la grande discussion actuellement ouverte, ne fasse d’énergiques et triomphants efforts,
et ne prenne des mesures efficaces pour faire disparaître cette inégalité humiliante pour la
France, qui s’est longtemps vantée avec raison, et qui se vante encore, de marcher à la tête
de la civilisation européenne.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant de cette discussion si importante, et qui promet
d’être à la fois intéressante et instructive, si l’on s’en fie au talent et à la compétence des
membres de la Société de chirurgie, qui, par leur position ou leurs travaux antérieurs, seront
naturellement appelés à prendre la parole sur cette grave question.
Pour ne pas scinder l’exposé de la communication commencée, mais non achevée, dans la
dernière séance, par M. Tarnier, nous en renvoyons l’analyse et l’appréciation à notre pro¬
chain compte rendu. Nous pourrons mieux la juger, alors, dans son ensemble et ses détails.
D” A. Tartivel.
FACULTE DE MEDECINE DE PARIS. — Le concours pour sept places d’agrégés (section de
médecine) viént de se terminer par la nomination de MM. Raynaud (Maurice), Peter, Paul,
Proust, Boll, Isambert, Blachez. Les quatre premiers candidats ont été nommés par cinq voix
et les trois derniers par sept voix.
ADMINISTRATION DES HOPITAUX. *— Le jury du concours pour deux places de médecin au
Bureau central des hôpitaux est ainsi constitué ; Juges titulaires, MM. Charcot, Marrotte,
Monneret, Vulpian, Laugier. — Juges suppléants, MM. Gubleret Richet.
— Par un arrêté du ministre de l’instruction publique, en date du 19 mars 1866, il y a
lieu de pourvoir d’une manière définitive à la chaire d’opérations et d’appareils, vacante à
la Faculté de médecine de Montpellier.
Le recteur de l’Académie de Montpellier est chargé de l’exécution du présent arrêté.
— Le concours des prix de l’internat en pharmacie est terminé. Les lauréats sont ;
Première division. — Prix : M. Pelhuche (Adolphe). — Accessit : M. Pierrhugues (Louis).
— Première mention : M. Champigny, — Deuxième mention : M. Jannin.
Deuxième division. — Prix : M. Guelliot. Accessit : M. Gindre. — Première mention :
M. Duménil. — Deuxième mention : M. Bornet.
La séance de distribution des prix aura lieu le mercredi 28 mars 1866, à deux heures pré¬
cises, dans la salle des concours de l’Administration, avenue Victoria, n° 3. Dans cette même
séance seront rendues publiques les nominations des nouveaux internes en pharmacie.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX. — Séance du mercredi 28 mars (à 3 heures 1/2) î
Avortement provoqué dans un cas de vomissements incoercibles, par M. Bourdon. — Com¬
munications diverses.
Le Gérant, G. Richelot.
Paris. — Typographie Félix Maltestb et Ce, rue des Deux-Porles-Saint-Sauveur, 22.
L’UNION MEDICALE.
Cirantlc IMcdaiile d‘or de mérite décernée par Sa ssajesté le Kol des Belges.
Grande médaille d’argent spéciale décernée par Sa Majesté le Roi des Paijs-Bas.
Huile de Foie de Morue brune*claire du Docteur de Jongh
de la Faculté de médecine de La Haye , chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique.
Seuls consignataires et agents ; ANSÂR, HARFORD et C% 77, Strand, LONDRES.
Dépôt pour la vente en gros en i^rance, Phaemacie GE^TRALE de France, 7, rue de Jouy, Paris.
EAUX MINÉRALES DE VAIS
ACIDULES, GAZEUSES, BICARBONATÉES, SODIQUES, analysées par O. HENRI.
Source ferro-arsciiicale de la
Dominique,
Acide sulfurique libre.
Silicate acide \ _ . Y
Arséniale » (
sar":
— de chaux . 1
Chlorure de sodium. . 1
Matières organiques. , J
Acide carbonique libre .
Bicarbonate de soude . .
1 . 33 — de potaese .
— de chaux .
— de magnésie .
. — de fer et manganèse.
). 44 Chlorure de sodium .
Sulfate de soude et de chaux. . .
Silicate et silice, alumine .
lodure alcalin, arsenic et lithine
Saint- Jean
Rigolette
Précieuse
Désirée
yàgdeleine
1.425
2.095
2.218
2.145
2.050
1.480
0.040
0.310 i
0.120 '
0.006 1
0.060
0.054
0.080
. indice
5.800
0,263
1 0.259
0.024
1.200
0.220
0.060
traces
i 5.940
0.230
0.630
0.750
0.010
1.080
0.185
0.060
indice
6.040
0.263
0.571
0.900
0.010
1.100
0.200
0.058
indice
7.280
0.255
0.520
0.672
0. 029
0.160
0.235
0.097
traces
2.151
7.826 '
8.885
9.142
9.248 '
Ces eaux sont très-agréables à boire à table, pures ou coupées avec du vin. Un excès
d’acide carbonique et la proportion heureuse des bicarbonates calciques-magnésiens, en font,
malgré la plus riche minéralisation qui soit connue en France, des eaux douces,
essentiellement digestives. Dose ordinaire une bouteille par jour. (Indiquer autant que possible
la source que l’on entend prescrire.) Emplois spéciaux : SAINT-JEAN, maladies des organes
digestifs; — PRÉCIEUSE, maladies de l’appareil biliaire ; — DÉSIRÉE, maladies de l’appareil
urinaire; — RIGOLETTE, chlorose-anémie; — MAGDELEINE, maladie de l’appareil sexuel. —
DOMINIQUE, cette eau est arsenicale, elle n’a aucune analogie avec les précédentes , fièvres
intermittentes, cachexies, dyspnée, maladies de la peau, scrofule, maladies organiques, etc.
Les eaux de ces six sources se transportentet se conservent sans altération ; elles se trouvent
dans les principales pharmacies de France, au prix de 0,80 c. la bouteille en verre noir,
revêtue d’une étiquette et coiffée d’une capsule en étain indiquant le nom de la source où
elle a été puisée.
AVIS IMPORTA]\T
CONCERNANT LES VÉRITABLES
Pll.Vl.IiS DV B1.ANGARD
L’Iodure de fer, ce médicament si actif quand tout temps la pureté et l’inaltérabilité du médi
il est pur, est, au contraire, un remède inüdèle, cament ?
par les notabilités médicales de presque tous les S, de vou-
K’ciefs u7 m';:n''L“èîTomlf l.^^Wen se rappder H^^^s^u gfj
meut le Conseil médical de Saint-Pétersbourg, ^0 nî-A h bon
dans un document ofiîciel, publié dans le Journal
de Saint-Pétersbourgae Sl-2ù imn I8C0, et re-
produit, par les soins du Gouvernement français, apposée au bas d une étiquette
dans le Moniteur universel, le 7 novembre de p^yj. gg garantir de ces compositions dange-
la même année : La fabrication des Pilules j.gyggg (mj se cachent, surtout à l’étranger, der-
de Blancard demande une grande habtlele à ri^re nos marques de fabrique, il sera toujours
laquelle on n'arrive que par une fabrication prudent de s’assurer . y
exclusive et continue pendant un cerlain temps, ^g pgriaine des pi-
Puisqu’il en est ainsi, quelle garante p us sé- portent
rieuse d’une bonne confection de ces Pilules que jre nom.
le NOM et la signatdre de leur inventeur, lorsque
surtout, comme dans l’espèce, ces titres sont
accompagnés d’un moyen facile de constater en Pharmacien
Pharmacien à Paris, rue Bonaparte, 40.
t <lan« toute» le» pliarmacie».
L’UNION MÉDICALE.
GRANULES ANTIMONIAUX
Du Docteur DAPIIiliAUD
Nouvelle médication contre les Maladies du
cœur, l’Asthme, le Catarrhe, la Coqueluche, etc.
Cranules antimonio-ferreux contre l’Ané¬
mie, la Chlorose, l’Aménorrhée, les Névralgies et
Névroses, les Maladies scrofuleuses, etc.
Cîranuleo antliuonio-fcrreux au Bismuth
contre les Maladies nerveuses des voies digestives.
Pharmacie Modsnier , à Saujon (Charente-Infé¬
rieure) ; à Paris, aux Pharmacies, rue d’Anjou-St-
Honoré, 26 ; rue des Tournelles, 1, place de la
Bastille ; rue Montmartre, 141, pharmacie du Para¬
guay-Roux ; rue de Clichy, 46 ; faubourg St-Ho-
noré, 177 ; rue du Bac, 86.; et dans toutes les Phar¬
macies én France et k l’étranger.
DE L’EAU DE LECHELLE.
Parmi les remèdes vraiment utiles, il est un
produit hémostatique, de propriétés complexes,
c’est l’EAU DE LÉCHELLE, d’une assimilation
facile. Cette Eau est prescrite dans les graves
maladies des bronches et des poumons , dans les
phthisies, les asthmes nerveux et tuberculeux, les
chloroses, pertes, HÉMORRHAGIES, et toutes hy¬
persécrétions. L’expérience des médecins des hô¬
pitaux a démontré qu’elle est plus efficace que les
eaux similaires. 11 a été constaté que les HÉMOS¬
TATIQUES les plus énergiques, les acides, leper-
chlorure de fer, le tannin, Vergotine, etc., ont le
grave inconvénient de perturber l’estomac et toute
l’économie. Or, il faut se prémunir contre les imi¬
tations de cette Eau, et redouter l’emploi des re¬
mèdes souvent dangereux. (Voir la Gazette des
hôpitaux des 3 juillet 1850 et 3 mars 1853, sur les
effets de Y Eau de Léchelle obtenus à l’Hôtel-Dieu
de Paris). — Dépôt : Pharmacies de tous pays; à
Paris, rue Lamartine, 35.
DRAGÉES DG PROTO-IODDRS DE FER
FABRICATION EN GROS DEPUIS 1854.
L’accueil que le Corps médical a fait k notre
produit, et son emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés k sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale. ’
Elle est administrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites, Gastralgies , Aigreurs, Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
d’EHxîr, Vin, Sirop, Dasttlles, Prises,
Pilules ou Dragées.
Pour éviter les contrefaçons , exiger le cachet
BOUDAULT et la signature :
Dépôt. - Pharmacie HoTTOT,rue
des Lombards, 24. Paris.
APIOL DES D"J0BET ET HOMOLLL
Médaille à l’Exposition universelle de 1862.
L’observation médicale confirme chaque jour ses
propriétés véritablement spécifiquescommeemmé-
nagogue, et son incontestable supériorité sur les
agents thérapeutiques de la même classe.
Un savant et consciencieux observateur, M. le
docteur Marrotte, a particulièrement étudié l’Apiol
j k ce point de vue, dans son service de l’hôpital de
I la Pitié et en ville. 11 résulte de ses observations
i que le succès est assuré quand l’aménorrhée et la
; dysménorrhée sont indépendantes d’un état anato-
I mique, ou d’une lésion organique, mais se ratta-
i chant k un trouble de l’innervation vaso-motrice de
I l’utérus et des ovaires. Ajoutons qu’on doit com-
i battre simultanément ou préalablement la chlorose
I ou les autres complications.
I Les docteurs Jouet et Homolee indiquent, comme
I le seul moment opportun pour administrer l’Apiol,
i celui qui correspond k l’époque présumée des
règles, ou qui la précède.
Dose : i capsule matin et soir, pendant six jours,
On l’emploie aussi pour couper les fièvres d’accès.
Pharmacie Briast, rue de Rivoli, 150, entrée
rue Jean-TisO'n, k Paris.
de L. FOUCHER, pharmacien k Orléans. — Ces
Dragées ont sur tous les autres ferrugineux l’in¬
comparable avantage d’être aussitôt dissoutes
qu’arrivées dans l’estomac , et en outre celui non
moins important de ne jamais constiper.
Prix , pour le public , 3 fr. le flacon. — Pour les
Pharmaciens, 1 fr. 75 c.
T iqueur ferrugineuse de Carrié au
J-iTARTRATE FERRiCO- POTASSIGO- AMMONI-
QUE, ne constipant jamais. Un goût très agréable,
une innocuité complète , une efficacité constatée
dans toutes les maladies qui réclament le fer, ont
assuré à ce produit une préférence incontestable.
A la pharmacie, rue de Bondy, n» 38, k Paris.
— Prix : 3 fr. le flacon.
HUILE DE FOIE DE MORUE DESINFECTEE
D El CHEVRIER
A« moyen dn CUtudron et du Baume de TOliV
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
k ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CHETTirEn , 21, rue du Faubourg-Montmartre, à Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville.
Vingtième année.
No 37.
Jeudi 29 Mars 1866.
L’UlON MEDICALE
fWX DE L’ABONNEMENT : JOURNAL D'ABONNEMENT
BT LES DÉPARTEMENTS. ^ «... rueduFaubourg-MoDtffiârtfê,
JA.,; . 3!,r. DES BTEMTS SCIMTIflOK IT PBATIQÜES,
" ; iioeam h pmeessionkis Vans les Déparlementii,
FOÜR L'ÊTKi.,yGBR, Hll rnRP<; MrnirAI Chcïl«pmcipauxLibraires,
le Von en plus, UU l/Utirw IVitUIwAlai Et dans tous les Bureaux de V
vlon qu il est fixe par lei Posle , et des Messageries
convenlions postales. , - — — . . ■ ■ . Impériales et Générales.
Ce Journal parait trois foi» par Slcmaine, le IHAlt»!, le JElinx, le SAmEDX, .
et forme, par année, 4 BEAUX VOEÜMES IN-S» »E PtUS DE 600 PAGES CHACUN.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à SI. le Docteur Améaéo xiatovr. Rédacteur en chef. — Tout ee tRU
concerne l’Administration, à M. le Gérant, rue du Faubourg-Montmartre, 56.
Les Lettres et Paquets doivent être affranchis.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Thèses du Concosirs d’agrégation.
DE LA TUBERCULISATION EN GÉNÉRAL, par le docteur Peter, professeur agrégé de la Faculté
de médecine de Paris. Volume in-8°. — Prix : 3 fr.
DE L’ANTAGONISME EN PATHOLOGIE ET EN THÉRAPEUTIQUE, par le docteur Constantin PAUL,
professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Volume in-8% — Prix : 3 fr.
DES DIFFÉRENTES FORMES DE RAMOLLISSEMENT DU CERVEAU , par le docteur PrOOST, pro¬
fesseur agrégé à la Faculté de médecine de F’aris. Volume in-8°. — ■ Prix : 3 fr. 50 c.
OU RHUMATISME VISCÉRAL, par le docteur Ball, professeur agrégé à la Faculté de médecine
de Paris. Volume in-S" avec planches. — Prix : Ix fr.
DES ÉLÉMENTS MORBIDES EN GÉNÉRAL, par le docteui Barnier. Vol. in-8°.— Prix ; 2 fr. 50.
ÉTUDE SUR LA MORT, SON MÉCANISME, DÉDUCTIONS PRATIQUES, par le docteur Ferrand.
Volume in-8°. — Prix : 2 fr. 50 c.
Ces six ouvrages se trouvent chez Asselin, librairie-éditeur, place de l’École-de-Médecine.
DE L’ÉTAT FÉBRILE, par le docteur Desnos, médecin des hôpitaux. Vol. in-8°. — Prix: 2 fr.
DES ENDOCARDITES, par le docteur Martineau. Vol. in-8° avec planche. — Prix : 3fr. 50 c.
Ces deux ouvrages se trouvent chez Ad. Delahaye, libraire-éditeur, place de PÉcole-de-
Médecine, 23.
DE LA révulsion; par le docteur Maurice Raynacd , professeur agrégé à la Faculté de mé¬
decine de Paris, médecin des hôpitaux. Vol. in-8“. — Prix : 3 fr.
DES MALADIES PUERPÉRALES, par le docteur Jules Simon, médecin des hôpitaux. Vol. in-8“.
— Prix : 3 fr.
Ces deux ouvrages chez J. -B. Baillière et fils, libraires-éditeurs, 19, rue Haulefeuille.
PARALLÈLE DES MALADIES GÉNÉRALES ET DES MALADIES LOCALES, par le docteur Isambert,
professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Vol. in-8°.— Prix : 3 fr. Chez Ger-
mer-Baillière, libraire-éditeur, rue de l’École-de-Médecine, 17.
LA STÉATOSE , par le docteur Blachez, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
Vol. io-8°. — Prix : 3 fr. (2' tirage sous presse.)
CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES MALADIES ÉPIDÉMIQUES, par le docteur Xavier Goüraüd. Vol.
in-8°. — Prix : 2 fr.
Ces deux ouvrages chez L. Leclerc, libraire-éditeur, rue de l’École-de-Médecine, lA.
VOIES D’INTRODUCTION DES MÉDICAMENTS, APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES, par le docteur
E. BAUDOT. Vol. in-8°. — Prix : 3 fr. chez F. Savy, libraire-éditeur, rue Haulefeuille, 2A.
L’UNIOIS MÉDICALE.
¥IN DE QUINQIINA AU MALAGA
Préparé p«r LABAT, pharmacien, 21, rue SaMe-Appoline , à Paris.
Le Vin de quinquina au Malaga de M. Labat-Abbadie se recommande aux Médecins par le
choix du quinquina et par celui du vin.
M. Labat emploie le quinquina gris. On sait, en effet, que les propriétés d’un bon Vin de
quinquina, sont essentiellement liées à la présence de la plus grande et de la plus égale pro¬
portion de tous les éléments actifs du quinquina : iaquinine, la clnchonine, le rouge cincho-
nique soluble et le rouge cinchonique insoluble ; or, les analyses prouvent que le quinquina
gris a, sous ce rapport, une incontestable supériorité sur les autres quinquinas.
Quant au Vin de Malaga, il contient 16 à 18 p. 100 d’alcool (proportion exigée par le Codex
pour tous les bons vins de quinquina) ; ü dissout et il garde en dissolutim^grkce à son alcool
et à ses acides, le quinate de chaux, le. rouge cinchonique soluble, et, ce qui est plus important
encore, la combinaison de cinchonine et de rouge cinchonique. Il dissout particulièrement
une forte proportion de celte dernière combinaison, dont un vin ordinaire ne dissout que
quelques traces.
Ajoutons que, par sa saveur aromatique et sucrée, le Vin de Malaga masque au point de
le rendre agréable l’amertume du quinquina.
AVIS A IVIfVI. LES MÉDECINS.
En venant remercier les Médecins des départements tes plus fiévreux de France, et notam¬
ment ceux de l’hôpital de Rochefort, des remarques et désirs qu’ifs ont bien voulu trans¬
mettre, nous nous empressons, pour répondre à celle des remarques le plus souvent exprimée,
de mettre à la disposition de la Pharmacie du Quinoïde-Armand à l’étal sec. De cette façon
il pourra être ordonné comme le sulfate de quinine. Son innocuité de plus en plus constatée,
et surtout son prix peu élevé, le feront certainement préférer dans la majorité des cas où la
quinine est indiquée.
Boüriéres-Düblanc, pharmacien, 221, rue du Temple, ët dans les principales Pharmacies
et Drogueries de France et de l’étranger. •
Au même dépôt : VAlcooU, Dragées,\t Vin et VÈlixir (hx Quinoïde-Armand.
Prix : Le kilo, 33 flacons de 30 grammes, 80 fr. — Le flacon de 30 grammes, 3 fr.
PEPSINE LIQUIDE DE BESSOli]
Fabricant et fournisseur de la Pepsine dans les hôpitaux.
Le SIROP DE PEPSINE A L’ÉCORCE D’ORAN&ES AMÈRES de BESSON est employé avec succès
dans toutes les formes de Dyspepsies, Gastrites ou Gastralgies, une à deux cuillerées avant
chaque repas, — Il résulte des expériences faites dans les hôpitaux que la Pepsine liquide
est la seule qui possède des propriétés digestives, et que la Pepsine en poudre ou amylacée
est un mélange complètement inerte. (V. la France médicale 16 décembre 1865 et ï Abeille
médicale du 1" janvier 1866. — Prix : 3 fr. le flacon.
Dépôt dans toutes les Pharm. de la France. A Lyon , pharmacie Besson, 12, cours Morand.
HUILE D£ FOIE DE MORUE DÉSINFE CTÉE
DE CHEVRIER
Av moyen du Ctondron et dit Baume de TOlilJ
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
k ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CBBVRtER , 21, rue du Faubourg-Montmartre, k Paris.
Dépôt dans les principales pliannacies de chaque ville.
L’UNION MUDICAIE.
N” 37,
SOMUAIRE.
Jeudi 29 Mars 1866.
I. Pakis : Sur la séance de l’Académie de médecine. — 11. Pathologie expékimentale : De l’asthme et
des dyspnées. — 111, Académies et Sociétés savantes. (Académie de médecine). Séance du 27 Mars :
Correspondance. — Présentations. — Analyse chimique des eaux de plusieurs sources et puits de
Bar-le-Duc. — Élection d’un membre titulaire dans la section de médecine opératoire. — IV. Récla¬
mation : Lettre de M. Coste, de Marseille. — Lettre de MM. Lebrument, Bouteiller et Delabost, de
Rouen. — Lettre de M. L. Fleury. — V. Codbeier. —VI. Feuilleton : Les anciennes Écoles de mé¬
decine de la rue de la Bùcherie.
Paris, le 28 Mars 1866.
BÜLLETI!\.
Sur la séance de l’Académie de médecine.
Il n’y a rien de changé à l’Académie de médecine, il n’y a qu’un académicien de
plus, et un académicien de bonne trempe, puisque M. Richet a été élu à une majo¬
rité considérable. Ou remarquera qu’après M. Richet, c’est le candidat placé le der¬
nier sur la liste de présentation qui a obtenu le plus de voix. L’Académie justifie assez
souvent la vérité de la maxime évangélique : Les derniers seront les premiers.
Cette élection a été précédée d’un rapport fait par M. Boutron sur l’analyse chi¬
mique des eaux de plusieurs sources et puits de la ville de Bar-le-DuCfpar M. O. Henry
fils, et suivie de la continuation de la lecture dü rapport de M. Briquet sur le cho¬
léra de 1849. AL.
On écrit de Djeddali, le 8 mars, qu’une commission sanitaire otlomane, se dirigeant vers
les lieux saints de la religion musulmane, Médine et la Mecque, est arrivée à sa destination.
Cette commission, présidée par le chef administrateur Achmet-Effendi, comprend, en outre,
deux médecins musulmans gradués de l’École de médecine de Constantinople, le docteur
Akuif-Bey, inspecteur du service de l’armée, et le docteur Yousouf-Bey, chirurgien de la
marine.
FEUILLETON.
LES ANCIENNES ÉCOLES DE MÉDECINE DE LA RUE DE LA BUCHERIE (<).
A M. Ainédée Latour.
Cinquième époque (1679-1775) : construction d'un théâtre anatomique monumental. — Si
je ne craignais, mon cher ami, d’abuser de l’hospitalité que vous m’accordez dans ce rez-de-
chaussée de l’üNiON Médicale, que de choses à vous raconter qui se sont passées dans cette
période au coin de la rue de la Bùcherie et de la rue des Rats! Que d’histoires piquantes
pourraient fpurnir la grande affaire de l'antimoine, celle du gazetier Renaudot, l’Association
des médecins étrangers (Chambre royale), les combats acharnés contre les chirurgiens, les
empiriques (sycophanles), les médecins étrangers; les abominables condamnations prononcées
contre de Blégny, Desnoûes, et contre le fossoyeur de Saint-Sulpice qui leur avait vendu un
cadavre! Il ne faudrait rien moins que votre plume si finement taillée pour écrire tout cela,
ainsi que les graves délibérations de nos aïeux sur des questions d’intérêt public qui leur
étaient posées par l’autorité. On verrait alors défiler l’inoculation, la torture, l’huile de
graine de pavot, les dispenses de carême, la question de la contagion des écrouelles, les
huîtres, les fontaines publiques, la transfusion, la levûre, le sang de bœuf employé comme
agent de raffinerie du sucre, les lithontriptiques anglais, les remèdes de M"' Stephens, la
(t) Suite et fin. — Voir les numéros des 8) 16, 20 et 22 mars.
Tome XXTX. — Nouvelle série,
37
578 L’UNION MÉDICALE.
Le docteur Hassan-Hachîm, également musulman et gradué de la Faculté de médecine de
Paris, a été adjoint à la commission ottomane par le vice-roi d’Égypte.
L’envoi et les travaux de cette mission sanitaire témoignent du désir de la Porte ottomane
de coopérer efficacement aux études de la conférence sanitaire internationale réunie en ce
moment à Constantinople. (Moniteur.)
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE.
DE L’ASTHME ET DES DYSPNÉES (<] ^
Par M. le docteur Sée , médecin de l’hôpital Beaujon.
Telle est, en substance, la partie de l’œuvre importante de M. Sée, que je désirais
faire connaître. Je veux me demander maintenant, en quelques mots, si cette théorie
de l’asthme, déduite de la pathologie expérimentale de cette maladie, peut s’adapter
sans aucune modification à sa pathologie naturelle, c’est-à-dire à l’asthme clinique.
Qu’a-t-on vu dans l’asthme expérimental dont j’ai retracé le tableau dans le pré¬
cédent article?
L’évolution des symptômes commencer à l’excitation galvanique du bout central
d’un nerf vague coupé par l’expérimentateur chez un animal sain. Voilà un premier
fait qui diffère déjà beaucoup du fait initial de l’accès d’asthme clinique.
Il est bien certain, en effet, que ce n’est pas sur le trajet du nerf pneumo-gastrique
que l’irritation commence, mais à ses expansions dans la membrane muqueuse
bronchique. Il est certain, de plus, que le sujet est malade, malade particulièrement
dans cé tissu complexe des bronches, dont toutes les propriétés, la sensibilité, la
contractilité, la muciparité, ne sont plus les mêmes que dans l’état normal; dont
les éléments organiques sont, par conséquent, altérés, c’est-à-dire autrement sen¬
sibles, autrement contractiles, autrement sécrétants, spontanément irritables, en un
mot, malades. Partons donc de là. N’oublions pas, que la sensibilité morbide excessive
ou l’irritabilité des petites bronches de l’asthmatique, est doublée d’une irritabilité
non moins grande des fibres musculaires et du tissu élastique de ces tuyaux aériens
(1) Suite et fin. — Voir le dernier numéro.
pierre pour faire du bouillon, les pommes de terre, ie projet de Deparcieux de conduire la
petite rivière d’Yvette à Paris, l’orviétan de Contugi, les épiciers, les apothicaires, les sages-
femmes, le taffetas d’Angleterre, etc., etc. Mais je ne dois pas oublier le but de celte lettre,
qui est presque exclusivement archéologique, et qui n’a guère en vue que l’aménagement
matériel de nos illustres Écoles.
Par un contrat du 16 juin 1691, les Cordeliers de Paris avaient vendu à la communauté
des maîtres chirurgiens un terrain situé près de leur couvent.
Dès le 1" août suivant, les architectes se mettaient à l’œuvre, élevaient en quatre années,
pour les usages du collège de Sainl-Cosme, un théâtre anatomique monumental dont on peut
voir encore aujourd’hui de beaux restes rue de l’École-de-Médecine (École de dessin), et
qui se faisait remarquer par son style de temple antique, par sa forme octogone, l’orienta¬
tion de ses principales portes qui répondaient aux quatre points du monde, par son petit
dôme ou coupe, surmonté d’une lanterne à l’impériale, par la couronne de France, enfin,
qui terminait l’édifice.
Le jour de l’inauguration de ce magnifique monument, les docteurs régents de la Faculté
de médecine de Paris durent se voiler la face de jalousie et de dépit. Leur théâtre anato¬
mique de 1617, vermoulu déjà, miné par l’infiltration des eaux, presque sans vitrages,
dénudé dans sa toiture par le vol des lames de plomb que les larrons ne cessaient d’y com¬
mettre, faisait triste mine devant ces splendeurs orgueilleusement étalées par les chirurgiens-
barbiers.
Il fallut cependant couver sa haine dans le silence ; car la Faculté était loin d’être assez
riche pour se permettre de jouter avec ses ennemis de Sainl-Cosme.
Elle attendit quarante-sept ans I se contentant de se faire bâtir une nouvelle chapelle, et
L’UNION MÉDICALE.
579
capillaires. Il rie faut pas juger, en effet, l’irritabilité de ce tissu contractile chez
l’asthmatique d’après celle que ce même tissu manifeste chez les grands animaux
que le physiologiste sacrifie, et chez lesquels il ne surprend les mouvements des
bronches que sous rinfluence d’excitations directes très-vives. Non, et Je l’ai déjà
dit : la maladie a modifié intimeihent l’élément sensitif et l’élément moteur des bronches
chez l’asthmatique. Ce sont d’autres bronches; on peut même dire que tout l’asthme
est contenu dans cette altération initiale. Une fois l’irritation conçue dans ce siège
profond, et partie de ce point, tout le procédé des mouvements pathologiques s’en¬
chaîne au moyen des actions réflexes, ainsi que l’a si bien décrit et analysé M. Sée,
dans l’énergique dissection qu’il nous a faite de toutes les parties qui concourent à
l’accès dans son commencement, son milieu et sa fin.
Mais ce ne sont ni le diaphragme ni les muscles élévateurs et abalsseurs des côtes;
ce ne sont pas ces muscles locomoteurs externes appelés par Bichat les puissances
mécaniques de la respiration, qui ont l’initiative de l’effort morbide inspirateur et de
la convulsion expiratrice qui caractérisent extérieurement et secondairement l’accès
d’asthme. C’est par les muscles organiques et intrinsèques des bronches que le
mouvement morbide, que le spasme commmencent. C’est là que le branle est donné
sous l’influence de l’irritation sèche ou sécrétante de la membrane muqueuse. Celle ci
entraîne sympathiquement les muscles bronchiques intimement sous-jacents. Sous
cette influence, les muscles externes entrent immédiatement en synergie morbide;
ils sont entraînés eux-mêmes convulsivement par l’intermédiaire des centres nerveux.
Il en est de même de la toux,, qui, dans son mécanisme externe, est aussi une action
réflexe, quoique elle commence, bien évidemment, par l’irrilation sensitive et mo¬
trice des bronches.
Il suffit d’appliquer son oreille sur le thorax d’un asthmatique pendant l’accès, pour
se convaincre que les bronches ne sont pas purement passives dans cette horrible con¬
vulsion expiratrice que Van Helmont appelait le tétanos des poumons. On perçoit là, par
l’auscultation, des sifflements à timbre strident qui ont mérité le nom de bruits de
tempête, et qu’on ne comprend guère que comme l’effet d’un puissant effort expirant
l’air par des tubes déliés qu’un resserrement tonique tient dans une sorte d’immobi¬
lité crampoïde. C’est ainsi qu’on a pu comparer cette contraction fixe à une sorte de
constipation des bronches, analogue à l’état de l’intestin dans une colique sèche, la
de faire déguerpir, de par une sentence du lieutenant de police (20 juillet 1685), un pauvre
diable de maréchal-ferrant, nommé Jean Robin, qui, sans souci pour les délicats tympans des
docteurs, avait dressé, rue de la Bûcherie, juste en face de l’entrée des Écoles, son enclume
et son soufflet. Elle réussit aussi à se débarrasser des « filles folles de leur chair, » auxquelles
elle avait loué dans un temps difficile une de ses maisons voisines. Que voulez-vous...? La
dure nécessité fait commettre bien des extravagances, et nos pères durent sentir vivement
leur imprudence passée lorsqu’ils ne purent entrer dans le temple d’Esculape sans être côtoyés
par ces créatures, et sans entendre les horribles blasphèmes, les épouvantables chants qui
sortaient de ces bouches impures.
Cependant, le 13 janvier 17Zil, à trois heures de l’après-midi, tous les docteurs-régents
étaient convoqués, per juramentum, dans les Écoles supérieures. Il s’agissait du danger
imminent que le débordement de la Seine apportait à la sécurité de l’amphithéâtre : proptcr
immînens periculum ab aquarum eooundantiâ illatum, U s’agissait aussi de savoir si l’on
devait renverser le susdit amphithéâtre, aussi bien que le mur de clôture de la rue des
Rats, et si, pour couvrir les frais de ces travaux, on retiendrait la moitié du droit des
licences. Vous avez deviné que, pour ne pas en perdre l’habitude, on ne s’entendit pas dans
celte première réunion, qu’une seconde (17 janvier), une troisième délibération (13 juin)
devinrent nécessaires. Ce n’est qu’à cette dernière date qu’il fut enfin décidé au scrutin
(12 voix contre 11) que le fameux théâtre anatomique de Riolan serait démoli, réédiflé, et
que pour cela on retiendrait la moitié des droits de licence et des actes. On convint aussi
que les communes foricœ des écoliers seraient réparées. Dieu sait si elles avaient besoin de
celte sollicitude !
Enfin, le premier coup de pioche, signal d’une grande innovation dans l’aménagement des
580
L’UNION MÉDICALE.
colique de plomb, par exemple. Ce qui autorise encore plus ce rapprochement, c’est
la sécheresse de la membrane muqueuse dans la période spasmodique de l’accès, et
la détente sécrétoire qui s’opère à la surface de cette même membrane, alors que la
détente musculaire des bronches s’opère de son côté : deux faits simultanés et consen¬
suels, au lieu d’être effet l’un de l’autre comme Beau le voulait. On hâte cette
période de résolution naturelle, de résolution musculaire et sécrétoire simultanées, en
inspirant certaines vapeurs, telles que celles de la combustion des feuilles de bella¬
done ou du papier nitré. Comme toute irritabilité morbide, celle des bronches dans
l’asthme, est bien près de l’atonie. Ces deux éléments sont même inséparables.
Dans l’asthme, le sens respiratoire, qui a pour siège toute la surface de rapport
des poumons, et qui est centralisé vers le larynx, est tellement modifié, tellement
hyperesthésié ainsi que la couche musculeuse qui lui est appropriée, qu’il peut
percevoir des différences dans la constitution de l’atmosphère, que l’homme non
asthmatique et qu’aucun instrument de physique ne sont capables d’apprécier.
Chacun connaît la susceptibilité des bronches de certains asthmatiques pour des
milieux athmosphériques .dans lesquels aucun autre réactif que leur sensibilité mor¬
bide ne peut trouver de différence. Tout cela concourt à prouver, que c’est bien dans
un trouble de ce sens spécial et de la contractilité également spéciale qui lui est
dévolue, que l’asthme a son origine et prend ses symptômes initiaux. Toute la suite
peut être imitée , comme on l’a vu, par des vivisections, et on ne doit pas désespérer de
produire artificiellement quelque chose de ces troubles initiaux eux-mêmes, si on
parvient, par certaines ingestions vénéneuses ou palhogénétiques, à déterminer dans
les tissus bronchiques, une modification analogue à celle que l’herpétisme et surtout
rherpétisme arthritique détermine dans ces mêmes tissus. On sait quelle affinité le
vice arthrilique a pour les tissus fibreux et musculaires. Il est donc assez naturel
que les bronches, surtout les petites bronches, siège de l’asthme, soient particu¬
lièrement affectées de ce genre d’altération, dans les éléments musculo-élastiques dont
elles sont si abondamment pourvues.
Il est une loi physiologique que j’ai souvent énoncée et qu'il convient de rappeler
ici : c’est que les actes physiologiques s’enchaînent et se succèdent dans l’ordre où
les organes et les tissus qui les accomplissent se sont développés dans l’embryon. Or,
il est bien certain que, dans l’évolution embryonnaire, le principal est formé avant
antiques Écoles de la rue des Rats, était donné au commencement d’octobre 1742 par le
gravatier Bestin, qui, suivi de ses Limousins, jeta à bas le vénérable bâtiment de Riolan,
et ne respecta pas mieux le petit jardin botanique qui était contigu. L’architecte, Barbier
de Blignier (ou de Blinier, de Blinière) avait déjà dressé les plans du magnifique monument
qu’il voulait élever à la gloire des études anatomiques, et qui devait faire pâlir celui de
Saint-Cosme. Les travaux, immenses, et difficiles dans un terrain aussi malheureusement
situé, furent poussés avec la plusgrande vigueur, et ne coûtèrent pas moins de 120,000 livres.
L’entrepreneur (structor) L’héritier; les sculpteurs Duhamel et Lange; les serruriers Jean
Tarue et Sornet; le couvreur Jacquemar, le menuisier Bajot; le plombier Gillot; te peintre
Tourbat; le marbrier Pourrez ; te vitrier Finet, rivalisèrent de zèle et d’ardeur . Et le
18 février 1745, un peu avant trois heures de l’après-midi, au milieu d’un grand concours
de docteurs-régents tous en grande tenue (togati), les bancs supérieurs noyés sous un flot
d’élèves et d’auditeurs, Jacques-Bénigne Winslow inaugurait le nouvel amphithéâtre par un
de ces discours en latin fortement accentués, riches en superlatifs, qui passionnent les
masses et provoquent des applaudissements frénétiques.
Il était bien juste que l’amphithéâtre de 1745 fût inauguré par le plus grand anatomiste
du jour, comme celui de 1617 l’avait été par Riolan.
Au reste, selon les mœurs du temps, cette mémorable séance avait été annoncée d’avance
par l’affiche suivante qui fut placardée dans fous les carrefours de Paris ;
L'UNION MÉDICALE.
581
l’accessoire, les viscères avant les cavités qui les renferment et les muscles auxiliaires
qui complètent leurs fonctions. S’il en est ainsi , il faut admettre , ce qui d’ailleurs
est évident sans cela, que le groupe sériel des actes respiratoires commence dans les
profondeurs du poumon où siège le sens atmosphérique, et se termine, avec l’inter¬
médiaire des centres nerveux corrélatifs, aux muscles externes complémentaires des
mouvements nécessaires à cette granrlc fonction. Il n’y a qu’à rentrer physiologique¬
ment en soi , et se sentir respirer, pour être intimement convaincu que les choses se
passent ainsi.
Or, il n’en saurait être autrement dans ce trouble violent des actes respiratoires
qu’on appelle un accès d’asthme. Les lois générales de la physiologie se retrouvent
toujours en pathologie ; sans cela, la pathologie expérimentale, dont je reconnais les
grands services, serait plus qu’inutile à la médecine, et ne pourrait que la faire dévier.
On voit que quelques secours qu’elle puisse lui apporter, il ne faut jamais les
accepter que sous bénéfice d’inventaire ; qu’il y a des choses qu’elle ne peut pas
reproduire, et que c’est à elle à se plier à la clinique, non à la clinique à s’accom¬
moder à elle. Quoi qu’il en soit, la pathologie expérimentale nous aide singulière¬
ment à débrouiller la clinique, car il y a dans celle-ci une synthèse quelquefois
très-confuse, qu’on ne parviendrait jamais à décomposer scientifiquement sans cela.
On a pu voir que cette méthode nouvelle avait, entre les mains de M. Sée, éclairé
non-seulement la pathologie, mais la thérapeutique de l’asthme et des dyspnées.
Ici encore, si la thérapeutique clinique peut apprendre bien des choses de la toxico¬
logie expérimentale, il y a dans la première des conditions inimitables qui font trop
souvent échouer chez le malade les données de l’expérimentation physiologique.
Comme la goutte, comme le rhumatisme, comme les affections herpétiques, l’asthme
est une maladie très-personnelle. Ce qui réussit chez l’un, nuit ou est de nul effet
chez l’autre.
Les effets physiologiques ou pathogénétiques peuvent être les mêmes, et les effets
thérapeutiques varier du tout au tout. J’ai très-souvent l’occasion de vérifier ce fait
aux Eaux-Bonnes ; car, jusqu’à présent, il m’est assez difficile de prévoir dans quelle
variété d’asthme l’eau minérale réussira le mieux. Sans doute , la prédominance de
l’élément catarrhal avec produits opaques, sur l’élément nerveux ( spasme bron¬
chique) et sur l’élément organique ( emphysème pulmonaire ) est une condition de
D. A.
JACQUES-BÉNIGNE WINSLOW
DOCTEUR RÉGENT
Eï
ANCIEN PROFESSEUR
de la Faculté de médecine de Paris ,
Interprète du roy en langue teutonique dans sa Bibliothèque , des Académies royales des
sciences de Paris et de Berlin, professeur en anatomie et en chirurgie au Jardin royal, etc.
Fera pour l’inauguration du nouvel amphithéâtre des Écoles de médecine, un cours public
d’anatomie en langue française, et exécutera lui-même la dissection et la démonstration
des parties du corps humain sur un cadavre masculin, comme il a fait cy- devant dans
l’ancien amphithéâtre.
Il commencera Jeudi , 18® février 17â5, à 3 heures après midi précises,
DANS L’AMPHITHÉATRE
DES
ÉCOLES DE MÉDECINE
Rue de la Bûcherie, vis-à-vis le petit pont de l’Hôtel-Dieu.
Défenses d’entrer avec cannes et épées.
582
L’IINION MÉDICALE,
succès ; mais cette condition n’est pas absolue, car il n’est pas rare de rencontrer
des sujets chez lesquels prédomine l’élément spasmodique avec plus ou moins d’em¬
physème, expectoration perlée ou pituiteuse peu abondante, et qui éprouvent de
la médication thermale d’aussi bons effets que les individus affectés d’asthme
humide. Il est vrai de dire que les premiers attendent plus longtemps les bons effets
de la cure que les asthmatiques à élément catarrhal opaque prédominant. Chez eux,
l’action de l’eau sulfurée irrite tout d’abord les symptômes. Les résultats sédatifs ne
se font sentir qu’assez longtemps après, mais alors ils sont plus durables. Si Ton
observe des exceptions à ce fait général, voici dans quelles circonstances elles se pro¬
duisent.
Il est assez commun qu’après quelques jours de traitement thermal (de une à
deux semaines), les asthmatiques éprouvent aux Eaux-Bonnes un accès de leur dyspnée
spasmodique, accès quelquefois assez violent. On attribue généralement cet accès à
l’altitude, à la diminution de pression atmosphérique, etc. Cela est vrai pour certains
sujets qui l’éprouvent le jour ou la nuit de leur arrivée, et avant d’avoir touché à
l’eau minérale; mais cela est faux pour les sujets qui ne subissent leur accès que
huit ou dix jours après leur arrivée et le commencement de la cure thermale. Je
rapporte alors cet accès à la médication, et je me fonde sur les raisons suivantes.
L’accès a deux manières de se comporter dans ce cas. Ou bien, il cesse au bout de
peu de jours, comme dans les circonstances ordinaires ; ou bien, ce qui arrive souvent,
il est très-modifié. Les malades ne le reconnaissent plus. C’est une espèce d’asthme
aigu. II s’accompagne de fièvre et de bronchite capillaire. Il existe alors une conges¬
tion pulmonaire évidente , et la membrane muqueuse des bronches subit une véri¬
table phlegmasie catarrhale aiguë. Cela dure peu, deux, trois, quatre jours au plus.
Alors, avec des sueurs salutaires, commence une expectoration mucoso-purulente
qui est le signal de la chute de la fièvre et de la fin de cet accès, véritable crise
thermale. Il est impossible de méconnaître dans ces cas fintïuence élective de l’eau
minérale sur les bronches, influence qui transforme un asthme spasmodique apyrétique
en asthme aigu et fébrile capable de se terminer, pour cette fois au moins, comme
une bronchite profonde, mais franche. L’altitude n’a rien à voir dans ce genre
d’accès. C’est tout autre chose : c’est une influence qui ne se fait pas seulement sentir
sur le système nerveux comme celle des altitudes, — laquelle se borne, en effet,
Cette « défense d’entrer avec cannes et épées » ne parut pas encore suffisante au doyen
alors en exercice, qui avait admis à cette grande fêle les chirurgiens, et qui craignait de leur
part quelque tumulte. Aussi, dans son Registre-Commentaire, Guillaume de Lépine s’applau¬
dit-il de l’excellente idée qu’il avait eue de bien séparer les bancs occupés par les disciples
de saint Cosme, de ceux réservés aux médecins, et de poster tout le long de la ligne de
démarcation une escouade de sergents de vilté du temps, que le lieutenant-général de police,
Feydeau de Marville, avait mis gratis à sa disposition, et qui, sous le commandement du chef
Guillot, avaient reçu l’ordre de mettre la main sur le collet du premier chirurgien qui oserait
jeter le trouble dans cette imposante cérémonie.
Maintenant mon cher ami, si vous voulez juger par vous-même la valeur architecturale de
l’amphitéâtre de 11 hk, vous n’avez qu’à faire un petit pèlerinage du côté de la rue de la Bûche-
rie. Seulement, il faudra tâcher d’enlever par la pensée toutes les pièces étrangères qui y sont
collées. Voilà bien la salle de 9 m. 07 (estaminet actuel) dans laquelle eut lieu cette séance gran¬
diose du 18 février 1745, et où Winslow, entouré d’un auditoire aimé et aimant, démontra
l’anatomie sur un cadavre d’homme, à la place même où cent vingt-sept ans auparavant
Riolan se faisait également applaudir. Mais la magnifique voûte qui s’ouvrait large et béante
au-dessus de la tête de ces deux illustres anatomistes n’existe plus, ou plutôt n’est plus
visible, ayant été partagée depuis par des planchers qui y forment cinq étages de logements
d’ouvriers. Montez chez le concierge de la rotonde, comme on appelle maintenant l’amphi¬
théâtre de Winslow, vous y trouverez le chapiteau d’une des huit colonnes doriques qui sou¬
tenaient une corniche sur laquelle régnait un balcon. Descendez ensuite dans le caveau qui
est sous l’estaminet, et qui servait sans doute à faire attendre aux cadavres l’heure solennelle
L’UiMON MEDICALE.
583
à accélérer les mouvements respiratoires et à oppresser la poitrine : — il est aisé de
reconnaître, dans les cas dont je parle, une imprégnation intime du sang et dos
tissus par un agent substitutif qui modifie la nutrition, les sécrétions et tous les actes
de la vie végétative. Cela appartient donc spécialement à la médication. Ce qui le
démontre encore, c'est que les asthmatiques ainsi éprouvés pendant la cure, n’atten¬
dent pas aussi longtemps que les autres la rémission des accidents de leur maladie;
ils partent amendés, et pour plus longtemps que les autres.
M. Sée, qui a discuté toutes les questions intéressantes de son vaste sujet, s’est
arrêté un instant devant celle de l’antagonisme de l’asthme et de la phthisie pulmo¬
naire. Il attribue cet antagonisme à l’état anatomique des poumons produit par
l’emphysème. On sait que dans cet état, les vaisseaux capillaires qui se ramifient en
si grand nombre dans les parois des vésicules pulmonaires, sont effacés, atrophiés,
ont presque disparu, et que dès lors, les productions morbides qui se forment ou dans
ces vésicules amincies, ou autour d’elles dans le tissu conjonctif, ne trouvent plus
dans un riche réseau vasculaire un aliment à l’inflammation périphymique qui
joue un si grand rôle dans l’évolution et le ramollissement des tubercules. Je ne
nie pas l’influence que peut exercer sur la lenteur des actes congestifs de la tuber¬
culisation pulmonaire la pauvreté vasculaire sanguine des parois alvéolaires et du
tissu conjonctif; mais je crois que cette disposition anatomique n’a qu’une influence
secondaire sur l’antagonisme dont il s’agit. Celui-ci devrait perdre son nom, si 1 ex¬
plication de M. Sée était exacte, car le mot antagonisme signifie en pathologie,
opposition entre deux maladies différentes qui ont une tendance à se limiter par
leur nature même, et non par le fait de quelque disposition anatomique secondaire
et accidentelle des parties. Pour moi, dans le cas en question, il y a antagonisme
de diathèses, indépendamment de la dévascularisation du tissu pulmonaire. Les
Anglais, qui ont observé cet antagonisme et qui l’ont rapporté aux effets anato¬
miques de l’emphysème , ont essayé de produire un emphysème artificiel au
début de la phthisie, même chez les- sujets menacés de cette maladie, et il va
sans dire qu’ils n’en ont rien obtenu. Mais il y a d’autres preuves que celle-là, et
bien plus décisives. L’antagonisme existe entre certaines maladies chroniques ou
constitutionnelles et la diathèse tuberculeuse, alors même que les premières se
de leur dissection, vous serez surpris à la vue de ce pilier énorme modelé au ciment romain,
s’épanouissant comme un parasol qu’un coup de vent aurait retourné, et embrassant ainsi
toute l’aire du plafond ; mesure excellente employée par l’architecte De Blinière pour sou¬
tenir une telle masse de pierres dans un endroit infiltré par les eaux.
Mais ce qui appellera surtout votre attention, c’est la façade principale de l’amphithéâtre,
façade que vous irez chercher dans la cour du n” 15 de la rue de la Bûcherie, mais qui est
malheureusement masquée dans un coin par . des bâtiments modernes. Elle est constniite
dans un style dorique d’une grande pureté, avec son fronton triangulaire, son entablement,
où régnent cinq charmants triglyphes surmontés par des mutules et séparés par des métopes,
ses deux pilastres si harmonieux, son œil-de-bœuf ovalaire richement orné de feuillages, sa
porte surmontée d’uné corniche et à chambranle découpé en moutures. Au-dessous de cette
corniche, il y a une table de marbre noir; vour y apercevez tant bien que mat une inscrip¬
tion gravée en lettres d’or. M. Alfred Franklin, auteur d’une charmante Histoire de la
Bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris, l’a lue pour nous. Elle est conçue ainsi :
AMPHITHEATRUM.
ÆTATE COLLAPSüM ÆRE SCO RESTITUERONT MEDIC TARISIENSES.
A. R. S. H. M.DCC.XLIV. M° ELIA COL DE VILARS DECÂNO.
Les emblèmes de la Faculté ne manquent pas, comme bien vous pensez, dans plusieurs
parties du bâtiment. Vous retrouverez ses cigognes portant dans leur bec un rameau d’origan,
quelle avait empruntées à l’ouvrage de JeanPierius Valerianus, intitulé ; hieroglyphica. Elles
584
L’UJSIÔN MÉDICALE.
manifestent par d’autres affections que l’asthme et l’emphysème des poumons.
L’arthritis et l’herpétisme arthritique, par exemple, forment un contrepoids plus ou
moins puissant à l’évolution tuberculeuse, quelles que soient les affections locales par
lesquelles ils se traduisent. La diathèse seule, abstraction faite de toute affection
locale, suffit donc à produire cette opposition ; et ce qui consomme la preuve, c’est
que l’asthme, qui est une expression localisée de ces maladies constitutionnelles, limite
et ralentit la tuberculisation pulmonaire avant toute formation de l’emphysème.
L’antagonisme semble être le même, quelle que soit la forme primitivement opaque
ou primitivement transparente de la matière tuberculeuse; car on sait, que celte
matière varie d’aspect à sa naissance suivant la nature des éléments du tissu aux
dépens duquel elle se développe. Toutefois, je suis porté à croire, que la forme pri¬
mitivement transparente, qui a son siège dans le tissu plasmatique, est plus fortement
réfrénée par l’asthme que la forme primitivement opaque, qui prend naissance dans
les vésicules ou les bronches capillaires, et qui est une phthisie plus catarrhale,
moins constitutionnelle et plus souvent acquise que la première.
J’ai exposé ces idées il y a douze ans pour la première fojs, dans des leçons sur la
phthisie faites à l’hôpital Lariboisière, et je les ai reproduites, en 1855, dans un tra¬
vail sur l’asthme publié dans I’Union Médicale. Depuis cette époque j’ai eu, plus
qu’auparavant encore, l’occasion de soumettre mes premières idées au contrôle d’une
expérience clinique qui commence à être considérable, et, loin de les démentir, elle
les a fortifiées. De son côté, M. N. Guéneau de Mussy, qui a exercé avant moi aux
Eaux-Bonnes, avait été conduit aux mêmes résultats. Si je me suis arrêté sur ce fait,
admis d’ailleurs par M. Sée, et sur lequel je ne diffère avec lui qu’au point de vue
de la théorie qu’il en donne et qui ne m’a semblé qu’insuffisante, c’est parce que je
le regarde comme très-important sous le rapport pratique, et parce que la manière
dont on l’envisage, peut exercer une influence considérable sur le pronostic et la cure
de la phthisie, ainsi que sur la manière de traiter certains asthmatiques chez lesquels
on a des raisons de craindre la tuberculisation.
Quelque place qu’aient dû prendre dans l’ouvrage de M. Sée, la physiologie et la
pathologie expérimentales, on pourra se convaincre que la thérapeutique de l’asthme
et des dyspnées n’y a rien perdu. Le lecteur y trouvera une matière médicale riche
et judicieuse de ces sortes d’afluctions; puis une analyse curieuse du mode d’action
sont sculptées non-seulement dans une espèce de frise qui règne tout autour dans l’inté¬
rieur de l’amphithéâtre, mais encore dans les métopes de l’entablement de la façade princi¬
pale. Vous ne pourrez manquer non plus d’apercevoir, modestement cachée dans les replis
de banderoles, l’orgueilleuse devise ürbi et orbi que la Faculté avait adoptée le 25 mars
lâ60, jour où une bulle du pape Nicolas V conférait à tous ceux qui avaient reçu le grade
de licencié dans l’Université de Paris le droit d’exercer et d’enseigner en tout lieu du monde
sans aucun examen ni autorisation préalable.
Mais ce que vous ne pourrez pas voir, mon cher ami, malgré votre œil perçant, et qui ne
sera mis à la lumière que lorsque la pioche des démolisseurs aura renversé l’amphithéâtre
de Winslow, c’est une lame de cuivre sur laquelle on a gravé, le jour de l’inauguration, les
noms de tous les docteurs-régents alors vivants, au nombre de cent treize. Soyez assuré
que si Dieu me prête vie, je serai là lorsque l’édilité parisienne aura fait main basse sur ce
monument de nos pères. Et les maçons seront quelque peu ébahis lorsque je leur dirai :
Tenez... cette pierre... brisez-la... elle recèle dans ses flancs une relique que je destine à la
Faculté de médecine de Paris. Ce petit coup de théâtre à la Robert Boudin me sera facile;
car voici ce que j’ai trouvé dans les Registres-Commentaires : 30 mai 17ù3. Dicto Huber,
sculplori, pro lamina œneâ, in qu'a insculpta sunt nomina et cognomina doctorum omnium
Frcultatis medicæ Parisiensis tune temporis viventium ; et quæ in amphitheatri januœ fun-
damento, à parte sinistrâ, coUocata fuit . âS livres.
Vous savez le reste, mon cher ami.
La Faculté de médecine de Paris, toujours en lutte — depuis trois cents ans — contre cette
malencontreuse situation de ses bâtiments sur le bord d’une rivière, se trouva réduite en
1775, à les abandonner. ’
L’UNION MÉDICALE.
685
des poisons variés que l’opiniâtreté de l’asthme a conduit à employer contre cette ma¬
ladie. C est, d un bout à l’autre, une belle et précieuse monographie où la science
et 1 art se prêtent constamment un mutuel secours. On ne pouvait pas moins attendre
du clinicien savant et habite qui a déjà donné tant de preuves distinguées de son
originalité médicale et de son talent.
PiDOUX ,
Membre de l’Académie de médecine, etc.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉmE laiPÉniALE DE MÉDECIDE.
Séance du 27 Mars 1866. — Présidence de M. Boüchardat.
CORRESPONDANCE OFFICIELLE.
M. le ministre du commerce transmet ;
1“ Les rapports de MM. les docteurs Barbat, de Mende (Lozère); Fournier, de Metzer-
wisse (Moselle) ; Robert, de Nevers (Nièvre), sur les épidémies qui ont régné dans leurs
arrondissements respectifs à ta fin de l’année 1865.
2° Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le déparlement du Can¬
tal en 1865. (Gom. des épidémies.)
3° Un supplément au rapport de M. le docteur Billoüt, sur le service médical des eaux
minérales de Saint-Gervais (Haute-Savoie), pour l’année 186Z|.
4° Le rapport de M. le docteur Amable Dubois, sur te service médical des eaux minérales
de Vichy (Allier), pour l’année 1864. (Gom. des eaux minérales.)
La correspondance non officielle comprend :
1“ Une lettre de M. le docteur Binault, de Lille, qui sollicite l’honneur d’être inscrit sur
la liste des correspondants nationaux.
2“ Une lettre de M. Mathieu, contenant la description d’une nouvelle curette pour opérer
l’extraction du cristallin dans la kératotomie linéaire.
Cette curette est creuse et communique avec une tige tubulée, ainsi que le manche qui la
porte ; à l’extrémité de ce manche est fixé un tube en caoutchouc que l’opérateur place dans
sa bouche, et par lequel il aspire avec plus ou moins de force pour faire le vide.
Cette fois ce fut pour tout de bon.
Mais où aller ?
On songea d’abord au Noviciat des Jésuites, ancien hôtel Mézières, rue du Pot-de-Fer.
Mais les disciples de Loyola exigent 15,000 francs pour loger provisoirement la Faculté.
On pense alors aux anciennes Écoles de droit, rue Saint-Jean de Beauvais.
Le 24 août 1775, le doyen écrit dans ce but à Turgot, contrôleur général.
Le 27, M. le contrôleur répond favorablement.
Le 30, la Faculté lui écrit une lettre de remercîments.
Le 3 octobre, elle faisait bénir la chapelle des Écoles de droit.
Le 10, jour de Saint-Luc, patron des médecins, elle s’y assemblait et faisait graver un
jeton commémoratif de cet événement.
Le 28, elle y donnait ses premières consultations aux pauvres.
Mais, remarquez cette étrange coïncidence à l’occasion de laquelle les anciens eussent
sacrifié n’importe quel merle blanc : l’année même où la Faculté de médecine était chassée
du fond de ses aïeux par l’inclémence d’un fleuve, l’Académie de chirurgie venait orgueil¬
leusement trôner, pour la première fois, dans ce splendide bâtiment construit par Gondoin,
et qui est maintenant l’École de médecine de Paris. Et pour combler la mesure d’un tel
désastre, la Société de médecine s’établissait, qui allait disputer à l’antique Faculté toutes ses
prérogatives, et qui, hydre grossissant toujours et multipliant ses têtes, devait attirer à elle
vingt docteurs, vingt enfants ingrats et rebelles aux ordres de la vieille mère!
C’est égal.... vous conviendrez que ces trois siècles de la Faculté de médecine de Paris sont
bien nobles, bien glorieux et bien dignes de faire naître le repet dans nos cœurs! Je vois
aujourd’hui des élèves payant des inscriptions, passant, en général, comme ils le peuvent et le
586
L’UNION MÉDICALE.
Ainsi, lorsque le cristallin est dur il suffit, après la section, d’appliquer la curette sur le
cristallin, faire une aspiration, et ce corps vient s’appliquer contre la curette, où il adhère
assez fortement pour pouvoir être entraîné à travers l’incision ; si, au contraire, la cataracte
est molle ou laiteuse, elle peut être entraînée dans le manche de l’instrument, ce qui a eu
lieu dernièrement dans une opération qui a été faite par M. le docteur Foucher, à l'hôpital
Saint-Antoine.
Cette méthode d’aspirer la cataracte par succion n’est pas nouvelle ; M. le professeur Lau¬
gier a fait construire des aiguilles aspirantes, il y a déjà longtemps, mais la curette que j’ai
l’honneur de présenter est surtout destinée à extraire la cataracte dure.
M. Michon présente un instrument pour les irrigations vaginales, inventé par M. le doc¬
teur Blondin.
C
plus vite qu’ils peuvent, une demi-heure à chaque examen ; puis, leur diplôme obtenu, s’ar¬
ranger comme ils pourront, comme iis voudront, briser en un jour les liens qui les unis¬
saient à la Faculté, cesser tout rapport, toute relation avec elle, et ne plus être, dans l’exer¬
cice de leur profession, justiciables que de leur degré d’instruction et de leur honorabilité.
Je vois, au contraire, dans le bon vieux temps, le titre de docteur devenir un nouveau lien qui
attachait pour toujours le nouveau membre à la Société qui l’admettait dans son sein ; je vois
entre le maître et l’élève une communauté d’intérêts, une respectueuse déférence accordée
par le plus jeune au plus âgé; je vois chaque praticien s’attachant un licencié, ou un jeune
docteur, l’initiant à ses travaux, lui transmettant souvent sa clientèle, si même il ne lui don¬
nait pas sa fille. Je vois, enfin, la Faculté conservant toujours ses droits de tutelle, et même
de juge, surveiller avec sollicitude la conduite des enfants qu’elle a fait voler de leurs pro¬
pres ailes, et ne pas craindre de punir les infractions aux règles de la délicatesse et de
l’honneur.
Ah I il me semble qu’avec une telle organisation, la profession médicale jouissait dans le
monde d’une bien autre considération que celle qu’elle a aujourd’hui. Le jour où la Faculté
de médecine de ta rue de la Bûcherie a cessé d’être une société d’hommes unis par des inté¬
rêts communs, elle a cessé d’être une puissance.
A vous.
D' A. Cheread.
L’UNION MÉDICALE.
687
M. Mêlier présente les ouvrages suivants :
1* Considérations sur le mode de •propagation du choléra, par M. Willemin, de Strasbourg,
médecin-adjoint des eaux de Vichy, etc.
2" Étude historique et statistique sur l'hôpital de Saint-Louis de Gonzague (en italien), par
le docteur Trompeo, correspondant de l’Académie de Turin.
3” Au nom de M. Paul Gervais, professeur à la Faculté des sciences de Paris, un livre
ayant pour titre : Éléments des sciences naturelles, zoologie comprenant l'anatomie, la phy¬
siologie, la classification et l'histoire naturelle des animaux.
« Quelque peu compétent que je sois, dit M. Mêlier, pour apprécier un pareil livre, je crois
pouvoir le présenter comme un excellent résumé de la science dont il traite.
« De tels ouvrages, destinés à l’enseignement, sont ordinairement arides; celui-ci est rendu
attrayant par la manière à la fois simple et philosophique dont les sujets y sont présentés et
par les réflexions qui les accompagnent.
« Toutes les questions à l’ordre du jour y sont abordées et traitées avec la plus grande
lucidité ; questions de méthode et de classification, questions d’espèces, de variétés, de
race, etc., histologie aujourd’hui si bien étudiée, etc.
« Ce n’est pas de l’anatomie, ce n’est pas de la physiologie, c’est tout cela à la fois, pré¬
senté de la façon la plus claire et la plus heureuse.
« J’ai surtout remarqué le chapitre consacré a l'homme. Naturaliste zoologiste, M. Gervais
n’a pas voulu sortir de son sujet en parlant de l’homme; mais on voit clairement que tout en
lui donnant dans la série la place qui lui convient, en tête et bien au-dessus des autres
espèces, M. Gervais voit dans l’homme autre chose que l’animal, et que, pour lui, ce qui dis¬
tingue surtout et caractérise l’homme, ce sont ses facultés intellectuelles et morales.
« L’ouvrage est orné de planches nombreuses, et l’on peut dire, en somme, que l’auteur
a rendu un vrai service à ceux qui savent et à ceux qui ont besoin d’apprendre. »
.Ancien ampliilhéàtrc de l’École de médecine, rue de l’Ilôtel-Colberl, inauguré fe 18 février 1746.
588
L’UNION MÉDICALE.
M. Larrey présente, au nom de M. Sédillot, un ouvrage en deux volumes, intitulé
Traité de médecine opératoire, 3"' édition.
M. Cerise présente, au nom de M. le docteur Rochard, un ouvrage intitulé : Traitement
des dartres par la méthode expulsive.
M. Depaul, un ouvrage de M. le docteur Roübaud, sur Fougues.
M. Bodtron-Charlard, au nom d’une commission dont il fait partie avec MM. Robinet et
Gobley, donne lecture d’un rapport sur un mémoire de M. le docteur Ossian Henry fils, inti¬
tulé : Analyse chimique des eaux de plusieurs sources et puits de la ville de Bar-le-Duc, suivie
de considérations hygiéniques sur l’emploi de ces eaux.
Voici les conclusions qui terminent ce travail :
1° Les eaux potables qui alimentent actuellement la ville de Bar-le-Duc prennent toutes
naissance soit dans le calcaire de Portland, soit dans les argiles de Kimmeridge-Clay.
2“ Elles sont toutes de nature calcaire, à base de bicarbonate de chaux.
3° Elles renferment par litre des quantités de principes minéralisateurs qui varient entre
0g%20Zi et 0 g', 688; elles sont donc dans la limite admise pour les eaux potables.
4“ Aucune de ces eaux ne forme d’incrustations dans les réservoirs et tuyaux où elles
séjournent et circulent.
5“ Les sources qui communiquent avec l’Ornain, et qui sont souillées par les infiltrations
des eaux ménagères, ne peuvent pas être employées en boisson.
6" Les sources qui, au contraire, peuvent être utilisées, sont la source Duval-Chaupin, la
source Boureau et la source Parlemaille. Leur température constante leur donne une certaine
importance au point de vue de l’hygiène et de la salubrité.
La commission propose de renvoyer le travail de M. Ossian Henry fils au comité de publi¬
cation. (Adopté.)
L’Académie procède, par la voie du scrutin, à l’élection d’un membre titulaire dans la sec¬
tion de médecine opératoire, en remplacement de M. Malgaigne.
La liste présentée par la commission était la suivante ;
En première ligne, M. Richet ; — en deuxième ligne, M. Broca ; — en troisième ligne, ex
æquo, MM. Follin et Legouest ; — en quatrième ligne, M. Alphonse Guérin ; — en cinquième
ligne, M. Demarquay.
Sur 73 volants M. Richet obtient . 53 suffrages.
M. Demarquay . 8 —
M. Broca . 6 —
M. Legouest . 6 —
En conséquence, M. Richet ayant obtenu la majorité absolue, est nommé membre de
l’Académie.
La parole est à M. Briquet, qui continue la lecture du rapport de la commission pour le
choléra de 1849.
— La séance est levée à quatre heures et demie.
RÉCLAMATION.
Dans sa Chronique départementale du 30 janvier dernier, M. Garnier a publié une
note qui pouvait laisser croire qu’à l’École préparatoire de médecine de Marseille les
élèves étaient en diminution. L’honorable directeur de cette École, M. le docteur
Coste, nous a adressé une lettre de rectification, que nous avons communiquée natu¬
rellement à notre collaborateur. M. Garnier a cru qu’en donnant une explication nette
et loyale de ce qu’il avait voulu dire, la lettre de M. Coste devenait, par cela même,
superflue. Nous voyons, par une communication adressée à l’Union médicale de la
Provence, que M. Coste s’est vivement susceptibilisé de cette non-insertion. Il suffit
que l’honorable directeur de l’École de Marseille croie que justice ne lui a pas été
rendue pour que nous nous empressions de le satisfaire, quoique nous persistions
à croire que les explications de M. Garnier rendaient cette lettre tout à fait inutile :
L’UNION MÉDICALE.
589
École préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille.
Marseille, le 9 février 1866.
Le Directeur de l' École à Monsieur le docteur Amédée Latour, rédacteur m chef de /'Union
Médicale.
Monsieur el très-honoré confrère,
J’ai l’honneur de demander à voire loyauté la rectification d’une grosse erreur que je viens
de lire dans le numéro du 30 janvier dernier de I’Union Médicale.
Le feuilleton, sous la signature P. Garnier, en parlant du mouvement scolaire dans les
Écoles préparatoires de médecine, en 1865, contient ce passage :
« A Lille, à Toulouse comme à Bordeaux — impossible d’en dire autant de Marseille —
l’augmentation des élèves est en rapport avec celui des cours. Lille accuse 296 inscriptions
et plus de 100 élèves coïncidant, etc. »
Il résulte évidemment de cette citation que l’École de Marseille est en dehors du mouve¬
ment ascensionnel que présentent les autres Écoles dans le nombre de leurs élèves, et qu’elle
est même au-dessous de celle de Lille.
Je ne sais où l’auteur de cette Chronique est allé prendre ses informations. Je puis vous
dire qu’il a été fort mal renseigné. Son appréciation, en ce qui touche l’École que j’ai l’hon¬
neur de diriger, est, de tous points, contraire à la vérité. Il lui était pourtant bien facile
d’éviter de faire ainsi fausse route. Il n’avait, pour cela, qu’à puiser h la source officielle;
il avait uniquement à consulter les documents statistiques donnés par le gouvernement.
Ce sont ces documents mêmes qui feront la base de ma réclamation.
Je vous prie donc, pour l’édification du signataire de l’article auquel je réponds, de me
permettre de vous indiquer les chiffres suivants, que j’emprunte au compte définitif des
recettes des établissements d’enseignement supérieur, publié par l’autorité universitaire, et
qui expriment le nombre d’inscriptions prises à l’École de médecine de Marseille pendant
une période de dix années, à partir de 1856. L’École de Marseille figure seule pour les quatre
dernières années, et, pour les six premières années, elle est mise en regard des Écoles de
Bordeaux el de Lille.
1856 . Marseille, 286 inscriptions. — Bordeaux, 267. — Lille,. 280.
1857. . . . . Marseille, 448 id. — Bordeaux, 285. — Lille, 348.
1858. .... Marseille, 340 id. — Bordeaux, 265. — Lille, 236.
1859 . Marseille, 393 id. — Bordeaux, 301. — Lille, 190.
1860 . Marseille, 397 id. — Bordeaux, 372. — Lille, 182.
1861 . Marseille, 348 id. — Bordeaux, 332. Lille, 178.
1862 . Marseille, 479 id.
1863 . Marseille, 297 id.
1864 . Marseille, 333 id.
1865 . Marseille, 387 id.
Le premier trimestre de 1866 nous donne, au 1" février, 92 inscriptions.
Ce tableau affirme très-nettement, par des preuves irrécusables, l’état de prospérité de
l’École médicale de Marseille, el lui donne un rang bien supérieur à celui des Écoles de Bor¬
deaux, Lille, Caen, Nantes, Lyon même ; car, dans ces dix dernières années, par le chiffre
de ses recettes, c’est-à-dire par le nombre des inscriptions qu’elle reçoit et par celui des
candidats qui viennent y postuler les grades, l’École de Marseille se maintient au deuxième
rang parmi toutes les Écoles préparatoires ; elle est immédiatement après celle de Toulouse,
qui a toujours eu la suprématie.
Veuillez excuser, très-honoré confrère, la longueur de ces détails. Votre collaborateur
regrettera, je pense, quand il les connaîtra, d’avoir, aussi légèrement, émis une assertion
qui, souverainement erronée, placerait, aux yeux de vos lecteurs, l’École de Marseille dans
une situation d’infériorité qui est bien loin, vous le voyez, d’être la sienne, et que je ne pou¬
vais accepter pour elle.
Je compte, Mensieur et très-honoré confrère, sur votre bonté pour la prochaine insertion
dans votre journal de celte lettre rectificative, dont vous comprendrez, j’en suis sûr, toute
l’importance.
Veuillez, je vous prie, agréer l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
E. GOSTE.
390
L’UN [ON MÉDICALE.
Nous avons reçu une réponse à la réclamation de M. Vîngtrinîer, que nous nous
empressons de publier :
A Monsieur Àmédée Latouk, rédacteur en chef de i’Union Médicale.
Rouen, le 24 mars 1866.
Très-honoré confrère,
Une lettre de M. le docteur Vingtrinier, insérée dans le numéro du 22 mars de votre esti¬
mable journal, nous impose le devoir d’une rectification que votre impartialité ne refusera
pas d’accueillir, nous en sommes convaincus.
Sous l’apparence d’une question scientifique, ta lettre dont il s’agit contient, en réalité, des
attaques personnelles.
En ce qui touche le débat scientifique, nous ne croyons pas avoir à répondre ici è M. Ving¬
trinier; nous n’avons, en effet, ni la mission de l’éclairer, ni la prétention de le convaincre.
Nous ajouterons d’ailleurs que les faits contenus dans sa lettre sont tellement dénaturés, tra¬
vestis, torturés, confondus, soit dans les époques citées, soit dans l’ordre et la manière dont
ils se sont produits,, soit encore dans les circonstances qui, s’y rattachent, qu’il serait impos¬
sible, sans les discuter isolément, de les ramener à leur véritable signification. Ni la science
ni vos nombreux lecteurs n’auraient à en tirer aucun profit.
Ce que nous devons affirmer, c’est que M. Vingtrinier nous prête, avec une insistance
compromettante pour lui, des opinions qui n’ont jamais été lès nôtres; il éviterait sans doute
bien des confusions si, moins préoccupé ou moins distrait, il prenait seulement le temps de
lire exactement le titre des brochures dont il parle. Nous ajouterons, et nous ne serons en
cela que l’écho du Corps médical rouennais, que, dans celte lutte inconsidérée qu’il a voulu
engager contre nous, M. Vingtrinier a méconnu non-seulement les devoirs de la confrater¬
nité, mais encore les obligations spéciales que semblaient devoir lui imposer ses fonctions
de président de l’Association des médecins de la Seine-Inférieure.
M. le docteur Vingtrinier n’a pas craint de faire intervenir M. le préfet de la Seine-Infé¬
rieure dans sa querelle et de revendiquer à son prdfit le témoignage de ce magistral; noua
n’aurons pas le tort de le suivre sur ce terrain; il nous suffira de lui opposer le démenti le
plus absolu.. Averti par les désagréments 'qu'il a subis dans la réunion du Conseil de salu¬
brité le 3 mars dernier, M. Vinglrinief,'plus circonspect sans doute aujourd’hui, ne songe¬
rait pas à invoquer en sa faveur, à défaut de l’opinion de ses confrères, l’appui des personnes
étrangères au Corps médical,.
Pour ce qui est de notre démission collective, elle était plus légitime que ne le suppose
l’auteur de l’article inséré dans votre journal, et cité par M. Vingtrinier qui répète, sans
correctif, celte erreur, quoique, mieux que personne, il connaisse la vérité à ce sujet. Nous
n’avons pas été conduits à cette mesure par une simple divergence d’opinions; c’eût été
montrer, en effet, trop de susceptibilité. Cette détermination nous était impérieusement
commandée par le souci de notre dignité, par les attaques injurieuses dirigées contre nous
à cette occasion, et l’hostilité de parti pris que nous avons rencontrée dans le président du
bureaif permanent du comité, M. le docteur Vingtrinier.
Veuillez agréer. Monsieur et très-honoré confrère, l’assurance de nos sentiments de pro¬
fonde considération.
D” Lebrüment, Boütbiller, Delabost.
Paris , le 27 mars 1866.
Mon cher confrère.
On lit dans la huitième livraison du traité élémentaire de pathologie interne de M. le pro¬
fesseur Monneret, article Morve ;
a On a, dans les livres, et nous avons nous-même commis la même faute dans le Compen-^
« dium, on a divisé et subdivisé à l’excès les formes de la morve (page 590).
«... Qu’il nous soit permis, enfin, de citer l’article Morve du Compendium de médecine
il pratique, où se trouvent rassemblés tous les documents importants sur celte maladie, et
« qui a été mis à contribution par beaucoup d’auteurs, sans qu’ils aient indiqué la source
« à laquelle ils avalent puisé. » (Pages 605-606.)
Mon nom n’ayant pas été cité, et le mot même étant au singulier, beaucoup de lecteurs
L’UNION MÉDICALE.
591
en ont conclu ~ contre le gré de l’auteur, bien certainement — que la rédaction de l’ar¬
ticle Morve du Compendium appartient exclusivement à M. Monneret.
Or, c’est précisément le contraire.
Dans sa thèse d’agrégation, M. le docteur Jules Simon vient d’attribuer exclusivement à
M. Monneret l’article Fièvre puerpérale du Compendium.
Or, cet article nC appartient exclusivement.
Il faut en flnir avec des erreurs, volontaires ou involontaires, dont je m’abstiens de recher¬
cher la source, mais que désavoue — je n’en doute pas — mon honorable collaborateur. Je
déclare donc publiquement :
1" Que j’ai collaboré à la presque totalité des articles du Compendium, soit pour la biblio¬
graphie étrangère, soit pour une certaine partie de l’article lui-même (phthisie pulmonaire,
pneumonie, syphilis, etc.).
2° Que voici la liste des principaux articles du Compendium, dont la rédaction m’appar¬
tient complètement, intégralement, exclusivement, absolument.
Dentition {Maladies produites par la). — Diabète, — Diaphragme {Mal. du), — Diarrhée,
— Douleur, — Dysenterie, — Éléphantiasis, — Empyème, — Épilepsie, — Érysipèle, —
Érythème, — Exanthèmes. — Face {Séméiologie et mal. de la). — Foie {Mal. du). — Folie,
— Gale, — Gastrorrhagie. — Glotte {Mal. de la). ~ Gravelle et Calculs urinaires,—
Grippe, — Hématémèses, — Hématurie, — Hémorrhoïdes, — Hydrorachis, — Hydrothorax,
— Icthyose, — Hoquet. — Iliaques {Tumeurs phlegmon, des fosses), — Insectes morbiparis.
— Intestin {Maladies de l’). — Larynx {Mal. du),'— Leuchorrhée, — Lichen, — Lupus, —
Métrorrhagie. — Moelle épinière {Mal. de la), — Morve, — Névralgie. — Ovaires {Maladie
des), — Papules et maladies papuleuses. — Peau {Mal. de la), — Pemphygus, — Peste, —
Phlébite. — Plomb {Maladies produites par le), — Pneumothorax, — Psoriasis. — Puerpé¬
rale {Fièvre), — Pyohémie. — Rectum {Mat. du), — Rougeole. — Sang {Composition et
altérations du)i, — Scarlatine, — Sciatique, — Seplicohémie, — Spermatorrhée, — Suette,
— Syphilides, — Teigne, — Tétanos. — Urine {Sémécologie et altérations de l’), — Urti¬
caire. — Utérus {Mal. de l'), — Vaccine, — Vomissement. — Vulve {Mal. de la).
J’espère, mon cher confrère, que, dgns l’intérêt de la vérité et de l’équité, vous voudrez
bien donner place à cette lettre dans leS;§qtonnes de votre estimable journal.
Agréez, avec mes remercîments, etc. L. Fleury.
COURRIER^
— Un congé d’inactivité, jusqu’à la fin de l’année classique 1865^1866, est accordé, pour
raison de santé, à M. Jobert de Lamballe, professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de
médecine de Paris.
M. Dolbeau, agrégé près la Faculté de médecine de Paris, est chargé, jusqu’à la fin de
l’année classique 1865-1866, de la suppléance du cours de clinique externe àlïdite Faculté,
en remplacement de M. Jobert de Lamballe. -
— M. de Luynes (Victor) est nommé chef du laboratoire de perfectionnement et d'à recher¬
ches institué près la Faculté des sciences de Paris sous la direction de M. Dumas.
— M. le docteur Constans, inspecteur général du service des aliénés, est nommé membre
du Comité consultatif d’hygiène et du service médical des hôpitaux, en remplacement de^
M. Parchappe, décédé.
CONCOURS. — Liste des candidats nommés internes en pharmacie des hôpitaux de Paris à
la suite du concours ;
MM.
I. Patrouillard, Duriez (Louis), Frébault, Blaquart, Houdou, Guichard, Pophillat, Cavy,
Dessort, Taupin.
II. Charbonnier, Bretet, Carrière, Peyrusson,Caignet, Duriez (Émile), Chollet, Grez,Son-
nerat. Coutelas.
21. Machabey, Bayard, Blanquinque, Chardon, Carbonel, Figarol, Harlay, Munier, Soulat,
Le Beux.
31. Vié, Lextrait, Dussan, Meunier, Hallol,Lelu, Montier.Scherer, Champagneur, Fabries.
41. Larnaudie, Lacoste, Rue.
— M. le docteur Delacroix, professeur à l’École de médecine de Besançon, est nommé
592
L’UNION MÉDICALE.
médecin inspecteur de l’établissement thermal de Luxeuil, en remplacement de M. Chape¬
lain, démissionnaire.
— M. Mathieu, fabricant d’instruments de chirurgie, vient d’être nommé chevalier de
l’ordre de Léopold de Belgique.
SOCIÉTÉ PROTECTRICE DES ANIMAUX. — M. Deoroix prie la Société protectrice des ani¬
maux de vouloir bien accepter en don une somme de 1,000 francs destinée à encourager
l’usage de la. viande de cheval et l’ouverture d’une boucherie spéciale; il règle avec détail la
manière dont cette somme devra être employée.
A l’occasion de la lettre de M. Decroix, M. Lelion-Damiens, rend compte à l’assemblée de
l’état actuel de la question de l’hippophagie. Le succès est près de couronner les efforts du
Comité ; l’administration est favorable, et le préjugé si vanté était, un fantôme, le succès des
distributions gratuites de viande de cheval le prouve surabondamment. Une boucherie spéciale
ne peut manquer de chalands et son ouverture, que l’administration, que le comité, que les
pauvres, appellent si vivement, n’est plus retardée que par la question d’argent. On a le bou¬
cher, mais il manque une douzaine de mille francs.
Après M. Lelion-Damiens, M. l’abbé Bodin, supérieur de la Maison de Sainte-Rosalie, rend
compte de la faveur avec laquelle la viande de cheval est acceptée par les pauvres auxquels il
en fait une distribution chaque semaine. Il regrette de n’avoir pas à sa disposition un plus
grand nombre de chevaux; car il est obligé, chaque fois, de renvoyer des pauvres, les mains
vides. La cause de l’hippophagie, qui touche à l’intérêt des indigents d’un côté, et à la pro¬
tection des animaux de l’autre, lui paraît gagnée dans l’esprit du peuple.
M. le docteur Blatin ajoute que le Comité n’a pu fournir que 200 francs aux distributions
faites par M. l’abbé Bodin. Il- invite les souscriptions particulières à venir en aide à une
œuvre aussi philanthropique.
Sur la demande de M. Dehais, l’assemblée vote des remerciements à M. Decroix et à
M. l’abbé Bodin. (Bulletin de la Société protectrice des animauæ.)
INFLUENCE DES É60UTS SUR LA SANTÉ DES PDISSDNS DE RIVIÈRE. — Un pisciculteur
enthousiaste, M. Franck Buckland, vient de faire quelques observations intéressantes sur
l’influence fâcheuse, au point de vue de la pisciculture, qu’ont les égouts qui donnent dans
les rivières et mêlent à leur eaux des produits chimiques, des gaz nuisibles, des engrais, etc.
Voici les expériences que fit l’auteur à cet égard :
Un jeune saumon, placé dans deux litres et demi d’eau contenant, en solution, 0,062 gram.
de chlorure de chaux, mourut au bout de 13 minutes. Une quantité de chlorure de chaux
montant à 0,310 grammes, fit mourir en 3 minutes un autre poisson qu’on y plaça. — Un
jeune saumon placé dans un globe plein d’eau où l’on fit arriver du gaz d’éclairage au moyen
d’un tube en caoutchouc devint malade en 6 minutes. — La première de ces expériences
montre que les poissons sont fort sensibles aux impuretés chimiques qui sont versées en
abondance dans nos grandes rivières, et même assez souvent dans les petites. {Cosmos.)
DES DÉSINFECTANTS AUXQUELS DN PEUT RECDURIR PDUR CDMBATTRE LE TYPHUS DES BÊTES
A CDRNES.— M. Angus Smith, chargé des expériences de la désinfection et des désinfectants
ordonnées par la commission d’enquête, a rangé dans l’ordre suivant, après de très-longs
essais, les substances désinfectantes : chlore, acide chlorhydrique, acide sulfureux, et les deux
acides du goudron, l’acide carbolique et l’acide crésylique. {Les Mondes.)
ASSDCIATIDN 6ÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuelle de l’Association qui, à cause
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration de l’assistance publique,
avenue Victoria, 3.
Le même jour aura lieu le banquet offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales, au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, à 7 heures du soir.
Le prix de la souscription est de vingt francs.
On souscrit, directement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier de la Société
centrale, rue d’Aumale, n° 23.
Le Gérant, G. RiCHELOT.
Paris. — Typographie Feux Maitestb et C«, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22.
L’UNION MÉDICALE.
Ëtablisiei^nt Ibermal du loirl-Dofe.
Ouverture de la saison des bains du 1" juin au 15
septembre. — E.BROSSON, concessionnaire.
Les Ean.'s minérales du Vlont-ltore ^ ex¬
portées , se conservent longtemps sans éprouver
aucune décomposition qui en altère les propriétés
médicamenteuses ; de sorte que, transportées, elles
rendent de très grands services ; elles sont em¬
ployées avec succès contre le Rhume, le Catarrhe
pulmonaire chronique, l’Asthme, l’Emphysème pul¬
monaire , la Pleurésie chronique sans fièvre , la
Phthisie pulmonaire commençante, la Pharyngite
et la Laryngite chroniques avec altération ou perte
de la voix.
— S’adresser, pour les demandes d’eau, dans
toutes les Pharmacies et Dépôts d’eaux minérales,
ou à M. E. BROSSON , concessionnaire au MONT-
DORE (Puy-de-Dôme).
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OUGUES
Alcaline, Ferrugineuse, Iodée et Gazeuse.
Service médical : D"^ ROUBAUD, médecin-direct^.
' L’Eau de pougues est employée depuis plus
de trois siècles, avec succès, dans les maladies de
V estomac (dyspepsies, gastralgie, etc.), ân foie, de
la rate, du pancréas, des reins et de vessie
(gravelle, goutte, catarrhe vésical, coliques néphré¬
tiques et hépatiques, diabète , albuminurie); dans
les affections générales asthéniques (chlorose,
scrofule, convalescences, etc.).Priseen mangeant,
mêlée au vin, elle est très-utile pour les personnes
qui ont la vessie et l’estomac paresseux.
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tilles.— Mebr central: 60, rue Caumartin. Paris.
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La propriété antispasmodique de V Ambre jaune
(succin) est une vérité acquise à la clinique médi¬
cale. C’est à l’acide succinique que les émanations
des épurateurs à gaz doivent leur principal effet
dans le traitement de la coqueluche. La thérapeu¬
tique possède peu de médicaments dont les effets
soient aussi prompts et aussi constants que cette
préparation dans la coqueluche, la toux nerveuse,
les convulsions, la chorée, les coliques des nou¬
veau-nés.
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AlAISON ANICKUlV.
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médecine et honorés de Médailles aux expositions-
de Londres, Paris, etc., sont souverains dans le^
traitement du Diabète, étant privés des principes
féculents du blé; des Maladies d’estomac et de,
Consomption, réunissant dans un petit volume
les principes les plus azotés et les plus favorables
à la nutrition.
Dépôt général à Paris, r.d.Grands-Augustins,24.
Se trouvent aussi dans toutes les succursales,
de la Compagnie fermière de Vichy, et les princi¬
paux pharmaciens de chaque ville.
Ne pas confondre ces produits avec d’autres pro¬
duits dits au gluten, mais qui n’en Contiennent
qu’une proportion insignifiante,.
COLLODION ROGÉ.
Depuis vingt ans, le Collodion élastique ou mé¬
dicinal est préparé spécialement à la pharmacie
ROGÉ, et les nombreuses expériences qui ont établi
son efficacité dans les Péritonites, les Érysipèles,
les Rhumatismes, la Variole, les Entorses et les
Inflammations en général, ont toutes été faites avec
le Collodion Rogé, 12, r. VivieRné. Prix ; 2-50 le fl .
ERGOTINE
DRAGÉES dERGOTINE
DE BONJEAN
Blédaitle d’or de la Société de phar-
luacic de Paris. — D’après les plus illustres
médecins français et étrangers, la solution d’ergp-
tine est le plus puissant hémostatique que possède
la médecine contre les hémorrhagies des vaisseaux,
tant artériels que veineux.
Les Mrasgées d'ergoisne sont employées avec
le plus grand succès pour faciliter le travail do
l’accouchement, arrêter les hémorrhagies, l’hémop-
ptysie, les dysenteries; diarrhées chroniques.
Dépôt général à la Pharmacie, rue Bourbon-Vil¬
leneuve, 19 (place du Caire), à Paris, et dans les
principales Pharmacies de chaque ville.
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contre les Rhumes, la Bronchite chronique,
l’Oppression, la Grippe et les Glaires. Facilitent
l’expectoration. Pectoral laxatif employé dans les
maladies inflammatoires. A Paris, 18, rueFontaine-
Molière; en province, dans les pharmacies.
Paris. — Imprimerie Félix Malteste et C*,
Rue deiDeui-Bortes-Saim Sauteur,!!,
L’UNION MÉDICALE.
BAINS MINÉRAUX DE PENNÉS
APPLIQOÉS
4ii Traitement de la Paralysie atrophique des bras, accompagnée
d’arthrites multiples, suite de rhumatisme articulaire aigu.
Observation de M. le Debout, directeur du Bulletin général de thérapeutique , à Paris,
et de M. Berlemont, docteur-médecin à Jeancourt (Aisne).
« H. Leroy, cultivateur, âgé de 55 ans, d’une constitution athlétique, a toujours joui d’une
santé excellente. L’année dernière, vers le début du mois de juin, cet homme fut atteint d’un
rhumatisme articulaire aigu qui envahit toutes les jointures, même celles du cou. L’affection,
incomplètement soignée, dura deux mois. Au bout de ce temps, le malade put être mis sur
les jambes, mais il fallait qu’il fût soutenu par deux I)ras.
« Le 15 septembre 1856, lorsque nous vîmes Leroy pour la première fois, sa tête était
fortement fléchie par suite de la perte de tonicité des muscles de la partie postérieure du
cou, ses bras pendaient au-devant du tronc; le malade était assis sur un siège très-haut, car
il ne pouvait ployer aucune des articulations du membre inférieur.
« La maladie résista aux moyens les plus puissants, à l’électrisation, aux frictions stimu¬
lantes, à la gymnastique, employées simultanément pendant des mois entiers. Le mois de
juin 1857 arriva, et avec lui le moment d’aller demander aux eaux thermales de Bourbon-
l’Archambault, si puissantes dans ces cas, les secours que les autres moyens thérapeutiques
refusaient; mais Leroy est à la tête d’une exploitation agricole très-importante, et il ne vou¬
lait pas entendre parler d’un traitement qui le forçât d’abandonner la surveillance des tra¬
vaux de sa ferme. Il ne répugnait à aucune tentative, à aucun sacrifice, mais h la condition
qu'il demeurerait chez lui. En présence dé cette résistance, l’idée Vint d’essayer de la stimu¬
lation produite par les bains minéraux dont M. Pennés a publié la formule.
« Le 3 juin 1857, Leroy prend un bain avec une dose de sel minéral ; le 14, la dose est
doublée; elle est portée à trois le 15, à quatre le 16 et à cinq le 17; arrivé à ce chiffre on
s’arrête. La durée de ces bains était d’une demi-heure, et le malade, mis au lit immédiate¬
ment après, y restait une heure ou deux. Les phénomènes éprouvés par le malade ont con¬
sisté en un sentiment de fourmillement dans la peau, qui s’est manifesté à la suite du troi¬
sième bain ; cette sensation se montrait immédiatement après la sortie de l’eau, et durait
d’autant plus longtemps que le nombre des doses était considérable; la progression fut de
5, 10, 15 minutes; 5 minutes par dose.
« Le 18 juin, on revint à une dose, et les suivantes furent progressivement élevées jusqu’à
6. Les phénomènes furent exactement les mêmes, nuis pendant les deux premiers bains; les
fourmillements apparurent au troisième et durèrent 5, 10, 15, 20 minutes ; arrivé à cette
dose élevée, quelques mouvements fibrillaires apparurent dans les muscles superficiels du
tronc.
« Le malade, que depuis une année on habillait comme un enfant, put, à dater de ce
moment, se passer d’aucun aide, car il pouvait porter le bras en arrière et le faire passer
dans l’ouverture des manches de son gilet; la flexion des articulations du genou et de la
hanche, plus étendue, lui permettait de se baisser et de se relever très-facilement; il marchait
huit ou dix heures par jour.
« Après huit jours d’interruption, nous parvenons à faire reprendre à notre malade
l’usage des bains de Pennés, dont il use de la même façon ; seulement les doses sont portées
à sept, et il prend quatre jours de suite un bain avec cette dose élevée, dont l’action reste
bornée à des sensations de fourmillement dans la peau de 20 à 25 minutes de durée, et
de mouvements fibrillaires dans les muscles les plus étendus, ceux de la partie postérieure
du tronc.
« A dater du 12 juillet, nous avons autorisé Leroy à reprendre tous ses travaux, à l’excep¬
tion toutefois de ceux qui exigent des efforts violents et soutenus des deltoïdes, comme ceux
de charger ses voitures. Ainsi, au moment où nous vous adressons cette observation, Leroy,
après avoir concouru au labourage de ses terres, les ensemence toutes, car là est l’œuvre
du maître.
» Maintenant, ce fait parle trop haut pour que nous ayons à vous présenter de longues
réflexions sur les services rendus à notre malade par l’usage de ces bains minéraux artificiels.
Nous ne poserons même pas la question de savoir si les eaux de Bourbon-l’Archambault
eussent mieux et plus promptement guéri notre malade ; le choix n’était pas laissé, et, sans
les bains médicamenteux de Pennés, Leroy serait condamné encore à rester immobile dans
son fauteuil, écoulant le récit de ses ouvriers, au lieu de se rendre sur le terrain pour juger
de leurs travaux et même pour y prendre part. »
(Extrait de la Gazette des Hôpitaux du 5 novembre 1857.)
V'^INGTIÈME ANNÉE.
No 38
Sa»iedi 31 Mars 1866.
L’UMM MÉDICALE
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Ce Journal parait trois fols par Semaine, le IIIARDI, le JClini, le
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Tout ce qui concerné la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur Amédée tATOvn . Rédacléur en chef. — Tout « qui
concerne l'Administration, à M. le Gérant, rue du fauSou/’ÿ-Montmarfre, 56.
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tres adressées à M. Jules Simon par le docteur Delvaille (de Bayonne), précédées d’une
lettre de M. Jules Simon. Brochure in-8“ de 160 pages, 1865. Prix : 2 fr. 50 c. — Librairie
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des discours à l’Académie impériale de médecine, sur la syphilisation et la transmission
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ZENAVE. — Journal des connaissancés médico-
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L’UNION MÉDICALE.
^ Samedi 31 Mars 1866.
semiuAiRE.
I. Paris : Sur la séance de l’Académie des sciences. — II.Thérapeütiqce : Nouvelle mélhode d’anes-
tnésie locale. lH. Académies et Sociétés savantes. Société impériale de chirurgie : Discussion
sur i’hygiène des Maternités. — IV. Courrier. — V. Feuilleton : Le médecin d’attaque. — VI. Table
DES matières.
Paris, le 30 Mars 1866.
BULLETIN.
Siup la séance de l’Académie des sciences.
M. Brongniart, doyen de la section de botanique, avait, dans le comité secret de la
précédente séance, présenté la liste suivante de candidats pour la place laissée vacante
par le décès de M. Montagne :
En Ire ligne, M. Trécul; — en 2'tte ligne, M. Chatin; — en S^e ligne, M. Gris
(Arthur) ; — en 4*"® ligne, M. Bâillon ; — en 5“»e ligne, exæquo, MM. Bureau et Pril-
lieux.
Sur 53 votants, M. Trécul a obtenu, lundi, 39 suffrages, et M. Chatin, 14.
En conséquence, M. Trécul remplace M. Montagne.
Le reste de la séance a été consacré en grande partie à l’audition d’une longue
communication de M. Faye sur la constitution physique du soleil.
M. le baron Séguier a donné lecture d’une nouvelle note sur son système de che¬
mins de fer propre à gravir les pentes. Ce système se caractérise par un troisième
rail placé au milieu des autres et sur un plan plus élevé. Une paire de roues horizon¬
tales, portées par la locomotive, s’appuie sur ce rail médian, et, à l’aide d’un méca¬
nisme très-simple, son adhérence est d’autant plus forte que le poids à entraîner est
plus considérable, c’est-à-dire dans l’espèce, que la pente est plus rapide. L’honorable
académicien pense que son système rendrait de véritables services lors de la construc¬
tion des petites lignes de chemin de fer, qui constitueront ce que l’on appelle le troi-
FEUILLETON.
LE MÉDECIN D’ATTAQUE.
(Paulà majora canamus, s. v. P.)
On parlait trichines et chronique dans une voiture où je me trouvais, moi trentième (Che¬
min de fer américain). Tout est occasion pour les bavard.s; une bonne femme partit de là
pour réciter tout haut la litanie des infirmités dont on avait été susceptible dans sa famille.
« Quant à elle-même individuellement, et parlant par respect, on n’avait jamais pu lui
trouver un seul bouton par tout le corps. » Il m’arriva de sourire et de balbutier, en manière
d’acquit: les trichines me rappellent l’ancienne ladrerie, et la maladie de Saint-Jacques.
Mais j’avais offensé ma voisine par mon sourire, et les bonnes femmes ne pardonnent pas.
Vous en savez trop long pour nous, mon beau monsieur, reprit-elle ; laissez donc les saints
tranquilles. Je vous le répète, nous avons été victimes dans notre famille des docteurs de
vos Facultés. Aussi ai-je choisi pour ma bru qui porte un cancer au sein, un homme, un
médecin ^'attaque. Et allez donc!
Il se fit sur les banquettes un mouvement en sens divers. Les voyageurs attendaient ma
réplique. Et moi, je ruminais dans les lobes antérieurs et postérieurs de mon cerveau cette
expression nouvelle, étrange : un médecin d’attaque! Puis obéissant à une puissance
d’absorption plus forte que mon souci de l’assemblée, je répétai tout haut et comme si
j’étais seul ; v Quid, quid, quidi n alors indignée de ce quelle prenait pour mon persiflage,
Tome XXTX. — Nouvelle série, 38
594
L’UNION MÉDICALE.
sième réseau; réseau destiné à desservir les localités éloignées des grands parcours,
et dont les bénéfices, par conséquent, peu considérables, ne permettront pas d’en¬
treprendre les travaux de nivellement toujours très-coûteux.
M. Charles Deville a renvoyé à la prochaine séance la lecture des lettres détaillées
de M. Fouqué sur les phénomènes volcaniques de la baie de Santorin, qui prennent
de jour en jour une importance plus grande. En attendant, il met sous les yeux de ses
collègues deux belles pholhographies envoyées par M. François Lenormant, et repré¬
sentant, d’un côté, la nouvelle île soulevée, et, d’un autre côté, les terres etles habita¬
tions qui se sont en partie enfoncées sous l’eau. Tout, à notre époque, est noté et
conservé avec soin dans des archives, que nos neveux n’auront que la peine de feuil¬
leter pour éviter bien des erreurs. Ils sauront ainsi, en supposant que cela les inté¬
resse, ce que nous avons fait heure par heure, et pourront aisément se rendre compte
de tous les changements survenus dans le mobilier de notre planète. Sans cela, qui
oserait prévoir les hypothèses auxquelles se livreraient nos descendants si, dans quel¬
ques siècles, et alors que tout serait oublié et effacé, ils retrouvaient à quelques
brasses au-dessous du niveau des mers des habitations garnies de leurs meubles et
de leurs ustensiles, détériorés sans doute, mais encore en place? Rien de semblable,
heureusement, n’est à craindre, grâce à l’imprimerie et à l’esprit d’ordre qui nous
distingue de nos devanciers.
M. Charles Deville a signalé divers accidents arrivés à des officiers et à l’un des
membres de la commission grecque, sur un navire qui s’étàit.trop approché du vol¬
can sous-marin, et qui a été atteint par des éclats de l’éruption.
Une lettre, mentionnée par M. Deville, et qui lui a été adressée par M. Bignan,
savant français attaché à l’Institut chimique de Naples, rend compte d’une éruption
actuelle du Vésuve. C’est une éruption tranquille et considérable tout à la fois. Le
cratère se remplit de lave, et sa profondeur, qui était de 150 mètres, n’est plus main¬
tenant que de 40 mètres.
Enfin, M. Deville dépose sur le bureau une note de M. Rignoux relative à la pério¬
dicité des aurores boréales.
M. J. Çloquet fait hommage à l’Académie d’un travail de M. le docteur Didiot,
chirurgien militaire, sur le choléra de 1865 à Marseille. L’auteur ne croit pas à la
contagion.
ma voisine éleva la voix et laissa tomber ces paroles. Le médecin de ma bru déplaît à la
Faculté, mais dans notre pays, c’est à qui passera par ses mains. Parlez-moi de cela. Ce
n’est pas lui qui flâne autour d’une maladie. Il vous la prend, il vous la tourne, il vous la
bouscule. Enfin cet homme ale diable au corps. On ne sait pas où il va chercher tout ce
qu’il vous ordonne, mais tout ce qu’il ordonne vous arrache quelque chose de mon pauvre
corps; un morceau de la maladie pour sûr. Ma bru ne guérit pas vite, mais elle sent bien
qu’il attaque le mal que les autres laissaient tranquille. Mon fils voudrait consulter. Les
hommes ne sont pas durs à la souffrance, il faut les soigner au miel et à la graine de lin.
A nous, les médecins d’attaque 1
Je comprenais enfin, je venais d’apprendre quelque chose ; mais je ne considérais pas
encore mon éducation comme parfaite. Certain de provoquer la verve ou même l’insolence
de la préopinante par un simple faux air de d’incrédulité, je trahis mon doute et ma désap¬
probation par un froncement de sourcil. — C’est pourtant comme cela, mon beau monsieur :
médecin d’attaque ou médecin d’enterrement, nous ne connaissons pas de milieu dans notre
pays ! .
— O Asclépiade, murmurai-je, ils ont retrouvé ta Méditation sur la mort!
— Si finalement on faisait bien le compte de l’un et de l’autre, je ne veux pas savoir ce
qui en résulterait. Il suffit de connaître que nos malades sont comme les soldats; ils disent
à leur général: Marchons à l’ennemi; nous en mourrons, c’est possible, mais nous ne lan¬
guirons pas; en avant. Finir aujourd’hui, finir demain, c’est tout un, et nous aimons ceux
qui, en face d’une maladie grave, nous disent: courte et bonne!
Je t’écoutais encore et elle était descendue de voiture. Oui, pensai-je, voilà, en effet, les
hommes, et les meilleurs: si vous avez le respect, le culte delçur existence, ils vous trou-
L’UNION MÉDICALE.
595
M. le docteur Mesnet, par l’intermédiaire de M. Cloquet, adresse à l’Académie la
relation de la dernière épidémie de choléra à l’hôpital Saint-Antoine.
M. Pelouze, au nom de M. Hoffmann, dépose une note concernant la composition
de quelques alcalis.
M. Serret, pour M. Yvon Villarceau, candidat aux places récemment créées dans la
section de géographie et de navigation, une note sur les attractions locales.
M. Le Verrier offre le volume des observations astronomiques pour l’année 1864.
Mais la présentation la plus extraordinaire a été faite par M. Velpeau à la fin de la
séance. Exiraordinaire, non pas en elle-même, mais eu égard aux termes dans les¬
quels elle a été faite. Il s’agissait de la 3“® édition en deux volumes du Traité de
médecine opératoire,^^\: M. le professeur Sédillot, de Strasbourg. Entre parenthèses,
M. Velpeau a placé cette ville au sud de la France. C’est un lapsus ; il pensait à Lyon,
probablement. Après avoir dit qu’il considérait cet ouvrage comme le plus complet
qui ait paru, et 1 e-plus au courant de la science, etc., l’illustre chirurgien de la Cha¬
rité a ajouté qü’if le tenait pour supérieur au Traité de médecine opératoire que lui-
même « a commis il y a une vingtaine d’années. » Nous signalons ce trait d’héroïque
modestie à ses biographes futurs.
D»’ Maximin Legrand.
THÉRAPEUTiaUE.
NOUVELLE MÉTHODE D’ANESTHÉSIE LOCALE.
Tandis que l’on s’évertue en France à discuter sur la prééminence à accorder à
l’éther ou au chloroforme pour l’anesthésie, c’est à en varier, à en perfectionner les
modes d’application que s’applique l’esprit positif èt pratique des Anglais. Nouveaux
agents, nouveaux moyens et nouveaux instruments pour la produire se succèdent
sans interruption. 11 n’est pas d’année qu’il ne se produise des modifications sous ce
rapport. Au chloro- carbone expérimenté récemment à cet effet par M. Simpson,
M. Ellis vient d’ajouter un appareil spécial permettant de faire inspirer, ensemble ou
alternativement, l’alcool, l’éther et le chloroforme, etc. Voici le docteur Richardson
vent maussade, incapable, zéro "dans la profession et dans l’humanité; ne les comptez que
comme enjeu de votre réputation et vous êtes un héros, un lion, ou le plat du jour ; c’est donc
en tout, partout et éternellement, la même chose. Un maréchal de France, du nom de Vau-
ban, ni plus ni moins, osait jadis répondre au roi Louis XIV : « Sire, j’aime mieux conserver
cent hommes à Votre Majesté que d’en tuer trois mille à l’ennemi. » Ce Vauban n’était pas
un génie d’attaque. Il mourut abandonné des autres, un peu dé lui-même. Il faut être homme
d’attaque, si l’on vise à une popularité quelconque.
Soyons' juste : le monde, pas plus le grand que le petit, a rarement, n’a jamais l’occasion
de jeter les yeux sur les journaux, les revues de médecine et de s’initier, même en courant,
aux tentatives innombrables, aus attatjues savantes et hardies que la science entreprend et
livre, sur le terrain indéfini de l’organisation humaine, de ses anomalies et de ses maux. Que
de recherches minutieuses microscopiques et que de travaux gigantesques dans les labora¬
toires, les chaires, à la clinique, etc.; quelques journaux écrément bien ce sujet, de temps en
temps, et s’efforcent d’instruire le lecteur en l’amusant; mais la base manque essentiellement
chez ce lecteur : IL n’a pas vu. Une de ces femmes qui portent l’intelligence plus haut que
le nom et la fortune et la beauté, de D..., souffre depuis huit mois d’une névralgie de la
face, et dernièrement elle était à la veille de s’impatienter contre son docteur. Le cher et
pauvre A. F... ne savait plus quel motif de résignation ordonner à sa cliente. Les parasites
de la maladie, depuis la femme de chambre jusqu’au maître d’hôtel, depuis le pique-assiette
jusqu’au proche parent, murmuraient; le tout Paris de la grande dame commençait même à
s’en mêler. F... eut, au milieu de son sommeil, une inspiration. Ln lendemain, il alla faire
sa visite d’habitude, portant sous le bras un cahier du fameux ouvrage de Bourgery, terminé
par Claude Bernard, — Qii’est-ce que cela? docteur, le recueil imprimé et relié de vos
596
L’UNION MÉDICALE.
qui préconise un nouveau moyen puissant d’anesthésie locale, rapide et profonde.
La raison de ces constantes recherches et de ces modifications est sans doute dans
les malheurs journaliers, les catastrophes déplorables qui se répètent en si grand
nombre de l’autre côté de la Manche; mais, pour être beaucoup plus rares de
ce côté, ils n’en justifient pas moins la publicité et l’usage de ces nouveaux moyens.
Il suffit qu’ils puissent en prévenir un seul pour mériter l’attention des praticiens.
C’est après les insuccès du narcotisme voltaïque, et après avoir reconnu la difficulté
de l’obtenir et les dangers qu’il comporte en imprimant de profondes modifications mo¬
léculaires aux tissus soumis à son influence, que M. Richardson arriva à cette con¬
clusion : que tout progrès réel pour l’anesthésie locale ne pouvait être obtenu que
par la production d’un froid intense. Restait à trouver une méthode sûre, facile et
prompte de le produire. A cet effet, il s'est livré à plusieurs expériences d’un utile
enseignement ; d’abord avec la glace et le sel, en injectant ensuite sous la peau
refroidie des solutions narcotiques, mais sans obtenir de résultat satisfaisant. La pul¬
vérisation des liquides volatils fut également expérimentée avec l’appareit de Siègle,
et il apprit ainsi à produire un refroidissement intense avec l’éther sulfurique rectifié,
mais pas assez puissant pour les opérations chirurgicales. Il tenta même de l’aug¬
menter en entourant le tube conducteur de l’éther du mélange frigorifique de glace
et (le sel, et il parvint ainsi à pouvoir piquer la peau et extraire des dents sans dou¬
leur; mais l’appareil fonctionnait mal; l’eau, en se condensant, se congelait et en
arrêtait la marche; il fallut y renoncer définitivement.
Devant ces insuccès, M. Richardson fut conduit à chercher s’il ne produirait pas
un degré de froid plus intense en faisant passer par une force mécanique, dans le
même temps et avec le même volume d’air, une plus grande quantité d’éther dans le
jet que n’en admet l’appareil de Siègle. Or, l’expérience confirma la théorie. En sou¬
mettant l’éther à la pression atmosphérique, au lieu de l’action capillaire ou de la-
succion, le jet fit descendre le thermomètre, en trente secondes, à 4 degrés au-des¬
sous, de zéro. Le résultat était donc satisfaisant. Il, fît dès lors adapter au moyen du
bouchon, à un flacon gradué contenant l’éther, un double tube dont l’extrémité
inférieure plonge au fond. Immédiatement au-dessus du bouchon, un petit tube,
muni de deux vessies pleinés d’air, communique avec la partie externe du double
tube, et par ce moyen dans l’intérieur du flacon. Le tube interne donnant passage à
ordonnances depuis huit mois? —Non, madame, c’est le plan du théâtre où se joue le mélo¬
drame inextricable de votre névralgie. Et le docteur montra à sa cliente la magnifique
planche figurant le système nerveux de la face. — Dieu du ciel ! s’écria M”'" de D... à cette
vue; et il faut que vous vous retrouviez au milieu de tous ces fiisi mais une pauvre petite
mouche au milieu d’une vaste toile d’araignée est plus heureuse que vous; allons, je vous
pardonne; guérissez-moi quand vous pourrez.
Un écrivain très-populaire a dit ; « On fait trop la morale qui ennuie, on ne parle pas
assez physiologie à la jeunesse de notre temps; on ne lui montre pas assez souvent que rien
n’est sot comme de jouer ses forces et son avenir sur une sottise. » Nous ajouterons que,
dans notre temps si positif, si réaliste, d’ailleurs, avant de répandre les notions hygiéniques,
il faudrait bien convaincre les individus des soins qu’exige le mécanisme de leur individu.
Pour un très-grand nombre de personnes, le monde a toujours quatre éléments, ni plus n
moins, et l’homme a des membres et un estomac, voilà tout; quand les uns sont forts et que
l’autre digère chez eux, ils ont accompli la loi et les prophètes. Le public, en masse, ne se.
doute pas que, en l’an de grâce 1866, une année avant l’Exposition universelle, il apparaît
encore sous le ciel et sur la terre des maladies inconnues jusque-là, et qui déroutent le savoir
acquis, l’expérience accumulée des siècles. L’Union Médicale en rapportait tout récemment
un curieux exemple. Attaquons donc l’ignorance; on ne fait que cela depuis longtemps, je le
sais bien, mais chaque époque peut être enseignée, instruite à sa manière. Un gamin qui
regardait depuis quelques instants des figures anatomiques à la librairie de M. Masson, place
de l’École de Médecine, disait à son camarade : « Vois donc nos ficelles! » Méditons ces mots
pour la traduction plus que libre du {tauToy, et prenons le fait en considération.
Si je suis bien informé — cela m’arrive et ne m’a pas encore servi — il vient de se fonder
L’UNION MÉDICALE.
697
l’éther s élève jusqu’à l’extrémité supérieure du tube externe. Dès lors, les soufflets
à air étant mis en action, un double courant d’air s’établit : l’un, descendant et con-
primant l’éther, le force à parcourir le tube interne; l’autre, ascendant dans le tube
externe, presse la colonne d’éther qui s’échappe en jet fin. On peut ainsi augmenter
ou diminuer à volonté te jet de l’éther en agissant sur la partie inférieure du tube
interne, soit en diminuant la pression de l’air, soit en l’augmentant au moyen de
deux tubes et de deux paires d’ampoules aériennes.
Par ce simple appareil, le chirurgien peut avoir en toute saison un moyen de pro¬
duire un refroidissement jusqu’à 6o au-dessous de zéro Far. En dirigeant le jet ainsi
refroidi sur un tube à essai d’un demi-pouce de diamètre rempli d’eau, on obtient
une colonne de glace en deux minutes au plus. Par cette modification du pulvérisa¬
teur de Siègle, il est facile d’introduire des liquides pulvérisés dans toutes les cavités
de l’utérus, la vessie et l’utérus, entre autres, au moyen d’un simple cathéter.
Dirigé sur la peau, le jet d’éther ainsi produit en amène l’insensibilité dans une
minute. Mais l’effet ne s’arrête pas là. Aussitôt que la peau est divisée, l’éther con¬
tinue à produire son action anesthésique sur les filaments nerveux, de manière qu’elle
peut s’exercer ainsi très-profondément et sans étendue sans que l’effet topique soit
nullement dangereux quand l’éther est pur et bien rectifié'.
Ce procédé a pu servir ainsi non-seulement à l’extraction des dents, mais à l’ou¬
verture d’un abcès profond de la cuisse par M. Adams, au Greaf Northern hospital,
à l’application de six sutures sur une dilacération accidentelle des téguments.
M. Gowlland a opéré une fistule anale sur l’un de ses confrères, sans aucune douleur.
L’anesthésie fut complète en quinze secondes dans un cas de phimosis opéré par
M. Érichson; en une minute, sur une tumeur du pied grosse comme une noisette,
enlevée par M. Adams; en quelques secondes, dans un abcès du sein par M. H.
Thompson. Le succès n’a été que partiel dans l’amputation d’un sein cancéreux par
M. J. Lane. Sur 40 opérations de petite chirurgie, telles que ligatures , ouvertures
d’abcès et de furoncles, extraction de dents, etc., il a réussi 35 fois, l’impureté de
l’éther ayant déterminé l’insuccès dans les 5 autres.
La sensatisn éprouvée par les divers opérés est ressentie différemment : pour les
uns, elle est plutôt agréable qu’autrement; pour les autres, elle est légèrement
désagréable; d’autres la décrivent comme brûlante et aiguë. Suivant M. Richardson,
une Société puissante dite « des Bons livres et du Colportage. » A ces mots de bons livres.
mille scrupules., mille préjugés«se réveillent trop facilement. On se rappelle depuis les
Bonnes études jusqu’aux Lettres d'un bon jeune homme; on a tort. Je crois que la Société
entend par bon livre, le livre utile, pratique, ne soulevant aucune question de nuance mo¬
rale, religieuse ou politique. Quoi de plus admirable, de mieux fait pour ramener invincible¬
ment ^intelligence de l’homme à l’idée pratique d’un Créateur, que la structure de l’homme?
La Société dont il s’agit pourrait donc se placer tout d’abord sur un terrain neutre à la fois
et universel en favorisant la vulgarisation des connaissances anatomiques et physiologiques.
L’immense succès de VHistoire d'une bouchée de pain prouve que je ne suis pas ici un idéo¬
logue. La Société a pour but de substituer les lectures utiles aux lectures simplement pro¬
vocatrices et passionnées : le jour, la minute sont bien choisis. Le public, en etfet, com¬
mence à être saturé de ces histoires remplies de cadavres, dans lesquelles la fortune est
toujours confondue avec le bonheur, et dont les héros, fort matériels du reste, traversent
les murs, enjambent les montagnes, dessèchent les mers, et mettent la lune dans leur poche
pour arriver, de jour ou de nuit, à leur but.
Oui, le moment, l’à-propos des livres utiles est arrivé. Cela est vrai, cela est le résumé
d’une enquête faite avec le plus profond désintéressement — excepté celui du bien public —
par un homme de haute et longue expérience. Il vient d’écrire : « Les livres qui naguère
n’étaient destinés qu’à certaines classes, qu’on appelait éclairées, pénètrent chaque jour au
sein de celles qu’on appelait ignorantes » (1).
_ Celui qui entreprendrait de conduire une locomotive sans connaître suffisamment toutes
(1) M. A. de l’Etang, membre permanent de la Commission des bibliothèques scolaires.
598
L’UNION MflDlCÂLE.
ces différences dépendent de la partie sur laquelle on opère et de la rapidité de
l’anesthésie. Les membranes muqueuses, les mains et la face, sont plus sensibles
que d’autres parties. Il est moins douloureux aussi de produire l’anesthésie rapide¬
ment. On peut, à cet effet, comprimer avec avantage les artères delà partie à opérer,
et nul doute que, par une observation ultérieure, on ne parvienne à rendre ce pro¬
cédé d’anesthésie locale tout à fait exempt de douleur.
La réaction consécutive n’est nullement douloureuse, et l’hémorrhagie est toujours
arrêtée tant que l’anesthésie existe. Quelques conditions sont pourtant indispensables :
D’abord, il faut avoir de l’éther pur dont la densité .spécifique n’excède pas 0,723 (1).
Il doit bouillir dans la paume de la main; mis sur la langue, il doit s’évaporer rapi¬
dement sans laisser d’autre sensation qu’un léger refroidissement. Sur le papier
à filtre, il doit s’évaporer sans laisser d’humidité ni d’odeur. Dirigé en jet sur la boule
du thermomètre, il fait descendre le mercure à 6 degrés au-dessous de zéro Far., et y
produit une couche de neige par la condensation de l’air atmosphérique. Sur le dos
de la main, il doit aussi produire un léger dépôt de gelée blanche suivi d’une pâleur
diffuse de la peau et d’une insensibilité complète. Sa réaction doit être parfaitement
neutre. {Med. Times, février.)
Telles sont les épreuves à faire subir à l’éther anesthésique avant de l’employer.
S’il n’y répond pas, c’est qu’il est impur et contient de l’alcool ou d’autres corps
étrangers. L’alcool est surtout nuisible. Il empêche l’anesthésie et produit de l’irri¬
tation surtout dans les opérations de la bouche. Il est donc important de se le pro¬
curer chimiquement pur, comme le prépare M. Adrian, pharmacien, en lui faisant
subir toutes les opérations qu’il a signalées dans un excellent mémoire sur ce sujet
fait en collaboration avec M. le professeur Régnault.
Bien des malheurs pourront kre prévenus à l’avenir par ce procédé d’anesthésie
locale. En permettant d’exécuter sans douleur toutes les petites opérations, légères,
superficielles, rapides, pour lesquelles les malades pusillanimes réclamaient l’anes¬
thésie générale, et pour lesquelles on l’employait fréquemment, surtout en Angle¬
terre, il évite les chances de mort d’un nombre considérable d’opérés. Plusieurs
catastrophes sont ainsi arrivées dans ces cas légers. On ne saurait donc, dans l’in-
(1) Rappelons ici que, dans leur mémoire sur la purification de l’éther, MM. Regnauld et Adrian ont
même abaissé ce degré à 0,720 -f- 15°, et que, dans cet état de pureté, l’éther bout à 36° 6.
les parties d’une pareille machine et ce qui est nécessaire à son entretien, serait regardé
comme téméraire, comme insensé. Or, chacun de nous a dans son corps une machine plus
délicate, plus compliquée qu’aucune machine à vapeur, et jusqu’ici la plupart d’entre nous,
pour la diriger, n’ont reçu aucune instruction : c’est ce qui explique pourquoi on laisse
mourir tant d’enfants sur le seuil même de la vie; pourquoi si peu de personnes, au milieu
de leur carrière, jouissent d’une parfaite santé de l’esprit et du corps; et pourquoi le nombre
de celles qui atteignent soixante-dix ans et au delà est relativement si petit. C'est encore ce qui
existe directement ou indirectement ; une grande partie de tout ce qui est mal dans la société.
Jusqu’ci les jeunes gens des deux sexes, appartenant à toutes les classes de la société, ont été
laissés dans une complète ignorance de la structure et des fonctions du corps humain, aussi
bien que des moyens de le conserver en bonne santé, ou ils n’ont recueilli à cet égard que
des notions que rien ne justifie, quand elles ne sont pas complètement erronées. —
Ces opinions de docteurs anglais. Nus Arnott, John Gonolly, rapportées dans la Physio¬
logie des Écoles de mistress Charles Bray (traduction de B. Maurice), viennent corroborer la
nôtre et lui donner autorité.
Mais je reviens, pour finir, à mon litre : Le médedin d'attaque. Dans la plupart des cam¬
pagnes, ce type a nom le rebouteur, parfois encore le sorcier. Vulgarisez certaines notions
simples et grandioses d’anatomie et de physiologie, et vous verrez ce qui en résultera peu
de temps après. Est-ce que le paysan le plus appesanti d’intelligence par ses rudes travaux
manuels, va, lorsqu’il a seulement ouvert le boîtier de sa montre, porter ce bijou a réparer
chez le forgeron ou le maréchal-ferrant du village?
La chirurgie va comme je te pousse du rebouleur, la médecine des crapauds et des
L’UNION MÉDICALE.
599
térêt des opérés, trop se familiariser avec ce nouveau mode d’anesthésie locale
prompte et facile.
Chloro-carbone. — Un moyen secondaire de produire une anesthésie locale
légère, superficielle, contre les douleurs névralgiques ou autres et même certaines
opérations, est l’emploi du chloro-carbone dont nous avons relaté récemment les
applications d’après M. le professeur Simpson. (Union Médicale, n® 7.) Beaucoup
moins stimulant et irritant que le chloroforme, dont il ne diffère dans sa compo¬
sition que par un équivalent de chlore, il lui est surtout préférable dans les applica¬
tions externes en n’étant jamais suivi de cette chaleur vive, de cette douleur cuisante
que provoque celui-ci.
Il est donc important pour les praticiens de pouvoir différencier ces deux produits
similaires analogues. Voici, d’après M. Adrian, qui vient de se livrer à la préparation
en grand de ce nouveau produit, les caractères distinctifs de ces deux anesthésiques :
Chloroforme.
Odeur suave éthérée.
Saveur piquante et sucrée.
Très-fluide.
Densité : i,US.
Point d’ébullition : 61“ centig.
Difiicilement inflammable.
Eau : peu soluble.
Alcool et éther : très-soluble.
Glycérine : peu soluble.
Huile et corps gras : très-soluble.
Chloro-carbone.
Odeur douce éthérée.
Saveur piquante et âcre.
Très-fluide.
1,60.
78“ centig.
Non inflammable.
Insoluble.
Très-soluble.
Insoluble.
Très-soluble.
De ces essais il résulte aussi que le chloro carbone se prêle à toutes les formes
pharmaceutiques sous lesquelles le chloroforme est employé. A l’intérieur, on peut le
prescrire en potion et en sirop. Telle est la formule suivante adoptée par M. le doc¬
teur Vée :
Chloro-carbone .
Huile d’amandes douces .
Gomme arabique .
Eau distillée simple ou aromatique.
Sirop simple . .
0. V.
15 grammes.
10 —
100 —
25 —
herbes pilés du sorcier, s’évanouiraient devant une simple image accompagnée d’un texte
non moins élémentaire.
Je ne voudrais pas abuser d’une définition recueillie au hasard : Le médecin d'attaque, je
ne voudrais pas qu’elle fût perdue. Le médecin d’attaque entretient la classe de ces malades
auxquels on peut faire croire, par exemple, qu’ils ont les intestins remontés dans l’estomac
et qui avalent, les yeux fermés, des balles de plomb pour forcer ces viscères à reprendre
leur place en bas, afin que le cœur refoulé ne sorte point un jour de sa poche. Le médecin
d’attaque répond à un besoin de l’ignorance du plus grand nombre. Comment résister, par
exemple, « à la guérison des maladies chroniques, telles que cancer du sein, épylepsie, ma¬
ladies de la peau, de l’estomac, etc., » lorsque le traitement se fait, à coup sûr, par cor¬
respondance, et lorsqu’on ne paye les honoraires... qu’après guérisoni non, après certaines
garanties données par l’entrepreneur : Il s’agit probablement d’hypothèques.
Un jour, le rédacteur en chef de ce journal, laissant tomber devant moi une de ces
expressions justes et heureuses qui lui sont familières, parla du demi-monde médical. —
Quelle histoire à faire t quel sujet à traiter! J’ai essayé de le faire, j’ai voulu le traiter ;
. Tel marchand a exigé la suppression de ceci, tel la mise au feu de cela. J’ai tout
brûlé, et des cendres des deux volumes j’ai extrait Le médecin d’attaque. Excusez les fautes
et les prétentions de l’auteur. P* Bernard.
— La maison Charrière, dont la réputation est universelle , vient d’être achetée par
MM. Robert et Collin, les habiles et intelligents fabricants d’instruments de chirurgie connus
de toute la jeune génération médicale. Cet important établissement ne pouvait tomber en de
meilleurs mains : au reste, le concours et les conseils de M. Charrière père, 1 illustre fonda-
tsur de la maison, ne feront pas défaut à ses anciens élèves.
600
L’UNION MÉDICALE.
A l’extérieur, pour être appliqué en compresses ou en vapeur, et mélangé à l’huile
d’amandes douces, au baume tranquille, etc., pour former des liniments très-séda¬
tifs. On en obtient une pommade très-homogène dans les proportions suivantes :
Axonge . 20 grammes.
Cire blanche ..... Zt —
Chloro-carbone. ... 6, 8, 12 grammes.
En lavement, la suspension s’en fait parfaitement par l’intermède de l’huile
d’amandes douces et d’un jaune d’œuf.
A l’aide de ces diverses préparations on pourra remplir à peu près toutes les indi¬
cations qui se présentent d’expérimenter ce nouvel agent. C’est une addition utile à
la méthode sédative, un nouveau filon à exploiter, sans aucun des inconvénients des
préparations opiacées, et qui présente certains avantages sur le chloroforme. A
l’expérience ultérieure d’en préciser les effets. P. Garnier.
ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE OHIRUROIE.
Séance du mercredi 28 Mars 1866. — Présidence de M. Giraldès.
Sommaire. — Discussion sur l’hygiène des Maternités.
M. Tarnier a terminé aujourd’hui la communication qu’il avait commencée, dans la der¬
nière séance, sur l’hygiène des Maternités. L’orateur a divisé son discours en trois points :
1° mortalité des femmes en couches dans les hôpitaux qui leur sont destinés; 2“ causes de
cette mortalité; 3“ prophylaxie de la fièvre puerpérale ou hygiène des Maternités. Constater
le mal, en rechercher et en découvrir la cause, en prévenir les effets, telle était la lâche diffi¬
cile, quant aux derniers points, qu’il s’était imposée. Moins difficile assurément était la
démonstration du premier point, c’est-à-dire de la mortalité dans les hôpitaux affectés aux
femmes en couches.
Avant et depuis le rapport de Tenon, publié en 1788, par ordre du roi Louis XVI, cette
mortalité avait vivement frappé, l’attention des médecins. Tenon avait constaté dans son
rapport que, en onze années, de 1776 à 1786 inclusivement, sur 17,876 femmes accouchées
à l’Hôlel-Dieu, il en était mort 1,1Z|2, c’est-à-dire 6 pour 100 ou 1 sur 15 1/2. Chose
curieuse et triste à la fois! M. Tarnier reprenant cette question plus de quatre-vingts ans
après Tenon, et donnant à ses relevés statistiques une rigueur inconnue des anciens, arrive
à peu près au même chiffre : 1 morte sur 17 accouchées, tel est le chiffre qui, d’après lui,
indique la moyenne de la mortalité dans les Maternités de Paris. Et, cependant, qui oserait
nier les immenses progrès accomplis, depuis quatre-vingts ans, dans le régime des hôpitaux
et des Maternités de la capitale? Dans un seul lit de l’ancien Hôtel-Dieu étaient entassées,
chose incroyable et qu’il faut bien croire puisque Tenon le dit, deux, trois, et parfois quatre
femmes en couches... dans un Ut de h pieds et k pouces de largeur! Aujourd’hui, les temps
sont bien changés à cet égard. D’où vient, cependant, que le chiffre de la mortalité des femmes
en couches n’a pas sensiblement varié? Ici se présente la question d’étiologie qui, pour M. Tar¬
nier, se résume dans une seule influence : l’infection-contagion. L’orateur n’a pas voulu s’en¬
gager dans l’éternel et insoluble problème de , la distinction à établir entre l’infection et la
contagion. 11 a confondu en un seul les deux modes de transmission des maladies puerpé¬
rales, de quelque manière que celle transmission s’exerce, directement ou indirectement, de
près ou de loin. H lui suffit qu’une malade ait été le point de départ de la propagation de la
maladie à des femmes saines, le foyer d’émanation du miasme qui les a atteintes en plus ou
moins grand nombre, pour qu’il admette le principe de la contagion, quel que soit, d’ailleurs,
le mécanisme suivant lequel ce principe manifeste son influence. C’est donc la contagion de
la maladie puerpérale, ou fièvre puerpérale, qui est la cause de la mortalité effrayante des
Maternités. C’est la contagion s’exerçant sans obstacles dans ces hôpitaux, tels qu’ils sont
constitués non-seulement à Paris, mais dans le monde entier, qui établit une si grande dif¬
férence entre la mortalité des femmes accouchées dans les Maternités et celle des femmes
accouchées en ville. Là est, suivant M. Tarnier, tout le secret de la prophylaxie des maladies
puerpérales ou de l’hygiène des Maternités.
L’UNION MÉDICALE.
601
Si nous ayons bien saisi ce troisième point et cette conclusion du remarquable discours
de M. Tarnier, l’orateur serait, in petto, le partisan convaincu de la mesure prophylactique
la plus radicale, c’est-à-dire la suppression des Maternités. La maternité ne pouvant être
interdite, de par les lois de la nature, il faudrait interdire les Maternités. On substituerait
à l’assistance hospitalière l’assistance à domicile. L’orateur, toutefois, n’a point osé ou
voulu formuler nettement et carrément cette conclusion radicale et peu compatible, il faut
l’avouer, avec les nécessités de l’enseignement obstétrical et les besoins de l’instruction des
étudiants en médecine ou les élèves sages-femmes. Il n’a présenté la suppression que comme
une mesure extrême à laquelle il ne faudrait se résigner que si on ne pouvait, par aucun
moyen, résoudre le problème de l’hygiène des Maternités et remédier aux causes delà mor¬
talité si effrayante qui règne dans ces établissements hospitaliers. Avant d’en venir à cette
extrémité, avant d’en venir à la démolition et à la suppression des Maternités, si pré¬
judiciables aux intérêts de l’enseignement de la science obstétricale, M. Tarnier pro¬
pose l’essai de deux moyens qu’il croit bons, mais dont il ne garantit pas la complète
efficacité ; Le premier moyen serait l’établissement de Maternités modèles dans lesquelles se
trouveraient réunies, outre les conditions générales de l’hygiène et de la salubrité des hôpi¬
taux, les dispositions les plus capables d’assurer l’isolement des femmes en couches et sur¬
tout des accouchées malades; — le deuxième moyen consisterait dans la création d’un
nombre considérable de petites Maternités, soit hO à 50, disséminées sur les divers points de
la capitale. Cette dissémination aurait pour but d’atténuer considérablement l’influence du
miasme puerpéral en l’empêchant de se condenser dans ces grands foyers d’infection consti¬
tués par les Maternités actuelles. Si ces moyens échouaient, il n’y aurait plus qu’à recourir
à la mesure radicale, la suppression des Maternités.
'Telle est la substance du discours de M. Tarnier, résumé dans les trois points que nous
venons d’indiquer: 1° constatation du chiffre exact de ta mortalité des femmes accouchées
dans les hôpitaux, et comparaison de ce chiffre avec celui de la mortalité des femmes accou¬
chées en ville; 2° étiologie de cette mortalité; 3“ enfin, prophylaxie ou hygiène des Mater¬
nités.
Mais nous ne donnerions qu’une idée incomplète de l’importante communication de M. Tar¬
nier, point de départ de la discussion actuelle, si nous nous bornions à cette analyse som¬
maire. Nous devons donc entrer dans quelques détails, afin de bien faire saisir à nos lecteurs
la série de faits et de raisonnements par lesquels l’orateur a passé avant d’arriver à de telles
conclusions.
1“ Mortalité des femmes en couches dans les Maternités. — Cette mortalité est considérable,
elle est effrayante, elle est incontestable. Elle a été signalée par tous les observateurs. Mais
quelle est, au juste, cette mortalité? Dans quelle proportion existe-t-elle, eu égard au
nombre des accouchements, et, en outre, eu égard au chiffre de la mortalité chez les femmes
accouchées en ville? C’est ce que personne ne savait, car on manquait de statistiques rigou¬
reuses et précises sur ce point. On savait seulement, d’une manière générale, que les femmes
en couches mouraient en plus grand nombre à l’hôpital qu’en ville, et l’on attribuait vague¬
ment ce résultat aux mêmes causes, les mauvaises conditions de l’hygiène hospitalière unies
aux mauvaises conditions individuelles, qui font que les maladies sont moins généralement
mortelles en ville que dans les hôpitaux. La plupart pensaient ainsi sans se rendre bien exac¬
tement compte des choses. D’autres supposaient, sans plus de motif, que la mortalité des
femmes en couches était, à peu de chose près, la même en ville et à l’hôpital. Personne
n’avait songé à chercher la vérité et à l’établir sur des preuves certaines, irréfutables, telles
qu’elles résultent de recherches statistiques bien faites. Témoin ému de la cruelle épidémie
de fièvre puerpérale qui régna en 1856, à la Maternité de Paris, M. Tarnier résolut de combler
cette lacune et de chercher, dans la statistique, la vérité sur la mortalité des femmes accou¬
chées dans les hôpitaux, comparée à la mortalité des femmes accouchées en ville. En compul¬
sant parallèlement le registre des décès de la population féminine du XIl” arrondissement
et le registre des naissances, M. Tarnier est parvenu à connaître le chiffre exact de la mor¬
talité des femmes accouchées en ville, pour cet arrondissement. Puis, comparant ce chiffre
avec celui de la mortalité des femmes accouchées à la Maternité, à la Clinique d’accouche¬
ment et à l’hôpital Cochin, il arrivait à établir ce résultat inattendu que, dans les hôpitaux,
la mortalité des femmes en couches est dix-sept fois plus considérable qu’en ville. En d’autres
termes, suivant M. Tarnier, pour une femme en couches qui meurt en ville, il en meurt 17
dans les hôpitaux. Lorsque M. Tarnier fît connaître ce résultat dans sa thèse inaugurale, sou¬
tenue en 1856, tout le monde fut étonné. Personne ne voulut y croire. On émit des doutes,
on éleva des objections contre l’exactitude d’un pareil résultat. En 1858, lors de la discussion
602
L’UNION MÉDICALE.
sur la fièvre puerpérale, à l’Académie de médecine, M. Velpeau portait à la tribune l’expres¬
sion de ces doutes; il chargeait le regrettable M. Trébucbet de vérifier l’exactitude des
chiffres indiqués par M. Tarnier, et, chose remarquable, M. Trébuchet arrivait à des résultats
presque identiques.
La thèse de M. Tarnier devenait, après la discussion académique de 1858, le point de
départ, tant en France qu’à l’étranger, de nombreux travaux aboutissant tous au même résut-
tat, savoir : que la mortalité des femmes accouchées dans les hôpitaux est incomparablement
plus considérable et hors de toute proportion avec la mortalité des femmes accouchées en
ville.
En 1862, M. Husson, directeur de l’administration de l’Assistance publique, publiait, sous
le titre à.’’ Études sur les hôpitaux, un travail considérable comprenant la statistique de la
mortalité pour tous les hôpitaux de Paris, pendant l’espace de soixante ans, de 1802 à 1862.
Le résultat général pour les Maternités est qu’il meurt, en moyenne, dans ces établisse¬
ments, 1 femme sur 17 accouchées.
Si nous relevons comparativement, dans le livre de M. Husson, le chiffre moyen de fa mor¬
talité pour chaque hôpital ayant un service de femmes en couches, nous trouvons :
Hôtel-Dieu .
1
morte pour 30 accouchées.
Saint-Louis .
1
- 24 —
Cliniques .
1
— 21 —
Saint-Antoine . . .
1
— 14 —
Lariboisière .
1
— 13 —
Ainsi, d’après ce tableau, f’Hôtel-Dieu, qui passe pour le plus mauvais des hôpitaux, serait
le moins maltraité de tous, sous le rapport de la mortalité des femmes en couches ; le plus
maltraité serait ce superbe hôpital Lariboisière dont on a prétendu faire un hôpital modèle,
et où l’on s’est plu à réunir toutes les conditions du luxe et du confort.
En 1863, M. Le Fort a fait connaître les travaux des docteurs Barnes de Londres, Spath, de
Vienne, Hugenberger, de Saint-Pétersbourg, qui tous arrivent aux mêmes conclusions pri¬
mitivement posées par M. Tarnier.
En 1864, Malgaigne publie le rapport qu’il avait été chargé de faire sur la mortalité des
femmes en couches, pour les années 1861 et 1862 ; il est frappé de la différence qu’il con¬
state entre la mortalité des femmes de la ville et celle des hôpitaux.
Voici, en effet, les chiffres comparatifs qu’il donne de celte mortalité :
[ Hôpitaux . 7,236 accouch. 653 décès — 1 mort sur 10
1861 j Bureaux de bienfaisance. 6,212 accouch. 32 décès — 1 mort sur 194
( Clientèle civile . 44,480 accouch. 262 décès — 1 mort sur 169
La même différence dans la proportion de la mortalité en ville et à l’hôpital se montre
encore en 1862. Il meurt effroyablement de femmes dans les hôpitaux, tandis que les bureaux
de bienfaisance et la clientèle ordinaire ne présentent qu’une minime mortalité.
L’administration a cherché à expliquer celte énorme différence en disant que les années 1861
et 1862 étaient des années exceptionnellement néfastes pour les hôpitaux, et que la morta¬
lité qu’ils ont éprouvée tenait à l’influence épidémique qui avait régné sur eux pendant ces
deux années. Elle a prétendu que l’on verrait, les années suivantes, le chiffre de la mortalité
en ville devenir, à peu de chose près, le même que celui de la morlalilé dans les hôpitaux.
Or, si nous consultons les chiffres comparatifs donnés par M. Le Fort pour les années 1863
et 1864, nous voyons que la mortalité est minime et, si l’on peut ainsi dire, satisfaisante en
ville, tandis qu’elle est effrayante dans les Maternités.
Il n’y a donc pas à se faire illusion. La réalité est infiniment triste, et il est vrai de dire
que des milliers de femmes accouchées sont mortes qui eussent vécu si, au lieu d’aller faire
leurs couches dans les hôpitaux, elles eussent accouché chez elles, fût-ce dans le réduit le
plus misérable et sur le plus sale grabat.
En 1866, M. Le Fort publie le travail le plus étendu et le plus complet qui ait été écrit sur
les Maternités, tant de la France que de l’étranger, qu’il a été visiter et étudier sur les lieux
mêmes. Réunissant aux chiffres des auteurs qui l’avaient précédé ceux qu’il avait recueillis
lui-même, il en a fait un total formidable de :
1,816,193 accouchements. Dans ce total figurent, d’une part,
888,312 accouchements dans les hôpitaux, et, d’autre part,
934,781 accouchements en ville.
L’UINION MÉDICALE.
603
Des 888,312 femmes accouchées dans les hôpitaux,
30,39/1 sont mortes, ce qui fait 1 morte sur 29 accouchées;
Des 93/1,781 accouchées à domicile,
/i,/i05 seulement sont mortes, c’est-à-dire 1 sur 212 accouchées.
Or, bien que le chiffre de 1 morte sur 29 femmes accouchées dans les hôpitaux, donné par
M. Le Fort, ne soit pas parfaitement exact et doive être considéré comme étant plus favo¬
rable que de raison aux Maternités , il n’en est pas moins vrai qu’il représente un écart
énorme entre la mortalité des hôpitaux d’accouchements et la mortalité en ville, 1 morte sur
212 accouchées, et que les résultats de la grande statistique de M. Le Fort viennent corro¬
borer ceux de la petite statistique de M. Tarnier, en montrant ce grand fait, savoir que, la
•mortalité des femmes en couches, dans les hôpitaux, est hors de toute proportion avec celle
des femmes accouchées en ville.
Bien que les statistiques aient signalé quelques différences dans la mortalité des Maternités
de Paris, de Londres, de Vienne, de Munich, de Saint-Pétersbourg, etc., ces différences,
explicables le plus souvent par la différence dans le mode de groupement des chiffres, ne
sont pas telles qu’elles puissent faire varier sensiblement le résultat général.
Ainsi, un premier point est démontré, suivant M. Tarnier, c’est que la mortalité des femmes
en couches, dans les hôpitaux, est hors de toute proportion avec celle des femmes accouchées
en ville ou à la campagne. — H n’existerait pas de différence, à cet égard, au dire de M. Tar¬
nier, entre les villes et les villages ou les campagnes. La mortalité y serait partout sensible¬
ment la même.
2“ Causes de la mortalité des femmes en couches, et de la différence qu'elle présente suivant
qu'on la considère en ville ou dans les hôpitaux. — La causé principale de la mortalité des
femmes en couches est incontestablement la fièvre puerpérale, désignée encore sous les noms
divers de péritonite, métro-péritonite, etc.
Les causes auxquelles la fièvre puerpérale a été attribuée sont multiples. On a invoqué
l’influence des saisons, des climats, du tempérament, de la constitution, de la primiparité,de
la difficulté de l’accouchement; mais ces influences, réelles à certains égards, n’ont pas une
très-grande importance au point de vue de la mortalité générale.
Autrement importante est l’influence du séjour et de l’accouchement à l’hôpital.
On s’est demandé pourquoi la fièvre puerpérale est plus meurtrière à l’hôpital qu’en ville.
Cela tient-il aux mauvaises conditions individuelles dans lesquelles se trouvent les femmes
qui vont accoucher dans les hôpitaux, la plupart épuisées par la' misère et les privations?
Non, car les femmes accouchées en ville, par les soins des Bureaux de bienfaisance, appar¬
tiennent à une classe de la population tout aussi misérable, et, cependant, la mortalité, chez
elles, n’est pas plus considérable que chez les femmes accouchées par leur propre médecin,
dans les conditions de la clientèle ordinaire.
On a invoqué les causes morales dont la fâcheuse influence s’exerce sur les femmes qui
vont accoucher à l’hôpital. Chez les femmes mariées, c’est le chagrin de quitter leur famille,
leur mari, leurs enfants; chez la fille-mère, c’est la honte, le repentir de la faute commise,
joints souvent au désespoir d’un lâche abandon. — Chez les femmes de la ville, au contraire,
accouchant au sein de leur famille, entourées de soins et d’égards, l’état moral est excellent.
On ne saurait contester que les conditions morales des femmes en couches ne soient
meilleures en ville qu’à l’hôpilal, mais, là encore, il est impossible de trouver une raison
suffisante de la différence de mortalité.
Il faut donc s’adresser à des causes plus générales. Celle qui a été le plus communément
invoquée, c’est l’influence épidémique. On voit, sous l’action d’une cause inconnue, atmo¬
sphérique ou hygrométrique, la fièvre puerpérale sévir avec une intensité et une gravité
singulières, soit dans telle ou telle Maternité, dans tel ou tel pays en particulier, soit d’une
manière générale, ainsi que l’a observé M. Danyau en 1829, régner à la fois dans toutes les
contrées du globe.
M. Le Fort considère les épidémies de fièvre puerpérale comme une chose imaginaire. Il
dit que, si la fièvre puerpérale se manifestait en vertu d’une influence épidémique, elle
devrait se montrer en même temps dans tous les hôpitaux d’accouchements d’une même
ville. Or, en comparant la Clinique et la Maternité de Paris, aux mêmes époques, au point
de vue de la mortalité, il a trouvé, dans les lignes de mortalité, des écarts tels, qu’ils sont,
suivant lui, incompatibles avec l’admission d’une cause générale comme l’influence épidé¬
mique, agissant à la fois sur les deux établissements. M. Tarnier n’est pas aussi incrédule
que M. Le Fort, au sujet des épidémies de fièvre puerpérale, et, examinant de près les lignes
604
L’UNION MÉDICALE.
comparatives de mortalité tracées par son coliègue, il trouve entre elles, sinon un paral¬
lélisme complet, du moins une concordance frappante qui sufflt à la démonstration de sa
thèse.
Les maladies puerpérales, considérées au point de vue de leur caractère épidémique, doi¬
vent obéir encore à d’autres influences, telles que l’infection et la contagion. Sans entrer
dans la définition et la discussion de ces mots, sur la signification et la distinction desquels
les médecins ne sont jamais parvenus à s’entendre, M. Tarnier admet que les maladies
puerpérales sont des affections infectieuses et contagieuses, c’est-à-dire produites par des
émanations miasmatiques dégagées du corps des femmes accouchées malades et transmises,
directement ou indirectement, à des femmes saines en état de puerpéralité. C’est un empoi¬
sonnement véritable dont le foyer primitif peut être constitué par une seule et unique ma¬
lade; mais, bientôt, de ce foyer partent des rayonnements qui se propagent directement à un
nombre plus ou moins grand d’autres femmes en couches, et qui peuvent être répercutés
par les murs, le parquet, les objets de literie, etc., etc. Le miasme peut être transporté à
une distance plus ou moins considérable du foyer primitif par des personnes saines, méde¬
cins, accoucheurs, sages-femmes, élèves, etc., qui seront restés plus ou moins longtemps en
contact avec le foyer d’infection. C’est là le mode de contagion que l’on appelle médiate. —
Il n’existe pas de différence réelle entre l’infection et la contagion. Le mot contagion s’ap¬
plique à toute transmission immédiate ou médiate d’un principe morbide d’une personne
malade à une personne saine.
La contagion médiate des maladies puerpérales, quoiqu’elle ne soit pas toujours facile à
démontrer, n’est pas contestable. Des fàits péremptoires observés par des témoins dignes de
foi le démontrent. Tels sont les faits signalés par MM. Depaul, Danyau, Le Fort et autres,
desquels il résulte que des médecins, des accoucheurs, des sages-femmes, etc., après avoir
séjourné auprès de malades atteintes de fièvre puerpérale, ou avoir fait l’autopsie de femmes
mortes de cette maladie, ont communiqué la fièvre puerpérale à des femmes saines accou¬
chées par eux et résidant à une distance parfois considérable du lieu d’où ces médecins,
accoucheurs ou sages-femmes, avaient emporté le miasme contagieux. — On a vu les clientes
d’un seul médecin, d’une même sage-femme, être prises successivement de la fièvre puer¬
pérale, tandis que les clientes des autres médecins et des autres sages-femmes, dans la même
ville, étaient complètement indemnes de toute atteinte de celte maladie.
Il est donc difficile, d’après ces faits, de ne pas admettre la contagion par transport du
miasme puerpéral.
Une autre question importante a été agitée : c’est la question de l’influence que pourrait
avoir sur le développement de la fièvre puerpérale le toucher des femmes en couches par
les médecins et les élèves qui se livrent habituellement aux dissections ou aux autopsies. On
a dit que le toucher pratiqué par les élèves, dans de telles conditions , devenait la source
d’un véritable empoisonnement septique, cause d’accidents puerpéraux que l’on n’observait
point dans les services d’accouchements exclusivement desservis par des sages-femmes. Rien
de moins exact qu’une pareille assertion. La Maternité de Paris, exclusivement réservée aux
sages-femmes, est un des principaux foyers de la fièvre puerpérale, et dans les hôpitaux géné¬
raux, où les élèves se livrent le moins à la pratique du toucher, comme Saint-Antoine et
Lariboisière, la fièvre puerpérale est plus fréquente et plus meurtrière encore qu’à la Mater¬
nité et aux Cliniques.
Ainsi, la principale cause de la mortalité des femmes en couches est une maladie, la fièvre
puerpérale, qui, née spontanément, sous une influence inconnue, se transmet et se propage
par infection ou contagion, directement ou indirectement, à un nombre plus ou moins con¬
sidérable de femmes en état de parturition. Commune aux accouchées de la ville et à celles
des hôpitaux, celle cause sévit avec une sévérité incomparablement plus grande sur celles-ci
que sur les premières. Le danger commence immédiatement après l’accouchement, et les
femmes sont d’autant plus exposées qu’elles sont plus près de celte époque; à mesure que
celte époque s’éloigne, le danger diminue pour elles. C’est ce qui résulte du tableau ci-des¬
sous qui montre la différence de fréquence de la fièvre puerpérale, suivant le temps qui s’est
écoulé après l’accouchement. La fièvre puerpérale s’est manifestée :
Immédiatement après l’accouchement . 21 fois.
Dans les 2A heures après l’accouchement. . . 27
Après 2 jours — ... 20
Après 3 jours — ... il
Après h jours — ... k
L’UNION MÉDICALE.
605
Après 5 jours
Après .6 jours
Après 7 jours
Au 8' jour
Après le 8® jour
. . 1 fois.
0
. . 0
3
. . Jamais!
Ainsi, le (langer diminue à mesure que l’on s’éloigne du moment de l’accouchement ; il
disparaît après le huitième jour. — Les femmes anciennement aCi’outhées jouissent d’une
immunité complète.
Il en est de même, ou à peu près, des femmes enceintes, avant l’accouchement; suivant
M. Tarnier, qui ne parlage pas à cet égard les opinions contraires de M. Depaul, de M. Her-
vieux, etc., les femmes enceintes ne seraient pas exposées, avant l’accouchement, à la fièvre
puerpérale. Ce n’est qu’exceptionnellemenl que l’on observe chez elles le développement de
celte maladie. M. Tarnier a vu, en 1802, pendant une épidémie de fièvre puerpérale à la Cli¬
nique de la Faculté, la démonstration en grand de ce fait. M. Pajol, qui était chef du service
à celte époque, n’ayant pu obtenir de l’administration la réduction du nombre des admis¬
sions des femmes arrivées au moment de l’accouchement, avait pris le parti d’opérer lui-
même celte réduction en remplissant la moitié des salles avec des femmes enceintes à
diverses épocjnes de leur grossesse. Pendant tout le temps que dura l’épidémie, dans chaque
salle, la nioitié des lits restèrent occupés par des femmes enceintes, tandis que l’autre moitié
l’était par des femmes accouchées. Or, tandis que la fièvre puerpérale décimait ces dernières,
les femmes enceintes mêlées à elles restèrent toujours entièrement indemnes. Pas une seule
ne contracta la maladie.
On a dit que racclimalement, le séjour à l’hôpital pendant un laps de temps plus
ou moins considérable avant l’accouchement, était une condition favorable et une sorte
de garantie d’immunité contre la fièvre puerpérale. Des statistiques ont été produites à
cet égard par M. Lasserre, en 18ô2, et, plus tard, par M. Charrier, par M. Hervieux, par
M. Tarnier lui-même, qui semblaient mettre ce fait hors de doute. Mais ces statistiques
avaient uti défaut essentiel : celui d’être trop courtes, trop restreintes. D’autres statistiques
plus considérables sont venues infirmer les premières et montrer que la fièvre puerpérale
atteignait souvent en plus grand nombre les femmes entrées à l’hôpital plus ou moins long¬
temps avant l’accouchement que celles qui étaient venues seulement au moment d’accou¬
cher. L’influence favorable de l’acclimatement n’est donc nullement démontrée.
Pour M. Tarnier, la cause la plus efficace du développement et de la propagation de la
fièvre puerpérale, c’est la contagion. Cette opinion, émise depuis longtemps et partagée par
les accoucheurs les plus distingués de Paris, de Londres, de Vienne, de Berlin, etc., gagne
de plus en plus du terrain et finira par réunir l’assentiment universel.
C’est la contagion qui est la cause de la fréquence et de l’intensité du développement de la
fièvre puerpérale dans les Maternités, et de l’effroyable mortalité qui règne dans ces établis¬
sements. C’est la contagion qui établit une si grande différence entre la mortalité des femmes
accouchées en ville et celles qui accouchent à l’hôpital, où aucune mesure réellement efficace
n’est prise pour l’isolement et la séquestration des malades, où les femmes, réunies en trop
pand nombre, s’empoisonnent les unes les autres, où elles se succèdent, pour ainsi dire,
indéfiniment dans les mêmes chambres, ou les miasmes contagieux, incrustés dans les objets
de literie, dans les mursj dans les parquets des salles, distillent et rayonnent incessamment
l’empoisonnement et la mort sur les malheureuses que leur destinée pousse dans ces foyers
pestilentiels.
(La fin à un prochain numéro.) D' A. Tartivkl.
ASSOCIATION BÉNÉRALE. — L’Assemblée générale annuelle de l’Association qui, à causé
de l’épidémie de choléra, n’a pu avoir lieu à la fin d’octobre dernier, se tiendra le dimanche
8 avril prochain, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de l’Administration de l’assistance publique,
avenue Victoria, 3.
Le même jour aura lieu le banquet offert à MM. les présidents et délégués des Sociétés
locales, au Grand-Hôtel, boulevard des Italiens, à 7 heures du soir.
Le prix de la souscription est de vingt francs.
On souscrit, dii ectement ou par lettre, chez M. le docteur Brun, trésorier de la Société
centrale, rue d’Aumale, n“ 23.
Le Gérant, G. Richelot,
606
L’UNION MÉDICALE.
TABLE DES MATIÈRES DU TOME XXIX
(JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1866 ).
A
Académie de médecine (Appréciation des séances de
r), par M. A. Latour. Passim. — (Comptes
rendus des séances de 1’). Passim. — (Sur 1’).
Académie des sciences (Comptes rendus et apprécia¬
tion des séances de 1’), par M. Max. Legrand.
Passim.
Affections de la matrice (Note sur le traitement des
— par les pansements quotidiens à l’aide des pes-
saires médicamenteux préparés par ie typhas),par
M. Raciborski, 111.
Aliénés (Appréciation médico-légale du régime actuel
des), par M. Brierre de Boismont. Analyse par
M. Legrand, 284. — (De la possibilité et de la
convenance de faire sortir certaines catégories d’ —
des asiles spéciaux), par M. Motet. Analyse par
M. Legrand, 394.
Anatomie descriptive et dissection, par M. Fort. Ana¬
lyse par M. Tartivel, 490.
Anesthésie locale (Nouvelle méthode d’), 695.
Anévrysme de l’innominée ; ligature de la sous-cla¬
vière et de la carotide droites, par M. Heath, 233.
Anévrysmes internes (L’abstinence contre les), 403.
Angine couenneuse (Nouvelle médication de 1), 403.
Anthrax (Rapport sur le traitement de F — par les
incisions sous-cutanées), par M. A. Guérin, — par
M. Gosselin, 399. — Opinion de M. Velpeau, de
M. Michon, de M. Larrey, de M. J. Guérin, 399. —
deM. Gosselin, 446. — de M. Velpeau, 447.— de
M. Ricord, 492.
Aphasie (Observation d’), par M. Archambault, 273.
Archambault. V. Aphasie.
Arrêté de M . le ministre de l’Instruction pnblique rela¬
tif aux récompenses accordées aux élèves de Mont¬
pellier pour leur conduite pendant le choléra, 14.
Asthme (De 1'-— et des dyspnées), par M. Sée. Ap¬
préciation par M. Pidoux, 565, 578.
Barret (Mort de M.), de Carpentras, 96.
Bernard (P.). V. Médecin (Le) sans médecine. —
Trompe la mort. — Médecin (Le) d’attaque.
Bertillon. V. Campagne d’Oi ient.
Bouley. V. Typhus contagieux.
c
Campagne d’Orient (Compte rendu, résumé et con¬
clusions du Rapport au Conseil de santé des armées
sur les résultats du service médico-chirurgical
pendant la), par M. Chenu. Analyse par M. Ber¬
tillon, 378.
Cathéter-conducteur (Note sur un nouveau) propre
à faciliter la pratique des diverses tailles péri¬
néales, 350.
Carrière (Ed.). V. Insalubrité urbaine.
Causeries, par le docteur Simplice. Passim.
Chereau. V. Écoles de médecine. — Médecins de
Louis XVI.
Chimie médicale (Traité élémentaire de), par
M. Wurtz. Analyse par M. Mialhe, 201. .
Chloro-carbone (Le), nouvel anesthésique, 106.
Choléra (Note sur deux nouveaux exemples d’impor¬
tation et de transmission du) par des nourrices,
par M. Bucquoy, 139. — (Le) aux Antilles, par
M. Legrand , 63. — chez Ips enfants (Du), par
M. Fernet, 133, 180. — (importation du) de France
à New-York en 1865, par M. Garnier, 522.
Chronique départementale, par M. P. Garnier.
Passim.
Chronique étrangère, par M. P. Garnier. Passm.
Climatologie pratique, par M. de Pietra Santa, 67,
115, 212.
Cirrhose partielle du foie, par M. Vulpian, 417.
Coste. V. École de Marseille.
Curette (Nouvelle) pour l’extraction du cristallin
dans la kératotomie, par M. Mathieu, 585.
Cystopatliie simulant la pierre, guérie par la taille,
parM. lona, 271,
»
Dard. V. Hernie traumatique du testicule.
Demarquay. V. Hernie ombilicale.
Diagnostic médical (Difficultés du), par M. Riant, 467.
Dictionnaire annuel des progrès des sciences médi¬
cales, par M. Garnier. Introduction par M. A. La¬
tour, 470, 505.
Divonne et le docteur P. Vidart, par M. Fillette, 367.
Durand-Fardel. V. Dyspepsie.
Dyspepsie (De la) par défaut de mastication suffisante
du bol alimentaire, par M. Mialhe, 483.— (De la)
et des maladies dyspeptiques au point de vue de la
pathologie générale, par M. Durand-Fardel, 4, 40,
58.
E
École préparatoire de médecine et de pharmacie de
Marseille. Réclamation par M. Coste, 589.
Écoles de médecine (Les anciennes — de Paris), par
M. aicreau, 433,481, 513, 529, 577.
Enduits imperméables (Expériences propres à déter
miner l’action des — contre l’inflammation), par
M. de Robert de Latour, 247.
Enseignement de la médecine (Commission pour l’or-
L’UNION MEDICALE,
607
ganisation de 1’), par M. A. Latour, 81. — (Li¬
berté de 1’), par M, A. Latour, 225.— officiel, en¬
seignement libre, par M. A. Latour, 177, —médical
(Lettre sur 1’), par M. de Pietra-Santa, 153.
Érasme considéré comme médecin dans son éloge de
la folie, parM. Drouet, 193, 241.
Éthérisation (Études pratiques sur 1’—, etc.), par
M. Pétrequin. Analyse, 170.
Expulsion et extraction heureuses d’un fœtus entier
extra-utérin à travers les parois abdominales, par
M. Martin, 438.
Faculté de médecine de Montpellier (Solennité du 15
février 1866 à la), 545. — de Paris (Les cours de
la). Cours de M. Denonvilliers et de M. Richet, par
, M. Tartivel, 389. — de Strasbourg. Réclamation
par M. Ehrmann, 429.
Facultés nouvelles, par M. A. Latour, 33. — provin¬
ciales (Les), par M. A. Latour, 129.
Faget. V. Rouanet.
Fernel. V. Choléra chez les enfants.
Flbroïde volumineux interstitiel de rutérus chez une
femme primipare, par M. Hecker, 345. — (Grand)
à la paroi postérieure de l’utérus chez une primi¬
pare, etc., par M. Hecker, 383.
Fièvre pernicieuse (La) est-elle rare à Paris? par
M. de Robert de Latour, 452, 500, 551.
Fléaux (Les Trois) : le choléra, la lièvre jaune et la
peste, parM. Foissac. Analyse par M. A. Latour,266.
Fleury (L.). Réclamation, 590.
Foissac. V. Hygiène de la vue.
Forget {A.).V. Polypes naso-pharyngiens.
»
Gallard. V. Sulfure de carbone.
Gallois. V. Médecine dans l’Arabie.
Garnier. V. Chronique départementale. — Chronique
étrangère. — Fièvres intermittentes.
Heatli. V. Anévrysme de l’innominée.
Hecker, V. Fibroïde volumineux. — Fibroïde,
Hémoptysie mortelle par rupture d’une branche de
l’artère pulmonaire, 368.
Hérard.V. Tubercule.
Hernie ombilicale (Note sur la contention de la), par
M. Demarquay, 5t7. — traumatique du testicule,
clinique de M. Richet, parM. Dard, 292.
Hervieux. V. Vaccinations et revaccinations.
Homme (L’) primitif, par M. Letourneau, 49, 97,
129.
Huet-Després. V. Vaccination.
Hydrothérapiques (Expériences et observations cli¬
niques pouvant servir à expliquer le mode d’action
de certaines applications), par M. Béni-Barde, 207.
Hygiène de la vue, par M. Magne. Analyse par
M. Foissac, 573. — publique , par M. Raoul Le
Roy, 542.
dans l’urèthre et la vessie ou dans l’urèthre seul,
parM. Reliquet, 141.
Irrigations vaginales (Instrument destiné aux), par
M, Blondin, 586.
Isnard. V. Polype vaginal.
Latour (A.). V. Académie de médecine, — Enseigne¬
ment de la médecine.— Enseignement (Liberté de
1’). — Enseignement officiel ; enseignement libre.
— Facultés nouvelles. — Facultés provinciales. —
Fléaux. — Dictionnaire annuel.
Latour (De Robert de). V. Enduits imperméables. —
Fièvre pernicieuse.
Lebert. V. Trichinose.
Lebrument, Bouteiller, Delabost. Réclamation, 590.
Legrand (Maximin). V. Académie des sciences. —
Choléra (Le) aux Antilles. — Vies des savants il¬
lustres. — Semaines scientilîques. — Aliénés.
Liqueur de Villate (Nouvelles recherches sur l’emploi
delà), par M. Nolta, 99, 164, 228, 259.
Letourneau. V. Homme (L’) primitif.
Luxation du pied en avant (Observation de), par
M. Willemln, 50, 73.
m
Maisonneuve. V. Varicocèle.
Maladie (La) des passereaux, 336.
Maladies régnantes, par M. Besnier, 188. — du mois
de janvier 1866, par le même, 321 . — du mois de
février 1866, parle même, 529.
Martin. V. Expulsion et extraction heureuses d’un
fœtus, etc.
Médecin (Le) sans médecine, par M. P. Bernard,
145. — d’attaque, par M. P. Bernard, 693,
Médecins de Louis XVI X^es trois premiers), par
M. A. Chereau, 33.
Médecine (La) devant le public, par M. Tartivel,
156. — dans l’Arabie centrale (Coup d’œil sur la),
par M, Gallois, 308.
Mialhe. V. Chimie médicale. — Dyspepsie.
Mort d’un jumeau pendant la grossesse, 415.
Mortalité des nourrissons de Paris, 415.
Moynier. V. Trachéotomie.
Notta. V. Liqueur de Villate. — Taille prérectale.
Pennetier. V. Trichinose.
Pidoux. V. Asthme.
pietra Santa (De). V. Climatologie pratique. — En¬
seignement médical.
Plaies exposées (Traitement des — par l’occlusion
pneumatique), par M. J. Guérin, 254, Opinion
de M. Velpeau, 255.
Polypes naso-pharyngiens(Des), parM. A. Forget, 243.
Polype vaginal subissant la dégénérescence cancé¬
reuse, etc., par M. F. Isnard, 278.
Pulvérisation (La). Réclamation par M. de Pietra
Santa, 286. — (La) des eaux minérales , par
M. Saies-Girons, 334.
Insalubrité (L’) urbaine et les épidémies de typhus,
par M. Ed. Carrière, 34.
Instrument destiné à faire passer un courant d’eau
Ramollissement cérébral ancien avec embarras de la
parole, par M. Vulpian, 417.
L’UNION MÉDICALE.
Revaccination (Discussion sur les — à la Société mé¬
dicale des hôpitaux), 189. ' ' .
Rouanet (Notice scientifique sur), par M. Faget, 321,
337, 385.
S
Sanson (A.). Réclamation, 351.
Semaines scientifiques, par M. A. Sanson. Analyse
par M. Legrand, 298.
Siraplice (Le docteur). V. Causeries.
Société impériale de chirurgie (Comptes rendus et
appréciation des séances de la), par M. Tartivel.
Passim. — médicale d’émulation (Comptes rendus
de la). Passim. — médicale de l’Élysée (Comptes
rendus de la). Passim. — médicalé des hôpitaux
de Paris (Comptes rendus des séances de ta).
Passim. — d’hydrologie médicale de Paris(Comptes
rendus de la). Passim. — médicale du 9® arron¬
dissement (Comptes rendus de la), 90. — médico-
chirurgicale de Paris ( Comptes rendus de la),
236, 424. — médico-pratique de Paris (Comptes
rendus de la), 524.
Stéthoscope de poche (Nouveau), parM. Mattéi, 440.
Sulfure de carbone (Intoxication par le — chez les
ouvriers employés à la vulcanisation du caout¬
chouc, par M. Gallard, 339 3356, 374.
Taille préreclale (Observations de), suivies de ré¬
flexions, par M. Notta, 547.
Tartivel. V. Société de chirurgie. — Anatomie. —
Faculté de médecine de Paris. — Médecine (La)
devant la le public.
Trachéotomie (Observations de) pratiquée dans la
période extrême du croup, par M.E. Moynier, 85,
120, 146.
Fin du Tome XXFX
Trichines (Épidémie dè) à Hederslèbeh, 142.— (Mé¬
moire sur les), par M. de Pietra Santa, 302.
Trichinose (La), 465. — (La), par M. Lebert, 513.
— (Là), par M. Pennetier, 369.— (La), 561.
Trompe la mort, par M. P. Bernard, 317.
Tumeur dermique de la conjonctive, 207.
Tubercule (Dé i’inoculabilité du), par M. Hérard,
435.
Typhus contagieux des bêtes à cornes (Discussion à
l’Académie de médecine sur le), 12, 108.— en
général (Du) et en particulier du typhus du Jar¬
din d’acclimatation, par M. H. Bouley, 18.
U
Ulcère de l’estomac. Hématocèle mortelle, 335.
V
Vaccinale (Crise), par M. Auzias-Turenne, 302.
Vaccination (Note sur la), par M. Huet-Després, 9. —
animale, par M. Vingtrinier, 536.
Vaccinations et revaccinations, par M. Hervieuxj
196.
Varicocèle (Mémoire sur l’application des injections
coagulantes à la cure du), par M. Maisonneuve,
387.
Vies des savants illustres depuis l’antiquité jusqu’au
xix® siècle, par M. L. Figuier. Analyse par M. Le¬
grand, 45.
Vingtrinier. V. Vaccination animale.
Vosseur (Obsèques de M.), 64.
Vulpian. V. Cirrrhose du foie. — Ramollissement
cérébral.
W
Willemin. V. Luxation du pied.
(Nouvelle Série).
Paris. — TypograpRie Fiux MIo-teste et Cf, rue UesDeux-Portet-Saint-SauveHr, 32,
I/UNION MÉDICALE.
POÉDIIE
TONI-DIGESTIVE DE ROYER
A LA PEPSWE ET SOUS-CAKDONATE DE BISMUTH,
Cette Poudre est employée avec le plus grand
succès contre les dyspepsies-gastrites , acidités,
diarrhées, dysenteries , les éructations, crampes
d’estomac, les vomissements des enfants, etc. —
(Voir la Gazette des hôpitaux An 15 octobre 1864.)
Prix ; le Placoii, a fr.
Seul dépôt chez ROYER, pharmacien, rue Saint-
Martin, 225, Paets (en face la rue Chapon .
Prises à la dose ordinaire de 2 à 5, elles dissipent
( le plus souvent en quelqües minutes ) les maux
d’estomac, migraines et névralgies.
^i^ssi^ssssssm
Pectorale, la seule Eaahcmestatîqne assimi¬
lable^ liawie dose, sans fatiguer l’estomac. Ordon¬
née contre les hypersécrétions, hémorrhagies, etc.
HiTJîüHii-irjiiiêra
guérit les douleurs articulaires, Rhumatismes, NÉ-
Vealgies. — Boîte ! 3 fr. , . .
Paris, rue Lamartine , 35, et dans tous pays.
PEPSINE BOUDAULI
FABRICATION EN GROS DEPUIS 1854.
L’accueil que le Corps médical a fait k notre
pu'oduit, et sou emploi dans les hôpitaux, témoi¬
gnent des soins excessifs apportés à sa prépara¬
tion et de sa force digestive toujours égale.
Elle est administrée avec succès dans les Dys¬
pepsies, Gastrites^ Gastralgies , Aigreurs , Pi¬
tuites, Diarrhées et Vomissements, sous forme
d’ElIxîr, vin, Sirop, Pastilles, Prises,
Pilules ou «ragées.
Pour éviter les contrefaçons , exiger le cachet
BOUDAULT et la signature :
Dépôt. — Pharmacie Hottot, rue
des Lombards , 24. Paeis. '*
lectricité médicale. — Appareils
MORIN, approuvés par l’Académie de méde¬
cine, recommandés par les ouvrages spéciaux et
employés avec succès dans les hôpitaux civils et
militaires, r. Séguier, 14, anc. r. Pavéc-St-André.
PILULES CRONIER
A L'IODCRB BE PER ET BE QllIIMiA'E.
(Extrait de la Gazette des hôpitaux, 16 mai 1863.)
NouspouvohsdirequeM.leD''CRONiER estlc sMl
qui soit arfivf à produire ce médicament k l’état
fixe , inaltérable , et se conservant indéfiniment.
Par conséquent, il a donc un avantage réel sur
toutes les préparations ferrugineuses.
Rue de Grenelle Saint-Germain, 13, à Paris.
PILULES ANTÏ NÉVRÂLGIODES
Dü D'^ CRONIER.
Il n’est pas un praticien, aujourd’hui, qu ne
rencontre chaque Jour dans sa pratique civile au
moins un cas de névralgie et qui n’ait employé le
sulfate de quinine, tous les anti-spasmodiques, et
même l’électricité. Tout cela bien souvent sans
aneun résultat.
Les pilules anti-névralgiques de Crqnier, au con¬
traire,, agissent toujours et calment toules les né¬
vralgies les plus rebelles en moins d’une heure.
©épôt-i Cbea LEVAs^oR , pharmacien , rue de la
Monnaie, 19, k Paris,
Sirop min. sulfureux au Goudron
de CROSNIER , pharmacien. Ce Sirop est em¬
ployé depuis quinze ans pour guérir les Affections
chroniques des bronches et des poumons. Toux,
Rhuiqes, Bfonchi|ie rebelles ét Phthisie comment
çahtéi — Pharmacie ‘i¥né Montmartre, 95.
préparations de Perclilorure de fer
JL du pipÉLEAU, méd^ du Dépôt des condamnés.
Solution norinale k 30'“; Solution caustique k 45».
Sirop, Pilules, Pommades. Injections pour hommes
et pour femmes.
Dépôt général , ancienne phar. BAUDRY, rue de
Richelieu, 44, k Paris,' G. KOCH, successeur.
I^lrop et ’Vin digestifis
de CHASSAIHG
RAPPORT DE l’académie DE MÉDECINE
Seules préparations contenant les deux
PEPSINE
Employées avec succès dans les Gastralgies,
Gastrites, Dyspepsies et comme tonique.
Dépôt central, 3, rue Réaumur, Paris.
En vente ; rue Duphot, 2; — Faubourg
Montmartre, 76.
GOUTTES NOIRES ANGLAISES
Généralement, l’action de l’opium ordinaire
en teinture (laudanum) est reconnue comme
étant pernicieuse, produisant l’insomnie,l’eB-
SEUL DÉPÔT gourdissement et souvent le délire.
. Ces effets sont évités par l’emploi du BLACK
Ph. anglaise, noberts et Co, 23, pl. Vendôme j)ROp. _ celui-ci, dans la plupart des cas,
produit, au contraire, les effets bienfaisants d’un narcetique, sans aucun des inconvénients résultant de
l’emploi du laudanum, — l-a dose est de a A lO gouttes suivant le cas.
L'UNION MÉDICALE.
ELIXIR RECONSTITUANT, TONIQUE & FÉBRIFUBE
Le Qnlraqulna l^arochc tient concentré sous
un petit volume, l’extrait coïnplctdes trois
melllenrcs sortes de quinquina ou la totalité
des principes actifs de cette précieuse écorce. C’est
assez dire sa supériorité sur les vins ou sirops les
mieux préparés , qui ne contiennent jamais l’en¬
semble des principes du quinquina que dans une
proportion toujours variable et surtout très res¬
treinte.
Aussi agréable qu’efficace, ni trop sucré, ni trop
vineux, l’Elixir Laroche est d’une limpidité cons¬
tante. Une cuillerée représente trois fois la même
quantité de vin ou de sirop.
Dépôt général à Paris, rue
Drouot, 15, et dans toutes
les pharmacies. <=>■=^5==^ s
SIROP ET PATE DE BERTHÉ
Absolument oublié avant les travaux de M. Ber-
thé sur la codéine, cet alcaloïde a repris depuis
lors dans la thérapeutique, la place que lui avaient
conquise les savantes observations de Magendie,
Martin-Solon, Barbier (d’Amiens), Aran, Yigla, etc.
Ses propriétés calmantes, utilisées on peut le dire
par la généralité des médecins, sont tellement con¬
nues et appréciées, que le Sirop et la Pâte de Ber-
thé peuvent se dispenser de toute énonciation
louangeuse. En nous contentant de rappeler que
les premiers expérimentateurs les ont employés
avec succès contre les rhumes, les coqueluches,
les bronchites , les affections nerveuses les plus
opiniâtres, etc., etc., nous insisterons, auprès des
MÉDECINS, pour qu’ils spécifient sur leurs ordon¬
nances le nom de Sirop ou Pâte de Berthé à la
codéine. La contrefaçon est si habile, que si nous
n’y prenions garde , elle aurait bientôt discrédité
ces utiles préparations. A la pharmacie du Louvre,
151, rueSt-Honoré,à Paris. .
HUILE DE FOIE DE MORUE DESINFE CTEE
DE CHEVRIER
An moyen du CHondron et dn Banme de TOliV
Cette huile est d’une odeur et d’une saveur agréables. Le mode de désinfection ne nuit en rien
à ses propriétés thérapeutiques. Elle est facilement administrée même aux personnes les plus dé¬
licates, et est d’une digestion plus facile que l’huile ordinaire.
Lire les observations et rapports médicaux contenus dans la brochure.
Pharmacie CHEVUlïîn , 21, rue du Faubourg-Montmartre, à Paris.
Dépôt dans les principales pharmacies de chaque ville. i
Depuis le mois de janvier dernier, la Revue contemporaine, recueil considérable et
sérieux, dont tous les hommes instruits connaissent le mérite, publie une édition
mensuelle au prix de 10 francs par an. C'est le recueil le meilleur marché qu'il y ait
au monde. Chaque numéro, publié le 25 du mois, contient d'impression,
c'est-à-dire la matière d'un volume in-S» ordinaire. Dans chaque numéro, on trouve
des études de science, de littérature, d’histoire, des récits de voyage, des œuvres
d’imagination et de haute critique, d’économie politique et sociale, d’art et d’archéo¬
logie, enfin des chroniques des sciences, des lettres, dé la politique, de l’industrie et
des finances. Rien n’est plus varié que l’ensemble des travaux publiés par \q. Revue
contemporaine mensuelle, rien n’est plus propre à introduire dans les familles une
lecture instructive, intéressante, à tenir les gens instruits au courant du mouvement
de l’esprit humain. On remarque, parmi les rédacteurs, des écrivains et des savants
comme MM. Sainte-Beuve, Barrai, Lélut, le général Daumas, Darimon, Léon Gozlan,
de laGuéronnière, Levasseur, Babinet, Dehérain, Ernouf, etc., etc.
On s’abonne pour l’année entière au prix de 10 francs, pour toute la France; —
pour le second semestre au prix de 6 francs. — Paris, rue du Pont-de Lodi, 1. —
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Paris. -Typographie Fbmx Maitestb et 0% rue des Deux-Porte3-S»int-Sauveur.2’2.